Christine Daure Serfaty décédée ce 28 mai au matin.

Christine Daure Serfaty décédée ce 28 mai au matin.
Née le 12 novembre 1926, Christine Daure Serfaty s’est illustrée par le combat qu’elle a mené
en faveur des prisonniers politiques au Maroc, dont le plus célèbre d’entre eux, Abraham
Serfaty, qu’elle a épousé en prison en 1986. Ecrivaine française et militante pour les droits
humains, Christine Daure Serfaty arrive au Maroc, à Tanger en 1962 pour y enseigner l’histoire
et la géographie. Elle est alors frappée par le désir d’apprendre de ses élèves. En 1967, on la
retrouve à Casablanca où elle a été nommée au lycée Mohamed V. Là, au contact de lycéens
déshérités, elle découvre une autre catégorie de jeunes qui aspirent à changer le monde.
Christine-Daure Serfaty (c) attends the funeral in Casablanca on 19 November 2010 of her
husband Abraham Serfaty.
En 1972, elle fait une rencontre décisive qui va changer le cours de sa vie : la rencontre avec
celui qui deviendra, une quinzaine d’années plus tard, son second époux, Abraham Serfaty,
l’opposant le plus farouche de feu Hassan II. A cet homme qu’elle ne connait pas et qui est
activement recherché par la police, cette femme, dont les parents furent de grands résistants
lors de la seconde guerre mondiale, va offrir une planque. A partir de là, commence son combat
pour les prisonniers politiques marocains. Expulsée trois fois du Maroc, la première fois étant
en 1976, elle y reviendra en 1999 au bras de son époux, Abraham Serfaty qui avait été exilé en
France après sa libération. Pour réentendre la voix de cette femme d’exception, nous publions
1/4
Christine Daure Serfaty décédée ce 28 mai au matin.
en intégralité cette interview réalisée avec elle par Jawad Mdidech à Marrakech en 2008 et
publié par l’hebdomadaire marocain « La Vie Eco »
La Vie éco, 8 mai 2008, propos recueillis par Jawad Mdidech.
Christine Daure-Serfaty : «Un vent de liberté souffle au Maroc»
Malgré les épreuves, le geste est resté vif, la voix claire et la mémoire infaillible. Dans ses yeux
bleus perçants, une pointe de malice. Christine Daure-Serfaty passe sa retraite à Marrakech
avec son époux, Abraham, dans une villa au jardin fleuri, sise au quartier Assif. Militante des
droits de l’homme, écrivain, cette ancienne professeure des lycées marocains n’a jamais voulu
vivre ailleurs qu’au Maroc, depuis ce jour de 1962 où elle débarqua à Tanger. Elle fut d’emblée
subjuguée par la beauté du Maroc et l’impétuosité de sa jeunesse. Au fil des ans, elle découvrit
l’envers du décor : les bidonvilles, la pauvreté, la corruption. C’est en 1972 qu’elle fait une
rencontre, qui sera déterminante dans la suite de son parcours marocain.
2/4
Christine Daure Serfaty décédée ce 28 mai au matin.
Abraham
compagnie
La
vallée
romanesque.
première
d’être
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Je
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Je
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Christine
Serfaty
n’y
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débordé
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stations
registre,
courtisans
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Vient
bagne...
quand,
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initiés
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choc
lumière
ce
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rouges,
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c’est
où
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livre,
Daure
cette
plus.
19
idée
jour,
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Bien
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France
mis
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répression
livre,
commun
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en
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en
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1992
comment
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aux
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lignes
«Tazmamart,
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terrain,
1960,
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qui
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j’ai
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Marocains
les
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les
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eux,
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chose
le
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prisons,
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et
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maintenant,
Maroc
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prison
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je
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Mais
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Jamais
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le
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Tazmamart
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maltraités.
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Maroc
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Un
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écrit
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C’est
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peut
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les
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3/4
Christine Daure Serfaty décédée ce 28 mai au matin.
L’ancien
Daure
brûlot
envoyé
1976,
10
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entretien
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Mohammédia.
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Physiquement,
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Maroc
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Ben
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plus
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Laânigri
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Chevènement,
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contact
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si
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marxistes-léninistes.
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Youssoufi
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appelé
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ne
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me
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El
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Nous
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ministre
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Maroc.
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ans
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qui
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Maroc,
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Maroc,
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ce
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Je
parlé.
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Marrakech,
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qu’il
que
mais
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sympathie
moi,
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bagne.
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notamment
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été
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Ma
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me
deuxième
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leur
Hachad
militante
souviens
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Abraham
Aziz
que,
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Quand
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exemple,
sans
obligée,
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c’est
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présence
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souviens
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venir
Christine
le
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sont
El
quand
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que
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hasard
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lieu
avait
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se
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rêvé
posé
aux
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1998,
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son
[il
pour
et
de
pas
son
le
des
les
et
qui
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4/4