L`Autre Salon, alternative cycliste au Salon de l`auto
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L`Autre Salon, alternative cycliste au Salon de l`auto
33 Tribune de Genève | Samedi-dimanche 5-6 mars 2011 PlanèteTerre La voiture de demain sera verte. Ou plutôt vert pâle Infos vertes Cette année, le Salon de l’auto mise résolument sur la voiture écolo: hybride, électrique ou au gaz. L’ATE présente son top 10 des véhicules les moins polluants Ce développement qui tue Christiane Pasteur E n quelques années, le marché de la voiture écologique a pris de l’ampleur. Moteurs hybrides, électriques ou au gaz, plus un seul constructeur qui ne présente pas un modèle estampillé vert (lire également cidessous). Une évolution positive, à défaut de mieux, estime Roland Bandieri, garagiste Toyota à Bassins et président de la section vaudoise de l’Union professionnelle suisse de l’automobile. «La voiture tout électrique, honnêtement, c’est une voiture qui a le pot d’échappement ailleurs.» Un avis partagé par Jürgen Resch, directeur de l’organisation environnementale allemande Deutsche Umwelthilfe, à l’occasion de la présentation de l’EcoMobiListe 2011, sorte de guide Michelin de l’automobile propre, réalisé par l’Association Transports et Environnement (ATE). «Actuellement, les voitures entièrement électriques ne contribuent pas vraiment à réduire les atteintes à l’environnement. La proportion de courant produit par les centrales atomiques ou à charbon reste trop élevée. Dès lors, les voitures électriques ne constituent pas une solution miracle contre le réchauffement climatique, contrairement à ce que certains milieux laissent entendre.» Marché Marc Jacquet vend sa délicieuse viande de bœuf, en 2e année de reconversion biologique, sur les marchés. La prochaine vente aura lieu aujourd’hui au Petit-Saconnex. Avis aux amateurs. C.P. Samedi 5 mars de 8 h à 12 h 30 à la Ferme de Budé, 2, ch. Moïse-Duboule. Festival Le Festival du film et forum international sur les droits humains s’intéresse au productivisme et à ses conséquences sur notre écosystème. Dimanche sera projeté le film Rainmakers de Floris-Jan van Luyn, où il est question de la Chine et de son développement économique. Il sera suivi d’un débat avec Christophe Gollay, Jacques Grinevald et Ueli Leuenberger. C.P. Dimanche 6 mars à 15 h 30. Maison des arts du Grütli. Infos: www.fifdh.org Droits des paysans Conférence Depuis 2000, La Via Campesina a entamé un processus pour faire reconnaître les droits des paysans auprès de l’ONU et mettre en place un nouvel instrument légal visant à protéger les personnes travaillant en milieu rural. Une étude sur ce sujet sera présentée en mars 2011 à l’assemblée plénière du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Pour en parler, le Cetim et Uniterre organisent ce jeudi une conférence-débat sur le thème «Droits des paysans: il est temps d’agir». Avec la participation exceptionnelle de leaders de La Via Campesina venus d’Indonésie, du Nicaragua, d’Espagne, du Mozambique et de République dominicaine. C.P. Jeudi 10 mars à 20 h, Maison des associations, 15, rue des Savoises. Entrée libre. Traduction assurée. Huile d’olive palestinienne La Fiat 500 erdgas turbo MTA (en photo) et la Lexus CT 200h hybride arrivent en tête de l’EcoMobiListe. SANDRO CAMPARDO Le potentiel des hybrides Le potentiel des voitures hybrides est, lui, bien plus important. Elles consomment en effet nettement moins de carburant que les véhicules usuels et rejettent ainsi moins de CO2. Elles émettent également très peu de polluants. «L’avantage, c’est son silence et son autonomie», relève Roland Bandieri. «On a entendu beaucoup de critiques. Mais une autonomie de 100 à 120 kilomètres est suffisante. La plupart des gens font des parcours de 15 à 30 kilomètres.» Restent les problèmes d’infrastructures pour recharger les batteries. Mais surtout le prix. «Il faut que les gens puissent l’acheter, et donc qu’elle soit proposée, à des prix raisonnables. Or actuellement, ces modèles sont produits en petites séries», souligne encore Roland Bandieri. Prenons, par exemple, la Citroën Berlingo: sa version essence est à 22 000 francs. Il en coûtera 67 000 pour Vente de viande bio «Ce n’est pas en maudissant la voiture que l’on parviendra à rendre le trafic routier moins nuisible pour l’environnement» Franziska Teuscher Présidente de l’Association Transports et Environnement sa variante électrique. A ce tarif-là, sa diffusion ne peut que demeurer marginale. «Le jour où elle sera proposée à 25 000 francs, le problème sera résolu.» Evolution des mentalités Encore faut-il faire évoluer les mentalités, estime le garagiste. «Je vends une marque qui offre depuis plus de dix ans des modèles hybrides. Quand nous avons proposé la Prius à la vente, il y a onze ans, tout le monde se moquait de nous. On a un petit marché, mais il s’en est quand même écoulé plus de deux millions dans le monde et plus de 10 000 en Suisse. Aujourd’hui, on ne parle plus de musique d’avenir. C’est la réalité.» Alors qu’en 2010, la Prius