La vitesse Les contraintes de la vitesse
Transcription
La vitesse Les contraintes de la vitesse
La vitesse Le temps de réaction L’analyse des enquêtes «REAGIR» fait ressortir que la vitesse est le premier facteur d’accident. Ainsi, dans 48 % des accidents mortels, l’un des conducteurs roulait à une vitesse considérée comme excessive par rapport aux conditions de circulation au moment de l’accident. automobilistes ou les motocyclistes. Elles ont pourtant été conçues en tenant compte des limites physiologiques de l’homme (perception visuelle, temps de réaction, résistance aux chocs) et de lois physiques (distance d’arrêt, vitesse de choc). Le but final est de concourir à la diminution de l’insécurité routière. Les limitations de vitesses sont bien souvent mal perçues (ou non comprises) par les La vitesse se calcule en m/s ou en km/heure. Les contraintes de la vitesse Un conducteur est physiologiquement incapable de faire immédiatement les gestes que réclame soudain un changement de l’environnement (par exemple, freiner dès l’apparition d’un obstacle). Entre l’instant où cet obstacle se présente et le début de l’action sur les commandes du véhicule, s’écoule une durée appelée temps de réaction (ou temps de latence). C’est le temps nécessaire pour la perception sensorielle, la transmission de l’influx nerveux et le déclenchement des contractions musculaires. On l’évalue, dans le meilleur des cas, à environ une seconde (cf. fiche Vigilance), c’est-à-dire que, pendant une seconde, la voiture continue d’avancer à la même vitesse. Les contraintes physiologiques La distance de freinage PERCEPTION 1 seconde DANGER TRANSMISSION Analyse Décision Pour arrêter un véhicule en mouvement, il faut que l’énergie cinétique qu’il a accumulée soit dissipée. Pendant le freinage, l’énergie cinétique se transforme en chaleur, notamment par les frottements à l’intérieur du système de freinage, et par ceux des pneumatiques sur le revêtement routier. Ceci exige du temps, et donc de l’espace. L’énergie cinétique (1) étant pro- portionnelle au carré de la vitesse, la distance parcourue pendant le freinage (2) va également varier comme le carré de la vitesse. Cette distance de freinage est aussi fonction de l’efficacité du système de freinage, du degré d’usure des pneumatiques, et de l’état du revêtement de la chaussée. TRANSMISSION ACTION FREINAGE (1) pour un solide en mouvement, l’énergie cinétique est le demi-produit de sa masse par le carrée de la vitesse. Ainsi : E = ½ MV² Où M représente la masse, Et V la vitesse. (2) La formule du calcul de la distance de freinage est la suivante : D = V² / 20xF Où D représente la distance de freinage en mètres, V la vitesse en mètres par seconde. La perception visuelle Les contraintes physiques On estime que 90 % des informations nécessaires à la conduite sont des informations visuelles. Pour un individu à l’arrêt ou qui marche, le champ visuel est de 180°. Plus on va vite, plus la perception visuelle se rétrécit. En effet, la vitesse restreint le champ visuel, c’est-à-dire que plus on va vite, plus la perception visuelle latérale diminue. Pour compenser cette réduction du champ visuel, le conducteur doit aller à la recherche de cette information (déplacer les yeux). En agglomération, beaucoup d’obstacles arrivent des côtés (piétons, bicyclettes, portières qui s’ouvrent), et se combinent avec la signalisation et les intersections. La violence de choc La distance d’arrêt La perception visuelle diminue avec l'augmentation de la vitesse VISION DE 100° VISION DE 75° VISION DE 45° VISION DE 30° 40 km/h 70 km/h 100 km/h 130 km/h La distance d’arrêt totale du véhicule en mouvement est la somme de la distance parcourue pendant le temps de réaction de 1 seconde et de la distance de freinage. Ainsi, avant de s’arrêter et selon la vitesse initiale de déplacement du véhicule, nous parcourons les distances suivantes : Plus je vais vite plus mon champ de vision se rétrécit. Les limitations de vitesse tiennent compte de ce phénomène de réduction de la perception visuelle Le conducteur doit donc rechercher latéralement les indices utiles à la conduite. Pour avoir le temps de tout voir, analyser et faire, il est donc nécessaire de limiter la vitesse à un niveau qui a été évalué à 50 km/h. En rase campagne, le risque d’obstacle latéral est plus rare. Il existe surtout aux intersections. La limitation à 90 km/h tient compte de ces contraintes. Sur autoroute, il n’y a pas d’intersections. Le risque latéral est encore plus rare. Il existe au niveau des voies d’accélération et pour les dépassements. La limitation de vitesse peut être relevée à 130 km/h. L’ A.B.S. ou A.B.R. Ce système est destiné à empêcher