de`ukulele à Tahiti - Centre des Métiers d`Art
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de`ukulele à Tahiti - Centre des Métiers d`Art
Hiro’a J O U R N A L D ’ I N F O R M A T I O N S C U L T U R E L L E S _ DOSSIER : 1er festival international de ‘ukulele à Tahiti la culture bouge : pour vous servir : ge à Gauguin Des artistes chinois rendent homma moments de musique ! De Jamiroquai à Beethoven : de grands portes avec Archipol Les Archives vous ouvrent leurs trésor de polynésie : Tifaifai, trésor Av ril 201 5 MENSUEL GRATUIT NUMÉRO 91 du patrimoine polynésien ÉDITO Chers amis de la culture, Ce mois d’avril, s’annonce passionnant. Passionnant, car l’un des instruments phares de l’orchestre traditionnel polynésien, le ‘ukulele, va faire l’objet d’un Festival qui se terminera par un immense rassemblement place To’ata, le samedi 11 avril prochain à partir de 15h. Le défi est immense : il faut reprendre à la Grande-Bretagne un record du monde détenu par 2 370 musiciens qui s’étaient réunis pour jouer tous ensemble et figurer dans l’honorable Guiness Book des records. © Stéphane Sayeb pour le CAPF La Maison de la Culture, TNTV et le Conservatoire ont uni leurs moyens pour y arriver, soutenus par de solides partenaires. Une chanson, simple mais belle, a été choisie pour relever le défi. Il s’agit de « Bora Bora », d’Eddie Lund. Les meilleurs musiciens du fenua auront par ailleurs le privilège de jouer avec deux virtuoses de l’instrument : Aidam James et Kris Fuchigami, qui animeront des masterclasses au Conservatoire, feront des démonstrations gratuites en ville et qui se produiront en concert au Grand Théâtre le vendredi 10 avril prochain. Il faut être un peu fou pour se lancer dans une telle aventure. Fou et désireux de donner du fenua une image de terre de musique. Venez rejoindre ce défi hors norme. Inscrivez vous, saisissez les paroles et les accords de la chanson et Haere I Mua ! Avril sera également le mois d’un concert exceptionnel que les quatre orchestres du Conservatoire donneront au Méridien Punaauia, le samedi 25 avril. Les mélomanes entendront, pour la première fois depuis des années, l’orchestre symphonique jouer le final de la cinquième symphonie de Beethoven, tandis que les fans de la grande harmonie se délecteront avec plusieurs medley dont l’un est consacré au groupe mythique Queen. Les autres acteurs de la culture ne sont pas en reste. Le Musée de Tahiti accueille deux superbes évènements : Polynesia Tatau, convention internationale de tatouage, ainsi qu’une exposition qui réunira les meilleurs artistes chinois contemporains du moment. Le Service de l’Artisanat célèbre le tifaifai ainsi que les coquillages, le Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel met à l’honneur ses cahiers « Archipol », les élèves du Centre des Métiers d’Art planchent sur leur projet de diplôme… Autant de sujets à découvrir dans cette 91ème parution de votre journal. » Les partenaires du Hiro’a HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES « 3 QUI SOMMES-NOUS ? AV R I L 2 0 1 5 Présentation des Institutions SOMMAIRE SERVICE DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE – PU NO TE TAERE E NO TE FAUFAA TUMU (SCP) Le Service* de la Culture et du Patrimoine naît en novembre 2000 de la fusion entre le Service de la Culture et les départements Archéologie et Traditions Orales du Centre Polynésien des Sciences Humaines. Sa mission est de protéger, conserver, valoriser et diffuser le patrimoine culturel, légendaire, historique et archéologique de la Polynésie française, qu’il soit immatériel ou matériel. Il gère l’administration et l’entretien des places publiques. Tel : (689) 40 50 71 77 - Fax : (689) 40 42 01 28 - Mail : [email protected] - www.culture-patrimoine.pf SERVICE DE L’ARTISANAT TRADITIONNEL – PU OHIPA RIMA’I (ART) Le Service* de l’Artisanat Traditionnel de la Polynésie française, créé en 1984, a pour mission d’établir la réglementation en matière d’artisanat, de conseiller et d’assister les artisans, d’encadrer et de promouvoir des manifestations à vocation artisanale. Il est chargé de la programmation du développement de l’artisanat, de la prospection des besoins et des marchés, ainsi que de la coordination des moyens de fonctionnement de tout organisme à caractère artisanal ou de formation à l’artisanat. Tel. : (689) 40 54 54 00 – Fax. : (689) 40 53 23 21 – Mail : [email protected] - www.artisanat.pf MAISON DE LA CULTURE – TE FARE TAUHITI NUI (TFTN) © JK La Maison des Jeunes a été créée en 1971, et devient en avril 1998 l’EPA* actuel. Longtemps en charge du Heiva i Tahiti, ses missions sont doubles : l’animation et la diffusion de la culture en Polynésie en favorisant la création artistique et l’organisation et la promotion de manifestations populaires. L’établissement comprend 2 bibliothèques, une discothèque, des salles d’exposition, de cours, de projections, ainsi que 2 théâtres et de nombreux espaces de spectacle et d’exposition en plein air. Tel : (689) 40 544 544 - Fax : (689) 40 42 85 69 - Mail : [email protected] - www.maisondelaculture.pf MUSÉE DE TAHITI ET DES ÎLES – TE FARE MANAHA (MTI) Le Musée voit le jour en 1974 et devient un EPA* en novembre 2000. Ses missions sont de recueillir, conserver, restaurer des collections liées à l’Océanie, plus particulièrement à la Polynésie, et de les présenter au public. Chargé de la valorisation, de l’étude et de la diffusion de ce patrimoine, le Musée a acquis un rôle d’expertise dans la préservation des biens culturels matériels et mobiliers. Tel : (689) 40 54 84 35 - Fax : (689) 40 58 43 00 - Mail : [email protected] - www.museetahiti.pf CONSERVATOIRE ARTISTIQUE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE – TE FARE UPA RAU (CAPF) © GB Créé en 1978, le Conservatoire est un EPA* reconnu depuis février 1980 en qualité d’Ecole Nationale de Musique. Les diplômes qu’il délivre ont donc une reconnaissance nationale. Ses missions sont l’enseignement théorique et pratique de la musique, de la danse, du chant et des arts plastiques, la promotion et la conservation de la culture artistique. Il a également pour vocation de conserver le patrimoine musical polynésien. 6-7 dix questions à 8-12 la culture bouge 14-20 dossier 21 nahea ra 22-23 pour vous servir 24-27 le saviez-vous 28-29 l’oeuvre du mois 30-31 trésor de polynésie 32-35 programme 36-37 actus 38 retour sur Concert de la Femme 2015 : le coeur, le talent et la solidarité ! Salon Te Rara’a : la vannerie dans tous ses états Amy Y.Li, directrice de la Amy Li Gallery de Beijing Des artistes chinois rendent hommage à Gauguin De Jamiroquai à Beethoven : de grands moments de musique ! 1er festival international de ‘ukulele à Tahiti ? comment fait-on ? Un chemin de table tifaifai appliqué Les Archives vous ouvrent leurs portes avec Archipol Audace et créativité L’océan, une île entre les îles « Bora Bora », une déclaration d’amour à une perle de Polynésie Tifaifai, trésor du patrimoine polynésien Tel : (689) 40 14 14 - Fax : (689) 40 43 71 29 - Mail : [email protected] - www.conservatoire.pf CENTRE DES MÉTIERS D’ART – PU HAAPIIRAA TOROA RIMA I (CMA) Le Centre des Métiers d’Art est un établissement public administratif, créé en février 1980. Il a pour vocation de préserver les spécificités artistiques inhérentes à la tradition et au patrimoine polynésien, mais aussi d’oeuvrer à leur continuité à travers les pratiques contemporaines. Les élèves peuvent suivre un cursus en trois années, lors duquel ils sont formés à différentes pratiques artistiques (sculpture, gravure, etc.), mais également à des cours théoriques (langue et civilisation polynésienne). Le CMA délivre un titre qui lui est propre, le Certificat de Formation aux Métiers d’Art de Polynésie. Tel : (689) 40 43 70 51 – Fax (689) 40 43 03 06 – Mail : [email protected] - www.cma.pf Service du Patrimoine Archivistique Audiovisuel - Te piha faufa’a tupuna © DR / SPAA Le Service du Patrimoine Archivistique Audiovisuel a été créé en 1962 sous les traits du Patrimoine Archivistique Audiovisuel. Sa mission première de conservation et de mise à disposition des archives administratives a rapidement été étendue au patrimoine archivistique dans son ensemble. En 2011, la fusion du Service Territorial des Archives, du service de la communication et de la documentation et de l’institut de la communication audiovisuelle a doté le service d’une compétence générale d’organisation, d’intervention et de proposition en matière d’archivage et de patrimoine audiovisuel. Tel : (689) 40 41 96 01 – Fax : (689) 40 41 96 04 – Mail : [email protected] – www.archives.pf PETIT LEXIQUE * SERVICE PUBLIC : un service public est une activité ou une mission d’intérêt général. Ses activités sont soumises à un régime juridique spécifique et il est directement relié à son ministère de tutelle. * EPA : un Etablissement Public Administratif est une personne morale de droit public disposant d’une certaine autonomie administrative et financière afin de remplir une mission classique d’intérêt général autre qu’industrielle et commerciale. Elle est sous le contrôle de l’État ou d’une collectivité territoriale. _HIRO’A Journal d’informations culturelles mensuel gratuit tiré à 5 000 exemplaires _Partenaires de production et directeurs de publication : Musée de Tahiti et des Îles, Service de la Culture et du Patrimoine, Conservatoire Artistique de Polynésie française, Maison de la Culture - Te Fare Tauhiti Nui, Centre des Métiers d’Art, Service de l’Artisanat Traditionnel, Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel. _Edition : POLYPRESS BP 60038 - 98702 Faa’a - Polynésie française Tél: (689) 40 80 00 35 - FAX : (689) 40 80 00 39 email : [email protected] _Réalisation : [email protected] _Direction éditoriale : Vaiana Giraud - 40 50 31 15 _Rédactrice en chef : Isa Bertaux [email protected] _Rédactrices : Vaiana Hargous, Alexandra Sigaudo-Fourny, Suliane Favennec _Impression : POLYPRESS _Dépôt légal : AVRIL 2015 _Couverture : © Christophe Abraham AVIS DES LECTEURS Votre avis nous intéresse ! Des questions, des suggestions ? Écrivez à : [email protected] HIRO’A SUR LE NET À télécharger sur : www.conservatoire.pf www.maisondelaculture.pf www.culture-patrimoine.pf www.museetahiti.pf www.cma.pf www.artisanat.pf Et à découvrir sur www.hiroa.pf ! HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 5 HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 4 DIX QUESTIONS À Amy Y.Li, directrice de la Amy Li Gallery de Beijing « Gauguin est un pionnier conceptuel pour les artistes chinois » HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 7 Du 16 avril au 13 juin, Amy Y. Li, directrice de la Amy Li Gallery de Beijing, organise