LE FIGARO ENTREPRISES 09 septembre 2002

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LE FIGARO ENTREPRISES 09 septembre 2002
LE FIGARO ENTREPRISES 09 septembre 2002
FORMATION : se former sur les bancs de l'école et en entreprise devient une formule gagnante.
Quatre instituts de formation présentent leurs programmes.
Matthieu Picard
L'ALTERNANCE PLEBISCITEE
Des études après les études
La formation continue ne s'adresse pas uniquement aux autodidactes. Grâce à elle, des diplômes prestigieux peuvent
même être obtenus. David Fally (Cesi) note une reprise des formations due principalement à l'évolution démographique.
La spécialité du Cesi est de délivrer des diplômes d'ingénieurs en formation continue. "Les entreprises tentent d'anticiper
au maximum la pénurie d'ingénieurs qui pourrait intervenir dans quelques années. Le Cesi s`adresse principalement aux
techniciens, titulaires d'un bac + 2, avec au minimum 5 ans d'expérience professionnelle et qui souhaitent évoluer vers
des fonctions à plus grandes responsabilités avec à la clé un diplôme d'ingénieur Le Cesi forme des ingénieurs de cette
manière depuis 1958 et est habilité à délivrer de, diplômes depuis 1978"
La particularité du Cesi est d'orienter la formation sur une individualisation avec un suivi personnalisé via un tutorat,
notamment de la part des ingénieurs formateurs, dans le cas d'une formation continue à temps plein, ou via un double
tutorat (formateur et professionnel) dans le cas d'une formation en alternance. " Nous avons également une forte
orientation vers des contenus économiques et managériaux. C'est d'ailleurs une de nos spécificités ainsi que
l'organisation et à gestion industrielle. Ces métiers cruciaux pour les entreprises sont également très prisés des candidats.
L'admission au Cesi se fait sur dossier et tests de sélection qui permettent de valider un niveau de connaissances
scientifiques et techniques. Notamment en maths, en mécanique, en électricité, et en français. " Nous avons également
une validation de l'expérience professionnelle via des entretiens et des tests de personnalité, souligne David Fally. La
formation continue à temps plein s'écoule sur 13 mois avec une application industrielle de mois. En alternance, la
formation, sur des spécialisations en maintenance et génie industriel, se décline sur 35 semaines au Cesi et 48 semaines
en entreprise. Nous avons par ailleurs des formations par apprentissage généraliste en BTP où nous délivrons, un
diplôme d'ingénieur aux titulaires d'un BTS âgés de moins de 26. ans. Là aussi, on note un engouement des jeunes pour
ce type de formation qui, elle, se déroule sur 3 ans. "
Fonction commerciale
Le Cesi forme 600 ingénieurs par an. Le mode de financement dépend de la formule choisie par le candidat. Les
formations à temps plein peuvent être prises en charge par les CIF (congé individuel de formation), par l'entreprise ou
également par le candidat dans la mesure où l'État subventionne la formation. " Car nous avons, rappelle David Fally,
l'obligation de former un minimum de 200 ingénieurs par an. "
L'ifocop forme, chaque année, environ 2 000 stagiaires, principalement aux métiers du tertiaire, soit toutes les formations
qui touchent au secrétariat, à l'assistanat, comptabilité, ressources humaines et à la fonction commerciale. L'lnstitut est
présent en région parisienne avec 4 centres et en province avec 2 implantations en région Centre et en Paca (Provence
Alpes Côte d'Azur) " Nous développons, explique Sabine Rivage (Ifocop), des formations en nouvelles technologies très
demandées par le marché et prisées par les demandeurs d'emploi, qui représentent 80 % de nos effectifs. Nous formons
les stagiaires sur le mode de l'alternance, à moitié à l'institut, à moitié en entreprises, ce qui signifie qu'en fin de cursus,
les personnes ont un minimum d'expérience professionnelle pour entrer ensuite sur le marché de l'emploi. La recherche
du stage en entreprises est une démarche conjointe de notre institut et du stagiaire. "
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Le recrutement des stagiaires est large puisque I'Ifocop s'adresse aussi bien aux autodidactes qu'aux bac + 5. Ces
derniers sont souvent issus de l'Université et diplômés dans des matières peu compatibles avec l'exercice d'une
profession. " Ces jeunes viennent chez nous acquérir un métier, en assistanat, en ressources humaines pour la plupart,
affirme Sabine Rivage. La demande actuelle s'oriente vers des formations plus courtes avec un souci de financement
L'essentiel de nos stagiaires est pris en charge par l'Assedic qui réduit ses budgets et n'entend plus financer des
formations de plus de 6 mois. Nous revoyons donc nos cours pour y répondre plus efficacement. "
Catherine Dubois collabore à la Dafco (Délégation académique à la formation continue) qui est responsable des GRETA
de l'Académie de Paris (ministère de l'Éducation nationale). L'Académie de Paris regroupe 10 centres dans la capitale.