le blocage des roues qui, lors d’un freinage brutal, provoque deux inconvénients : la perte du contrôle de la direction, et la diminution de la puissance de freinage. Ce système, s’il permet de conserver le contrôle de sa direction pendant le freinage, ne réduit pas pour autant la distance de freinage. Notre physiologie humaine ne peut encaisser, dans une durée très courte, des vitesses de chocs supérieures à 60 km/h. voiture (longueur d’un terrain de basket), le conducteur va appuyer à fond sur la pédale de frein. Pourtant, en outrepassant parfois de peu les limitations de vitesse, nous pouvons, en cas d’obstacles inopinés, avoir des accidents à des vitesses que l’on ne soupçonne pas. Ainsi, en agglomération, si un piéton traverse la rue à 30 mètres d’une A 60 km/h, vitesse à laquelle la distance d’arrêt minimum est de 40 mètres, le véhicule percutera le piéton à une vitesse de 30 km/h. Une fois sur trois, cela se traduit par la mort. A 50 km/h, le véhicule s’arrête avant. Sur autoroute, un véhicule roulant au départ à 160 km/h percutera, compte tenu du temps de réaction, un obstacle 165 mètres plus loin et à une vitesse proche de 110 km/h. Si la vitesse initiale de ce véhicule avait été de 130 km/h, il se serait arrêté. La conduite préventive La conduite la nuit La distance de sécurité Afin d’anticiper et pour tenir compte de la donnée incompressible que constitue notre temps de réaction, il importe, lorsqu’on circule en file, de savoir maintenir une distance de sécurité avec le véhicule qui nous précède. Pour ne jamais être surpris par la manœuvre du véhicule qui se trouve devant soi, il est conseillé de conserver une distance de sécurité égale au minimum à la distance parcourue pendant deux secondes. Ainsi, lorsqu’un véhicule se déplace à 50 km/h, il faudra laisser, entre ce véhicule et celui qui le précède, un intervalle de 28 mètres. Comment conserver ses distances ? La distance de sécurité sur autoroute Sur autoroute, il faudra prendre comme distance de référence la longueur de deux lignes d’une bande d’arrêt d’urgence. Chaque ligne mesure 38 mètres et est séparée de la suivante par un intervalle de 14 mètres. L’espace séparant alors deux véhicules sera de 90 mètres soit l’équivalent de deux fois et demi le temps de réaction normale à une vitesse de 130 km/h. Sur route, il s’agira d’évaluer la distance suivante : lorsque le véhicule qui me précède passe devant un repère fixe (un arbre, par exemple), je compte alors deux secondes. Si le véhicule dans lequel je me trouve n’atteint pas le repère avant d’avoir fini de compter, c’est que la distance me séparant de ce véhicule est correcte (c’est-à-dire 50 mètres soit deux fois le temps de réaction normale à une vitesse de 90 km/h). La nuit, la vision périphérique conserve toute son activité, alors que la vision centrale diminue très rapidement. Le jour, les obstacles apparaissent sur fond clair. La nuit, ces mêmes obstacles, éclairés par les phares, apparaissent sur fond sombre. L’inversion des contrastes entraîne des troubles d’orientation et des difficultés à apprécier LA VITESSE les distances et les vitesses des véhicules. En dehors des routes éclairées, notre vision est souvent limitée à la distance d’éclairage des phares de nos véhicules. Or, les feux de croisement n’éclairant qu’à 50 mètres, il faut d’autant plus faire preuve de prudence en matière de vitesse. Prévention Infos La nuit, les feux de croisement n'éclairent qu'à 50 mètres 38 m 2ème véhicule 90 m soit un intervalle de sécurité de 2,5s à 130 km/h 14 m 1er véhicule 38 m Le code de la route indique que nous devons rester maîtres de nos véhicules. Encore faut-il s’en donner les moyens. C’est en respectant les limitations de vitesse ainsi que les distances de sécurité que nous contribuerons à rendre la route plus sûre. La vitesse augmente la difficulté de la tâche de conduite Avec la vitesse, le risque d’erreur augmente. Le conducteur dispose de moins de temps pour observer, prévoir et agir et la voiture devient moins maniable. En effet, un véhicule lancé à grande vitesse est un projectile dont la trajectoire est soumise à des contraintes physiques. La trajectoire est d’autant plus rigide que la vitesse est élevée. Le choc n’en sera que plus violent. Par ailleurs, la vitesse est un facteur de diminution d’adhérence des pneus. Enfin, l’attention qu’exige la conduite à une vitesse élevée se traduit par une fatigue supplémentaire. Pour en savoir plus : www.maaf-prevention.com MAAF Prévention et Sécurité Association loi 1901 Adresse : Chauray - 79036 NIORT Cedex 9 www.maaf-prevention.com Réf. 1620 - Source : Association Aquitaine Sécurité Routière - 09/06 La distance de sécurité sur route