au Musée de Tahiti et des Iles une exposition inattendue et inspirée : « L’esprit des morts veille », du nom d’une toile du peintre Paul Gauguin. Elle a sélectionné une dizaine d’artistes chinois ayant un lien évident avec ce peintre qui a été pour l’art contemporain chinois un véritable catalyseur. Des artistes chinois qui rendent hommage à Gauguin dans un musée à Tahiti : c’est un projet original… Oui, c’est un projet assez original ! En réalité, un grand nombre d’artistes chinois nés dans les années 50-60 ont un sentiment particulier et un très grand respect pour Gauguin, qui est une sorte de pionnier conceptuel pour eux. Son parcours et la façon avec laquelle il a révolutionné l’art en son temps sont de véritables sources d’inspiration pour eux. Il n’a pas été difficile de les convaincre de participer. Comment est né ce projet d’exposition et quel est son objectif ? En un sens, je pense sincèrement que cette exposition a pu avoir lieu grâce à une combinaison du hasard et du destin. C’est en rendant visite à un couple d’amis qui habite à Tahiti que l’idée m’est venue d’y organiser une exposition, pour faire une surprise à ces artistes en les amenant ici afin que leur rêve devienne réalité. Je me suis donc attelée à la tâche et cela s’est produit ! Quelle chance… Pourquoi ce thème, « L’esprit des morts veille » ? A cause de Gauguin ! Sans lui, Tahiti serait toujours un endroit paradisiaque que l’on viendrait visiter, mais pour des vacances, pas pour une exposition. Cependant, la relation entre cette île et l’artiste a été si importante qu’il est nécessaire d’y ramener l’art, de rappeler aux gens que Tahiti a été un endroit crucial pour l’histoire de l’art. « L’esprit des morts veille » est une toile majeure peinte par Gauguin en 1892 à Tahiti, je pense que le choix du commissaire d’exposition, Lü Peng, d’utiliser le titre de cette toile pour celui de l’exposition est une façon de dire qu’à l’époque où Gauguin était à Tahiti, les esprits de l’île ont veillé sur lui et c’est désormais l’esprit de Gauguin lui-même qui veille sur l’île et l’arrivée de ces nouveaux artistes chinois. Sur quels critères avez-vous sélectionné les artistes ? Quel est leur point commun ? Pour différentes raisons, j’ai dû choisir un nombre restreint d’artistes pour cette exposition. J’ai donc tenté de sélectionner ceux dont l’influence de Gauguin est visible dans leur travail. Gauguin est un artiste qui, au travers de ses œuvres, interrogeait sur l’individu et la société, « D’où venonsnous ? Qui sommes-nous ? Où allonsnous ? ». La poursuite de ce thème artistique est également commune aux artistes sélectionnés pour cette exposition. Le commissaire de l’exposition, Lü Peng, affirme que c’est entre autres grâce à Gauguin que la Chine a eu son art contemporain. Pourquoi ? Après les guerres et les mouvements politiques du XXème siècle, les artistes chinois ont pu commencer à chercher à comprendre la peinture et l’appel au modernisme des artistes européens comme Gauguin et ceux de sa génération. Leur position de révolte est celle qui a inspiré les artistes chinois dans les années 80, qui ont à leur tour renversé toutes les vieilles normes artistiques et brisé les carcans qui faisaient obstacle au développement de la modernité. C’est de ce mouvement qu’est directement issu l’art contemporain chinois. Pouvez-vous nous présenter le commissaire de l’exposition, Lü Peng ? Lü Peng est un des plus éminents historiens de l’art en Chine, auteur de l’« Histoire de l’Art Chinois au XXème siècle ». Il est également critique d’art contemporain, commissaire d’exposition et directeur du © DR HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 6 Cheng Contemporary Art Museum. Ses essais et commentaires ont été publiés dans d’innombrables magazines, journaux et revues du monde entier, il possède une connaissance de l’art chinois et de l’art en général que peu de gens égalent. Les toiles de cette exposition serontelles exposées ailleurs qu’à Tahiti ? Pour l’instant, nous nous concentrons sur cette exposition qui représente déjà un énorme travail. Nous verrons pour la suite en temps voulu. Qu’est-ce qui caractérise l’art contemporain chinois selon vous ? Je pense que nous pouvons remercier notre époque. Comme tout le monde le sait, la Chine est un pays en pleine expansion avec de nombreuses opportunités et de nombreux changements. Cette évolution du pays est ressentie et présente chez nos artistes dont l’inspiration et la créativité sont, sans l’ombre d’un doute, stimulées par ce dynamisme. Racontez-nous votre rencontre personnelle avec l’œuvre du peintre Paul Gauguin ? La première fois que j’ai vu les travaux de Gauguin, c’était dans un livre. Les couleurs du tableau « Quand te maries-tu ? » sur la couverture m’avaient totalement captivée, elles étaient si vraies, si réelles, elles donnaient tant d’information que l’œil se devait d’attraper. C’était une expérience fascinante, alors qu’il ne s’agissait que d’une image sur un livre. Est-ce la toile qui vous a le plus marquée ? En fait il y en a deux… « Quand te maries-tu ? » donc, mais je dirais également « D’où venons-nous ? Qui sommes nous ? Où allons-nous ? », qui est sans doute l’un de ses plus grands chefs d’œuvres, pour sa beauté, le symbolisme qui y est présent et pour tout le mystère qui en émane. ◆ L A C U LT U R E B O U G E MUSÉE DE TAHITI ET DES ÎLES – TE FARE MANAHA Des artistes chinois rendent hommage à Gauguin Rencontre avec Amy Y. Li, organisatrice de l’exposition. 9 HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 8 « L’esprit des morts veille », c’est le nom d’une célèbre toile du peintre Paul Gauguin, mais également le thème retenu pour cette exposition singulière, à l’occasion de laquelle une dizaine d’artistes contemporains chinois rendent hommage à l’œuvre de celui que les Marquisiens surnommaient « Koké ». Une rencontre inattendue à ne pas manquer au Musée de Tahiti et des Iles du 16 avril au 13 juin. Les artistes contemporains chinois ont la cote à Tahiti ! Après l’invitation, en septembre dernier, de Zhou Xiaoping pour une résidence d’artiste, c’est au tour du Musée de Tahiti d’accueillir les œuvres d’une dizaine d’artistes chinois qui ont été choisis pour exprimer leur vision historique particulière à la mémoire de Gauguin et de ses contemporains. Des créateurs qui disposent d’une certaine renommée internationale et qui auront l’occasion de faire l’expérience de « l’intuition créatrice » que l’environnement polynésien avait insufflé au peintre. L’art contemporain chinois : une histoire récente On commence à parler d’art contemporain chinois à partir de 1980, lorsqu’une nouvelle génération d’artistes a pu chercher à comprendre l’art moderne européen et découvert Cézanne, Van Gogh et Gauguin. Zhaoyang Yin, ‘Nanshan Temple’ C’est véritablement la position de révolte de ces artistes de la génération de Gauguin qui a permis de libérer les artistes chinois du carcan du réalisme soviétique qui faisait obstacle au développement de la modernité. Ils ont alors cherché à comprendre l’art et à parvenir à une « observation inversée » du sens de la vie, c’est-àdire observer les êtres et les choses de leur point de vue et non de celui de l’observateur. Un appel au modernisme qui a eu pour effet de renverser toutes les vieilles normes artistiques et que l’on a appelé, en Chine, le « mouvement des beaux-arts 85 » ou « nouvelle vague 85 », résultant de l’influence d’artistes comme Gauguin. « Le nom de Gauguin ainsi que son art sont familiers pour les artistes chinois, explique Lü Peng, le commissaire de cette exposition. Ils ont tous du respect pour lui parce que c’est bel et bien grâce à lui et quelques autres que la Chine a eu son modernisme et même son art contemporain ». L’art, une passerelle universelle Yonghong Song, ‘Elderly Couple’ « Des artistes chinois exposant au Musée de Tahiti en l’honneur d’un peintre comme Gauguin, voici une belle preuve que l’art est pour l’humanité la passerelle la plus efficace pour la communication des âmes », confie Lü Peng. En 1892, Gauguin Yongqing Ye, ‘Paint Bird’ achevait un tableau intitulé ‘’L’esprit des morts veille’’, en fait, c’est lui qui veille, comme tous les hommes dotés de puissance créatrice. Cette exposition, c’est un hommage des artistes chinois à ce ‘’mort qui veille’’, Gauguin. » Les artistes invités Yonghong Song, Guangyi Wang, Yongqing Ye, Zhaoyang Yin, Minjun Yue, Hao Zeng, Xiaogang Zhang, Chunya Zhou. ◆ Xiaogang Zhang, ‘Forever fasting love’ « L’esprit des morts veille » : Pratique • Du 16 avril au 13 juin • Au Musée de Tahiti et des Iles • Ouvert du mardi au dimanche, de 09h00 à 17h00 • Salle d’expositions temporaires • Tarifs : 600 Fcfp - Gratuit pour les scolaires, les étudiants et les membres de l’association des Amis du Musée, sur présentation d’un justificatif. Tarif de groupe de plus de 10 personnes : 500 Fcfp + d’infos : 40 54 84 35 www.museetahiti.pf Guangyi Wang, ‘New Religion’ L A C U LT U R E B O U G E Conservatoire artistique de la Polynésie française – Te Fare Upa Rau De Jamiroquai à Beethoven : de grands moments de musique ! Rencontre avec Simon Pillard, Colin Raoulx et Sébastien Vignals, chefs d’orchestres et professeurs au Conservatoire. Texte : VH / photos : CAPF. 11 HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 10 Le concert des quatre orchestres du Conservatoire aura lieu samedi 25 avril à l’hôtel Méridien. Cette nouvelle édition promet encore une fois de grands moments de musique avec l’orchestre symphonique dirigé par Simon Pillard, la grande harmonie gérée par Colin Raoulx, la petite harmonie menée par Sébastien Vignals et le petit orchestre à cordes également dirigé par Simon Pillard. Près de cent cinquante musiciens montreront au grand public la force, le charme et l’émotion de la pratique collective de la musique. Rencontre avec les chefs d’orchestre. Simon Pillard : le maître des cordes face à Beethoven ! Professeur de violoncelle, Simon Pillard dirige depuis des années le petit orchestre à cordes du Conservatoire. À cette première fonction se rajoute, depuis la rentrée d’août, la direction de l’orchestre symphonique. Une responsabilité qui ne fait pas peur au maestro, qui a choisi cette année un superbe programme et notamment Le programme de l’orchestre symphonique « Air du Génie du froid » dans l’opéra du Roi Arthur, de Purcell, le 1er mouvement de la « Symphonie inachevée », de Franz Schubert, le final de La 5ème symphonie de Beethoven, « le Sanctus » la Messe solennelle de Sainte Cécile, de Charles Gounod, « Le chœur des esclaves » dans Nabucco, de Verdi. l’ouverture de la cinquième symphonie de Beethoven, sans oublier plusieurs partitions partagées avec le