EntrEprisEs - Agra Alimentation

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EntrEprisEs - Agra Alimentation
www.agraalimentation.fr
alimentation
L’Agence de l’économie alimentaire et de la distribution
UE : adoption
des nouvelles règles
sur la possibilité
d'interdire la culture
des OGM
p.11
Biscuiterie Jeannette
toujours
à la recherche
de fonds
p.22
France Champignon
(Groupe Bonduelle)
restructure
à nouveau
p.25
La bataille entre
les propriétaires
familiaux pour le
contrôle de Tönnies
bat son plein
p.28
Coppenrath & Wiese
finalement racheté
par Dr. Oetker p.28
Cémoi : une
première usine
de fabrication de
produit finis
en Côte-d’Ivoire p.30
50e année - Semaine du jeudi 12 mars 2015 - n°2325
Négociations commerciales 2015
Refonte des relations
commerciales, l’urgence
La loi Hamon devait apaiser les relations commerciales. Il n’en a rien été,
même si les PME ont été, semble-t-il, globalement moins matraquées que
les grands groupes. Les précisions apportées tardivement sur la loi, ainsi
que les regroupements d’enseignes, ont contribué à rendre ces négociations 2015 particulières. Mais avant même qu’un bilan en soit tiré, la loi
Macron prévoit déjà des mesures touchant les relations commerciales. Les
industriels déplorent cette insécurité juridique (qui ne convient pas plus à
la distribution) et axent leur lobbying sur le respect de quelques grands
principes simples, notamment l’élaboration de plan d’affaires prévoyant
des contreparties précises aux réductions de prix.
F
aire des affaires autrement, sans se cristalliser sur le prix. C’est ce que
réclament toutes les organisations qui représentent les industries de
l’agroalimentaire. La Feef travaille depuis plusieurs années déjà avec
les enseignes pour favoriser un traitement distinct des PMe. Coop de France
a créé une section agroalimentaire qui revendique un traitement différencié
pour les produits issus de la coopération agricole. Même l’ania, qui commençait à réclamer une nouvelle loi l’an passé, a réorienté son discours vers
la co-construction. « Tout le monde arrive à la conclusion que le système
ne peut plus durer, explique amaury Bessard, directeur de la communication de l’ania. Il faut retrouver l’intérêt commun des filières et voir comment les plans d’affaires peuvent être bénéfiques à tous. Diminuer les prix
c’est possible, mais à condition qu’il y ait des contreparties précises. La
LME ne facilite pas cette démarche, mais le système est à bout de souffle
et cela implique de repenser collectivement les relations commerciales. »
CHANGEMENT DE TON CHEZ LES DISTRIBUTEURS
Ce discours vertueux, des distributeurs comme Système U et Carrefour
ont commencé à se l’approprier il y a déjà de nombreux mois. Les deux
enseignes, qui ont, avec auchan, choisi de désigner un médiateur interne
sous l’égide du médiateur des relations commerciales agricoles (voir article
suivant), reconnaissent que la guerre des prix emmène tout le monde dans
le mur. Même Michel-edouard Leclerc a revu son discours ces derniers
mois. « Pas question d’allumer une nouvelle mèche pour une soi-disant
guerre des prix », déclarait encore ce dernier aux Echos le 4 mars. « Mais
Suite p. 3
Sommaire
L’éVéNEMENT
1
Relations commerciales : Refonte des relations
commerciales, l’urgence
Réglementation/Relations commerciales : Origine
France, renégociation… les surprises
de la loi Macron
5
Litiges/Bonnes pratiques : Système u, Auchan et
Carrefour se dotent d’un médiateur interne
7
LEADERS
POLITIquE-PROFESSIONS
OgM/Culture : les nouvelles règles sur la
possibilité d’interdire la culture des OgM
adoptées définitivement
Lait/uE : Rome citée devant la Cour
de justice pour non-recouvrement du
prélèvement laitier
Viande porcine/uE : ouverture d'un dispositif
d’aide au stockage privé de viande de porc
9
11
11
12
13
Royaume-uni/Législation : sortir de l'uE pourrait
compromettre l'industrie agroalimentaire
britannique et ecossaise
14
Concurrence/consultations : Lignes directrices
relatives aux règles anti-trust dans l’agriculture,
un projet peu clair
15
ENTREPRISES
Bioanalyse/Résultats : tous les voyants
au vert pour Eurofins
2 - AGRA ALIMENTATION - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
19
19
Investissement/Traiteur : Paso traiteur
double sa surface de production
20
Acquisition/Viande : Bretagne Viandes
a changé de mains
21
Fromages/Nouveautés : Entremont modernise
son logo et conforte sa gamme
21
Pâtisserie/investissements : « Devenez
actionnaire de Biscuiterie Jeannette »
22
Conserverie/Stratégie : Hénaff : son pâté
a 100 ans, mais son avenir est dans le frais
23
Restructuration/Légumes transformés : Bonduelle
ferme deux sites France Champignon
25
Restructuration/Abattage - AIM : les salariés
étudient une reprise sous forme
de coopérative
26
Allemagne : Dr. Oetker reprend
Coppenrath & Wiese
28
Allemagne/Viande : le contrôle
du groupe Tönnies en question
28
Chocolat/Développement : Le chocolatier Cémoi
pousse ses pions en Côte d’Ivoire
30
Maroc/Lait : très mauvaise année 2014
pour Centrale Laitière
31
PRODuITS & MARCHéS
35
AgENDA
36
Index des entreprises citées p. 36
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L’ÉVÉNEMENT
> Relations commerciales
E Leclerc réagira aux attaques de ses concurrents », prévient-il. Une précision
qui atténue fortement la portée de l’engagement du héraut du pouvoir d’achat
dans un contexte tendu pour la consommation des ménages… La FCD, qui répond
habituellement aux critiques de l’ania pendant les négociations commerciales,
est cette année restée discrète. « De notre point de vue, les négociations se sont
tenues dans un climat constructif et serein », nous a indiqué Fabienne Prouvost,
directrice de la communication et des affaires publiques de la FCD. Notons au
passage que les assignations de deux enseignes (on ignore encore lesquelles) suite
aux contrôles de la DGCCrF auront peut-être contribuer à calmer le jeu.
LOI HAMON ET RAPPROCHEMENTS D’ENSEIGNES ONT BROUILLÉ LES
CARTES CETTE ANNÉE
en attendant, les industriels évoquent des négociations commerciales 2015 difficiles. Même si les PMe semblent avoir été un peu moins matraquées que les
années précédentes (voir agra alimentation du 26 février 2015). Tant l’ania
que Coop de France constatent que des contrats ont été signés sans plan d’affaires, ce qui revient à dire que les négociations ne sont pas terminées. Les
revendications abusives des distributeurs ont été nombreuses, déplorent-t-ils,
citant des menaces de déréférencement, des demandes de déflation importantes,
de compensation de marges ou encore la non-prise en compte des évolutions
de coûts. Les regroupements d’enseignes (auchan et Système U, Casino et
intermarché, Carrefour et Cora) ont aussi été source de difficultés. « Il semble
que les enseignes regroupées se soient alignées sur le tarif le plus bas de l’année
précédente. C’est interdit, mais elles l’ont bien fait comprendre à leurs fournisseurs », indique amaury Bessard.
DE L’IMPORTANCE DE MAÎTRISER LE CADRE JURIDIQUE
Les changements introduits par la loi Hamon, précisés tardivement (certains décrets ne sont sortis qu’en octobre, et les
notes de la DGCCrF en décembre)
INDÉPENDANCE ÉCONOMIQUE : COMMENT
ont aussi contribué à détériorer le
LA GARANTIR
climat. « Maîtriser le cadre juridique
Avec les regroupements d’ensei- obligations en la matière, ils ont
permet de mieux argumenter, or il avait
gnes, la dépendance économique créé des seuils d’alerte. « Nous dechangé », explique rachel Blumel,
des fournisseurs auprès de chacu- vons avoir accès à des informations
ne des centrales d’achats s’est ac- précises sur la situation de l’entredirectrice du département chaîne alicrue. « On observe une dépendan- prise. Il faut nouer le dialogue sans
mentaire
durable de Coop de France.
ce économique globale inédite, être intrusif et ce n’est pas toujours
« Contrairement à ce que l’on pouranalyse Amaury Bessard, direc- facile », expliquait Jérôme Bédier,
teur de la communication de l’Ania. secrétaire général et directeur gérait penser, les grandes entreprises ne
Il n’est pas rare qu’une seule cen- néral délégué de Carrefour lors du
sont pas toujours les plus efficaces
trale pèse plus de 25 % du chiffre Salon de l’agriculture à l’occasion
dans ce domaine, complète amaury
d’affaires d’un fournisseur et avec de la nomination d’un médiateur
les regroupements, tous les clients interne à l’enseigne. Pour lui, la
Bessard. Tout dépend de la culture
représentent une part très impor- médiation pourrait ainsi utilement
d’entreprise. Quand la culture comtante du chiffre d’affaires des four- réfléchir aux échanges d’informamerciale prend le dessus, les aspects
nisseurs. » La notion de dépendan- tion rendus nécessaires par le
ce économique est étudiée de près principe d’indépendance éconojuridiques ne sont pas toujours suffipar les distributeurs. Soumis à des mique.
samment pris en compte. »
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n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - AGRA ALIMENTATION -
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L’ÉVÉNEMENT
> Relations commerciales
NOUVELLES ÉVOLUTIONS AVEC
LA LOI MACRON ?
rédaction faisait peur
le texte tend en effet à
La législation pourrait encore évoluer
aux industriels. En ne légitimer le principe
cette année. Une petite dizaine de
proscrivant que les
même de
compensations «
compensation de
mesures touchant aux relations comabusives » de marges, marges.
merciales ont fait irruption dans la loi
Macron, par voie d’amendements pour
la plupart (voir article suivant). À la surprise de représentants des industriels et
de la distribution, qui évaluent la portée de ces mesures pour tenter de rectifier le
tir si besoin. après le recours à l’article 49-3 et l’adoption du texte en première
lecture à l’assemblée nationale, l’examen en commission au Sénat doit commencer le 25 mars. « Au-delà de ces mesures particulières, cette approche par
petites touches successives ne nous convient pas du tout, explique rachel Blumel.
Les dispositions insérées par voie d’amendement n’ont pas fait l’objet d’une
étude d’impact, et rien ne garantit la cohérence globale du texte. » Un constat
que partage entièrement la FCD. « Les premières négociations régies par la loi
Hamon ne sont pas encore terminées, et l’Assemblée nationale modifie déjà les
règles du jeu, critique Fabienne Prouvost. Cette instabilité législative est très
préjudiciable. »
COMPENSATIONS DE MARGES : LE FLOU
Si elle contient des
surprises, la loi
Macron ne revient pas
sur une mesure de la
loi Hamon dont la
POUR RÉDUIRE LES PRIX, IL FAUT DES CONTREPARTIES
Plutôt qu’une nouvelle loi, les industriels demandent que les relations commerciales soient arbitrées sur la base des textes existants, à condition que leur interprétation soit précisée. « Nous demandons une application stricte de la loi Hamon
qui doit être interprétée sans ambiguités », réclame rachel Blumel. Dominique
amirault, président de la Feef, va un peu plus loin. « La LME est à l’origine de
la guerre des prix. Il faut revoir les quelques articles qui posent problème pour
sortir du flou juridique. La loi doit établir quelques principes forts avec clarté et
l’Etat doit les faire respecter. Le reste doit ensuite être précisé par la voie de la
relation contractuelle, plutôt que cet empilement législatif et cet excès de formalisme », juge-t-il. Sur le fond, comme l’ania, Coop de France et la Feef plaident
pour le respect des grilles de tarifs assorties d’un vrai plan d’affaires, avec des
contreparties précises aux réductions de prix.
Marine Digabel
4 - AGRA ALIMENTATION - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
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L’ÉVÉNEMENT
> Relations commerciales
RÉGLEMENTATION/RELATIONS COMMERCIALES > Quelques mesures introduites
par la loi Macron, la plupart par voie d’amendements, touchent aux relations commerciales, alors même que les premières négociations régies par la loi Hamon
sont à peine achevées. L’examen du texte en commission dans le cadre de la première lecture au Sénat doit commencer le 25 mars. Au-delà du souci d’instabilité
juridique, certaines mesures font bondir les parties prenantes.
Origine France, renégociation…
les surprises de la loi Macron
A
en première lecture à l’assemblée nationale par la voie de l’article
49-3, la loi Macron comprend des mesures dont certaines étaient inattendues. À commencer par l’amendement introduit par Yves Jégo (UDi) sur
l’origine France, qui fait l’unanimité contre lui. S’il n’est pas supprimé par les
sénateurs, il réservera l’utilisation du drapeau bleu blanc rouge pour les ventes
en France aux produits bénéficiant d’une appellation d’origine, d’une indication
géographique ou d’une certification attestant son origine française.
DoPTée
L’ORIGINE FRANCE NE CONVAINC PAS TOUS LES INDUSTRIELS
« Cet article est une catastrophe, témoigne Fabienne Prouvost, directrice de la
communication et des affaires publiques de la FCD. Les logos conçus collectivement pour la viande française ne pourront plus être utilisés, parce qu’il n’y a
pas de certification. Dans les magasins, nous ne pourrons plus mettre en avant
les fruits et légumes français avec un drapeau. Cet amendement a tout de la fausse
bonne idée. » au-delà émerge une question : l’origine française doit-elle concerner
les matières premières ou la transformation ?« Nous avons créé le label Entrepreneurs + Engagés pour valoriser la transformation en France, parce que le
label Origine France Garantie s’attache davantage aux matières premières qu’à
la transformation », explique ainsi Dominique amirault, président de la Feef.
