france france - Billings Life

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 Bulletin trimestriel de FRANCE
Les perspectives dessinées dans Humanae vitae demeurent justes... Je crois qu'il y aura toujours des noyaux de personnes qui s'en laisseront convaincre et combler et qui entraîneront l'adhésion d'autres personnes dans leur sillage. Benoît XVI (Lumière du monde)
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Volume : 1 – No : 4 – Octobre 2011
Sommaire Page Éditorial ‐ Dr Caroline Terrenoir – Présidente de WOOMB France A la mémoire du Professeur émérite, James Boyer Brown Dr Evelyn L. Billings A la mémoire du Professeur James Boyer Brown Prof. Erik Odeblad Le Professeur James Boyer Brown et sa contribution à la Méthode de l'Ovulation Billings – G. Barker Études sur la reproduction humaine – L’activité ovarienne, la fertilité et la Méthode de l’Ovulation Billings – Prof. JB Brown Allongement de la phase pré ovulatoire du cycle : Reconnaissance de l'infertilité naturelle– Dr Evelyn L. Billings Le Continuum (résumé) – Prof. JB Brown Rencontre avec les jeunes fiancés Souverain pontife Benoît XVI Prochain congrès mondial des familles Adhésion de WOOMB France Billings LIFE à l'IEEF Sessions de formation à la Méthode de l'Ovulation Billings™ Contact: [email protected] www.woomb.org
2 3 6 8 12 32 36 40 43 43 43 Éditorial Dr Caroline Terrenoir Présidente de WOOMB France Billings LIFE Le fait que les femmes puissent reconnaître le signe de la glaire cervicale et que des règles simples aient pu être édictées pour maîtriser la fertilité du couple est indéniablement à la base de la Méthode de l'Ovulation Billings™. Cependant, celle‐ci demandait à être confirmée scientifiquement. Comme l'a souligné le Dr John Billings, la providence a permis que deux éminents scientifiques, reconnus internationale‐
ment pour la qualité de leurs travaux et de leurs découvertes, acceptent d'apporter leurs connaissances respectives pour y contribuer. D'une part, le professeur James Boyer (Jim) Brown par son expertise dans le domaine des hormones hypophysaires et ovariennes, et d'autre part le professeur Erik Odeblad par ses études des différents types de glaire cervicale au cours du cycle ovarien. Après une longue collaboration avec les Drs John et Evelyn Billings, le professeur Jim Brown s'en est allé le 31 octobre 2009. Ce numéro du bulletin est consacré à sa mémoire. Jim Brown était un éminent scientifique, avide de connaître le fonctionnement des hormones de la reproduction. Il parvint très vite à mettre au point des mesures de ces hormones dans le sang et l'urine qui furent très vite reconnues pour leur utilité et leur pertinence, et lui apportèrent une notoriété certaine dans son domaine. En 2005 à Rome, John Billings lui remit un prix au nom des Facultés de médecine de la ville. Il rappela alors qu'au cours de l'un de ses voyages en URSS, des experts russes en l'entendant parler de Brown lui demandèrent s'il s'agissait bien du professeur Brown connu pour sa méthode de mesures des hormones ovariennes. "Oui", leur répondit‐
il. "Le même Brown". Les experts furent très impressionnés. Grâce à près d'un million de dosages hormonaux qu'il réalisa au cours de sa vie, Jim Brown put définir le concept de Continuum du cycle ovarien qui aida à améliorer l'enseignement et la pratique de la MOB. Ce concept est explicité dans un article publié dans ce numéro et a fait l'objet d'un article plus récent de janvier 2011, publié par ses collaborateurs, à titre posthume, dans la revue anglaise Human Update Reproduction. Nous en donnerons une traduction dans un prochain bulletin. 2 A la mémoire du Professeur émérite, James Boyer Brown MSe NZ, MSe Melb, DSe Edin, Docteur en pharmacie, membre honoraire du Royal Australian and New Zealand College of Obstetrics and Gynecology Dr Evelyn L Billings Jim est né le 7 octobre 1919 en Nouvelle‐Zélande et fit ses études à l'University College d'Auckland. Après la guerre, il reçut une bourse nationale de recherche pour aller travailler à Édimbourg avec le Professeur Guy Marrian. Son centre d'intérêt était alors la mesure des œstrogènes dans l'urine. A cette époque, il développa une saine réserve vis‐à‐vis de l'utilisation d'œstrogènes de synthèse en vue de soigner des femmes et prédit qu'il pourrait facilement en résulter des inconvénients. Suite à ce travail en Écosse comme biochimiste, il revint en Nouvelle‐Zélande pour travailler comme biochimiste clinique pour le Conseil Hospitalier à Auckland et comme directeur adjoint de l'unité de recherche en endocrinologie clinique au sein du comité de recherche médicale de l'Université d'Édimbourg. Jim vint à Melbourne en 1962 et y travailla comme premier assistant en endocrinologie à l'Université de Melbourne où lui fut attribué par la suite une chaire personnelle comme professeur en obstétrique et gynécologie. Il continua ensuite comme expert associé et professeur émérite jusqu'à sa mort. Nous avons rencontré le Professeur Brown la première fois en 1963, juste après qu'il fut arrivé à Melbourne pour prendre son poste dans le département d'obstétrique et gynécologie. Il était extrêmement qualifié dans le domaine de l'endocrinologie, particulièrement dans l'étude des hormones du système reproductif chez la femme. Il fut recommandé au docteur John Billings qui avait atteint une étape importante dans son travail sur l'auto‐reconnaissance, sans aucun médicament ni appareil, de sa fertilité par la femme elle‐même. Jim avait les compétences pour pouvoir évaluer avec exactitude la capacité de la femme à définir sa propre fertilité d'après les directives formulées par la Méthode de l'Ovulation dans l'état de développement où elle se trouvait alors. Il fut très impressionné par cette capacité des femmes à reconnaître les signes de fertilité et à suivre de façon fiable des règles en tout confiance. Ce fut à peu près à cette époque que le Sommet fut défini et qu'il reçut ce nom. La femme pouvait maintenant prédire la fin de son cycle dans les 11 à 16 jours et savoir que l'ovule étant mort son couple était infertile. Elle savait qu'un nouveau cycle commencerait par la menstruation, suivie en temps utile par le mûrissement d'un nouvel œuf, accompagné en cela par la glaire glissante devenue familière. John Billings demanda à Jim Brown de vérifier son travail par une étude hormonale qu'il fit volontiers, s'émerveillant de la facilité avec laquelle la femme faisait ses observations et 3 l'exactitude de la tenue de son tableau. Dans la cinquième édition du livre de John Billings sur la Méthode de l'Ovulation, il y a un compte rendu des preuves au niveau hormonal des variations qui peuvent se produire dans de nombreuses circonstances. Ceci montrait comment le cycle varie en fonction d'une ovulation précoce ou retardée et ce qui est à l'origine de ces changements. Jim Brown apprit aux monitrices à comprendre le comportement des hormones ovariennes, leur permettant d'interpréter les enregistrements quotidiens avec exactitude. Ceci a permis de rendre simple et sûr l'enseignement de la Méthode de l'Ovulation et de déclarer que celle‐ci peut être apprise et utilisée par pratiquement toutes les femmes et les couples qui souhaitent l'apprendre. Dans le monde scientifique, Jim était connu comme un homme intègre et qui inspirait confiance. Il se mit à travailler dans son laboratoire sur l'idée de développer un petit appareil portable à l'usage des femmes pour mesurer elles‐mêmes les hormones ovariennes en vue d'identifier l'ovulation. L'équipement utilisé dans les laboratoires était à ce moment‐là très volumineux et encombrant tandis que le moniteur ovarien développé par Jim était rapide, précis et portable. En 1969, la Méthode de l'Ovulation avait évolué et incluait la compréhension du Profil d'Infertilité de Base et les règles d'avant‐Sommet. Jim, par ses généreux efforts, valida les observations que les femmes faisaient et la Méthode du Calendrier céda la place à l'identification possible de chaque jour pré‐ovulatoire comme étant infertile ou potentiellement fertile. La Méthode de l'Ovulation Billings™ atteignit sa version définitive au début des années 1970. Les calculs de la Méthode des Rythmes furent abandonnés et comme la Méthode de la Température Basale du Corps s'était avérée imprécise, elle fut abandonnée aussi. Seul resta le symptôme de la glaire. La Méthode de l'Ovulation Billings™ était disponible pour tous les couples dans toutes les circonstances. La retraite, en 1985, signifia pour Jim plus de travail sachant qu'il en était bientôt à un million de dosages hormonaux réalisés pour la recherche dédiée à la MOB. Jim fut étonné et enchanté par la recherche clinique qui mena au développement de la Méthode de l'Ovulation. Il donna de son temps très généreusement pour enseigner les médecins, les monitrices et les couples. Il nous accompagna dans de nombreux voyages à l'étranger pour l'enseignement de la méthode. Il était un compagnon de voyage agréable qui aimait toujours les bonnes plaisanteries. Jim n'arrêta jamais de travailler. Les 30 dernières années de sa vie il les consacra à étudier les conditions pathologiques complexes qui affectent le cycle féminin, causes d'infertilité chez certaines femmes. La correction de ces conditions a été une grande réussite et le taux de grossesses pour des couples précédemment sans enfants est très élevé. C'est à cette époque que Jim donna l'explication du "continuum"; celui‐ci montre que le comportement des hormones hypophysaires et ovariennes est le même dans chaque cycle fertile quelle que soit sa longueur. En 1978, s'est tenue à Melbourne une conférence internationale. Dans les remarques finales de sa présentation intitulée "Une vue d'ensemble de la Méthode de 4 l'Ovulation", John Billings déclara : "le plus grand acte de charité que quelqu'un peut faire à son prochain est de lui enseigner la vérité. Comme St. Augustin l'a dit, il n'y a pas de tâche plus grande pour ceux qui aiment. Credidimus Caritati ‐ nous avons mis notre foi dans l'amour! Amour de Dieu et amour de l'enfant. De ceux‐ci surabonde l'amour pour toute l'humanité." Au début des années 1980 Jim fut présenté à Erik Odeblad, Professeur de l'Université d'Umeá en Suède, qui avait fait de l'étude de la glaire cervicale l'objet de son travail sa vie durant. Il fut bientôt évident que l'étude des changements cycliques de la glaire, produite au niveau du col de l'utérus, confirmait les observations du comportement des profils de glaire, comme cela était décrit par les femmes pendant leurs cycles et utilisé par les couples avec la Méthode de l'Ovulation pour la gestion de leur fertilité. Ainsi le Professeur Odeblad fournissait une autre validation de la Méthode de l'Ovulation et notre collaboration n'a pas cessé depuis, alors qu'il continue ses recherches. Dans Evangelium Vitae, le pape Jean‐Paul II disait "d'enseigner la vérité avec amour" – ce message est vraiment approprié aujourd'hui alors que les jeunes doivent affronter tant d'obstacles liés au mal physique et moral, et que le bébé est si peu aimé. Cher Jim, vous avez travaillé vraiment durement pour les délaissés et les mal‐aimés, en vue de tirer la vérité de la mystérieuse physiologie reproductive de la femme et la présenter au monde dans la vérité et avec amour. Dr Lek Lim (Malaisie), Drs John & Evelyn Billings, Prof. James B. Brown
5 A la mémoire du Professeur James Boyer Brown Prof. Erik Odeblad (Umëa – Suède) A la fin des années 1940 ‐ début des années 1950, j'étais accaparé par la fin de mes études de médecine et par la rédaction de ma thèse dont le sujet était le métabolisme du phosphate dans les ovaires. Un jour, j'eus connaissance de la visite d'un docteur James Brown venant d'Écosse. Il avait été invité par le professeur Axel Westman, gynécologue‐obstétricien de renom portant un grand intérêt à l'endocri‐
nologie. Le temps ne me permit pas de rencontrer le docteur Brown – je me préparais aussi à ce moment‐là à aller à l'Université de Berkeley en Californie pour y étudier durant toute une année. Cependant, après mon retour chez moi nous avons commencé à utiliser "la méthode chimique de Brown" pour la mesure des œstrogènes comme complément aux dosages biologiques, mais j'avais focalisé ma recherche sur la glaire cervicale par l'application de la résonance magnétique nucléaire (à cette époque une "nouvelle" méthode). En 1967, il y eut un Congrès International de gynécologie‐obstétrique à Sydney et j'entendis à nouveau parler "de la méthode du docteur Brown". En 1982, il y eut un grand congrès international sur le PFN à Acapulco au Mexique et le docteur Lyn Billings y fit une présentation et une démonstration du nouveau Moniteur Ovarien du Professeur Brown pour mesurer l’estrone et le prégnandiol urinaire. L'année suivante, en 1983, je vins à Melbourne pour une durée de cinq semaines afin d’y faire des recherches sur la glaire cervicale prélevée sur des femmes qui étaient aussi suivies par des mesures de prégnandiol et d’estrone urinaires. A cette occasion j'eus le grand privilège de rencontrer le docteur Jim Brown et son équipe et, bien sûr aussi les Drs John et Lyn Billings, et beaucoup de leurs collaborateurs et des monitrices de la méthode Billings. Très vite j'ai pris conscience de la grande qualité du travail scientifique de Jim Brown. Nous avions beaucoup de discussions et je me rappelle particulièrement de sa philosophie scientifique : Quand on fait de la recherche, il faut d'abord réfléchir sur ce dont il s’agit et comment procéder, ensuite réfléchir à nouveau si c'est possible, et finalement y ALLER. En 1983, ensemble nous avons rassemblé une grande quantité de données scientifiques sur des échantillons de glaire cervicale et de mesures d’hormones stéroïdiennes. J'étais heureux car ces données confirmaient les résultats que j'avais obtenus précédemment en Suède concernant les types de glaire L, S et G. Une dizaine d’années plus tard, il devint évident qu’il existait d'autres composants dans la glaire cervicale, la glaire de type P (avec plusieurs sous‐types) et la sécrétion Z, provenant probablement de l'isthme qui est localisé juste au‐dessus du col de 6 l'utérus. Parce que j'avais pu obtenir des photographies de la plupart des types de glaire cervicale à Melbourne, j'avais la possibilité de continuer cette recherche et de la rapprocher des mesures des hormones stéroïdiennes urinaires faites précisément à ce moment‐là à Melbourne. En ce qui me concerne, par conséquent, le travail avec Jim Brown se poursuit, et il y a de bons espoirs que des résultats nouveaux soient disponibles dans un avenir proche. Le travail de Jim se poursuit aussi dans tous les centres d'enseignement Billings de par le monde, dans lesquels la corrélation hormonale et la vérification des tableaux Billings ont eu un impact si important dans l'aide apportée aux couples dans l’utilisation de la Méthode Billings pour réaliser ou éviter une grossesse. C'est une merveilleuse illustration de ce qu’une recherche fondamentale minutieuse peut en fin de compte aider les gens à vivre des vies normales et heureuses – ce qui est le but suprême de toute recherche médicale. Prof. Erik Odeblad – Prof. James Brown – Dr John Billings – Rome – Nov 2005 7 Le Professeur James Boyer Brown et sa contribution à la Méthode de l'Ovulation Billings1 Gillian Barker La contribution du Professeur Brown tant à la médecine qu'à la science est partie intégrante de sa contribution à la Méthode de l'Ovulation Billings. Son expertise dans le domaine des hormones hypophysaires et ovariennes a été à l'origine de la demande de John et Lyn Billings de le rencontrer quand il est venu à Melbourne au début des années 1960. Comme le dit le docteur John Billings dans une «Histoire de la Providence de Dieu»: "Peu de temps après son arrivée à Melbourne, je lui ai rendu visite, lui ai expliqué ce que nous avions fait et lui ai demandé de soumettre nos conclusions à l'évaluation de ses techniques de laboratoire. Je me souviens qu'il avait paru légèrement abasourdi quand je lui ai présenté ces informations. Il m’a dit que depuis qu'il suivait des femmes qui prenaient une médication contraceptive, il savait en son for intérieur qu'un jour ses techniques de laboratoire pourraient être utiles pour développer et valider une méthode naturelle de régulation de la fertilité." Un engagement fut pris pour mesurer les taux urinaires d'œstrogènes et de prégnandiol dans l'urine de femmes qui utilisaient la Méthode de l'Ovulation Billings et les résultats de cette validation hormonale furent publiés. Quand j'ai commencé mon travail au laboratoire de stéroïdes dirigé par le Professeur Brown nous devions traiter chaque semaine entre 400 et 500 échantillons d'urine de 24 heures. Pour mesurer les œstrogènes urinaires totaux, cela prenait à l'époque un minimum de 3 heures pour 20 échantillons via la méthode "rapide". La méthode longue prenait 2 jours. Le facteur limitant était le nombre de machines disponibles, il était donc seulement possible de traiter 80 échantillons par jour. Le dosage de prégnandiol était pire. Il fallait 3 heures pour 11 échantillons avec un chromato‐
