fiche Ukraine

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FICHE PAYS
Ukraine
Source : «GEOATLAS.com
® 2009 © Graphi-Ogre »
Données générales
Superficie : 603 700 km² (France : env. 550 000 km²)
Capitale : Kiev (env. 2,7 millions d’habitants)
Monnaie : la Hryvna (1€ = env. 10,6 UAH - avril 2012)
Source : «GEOATLAS.com ® 2009 © Graphi-Ogre »
Langue : l’ukrainien est la langue officielle mais le russe est largement parlé à l’est, au sud (Crimée) et à Kiev.
Population : 46 millions d’habitants (52 millions en 1989) ; Ukrainiens (67,8% de la population), Russes (17,3%)
- minorités biélorusse, moldave, polonaise, hongroise et roumaine.
Démographie : espérance de vie de 69 ans (est. 2010)
Infrastructures : état assez vétuste
Données politiques
Type de régime : démocratie parlementaire (monocamérale)
Date des dernières et prochaines élections : dernières élections : présidentielles en janv.-fév. 2010 ;
élections législatives à l’ automne 2012
Titre et noms des principaux dirigeants :
Président : M. Viktor Yanoukovytch
Premier Ministre : M. Mykola Azarov
Durée du mandat : mandat de 5 ans pour le Président
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Données économiques en 2011
Principaux indicateurs économiques
Indicateurs
PIB (nominal)
Dette publique en % du PIB
PIB par habitant (nominal-2010)
PIB par habitant (en PPA)
Taux de croissance en 2011
Taux d’inflation moy. en 2011
Taux de chômage
Ukraine
France
162 Mds USD
40,6%
2 999 USD
7 200 USD
5,2%
4,6%
7,9%
2.808 Mds USD
86%
41 018 USD
35 000 USD
1,7%
2,1%
9,9%
Sources : INSEE / BM / FMI / World Factbook/Ukrstat
Situation économique et financière
L’économie ukrainienne, fondée auparavant sur l’agriculture (« le grenier à grain de l’URSS »), le complexe militaro-industriel
et le transit pétrolier et gazier, a connu une grave récession à partir de l’indépendance du pays en 1991. Elle s’est, par la
suite, progressivement relevée. Une politique rigoureuse conduite sous l’égide du FMI à partir de 1996 a permis à l’Ukraine
d’enregistrer des résultats positifs dès 1997. Plus récemment, l’économie du pays s’est développée à un rythme soutenu,
connaissant une croissance moyenne annuelle de l’ordre de +7% entre 2000 et 2007, pour atteindre, en 2008, un PIB de
179,7 Md USD. Les principaux moteurs de la croissance ont été l’investissement et la production industrielle, ainsi qu’une
consommation intérieure stimulée par l’augmentation des revenus. Cependant, ce développement s’est accompagné de
déséquilibres importants et l’économie ukrainienne a subi de plein fouet l’impact de la crise financière internationale de
2008.
Celle-ci s’est propagée dès l’automne 2008, affectant d’abord le secteur financier, du fait d’une forte dépendance aux
financements externes. La crise financière s’est rapidement transformée en crise de change. La monnaie locale, la Hryvnia
(UAH) a ainsi perdu plus de 40% de sa valeur par rapport au dollar entre l’automne 2008 et début 2009.
La crise a tout particulièrement touché les secteurs de la construction et de la production industrielle, qui ont enregistré,
respectivement, une chute de 16% et 29% en 2009, ainsi que les secteurs minier et métallurgique, confrontés à la baisse des
prix et de la demande externe. Or, le secteur de l’acier représente près du quart de la production industrielle et plus du tiers
des exportations du pays. En 2009, l’Ukraine a ainsi été l’un des pays où la récession a été la plus marquée, avec une chute
du PIB de 15%.
