que retenir du portrait de l`état de santé de la population

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que retenir du portrait de l`état de santé de la population
QUE RETENIR DU PORTRAIT DE L’ÉTAT DE SANTÉ DE LA POPULATION
ET DE SES DÉTERMINANTS POUR LE CISSS DE LA MONTÉRÉGIE-OUEST?
Dans la foulée du portrait de santé destiné au CISSS diffusé en avril 2015, ce résumé synthétise quelques grands
constats issus des données les plus récentes disponibles et présentées dans le Survol. Celui-ci présente, sous forme
d’un tableau, une sélection d’indicateurs pour le réseau territorial de services (RTS) de la Montérégie-Ouest,
correspondant au territoire du CISSS, ainsi que pour ses territoires de RLS et de CLSC. Ce tableau rassemble
quelques-uns des indicateurs faisant l’objet d’un suivi régulier par l’équipe Surveillance de l’état de santé de la
Direction de santé publique; il est mis à jour et diffusé environ une fois par an. Pour mieux saisir le portrait de
l’état de santé de la population et ses nuances locales, le lecteur est invité à prendre connaissance du Survol.
S’adapter aux changements démographiques
La croissance démographique et le vieillissement de la population se traduiront par une hausse de la demande de
services pour le réseau de soins de santé. Entre 2004 et 2014, la population du RTS a augmenté de 16 %, et jusqu’à
29 % dans le RLS de Vaudreuil-Soulanges (ligne 1). En 2014, 15 % de la population du RTS est âgée de 65 ans et plus.
Rappelons que la majorité de la population vit en milieu rural dans le RLS du Haut-Saint-Laurent et le CLSC Jardin
du Québec (ligne 2). Conséquemment, les services offerts par le réseau devront s’adapter à l’ensemble des besoins,
tout en favorisant un vieillissement en santé et actif au sein de la communauté.
Tenir compte des besoins des différents groupes socioéconomiques et culturels
Les déterminants sociaux exercent une influence majeure sur l’état de santé d’une population, d’où l’importance
de tenir compte des groupes sociaux les plus vulnérables. À titre d’exemple, dans le RTS une famille avec enfant
sur cinq est monoparentale et près d’une personne sur dix vit sous le seuil de faible revenu (lignes 3 et 8). Or, le
réseau de la santé peut contribuer à réduire les inégalités sociales de santé en travaillant de concert avec les
collaborateurs intersectoriels. Les besoins des immigrants et des personnes anglophones doivent également être
considérés dans l’offre de services. À noter que près du tiers de la population des RLS du Haut-Saint-Laurent et de
Vaudreuil-Soulanges est d’expression anglaise (ligne 5).
Assurer un bon départ dans le parcours de vie
Globalement, l’état de santé des nouveau-nés s’améliore. Cela dit, la proportion de naissances prématurées tend à
s’accroître; elle atteint 7 % dans le RTS en 2007-2011 (ligne 38). L’effet néfaste des inégalités sociales sur la santé
durant l’enfance s’avère particulièrement important et durable. Il demeure préoccupant de constater qu’en 2012,
plus du tiers des enfants à la maternelle sont vulnérables dans au moins un domaine de développement dans les
RLS du Haut-Saint-Laurent et du Suroît (ligne 14). D’ailleurs, ces RLS présentent un portrait plus défavorable en
regard de plusieurs indicateurs touchant l’environnement social des enfants et des jeunes (lignes 12 à 17).
Réduire le fardeau pour le réseau associé aux maladies chroniques
En 2009, dans les RLS, le surplus de poids touche environ la moitié des adultes, et près d’un adulte sur cinq souffre
d’obésité (ligne 30). La prévention devient plus que jamais incontournable, puisque les maladies chroniques
représentent 30 % des hospitalisations et plus de 60 % des décès (lignes 27 et 29).
En 2007-2011, le RTS présente des taux de mortalité comparables à ceux du Québec (ligne 29). Cela masque
toutefois des écarts notables : alors que le RLS de Vaudreuil-Soulanges affiche des taux de mortalité généralement
plus faibles que le Québec, les RLS du Suroît et du Haut-Saint-Laurent se démarquent par des taux plus élevés.
Certains écarts sont aussi perceptibles dans les territoires de CLSC du RLS Jardins-Roussillon. Des tendances
semblables se dégagent en regard des hospitalisations. L’espérance de vie plus faible dans les RLS du Suroît et du
Haut-Saint-Laurent corrobore le profil plus vulnérable de ceux-ci (ligne 26).
