II. CHAMPS DE LA BIOETHIQUE (suite)

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II. CHAMPS DE LA BIOETHIQUE (suite)
D3 & T1
Année 2012 - 2013
I. INTRODUCTION
La bioéthique est une partie de l'éthique
C'est la recherche de normes morales applicables en :
biologique
sciences médicales
techniques de manipulations du vivant
« éthique » provient de êthos : grec « manière d'être »
Tous comportements individuels convenables pour science du vivant
Pas de doute sur la notion de comportement moralement acceptable
C'est la "morale appliquée à la science"
I. INTRODUCTION (suite)
La bioéthique est pluridisciplinaire
Champ d'application très large (comportement individuel, collectif...)
Les valeurs humaines doivent être confronter :
évolution des sciences
évolution des mentalités
évolution du progrès scientifique
évolution socio-économique
Confrontation aux autres sciences : sens et conséquences...
Frontière du possible, de l'acceptable, du légitime et de l'inévitable
I.1 MORALE DANS LA VIE DES HOMMES
La morale religieuse
La morale religieuse et les religions du Livre (Bible, Évangile, Coran) :
un cadre moral
un cadre de comportement
absence de cadre vis-à-vis des autres espèces
(divergence sur la vivisection, xénogreffes)
Éthique médiévale :
« Il était inutile de trop chercher à soigner les malades, les vies
humaines dépendant de la volonté de Dieu »
Éthique contemporaine :
« Avant de s'en remettre au ciel, il convient de tout faire pour se
soigner »
I.2 MORALE DANS LA SCIENCE
Les positions personnelles de certains scientifiques
Des scientifiques ont adopté des positions personnelles sur la science
et la religion :
Serment d'Hippocrate
Rabelais :
"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"
Jean Bernard :
"Tout ce qui est scientifique est éthique" (science = religion)
Albert Einstein :
"La science sans religion est boiteuse,
la religion sans science est aveugle"
II. CHAMPS DE LA BIOETHIQUE
II.1 Biotechnologies appliquées à l'être humain
La bioéthique s'applique actuellement en biotechnologies aux :
génétiques de plantes à visée alimentaire
clonage animal (humain?)
utilisations des embryons humains
II.2 Procréation humaine assistée
Un risque d'eugénisme dans la protection à la personne humaine
Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a été créé
Date de création : 1982 - Naissance d'Amandine (1ère Fivete)
II. CHAMPS DE LA BIOETHIQUE (suite)
II.2 Procréation humaine assistée (suite)
D'autres champs d'apllication se sont ensuite développés :
la contraception
l'avortement
le don de gamètes
le don ou le devenir des embryons
la gestation de l’embryon humain par d'autres espèces
le clonage humain
le diagnostic prénatal et/ou préimplantatoire
la thérapie génique
la dérive eugéniste (contrôle du handicap ou anomalie)
le statut juridique de l'embryon et/ou du fœtus
la notion de personne humaine et de dignité de vivre
II. CHAMPS DE LA BIOETHIQUE (suite)
II.3 Génie génétique
La transgénèse animale pose un problème de bioéthique
Doit t-on utiliser des organismes cellulaires non humains ?
Doit t-on considérer seul l'objectif plus que la méthode ?
Actuellement, le génie génétique est bioéthiquement accepté dans :
buts médicaux et pharmaceutiques reconnus
(fabrication de vaccins, thérapie génique, diagnostic prénatal)
Plus controversé dans des domaines mal évalués :
buts alimentaires ou ludiques aléatoires
(OGM, clonage d'animaux domestiques)
Affirmation douteuse car la greffe végétale existe depuis des siècles
Constitution par entage de plantes hybrides (mandarine, tomate...)
II. CHAMPS DE LA BIOETHIQUE (suite)
II.3 Génie génétique (suite)
Science en expansion rapide = identification mutations
Connaissance génétique sur l'origine de pathologies = tests fiables
Prédisposition = prévention des risques en Santé Publique (++ éthique)
Cadre pour éviter les discriminations (socio-économiques)
Cadre pour éviter une formulation normative
(manipulation pour profil génétique ou clonage reproductif, amélioré)
II. CHAMPS DE LA BIOETHIQUE (suite)
II.4 Breveter le vivant
Peux t-on considérer une séquence génétique comme un brevet ?