En 2010, l’économie ukrainienne s’est lentement reprise, avec une croissance du PIB ayant atteint +4,2%. Cette reprise
s’explique principalement par des exportations en hausse de près de 30% (notamment celles d’acier), ainsi que par un retour
progressif de confiance de la population dans le secteur bancaire, se manifestant par un montant des dépôts de la population
supérieur à la valeur avant-crise. L’effondrement des importations ukrainiennes de près de 50% en 2009 a permis un
ajustement des comptes externes et a contribué à la stabilisation de la Hryvnia. Le déficit courant est resté stable en 2010,
les réserves ayant, quant à elles, été reconstituées (34 Md USD), notamment grâce à l’aide du FMI.
L’année 2011 a vu un rebond de la production industrielle (+7 à 8%), sur fond de reprise progressive de la demande
externe, accompagnée d’une hausse du prix de l’acier ainsi que d’une modeste relance de la consommation intérieure. Au
total, le PIB a connu une nouvelle croissance, de +5,2%, toutefois insuffisante pour permettre de retrouver le niveau de fin
2008.
L’Ukraine reste néanmoins fragilisée par une dette extérieure grandissante (estimée par la Banque Mondiale à 82% de son
PIB en 2010), suite aux emprunts aux IFI’s et aux émissions d’Eurobonds lancées par le pays. L’économie ukrainienne
demeure fortement dépendante de l’aide multilatérale. Enfin, l’année 2011 a été marquée par une réduction sensible de
l’inflation et une diminution du déficit budgétaire, même si des tensions persistent, liées aux prochaines échéances de
remboursement de la dette.
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Du fait, notamment, d’une conjoncture ralentie chez les principaux clients de l’Ukraine et en particulier en Europe (l’UE,
seule, absorbe plus d’un quart des exportations ukrainiennes), la demande externe devrait poursuivre en 2012 le
ralentissement amorcé fin 2011. Il en résulte que la croissance attendue en 2012 en Ukraine devrait se situer autour de 3,5%.
Une baisse de la progression des exportations, tandis que la demande intérieure continue de soutenir les importations,
pourrait conduire à une nouvelle dégradation du déficit commercial.
(Source : Service économique de Kiev - plus d’informations sur www.tresor.economie.gouv.fr/se/ukraine)
Politiques fiscale et économique
L’élection présidentielle, début 2010, a été remportée par Victor Yanoukovitch, candidat malheureux des élections en
2005 suite à la révolution « Orange ». La formation d’une nouvelle majorité parlementaire puis d’un nouveau
gouvernement de coalition ont permis le retour à la stabilité politique nécessaire à la mise en place de réformes visant
à améliorer la situation économique et financière de l’Ukraine. Cette normalisation a, par ailleurs, abouti à la signature
d’un nouvel accord de confirmation avec le FMI (après l’annulation du précédent fin 2009) en juillet 2010, d’un
montant de 14,9 Md USD sur 29 mois. Les deux premiers versements, pour un total d’environ 3 Md USD, ont été
effectués fin 2010. Mais le programme est, de nouveau, suspendu depuis mars 2011, du fait du non-respect par
l’Ukraine des clauses du contrat de prêt ; le principal point d’achoppement porte sur l’équilibre budgétaire de
Naftogaz et l’augmentation du prix du gaz pour les ménages, que les autorités se refusent à imposer.
(Source : Service économique de Kiev - plus d’informations sur www.tresor.economie.gouv.fr/se/ukraine)
En 2011, la réduction du déficit budgétaire pour le gouvernement central a été substantielle, à 2,7% du PIB contre 5,7% en
2010. Au total, avec le coût de recapitalisation de certaines banques et le besoin de financement de Naftogaz, le déficit
consolidé a tout de même atteint 4,5%, pour un objectif de 3,5% fixé par le FMI. En particulier, les autorités se sont
finalement refusées à remplir la conditionnalité du FMI portant sur le relèvement du prix du gaz. De ce fait, le programme
signé en juillet 2010 se trouve suspendu depuis le début de 2011, après le déboursement des deux premières tranches.
