Le château de Cheverny Histoire

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Le château de Cheverny Histoire
Le château de Cheverny
est un château de la Loire français situé en Sologne, sur la commune de Cheverny, dans le département de
Loir-et-Cher et la région Centre. Classé aux Monuments historiques, ce château fut élevé au XVIIe siècle
dans un style très classique dessiné par Jacques Bougier architecte du château de Blois, tout proche.
Il héberge actuellement une meute et organise régulièrement des chasses à courre. Il a inspiré Hergé pour la
création du château de Moulinsart, qui en est la réplique amputée de ses deux pavillons extérieurs.
Histoire
Les terres du château furent achetées par Henri Hurault, Comte de Cheverny, Lieutenant Général des
Armées du Roi de France, et Trésorier Militaire du roi Louis XI, dont le propriétaire actuel, le marquis de
Vibraye, est le descendant. Du château primitif datant de 1500, il ne reste que de rares vestiges, dont la trace
est encore visible dans les communs.
Après qu'il eut été récupéré par la couronne pour cause de fraude envers l'état, il fut donné par le roi Henri II
à sa maîtresse Diane de Poitiers. Néanmoins, celle-ci lui préféra le Château de Chenonceau et vendit la
propriété au fils du précédent propriétaire, Philippe Hurault de Cheverny, et à son épouse, Anne de Thou,
Leur fils, Henri et son épouse, Marguerite Gaillard de La Morinière, bâtirent le château entre 1624 et 1630.
La fille de ses derniers, Élisabeth, marquise de Montglas, achève la décoration intérieure. La Grande
Mademoiselle qualifiera le château terminé de "palais enchanté".
Ils en ont confié la réalisation à l'architecte Jacques Bougier (dit Boyer de Blois), qui avait assisté Salomon
de La Brosse dans la construction du château de Blois. La décoration a été achevée par la fille d'Henri
Hurault et de Marguerite, la Marquise de Montglas, vers 1650, avec l'aide du sculpteur et menuisier Hevras
Hammerber et du peintre Jean Mosnier (1600-1656), originaires de Blois.
Durant les cent cinquante années suivantes, il changea maintes fois de propriétaires et passe entre les mains
de Jean-Nicolas Dufort de Cheverny (introducteur des ambassadeurs) en 1764, et on y entreprit de grands
travaux de rénovation en 1765. Propriété de Jean-Nicolas Dufort de Cheverny pendant la Révolution
française, le château est épargné. Après être passé par les mains du Comte Germain de Montforton sous le
premier Empire, il fut racheté par Anne-Victor Hurault, marquis de Vibraye en 1825.
En 1922, le marquis de Vibraye, propriétaire des lieux, ouvrit le château au public. La famille y habite
toujours et le château de Cheverny est devenu l'un des châteaux de la Loire les plus visités, renommé pour
ses intérieurs riches et sa collection d'objets d'art et de tapisseries
Le château reçoit la visite d'Elizabeth Bowes-Lyon, reine-mère d'Angleterre en 1963.
Architecture
C'est l'un des plus célèbres châteaux de la Loire avec ceux de Blois et de Chambord, tout proches. Blois est
une construction qui porte les strates de style s'étendant sur quatre siècles d'architecture, Cheverny est
construit dans un style classique homogène, à l'aide d'un matériau, traitée en appareil de bossages plats,
striés de refends horizontaux, la « pierre de Bourré », un tuffeau originaire de ce village du Loir-et-Cher, qui
a la particularité de blanchir et durcir en vieillissant, ce qui explique la blancheur de sa façade sud. Celle-ci
est ornée de bustes d'empereurs romains. Les toits des pavillons latéraux, sous forme de dômes carrés
surmontés de campaniles ajourés, encadrent les hauts toits à la française du corps principal.
Le château est classé sur la liste des monuments historiques de 1840, et se fait déclasser le 9 juillet 18882.
Quelques années plus tard, l'ensemble du château et de ses communs, à l'exception des parties classées, fait
l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 13 février 1926.. Le parc, ainsi que
l’ensemble des bâtiments s'y trouvant, fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques
depuis le 5 décembre 2008. Une partie du domaine fait l’objet d’un classement au titre des monuments
historiques depuis le 30 juin 2010. Cette dernière protection concerne la totalité du château, les façades et
toitures de l'orangerie, ainsi que la perspective nord-sud du parc.
