tactique terrestre - Check-Six

Transcription

tactique terrestre - Check-Six
« С ХОДУ ! »
« DANS LA FOULEE ! »
LA DIVISION DE FUSILIERS MOTORISEE
A L’ EPOQUE SOVIETIQUE
Composition et emploi tactique
(Pour une compréhension et une utilisation pertinentes
de l’éditeur de missions de
Lock-On : Air Combat Simulation)
Par Pierre Antier
« L’éditeur de missions reste le centre névralgique de Lock-On : sans lui,
la durée de vie du produit serait limitée, ceci d’autant plus que Lock-On
n’intègre pas de campagne dynamique. »
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Avertissement
Qui
se lancerait dans une partie d’échecs sans en connaître les règles
élémentaires : compréhension et assimilation intellectuelle de l’échiquier (le
terrain dans Lock-On), du nom des pièces (les unités militaires), de leurs
déplacements et des prises (les capacités de mouvement et de feux) serait
amené à devoir y renoncer très rapidement par manque total d’intérêt.
Le
simulateur de vol Lock-On est bien plus qu’un jeu d’échecs dans la
mesure où il fait intervenir stratégie, tactique et action, parfois simultanément
dans les airs, sur terre et sur mer. En connaître toutes les subtilités, y
compris dans sa composante terrestre, est sans doute un indéniable
avantage pour le pilote virtuel qui souhaite « coller à la réalité ».
Le document qui suit concerne la doctrine d’emploi des forces terrestres en
usage dans l’armée soviétique des années 70/80. Il ne prétend pas à
l’exhaustivité. Et, bien entendu, il n’est - à priori ! – pas ou plus conforme à
l’armée russe actuelle, compte tenu notamment de l’apparition dans le
courant des vingt dernières années de nouveaux systèmes d’armes plus
performants qui ont pu affecter en profondeur l’emploi tactique des armes
terrestres.
En fait, le but de ce document est avant tout ludique : il s’agit de fournir aux
stratèges et tacticiens en herbe – et néanmoins passionnés et talentueux de la communauté C6 une base de documentation fiable, cohérente et
pertinente lors de l’élaboration de scénarii imaginaires, notamment via
l’éditeur de missions inclus dans « Lock-On : air combat simulation ».
Indiscutablement, Lock-On, simulateur doté d’une excellente représentation
cartographique satellitaire du terrain, présente un grand intérêt sur les plans
tactique et opératif terrestres. C’est pourquoi le niveau retenu est ici celui de
la division de fusiliers motorisée 1 (DFM) soviétique. Les niveaux
supérieurs (armée, groupe d’armées, front) sont de moindre « utilité » dans
l’esprit de la simulation. Il convient toutefois de souligner que la DFM (13.000
hommes, 1650 véhicules de combat) regroupe en son sein bien d’autres
unités dites de mêlée, d’appui ou de soutien : régiments, groupements,
bataillons, compagnies, escadrons, batteries, sections. Ses structures et ses
missions, nombreuses et variées, démultiplient les dimensions « ludicoopérationnelles » ( !) dans ce qui, en fin de compte, ne doit être et rester
qu’un jeu de qualité entièrement fondé sur le virtuel, sinon vertueux, la guerre
n’étant pas un jeu, tant s’en faut !
Avant de commencer à lire cet article, sachez que toutes les abréviations
sont expliqués en fin de document dans l'annexe 2.
Maintenant appelée Division Mécanisée (DM). Les abréviations employées dans ce document sont récapitulées
avec leur signification en annexe 2.
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LA DIVISION DE FUSILIERS MOTORISEE SOVIETIQUE
Bien que techniquement et historiquement dépassée, la DFM (division de fusiliers motorisée) peut
parfaitement servir d’archétype dans la modélisation de combats terrestres
via l’éditeur de missions de Lock-On.
1. PRESENTATION GENERALE
La DFM était une grande unité tactique disposant d’importants appuis organiques et de
renforts nombreux et puissants en provenance des échelons supérieurs (Armées et groupe d’Armées).
