ankarea - Office Régional du Tourisme de Nosy Be

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ankarea - Office Régional du Tourisme de Nosy Be
PLAN D’AMENAGEMENT ET DE GESTION DE L’AIRE MARINE PROTEGEE
ANKAREA
Décembre 2014
1 Table de matières
Liste des abréviations .............................................................................................................................. 3 Résumé exécutif ...................................................................................................................................... 4 Famintinana .......................................................................................................................................... 11 Introduction .......................................................................................................................................... 19 1 PRESENTATION GENERALE DE L’AMP ............................................................................................. 21 1.1 Contexte et historique de création de l’AMP .......................................................................... 21 1.2 Parties prenantes et acteurs de la zone .................................................................................. 23 1.3 Processus de développement du plan d’aménagement et de gestion .................................... 24 1.4 Zonage et règles de gestion ..................................................................................................... 26 2 CONTEXTE ET ANALYSES ................................................................................................................. 38 2.1 Contexte de l’environnement naturel ..................................................................................... 38 2.2 L’AMP dans le contexte global de la conservation .................................................................. 40 2.3 Priorités pour la gestion de la conservation ............................................................................ 46 2.4 Contexte de l’environnement humain .................................................................................... 52 2.5 Priorités pour la sauvegarde du bien-­‐être humain et pour la gestion des pêches .................. 58 3 MODE DE GOUVERNANCE ET DE GESTION ..................................................................................... 64 3.1 Principes de bonne gouvernance du SAPM ............................................................................. 64 3.2 Principes clés de bonne gouvernance des pêches ................................................................... 64 3.3 Le choix de la catégorie et du mode de gouvernance ............................................................. 65 4 OBJECTIFS, STRATEGIES et ACTIONS ............................................................................................... 71 4.1 Objectifs .................................................................................................................................. 71 4.2 Stratégies et actions ................................................................................................................ 73 4.3 Plan de suivi ............................................................................................................................. 76 4.4 Le plan d’action 2013-­‐2017 ..................................................................................................... 76 Bibliographie ......................................................................................................................................... 82 2 Liste des abréviations AGR AP AMP APMC CEP COAP COE CR CSB CNRO DCBSAP DGPRH IHSM MEF NAP ONG PAP PSS PAG SAPM UICN ZOC ZUC WCS Activités Génératrices de Revenus Aire Protégée Aire Marine Protégée Aire Protégée Marine et Côtière Commission Environnement -­‐ Pêche Code des Aires Protégées Comité d’Orientation et d’Evaluation Commune Rurale Centre de Santé de Base Centre National de Recherche Oceanographique Direction de la Conservation, de la Biodiversité et du Système des Aires Protégées Direction Générale de la Pêche et des Ressources Halieutiques Institut Halieutique et des Sciences Marines Ministère de l’Environnement et des Forêts Nouvelles Aires Protégées Organisme Non Gouvernemental Personnes Affectées par le Projet Plan de Sauvegarde Social Plan d’Aménagement et de Gestion Système des Aires Protégées de Madagascar Union Internationale pour la Conservation de la Nature Zon d’Occupation Contrôlée Zone d’Utilisation Contrôlée Wildlife Conservation Society 3 Résumé exécutif Lors du Congrès Mondial sur les Parcs à Durban, en septembre 2003, le Gouvernement malgache prit l’engagement de tripler la superficie des aires protégées (AP) à Madagascar, en portant cette superficie de 1,7 millions d’hectares en 2003 à 6 millions d’hectares en 2012, soit au moins 12% du territoire national, en référence aux catégories des aires protégées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Face à la diminution des ressources halieutiques, aux conflits liés à l’utilisation de ces ressources et à la volonté d’améliorer les conditions de vie et de contribuer à la préservation de la biodiversité, le projet de création de l’AMP Ankarea a été initié depuis 2010. L’AMP Ankarea est localisée à 50 kilomètres au nord-­‐est de Nosy Be, et comprend une grande île, Nosy Mitsio, qui s'étend sur environ 15 km du nord au sud, ainsi qu’un archipel de 16 îles et îlots non habités, sauf Nosy Tsarabanjina occupé par un hôtel, et les écosystèmes marins environnants au sein de la Commune Antsohimbondrona, District Ambilobe, Région Diana. Elle comprend près de 25 hameaux appartenant tous à un seul Fokontany à savoir Nosy Mitsio. L’AMP Ankarea recouvre une surface totale de 173 690 hectares, dont 38 134 hectares de zone de protection, 118 925 de Zone d’Utilisation Contrôlée, 2 935 hectares de Zone d’Occupation Contrôlée et 13 696 hectares de noyaux durs. Le processus de création de l’AMP Ankarea s’inscrit dans le cadre juridique régissant les AP est défini par la Loi 2001/05 du 11 février 2003 portant Code de Gestion des Aires Protégées (COAP) ainsi que ses décrets d’application 2005-­‐013 et 2005-­‐848, et a suivi les étapes préconisées par le Manuel de Procédures pour la Création des Aires Protégées Marines à Madagascar édité par le Ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme en mars 2009. Le Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) constitue le référentiel principal grâce auquel toutes les décisions majeures concernant l’aménagement et la gestion d’une Aire Protégée pourront être prises. C’est dans ce cadre que le PAG de l’AMP Ankarea a été élaboré. Le PAG de l’AMP Ankarea comporte quatre principales sections : i/ présentation générale de l’AMP (historique de création, parties prenantes, processus de développement du PAG, zonage et règles de gestion) ; ii / contexte et analyses de l’AMP (environnement naturel, priorités de conservation, menaces, environnement humain, priorité de sauvegarde social) ; iii/ mode de gouvernance et de gestion de l’AMP (le PAG justifie le choix de la catégorie de l‘AP et expose la structure et le fonctionnement des organes de gestion qui ont été identifiés par les partenaires de l’AP, et les principes de bonne gouvernance qu’ils se sont assignés) ; et iv/ objectifs, stratégies et actions de gestion de l’AMP qui détaille la vision à long terme de l’AP, les divers objectifs de gestion, les stratégies prioritaires identifiées, les actions à entreprendre au cours des années à venir, et les résultats attendus de ces efforts. Contexte et historique de création de l’AMP Ankarea Situés dans le nord ouest de Madagascar les écosystèmes marins de l’AMP Ankarea abritent des récifs coralliens parmi les plus riches de la planète. Les écosystèmes coralliens au nord-­‐
ouest de Madagascar ont une valeur exceptionnelle en termes de biodiversité, en particulier autour des îles de Mitsio, site présentant la plus grande richesse en coraux de l’océan indien 4 occidental, et sont caractérisées par une couverture corallienne élevée et un grand nombre d'espèces de coraux. Des recherches récentes menées par WCS ont mis en évidence que les récifs coralliens du nord-­‐ouest de Madagascar sont parmi les écosystèmes coralliens de l’océan Indien Occidental présentant à la fois la plus grande richesse biologique et une bonne capacité de résistance aux perturbations occasionnées par le changement climatique. En raison de ces caractéristiques naturelles exceptionnelles, le nord-­‐ouest de Madagascar a été identifié en 2012 par l’UNESCO en tant que site potentiel pour intégrer la liste des sites marins du Patrimoine Mondial. Les quelques 1300 habitants de l’AMP Ankarea sont fortement tributaires de la pêche, avec le classement de la pêche traditionnelle comme principale source de revenus pour environ la moitié des ménages. La promotion de la bonne gestion des ressources marines afin de garantir leur pérennité a donc des bénéfices directs pour ces communautés locales. Le processus de mise en place de l’aire marine protégée a intéressé plusieurs acteurs, entre autres, l’ONG de conservation WCS, des instituts de recherche et en particulier le Centre National de Recherche Océanographique (CNRO), les opérateurs touristiques en particulier l’Office Régional du Tourisme de Nosy Be, le Groupement des Opérateurs Touristiques d’Ambilobe, et les hôteliers du site (Constance Lodge Tsarabanjina et Mitsio Tropical Lodge), les communautés locales qui se sont regroupés au sein de l’association Ankarea, les collectivités territoriales décentralisées en particulier la commune de Ambilobe, le fokontany de Nosy Mitsio, et la région Diana, le représentant de l’administration centrale à savoir le district de Ambilobe, les services techniques déconcentrés entre autres le service de pêche, l’environnement et forêt, de l’agriculture, la direction régionale du tourisme de la région Diana, et enfin les plateformes ROSEDA (Rassemblement des Opérateurs pour le Soutien de l'Environnement et le Développement de l'Ankarana) et PFED (Plateforme pour l’Environnement et le Développement de Nosy Be). Depuis 2010, sous l’égide du ministère de l'Environnement, WCS a soutenu l'identification et la gestion de la nouvelle aire marine protégée Ankarea dans le nord-­‐ouest de Madagascar. S'appuyant sur les résultats de travaux préliminaires ayant identifiés les écosystèmes marins du nord-­‐ouest de Madagascar comme des priorités régionales en terme de conservation, WCS a initié, début 2010, le processus de sensibilisation et mobilisation communautaire pour l’identification de sites où la mise en place d’aires marines protégées répond à la fois à des critères écologiques et d’acceptation sociale. À la mi-­‐2010 un coordinateur, basé à Nosy Be, a été recruté pour aider à mettre en œuvre les activités de WCS relatives à la mise en place d’aires marines protégées. Après une série de consultations informelles, un atelier de démarrage a eu lieu en septembre 2010 à Nosy Be. Cela a permis d'affiner l’identification des zones prioritaires d'intervention dans le nord-­‐ouest et de lancer officiellement le projet de création l’AMP Mitsio Tsarabanjina (renommée depuis AMP Ankarea) au niveau de sites de riche biodiversité et grand résilience. Après l'atelier, un comité de suivi du processus de création de l’AMP Ankarea (et de l’AMP Ankivonjy) a été créé. Il se compose de représentants de l'administration, de services techniques, d’opérateurs touristiques et des communautés de pêcheurs et a pour fonction de suivre et conseiller la bonne mise en œuvre des différentes étapes de création des 2 AMP. En décembre 2010, le statut de protection temporaire a été accordé à l’AMP Ankarea via la publication de l’arrêté interministériel 52005-­‐2010. Début 2011, un animateur communautaire a été embauché par WCS, basé au niveau de Nosy Mitsio et chargé de soutenir la mise en place de l’AMP. Des activités de 5 communication et de sensibilisation ont également été lancées à cette époque. Par ailleurs, en 2011, les études scientifiques (écologiques et socioéconomiques) de référence ont été menées sur le site de l’AMP Ankarea afin de fournir des recommandations sur le design, et l’élaboration des futures réglementations et plan de gestion. Des consultations et discussions intensives avec les communautés et toutes les parties prenantes ont également été menées sous l’impulsion de WCS. Cela a conduit à la création du comité de gestion local de Ankarea constitué de représentants de chaque village, des opérateurs touristiques privés et des autorités locales. Le comité de gestion local Ankarea s’est vu accordé un statut légal en janvier 2012, quand il a été reconnu en tant qu’association: association Ankarea (association pour la gestion de l’AMP Ankarea). Plusieurs ateliers de formation ont été organisés avec pour objectif de renforcer les capacités des membres du comité de gestion local afin qu'ils puissent mieux accomplir leurs missions. Des réunions ont également été organisées afin de discuter de la catégorie de l’AMP, de ces structures de gouvernance, du zonage, du règlement, de la gestion et des activités de développement. Dans le cadre de l’étape de création définitive de l’AMP, comme indiqué dans le manuel de procédures pour la création des aires protégés marines à Madagascar produit par le Ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme en mars 2009, et sur la base des consultations et négociations avec les populations cibles, un Plan d’Aménagement et de Gestion et un Plan de Sauvegarde Social ont été élaborés et validés en 2012. L’élaboration du plan d’aménagement et de gestion (PAG) de la nouvelle aire marine protégée Ankarea a été réalisée à travers une approche participative impliquant toutes les parties prenantes. Ainsi au début du processus, des séries d’ateliers dans chaque village ont été organisés, pendant lesquels les communautés locales ont pu présenter leur propre vision à propos de la gestion durable des ressources halieutiques tout en essayant d’élaborer un schéma d’aménagement, et une esquisse du plan d’aménagement et de gestion conformes aux réalités locales et suivant leurs principaux besoins. Cette approche a été adoptée afin justement de mettre en exergue aussi bien les spécificités de chaque communauté que de les réalités spécifiques à chaque terroir. Ces ateliers villageois se sont effectués pendant le premier semestre de l’année 2012. Après avoir collecté toutes les informations jugée nécessaires, WCS a organisé un grand atelier de consultation publique sur site du 26 au 27 juillet 2012 pendant lequel ont été invités toutes les parties prenantes afin de faciliter la concertation sur les dispositions à prendre relatives au plan d’aménagement et de gestion de l’aire marine protégée Ankarea. Un consultant a été recruté par WCS pour assurer la fonction de rapporteur de l’atelier, collecter les données manquantes sur site et retranscrire toutes les idées et recommandations issues des consultations publiques et des études scientifiques préliminaires au sein d’un canevas de PAG préétabli par le comité SAPM. Le PAG élaboré a ensuite été présenté lors d’un nouvel large atelier de consultation publique sur site le 15 et 16 octobre 2012 pendant lequel ont été invités toutes les parties prenantes afin de valider tous les éléments inclus dans le PAG. Après la validation l’équipe technique de WCS a procédé aux travaux de reconnaissance du périmètre de l’AMP avec l’appui de représentant de l’association Ankarea et du Service Topographique en novembre 2012. Zonage et règle de gestion de l’AMP Ankarea La limite globale de l’AMP Akarea est un rectangle. Ses 2 longueurs (limite côtés Est et Ouest) et 2 largeurs (limites côtés Nord et Sud) sont comme suit : au Nord, ligne droite imaginaire, ligne à 2 km au Nord de la pointe extrémité Nord de l’îlot de Nosy Lava; au sud, 6 ligne droite imaginaire, ligne à 1 km au Sud de la pointe extrémité sud de l’îlot de Tsarabanjina ; à l’ Ouest, ligne droite imaginaire, ligne à 1 km à l’Ouest du Banc du castor ; à l’Est, ligne