LES EFFETS PERVERS DE LA CLAUSE DE RENÉGOCIATION
autre amendement surprise, déposé par annick Le Loch (PS), l’extension aux
MDD de la clause de renégociation en cas de forte volatilité des matières premières. « Cet amendement corrige certains effets pervers de la loi Hamon en la
matière, explique rachel Blumel, directrice de la chaîne alimentaire durable de
Coop de France. La clause de renégociation insinuait l’idée d’un tarif annuel,
qui n’existe pas pour la viande par exemple. La loi Macron précise que la clause
de renégociation ne concerne que les contrats comprenant un engagement sur le
prix d’une durée d’au moins trois mois. En revanche, cette mesure risque de focaliser les discussions sur le prix. » Dominique amirault partage cette crainte. « Et
puis les deux parties sont obligées de renégocier et faire un compte rendu, pas
d’arriver à un accord », souligne-t-il.
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n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - AGRA ALIMENTATION -
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L’ÉVÉNEMENT
> Relations commerciales
NOUVELLES PRÉROGATIVES
POUR L’AUTORITÉ DE LA
CONCURRENCE
en
l’état, la loi Macron donne aussi
indifférente. Et ce
que dès que l’on
parce qu’en l’état,
touche à un élément,
de nouvelles prérogatives à l’autocette mesure
il y a un risque d’effet
rité de la concurrence, notamment en
concerne les
domino », s’inquiète
réaction aux alliances entre enseignes
associations, les
Rachel Blumel. D’où
sociétés civiles ou
l’importance des
récemment conclues. « Donner du
commerciales mais
évaluations.
pouvoir
à l’Autorité de la concurrence
aussi les coopératives.
pose
toujours
question », souligne
« Le problème, c’est
rachel Blumel. Tout projet de rapprochement d’enseignes, ou de leurs achats devrait ainsi être communiqué au
gendarme de la concurrence à titre d’information deux mois avant sa mise en
œuvre. L’autorité de la concurrence pourrait également s’autosaisir si elle constate une position dominante, même sans abus, sur certaines zones de chalandise
et réclamer des aménagements. « Cette mesure donne un pouvoir exorbitant à
l’Autorité de la concurrence. Elle revient à autoriser des expropriations même si
aucune faute n’a été commise. On peut d’ailleurs se poser la question de sa constitutionnalité », commente Fabienne Prouvost.
DURÉE D’AFFILIATION : DES CONSÉQUENCES
POUR LES COOPÉRATIVES ?
La durée maximale
de neuf ans pour les
contrats d’affiliation,
contre laquelle
se battent
les distributeurs
indépendants,
ne laisse pas la
coopération
DES RISQUES INDUITS PAR LES SANCTIONS
enfin, deux autres mesures méritent d’être mentionnées. La convention d’affaires
serait désormais réservée au commerce de détail (les grossistes ne seraient donc
plus concernés). Dans le cas de certaines pratiques abusives, le seuil d’amende,
jusqu’ici plafonné à 2 millions d’euros, serait relevé, et pourrait atteindre jusqu’à
5 % du chiffre d’affaires France des distributeurs, soit environ 2 milliards d’euros.
Un plafond qualifié de « totalement déraisonnable » par la FCD, qui compte bien
voir les sénateurs « revenir sur cette erreur fondamentale », selon les termes de
Fabienne Prouvost. Ces méga-amendes ne sont pas nécessairement une bonne
nouvelle pour les industriels. « Les sanctions pécuniaires sont souvent provisionnées
auprès des fournisseurs », souligne rachel Blumel. Comme l’ania et la Feef,
Coop de France réclame que l’etat joue son rôle d’arbitre et sanctionne les distributeurs indélicats. Mais face au risque de retour de bâton envers les fournisseurs, Coop de France met l’accent sur la publicité des sanctions.
MD
6 - AGRA ALIMENTATION - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
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L’ÉVÉNEMENT
> Relations commerciales
LITIGES/BONNES PRATIQUES > À défaut de conclure des contrats parfaits, certaines enseignes avancent sur la résolution des litiges. Système U, Auchan et
Carrefour ont en effet annoncé la nomination d’un médiateur interne sous l’égide
de la médiation des relations commerciales agricoles le 26 février. La mission de
chacun d’entre eux sera plus particulièrement orientée vers les PME et les produits agricoles.
Système U, Auchan et Carrefour
se dotent d’un médiateur interne
S
la plupart des enseignes de distribution ont leur Monsieur PMe, tous ne
jouissent pas de la même autorité et leur rôle peut varier. La nomination
d’un médiateur interne au sein de Système U, auchan et Carrefour, sous l’égide du médiateur des relations commerciales agricoles, permet à chaque enseigne
de garantir un point d’entrée aux fournisseurs qui font face à un différend commercial. Le système, qui était souhaité par la médiation interentreprises (nous
l’annoncions dans agra alimentation le 18 décembre 2014), a été dévoilé le 26
février, lors du Salon de l’agriculture.
i
AUTONOMIE HIÉRARCHIQUE DES MÉDIATEURS
Née d’échange entre Serge Papin et Francis amand, médiateur des relations commerciales agricoles, la médiation interne aux enseignes présente plusieurs caractéristiques intéressantes. Non seulement le médiateur de chaque enseigne ne peut
être rattaché au service achats ou contentieux, mais il doit avoir être rattaché directement aux dirigeants du groupe. ainsi, Yves Petitpas (Système U) répond à Serge
Papin, Tony Vedie (Carrefour) à Noël Prioux et Christian Delesalle (auchan) à
la direction générale du groupe. Pour ceux qui resteraient sceptiques, « le médiateur interne travaille sous le regard du médiateur institutionnel, cela garantit son
impartialité », insiste Francis amand.
PME ET PRODUITS AGRICOLES AU CŒUR DES PRÉOCCUPATIONS
Concrètement, la procédure doit être rapide puisqu’une réponse du médiateur
interne est promise dans un délai de 15 jours. elle est aussi très orientée vers les
PMe et les produits agricoles, ou ceux dans lesquels la matière première représente une part importante du coût de
revient. « Les grands groupes ont les
UNE VRAIE NOUVEAUTÉ CHEZ CARREFOUR
moyens de se défendre, souligne
Jérôme Bédier, secrétaire général et
Si Auchan et Système travail de pédagogie
Mais elle ne disposait
U pratiquaient déjà la
auprès des acheteurs. pas d’un dispositif de
directeur général délégué de Carremédiation interne,
Elle insérait
médiation interne tel
four. Le médiateur interne devra être
Carrefour va tout juste également une clause que celui dont la mise
très vigilant vis-à-vis des PMe et des
s’y mettre. L’enseigne sur la médiation
en place a été
avait déjà un Monsieur externe depuis
annoncée.
produits agricoles. » Même de grands
PME qui faisait un
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quelques années.
n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - AGRA ALIMENTATION -
7
L’ÉVÉNEMENT
> Relations commerciales
groupes pourraient être concernés s’ils ont des liens étroits avec l’amont agricole.
« Nous pourrons nous saisir d’un litige avec Lactalis, en revanche, pour Coca
Cola, nous passerons la main », résume Yves Petitpas, le médiateur interne de
Système U.
FACILITER LES DISCUSSIONS
Soucieuses de redorer leur blason, et de préserver les entreprises qui leur permettent de différencier leur offre, les enseignes partenaires de la médiation insistent sur le fait que recourir au dispositif est très simple. « Les PME ne doivent
pas hésiter, même si leur problème n’est pas complètement qualifié juridiquement, insiste Jérôme Bédier. L’outil doit aider à avoir des relations faciles. C’est
quand on a l’impression que l’autre devient vaguement un ennemi que le conflit
naît. »
Comme souvent dans ce genre de dossiers, on remarque autant les absents que
les pionniers. « J’appelle toutes les autres enseignes à rejoindre le mouvement »,
plaide Francis amand. L’accord conclu entre la médiation des relations commerciales agricoles, Système U, auchan et Carrefour porte sur un protocole d’une
durée d’un an, au terme duquel une évaluation sera organisée.
MD
8 - AGRA ALIMENTATION - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
Reproduction interdite
EN VUE
> Les nominations
Pernod Ricard
Nominations en cascade chez
Dans un communiqué publié fin février, Pernod Ricard a annoncé un certain
nombre de nominations. Ainsi Conor McQuaid, actuellement Group marketing & commercial development director a été nommé, à compter du 1er
mars 2015, Global Business development director, nouveau nom du département Groupe, rassemblant les équipes marketing et développement commercial ainsi que celles du centre de recherche Pernod Ricard (CRPR). De
son côté, Peter Morehead, actuellement directeur industriel d’Irish Distillers
Limited (IDL), deviendra directeur des opérations groupe à compter du
1er avril 2015.
Enfin, les quatre nominations suivantes seront effectives à compter du
1er juillet 2015. Pierre Coppere, membre du comité exécutif et actuellement
président-directeur général de Pernod Ricard Asia, a été nommé Executive
Senior Vice-President, en charge des initiatives de croissance. Il restera membre
du comité exécutif. Dans le cadre de cette mission prioritaire d’une durée
de 18 mois, Pierre Coppere sera chargé de superviser la mise en œuvre des
initiatives concernant l’accélération de la « croissance Top Line », premier
axe de développement du groupe. Il sera basé à Hong-Kong, compte-tenu
de l’importance de la zone Asie.
Philippe Guettat, membre du comité exécutif et actuellement présidentdirecteur général de Martell Mumm Perrier-Jouët (MMPJ) est nommé président-directeur général de Pernod Ricard Asia.
César Giron, membre du comité exécutif et actuellement président-directeur général de Pernod, est nommé président-directeur général de Martell
Mumm Perrier-Jouët (MMPJ).
Philippe Savinel, membre du comité exécutif et actuellement présidentdirecteur général de Ricard, devient également le président-directeur général
de Pernod. Sa nomination intervient dans le cadre de la finalisation du projet
d’efficacité opérationnelle baptisé « Leaders » lancé en février 2014.
Fida Bou Chabké
, nouvelle directrice générale de Boisé-Vivelys
Le groupe Oeneo vient de nommer Fida Bou Chabké au poste de directrice
générale de sa filiale à 100 % Boisé-Vivelys, spécialisée dans le conseil et
le développement de solutions technologiques innovantes pour optimiser >
En direct
n Sofiprotéol vient d’investir dans Labeyrie via un véhicule de PAI Partners. Si
le montant de l’investissement est marginal, son poids politique est important.
Sofiprotéol fait en effet son entrée au conseil d’administration de Labeyrie sur
un siège de censeur prévu par les statuts. En cas de conflit entre PAI Partners
et Lur Berri, qui co-contrôlent le groupe de produits festifs et traiteurs, c’est à
Sofiprotéol qu’incomberait la tâche de faire émerger un compromis. Pour rappel
le fonds PAI Partners et la coopérative Lur Berri détiennent ensemble 84 % du
capital de Labeyrie, le reste étant aux mains du management. Labeyrie, qui a
annonce un chiffre d’affaires de 796 millions d'euros pour 2013/2014, vise une
croissance de ses ventes de 50 % d’ici à 2020.
Reproduction interdite
n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - AGRA ALIMENTATION -
9
EN VUE
> Les nominations
> l'élaboration du vin. Diplômée d'HEC, cette dernière a débuté sa carrière
en 2003 au sein du Groupe Société générale, avant de rejoindre McKinsey &
Company en 2008. En charge d’accélérer le développement de Boisé-Vivelys
dans le monde entier, elle rejoint également le comité exécutif du Groupe
Oeneo.
BULLETIN D’ABONNEMENT
OFFRE SOLO
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OFFRE DUO
INTEGRALE
FRANCE
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1 274,05 €TTC
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Dom Tom
1 423,69 €
1 260,95 €
1 928,07 €
Autres Pays
1 408,90 €TTC
TTC
1 247,85 €TTC
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Ville
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alimentation
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Pays
L’Agence de l’économie alimentaire et de la distribution
Tél.
Port
E-mail (obligatoire pour la version numérique)
TTIP : une étude
pointe les effets
néfastes de la
libéralisation
des échanges p. 8
45 n°/an
Interview : Jean
JeanPhilippe Girard
Girard,
président de l’Ania,
fait le point
les sujets
de rentrée
p. 16
Un fonds
d’investissement
pour
l’innovation p. 20
Biscuiterie
Jeannette se lance
dans le financement
participatif
p. 24
SIRET
MerAlliance racheté
par le thaïlandais
TUF
p. 30
Code APE
N° TVA intra
Nutrisens
se renforce dans
la nutrition
santé
p. 32
49e année - Semaine du jeudi 11 septembre 2014
- n°2301
Filière porcine
Interview de Michel Rieu, directeur du pôle
Intervie
économ de l’institut du porc, l’IFIP
économie
« On pourrait espérer une
réflex collective associant la
réflexion
pro
profession,
r fes
la Région et l’Etat »
Comment la production porcine est-elle arrivée
à la situation d’aujourd’hui,
avec une baisse structurelle des volumes produits
et du niveau d’abattage en
France ?
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La réglementation en matière d’environnement
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Suite p. 3
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10 - AGRA ALIMENTATION - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
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POLITIQUE - PROFESSIONS
Europe
OGM/CULTURE > De nouvelles règles autorisant les États membres à interdire ou
restreindre la culture d’organismes génétiquement modifiés (OGM) sur leur territoire ont été formellement adoptées par le Conseil des ministres de l’UE le 2 mars
2015. Elles entreront en vigueur 20 jours après leur publication au Journal officiel
de l’UE.