Pour comparaison, il existe 290 GRETA en France. Les GRETA de Paris couvrent des secteurs d'activité variés tout en
restant spécialisés sur des secteurs bien identifiés : tertiaire, industrie, hôtellerie, chimie/biologie, mode, arts appliqués...
"Les niveaux de formation s'étaient majoritairement entre le CAP et le BTS. Sur les 600 formations proposées, une
centaine est subventionnée par le conseil régional d'Ile-de-France ou l'État à destination des demandeurs d'emploi. Mais
une part croissante de CIF vient se greffer sur ce type de formation" lance Catherine Dubois.
D'une manière générale, les formations qui ont le vent en poupe sont celles en alternance, et les contrats de qualification.
" Nous préparons ainsi à beaucoup de BTS en alternance et des bacs pro. C'est vécu par les jeunes comme un autre
mode d'accès aux études, qui leur convient particulièrement. Seul bémol, les changements possibles dans le financement
des contrats de qualification qui pourraient intervenir prochainement.
Un lien permanent avec I'entreprise
L'autre demande croissante dans nos centres est la validation des acquis professionnels (VAP) où l'Éducation Nationale
possède une expertise depuis un peu moins de 10 ans. Mais l'évolution vers la validation des acquis de l'expérience
(VAE), qui ne prend plus seulement en compte le domaine professionnel mais l'expérience au sens très large, va
vraisemblablement offrir de nouvelles opportunités. "
L'AFT lftim est spécialisé dans les formations dans le domaine des transports et de la logistique avec pas moins de 1900
collaborateurs répartis sur 70 centres à travers l'Hexagone. Nous oeuvrons aussi bien dans les formations initiales que
dans la formation continue, affirme Jacques Espacieux. L'an dernier, toutes catégories confondues, nous avons accueilli
157 000 stagiaires dans nos centres. La demande reste soutenue. En effet, les entreprises de ce secteur restent très
demandeuses de jeunes, aussi bien de CAP, que de bac + 2 ou bac + 5, et même de bac + 6 avec un master en
transport. "
En formation continue, la demande s'oriente depuis quelques années vers des formules intra-entreprises, qui s'adressent
à une seule société et donc plus proche du sur-mesure. " Les entreprises se posent des questions et ont à résoudre des
problèmes. Elles boudent un peu les formations interentreprises qui réunissent des personnes venant d'horizons
professionnels différents", reconnaît Jacques Espacieux.
Les formations en alternance ne cessent de se développer. Le Cesi, homologué depuis 1989, et qui délivre des diplômes
dans cette formule, voit le nombre de stagiaires croître régulièrement.
"Les premières promotions, rappelle David Fally, représentaient une vingtaine de personnes. Actuellement, nous en
sommes à des promotions de 250 personnes. Il y a un réel attrait d'avoir ce lien permanent avec l'entreprise. L'aspect
pédagogique est important, mais l'entreprise est primordiale dans un cursus de formation"
Jacques Espacieux confirme cette évolution majeure vers des formations en alternance : " C'est une formule qui
concrétise la formation, souligne-t-il. Aussi bien les stagiaires que les entreprises voient cette évolution d'un bon oeil. Pour
ces dernières, c'est un mode de pré-sélection. " Catherine Dubois : "C'est très souvent vu comme l'équivalent d'une
période d'essai, avec toute liberté que les choses prennent fin, de part et d'autre, à la fin du contrat"
Copyright Le Figaro / M. Picard - 09/09/2002

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