chœur des adultes dirigé par Emmanuelle Vidal. Nous l’avons interrogé sur la place que tient un orchestre dans la vie du Conservatoire. « Les orchestres dans les conservatoires tiennent une place prépondérante. Ils sont là pour transmettre au public et aux élèves la culture et tout le bien-être que peut apporter la musique. Dans le travail hebdomadaire, l’échange entre les membres de l’orchestre prédomine. Et en concert, c’est cet échange entre l’orchestre et le public qui se révèle si intense et particulier. Dans un conservatoire, on doit faire face à une double exigence : celle d’élever le niveau quantitatif et qualitatif des futurs musiciens professionnels, tout en préservant et assurant l’enseignement de la musique, qui est destinée au plus grand nombre. C’est par mon travail de professeur et de chef d’orchestre que je dois assumer cette responsabilité. Cela induit le travail de recherche pédagogique pour penser et trouver au mieux les programmes musicaux pour chacune des formations. Pour l’orchestre de 1er cycle, mes choix musicaux s’orientent vers une approche générale et globale de la musique en tous genres : musique de films, variété et classique. Alors que cette année, le choix musical du grand orchestre se tourne vers la forme musicale symphonique avec des compositeurs classiques comme Schubert, Beethoven, Gounod, Verdi – les deux derniers seront joués avec les chœurs du conservatoire. Dans mon travail de direction, je m’attache au travail de la sonorité, la dynamique, la justesse, la respiration, et les nuances pour que l’orchestre apprenne à sonner comme un ensemble, et amène chacun à développer ses aptitudes à l’attention et à l’écoute, ce qui n’est pas forcément au démarrage une discipline au goût de tout le monde. Cette discipline est exigeante et cela peut être pour certains un apprentissage de longue haleine : savoir être en harmonie avec justesse avec les autres pour exécuter une partie à plusieurs. Cela demande beaucoup d’écoute et de travail intérieur ! » Colin Raoulx : « Le plaisir de jouer doit perdurer dans le temps ! » Colin Raoulx et sa grande harmonie ont depuis des années un public de fans, qui adorent le swing et l’allant de cette puissante formation. Nous lui avons demandé de nous faire découvrir de l’intérieur son orchestre de prédilection. « Un orchestre d’harmonie – on dit également une harmonie – est un ensemble musical regroupant la famille des bois, des cuivres et des percussions. Il ne faut pas confondre cet orchestre avec l’orchestre de fanfare formé uniquement de cuivres et de percussions. Son répertoire comporte beaucoup d’arrangements, mais certains compositeurs ont écrit et mis en valeur cette formation très attachante, vive et dynamique. De manière plus générale, les orchestres dits d’harmonie ou symphoniques devraient commencer assez tôt dans le cursus des études : leur but étant de préparer l’individu à son insertion et au travail dans le groupe, de le situer par rapport aux autres, de développer sa propre écoute par rapport à celle des autres, d’affiner son audition et ses réflexes. C’est aussi un moyen de socialisation. La grande harmonie, dite harmonie de second cycle, est enfin la continuité de Le programme de la grande harmonie « Fantasia 2000 », « Earth, wind and fire », « The Best of Queen », « Cumbachero », de Raphael Hernadez et « Danzon N° 2 », de Arturo Marquez. L A C U LT U R E B O U G E Conservatoire artistique de la Polynésie française – Te Fare Upa Rau HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 12 la petite harmonie, dirigée par Sébastien Vignals. Le programme qui y est abordé est forcément plus vaste, reprenant des œuvres du répertoire classique adaptées pour cette dernière, des œuvres écrites spécialement pour cette formation ou des pièces plus actuelles comme c’est le cas cette année. Sur le plan musical, les musiciens de cette formation sont plus aguerris que leurs cadets puisqu’ayant déjà bénéficié du travail collectif entrepris durant au minimum deux années au sein de la petite harmonie. Le travail consistera dorénavant à approfondir leurs acquis en y développant la vélocité instrumentale, la justesse dans le son, la mise en place, les nuances, la musicalité, mais surtout de trouver sa place au sein de la formation. Il n’en demeure pas moins que la participation des élèves à ces ensembles doit être un plaisir et que ce plaisir doit perdurer dans le temps. » Sébastien Vignals : « Le chef d’orchestre a la responsabilité de l’équilibre sonore » Adoré par ses jeunes élèves, c’est-à-dire 40 musiciens très dynamiques faisant souvent leurs premières armes dans une grande formation de musique collective, Sébastien Vignals n’en est pas moins exigeant. Il a trouvé une manière originale de faire comprendre le sens de la discipline à ses futurs petits virtuoses, en sortant comme un arbitre de football des cartons jaunes ! Mais la scène est assez rare et il sait également les encourager et les féliciter. Sébastien nous présente sa formation. « Ma formation est composée d’instruments à vent (les flûtes, les clarinettes, les saxophones, les trompettes, les cors, les trombones et les tubas) et de percussions (batterie, timbales, cymbales et xylophones) et pour finir une guitare basse. Notre répertoire varie entre la musique classique, la musique de films ainsi qu’un morceau de funk tiré de l’album « Napoléon Dynamite », de Jamiroquai. Pour une bonne partie des musiciens, c’est leur premier orchestre. Ils découvrent le jeu collectif, associer le timbre de leurs instruments avec les autres ; être attentif aux départs et aux arrêts, respecter les nuances, être responsabilisé par un solo, etc., tout en suivant attentivement les indications du chef d’orchestre. C’est à ce dernier qu’incombe la responsabilité de l’équilibre sonore et rythmique de l’orchestre, ainsi que le choix du répertoire. » ◆ Concert des quatre orchestres : pratique • Salon Matisse de l’hôtel Le Méridien, à Punaauia • Samedi 25 avril en fin d’après-midi • En partenariat avec l’association Musique en Polynésie • Billetterie le soir du concert • Tarifs : 1 500 Fcfp pour les adultes et 500 Fcfp pour les enfants de 3 à 12 ans. + d’infos : Tél. : 40 50 14 18 - www.conservatoire.pf DOSSIER Maison de la culture – Te Fare Tauhiti Nui Conservatoire Artistique de Polynésie française – Te Fare Upa Rau 14 1er festival international de ‘ukulele à Tahiti © ASF Rencontre avec Vaiana Giraud, responsable de la communication à la Maison de la Culture, Moana Urima, professeur de ‘ukulele au Conservatoire, Frédéric Cibard, chargé de communication au Conservatoire, Gino, fabricant de ‘ukulele, Apetahi ‘ukulele et Kris Fuchigami, virtuose hawaiien. Textes et photos (sauf mention) : ASF HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 15 La marque de fabrique de Apetahi Ukulele, c’est la nacre incrustée dans le bois. Au Conservatoire avec les stagiaires étrangères, lors des stages internationaux, qui adorent jouer du ukulele. Gino Le TAHITI-FIU, c’est le premier Festival International de ‘Ukulele qui se déroule à la Maison de la Culture du 7 au 11 avril. Un acronyme qui sonne merveilleusement bien pour cet instrument emblématique de la Polynésie. « Sol do mi la/ Ces quatre notes bien accordées / vont faire jouer le ‘ukulele » raconte une comptine pour enfant. C’est dire si ce petit instrument fait partie du décor, dès le plus jeune âge, en Polynésie. Pas une bringue, pas un jour au marché de Papeete, pas un Heiva sans entendre ce son si particulier. Il ne lui manquait plus qu’un festival et dès 2012, l’idée d’un événement qui lui soit dédié est lancée par l’ancien directeur de la Maison de la Culture Heremoana Maamaatuaiahutapu, aujourd’hui ministre de la Culture. D’autant que partout dans le monde, le ‘ukulele est à la mode : on ne compte plus les festivals qui fleurissent çà et là et en métropole, Julien Doré, gagnant de l’émission télévisée « la Nouvelle Star » en 2007 en a même fait son instrument de prédilection. Master-classes au CAPF La culture du ‘ukulele L’occasion d’améliorer sa technique avec les maîtres du ‘ukulele ! Devant tant d’engouement, cet instrument polynésien se devait d’avoir sa fête à Tahiti. Elle se tiendra du 7 au 11 avril et sera riche en événements. Des masterclasses avec deux virtuoses hawaiiens, Kris Fuchigami et Aidan James, des démonstrations gratuites dans la ville de Papeete ; un concert unique au Grand Théâtre, le 10 avril, où nos musiciens polynésiens, dont Maruarii Ateni, Roger Teriipaea, Vaimoana Urarii et d’autres encore, pourront marier leur son et leur technique à ceux des invités hawaiiens ; des expositions-ventes et, en point d’orgue, une tentative de record du monde du nombre de joueurs de ‘ukulele, place To’ata. En filigrane de cet événement festif, il y a bien sûr la volonté d’amener les Polynésiens à faire rayonner cet instrument, mais surtout à défendre une frappe traditionnelle, un style résolument polynésien au niveau international. C’est aussi l’occasion de mettre en avant le savoir-faire des artisans locaux comme Gino, fabriquant de ‘ukulele à Punauuia, qui ne réalise que des pièces uniques. « Il me faut une semaine à temps plein pour réaliser un ‘ukulele. Des créations uniques Apetahi Ukulele Je suis très perfectionniste, on vient chez moi pour le son que je propose. » Dans son atelier, l’homme ne sélectionne que des essences locales et y incruste des morceaux de nacre ; c’est sa marque de fabrique, tout comme la fleur Apetahi, du nom de sa fille, que l’on retrouve sur chaque instrument. Les commandes ne manquent pas, mais Gino a promis de se libérer le 11 avril pour participer, avec son fils, au record du monde. Le rendez-vous est pris ! ◆ MASTER-CLASSES : PRATIQUE • Au Conservatoire • Mardi 7 avril : de 14h à 16h pour les élèves du Conservatoire et de 17h à 19h pour les pratiquants de ‘ukulele confirmés • Renseignements et inscriptions : 40 50 14 11 Le concert : pratique • Vendredi 10 avril – 19h30 • Grand Théâtre de la Maison de la Culture • Tarif unique : 1 500 Fcfp, billets en vente sur place • Renseignements au 40 544 544 Des démos avec les pros ! Des démonstrations gratuites de ‘ukulele dans la ville de Papeete sont prévues mercredi 8 avril avec les invités hawaïens Aidan James et Kris Fuchigami. Rendez-vous : 11h30 – 12h30 : marché de Papeete 14h00 – 15h00 : rue piétonne du Centre Vaima 18h30 – 19h30 : place Vaiete Partenaire du festival, le Conservatoire Artistique de Polynésie française, Te Fare Upa Rau, organise deux master-classes gratuites de ‘ukulele (dans la limite des places disponibles) avec les prodiges de l’instrument, Kris Fuchigami et Aidan James. Dans ce moment privilégié de rencontre et de