graphe en phase liquide, avec 3 machines et 2 mesures par jour sur chaque nous pouvions traiter environ 300 échantillons par semaine. Souvent le docteur Meg Smith 1
Témoignage donné à Melbourne en avril 2011 lors de la conférence internationale sur la méthode de l'ovulation Billings. Publié dans le bulletin de l'OMR&RCA, Vol 38, No 2, Juillet 2011. Traduction WOOMB France Billings LIFE. Reproduction autorisée par WOOMB International. Copyright © WOOMB International. 8 ou le Professeur Brown étaient là jusqu'à 8 h du soir ainsi une centaine d'échantillons en plus pouvaient être traités. Chaque semaine il y avait entre 50 et 100 échantillons provenant de dames du Planning Familial Naturel et donc vous pouvez voir que cet engagement avec les Drs Billings s'est traduit par des soirées tardives au laboratoire passées loin de sa famille. Je me demande maintenant s'il avait prévu que ce premier engagement de mesurer les œstrogènes et le prégnandiol pour les Drs Billings durerait au‐delà de 50 ans. Les dernières urines analysées par le Professeur Brown le furent l'année de son décès. Il faut avoir un peu de perspicacité et scruter l'homme lui‐même pour comprendre comment ses contributions à la médecine et à la science et son indéniable personnalité se sont combinées pour former la base de sa contribution à la Méthode de l'Ovulation Billings. Le professeur Brown avait une foi solide. Il était un ancien dans son église locale et était un père de famille affirmé. Les vacances familiales annuelles à pied continuèrent même quand ses enfants furent plus âgés et avaient leurs propres familles. Une des dernières vacances de la famille, au sommet de la plus haute montagne d'Australie, eut lieu après qu'il fut opéré du cœur d'un quadruple pontage. C'était un merveilleux jardinier, avec un grand potager où il cultivait de nombreux légumes. J'eus le privilège de travailler chez lui dans sa maison. A l'heure du déjeuner, il disparaissait dans son jardin et revenait avec une variété de légumes ou d'ingrédients pour la salade, et quelques fruits. Il aimait observer la nature. En parlant un jour, il me dit qu'il avait grandi à la ferme et avait remarqué que les poules avaient toujours des couvées multiples de trois et que si c'était bien pour les poules de "compter" par trois, c'était assez aussi pour lui d'apprendre à compter de 3 en 3. Le professeur Brown était un homme pratique et il y avait peu de choses qu'il ne puisse construire ou réparer lui‐même. Ceci était évident vus la taille et le contenu de l'atelier de l'hôpital royal pour femmes (Royal Women’s Hospital) où était situé le laboratoire. A l'aide du tour jusqu'à l'équipement pour le soufflage du verre, il pouvait tout réparer dans le laboratoire. Un jour où j'arrivai à son appentis, je l'ai trouvé en train de refaire le filetage du tuyau du circuit d'eau chaude. Je suis sûre que sa famille pourrait vous raconter beaucoup d'histoires relatant des choses qu'il a réparées bien qu'elles soient bien au‐delà de leur date de péremption. Il entretenait ses propres voitures et a appris à tous ses enfants à faire de même. Le professeur Brown a été demandé pour intervenir dans de nombreuses conférences dans le monde entier, c'était un expert dans son domaine. Je me souviens d'une fois quand il est allé aux USA, il s'était mis en quête d'arriver à destination le plus vite possible pour s'assurer de perdre le moins de temps possible. Il détestait perdre son temps. Il y est parvenu sans problème pour lui, mais ses bagages n'avaient pas pu suivre et n'arrivèrent pas à destination en même temps que lui. En conséquence, il dut s'acheter une nouvelle chemise. Quand il revint chez lui, il ne comprit pas pourquoi sa famille était si impressionnée par sa nouvelle chemise Hugo Boss et par sa cravate. Les marques ne signifiaient rien pour lui, c'était juste 9 une chemise très confortable. J'ai lu un article du Prof. Brown et de ses collaborateurs, écrit je crois dans les années 1980 : ".... de par notre expérience, la principale difficulté de la PFN pour des couples motivés n'est pas l'abstinence périodique que cela exige, mais plutôt l'incertitude pour définir la phase fertile de façon précise, les périodes excessives d'abstinence qui sont exigées pour garder des marges de sécurité convenables et la perte de confiance qui résulte de grossesses non expliquées. Ainsi, dans cet article, je veux souligner le défi scientifique passionnant qu'implique la proposition de méthodes pratiques pour identifier le début et la fin de la période fertile avec une certitude absolue. Le défi scientifique et technologique dans la réalisation d'une telle proposition est aussi grand que d'envoyer un homme sur la lune, cela coûtera beaucoup moins cher et promet d'être d'un plus grand avantage pour toute l'humanité." Il releva le défi, c'est certain, et avec le développement du Moniteur Ovarien il avait maintenant une méthode pour effectuer la mesure d'œstrone glucuronide sur 60 échantillons en 35 minutes et de prégnandiol glucuronide sur 15 échantillons en 15 minutes, ainsi qu'une méthode qu'un non‐initié pouvait utiliser. Cette augmentation dans la capacité de réaliser des mesures l'a aidé, et nous aussi, pour mieux comprendre les hormones ovariennes dans le cycle normal et dans toutes ses variantes. La mesure des hormones ovariennes fut bientôt disponible dans de nombreux centres d'enseignement de la Méthode de l'Ovulation Billings. J'ai lu dans des écrits du Professeur Brown d'octobre 1995 : "Je suis impliqué dans la production et la recherche, je fais tous les tubes et vérifie tous les paramètres, malgré cela je ne perds pas mon temps en le faisant, j'en suis heureux. Le monde pourrait s'arrêter, mais du moment que je travaille dans mon laboratoire ou mon atelier, cela ne me gênerait pas. Et qui plus est, quand je fais ces travaux répétitifs, c'est alors que je réfléchis. Si j'en étais privé, devais rester assis et au lieu de cela devais écrire tous les articles sur la recherche que nous réalisons, je serais une personne malheureuse et mourrais rapidement." Il avait alors 76 ans. Le professeur Brown a bâti "un appentis" dans sa maison pour pouvoir continuer à travailler après sa retraite officielle de l'Université de Melbourne. Je veux dire qu'il l'a construit, personne d'autre! Il a continué à faire des tubes pour son Moniteur Ovarien et ceci jusqu'à seulement quelques mois avant sa mort. Je me rappelle que le Professeur Brown fut alité pendant plusieurs semaines. Il passa son temps à examiner tous les cycles pour lesquels Kath Smythe avait mesuré les hormones ovariennes, ce qui correspondait à un nombre tout à fait considérable. Il était très enthousiasmé par ce qu'il voyait. Trente ans déjà que le premier lot de test d'hormone avait été fait, et maintenant avec la plus grande compréhension des variantes du cycle ovarien normal, il voyait que le tableau de la MOB montrait toutes les variantes (à moins que le col de l'utérus n'ait été endommagé). Il détestait le temps perdu. La rédaction du Continuum mit toutes les pièces du puzzle ensemble et il nous le présenta à de nombreuses occasions. Il était capable d'expliquer une science si 10 compliquée d'une façon si simple que nous pouvions comprendre. Au milieu des années 90, ont été réalisés "L'enseignement de la Méthode de l'Ovulation Billings Partie 2", les posters scientifiques et la publication des "Études sur la Reproduction Humaine" qui nous donnaient l'interaction entre hypothalamus, ovaires et utérus au cours du cycle menstruel normal, tant sous formes écrites que graphiques. A nous maintenant de le comprendre et de le faire nôtre. Quand nous avons assimilé le concept du Continuum, la façon dont nous regardions les tableaux changea ainsi que notre façon de former et d'enseigner. Les règles de la MOB n'ont pas changé et si nous regardons la littérature d'origine, la façon de gérer les cycles n'a pas changé. Le Continuum nous a appris qu'il n'y avait pas de place pour des situations aberrantes et nous a rendus plus conscients qu'il fallait enseigner la vérité. Quelle immense contribution à la MOB. A partir de cela, nous pouvions aller de l'avant. Avec les Drs Billings et le Professeur Brown derrière nous, nous pouvions aborder la profession médicale. L'aide du Professeur Brown était sans équivoque et son soutien sans limite nous donnait confiance pour continuer. Il nous disait toujours qu'il avait appris quelque chose de nous alors qu'en fait nous apprenions tellement de lui. Il nous donna la permission de mettre ses graphiques dans une présentation Power Point pour que quand il ne serait pas disponible nous puissions présenter le Continuum. Pour commencer en étant loin d'avoir sa compétence, mais avec ses conseils, sous sa direction et après l'avoir écouté plusieurs fois, je pense que chacun de nous peut maintenant le présenter avec beaucoup d'assurance. Je ne peux pas parler de la contribution du Professeur Brown à la Méthode de l'Ovulation Billings sans mentionner la façon qu'il avait de répondre à nos questions "idiotes" sans que nous nous sentions quelque peu moins intelligents. À chaque conférence où il intervenait, vous auriez pu trouver plusieurs personnes autour de lui, attendant toutes pour lui poser une question ou lui demander un conseil. Il s'est toujours rendu disponible pour le Comité d'Enseignement et donc pour toutes les monitrices de la MOB; plus nous comprenions et plus nous avions de questions et plus il nous faisait d'éloges pour ces questions. Je sais que pour Marie et Marian, la confiance qu'il avait dans leur capacité à écrire l'article dans le Journal du Médecin Australien fut inestimable et cet article a aidé à augmenter la diffusion de la MOB. Encore une autre contribution. Je pense que sa plus grande contribution à la MOB fut son amitié, pour chacun de vous et pour moi. Plus important encore, il fut beaucoup plus qu'un collègue de Lyn et John Billings, il était un ami très cher et je suis sûr qu'il manque à beaucoup d'entre vous de le voir ou de l'entendre même parler durant cette conférence. Soyez assurés que sa contribution à la MOB fut considérable et que son engagement envers Lyn et John a été accompli. Il n'a pas envoyé d'homme sur la lune, mais son défi dans la compréhension de la fertilité humaine fut bien aussi grand, sinon plus grand encore et le bénéfice pour l'humanité en est certainement beaucoup plus grand. 11 Études sur la reproduction humaine L’activité ovarienne, la fertilité et la Méthode de l’Ovulation Billings Professeur émérite James B. Brown1 L’activité ovarienne et la fertilité L’ovulation – l'expulsion d’un ovule par l’ovaire et aussi le seul moment dans le cycle où l’ovule est exposé à la fécondation – est l’événement central d'un cycle ovarien fertile. Elle détermine le temps où la grossesse peut avoir lieu suite à une union, qui est la période de 3‐4 jours (rarement 5‐6 en fonction de la glaire cervicale) avant l’ovulation, déterminée par la durée de vie fécondante des spermatozoïdes, et jusqu’à 24 heures après l’ovulation, déterminée par la durée de vie fécondable de l’ovule. En dehors de cette période, une femme ne peut pas concevoir à partir d’une union quoi qu’elle fasse. Et même durant cette période, la grossesse suite à une union n’est pas une certitude, les chances varient en fonction du couple et du moment de l’union par rapport à l’ovulation. La fertilité maximum est atteinte pendant la période de 24 heures avant l’ovulation et plusieurs heures après. Si les chances de grossesse pendant ce laps de temps sont de 70% par cycle, il faut deux cycles pour que 90% des couples ayant une union le jour le plus fertile réalisent une grossesse. Si les chances au début de la période féconde sont de 10% par cycle, il faut 24 cycles pour que 90% des couples ayant une union à ce moment là réalisent une grossesse. Beaucoup de personnes qualifiées diront que les chances sont moindres que les chiffres avancés. Même avec la fécondation in vitro (FIV), que beaucoup pensent être le summum dans la grossesse assistée, la plupart des fonds sanitaires alloués permettent, au plus, six cycles de traitement. Ainsi, les couples qui prennent des largesses avec les règles de la Méthode de l’Ovulation Billings (MOB), et n'attendent pas d'enfant, ne doivent pas en conclure que les règles ne s’appliquent 1