Les nouvelles règles sur la
possibilité d’interdire la culture
des OGM adoptées définitivement
L
a nouvelle directive relative à la possibilité pour les Etats membres de restreindre
ou d’interdire la culture des organismes génétiquement modifiés sur leur territoire entreront bientôt en vigueur.
Elle donne aux États, sous certaines conditions et à deux moments précis, davantage
de souplesse pour la culture d’OGM. Durant la procédure d’autorisation tout d’abord,
un État membre peut solliciter une modification de la portée géographique de la
demande. Ensuite, après l’autorisation d’un OGM, un État membre peut interdire ou
restreindre la culture pour des motifs tels que ceux liés à des objectifs de politique
environnementale ou agricole ou d’autres motifs sérieux, tels que l’aménagement du
territoire, l’affectation des sols, les incidences socio-économiques, la coexistence et
l’ordre public. Les États membres seront autorisés à revoir leur décision et à demander
que leur territoire, en totalité ou en partie, soit réintégré dans la portée géographique
d’une autorisation d’OGM. « Les nouvelles règles donneront aux États membres la
liberté de choix : ils pourront décider s’ils souhaitent ou non que des organismes
génétiquement modifiés soient cultivés sur leur territoire. Cette approche est conforme
au principe de subsidiarité et respecte les préférences des citoyens et des agriculteurs
», a déclaré à ce propos Jānis Dūklavs, ministre letton de l’agriculture et président en
exercice du Conseil des ministres de l’UE. Selon les anciennes règles, les États membres ne pouvaient interdire ou restreindre à titre provisoire l’utilisation d’un OGM sur
leur territoire que s’ils disposaient de nouveaux éléments prouvant que l’organisme
concerné présentait un risque pour la santé humaine ou l’environnement, ou en cas
d’urgence.
Les nouvelles règles prévoient également que les États membres où des OGM sont cultivés doivent veiller à éviter toute contamination transfrontalière des États membres voisins dans lesquels ces OGM sont interdits. Cette disposition n’est pas d’application si
des conditions géographiques particulières rendent ces mesures inutiles. Aziz Ben Marzouq
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n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - AGRA alimentation -
11
POLITIQUE - PROFESSIONS
Europe
LAIT/UE > L’Italie vient d’être poursuivie devant la Cour de justice de l’Union européenne pour n’avoir pas correctement rempli ses responsabilités en matière de
recouvrement du super-prélèvement dû en cas de surproduction de lait. Ce prélèvement doit être acquitté par les producteurs individuels ayant dépassé leurs quotas laitiers.
Rome citée devant la Cour
de justice pour non-recouvrement
du prélèvement laitier
L
’ItaLIE a constamment dépassé son quota national laitier chaque année entre
1995 et 2009. L’État italien a dû verser à la Commission européenne les montants du prélèvement supplémentaire dus sur l’ensemble de cette période, soit
au total quelque 2,305 milliards d’euros. Selon la procédure, le gouvernement italien
se devait de récupérer cette manne auprès des producteurs prolifiques. Il n’en fut rien :
en dépit des demandes réitérées de la Commission, les autorités italiennes n’ont manifestement pas pris les mesures adéquates pour recouvrer effectivement le prélèvement
dû auprès des producteurs individuels ou des laiteries. L’exécutif européen, chargé
d’assurer le contrôle de l’application du droit communautaire, estime qu’un tel manquement de la part du gouvernement italien « sape le régime des quotas laitiers et provoque des distorsions de concurrence avec les autres producteurs qui ont respecté les
quotas alloués ou ont fait en sorte d’acquitter le prélèvement supplémentaire dont ils
étaient redevables ». Comme l’a, par ailleurs, souligné la Cour des comptes italienne,
« cette situation est également injuste pour les contribuables italiens ». La Commission estime que sur les 2,305 milliards d’euros dus au total, il reste encore environ
1,752 milliard à recouvrer. Une partie de cette somme a été déclarée comme perdue,
une autre partie est couverte par un plan de remboursement s’étalant sur quatorze ans,
mais, selon les estimations de la Commission, des pénalités s’élevant à plus de 1,343
milliard d’euros demeurent impayées.
La saisine de la Cour de justice de l’Union européenne constitue la troisième et dernière étape de la procédure d’infraction communautaire. La Commission a adressé à
l’Italie une lettre de mise en demeure à ce sujet en juin 2013, et un avis motivé en
juillet 2014. Étant donné que Rome n’a pas fait le moindre effort dans la mise en
œuvre de ces recouvrements, l’exécutif européen a dû se résoudre à porter l’affaire
devant la Cour de justice européenne.
DÉBATS AUTOUR DE NOUVELLES MODALITÉS POUR LE SUPERPRÉLÈVEMENT
La Commission européenne compte par ailleurs proposer d’étaler sur trois ans le paiement du super-prélèvement dans le secteur laitier. Les Etats membres auraient, par ce
truchement, la possibilité d’exiger des producteurs en dépassement de quotas, le paie-
12 - AGRA alimentation - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
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POLITIQUE - PROFESSIONS
Europe
ment, en trois tranches et sans intérêt,
des pénalités de la dernière campagne
laitière 2014/2015. La première tranche
au dépassement
Chaque État membre
durant l'année
reçoit tous les ans
serait échue avant le mois d’octobre
contingentaire.
deux quotas, un pour
2015, tandis que la deuxième et la troile régime des quotas
les livraisons aux
sième seraient respectivement échues
sera supprimé
laiteries et un pour
le 31 mars 2015. afin
les ventes directes
avant les mois d’octobre 2016 et d’ocde faciliter leur
aux consommateurs.
tobre 2017. Comme décidé, les Etats doisuppression
ils répartissent ces
progressive
quantités entre leurs
vent verser la totalité du super-prélè(« atterrissage en
producteurs (quotas
vement, avant le 30 novembre 2015, à
douceur »), il a été
individuels). en cas
l’Union européenne. L’objectif pourdécidé, dans le cadre
de dépassement du
du « Bilan de santé »
quota national, les
suivi est d’aider ces producteurs de lait
réalisé en 2008,
producteurs de l'État
qui se retrouvent à court de liquidités
d'augmenter
membre concerné
en
raison du dépassement des quotas,
les quotas de 1 %
doivent payer un
pendant 5 ans jusqu'à
prélèvement sur les
en plus des difficultés causées par la
excédents (ou «super- l'année contingentaire
chute des prix du lait. La proposition
2013-2014 incluse.
prélèvement»),
est
actuellement débattue par le Comité
calculé au prorata
de leur contribution
pour l’organisation commune des marchés agricoles, au sein de la Commission européenne. L’étalement des paiements devrait être le bienvenu, notamment du
côté des producteurs de lait irlandais, allemands, polonais, hollandais et danois, redevables, cette année, de pénalités élevées (27 centimes par litre de lait excédant le
Aziz Ben Marzouq
quota).
LIMITATION DE LA PRODUCTION
Face aux problèmes
de surproduction
du marché laitier
de l'Union dans les
années 1970 et au
début des années
1980, et au vu
de l'augmentation
connexe des coûts
de l'intervention
publique, l'Ue a
introduit, en 1984,
un régime de quotas
visant à limiter
la production
et à transférer
la responsabilité
de la surproduction
aux producteurs
individuels et/ou aux
laiteries nationales.
VIANDE PORCINE/UE > Afin d’alléger la pression sur le marché de la viande porcine de l’UE, la Commission européenne a ouvert un dispositif d’aide au stockage
privé de viande de porc. Les demandes d’aide au stockage privé pouvaient être
introduites à compter du 9 mars 2015, pour une période de stockage de 90, 120 ou
150 jours.
Ouverture d’un dispositif d’aide au
stockage privé de viande de porc
L
a Commission européenne a décidé, le 5 mars 2015, d’octroyer une aide au stockage privé de viande de porc après avoir constaté que les prix moyens du marché
dans l’Union ont été inférieurs au seuil de référence et cela pendant plus de 18
semaines consécutives. Selon elle, sous l’effet conjugué des obstacles aux importations russes et l’augmentation de la production de l’UE, les prix ont considérablement
diminué sur tous les marchés européens. Elle estime que cette situation a « une incidence négative considérable sur les marges dans le secteur porcin ». L’exécutif euro-
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n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - AGRA alimentation -
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POLITIQUE - PROFESSIONS
Europe
péen considère que la persistance de conditions de marché difficiles compromet la
stabilité financière de nombreuses exploitations et qu’un retrait temporaire de viande
de porc du marché s’avère nécessaire afin de rétablir l’équilibre du marché et d’augmenter les prix. Même si elle soupçonne un certain frémissement du côté d’une reprise
de l’économie, la Commission considère que le prix du porc de l’UE est encore 20 %
au-dessous de la moyenne des 5 dernières années. Les marges brutes sont également
inférieures de plus de 15% à la moyenne historique et de nombreux agriculteurs sont
confrontés à de graves problèmes de liquidité. C’est ce qui a fait dire à Phil Hogan,
le nouveau commissaire européen à l’agriculture : « Je pense que l’aide au stockage
privé est l’outil le plus efficace dont nous disposons pour remédier à la situation de
marché difficile que nous connaissons. Cette mesure permettra d’éliminer un volume
considérable de produits à base de viande de porc du marché, ce qui devrait avoir
pour effet de stabiliser la situation financière des agriculteurs et devrait permettre de
récupérer le marché en stimulant la reprise fragile des prix ». En vertu du régime des
aides au stockage privé, la Commission européenne finance un montant fixe afin de
contribuer aux coûts de base de stockage. Les montants diffèrent en fonction de la
durée du stockage (90, 120, 150 jours) et des catégories de produits concernées. Par
exemple pour les jambons, le taux varie entre 254 euros la tonne pour 90 jours et 278
euros la tonne pendant 150 jours. Les demandes d’aide au stockage privé pour les
catégories de produits à base de viande de porc admissibles à l’aide pouvaient être
Aziz Ben Marzouq
introduites à compter du 9 mars 2015.
ROYAUME-UNI/LEGISLATION
Sortir de l’UE pourrait compromettre
l’industrie agroalimentaire britannique
et écossaise
alors que des élections de mai prochain approchent au Royaume-Uni et que David
Cameron, actuel Premier ministre, appelle à un référendum national sur les relations
avec l’Union européenne en 2017, les professionnels de l’agroalimentaire lèvent le
voile sur les vrais enjeux économiques de cette décision.
Selon Food Manufacture, la chambre de commerce britannique (BCC) a déjà demandé
que le référendum, s’il a lieu, soit avancé au plus tôt dès 2016. « Nous vivons dans
l’incertitude économique, et ce n’est pas bon du tout pour les affaires », a déclaré
John Longworth, patron de BCC. L’organisation représente des milliers d’entreprises
sur le territoire britannique et écossais pour un ensemble de 5 millions d’employés.
Selon tracey Cranney, manager des opérations chez Qadex, société de conseil en
agroalimentaire, hygiène et technologie, « les industries agroalimentaires britanniques et écossaises sont déjà submergées par les législations européennes. Une sortie
de l’UE entraînerait une zone grise de conformité ». Selon elle, les points de pression sont déjà nombreux à affecter sur l’agriculture et l’agroalimentaire au Royaume14 - AGRA alimentation - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
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POLITIQUE - PROFESSIONS
Europe
Uni : augmentation des audits sanitaires spontanés, manque de ressources dans les
entreprises, changements réglementaires fréquents, écarts de compétences...
« Le référendum est une menace énorme pour l’industrie agricole et agroalimentaire
britannique et écossaise », poursuit tracey Cranney. « Le Royaume-Uni ne peut pas
financer l’agriculture au même niveau que l’UE. Quitter l’UE aurait pour conséquence de changer radicalement et de manière irrévocable le modèle économique de
l’industrie agroalimentaire britannique et écossaise. Ce à quoi l’IAA doit se préparer ». La majorité des membres de la chambre de commerce britannique souhaitent rester dans l’Union européenne mais sans poursuivre une intégration poussée et
surtout sans rejoindre la zone euro. Pour Richard Locchead, secrétaire du gouvernement écossais en charge des affaires rurales et agricoles, « le référendum est un pari
VP
à 27 milliards d’euros sur le futur de l’agriculture britannique et écossaise ».
CONCURRENCE/CONSULTATIONS > Dans le cadre de la consultation publique en
cours sur le projet de lignes directrices relatives à l’application des règles de l’UE
en matière d’ententes et d’abus de position dominante dans trois secteurs agricoles spécifiques, les différentes parties prenantes ont été invitées à faire part de
leurs observations et commentaires lors d’une conférence le 4 mars à Bruxelles.
Les demandes d’éclaircissement sur les différents éléments du projet de Bruxelles
ont été nombreuses. Les réponses écrites à cette consultation publique peuvent
être communiquées jusqu’au 5 mai 2015.
