Marie, mère de miséricorde (7) Au pied de la croix
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Marie, mère de miséricorde (7) Au pied de la croix
Marie, mère de miséricorde (7) par Marie-Hélène Mathieu Au pied de la croix L e miracle de Cana annonce le Golgotha. A Cana, l’heure du Seigneur n’est pas encore venue. A Cana, Marie sollicite son fils pour ceux qui sont là. Au Golgotha, Jésus lui-même donne sa mère à l’humanité toute entière. En disant « Femme, voici ton fils » (Jean 19,26), Jésus désigne Jean. Mais il ne s’agit pas de lui seul. Avec toute la tradition, le Concile Vatican II appelle Marie : « Mère du Christ et Mère des hommes ». Elle est vraiment la mère de l’immense foule des baptisés, de tous ceux qui, selon l’eau, le sang, le désir, sont et seront membres de ce corps dont Jésus est la tête. Alors que près de la croix de Jésus, Marie se tenait debout, elle accomplit en plénitude sa vocation de mère de miséricorde. Au Golgotha, on découvre sa place unique dans toute l’histoire du salut. Cette place unique, nous l’évoquons chaque fois que nous disons l’Ave Maria, quand nous lui demandons de prier pour nous « maintenant et à l’heure de notre mort » comme elle était là à l’heure de la mort de Jésus. Chaque fois que nous prononçons ces paroles, même si nous n’y pensons pas clairement, la Vierge Marie, elle, les entend. La Mère de Miséricorde veille sur le destin de chacun et il ne nous est demandé que de lui laisser la porte ouverte de notre cœur – la porte de notre « oui ». Par ce « oui », on se livre à son action. Elle nous appelle à lui ressembler, en particulier dans sa compassion auprès de Jésus sur la croix. Là, elle ne peut apparemment rien, mais elle sait que c’est l’heure de son Fils. Elle vit intensément avec lui, elle s’offre avec lui pour que l’œuvre du Père s’accomplisse. La vraie compassion, c’est de communier avec l’autre à l’heure de la souffrance, c’est de l’aider à la vivre par l’offrande, la prière, la confiance. Cela nous est demandé alors que la tentation est vive, étant près de ceux qui souffrent, de nous replier sur notre propre peine. Nous l’avons tous éprouvé. Marie est là aussi « quand tout est accompli » (Jean 19,28), et que Jésus expire sur la croix. Elle a connu ce moment où il n’y a plus d’espérance humaine. Elle a tenu dans ses bras son enfant qui venait de mourir, son corps couvert de sang et de crachats. Les apôtres ont fui. Ils n’attendaient plus rien. Leur existence n’a plus de sens. Apparemment c’est l’échec, l’échec total. Souvent, je pense au mystère du Samedi Saint, à Marie qui, dans la douleur, dans la nuit de la foi, garde confiance. Nous, nous savons que l’aurore de Pâques est toute proche, que la jeune Eglise va sortir vivante du cœur transpercé de Jésus. Marie, elle, doit espérer contre toute espérance. Avec des parents, des personnes qui n’attendent plus rien, j’essaie de rejoindre le cœur de Marie dans le silence du Samedi Saint, d’y déposer nos doutes, nos peurs. A elle qui est dans la lumière, je demande de marcher avec nous, pour nous sortir de notre nuit, pour nous donner de croire qu’après avoir été ensevelis dans la mort de Jésus, nous ressusciterons avec Lui. ; plus, « qu’ en Lui nous sommes déjà ressuscités » (Eph. 2,6). Marie est dans la lumière. Corps et âme sont dans la gloire du ciel. Par le mystère de son Assomption, elle nous assure de la victoire de la croix, de la victoire du pardon, de la victoire de l’amour, déjà, aujourd’hui, pour chacun de nous, selon notre foi. Et maintenant, Marie, conduis-nous à ton Fils. Qu’Il guérisse nos blessures. Qu’Il pardonne nos fautes. Qu’Il change nos cœurs de pierre en cœurs de chair. Qu’Il nous rende capables d’aimer avec un cœur doux et humble comme le sien, plein de compassion. Oui, que par Jésus, nous devenions, à notre tour, des hommes et des femmes de compassion, miséricordieux comme notre Père est miséricordieux.