Publié dans le bulletin de l’OMR&RCA, Vol 27, No 1, avril 2000. Traduction WOOMB France Billings LIFE. Reproduction autorisée par WOOMB International. Copyright © WOOMB International. 12 pas pour eux, la chance a été de leur côté. Dit d'une autre façon, s’ils ont eu une union le jour de plus grande fertilité, ils ne doivent pas s'attendre à ce qu'une grossesse ait lieu avec certitude. Chez les animaux, la Nature a assuré un taux maximum de fécondation (toutefois pas 100%) en limitant les copulations au jour le plus fertile de leur cycle par le phénomène d’œstrus. Aussi l'évaluation de l’activité ovarienne et le moment exact de l’ovulation sont‐ils des nécessités de base dans la maîtrise naturelle de la fertilité (MNF) en vue de différer une grossesse, et dans toutes les circonstances, y compris la FIV, pour réaliser une grossesse. Il y a principalement six méthodes qui permettent de suivre l’activité ovarienne et de déterminer le moment de l’ovulation. 1. Le saignement vaginal Chaque femme apprend à documenter son profil de saignement et cela constitue la méthode utilisée pour appréhender l’activité ovarienne depuis que la race humaine a commencé. Le début du saignement vaginal est utilisé pour marquer les ménarches et son arrêt définitif marque la ménopause. La grossesse est indiquée quand les menstruations régulières s’arrêtent de façon brutale. Un saignement physiologique est le résultat du délitement de la paroi du corps de l’utérus (l’endomètre) après stimulation par les hormones œstrogènes et progestérone produites par les ovaires durant l’activité ovarienne. Il résulte habituellement du retrait de l’activité des œstrogènes et de la progestérone à la fin d’un cycle ovulatoire. Un tel saignement est appelé menstruation. Un saignement peut aussi être le résultat de la seule activité des œstrogènes produits par un follicule ovarien qui n’a pas ovulé. Il est alors qualifié de saignement anovulatoire. Le saignement est le résultat final de l’activité ovarienne. Il donne peu d’information sur les événements ovariens qui l’ont précédé et il se produit à des niveaux variables de suppression hormonale. Dans un cycle ovulatoire, le moment de l’ovulation peut être calculé comme intervenant entre 11 et 16 jours avant le début des règles qui vont suivre. Les femmes qui ont des cycles menstruels suffisamment réguliers pour que la date de leur menstruation soit prévisible peuvent aussi prévoir la date de l’ovulation par ce calcul. Ceci constitue le fondement des calculs du "rythme" qui furent utilisés dans les premières méthodes naturelles de maîtrise de la fertilité. Cependant, aucune femme n’est totalement régulière tout au long de sa vie féconde et, même pour les femmes les plus régulières, des erreurs dans les calculs peuvent se produire, en particulier en périodes de contrariété, d’allaitement et à l’approche de la ménopause. 2. La glaire cervicale et autres sécrétions vaginales Les œstrogènes produits par les ovaires pendant l’activité ovarienne provoquent la production de glaire par le col de l’utérus (cervix) ainsi que la croissance et le délitement des cellules épithéliales qui tapissent le vagin, les réponses dépendant du degré d’activité ovarienne et des quantités d’œstrogènes produits. Ces deux sites sont plus sensibles à l’action des œstrogènes que l’endomètre et les changements peuvent être observés même quand l’activité ovarienne et les niveaux d’œstrogènes 13 produits sont insuffisants pour causer le saignement, comme avant l’arrivée des ménarches. Le cervix et les cellules épithéliales sont la source des sécrétions vaginales qui sont utilisées pour évaluer la fertilité et l’infertilité dans toutes les méthodes modernes de maîtrise naturelle de la fertilité (MNF), y compris la Méthode de l’Ovulation Billings (MOB). La façon dont la MOB les évalue est unique. Quand la femme est en position debout, comme elle l’est par exemple dans ses activités journalières habituelles, les sécrétions vaginales s’écoulent à la vulve et elles donnent là une sensation soit de sécheresse soit de collant, ou qui progresse vers une lubrification. La femme est en continu alertée par de telles sensations sans avoir à y penser de façon délibérée ou à devoir les investiguer, et en comprenant leur signification, elle est informée de l’activité ovarienne sous‐jacente et de sa fertilité tout au long de sa journée. Quand la femme est allongée, les sécrétions ne peuvent s’écouler. Dès lors il est vraiment nécessaire que la femme soit en position debout pour qu’elle puisse apprécier les sensations. Quand il y a absence d’activité ovarienne, et qu’il n’y a pas de production d’œstrogènes, il n’y a généralement pas de sécrétion et la sensation correspond à une sécheresse qui persiste pendant toute la durée d'inactivité ("Profil Infécond de Base sec" ou "PIB sec"). Certaines femmes peuvent expérimenter une sécrétion continue peu abondante et non changeante pendant cette période. Ce PIB est dû à de faibles quantités de glaire qui se détachent du bouchon muqueux au niveau du col. Quand une petite activité ovarienne (folliculaire) est présente mais ne progresse pas, les œstrogènes sont produits en quantité faible et constante, et ceci provoque une sécrétion qui vient principalement des cellules épithéliales du vagin ("PIB de sécrétion"). Une activité ovarienne plus importante, qui là encore ne progresse pas, donne des niveaux de production d’œstrogènes constants plus élevés, qui causent une production faible, mais constante, de glaire au niveau du col. Ce troisième PIB n'est habituellement vu qu'en allaitement et à l’approche de la ménopause. Ainsi les trois PIB résultent de différents niveaux de production d’œstrogènes, le fait essentiel étant que la production d’œstrogènes reste constante pendant une certaine période de temps. Un changement d’un niveau d’œstrogènes à un autre niveau est reconnaissable par le changement d’une sécrétion à une autre, mais le changement et la nouvelle sécrétion ne progressent pas (« vont nulle part ») et dès lors différent de façon notable des changements dans les niveaux d’œstrogènes et les sécrétions perçues lors de la montée progressive vers l’ovulation. Pendant un PIB, dès lors qu’il est établi qu’il s’agit bien d’un PIB, les Règles d'Avant‐Sommet doivent être suivies si une union est désirée. Avant que l’ovulation puisse se produire, il faut qu’un follicule contenant un œuf puisse commencer et achever sa phase rapide de croissance. Ceci va provoquer des changements marqués dans les sécrétions vaginales. Le niveau d’œstrogènes s’élève à partir d’une ligne de base qui correspond à une absence ou à un minimum d’activité folliculaire et il augmente pendant la phase rapide de croissance, étant multiplié approximativement par 1.5 chaque jour pendant une période de 5 à 6 jours. Il en résulte un changement immédiat par rapport à un PIB (« l'élévation œstrogénique » 14 ou « EO ») suivi d’un profil de glaire qui change rapidement. Ainsi tout changement dans le PIB peut annoncer soit le commencement d’un autre PIB associé à une autre phase d’infertilité, soit plus généralement, le début d’une phase de croissance rapide d’un follicule associée à la phase fertile du cycle et à l’ovulation imminente. Dès lors, une période d’abstinence « attendre et voir » est requise à ce moment‐là pour distinguer entre les deux éventualités. Quand un follicule se développe vers l'ovulation, la production croissante d’œstrogènes entraîne des changements importants dans la glaire cervicale qui sont listés ailleurs (glaire ayant des caractéristiques fertiles). La spécificité importante de cette glaire est qu’elle est changeante de jour en jour avec des caractéristiques de plus en plus fertiles en lien avec le taux croissant d’œstrogènes du follicule en croissance, la spécificité finale étant une sensation de glissement (lubrification). Ce symptôme de glaire qui progresse marque la phase fertile du cycle. Si l’objectif est de différer une grossesse, l’identification du changement par rapport au PIB précédent (l’EO) fournit un temps suffisant pour tenir compte de la plus longue durée de vie fécondante des spermatozoïdes avant que l’ovule soit disponible pour la fécondation au moment de l’ovulation. La poussée brutale de LH qui initie l’ovulation du follicule développé, cause aussi la production par celui‐ci de la progestérone, seconde hormone ovarienne. Cette production est faible mais significative au début puis elle augmente ensuite rapidement après l’ovulation. Cette progestérone contrecarre fortement l’action des œstrogènes au niveau du col de l’utérus et de l’épithélium vaginal, ce qui a pour effet que les sécrétions perdent rapidement leurs caractéristiques fertiles. Ce changement dû à la progestérone (ou « CP ») est très vite reconnu. C’est un symptôme très important parce qu’il montre clairement que l’ovulation est en train de se produire et il est très étroitement lié au moment de l’ovulation. Avec cette connaissance, le reste du cycle ovulatoire peut être prédit avec confiance. La MOB utilise le terme Jour Sommet pour le jour de pic de fertilité et le définit comme étant le dernier jour de glaire ayant des caractéristiques fertiles (de glissement) avant le CP. Le Jour Sommet n’est pas nécessairement le jour de production maximum de glaire et il n’est pas inhabituel pour une femme de noter la sensation de glissement le matin et de suivre le CP alors qu'il progresse pendant la journée. Dans ce cas, le Jour Sommet et le CP ont lieu le même jour. L’ovulation a lieu le Jour Sommet ou le jour de CP, ou occasionnellement le jour suivant. Ainsi le CP encadre l’ovulation de + ou – 24 heures. La règle de la MOB pour calculer la fin de la période fertile à partir du Jour Sommet et l’entrée dans la phase post‐ovulatoire infertile (la Règle du Jour Sommet) tient compte de ce laps de temps et de la durée de vie de l’ovule fécondable. Quand cette phase post‐ovulatoire infertile a été atteinte, une grossesse à partir d’une union est impossible et, si l’on souhaite différer une grossesse, tous les jours sont disponibles pour les unions jusqu’au commencement des menstruations suivantes. Ainsi la phase fertile du cycle ("la fenêtre de fertilité") peut être reconnue depuis le premier changement dans la sécrétion à partir d’un PIB (l’EO) qui progresse avec des caractéristiques fertiles en lien avec la production croissante d’œstrogènes. 15 L’ovulation peut être reconnue par le changement de la progestérone (le CP) et la fin de la période fertile peut être calculée à partir de celui‐ci. Les lettres dans les mots « prompt day » résument les événements qui se produisent le jour du CP, i.e. progestérone rise, ovulation and mucus past, today (la progestérone augmente, l'ovulation et la glaire passent aujourd'hui). La MOB ajoute 3 jours après le Jour Sommet pour être sûr à 100% que les jours post‐ovulatoires infertiles ont été atteints. Outre qu’elle permet l’identification de l’activité ovarienne sous‐jacente ainsi que le moment de l’ovulation, la glaire cervicale ayant des caractéristiques fertiles est aussi importante elle‐même pour la fécondité, étant nécessaire pour maintenir la capacité de fécondation des spermatozoïdes et pour leur cheminement du vagin vers les trompes de Fallope via le col de l’utérus. Quand la ménopause approche, le col de l’utérus vieillissant peut perdre sa capacité à répondre aux œstrogènes de sorte qu’aucune glaire n’est observée même si l’ovulation se produit. Les femmes qui sont ainsi sont infertiles. Cependant, dans ce cas, il faut être vigilant dans les observations car une brève décharge de glaire conférant une courte période de fécondité pourrait être manquée. Une production faible ou nulle de glaire avant l’ovulation est souvent la cause de l’infertilité chez une femme qui est suivie pour hypofécondité. Il faut se souvenir que l’inhibition de la production de glaire cervicale est un point important de l’action de la pilule contraceptive par la progestagène qu’elle contient. 3. La montée brutale de LH La poussée de production de LH par la glande pituitaire déclenche l’ovulation qui a lieu environ 36 heures après le début de la montée de LH ou 17 heures après son pic. Ainsi le moment de l’ovulation peut‐être déterminé dans une fourchette de quelques heures par l’un ou l’autre de ces critères. Le jour du pic de LH est facilement identifié en utilisant des appareils domestiques (home kits) et, comme il précède immédiatement le jour de fécondité maximum, il est communément utilisé pour définir quand avoir une union pour réaliser une grossesse. Pour détecter le début de la montée de LH, il faut des mesures de laboratoire plus précises. Cependant, ceci fut la procédure utilisée en FIV pour choisir le moment de prélèvement de l’œuf dans des cycles non stimulés parce qu’elle donnait une période exacte de 36 heures en vue de préparer la laparoscopie. Aujourd’hui, il est courant d’hyper stimuler les ovaires pour produire de multiples follicules et œufs, et ainsi l’ovulation peut être induite à un temps prédéfini en donnant la dose de HcG pour l’ovulation 36 heures avant. Néanmoins, l’ovulation n’a pas lieu nécessairement dans l’ovaire à la suite du pic de LH produit par l’hypophyse, comme on le verra dans la dernière section qui décrit le continuum de l’activité ovarienne. De plus, on a trouvé des cas où l’ovulation se produit sans qu’un pic de LH soit identifié, quelques bouffées de LH doivent dès lors se produire pour déclencher l’ovulation. L'élévation du taux de progestérone jusqu'à un niveau qui peut être défini pour la majorité des femmes est actuellement un marqueur plus fiable de l’ovulation et une meilleure preuve qu’il y a eu un pic de LH et que l’ovaire a bien ovulé en réponse à ce pic. 16 4. La température basale du corps (TBC) La montée du taux de progestérone au moment de l’ovulation qui provoque la fin de la production de glaire cause aussi une montée de la température basale du corps d’environ 0.3 degré centigrade. Cette montée est facilement mesurée et a été très largement utilisée pour confirmer que l’ovulation avait eu lieu. Cependant, la montée de la température en relation avec les changements liés au niveau de progestérone est très variable de sorte que la détermination du moment de l’ovulation par le décalage thermique peut donner une erreur de –1 à +4 jours. L’information est rétrospective et est sans valeur pour la prédiction de l’ovulation. Les méthodes sympto‐thermiques de MNF incluent la température pour déterminer que l’ovulation a eu lieu et pour calculer le début de la période post‐ovulatoire inféconde. La MOB considère que la TBC n’est pas nécessaire et que le changement de la progestérone (CP) dans la production de la glaire fournit toute l’information nécessaire. 5. La mesure des taux d’œstrogènes et de progestérone En observant les changements dans les sécrétions vaginales, la MOB mesure de façon effective les changements cycliques dans les taux d’œstrogènes et de progestérone au niveau des ovaires. Les taux d’œstrogènes et de progestérone peuvent être mesurés dans le sang par dosages radio‐immunologiques ou leurs métabolites être mesurés dans l’urine. Des analyses de sang sont couramment utilisées mais ont le désavantage que le stress d'une prise quotidienne, qui est nécessaire pour fournir l’image complète de l’activité ovarienne autour de l’ovulation, peut inhiber l’ovulation. La validation de la MOB a été réalisée en grande partie par des analyses d’urine. Les femmes n’ont aucune difficulté à collecter leur urine dans la journée (toutes les 3 heures) et les analyses ont été simplifiées au point que les femmes peuvent faire elles‐mêmes les tests à la maison (en utilisant le Moniteur Ovarien Domestique). Cet appareil est utilisé dans de nombreux centres où est enseignée la MOB pour aider les femmes qui ont besoin d’être rassurées sur le fait qu’elles ont correctement interprété leurs symptômes, et il a beaucoup d’applications en procréation assistée et dans les recherches en cours. 