Lignes directrices relatives aux
règles anti-trust dans l’agriculture,
un projet peu clair
C
on le sait, la nouvelle Politique agricole commune de l’UE (PaC), qui
est entrée en vigueur le 1er janvier 2014, prévoit un régime concurrentiel spécifique pour certains produits agricoles : l’huile d’olive, les produits à base de
viande bovine et les cultures arables. La réforme de la Pac de 2013 a en effet autorisé
les producteurs à commercialiser conjointement de l’huile d’olive, des produits de
l’élevage bovin et de certaines grandes cultures par l’intermédiaire d’organisations
de producteurs (OP) ou d’associations d’organisations de producteurs (aOP), pour
autant que soient respectées certaines conditions. Ces règles sont une nouvelle dérogation aux règles de concurrence communautaires visant à faciliter la vente en commun
par les producteurs de ces trois secteurs agricoles spécifiques. Suite à un accord avec
le Parlement européen et avec le Conseil des ministres de l’UE en juin 2013, la Commission européenne avait annoncé qu’elle fournirait des « lignes directrices relatives
à l’application des règles spécifiques concernant les secteurs de l’huile d’olive, la
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OMME
n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - AGRA alimentation -
15
POLITIQUE - PROFESSIONS
Europe
viande bovine et les grandes cultures ».
Un projet de texte circule depuis la mijanvier dernier. Il contient notamment
des exemples de la manière dont les
organisations de producteurs peuvent
l'analyse d'impact réalisée par la aux secteurs de l'huile d'olive, des
Commission européenne dans le produits à base de viande bovine et
fournir des services qui généreront des
contexte de la réforme de la PaC de de certaines grandes cultures. en
gains
d’efficience significatifs pour les
2013 a mis en avant la nécessité d'a- juin 2014, la Commission a annoncé
agriculteurs, mais aussi des orientations
méliorer le fonctionnement de la qu'elle allait publier des lignes direcchaîne d'approvisionnement ali- trices sur les éventuelles questions
sur la façon de vérifier que les volumes
mentaire et de créer les conditions liées au droit de la concurrence
commercialisés par les organisations de
nécessaires pour permettre au sec- découlant de la mise en œuvre de ce
producteurs ne dépassent pas certaines
teur agricole de devenir plus com- nouveau régime. Par ailleurs, le Parpétitif et innovant. encourager la coo- lement européen a demandé de
limites de volume de production et enfin
pération entre les agriculteurs tout veiller à la cohérence de l'applicaune indication des situations dans lesen garantissant la concurrence dans tion de la réforme 2013 de la PaC
quelles les autorités de concurrence peule secteur, figure parmi les moyens dans l'ensemble des États membpour y parvenir. la réforme 2013 de res et l'article 206 du règlement oCm
vent appliquer une clause de sauvegarde
la PaC a modifié les règles en matière (organisation Commune du marché)
et imposer à une organisation de prod'ententes et d'abus de position prévoit que la Commission adopte
dominante applicables au secteur des lignes directrices à cet effet.
ducteurs la réouverture ou l’annulation
agricole et, plus particulièrement,
de contrats de commercialisation
conjointe. Ces lignes directrices sont
censées contribuer à ce que la mise en œuvre de la réforme de la Pac améliore le fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, notamment en aidant les
producteurs à améliorer leur capacité de négociation vis-à-vis des transformateurs et
des distributeurs. Le projet de texte a fait l’objet d’une consultation publique pour
recueillir les avis et observations de toutes les parties intéressées. Les autorités nationales de la concurrence et les ministères de l’agriculture des Etats membres ayant déjà
été consultés, la Commission européenne a organisé une conférence le 4 mars 2015,
pour recueillir plus particulièrement les commentaires des autres partie prenantes (producteurs agricoles, industries agroalimentaires, distributeurs, consommateurs, citoyens,
chercheurs, etc.). Cette conférence visait à présenter les grandes lignes du projet de
lignes directrices et à identifier les questions qui peuvent entraver et /ou faciliter la
mise en œuvre des nouvelles dérogations aux règles de concurrence de l’UE prévues
pour les trois secteurs agricoles.
AMÉLIORER LE FONCTIONNEMENT DE LA
CHAÎNE D'APPROVISIONNEMENT
ALIMENTAIRE
DES ÉCLAIRCISSEMENTS PLUS NÉCESSAIRES QUE JAMAIS
Elle s’est avérée particulièrement utile. Les Directions générales de la concurrence et
de l’agriculture se sont mises ensemble pour tenter de répondre aux nombreuses questions des intervenants. Le niveau et la pertinence des questions a montré que la Commission européenne n’est pas au bout de ses peines pour aider à y voir plus clair dans
les différents chapitres de son projet de texte de lignes directrices. Les questions ont
notamment porté sur le champ d’application des dérogations aux règles de concurrence de l’UE : pourquoi limiter les dérogations aux seuls secteurs de l’huile d’olive,
de la viande bovine et des grandes cultures ? ; une organisation de producteurs estelle une association de producteurs ou une entreprise ? ; le plafond pour les quantités
de produits faisant l’objet de négociations contractuelles s’applique-t-il aussi aux coopératives ? ; par qui et comment sera contrôlé le respect par les producteurs d’un tel
16 - AGRA alimentation - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
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POLITIQUE - PROFESSIONS
Europe
plafond ? ; quel sera l’impact des dérogations prévues sur les secteurs autres que l’huile
d’olive, la viande bovine et les grandes cultures ? autant de questions auxquelles se
sont efforcés de répondre des experts de la DG agriculture et de la DG Concurrence
venus en renfort. Une chose est sûre : il reste beaucoup d’interrogations qui méritent
plus d’éclaircissements et de précisions de la part des autorités communautaires.
Comme en témoigne le mot de la fin de cette représentante de la National Farmers
Union du Pays de Galle : « Votre projet de texte de lignes directrices est plein de
notions juridiques et comme chacun le sait le droit européen est tellement compliqué.
Nos producteurs vont devoir faire appel à des juristes spécialisés pour pouvoir exercer
leur métier. N’y a-t-il pas moyen de simplifier votre projet ? »
Les réponses écrites à la consultation publique sur le projet de lignes directrices de la
Commission européenne peuvent être communiquées jusqu’au 5 mai 2015. La Commission reverra ensuite son projet de lignes directrices à la lumière des contributions
orales et écrites qu’elle aura reçues, l’objectif étant d’adopter la version finale des
Aziz Ben Marzouq
lignes directrices avant la fin de 2015.
EN BREF
ESPAGNE
Amende record pour l’industrie laitière
la Commission nationale des marchés
et de la concurrence (CnmC) a décidé
d’imposer une amende record de 88 m€
aux neuf principaux groupes de l’industrie laitière en espagne, pour entente
illicite sur les prix, a révélé econostrum
le 4 mars. Danone (dont le montant de
l’amende atteint 23,2 m€), Capsa (21,8
m€), lactalis (11,6 m€), nestlé espagne
(10,6 m€), figurent en tête de liste, suivis
par les groupes Puleva (racheté par
lactalis en 2010) (10,2 m€), Pascual
(8,5 m€), Senoble (929 K€), Central
lechera asturiana (698 K€) et Central
lechera de Galicia (53 K€). Selon les
conclusions de l’enquête de la CnmC,
tous ces industriels auraient fixé des
prix volontairement bas pour se partager
le marché du lait entre 2000 et 2013.
« l’objectif commun de ce consensus
était d’adopter une stratégie commune
pour contrôler le marché de l’approvi-
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sionnement du lait cru de vache, et coordonner les prix d’achat », indique la
commission, citée par le site. les représentants de Danone et nestlé auraient
indiqué avoir fait appel de cette décision.
ETIQUETAGE
L’accord interprofessionnel français
sur la nouvelle dénomination des
viandes étendu sur trois ans
l’accord interprofessionnel relatif à la
dénomination des morceaux de viande
de bovin, de veau et d’ovin en libre-service signé le 15 janvier 2014 par les
organisations professionnelles membres des sections Bovins, Veaux et ovins
d’interbev (interprofession pour le bétail
et la viande) est étendu pour une durée
de trois ans, selon un arrêté du 19 février
2015 publié au Journal officiel du 5
mars. Pour rappel, depuis le mois de
décembre, seules les appellations les
plus connues sont présentes sur la
viande pré-emballée, dont la qualité est
qualifiée au moyen d’un système de une
à trois étoiles.
n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - AGRA alimentation -
17
Uurs enHebdo
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EntrEprisEs
industrie > france
BioanalysE/résultats > Le spécialiste des tests en laboratoire dans l’univers
alimentaire et pharmaceutique, essentiellement, a réalisé une très bonne année
2014. S’il ne compte pas modifier sa politique d’acquisitions dans le futur, le profil
des sociétés reprises n’est plus tout à fait le même.
tous les voyants au vert
pour Eurofins
n
un mondial des analyses alimentaires, et parmi les leaders mondiaux
de la bioanalyse (alimentaire, pharmacie et environnement), Eurofins a atteint
ou dépassé tous ses objectifs en 2014. Son Ebitda ajusté s’est élevé à 260 millions
d’euros (+19 % par rapport à 2013) pour un chiffre d’affaires en hausse de 15 % à
1,41 milliard (+6 % en organique), soit une marge de 18,5 % contre 17,9 % un an plus
tôt. Son bénéfice net a progressé quant à lui de 10 %, à 128 millions.
Autant de points positifs qui confortent les objectifs des dirigeants à 2017, d’atteindre
un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros et une marge d’Ebitda ajusté de 20 %. En
attendant, pour l’exercice en cours, Eurofins prévoit un chiffre d’affaires de 1,6 milliard
d’euros et « au moins 300 millions d’euros d’Ebitda ajusté », a précisé le directeur
financier, Hugues Vaussy, lors de la présentation des comptes annuels le 2 mars. une
hypothèse qui inclut « une croissance interne de 5 % et 100 à 120 millions d’euros
d’acquisitions par an en chiffre d’affaires », a-t-il souligné.
L’an dernier, le groupe a réalisé 17 acquisitions, représentant un chiffre d’affaires
équivalent en année pleine à 165 millions d’euros. une majorité se sont opérées sur
le marché de l’analyse pharmaceutique, « un segment qui a tendance à se renforcer
et qui représente maintenant 40 % environ de notre activité comme l’agroalimentaire », selon Hugues Vaussy.
Eurofins s’est fait une spécialité depuis ses origines de racheter des laboratoires en
perte de vitesse et de les redresser. Il compte bien poursuivre ses rachats sur le même
rythme à l’avenir, même si le profil des
entreprises acquises évolue au fil du
Eurofins : dEs tEsts toujours plus
temps. Ainsi, dans certains cas, les acquiprécis
sitions peuvent même afficher des
En réponse aux inquiétudes de l’in- met de détecter l’ADN des coques
niveaux de rentabilité supérieurs à celle
dustrie agroalimentaire sur les frau- d’arachide, aussi bien dans les épid’Eurofins, comme c’était le cas de l’ades et risques allergènes dans le ces que dans des produits finis les
cumin et les mélanges d’épices, utilisant dans leur recette. Cette
méricain ViraCor, la plus grosse acquiEurofins adapte ses méthodes d’a- détection peut se faire à des seuils
sition de son histoire (255 millions de
nalyses. En plus de ses tests clas- très bas (de 0,2 à 2% dans le cumin
dollars) réalisée l’an dernier et qui affisiques, le leader mondial sur le mar- en poudre). Ces analyses « peuvent
ché de l'analyse des produits être réalisées dans des délais très
chait une marge d’Ebitda de 30 %. « L’inagroalimentaires informe dans un courts (2 jours) , et les capacités de
vestissement
est plus conséquent, mais
communiqué publié le 9 mars avoir production des laboratoires Eurofins
nous intégrons des sociétés bien
mis au point des analyses par métho- permettent de répondre efficacedes PCR (Réaction de polymérisa- ment à tout accroissement des
gérées », résume ainsi Hugues Vaussy.
tion en chaîne). Cette méthode « per- besoins », assure l’entreprise.
De fait, la marge d’Ebitda des acquisiReproduction interdite
uméro
n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - aGra AlimENtAtioN -
19
EntrEprisEs
industrie > france
tions était en moyenne de 17 % en 2014, contre moins de 10 % en moyenne en 2012.
En 2014, la dette nette n’a augmenté que d’environ 100 millions d’euros « en ayant
investi plus de 300 millions d’euros en acquisitions » a précisé le directeur financier.
À 493,6 millions d’euros la dette nette représente 1,9 fois l’Ebitda ajusté (contre 1,76
fois en 2013), loin de la limite de 3,5 fois.
pdf
invEstissEmEnt/traitEur
paso traiteur double
sa surface de production
malgré la livraison d'une extension en septembre 2013, le vendéen Paso traiteur est
déjà à l'étroit. Après avoir fait passer sa surface de 2 000 à 3 200 m2, la PmE prévoit
un quasi-doublement de sa superficie avec la construction d'une tranche additionnelle
de 3 000 m2. « Nous allons augmenter les capacités de production du préfou (pain
beurré à l'ail vendéen, ndlr) et automatiser les process. Nous voulons aussi accompagner le développement de nos bouchées apéritives salées et sucrées », explique
Tugdual rabreau, co-fondateur de l’entreprise, associé à 50/50 avec olivier Vallée.
L'investissement total, qui se monte à 4 millions d'euros, sera financé par des prêts
bancaires classiques, dont un octroyé par BPI France, indique-t-il.
Paso Traiteur, qui emploie 100 personnes, annonce 18 millions d'euros de chiffre d'affaires au total pour 2014. La PmE, basée à olonne sur mer, réalise toujours 35 % de
ses ventes avec ses activités historiques (traiteur traditionnel et boulangeries, actuellement au nombre de sept avec un projet d'ouverture d'ici à un an). « Cela nous permet
notamment de tester nos produits », indique Tugdual rabreau. Les ventes réalisées
en grande distribution (à parts égales entre le préfou et les bouchées apéritives) ont
doublé depuis 2010 et dépassent désormais largement les activités initiales. Ce sont
elles, ainsi que la rHF et les premiers pas à l'export, qui doivent générer la majeure
partie de la croissance à venir. « Nous visons 25 millions d'euros de chiffre d'affaires
d'ici à trois ans », explique Tugdual rabreau, qui précise que les zones cibles à l'export sont l'Amérique du Nord et la Scandinavie.