Elle était destinée à remplir tous les types de mission dans le cadre de l’Armée et du groupe
d’Armées, ainsi que de manière autonome. Elle était apte à toutes les formes de combats sans
changement de structures ni de matériels.
Conçue pour mener des actions rapides et puissantes en ambiance NBC (nucléaire,
bactériologique et chimique), elle était spécialement organisée pour exploiter une frappe initiale, mais
pouvait également mener un combat classique à un rythme élevé.
2. COMPOSITION (cf: figure1)
La DFM 2 est composée des principaux éléments suivants :
21. Commandement :
-un EM (état-major)
-une CIE (compagnie)de quartier général
-un BTN (bataillon) de transmissions divisionnaire
22. Reconnaissance :
Un BTN de RECOnnaissance divisionnaire comprenant :
-1 CIE d’éclaireurs commandos (6 BRDM, 6 BTR)
-2 CIE blindées (6 chars, 12 BMP, 2 BRM-1)
-1 CIE de guerre électronique
23. Armes de Mêlée :
4 RFM 3 à base de BMP et/ou de BTR et de chars de combat
1 BCA (bataillon de chars autonome comprenant 31 chars T72 ou 80)
Pour le général (ou le colonel ancien) commandant de la DFM, le BCA constitue une réserve
de moyens blindés Il peut, soit être donné en renfort complètement à un RFM, soit être gardé
en réserve de la division, soit être engagé en détachement avancé.
Cf. tableau en annexe 1 pour le détails des matériels
Il est à noter que jusqu’au niveau régiment le rythme est généralement ternaire (3 groupes composent 1 Sion, 3
Sion 1 Cie, 3 Cie un Bon, 3 Bon 1 RFM. La DFM compte 4 régiments de véhicules blindés (BMP, BTR)et 1
BCA ; la DB compte 2 régiments de chars et 2 régiments de véhicules blindés.
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24. Appuis
La DFM possède des moyens d’appuis feux organiques sol/sol et sol/air importants au nombre
desquels on trouve notamment :
- 1 RA (régiment d’artillerie) à 3 BTN de 3 batteries de 8 canons 100 mm 2S 3 et 1 BTN de
- 18 BM-21 (LRM = lance-roquettes multiples).
- 1 RASA (régiment d’artillerie sol/air) à 5 batteries de SA-6 ou de SA-8.
- 1 BTN de moyens anti-char à 2 CIE (2x6 PT-12) et 1 CIE (12 BRDM-2)
Elle peut suivant sa mission être renforcée de moyens de feux provenant du groupe d’Armées
ou de l’Armée et bénéficier de tirs fournis par les divisions voisines.
Son ASA (artillerie Sol/Air) est placée sous la protection d’ensemble fournie par l’ASA du
groupe d’Armées et de l’Armée (SA 17).
La DFM assure sa couverture basse et très basse altitude avec ses SA6 ou SA8 organiques,
les SA13 et ZSU 23x4 (Schilka) ou les 2S6 des ses RFM et les SA7 ou SA14 de ses
bataillons.
3. RENFORCEMENTS
Lorsqu’une DFM est chargée d’un effort principal par l’Armée, cet effort est marqué par la
mise à disposition :
- de moyens d’appuis (artillerie, génie, …) supplémentaires massifs ;
- de feux aériens puissants (aviation, hélicoptères).
31.Renforcements en moyens feux :
- d’artillerie : un groupe d’artillerie par BTN engagé et jusqu’à 100 pièces par kilomètre
de front dans le cas de l’attaque en force.
- aériens : les missions d’appui feux sont réparties entre avions et hélicoptères armés
suivant le schéma : appui aérien rapproché par les hélicoptères armés (MI 24, MI 8),
appui aérien éloigné par l’aviation tactique (SU-25).
32. Renforcement en moyens « Génie » :
- détachements d’unités de franchissement discontinu (bacs, portières) aux divisions de
1er échelon pour accélérer la traversée des coupures en permettant l’ouverture d’un
plus grand nombre de secteurs de franchissement ;
- prise en charge de l’entretien des voies de communication par des « détachements de
maintien d’itinéraires » ;
- renforcement en ponts flottants (PMP) si la largeur de la coupure dépasse les
possibilités de la CIE PMP du bataillon de génie divisionnaire.
