PDF fr - Lettres de Cuba

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ISSN 1813 4041
« No Fashion »
Les arts numéro 1, année 2011
La beauté noire
Par Raúl Ruiz Miyares
Traduit par Alain de Cullant
L'accord des multiples individus de diverse origine qui conforment la population cubaine a conduit à la
disposition de notre caractère uni, ethnique et multiracial, une particularité qui a été représentée par un
grand nombre de créateurs depuis le début des arts visuels à Cuba. Rappelons-nous la présence du Noir dans
une des premières peintures de Nicolás de la Escalera, sur les fresques qu'il a peint dans l'Église del Espíritu
Santo à La Havane, ou dans l'ouvre de Joaquin Cuadras qui, dans son Aguadora Mestiza, nous remet à la
beauté des humbles femmes de la Santiago coloniale, en plus de l'anecdotique de la peinture mentionnée
qui rappelle une des estampes les plus communs de la ville de l'époque mentionnée.
De nos jours, la projection de l'homme comme être typifiant sa présence permet sa représentation physique
comme il le désire, que se soit dans l'utilisation du vêtement, les corps tatoués, l'utilisation du piercing, la
diversité des coiffures et d'autres détails qui permettent que l'on assume l'image souhaitée.
C'est pour cette raison qu'Oandris Tejeiro, « Noa » assume le thème de l'image humaine dans cette
exposition, à partir de la beauté de l'homme et de la femme noire, avec leurs coupes de cheveux qui
rappellent les anciennes coiffures africaines ou les dreadlocks utilisées par les rastafaris et d'autres individus
non nécessairement proches de la musique et de la philosophie promue par Bob Marley.
Ici, le jeune artiste exprime la personnalité de ceux qui, en plus d'être orgueilleux de leur race, rappellent au
monde qu'il existe non seulement une mode et une vision du glamour de ceux qui appartiennent à la race
blanche, mais aussi les valeurs et l'esthétique de la beauté noire, tant de fois omise et obnubilée par
l'hégémonie des centres du pouvoir, où les valeurs qui émergent de la classe d'origine caucasienne sont les
seules valides.
« No fashion », comme exposition, se réfère à nos congénères marginalisés et à leur disposition de ne pas
transiger devant la culture hégémonique de la mode, dans la mesure où, pour eux, leur monde est suffisant
pour satisfaire leur ego et leur spiritualité.
Cette exposition, comme expression de la façon de vivre chacun avec son image, renforce le critère de
l'anthropologie quant au respect de la différence et en prenant toujours en compte qu'il n'y a pas de culture
(et des races) supérieures à d'autres, mais différentes.
© Lettres de Cuba. La Habana, 2011.
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