6. Echographie La croissance des follicules, la rupture d’un follicule (ovulation) et le développement du corpus luteum (corps jaune) peuvent être visualisés par un examen aux ultrasons. En fait, la rupture effective du follicule, l’expulsion de l’ovule et du fluide folliculaire, l’approvisionnement en sang de ces structures et le degré de stimulation de l’endomètre utérin comme conséquence de la production hormonale, peuvent tous être vus. Ceci est dès lors la méthode la plus précise du timing de l’ovulation. L'échographie a joué un rôle important en fournissant l’information de base sur toutes les phases de l’activité ovarienne, et son accord avec les découvertes basées sur les profils hormonaux et les symptômes de la glaire a beaucoup ajouté à la confiance que nous accordons aux règles de la MOB. Pour une application journalière, l'échographie est chère et en conséquence il est habituel d’accéder à l’information sur l’activité ovarienne par une autre méthode et d’utiliser les ultrasons 17 comme confirmation finale que l’ovulation est imminente. Physiologie de l’Ovulation L’ovulation a lieu sur une période d’environ 15 minutes et même quand plus d’un ovule est expulsé, comme pour des jumeaux, les ovulations multiples se produisent dans un laps de temps très court. Ainsi, l’ovulation est l’événement dans le cycle menstruel qui a une survenue très précise dans le temps. Le mécanisme ovulatoire produit les deux hormones ovariennes, œstradiol et progestérone. L’ovule est contenu dans un follicule ovarien et mûrit comme le follicule entre dans sa phase de croissance rapide. Durant cette phase, le follicule produit des quantités croissantes d’œstradiol. Cet œstradiol stimule les glandes du col de l’utérus pour sécréter un type particulier de glaire ("ayant des caractéristiques fertiles") qui est essentielle pour permettre aux spermatozoïdes de passer le col de l’utérus et atteindre l’ovule. L’œstradiol stimule aussi la croissance de l’endomètre qui tapisse la paroi de l’utérus ("phase de prolifération"). Après rupture du follicule et expulsion de l’ovule, la progestérone et l’œstradiol sont secrétés par le corps jaune qui est formé du follicule rompu. La montée rapide dans la sécrétion de progestérone contrecarre fortement les effets des œstrogènes sur le col de l'utérus et sur l’épithélium vaginal et provoque ainsi le changement de la progestérone (CP) dans le profil de glaire qui a lieu près de l’ovulation et définit le Jour Sommet (le dernier jour de glaire ayant des caractéristiques fertiles avant le changement). La progestérone agit aussi sur l’endomètre, le rendant propice à l’implantation de l’ovule fécondé ("phase sécrétoire"). En absence de grossesse, la sécrétion d’œstradiol et de progestérone atteint un maximum environ 7 jours après l’ovulation puis décline. Ceci conduit au délitement de l’endomètre sous forme de saignement menstruel 11 à 16 jours après l’ovulation. Les changements cycliques de l’activité ovarienne sont contrôlés par la sécrétion de deux hormones par la glande pituitaire (hypophyse) située à la base du cerveau, l’hormone de stimulation des follicules (FSH) et l’hormone de lutéinisation (LH). La production de ces deux hormones est contrôlée par une zone du cerveau appelée l'hypothalamus. L’hypothalamus agit comme un ordinateur, analysant les signaux nerveux qui proviennent d’autres zones du cerveau y compris ceux générés par les émotions et par les facteurs environnants, tels que la nutrition et le stress ; elle analyse aussi les signaux hormonaux (œstradiol et progestérone) émis par les ovaires et par d’autres glandes endocrines et transmis par le flux sanguin. La totalité de ces effets détermine la qualité de l’activité ovarienne produite. Le cycle ovulatoire progresse suivant une série bien déterminée d’événements (voir Figure 1). Pendant la deuxième moitié du cycle précédent, les taux élevés d’œstradiol et de progestérone produits par le corps jaune qui agissent via l’hypothalamus font cesser la production de FSH et de LH par la glande pituitaire. 18 La production en diminution d’œstradiol et de progestérone à la fin du cycle stoppe cet effet et les niveaux de FSH commencent à remonter. Les follicules dans les ovaires ont un seuil requis au‐dessous duquel tous restent dormants. Initialement, les niveaux de FSH qui atteint les follicules sous ce seuil sont au plus bas mais lorsque l’arrêt prend fin, les niveaux de FSH augmentent et atteignent le seuil pour quelques‐
uns des follicules les plus sensibles dont ceux qui ont la meilleure irrigation sanguine. Ces follicules commencent leur phase de croissance rapide alors que les autres 19 follicules dont le seuil n’est pas atteint demeurent dans un état de latence. Ceci est un mécanisme essentiel pour conserver les follicules de sorte que la quantité initiale à la naissance dure toute la vie procréatrice de la femme. Ceci est la phase de recrutement du cycle ovarien. Dés qu’un follicule commence sa phase de croissance rapide, il n’a que deux issues. Soit il progresse jusqu’à sa destinée ultime, l’ovulation et la production potentielle d’un nouvel individu, soit il échoue dans la course à l’ovulation et meurt dans le processus d’atrésie. Il ne peut pas revenir dans l’ensemble d’origine des follicules. Plusieurs jours de croissance sont requis avant que les follicules en maturation secrètent suffisamment d’œstradiol dans le flux sanguin pour donner le signal à l’hypothalamus et à l’hypophyse que leur seuil de FSH a été atteint. Il y a aussi un niveau intermédiaire de production de FSH qui doit être dépassé pour qu’un follicule soit finalement poussé jusqu’à sa pleine réponse ovulatoire, et un niveau maximum qui ne doit pas être dépassé sinon trop de folli‐
cules seraient amenés à se développer et des ovulations multiples se produiraient. Le niveau maximum est seulement de 20 à 30% au‐dessus du seuil initial de sorte que la FSH doit augmenter lentement et un contrôle rétroactif précis par les œstrogènes produits par les follicules en développement est essentiel. La sélection du follicule qui ovulera est achevée par le processus suivant. Alors qu'un follicule se développe, son contenu en cellules de la granulosa augmente et il produit rapidement des quantités croissantes d’œstradiol et en même temps son besoin en FSH pour maintenir son développement rapide diminue, c’est‐à‐dire que son seuil en FSH décroît. Ainsi le follicule le plus avancé prend rapidement l’avantage en cela qu’il devient le principal producteur d’œstradiol et cela réduit la production de FSH par l’hypophyse à un rythme suffisant pour maintenir sa propre croissance rapide mais les niveaux chutent sous les seuils de ses compétiteurs les moins avancés de sorte qu’ils arrêtent de croître et meurent (atrésie). C’est seulement quand deux follicules ou plus sont très exactement ex‐æquo dans la course à l’ovulation que les ovulations multiples se produisent. La baisse des niveaux de FSH provoquée par la production croissante d’œstradiol met aussi en route un mécanisme de maturation pour le follicule dominant, le rendant réceptif à la seconde gonadotrophine hypophysaire, la LH, alors que ses compétiteurs n’ont pas atteint cette étape. Les niveaux élevés d’œstradiol activent aussi un mécanisme positif de rétroaction dans l’hypothalamus qui fait que l’hypophyse libère une quantité massive de LH. Cette poussée de LH déclenche le processus ovulatoire et la rupture du follicule (l’ovulation) a lieu environ 36 heures après le début de cette poussée ou 17 heures après son pic. La production ovarienne d’œstradiol atteint un sommet (le sommet pré‐ovulatoire d’œstrogènes) environ 36 heures avant l’ovulation et ensuite chute alors que progresse le mécanisme ovulatoire. Cette chute est un marqueur important parce qu’elle signale la fin de la phase de croissance rapide du follicule, qu’il progresse vers l’ovulation ou l’atrésie. La poussée de LH provoque une certaine lutéinisation du follicule avant la rupture et ceci conduit au début de la production de progestérone. Ainsi une femme qui suit ses productions d’œstrogènes et de progestérone voit une augmentation marquée du niveau d’œstrogènes jusqu’à un pic 20 suivi d'une diminution de celui‐ci. Elle sait que l’ovulation va se produire dans les 24 heures après avoir l’identification du jour de diminution, et que celui‐ci est le jour le plus fertile de son cycle. Si l’ovulation est en train de se produire, i.e. si la libération massive de LH a eu lieu et a déclenché le processus ovulatoire, ce jour‐là de diminution, elle voit aussi une faible augmentation dans la production de proges‐
térone. Le niveau alors de production de progestérone associé au moment de l’ovulation peut être spécifié dans une fenêtre étroite qui s’applique à la plupart des femmes, et cela, en présence d’une diminution des œstrogènes, est un marqueur très précis pour évaluer le moment de l’ovulation. Cependant, si la diminution permet de signaler la fin de la phase de croissance rapide d’un follicule qui n’est pas sur le point d’ovuler, aucune augmentation de progestérone ne sera observée (cycle anovulatoire) ou bien seule une petite augmentation sera observée qui ne progressera pas (follicule lutéinisé non rompu). Après l’ovulation, le follicule rompu est transformé en corps jaune, et la production de progestérone augmente rapidement (elle double à peu près chaque jour) conjointement à une seconde augmentation dans la production d’œstradiol. La montée des niveaux de progestérone provoque le changement de la progestérone au niveau de la glaire cervicale, ce qui permet de calculer le Jour Sommet. La diminution des niveaux de progestérone vers la fin du cycle provoque le saignement – la menstruation. La production d’œstradiol baisse aussi à la fin du cycle mais cette baisse est moins importante dans le saignement induit que la baisse dans la production de progestérone. Un saignement suit toujours les montée et baisse post‐ovulatoires dans la production de progestérone mais des montée et baisse dans la production d’œstradiol sans production de progestérone, comme dans l’activité ovarienne anovulatoire, peut ou non être suivie d’un saignement. Variantes dans le cycle : le continuum Le temps nécessaire au processus ovulatoire complet, c’est‐à‐dire, le début de la phase de croissance rapide du follicule, son développement, l’ovulation, la formation du corps jaune et sa destruction (aux menstruations), est toujours d’à peu près 21 jours. Dans un cycle de 28 jours, il faut environ 7 jours à la FSH pour atteindre le seuil et pour que le follicule commence sa phase rapide de croissance. Pendant ces 7 jours, très peu d’œstradiol est produit et la femme expérimente plusieurs jours de PIB après arrêt du saignement. Beaucoup de variantes du cycle ovulatoire de 28 jours peuvent se produire. Des cycles totalement ovulatoires aussi courts que 19 jours ont été observés. Dans de tels cycles, le taux d’œstrogènes est déjà en augmentation le premier jour du cycle montrant qu'un follicule se développe dès ce moment et que la phase fertile a commencé. A l'opposé, l’augmentation dans la production de FSH jusqu’au seuil peut être repoussée et ceci est une des causes de l’allongement du cycle. Tant que les niveaux de FSH restent inférieurs au seuil, aucun follicule ne commence sa phase rapide de croissance, très peu d’œstradiol est produit, et le col de l’utérus reste non stimulé. La femme expérimente une succession non changeante de jours “secs” ou de jours avec une sécrétion vaginale minime (PIB). Toutefois, à 21 moins que la femme n’ait atteint la ménopause ou ne soit en aménorrhée permanente, la production de FSH peut éventuellement dépasser le seuil et les événements ovulatoires sont mis en route avec un timing identique à celui d’un cycle de 28 jours. Dans une autre variante, le taux de FSH augmente et excède le seuil, un follicule se développe mais ne progresse pas jusqu’à l’ovulation. Le follicule en développement produit de l’œstradiol qui provoque un changement correspondant dans la sécrétion vaginale. Le taux de FSH peut ensuite retomber à des niveaux inférieurs au seuil, le follicule s’atrophie, le taux d’œstradiol revient à son niveau de base avec un retour au PIB sec. Il n’y a pas de libération de LH ni de production de progestérone et aucun jour de CP ou de Jour Sommet n'est identifié. En fonction de la quantité d’œstradiol produit et de la sensibilité de l’endomètre utérin de la personne, il peut ou non y avoir une stimulation suffisante de l'endomètre avec pour résultat un saignement de privation lié aux œstrogènes. Si un saignement se produit, c’est un saignement anovulatoire (voir ci‐dessous). Le follicule suivant qui va se développer peut avoir le même destin mais il se peut qu’un follicule se développe jusqu’à une réponse ovulatoire complète. Dans ce cas, la femme perçoit des paquets de production de glaire quand chaque follicule est en partie développé et les niveaux d’œstradiol sont d'une manière correspondante élevés avec un retour du PIB qui se produit quand le follicule s'atrésie, et les niveaux d'œstradiol reviennent alors à leur niveau de base. Toutefois, quand le follicule qui éventuellement ovule se développe, la production de glaire montre alors un développement progressif, un changement progestatif (CP) et un Jour Sommet sont reconnus. Ainsi la femme peut en conclure qu’elle a ovulé, elle peut calculer son entrée dans la phase post‐ovulatoire infertile et prévoir que ses menstruations vont avoir lieu environ 14 jours plus tard. De telles tentatives éphémères de développement folliculaire avant une maturation folliculaire complète et l’ovulation constituent une autre cause de cycles longs. Dans une autre variante, la montée dans la production de FSH au‐delà du seuil peut s’arrêter avant que le niveau intermédiaire soit franchi et les follicules restent dans un état chronique de stimulation. Les quantités d’œstradiol sécrété se stabilisent à des niveaux inférieurs à ceux du pic pré‐ovulatoire. La sécrétion vaginale montre des caractéristiques de fertilité qui correspondent aux niveaux d’œstradiol atteints mais ceux‐ci ne progressent pas. Si cette situation persiste, l’endomètre utérin stimulé peut se rompre et donner un saignement de percée lié aux œstrogènes. Le niveau de FSH peut alors revenir à des niveaux inférieurs au seuil, le taux d’œstradiol revenir à son niveau de base et la sécrétion vaginale revenir au PIB sec. Cependant, plus souvent, le mécanisme rétroactif se corrige de lui‐même, le niveau de FSH commence à remonter puis excède le seuil intermédiaire, et un follicule est propulsé jusqu’à l’ovulation en vertu des mêmes mécanismes, timing et calcul du Jour Sommet que dans un cycle ovulatoire de 28 jours. Cette situation est la cause d’un saignement pré‐ovulatoire léger (spotting). C’est vraiment l’élévation finale rapide dans la production d’œstradiol jusqu’au pic pré‐ovulatoire qui stoppe le saignement et la femme doit être consciente qu’elle est dans une phase de très grande fertilité 22 pendant un tel saignement, i.e., un saignement qui n’a pas été précédé environ 14 jours plus tôt par un changement progestatif (CP) identifiable de glaire. Dans d’autres variantes du cycle ovarien, un follicule est propulsé vers l’ovulation mais la production de LH fait défaut. Parfois, les mécanismes qui provoquent cette production peuvent ne pas opérer du tout, il n’y a pas de libération massive de LH suite aux taux élevés d’œstradiol, le follicule propulsé à une durée de vie limitée, il dégénère et la baisse qui en résulte en production d’œstradiol qui signale la fin de la phase de croissance rapide du follicule provoque un saignement de privation lié aux œstrogènes. Les taux élevés d’œstradiol provoquent la production de glaire mais aucun Jour de CP (ou Jour Sommet) ne peut être identifié parce qu’il n’y a pas d’augmentation dans la production de progestérone. Ceci est une des formes d’activité ovarienne anovulatoire. Dans une autre forme, un peu de LH est libéré mais en quantité insuffisante pour provoquer la rupture (l’ovulation) du follicule propulsé, mais suffisante toutefois pour causer une faible quantité de lutéinisation du follicule qui à son tour provoque la production d’une faible quantité de progestérone pendant une période de temps relativement courte. Ceci est connu sous le nom de follicule lutéinisé non rompu (FLNR ou LUF en anglais, luteinized unruptured follicle). On ne peut identifier clairement de Jour de CP (ou de Jour Sommet). Les symptômes sont « flous ». Un LUF peut ou non être suivi d’un saignement, et comme dans la variante précédente, l’épisode suivant de l’activité ovarienne peut être un cycle entièrement fertile ou une répétition d'une variante. Une autre variante est observée quand la poussée de LH est suffisante pour provoquer l’ovulation mais est insuffisante pour produire un corps jaune complè‐