La prochaine étape, pour Tugdual rabreau et olivier Vallée, pourrait être celle de la
croissance externe. « Nous recherchons une acquisition sur des produits complémentaires
aux nôtres, en France ou juste à côté. L'idée, c'est de revisiter un savoir-faire traditionnel, comme nous l'avons fait avec le préfou », précise Tugdual rabreau. une
implantation commerciale dans une autre région permettrait aussi sans doute de faire
sortir le préfou plus vite de ses frontières.
md
20 - aGra AlimENtAtioN - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
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EntrEprisEs
industrie > france
acquisition/viandE
Bretagne viandes a changé de mains
La PmE finistérienne Bretagne Viandes a changé de propriétaire, mais elle reste indépendante. Thomas Doreau, qui travaillait déjà depuis longtemps avec la société comme
prestataire de service dans la logistique, a repris l’entreprise à Denis Le roy en début
d’année. Il est accompagné dans cette transmission par six cadres, actionnaires minoritaires à ses côtés.
Le déclin de la consommation de viande bovine en France ne fait pas peur à Thomas
Doreau. « C’est une préoccupation pour les plus gros opérateurs du marché. Bretagne Viandes est une PME régionale qui dispose de belles marges de progression.
Notre objectif est de nous renforcer au niveau régional », explique-t-il. Bretagne Viandes,
qui abat 30 000 gros ovins et 15 000 veaux par an (soit 13 500 tonnes) ne veut pas
tant développer ses volumes que valoriser les produits qu’elle vend. « L’entreprise a
investi 2 millions d’euros l’an passé dans un atelier de troisième transformation
(hachés, piéçage, ndlr) et nous allons investir 1 million d’euros cette année dans l’agrandissement et la modernisation de l’atelier de deuxième transformation (découpe,
ndlr) », annonce le dirigeant.
Bretagne Viandes travaille pour 40 % en région (notamment avec le réseau traditionnel), 30 % au niveau national (industriels et GmS) et 30 % à l’export. La société,
basée à Quimper, annonce 80 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle emploie 135
personnes, auxquelles il faut ajouter une trentaine de salariés de prestataires extémd
rieurs. La gestion de l’atelier de découpe, notamment, est sous-traitée.
fromaGEs/nouvEautés > Fort d’une excellente année 2014, avec une hausse de
ses ventes en volumes de 15,4 % et un chiffre d’affaires de 870 millions d’euros,
Entremont élargi son plateau à neuf fromages. Des nouveautés qui seront disponibles en avril.
Entremont modernise son logo
et conforte sa gamme
t
ouT en élargissant la variété de ses gammes existantes, Entremont, le spécialiste
du fromage à la coupe emballé, cédé en 2011 par l’homme d’affaires belge Albert
Frère à Sodiaal sous l’égide du Ciri, lance quatre nouveautés. À partir d’avril,
un cantal jeune et un entre-deux, deux AoP en provenance d’Auvergne, et une tomme
des Pyrénées (IGP) et un ossau-iraty (AoP) des Pyrénées, feront leur apparition dans
les linéaires, portant ainsi sa gamme de fromages (plateau et cuisine) à 9 produits différents. Cette extension est consécutive à l’arrivée des Fromageries occitanes chez
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n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - aGra AlimENtAtioN -
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EntrEprisEs
industrie > france
Sodiaal, suite à la fusion avec le groupe 3A l’an dernier. Des nouveautés qu’Entremont prévoit de développer dans certains cas, sur plusieurs de ses formats existants
(en portion et en tranches notamment). À terme, d’autres développements sont envisagés avec d’autres fromages, comme le bleu, la fourme ou encore le saint-nectaire,
également dans le portefeuille des Fromageries occitanes. « Tout cela se fera dans le
temps », s’est contenté d’indiquer François Boudon, le président d’Entremont, sachant
que « le groupe a la volonté de développer des terroirs ».
Ces lancements seront soutenus par une vaste campagne publicitaire. Depuis sa reprise
par Sodiaal, « Entremont a investi entre 15 et 17 millions d’euros par an pour mettre
à niveau son outil de production et améliorer les conditions de travail » a précisé le
p.-d.g. La communication a, quant à elle, représenté entre 6 et 10 millions d’euros et
« devrait être du même ordre en 2015 » a encore indiqué ce dernier.
Pour 2014, Entremont a annoncé une hausse de 15,4 % de ses ventes en volumes, sur
un marché en croissance de seulement 1,2 %. une année qualifiée « d’excellente »
par François Boudon. Avec une production de 188 400 tonnes l’an dernier, le chiffre
d’affaires d’Entremont s’est élevé à 870 millions d’euros (contre 830 millions en
2013), dont 37 % commercialisés hors de France. Coupé cet été dans ses élans de
conquête du marché russe, le groupe ne désespère pas de vendre ses produits sur le
marché chinois, à la législation très contraignante pour les fromages. La marque est
présente dans 48 pays. En France, avec 8 % de parts de marché, Entremont est numéro
un à marque dans un marché largement dominé par les mDD.
Entremont, dont le siège social est à Annecy, compte 10 sites de production en France
pdf
(dont 7 fromageries) et 2 000 collaborateurs.
pâtissEriE/invEstissEmEnts > Sauvée de la disparition en fin d’année dernière, l’entreprise Biscuiterie Jeannette, doit encore trouver 640 000 euros pour boucler son projet initial. Une campagne de financement participatif est ouverte pour
un mois depuis le 4 mars.
« devenez actionnaire
de Biscuiterie jeannette »
c
prévu, Georges Viana, le repreneur de Biscuiterie Jeannette a lancé une
deuxième campagne de financement participatif. Il lui manque encore 640 000
euros pour boucler son projet initial. À la différence de la précédente campagne
qui avait permis de récolter plus de 100 000 euros auprès de 2 000 donateurs privés,
les investisseurs obtiendront cette fois une participation dans le capital en échange
des fonds investis qu’ils pourront aussi en partie défiscaliser. Cette opération, visée
par l’AmF, porte sur un montant plancher de 150 000 euros, jusqu’à un maximum
légal en crowdfunding de 1 million. Elle est ouverte depuis le 4 mars pour un mois.
ommE
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industrie > france
Compte tenu des promesses de dons émanant de plusieurs contributeurs pour des montants de 50 0000 euros (la somme minimale est de 300 euros), Georges Viana a bon
espoir de récolter « au moins 150 000, voire 300 000 euros dans l’idéal ». Certains
banquiers, jusqu’à présents assez frileux, « nous ont dit qu’ils regarderaient à nouveau le projet, une fois la campagne de financement participatif bouclée », nous précise également ce dernier.
Dans l’immédiat, Georges Viana doit également trouver un local d’au moins 800 m2
pour installer l’outil de production, « si possible dans le secteur de Caen pour pouvoir bénéficier de subventions locales », indique-t-il, sachant qu’il doit trouver « avant
juin prochain pour permettre un démarrage de la fabrication en septembre comme
prévu ». D’une production estimée à 115 000 tonnes en 2015, Biscuiterie Jeannette
prévoit d’arriver à 768 000 tonnes en 2019. Dans le même temps, les effectifs seront
passés de 15 personnes, dont 14 anciens de Biscuiterie Jeannette, à une petite cinquantaine de salariés.
Le repreneur dont le but « n’est pas de faire de la quantité, mais de la qualité en se
positionnant sur la madeleine haut de gamme » a pour objectif de réaliser « un chiffre
d’affaires de 2,8 millions d’euros minimum en 2016 », après 800 000 euros sur les
quelques mois d’activité de 2015 et « d’être bénéficiaire dès la deuxième année ».
outre un partenariat avec la Biscuiterie de l'Abbaye, portant notamment sur une assistance au démarrage de la production et une aide commerciale, Biscuiterie Jeannette
a noué un partenariat d’assistance technique culinaire avec le pâtissier Philippe Parc,
pdf
meilleur ouvrier de France et champion du monde des desserts.
consErvEriE/stratéGiE > Dans l’imaginaire des consommateurs bretons, le
pâté Hénaff figure en haut de l’affiche depuis plusieurs générations. Il fête ses cent
ans cette année. Si la croissance du pâté stagne sur un marché atone, la conserverie bretonne a une autre corde à son arc : les saucisses. Un vrai moteur de croissance pour les prochaines années.
Hénaff : son pâté a 100 ans, mais
son avenir est dans le frais
l
A conserverie Hénaff, 107 ans cette année, doit son succès à sa petite boîte bleue
inventée en avril 1915 par Jean Hénaff, fondateur de l’entreprise à Pouldreuzic
(Finistère). En 100 ans, la recette du pâté Hénaff n’a pas changé. Le petit industriel (227 salariés) y incorpore tous les morceaux du porc, jambons compris, met un
point d’honneur à maîtriser l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, choisit les
animaux dans une centaine d’élevages adhérents de trois groupements de producteurs
et les abat sur une chaîne moderne mais de petites capacités.
Bref, une grande constance dans le processus de fabrication et une attention de tous
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n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - aGra AlimENtAtioN -
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EntrEprisEs
industrie > france
les instants pour que le goût du pâté
Hénaff
reste en tous point identiques aux
PdM val (%) des intervenants en HM+SM
palais. « Notre recette ? C’est plutôt la
somme de mille et un petits détails aux51,9
quels nous faisons attention. Quand
46,6
nous investissons dans des machines,
c’est pour qu’elles fonctionnent pen2013
dant trente ans », souligne Loïc Hénaff,
2014
26,9 26,1
le patron. Par un habile et constant travail marketing, le conserveur a fait du
pâté Hénaff un incontournable des rayons
de la grande distribution et une vraie
habitude de consommation dans les
3,7
3,0 2,9
2,4
1,7 1,7
0,9 0,2
0,2 0,1
0,1 0,0
foyers français.
Sur l’ensemble de sa gamme de pâtés
et rillettes en conserve et verrine, le
conserveur est en effet le numéro 1 français, avec 24,2 % de parts de marché (0,2 % en valeur), au même niveau que
les marques de distributeurs. un léger recul dû, selon Loïc Hénaff, « à la baisse des
opérations promotionnelles sur le segment des verrines en 2014. Mais le pâté Hénaff
reste très consommé en Bretagne et très très très consommé dans le Finistère ». L’entreprise réalise 40 % de son chiffre d’affaires (49,4 millions d’euros l’an passé, en
progression de 8,7 %) avec le pâté Hénaff. En y ajoutant sa gamme de pâtés et rillettes
en conserve et verrine (35 millions de boîtes par an), la part monte à 75 % du chiffre
d’affaires. Les ventes de Hénaff sur ce segment de marché se sont effritées de 2,7 %
en valeur l’année dernière.
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Hénaff + Johnsonville, le 2e intervenant du marché en marque nationale
LE FRAIS, UN MOTEUR DE DÉVELOPPEMENT
rien de très inquiétant pour le conserveur qui mène depuis deux ans – après un exercice 2012 dans le rouge – une intense politique de diversification produits (le pâté
Hénaff épicé ou encore le saucisson sec Hénaff lancé il y a un an) et surtout un développement de son activité dans le frais. Hénaff y est entré en 1995. Il a construit pas
à pas son image de fabricant premium, déclinant dans ses saucisses et palets de 40
grammes la même recette qui a fait le succès du pâté Hénaff. À savoir que tous les
morceaux du porc, des jambons aux filets mignons, entrent dans la composition de
ses saucisses. Ainsi en 2014, les saucisses fraîches Hénaff ont-elles progressé de 11,7
% en valeur. mais les ventes du groupe breton se limitaient jusqu’à présent au grand
ouest où il occupe la place de numéro 1, avec 22,7 % de parts de marché. Avec Brat’s,
une saucisse fabriquée selon une recette typiquement américaine avec des pièces de
viande achetées sur le marché, le conserveur accède au marché national. Hénaff a
signé l’an dernier un contrat de licence avec l’américain pour développer les saucisses
Johnsonville en France (Agra Alimentation du 3 avril 2014). La marque leader aux
Etats-unis tire clairement les saucisses fraîches Hénaff qui gagnent tous les mois de
nouveaux magasins hors de Bretagne.
24 - aGra AlimENtAtioN - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
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industrie > france
RATIONS DE COMBAT POUR L’ARMÉE
La conserverie Hénaff tient là son moteur de croissance à moyen terme. Le frais représente actuellement 25 % des ventes. Il pourrait représenter 40 % du chiffre d’affaires
d’ici à cinq ans. « Nous avons de bonnes pespectives de développement dans le frais ».
Sans dévoiler d’éventuels investissements dans le frais, le p.-d.g. a seulement indiqué :
« Nous investirons beaucoup plus que le million d’euros que nous dépensons chaque
année ». La conserverie poursuit sa politique de diversification produits : lancement
d’un pâté Hénaff au confit d’oignon, de hachés ronds Johnsonville de 100 grammes
(les Grillers), de quatre nouvelles recettes de verrines au gibier.