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4. LES DEPLACEMENTS
41. Mouvements et circulation
Dans la mesure du possible, les mouvements stratégiques sont effectués par VF (voies
ferrées4). Après débarquement des trains, il faut à la DFM de 2 à 5 itinéraires (de préférence 3 ou 4)
pour effectuer sa marche à l’ENI (ennemi). Cette marche à l’ENI s’exécute dans les conditions
suivantes :
411. Les déplacements stratégiques
Un RFM se déplace sur 1 itinéraire, la DFM sur 2 à 4 itinéraires. Ceux-ci sont séparés par des
intervalles de sécurité nucléaire d’au moins 5 Km.
Longueurs des colonnes :
-BTN : 3 à 4 km
-RFM : 6 à 12 km
Distance entre :
-Véhicules: 50 mètres
-BTN : 3 à 5 km
-RFM : 5 à 10 km
Allure en progression:
-de jour : 20 à 30km/h
-de nuit : 15 à 20km/h
Distance parcourue en 24h :
-marche normale : 200 à 250 km
-marche forcée : 250 à 350 km
412. Les déplacements tactiques (Marche à l’ENI)
Un RFM se déplace en colonne(s) sur 1 ou 2 itinéraires, la DFM sur 4 à 6 itinéraires.
Longueur des colonnes :
- BTN : 3 à 5 Km
- RFM :15 à 20 Km
- DFM : 30 à 40 Km
Distance5 entre :
- véhicule d’éclairage et le détachement éclairé : 1 à 1,5 Km
- véhicules d’une même colonne : 50 à 100 m
- groupe de RECO et AVG (avant garde) : 10 à 30 Km
- AVG et tête des gros de la DFM : 10 à 20 K
- BTNs : 3 à 5 Km
- RFM : 5 à 10 Km
- gros et ARG (arrière garde) : 5 à 10 Km
Intervalles entre:
- gros et FLG (flanc garde) : 8 à 10 Km
- gros et sûreté latérale : 3 à 5 Km
- itinéraires : 5 à 10 Km
Allure de progression :
-de jour : 20 à 30 Km/h
-de nuit : 5 à 20 Km/h
-tout terrain : 5 à 15 Km/h
Particulièrement présentes dans la cartographie de LO
Les distances se comprennent dans l’étalement en profondeur du dispositif (de l’avant vers l’arrière), les
espaces dans l’étalement en largeur du dispositif (d’une aile à l’autre).
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413. Les haltes
Nature
Petite
Grande
Longue
Durée
30 ‘
2 à 4 heures
10 heures
Après déplacement de
2 à 4 heures
10 à 14 heures
Étape importante
Dispositif
En colonne, véhicules à 10 m
Déploiement en sûreté de 100 à
150 Km² par RFM
42. Articulation générale dans la marche à l’ENI
Pour pouvoir manœuvrer rapidement et en sûreté, la DFM est :
- précédée de groupes de RECO qui l’éclairent tant qu’elle n’est pas au contact de l’ENI
- renseignée et couverte latéralement par les FLG
- articulée normalement en :
>une AVG dont le volume peut atteindre 1 BTN renforcé par axe
>un GROS qui lui-même peut progresser en 1 ou 2 échelons.
La DFM peut être précédée d’un détachement avancé envoyé par la route ou par voie
aérienne (héliportage) pour s’emparer d’un point de passage obligé avant l’ENI et le tenir
ferme jusqu’à l’arrivée des AVG ou des gros (CIE : 1 à 2 heures, BTN : 4 à 6 heures, RFM : 8
à 12 heures).