tement formé capable de soutenir une grossesse. Les niveaux de progestérone s'élèvent au‐delà de ceux qui sont observés dans un LUF, généralement suffisants pour provoquer un CP. Toutefois, soit ils n’atteignent pas les niveaux constatés dans un corps jaune totalement formé, soit ils atteignent des niveaux post‐ovulatoires normaux et chutent prématurément en sorte qu’un saignement a lieu 10 jours ou moins après l’ovulation. Le premier cas est connu sous le nom de “phase lutéale déficiente” et le second en tant que “phase lutéale courte”. Dans les deux cas, ces cycles sont ovulatoires mais infertiles, et sont tous deux suivis par les menstruations et la règle du Sommet doit être appliquée. La phase lutéale déficiente peut être associée à une certaine difficulté dans la reconnaissance d’un CP et dans le calcul du Jour Sommet ou de diagnostic par des analyses hormonales, et la phase lutéale courte peut être reconnue par l’intervalle de temps raccourci entre le Jour Sommet et les menstruations. Un cycle qui résulte en une grossesse de fait doit être ipso facto un cycle fertile normal. Toutefois, quand les niveaux de progestérone de la phase lutéale d’un tel cycle sont dans la fourchette basse par rapport à la normale, il est difficile de distinguer ce cycle d’un cycle infertile avec une phase lutéale déficiente. La distinction est sans importance si on veut éviter une grossesse, par contre elle est importante s’il s’agit de réaliser une grossesse où là, des niveaux faibles de progestérone en phase lutéale, de façon persistante, peuvent être augmentés en donnant du clomifène et ceci est un moyen important pour augmenter le taux de 23 succès de grossesses dans de telles circonstances. Ces variantes de cycles ont été décrites comme s’il s’agissait d’entités distinctes. En fait, l’une fusionne avec la suivante de sorte qu’il y a une graduation continue de l’absence d’activité folliculaire (aménorrhée) en passant par l’activité folliculaire sans libération massive de LH (activité ovarienne anovulatoire) et la maturation croissante du mécanisme de LH jusqu’au cycle ovulatoire totalement fertile. Nous désignons cela le “continuum” de l’activité ovarienne. Aux ménarches, le premier cycle avec saignement est généralement anovulatoire et il faut parfois plusieurs années pour que la réponse totale de LH soit mature et que les cycles ovulatoires fertiles commencent. L’inverse a lieu quand approche la ménopause. Le retour à la fertilité après une naissance et pendant l’allaitement est identique aux mécanismes qui se produisent aux ménarches mais les intervalles de temps entre les variantes sont plus courts. Chez les athlètes, une femme qui a des cycles ovulatoires réguliers observe fréquemment des changements pendant les périodes d’entraînement intensif, tout d’abord de phases lutéales déficientes, puis de LUF, d’anovulation et finalement d’aménorrhée, et ensuite tout revient à la normale en quelques mois à des cycles ovulatoires fertiles après avoir cessé l’entraînement. Les variantes du cycle ne se répètent pas nécessairement de cycle en cycle. Par exemple, à l’approche de la ménopause ou pendant des périodes de stress, la femme peut traverser des périodes d’aménorrhée ou une série de cycles anovulatoires ou de LUF entrecoupés de temps à autre de cycles ovulatoires parfaitement fertiles. Sachant qu’une grossesse ne peut résulter que d’un cycle ovulatoire parfaitement développé, on pourrait penser que tous les jours pendant lesquels les autres variantes se produisent sont disponibles pour une union si le but est d’éviter une grossesse. Le problème est que la montée vers ces variantes de cycles infertiles est la même que pour un cycle ovulatoire et le fait qu’ils soient en fait infertiles n’est vu que rétrospectivement par l’absence d’un CP net ou par le raccourcissement de la phase lutéale. Aussi la vigilance est requise à tout moment et les règles d'avant‐Sommet de la MOB sont appliquées jusqu’à ce qu’un CP bien identifié soit observé. Les variantes de cycle ne doivent pas être considérées comme anormales, elles sont des réponses normales à l’environnement pour assurer qu’une grossesse ne se produit pas dans des conditions très défavorables pour la mère et pour le fœtus. Etre capable d’identifier une variante de cycle infertile alors qu’elle est en train de se produire fera l’objet des recherches futures. Les règles de la Méthode de l’Ovulation Billings Les règles d'avant‐Sommet en vue de différer une grossesse En vue d'éviter une grossesse, la MOB édicte quatre règles, trois règles d'avant‐
Sommet et la règle du Sommet. Les règles d'avant‐Sommet sont formulées afin de donner les prévisions les plus précoces possibles de l’ovulation tenant compte de la plus longue survie possible des spermatozoïdes. Sachant que la MOB se fonde sur la sensation à la vulve et que du temps est requis pour que la sécrétion s’écoule jusqu’à la vulve, il faut du temps à la femme en position debout pour qu’elle effectue une 24 identification correcte. De plus, le liquide séminal masque les observations et il doit être absorbé ou s’être écoulé avant que des observations correctes puissent être effectuées. Dès lors, pour réaliser ces deux impératifs quels que soient les types d’activité ovarienne, les Règles d'avant‐Sommet stipulent : Les périodes d’écoulement menstruel complet où les autres types de saignement sont indisponibles pour une union sachant qu’elles masquent les symptômes de la glaire. Les unions peuvent être reprises vers la fin du saignement menstruel (c’est à dire de saignement ayant suivi un CP ou Jour Sommet bien identifié) quand il est suffisamment léger (spotting), de sorte que les symptômes de fertilité ne sont pas masqués. Quand un PIB est bien identifié, une union peut avoir lieu un jour sur deux, le soir, au coucher. Quand un changement par rapport à un PIB se produit ou lorsqu’un saignement est observé, le couple attend. Plus d’union possible. Si le même PIB revient, une union peut à nouveau avoir lieu le soir du 4ème jour, au coucher, après le retour du PIB. Ceci est la règle “Attendre et voir, et compter 1, 2, 3”. Très généralement, le changement à partir d’un PIB est progressif avec une sécrétion qui change de jour en jour dans ses caractéristiques qui deviennent de plus en plus fertiles, une lubrification étant la qualité finale la plus importante. La phase de fertilité possible commence avec le premier changement par rapport au PIB (le EO) et à partir de là une période sans aucun contact génital doit être observée. Dans les cycles courts, il se peut qu’il n’y ait pas suffisamment de temps après le saignement pour identifier un PIB avant qu’un follicule commence à se développer, auquel cas il n’y a pas de jours pré‐ovulatoires disponibles pour une union. Occasionnellement, pendant l’allaitement ou à l’approche de la ménopause, un PIB peut évoluer vers un autre PIB ayant des caractéristiques plus fertiles. Dans ce cas, une période d’Attendre et voir de 2 semaines est requise avant de considérer que le changement est en fait vers un nouveau PIB avant de pouvoir s’unir à nouveau. La femme note que le changement n’a pas de progression (“il va nulle part”). Tant qu’un CP qui permet de reconnaître le Jour Sommet n’est pas observé, la femme continue d'appliquer les Règles d'avant‐Sommet. La règle du Sommet en vue de différer une grossesse Le Jour Sommet est le dernier jour où la glaire ayant des caractéristiques fertiles (glissement, lubrification) est ressentie avant le changement dû à la progestérone (CP). Il est donc déterminé rétrospectivement par ce changement. La règle du Sommet stipule qu’une union est possible à partir du 4ème jour au matin après le Jour Sommet. Tout le temps est alors disponible pour des unions à partir de ce 4ème jour jusqu’aux prochaines menstruations. La règle du Sommet fournit une marge de sécurité minimum bien testée entre la reprise des unions au commencement de la phase post‐ovulatoire infertile et le Jour Sommet, qui est le jour de fertilité maximum. 25 Réaliser une grossesse Pour réaliser une grossesse, le couple doit avoir une union le Jour Sommet, jour de pic de fertilité. Cependant, le Jour Sommet est identifié rétrospectivement par le changement dû à la progestérone, et, de plus, une union le Jour Sommet produit le liquide séminal qui obscurcit ce changement. Dès lors, dans ces circonstances, le Jour Sommet ne peut être déterminé avec certitude. Le mieux à faire est d’avoir l’union quand les sécrétions semblent être au maximum de fertilité, nommément quand une sensation de lubrification est ressentie à la vulve. Ceci est compris plus clairement par les femmes qui ont eu une expérience antérieure de leurs symptômes pour éviter une grossesse. Quand le timing est correct et que la grossesse ne se produit pas, les couples habituellement commencent à désespérer et veulent en connaître la raison. La fertilité est l’un des phénomènes les plus variables de l’activité humaine et est la résultante des fertilités des deux partenaires. Les couples les plus fertiles sont ceux où l’homme produit les spermatozoïdes les plus nombreux et les plus robustes et où la femme fournit la production de glaire la meilleure et la plus longue pour les nourrir. De tels couples conçoivent à la suite de presque n’importe quelle union réalisée pendant la période fertile avec un taux de grossesse d’environ 70% si on considère les unions réalisées pendant cette période. A l’autre bout du spectre, l’interaction combinée spermatozoïdes – glaire cervicale du couple peut être si pauvre que la capacité fécondante des spermatozoïdes est limitée aux quelques heures de production optimum de glaire près de l’ovulation. Ces couples forment le principal groupe présentant une infertilité. Ils ont une probabilité de conception d’environ 10% par cycle et dès lors, sans un timing correct de l’union, il faudrait plusieurs années de tentatives avant que la majorité d’entre eux ait réalisé une grossesse. Quand une conception n’a pas eu lieu dans disons six cycles reconnus avec succès en utilisant les symptômes de la MOB, il est préférable d’essayer des méthodes plus précises pour évaluer le moment de l’ovulation, telles les kits de LH ou le Moniteur Ovarien Domestique. Échouer lorsque l’on veut concevoir est stressant et en conséquence favorise l’infertilité. Il faut rappeler que, mis à part quelques conditions comme des trompes de Fallope obstruées, l’absence de spermatozoïdes et l’anovulation continue, la plupart des couples concevront éventuellement sans aucune aide. Toutefois, l’attente moderne est d’avoir des résultats immédiats et la fonction principale des techniques de procréation assistée est dès lors de raccourcir le temps d’attente pour concevoir. Il est démontré que les règles de la MOB font face efficacement à tous les types d’activité ovarienne à ce jour découverts. Il faut insister sur le fait que la MOB ne reconnaît qu’un seul type de cycle, qui est le cycle ovulatoire dans lequel un CP est observé qui permet de définir le Jour Sommet, et qui ensuite prend fin avec les menstruations. Ceci inclut le cycle ovulatoire pleinement fertile et les cycles ovulatoires infertiles avec des phases lutéales déficientes ou courtes. Le premier jour des menstruations est compté comme étant le premier jour du cycle. Un saignement qui a lieu sans être précédé d’un Jour Sommet n’est pas compté comme la fin d’un cycle mais est considéré comme étant encore la première partie d’un cycle ovulatoire 26 (potentiellement fertile) qui le suivra. Ainsi la mise en valeur dans la MOB est faite sur la fertilité cyclique. Ceci contraste avec d’autres définitions qui se référent à des cycles de saignements ou à des cycles d’activité ovarienne. Ainsi, il est possible d'avoir des cycles ovulatoires ou anovulatoires de saignement ou d'activité ovarienne. Dans nos travaux consacrés à la mesure de la production des hormones, le terme “cycle” a été appliqué à la croissance et à la régression de follicules dans les ovaires qu’ils ovulent ou non par la mesure de montée et de baisse dans la production d’œstrogènes et de progestérone. Ainsi cette application du terme “cycle” se réfère à la fertilité cyclique ovarienne qui est liée mais n'est pas identique à la fertilité cyclique. La distinction est faite par la MOB pour sortir les femmes du vieux concept qui était de se concentrer sur le symptôme des saignements, qui est sans valeur informative, et les fait se concentrer sur les symptômes de fertilité qui sont ce qui importe vraiment. De plus, la MOB attire l'attention sur les profils de sécrétions qui reflètent les événements ovariens dynamiques associés à la fertilité et à l’infertilité plutôt que sur les descriptions détaillées des sécrétions qui varient de femme à femme. Effort de recherche La MOB fut développée seulement après une évaluation complète des méthodes de maîtrise naturelle de la fertilité qui étaient disponibles à la fin des années 50, y compris la méthode des rythmes et l’utilisation de la température basale du corps (TBC), sachant qu’aucune alors ne pouvait espérer rivaliser en efficacité et acceptabilité avec la pilule contraceptive nouvellement développée. La compré‐