Intérieur
Salle à manger
La salle est ornée de 34 panneaux de bois peints par Jean Mosnier illustrant l'histoire de Don Quichotte. Le
mobilier se compose notamment d'un ensemble datant du XIXe siècle, en chêne massif, sculpté aux armes
des Hurault de Cheverny, lesquelles se retrouvent sur les murs tendus de cuir de Cordoue. Les chaises se
manœuvrent grâce à des roulettes en corne. La cheminée monumentale, de style néo-renaissance, dorée à l'or
fin, est surmontée d'un buste du roi Henri IV. Les chenets datent du XVIIe siècle. Au-dessus de la table en
bois pouvant accueillir plus de 25 convives, un lustre hollandais du XVIIIe siècle en bronze massif argenté
(plus de 100 kg).
Escalier d'honneur
Un escalier de pierre de style classique s'élève sous une voûte en berceau, datant de Louis XIII, à montée
droite (contrairement à ceux de Chambord ou de Blois qui sont à spirale), est orné de sculptures champêtres
(guirlandes, fruits), mêlées de motifs guerriers et de symboles des arts, sculptés directement dans la pierre. Il
conduit aux appartements. Sur le palier sont visibles une armure savoyarde de parade du XVIe siècle, et un
bois préhistorique de plus de 6000 ans (issue d'un cervus megaceros, ancêtre de l'élan), trouvé dans les
glaces de Sibérie il y a 200 ans, cadeau offert au collectionneur Paul, marquis de la Vibraye, au XIXe siècle.
Grand salon
Le Grand Salon du rez-de-chaussée a été décoré sur les vœux de la Marquise de Montglas. Le plafond a été
restauré au XIXe siècle. On peut admirer plusieurs portraits dont deux de part et d'autre de la glace: Jeanne
d'Aragon, de l'atelier de Raphaël, et Cosme de Médicis, attribué au Titien. On y voit également le portrait de
Philippe Hurault de Cheverny, et celui de son épouse Anne de Thou ainsi que celui de Marie-Johanne de La
Carre Saumery, comtesse de Cheverny, par Pierre Mignard, au-dessus de la cheminée. Au-dessus des portes,
les portraits de Louis XIII (à gauche) et de Anne Marie Louise d'Orléans dite La Grande Mademoiselle (à
droite), et de l'autre côté à gauche Gaston d'Orléans et à droite Anne d'Autriche.
Le mobilier se compose entre autres d'une table de style Louis XVI réalisée par Stockel, et d'un ensemble de
commodes, de fauteuils, et de canapés des XVIIe et XVIIIe siècles, recouverts de tapisseries d'Aubusson.
Vestibule
Le vestibule est meublé de bancs tendus de rouge et d'une table à gibier de style Louis XV, au-dessus de
laquelle est accrochée une tapisserie des Flandres représentant le retour des pêcheurs, d'après les cartons de
David Teniers. Les murs sont ornés de bois de cerfs.
Galerie
Une galerie mène au Petit Salon et à la bibliothèque. Elle conserve une collection de portraits dont : au bout
de la galerie, au-dessus de la porte, Philippe Hurault, son épouse Anne de Thou, et son frère Jacques
Hurault, par Jean Clouet. Au mur, à gauche entre les fenêtres, Jeanne d'Albret, par Oniate, sur la droite,
quatre toiles réalisées par Rigaud, un autoportrait, un portrait de Monsieur Darlus, un portrait de Monsieur
Delaporte, et un portrait de l'abbé de Rancé, autour d'un portrait en pied du roi Louis XVI. On peut
également observer un document signé George Washington évoquant un des ancêtres des propriétaires
actuels, ayant combattu lors de la Guerre d'indépendance des États-Unis. Le mobilier se compose
notamment d'une petite commode signée Riesener sur laquelle est présentée une statue équestre du général
Washington, en bronze.
Petit salon
Dans le Petit Salon cinq tapisseries des Flandres sont visibles, attribuées à Teniers, ainsi qu'un portrait
attribué à Quentin de La Tour. Le mobilier se compose d'un ensemble de style Empire signé Jacob et d'une
commode Louis XV estampillée Schlichtig.