partage, les deux artistes hawaiiens seront accompagnés et soutenus par les meilleurs instrumentistes du pays dont les enseignants et musiciens du Conservatoire. A l’instar de ce qui se fait déjà régulièrement pour les élèves de la section classique avec les concertistes et virtuoses invités par l’association « Musique en Polynésie », ces deux classes exceptionnelles devraient débuter par une présentation de l’artiste, son parcours de musicien, sa rencontre avec le ‘ukulele ; puis suivra une petite performance, très attendue par le public, avant qu’un ou plusieurs élèves ne viennent les rejoindre sur scène pour une leçon. Kris Fuchigami nous a déjà confié qu’il axerait son cours sur les différentes techniques de pointe qui permettent d’améliorer son jeu et promet un grand moment de plaisir et de fun ! Dans son atelier, Gino ne réalise jamais de série. Chaque ‘ukulele est unique. Ses instruments sont visibles sur sa page facebook Apetahi ukulele. Concert de l’ensemble ‘ukulele des élèves adultes du Conservatoire pour le concert de la femme le 7 mars dernier @Stéphane Sayeb pour le CAPF HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 17 © Apetahi ukulele HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 16 Deux virtuoses hawaiiens pour parrains Moana Urima : « J’aime l’esprit bringue » Le ‘ukulele est pratiqué sous forme de cours collectifs et de cycles pédagogiques au Conservatoire par les enfants, adolescents et adultes. L’enseignant chargé de cette discipline est Moana Urima, pour qui la musique est avant tout une histoire de famille. Rencontre. Comment as-tu été « piqué » au ‘ukulele ? J’avais deux ans et j’ai entendu le premier single de « Te ava piti », un groupe de Raiatea, immédiatement j’ai eu envie de jouer. J’allais souvent dans les districts avec mon père, Tom Urima, qui est un grand musicien, et souvent il y avait ce ‘ukulele dans un rythme « Te ava piti » comme « Akakino », un style qui fait penser aux chants des marins. Tu as pris des cours avec ton père ? Non, à trois ans je jouais dans mon coin, j’écoutais et j’essayais de reproduire les sons. J’ai appris tout seul. A la méthode tahitienne, tu écoutes et tu reproduis ! Tout à l’oreille. Ensuite j’ai commencé à jouer dans les bringues. A cinq ans, j’ai fait mon premier Heiva avec le groupe Temaeva, j’étais le plus jeune musicien. Qu’est ce qui te fascine le plus dans le ‘ukulele ? J’adore le soliste ‘ukulele, mais je n’ai jamais fait de concours. Ça ne m’intéresse pas. Je reste dans l’esprit bringue, presque tous les week-ends, avec des collègues, on anime des fêtes. Et puis j’aime apprendre aux autres. C’est ça pour toi l’esprit du ‘ukulele ? Le partage ? Tout à fait, on partage un moment de musique. Est-ce que tu penses qu’il y a un nouvel engouement pour cet instrument ? Oui, aujourd’hui j’ai plus de quatrevingts élèves et le plus jeune à 5 ans. Les jeunes veulent apprendre, mais davantage dans le style hawaiien. D’ailleurs, la plupart de mes élèves ont une guitare hawaiienne, un kamaka. Il y a plus de monde qui apprend le ‘ukulele, mais en même temps, il n’y a plus de groupes, de trios comme autrefois qui animent des bringues. C’est dommage. Est-ce qu’il y a un style polynésien ? Je dirai que le style de frappe qui a conservé la base locale est celui des Tuamotu. A Tahiti, on a un style plus moderne, plus latino. C’est le côté bringue. Tu seras sur scène le 11 avril avec tes élèves pour contribuer à battre le record du monde du plus grand nombre de joueurs de ‘ukulele, tu peux nous en dire plus ? On va être près de deux cents élèves. Le seul souci, c’est de trouver et d’acheter des ‘ukulele actuellement. Fin février, nous avons commencé à travailler sur la chanson « Bora Bora » avec mes élèves. On a également appris une dizaine d’autres chansons qui seront jouées tout au long de l’après-midi. Nous ferons une petite animation de trente minutes dans un style reggae, bossa et puis il y aura un hommage à Barthélemy Arakino qui est décédé en février. Nous allons mettre ses chansons en valeur. Il faut venir ! Aidan James, lui, est né à Honolulu. Il est devenu célèbre sur Youtube (vingt millions de vues !) pour son interprétation de « Soul sister » alors qu’il n’avait pas encore 8 ans. A tout juste 14 ans, il enchaîne les tournées et les festivals et vient de sortir son premier album. C’est également avec beaucoup d’enthousiasme qu’il a accepté d’être le parrain de cette première édition du Tahiti-FIU. Aidan James De cavaquinho à ‘ukulele : un peu d’histoire… C’est au Portugal qu’on doit le ‘ukulele. Le petit instrument à quatre cordes, appelé cavaquinho, a débarqué au port de Honolulu à la fin du XIXème siècle et a immédiatement séduit les Hawaiiens qui l’ont transformé, en particulier grâce au soutien du roi Kalakaua. Très rapidement, le ‘ukulele rejoint les côtes tahitiennes. N’ayant pas de luthier, les Tahitiens réinventent l’instrument avec, certainement, une noix de coco en guise de caisse de résonnance et un manche taillé dans du bois. Plus tard, il est fabriqué d’une seule pièce de bois (purau, tou, miro, ‘uru) et la caisse recouverte d’une peau de requin ou de chèvre tendue et sertie par du fil de fer fixé par des clous. Le carton remplacera petit à petit les peaux, mais la fabrication reste la même. C’est l’époque des « Tamarii Punaruu », de Moana et autres Marie Mariterangi ; une époque durant laquelle déjà la frappe est bien distincte de celle des Hawaiiens. Dans les années 80, l’essor des orchestres kaina tels que les « Kaina Boys », « Tamarii ‘upa nave » ou « Te ava piti » va donner un nouvel élan en imposant un nouveau type de ‘ukulele façonnés dans du bois importé et plus facile à travailler, car déjà débité en planche (kaori, yaka, salusalu,…). La caisse est couverte aussi par du Quatre, six ou huit cordes, bois et des fils en nylon de pêche fluo doublés. Le ‘ukuà chacun son ukulele. lele tahitien passe de quatre à huit cordes. 19 HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 18 Pour cette première édition, deux virtuoses hawaiiens du ‘ukulele parraineront l’événement : Kris Fuchigami et Aidan James. Tous deux se produiront aux côtés de nos virtuoses polynésiens sur la scène du Grand Théâtre le vendredi 10 avril à 19h30. Originaire de Hilo, Kris Fuchigami remporte à 15 ans son premier grand concours. Depuis, il participe à de nombreux festivals et il est reconnu comme virtuose à l’international. A 24 ans, il a déjà enregistré trois CD et a eu le privilège de jouer avec des grands noms du ‘ukulele comme Jake Shimabukuro, Mark Yamanaka, Daniel Ho et Brittni Paiva. Pour cette première visite à Tahiti, Kris Fuchigami est très excité à l’idée de rencontrer les fans polynésiens de ‘ukulele et surtout de jouer devant eux. « Je n’ai jamais joué avec un ‘ukulele tahitien auparavant et j’avoue que j’ai hâte de découvrir cela. J’aime tous les types de musique, donc je suis vraiment impatient d’entendre la musique locale », précise Kris Fuchigami qui affectionne tout particulièrement le son chaleureux de la guitare hawaiienne Kris Fuchigami kamaka. « Quand vous entendez ce son, vous avez tout simplement envie de sourire ! », nous confie le virtuose. NAHEA RA ? COMMENT FAIT-ON ? Service de l’artisanat traditionnel – Pu ohipaRima’i Un chemin de table tifaifai appliqué Par Béatrice Le Gayic, présidente de l’association Te api nui o te tifaifai Texte et photos : ASF 20 Si le salon du Tifaifai vous inspire, mais qu’un dessus de lit vous semble une tâche trop difficile à réaliser, Hiro’a vous propose de commencer par un chemin de table très fleuri en utilisant la méthode du tifaifai appliqué. Matériel : •Deux tissus (drap en coton) de couleurs différentes •Quatre fleurs prédécoupées dans des tissus de couleurs différentes (conserver les chutes des tissus) •Une paire de ciseaux •Des punaises •Des aiguilles •Du fil •Une aiguille à coudre •Une machine à coudre Le 11 avril, tous à l’unisson pour le record du monde ! Le 18 avril 2014, l’Angleterre entrait dans l’histoire en détenant le record du monde du plus grand rassemblement de joueurs de ‘ukulele avec 2 370 participants. Un exploit qui ne pouvait pas laisser la Polynésie indifférente. Le 1er Tahiti-FIU est donc l’occasion parfaite pour relever à notre tour le défi ! Le 11 avril, tous les joueurs de ‘ukulele, confirmés ou débutants, sont invités à venir avec leur instrument, place To’ata, pour battre ce record du monde et ainsi faire rentrer la Polynésie française dans le Livre des Records. Concrètement, il s’agit de jouer tous ensemble (et en harmonie !) la chanson « Bora Bora », d’Eddie Lund, pendant plus de cinq minutes sur la place To’ata, sous la houlette d’un huissier de justice pour la validation du record. Pour apprendre les accords de la chanson officielle, la chaîne de télévision TNTV, partenaire du festival, a mis en ligne sur son site internet un tutoriel afin de permettre à chacun de s’entraîner. Pour ceux qui n’ont pas Internet ou qui préfèrent jouer en groupe, le Conservatoire a également décidé d’ouvrir ses portes à ceux qui souhaitent améliorer leur jeu pendant la semaine du festival. D’autres chansons seront également au programme ce jour-là et vous pouMagic city, partenaire du 1er festival de Ukulele à vez d’ores et déjà retrouver les accords Tahiti, propose les marques Kala ukulele, fender sur www.tntv.pf. et Takamine et quatre tailles de ukulele soprano 1 2 3 (la plus petite), concert, ténor et baryton. 1/ Découper deux rectangles identiques dans la dimension souhaitée, à partir de deux tissus de couleurs différentes. 2, 3 et 4/ Plier en deux le tissu le plus clair, puis découper de façon aléatoire une forme pour le tour du tifaifai. Fixer les deux tissus sur la table avec une punaise. 7/ Positionner les fleurs découpées auparavant en alternant les couleurs. 7 8 HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 21 9 8 et 9/ Dans une chute de tissu, découper un rond et le placer au centre de la fleur. 10 11 12 13 10, 11, 12 et 13 / Epingler toutes les pièces pour les fixer puis bâtir à grand point. Tentative de record du monde ‘ukulele : Pratique • • • • • • Samedi 11 avril Place To’ata 13h00 - début des inscriptions sur place pour ceux qui ne l’ont pas encore fait 15h00 - placement des participants 15h30 - début de l’animation avec le Conservatoire, Aidan James et Kris Fuchigami 16h30 - début des répétitions et harmonisation avec le public 17h00 - démarrage de la tentative de record • Les fiches d’inscription sont à télécharger sur le site www.tntv.pf • Renseignements : [email protected] - 40 47 36 80 ou 40 87 56 85 4 14 5 6 5 et 6/ Faire la même chose pour le centre du tifaifai. 