droite imaginaire, ligne à 1 km à l’Ouest de l’île Mangiho. L’AMP Ankarea est constituée de trois zones : les noyaux durs, la zone tampon (comprenant à la fois les Zones d’Occupation Contrôlées et la Zone d’Utilisation Contrôlée) et la zone de protection telles que définit dans le Code de Gestion des Aires Protégées (loi 2001-­‐05). Le noyau dur est une zone sanctuaire qui représente le périmètre de préservation intégrale. Toute activité, toute entré et toute circulation sont strictement réglementées dans le noyau dur. Dans le cadre de l’AMP Ankarea deux types de noyaux durs ont été distingués. Le noyau dur type I dont la définition correspond à celle ci-­‐dessus. Et le noyau dur type II qui diffère du noyau dur type I uniquement par le fait que les activités de pêche traditionnelle à la ligne par les pêcheurs riverains y sont permises et strictement réglementée conformément aux outils de gestion de l’AMP. La surface totale de l’ensemble de ces noyaux durs est de 13 696 ha. La zone tampon est une zone jouxtant le noyau dur et dans laquelle les activités sont limitées. Font partie de la zone tampon, les zones d’occupation contrôlée (ZOC), et la zone d’utilisation contrôlée (ZUC). Les ZOC correspondent aux zones d’habitation des populations à l’intérieur de l’aire protégée, c’est à dire les îlots Nosy Mitsio et Nosy Tsarabanjina. La ZOC recouvre une superficie de 2 935 ha. La ZUC est une zone dans laquelle l’utilisation des ressources est réglementée et contrôlée et s’étend sur 118 925 ha. La zone de protection, de 38 134 ha, est la zone jouxtant l’aire protégée dans laquelle sont admises les activités agricoles, pastorales, de pêche, de navigation ou d’autres types d’activités autorisées à titre exceptionnel par l’organisme chargé de la gestion du réseau des aires protégées et n’entrainant pas d’impact néfaste sur l’aire protégée. Les activités minières et forestières ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’autorisations exceptionnelles. Toute activité incompatible avec les objectifs de gestion de l’AMP Ankarea est strictement interdite à l’intérieur des noyaux durs et de la zone tampon. Plus spécifiquement sont interdites sur l’ensemble du territoire de l’AMP (zone tampon et noyaux durs) les activités suivantes : la pêche industrielle et tous types d’aquaculture industrielle hormis les cas d’autorisations octroyées avant l’officialisation de ladite Aire Marine Protégée ; l’utilisation de bouteille de plongée pour la pêche; la pêche de nuit à l’aide d’éclairage artificiel; l’utilisation de sennes de plage ; le retournement de blocs de coraux ; l’exploration et l’exploitation minière pétrolière, et gazière hormis les autorisations octroyées avant l’officialisation de ladite Aire Marine Protégée ; l’extraction, la détention, l’utilisation et la vente de corail vivant; toute forme d’exploitation commerciale des mangroves et des ressources ligneuses; le mouillage des bateaux à moteur et voiliers en dehors des zones prévues, sauf en cas de survie lors d’un accident ou cataclysme naturel ; l’abandon de déchets en mer et sur les plages; les pratiques de pêche non règlementaires; la perturbation, la pêche, la chasse, la détention, la vente et la consommation d'espèces protégées (tortues marines, mammifères marins, oiseaux marins) ainsi que les raies manta, requins baleines, poissons scies, le turbo, Turbo sp. ou Betampigny et le triton géant, charonia tritonis, ou Antsiva ; l’exercice de la pêche traditionnelle sans carte professionnelle délivrée à cet effet pour pouvoir exercer ce type d’activité à l’intérieur de l’Aire Marine Protégée ; la pêche artisanale sans licence délivrée à cet effet pour pouvoir exercer ce type d’activité à l’intérieur de l’Aire Marine Protégée ; la pêche sportive sans licence délivrée à cet effet pour pouvoir exercer ce type d’activité à l’intérieur de l’Aire Marine Protégée ; l’exercice de la collecte de produits halieutiques sans permis délivré à cet effet pour pouvoir exercer ce type d’activité à l’intérieur de l’Aire 7 Marine Protégée; la pratique de culture sur brûlis ; toutes formes d’occupation humaine hormis dans les Zones d'Occupation Contrôlées (ZOC) ; et de manière générale tout acte de nature à apporter des perturbations à la faune et à la flore, ainsi qu’à l’aspect original du milieu naturel. Toute activité, toute entrée et toute circulation sont strictement interdites dans le noyau dur, à l’exception des activités ci-­‐dessous qui peuvent faire l’objet d’autorisations : les activités liées aux recherches scientifiques ; les activités liées à la conservation : suivi écologique, restauration, contrôle et surveillance ; les activités touristiques strictement réglementée conformément aux outils de gestion de l’AMP ; les droits de passage pour les navires et pirogues traditionnelles en cas d’avaries et strictement réglementé conformément aux outils de gestion de l’AMP ; les activités de pêche traditionnelle à la ligne pour les résidents strictement réglementée conformément aux outils de gestion de l’AMP (uniquement pour les noyaux durs type II). Le choix de la catégorie et du mode de gouvernance de l’AMP Ankarea Après les études socio-­‐économiques et scientifiques, les discussions et la proposition de planification sur la mise en œuvre du projet de création de la nouvelle aire marine protégée Ankarea, la communauté et les parties prenantes ont opté pour la mise en place d’une aire protégée correspondant à la catégorie V de la classification de l’UICN qui correspond au Paysage Harmonieux Protégé (TONTOLO MIRINDRA VOAARO). Les paysages harmonieux protégés sont des aires protégées terrestres et / ou marines gérées principalement à des fins de conservation et récréatives, où les interactions entre l’Homme et la Nature entretiennent des valeurs esthétiques, culturelles, et contribuent au maintien de la biodiversité (article 7 du décret n°2005-­‐848 du 13 décembre 2005). Les prélèvements de ressources naturelles y compris la pêche traditionnelle à l’intérieur de cette catégorie d’aire protégé sont autorisés dans la mesure où ils s’inscrivent dans le cadre de traditions et coutumes ayant favorisé le développement du paysage culturel et dans la mesure où ils respectent les prescriptions des plans d’aménagement et ou de gestion, et du cahier des charges. (article 9 du décret n°2005-­‐848 du 13 décembre 2005). Le mode de gouvernance qui s’applique à l’AMP Ankarea est la cogestion de type conjointe (c’est à dire qui associe les parties prenantes dans la prise de décision) entre le gestionnaire ou le gestionnaire délégué (Wildlife Conservation Society) et les communautés locales représentées par l’association Ankarea, tel que défini par l’article 24, dernier alinéa, du décret n°2005-­‐848 du 13 décembre 2005. La structure de gestion de l’AMP Ankarea est constituée de trois structures: Le Comité d'Orientation et d’Evaluation (COE), le Comité de Gestion (COGE) et un Organe consultatif composé par les acteurs et partenaires de l'AMP. Le Comité d’orientation et d’Evaluation (COE) est chargé de veiller sur l’orientation stratégique et les grandes lignes de gestion de l'AMP Ankarea. Le COE est présidé par le Chef de Région Diana ou son représentant et comprend des représentants du District d’Ambilobe, des services déconcentrés des ministères intéressés, des collectivités territoriales décentralisées, du gestionnaire ou gestionnaire délégué de l’AMP Ankarea et des représentants des Communautés de base riveraines de l’aire protégée, ainsi que toute personne ou organisme choisi pour ses compétences particulières. Le COGE, composé de WCS et l’association Ankarea, est chargé de la gestion opérationnelle sur terrain de l'AMP et assure la coordination et la mise en œuvre de l'ensemble de toutes les activités de l'AMP. L’Organe Consultatif comprend les autorités locales, traditionnelles et religieuses, les secteurs publics, 8 les secteurs privés, les associations locales et les ONG, les acteurs du développement et les médias, ainsi que toute personne ou organisme choisi pour ses compétences particulières. Priorités pour la conservation et la sauvegarde du bien être humain Le choix des cibles de conservation de l’AMP Ankarea a suivi une approche participative et a répondu à des critères importants comme la représentativité de la biodiversité générale de l’aire protégée ; ces cibles doivent, aussi, servir d’indicateurs de la santé écologique du site et leur conservation doit assurer celle de toute la biodiversité représentative de l’AMP. La communauté de pêcheurs avec la directive technique des promoteurs et des autres parties prenantes a pu convenir à l’identification de cinq principales cibles de conservation dont les mammifères marins, les oiseaux marins, les tortues marines, les coquillages (en particulier Turbo sp. et le triton géant, charonia tritonis), et l’habitat corallien. De manière générale les principales menaces, qui mettent en péril l’intégrité des écosystèmes marins de l’AMP Ankarea, ainsi que les modes de vie des communautés côtières, sont les pratiques de pêche illégales et non durables, des captures accessoires et ciblées de mammifères marins, le braconnage des tortues marines, l’hypersédimentation, l'exploration pétrolière offshore, une pression touristique croissante, la coupe du bois de mangroves pour le charbon, et les impacts du changement climatique. Les impacts négatifs occasionnés par la création de l’AMP Ankarea sur les conditions de vie des populations riveraines devraient être limités. En ce qui concerne la diminution de l’étendue des sites de pêche, en raison de l’implantation de noyaux durs, ces impacts négatifs devraient être minimes étant donné que certains de ces noyaux durs se trouvent relativement au large et que pour d’autres la pratique de pêche traditionnelle à la ligne pour les résidents est tolérée. L’interdiction des pratiques de pêche destructrices et illégales sur le territoire de l’AMP devrait avoir des impacts négatifs (sur le rendement de la pêche et les revenus) pour les pêcheurs qui ont pour habitude d’utiliser les techniques de pêche illégales et/ou de pêcher les espèces protégées. Ensuite les impacts négatifs reposent aussi sur les conflits éventuels entre les autochtones et les migrants. Après l’enquête et la consultation publique, les Personnes Affectées par le Projet (PAP) sont les quelques 600 personnes qui sont directement affectées par les mesures de restriction d’accès aux ressources halieutiques. Ainsi, les personnes affectées directement par le projet représentent près de la moitié de la population et correspondent à la population de pêcheurs de Nosy Mitsio. Ces gens s’occupent essentiellement de la pêche de telle manière qu’ils n’ont qu’une seule source de revenus. La mise en place des mesures de sauvegarde doit répondre aux problèmes relatifs à la réduction de revenu des personnes affectées par le projet de création de l’aire marine protégée. Les ateliers villageois ont déjà permis d’identifier de manière participative un certain nombre de pistes intéressantes à explorer pour la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus comme la promotion de la riziculture et de la culture maraîchère ; le développement de l’écotourisme communautaire ; la promotion de l’élevage etc. Toutes ces activités font partie intégrante du Plan d’Action du PAG. En effet, satisfaire les besoins et améliorer les conditions et le niveau de vie des communautés riveraines et renforcer leur implication dans la gestion des ressources figurent parmi les principaux objectifs de l’AMP Ankarea. 9 Objectifs, stratégies et action pour la gestion de l’AMP Ankarea L’objectif de l’AMP Ankarea est d’assurer la protection et le maintien à long terme de la biodiversité, du patrimoine culturel et des services écologiques et promouvoir un développement socioéconomique durable pour contribuer à la réduction de la pauvreté. Cette volonté est traduite sous la forme des objectifs spécifiques et des résultats attendus suivants du PAG qui s’étend sur la période 2013-­‐2017 : Objectif spécifique 1 : Maintenir l’intégrité écologique du paysage naturel de l’AMP, conserver la biodiversité et les services écosystémiques ainsi que garantir la durabilité de l’équilibre entre les activités humaines et les richesses halieutiques d’Ankarea. - Résultat attendu 1.1 : les différentes unités de gestion (ZUC, ZOC et noyaux durs) de l’AMP sont établies et mises en valeur selon leurs vocations respectives - Résultat attendu 1.2 : un schéma d’aménagement et des chartes encadrant les principales activités humaines sur le territoire de l’AMP (pêche traditionnelle, tourisme, pêche artisanale) sont élaborés et mis en œuvre - Résultat 1.3 : un système de suivi écologique, halieutique et socioéconomique fonctionnel est établi et mise en œuvre - Résultat 1.4 : un programme intégré d’études et de recherches scientifiques aligné sur les besoins de gestion de l’AMP est entrepris - Résultat 1.5 : un système de contrôle et de surveillance opérationnel et efficace est mis en œuvre dans l’AMP - Résultat 1.6 : un programme d’information, sensibilisation et éducation environnementale et de valorisation de la culture locale systématique et performant est établi Objectif spécifique 2 : Améliorer les conditions et le niveau de vie des communautés riveraines grâce à la promotion de leur développement socioéconomique en harmonie avec la nature ainsi que la préservation de leur identité socioculturelle - Résultat attendu 2.1 : la production halieutique est diversifiée et mieux valorisée et les rendements améliorés - Résultat attendu 2.2 : de nouvelles activités génératrices de revenus compatibles avec la gestion durable sont identifiées de manière participative et développées - Résultat attendu 2.3 : des partenariats entre la communauté et les acteurs du développement (en priorité dans le domaine de l’éducation mais aussi dans les domaines de la santé, transport, accès à l’eau etc.) sont crées ou renforcés Objectif spécifique 3 : Mettre en place et pérenniser un système de gestion opérationnel, s’appuyant sur le système traditionnel de gestion des ressources naturelles, et des infrastructures nécessaires pour une gestion efficace de l’AMP - Résultat attendu 3.1 : la structure de gestion de l’AMP est mise en place et opérationnelle - Résultat attendu 3.2 : les infrastructures et la capacité institutionnelle nécessaire pour le fonctionnement et la gestion de l’AMP sont établies et opérationnelles 10 Famintinana Nandritra ny Kaongiresy Iraisam-­‐pirenena mikasika ny Faritra Arovana tany Durban, tamin’ny Septambara 2003, ny Governemanta Malagasy dia nandray antanana fa hampitomboina avo telo heny ny velaran’ny Faritra Arovana eto Madagasikara, izany hoe, raha 1,7 tapitisa hekitara tamin’ny 2003 dia ho lasa 6 tapitrisa hekitara amin’ny 2012, midika hoe 12 % n’ny velarana hiadidian’ny firenena, izay ampifanarahana amin’ny Sokajin’ny Faritra Arovana izay eken’ny Fikambanam-­‐be Iraisampirenena momba ny Fiarovana ny Natiora (UICN). Manoloana ny fienan’ny vokatra an-­‐dranomasina sy ireo olana amin’ny fampiasana ireo harena ary fahazotoana hanatsara ny fomba fiainana ka ho entina mikajy ireo zavamanan’aina samy hafa dia natomboka ny tetikasa fametrahana ny Faritra Arovana an-­‐
dRanomasina (AMP) Ankarea tamin’ny taona 2010. Ny AMP Ankarea dia eo ho eo amin’ny 50 kilometatra avaratra atsinanan’ny Nosy Be, ao anatin’ny Kaominina Ambanivohitra Antsohimbondrona, Distrika Ambnilobe, Faritra DIANA. Fokontany 1 ihany no mandrafitra azy dia I Nosy Mitsio. Ny AMP Ankarea dia mandrakotra velaran-­‐tany mitontaly 173 690 hekitara, ka 38 134 hekitara dia faritra fiarovana ny AMP na « zone de protection », 118 925 dia faritra ampiasaina fa manaraka fitsipika na “ Zone d’Utilisation Contrôlée”, 2 935 hekitara ny toerana fonenana « zone d’occupation contrôlée » ary 13 696 hekitara dia faritra fady na “ noyaux durs”. Ny dingana fametrahana ny AMP Ankarea dia manaraka ny lalàna mikasika ny Faritra Arovana, izay voafehin’ny lalàna 2001/05 ny 11 Febroary 2003, mitondra ny « Code » fitantanana ny Faritra Arovana ( COAP) ary koa ny hitsivolana fampiharana N°2005-­‐