Bibliothèque
La bibliothèque du château de Cheverny, aux murs lambrissés, conserve plus de 2000 ouvrages dont des
collections complètes.
Salon des tapisseries
Le salon doit son nom aux tapisseries qui le décorent : cinq tapisseries flamandes du XVIIe siècle d'après les
cartons du peintre flamand David Teniers Le Jeune. Le salon des tapisseries est notamment meublé de
fauteuils d'époque Régence, d'une commode de style Boulle et d'époque Louis XIV en marqueterie d'écaille
de tortue rouge, laiton et bois, réalisée par Nicolas Sageot, d'un régulateur d'époque Louis XV, orné de
bronzes ciselés réalisés par Caffieri, et d'une horloge dite "aux trois mystères".
Salle d'armes
Plus grande pièce du château, la salle d'armes, décorée par Jean Mosnier, expose une collection d'armes et
d'armures des XVe, XVIe et XVIIe siècles, dont une petite armure ayant appartenu au duc de Bordeaux et
comte de Chambort, ayant été offerte par celui-ci au marquis de Vibraye. La cheminée Renaissance peinte a
été restaurée à la feuille d'or. On peut admirer une toile de Jean Mosnier au-dessus de la cheminée, supportée
par deux amours: La mort d'Adonis. La salle est ornée d'une tapisserie des Gobelins du XVIIe siècle
représentant l'enlèvement de la belle Hélène par Pâris. Le mobilier se compose notamment d'un ensemble
de fauteuils Régence, signés Boulard, et de coffres de voyages du XVIIe siècle, dont une malle recouverte de
cuir de Cordoue, frappée aux armes de France et de Navarre et ayant appartenu à Henri IV.
Chambre du roi
La Chambre du Roi, la plus richement décorée par huit tapisseries réalisées vers 1640 (six dans la chambre,
deux sur le palier), d'après des cartons de Simon Vouet représentant les travaux d'Ulysse ; celles-ci
proviennent de la manufacture de Paris qui est antérieure à celle des Gobelins. Le plafond à caisson à
l'italienne est lambrissé avec des peintures à thème mythologique (histoire de Persée et Andromède, 30
scènes de histoire de Théagène et Chariclée sur les lambris) réalisées par Jean Mosnier.
La chambre est meublée d'un lit à baldaquins du XVe siècle de 2 mètres de long sur 1,60 mètre de large et
recouvert de broderies persanes du XVIe siècle. Le roi Henri IV y aurait dormi. Le reste du mobilier se
compose d'un prie-dieu datant de Henri III, de deux chaises d'époque Louis XIII, et d'un ensemble de
fauteuils Louis XIV recouverts de tapisseries d'Aubusson.
Le parc
Dans le parc de près de 100 hectares qui entoure le château, a été reconstitué un jardin à la française. L'allée
principale, face au château est longue de près de six kilomètres. On trouve également un cours d'eau, et un
jardin anglais, planté de tilleuls, de séquoia giganteum et de plusieurs variétés de cèdres, ainsi qu'un potager.
Dans les communs, les vestiges du vieux château de Raoul Hurault sont visibles dans la partie Renaissance.
La fuye, colombier traditionnel du IXe siècle, fut remaniée au XVIe siècle. Elle est aujourd'hui transformée
en château d'eau.
La salle des trophées présente 2 000 bois de cerfs, une cheminée monumentale et un vitrail contemporain,
réalisé par le maître Jacques Loire, de l'atelier de Chartres, représente un départ de chasse. La salle est
également ornée d'un ensemble de 10 tableaux évoquant les différentes phases de la chasse à courre.
Le chenil, tout proche, est occupé par une meute d'une centaine chiens, de races Français blanc et noir, ainsi
que Anglo-français, destinés à la vénerie. Le repas qui leur est servi chaque jour, donne lieu à un véritable
« spectacle », ou le piqueur fait une démonstration de son autorité sur les bêtes (vidéo sur Youtube).
L'orangerie date du XVIIIe siècle. Elle reçut pendant la Deuxième Guerre mondiale une partie du mobilier
national. Restaurée et aménagée en 1979, elle accueille aujourd'hui congrès, séminaires, et mariages.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Cheverny