15 14 / Coudre ensuite à la machine (ou à la main) l’ensemble. Pour un rendu parfait, il suffit de rentrer le tissu au fur et à mesure, avec une aiguille. 15 / Il est possible de mixer couture et broderie ou de broder uniquement le tifaifai comme sur ces différents modèles. POUR VOUS SERVIR Service du patrimoine archivistique audiovisuel – Te Piha Faufa’a Tupuna Les Archives vous ouvrent leurs portes avec Archipol Rencontre avec Tamatoa Pomare Pommier, chef du Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel. Texte et photos : VH. 22 Si c’est dans l’Archipol, c’est consultable ! Le Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel détient 12 km de documents en tous genres : photos, livres, vidéos, etc. Pour présenter ces fonds au public, le service a eu la bonne idée en 1998 de lancer « Archipol – le cahier des archives de la Polynésie ». Une publication aussi intéressante que pédagogique qui aborde l’histoire de la Polynésie selon un thème précis, mais sous un maximum de formes ! Savoir que les archives de Tipaerui conservent 12 km de documents, c’est bien. Mais savoir ce que contiennent ces documents, c’est mieux ! D’où la création de la revue « Archipol – le cahier des archives de la Polynésie », par le service des archives en 1998. Cette publication se décline à ce jour en quinze numéros. « Les sujets sont divers puisqu’on a commencé avec un Archipol sur les années technicolor, pour évoluer vers la question du foncier, l’agriculture, la guerre de 14-18, les Australes, Bora Bora ou encore la dynastie des Pomare qui est l’objet du dernier Archipol », explique Tamatoa Pomare Pommier, chef du Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel. « Le principe de cet ouvrage est d’utiliser les documents conservés par les archives et de trouver des présentations thématiques avec le concours d’un histo- rien, Michel Bailleul. Ce dernier effectue des recherches sur une thématique particulière et va proposer une rédaction cohérente de tous ces éléments. Nous essayons également le plus possible d’intégrer des copies de documents que nous avons afin de montrer au public ce patrimoine. » Rien que les faits L’intérêt d’Archipol, en marge de présenter ces fonds d’archives, est bien évidemment pédagogique, car chaque numéro retrace une partie de l’histoire de notre pays et permet d’aborder divers thèmes touchant aux évolutions institutionnelles, politiques, économiques et culturelles de la Polynésie française. Archipol se veut être un outil de référence pour les enseignants, une base de travail pour les chercheurs et un vec- teur de sensibilisation de la jeunesse et de la population au patrimoine archivistique et à l’histoire du pays. Une autre spécificité des cahiers Archipol : ils ne présentent que des documents existants. « La traçabilité de l’information qui est donnée est claire et ne fait pas l’objet d’interprétation, poursuit Tamatoa Pomare Pommier. Nous présentons, nous synthétisons uniquement les documents que nous détenons. Nous ne cherchons pas à interpréter une action par rapport à une autre, nous n’avons pas d’approche polémique sur un sujet d’histoire. Nous présentons les documents tels qu’ils sont. » Derrière sa volonté d’informer le public sur les fonds présents aux archives, le SPAA envoie également une invitation à consulter ces fonds. « Archipol permet de présenter tous les documents que nous conservons et de rappeler à la population que ces documents existent et qu’ils sont consultables. » Le Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et prévoit déjà la sortie de deux nouveaux numéros en 2015. ◆ Les numéros Archipol disponibles au SPAA Archipol n°1 : « 1950-1959 Les années technicolor », 1 000 Fcfp Archipol n°2 : « La question foncière à Tahiti (1842-1929) », 900 Fcfp Archipol n°3 : « L’huitre nacrière et perlière aux Tuamotu-Gambier », 1 000 Fcfp Archipol n°4 : « La presse en Polynésie française », 1 000 Fcfp Archipol n°5 : « La guerre de 14-18 vue de Tahiti », 1 200 Fcfp Archipol n°6 : « L’agriculture polynésienne 1955-1965 », 1 000 Fcfp Archipol n°7 : « 1860-1880 Une page d’histoire des îles Marquises » 1 000 Fcfp Archipol n°8 : « 1972-1977 L’Autonomie au centre des débats », 1 000 Fcfp Archipol n°9 : « 1875-1950 Les EFO au quotidien », 1 000 Fcfp Archipol n°10 : « Moorea : Regards, descriptions, témoignages », 1 400 Fcfp Archipol n°11 : « Aux Australes : Petites histoires du passé », 1 000 Fcfp Archipol n°12 : « Un siècle de problèmes et de progrès aux Tuamotu », 1 000 Fcfp Archipol n°13 : « Bora Bora en 1942 – Opération BOBCAT », 1 000 Fcfp Archipol n°14 : « Les hommes du conseil colonial et du conseil général dans les EFO 1880-1903 », 2 200 Fcfp Archipol n°15 : « La dynastie des Pomare », 3 000 Fcfp • Service du Patrimoine Archivistique Audiovisuel : Pratique • Ouvert au public du lundi au vendredi, de 7h30 à 12h00 + d’infos : 40 41 96 01 – [email protected] HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 23 L E S AV I E Z - V O U S Centre des métiers d’art – Pu ha’api’ira’a toro’a rima’i Audace et créativité Rencontre avec Viri Taimana, directeur du Centre et les élèves de 3ème année. Texte et photos : SF. 25 Les élèves du Centre des Métiers d’Art présentent leur projet visant à définir leurs capacités à produire une réflexion autour d’une thématique personnelle. Ils ont passé leur diplôme blanc le 9 janvier dernier. Les élèves de 3ème année du Centre des Métiers d’Art rentrent désormais dans la dernière ligne droite avant leur examen final en juin prochain. Mais, avant de se lancer dans la conception de leur œuvre pour le diplôme, ils ont présenté leur projet aux professeurs. Dans la salle d’exposition du Centre des Métiers d’Art, les neuf élèves de 3ème année terminent les derniers ajustements avant de passer tour à tour devant les professeurs du Centre, pour présenter leur thématique personnelle. « Ce cours est une réflexion sur le sujet du diplôme, explique Viri Taimana, le directeur du Centre. On est sur la méthodologie, notre rôle est de vérifier si leur discours tient la route et s’ils sont sur la bonne voie ». Les élèves ont eu une semaine pour préparer et présenter leur thématique. Un temps trop court pour certains qui n’ont pas réussi à finir leur travail. « Mon idée originale était de faire un plat en bois comme le umete dans lequel on met le poe ou des fruits. Mais j’ai dû improviser », avoue Ioane, quelque peu confus. Pris par le temps, l’élève de 28 ans a finalement réalisé une boîte à compartiments alimentaires dont la forme s’apparente plus à un bentô japonais. « J’ai voulu intégrer des motifs à l’extérieur comme à l’intérieur, il s’agit de motifs des archipels de la Société et des Australes », explique le jeune étudiant en sculpture. Viri Taimana, assis sur le banc aux côtés des trois autres professeurs du Centre, conseille à Ioane d’affiner sa technique d’assemblage pour son œuvre finale. « Tu dois complexifier la chose, et peut-être même inventer de nouveaux outils ! », avant de passer le tour à Kahara, 21 ans, étudiante en gravure. La jeune femme présente un prototype : une tenture en nylon habillée de nacre. Au mur, elle a collé des dessins sur lesquels figurent des motifs. « L’idée est de créer un élément de décoration avec des motifs de tatouages marquisiens », explique Kahara qui a fait des recherches dans le livre de l’explorateur allemand Karl von den Steinen. « Je me suis inspirée de ceux qui avaient été tatoués sur les jambes d’une princesse ». « Laquelle ?, interroge Viri, Tu dois savoir précisément. Pour ton examen, il faudra que tu aies la réponse pour chaque question ! ». Les animaux, un sujet majeur Kahara n’est pas la seule à travailler sur la nacre, trois autres élèves utilisent également cette matière dans leur projet. Tuheirai, 28 ans, a décidé de graver des poissons, plus précisément des carangues ou paihere, pour en faire des bijoux : un bracelet, une barrette ou une parure. « J’ai lié avec du fil de fer une dizaine de paihere, car ils se déplacent en bande », explique ce pêcheur dans l’âme qui affectionne particulièrement ce poisson cuit. Sa voisine, Moea, expose un collier en nacre avec des motifs de tressage. Christina se sert de ce matériau pour réaliser des broches en forme de pahi. Appelé également le martinchasseur, cet oiseau qui, après avoir disparu dans les années 90 de l’île de Hiva Oa aux Marquises, existe aujourd’hui uniquement sur l’île de Tahuata. « Je veux sensibiliser la population. J’ai pensé aussi à le décliner en badges pour les enfants ». « Pense à un business plan et ne t’arrête pas à un seul oiseau ! » conseille très justement l’un des professeurs séduit par l’œuvre, autant que par celle de Maire, 22 ans. Des élèves créatifs et audacieux La jeune femme a présenté un pouf dont la forme a été inspirée d’Etua, une représentation divine des ancêtres. Pour décorer l’objet, l’élève a conçu des housses avec des motifs marquisiens. « Je souhaite décliner les motifs et faire des sièges pour enfants », précise l’élève. « Elle est très chouette ton idée !, lance l’une des deux professeures. Mais pense aussi à essayer d’autres matières et différentes couleurs ». L’élève suivante, Keziah, 20 ans, présente une robe en mousseline avec un collier en nacre. Etudiante en gravure, la jeune femme souhaite sur ce projet associer cette matière avec sa passion : la couture. « Pense à la coiffe ! rappelle Viri Taimana, Tous les éléments de ton œuvre doivent aller ensemble ! » Manaarii, 22 ans, et JeanPierre, 44 ans, deux étudiants en sculpture, ont décidé de travailler le bois. Le premier présente un oiseau, l’aigrette sacrée ou le otu’u. Ce petit héron est caractéristique des récifs coralliens et des plages où il est facilement repérable par sa grande taille. « Je veux intégrer des motifs polynésiens et le faire suspendre pour avoir cette idée d’envol. J’ai toujours rêvé de voler », confie l’élève. Un projet un peu trop audacieux aux yeux des professeurs qui lui conseillent de se concentrer sur la fabrication de plusieurs types d’oiseaux plutôt que de tenter de matérialiser une idée philosophique. Jean-Pierre présente un oini en bois, un plat traditionnel utilisé pour mettre les aliments du ma’a tahiti. Les professeurs lui recommandent de décliner son objet sous différentes matières. « Ce travail est un entrainement pour le diplôme ! », ajoute le directeur du Centre avant de rappeler qu’ils ont jusqu’en juin pour concevoir l’« œuvre parfaite » pour leur examen. « Allez, courage ! », conclut-il. ◆ Exposition des œuvres des diplômés • • • • Vendredi 19 juin, à 18h30 Au Centre des Métiers d’Art Entrée libre + d’infos : 40 43 70 51 - www.cma.pf HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 24 L E S AV I E Z - V O U S SERVICE DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE – PU NO TE TAERE E NO TE FAUFAA TUMU L’océan, une île entre les îles Source : « L’océan vu comme un lien social », par Marlène Dégremint, doctorante en Anthropologie à l’EHESS-IRD, Timiri Hopuu, du département ethnologie et traditions orales du Service de la Culture et du Patrimoine et Hereiti Arapari, CVD. Crédit photos : SCP. 26 Marae Vitaria, à Rurutu Entretien avec un ancien de Rurutu Bien qu’éloignées les unes des autres, les îles de l’archipel des Australes entretiennent des liens solides et anciens qui reposeraient, selon une récente étude menée par le Service de la Culture et du Patrimoine, sur une perception singulière de l’océan, vu comme un lien social. En Polynésie, l’océan ne sépare pas les peuples : il les relie. D’ailleurs, l’histoire de la Polynésie est intrinsèquement liée aux grands voyages de navigation. Les premiers Polynésiens ont traversé le Pacifique sur de grandes pirogues, s’établissant sur des terres inhabitées. Une conception singulière des « îles » apparaît alors chez les Polynésiens : elle est bien souvent perçue comme une « entité marine » et l’on retrouve communément le mythe d’un poisson pêché par un héros pour expliquer sa naissance. Par exemple, et pour ne prendre que le cas des Australes, Raivavae est une tohora (baleine), Rurutu un barracuda (ono) et la référence à la pieuvre (fe’e) est récurrente pour illustrer le lien entre les îles par ses tentacules. Autrement dit, les îles font partie de l’océan qui compose avec le ciel un vaste ensemble uni à l’origine puis séparé par les divinités issues de Ta’aroa, le dieu créateur. L’océan, un lien social Le département ethnologie et traditions orales du Service de la Culture et du Patrimoine a souhaité mieux comprendre cette conception particulière de l’océan et la nature des liens reliant les îles de l’archipel des Australes. Une équipe s’est rendue en mission sur place afin de rencontrer la population pour, ensuite, apporter un éclairage sur la manière dont l’océan est Plage Rimatara pensé et conçu par les habitants des Australes. Des entretiens ont été menés dans les quatre îles auprès d’eux afin de mieux comprendre les pratiques et les usages liés à l’océan. L’étude a permis de mettre au jour les différents systèmes de relations qui lient l’homme à l’océan, les îles entre elles et la terre à la mer. En tant que partie intégrante de l’archipel des Australes, l’océan représente un espace de circulation de réseaux par lesquels transitent des liens symboliques relevant du monde des dieux et des ancêtres, ainsi que des liens de parenté qui en découlent. L’histoire de certains marae, les traditions orales et la toponymie des îles, des motu et des passes apportent d’ailleurs des indications précieuses sur les liens familiaux qui existent entre les îles. Par exemple, dans la tradition orale de Rurutu, il y aurait un Hiro pour chaque île des Australes, qui choisirent Rurutu pour se rassembler, d’où son nom – ruru signifiant « se réunir ». différentes îles des Australes, et ce, dès le plus jeune âge. Les enfants des quatre îles se rendent à Tubuai pour poursuivre leur scolarité au collège. Les liens familiaux existants permettent l’accueil des enfants chez des membres de la famille. L’archipel dans son ensemble représente alors un espace de mobilité et d’échanges, dans la lignée des pratiques précédant le contact avec les Européens. D’hier à aujourd’hui Considéré comme un lieu sacré, l’océan est omniprésent dans la culture qui lie les différents peuples des îles polynésiennes. L’organisation politique qui prévalait avant le contact avec les Européens était basée sur une société de réseaux où les îles étaient perçues non pas comme une destination, mais comme une étape. Si les bouleversements induits par la colonisation ont modifié les rapports entre les îles, il reste néanmoins que les habitants des Australes continuent de percevoir les autres îles comme de nouvelles opportunités pour étudier, se marier ou travailler. Aujourd’hui encore, il existe une grande mobilité entre les Réunion à la mairie de Rimatara Toutefois ces relations semblent plus complexes lorsqu’il est question de territoire de pêche. Bien que les activités de pêche détiennent un rôle primordial dans la vie sociale, politique et culturelle des insulaires, l’espace maritime entourant l’île est enchâssé dans des logiques d’interactions et d’appartenances encore assez peu étudiées. L’enquête exploratoire menée par le Service de la Culture et du Patrimoine ouvre ainsi un vaste champ d’étude, à l’image de cet océan. ◆ HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 27 L’ Œ U V R E D U M O I S MAISON DE LA CULTURE - TE FARE TAUHITI NUI « Bora Bora », une déclaration d’amour à une perle de Polynésie Rencontre avec Axel Litchle, à l’initiative de la tentative de record du monde de ‘ukulele. Texte et photos : SF. ces îles. Très vite aussi, il devient un expert du genre et écrit des chansons s’inspirant d’histoires anciennes qu’il adapte à des harmonies modernes sur des mélodies originales. « Manu rere », « Maururu a vau », « Tahiti nui », « Vahine Paumotu », « Bora Bora »… Ces titres feront le succès du musicien qui se produira avec son orchestre au célèbre night club Le Quinn’s. Ils feront aussi le renom musical de la Polynésie française. Le titre « Bora Bora » est un hymne, une déclaration d’amour à cette île du Pacifique. Décrite dans le texte comme la « perle » de Polynésie, l’île est magnifiée, sublimée, glorifiée par le compositeur qui y ajoute une touche de nostalgie. Composée sur trois accords simples qui font la base des chants traditionnels de Tahiti, la chanson est plutôt lente avec un rythme simple. « On l’apprend souvent aux personnes qui débutent en instrument », explique Axel Litchle qui dit avoir sélectionné ce titre aussi pour sa simplicité. L’homme n’oublie pas non plus Tentative de record du monde de ‘ukulele : Pratique • Pour participer au record du monde de ‘ukulele, inscrivez vous en ligne sur www.tntv.pf ou sur place à la Maison de la Culture, au Conservatoire Artistique de Polynésie française, dans les mairies, à la poste de Papeete et de Moorea, ainsi que dans les boutiques Vini situées dans les magasins Carrefour. • Record du monde samedi 11 avril – inscriptions également sur place dès 13h00. + d’infos : dans notre dossier et sur www.maisondelaculture.pf - www.tntv.pf De Portland au Quinn’s Chanson phare du folklore musical polynésien, elle a été composée en 1967 par un Américain, Eddie Lund. Pianiste et chef d’orchestre à Portland dans l’Oregon, Eddie Lund découvre la musique tahitienne à travers des enregistrements qui lui firent tout de suite aimer ce genre. Ainsi en 1936, alors qu’il n’a que 26 ans, le jeune américain décide de quitter sa terre natale pour se rendre à Tahiti. Tombé fou amoureux de ce petit paradis, il s’y installe définitivement deux ans plus tard. Sa première année polynésienne, il la consacre à apprendre le tahitien et à se balader dans les îles de la Polynésie française. Il découvre ainsi les îles de la Société puis Rurutu, Raivavae, Maupiti, Moorea et, bien sûr, Bora Bora. Très vite, il s’intéresse aux chants traditionnels et aux nuances musicales de toutes Axel Litchle © DR Un soir de week-end, assis sur une caisse de bière sous l’arbre d’un jardin, le ‘ukulele à la main, un homme fredonne les premiers accords de la chanson « Bora Bora ». Ni une ni deux, ses compagnons de bringue reprennent le titre en cœur. « Tout le monde connaît cette chanson, confie Axel Litchle, grand reporter à TNTV qui, avec un collègue de travail, est à l’origine du projet de record du monde de ‘ukulele. Elle est indissociable des bringues, il ne se passe pas une fête sans qu’elle ne soit jouée. » C’est d’ailleurs pour sa popularité que « Bora Bora » a été choisie pour tenter de battre le record du monde de ‘ukulele. « Elle appartient au patrimoine polynésien aujourd’hui. Même si elle est plus connue des anciens que des jeunes, elle fait partie de notre culture, poursuit le journaliste. C’est donc le meilleur choix pour représenter Tahiti à cette occasion. » Eddie Lund. Pianiste et chef d’orchestre à Portland. C’est à lui que l’on doit la chanson « Bora Bora ». © DR Vers une nouvelle reconnaissance de rappeler que cette chanson a, avant tout, été choisie pour parler de la culture polynésienne. « Si on bat le record, on pourra tourner un clip vidéo avec nos musiciens, explique le journaliste, Avec cette chanson, ça sera une belle occasion de mettre en valeur le fenua sur une vidéo qui sera vue des milliers de fois ! » ◆ HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES Le 11 avril prochain, ils devraient être près de 3 000 musiciens, place To’ata, à jouer du ‘ukulele pour tenter de battre le record du monde de cet instrument, aujourd’hui détenu par l’Angleterre. Parce qu’elle fait partie intégrante du patrimoine polynésien, c’est la chanson « Bora Bora », d’Eddie Lund, qui a été choisie pour relever ce défi. © DR 29 © DR HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 28 T R É S O R D E P O LY N É S I E Service de l’artisanat traditionnel – Te pihatoro’a a te rima’i Tifaifai, trésor du patrimoine polynésien Rencontre avec Béatrice Le Gayic, présidente de l’association Te api nui o te tifaifai Texte et photos : ASF 31 Béatrice Le Gayic, comme bien d’autres femmes, conserve précieusement pour ses enfants quelques tifaifai qu’elle a confectionnés. Parmi les modèles réalisés, on aperçoit un tifaifai beige « les songes de Joseph » HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 30 Ginette Teave, une des doyennes de l’association Te api nui o te tifaifai, partage toujours son savoir-faire. qui fait aussi la part belle à la sauvegarde du patrimoine artisanal. « Il y a cinq ans, on s’est rendu compte que les anciens modèles se perdaient, qu’il n’y avait pas de transmission des motifs traditionnels. Depuis, nous imposons en alternance les motifs d’autrefois : une année est dédiée à la création originale, une autre est consacrée à la reproduction d’anciens modèles », explique la présidente de Te api nui o te tifaifai. Une collection unique qui voyage Tifaifai d’antan et créations originales sont autant de trésors que l’association Te api nui o te tifafai tente de conserver en faisant l’acquisition d’une nouvelle pièce quasiment chaque année. Une collection qui s’inscrit dans le patrimoine artisanal polynésien. Tous les mercredis, à l’association Te api nui o te tifaifai, les femmes se réunissent pour imaginer et coudre des tifaifai, pièces uniques qui, à l’envie, jouent les couvre-lits, les coussins et les chemins de table dans les maisons ou bien encore se