013 sy 2005-­‐848, ary nanaraka ny dingana ao amin’ny boky torolalana ho an’ny fametrahana Faritra Arovana an-­‐dRanomasina eto Madagasikara, izay navoakan’ny Minisiteran’ny Tontolo iainana, sy ny Ala ary ny Fizahan-­‐tany tamin’ny volana Marsa 2009. Ny drafi-­‐panajariana sy drafi-­‐pitantanana (PAG) no mandrafitra ny tsara-­‐hofantatra rehetra ka avy amin’io no handraisana fanapahan-­‐kevitra rehetra mifanaraka amin’ny fanajariana sy ny fitantanana ny Faritra Arovana iray. Araka izany indrindra no namolavolana ny PAG ho an’ny AMP Ankarea. Ny PAG n’ny AMP Ankarea dia ahitana fizarana efatra lehibe toy izao: i/ fampahafantarana ankapobeny ny AMP ( Tantara niforonany, mpiaramiombon’antoka, dingana nandrafetana sy namolavolana ny PAG, fizarazaram-­‐paritra sy ny fitsipi-­‐pifehezana); ii / zava-­‐misy sy fanadihadiana ny momba ny AMP ( tontolo iainana, ireo laharam-­‐
pahamehana tokony harovana, loza manambana, tontolo momba ny olombelona, laharam-­‐
pahamehana momba ny fitsinjovana ny ara-­‐ tsosialy) ; iii/ endri-­‐pitantanana sy fomba fitantanana ny AMP (ny PAG dia manamarina ny safidy momba ny sokajin’ny Faritra Arovana sady mampiseho ny rafitra sy ny fomba fiasan’ny sampana mpitantana izay napetraky ny mpiara-­‐miombonantoka rehetra ao amin’ny Faritra Arovana, sy ny fisian’ny tsara tantana izay vita sonia); ary iv/ tanjona, paikady sy asa fitananana ny AMP izay mampiseho amin’ny atsipiriany ny vina lavitrezaky ny Faritra Arovana, ny tanjona samihafa momba ny fitantanana, ireo paikady tena laharam-­‐pahamehana hita, ireo asa miandry mandritra ireo taona maromaro manaraka, ary ireo vokatra handrasana amin’izany. 11 Zava-­‐misy sy tantara nametrahana ny AMP Ankarea Hita ao amin’ny tapany Aavaratra Andrefan’i Madagaasikara, ny « écosystème » an-­‐
dranomasina misy ny AMP Ankarea dia tafiditra indrindra amin’ny iray amin’ireo tandavam-­‐
batohara tsara indrindra eran-­‐tany. Ireo écosystème ny vatoara izay misy ao amin’ny faritra andrafan’I Madagasikara dia manana lanja lehibe raha eo amin’ny zava-­‐manan’aina no resahana indrindra ireo manamorina ireo Nosy maromaro mifanakaiky ao Nosy Mitsio, dia anisany vatohara tsara indrindra aty amin’ny faritra andrefan’ny ranomasim-­‐be Indiana. Ireo fikarohana izay natao teo ambany fitarihan’ny WCS no nahafantarana fa ireo vatohara izay misy aty amin’ny faritra avaratra andefan’ni Madagasikara dia anisan’ireo tsara indrindra aty amin’ny faritra andrefan’ny ranomasimbe Indiana ka afaka miatrika ny fiovaovan’ny toetran’andro. Noho izany zavamanan’aina miavaka izany, ity faritra avaratra andrefan’ny Madagasikara dia voatondron’ny UNESCO tamin’ny taona 2012 ho faridranomasina vakoka hoan’izao Tontolo izao(site marin du Patrimoine Mondial). Ireo mponina izay miisa 1300 ao Ankarea dia mivelona avokoa amin’alalan’ny harena ao anatin’ny ranomasina. Ny fitatantanana maharitra ireo harena an-­‐dranomasina ao an-­‐toerana dia tombotsoa lehibe hoan’ireo mponina ao an-­‐toerana. Ireo dingana rehetra nifanomezan-­‐tanana tamin’ny fametrahana ny AMP Ankarea dia niarahamisalahy tamin’ireo sampana maro, toy ireto manaraka ireto: ny Ministeranan’ny Tontolo iainana sy ny Ala, ny ONG miaro ny tontolo iainana WCS (Manohana ny AMP nanomboka ny taona 2010), Sampam-­‐pikarohana andranomasina toy ny CNRO, ireo fikambanan’ny mpandraharaha ara-­‐pizahantany toy ny solontenam-­‐panjakana ara pizahan-­‐tany ao Nosy Be, Office Régional du Tourisme Nosy Be, Groupement des Opérateurs touristiques Ambilobe ary ireo hotely lehibe ao an-­‐toerana (Constance Lodge Tsarabanjina sy Mitsio), ireo vahoaka mpanjono any ifotony izay niara nivondrona ao amin’ny fikambanana ANKAREA, ny manam-­‐pahefana samihafa indrindra fa ny Fokontany Nosy Mitsio, Kominina Antsohimbondrona, Distrika Ambilobe, Faritra Diana, ary farany ny sampandraharaha isantsokajiny ka singanina manokana ny sampandraharahan’ny Jono sy ny Harena an-­‐dRanomasina, tontolo iainana sy ny ala, ny fiadidiam-­‐paritry ny fizahan-­‐tany sy ny asa tanana Faritra Diana, sehatra fifanakalozana ROSEDA(Rassemblement des Opérateurs pour le Soutien de l’Environnement et de Développement de l’Ankarana) ao Ambilobe sy PFED(Plate Forme pour l’Environnement et Développement de Nosy Be). Nanomboka tamin’ny taona 2010, teo ambany fitarihan’ny Minisitera ny Tontolo Iainana, ny WCS dia nanohana ny fijerena sy fitantanana ireo faridranomasina arovana vaovao toy ny Ankarea ao amin’ny faritra avaratra andrefana ny Madagasikara. Nianga tamin’ireo vokatra ny asa fikarohana voaloany nojerene ireo zava-­‐manan’aina an-­‐dranomasina aty amin’ny faritra avaratra andrefan’ny Madagasikara ka nanomezana lanja manokana ny harena harovana aty amin’ny faritra Diana, ny WCS dia nanomboka nanentana sy nanetsiketsika ireo mponina ifotony tamin’ny fijerene sy fametrahana ireo faritra-­‐dranomasina arovana miainga amin’ny ara ekoljika sy ekeny fiaraha-­‐monina tamin’ny 2010. Teo anivon’ny taona 2010, dia napetraka tao Nosy Be ny mpandrindra ny asa rehetra mifandraika amin’ny fametrahana AMP teo anivon’ny WCS. Tao aorian’ireo fifampiresahana rehetra izay natao tamin’ireo mpiara mombon’antoka, dia notanteraha tao Nosy Be tamin’ny volana Septambra 2010 ny atrik’asa fampafahantarana ny fanombohan’ny asa fametrahana vala java-­‐bohary arovana an-­‐dranomasina Ankarea sady tamin’io fotoana io ihany koa no nafahana nanamafy ny fijerena ireo toerana tokony ho arovana. Nandritra io atrik’asa io dia napetraka ny Komity 12 mpanaramaso ireo dingana amin’ny fametrahana ny fari-­‐dranomasina arovana Ankarea sy Ankivonjy; komity izay ivondronan’ny: solontenan’ny fitantanan-­‐draharaha mpanjakana, Sampandraharaha teknika, mpandraharaha ara-­‐pizahantany sy solontenan’ireo mpanjono any ifotony. Ny andraikitran’io Komity io dia manaramaso sy manoro hevitra ny tokony hatao amin’ny fanatanterahana ny asa fametrahana AMP Ankarea sy Ankivonjy. Tamin’ny Desambra 2010, dia nahazo fanomezan-­‐dalana vonjimaika mandritra ny roa taona ny AMP Ankarea (arrêté interministériel n° 52005-­‐2010). Tamin’ny voaloan’ny taona 2011, dia noraisiana teo anivon’ny WCS ny mpanentana any ifotony anakiray izay hanampy eo amin’ny fametraha ireo AMP Ankarea amin’ny asa fanentanana sy fifaneraserana amin’ireo mponina any ifotony. Nandritra ny taona 2011, dia notanterahina ny fanadihadiana ara-­‐ekolojika, ara piaraha monina sy ara toekarena tany Ankarea mba afahana manome ireo toromarika rehetra amin’ny fandrafetana ireo tetika entina mitantana. Nitohy ihany ireo asa fanentanana sy fifanakalozana izay notanterahan’ny WCS tany ifotony ka nahatonga ny fametrahana ny Komity mpitantana ivondronan’ireo solontena isan-­‐tànana, mpandraharaha ara-­‐pizahantany sy manampahefana any an-­‐toerana. Tamin’ny volana Janoary 2012, dia nahazo fankatoavana ara panjakana ny Komity mpitantanatana Ankarea amin’ny maha fikambanana mpitantanana azy( Association pour la gestion de l’AMP Ankarea). Betsaka ireo atrik’asa mpiofanana izay notanterahina mba ho fanamafisana ny fahaiza manao an’ireo mpikambana ao amin’ny ny Komity mpitantana ka afahany manatanteraka ny asany araka ny tokony ho izy. Notanterahina ihany koa ireo atrik’asa niadiana hevitra ny sokajya ametrahana ny AMP, rafitra hitantanana, vaki-­‐paritra, fifampifehezana, fitantanana ary ireo asa fampandrosoana ny any an-­‐toerana. Manoloana ireo dingana amin’ny fametrahana tanteraka ny faridranomasina arovana araka ny voalaza ao amin’ny pitsopitsony amin’ny fametrahana AMP eto Madagasika izay navoakan’ireo Ministera ny Tontolo Iainana sy fizahan-­‐tany tamin’ny volana mars 2009, ary nifototra tamin’ny fifanakalozana sy fifampiresahana tamin’ireo fokonolona izay voakasika, dia narafitra sy nankatoavina ny paikady fanajariana sy fitantanana sy ny fitsinjovana ara tsosialy tamin’ny taona 2012. Izany rehetra izany dia notanterahina tamin’ny nampandraisana anjara ireo mpiara mombon’antoka rehetra. Arak’izany, nandritra ny dingana rehetra natao tany aloha dia efa niarahana nanapaka teo anivon’ny isan-­‐tànana ny fomba rehetra izay entina hitantanana amin’ny fomba maharitra ireo harena an-­‐dranomasina any an-­‐toerana tamin’alalany kisarisary mialoha ny fitantanana sady mifanaraka amin’ny zavamisy ao an-­‐toerana sy ny isaky ny tanàna. Ireo atrik’asa rehetra ireo dia notanterahina tao anatin’ny enimbolana voaloany ny taona 2012. Rehefa voaangona avokoa izay zavatra hita fa tena ilaina rehetra, ny WCS dia nanao atrikasa lehibe tany antoerana ny 26 sy ny 27 Jolay 2012 mba hanangonana ny hevitry ny be sy ny maro, ka nandritra izany no nanasana ireo mpiara-­‐miombonantoka rehetra mba hanamora ny dinika mikasika ny fanapahan-­‐kevitra horaisina mifanaraka amin’ny drafi-­‐panajariana sy fitantanana ny Faritra Arovana an-­‐dRanomadina Ankarea. Nandritra io atrikasa io no nanaovana ny dinidinika mikasika ny fizarazaram-­‐paritra sy ny fitsipika mifanaraka amin’izany izay miompana amin’ny vokatry ny fanadihadiana ara-­‐tsiansa sy ny firaha-­‐miasa mahomby amin’ny vahoaka ifotony ary ireo mpiara-­‐miombonantoka amin’ny alalan’ny fampandraisana anjara ny rehetra sy ny fiaraha-­‐midinika. Nisy olona iray na « consultant » noraisin’ny WCS mba hiandraikitra ny fandravonana sy ny fanaovana tatitra izay hevitra rehetra niseho nandritra ny atrikasa sy ny fanadihadiana ara tsiansa, manangona ny angona ilaina eny ifotony izay mbola tsy ampy, izay mifanaraka 13 amin’ny lasitra na « canevas » ny PAG efa voavolavola mialoha tao amin’ny komity SAPM. Ny PAG voavolavola dia mbola nambara indray nandritra ny atrikasa lehibe hafa ho fankatoavana sy fanarenana notanterahina tany antoerana ny faha 15 sy 16 Oktobra 2012 ka nandritra izany no nanasana ireo mpiara-­‐miombonantoka rehetra mba hankato ny antsipiriany rehetra voasoratra ao amin’io PAG io. Raha vao vita io atrikasa fankatoavana io dia nirotsaka teny ifotony avy ny ekipan’ny WCS mba hanao ny famaritana ara-­‐jeographika ny AMP ary nampian’ny fikambanana Ankarea. Fizarazaram-­‐paritra sy fitsipi-­‐pitantanana ny AMP Ankarea Ny famaritana ankapobeny ny AMP Ankarea dia toy izao. Ireo halavany 2 (tsipika amin’ny sisiny Atsinanana sy Andrefana) sy ireo ampohiny 2 (tsipika amin’ny ilany avaratra sy Atsimo) izay miendrika toy izao: Ao Avaratra, tsipika mahitsy tsy hita maso, izay mirefy 2 Km ka hatreao amin’ny tendrony farany avaratra ny Nosy Lava; ao Atsimo, tsipika mahitsy tsy hita maso, izay mirefy 1 km ka hatreo amin’ny tendrony atsimo ny Nosy Tsarabanjina; ao Andrefa, tsipika mahitsy tsy hita maso, izay mirefy 1 km ka hatreo andrefan’ny banc de castor; ao atsinanana, tsipika mahitsy tsy hita maso, izay mirefy 1 km ka hatreo andrefan’ny Nosy Mangiho. Ny AMP Ankarea dia mizara ho faritra 3 : ny faritra fady “Noyau dur” , ny faritra manodidina na “zone tampon” ary ny faritra fiarovana na « zone de protection » voasokajy ao amin’ny lalàna mifehy ny fitantanana ny valan-­‐javabohary (lalàna 2001-­‐05). Ny Faritra fady « noyau dur » dia faritra sarobidy ka arovana tanteraka. Ny asa atao, ny fidirana sy ny fivezivezena ao anatin’ny Faritra Fady dia voafehin’ny fitsipika tanteraka. Voafetra ny asa atao amin’ny « zone tampon » izay faritra mifanila ny « Noyau dur ». Ao anatin’ny AMP Ankarea dia ahitana karazana Noyau dur 2. Ny Noyau dur type I dia efa voafaritra etsy ambony; ny noyau dur type II kosa dia miavaka amin’ilay voaloany noho izy azo anaovana fanjonoana nentidrazana ampiasana tady ny vintana hoan’ireo mpanjono ao an-­‐toerana ihany. Ny Velaran’ireo tany fady ireo dia mirefy 13 696 ha. Ny Faritra fonenana voara-­‐maso na « Zone d’Occupation Controlée ZOC » sy ireo Faritra hiasàna voara-­‐maso na « Zone d’utilisation controlée ZUC » dia azo sokajiana ho « zone tampon » avokoa. Ny ZOC dia toeram-­‐ponen’ireo mponina ao anatin’ny Faritra arovana izany hoe I Nosy Mitsio sy Nosy Tsarabanjina izay mirefy 2 935 ha ny habeny. Ny ZUC kosa dia Faritra hanatanterahana ireo asa fitrandrahana voara-­‐maso sy manaraka fitsipika ireo harena voa-­‐janahary ka mirefy 118 925 ha. Ny Faritra fiarovana na « Zone de protection » izay mirefy 38 134 ha dia faritra mifanila amin’ny faritra arovana (aire protégée) dia faritra ahazoana manatanteraka ireo asa tsy miteraka fiantraikany ratsy amin’ny valan-­‐javaboahary na fiompiana izany, na fambolena, na fanjonoana, na fivezivezena na koa asa hafa nahazoana alàlana manokana avy amin’ny ireo mpiandraikitra nahazo alàlana hitantana ny valan-­‐javaboahary. Ny fitrandrahana harena an-­‐kibon’ny tany, ny ala dia tsy afaka homena alàlana. Ireo asa tsy mifanaraka amin’ny tanjona ara-­‐
pitantanana ny AMP Ankarea dia voaràra tsy azo atao anatin’ny faritra faly « Noyau dur » sy ny faritra manodidina « Zone tampon ». Ireto voalaza manaraka ireto dia ireo asa voaràra tsy azo atao ao amin’ny faritra arovana an-­‐dranomasina : Fizahàna sy fitrandrahana harena an-­‐
kibon’ny tany, etona fandrehitra, solitany, fanjonoana indostrialy ary fiompiana sy fambolena anati-­‐rano, hafatsy ireo izay mety ho efa nahazo alalana talohan’ny nametrahana ara-­‐panjakana ny AMP¨; fampiasana “bouteille de plongée” entina manjono dingadingana ; fampiasàna « sennes de plages » ; famadihana ireo vatohara ; fanjonoana fampiasana jiro 14 kata amin’ny alina ; fangalàna, fananana, fampiasàna, fivarotana vatohara velona; fanimbana sy fivarotana honko; fiantsonan’ireo sambo ; fanariana fako (arina, « plastiques ») ; fanjonoana tsy ara-­‐dalàna ; ny fanjonoana, fihazàna, ny fitazonana, ny fivarotana, ny fihinànana ireo karazam-­‐biby arovana manokana (ny fano, ny « mammifères marins », ny voron-­‐dranomasina), ny raie manta, ny marokintana(requin baleine), “poisson scie”, ankorandriaka Betampigny sy Antsiva; fanjonona nenti-­‐mpaharazana nefa tsy manana karatra manokana ahafahana manao izany asa izany ao anatin’ny AMP; fanjonona nentim-­‐
paharazana ataon’ny mpanjono hafa ankoatr’ireo mpanjono mipetraka ao anatin’ny faritry ny AMP sy ireo mpanjono mipetraka ivelan’ny AMP nefa efa zatra niasa tao ary efa voa-­‐isa ara-­‐panjakana; fampiasana’ireo mpanjono mipetraka ivelan’ny AMP fitaovam-­‐panjonona hafa ankoatr’ireo voaray ao anatin’ny lisitra natao nadrintry ny fanisàna ara-­‐panjakana; fanjonona mampiasa fitaovana salantsalany ataon’ny sambo hafa ankoatr’ireo miasa amin’izao fotoana izao ary voa-­‐isa ara-­‐panjakana; fampiasan’ireo sambo mampiasa fitaovanana salantsalany ireo fitaovam-­‐panjonona hafa ankoatr’ireo voa-­‐isa nandritry ny fanisàna ara-­‐panjakana; fampiasàna sambo entina manao jono fanatanjahantena ankoatr’ireo miasa amin’izany amin’izao fotoana izao; fampiasan’ireo sambo manao jono fanatanjahatena voa-­‐isa ireo fitaovam-­‐panjonona hafa ankoatr’ireo itao ao anatin’ny lisitra natao nandritry ny fanisàna; ny fanangonana ny voka-­‐dranomasina ataon’ny olona hafa ankoatr’ireo efa miasa ao amin’ny AMP, amin’izao fotoana izao ary voa-­‐isa ara-­‐panjakana; ny fampiasàn’ireo mpanagombokatra voa-­‐isa ireo fitaovam-­‐panangonana hafa ankoatr’ireo izay ao anatin’ny lisitra natao nandritry ny fanisàna; fambolena mandoro ala sy tanety. Fiarovana tanteraka no atao ao anatin’ny « Noyaux durs ». Ny asa rehetra, ny fidirana, ny fivezivezena ao anatiny dia voarara avokoa afa-­‐tsy ireto manaraka ireto izay avy ahazoana fanomezan-­‐
dàlana: fikarohana, fiarovana, fanaraha-­‐maso ny zava-­‐boahary, fanarenana, ny asa fizahan-­‐
tany nifanarahana ao amin’ny drafipitantanana; ny fandalovan’ireo sambo na lakana nohon’ny antony fasahiranana nifanarahana ao amin’ny fitsipika ny fitantanana ny AMP ary ny jono nentipaharzana nifanarahana mifanaraka amin’ny fitsipika ny fifanarana(voatokana hoany Noyau dur type II). Safidy amin’ny sokajy sy fomba hitantànana ny AMP Ankarea Rehefa natao ny fanadihadiana ara-­‐tsosialy sy ara-­‐ekonomika ary koa ara-­‐tsiantifika, narahina adi-­‐hevitra sy toro-­‐hevitra ara-­‐pitàntanana ho an’ny tetik’asa fametrahana valan-­‐