L’enjeu est économique et financier = coût de la recherche
Le décodage du génome humain ne produit pas une marchandise
Les brevets sur le médicament pose le problème de l'accès au soin
Les populations défavorisées sont pénalisées
11 novembre 1997: Unesco décrit le génome humain comme :
un patrimoine de l'humanité
un bien non commercialisation
pas de brevet sur le décodage
brevet sur les applications thérapeutiques
II. CHAMPS DE LA BIOETHIQUE (suite)
II.5 Les interventions sur l’homme
La pénurie d’organes et de tissus doit être réglementées
En 1992 France : registre de refus du don d’organe
Les prélèvements d'organes et de tissus sont autorisés
La vente d'organe étant interdite dans de nombreux pays : problème !
Le don de cellules souches et le clonage thérapeutique : controversés
Ex :
En Russie, par exemple, il est légal d'opérer neurologiquement les
comportements dits violents (même sur chez des mineurs)
II. CHAMPS DE LA BIOETHIQUE (suite)
II.6 Les interventions sur les êtres et milieux environnants
La bioéthique pose la relation :
de l'homme avec la nature
de la maîtrise de l'homme dans son environnement
Pouvoir technique humain de créer dans la nature + espèce humaine :
Question de bénéfice –risque ?
Position anthropocentriste
(minimisation de l‘action de l'homme sur son environnement)
Concept écologique
(recherche de l’équilibre entre l’impact nature et homme :
approche bioéthique +++)
II. CHAMPS DE LA BIOETHIQUE (suite)
II.6 Les interventions sur les êtres et milieux environnants
(suite)
L’ expérimentation animale doit respecter la notion de préservation
La biodiversité est un principe éthique : respect du cadre de vie
Respect ayant une incidence économique
(reconstitution des environnements et donc de l’homme)
Respect ayant une incidence vitale
(contrôle mutagène, OGM, armes biologiques)
Informations versus désinformations : part de la vérité ?
« Le risque n’est pas nul que la caste consciencieuse et prolifique des bioéthiciens,
sans malice et même à coup de mises en garde ou de réserves intelligentes, nous
entraîne précisément là où les investisseurs et les inventeurs les plus dégagés des
impératifs de santé publique attendent – en quête de débouchés - leurs nouveaux
publics exigeant »
Thierry Poucet, journaliste de santé publique (U.N.M.S.)
III. VIVRE, VIEILLIR, MOURRIR
Dignité de la vie humaine – de la vie en général
Contrôle des naissance – Planning familial
Contrôle de la sénescence (personnes atteintes de la maladie de
Parkinson...)
Acharnement thérapeutique (quand considérer que le traitement
devient trop lourd ?)
Les soins palliatifs
Euthanasie active ou passive (selon culture : aide au suicide ? ou aide
à la fin de vie ?)
III. VIVRE, VIEILLIR, MOURRIR (suite)
Euthanasie active :
une thérapeutique est administrée dans le but d'abréger la vie
Euthanasie passive :
une thérapeutique est arrêté dans le but d'abréger la vie
Euthanasie indirecte :
administration d'un produit dont la conséquence non recherchée = mort
Euthanasie volontaire :
individu a capacité mentale/physique de demander aide pour mourir
( Vincent Humbert en 2003 – Relaxe de la mère et du médecin…)
Euthanasie non volontaire :
individu n’a pas la capacité mentale/physique de demander aide pour mourir
(Christine Malèvre – infirmière française condamnée en 2005…)
Aide au suicide
# de l'incitation au suicide (Suisse :organisme aide les individus…)
IV. LE CADRE JURIDIQUE DE LA BIOETHIQUE
Réglementations initiales 1931 :
circulaires allemandes sur l'éthique médicale
Détournement des circulaires :
base légale expérimentations dans camps nazis
Prudence sur l'approche bioéthique des situations…
Les premières règles de bioéthique après le seconde guerre mondiale
Le tribunal de Nuremberg (1946/1948) pour médecins nazis constate :
absence de normes pour pouvoir procéder à ce jugement
la légitimité des essais humains ?
la science n'avance que par expérimentations sur l'homme ?
