EDF GDF 7

Le saviez -vous ?
ciation sur ce dossier au-delà des clivages politiques. ” En
effet, certains députés UMP sont plus que réticents à la perspective d’une ouverture du capital ; d’autres, à l’instar du député UMP de l’Oise François-Michel Gonnot, proposent une
“fusion” entre EDF et Gaz de France.
Coté syndical, la CGT, la CFDT, FO, la CFTC d’EDF et GDF estiment que la mobilisation engagée a, d’ores et déjà, débouché sur un certain nombre d’acquis. A savoir la tenue du débat
à l’Assemblée nationale pour un projet de loi d’orientation sur
les énergies avec l’intégration de certaines propositions syndicales. Mais aussi le maintien de la péréquation tarifaire, l’extension du statut d’agent à l’ensemble des salariés des entreprises de l’énergie, un calendrier de négociations sociales à
dates rapprochées entre les présidents et les organisations
syndicales sur les salaires (une augmentation du salaire de
base de 2,4 % a été obtenue au 1er mai), sur les emplois avec
l’intégration des salariés de la sous-traitance, l’embauche de
chômeurs en fin de droits et l’application de l’article 4 avec
l’embauche de releveurs statutaires. Sans oublier la publication
du décret d’application instaurant une tranche sociale pour
les plus démunis.
L’ampleur de la manifestation du 27 mai l’a montré, les agents
d’EDF et GDF, les élus locaux et les professionnels récusent le
bien-fondé et les objectifs de la libéralisation. D’autant, comme
le rappelle un journaliste du Monde diplomatique, que “ sous
quelque latitude que ce soit, le modèle de référence [libéral,
NDLR] n’a jamais apporté les avantages promis.”
Et qu’un document interne d’EDF-GDF prévoit une hausse des
tarifs de 10 à 15 % pour les professionnels, une fois voté le
changement de statut. Ce que n’infirme d’ailleurs pas le président d’EDF François Roussely, dans une interview à France Inter, en déclarant que l’ouverture à la concurrence du marché
de l’électricité ne se traduirait pas forcément en France par une
baisse des prix. “ Il faut, indique-t-il, que les consommateurs
français aient conscience que depuis cinquante ans, ils ont
les prix les plus bas du marché. C’est pour cela que je ne
m’engage pas sur l’idée que les prix vont baisser. Ils baissent
dans les pays où ils étaient exorbitants.”
Bernard Brun, président de l’Union française de l’électricité,
constate, quant à lui, qu’en deux ans de libéralisation, “ les
grands consommateurs ont déjà enregistré une hausse de
50 % de l’électricité. ” C’est également Jean-Louis Beffa, président de Saint-Gobain, quatrième consommateur de courant
en France, qui déclare : “ La France est en train de perdre un
de ses principaux avantages comparatifs, le prix bas de
l’énergie. Il y a peu, nous bénéficions d’un différentiel favorable de 30 % vis à vis de l’Allemagne. […] Le monopole a
donné un avantage concurrentiel à la France. Ce n’est pas
le statut d’EDF qui est en cause, ce sont les orientations
fausses de marché de la Commission européenne.”
Mais dans un contexte idéologique qui lui est favorable, le
credo libéral doit s’appliquer. Ainsi, Pierre Gadonneix, président de Gaz de France, explique: “Face à l’ouverture des marchés à la concurrence, les bouleversements sont tels pour
notre industrie que le statu quo pénaliserait gravement
notre développement.”
C’est une manière de voir et d’agir. C’est un choix politique. Il
en est d’autres. Ainsi, celui qui, fort de la mobilisation des
agents, des usagers et des élus, trace une autre voie, riche de
potentiel. Celle de l’action pour l’intérêt général, contre les
intérêts privés. Quoi qu’il advienne, celle-ci est loin d’être
Valère Staraselski
terminée.
(1) Grande braderie de l’électricité à travers l’Europe, par Ernest Antoine, in
le Monde diplomatique, juin 2004.
RÉSULTAT DES ÉLECTIONS AUX CONSEILS D’ADMINISTRATION
D’EDF ET DE GAZ DE FRANCE
(comparatif 1999/2004,en pourcentage des voix).
100%
2004 1999
80%
60%
100%
EDF
GDF
2004 1999
80%
56,4 54,64
60%
58,42
55,26
40%
40%
22,80
17,67
20%
0%
CGT
CFDT
20,98
14,48 13,34
FO
15,55
20%
8,63
6,12
15,24 14,49
7,89
2,82 3,09
CFE-CGC CFTC
0%
A EDF, par rapport aux résultats de 1999,
trois fédérations ont progressé:
CGT (+1,76%), FO (+1,14%), CFE-CGC (+2,51%).
La CFDT recule de 5,13 %, la CFTC de 0,27 %.
CGT
CFDT
FO
5,85
2,94 3,09
CFE-CGC CFTC
A GDF, par rapport aux résultats de 1999,
trois fédérations ont progressé:
CGT (+ 3,06 %), FO (+ 0,75 %), CFE-CGC (+ 2,04 %).
La CFDT recule de 5,43 %, la CFTC de 0,38 %.
Source : AFP
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