javaboahary an-­‐dranomasina Ankarea, ny vondron’olona ifotony sy ireo ratsa-­‐mangaika rehetra dia niray feo fa valan-­‐javaboahary mifanandrify amin’ny Sokajy faha-­‐dimy na « Catégorie V » ao amin’ny rafitra UICN no apetraka. Ny Catégorie V dia mifanandrify amin’ny TONTOLO MIRINDRA VOAARO izay valan-­‐java-­‐boahary natao ho fampiasàna maharitra ny harena voajanahary ary koa mba ahatràrana ireo tanjona ara-­‐tsiantifika, fialam-­‐boly, fiainan’ny mponina ary ara-­‐toe-­‐karena. Ny tanjona lehiben’ny Sokajy V dia ny fifandraisan’olombelona sy zavamanan’aina mikojakoja ny soatoavina ny endrika, fomba amampanao fihazonana tsy ho simba ireo karazana zava manan’aina (article 7 du décret n°2005-­‐848 du 13 décembre 2005). Azo hatao tsara ny maka harena voajanahary sy manao jono nenti-­‐drazana ao anatin’ny sokajy ny AMP io raha tafiditra amin’ny fomba nentipaharazana ka manome vahana sy manatsara ny endrika ny manodidina sady manaja ny paikady panajariana sy fitantanana ary ny bokin’andraikitra(cahier de charges( article 9 du decret N° 2005-­‐848 du 13 décembre 2005). 15 Ny fomba fitantanana izay hampiharina ao amin’ny AMP Ankarea dia ny Fiaraha-­‐mitantana « cogestion de type conjointe » (izany hoe ny fanapahan-­‐kevitra dia iraisan’ny mpiara-­‐
miombon’natoka rehetra) iarahan’ny mpitantana na ny mpitantana notolorana fahefana (Wildlife Conservation Society) sy ireo vondro’olona ifotony solon’ny Fikambanana Ankarea tena, voarakitra ao amin’ny andinin-­‐dalàna faha 24 « décret » n°2005-­‐848 natao ny 13 Desambra 2005. Rafitra telo no mamaritra ny rafi-­‐pitantanana ao amin’ny AMP Ankarea: Ny komity mpanorolalana sy mpanara-­‐maso “Comité d'Orientation et d’Evaluation (COE) », ny Komity Mpitantana « Comité de Gestion (COGE) » ary ny « Organe Consultatif » ivondronan’ireo mpiara-­‐miombon’antoka ao amin’ny AMP. Ny COE dia misahana ireo vina sy ny asa vaventy amin’ny fitantanana ny AMP Ankarea. Ny COE dia tarihin’ny Lehiben’ny Faritra Diana na ny solontenany, ary ivondronan’ireo solotenan’ny rafi-­‐panjakana amin’ny ministera voakasika ao anatin’ny Distrika ny Ambilobe, ireo rafi-­‐piadidiana isam-­‐paritra, ny mpitantana na ny mpitantana notolorana fahefana ny AMP Ankarea ary ireo solotenan’ny vondron’olona ifotony mipetraka manodidina ny Valan-­‐java-­‐boahary ampian’ireo olona nofidiana manokana noho ny fahaiza-­‐manaony. Ny COGE, ivondronan’ny WCS sy ny fikambanana Ankarea, no misahana ny fampandehanana ny asa any an-­‐toerana ary manao ny fandaminana sy fampandehanan-­‐draharaha ao amin’ny AMP. Ny « Organe Consultatif » no misy ireo manampahefana ifotony, mpitankazomanga, mpitondra fivavahana, sampana miankina na tsy miankina amin’ny fanjakana ary koa ireo olona nofidiana manokana noho ny fahaiza-­‐manaony. Laharam-­‐pahameana amin’ny fiarovana sy fitsinjovana ny lafiny maha olona Ny fifidianana ireo zavatra kendrena manokana ho arovana ao amin’ny AMP Ankarea dia notanterahiana tamin’ny fampandraisana anjara ny tsirairay ary namaly ireo sivana lehibe tahaka ny fampisongadinana ny karazan-­‐java-­‐mananaina aminy misy ao amin’ny faritra arovana ; ireo zavatra kendrena manokana ho arovana ireo koa dia ampiasaina ho tondro famatarana ny fahasalaman’ny fifandanjana eo amin’ny fisian’ny zava-­‐mananaina, ny fomba fiainany ary ny fifandraisana eo an’ivon’izy ireo ary tokony iantoka izany koa hoan’ny karazan-­‐java-­‐mananaina mampiavaka ny AMP. Ny Fokonolona mpanjono niaraka tamin’ny torolalana ara-­‐tekinika avy ampin’ny mpanohana sy ireo mpiaramiombonantoka hafa dia niafara tamin’ny fisafidianana zavatra dimy harovana dia ireto avy: biby mampinono ao an-­‐
dranomasina toy ny trozona, feso, fano, ankora an-­‐dranomasina (coquillage), ny vorona sasantsasany ary ny horoko. Araka ny fanadihadiana ara-­‐tsiansa, ny loza manambana miteraka fiantraikany amin’ny tontolon’ny anaty ranomasina ao amin’ny AMP Ankarea sy ny fomba fianan’ny mponina manamorona ny ranomasina izay miankina aminy, dia ny fiakaran’ny tsindry ami’ny jono. Mbola manampy an’io koa fihazana tsy nahy sy ny jono tsy manara-­‐dalàna ireo zavamanan’aina arovana (fihazana ireo biby mampinono an-­‐dranomasina sy ireo fiantraikan’ny fiovaovan’ny toetr’andro (fahafotsian’ny vatohara indrindra indrindra); fikarohana solitany an-­‐dranomasina, firoboroboan’ny fizahantany, fitrandrahan honko hanaovana charbon sy ireo vokatrin’ny fiovaovan’ny tooetr’andro. Ny fiantrakany ratsy hateraky ny fametrahana ny AMP Ankarea eo amin’ny fomba fiainan’ny mponina manamorina izany dia tokony voafetra sy voafehy. Raha ny fihenan’ny toeram-­‐
panjonoana no hasiana resaka vokaty ny fametrakana toerana fady na « noyaux durs », ny 16 fiantraikan’izany dia tsy tokony havesa-­‐danja loatra satria tsy vitan’ny hoe any lavidavitra no misy azy dia eo koa ny famelana ny fanaovana jono netin-­‐drazana(pêche à la ligne) hon’ireo mpanjono ao an-­‐toerana. Ny fandrarana ny fomba fanjonona manimba sy tsy manara-­‐dalàna ao anatin’ny AMP dia tsy maintsy hisy fiantraikany ratsy (eo amin’ny vokatra azo sy ny fidiram-­‐bola) ho an’ny mpanjono izay nanana fahazarana nampiasa fomba tsy manara-­‐
dalana loatra sy/na mpihaza ireo biby arovana. Manaraka izany ny fiantraikany ratsy koa dia mety hiteraka ady eo amin’ny tompontany sy ny mpiavy. Vokatry ny fanadihadiana sy ny fangalana ny hevitry ny vahoaka, ny Olona Voakasiky ny tetikasa (PAP) dia mitsinjara ho sokajy roa miavaka tsara. Ny olona izay voakasika mivantana noho ny fitsipika sy ny fihenanan’ny fahafahana mitrandraka harena an-­‐dranomasina, izay anstoina hoe « PAP majeur », izay mbola tsy manana fidiram-­‐bola hafa ankoatran’ny jono hatramin’izao, ny antontan’isa azo dia 600 olona. Saika antsasakin’ireo mponina ao Nosy Mitsio. Tsimisy afa tsy jono ny fidiram-­‐bolany andavanandro. Ny fametrahana paikady ho fitsinjovana dia tsy maintsy mamaly sy mamaha ny olana mifandraiky amin’ny fihenan’ny fidiram-­‐bola ho an’ny olona voakasiky ny tetikasa fametrahana Faritra Arovana an-­‐
dRanomasina. Ny sokajy faharoa dia ireo olona tsy voakasika mivantana. Ny atrikasa isan-­‐tanàna notanterahina dia nahafahana namantatra niaraka ireo lalana tokony hatao ho fanatsarana ny fidirambola toy ny: fanatsarana ny voly vary sy voly legioma, ny fiompiana ary fampiroboroboana ny zaha voary (écotourisme communautaire) sy ireo hafa. Ireao asa ireo dia mamaly ny filana sy manatsara ny fari-­‐piainanan’ny vahoaka manodidina ary manamafy ny fampandraisana anjara amin’ny fitantanana ny harena ary voarakitra izay anisan’ny tanjon’ny AMP Ankarea. Tanjona, paikady sy asa ho fitantanana ny AMP Ankarea Ny tanjon’ny AMP Ankarea dia hisahana ny fiarovana sy fitazonana maharitra ny karazan-­‐
java-­‐mananaiana, ny vakoka sy fifandajanana ekolojika ary fanatsara ny fampiasana maharitra ny harena vaoajanahary mba handray anjara amin’ny fampihenana ny fahantrana. Izany finiavana izany dia naseho amin’ny alalan’ny zana-­‐tanjona sy ny vokatra andrasana araka ny drafi-­‐panajariana sy ny drafi-­‐pitantanana (PAG) manomboka ny taona 2013 ka hatramin’ny 2017: Tanjona manokana 1 : Mitazona ny firafitra ekolojika ny hakantony voajanahary misy ao amin’ny AMP Ankarea , miaro ny karazan-­‐javamananaina ary ny fifamenoana eo amin’ny ekosistema samihafa ary miantoka ny faharetan’ny fifandanjàna eo amin’ny asa fototry ny mponina sy ny harena an-­‐dranomasina azo jonona ao Ankarea. sy ny fiarovana ny karazan-­‐javamananaina ary ny fifamenoana eo amin’ny ekosistema samihafa. - Vokatra andrasana 1.1: ny sigam-­‐pitantanana rehetra (ZUC sy noyaux durs) ao anaty AMP dia tafapetraka ary manana ny lanjany avokoa arakaraka ny fisokajiana azy. 17 -
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Vokatra andrasana 1.2: ny kisarim-­‐panajariana sy ny fifanekena izay mamehy ny asa fototry ny mponina ao anaty faritry ny AMP (Jono nentim-­‐paharazana, fizahantany) dia tafarindra ary mizotra antsakany sy andavany. Vokatra andrasana 1.3: tafapetraka sy mandeha tsara ny fomba fanaraha-­‐maso ara-­‐
tontolo iainanana, ara-­‐panjonona, ara-­‐ekolojika sy ara-­‐piarahamonina ary ara-­‐ toekarena. Vokatra andrasana 1.4: Mipetraka tsara ny fandaharam-­‐pandalinana sy fandaharam-­‐
pikarohana ara-­‐tsiansa mifanaraka amin’ny filana hitantanana ny AMP. Vokatra andrasana 1.5: Mandeha tsara sady mahomby ny fomba fanaraha-­‐maso ara-­‐drariny ny AMP. Vokatra andrasana 1.6: Tafapetraka ny fandaharam-­‐baovao, fanentanana sy fampianarana mahakasika ny tontoloiainana mahomby sy mirindra. Tanjona manokana 2: Fanatsarana ny fari-­‐piainanan’ny vahoaka manodidina amin’ny alalan’ny fampiroboroboana sy fampivelarana ny ara-­‐tsosialy sy ara-­‐toekarena ka mifameno amin’ny zavaboahary sy ny fitsinjovana ny vakoka mampiavaka azy. - Vokatra andrasana 2.1: Miha maro sampana, mahazo lanja sy mitombo ny famokarana vokatra an-­‐dranomasina - Vokatra andrasana 2.2: Maro ny asa vaovao miteraka loharanom-­‐bola mifanaraka amin’ny fitantanana maharitra no voasafidy tamin’ny alalan’ny fiaraha-­‐mientana sady mivelatra. - Vokatra andrasana 2.3: Tafapetraka sy mafy orina ny fiaraha-­‐miasa eo amin’ny vahoaka sy ny sampana rehetra misahana ny fampandrosoana (eo amin’ny lafiny fahasalamana, fampianarana, fahazoana rano fisotro, sns.) Tanjona manokana 3: mametraka sy mampaharitra ny fomba fitantanana mahomby mifototra amin’ny fomba fitantanana maharitra nentim-­‐paharazana ny harena voa-­‐janahary, sy fotodrafitrasa ilaina mba hitantanana mahomby ny AMP. - Vokatra andrasana 3.1: Tafapetraka sady mahomby ny rafitra mitantana ny AMP - Vokatra andrasana 3.2: Tafapetraka sady mahomby ny fotodrafitrasa sy fahalalan’ny sampandraharaha ilaina mba hampandehanana sy hitantanana ny AMP. 18 Introduction Lors du Congrès Mondial sur les Parcs à Durban, en septembre 2003, le Gouvernement malgache prit l’engagement de tripler la superficie des aires protégées (AP) à Madagascar, en portant cette superficie de 1,7 millions d’hectares en 2003 à 6 millions d’hectares en 2012, soit au moins 12% du territoire national, en référence aux catégories des aires protégées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). La mise en œuvre de la Vision Durban est concrétisée à travers la mise en place du Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM) selon l’article 8a de la Convention sur la Diversité Biologique et selon la définition d’aire protégée de l’UICN. Avant l’adoption du décret No 2005-­‐ 848 le 13 décembre 2005, Madagascar ne reconnaissait que les trois catégories d’aires protégées I (Réserves Naturelles Intégrales), II (Parcs Nationaux), et IV (Réserves Spéciales), dédiées à la protection d’habitats particuliers et gérées suivant un seul type de gouvernance par l’Etat, à travers « Madagascar National Park » (MNP), un organisme para étatique de droit privé. Le SAPM vient ensuite intégrer, selon la classification de l’UICN basée sur les objectifs de gestion, un éventail de nouvelles catégories d’aires protégées inclusif des catégories III (Monument Naturel), V (Paysage Harmonieux Protégé) et VI (Réserve de Ressources Naturelles). Les objectifs fondamentaux du SAPM sont de conserver l’ensemble de la biodiversité unique de Madagascar, de sauvegarder le patrimoine culturel malagasy, et de maintenir les services écologiques et favoriser l’utilisation durable des ressources naturelles pour la réduction de la pauvreté et le développement. La conservation et la gestion durable de ce vaste réseau dépendent d’un grand nombre de facteurs. Parmi les plus importants figurent : la justesse des stratégies de gestion, la capacité et le professionnalisme du personnel impliqué dans la gestion, la qualité de l’interface entre aires protégées et les communautés voisines, l’insertion des opérations de l’AP dans les initiatives de développement locaux et régionaux, la constance du support politique et institutionnel, et la disponibilité de ressources financières. L’élaboration d’un Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) d’une AP est une étape critique menant au succès de cette mission. En effet, gérer correctement une AP implique une analyse préalable et une réflexion collégiale de la part des parties prenantes, afin de pouvoir concentrer ses efforts sur les aspects les plus importants de la gestion. Les gestionnaires ont donc besoin d’élaborer un document de référence qui va les aider à orienter leurs actions, à les adapter en fonction de l’évolution de leurs connaissances du terrain et du contexte qui les entoure, et à mesurer leurs progrès en fonction des objectifs qu’ils se sont assignés. Gérer correctement une portion du territoire national protégé par la loi est donc d’une importance capitale, et cette responsabilité ne peut se prendre sans un bon guide de référence. Le PAG d’une AP constitue ainsi le référentiel principal grâce auquel toutes les décisions majeures pourront être prises. C’est dans ce cadre que le PAG de l’aire marine protégé (AMP) de Ankarea a été élaboré. Le PAG de l’AMP Ankarea comporte quatre principales sections : i/ présentation générale de l’AMP (historique de création, parties prenantes, processus de développement du PAG, 19 zonage et règles de gestion) ; ii / contexte et analyses de l’AMP (environnement naturel, priorités de conservation, menaces, environnement humain, priorité de sauvegarde social) ; iii/ mode de gouvernance et de gestion de l’AMP (le PAG justifie le choix de la catégorie de l‘AP et expose la structure et le fonctionnement des organes de gestion qui ont été identifiés par les partenaires de l’AP, et les principes de bonne gouvernance qu’ils se sont assignés) ; et iv/ objectifs, stratégies et actions de gestion de l’AMP qui détaille la vision à long terme de l’AP, les divers objectifs de gestion, les stratégies prioritaires identifiées, les actions à entreprendre au cours des années à venir, et les résultats attendus de ces efforts. 20 1
PRESENTATION GENERALE DE L’AMP 1.1 Contexte et historique de création de l’AMP L’AMP Ankarea, d’une superficie de 173 690 hectares, est localisée à 50 kilomètres au nord-­‐
est de Nosy Be, et comprend une grande île, Nosy Mitsio, qui s'étend sur environ 15 km du nord au sud, ainsi qu’un archipel de 16 îles et îlots non habités, sauf Nosy Tsarabanjina occupé par un hôtel, et les écosystèmes marins environnants au sein de la Commune Antsohimbondrona, District Ambilobe, Région Diana. Elle comprend près de 25 hameaux appartenant tous à un seul Fokontany à savoir Nosy Mitsio. Situés dans le nord ouest de Madagascar les écosystèmes marins de l’AMP Ankarea abritent des récifs coralliens parmi les plus riches de la planète (Obura, 2012). Les écosystèmes coralliens au nord-­‐ouest de Madagascar ont une valeur exceptionnelle en termes de biodiversité, en particulier autour des îles de Mitsio, site présentant la plus grande richesse en coraux de l’océan indien occidental, et sont caractérisées par une couverture corallienne élevée et un grand nombre d'espèces de coraux (McKenna & Allen, 2003 ; McClanahan et al., 2009). Des recherches récentes menées par WCS ont mis en évidence que les récifs coralliens du nord-­‐ouest de Madagascar sont parmi les écosystèmes coralliens de l’océan Indien Occidental présentant à la fois la plus grande richesse biologique et une bonne capacité de résistance aux perturbations occasionnées par le changement climatique (McClanahan et al., 2011). Ces riches écosystèmes ont donc de fortes chances de persistance si les pressions anthropiques telles que la pêche et la pollution sont maîtrisées. D’autres recherches menées par WCS ont montré également que les requins baleines (Jonahson and Harding, 2007) et des populations saines et abondantes de petits cétacés côtiers (Cerchio et al., 2009) fréquentaient la zone et que le nord-­‐ouest est probablement l'un des derniers refuges pour les dugongs à Madagascar (Rosenbaum, 2003). La région de Nosy Be est aussi un site important pour l'alimentation et la reproduction des tortues marines, les tortues vertes et imbriquées en particulier (Metcalf et al., 2007) et pour des colonies d’oiseaux marins d’importance régionale (Le Corre and Bemanaja, 2009) et probablement un des derniers sites à abriter encore des petites populations de poissons scies (IUCN Red List: Critically Endangered) autrefois abondant (Fourmanoir, 1963). Nosy Iranja, inclus dans l’AMP Ankivonjy, est le plus important site de ponte de tortues vertes à Madagascar (Bourjea et al., 2006). Par ailleurs 23 espèces de requins ont été identifiées dans le nord-­‐ouest de Madagascar dont la classification sur la liste rouge IUCN s’étend entre Least Concern et Endangered (Robinson and Sauer, 2011). En raison de ces caractéristiques naturelles exceptionnelles, le nord-­‐ouest de Madagascar a été identifié en 2012 par l’UNESCO en tant que site potentiel pour intégrer la liste des sites marins du Patrimoine Mondial (Obura et al., 2012). Les quelques 1300 habitants riverains de l’AMP Ankarea sont fortement tributaires de la pêche, avec le classement de la pêche traditionnelle comme principale source de revenus pour environ la moitié des ménages. La promotion de la bonne gestion des ressources marines afin de garantir leur pérennité a donc des bénéfices directs pour ces communautés locales. 