IV. LE CADRE JURIDIQUE DE LA BIOETHIQUE (suite)
Après Nuremberg :
définition des règles à suivre en expérimentation humaine
définition d’un code déontologique : Code de Nuremberg
Code de Nuremberg – 10 règles sur l’expérimentation sur l’homme
1. le consentement des personnes est essentiel
2. la nécessité de l'expérimentation si un bien pour l’homme
3. l’expérimentation peut avoir lieu sur l’homme après l’animal
4. l’expérimentation doit éviter toute souffrance nécessaire
5. la proportionnalité entre bénéfices/risques pour le patient
6. les risques en doivent pas déborder le cadre humanitaire
7. l’expérimentation ne doit pas provoquer blessures ou mort
8. l’expérimentation doit être menée par des personnes qualifiées
9. l’homme doit pouvoir à tout moment arrêter l’expérimentation
10. le but ne peut être scientifique
IV. LE CADRE JURIDIQUE DE LA BIOETHIQUE (suite)
1964 : Assemblée de l'Association Médicale Mondiale (Helsinki)
1981 : Conférence internationale (Manille)
donnent les déclarations internationales sur l'expérimentation
l’expérimentation doit être parfaitement cadrée (Nuremberg ?)
France :
Loi 20 décembre 1988 :
relative à la protection des personnes dans la recherche biomédicale
(Huriet-Serusclat)
principe général de la non-rémunération des expérimentations
Lois du 29 juillet 1994 :
relative au respect du corps humain
réglemente l’utilisation du corps humain
règlemente le don, l'utilisation d’éléments et produits du corps humain
bases du droit actuel en matière de bioéthique
IV. LE CADRE JURIDIQUE DE LA BIOETHIQUE (suite)
Lois du 6 août 2004 modifiant celles de 1994 (loi de bioéthique)
le terme de bioéthique apparaît pour la première fois
loi pour réglementer le clonage de l'embryon
loi pour réglementer les prélèvements d'organes
Débat actuel selon l’évolution des mentalités
certains pays mettent en avant la sécurité de l’espèce avant toute
autre morale : permissivité….
certains pays considèrent cette loi comme une transgression de la
morale humaine : prohibition….
En pratique comment restreindre les abus par la loi ?
une équipe peut s'installer dans un pays très permissif
ex : arguments des partisans des OGM
retard technologique, scientifique, économique = difficulté survie alimentaire
IV. LE CADRE JURIDIQUE DE LA BIOETHIQUE (suite)
Le conflit d’intérêt existe….
Trudo Lemmens (bioéthicien - Centre conjoint de bioéthique - Université de Toronto)
« …un conflit d'intérêts se produit lorsque le jugement professionnel quant à un intérêt
premier, comme une recherche ou les soins aux patients, peut être indûment
influencé par un intérêt secondaire, comme un gain financier ou le prestige
personnel »
Les stratégies pour limiter ces conflits sont :
la divulgation du conflit
l'établissement d'un système d'examen et d'autorisation
l'interdiction des activités qui génèrent des conflits
Les conflits montrent le balbutiement de la bioéthique…indépendance ?
IV. LE CADRE JURIDIQUE DE LA BIOETHIQUE (suite)
2 exemples de conflit d’intérêt avec organisme et personne respectables
Cas N°°1 :
Acceptation d’un travail scientifique falsifié dans une grande revue mondiale....
La revue s’étant borné à donner un avis de bioéthique..non scientifique
Intérêts économique, politique ????
Cas N°°2 :
Célèbre chercheur membre comité d’éthique donne avis favorable aux OGM...
Avis maintenu malgré l’avis contraire de plusieurs personnes...
Conseillier de société industrielle qui le rémunèrait pour conseil..indépendance ?