Par ailleurs, l’Ukraine a commencé, début 2012, à rembourser au FMI les premières échéances du premier programme signé
fin 2008. Enfin, au printemps 2012, le président a fait adopter par le parlement un important programme social dont le
financement repose sur des hypothèses optimistes. Dans ce contexte difficile, le gouvernement ukrainien s’est récemment
tourné vers le marché domestique, par émission d’obligations en hryvnias.
Accords politiques, juridiques et multilatéraux
Conventions et accords multilatéraux auxquels l’Ukraine est partie prenante et organisations internationales dont
elle est membre :
L'Ukraine est membre associé de la CEI, de l'Organisation Economique de la Mer Noire, du GUAM.
Elle est membre de l’OMC depuis le 16 mai 2008.
Cette même année ont été lancées des négociations sur la mise en place d’une zone de libre-échange complète et
approfondie avec l’UE. Ces négociations ont pris fin en décembre 2011 et l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union
européenne, dont la zone de libre échange est la composante majeure, a été paraphé à Bruxelles le 30 mars 2012. Pour
entrer en vigueur, cet accord doit être ratifié par les parlements de tous les Etats membres de l’UE. Cette étape pourrait être
différée, pour des raisons politiques (liées notamment à l’emprisonnement de Ioulia Timochenko, ancienne Premier Ministre
et égérie de la révolution Orange).
La mise au point d’un accord de simplification du régime des visas a été signé en juin 2007 avec l’UE. La coopération avec
l’OTAN se poursuit (« Charte de partenariat spécifique » signée en 1997, plan d’action OTAN-Ukraine adopté en 2002,
« dialogue intensifié » depuis 2005).
Concernant la reconnaissance des décisions judiciaires et l'exécution des sentences arbitrales, l'Ukraine a ratifié un
certain nombre de conventions internationales, dont la convention de New York pour « la reconnaissance et
l'exécution des sentences arbitrales étrangères » du 29 décembre 1958. C'est la République socialiste soviétique
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ukrainienne, État membre de l'ONU, qui a ratifié cette convention en 1963. Ainsi, les tribunaux ukrainiens doivent
reconnaître les sentences arbitrales prononcées dans tout État signataire de la convention.
L'Ukraine est par ailleurs membre de la Banque mondiale depuis 1992 et en particulier de deux de ses organisations
relatives au domaine juridique :
le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Le texte de la
convention pour le règlement des différends relatifs aux investissements entre États et ressortissants d'autres États,
signée le 3 avril 1998, ratifiée le 7 juin 2000 et entrée en vigueur le 7 juillet 2000 est disponible en français sur le site
suivant : www.worldbank.org/icsid/basicdoc-fra/partA-preamble.htm
l'Agence pour la protection des investissements multilatéraux (MIGA) depuis 1998. Le MIGA a pour rôle
d'encourager les IDE en fournissant une assurance contre les risques tels que les restrictions, expropriations, ruptures
de contrats… et d'aider les pays en développement pour la promotion de leurs opportunités d'investissements. Pour
des informations complémentaires, il convient de consulter le site Internet du MIGA (disponible en anglais) :
www.miga.org
L'Ukraine est devenue membre de la Conférence de La Haye le 3 décembre 2003 et elle adhère à ce jour aux
conventions de La Haye suivantes :
er
convention du 1 mars 1954, relative à la procédure civile, entrée en vigueur pour l'Ukraine le 26 juillet 1967;
convention du 5 octobre 1961 supprimant l'exigence de la légalisation des actes publics étrangers, entrée en
vigueur pour l'Ukraine le 22 décembre 2003 (cf. infra le paragraphe de la partie « Le cadre administratif », traitant de
« La procédure de l'apostille ») ;
convention du 15 novembre 1965 relative à la signification et la notification à l'étranger des actes judiciaires
et extrajudiciaires en matière civile ou commerciale, entrée en vigueur pour l'Ukraine le 1er décembre 2001 ;
convention du 18 mars 1970 sur l'obtention des preuves à l'étranger en matière civile ou commerciale, entrée
en vigueur pour l'Ukraine le 1er avril 2001.