Sous l’influence de la croissance démographique et du vieillissement, le fardeau associé au cancer, au diabète et
aux autres maladies chroniques est appelé à croître. À titre d’exemple, en 2012-2013, environ une personne sur
dix âgée de 20 ans et plus souffre de diabète et près d’une sur quatre a déjà eu un diagnostic d’hypertension
DIRECTION DE SANTÉ PUBLIQUE DE LA MONTÉRÉGIE
(lignes 31 et 35).
En 2006-2010, on dénombre annuellement près de 2 000 nouveaux cas de cancer dans le RTS
Jardins-Roussillon présente un taux d’incidence du cancer du poumon plus élevé que le Québec.
C’est aussi le cas du CLSC Kateri, lequel se distingue aussi par un taux global d’incidence du cancer plus élevé.
(ligne 36). Le RLS de
Des milieux favorables aux saines habitudes de vie : une approche incontournable
Des gains doivent être faits au regard des habitudes de vie. En 2009, selon le RLS, de 3 à 4 adultes sur 10 font
rarement de l’activité physique dans leurs loisirs et la proportion de fumeurs varie entre 23 et 29 % (lignes 19 et 20).
La proportion de fumeurs s’avère plus élevée dans les RLS du Suroît et du Haut-Saint-Laurent.
Les milieux de vie exercent une influence importante sur la santé, et là encore, l’action intersectorielle constitue
un levier privilégié pour rendre ceux-ci favorables aux saines habitudes de vie. Cette action peut aussi rendre les
milieux de vie plus sécuritaires. Or, le taux de mortalité par traumatismes non intentionnels est plus élevé dans le
RLS Haut-Saint-Laurent qu’au Québec (ligne 29). Rappelons que ces traumatismes représentent environ 4 % des
décès dans le RTS, la plupart étant attribuables à des accidents de la route ou à des chutes.
Il n’y a pas de santé sans santé mentale
Des progrès s’avéreront aussi nécessaires à l’égard de la santé mentale, car les besoins sont bien présents. Par
exemple, en 2011-2012, la prévalence diagnostiquée des troubles mentaux s’élève à environ 11 %, la majorité
étant des troubles anxio-dépressifs (ligne 42). La promotion de la santé mentale positive, le rehaussement de
l’accessibilité des services en santé mentale et une offre de services tenant compte de l’ensemble des besoins des
personnes atteintes devront figurer en bonne place parmi les priorités des gestionnaires du réseau.
Optimiser l’impact des services de santé : bonifier l’accès et l’arrimage entre les services
En 2010-2011, le trois quarts des personnes âgées de 15 ans et plus du RTS rapportent avoir un médecin de
famille, une proportion légèrement plus faible qu’au Québec (ligne 21). Par contre, cette proportion est plus élevée
dans le RLS du Haut-Saint-Laurent (85 %). Fait à noter, environ le quart des personnes de 15 ans et plus du RTS ont
consulté à l’urgence au moins une fois dans l’année (ligne 22). Même si les services de santé ne sont pas le principal
déterminant de l’état de santé de la population, une organisation efficiente et un meilleur accès aux services de
première ligne demeurent importants. Par exemple, entre mars 2012 et avril 2014, environ 1 420 hospitalisations
par an auraient potentiellement pu être évitées par des soins ambulatoires accessibles, adéquats et dispensés en
temps opportun (ligne 24). Ces hospitalisations se révèlent proportionnellement plus nombreuses dans le RTS qu’au
Québec, particulièrement dans les RLS du Suroît et du Haut-Saint-Laurent.
À retenir
1. Le CISSS doit tenir compte des caractéristiques et vulnérabilités propres à chaque territoire de RLS et de CLSC,
tel qu’illustré dans ce document.
2. Agir en prévention sur les déterminants de la santé et dans une perspective de parcours de vie s’avère
incontournable pour une approche de responsabilité populationnelle. La santé de la population en dépend,
qu’il s’agisse de favoriser le développement sain des jeunes, de réduire le fardeau lié aux maladies chroniques,
de promouvoir la santé mentale et de soutenir le vieillissement en santé et actif.
3. Le réseau devra s’adapter aux changements démographiques, notamment aux besoins des personnes âgées.
CITATION SUGGÉRÉE Blackburn M. (2015). Synthèse territorial du RTS de la Montérégie-Ouest. Équipe Surveillance de
l’état de santé de la population. Direction de santé publique de la Montérégie. 2 p.
3 août 2015

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