21 Depuis 2010, sous l’égide du ministère de l'Environnement, WCS a soutenu l'identification et la gestion de la nouvelle aire marine protégée Ankarea dans le nord-­‐ouest de Madagascar. S'appuyant sur les résultats de travaux préliminaires ayant identifiés les écosystèmes marins du nord-­‐ouest de Madagascar comme des priorités régionales en terme de conservation, WCS a initié, début 2010, le processus de sensibilisation et mobilisation communautaire pour l’identification de sites où la mise en place d’aires marines protégées répond à la fois à des critères écologiques et d’acceptation sociale. À la mi-­‐2010 un coordinateur, basé à Nosy Be, a été recruté pour aider à mettre en œuvre les activités de WCS relatives à la mise en place d’aires marines protégées. Après une série de consultations informelles, un atelier de démarrage a eu lieu avec un éventail d'intervenants, comprenant notamment le Directeur Général des Forets, le Directeur de la Conservation de la Biodiversité et du Système des Aires protégées et le Président de la Région Diana, en septembre 2010 à Nosy Be. Cela a permis d'affiner l’identification des zones prioritaires d'intervention dans le nord-­‐ouest et de lancer officiellement le projet de création l’AMP Mitsio Tsarabanjina (renommée depuis AMP Ankarea) au niveau de sites de riche biodiversité et grand résilience. Après l'atelier, un comité de suivi du processus de création de l’AMP Ankarea (et de l’AMP Ankivonjy) a été créé. Il se compose de représentants de l'administration, de services techniques, d’opérateurs touristiques et des communautés de pêcheurs et a pour fonction de suivre et conseiller la bonne mise en œuvre des différentes étapes de création des 2 AMP. Plusieurs réunions du comité de suivi ont eu lieu au cours des trois dernières années. En décembre 2010, le statut de protection temporaire a été accordé à l’AMP Ankarea via la publication de l’arrêté interministériel 52005-­‐2010. Début 2011, un animateur communautaire a été embauché par WCS, basé au niveau de Nosy Mitsio et chargé de soutenir la mise en place de l’AMP. Des activités de communication et de sensibilisation ont également été lancées à cette époque. Cette campagne de sensibilisation utilise plusieurs outils de communication, y compris des présentations lors de festivals régionaux, la production de documentaires vidéo et audio, la diffusion locale d’émissions radio et télévisuelles, et des réunions villageoises ayant pour objectif de sensibiliser sur l'importance de la création de l’aire marine protégée. Par ailleurs, les études scientifiques de référence ont été menées sur le site de l’AMP Ankarea afin de fournir des recommandations sur le design, et l’élaboration des futures réglementations et plan de gestion. Les premières études socio-­‐économiques et d’analyse des acteurs ont été réalisées entre juillet et aout 2011 avec l’appui scientifiques de l'Université de Berkeley en Californie et de l'Université d'Antsiranana à Madagascar. Les objectifs étaient d'acquérir une compréhension plus détaillée des attentes et des préoccupations des diverses parties prenantes impliquées dans le développement de cette aire protégée, de recueillir des informations plus générales sur le contexte socio-­‐
économique de la région, et identifier les conflits réels ou potentiels et les opportunités liés à la création de l’AMP Ankarea. En outre, entre juillet et novembre 2011, les études écologiques de base concernant les cétacés, les oiseaux et tortues ont été menées au niveau de l’AMP Ankarea. En Novembre 2011, des évaluations de la vulnérabilité écologique et sociale ont été menées au niveau l’AMP. Ainsi, des scientifiques malgaches (WCS, Institut Halieutique et des Sciences Marines, Centre National de la Recherche Océanographique, Conservation International, et Université Antsiranana) ainsi que des scientifiques internationaux de Kelonia, WCS, et du centre d'excellence l’études des récifs coralliens d’Australie ont recueilli des données sur les coraux, les poissons, les macro-­‐invertébrés, les 22 tortues marines, le contexte socio-­‐économique, la résilience des récifs, et la capacité d'adaptation sociale. Des consultations et discussions intensives avec les communautés et toutes les parties prenantes ont également été menées sous l’impulsion de WCS. Cela a conduit à la création du comité de gestion local de Ankarea constitué de représentants de chaque village, des opérateurs touristiques privés et des autorités locales. Les objectifs de ce comité de gestion sont les suivants: 1) préserver et gérer les ressources naturelles renouvelables de l’AMP, 2) promouvoir le développement de la pêche et du tourisme; 3) gérer les conflits liés à l'utilisation des ressources naturelles renouvelables dans l’AMP; 4) protéger les intérêts communs dans le domaine de l'AMP, et 5) améliorer les conditions de vie des communautés riveraines de l’AMP. La première Assemblée Générale de ce comité de gestion local a eu lieu en octobre 2011. Elle a conduit à l'élection du Bureau Exécutif ainsi que la préparation des règlements, mandats et règlements internes du comité de gestion. Le nom de l’AMP (AMP Ankarea) a également été choisi au cours de cette assemblée générale (en remplacement de la dénomination préalable : AMP Nosy Mitsio-­‐Tsarabanjina). Le comité de gestion local Ankarea s’est vu accordé un statut légal en janvier 2012, quand il a été reconnu en tant qu’association: association Ankarea (association pour la gestion de l’AMP Ankarea). Plusieurs ateliers de formation ont été organisés avec pour objectif de renforcer les capacités des membres du comité de gestion local afin qu'ils puissent mieux accomplir leurs missions. En juillet 2012, des ateliers locaux ont été organisés pour l’élaboration du PAG et du Plan de Sauvegarde Social : discussions sur la catégorie de l’AMP, les structures de gouvernance, le zonage, le règlement, la gestion et les activités de développement. Ces documents ont été validés, localement, en octobre 2012 et, au niveau régional, en décembre 2012. Les travaux de reconnaissance du périmètre de l’aire protégée ont été effectués en novembre 2012. La première réunion du Comité d’Orientation et d’Evaluation de l’AMP a été tenue en juin 2014. 1.2 Parties prenantes et acteurs de la zone Le processus de mise en place de l’aire marine protégée a intéressé plusieurs acteurs, entre autres, l’ONG de conservation WCS, des instituts de recherche et en particulier le Centre National de Recherche Océanographique (CNRO), les opérateurs touristiques en particulier l’Office Régional du Tourisme de Nosy Be, le Groupement des Opérateurs Touristiques d’Ambilobe, et les hôteliers du site (Constance Lodge Tsarabanjina et Mitsio Tropical Lodge), les communautés locales qui se sont regroupés au sein de l’association Ankarea, les collectivités territoriales décentralisées en particulier la commune de Ambilobe, le fokontany de Nosy Mitsio, et la région Diana, le représentant de l’administration centrale à savoir le district de Ambilobe, les services techniques déconcentrés entre autres le service de pêche, l’environnement et forêt, de l’agriculture, la direction régionale du tourisme de la région Diana, et enfin les plateformes ROSEDA (Rassemblement des Opérateurs pour le Soutien de l'Environnement et le Développement de l'Ankarana) et PFED (Plateforme pour l’Environnement et le Développement de Nosy Be). 23 1.3 Processus de développement du plan d’aménagement et de gestion Le processus de création de l’AMP Ankarea s’inscrit dans le cadre juridique régissant les AP est défini par la Loi 2001/05 du 11 février2003 portant Code de Gestion des Aires Protégées (COAP) ainsi que ses décrets d’application 2005-­‐013 et 2005-­‐848, et a suivi les étapes préconisées par le Manuel de Procédures pour la Création des Aires Protégées Marines à Madagascar édité par le Ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme en mars 2009. En outre, plusieurs outils ont permis de guider la bonne mise en œuvre des étapes de création de l’AMP : les décrets 1999-­‐954 et2004-­‐167 relatifs à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement (MECIE) fixant les règles et procédures à suivre et précisent la nature, les attributions respectives et le degré d’autorité des institutions ou organismes habilités à cet effet ; un guide pour les consultations communales (MEFT, 2008) ; un guide pratique pour la gouvernance des aires protégées à Madagascar (MEFT, 2008) ; un guide pour l’utilisation durable des ressources naturelles dans les aires protégées (MEFT, 2008) ; un guide pour l’élaboration des plans de sauvegardes sociales des aires protégées (MEFT, 2008) ; un guide pour l’élaboration du plan de gestion et d’aménagement d’une aire protégée à Madagascar (MEFT, 2009). Ces documents sont importants car ils fournissent un cadre commun à toutes les AP, qu’elles soient gérées par MNP ou par d’autres acteurs. C’est ce cadre qui a guidé la création, les grands choix de la gestion et l’élaboration du PAG de l’AMP Ankarea. Ils nous donnent en effet les définitions, objectifs et principes fondamentaux du SAPM et des AP individuelles, les caractéristiques distinctives et les principes de gestion des six catégories d’AP, les types de gouvernance possible et les principes de bonne gouvernance à appliquer dans toutes les AP du SAPM, ainsi que des lignes directrices sur l’intégration de l’AP dans les schémas d’aménagement du territoire. L’élaboration du présent Plan a donc comporté une série d’étapes incluant entre autre : la synthèse des connaissances sur l’AP, des études socio-­‐
économiques, l’identification des parties prenantes et les consultations publiques, l’identification des droits coutumiers et fonciers, la proposition des limites et du zonage de l’AP, l’identification des cibles et la formulation des objectifs de gestion, le choix de la catégorie et du mode de gouvernance de l’AP. L’élaboration du plan d’aménagement et de gestion de l’aire marine protégée Ankarea a suivi le processus préconisé par manuel de procédures pour la création des aires marines protégées à Madagascar et en privilégiant une approche « bottom-­‐up ». En effet, depuis l’initiation du processus de création de l’AMP, et du développement du PAG en particulier, la recherche de la participation et de l’implication effective des communautés locales pendant toutes les phases préliminaires de création a été privilégiée. Ainsi une approche participative a été adoptée, impliquant effectivement l’association locale Ankarea et toutes les autres parties prenantes décrites dans la partie 1.2. Une première phase s’est essentiellement focalisée sur les activités de sensibilisation et de structuration des communautés locales et les études bio-­‐écologiques et socio-­‐économiques tel que décrit dans la partie 1.1. 24 Lors d’une deuxième phase WCS a procédé à l’élaboration d’un plan d’aménagement et de gestion (PAG) de la nouvelle aire marine protégée Ankarea à travers une approche participative impliquant toutes les parties prenantes. Ainsi au début du processus, des séries d’ateliers dans chaque village ont été organisés, pendant lesquels les communautés locales ont pu présenter leur propre vision à propos de la gestion durable des ressources halieutiques tout en essayant d’élaborer un schéma d’aménagement, et une esquisse du plan d’aménagement et de gestion conformes aux réalités locales et suivant leurs principaux besoins. Cette approche a été adoptée afin justement de mettre en exergue aussi bien les spécificités de chaque communauté que de les réalités spécifiques à chaque terroir. Ces ateliers villageois se sont effectués pendant le premier semestre de l’année 2012. Après avoir collecté toutes les informations jugée nécessaires, WCS a organisé un grand atelier de consultation publique sur site du 26 au 27 juillet 2012 pendant lequel ont été invités toutes les parties prenantes afin de faciliter la concertation sur les dispositions à prendre relatives au plan d’aménagement et de gestion de l’aire marine protégée Ankarea. Cet atelier avait notamment pour objectifs de identifier les enjeux environnementaux et socio économiques de la mise en place de l’AMP Ankarea ; identifier les cibles de conservation, et évaluer les menaces, les pressions d’après la connaissance empirique de la population et par rapport à l’analyse scientifique ; élaborer le schéma d’aménagement de l’AMP ; discuter le plan d’aménagement et les règles de gestion ; identifier et discuter la vision, le but, les objectifs et les résultats attendus sur l’AMP ; élaborer le plan stratégique, le plan d’action et le plan de suivi ; choisir le mode de gouvernance et la catégorie de l’AMP ; identifier les personnes affectées par le projet et le groupe de la population vulnérable ; identifier les impacts des mesures restrictives sur les personnes affectées par le projet ; concevoir les mesures de mitigation aux impacts négatifs sur la vie socio-­‐économique des personnes affectées par le projet ; élaborer le programme de mise en œuvre des mesures de mitigation ; élaborer le plan de suivi du plan de sauvegarde social ; identifier les conflits existants et probables et proposer des résolutions durables. Parmi les participants figuraient entre autre des représentants de WCS, du CNRO, d’opérateurs touristiques, des associations locales (Ankarea, PFED, ROSEDA), du District de Ambilobe, de la Commune Rurale de Antsohimbondrona, du chef de Fokontany de Nosy Mitsio, de la Direction Régionale du Tourisme, des services techniques déconcentrés de la pêche, de l’environnement et forêt, de l’agriculture, du Prince Tsimiaro et des médias. Un consultant a été recruté par WCS pour assurer la fonction de rapporteur de l’atelier, collecter les données manquantes sur site et retranscrire toutes les idées et recommandations issues des consultations publiques et des études scientifiques préliminaires au sein d’un canevas de PAG préétabli par le comité SAPM. Le PAG élaboré a ensuite été présenté lors d’un nouvel large atelier de consultation publique sur site le 15 et 16 octobre 2012 pendant lequel ont été invitées toutes les parties prenantes afin de valider tous les éléments inclus dans le PAG. Après la validation l’équipe technique de WCS a procédé aux travaux de reconnaissance du périmètre de l’AMP avec l’appui de représentant de l’association Ankarea et du Service Topographique. Les résultats des travaux de reconnaissance ont été consignés dans un procès-­‐verbal présentant notamment les renseignements relatifs à une liste : des coordonnées Laborde des points limites et des limites du noyau dur ; des coordonnées Laborde des points limites et des limites de la zone de tampon (Zone d’Utilisation Contrôlée et Zone d’Occupation Contrôlée) ; des coordonnées Laborde des points limites et des limites de la zone de protection. Ledit procès-­‐verbal est assorti d’une carte sur laquelle figurent les différents points et limites énumérés ci-­‐dessus et repérés par le Service Topographique. 