Pour des informations complémentaires, il convient de consulter le site Internet de la Conférence de La Haye
(disponible en anglais et en français) : www.hcch.net.
Conventions et engagements bilatéraux entre la France et l’Ukraine en matière de protection et d’encouragement
des investissements :
Un « accord de protection et d'encouragement des investissements » a été signé entre la France et l'Ukraine le 3 mai
1994. Cet accord affirme le principe de « traitement national unique », c'est-à-dire du traitement identique des
investissements français en Ukraine et ukrainiens en France. Il renforce certaines garanties d'ordre général prévues
dans le cadre des investissements étrangers (protection des investisseurs contre les expropriations illégales et les
nationalisations, garantie du droit au rapatriement des bénéfices, etc.).
La France et l’Ukraine sont liées par une Convention de non-double imposition. Celle-ci a été signée à Paris le 31
janvier 1997, et est entrée en vigueur le 1er novembre 1999. Elle tend à éviter les doubles impositions ainsi qu’à
prévenir l’évasion et la fraude fiscales en matière d’impôts sur le revenu et sur la fortune.
http://www.impots.gouv.fr/conventions_fiscales/ukraine.pdf
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Commerce extérieur
Importations en 2011 :
82,6 Mds USD (+36%)
Exportations en 2011 :
68,4 Mds USD (+33%)
Poids de la France dans les importations du pays :
1,8 %
Etat des lieux du commerce extérieur
L'Ukraine affiche une économie très ouverte, la part du commerce extérieur dans le PIB du pays dépassant les 100%. La
récession de 2009 a entraîné une chute des exportations et une contraction de la demande intérieure, provoquant ainsi un
ajustement considérable de la balance commerciale, les importations diminuant plus rapidement que les exportations puis
ré-augmentant par la suite moins rapidement. Néanmoins, après une chute de près de 40% en 2009, le commerce extérieur
de l’Ukraine a repris à partir de 2010 ; il a atteint 151 Md USD en 2011, affichant une progression de +34,7% sur l’année
précédente. L’année 2011 a été, par ailleurs, une année agricole exceptionnelle, connaissant une production de près de 55
Mt de céréales, performance jamais atteinte depuis l’indépendance. Ses cinq premiers clients sont la Russie, la Turquie,
l’Italie, la Pologne et l’Inde. La Russie reçoit, à elle seule, 1/4 des exportations ukrainiennes. La France reste un client
ème
modeste de l’Ukraine et se situe à la 33
place. Le pays exporte surtout des produits sidérurgiques (acier et
fonte). Néanmoins, ce poste est en recul relatif et ne représente plus que 26,7% du total des exportations (contre 33,2 en
2010). Le pays exporte également des produits minéraux (12,4% du total), des machines et équipements électriques (8,2%),
des produits pétroliers (6,9%), des produits d’origines végétales - céréales, fruits, légumes… (6,7%), des produits chimiques
(6,5%), et des équipements de transport (5,9%).
L’Ukraine a importé pour 82,6 Mds USD de produits en 2011 (+36%). Ses premiers fournisseurs sont la Russie,
ème
l’Allemagne, la Chine, la Biélorussie et la Pologne, la France se situant à la 8
place. Les produits minéraux
représentent le premier pôle d’importation (34,6% du total) ; il s’agit essentiellement de produits pétroliers et gaziers
en provenance de Russie et d’Asie centrale pour la consommation et la revente après raffinage. Viennent ensuite les
machines et équipements (15,5% du total), les produits chimiques (9,7%), les équipements de transport (7,5%), les
produits métallurgiques (6,9%) et les polymères et caoutchouc (5,4%).