Positionnement des PC et moyens feux dans l’articulation :
- le PC avancé progresse immédiatement en tête des gros
- le PC principal progresse de position en position au sein du 1er échelon
- les moyens de feux sol/sol font mouvement en tête des gros
- les moyens de feux sol/air sont répartis entre les différents éléments composant
les colonnes de RFM
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5. QUELQUES MISSIONS D’ UNE DFM
Les modélisateurs de combats terrestres dans Lock-On pourront utilement s’inspirer du
cadre réel de ces missions pour bâtir celui virtuel de leur propre scénario.
Les missions d’une DFM étaient multiples et variées. Il ne sera retenu ici que celles qui
présentent, dans leurs principales composantes, un intérêt majeur dans le cadre de la
simulation, à savoir :
- le combat de rencontre
- l’attaque
- la défense ferme
- les franchissements
- le combat en zone urbanisée
51. Le combat de rencontre
La DFM ayant reçu de l’Armée la mission de la journée (ex. : conquérir et tenir les abords
d’une ville), il s’agit pour elle, à partir du mouvement (marche à l’ENI) de combattre l’ENI
rencontré en obtenant l’initiative et en la conservant, en anticipant les réactions de l’ENI et en
agissant sur ses flancs et ses arrières. Tout ceci en ne perdant pas de vue la réalisation de la
mission confiée.
L’engagement dans la foulée (с ходу = s khodou) est la principale caractéristique du combat
de rencontre6. Le combat de rencontre de la DFM s’effectue sur une ligne de front de 10 à 30
Km.
Déroulement-type :
-Prise de contact par les RECO :
H
-Engagement des pointes d’AVG :
entre H + 10’ et H + 20’
-Engagement des AVG :
entre H + 30’ et H + 60’
-Engagement des gros du RFM de 1er échelon :
entre H + 60’ et H + 90’
-Entrée en action du GAD au profit de l’échelon qui s’engage :
à partir de H + 120
-Engagement éventuel de du RFM qui se trouve sur l’axe voisin :
à partir de H + 180’
Description sommaire :
Tandis que le RFM de 1er échelon maintient le contact en fixant l’ENI sur une profondeur de 10 à 15
Km, le RFM de 2nd échelon (qui suivait 10 Km derrière le 1er échelon) tente de déborder l’ENI sur une
de ses ailes. Dans le même temps, un autre RFM de 2nd échelon appuyé par le GAD (groupement
d’artillerie divisionnaire) s’engage dans la foulée du 1er échelon en le dépassant et en bousculant l’ENI.
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Qui peut se résumer en trois mots : foncer , bousculer, écraser
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52. L’attaque
Alors que le combat de rencontre se caractérise par son caractère inopiné, la mission
d’attaque est, elle, commandée et planifiée soit au niveau de la DFM soit le plus souvent au
niveau de l’échelon supérieur. Il s’agit d’une opération complexe consistant à rompre le
dispositif de l’ENI, de détruire ses forces et remporter la victoire.
Dans une zone d’action large de 10 Km, la DFM s’engage avec 2 ou 3 RFM en tête, son
secteur de percée étant large de 2 Km par RFM engagé sur l’axe d’effort principal. Pour être
décidée et planifiée, l’attaque nécessite les rapports de force suivants :
- 3 contre 1 pour les chars
- 3 contre 1 pour les BFM
- 5 contre 1 pour les pièces d’artillerie
L’objectif immédiat est fixé de 10 à 15 Km au delà de la ligne de débouché après percée.
L’objectif ultérieur est fixé 10 à 20 Km au delà.
L’attaque peut s’effectuer de deux façons différentes :
- attaque dans la foulée (toujours en Priorité 1)
- attaque à partir du contact (choisie lorsque le précédent n’a pas réussi)
Déroulement-type :
Le contact de l’ENI étant assuré par les unités de 1er échelon qui seront dépassées…
-Planification des ordres, demandes des appuis aériens
:
entre H-6 et H-4
-Mise en place en zone d’attente des unités chargées de l’attaque :
entre H-4 et H-180’
-Mise en place des groupements d’artillerie, le génie prépare les itinéraires :
entre H-4 et H-180’
-Appuis aériens :
entre H-60’ et H-45’
-Préparation d’artillerie :
-Début du mouvement des unités chargées de l’attaque :
entre H-45’ et H
H
L’attaque proprement dite :
- entre 5 et 3 Km de l’ENI, déploiement des BTN en colonnes de CIE
- entre 3 et 2 Km de l’ENI, déploiement des CIE en colonnes de SION
- entre 2 et 1 Km de l’ENI, déploiement en bataille7, chars en tête, BMP derrière ou intercalés.
