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Seine-Saint-Denis
SAINT-DENIS - BOBIGNY
17e 4LTrophy
Le Parisien / Lundi 17 février 2014
IV
M U N I C I PA L E S
Desétudiantsenroute
pourledésertmarocain
Saint-Denis :Hanotin(PS)
reçoitleshabitantsàdîner
Clément et Olivier, étudiants à Saint-Denis, comme Anaïs et Laureline, étudiantes à
Bobigny, participent au 17e 4 L Trophy. (DR.)
A
lors que Renault dévoile en
grande pompe sa nouvelle
Twingo, eux préfèrent la bonne vieille 4L. Plus de 1 000 modèles
de la célèbre Renault 4 ont pris le
départ la semaine dernière du 4L
Trophy avec chacune deux étudiants à bord. Depuis Poitiers
(Vienne) ou Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), les concurrents — parmi lesquels 800 filles,
un record — tentent de rallier le
désert marocain en une dizaine de
jours dans un raid qui se veut écologique, citoyen et solidaire. Une
cinquantaine de participants sont
originaires de Seine-Saint-Denis
comme Clément Bieux et Olivier
Vromman, élèves en école d’ostéopathie à Saint-Denis. « J’avais envie
de partir à l’aventure, raconte Olivier le copilote. Mais c’est surtout
Clément, qui avait déjà participé au
4L Trophy, qui m’a embarqué avec
lui ! » Les deux amis ont préparé
leur périple pendant près d’un an
et ont réussi de justesse à boucler
leur budget. Après avoir traversé
l’Espagne, sans grande difficulté,
hormis « le vent qui souffle fort
dans le sens contraire », l’équipage
a traversé la Méditerranée ce weekend pour rejoindre Tanger. Autre
équipage du 93, celui formé par
Anaïs Frey, étudiante en chirurgie
dentaire à Bobigny, et Laureline
Aptel. « En vacances, on n’a pas
l’occasion d’aller à la rencontre des
gens, là on va pouvoir s’arrêter et
échanger », se réjouit Anaïs. Le binôme a été séduit par l’esprit de
solidarité au cœur de l’événement.
Les équipages acheminent ainsi du
matériel scolaire dans une zone
déshéritée du Maroc. L’étudiante
poursuit : « Il y a des gens qui ont
cassé leur moteur. Et d’autres participants derrière les ont aidés à repartir. » Tout l’esprit d’une « compétition » qui privilégie la générosité à l’adversité.
Saint-Denis, samedi soir. Mathieu Hanotin (au fond) échange avec les habitants qu’il a invités à dîner chez lui. (LP/N.P.)
V
aléry Giscard d’Estaing s’invitait à déjeuner chez les
Français, Mathieu Hanotin
invite les Dionysiens… chez
lui ! Samedi soir, le candidat (PS) aux
municipales à Saint-Denis, qui a battu en 2012 Patrick Braouezec aux législatives et affrontera en mars le
maire sortant (PC) Didier Paillard, a
reçu en petit comité quatre habitants, invités à venir échanger avec
lui sur son programme. Un plan
com ? Il ne s’en cache pas. « Je suis
en campagne, je fais du porte à porte,
des meetings, des réunions d’appartement… Je voulais trouver une initiative qui sorte des codes. Ce dîner,
c’est une relation privilégiée avec des
habitants. » Pourquoi avoir invité la
presse ? « Pour que ce repas et les
propos tenus aient une portée plus
large. »
ADRIEN VERRECCHIA
L’ I N F O E N I M A G E
“
Est-ce que vous allez
devoir augmenter les
impôts ?”
(LP/Aurélie Lebelle.)
Akila, 32 ans
Ilgraphelesmursdela
maisonavantsadémolition
Bagnolet, samedi. Ils s’arrêtent dans la petite cour pavée et lèvent le nez. Sur le
mur de la vieille maison nichée dans le centre-ville de Bagnolet, au 91, rue SadiCarnot, un artiste se prête à une performance atypique : réaliser un graff abstrait
avant la destruction imminente de la maison. De quoi créer un peu de vie dans
cette demeure qui vient d’être rachetée par le bailleur Paris Habitat. Bientôt, les
deux étages de cette maison seront rasés pour reconstruire des logements
sociaux. En attendant, la fille de la propriétaire des lieux a décidé de laisser les
artistes exposer et s’exprimer. Dans les étages, on découvre ainsi des expositions
temporaires de photographies, de peintures, de kimonos, de céramiques ou encore
de gravures et de peintures sur métal. Dans la courette, le grapheur Djallouz, qui
expose par ailleurs à la Bab’s galerie, grimpe sur l’échelle pour parfaire son travail.
« Cette exposition collective est une belle manière de dire au revoir », glisse
A.L.
Catherine Fleurquin, la fille de la propriétaire.