(Sources : Service économique de Kiev - plus d’informations sur www.tresor.economie.gouv.fr/se/ukraine)
Echanges bilatéraux avec la France
ème
En 2011, la France s’est hissée au 8 rang des fournisseurs de l’Ukraine avec 900 M EUR de produits exportés vers ce
ème
ème
pays (+28,8% par rapport à 2010) soit 1,8% de part de marché. La France passe ainsi de la 5
à la 4
place
européenne derrière l’Allemagne, la Pologne, et l’Italie.
Les importations françaises en provenances d’Ukraine connaissent une tendance haussière très lente : de 447 M
EUR en 2009, elles ont augmenté, en 2010, de 8,2% à 483 M EUR, puis de 17,4% en 2011, pour atteindre 567 M EUR.
Cela signifie que nos achats à l’Ukraine ont dépassé leur niveau de 2008 et dépassé leur plus haut point historique. Les
produits agricoles, 28% du total, restent le premier poste de nos importations en provenance du pays ; viennent
ensuite les produits métallurgiques et métalliques (20,8%), les produits des industries agroalimentaires (13,4%), les
produits chimiques, parfums et cosmétiques (10,1%), les textiles (6,3%) et les hydrocarbures et produits minéraux
(6%).
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Les exportations françaises en 2011 étaient dominées par :
Total des exportations françaises vers l’Ukraine : 900 M EUR
En
2011
1
2
3
4
5
Secteurs
Produits chimiques, parfums et cosmétiques
Machines et matériel agricole
Produits pharmaceutiques
Produits des industries agroalimentaires
Produits textiles
Part du total
24,9% (+21%)
13,7% (+77,3%)
8,8% (-12%)
8,4% (+13,7%)
6,2% (+11,3%)
Source : Service économique de Kiev
Secteurs porteurs
Machinisme agricole : le développement rapide du secteur agricole ces dernières années entraîne inévitablement une
demande croissante pour des équipements plus performants et de nouvelles technologies agricoles. Les exploitants agricoles
ukrainiens, parmi lesquels des entreprises de très grande taille, sont demandeurs des semences de qualité, de génétique
animale, d’intrants, de matériel de semis et de récolte et d’autres équipements agricoles en général (tracteurs,
pulvérisateurs, chargeurs etc.). La demande ne cesse de croitre. A noter toutefois l’impact négatif de la crise sur les
importations ukrainiennes de matériel agricole. Aujourd’hui néanmoins, une certaine reprise est constatée, même si les
conditions d’obtention de crédits restent encore très difficiles.
Equipements agroalimentaires : l’Ukraine, forte de son potentiel de développement de la production agricole, souhaite créer
plus de valeur ajoutée sur ses produits, grâce à la transformation de la matière première agricole. S’ajoute à cette volonté le
passé « renommé » de l’Ukraine comme grand producteur de produits agroalimentaires (25% de l’ensemble de la production
agroalimentaire de l’ex. URSS). Beaucoup d’entreprises agricoles intègrent le volet « transformation » au sein de leurs
structures, créant ainsi des sociétés à forte intégration verticale. Parmi les secteurs les plus porteurs notons la transformation
de viande, les produits laitiers, la confiserie et les boissons (alcoolisées et non-alcoolisées). La concurrence est très forte sur
le marché des équipements, les sociétés italiennes et allemandes demeurant très présentes. Mais les équipements français
bénéficient d’une excellente image auprès des professionnels ukrainiens, les entreprises françaises étant probablement à
même de jouer un rôle plus important sur ce marché.