Hénaff va aussi lancer une première campagne nationale d’affichage des saucisses
Brat’s dans plusieurs grandes villes de France. Par ailleurs, il a obtenu l’agrément
« sans gluten » pour l’ensemble de ses produits. Et il continue de développer son activité de saucisses fraîches pour la rHD, ainsi que la fourniture de rations de combat
pour les armées française et polonaise (1 million d’euros de chiffre d’affaires environ
en 2014). En revanche, ses ventes à l’international, de l’ordre de 5 % par an, ont tendance à régresser. Ce qui n’empêche pas Hénaff de se prévaloir de livrer ses produits
dans une cinquantaine de pays à travers le monde, tous hors d’Europe. Hénaff participe aussi à la fabrication de rations pour les astronautes. Dans le cochon tout est bon
franck jourdain
et chez Hénaff, tout est bon pour faire parler de la marque.
rEstructuration/léGumEs transformés > Face à un marché du champignon bouleversé par la progression du champignon frais, France Champignon,
dans le giron de Bonduelle depuis 2010, restructure à nouveau. Deux sites doivent
fermer leurs portes.
Bonduelle ferme deux sites
france champignon
f
rANCE Champignon, racheté par Bonduelle à Butler Capital en 2010, prévoit
une lourde restructuration. Le projet prévoit de concentrer la production de
conserves de champignons de Paris naturels et cuisinés sur le site de Doué-laFontaine (49) au détriment de l’usine de Thouars (79) ainsi que l’arrêt de l’usine de
Falaise (14), spécialisée dans les champignons de Paris pasteurisés. Dans un communiqué du 5 mars, France Champignon met en avant « un contexte de surproduction européenne et de baisse significative et structurelle des prix » pour justifier ces
restructurations.
DES PLANS SOCIAUX À UN RYTHME RÉGULIER
Le site de Thouars, voué à fermer, emploie 138 personnes selon la direction. 77 reclassements seront proposés à Doué-la-Fontaine (à 25 km), annonce-t-elle. Le transfert
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EntrEprisEs
industrie > france
de production à Doué-la-Fontaine sera finalisé en juin 2016, au terme d’un investissement de 6,4 millions d’euros pour construire des bâtiments de stockage, installer
de nouveaux stérilisateurs et construire un atelier spécifique pour la gamme de champignons cuisinés. Le site de Falaise, qui emploie 29 personnes, fermera au plus tard en
janvier 2016. France Champignon souhaite trouver un repreneur d’ici là. outre ces
sites, France Champignon compte une usine en Pologne, une dans les Landes et une
plateforme logistique à montreuil Bellay (49).
En 2010, alors en cours de cession, France Champignon avait lancé la fermeture du
site de Beaufort-en-Vallée (49), qui employait 150 personnes. Ce plan social avait fait
suite à d’autres, dans l’amont.
Bonduelle, qui a revu à la hausse ses objectifs 2015 (Agra Alimentation du 26 février
2015), a écopé l’an passé d’une amende de 30 millions d’euros (auxquels il faut ajouter
2 millions d’euros de frais de procédure) pour une entente dans les champignons en
conserve. En octobre dernier, Christophe Bonduelle, qui rappelait à Agra Alimentation que le marché du champignon ne se portait pas bien, déclarait ne pas vouloir en
sortir pour autant. « Mais nous avons une exigence de résultat. Si structurellement,
nous devions continuer à employer des capitaux sans redressement, nous nous posemd
rions des questions », avait-il prévenu.
rEstructuration/aBattaGE
aim : les salariés étudient une reprise
sous forme de coopérative
Alors que l'entreprise présentée comme l'unique « piste sérieuse» de reprise du principal abattoir de l'entreprise AIm, à Sainte-Cécile (manche) s'est retirée, les salariés
tentent de trouver d’autres solutions. « Le travail a repris ce matin (11 mars ndlr) »
sur le site principal qui compte plus de 350 salariés, au lendemain d'une assemblée
générale, ont indiqué à l'AFP les délégués syndicaux CFDT Johnny Poisnel et CGT
Aurélie Balleroy, selon laquelle la piste d'une coopérative est aujourd'hui à l'étude.
« On essaye d'avoir un projet, sous forme de coopérative », a déclaré Aurélie Balleroy. « On est en train de voir si c'est possible, s'il y a une solution. On a des rendezvous avec des élus, des personnes spécialisées dans le montage de coopératives », at-elle ajouté. L’examen des offres a été repoussé au 19 mars par le tribunal de commerce
de Coutances (manche).
C'est la seconde fois en moins de trois semaines qu'une entreprise s'intéresse au site
de Sainte-Cécile avant de jeter l'éponge. La société Declomesnil, soutenue par Sofiproteol (Avril), s’était rétractée quelques jours après le dépôt de son offre, qui prévoyait de conserver 118 emplois. Placé en redressement judiciaire le 6 janvier, le
groupe AIm emploie 590 salariés en France. Seul l'abattoir d'Antrain (179 personnes
en Ille-et-Vilaine) fait l'objet d'offres, l'une prévoyant la sauvegarde de 107 emplois,
l'autre de 71.
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industrie > france
En BrEf
acquisition
atlantic ovo change de propriétaire
la casserie d’œufs Atlantic ovo, installée
à Kernascléden dans le morbihan, vient
d’être reprise par Hervé Ferrière, indique
ouest France dans son édition du 5
mars. Fondée par Alain et Claudine le
Pimpec en 1984, l’entreprise compte 35
salariés, son propre service de R&D et
une flotte de camions. Dans ses 3 500
m2 de bâtiments, l’outil industriel d’Atlantic ovo permet de traiter 110 000
œufs à l'heure. les œufs sont vendus
au secteur de l’agroalimentaire et aux
professionnels de la restauration sous
forme liquide, dans des bidons de 1 à
1 000 litres, de jaunes et de blancs séparément ou d'œufs entiers. le nouveau
propriétaire envisage déjà l'embauche
de plusieurs commerciaux pour trouver
de nouveaux clients. En France, quatre
grands groupes et quinze grosses entreprises régionales se partagent le
marché, Atlantic ovo est dans les cinq
premières régionales avec 60 % des
ventes en Bretagne et 40 % en France,
selon ouest France.
résultats
coup de frein pour Bel
en Europe du nord et de l'Est
Bel a publié un chiffre d'affaires de 2,78
milliards d'euros pour 2014, en croissance organique de 3,3 % (2,3 % en données historiques). Si les ventes ont progressé de 4,1 % en comparable en
Europe de l'ouest, à 1,12 milliard
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d'euros, elles ont reculé de 4,5 % (7,5 % en données publiées) en Europe
du Nord et de l'Est, à 552 millions
d'euros. le groupe pointe les « difficultés d'exploitation rencontrées en
Ukraine » et « un contexte commercial
tendu sur certains marchés, en particulier en Allemagne ». la zone Proche
et moyen orient est particulièrement
dynamique, avec une croissance organique de 12,3 % qui porte le chiffre d'affaires à 402 millions d'euros. le groupe,
qui confirme que le résultat opérationnel
2014 sera en baisse, annonce « un repli
significatif de l'endettement net sur la
seconde partie de l'année ».
Bongrain : résultat opérationnel
courant en baisse de 23,4 % en 2014
Si les ventes de Bongrain ont fortement
progressé en 2014, grâce à l’acquisition
des activités fromagères de terra lacta
(+ 7,6 % d’effet de périmètre, largement
dû à cette opération) et à une croissance organique vigoureuse (+ 4,7 %),
ce n’est pas le cas de sa rentabilité. le
chiffre d’affaires publié le 26 février s’élève à 4,6 milliards d’euros, en croissance de 9,6 % (effet de change : - 2,7 %),
mais le résultat opérationnel recule de
23,4 %, à 109,4 millions d’euros. la
marge opérationnelle courante baisse
donc d’un point, à 2,4 %. le résultat net,
à 39,1 millions d’euros, est en retrait
de 20 %. Bongrain, qui met en avant la
crise laitière et l’embargo russe, estime
toutefois que sa stratégie de marques
et la « valorisation renforcée » de ses
produits non fromagers « ont permis
d’atténuer les effets de cette crise ».
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EntrEprisEs
industrie > Europe
BoulanGEriE/acquisition
dr. oetker reprend coppenrath & Wiese
Dr. oetker a annoncé le 5 mars qu’il allait reprendre Coppenrath & Wiese. L’industriel allemand met ainsi un pied sur le marché de la boulangeri-pâtisserie surgelée,
dont Coppenrath & Wiese est un acteur important. L’entreprise familiale, vendue suite
au décès de son fondateur, emploie 2 000 salariés à mettingen et osnabrück, où est
situé le siège. Elle aurait réalisé 378 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013,
selon Lebensmittelzeitung. Dr. oetker, qui qualifie cette opération d’étape « historique », veut développer l’activité de Coppenrath & Wiese notamment grâce à une
« internationalisation renforcée », indique le communiqué. « L’entreprise Coppenrath & Wiese, telle qu’elle est aujourd’hui, sera dirigée de manière autonome, la
marque Coppenrath & Wiese sera maintenue et nous sommes très attachés à la direction », a précisé richard oetker, patron du groupe familial, cité par Lebensmittelzeitung le 9 mars. Le montant de la transaction n’a pas été communiqué. L’opération est
soumise à l’approbation des autorités compétentes.
Depuis la mise en vente de Coppenrath & Wiese en juin dernier, les marques d’intérêt ont été nombreuses. on a ainsi cité Nestlé, General mills, les fonds Cinven et
Blackstone ou encore les sociétés d’investissement de Peter möhrle, Heiner Kamps
ou Andreas Jacobs.
Dr. oetker, souvent présenté comme favori pour la reprise de Coppenrath & Wiese,
appartient au conglomérat familial du même nom. Actif sur de nombreux marchés
agroalimentaires, des aides culinaires aux pizzas surgelées en passant par les desserts
et les céréales petit déjeuner, Dr. oetker annonce un chiffre d’affaires de 2,14 milliards
d’euros pour 2013 et emploie 10 300 personnes dont 4 300 en Allemagne. Le groupe,
dont la première activité est le transport maritime, a réalisé quant à lui près de 11
md
milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2013.
allEmaGnE
le contrôle du groupe tönnies en question
Les propriétaires du géant allemand de la viande Tönnies, Clemens Tönnies et son
neveu robert, s’affrontent en justice depuis des mois pour le contrôle du groupe. Les
échéances finales se rapprochent et robert Tönnies vient de remporter une manche
dans le feuilleton judiciaire qu’il a déclenché.
Pour rappel, Clemens Tönnies a vu son pouvoir sur le groupe sécurisé par deux éléments. Il dispose en effet d’un double droit de vote, et co-contrôle le capital depuis
que son neveu lui en a transmis 5 %. robert Tönnies a attaqué son oncle en justice
sur ces deux points, et vient de gagner en appel sur le double droit de vote.
La cour d’appel de Hamm a en effet invalidé le double droit de vote de Clemens Tön28 - aGra AlimENtAtioN - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
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EntrEprisEs
industrie > Europe
nies, confirmant le jugement en première instance du tribunal de Düsseldorf. L’impossibilité de porter le dossier en cassation pourrait être contestée par Clemens Tönnies mais aucune décision quant aux possibles recours en justice n’a été prise pour
l’heure, selon Lebensmittelzeitung. Clemens Tönnies affirme par ailleurs n’avoir
jamais eu besoin d’utiliser son double droit de vote, et que toutes les décisions importantes ont été prises sur la base d’un accord.
Le tribunal de grande instance de Bielefeld doit statuer le 20 avril prochain sur le
deuxième motif de désaccord. robert Tönnies souhaite revenir en arrière sur la transmission de 5 % du capital du groupe familial à son oncle. S’il devait gagner sur ce
dossier, il deviendrait l’actionnaire majoritaire du leader allemand de la viande. Le
chiffre d’affaires de Tönnies dépasse 5,5 milliards d’euros.
md
En BrEf
allEmaGnE
lindt & sprüngli dépasse les
prévisions des analystes pour 2014
En 2014, en dépit des coûts liés à l’acquisition du confiseur américain Russell Stover, lindt & Sprüngli a dégagé
un bénéfice net en hausse de 13,1% à
342,6 millions de francs suisses
(320 m€). l’Ebit a crû de 17,4 % à 474,3
millions de francs suisses (442 m€) et
son chiffre d’affaires, déjà annoncé en
janvier (Agra Alimentation du 15 janvier) a fait un bond en avant de 17,4 %
à 3,39 milliards de francs suisses. le
groupe prévoit d’augmenter son dividende de 11,5 % à 725 francs suisses
(677 €) par action nominative et à 72,50
francs suisses (67,7 €) par bon de participation.
tout en évoquant les inconvénients liés
à la vigueur du franc suisse fort et au
prix élevé des matières premières, le
groupe a confirmé ses objectifs de croissance organique entre 6% et 8% pour
l'année en cours et sur le long terme.
italiE
parmalat affecté
par les taux de change
Parmalat (lactalis) a publié un chiffre
d’affaires de 5,547 milliards d’euros
pour 2014, en hausse de 3,7 % (+ 9,5 %
en données comparables). le résultat
Reproduction interdite
brut d'exploitation a progressé de 0,6 %
sur la même période (+ 9,7 % en données comparables) à 439,7 millions
d’euros. le bénéfice net baisse de 8,1 %,
à 203,1 millions d’euros. « Dans un scénario économique global de croissance
modérée (...) et avec des tensions présentes, comme la crise en Ukraine, et
des situations d'incertitude renforcées
par les cours du pétrole, comme au
Venezuela, le groupe confirme ses objectifs de croissance du chiffre d'affaires
et du résultat brut d'exploitation en ligne
avec les résultats positifs de ces dernières années ».
royaumE-uni
natural Balance foods
cherche des investisseurs
le fabricant britannique des barres de
céréales Nakd et barres protéinées
dédiées aux sportifs trek, Natural
Balance Foods, cherche de nouveaux
investisseurs pour assurer son développement. Créée en 2006 par deux
frères californiens, Jamie et Greg
Combs, en oxfordshire, l'entreprise a
vu ses ventes augmenter de 70 % entre
2013 et 2014, à près de 18,4 millions
d'euros. Dans la même période, les
bénéfices de cette entreprise de moins
de 50 collaborateurs ont été multipliés
par deux, à 1,5 million d'euros, d'après
le site Just Food. la raison de ce succès ?
le marché du « healthy food » et du «
gluten free » en plein essor en GrandeBretagne.
n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - aGra AlimENtAtioN -
29
EntrEprisEs
industrie > monde
cHocolat/dévEloppEmEnt > L’entreprise familiale est sur le point d’ouvrir sa
première usine de fabrication de produit finis en Côte-d’Ivoire, qui a représenté un
investissement de 6 millions d’euros. Cémoi, qui compte par ailleurs investir 20
millions d’euros sur 3 ans pour assurer la traçabilité sur tous ses approvisionnements, s’est fixé pour objectif de réaliser un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros
en 2017.
le chocolatier cémoi
pousse ses pions en côte-d’ivoire
c
(1) Baptisé
« Transparence cacao »
ce projet est développé
avec l’appui de
l’organisation The Forest
Trust, qui accompagne
les stratégies de
développement durable
de nombreux groupes.