Au menu donc samedi soir : petits
fours, bar au citron vert sur un lit de
gingembre et tarte aux pommes, le
tout « fait maison, avec des produits
achetés à Saint-Denis », précise le
candidat. Tirés au sort parmi les
80 Dionysiens qui s’étaient inscrits
sur son blog, Akila, 32 ans, consultante, Abdel, 42 ans, conducteur
RATP, Peter, 50 ans, chef d’entreprise et Amaya, 61 ans, secrétaire médicale, se prêtent au jeu avec plaisir.
« Je ne suis pas dupe, commente
Amaya, Il est en campagne. Mais la
démarche est originale. Ce dîner
nous permet d’avoir un contact en
direct avec le candidat PS. » Très vite,
les questions fusent. A tour de rôle,
entre deux bouchées, chacun égrène,
dans un climat toujours très respectueux, ses préoccupations : propreté,
sécurité, emploi mais aussi cantines
bio, image de la ville…
Akila commence : « Votre programme m’intéresse. Mais, ce qui
m’inquiète, c’est le budget. Est-ce
que vous allez devoir augmenter les
impôts ? » Mathieu Hanotin ne se défile pas. « Si je suis élu, je ferai réaliser
un audit financier car je pense qu’il y
a des marges d’économies à réaliser.
Si cela ne suffit pas, je n’exclus pas
une hausse des impôts. Il nous faut
investir pour l’école et pour la sécurité. » Akila, qui a soigneusement
étudié le programme, note scrupuleusement chaque remarque.
Bien décidé à obtenir des réponses, Abdel joue, lui, la convivialité à
fond et se fait l’écho de ses amis du
quartier Savador-Allende : « Mathieu, que comptes-tu faire pour faire venir les entreprises ? Et pour
changer l’image de cette ville. J’ai
grandi ici, je suis père de famille et
j’en ai marre d’être stigmatisé. » Mathieu Hanotin sourit et en profite
pour tacler, l’air de rien, ses rivaux
communistes. « C’est bien, la venue
de SFR. Mais, c’est le miroir aux
alouettes. Les emplois de SFR, ce ne
sont pas des gens d’ici ! Moi, je mise
sur les PME. Je créerai des pépinières
d’entreprises et mettrai en place des
aides à la création. »
Peter, un ressortissant anglais aujourd’hui à la tête d’une agence de
voyage, opine et commente, en
riant : « Si ce n’est plus les communistes, peut être que les entreprises
“
Qu’allez-vous faire
avec les camps roms ?”
Peter, 50 ans
viendront ! Et les touristes aussi! »
« Encore faut-il que la sécurité soit au
rendez-vous, murmure Akila. Si les
touristes viennent rue de la République, ils vont se faire voler. »
La sécurité : pour ces habitants,
pas de doute, c’est, au même titre
que l’emploi, une priorité et l’un ne
va pas sans l’autre. « Je doublerai les
effectifs de la police municipale,
avec 30 agents dès la première année, promet Mathieu Hanotin. Je
rouvrirai aussi la place Jean-Jaurès
le soir, pour que les Dionysiens puissent s’y garer et ne soient pas obligés
d’aller dans ce parking souterrainpas
toujours rassurant. » Les invités approuvent. Peter, dont l’entreprise est
juste en face d’un camp rom, risque
une question sur le sujet : « Au quotidien, c’est invivable. On respire les
fumées en permanence, il n’y a pas
de toilettes… Qu’allez-vous faire ? »
« On ne peut tolérer la présence de
bidonvilles, répond du tac au tac le
député. Il faut les raser et proposer à
leurs occupants des logements HLM.
Mais il faut obliger toutes les villes à
le faire, Saint-Denis ne peut pas accueillir tous les Roms. »
Il est 22 heures. Mathieu Hanotin
prépare le café dans la cuisine, les
invités font le bilan : « Franchement,
conclut Abdel, je doute qu’il réussisse à faire tout ce qu’il promet. Mais,
s’il n’en fait ne serait-ce que la moitié, je lui tire mon chapeau ! Cette
ville a besoin de changement. »
NATHALIE PERRIER
E C H O S D E C A M PA G N E
Une nouvelle liste écolo et citoyenne à Montreuil
ontreuil mi Amor », c’est le nom de la nouvelle
Amor : créer des quartiers pilotes « zéro déchet »,
«
M
liste « écolo et citoyenne » qui se mêle à la
réaliser des façades végétales pour produire des fruits et
campagne municipale à Montreuil. Une liste qui met en
des légumes, monter des ateliers participatifs de
avant ses propositions — 69 publiées sur un site Internet
vendredi soir — plutôt que ses leaders. Objectif :
« remettre l’environnement et la transition énergétique
au coeur du débat ». Parmi les idées de Montreuil mi
bricolage etc. Huit autres listes sont déjà annoncées à
Montreuil, celle des Verts, du PS, du Front de gauche, du
NPA, de LO, de l’ancien maire Jean-Pierre Brard et de
l’UMP.