transforment en objet d’apparat dans les temples protestants. Ici, on aime le tifaifai, mais c’est surtout un savoir-faire, une tradition que l’on défend. Depuis 17 ans déjà, l’association, présidée par Béatrice Le Gayic, organise le Salon du tifaifai, le rendez-vous incontournable des artisans et des passionnés de couture. Un moment de partage et de créativité Dans cette démarche de protection du patrimoine polynésien, l’association a décidé d’aller plus loin encore en se constituant un fonds de pièces uniques. Soigneusement pliés dans une malle, un peu moins de dix tifaifai, appelés « tifaifai patrimoine », sont aujourd’hui précieusement conservés par l’association. Celle-ci achète, depuis plusieurs années déjà, des pièces uniques à ses membres (une par an quand les finances le permettent) afin de se constituer une collection. Dans cette malle à trésors, on trouve ainsi des tifaifai aux modèles d’antan comme l’éventail, des célébrations de la nature avec les thèmes du pandanus, des fruits du fenua, des richesses de la mer ou bien encore des sujets laissant place à l’imagination et à la créativité comme « bouquet de fleurs » ou « décor d’amour », thème qui avait été retenu lors du salon organisé en 2006. Tous ces tifaifai ont nécessité plusieurs mois de travail : découpe, montage et couture à la main sont réalisés avec beaucoup de finesse et de doigté. En couture, le point avant est toujours d’actualité et se transmet de mère en fille, mais on retrouve également les points de broderie, toujours très appréciés du public. Béatrice Le Gayic, présidente de l’association Te api niu o te tifaifai. Ces deux tifaifai, « Merveilles de la mer » et « Reines des nuits » sont entrés dans la collection « tifaifai patrimoine ». Ne pensez pas que ces pièces uniques dorment, oubliées dans une malle. A chaque déplacement à l’étranger, dans le cadre d’une exposition, les membres de Te api nui o te tifaifai les glissent dans leurs valises. « C’est l’occasion pour nous de montrer toute l’étendue de notre savoir-faire polynésien à travers de grandes pièces, car généralement nous ne vendons que des petites pièces, des coussins et des chemins de table dans ce genre d’expositions. A travers l’art du tifaifai, c’est aussi l’opportunité de faire la promotion du fenua », souligne Béatrice Le Gayic qui a notamment participé à des salons en Californie. Coudre les songes Pour l’heure, la principale préoccupation de l’association est le 17ème salon du tifaifai qui a débuté le 27 mars, à l’Assemblée de la Polynésie française. Cette année, la trentaine d’artisans présents a planché sur le thème biblique « les songes de Joseph ». Un motif très ancien composé de gerbes des champs et d’étoiles que les exposants peuvent reproduire fidèlement ou revisiter. « C’est un thème biblique qui nous rappelle que le tifaifai, autrefois, était utilisé dans un cadre précis, pour des événements importants. Lors de célébration religieuse, il était par exemple en bonne place dans le temple », tient à préciser Béatrice Le Gayic. Nul doute que le plus beau, à l’issue du salon, rejoindra la malle aux « tifaifai patrimoine ». ◆ 17ème salon du tifaifai : Pratique • Jusqu’au 9 avril • A l’Assemblée de la Polynésie française • Entrée libre + d’infos : www.artisanat.pf PROGRAMME Maison de la culture – Te Fare Tauhiti Nui 11 ATELIERS DE VACANCES A LA MAISON DE LA CULTURE Du 30 mars au 10 avril 32 Eveil corporel avec Isabelle Balland (du 07 au 10 avril) De 3 à 5 ans : 8h30 à 10h00 Maîtrise du corps, notion de temps, d’espace, relation avec l’autre, l’imaginaire… cet atelier complet permet aux toutpetits de se situer et de bien grandir en découvrant son environnement et ses propres capacités. Création artisanale avec Lydia Heuea A partir de 8 ans de 13h00 à 14h30 Dans cet atelier, les petits comme les grands pourront apprendre à tresser et confectionner toutes sortes d’objets utiles qui font appel à la créativité, de quoi se faire plaisir et ramener de belles créations à la maison. Echecs avec Teiva Tehevini De 7 à 13 ans : 8h30 à 10h00 Pour découvrir toutes les règles de ce jeu stratégique et passionnant : les pièces, les pions, les mats, les échecs, les pats et les parties nulles ; le règlement concernant le comportement des joueurs, les différentes phases d’une partie. Pour finir ces ateliers en beauté, un tournoi est organisé. Danse traditionnelle - Ori Tahiti avec Hinavai Raveino A partir de 4 ans : de 10h15 à 11h45 Jeux de société et d’éveil avec Soizick (du 31 mars au 02 avril) De 6 à 10 ans de 8h30 à 10h00 De 3 à 5 ans de 10h15 à 11h45 Soizick est animatrice socioculturelle diplômée d’Etat et accueille les enfants autour de jeux de société de toutes sortes. Parmi la centaine de jeux qu’elle a à son répertoire, nul doute que votre enfant trouvera celui qui lui plaira ! L’atelier permet d’éveiller les enfants au plaisir du jeu de façon aussi ludique qu’éducative tout en sensibilisant les petits participants aux principes de la vie en société : jouer chacun son tour, accepter de perdre, savoir gagner… et surtout s’amuser ! Poterie avec Edelwess Yuen Thin Soy De 7 à 11 ans : 8h30 à 10h00 et de 10h15 à 11h45 Les enfants à partir de 7 ans découvriront le travail de l’argile et ses infinies possibilités. Ils seront accompagnés dans la réalisation de petits objets, bougeoirs, boîte à bijoux, coquetiers, plats…Savoirfaire et créativité font de cet atelier complet un moment de communion avec la matière au travers d’un apprentissage ludique. Vos enfants reviendront ravis, en ayant découvert les techniques au colombin, peinture, vernis, cuisson (+ 1 000F pour l’argile). Diplômée du Conservatoire et danseuse professionnelle, Hinavai Raveino apprendra aux enfants les bases nécessaires pour débuter dans la danse traditionnelle. De la position des mains aux différents balancements des hanches, elle leur transmettra sa passion et le plaisir de faire du Ori Tahiti. Techniques de base, chorégraphies, la gestuelle, les pas… Mosaïque avec Maeva Carion (du 07 au 10 avril) De 8 à 13 ans : 13h00 à 14h30 Maeva enseignera aux enfants l’art coloré et plein de finesse de la mosaïque : de l’idée à l’objet, de la couleur à la réalisation, chaque participant aura la fierté de repartir avec son œuvre ! Graines de parfumeurs avec Lovaina Guirao (du 07 au 10 avril) A partir de 8 ans : de 8h30 à 10h00 Le but de cet atelier est de découvrir les matières premières, d’apprendre à les reconnaître et de pouvoir créer, à la fin, sa première eau parfumée. Il s’agit de découvrir le monde des parfums de manière amusante sous forme de jeux et de travaux manuels. C’est un atelier de dix enfants maximum et à chacune des séances ils approfondiront une des notes olfactives (comme des accords pour la guitare) jusqu’à créer une composition finale avec eau parfumée à la dernière séance. Théâtre avec Anne Tavernier et Manuarii Bonnefin Arts plastiques avec Valérie Delahaye A partir de 5 ans : 10h15 à 11h45 et de 13h00 à 14h30 Valérie Delahaye est décoratrice professionnelle et propose aux enfants de réaliser une création dans le cadre de son atelier. Découverte des techniques de peinture, mosaïque, peinture sur verre ou vitrail, la décoration et la réalisation d’objets permettront de laisser libre cours à la créativité de votre enfant ! L’improvisation, le travail de la voix, la mémoire, les jeux de scène développent la sensibilité, l’imagination, la créativité des enfants. Ils apprennent l’humilité, la rigueur, le goût du risque et gagnent une plus grande assurance en public. Cet atelier contribue à libérer le corps, la voix et la gestuelle tout en stimulant l’esprit d’équipe et la capacité de travailler ensemble. Un véritable atelier de la vie ! De 4 à 6 ans : 8h30 à 10h00 De 7 à 11 ans : 10h15 à 11h45 HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 33 Conte créa avec Stéphanie Brias A partir de 5 ans : 13h00 à 14h30 L’atelier conte créa animé par Stéphanie Brias est une approche ludique permettant aux enfants d’apprécier les livres tout en s’amusant et en étant sensibilisés au respect de la nature. Tarifs : • • • • Du lundi 30 mars au jeudi 02 avril / du mardi 07 au vendredi 10 avril 5 680 Fcfp les 4 jours pour un atelier 4 540 Fcfp les 4 jours pour le 2ème enfant dans le même atelier Formule en journée complète toute la semaine de 8h30 à 16h00 : 20 200 Fcfp les 4 jours (3 ateliers par jour + repas de midi encadré par une animatrice + animation et projection) • Inscriptions sur place • Renseignements : 40 544 536 / www.maisondelaculture.pf PROGRAMME Maison de la culture – Te Fare Tauhiti Nui Conservatoire artistique de la Polynésie française – Te Fare Upa Rau Musée de Tahiti et des Îles – Te Fare Manaha Service de l’artisanat traditionnel – Pu ‘ohipa rima’i PROGRAMME DU MOIS D’avril 2015 35 Divertissements Spectacle de danse Bringue : LM Show ! « L’Inde et les milles et une nuit » Enregistrement des émissions Polynésie 1ère / TFTN • Mercredi 1er et jeudi 2 avril – 19h00 • Entrée gratuite avec tickets à récupérer sur place • Grand Théâtre de la Maison de la Culture • Renseignements au 40 544 544 www.maisondelaculture.pf - www.polynesie1ere.fr One man show : 100% Bigard Synergence Event • Vendredi 10 avril – 20h00 • Billets à partir de 4 500 Fcfp • Vente des billets chez Vodafone Carrefour Punaauia, Vodafone centre ville et sur www.synergence.pf • Place To’ata • Renseignements au 89 26 74 89 Théâtre « Pepsie » Zip Prod • Du jeudi 02 au samedi 04 avril – 19h30 • Dimanche 05 avril – 18h00 • Tarif : 3 000 Fcfp • Vente des billets à Radio 1 Fare Ute et dans les magasins Carrefour Arue et Punaauia • Petit Théâtre de la Maison de la Culture • Renseignements au 40 434 100 et sur www.radio1.pf Stage d’improvisation Anne Tavernier • Le mardi 14, jeudi 16 et vendredi 17 avril – 18h00 à 21h00 • Samedi 18 et 25 avril – 8h00 à 12h00 • Le mardi 21, mercredi 22 et vendredi 23 avril – 18h00 à 21h00 • Ouvert au professionnels et amateurs • Petit Théâtre de la Maison de la Culture • Renseignements par mail : [email protected] Festivals 1er Festival International de ‘ukulele - Tahiti-fiu Le gouvernement de la Polynésie/TFTN/TNTV/CAPF/ Magic City • Du mardi 07 au 10 avril Mardi 07 avril de 14h à 19h : master Classes gratuites • Sur inscriptions au Conservatoire Artistique de Polynésie française • Renseignements au 40 50 14 14 Mercredi 08 avril de 11h30 à 19h30 : démonstrations gratuites • Animations des professionnels hawaiiens dans la ville de Papeete : au marché de Papeete de 11h30 à 12h30, rue piétonne du centre Vaima de 14h00 à 15h00 et au kiosque de la place Vaiete de 18h30 à 19h30 • Renseignements au 40 544 544 Vendredi 10 avril à 19h30 : concert des virtuoses hawaiiens et tahitiens • • • • Tarif unique : 1 500 Fcfp Vente des billets à la Maison de la Culture Grand Théâtre de la Maison de la Culture Renseignements au 40 544 544 – FB Festival de Ukulele - Tahiti Samedi 11 avril à partir de 13h : tentative de record du monde de ‘ukulele « Dirt Song » Compagnie du Caméléon • Du 18 avril au 26 avril • Grand Théâtre de la Maison de la Culture • Renseignements : www.camelon.pf • Entrée gratuite à condition d’être muni de son ‘ukulele • Record à battre : 2 370 participants • Inscriptions sur www.tntv.pf, à la poste de Papeete et Mooerea, dans les boutiques Vini, dans les magasins Carrefour, les mairies et à la vidéothèque de la Maison de la Culture. • Place To’ata • Renseignements au 87 705 685 – FB : Record du monde Tahiti Ukulele Théâtre : match d’improvisation Tahiti Electronic Music Festival Anne Tavernier • Du 30 avril au 03 mai, 19h30 (18h30 le dimanche) • Petit Théâtre de la Maison de la Culture • Renseignements par mail : [email protected] Tommy Driker • Vendredi 24 avril – 18h00 • Tarifs unique de 2 500Fcfp – VIP : 10 000 Fcfp • Billets en vente à Posi-Lectric, Surfrider, Nike Shop, Taaroa Shop, Chevrolet, le Méridien Tahiti et Custom Performance. • Place To’ata • Renseignements au 89 28 22 47 Ecole de danse Maktub • Samedi 11 avril - 19h30 • Tarif unique : 2 500 Fcfp • Vente des billets à l’école Maktub à Papeete (à côté du salon de thé Vahinerii) • Grand Théâtre de la Maison de la Culture • Renseignements 87 28 07 23 Animations jeunesse Heure du Conte enfants : « La gazelle d’or » (conte Arabe) Léonore Canéri / TFTN • Mercredi 15 avril – 14h30 • Entrée libre • Bibliothèque enfants de la Maison de la Culture • Renseignements au 40 544 544 www.maisondelaculture.pf Projections pour enfants • Les vendredis à 13h15 • Tarif de la séance : 150 Fcfp • Vendredi 17 avril : Les pingouins de Madagascar (DA - 1h33) • Salle de projection de la Maison de la Culture • Vendredi 24 avril : Clochette et la créature légendaire (DA - 1h37) • Renseignements au 40 544 544 www.maisondelaculture.pf Evènements Polynesia Tatau Convention internationale de tatouage • Les 4, 5 et 6 avril • Au Musée de Tahiti et des Îles • Renseignements : www.facebook.com/ PolynesiaTatauTattooConvention ou www.museetahiti.pf Salons 17ème salon du tifaifai ART • Jusqu’au 9 avril • Entrée libre • A l’Assemblée de la Polynésie française • Renseignements : www.artisanat.pf Made in Fenua CCISM • Du jeudi 16 au dimanche 19 avril, de 9h à 17h • Entrée libre • Esplanade Basse de To’ata • Renseignement au 40 47 27 11 ou FB Salon Made in Fenua 4ème édition de la galerie des coquillages ART • Du 27 avril au 10 mai • Entrée libre • A l’Assemblée de la Polynésie française • Renseignements : www.artisanat.pf Expositions « L’esprit des morts veille » 100ème Cinematamua « Tahiti et la Polynésie française dans les années 70 » TFTN • Mercredi 15 avril – 19h00 • Entrée libre • Projection puis débat en présence d’invités • Petit Théâtre de la Maison de la Culture • Renseignements au 40 544 544 – www maisondelaculture.pf MTI • Des artistes contemporains chinois rendent hommage à Gauguin • Du 16 avril au 13 juin, de 9h à 17h (tous les jours sauf le lundi) • Tarifs : 600 Fcfp - Gratuit pour les scolaires, les étudiants et les membres de l’association des Amis du Musée, sur présentation d’un justificatif. Tarif de groupe de plus de 10 personnes : 500 Fcfp • Salle d’expositions temporaires du Musée de Tahiti et des Iles • Renseignements au 40 54 84 35 www.museetahiti.pf Concert des quatre orchestres du Conservatoire Javer et Tavi CAPF/MEP • Samedi 25 avril, à 16h • Billetterie sur place • Tarifs : 1 500 Fcfp pour les adultes et 500 Fcfp pour les enfants de 3 à 12 ans. • Salon Matisse de l’hôtel Le Méridien, à Punaauia • Renseignements au 40 50 14 18 – www.conservatoire.pf Sculptures • Du mardi 28 avril au samedi 02 mai de 9h à 17h (12h le samedi) • Entrée libre • Salle Muriavai de la Maison de la Culture • Renseignements au 40 544 544 www.maisondelaculture.pf HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 34 ACTUS Conservatoire artistique de la Polynésie française – Te Fare Upa Rau Service de l’artisanat traditionnel – Pu ‘ohipa rima’i Maison de la Culture – Te Fare Tauhiti Nui Musée de Tahiti et des îles – Te Fare Manaha Zoom sur… 37 Salon 4ème édition de la galerie des coquillages Voici un événement artisanal organisé par l’association Te Kapu Nui qui met en valeur l’infinie variété de ces trésors de nos lagons à travers des créations uniques. Parures, décoration, Où et quand ? accessoires ; des idées, des démonstrations : • Assemblée de la Polynésie française tout sera réuni pour faire découvrir au public • Du 27 avril au 10 mai l’étendue de la créativité des artisans avec ces • Renseignements : www.artisanat.pf matières premières aux formes et aux couleurs surprenantes. Evènements Polynesia Tatau Cinematamua 100ème : un cap plein d’émotion à fêter ensemble La 100ème édition du Cinematamua, initialement prévue en mars, a été reportée au 15 avril. Pour l’occasion, des images inédites tournées en Polynésie française dans les années 1970 vont être proposées au public à travers un film qui s’intitule « Tahiti et la Polynésie française dans les années 70 » et qui provient de l’Atelier des Archives, en France. Des intervenants seront présents à l’issue de la séance pour une discussion avec le public. Une soirée prometteuse, où la nostalgie a rendezvous avec la mémoire. Danse Trente-cinq tatoueurs locaux et quinze internationaux vous donnent rendezvous au Musée de Tahiti et des Îles pour la convention annuelle dédiée au tatouage et organisée par l’Association des Artistes Tatoueurs de Polynésie. Une rencontre très courue où les meilleurs artistes tatoueurs locaux et internationaux réalisent de Où et quand ? véritables chefs d’œuvre encrés. Tout au long de • Au Musée de Tahiti et des Îles l’évènement, des animations sont prévues : concerts, • Les 4, 5 et 6 avril spectacles de danse traditionnelle et bien entendu • Renseignements : www.facebook.com/ démonstrations de tatouage. Le public pourra PolynesiaTatauTattooConvention ou admirer le travail de chacun et se faire tatouer par des artistes au style www.museetahiti.pf très différent. Plusieurs concours sont également prévus. La Maison de la Culture accueille, dans le cadre d’un partenariat avec Polynésie 1ère, les enregistrements des émissions du LM show les 1er et 2 avril à 19h00 au Grand Théâtre. L’entrée est gratuite sur présentation d’un ticket à récupérer au guichet de la Maison de la Culture. Ce ticket permet au public de participer à l’enregistrement des prochaines émissions présentées par Mario et Emere. Chacune a pour objectif de soutenir une association dans son action qu’elle soit culturelle, sociale ou sportive, car si l’entrée est gratuite, les spectateurs peuvent déposer des dons dans une urne pour aider les associations à mener à bien leurs projets. Venez passer une belle soirée de bringue avec Emere et Mario pour une bonne cause ! Jeudi 2 avril – 19h00 • Au bénéfice de l’association Comité des femmes de Papara (aide aux familles dans le besoin) • Orchestre : Pigeon • Groupe de danse : Aratoa • Artistes : Vane Faaura, Teahi Richmond, Vaitiare Tuhoe • Sketchs : Papa Penu & mama Roro Renseignements au 40 544 544 – www.maisondelaculture.pf Où et quand ? • Petit Théâtre de la Maison de la Culture • Mercredi 15 avril – 19h00 • Projection puis échange avec les invités • Entrée libre • Renseignements au 40 544 544 www.maisondelaculture.pf Essayez-vous au tango argentin ! LM Show : venez participer aux enregistrements façon bringue vue par Mario et Emere ! Mercredi 1er avril – 19h00 • Au bénéfice de l’association Tamari’i Pina’i (enseignement de la musique traditionnelle à l’école de Tipaerui et échange culturel avec l’école Kamehameha de Hawaii) • Orchestre : Kaina Arutu • Groupe de danse : Namele • Artistes : Sandrina, Eddy Mervin, Irie Locals • Sketchs : Papa Penu & mama Roro HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 36 Où et quand ? • Conservatoire Artistique de la Polynésie française • Les mercredis de 18h45 à 20h • Tarif : 500 Fcfp par personne par semaine • Renseignements : 87 78 34 46 ou Facebook : Tango Tahiti Le Conservatoire a accueilli pendant deux mois un stage de tango argentin organisé par l’association Tango Tahiti. Les cours ont été donnés par Marc Tardif, un danseur retraité venu de Montréal, au Canada. Et la quarantaine de participants a pu apprendre les bases de cette danse selon la méthode Dinzel, méthode officielle reconnue par l’Académie nationale du tango en Argentine, et créée par les maîtres du genre, Gloria et Rodolfo Dinzel. Ce stage terminé, l’association Tango Tahiti poursuit avec une « practica », tous les mercredis. Le concept est simple : de la musique, un espace pour danser et une passionnée de tango, Haude Vignaux, présente pour vous assister, corriger, montrer et conseiller si besoin. Il ne s’agit pas d’un cours, même si Haude peut montrer les bases aux débutants. C’est plus une occasion de se retrouver autour du tango. La « practica » est ouverte à tous, mais pour être sur d’avoir un partenaire, il est conseillé de venir en couple. Pour les femmes, la tenue de rigueur est une jupe ou robe à volants ainsi que des talons aiguilles de 7 à 8 cm. Pour les hommes, un pantalon et des chaussures fermées. RETOUR SUR Conservatoire artistique de la Polynésie française – Te Fare Upa Rau Service de l’artisanat traditionnel – Pu ‘ohipa rima’i HIRO’A JOURNAL D’INFORMATIONS CULTURELLES 38 Concert de la Femme 2015 : le cœur, le talent et la solidarité ! Magnifiques : les ensembles traditionnels et classiques du Conservatoire ainsi que la chorale Charles Atger ont illuminé la scène du Grand Théâtre de la Maison de la Culture, le samedi 7 mars dernier à l’occasion de la quatrième édition du concert de la Femme 2015. Plus de 150 artistes ont répondu, avec tout leur cœur, à l’invitation du club Soroptimist International, qui dédiait les recettes de l’événement à la lutte contre le cancer. Danse traditionnelle, ‘ukulele et kamaka, violon, violoncelle et piano, chant lyrique et airs d’opéra, clarinette, flûtes, ensemble des cuivres, chants de Tahiti Belle Epoque : le public a été ému, ravi et touché par ce feu d’artifice de talents au service d’un monde meilleur. Crédit photos : Stéphane Sayeb pour le CAPF Salon Te Rara’a : la vannerie dans tous ses états L’association Te Rara’a a organisé le 6ème salon Te Rara’a, qui réunissait une quarantaine d’artisans en mars dernier sous le hall de l’Assemblée. La vannerie était à l’honneur dans des créations qui mêlaient savoir et imaginaire, tradition et création, techniques ancestrales et modernes.