- entre 1000 et 300 m : les fantassins débarquent si la résistance AC ENI est trop forte et progressent
en courant derrière les chars, appuyés par le tirs des BMP ou des BTR.
Description sommaire :
Dans la largeur d’une zone d’action d’environ 10 Km, la DFM opère à partir de la ligne de
contact sur une profondeur de 8 à 15 Km, en axant son effort principal sur un secteur de percée
d’environ 4 Km de large et en engageant 3 de ses RFM sur ce secteur de percée.
Il conviendra, ensuite, pour la DFM d’exploiter les résultats de son attaque en détruisant ou en
capturant en totalité les forces de l’ENI se repliant après échec de sa défense ferme. Ceci sera obtenu
notamment par l’appui d’attaques aériennes et d’artillerie à longue portée sur les colonnes ENI non
accrochées. La largeur de sa ZA est alors de 20 à 30 Km pour une profondeur pour ses gros de 30 à
40 Km.
en bataille signifie que les engins blindés qui se suivaient jusqu’ici en colonne (les uns derrière les autres en
respectant les distances) s’alignent maintenant sur un seul front (les uns à côté des autres en respectant les
intervalles).
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53. La défense ferme
Lorsque deux camps s’affrontent dans Lock-On, il n’est pas illogique de voir l’un des deux
s’installer sur la défensive, au moins provisoirement, avant de repasser à l’attaque.
La DFM ne faisait pas de défense mobile. En cas de résistance très importante, elle pouvait organiser
un « repli tactique » lui permettant de regrouper ses forces pour repartir à l’attaque ou bien pour
s’organiser en défense ferme.
La défense ferme consiste à repousser une attaque des forces ENI possédant la supériorité (terrestre
et/ou aérienne) et à s’organiser pour lancer des contre attaques démarrant depuis les lignes de
défense. En tout état de cause, la DFM doit tenir solidement sur les positions occupées et créer ainsi
les conditions favorables pour relancer l’offensive.
Pour des unités au contact, le passage à la défensive ferme a lieu en 6 à 7 heures au maximum.
531.L’installation se fait suivant le dispositif suivant :
5311. Une première zone avancée comprenant :
- Une « position avancée », constituée par des unités élémentaires (CIE) du 1er
échelon et destinée à tromper l’ENI sur le dispositif réel et à le ralentir.
- Une « position de sûreté rapprochée », installée en avant de la 1ère ligne, également
constituée par des unités élémentaires (CIE) du 1er échelon, destinées à mettre les
points d’appui de cette dernière à l’abri des vues et des tirs.
- Une « zone avant », ligne conventionnelle, souvent constituée des tranchées
aménagées par le Génie, reliant les positions des unités élémentaires de 1er
échelon.
5312 Une « position défensive » en deux échelons :
- le « premier échelon » tient les zones importantes, arrête et réduit l’ENI sur un terrain
organisé en le canalisant ;
- le « deuxième échelon » contre attaque les éléments ENI infiltrés ou qui aurait
franchi en force les premières lignes de défense.
532. Normes d’engagement :
-largeur de la zone de défense :
-profondeur de la zone de défense :
sûreté)
-profondeur de la zone de sûreté :
-profondeur de la position avancée :
-profondeur de chaque échelon :
-distance entre chaque échelon :
20 à 30 Km
15 à 20 Km (sans la zone de
10 à 15 Km
2 à 3 Km
4 à 8 Km
5 à 10 Km
Le PC principal de DFM s’installe dans le dispositif de la 1ère ligne du 2ème échelon.
Les GAR (groupements d’artillerie régimentaire se déploient dans le périmètre défensif de leurs RFM
respectifs.