émoI, le groupe chocolatier familial installé depuis ses origines à Perpignan,
ouvrira une nouvelle usine dédiée à la fabrication de produits finis en Côte-d'Ivoire en mai prochain. « La première usine du genre dans le pays », précise le
président Patrick Poirrier, et qui a nécessité un investissement de 6 millions d’euros.
Déjà présent en Côte-d'Ivoire depuis 1996 à travers une usine de transformation
(environ 1 000 salariés) Cémoi veut fabriquer « des produits plus adaptés aux goûts
locaux et répondre ainsi à la demande d’une classe moyenne ivoirienne en pleine
croissance. Notre idée a toujours été d’aller chercher la croissance où elle se trouvait », explique encore ce dernier. Et de rappeler que le PIB a augmenté de 8,7 % en
Côte-d’Ivoire en 2013.
Dans un premier temps, cette usine produira de la pâte à tartiner et de la poudre de
cacao, avant de s’attaquer dans un second temps aux produits finis. un moyen pour
Cémoi de cibler non seulement le marché local, mais aussi de couvrir l’Afrique de
l'ouest. une centaine d’emplois sont prévus dans l’usine, sans compter le personnel
nécessaire pour animer le réseau de distribution.
Numéro un du chocolat en France et dans le top 10 des broyeurs mondiaux, le groupe
a une capacité d’achat de 145 000 tonnes de fèves, soit plus de 3 % de la récolte mondiale. Soucieux de développement durable, Cémoi a lancé un programme (1) de 20
millions d’euros d’investissements sur 3 ans, visant à renforcer la traçabilité de ses
approvisionnements, en valorisant et professionnalisant le travail de ses planteurs.
« Grâce à notre maîtrise de l’ensemble de la filière cacao, nous pourrons expliquer
ce que nous faisons sur 100 % de nos approvisionnements, depuis le planteur jusqu’au consommateur. Cémoi est sur une stratégie de filière. Nous pensons que pour
atteindre une taille critique, il faut être sur toute la chaîne et contrôler le sourcing »,
explique Patrick Poirrier, qui est convaincu que la traçabilité rime avec la qualité.
Cémoi est d’ailleurs impliqué dans une démarche équitable depuis une vingtaine d’années auprès des planteurs des continents où il s’approvisionne en Afrique (Côte-d’Ivoire et Sao Tomé) et Amérique du Sud (Equateur et république Dominicaine).
Cémoi s’est fixé pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros
en 2017, grâce à une forte croissance de son activité auprès des industriels, sachant
que « vendre de chocolatier à chocolatier nous permet de bien travailler le sourcing »,
explique encore le p.-d.g.
30 - aGra AlimENtAtioN - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
Reproduction interdite
EntrEprisEs
industrie > monde
Actuellement, l’entreprise familiale réalise 50 % en volumes de sa production
en BtoB et 50 % en BtoC, son métier
d’origine, pour les mDD et à marque
Premier producteur mondial de a mis en garde Jean-marc Anga,
propre, sur des produits plus festifs et
cacao avec plus de 35% des récol- directeur exécutif de l'iCCo, lors
tes mondiales, la Côte-d'ivoire, dont d'une conférence de presse le 5
mieux valorisés. En 2013, le groupe a
la campagne 2014 s'est soldée par mars. A ce rythme, la production ivoiréalisé
un chiffre d’affaires de 775
des récoltes historiques, doit éviter rienne pourrait atteindre « deux
millions d’euros, dont 360 millions à
« le démon de la surproduction », millions de tonnes voire plus, dans
qui se répercuterait de façon néga- cinq ans » pronostique-t-il. Pour
l’international. Il compte 14 usines dans
tive sur les cours mondiaux, a averti autant, selon les prévisions de l'iCCo,
le monde, dont 10 en France, qui assul'organisation internationale du la campagne 2015 en cours va baisrent plus de 70 % de la production (260
cacao (iCCo). Pour le marché mon- ser de 1,74 million à 1,72 million de
dial, « il est difficile voire impossi- tonnes pour la Côte-d'ivoire, premier
000 tonnes de chocolats en 2013). Il
ble qu'une production nationale producteur de cacao, et de 920 000
emploie 3 200 collaborateurs au total
passe d'un 1,3 million (en 2013) à à 850 000 tonnes pour le Ghana,
sur ses 22 sites, qui, outre les sites de
1,74 million de tonnes de cacao. 400 deuxième producteur mondial.
000 tonnes de plus, c'est énorme! »,
production, comprennent notamment 3
bureaux commerciaux (Portugal, russie,
Etats-unis) et 4 plateformes logistiques en Europe.
Le groupe ne s’interdit pas de procéder à des opérations de croissance externe, au
contraire. « Dans un marché en concentration, nous regardons toutes les opportunités qui se présentent », indique Patrick Poirrier. Les dernières acquisitions réalisées
par Cémoi datent de 2007, date à laquelle la société avait notamment repris l’entreprise Jacquot à Troyes, une marque reconnue à l’international. un marché en concentration et de plus en plus difficile. « Les derniers chiffres du broyage, qui sont un bon
indicateur avancé pour se faire une idée de la consommation dans telle ou telle zone,
sont en fort recul surtout en Europe », explique Patrick Poirrier. De fait, la consommation en hausse de 2 % par an depuis une dizaine d’années, se tasse et pourrait même
baisser de 1 % cette année selon certaines estimations voire –2 à -3 % pour les plus
pdf
pessimistes…
cacao dE côtE-d’ivoirE : misE En GardE
dE l’icco
maroc/lait
très mauvaise année 2014
pour centrale laitière
Centrale Laitière, société marocaine dont le groupe Danone détient 90,86 % du capital
depuis novembre dernier, a annoncé de mauvais résultats pour 2014. Son excédent
brut d’exploitation courant consolidé a baissé de 35,4% à 610 millions de dirhams
marocains (57 m€), pour un chiffre d’affaires quasi stable (+0,5 %) à 7,043 milliards
de dirhams (658 m€). Son résultat net a, quant à lui, chuté de 83,4 % à 41 millions
de dirhams (3,8m€). une contre-performance que le premier producteur marocain de
lait conditionné et de produits laitiers frais explique par « l’inflation des prix du lait
cru, tirés par une saison agricole défavorable », dans un contexte économique maussade qui « a limité les possibilité d’ajustement des prix de vente aux consommateurs
Reproduction interdite
n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - aGra AlimENtAtioN -
31
EntrEprisEs
industrie > monde
» pour absorber ces hausses, indique le communiqué. Centrale Laitière invoque aussi
« des charges fiscales exceptionnelles liées essentiellement aux années antérieures ».
Dans ces conditions, les dirigeants ont décidé de ne pas distribuer de dividende cette
année. Le titre a plongé de plus de 20 % à la Bourse de Casablanca le 6 mars. pdf
En BrEf
australiE
jBs définitivement en australie
pour attaquer le marché chinois
les autorités australiennes viennent
de donner leur accord pour la finalisation du rachat du principal opérateur
de viande de porc du pays, Primo Group,
par le géant brésilien JBS. la facture
s'élève à 1,3 milliard de dollars pour JBS
(1,04 milliard d'euros) qui se voit ouvrir
en grand le marché chinois avec cette
acquisition. l'Australie et la Chine ont
signé un accord de libre échange à l'automne dernier qui doit entrer en vigueur
avant la fin 2015. l'achat a été réalisé
auprès d'Affinity Equity Partners, qui
possédait 70 % de l'entreprise depuis
2011, et des fondateurs de l'entreprise.
JBS doit en contrepartie maintenir un
abattoir à Scone et transmettre tous les
trois ans un rapport sur ses investissements aux autorités. Société fondée
en 1985, Primo Group (3 000 salariés)
avait racheté Premier Beehive, le leader
australien du bacon et du jambon.
pacific Equity partners (pEp ) investit
137 m€ dans la boulangerie
le fonds d’investissement Pacific Equity
Partners (PEP ) fait l’acquisition de la
branche australienne du géant britannique de la boulangerie, Kerry Group
Plc (Agra Alimentation du 5 mars). Selon
Reuters, le montant de l’opération serait
de 137 m€. Kerry Pinnacle, la filiale du
groupe Kerry, est l'un des leaders de la
fabrication d'ingrédients et de produits
surgelés de boulangerie en Australie.
la société a réalisé en 2014 un CA de
160 m€ et fournit les grandes chaînes
32 - aGra AlimENtAtioN - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
australiennes de supermarchés (Coles,
Woolworths…) ainsi que des petits
détaillants.
canada
Weston foods rachète le fabricant
de marque de distributeur starr
culinary delights inc
Weston Foods a annoncé l'achat pour
un montant non communiqué de Starr
Culinary Delights inc, implantée à mississauga (ontario) et spécialisée dans
la confection de gâteaux sous marque
de distributeur. Pour Kevin mcDonough,
président de la division surgelés et
biscuit de Weston Foods, « cette acquisition va compléter notre portefeuille
produit avec une entreprise positionnée
sur les produits premium avec des fonctionnalités innovantes ». Weston Foods
(boulangerie) fait partie du groupe
George Weston qui contrôle également
loblaw, un des plus grands distributeurs de produits alimentaires du
Canada.
Etats-unis
franck josse vend ses Kouignuts
à los angeles
Artisan boulanger à Rennes, Franck
Josse développe une activité d'expert
consultant à l'international et innove
dans le domaine de la boulangerie. Surfant sur la vague des « cronuts »
(contraction de croissant et donut), newyorkais, ses Kouignuts, mélange entre
le traditionnel breton kouign aman et
l'américain donut, s'arrachent à los
Angeles depuis mai 2014. En phase de
test au second semestre l'année dernière, les produits sont aujourd'hui fabriqués par une équipe qu'il a spécialement formée au fournil BreadBar à los
Reproduction interdite
EntrEprisEs
industrie > monde
Angeles, grossiste en pains et pâtisseries françaises. « J'y vais deux à trois
fois par an pour former et impulser le
savoir-faire breton en la matière »,
indique Franck Josse, qui se rémunère
pour le moment sur un pourcentage
des ventes. En seulement quelques
mois, ces dernières ont ainsi été multipliées par six. l’entrepreneur étudie
de nouvelles pistes de développement
à New-York et dans les Dom.
Wessanen vend Beverage corporation
le groupe néerlandais Wessanen
annonce la vente d’American Beverage
Corporation à Brynwood Partners pour
55 m$ (51,3m€). Cette filiale américaine
de Wessanen fabrique des cocktails
prêts-à-boire, des mixeurs et des boissons aux fruits sous différentes marques. C’est un nouveau pas pour Wessanen, qui se retire du marché US et
concentre son activité sur la production
de produits alimentaires sains et durables. « Notre stratégie est de construire
nos propres marques (Bjorg, Allos, Alter
Eco, Bonneterre, Clipper et Zonnatura)
sur le marché européen », indique Christophe Barnouin, CEo, dans un communiqué. En 2014, Wessanen a réalisé
un chiffre d’affaires de 434 m€. la
société emploie 822 salariés. Elle est
présente au Benelux, en France, en Allemagne, en italie et au Royaume-Uni.
mExiquE
sigma alimentos termine bien
l’année 2014
le mexicain Sigma Alimentos (propriétaire notamment de Campofrio avec
le chinois WH) a réalisé un beau quatrième trimestre 2014. Son chiffre d'affaires a atteint 764 millions d'euros hors
Campofrio et 1,33 milliard d'euros avec
l'activité de l'entreprise européenne,
soit un bond de 79 % par rapport au
même trimestre en 2013. Hors Campofrio, le chiffre d'affaire a progressé
de 10 %, porté par une augmentation
du prix moyen des produits de 7 % et
Reproduction interdite
d'une progression des volumes diffusés.
les ventes à l'export ont représenté 57%
des ventes. Durant ce même trimestre,
l'entreprise a investi 109 m$ pour le rachat
d'un entreprise, Fabrica Juris Compañia
limitada à Quito en Equateur.