25 1.4 Zonage et règles de gestion Le zonage et les règles de gestion sont inséparables et peuvent agir ensemble pour garantir la mise en œuvre d’une stratégie effective de conservation de la biodiversité et de gestion durable des ressources marines. Pour l’AMP Ankarea la conception du zonage et l’identification des règles de gestion a été faite en s’appuyant sur les résultats des études scientifiques et avec la meilleure collaboration de la communauté locale et des parties prenantes en suivant une approche participative et concertée. Dans un premier temps les études scientifiques (bioécologique et socioéconomiques) ont été menées afin de caractériser la richesse biologique, l’état des lieux des ressources et les éventuelles pressions et dépendance de la population. La seconde étape a concerné l’élaboration par les communautés locales d’une proposition de zonage et de règles de gestion de l’aire protégée. Et la troisième étape a consisté à confronter les recommandations issues des études scientifiques avec les propositions de la communauté locale lors d’un atelier de concertation afin d’aboutir à une proposition de zonage et de règles de gestion approuvée par tous. L’AMP Ankarea est constituée de trois zones : les noyaux durs, la zone tampon (comprenant à la fois les Zones d’Occupation Contrôlées et la Zone d’Utilisation Contrôlée) et la zone de protection telles que définit dans le Code de Gestion des Aires Protégées (loi 2001-­‐05). Le noyau dur est une zone sanctuaire qui représente le périmètre de préservation intégrale. Toute activité, toute entré et toute circulation sont strictement réglementées dans le noyau dur. Dans le cadre de l’AMP Ankarea deux types de noyaux durs ont été distingués. Le noyau dur type I dont la définition correspond à celle ci-­‐dessus. Et le noyau dur type II qui diffère du noyau dur type I uniquement par le fait que les activités de pêche traditionnelle à la ligne par les pêcheurs riverains y sont permises et strictement réglementée conformément aux outils de gestion de l’AMP. La zone tampon est une zone jouxtant le noyau dur et dans laquelle les activités sont limitées. Font partie de la zone tampon, les zones d’occupation contrôlée (ZOC), et la zone d’utilisation contrôlée (ZUC). Les ZOC correspondent aux zones d’habitation des populations à l’intérieur de l’aire protégée, c’est à dire les îlots Nosy Mitsio et Nosy Tsarabanjina. A noter que selon la loi malgache, les îles et îlots ne peuvent pas faire l’objet d’une appropriation privée sous quelque forme que ce soit et peuvent seulement être loués (loi 2005-­‐019). La ZUC est une zone dans laquelle l’utilisation des ressources est réglementée et contrôlée. La zone de protection est la zone jouxtant l’aire protégée dans laquelle sont admises les activités agricoles, pastorales, de pêche, de navigation ou d’autres types d’activités autorisées à titre exceptionnel par l’organisme chargé de la gestion du réseau des aires protégées et n’entrainant pas d’impact néfaste sur l’aire protégée. Les activités minières et forestières ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’autorisations exceptionnelles. 26 Figure 1. Carte de localisation de l’AMP Ankarea 1.4.1
Délimitation du site : La limite globale de l’AMP Akarea est un rectangle, regroupant les noyaux durs et la zone tampon. Ses 2 longueurs (limite côtés Est et Ouest) et 2 largeurs (limites côtés Nord et Sud) sont comme suit : - Au Nord, ligne droite imaginaire, ligne à 2 km au Nord de la pointe extrémité Nord de l’îlot de Nosy Lava; - Au sud, ligne droite imaginaire, ligne à 1 km au Sud de la pointe extrémité sud de l’îlot de Tsarabanjina ; - A l’ Ouest, ligne droite imaginaire, ligne à 1 km à l’Ouest du Banc du castor ; - A l’Est, ligne droite imaginaire, ligne à 1 km à l’Ouest de l’île Mangiho. 27 Les portions de limite de l’aire protégée : L’Aire Marine Protégée « ANKAREA » comprend quatre (04) portions de limite : de 1 vers 2 de 2 vers 3 de 3 vers 4 de 4 vers 1 Portions de limite Limite Nord, direction Est vers le plein Ouest Limite Est, direction Nord vers le plein Sud Limite Sud, direction Est vers le plein Ouest Limite Ouest, direction Nord vers le plein Sud Longueur (km) 36,5 Description physique de la portion de limite Ligne droite imaginaire 37 Ligne droite imaginaire 36,5 37 Ligne droite imaginaire Ligne droite imaginaire Les points singuliers définissant les 4 coins de la limite de l’aire protégée : L’Aire Marine Protégée « ANKAREA » comprend quatre (04) points singuliers : Coordonnées Laborde
madagascar
Coordonnées WGS84
N°P
ts
Longitude
1
E
48.40622
2
E
48.74305
3
E
48.74314
4
E
48.40622
Latitude
S 12.71053
S 12.71053
S 13.04597
S 13.04597
Terrain
Mer
Mer
Mer
Mer
X
650765,4122
650372,7357
613847,7318
614201,3876
Y
Remarque
Descriptiondu point
1483129,456
Côté Nord
Ouest
Point de croisement entre
la limite côté Nord et la
limite côté Ouest
1446040,015
Côté Nord
Est
Point de croisement entre
la limite côté Nord et la
limite côté Est
1446412,315
Côté Sud
Est
Point de croisement entre
la limite côté Sud et la
limite côté Est
1483502,027
Côté Sud
Ouest
Point de croisement entre
la limite côté Sud et la
limite côté Ouest
Les différents types de zone dans l’Aire Marine Protégée « ANKAREA » : Le zonage du site Ankarea se divise en trois (03) parties différentes : a) Le Noyau dur, figurant six (06) sites Ces sites, constituant le noyau dur de l’AMP ont été choisis de par la richesse de leur biodiversité, presque vierge, et parcequ’ils ne sont pas, tous, habités, du moins en permanence. L’occupation et la pression humaine sont les principaux facteurs à gérer dans l’instauration de cette AMP de catégorie V, justifiant le choix de ces sites. Ce choix respecte, toutefois, les activités traditionnelles de pêche existantes, argumentant la création d’un noyau dur de type II où ces activités sont permises mais balisées. 28 Num Id Nom du Site Mode de conservation Partie Zone Perimètre (m) Superficie (ha) 11 076 766,74 3 172 59,07 1 1 Banc du castor Type I Marine Banc du castor 2 2 Menaheliky Type II Marine Tsarabanjina Type I Marine Nosy Lava 18 344 833,06 Type II Marine Nosy Lava 24 670 1 614,44 Type I Terrestre Nosy Lava (îlot) 12 022 444,13 Type I Marine 4 849 146,71 Type II Marine 21 801 1 278,08 Type I Marine Nosy Vazoana Nosy Ankarea & Nosy Fisaka Nosy Ankarea & Nosy Fisaka 27 267 4 237,91 9 Type I Terrestre Nosy Fisaka (îlot) 1 625 7,17 10 Type I Terrestre Nosy Ankarea (îlot) 3 525 83,97 11 Type I Marine Nosy Toloho & 4 frères 12 099 651,77 12 Type II Marine Nosy Toloho & 4 frères 32 359 3 516,35 Type I Terrestre Nosy Beangovo (îlot) 676 3,06 Type II Terrestre Nosy Betaniazo (îlot) 919 5,72 15 Type II Terrestre Nosy Betalinjona (îlot) 690 3,38 16 Type II Terrestre Nosy Antsoha (îlot) 422 1,35 17 Type II Terrestre Nosy Toloho (îlot) 3 690 43,06 3 4 3 Ankio 5 6 4 Lavitsoy 7 8 5 Komajiva 13 14 6 Moromboho Les centroïdes des 17 sites de noyaux durs de l’AMP Ankarea : Id 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 Type Type I Type II Type I Type II Type I Type II Type I Type I Type II Type I Type I Type I Type I Type I Type I Type I Type I Site Banc du castor Menaheliky Ankio Ankio Lavitsoy Komajiva Komajiva Moromboho Moromboho Nosy Betaniazo Nosy Betalinjona Nosy Beangovo Nosy Antsoha Nosy Toloho Nosy Fisaka Nosy Ankarea Nosy Lava Zone Banc du castor Tsarabanjina Nosy Lava Nosy Lava Nosy Vazoana Nosy Ankarea & Nosy Fisaka Nosy Ankarea & Nosy Fisaka Nosy Toloho & 4 frères Nosy Toloho & 4 frères Nosy Betaniazo Nosy Betalinjona Nosy Beangovo Nosy Antsoha Nosy Toloho Nosy Fisaka Nosy Ankarea Nosy Lava coordonnées géographiques des centroïdes Longitude 48.42694 48.55020 48.67122 48.69682 48.62557 48.59767 48.56257 48.49625 48.51463 48.48610 48.48848 48.49774 48.51045 48.54243 48.59441 48.57651 48.68420 Latitude -­‐12.84722 -­‐13.03279 -­‐12.75679 -­‐12.74483 -­‐12.88318 -­‐12.81776 -­‐12.81776 -­‐13.00585 -­‐12.98947 -­‐12.97508 -­‐12.99434 -­‐13.00239 -­‐12.98696 -­‐12.99249 -­‐12.82557 -­‐12.84146 -­‐12.74435 29 Les coordonnées géographiques des points de limite des noyaux durs : N° Bloc
N°pts
Zone
Coordonnées
WGS84
Long
N°1 dit
"Banc de
Castor"
N°2 dit
"Menaheliky"
Description
Lat
Coordonnées
Laborde
Madagascar
X
Y
1
Banc du
castor
48,41415
-12,85971
614904,6395
1466999,169
Point imaginaire
dans la mer
2
Banc du
castor
48,41415
-12,83473
614931,0628
1469761,174
Point imaginaire
dans la mer
3
Banc du
castor
48,43973
-12,83473
617706,4062
1469734,484
Point imaginaire
dans la mer
4
Banc du
castor
48,43973
-12,85971
617679,7081
1466972,484
Point imaginaire
dans la mer
5
Tsarabanjina
48,55318
-13,0376
629788,5683
1447181,733
Point imaginaire
dans la mer
6
Tsarabanjina
48,54722
-13,0376
629142,4547
1447188,257
Point imaginaire
dans la mer
7
Tsarabanjina
48,54722
-13,03309
629147,4842
1447686,925
Point imaginaire
dans la mer
8
Tsarabanjina
48,55037
-13,02799
629494,6709
1448247,383
Point imaginaire
dans la mer
9
Tsarabanjina
48,55318
-13,02799
629799,31
1448244,305
Point imaginaire
dans la mer
10
Nosy Lava
48,65337
-12,76937
640961,3228
1476727,481
Point imaginaire
dans la mer
11
Nosy Lava
48,65337
-12,74421
640990,5132
1479509,34
Point imaginaire
dans la mer
12
Nosy Lava
48,67728
-12,74421
643585,5656
1479481,992
13
Nosy Lava
48,66261
-12,75411
641981,8446
1478404,19
14
Nosy Lava
48,67996
-12,75977
643858,209
1477758,494
15
Nosy Lava
48,68907
-12,74997
644858,4134
1478831,555
16
Nosy Lava
48,65337
-12,72029
641018,2635
1482154,091
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy Lava,
côté Centre Ouest
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy Lava,
pointe Ouest
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy Lava,
pointe Sud
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy Lava,
côté Centre Est
Point imaginaire
dans la mer
17
Nosy Lava
48,70245
-12,72029
646345,6189
1482097,693
Point imaginaire
dans la mer
18
Nosy Lava
48,70245
-12,76937
646287,6548
1476671,087
Point imaginaire
dans la mer
19
Nosy Lava
48,68907
-12,76937
644835,6111
1476686,56
Point imaginaire
dans la mer
N°3 dit
"Ankio"
30 N° Bloc
N°pts
Zone
Coordon
nées
WGS84
Long
Lat
X
Description
Y
20
Nosy
Vazoana
48,62021
-12,87747
637238,7774
1464812,675
Point imaginaire dans la
mer
21
Nosy
Vazoana
48,63092
-12,87747
638400,5698
1464800,606
Point imaginaire dans la
mer
22
Nosy
Vazoana
48,63092
-12,88889
638387,426
1463537,92
Point imaginaire dans la
mer
23
Nosy
Vazoana
48,62021
-12,88889
637225,6861
1463549,989
Point imaginaire dans la
mer
48,60391
-12,78448
635576,5344
1475112,626
Point imaginaire dans la
mer
48,60391
-12,85105
635500,6966
1467752,153
Point imaginaire dans la
mer
48,57627
-12,85105
632502,0672
1467782,89
Point imaginaire dans la
mer
48,57627
-12,84576
632508,0312
1468367,794
48,5815
-12,84551
633075,7219
1468389,644
48,57938
-12,83819
632853,9831
1469201,349
48,59126
-12,82528
634157,5329
1470615,588
48,5936
-12,8263
634410,2649
1470500,205
48,59757
-12,82581
634841,5642
1470549,958
48,59738
-12,82487
634822,0176
1470654,104
48,59143
-12,82492
634176,3861
1470655,203
48,57151
-12,84229
631995,5187
1468756,725
48,53372
-12,85105
627885,8652
1467829,579
48,53372
-12,78448
627959,703
1475190,069
Point imaginaire dans la
mer
48,59143
-12,78448
634222,2395
1475126,546
Point imaginaire dans la
mer
N°4 dit
"Lavitsoy"
24
25
26
27
28
29
30
N°5 dit
"Komajiva"
Coordonnées
Laborde
Madagascar
31
32
33
34
35
36
37
38
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Nosy
Ankarea &
Nosy Fisaka
Point sur la ligne de
côte, îlot Ankarea,
pointe Sud
Point sur la ligne de
côte, îlot Ankarea,
pointe Sud Est
Point sur la ligne de
côte, îlot Ankarea,
pointe Nord Est
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy Fisaka,
pointe Ouest
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy Fisaka,
pointe Sud
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy Fisaka,
pointe Sud Est
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy Fisaka,
pointe Nord Est
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy Fisaka,
pointe Nord-Ouest
Point sur la ligne de
côte, îlot Ankarea,
pointe Ouest
Point imaginaire dans la
mer
31 N° Bloc
N°pts
Zone
Coordonn
ées
WGS84
Long
N°6 dit
"Moromb
oho"
Coordonnées
Laborde
Madagascar
Lat
X
Description
Y
39
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,47723
-13,01303
621581,6004
1449980,435
Point imaginaire dans la mer
40
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,47723
-12,99867
621597,1772
1451568,213
Point imaginaire dans la mer
41
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,51526
-12,99867
625720,5954
1451527,452
Point imaginaire dans la mer
42
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,51526
-13,01303
625704,7814
1449939,677
Point imaginaire dans la mer
43
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,49676
-13,00246
623710,5828
1451128,3
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Beangovo, pointe Ouest
44
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,49854
-13,00336
623902,5925
1451026,878
45
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,49872
-13,00258
623922,9621
1451112,929
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Beangovo, pointe Sud
Est
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Beangovo, pointe Est
46
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,49784
-13,00142
623828,8179
1451242,134
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Beangovo, pointe Nord
47
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,47723
-12,96591
621632,7135
1455190,463
Point imaginaire dans la mer
48
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,55202
-12,96591
629742,9065
1455109,709
Point imaginaire dans la mer
49
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,55202
-13,01303
629690,2653
1449899,694
Point imaginaire dans la mer
50
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,48746
-12,99475
622710,6393
1451990,741
51
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,48854
-12,99525
622827,1958
1451934,302
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Betalinjona, pointe
Ouest
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Betalinjona, pointe Sud
52
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,48951
-12,99404
622933,6889
1452067,055
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Betalinjona, pointe Est
53
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,48863
-12,99341
622838,9592
1452137,654
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Betalinjona, pointe Nord
54
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,50985
-12,98693
625146,9153
1452831,371
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Antsoha, pointe Ouest
55
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,51017
-12,98754
625180,9426
1452763,579
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Antsoha, pointe Sud
56
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,51105
-12,98697
625276,9878
1452825,655
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Antsoha, pointe Est
57
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,51014
-12,98637
625178,9756
1452892,978
58
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,53789
-12,98749
628186,6813
1452739,069
59
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,54024
-12,99602
628432,0061
1451793,352
60
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,54341
-12,9975
628774,0699
1451626,251
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Antsoha, pointe NordOuest
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Toloho, pointe NordOuest
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Toloho, pointe SudOuest
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Toloho, pointe Sud
61
Nosy Toloho
& 4 frÞres
48,54751
-12,99419
629222,3068
1451987,754
Point sur la ligne de côte, îlot
Nosy Toloho, pointe Est
32 N° Bloc
N°pts
Zone
Coordonn
ées
WGS84
Long
N°6 dit
"Morombo
ho"
Coordonnées
Laborde
Madagascar
Lat
X
Description
Y
62
Nosy
Betaniazo
48,48572
-12,97387
622544,7024
1454301,285
63
Nosy
Betaniazo
48,48699
-12,97395
622682,3293
1454291,084
64
Nosy
Betaniazo
48,48731
-12,97543
622715,4169
1454127,1
65
Nosy
Betaniazo
48,48511
-12,9763
622475,9121
1454033,253
66
Nosy Lava
48,68533
-12,72881
644477,3408
1481175,454
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy
Betaniazo, pointe NordOuest
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy
Betaniazo, pointe Nord
Est
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy
Betaniazo, pointe Est
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy
Betaniazo, pointe SudOuest
Point sur la ligne de
côte, îlot Nosy Lava,
pointe Nord