Equipements pour les industries mécaniques : au sein de la CEI, le secteur de la construction mécanique ukrainien occupe la
ème
2 place après celui de la Russie. Il compte plus de 12 000 sociétés pour des effectifs représentant plus de 20% des emplois
du secteur industriel du pays. Après une croissance moyenne de 19,5% par an entre 2000 et 2007, la production a chuté en
2009 pour reprendre en 2010 (+36%) sans retrouver toutefois son niveau d’avant crise. Le segment de la production
mécanique lourde est attendu comme moteur de l’industrie mécanique ukrainienne. Concernant le secteur aéronautique,
sur les neuf premiers mois de 2011, le constructeur ukrainien Antonov a augmenté ses recettes nettes de 32% (environ 195
M EUR) et ses recettes opérationnelles de 23% (28 M EUR) par rapport à la même période de l’année précédente. On
constate également une forte progression des exportations militaires ukrainiennes, avec la conclusion de plusieurs grands
contrats. Le segment de la production d’automobiles est également considéré comme porteur en raison, notamment, d’une
demande accrue de la part de sociétés de leasing/location des véhicules. D’une façon générale, la construction mécanique
ukrainienne est à la recherche de compétences de la part d’acteurs étrangers pour améliorer son savoir-faire dans la
production de hautes technologies, plus performantes et plus durables.
Efficacité énergétique : suite à l’adoption de la loi sur le tarif vert le 15 octobre 2008, les perspectives de
développement des sources alternatives d’électricité et d’énergie sont plus prometteuses. Le tarif vert (deux à
cinq fois plus élevé que le tarif normal de vente d’électricité sur le marché national) favorise la production
d’électricité par de petites centrales hydrauliques, éoliennes, solaires et à biomasse. Les besoins en équipements
économes en énergie, notamment pour les industries métallurgiques et chimiques, deviennent indispensables au
maintien de la compétitivité d’un secteur essentiel au PIB de l’Ukraine. Une étude sur l’extraction du gaz de roche
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pourrait se révéler une piste très intéressante à envisager en Ukraine, sachant que cette dernière disposerait de la
4ème réserve mondiale.
Transports : l'Ukraine bénéficie d'une position géographique favorable qui lui confère un rôle majeur dans le flux des
transports Est-Ouest. Le pays a développé un réseau important de transport terrestre et maritime, héritage de l'époque
soviétique où 60% des échanges transitaient par les infrastructures ukrainiennes.
Les transports représentent 11,7% du PIB. En 2010, 755,3 M de tonnes de marchandises et 6 837 millions de passagers ont
été transportés.
Prêt-à-porter : avec 46 millions de consommateurs potentiels (dont 54% de femmes), l’Ukraine est le second marché de la
CEI après la Russie. Le secteur enregistre près de 11 Mds d’USD de ventes (2010) et 15 à 20% de croissance par an. Le marché
est dominé à 85-90% par des produits importés. Les importations sont en hausse constante (+56% en 2010). Le
consommateur ukrainien se montre très sensible aux phénomènes de mode et consacre une part importante de son budget
à l’habillement. On note, par ailleurs, sur ce créneau, une excellente image des produits français.
Habitat - décoration : le secteur constitue un vaste marché en pleine expansion et géographiquement relativement proche. Il
existe une une clientèle fortunée, ouverte aux tendances mondiales et montrant un grand intérêt pour la création, la qualité
et le savoir-faire occidental. Là encore, les produits français bénéficient d’une très bonne image.A noter que l’offre locale
reste peu compétitive.
Pharmacie : le secteur est en croissance et connaît une modernisation, tant au niveau de la production que de la distribution.
Un bémol toutefois reste lié à sa forte dépendance aux revenus de la population, en stagnation.
Hôtellerie : le nombre d’hôtels reste encore insuffisant par rapport à la taille du marché et on note un fort potentiel de
développement dans les zones touristiques. Les projets mis en stand-by suite à la crise reprennent progressivement. Des
mesures incitatives sont mises en place par le Gouvernement (exemption des taxes).
Construction : Après deux années atones suite à la crise, le secteur des travaux publics a connu, en 2011, une augmentation
de 11,1% (environ 5,8 Md EUR) par rapport à 2010 (4,1 Md EUR). Les volumes d’activité les plus importants s’observent dans
les régions de Donetsk (+36%) et de Kiev (+25,3%). Les principaux facteurs de ces tendances positives sont liés aux
investissements dans des grands projets d’infrastructures à l’occasion de l’Euro 2012 (construction des routes, aéroports
etc.).