Les GAD (groupements d’artillerie divisionnaires) se déploient entre les lignes du 1er échelon.
Le groupement AC (antichar) divisionnaire est en attente entre les deux positions.
L’organisation du terrain, opérée par le Génie, est systématique dans la mesure où l’enfouissement
(chars embossés) double l’efficacité des vues tout en diminuant de 3 fois sa vulnérabilité.
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54. Les franchissements
La cartographie satellitaire de Lock-On représentant de nombreux cours d’eau (fleuves et
rivières, dits « coupures » en terme militaire), il aurait été dommage de ne pas intégrer le
franchissement de ces coupures pour agrémenter le scénario via l’éditeur de missions.
La DFM était de par sa doctrine d’emploi vouée à l’offensive (la défense ferme n’étant qu’une étape si
possible évitable) et ne pouvait en aucun cas se laisser arrêter par des obstacles naturels tels que les
cours d’eau. Elle devait s’organiser rapidement pour en entreprendre le franchissement en de
multiples endroits sur un large front et sans marquer de temps d’arrêt (dans la foulée !).
541. Pour y parvenir, il lui faut effectuer les opérations suivantes :
- Se renseigner au plus tôt sur la coupure par des reconnaissances terrestres et aériennes ;
- Conquérir des sites de franchissements et contrôler des « têtes de pont » sur la rive opposée par
l’envoi de détachements héliportés et avancés ;
- Neutraliser l’ENI par des feux conventionnels (éventuellement nucléaires) ;
- Faire franchir les AVG dans la foulée ;
- Puis les BMP et les BTR, les 122 automoteurs en amphibie, les chars en submersion ;
- Pousser l’ensemble dans la profondeur en dépassant les premiers éléments ENI ;
- Une fois les sites de franchissement sécurisés et à l’abri des feux ENI, faire franchir les gros sur
les bacs et portières (PTS et GSP) et les ponts flottants ;
- La réserve AC franchit immédiatement derrière les RFM de 1er échelon ;
La progression pour remplir la mission assignée à la DFM se poursuit ainsi sans discontinuer.
542. Déroulement-type
de H-6 à H-3 :
Reconnaissance aérienne de la coupure
de H-4 à H-2 :
Assaut héliporté sur la rive opposée, arrivée des RECO sur la coupure
H-180’ :
Éventuellement, arrivée d’un détachement avancé en appui du détachement héliporté
H-60’ :
Arrivée des AVG, conditionnement des chars pour la submersion
H-30’ :
Préparation d’artillerie, déploiement des moyens de franchissement lourds dans une
zone couverte
H:
Franchissement des AVG
H+15’ :
Début du franchissement des chars en submersion (schnorkels montés)
de H à H+30 :
Début du montage des GSP et des PMP
de H+30’ à H+180’ :
Début de franchissement des gros (artillerie régimentaire, PC avant, bataillons
des RFM de 1er échelon), reliquat des chars de 1er échelon ;
H+3 :
Franchissement du PC principal, réserve AC, reliquat BCA, GAD, LRM
H+4 :
Début de franchissement des RFM de 2nd échelon
H+6 :
Début de franchissement des moyens logistiques divisionnaires
H+6 ou 9 :
Fin du franchissement de la division
543. Normes de franchissement
-La largeur de la zone d’action varie de 20 à 30 Km.
-Un secteur de franchissement de BTN est large de 2 à 3 Km
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55. Le combat en zone urbanisée
Là encore, la cartographie satellitairede Lock-On représentant assez fidèlement les zones
urbanisées (Crimée, Russie méridionale) jusqu’au village (conformément aux cartes à
l’échelle 1/100.000), il convient de tirer parti des normes d’engagement offensif de la DFM
dans ces zones.
De plus en plus, les villes constituent des objectifs politiques, économiques ou stratégiques
(ex. : siège de gouvernement, bâtiments administratifs, gares et aéroports,…). Les
contourner n’est pas toujours la solution la plus rapide ni la plus efficace.