hension qui vient d’être exposée de l’application des symptômes de la sécrétion vaginale à la détection de la fertilité, comme appliquée dans la MOB, est arrivée après un peu plus de 30 ans de recherche intensive très peu aidée financièrement par les corps subventionnés. En premier lieu, les observations furent faites sur les femmes elles‐mêmes alors que les règles étaient développées et mises en pratique. Certaines femmes qui souhaitaient une grossesse furent volontaires pour tester leur fertilité les jours relatifs au Jour Sommet et toutes les grossesses furent très soigneusement évaluées en ce qui concerne les moments des unions qui les provoquèrent. En second lieu, le professeur Erik Odeblad, en Suède, a effectué des années de travail de pionnier dans l’identification des différents types de glaire cervicale et en déterminant la signification de chaque type dans le processus de la fertilité. En troisième point, l’étude ci‐dessus de la relation entre les changements de la glaire, l’activité ovarienne et la fertilité impliquèrent environ 750 000 analyses hormonales, tant dans le but d'éviter que de réaliser une grossesse, sans compter les observations aux ultrasons et le suivi de la FSH, de la LH (HCG) et du clomifène dans l’induction de l’ovulation. Une étude aussi vaste a été nécessaire parce qu’environ 90% des cycles ovariens sont ovulatoires et que les 10% restants sont distribués parmi les autres variantes. Le cycle ovulatoire a été grandement étudié par de nombreux chercheurs mais les autres variantes ont été largement négligées. Ceci parce que les autres variantes ne sont pas prévisibles et qu’un grand nombre de 27 cycles doit être étudié pour que ces variantes soient bien documentées et que leurs mécanismes, fréquence et impact sur les symptômes de la glaire et sur la fertilité, soient déterminés. Pour accélérer l’étude, la recherche fut concentrée sur les périodes pendant lesquelles ces variantes de cycle sont les plus communes, à savoir les ménarches, le stress, l’infertilité, le post‐partum, l’allaitement et l’approche de la ménopause. Puisque la maîtrise naturelle de la fertilité (MNF) opère avec un système procréatif intact et en bon fonctionnement, il a été important d’étudier tous les types d’activité ovarienne qui ont lieu chez les femmes afin que les temps de fertilité possible et d’infertilité absolue puissent être reconnus avec certitude et que le potentiel complet de la méthode puisse être obtenu. Le travail dévolu au développement complet des méthodes modernes de MNF a nécessairement été beaucoup plus vaste et exigeant que celui requis par les autres méthodes de planning familial, ayant toutes pour dessein d'interférer de manière prévisible dans les processus compliqués de la procréation, et dont la principale exigence de recherche a été d'en déterminer l’efficacité, l’acceptabilité et la minimisation d’effets secondaires délétères. Il doit être précisé qu’une grande partie de la recherche sur les MNF a été conduite en parallèle avec la recherche sur la procréation assistée et que chaque domaine a apporté d’importantes contributions à l’autre. En fait, il est peu probable que le potentiel complet de l’un ou l’autre domaine soit possible sans l’information fournie par l’autre. Ceci est la direction de la recherche à venir. **************
Au sujet de l’auteur – professeur émérite James B. Brown Cette section est écrite pour appuyer l’authenticité des études reportées ici et pour montrer qu’elles font partie du courant général de la recherche dans le domaine de la procréation humaine. Historiquement, la recherche sur la procréation et la littérature afférente ont été dominées par l’objectif d’arrêter l’explosion de la population mondiale, et plus récemment par l’espoir que la recherche permette de faire du profit. La MNF n’a pas été vue comme pouvant correspondre à l'une ou l'autre de ces attentes, et dès lors le financement pour la recherche et la capacité de publier les découvertes n’ont pas été en proportion de l’importance de la recherche réalisée. James Brown a eu sa part de subventions et, de plus, a eu la bonne fortune de pouvoir gagner par l'intermédiaire de son laboratoire assez pour financer les autres projets qu’il pensait importants. Aussi, comme il avait fait les avancées, les applications de routine ont généralement été reprises par d’autres et cela l’a libéré pour affronter d’autres défis. L’application du symptôme de la glaire est la seule exception. Celle‐ci a été résolument rejetée par ses collègues, la raison en étant un complet mystère. Il croît que la réalisation du plein potentiel de la MNF est le plus grand défi de la recherche sur la procréation humaine aujourd’hui, et que la MOB est la plus proche à y parvenir. L’intérêt de James Brown pour la procréation commença dans les années 40 en Nouvelle Zélande quand il observa les progrès rapides faits à cette époque dans le 28 domaine de la reproduction animale. Ces progrès furent rendus possibles grâce à la compréhension du phénomène d’œstrus qui permettait de déterminer avec précision la durée de fertilité du cycle ovarien animal ainsi que l’ovulation (l’œstrus a pour effet que la femelle accepte le mâle seulement au moment le plus fertile du cycle). Il conçut qu’une méthode pareillement exacte pour donner le moment de l’ovulation chez la femme permettrait que les mêmes progrès soient faits. De plus, comme la Nature utilise l’interaction entre les œstrogènes et la progestérone produits par les ovaires pour manifester l’œstrus, la mesure de ces hormones fut la méthode la plus sure pour atteindre cet objectif. En conséquence, il rejoignit l’équipe de recherche du professeur Guy Marrian à Edimbourg qui fut l’un des hommes qui isola et caractérisa les œstrogènes. Pendant les années 50, l’équipe réussit à développer des méthodes pour mesurer les métabolites des œstrogènes et de la progestérone, l’hormone lutéinique dans l’urine, et pour la première fois, documenter les profils précis de ces hormones tout au long du cycle ovulatoire fertile et relier ces profils à l’ovulation et à la fertilité. Ayant établi sa réputation dans le domaine, James Brown a été impliqué dans pratiquement chaque développement majeur de la procréation humaine, depuis lors jusqu’à sa retraite en 1985. Il fut membre du groupe de réflexion du Dr Gregory Pincus pour le développement de la pilule orale contraceptive et réalisa les premiers travaux sur l'action de cette pilule. Il fut surpris de voir que la pilule fut si vite et si universellement adoptée par les femmes sans étude adéquate de ses risques et de ses effets possibles à long terme. A cette même époque, il fut pionnier dans le travail sur la procréation assistée incluant l’union phasée (comme utilisée par la Nature dans le phénomène d’œstrus) et l'usage du clomifène et de la gonadotrophine humaine pour les femmes ayant une activité ovarienne déficiente. Les Suédois furent les premiers à utiliser la gonadotrophine humaine mais reportèrent une grossesse multiple surprenante et une hyper stimulation. En 1962, James Brown rejoignit le Département d’Obstétrique et de Gynécologie de l’Université de Melbourne. Avec ses collègues, il développa des méthodes pour un usage sans danger de gonadotrophine humaine avec un minimum de grossesses multiples, et pendant un temps produisit toute la gonadotrophine à usage clinique pour l’Australie, la Nouvelle Zélande, Singapour et une partie du Canada. A partir des résultats cliniques, il développa le système incrémental de la thérapie par gonadotrophine et proposa l’hypothèse de seuil d’action de la gonadotrophine sur l’ovaire. L’hypothèse de seuil expliquait, pour la première fois, comment seulement un seul follicule est généralement sélectionné chez l’humain, mais il fallut attendre une vingtaine d'années pour que l’explication soit acceptée universellement. Le taux de grossesse atteint avec la thérapie de la gonadotrophine n’a pas été amélioré. La clé de ce succès est dans l'imitation aussi fidèle que possible des profils hormonaux du cycle normal, un point qui n’est pas encore totalement apprécié de nos jours. James Brown a continuellement amélioré la sensibilité, la vitesse et la commodité des méthodes de mesures des métabolites d’œstrogènes et de la progestérone dans l’urine, de sorte que les concentrations les plus faibles trouvées chez l’humain 29 peuvent être mesurées. Au début des années 70, le reste du monde changea pour des analyses de sang en vue du suivi de l’activité ovarienne et hypophysaire. La validation des ces analyses de sang dépendit de la démonstration que les profils hormonaux obtenus étaient les mêmes que ceux obtenus par les analyses d’urine. Avec l’infertilité due à une anovulation maintenant complètement traitable, James Brown rejoignit l’équipe du professeur Carl Wood qui était en train de développer la fécondation in vitro (FIV) pour réaliser une grossesse chez les femmes ayant les trompes obstruées. Durant les 7 années suivantes, il apporta son expertise pour définir le moment du prélèvement de l’ovule en vue de la FIV et fut assez optimiste pour penser que le succès viendrait finalement. Ses méthodes pour définir le moment du prélèvement de l’ovule furent aussi utilisées pour réaliser la première grossesse par FIV en Grande‐Bretagne. Bien qu’il soit l’un des ‘pères’ de la FIV à Melbourne, il est critique au sujet de certaines applications bizarres de la FIV, de certains de ses développements postérieurs et de son faible taux de grossesses. Ses autres centres d’intérêts comprennent la recherche sur les cancers hormono‐
dépendants, notamment les cancers du sein, de l’endomètre et des ovaires. Il a passé autant de temps pour la recherche contre le cancer que pour la procréation. Des études furent conduites dans les années 50 sur l’effet de l’ablation endocrine comme traitement du cancer du sein. Plus tard, avec des collègues de l’Université de Harvard, une importante étude internationale fut réalisée sur les facteurs de risque dans le développement du cancer du sein. Ce travail fut récompensé par le Prix Antoine Lacassagne à Paris en 1986 comme la plus importante contribution dans l’étude du cancer du sein cette année là. James Brown rencontra les Docteurs John et Evelyn Billings en 1962 et apprécia immédiatement la droiture de leurs découvertes et de leurs objectifs. La recherche qui suivit et la façon dont elle se concilia avec ses autres études est décrite dans ce petit recueil. Comme l'analyse de sang n’est pas adaptée pour des analyses en série requises pour un suivi à long terme de l’activité ovarienne, particulièrement à la maison, et sachant que son laboratoire était apparemment le seul au monde capable de réaliser des analyses urinaires, il a passé ses dernières années à développer le Moniteur Ovarien à usage domestique. Cet appareil utilise l’urine, il est assez simple pour que les femmes puissent mesurer chez elles leur production d’hormones, il peut être utilisé en milieu hospitalier en procréation assistée pour suivre un contrôle journalier des traitements et tout un chacun peut l’utiliser pour vérifier les déclarations faites dans cette monographie. Comme note finale, la quête d’une équivalence chez l’homme du phénomène d’œstrus est terminée ; elle est contenue dans les concepts de PIB (Profil d’Infécondité de Base), de l'élévation oestrogénique (EO) et du changement dû à la progestérone (CP) qui sont un résultat du travail de John et Lyn Billings. 30 Quelques distinctions suite à ces travaux 1952 Thèse à Édimbourg ; 1958 Membre de la Société américaine contre le Cancer ; 1961 Publication à la conférence Laurentian sur les Hormones aux USA ; 1970 Diplôme de Docteur es sciences à Édimbourg ; 1971 Professeur (chaire personnelle) au Département d’Obstétrique et de Gynécologie de l’Université de Melbourne ; 1978 Prix Organon (avec Henry Burger) ; 1981 Membre du Collège Royal Australien des obstétriciens et gynécologues ad eundum ; 1983 Citation Classic, septième à être attribué à un travailleur de Melbourne ; 1986 Professeur Émérite de l’Université de Melbourne, Membre à vie de la Société Endocrine Australienne et à la Société sur la Fertilité d’Australie. Références de publications du professeur JB Brown Brown JB : Urinary excretion of estrogens during pregnancy, lactation, and the re‐
establishment of menstruation. Lancet (1956) 1:704 Brown JB, Matthew, GD :The application of urinary estrogen measurements to problems in gynecology. Recent Progress in Hormone Research (1962) 18:337. Brown, JB, MacLeod, SC, MacNaughton, C, Smith, MA, Smyth, B : A rapid method for estimating oestrogens in urine using a semi‐automatic extractor. J. Endocrinol. (1968) 42:5‐15. Brown JB, Smyth BJ : Oestrone sulphate‐‐the major circulating oestrogen in the normal menstrual cycle? J Reprod Fertil. 1971 Jan; 24(1):142. Billings EL, Brown JB, Billings JJ, Burger HG : Symptoms and hormonal changes accompanying ovulation. Lancet. 1972 Feb 5; 1(7745):282‐4. Brown JB, Beischer NA : Current status of estrogen assay in gynecology and obstetrics. I. Estrogen assays in gynecology and early pregnancy. Obstet Gynecol Surv. 1972 Apr; 27(4):205‐35. Review. Martin PM, Brown JB : The effect of intrauterine contraceptive devices on ovarian and menstrual function in the human. J Clin Endo Metab. 1973 Jun; 36(6):1125‐31. Pepperell RJ, Brown JB, Evans JH, Rennie GC, Burger HG : The investigation of ovarian function by measurement of urinary oestrogen and pregnanediol excretion. Br J Obstet Gynaecol. 1975 Apr; 82(4):321‐32. Cole P, MacMahon B, Brown JB : Oestrogen profiles of parous and nulliparous women. Lancet. 1976 Sep 18; 2(7986):596‐9. Brown JB, Harrisson P, Smith MA : Oestrogen and pregnanediol excretion through childhood, menarche and first ovulation. J Biosoc Sci Suppl. 1978;(5):43‐62. Brown JB : Timing of ovulation. Med J Aust. 1977 Dec 3; 2(23):780‐3. Brown JB : Types of ovarian activity in women and their significance: the continuum (a reinterpretation of early findings), Hum. Reprod. Update (2011) 17(2): 141‐158. 31 Méthode de l'Ovulation Billings™ Allongement de la phase pré ovulatoire du cycle : Reconnaissance de l'infertilité naturelle Dr E. L. Billings1 Avant le développement de la Méthode de l'Ovulation Billings™, la phase pré ovulatoire du cycle présentait des problèmes insolubles pour les techniques de planning familial naturel. Il n'y avait aucune autre solution sûre que l'abstinence totale, parfois très prolongée, sachant qu'il y a un certain nombre de situations dans lesquelles l'ovulation peut être retardée pendant un laps de temps considérable, parfois plusieurs mois ou même un an ou plus. Ceci amenait certaines personnes à penser que les méthodes naturelles ne pourraient jamais fournir une réponse fiable pour gérer la phase pré ovulatoire en raison de l'incertitude sur le temps de survie des spermatozoïdes. La solution est venue de la reconnaissance du fait que la glaire cervicale donne non seulement l'annonce de l'approche de l'ovulation, mais est capitale pour le temps de survie des spermatozoïdes. Un concept fondamental de la Méthode de l'Ovulation Billings™ est celui du Profil d'Infertilité de Base (PIB) pendant la phase pré ovulatoire du cycle. La reconnaissance de son Profil d'Infertilité de Base est pour la femme la clé de compréhension d'une situation pré ovulatoire prolongée et ce qui va lui permettre de la gérer. L'allongement du cycle menstruel est dû à l'allongement de la phase pré ovulatoire du cycle. Parfois un cycle exceptionnellement long se produit soudainement en tant 1