Les investissements
Les investissements directs étrangers en Ukraine
Depuis son indépendance en 1991, l’Ukraine n’a attiré que peu d’IDE. L’investissement étranger a beaucoup
augmenté à partir de 2005 et s’élevait à 49,4 Mds USD au 1er janvier 2012. Mais il reste encore modeste en
comparaison des pays voisins. A partir de 2008, la crise économique a fortement ralenti les volumes d’investissement,
tout particulièrement au second semestre 2009 où la diminution a été particulièrement marquée. L’Ukraine conserve
néanmoins un grand potentiel d’attractivité. Les autorités ukrainiennes s’efforcent d’améliorer le cadre de
l’investissement. Ainsi ont-elles créé, fin 2011, un guichet unique « InvestUkraine », ayant vocation à faciliter les
démarches administratives des investisseurs et à réduire de la sorte les délais de mise en œuvre des opérations.
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er
IDE au 1 janvier 2012 : 49,4 Mds USD
Pays
Part
1 - Chypre
25,6%
2 - Allemagne
15%
3 - Pays-Bas
9,8%
4 - Russie
7,3%
5 - Autriche
6,9%
6 - Royaume Uni
5,1%
7 - France
4,5%
Source :Ukrstat (1/10/2010)
ème
Avec 4,5% du total des IDE, la France se classe au 7 rang des investisseurs étrangers en Ukraine.
L’IDE français en Ukraine reste largement orienté vers les services bancaires. Viennent ensuite le commerce, où la
grande distribution française est aujourd’hui implantée de manière visible, puis l’industrie, où l’agro-alimentaire est
le premier secteur récipiendaire, via la présence de plusieurs grands groupes français.
(Source : SE de Kiev - plus d’informations sur www.tresor.economie.gouv.fr/se/ukraine)
Environnement des affaires et conseils pratiques
Les usages du pays
Sujets sensibles : la Crimée, l'histoire de l'Ukraine.
Tenues vestimentaires : européennes ; vêtements longs dans les églises.
Alcool : consommation totalement interdite au volant. Nombreux contrôles de la police de la route.
Horaires d'ouverture des administrations locales, des banques et des entreprises : 9 h - 13 h et 14 h - 18 h ; des
commerces : 9 h - 20 h ou 24 h/24.
Langue : l'Ukrainien est la langue officielle du pays mais la population parle Ukrainien et Russe (majorité russophone à
Kiev).
De la bonne pratique des relations d’affaires
Les Français sont appréciés en Ukraine. Cet a priori est un atout important dans un pays où le contact personnel et la
qualité des relations entre les interlocuteurs sont des gages de réussite dans le milieu des affaires. En effet, les
Ukrainiens traitent plus volontiers un contrat en ayant noué des relations personnelles avec leurs partenaires. La
pratique démontre que négliger ce point peut amener à se retrouver face à des situations inattendues. Il est courant
de régler des problèmes de manière informelle grâce à la qualité des liens relationnels qui ont été développés.
Il est conseillé, avant d’entreprendre toute démarche, de faire appel à un contact local. Ce relais permet de faciliter les
démarches tant auprès des entreprises que des administrations. Les Français ont souvent tendance à négliger ce type
d’interlocuteur qui s’avère pourtant très efficace. Les réseaux sont très actifs dans le milieu des affaires. Être introduit
permet de passer au travers de nombreuses barrières qui ralentissent, voire empêchent l’accès au marché.
Lorsqu’un accord a été trouvé entre les parties, il est nécessaire de formaliser les conditions négociées. Il n’est pas
conseillé de se satisfaire des promesses de son interlocuteur à moins d’être en contact avec lui depuis plusieurs
années. Les entrepreneurs ukrainiens exigent souvent un prépaiement des commandes. Il est préférable de refuser
cette pratique.