La DFM était la grande unité la mieux adaptée au combat en zone urbanisée. Mais c’est au niveau des
RFM que la conduite des opérations est décentralisée.
551. Mode opératoire
Le BFM constitue l’élément de base pour être engagé :
- soit en détachement avancé, éventuellement héliporté
- soit en AVG
- soit en détachement d’assaut renforcé en chars, génie, artillerie
- soit pour tenir en défensive un point d’appui
Le plus souvent, la DFM cherche à précéder l’ENI dans son installation défensive en le
devançant dans l’agglomération.
En cas d’impossibilité d’y parvenir, elle encercle l’ENI dans la zone urbanisée :
- soit en bloquant toutes les sorties pour l’amener à capituler
- soit en laissant une (et une seule) possibilité de repli à l’ENI pour mieux le détruire en
terrain libre.
En fin de compte, la DFM donne l’assaut quartier par quartier jusqu’à l’effondrement des
dernières résistances.
552. Largeur des zones d’action :
DIVISION
RFM
BFM
CIE
OFFENSIVE
4 à 6 Km
2 à 3 Km
400 à 600 m
200 à 300 m
DEFENSIVE
6 Km
3 Km
1 Km
500 m
Le combat en zone urbaine étant très âpre et très difficile, coûteux en hommes et en temps, la vitesse
de progression n’est que de 5 à 15 Km par jour.
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Annexe 1
COMPARATIF NUMERIQUE DFM / DB
Tableau des effectifs
dont
EOD
Personnels
DFM
TOTAL
13.000
DB
TOTAL
11.500
24
20
36
36
108
72
60
52
96
96
72
18
161
284
287
22
7
2
6
24
20
30
dont
EOD
Matériels 8
2S6
SAM B.Altit SA-6 ou SA-8b
SA-13
AT-4 (Spigot)
AT-7 (Saxhorn)
AGS-17
BRDM-2/Spandrel (antichar)
MT-12
2S12
Obusier de 122 mm 2S1
Obusier de 152 mm 2S3
Lance roquettes multiples BM-21
CHARS (Txx)
BMP-1/2/3
BTR
BRDM-2
BRM-1
IRM
TMM (ensemble)
20
12
12
72
18
37
12
9
6
3
2
2
72
48
24
8
64
96
72
18
256
370
9
22
7
2
6
20
72
18
6
12
9
6
3
2
2
PMP (ensemble)
1/2
½
½
1/2
MTU-20
8
10
PTS-M
12
12
12
12
PMM-2
8
8
8
8
MTK-2
2
2
2
2
GMZ
3
3
15
15
KMT-5
12
24
KMT-4/6
36
72
BRDM-2RKH
6
6
14
14
RKhM
20
20
Véhicules de décontamination
16
16
36
36
Véhicules (PL – VL)
3700
3600
NB : les EOD (éléments organiques divisionnaires) appartiennent en propre à la division à laquelle ils
sont directement subordonnés. Ils ne font donc pas partie intégrante des unités composant la DFM
(RFM, BCA,…) mais peuvent très bien leur être temporairement donnés en renfort dans le cadre d’une
mission ou phase de mission particulière, à la discrétion du commandant de la division.
Pour les caractéristiques techniques des matériels, cf. l’encyclopédie incluse dans Lock-On ainsi que le site
http://www.ifrance.com/ArmyReco/Russe/ et l’ensemble de la documentation Jane’s (y compris pour la
tactique)
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Annexe 2
Tableau récapitulatif des abréviations employées
dans le document.