Description des portions de limite des noyaux durs : Id 1 2 Noyau dur Banc du castor Menaheliky 3 Ankio 4 5 Lavitsoy 6 Komajiva 7 8 9 10 11 12 13 14 Moromboho Moromboho Nosy Betaniazo Nosy Betalinjona Nosy Beangovo Nosy Antsoha Nosy Toloho Portion de limite Type (Segments de lignes) I 1>2>3>4 II 5>6>7>8>9 15>19>10>11>12 I 12>13>14>15 12>11>16>17>18>19>15 II 15>66>12 I 20>21>22>23 29>30 30>31>32>33>34 II 34>38>24>25>26>27 27>28>29 I 27>26>36>37>38>34 I 34>30 I 30>29 I 29>35>27 I 39>40>41>42>39 II 40>47>48>49>42>41>40 I 62>63>64>65>62 I I I I 50>53>52>51>50 43>46>45>44>43 54>57>56>55>54 59>58>61>60>59 Description des portions de limite Lignes droites imaginaires Lignes droites imaginaires Lignes droites imaginaires Ligne de côte, partie Sud de l'îlot Nosy Lava Lignes droites imaginaires Ligne de côte, partie Nord de l'îlot Nosy Lava Lignes droites imaginaires Ligne droite imaginaire Ligne de côte, limite terrestre de l'îlot Nosy Fisaka Lignes droites imaginaires Ligne de côte, partie Est de l'îlot Nosy Ankarea Lignes droites imaginaires Ligne de côte, partie Ouest de l'îlot Nosy Fisaka Ligne droite imaginaire Ligne de côte, partie Ouest de l'îlot Nosy Ankarea Lignes droites imaginaires Lignes droites imaginaires Ligne de côte, limite terrestre de l'îlot Nosy Betaniazo Ligne de côte, limite terrestre de l'îlot Nosy Betalinjona Ligne de côte, limite terrestre de l'îlot Nosy Beangovo Ligne de côte, limite terrestre de l'îlot Nosy Antsoha Ligne de côte, limite terrestre de l'îlot Nosy Toloho 33 15 16 17 Nosy Fisaka Nosy Ankarea Nosy Lava I I I 30>31>32>33>34>30 27>28>29>35>27 12>13>14>15>66>12 Ligne de côte, limite terrestre de l'îlot Nosy Fisaka Ligne de côte, limite terrestre de l'îlot Nosy Ankarea Ligne de côte, limite terrestre de l'îlot Nosy Lava La surface totale de l’ensemble de ces noyaux durs est de 13 696 ha Figure 2. Carte détaillant les noyaux durs de l'Aire Marine Protégée Ankarea b) La zone tampon : Cette zone comprend le reste de la totalité de la limite globale de l’aire protégée, à l’extérieur des noyaux durs. Elle recouvre une surface de 121 860 ha La zone tampon se divise en deux parties, la zone d’occupation contrôlée (ZOC) et la zone d’utilisation contrôlée (ZUC). - La zone d’occupation contrôlée : Elle recouvre une superficie de 2 935 ha. On y trouve deux îlots pour cette zone. 34 Num Nom de l’îlot 1 Nosy Tsarabanjina 2 Nosy Mitsio Périmètre (m) Superficie (ha) 2 368 21,84 54 836 2913,23 -
La zone d’utilisation contrôlée : Une étendue de 118 925 ha, c’est le reste de la zone tampon, ZOC exclue. c) La zone de protection : La zone de protection se trouve à l’extérieur de la limite globale de l’AMP Ankarea. Elle recouvre tous les quatre côtés de l’aire protégée, à une distance de 2,5 km de la limite globale. Sa superficie est de 38 134 ha, avec un périmètre de 163 km Ainsi la surface totale de l’AMP Ankarea, comprenant la zone tampon, les noyaux durs et la zone de protection est de 173 690 ha. La surface de l’AMP sans prendre en compte la zone de protection est de 135 556 ha. Figure 3. Zonage de l'Aire Marine Protégée Ankarea 1.4.2
Les règles d’utilisation et de gestion des différentes zones de l’AMP : Toute activité incompatible avec les objectifs de gestion de l’AMP Ankarea est strictement interdite à l’intérieur des noyaux durs et de la zone tampon. 35 Plus spécifiquement sont interdites sur l’ensemble du territoire de l’AMP (zone tampon et noyaux durs) les activités suivantes : -
-
La pêche industrielle et tous types d’aquaculture industrielle hormis les cas d’autorisations octroyées avant l’officialisation de ladite Aire Marine Protégée ; L’utilisation de bouteille de plongée pour la pêche; La pêche de nuit à l’aide d’éclairage artificiel; L’utilisation de sennes de plage ; Le retournement de blocs de coraux ; L’exploration et l’exploitation minière pétrolière, et gazière hormis les autorisations octroyées avant l’officialisation de ladite Aire Marine Protégée ; L’extraction, la détention, l’utilisation et la vente de corail vivant; Toute forme d’exploitation commerciale des mangroves et des ressources ligneuses; Le mouillage des bateaux à moteur et voiliers en dehors des zones prévues, sauf en cas de survie lors d’un accident ou cataclysme naturel ; l’abandon de déchets en mer et sur les plages; Les pratiques de pêche non règlementaires; La perturbation, la pêche, la chasse, la détention, la vente et la consommation d'espèces protégées (tortues marines, mammifères marins, oiseaux marins) ainsi que les raies manta, requins baleines, poissons scies, le turbo, Turbo sp. ou Betampigny et le triton géant, charonia tritonis, ou Antsiva ; L’exercice de la pêche traditionnelle sans carte professionnelle délivrée à cet effet pour pouvoir exercer ce type d’activité à l’intérieur de l’Aire Marine Protégée ; La pêche artisanale sans licence délivrée à cet effet pour pouvoir exercer ce type d’activité à l’intérieur de l’Aire Marine Protégée ; La pêche sportive sans licence délivrée à cet effet pour pouvoir exercer ce type d’activité à l’intérieur de l’Aire Marine Protégée ; L’exercice de la collecte de produits halieutiques sans permis délivré à cet effet pour pouvoir exercer ce type d’activité à l’intérieur de l’Aire Marine Protégée; La pratique de culture sur brûlis ; Toutes formes d’occupation humaine hormis dans les Zones d'Occupation Contrôlées (ZOC) ; Et de manière générale tout acte de nature à apporter des perturbations à la faune et à la flore, ainsi qu’à l’aspect original du milieu naturel. Les cartes professionnelles de pêcheur délivrées pour la Région DIANA ne permettent pas à leur détenteur de travailler dans l’AMP. L’exercice de la pêche traditionnelle au sein de l’AMP est réservé aux pêcheurs résidents au sein de l’AMP et aux pêcheurs migrants qui ont l’habitude d’y travailler, qui ont été recensés, sous réserve que ces pêcheurs soient en possession d’une carte professsionnelle de pêcheur spécifique délivrée à cet effet. Dans l’attente de la publication des résultats d’étude sur l’état des différentes ressources halieutiques exploitées dans l’AMP et d’une meilleure connaissance de l’effort de pêche développé par les pêcheurs traditionnels, les armateurs à la pêche artisanale et les activités de pêche sportive et récréative, les dispositions suivantes doivent être strictement appliquées : - gel du nombre de pêcheurs traditionnels migrants et des engins qu’ils utilisent au niveau de leur effectif et capacité de pêche actuels - gel du nombre d’embarcations de pêche artisanale et des engins de pêche utilisés au niveau de leur effectif et capacité de pêche actuels - gel du nombre d’embarcations de pêche sportive et des engins de pêche utilisés au niveau de leur effectif et capacité de pêche actuels 36 -
gel du nombre d’autorisations de collecte et des équipements de collecte utilisés au niveau de leur effectif actuel Les noyaux durs constituent le périmètre de préservation intégrale. Toute activité, toute entrée et toute circulation sont strictement interdites dans le noyau dur, à l’exception des activités ci-­‐dessous qui peuvent faire l’objet d’autorisations : - les activités liées aux recherches scientifiques - les activités liées à la conservation : suivi écologique, restauration, contrôle et surveillance - les activités touristiques strictement réglementée conformément aux outils de gestion de l’AMP - les droits de passage pour les navires et pirogues traditionnelles en cas d’avaries et strictement réglementé conformément aux outils de gestion de l’AMP - les activités de pêche traditionnelle à la ligne pour les résidents strictement réglementée conformément aux outils de gestion de l’AMP (uniquement pour les noyaux durs type II) 37 2
CONTEXTE ET ANALYSES 2.1 Contexte de l’environnement naturel L’engagement et la volonté du gouvernement Malagasy lors du Congrès Mondial sur les Parcs à Durban, le 17 septembre 2003, ont fait l’objet de projet de conservation intensive qui vise à augmenter la superficie des Aires Protégées du pays. A cet effet l’ambition est de « porter la surface des aires protégées de 1,7 millions d’hectares à 6 millions d’hectares dans les cinq années à venir, et en référence aux catégories des aires protégées de l’UICN » A ce titre, le Groupe Vision Durban s’est formé et s’est attelé pour la création de ces nouvelles aires protégées avec plusieurs Ministères. C’est ainsi qu’après des travaux de réflexion au niveau de ce groupe et à la suite de la visite des experts de l’IUCN en mars 2005 à Madagascar, le Groupe Vision Durban a décidé de mettre en place à Madagascar un système d’aires protégées constitué d’un éventail complet de catégories et types de gouvernances, ainsi qu’un cadre juridique correspondant. La finalité du système d’aires protégées de Madagascar (SAPM) est de conserver la biodiversité tout en contribuant à la réduction de la pauvreté et au développement du pays. Ce système inclut le réseau national des aires protégées déjà existant et les nouvelles aires protégées à créer. Les objectifs de gestion de ces nouvelles aires protégées sont de : - Compléter la représentativité du réseau national des aires protégées; - Protéger les espèces en dehors du réseau national des aires protégées actuel; - Conserver les populations viables des espèces clés (keystonespecies); - Contribuer au maintien du pont génétique (connectivité biologique); - Conserver les écosystèmes et les habitats importants; - Assurer la maintenance des services écologiques importants; - Appuyer à la valorisation/gestion durable économique des écosystèmes naturels. Madagascar est mondialement connu pour la richesse de sa biodiversité mais aussi par le fait que cette biodiversité est gravement menacée par les actions de l’homme. Les aires protégées sont un outil essentiel de la conservation à long terme de cette richesse. Des aires protégées bien conçues et ayant reçu le soutien et l’engagement des acteurs à tous les niveaux contribuent au maintien à long terme des ressources naturelles et culturelles d’un pays, garantissant son développement durable. Ainsi, les aires protégées peuvent : - Entretenir les ressources en eau et le climat ; - Assurer une utilisation durable des produits forestiers ligneux et non-­‐ligneux ; - Prévenir la destruction de la forêt par l’exploitation irrationnelle - Protéger la pêche communautaire ; - Aider à préserver les sites sacrés et les valeurs culturelles ; - Favoriser le développement de l’écotourisme et l’emploi ; - Eventuellement, constituer une source de revenus à travers le Mécanisme de Développement Propre du Protocole de Kyoto auquel Madagascar est signataire. 38 Une aire protégée est « Un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés » (UICN). Toutes les aires protégées à Madagascar sont régies par la Loi Nº 2001/05 du 11 février 2003 portant Code de Gestion des Aires Protégées (COAP) et ses décrets d’application, Décret Nº 2005-­‐013 du 11 janvier 2005 et Décret Nº 2005-­‐848 du 12 décembre 2005. Un système d’aires protégées est un ensemble représentatif d’aires protégées qui comprend: - tous les habitats majeurs (par exemple d’un pays ou d’une région) ; - des habitats assez larges, capables de soutenir des populations viables de flore et de faune ; - des habitats bien connectés, pour permettre les échanges génétiques nécessaires à la stabilité des espèces. Le Système d’Aires Protégées de Madagascar (SAPM) est composé du réseau national des aires protégées et des nouvelles aires protégées (NAP). Ces NAP ont pour but de compléter la représentativité et assurer la durabilité de la biodiversité malagasy ainsi que de maximiser les autres valeurs naturelles et culturelles qui y sont associées. Le SAPM inclura plusieurs catégories de gestion et plusieurs types de gouvernance. Les spécificités malagasy à prendre en compte pour la mise en place du système d’aires protégées sont : - Les aspects biologiques : Richesse exceptionnelle en biodiversité (mégadiversité), diversité et endémicité écologique régionale, priorité mondiale (hotspot) en raison des menaces de disparition ; - Les aspects sociaux-­‐culturels: omniprésence des structures traditionnelles, considération des valeurs sociales et traditionnelles, rôle important des éléments naturels et des écosystèmes pour des rites et pour l’identité culturelle malagasy ; - Les aspects économiques : niveau de pauvreté élevé, forte dépendance sur les ressources naturelles et les services écologiques (en particulier l’eau). Les opportunités offertes par un Système d’Aires Protégées de Madagascar permettront : - d’étendre la couverture totale des aires protégées dans le pays ; - d’améliorer la représentativité des écosystèmes protégés ; - d’améliorer la connectivité biologique au niveau de paysage terrestre et marin ; - de renforcer les liens positifs entre conservation terrestre et marine ; - d’impliquer et d’obtenir l’appui de la société entière pour la conservation ; - d’accroître la flexibilité des modes de gestion ; - d’instaurer de façon durable la notion de conservation dans le pays ; - d’augmenter la capacité des écosystèmes à répondre aux perturbations à grande échelle (telles que le changement climatique) ; - d’offrir des opportunités économiques pérennes pour le développement national et régional. De manière générale, le SAPM devra renforcer la durabilité de la conservation et les liens entre le peuple malagasy et la nature. Les objectifs fondamentaux du Système d’Aires Protégées de Madagascar : 39 -
Conserver l’ensemble de la biodiversité unique de Madagascar (écosystèmes, espèces, variabilité génétique) ; Conserver le patrimoine culturel malagasy ; Maintenir les services écologiques et favoriser l’utilisation durable des ressources naturelles pour la réduction de la pauvreté et le développement. Le SAPM contribuera aussi à l’atteinte d’autres objectifs, tels que : - Le maintien du climat (local et global) ; - La protection de la santé humaine ; - Une distribution plus équitable des bénéfices générés par les ressources naturelles ; - L’engagement de la société civile dans la bonne gouvernance et la gestion efficace des ressources naturelles renouvelables. Les principes fondamentaux de la mise en place du système d’aires protégées de Madagascar sont : - Impliquer la population locale dans la gestion des ressources naturelles ; - Engager la concertation avec tous les secteurs et les acteurs concernés ; - Mettre en exergue les particularités culturelles et traditionnelles; - En fonction du contexte local, déployer toute la gamme en matière de types de gouvernance et d’objectifs de gestion; - Responsabiliser les autorités régionales et locales dans la gestion des aires protégées; - Appliquer les principes de bonne gouvernance qui conviennent le mieux au pays, tels que: respect de droit de l’homme, légitimité et parole, équité, subsidiarité, précaution, performance, transparence, responsabilité décisionnelle et imputabilité ; - Intégrer les aires protégées dans un cadre plus large de planification et d’aménagement spatial du territoire. Par ailleurs, depuis 2010 Madagascar s’est doté d’une politique et stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières (GIZC). Dans ce cadre un Comité National GIZC, rattaché à la primature, a été crée et un Plan d’Action National Zones Côtières et Marines adopté et dont un des objectifs spécifiques se décline comme suit : « maintenir la biodiversité côtière et marine et l’intégrité écologique des écosystèmes marins et côtiers, à travers notamment la création de nouvelles AMP ». 