Heineken va investir dans la
construction d’une nouvelle usine
le néerlandais Heineken, troisième
brasseur au monde, va investir 7,35
milliards de pesos (442 m€ environ),
dans une nouvelle usine dans le nord
du mexique destinée notamment à alimenter le marché américain, a-t-il
annoncé le 10 mars. la construction de
cette usine, la septième de l'entreprise
dans ce pays, devrait débuter dans les
prochains mois à meoqui, une ville de
44 000 habitants, à environ 300 km de
la frontière avec le texas. Cette unité «
servira à répondre à la demande croissante de bière au mexique et aux EtatsUnis », a précisé marc Busain, président
de la brasserie Cuauhtémoc moctezuma,
acquise par Heineken en 2010, lors d'une
cérémonie en compagnie du président
mexicain, Enrique Peña Nieto. l'usine
emploiera 500 personnes et produira
cinq millions d'hectolitres par an.
russiE
pepsico et coca cola ferment
des usines
PepsiCo et Coca Cola ont chacun
annoncé une fermeture d'usine en
Russie, selon plusieurs sources de
presse. PepsiCo, premier producteur
de jus de fruits du pays, va fermer le
site de Ramenskoye, qui emploie 400
personnes près de moscou. Une partie
seulement de la production sera transférée sur d'autres usines, suite au recul
du marché ces deux dernières années.
Coca Cola, qui avait déjà réduit la voilure dans le jus de fruits a pour sa part
annoncé la fermeture du site de Nizhny
Novgorod, exploité par Coca Cola Hellenic, afin de transférer les volumes sur
des usines plus modernes.
n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - aGra AlimENtAtioN -
33
ENTREPRISES
RECRUTEMENTS
Burger King souhaite étoffer
ses effectifs en France
Après avoir noué en novembre 2013 une
joint-venture avec le groupe de restauration Bertrand pour se développer dans
l'Hexagone, l'enseigne américaine de
restauration rapide Burger King a
annoncé le 9 mars prévoir le recrutement de « 4 000 personnes en CDI par
an dès 2015 », selon l’AFP. Burger King
avait annoncé en 2013 viser l'objectif de
350 à 400 ouvertures de restaurants en
France d'ici à 10 ans, ainsi qu'atteindre
20 % de part de marché (du burger, ndlr)
en France. Pour l'année 2014, Burger
King a ouvert 21 restaurants, contre un
objectif de 25 établissements. L'enseigne américaine qui souhaite « devenir
l'un des plus gros recruteurs de France
», lance également son site de recrutement dédié. Plutôt que de se fier à
quelques lignes du CV, le groupe américain compte mettre les candidats en
situation.
Numéro deux mondial de la restauration rapide derrière McDonald's, Burger
King a fait son retour en France fin 2012,
après 15 années d'absence.
ESPAGNE
Mercadona continu d’investir
Le distributeur espagnol Mercadona a
réalisé un chiffre d'affaires de 20,16
milliards d'euros en 2014, en hausse de
2 % par rapport au chiffre d'affaires
2013 (hausse de 3 % des ventes en
volumes). Le bénéfice net s’élève à 543
M€, en progrès de 5 %. La chaîne a
investit 655 M€ en 2014 pour ouvrir 60
34 - AGRA ALIMeNtAtIoN - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
Commerce > Monde
magasins et en rénover 30 autres. L'enseigne compte aujourd'hui 1 521 points
de ventes. Selon le p.-d.g. de Mercadona, 650 millions d'euros seront encore
investis cette année pour ouvrir 60
magasins de plus.
Lidl prévoit des investissements
records
La filiale espagnole de l’allemang Lidl
Siftung prévoit d’investir 200 M€ en 2015
sur le marché espagnol. Il ouvrira 40
magasins cette année, soit presque le
double qu’en 2014. Ces investissements
porteront également sur la construction d’une dixième plateforme logistique à Alcalá de Henares (275 salariés). Présent en espagne depuis 1994,
Lidl compte 530 magasins (10 000 salariés).
JAPON
Les supérettes FamilyMart et Uny
Group Holdings envisagent
de fusionner
Le groupe japonais de « konbinis » (supérettes multiservices) FamilyMart et son
concurrent Uny Group Holdings ont
annoncé le 10 mars avoir entamé des
négociations en vue de leur fusion, selon
l’AFP. L’opération donnerait naissance
au deuxième acteur du marché, juste
derrière Seven eleven. Les investisseurs ne sont pas convaincus d’une telle
opportunité, notamment pour FamilyMart, sachant que le groupe Uny connaît
des difficultés. Les titres FamilyMart et
Uny Group Holdings ont perdu respectivement 6,88 % et 2,86% au lendemain
de l’annonce à la Bourse de tokyo.
Reproduction interdite
PRODUITS - MARCHÉS
ESPAGNE
Rebond de la production de viande
en Espagne grâce au porc
Avec une croissance de 5 %, la production de viande a retrouvé des couleurs
en Espagne l'année dernière, effaçant
les années de crise. Les abattoirs espagnols ont ainsi mis en marché 5,85
millions de tonnes de viande fraîche en
2014 contre 5,55 millions de tonnes en
2013. Leader, la viande de porc représente 61,3 % du total produit à 3,57
millions de tonnes, en progrès de 4,1 %
en 2014 grâce en particulier aux exportations. La viande de volaille, en
deuxième place, progresse de 10,7 %
par rapport à 2013, année faible pour
toutes les espèces, et atteint 1,48 million
de tonnes. La production de viande
bovine poursuit son repli (1% à 575 544
tonnes) même si le rythme semble
ralentir. Entre 2010 et 2014, la viande
bovine a reculé de 4,5 %, tout comme
la viande ovine en repli de 5,3 %. La
Catalogne reste la première région de
production du pays et concentre 35 %
de la viande mise en marché.
BULLETIN D’ABONNEMENT
L’HEBDO + AGRAFIL
100% DIGITALE
FRANCE
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Syndicat
européen à Une situation d’urgence
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des agriculteurs
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f etl'agriculture
déclaré Michel
l'Environnement
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ay, l’un des experts
présents : Laurent
du Conseil général
et le
britanniques
de l’agriMiguel
Arias Canete
(NFU)
Fabius, ministre
culture (CGAAE)
mandatés
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décembre par climatique
reste à
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ll’Agriculture
Agriculture
plus haut po
pour
étrangères, Stéphane
desr préoccupations confirmer. Côté
Hollande pourrait
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Le Foll, ministre
aussi y participer
de l'Etat. Seront
de l'Agriculture.
«pour clôturer
Le président
la journée», selon
de la
Ségolène Royal
Stéphane Le
Foll.
ne dément
L
E-mail (obligatoire pour la version numérique)
Unn plan
dee relance
pas les critiques
de l'eau
de la
Cour des comptes
:VYLUPHXWWSPTYVYKSWYVO
LUPHXWW PT V KSW VO
Ségolène Royal,
sur les Agences
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ministre de l'Ecologie,
LPOUYQXYCQJYNOUBY:V
U X CQJ NOU :V application du principe pollueur-payeur a affirmé soutenir
les recommandations
LUPNOMRSPTYHUVTVSWXYXWR
PN MRSPT HUVT V WXdes
par les
XWRcomptes doit rendre
de la Cour des
public son rapport Agences de l'eau, dans un
comptes sur
L'efficacité de
HVSCQXYKVSWYQVYNXKVTNX
CQX KVSW V NXKVTNX
communiqué
la mauvaise
annuel, mais
la politique de
le 10 février.
une partie du
l'eau, notamment,
KPTNSVQXYXWRYHPURXB
PTNSV X XWR HPURX ils
Le 11 février,
LBYD,
L contribuent
D,
rapport a été
moins que les
a été critiquée.
la Cour
révélée par le
particuliers à
Les agriculteurs
Ainsi, la ministre
Parisien la veille.
la redevance
et les industriels
de l'Ecologie
prélevée par
entend mettre
sont montrés
état des lieux
les Agences.
du doigt car
en oeuvre
par grands types
H:EICHHJ;JHD
pollueur-payeur».
d'acteurs (industriels, trois réformes «efficaces
et justes». La
La seconde est
agriculteurs,
première est
de l'eau (soit
la publication
particuliers) pour
de réaliser un
depuis le 1er
sur internet des
«s'assurer du
janvier 2013)
aides attribuées
Ségolène Royal
«dans les meilleurs
dans le programme respect du principe
demande que
délais et
l'agriculture biologique
les associations
actuel des agences
(consommateurs, en tout état de cause avant
aient plus de
:XYTPOIXVOYIPQXRYNO
TPOIXV IPQXR NO
industriels». «La
la fin du mois».
sièges dans
protection de
prévention des
les comités
Enfin
la nature) et
LQVTYNXYUJNOMRSPTYNXW
T NX JN MRSPTdécret»,
NXW
les représentants
précise le communiqué. conflits d'intérêt sera renforcéede bassin, «en diminuant
de
L>+RPWYTXYHVSRYLVW
+ PW TX HV LVW
+R
le nombre de
par de nouvelles
représentants
règles qui seront
QEOTVTSKSRJB
VT K J
des
L ,D
LBY,D
édictées avant
l'été par
Sivens :
Ecophyto
cophyto 2
est
st lancé
SIRET
la justice albigeoise
Code APE
N° TVA intra
Le tribunal de
ordonne l'expulsion
grande instance
d'une partie
d'Albi a ordonné,
octobre 2013
des zadistes
le site du projet
le 10 février,
l'expulsion d'une
contesté
agricoles locaux
partie des zadistes
qui se sont exprimés de retenue d'eau à Sivens
autre demande
qui occupent
dans le Tarn,
auprès d'Agra,
d'expulsion doit
depuis
selon l'AFP.
ceux-ci attendent
Selon des professionnels
neuve», propriété
être examinée
que «l'Etat mette
le 11 février,
du Conseil général
en oeuvre cette
pour les zadistes
l'expulsion n'interviendrait
du Tarn, un dortoir
expulsion». Une
qui occupent
pour les zadistes.
pas avant que
le bâtiment de
verdict est prévu
les élus locaux
Pour Ségolène
«la Métairie
le 6 mars.
ne décident du
Royal, ministre
devenir du projet
de l'Ecologie,
de retenue d'eau.
Le débat et le
Intercéréales
lance une nouvelle
AGRA1412-07C - Offre valable jusqu’au 15/10/2015.
L’HEBDO PAPIER
+ AGRAFIL
AGRAFIL
classification
Un accord au
sein de
du blé tendre
annonce Intercéréales. l'interprofession céréalière
est intervenu
« Les quatre
le 4 février sur
visibilité sur
classes définies,
la qualité de
une nouvelle
qui correspondent
la production
classification
aux
du blé tendre,
française »,
explique la directrice besoins du marché, visent
à donner plus
adjointe Solenn
de
Le Boudec.
D'application
1
A retourner à : AGRA Service abonnements - 2 avenue du Pays de Caen, Colombelles - 14902 CAEN CEDEX 9
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n°2325 - jeudi 12 mars 2015 - AGRA ALIMENTATION -
35
AGENDA
alimentation
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MARS
23 au 27
31 mars- 1er avril
MDD expo, Porte de Versailles
Food Greece Expo, à Athènes
(Grèce)
Anuga Foodtec
Salon international des
technologies agroalimentaires, à Cologne
15 au 17
26
Forum Vitagora, à Dijon
Salon ProWein à Düsseldorf
Colloque Maitrise des risques
liés aux nanomatériaux
Filière de la transformation
des produits alimentaires,
filière du conditionnement ,
à Paris
21 au 23
14 au 16
18-19
Sandwich & Snack Show 2015
Paris, Porte de Versailles
Parizza, le rendez-vous des
professionnels de la pizza,
pasta et de la restauration
italienne
Paris, Porte de Versailles
AVRIL
14 & 15
Seafood Expo Global ,
à Bruxelles
www.seafoodexpo.com
agenda
18-19
Vending, le salon international
de la distribution automatique
Paris, Porte de Versailles
3A
22
A
AIM
Atlantic Ovo
Avril
B
Bel
Bertrand
Beverage
Corporation
Biscuiterie
Jeannette
Blackstone
Bonduelle
Bongrain
Bretagne
Viandes
Brynwood
Partners
Burger King
Butler Capital
C
26
27
26
27
34
33
22
28
25
27
30 au 2/04
Shanghai Wine & Spirits
Exhibition
MAI
Du 1er mai au 31 octobre
Exposition Universelle de
Milan
www.expo2015.org
31 au 2/04
Forum Labo & Biotech 2015,
à Paris
Rens. www.forumlabo.com
Centrale Laitière
Cinven
Coca Cola
Coppenrath
& Wiese
Cuauhtémoc
Moctezuma
D
Danone
Declomesnil
Dr. Oetker
E
Entremont
Eurofins
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19
F
Fabrica Juris
Compañia
Limitada
FamilyMart
France
Champignon
Fromageries
occitanes
George Weston
H
Heineken
Hénaff
J
JBS
32
Premier Beehive 32
Primo Group
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23
R
32
K
Kerry Group Plc 32
L
Lidl Siftung
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Lindt & Sprüngli 29
Loblaw
32
M
McDonald's
Mercadona
Russell Stover
S
Sigma Alimentos
Sodiaal
Sofiproteol
Starr Culinary
Delights Inc
T
Tönnies
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30
G
General Mills
36 - AGRA ALIMENTATION - n°2325 - jeudi 12 mars 2015
33
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25
21
28
N
Nestlé
34
34
Uny Group
Holdings
28
ViraCor
P
Pacific Equity
Partners
Parmalat
Paso traiteur
PepsiCo
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20
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33
21
26
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28
U
INDEX
Campofrio
Cémoi
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V
W
Wessanen
Weston Foods
WH
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19
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