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Enfin, même si une évolution existe, la corruption demeure toujours présente en Ukraine. Il est difficile d’effectuer
des démarches douanières et administratives sans y être confronté. La rapidité avec laquelle sont traités les dossiers
dépend souvent de la bonne volonté des administrations locales qui exigent parfois, explicitement, une gratification. Il
faut donc généralement s’armer de patience.
Il faut enfin préciser que la langue des affaires est le russe et que peu d’interlocuteurs sont en mesure de mener une
négociation en anglais ou en français. Les entreprises ukrainiennes estiment qu’il est de la responsabilité de la société
étrangère de faire appel à ce service (peu d’entre elles disposent d’un interprète au sein de leur structure).
L’environnement du travail
Importance de la hiérarchie
Traditionnellement, les Ukrainiens attendent du gestionnaire qu’il soit un leader fort. Ce dernier est censé avoir
réponse à tous les problèmes en ce qui concerne le travail, sans consulter ses subordonnés. Il doit « donner le ton » de
l’organisation ou d’un projet et les employés attendent de lui qu’il établisse les règles. La culture organisationnelle est
en général très hiérarchisée. Il est très important de souligner que la qualité du travail dépend souvent du temps qui
est passé à surveiller les salariés.
La main-d’œuvre, généralement bien qualifiée, gagne en efficacité lorsqu’elle est encadrée régulièrement. Il y a
souvent de la part des employés ukrainiens une tendance à déléguer les responsabilités ainsi qu’un manque
d’initiative, de méthode voire d’anticipation des problèmes. Cette particularité s’explique, encore une fois, par les
héritages du passé : travailleurs acharnés ou passifs, le salaire était identique et l’effort peu récompensé. Le chef est
celui qui assume les responsabilités.
Si le gestionnaire est un expatrié, ses collègues attendront aussi de lui qu’il s’informe le plus possible sur le pays et
s’intéresse à la culture, et par exemple, fasse un effort pour parler ukrainien. Les attentes des Ukrainiens seront plus
élevées à son égard. Les Ukrainiens compareront également souvent leur situation professionnelle et leurs conditions
d’emploi avec d’autres employés d’autres organismes semblables.
Les critères de valorisation au travail
L’expérience tient une place de premier plan pour ce qui a trait au poste occupé au sein d'une organisation,
caractéristique également vérifiée dans la société en général. Les Ukrainiens attachent également une très grande
importance à la loyauté à l’égard du chef, à l’éducation et au pouvoir de prendre des décisions.
Les relations humaines
Il est de tradition d’entretenir de bons rapports avec ses collègues, notamment dans les endroits où il est possible de
prendre un verre et se détendre. Il est d’ailleurs important de souligner que beaucoup d’événements sont fêtés au
travail autour d’une pâtisserie et d’un verre de vodka ou de vin mousseux : du classique anniversaire au premier
salaire versé, en passant par les naissances et les mariages. En général les Ukrainiens accordent plus d’importance aux
relations qu’aux tâches, et aux relations personnelles plutôt qu’aux relations professionnelles. Aussi, de bonnes
relations personnelles sont essentielles. Le cadre du travail est ainsi très important. Lorsqu’ils se sentent en confiance,
les Ukrainiens sont généralement prêts à s’investir dans le projet d’entreprise. Toutefois, il existe une forte rotation
des personnels recrutés pour les emplois subalternes (assistant(e), secrétaire, standardiste) qui dépendra souvent
d’une opportunité d’être mieux rémunéré ailleurs. Dans ce cas, la loyauté à l’égard de l’entreprise sera limitée, même
si cette dernière a, par exemple, investi dans la formation du personnel.
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Auteur : UBIFRANCE UKRAINE – Bureau de Kiev
Adresse : 39 rue Reitarska 01901 Kiev, Ukraine
Rédigée par : Yann Frollo de Kerlivio,
Directeur du Bureau Ubifrance en Ukraine
Revue par : Bernard Paitreault,
Chef du Service économique de Kiev
Version du : 3/05/2012

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