ART ROTTERDAM, uNE FOIRE POuR LES JEuNES POuSSES
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ART ROTTERDAM, uNE FOIRE POuR LES JEuNES POuSSES
foire le quotidien de l’art / numéro 539 / lundi 10 février 2014 Art Rotterdam, une foire pour les jeunes pousses page 07 P a r P h i l i pp e R é g n i e r Une ancienne usine des années 1930 à la périphérie de Rotterdam ; un plateau d’une centaine de galeries dont la moitié néerlandaises ; des focus sur la vidéo et les tout jeunes artistes : ainsi se présentait cette quinzième édition d’Art Rotterdam, la foire d’art contemporain la plus importante des Pays-Bas qui s’est déroulée du 6 au 9 février. Si vous cherchez les galeries poids lourd, les artistes stars du marché, passez votre chemin. La manifestation est clairement une foire de découverte, axée sur les jeunes créateurs. Tout juste au détour d’un stand trouverezvous deux aquarelles érotiques de Marlene Dumas chez Paul Andriesse (Amsterdam) ou une composition avec chewing-gums de François Morellet (Chewing Gum Image, 1970, 16/30) proposée à 8 000 euros sur le stand de Willem Baars Art Consultancy (Amsterdam). Art Rotterdam est donc clairement une foire à découvrir avec les yeux, sans les a priori qui peuvent parfois modifier les perceptions des amateurs sur les autres salons. « C’est une foire pour la nouvelle scène artistique, pour les nouvelles tendances internationales, les jeunes galeries, explique Fons Hof, directeur d’Art Rotterdam. Le marché aux Pays-Bas est bon pour les jeunes artistes. Nous avons plutôt des petits collectionneurs qui dépensent entre 5 000 et 15 000 euros, aussi il n’y a pas ici d’amateur pour les gros prix internationaux. Notre foire est un événement de niche. Beaucoup de jeunes artistes font de la vidéo, donc cette section s’intègre ici parfaitement bien, tout comme le Mondriaan Fonds qui réunit des créateurs qui commencent tout juste leur carrière. C’est frais ! » Point central de l’événement, la section vidéo était particulièrement soignée, tant au niveau du dispositif que de la sélection. La Gandy Gallery (Bratislava) proposait First Shot de Danica Dakic dont un exemplaire a déjà rejoint les collections du Fonds national d’art contemporain français. HeeWon Lee et son film Phone Tapping, échanges d’appels téléphoniques sur fond de vues de Séoul, étaient présentés par la galerie Dix9 (Paris). Gabriel Rolt (Amsterdam) projetait de son côté le film Found Cuban Mounts d’Adriana Salazar Arroyo retraçant le parcours des révolutionnaires cubains. La même artiste exposait sur le stand de la galerie Œuvres de Philippe Van Volputte sur le stand de la galerie Elaine Levy Project (Bruxelles) sur Art Rotterdam 2014. Photo : Philippe Régnier. dans la section principale de la foire une belle série de monochromes blancs. La Galerie particulière (Paris) dévoilait de petites images délicates de Laurent Millet (à 2 200 et 3 500 euros), tandis que la Galerie Jérôme Poggi cédait rapidement plusieurs exemplaires d’une œuvre de Kees Visser tirée d’un ouvrage sur Roy Lichtenstein à 2 200 euros. Dans la section « New Art », de bonne tenue, Elaine Levy Project (Bruxelles) exposait les compositions de Philippe Van Wolputte et Samy Abraham (Paris) un solo show de l’Américaine Lisa Beck. Sur le stand de la galerie Meessen De Clercq qui présentait des œuvres de Maarten Vanden Eynde (de 7 000 à 22 000 euros), l’on « ne sentait pas de tension à l’ouverture ». Il fallait en effet prendre son temps sur Art Rotterdam. Les découvertes se poursuivaient jusque dans l’exposition « Prospects & Concepts » réunissant une sélection de jeunes talents proposée par le Mondriaan Fonds. Cet ensemble apportait beaucoup de fraîcheur à une foire qui pourrait s’agrandir dans cette direction, comme nous l’a déclaré Fons Hof : « Nous voulons par la suite davantage mêler les propositions commerciales et non commerciales, comme cette année le Mondriaan Fonds, pour renforcer la dimension de plateforme ». ❚ www.artrotterdam.com