Prix JACARANDA 2013 Rencontre avec Yves Grevet Jeudi 30 mai
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Prix JACARANDA 2013 Rencontre avec Yves Grevet Jeudi 30 mai
Prix JACARANDA 2013 Rencontre avec Yves Grevet Jeudi 30 mai – lycée Paul Valéry - MEKNES A propos de Seuls dans la ville … Devant une cinquantaine d’élèves des collèges La Fontaine de Fès, Balzac de Kénitra et de P. Valéry de Meknès, Yves Grevet nous a emmenés pendant une heure et demi dans son univers, univers où les mots et l’imagination tiennent une place essentielle …Avec spontanéité, il nous fait partager ses souvenirs d’adolescent, ceux--là même dont il s’est servi pour écrire « Seuls dans la ville… ». En effet, pour la première fois dans ses livres, des personnes peuvent se reconnaître dans les 24 élèves de la classe de Mme Darlène : il s’est servi de sa photo de classe de 1ère pour en faire les portraits et une partie est même autobiographique. Il pense que l’adolescence, c’est le moment de la vie où tout est permis. Dès le départ, il avait l’idée d’écrire un roman policier où les indices mais aussi les fausses pistes se trouveraient dans des copies d’élèves. Il faut dire qu’adolescent, il dévorait les romans policiers d’Agatha Christie ou de Conan Doyle … Il a construit l’histoire puis les trajets des protagonistes et enfin la liste des indices et des fausses pistes qu’il faudrait trouver dans les copies. Ecrire ce premier roman policier a été pour lui une parenthèse agréable entre 2 dystopies où l’ambiance est carrément plus sombre. L’idée lui est venue après le premier tome de « Méto » et il ne l’a pas écrit d’une seule traite. Il avoue également que le club des mangeurs de gâteaux est … autobiographique ! Pendant ses études à l’Ecole Normale de Melun après le baccalauréat, il courait le samedi après midi avec deux de ses amis et un rituel s’était installé : après cet intense effort, les 3 sportifs passaient à la boulangerie pour s’offrir au moins 2 gâteaux. Un élève, intrigué, lui demande comment il a choisi la couverture. Il explique alors longuement le rôle du directeur artistique : celui-ci voulait montrer que l’histoire se passe aujourd’hui d’où les détails vestimentaires, pour se distinguer de la couverture de Méto. Il a demandé ensuite à l’illustrateur de dessiner le portrait de chacun des 24 élèves. Et moi, j’ai demandé à ce qu’il y ait un plan (j’avais décalqué celui de Melun ! Finalement, c’est un travail d’échange qui aboutit à un compromis, un travail réfléchi également car il faut comparer les livres qui sortent en même temps pour arriver à se démarquer … Ecrire … « Je suis devenu écrivain avant même de savoir écrire ; j’étais timide, renfermé, je sortais peu et je me racontais des histoires. J’écrivais beaucoup mais je terminais peu d’histoires !!! » Yves Grevet a besoin d’écrire tous les jours, c’est une passion pour laquelle il trouve toujours du temps. Pour lui, les vacances c’est écrire autant qu’il le veut ! Il écrit d’abord pour se faire plaisir sans penser à être publié. Toute la liberté de l’écrivain est là : aller jusqu’au bout de ses choix, sans contrainte ! Son inspiration se nourrit de ce qu’il vit. « J’écris à l’ancienne dans un cahier grand format et je rature, j’efface, je fais des flèches !!! » Etre édité … Yves Grevet a proposé un premier roman aux éditeurs à 23 ans ; ce fut un bide complet et une expérience très douloureuse suivie par d’autres refus tout aussi difficiles … Avec ses enfants, ses élèves il s’est intéressé à la littérature jeunesse et l’idée lui est venue d’en écrire. En fait, c’est en écrivant des choses assez personnelles qu’il a commencé à être édité. Chaque refus est vécu comme une remise en question un échec personnel !!! Etre édité relève du parcours du combattant ! Cependant depuis qu’il a des enfants ses priorités ont évolué et il relativise beaucoup plus en cas de refus !!! Un élève lui demande s’il a relu son premier roman écrit à 23 ans. Il avoue ne pas avoir osé par peur de son propre jugement. Il a publié 11 livres dont les 3 tomes de Méto auxquelles il a consacré 4 ans de sa vie. Pourtant au départ, il ne pensait pas du tout à une trilogie et l’histoire s’est construite au fur et à mesure de l’écriture … Et à part ça ? … Il fait écrire ses élèves : il découpe des portraits et leur demande de raconter la vie des personnages, ce qu’ils ressentent. La cuisine, c’est son autre passion. Il laisse ainsi son esprit vagabonder et il aime beaucoup recevoir !!! Il a fait l’école Normale et puis plus tard il a suivi des cours de sociologie, juste pour le plaisir !!! Une de ses références littéraires: Georges PEREC. Paroles d’Elèves : « Y. Grevet a pris le temps de nous donner beaucoup de détails sur sa vie personnelle et professionnelle. C’est un homme intéressant qui voit les choses différemment ; c’est ce qui m’a le plus plu. » Hiba T. « J’ai appris qu’il faut toujours essayer pour arriver à ce qu’on veut.» Imane H. « L’auteur est très sympathique, il a beaucoup d’humour. Je compte bien lire la trilogie « Méto» ; j’aimerais bien savoir la fin, comment Méto réussit à trouver la combinaison du coffre … Vivement qu’il soit au CDI. » Omar S. « L’auteur s’est inspiré de sa vie pour écrire ce roman. Chacun des personnages représente des personnes qu’il fréquentait au lycée. Et il s’intéressait à l’écriture depuis son plus jeune âge. Il nous a fait comprendre que si on veut, on peut. Même si on ne réussit pas du premier coup, il ne faut pas laisser tomber. » Kenza A. « Yves Grevet a répondu à nos questions avec enthousiasme. Nous avons découvert sa vie, ses passions, ses livres, la source de ses idées. Il est très sympathique et il aime la lecture et l’écriture ; il nous le montre par des paroles sincères » Selma C. « J’ai aimé la façon dont il racontait sa vie d’ado et ses déceptions lorsqu’aucun des éditeurs ne voulait de ses livres. » Bakr B. « Malgré le fait qu’aucun éditeur ne voulait de ses livres, il a continué dans l’écriture pour arriver à son but. Même s’il vient d’un milieu modeste, il est allé au lycée, a passé son bac et s’est toujours passionné pour l’écriture. Et j’ai aimé qu’il nous donne des autographes. » Amine R. « C’est toujours un plaisir de rencontrer des auteurs, ça change ». Zineb M. Petit mot d’Yves GREVET à son retour en France « J’ai eu le grand plaisir de traverser le Maroc pour rencontrer tous les participants du Prix Jacaranda lors des regroupements de Marrakech, Casablanca, Rabat, Meknès et Tanger. J’ai découvert à cette occasion un très beau pays que je ne connaissais pas. Toutes les rencontres ont été chaleureuses et détendues. Je me suis toujours senti attendu car un véritable travail avait été fait en amont sur mon livre. J’ai vécu avec les élèves et les enseignants de vrais moments d’échanges. J’espère avoir donné à tous l’envie de se plonger dans les livres (et pas seulement dans les miens). J’ai aussi l’espoir que certains seront confortés dans leur désir d’écrire. Je garderai un excellent souvenir de ma venue dans les écoles françaises du Maroc. »