caracolait en tête du classement de l’EcoMobiListe, c’est cette année au tour de la Lexus, également du groupe Toyota, de marquer le plus de points. Il s’agit d’une hybride pro- pulsée par un moteur à combustion interne, combiné avec un moteur électrique. Elle arrive en tête du top 10 de l’ATE, ex aequo avec la Fiat 500 erdgas turbo MTA, propulsée par un moteur au gaz naturel. Quatre autres voitures roulant au gaz naturel figurent d’ailleurs parmi les dix meilleures de l’EcoMobiListe. En effet, le gaz naturel produit moins de CO2 que l’essence ou le diesel. En outre, le gaz naturel distribué en Suisse est enrichi d’environ 20% de biogaz issu du recyclage de déchets naturels, ce qui réduit davantage encore la proportion d’émissions de CO2 fossile, nuisible au climat. «La voiture électrique n’est pas le remède miracle qui rendra le trafic routier plus écologique», prévient cependant Jürgen Resch. Et de plaider pour des incitations économiques, par exemple, un système de bonus-malus. Commerce équitable «Zeit al Zaitoun» signifie huile d’olive en arabe. C’est aussi le nom du produit labélisé Max Havelaar que le consommateur soucieux de commerce équitable trouvera désormais en Suisse sur les étals des Magasins du monde. La spécificité de cette huile? Les olives utilisées pour sa fabrication proviennent des régions de Naplouse, Ramallah et Bethléem, en Cisjordanie. Elles sont cueillies à la main, pressées à froid et transformées pour donner une huile extravierge de qualité supérieure. Malgré la construction du mur de séparation, la destruction des infrastructures et l’accès limité aux activités économiques et sociales, de nombreuses familles palestiniennes tentent ainsi d’assurer leur autosuffisance et de générer des revenus. En attendant de se convertir à l’agriculture biologique. C.P. Vente en ligne sur www.claro.ch Classement sur www.ecomobiliste.ch Ça se passe près de chez nous La culture bio progresse L’Autre Salon, alternative cycliste au Salon de l’auto E L n 2009, plus de 37 millions d’hectares de surfaces agricoles étaient cultivés en bio dans le monde, soit 13% de plus qu’en 2007. C’est ce qui ressort d’une récente étude de The World of Organic Agriculture. En tête, on trouve l’Australie (12 millions d’ha), suivie de l’Argentine (4,4 millions), des Etats-Unis (1,95 million) et de la Chine (1,85 million). Cependant, si l’on calcule le pourcentage des surfaces bio par rapport à la surface agricole totale de chaque pays, les Européens sont parmi les premiers. Ainsi, la Suisse compte plus de 10% de surfaces agricoles en bio (7e au niveau mondial), alors même que, contrairement aux autres pays, l’agriculture biologique doit y être pratiquée sur l’ensemble de l’exploitation. Contrôle qualité CHANTAL DERVEY Allô le monde Le marché mondial des produits bio est, lui, évalué pour 2009 à 40 milliards d’euros, soit 5% de plus qu’en 2008. La plus grande partie des produits bio est écoulée en Europe et en Amérique du Nord. Ce sont les consommateurs danois et suisses qui dépensent le plus pour ces produits bio, avec plus de 130 euros par habitant et par année. C.P. a voiture verte? Voilà un concept (lire également ci-dessus) que ne goûtent guère les organisateurs de l’Autre Salon, alternative cycliste au Salon de l’auto, qui se déroule cette semaine à Genève: «On veut nous vendre le concept saugrenu d’une pseudo-voiture verte, en gommant au passage l’énergie nécessaire à la production des véhicules, l’espace occupé par toutes les voitures, quel que soit leur mode de propulsion, la question du recyclage des batteries et de leur rechargement.» Pour les accros à l’auto, l’Autre Salon propose d’ailleurs une thérapie de choc sur le modèle des AA (Alcooliques anonymes). Un groupe d’entraide, de soutien et de discussion entre des L’équipe de l’Autre Salon, troisième du nom. DR personnes dépendantes à l’automobile aura lieu vendredi 11 mars à 19 h au 7, boulevard Carl-Vogt. C’est bien sûr le terrain de l’humour et de la convivialité que se déroule cette troisième édition intitulée «Changer la vi(ll)e». Avec une foule de manifestations qui permettront de faire travailler à la fois ses neurones et ses gambettes. Démarrons immédiatement cet après-midi avec une course en transports publics. Départ à 14 h 14 de la place des Grottes. Elle sera suivie d’un Cyclo-Festival, sélection de courts-métrages internationaux à la gloire de la petite reine, à découvrir dès 20 h au cinéma Spoutnik. Ne manquez pas non plus demain la course multimodale à travers la ville, qui vous fera emprunter tous les moyens de transports possibles et impossibles (sauf la voiture évidemment): vélo pliable, bus, train, bateau, escalator… voire ascenseur! Rendez-vous à 14 h à Carouge, 31, rue Vautier. Mais aussi mardi un safari urbain «A la recherche des pistes cyclables», une surprise à l’occasion de la Journée internationale des femmes, ou encore une balade pliante suivie d’une fondue de l’extrême, etc. Un programme riche, qu’on vous dit! Christiane Pasteur Le programme complet sur www.autre-salon.ch