Abréviation
AC
ARG
ASA
AT
AVG
BCA
BM-21
BMP
BRDM
BRM
BTN
BTR
CIE
DB
DFM
DM
EM
ENI
FLG
GAD
GAR
GSP
IRM
KMT
LRM
Mi
PC
PL
PMM
PMT
PT
PTS
RA
RASA
RECO
RFM
RKh
SA
SU-25
T xx
VL
ZSU 23-4
Signification
Anti-char
Arrière garde
Artillerie Sol/Air
Tracteur d’artillerie
Avant garde
Bataillon de chars autonome
Lance roquettes multiples (« katiouchka », « orgues de Staline »)
Véhicule de combat d’infanterie
Véhicule blindé amphibie de patrouille de reconnaissance
Véhicule blindé lourd de réparation et de maintenace
Bataillon
Véhicule blindé de transport de troupe
Compagnie
Division blindée
Division de fusiliers motorisée
Division mécanisée
Etat-major
Ennemi
Flanc garde
Groupemt artillerie divisionnaire
Groupemt artillerie régimentaire
Portière (partie de pont flottant)
Véhicule blindé reco du génie (bulldozer, grue,…)
Char à rouleau démineur
Lance roquettes multiples (voir BM-21)
Mikhaïl L.Mil’ (du nom du constructeur d’hélicoptères)
Poste de commandement (divisionnaire, régimentaire, de bataillon)
Véhicule poids lourd (camions Gaz, Zil, Kamaz)
Pont flottant (moyen de franchissement du génie)
Bac (moyen de franchissement du génie)
Anti char (protivo tankovy)
Transport amphibie moyen (genie)
Régiment d’artillerie
Régiment d’artillerie sol/air
Eléments de reconnaissance
Régiment de fusiliers motorisé
Détection chimique (sur BRDM)
Sol/air
Avion de support tactique Sukhoï-25
Char (pour Tank) 54, 64, 72, 80
Véhicule léger (jeep, Uaz)
Canon automoteur antiaérien quadritube de 23 mm
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Annexe 3
Composition organique d’un RFM
(un peu d’épicerie fine…)
Organiquement9, le régiment mécanisé (ou RFM) comprenait :
3 bataillons (BFM), dont :
2 BFM à base de BMP / BTR (transport blindé de troupes)
1 Bataillon de chars
Chaque bataillon comprenait 3 compagnies, chaque compagnie comprenait 3 sections, 3 sections qui
comprenaient chacune 3 groupes de combat (BMP/BTR) ou 3 équipages (T72/80).
La section, qu’elle soit sur BMP/BTR ou sur chars, est le pion de base (en fait, la véritable cellule de
base est constitué par le groupe de combat (9 à 11 hommes sur BMP/BTR) ou l’équipage de char (3/4
hommes)).
Sachant que chaque pion de base est constitué de 3 engins de combat, il est facile d’en déduire le
nombre de véhicules blindés par unités élémentaire.
En ce qui concerne les chars, un RFM comprendra donc :
3 chars x 3 sections x 3 compagnies = 27 chars par BFM et donc par RFM.
La DFM (hors BCA10) comprendra donc 27 chars x 4 RFM = 108 chars de combat.
Sachant que chaque commandant de Bataillon de chars (hors BCA) et chaque commandant de RFM
possède son propre char de commandement, cela fait donc : 4 + 4 = 8 chars de commandement.
La DFM (hors BCA) comptant 124 chars, nous avons donc en définitive :
-108 chars de combat + 8 chars de commandement = 116 chars
- on retrouve les 8 chars restants à la compagnie blindée de reconnaissance (6
chars) et 2 chars dits « haut le pied » constituant une réserve de maintenance.
En ce qui concerne les véhicules blindés de transport de troupe, il convient de calculer de la même
manière.
Il est important de savoir que dans l’armée de rouge, les chefs de section et les commandants de
compagnie n’avaient aucune marge d’initiative. Ce n’est qu’au niveau bataillon que l’on commençait à
trouver une certaine marge d’initiative et de manœuvre. Cela explique l’aspect monolithique – et d’un
certain côté impressionnant11 – des manœuvres au niveau bataillon (il suffit d’imaginer l’assaut lancé
par un bataillon et tous ses moyens de mêlée - et bien sûr régiment - faisant feu de tous ses canons,
le tout ..
« dans la foulée ».
c’est à dire pour le combat de mêlée proprement dit
rappel : BCA = bataillon de chars autonome (37 chars), 1 BCA par DFM, agissant le plus souvent en «électron
libre ».
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Ce qui a longtemps fait fantasmer les troupes opposées à celles du Pacte de Varsovie !
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