Cet article est issu de l'Atlas de la Méthode de l'Ovulation™ : les profils de glaire de fertilité et d'infertilité par Evelyn L Billings, John J Billings et Maurice Catarinich, Cinquième Édition 1989, pp 31‐32, révisé par le De EL Billings en 2009. Publié dans le bulletin de l'OMR&RCA, vol 36, No 2, Juillet 2009. Traduction WOOMB France Billings LIFE – Reproduit avec l'autorisation de WOOMB International. Copyright © WOOMB International. Vol 1, No 4, 2011. 32 qu'événement isolé chez une jeune femme. Dans d'autres cas, une irrégularité importante peut être habituelle. Un stress physique ou émotionnel sévère peut retarder l'ovulation et ainsi en être la cause. Après l'arrêt d'une médication contraceptive, une irrégularité est fréquente, particulièrement chez les femmes qui étaient irrégulières avant qu'elles ne commencent à prendre une telle médication. Pendant l'allaitement au sein, l'ovulation est habituellement supprimée pendant la production du lait maternel et ceci constitue un exemple particulier de cycle très long. Avec le développement de la maturité sexuelle, au début de la vie reproductive (ménarche), il y a une variation considérable dans l'intervalle entre les saignements et dans les profils de glaire; pendant un ou deux ans le saignement périodique peut se produire sans qu'il y ait ovulation. Au moment de la péri‐ménopause (à l'âge critique), l'irrégularité dans le cycle est à nouveau habituelle; certains cycles sont courts (ovulation précoce) et certains cycles sont longs (ovulation retardée), et avec une fréquence croissante, un saignement intermittent a lieu sans qu'aucune ovulation du tout n'ait lieu. La vie des spermatozoïdes est fonction de la présence d'un type particulier de glaire cervicale. Si celle‐ci est absente, la femme restera infertile bien qu'elle puisse ovuler. Dans de telles situations, quand il n'y a pas de réponse cervicale à l'élévation des œstrogènes, le Profil d'Infertilité de Base persiste tout au long du cycle. Quand l'ovulation est retardée, les œstrogènes peuvent fluctuer et parfois leur niveau sera assez haut pour provoquer une réponse vaginale ou cervicale : la femme remarquera que le Profil d'Infertilité de Base est interrompu par une sécrétion ou peut‐être par un saignement. Si le saignement n'est pas précédé par le Sommet, signifiant l'ovulation, le cycle est toujours dans la phase pré ovulatoire et les règles d'avant‐Sommet s'appliquent au Profil d'Infertilité de Base qui se poursuit. Quand l'ovulation est retardée, deux semaines de tenue du tableau sans contact sexuel ni saignement établiront si le profil révèle le profil non changeant d'infertilité et si un nouveau Profil d'Infertilité de Base peut être identifié. Il faut persuader les femmes d'abandonner le décompte des jours à partir du début de la menstruation comme indication pour en déduire quand le saignement menstruel suivant va probablement se produire (calcul de la Méthode des Rythmes). La menstruation suivante n'arrivera pas tant que l'ovulation n'a pas eu lieu, et le moment de l'ovulation ne peut être prévu avec certitude de cette façon. Si l'intention est d'éviter une grossesse, les règles d'avant‐Sommet de la Méthode de l'Ovulation Billings™ doivent être suivies jusqu'à ce que l'ovulation soit reconnue, quel que soit le temps nécessaire pour que celle‐ci arrive après la dernière menstruation. De même, une conception ne peut pas se produire tant que l'ovulation n'a pas eu lieu. En conséquence la date attendue d'accouchement d'un bébé ne peut pas être calculée 33 avec précision à partir de la date du dernier saignement menstruel. Dès lors qu'une femme a appris à reconnaître son profil personnel de physiologie reproductive, elle en devient très familière et avec confiance en interprète les subtiles variations. C'est la phase pré ovulatoire du cycle qui requiert de sa part une attention particulière afin d'en avoir une bonne prise de conscience. Quand une situation inhabituelle est rencontrée, il faut beaucoup de sagesse de la part du mari et de sa femme qui doivent accepter "d'attendre et voir", avec abstinence provisoire de contact génital. Au cours d'une phase pré ovulatoire longue, le Profil d'Infertilité de Base de jours secs ou de sécrétion non changeante peut être interrompu par des épisodes de glaire. La femme les reconnaîtra comme étant un changement par rapport à son Profil d'Infertilité de Base, mais elle ne saura pas de prime abord si ce changement progressera ou non jusqu'à l'ovulation ; les règles ont été conçues pour y pourvoir. Il est bon de rappeler que le conseil de "tenir son tableau en faisant abstinence" signifie éviter tout contact génital. Ceci est nécessaire pour éviter la confusion qui résulte de la présence de liquide séminal, lequel est observé comme une sécrétion après un rapport sexuel, ou par les sécrétions du vagin qui sont stimulées par le contact physique pendant un rapport, même s'il s'agit d'une union interrompue ou d'une union avec utilisation d'une méthode de contraception avec barrière comme le préservatif ou le diaphragme. Les bases biologiques de la Méthode de l'Ovulation Billings™ rendent très difficile l'application correcte des règles d'Avant‐Sommet et de la règle du Sommet si des rapports sexuels ont lieu avec usage d'une contraception de type barrière ou le retrait, au lieu d'une abstinence de contact génital comme cela est prescrit par les règles de la méthode. De plus, si de telles méthodes sont utilisées pendant la phase fertile, une grossesse pourra en résulter. Les règles disent bien ce qu'elles veulent dire et la monitrice compétente devra toujours insister sur ce point. C'est l'abstinence pendant la phase fertile qui assure qu'il n'y aura pas de grossesse. L'attention de la femme portée à la glaire cervicale ne doit pas être distraite, ce qui pourrait être le cas si elle se réfère en même temps à d'autres techniques comme par exemple la prise de température. Ceci peut donner des informations qui risquent d'induire en erreur et peut suggérer que les observations doivent toujours être vérifiées. La glaire ne doit jamais être prélevée au niveau du col de l'utérus ou dans le vagin comme cela est fait avec une autre technique, ce qui cause confusion et erreurs. Dès lors qu'un Profil d'Infertilité de Base est défini et compris, dans la situation où se trouve la femme, les règles d'avant‐Sommet peuvent être appliquées. Ainsi une abstinence inutile est évitée, ce qui serait le cas s'il fallait attendre que l'ovulation soit passée. Dans certaines circonstances, l'ovulation peut être retardée pendant des 34 mois. Le Profil d'Infertilité de Base est noté avec un timbre vert uni ou le symbole '|' (jours secs) ou un timbre jaune uni ou le symbole "=" (sécrétion non changeante) ce qui est une indication que l'ovaire est dans un état d'inactivité, au moins en ce qui concerne la production d'hormones ovariennes et d'ovules. Le col de l'utérus ne produit pas la glaire œstrogénique à cause du bas niveau de référence d'œstrogènes en circulation. Quand l'ovaire va répondre à la stimulation par l'hypophyse, il y aura un effet observable sur la glaire cervicale qui se traduit par un changement par rapport au Profil d'Infertilité de Base. Il est particulièrement important que la monitrice aide la femme à comprendre qu'il n'est pas nécessaire que l'ovulation ait été identifiée pour que le couple soit sûr de l'infertilité. Si le problème est dans la difficulté à réaliser une grossesse, il se peut qu'il faille un certain temps avant que la femme ne puisse reconnaître un Sommet. Une sécrétion de glaire amoindrie peut être la cause du problème, particulièrement si la femme a récemment cessé de prendre une médication contraceptive ou si la fertilité est supprimée en raison d'un dysfonctionnement ovarien. Si la femme est en période de péri‐ménopause, elle ne verra peut‐être jamais plus de Sommet. La Méthode de l'Ovulation Billings™ est applicable dans ces circonstances et dans toutes les autres. * * * Vous souhaitez l'aide ou les conseils d'une monitrice de WOOMB France Billings LIFE. Une liste de noms est disponible à l'adresse suivante : http://www.woomb.org/centres/foyers_fr.html La page centrage peut être détachée pour former un dossier sur la méthode avec les articles à paraître dans les prochains numéros. 35 LE CONTINUUM (résumé) Professeur émérite James B. Brown1 Dans la plus grande partie de sa vie reproductive, une femme aura des cycles ovulatoires fertiles. Cependant, toutes les femmes observeront des variantes infertiles du cycle ovulatoire, en particulier pendant l'allaitement, à la puberté et à l'approche de la ménopause, lors de périodes de stress, et pendant et après une contraception hormonale. Les profils hormonaux et donc les symptômes dans ces cycles infertiles diffèrent du cycle ovulatoire fertile. La reconnaissance de ces variantes est particulièrement importante pour une femme qui veut réaliser une grossesse. Le cycle ovulatoire a largement été étudié, mais les autres variantes l'ont peu été sachant qu'elles ne sont pas prévisibles. Un grand nombre de cycles a dû être étudié pour que les variantes puissent être documentées et que leur mécanisme, fréquence et impact sur les symptômes de la glaire et la fertilité puissent être déterminés. C'est précisément ce qu'a fait le Professeur Brown d'où il a défini le concept de Continuum, fournissant des informations sur toutes les phases et variantes de la vie reproductive. Variantes de cycle 1. Ovulation précoce Des cycles parfaitement ovulatoires aussi courts que 19 jours peuvent se produire avec des taux d'œstrogène qui augmentent dès le 1er jour du cycle et la phase fertile qui commence pendant la menstruation. 1
Ce qui suit est un résumé d'un article publié dans un supplément du magazine Australian Doctor le 19 décembre 2008. Il est reproduit ici avec la permission des auteurs du supplément. Publié dans le bulletin de l’OMR&RCA, Vol 37, No 3, juillet 2010. Traduction WOOMB France Billings LIFE. Reproduction autorisée par WOOMB International. Copyright © WOOMB International. 36 2. Pas d'activité ovarienne ‐ aménorrhée La production de l'Hormone de Stimulation des Follicules (FSH) au niveau du seuil peut être retardée, provoquant l'allongement du cycle. Les niveaux de FSH restent en‐dessous du seuil et aucun follicule ne démarre sa phase de croissance rapide. Peu d'œstradiol est produit et le col de l'utérus reste non stimulé. Un Profil d'Infertilité de Base (PIB) en continu s'en suit. 60
50
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3. Anovulation ‐ pic d'œstrogène Dans cette situation les follicules en développement produisent de l'œstradiol et le follicule se développe comme dans un cycle ovulatoire. La sécrétion de glaire change et les niveaux de FSH augmentent au‐delà du seuil exigé pour la stimulation du follicule mais le mécanisme ovulatoire échoue et l'Hormone Lutéinisante (LH) n'est pas produite. Il en résulte une atrésie du follicule, les niveaux d'œstradiol chutent, il y a retour au PIB, pas de production de progestérone et pas de jour Sommet identifié. En fonction de la quantité d'œstradiol produit et de la sensibilité de l'endomètre utérin de la femme, il peut ou non y avoir une stimulation suffisante de l'endomètre pour aboutir à un saignement de privation en œstrogène. 60
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4. Anovulation ‐ niveaux d'œstrogène en hausse constante La montée dans la production de FSH au‐dessus du seuil peut s'arrêter avant que le niveau intermédiaire ne soit dépassé, il en résulte un développement chronique de follicules mais aucun ne va jusqu'à l'ovulation. L'endomètre utérin stimulé peut se rompre en tant que saignement de poussée œstrogénique. Deux éventualités sont possibles : a) Le mécanisme de rétrocontrôle (feed‐back) corrige de lui‐même, la FSH excède le niveau intermédiaire et un follicule est boosté vers l'ovulation. La montée rapide terminale de production d'œstradiol vers son pic pré ovulatoire arrête le saignement. 37 Comme la femme est sur le point d'ovuler, elle est dans une phase de grande fertilité pendant ce saignement. b) Les follicules restent dans un état de stimulation chronique avec l'œstradiol se stabilisant à un niveau inférieur à celui du pic pré ovulatoire. La sécrétion de glaire montre des caractéristiques fertiles, mais ne progresse pas. L'endomètre utérin stimulé peut se rompre en tant que saignement de poussée œstrogénique, parfois à intervalles réguliers de 28 jours ou la FSH peut redescendre à des niveaux sous le seuil avec retour au PIB. 5. Follicule Lutéinisé Non Rompu (FLNR) Dans cette situation un follicule se développe et un profil changeant de glaire est observé mais il n'y a pas de Sommet identifié. Un peu de LH est produite, mais pas en quantité suffisante pour provoquer l'ovulation. La LH qui est produite va causer une lutéinisation partielle du follicule et une petite quantité de progestérone est produite pendant un court laps de temps. Le FLNR peut ou non être suivi d'un saignement. 60
60
LUF immediately
followed
by normal
ovulation
Niveau de progestérone cohérent
avec
un
FLNR
R ais ed P dG le ve ls
Niveau de progestérone cohérent
avec un FLNR
con sis t e n t w it h a Lut ien is ed U n r upt ur e d Follicle ( LU F)
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0
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6. L'ovulation a lieu ‐ le cycle est infertile : la phase lutéale est inadéquate Dans cette situation, l'ovulation a lieu et le symptôme du Sommet est en général identifié. Les niveaux de progestérone montent au‐delà de ceux observés dans un FLNR mais la quantité de progestérone n'est pas suffisante pour produire un corps jaune (corpus luteum) entièrement formé ‐ la phase lutéale est déficiente. Cette situation peut aussi se produire si la progestérone atteint des valeurs post‐
ovulatoires normales, mais chute prématurément de sorte que la menstruation arrive 10 jours ou moins après l'ovulation ‐ la phase lutéale est courte. -18
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Total Oestrogens (µg/24hrs)
Pregnanediol Glucuronide (µmol/24hrs)
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PdG levels - deficient luteal phase (<9.0µm ol/24hours)
PdG levels confirm ovulation (>9µm ol/24hrs).
