Montigny maître des bureaux plats

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Montigny maître des bureaux plats
40 AdjParisG_Marché 16/11/11 12:08 Page91
ADJUGÉ À PARIS
à 25 000 € pour un panneau attribué au maître
de Francfort (actif vers 1500), Sainte Anne, la
Vierge et l’Enfant Jésus (48 x 34 cm).
LE MARCHÉ
Montigny maître des bureaux plats
Salle 3 - Drouot-Richelieu
Bijoux. Yann Le Mouel SVV. Mme Mély. Voir Gazette no 37,
page 107. Frais à la charge de l’acheteur : 20 % TTC.
14 000 € un diamant
14 000 € étincelaient sur un diamant taille brillant (3,03 ct) serti en solitaire sur une bague en
or gris. Une paire de clous d’oreilles en or gris
sertis de deux diamants taille brillant (1,51 et
1,59 ct) captait 5 800 €. Un large bracelet jonc
bombé et ouvrant en or marquait 3 900 €. Il est
à décor de croisillons ajourés sertis de diamants
centrés de perles de culture dans sa partie supérieure. Une bague géométrique en ors de deux
tons ornée d’un diamant taille ancienne (1,05 ct),
l’entourage ajouré serti de diamants, captait
3 500 €. Pour les bijoux anciens, un résultat est
à retenir, les 9 500 € d’un bracelet jonc art
nouveau d’Émile Froment-Meurice en or satiné,
à décor de feuilles de lierre agrémentées de perles
bouton. Une boîte ovale de la fin du XVIIIe,
début du XIXe siècle en or jaune (125,2 g) ciselé
de guirlandes feuillagés en ors de plusieurs tons,
son couvercle orné d’un oiseau avec urne et
arabesques, doublait à 11 000 € son estimation.
Salle 4 - Drouot-Richelieu
© Auctionspress - Toutes mises en réseau ou reproductions sont interdites.
Mode, bagages, accessoires. Gros & Delettrez SVV.
Cabinet Chombert - Sternbach. Voir Gazette no 37, page 92.
Frais à la charge de l’acheteur : 25 % TTC.
C’est Vuitton qui emballait la plus haute enchère,
4 000 €, avec un sac « Alma » revisité par Azzedine
Alaïa pour les 100 ans de la toile Monogram.
Une application de vachette traitée façon panthère
enrobe le sac, accompagné par une trousse, un
étui à peigne et deux étuis assortis. 3 150 € revenaient à un sac « Speedy » miroir (33 cm) en cuir
vernis argent et Monogram. Chanel empochait
3 000 € grâce à un sac « 2.55 » en cuir agneau
matelassé mordoré avec sur le rabat l’inscription
« Mobile Art Tokyo 2005 Karl Lagerfeld ». Restons
rue Cambon avec les 1 900 € d’une robe haute
couture en mousseline crépon fuchsia avec décolleté bateau souligné d’un biais, emmanchures
américaines et le corps de la robe à plissé plat.
Une montre Mademoiselle en plaqué or avec
cadran noir et son traditionnel bracelet chaîne
entrelacé de cuir noir montait à 1 300 €.
1 182 090 € frais compris.
Époque Louis XVI, estampillé de Philippe-Claude Montigny (1734-1800),
bureau plat plaqué d’ébène, les tiroirs ornés de panneaux de laque
du Japon du XVIIIe siècle, ornementation de bronze doré.
e bureau plat de Montigny s’annonçait
comme l’une des vedettes de la semaine,
un statut confirmé par les 910 000 € récoltés.
La qualité de l’ornementation de bronze doré, la
pureté de ses lignes tendues seyant au mieux à
son vocabulaire néoclassique « à la grecque » et
la présence de laques du Japon du XVIIIe siècle –
plus recherchés que les chinois – signalaient un
morceau de choix, justement récompensé par les
enchères. Montigny peut être considéré comme
l’un des grands spécialistes des bureaux plats.
Dans son ouvrage sur les ébénistes, le comte
de Salverte, en soulignant la « mâle et fière
élégance » de ses meubles, indique que « les plus
typiques sont des grands bureaux en bois d’ébène
sur lequel ressortent des cuivres d’un beau travail ».
Il en réalisa une série entre 1770 et 1780, à laquelle
appartient l’exemplaire en placage d’amarante,
bois de rose et sycomore teinté vert de la collection Grog conservé au Louvre. Notre ébéniste
affectionne particulièrement les modèles rectilignes alignant une seule rangée de tiroirs. Plus
généralement, il conçoit des meubles très architecturés soulignés de bronze dorés que met en
valeur l’usage d’un placage uni. Il reste également
dans certains détails du décor attaché au style
Transition : le haut des pieds est ainsi fréquemment orné de tores de lauriers tombant comme
ici, la ceinture de ses bureaux étant souvent soulignée d’une frise de bronze doré à l’instar de celui,
avec son cartonnier, de la collection du duc de
Bedford à Woburn Abbey, encore très marqué par
le célèbre bureau de Lalive de Jully attribué à
C
Joseph Baumhauer, conservé au château de
Chantilly. Dans l’article consacré à Montigny dans
le no 423 de L’Estampille - L’Objet d’art, François
Quéré indique que certains bronzes étaient
réservés à l’ébéniste dès leur fonte, comme en
témoigne le « M » moulé en creux présent sur
quelques-uns. Notre bureau se singularise par
l’usage de panneaux de laques du Japon. Dans
l’ouvrage de Thibaut Wolvesperges consacré, aux
Éditions de l’amateur, au Meuble français en laque
au XVIIIe siècle, un extrait de l’inventaire réalisé au
moment de la faillite en 1763 du marchand-mercier
François Machart fait état de « lac pour deux tables
de nuit chez Montigny, 96 livres ». On sait l’importance de l’intermédiation des marchandsmerciers pour le mobilier en laque (voir encadré
page 72 de la Gazette n° 38)… Si les meubles parés
de cette matière sont rares chez Montigny, ils sont
toujours de grande qualité. Concernant l’engouement pour les laques du Japon au détriment de
ceux de Chine, Thibaut Wolvesperges souligne que
la grande taille des panneaux de laque chinoise,
souvent issus de paravents, et l’usage d’une perspective ascendante, ne permettent « que très rarement le découpage d’une composition de petite
taille se suffisant à elle-même ». Or, le mobilier
néoclassique exige une symétrie totale, en circonscrivant les tableaux de la précieuse résine dans des
entourages de bronze doré. Notre bureau en fait la
parfaite démonstration.
Jeudi 10 novembre, salle 4 – Drouot-Richelieu.
Europ Auction SVV. M. Bürgi.
Salle 5 - Drouot-Richelieu
Tableaux anciens. Audap-Mirabaud SVV. Cabinet Turquin,
MM. de Bayser. Voir Gazette no 29, page 29, no 36, pages
76, 77, no 37, pages 82, 83. Frais à la charge de l’acheteur : jusqu’à 800 000 €, 20 %, au-delà, 15 % (T.V.A. en
sus, 19,6 %, sauf pour les livres, 5,5 %).
N° 40 – 18 NOVEMBRE 2011 – LA GAZETTE DE L’HÔTEL DROUOT
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