Bruxelles, 1er juin 2015. Le fémicide, l`as

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Bruxelles, 1er juin 2015. Le fémicide, l`as
La lutte contre le féminicide? Recalée lors du dialogue birégional UE-CELAC…
Bruxelles, 1er juin 2015. Le fémicide, l’assassinat de femmes pour raison de genre est
toujours une réalité tant en Amérique Latine qu’en Europe. Aujourd’hui, deux ans après le
Sommet UE-CELAC qui a adopté un plan d’action incluant des engagements de lutte
contre toutes les formes de violence contre les femmes, une conférence avec le titre:
“L’obligation de diligence dans l’éradication du féminicide” a eu lieu à Bruxelles avec
comme but d’évaluer les progrès réalisés pendant ces deux années.
La conférence s’est tenue au Parlement européen. Elle a été organisée par le groupe des
verts, soutenue par la Fondation Heinrich Boell et un grand nombre d'organisations de la
société civile comme les réseaux europeéns CIFCA et Grupo Sur. La discussion a portée
sur l'obligation de diligence dans l’action des États dans la lutte contre la violence faites
aux femmes et contre les fémicides et sur l’évaluation des progrès dans l’accomplissement
des engagements pris dans le cadre du dialogue birégional EU-CELAC.
“Les sommets de l'EU-CELAC devraient cesser d'être de simples photos-shootings des
représentants politiques et au contraire prendre au sérieux les plans d'action qu’ils ont
conclus en leurs sein. En 2013, nous nous sommes réjouis que le Plan semestriel d'action
prévoyait la création d'un dialogue birégional sur les questions de genre, mais jusqu'à
présent nous n'avons aucune information sur les actions réalisées", déclara Ernest Urtasun,
député européen et organisateur de l'événement. “Il faut que ce dialogue se renforce avec la
participation d’organisations de femmes et féministes des deux régions,” a ajouté le député.
Pour sa part, Patricia Jimenez, de la Fondation Heinrich Boell, a fait appel aux États
participants, leur rappelant qu’ "il est nécessaire que l'État dans son ensemble s'engage à
agir avec la diligence nécessaire pour prévenir, rechercher et sanctionner tous les actes de
violence envers les femmes. ».
Un problème qui affecte les deux régions.
Cinq des 12 pays comptant le taux le plus élevé de fémicides se trouvent en Amérique
latine. Dans l'UE 28 % des femmes, à partir de l'âge de 15 ans, ont été victimes de
violences physiques ou sexuelles de la part de leurs partenaires. « Malgré la gravité du
problème, la violence contre les femmes n’est pas considérée comme une priorité par les
politiques publiques », a déclaré Erika González, du Grupo Sur. « Il faut à tout prix créer
des bases de données comparables contenant des informations statistiques officielles,
complètes et accessibles dans les deux régions », a-t-elle ajouté.
“Le nouveau plan 2015-2017 est donc une occasion unique pour que l’UE et la CELAC
adoptent des mesures encourageant des politiques dotées de budgets publics, qui entre
autres, doivent assurer l'accès à une justice efficace et abolir l'impunité”, a déclaré Marta
Ibero, de CIFCA.
Liz Meléndez, du réseau féministe CLADEM, a souligné que “le fémicide est un problème
structurel qui concerne des millions de femmes dans les deux continents. Briser les
stéréotypes sexistes lors des enquêtes et des procès, en finir avec l'impunité, ce sont des
conditions essentielles pour l’éradiquer .”
En dernier lieu, la VIII Conférence a parlé pour la première fois du problème des
avortements clandestins comme d’un acte provoquant le fémicide. Plus de 70 000 femmes
meurent chaque année des suites d'avortements clandestins dans des pays à législation
sévère et restrictive, refusant aux femmes la reconnaissance des droits reproductifs et
condidérant l’avortement comme un crime.
Au Pérou, par exemple, en cas de grossesse résultant d'abus sexuel, l'avortement est illégal,
même s’il s’agit d’adolescentes alors que “les chiffres indiquent que 34 % d’adolescentes
victimes d’abus sexuels tombent enceintes et que le suicide était la principale cause de
décès indirecte chez les mères adolescentes, atteignant un taux de 56 % en 2013 » , signala
Melendez.
Ont collaboré à la Conférence AIETI, Alliance pour la solidarité, CIFCA, Cooperacció,
Feminicidio.net, Flora Tristan, groupe Sud, Lobby européen des femmes, Intermón Oxfam
et Otro Tiempo. Toutes ces organisations ont signé une déclaration conjointe qu’elles
remettront aux chefs d'État et de gouvernement des deux régions qui se réuniront à
Bruxelles la semaine prochaine pour le II sommet UE-CELAC.