Short luteal phase - 8 days
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38 Les deux types de cycles sont ovulatoires mais infertiles. Tous les deux sont suivis par la menstruation. Le professeur Brown considère que la phase lutéale inadéquate (déficiente et courte) est la cause la plus commune d'infertilité provisoire et représente environ 10% de l'ensemble des cycles ovulatoires. Ces variantes de cycle ont été listées comme si elles étaient des entités séparées. En réalité l'une se mêle à la suivante, il y a ainsi une gradation continue qui va de pas d'activité folliculaire, puis à une activité folliculaire sans montée de LH, ensuite une maturation croissante du mécanisme ovulatoire, et enfin un cycle ovulatoire entièrement fertile. C'est la gradation observée aux ménarches; l'inverse se produit à la ménopause. Ces variantes de cycles ne se répètent pas nécessairement de cycle en cycle. Par exemple, à l'approche de la ménopause ou pendant un stress, la femme peut avoir des périodes d'aménorrhée, une activité ovarienne anovulatoire ou des FLNR, entrecoupés de cycles ovulatoires fertiles. Sachant qu'aucune de ces variantes infertiles ne peut être prédite au début du cycle, la femme doit observer ses symptômes tout le temps. Elle ne doit jamais présupposer qu'elle peut se passer des règles de la Méthode de l'Ovulation Billings™ qui tient compte de tous les types de cycles qui peuvent être rencontrés. Gestion des variations dans les cycles par la Méthode de l'Ovulation Billings™ Le tableau de la femme révèle si le cycle est un cycle ovulatoire fertile ou l'une des variantes. La fertilité et l'infertilité sont comprises au jour le jour indépendamment de la longueur du cycle, et la fertilité est gérée en suivant les 4 règles de la méthode. Un saignement est reconnu comme l'un des quatre types suivants ‐ menstruation, poussée avec niveaux élevés d'œstrogène, privation en œstrogène, ou implantation. Tout autre saignement qui peut être observé doit être considéré comme une aberration et devra faire l'objet d'un examen. 39 Rencontre avec les jeunes fiancés Benoît XVI 1
Dimanche 11 septembre 2011 Chers fiancés! Je suis heureux de conclure cette intense journée, point culminant du Congrès eucharistique national, en vous rencontrant, comme pour confier l’héritage de cet événement de grâce à vos jeunes vies. D’ailleurs, l’Eucharistie, don du Christ pour le salut du monde, indique et contient l’horizon le plus authentique de l’expérience que vous vivez: l’amour du Christ comme plénitude de l’amour humain. Je remercie l’archevêque d’Ancône‐Osimo, Mgr Edoardo Menichelli, pour son cordial et profond salut, et vous tous, pour votre participation animée; merci encore pour les questions que vous m’avez adressées et que j’accueille, confiant dans la présence parmi nous du Seigneur Jésus: Lui seul possède les paroles de vie éternelle, paroles de vie pour vous et pour votre avenir! Les questions que vous posez assument, dans le contexte social actuel, une importance encore plus grande. Je voudrais vous offrir seulement quelques orientations pour une réponse. Sous certains aspects, notre époque n’est pas facile, surtout pour vous, les jeunes. La table est dressée et offre de nombreux mets exquis, mais, comme dans l’épisode évangélique des noces de Cana, il semble que manque le vin de la fête. En particulier la difficulté de trouver un travail stable recouvre l’avenir d’un voile d’incertitude. Cette situation contribue à renvoyer le moment de prendre des décisions définitives, et influence de façon négative la croissance de la société, qui ne réussit pas à mettre pleinement en valeur la richesse d’énergies, de compétences et de créativité de votre génération. Le vin de la fête manque également à une culture qui tend à se passer de critères moraux clairs: dans la désorientation, chacun est poussé à agir de façon individuelle 1
Place du Plébiscite, Ancône, Italie. Texte disponible sur www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2011/september/documents/hf_ben‐
xvi_spe_20110911_fidanzati‐ancona_fr.html 40 et autonome, souvent dans les seules limites du présent. La fragmentation du tissu communautaire se reflète dans un relativisme qui porte atteinte aux valeurs essentielles; les affinités de sensations, d’états d’âme et d’émotions semblent plus importantes que le partage d’un projet de vie. Les choix fondamentaux deviennent alors eux aussi fragiles, courant éternellement le risque d’être révoqués, ce qui est souvent considéré comme une expression de liberté, tandis qu’en réalité, cela en manifeste plutôt le manque. L’apparente exaltation du corps appartient également à une culture privée du vin de la fête, car en réalité, elle banalise la sexualité et tend à la faire vivre en dehors d’un contexte de communion de vie et d’amour. Chers jeunes, n’ayez pas peur d’affronter ces défis! Ne perdez jamais l’espérance. Soyez courageux, même dans les difficultés, en demeurant fermes dans la foi. Soyez certains que, en toute circonstance, vous êtes aimés et protégés par l’amour de Dieu qui est notre force. Dieu est bon. C’est pourquoi il est important que la rencontre avec Dieu, surtout dans la prière personnelle et communautaire, soit permanente, fidèle, précisément comme l’est le chemin de votre amour: aimer Dieu et sentir qu’Il m’aime. Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu! De plus, soyez certains que l’Église aussi est proche de vous, vous soutient, ne cesse de vous regarder avec une grande confiance. Elle sait que vous avez soif de valeurs, des vraies valeurs, sur lesquelles il vaut la peine de construire votre maison! La valeur de la foi, de la personne, de la famille, des relations humaines, de la justice. Ne vous découragez pas devant les manques qui semblent effacer la joie de la table de la vie. Aux noces de Cana, lorsque le vin vint à manquer, Marie invita les serviteurs à s’adresser à Jésus et leur donna une indication précise: «Tout ce qu’il vous dira, faites‐le» (Jn 2, 5). Conservez précieusement ces paroles, les dernières de Marie rapportées dans les Évangiles, presque son testament spirituel, et vous aurez toujours la joie de la fête: Jésus est le vin de la fête! En tant que fiancés, vous vivez une période unique, qui ouvre à la merveille de la rencontre et fait découvrir la beauté d’exister et d’être précieux pour quelqu’un, de pouvoir vous dire mutuellement: tu es important pour moi. Vivez ce chemin de façon intense, graduelle et authentique. Ne renoncez pas à poursuivre un idéal élevé d’amour, de reflet et de témoignage de l’amour de Dieu! Mais comment vivre cette étape de votre vie, témoigner de l’amour dans la communauté? Je voudrais vous dire avant tout d’éviter de vous enfermer dans des relations intimistes, faussement rassurantes; faites plutôt en sorte que votre relation devienne le levain d’une présence active et responsable dans la communauté. N’oubliez pas non plus que, pour être authentique, l’amour exige également un chemin de maturation: à partir de l’attraction initiale et de la sensation de se «sentir bien» avec l’autre, éduquez‐
vous à «aimer» l’autre, à «vouloir le bien» de l’autre. L’amour vit de gratuité, de sacrifice de soi, de pardon et de respect de l’autre. Chers amis, chaque amour humain est signe de l’Amour éternel qui nous a créés, et dont la grâce sanctifie le choix d’un homme et d’une femme de se confier réciproquement leur vie dans le mariage. Vivez ce temps de fiançailles dans l’attente confiante de ce don, qui doit être accueilli en parcourant une route de connaissance, 41 de respect, d’attentions que vous ne devez jamais perdre: ce n’est qu’à cette condition que le langage de l’amour prendra toute sa signification également au fil des années. Éduquez‐vous également dès à présent à la liberté de la fidélité, qui conduit à prendre soin l’un de l’autre, jusqu’à vivre l’un pour l’autre. Préparez‐vous à choisir avec conviction le «pour toujours» qui caractérise l’amour: l’indissolubilité, plus qu’une condition, est un don qui doit être désiré, demandé et vécu, au‐delà de l’incertitude de toute situation humaine. Et ne pensez pas, selon une mentalité diffuse, que le concubinage soit une garantie pour l’avenir. Brûler les étapes finit par «brûler» l’amour, qui a besoin au contraire de respecter les temps et les différentes étapes de ses expressions; il a besoin de laisser un espace au Christ, qui est capable de rendre un amour humain fidèle, heureux et indissoluble. La fidélité et la continuité de votre amour vous rendront capables également d’être ouverts à la vie, d’être parents: la stabilité de votre union dans le sacrement du mariage permettra aux enfants que Dieu voudra vous donner de grandir en ayant confiance dans la bonté de la vie. La fidélité, l’indissolubilité et la transmission de la vie sont les piliers de toute famille, le véritable bien commun, un patrimoine précieux pour toute la société. Dès à présent, fondez sur eux votre chemin vers le mariage et témoignez‐en également auprès des jeunes de votre âge: il s’agit d’un service précieux! Soyez reconnaissants à ceux qui, avec engagement, compétence et disponibilité, vous accompagnent dans votre formation: ce sont des signes de l’attention et du soin que la communauté chrétienne vous réserve. Vous n’êtes pas seuls: recherchez et accueillez avant tout la compagnie de l’Église. Je voudrais revenir encore sur un point essentiel: l’expérience de l’amour possède en soi la tension vers Dieu. L’amour véritable promet l’infini! Faites donc de votre temps de préparation au mariage un itinéraire de foi: redécouvrez pour votre vie de couple la place centrale de Jésus Christ et du chemin dans l’Église. Marie nous enseigne que le bien de chacun dépend de l’écoute docile de la parole de son Fils. Pour celui qui se fie à Lui, l’eau de la vie quotidienne se change en vin, le vin d’un amour qui rend la vie bonne, belle et féconde. En effet, Cana est l’annonce et l’anticipation du don du vin nouveau de l’Eucharistie, sacrifice et banquet dans lequel le Seigneur nous touche, nous renouvelle et nous transforme. Et ne perdez pas de vue l’importance vitale de cette rencontre. Que l’assemblée liturgique du dimanche vous trouve pleinement actifs: de l’Eucharistie jaillit le sens chrétien de l’existence et une nouvelle façon de vivre (cf. Exhort. apost. post‐syn. Sacramentum caritatis, nn. 72‐73). Vous n’aurez alors pas peur d’assumer la responsabilité exigeante du choix conjugal; vous ne craindrez pas d’entrer dans ce «grand mystère», dans lequel deux personnes deviennent une seule chair (cf. Ep 5, 31‐32). Très chers jeunes, je vous confie à la protection de saint Joseph et de la Très Sainte Vierge Marie; en suivant l’invitation de la Vierge Mère — «Tout ce qu’il vous dira, faites‐le» — le goût de la véritable fête ne vous manquera pas et vous saurez apporter le «vin» meilleur, celui que le Christ donne pour l’Église et pour le monde. Je voudrais vous dire que je suis moi aussi proche de vous et de tous ceux qui, comme vous, vivent ce chemin merveilleux d’amour. Je vous bénis de tout cœur! 42 Prochain Congrès Mondial des Familles Milan (Italie) du 30 mai au 3 juin2012 Informations et inscription : www.family2012.com/index.php?l=fr Adhésion de WOOMB France Billings LIFE à l'IEEF Lors de son assemblée générale du 9 octobre 2011 à Sassone / Rome en Italie, l'Institut Européen d'Éducation Familiale (IEEF) a accepté plusieurs nouveaux membres dont WOOMB France Billings LIFE. L'IEEF regroupe des associations européennes qui promeuvent le respect de la vie et diffusent une méthode naturelle de régulation de la fertilité. Pour plus d'informations sur l'IEEF voir le site : http://ieef.eu/ Assemblée générale de WOOMB France Billings LIFE Le dimanche 3 octobre 2011, à la paroisse Notre Dame du Travail (Paris 14ème), le nouveau Conseil d'Administration de l'association a élu son nouveau bureau: Présidente : Dr Caroline Terrenoir Secrétaire : Marie Renard Trésorier : Xavier Gariel Prochaines sessions de formation à la Méthode de l'Ovulation Billings™ ouvertes aux fiancés, couples, personnels de santé, religieux, religieuses, prêtres Angers (49) Cherbourg (50) Paris (75) Brest Le Havre (76) Genève (Suisse) Rouen (76) Paris (75) Lyon (69) Bordeaux (33) Nantes (44) 5‐6 Novembre 2011 26‐27 Novembre 2011 3‐4 Décembre 2011 14‐15 Janvier 2012 28‐29 Janvier 2012 4‐5 Février 2012 11‐12 Février 2012 3‐4 Mars 2012 10‐11 Mars 2012 17‐18 Mars 2012 24‐25 Mars 2012 et toute ville où une formation sera demandée Information et inscription: [email protected] Tel : 01 47 49 68 73 Dates actualisées sur : http://www.woomb.org/centres/formation_fr.html 43 WOOMB France Billings LIFE est une association affiliée à WOOMB International (Organisation Mondiale de la Méthode de l'Ovulation Billings™ ‐www.woomb.org), elle‐même créée par les Drs John et Evelyn Billings. WOOMB France Billings LIFE a pour vocation d’enseigner aux couples la Méthode de l’Ovulation Billings™ ainsi que l'esprit voulu par ses fondateurs pour : a) Favoriser ou différer la conception d'un enfant de manière naturelle ; b) Aider les femmes à comprendre leur fertilité et à suivre leur santé gynécologique ; Le bulletin de WOOMB
France Billings LIFE est
publié 4 fois par an.
Il contient des d’articles
médicaux et scientifiques
sur la fertilité naturelle et
des sujets connexes.
Y sont aussi publiés des
articles
théologiques
et
philosophiques ayant trait à
la morale sexuelle et au
mariage en accord avec la
morale et l’enseignement
traditionnel du Magistère de
l’Église catholique.
Éditeur : WOOMB France
Billings LIFE - Leaders in
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entre époux au sein du www.woomb.org
mariage, en particulier dans le domaine de la relation conjugale et de la fertilité ; WOOMB France Billings
d) Enrichir l'union et la LIFE est le seul organisme
fidélité entre époux ; en France accrédité et
e) Éduquer et encourager les époux afin qu'ils honorent leurs respon‐
sabilités l'un envers l'autre et envers leurs enfants ; certifié
par
WOOMB
International pour enseigner
la Méthode de l'Ovulation
Billings™ et former des
enseignants à la Méthode.
Ceux-ci s’engagent à suivre
une mise à jour tous les 3
ans.
f) Encourager les per‐
sonnes à ne pas avoir recours à la contra‐
ception, à l'avortement, à la stérilisation de l'un ou de l'autre, ou à toute technologie reproductive qui s'affranchit de l'acte naturel d'union conju‐
gale; g) Promouvoir un déve‐
loppement stable de la vie de famille ; h) Laisser aux époux la liberté qui est la leur de choisir en conscience le nombre d'enfants qu'ils désirent avoir. Si vous voulez soutenir l’action de WOOMB France Billings LIFE, vous pouvez envoyer vos dons à Mr X. Gariel (trésorier) : 224 av Claude Farrère 83000 Toulon ([email protected]) ou par virement bancaire au compte suivant : Compte Crédit Agricole Provence Cote d'Azur ‐ La Serinette – Banque 19106 – Guichet 00008 – Compte 43620604543 – Clé 35. Credidimus caritati Nous avons mis notre foi dans l'amour Ce bulletin peut être diffusé librement et gratuitement. Impression recto‐verso format livret.