2.2 L’AMP dans le contexte global de la conservation La Zone Economique Exclusive malgache couvre 1 140 000 km² de milieu marin, soit deux fois la surface de l’île. La longueur des côtes à Madagascar est de près de 6000 km, ce qui représente près du tiers du linéaire côtier de l’ensemble des pays de l’océan Indien occidental. Madagascar est le pays qui abrite la deuxième plus grande surface de mangroves, 3270 km² (FAO, 2007), et la plus grande étendue de récifs coralliens, 3934 km² (Burke et al., 2011), de l’océan Indien occidental. A l’échelle mondiale, Madagascar figure parmi les 15 premiers pays à abriter la plus grande surface de récifs coralliens, mais aussi la plus grande surface de mangroves. Ces écosystèmes sont localisés à plus de 90% sur la côte ouest de Madagascar. C’est au niveau des écosystèmes coralliens de Madagascar que se trouvent la plus grande diversité de coraux (380 espèces) et de macroinvertébrés de tout l’océan Indien 40 central et occidental (Veron & Turak, 2005, Cooke et al. 2003) et une richesse spécifique élevée de mollusques et poissons également (McKenna & Allen, 2003). Les écosystèmes côtiers et marins de Madagascar abritent d’importantes populations de mégafaune telles que 5 espèces de tortues marines (Rakotonirina & Cooke, 1994), 27 espèces de mammifères marins (Rosenbaum 2003), ainsi que de nombreuses colonies d’oiseaux marins d’importance régionale (Fishpool & Evans 2001 ; Le Corre & Bemanaja 2009). Les habitats côtiers, tels que les récifs coralliens et les mangroves, offrent de nombreux services écosystémiques à la population malgache dont plus de 50% vit près des côtes : ressources alimentaires, emplois et revenus tirés de la pêche et du tourisme, protection contre l’érosion côtière. Ainsi les captures annuelles de produit halieutiques sont estimées à 130 000 tonnes, la majorité provenant de la pêche traditionnelle pratiquée par près de 100 000 pêcheurs (Le Manach et al., 2011). Malheureusement ces ressources sont en déclin. La surface couverte par des mangroves aurait diminué de 15% au cours des 60 dernières années (Rakotomavo, 2010). Par ailleurs 87% des récifs coralliens de Madagascar seraient menacés (Burke et al., 2011). Les ressources halieutiques à forte valeur marchande, telles que les crevettes, requins, concombres de mer ont également vues leurs captures chuter drastiquement au cours des dernières années (Le Manach 2011; Anderson et al., 2011). Les pressions qui menacent l’intégrité des écosystèmes côtiers et marins de Madagascar sont principalement les pratiques de pêche destructives, la surpêche, la pollution, l’hyper sédimentation, l’aménagement accru et non pérenne du littoral, et les impacts du changement climatique. Face à cette situation, et alors que jusqu’à une date récente les efforts de création et d’appui aux aires protégées à Madagascar étaient principalement axés sur le milieu terrestre, le gouvernement malgache a annoncé en 2010 la création de 7 Nouvelles Aires Protégées (NAP) marines et a désigné 22 Sites Potentiels pour la création de NAP marines (arrêté interministériel 52005-­‐2010). Ces NAP viennent compléter le réseau d’Aires Protégées existant géré par MNP et ont pour vocation de répondre aux objectifs fondamentaux de la conservation, à savoir garantir la représentativité de la biodiversité unique de Madagascar, contribuer à la conservation du patrimoine culturel Malgache, maintenir les services écologiques et favoriser l’utilisation durable des ressources naturelles pour contribuer à la réduction de la pauvreté (décret 2005-­‐848). Aujourd’hui, la majeure partie des promoteurs de ces NAP marines, en collaboration avec les différentes parties prenantes étatiques et non-­‐étatiques, et sous l’égide du Ministère de l’Environnement, ont entamés l’élaboration, et la mise en place des structures et mécanismes de gestion et de gouvernance des dites aires protégées. Pour la plupart de ces NAP marines c’est une gouvernance partagée ou cogestion, donnant une place prépondérante aux communautés locales dans les instances de gouvernance, qui est privilégiée tel que le permet le décret n° 2005-­‐ 848. C’est dans ce contexte et en tant que promoteur, et sous l’égide du Ministère de l’Environnement, WCS appui la création et la gestion de l’AMP Ankarea qui bénéficie d’un statut de protection temporaire suite à la publication de l’arrêté interministériel 52005-­‐2010. L’AMP d’Ankarea se situe sur un site de conservation prioritaire tels qu’identifié par plusieurs travaux scientifiques analysant et modélisant de très nombreuses données sur la biodiversité marine et les menaces à l’échelle de Madagascar ou de l’océan Indien (Allnutt et al, 2012, McClanahan et al., 2011, Obura et al., 2012). En effet, situés dans le nord ouest de Madagascar les écosystèmes marins de l’AMP Ankarea abritent des récifs coralliens parmi les plus riches de la planète (Obura, 2012). 41 Les activités économiques identifiées comme les principales occupations dans la zone de l’AMP Ankarea sont : la pêche, l'agriculture, et le tourisme qui comprend les emplois salariés dans le tourisme et le commerce de produits artisanaux aux touristes. Toutes ces activités reposent sur un écosystème sain et productif. Or, ces écosystèmes marins font face à un certain nombre de menaces, qui mettent en péril leur intégrité ainsi que les modes de vie des communautés côtières, telles que des pratiques de pêche illégales et non durables, des captures accessoires et ciblées de mammifères marins, le braconnage des tortues marines, l’hypersédimentation, l'exploration pétrolière offshore, une pression touristique croissante, la coupe du bois de mangroves pour le charbon, et les impacts du changement climatique. Dans ce contexte, les écosystèmes marins de l’AMP Ankarea présentent encore une intégrité relativement préservée, par rapport à ceux plus accessibles notamment autour de Nosy Be, mais de plus en plus mis à mal suite aux pressions croissantes sur le site. Le constat de la valeur écologique exceptionnelle des écosystèmes marins de l’archipel de Nosy Mitsio, couplé à celui d’une diminution des ressources halieutiques et de dégradation des conditions et du niveau de vie des communautés de pêcheurs en conséquence est à l’origine de l’initiative de conservation du site à travers la mise en place de l’AMP Ankarea. Le site de l’AMP Ankarea présente également une forte valeur paysagère. Il faut citer notamment les orgues basaltiques sur la pointe Sud-­‐ouest de la Grande Mitsio, un phénomène géologique exceptionnel ; l’îlot d’Ankarea, le plus élevé de l’archipel et d’architecture massive, presque cubique ; les Quatres frères, monolithes très caractéristiques formant un quadrilatère émergeant de la surface de l’eau, offrant un abris et un site de nidification idéal pour des milliers d’oiseaux ; les paysages de l’île de Tsarabanjina etc. Enfin la volonté de sauvegarder le patrimoine culturel du site (décrit au chapitre 2.5.1) est également à l’origine du projet de création de l’AMP Ankarea. 2.2.1
Les valeurs écologiques de l’AMP C’est au niveau de l’AMP Ankarea que se trouvent les récifs coralliens abritant la plus grande diversité corallienne de tout l’océan indien occidental (McKenna & Allen, 2003). Les écosystèmes coralliens au nord-­‐ouest de Madagascar ont une valeur exceptionnelle en termes de biodiversité et sont caractérisées par une couverture corallienne élevée et un grand nombre d'espèces de coraux (McKenna & Allen, 2003 ; McClanahan et al., 2009). Des recherches récentes menées par WCS ont mis en évidence que les récifs coralliens du nord-­‐
ouest de Madagascar sont parmi les écosystèmes coralliens de l’océan Indien Occidental présentant à la fois la plus grande richesse biologique et une bonne capacité de résistance aux perturbations occasionnées par le changement climatique (McClanahan et al., 2011). Ces riches écosystèmes ont donc de fortes chances de persistance si les pressions anthropiques telles que la pêche et la pollution sont maîtrisées. D’autres recherches menées par WCS ont montré également que les requins baleines (Jonahson and Harding, 2007) et des populations saines et abondantes de petits cétacés côtiers (Cerchio et al., 2009) fréquentaient la zone et 42 que le nord-­‐ouest est probablement l'un des derniers refuges pour les dugongs à Madagascar (Rosenbaum, 2003). La région de Nosy Be est aussi un site important pour l'alimentation et la reproduction des tortues marines, les tortues vertes et imbriquées en particulier (Metcalf et al., 2007) et pour des colonies d’oiseaux marins d’importance régionale (Le Corre and Bemanaja, 2009) et probablement un des derniers sites à abriter encore des petites populations de poissons scies (IUCN Red List: Critically Endangered) autrefois abondant (Fourmanoir, 1963). Par ailleurs 23 espèces de requins ont été identifiées dans le nord-­‐ouest de Madagascar dont la classification sur la liste rouge IUCN s’étend entre Least Concern et Endangered (Robinson and Sauer, 2011). En raison de ces caractéristiques naturelles exceptionnelles, le nord-­‐ouest de Madagascar a été identifié en 2012 par l’UNESCO en tant que site potentiel pour intégrer la liste des sites marins du Patrimoine Mondial (Obura et al., 2012). Du point de vue morphologique, les récifs coralliens de l’AMP Ankarea sont principalement de type frangeant. Ces récifs sont parfois directement accolés à la côte comme Nosy Lava qui est bien développé ; soit séparés par celle-­‐ci par une étendue peu profonde. Des récifs plus développés se rencontrent aussi au large, installé sur des pitons sous marins comme sur le banc appelé Rivabe ou le banc du Castor. Le banc du Castor se situe à 8 milles marins (15 km) à l'ouest de la Grande Mitsio, à une profondeur de 60 à 9m. Il s'agit d'un haut fond se présentant sous la forme d'un dôme bien circonscrit, d'un diamètre d'environ 500 m recouvert de récif d'une richesse exceptionnelle. Sur le plateau les tables de coraux sont magnifiques et on y rencontre régulièrement les requins léopards. Du point de vue biologique, ces récifs sont caractérisés par : des colonies coralliennes massives (Favia, Favites, Porites,…) ; des colonies encroûtantes et foliacées (Montipora, Echinopora, Turbinaria, …) ; des colonies branchues et tabulaires (Acropora, Pocillopora, Pavona, ) ; des colonies méandreuses (Platygyra, Leptoria,… ). Les études bioécologiques préliminaires à la mise en place de l’AMP Ankarea ont montré que ces récifs sont en excellente santé. En moyenne, sur les 7 stations échantillonnées en 2002 au niveau de l’AMP Ankarea, 117 espèces de coraux, 79 de mollusques et 114 de poissons ont été identifiées et un taux de couverture en corail vivant oscillant entre 12 et 49% selon les sites, avec une moyenne de 30% (McKenna & Allen, 2003). Ce Rapid Assessment conduit par Conservation International en 2002 a permis de conclure que plusieurs récifs de l’archipel de Mistio présentaient des caractéristiques exceptionnelles et mériteraient d’être intégrés au sein d’un AMP. L’étude de base bioécologique menée en 2011 dans le cadre du processus de création de l’AMP (Randriamanantsoa et al., 2012) a permis de mettre en évidence que pour la couverture en coraux durs, 4 stations présentent un taux plus de 30% (Rivabe (31%), Nosy Mavony (37%), Tsarabanina (36%)et Nosy Lava (49%)), une seule station avec un taux de 26% (Nosy Fisaka) et les 4 autres stations ont un taux de couverture en coraux durs de moins de 20% (Ankarea, Nosy Kajoy, Kananosy, Beangovo). Toujours en 2011, la biomasse moyenne en poissons récifaux, sur 9 stations échantillonnées au niveau de l’AMP Ankarea, a été évaluée à 1427 kg/ha, et la station Rivabe présente la meilleurs valeur avec 4395,79 kg/ha, la plus faible en biomasse est celui de la station de Nosy Kajoy 1 avec une valeur moins de 500 kg/ha (Randriamanantsoa et al., 2012). Au niveau de la la station de Rivabe a été observé un requin adulte (Carcharhinus melanopterus). Les stations Beangovo, Beangovo 1, Nosy Mavony, Tsarabanjina 1 et Nosy Kajoy abritent une biomasse de poissons supérieure à 1500 kg/ha. Par ailleurs, 6 autres stations présentent une valeur de biomasse 43 de poissons entre 1000 et 1500 kg/ha à savoir Nosy Lava, Nosy Lava 1, Nosy Mavony 1, Rivabe 1, Tsarabanjina et Tsarabanjina 1 (Randriamanantsoa et al., 2012). En ce qui concerne les poissons, la diversité d’espèces exceptionnelle, les densités incroyables, et la présence de nombreux gros spécimens expliquent l’attrait de la zone de l’AMP Ankarea pour les opérateurs de pêche sportive (newsletter # 1 de Tropical Fishing). L’AMP Ankarea est également caractérisée par la présence de mammifères marins (baleines, dauphins et dugongs), de tortues marines (qui viennent notamment pondre sur certaines plages), de colonies d’oiseaux marins et de l’Aigle Pêcheur de Madagascar (Haliaeetus vociferoides) une espèce endémique, en danger critique d’extinction selon la liste rouge IUCN. 2.2.2
La biodiversité de l’Aire Protégée L’AMP Ankarea est caractérisé par une vaste diversité d’habitats côtiers et marins : mangroves, îlots, plages, récifs coralliens, herbiers. L’habitat abritant la plus riche biodiversité au niveau de l’AMP Ankarea est représenté par les récifs coralliens (décrit au chapitre 2.2.1). Il s’agit également de l’habitat le mieux étudié. Récifs coralliens Un inventaire des espèces récifales a été mené (7 stations échantillonnées) lors du Rapid Assessment conduit par Conservation International en 2002 autour de Nosy Mitsio. Par station le nombre d’espèces inventoriées est compris entre 104 et 143 pour les coraux scleractinaires, entre 51 et 91 pour les mollusques, et entre 111 et 152 pour les poissons. La liste complète de ces espèces présentes dans l’AMP Ankarea figure dans les annexes de McKenna & Allen, 2003. Herbiers Une étude en 2011 (Jean, 2012) a permis d’identifier 5 espèces de phanérogames autour de l’île : Halodule uninervis, Halophila ovalis, Cymododea rotundata, Syringodium isoetifolium et Thalassodendron ciliatum. La dernière espèce, non consommée par les tortues vertes, est la plus représentée. Halophila ovalis n’a été retrouvée que dans la zone d’Andatsatsa (plage et village). Syringodium isoetifolium n’a été observée que dans le Nord et l’Est. Les deux autres espèces ont été observées sur tous les herbiers recensés, c’est-­‐à-­‐dire tout autour de l’île. Les plus grands herbiers très proches du rivage (moins de 50 m) sont situés au Nord et à l’Est de la grande île, et à Ratapenjiki. Quelques petites taches éparses ont été localisées à d’autres endroits de l’île Nosy Mitsio. Tortues marines Les tortues marines de l’AMP Ankarea ont été étudiées en 2011 à travers des enquêtes auprès des villageois et des observations directes (Jean, 2012). D’après les enquêtes, dans tous les villages de l’île de Nosy Mitsio, les pêcheurs disent voir régulièrement des tortues marines en mer. Les espèces qu’ils voient le plus sont la tortue verte (Chelonia mydas) et la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata). Il arrive qu’ils voient des tortues caouannes 44 (Caretta caretta), plus au large, mais elles sont très craintives. Plusieurs utilisent la tortue pour identifier des lieux de pêche : une tortue imbriquée indique la présence de rochers, alors qu’une tortue verte indique la présence d’herbiers. Un pêcheur a signalé l’observation régulière de tortues luths (Dermochelys coriacea) à proximité de Nosy Vazoana, l’ilot situé en face du village où il vit, Bevoako. Des tortues marines sont également observées à proximité des côtes, devant certains villages où il y a des herbiers ou des zones rocheuses. C’est le cas de Ratapenjiky, Ampasindava, Bevoako, Antanimivony, Ankaran, et Ambarigarina. Selon les villageois les pontes se déroulent principalement sur deux plages de la Grande Mitsio : Ankaran, située au Nord, et Andatsatsa, située au Sud. Il arrive que des tortues viennent pondre sur les autres plages de l’île, mais ces pontes sont beaucoup moins nombreuses que sur les deux autres plages citées précédemment. Sur la Grande Mitsio, les pontes de tortue verte sont majoritaires. Une seule personne a rapporté avoir observé des pontes de tortue imbriquée. Deux pontes de tortue luth ont également été rapportées par un membre du comité de gestion de l’AMP sur la plage d’Ampamuara. Par ailleurs des observations directes par les scientifiques ont permis de repérer des activités de sur deux plages de la Grande Mitsio, Ankaran et Andatsatsa, et sur Tsarabanjina. Sur la plage d’Ankaran, 15 traces de tortue verte ont été dénombrées dont deux relativement fraîches. Sur la plage d’Andatsatsa, des traces de creusement ont été relevées, mais leur ancienneté ne permet pas de confirmer qu’il s’agit effectivement de creusements de tortue. Sur la plage de Tsarabanjina, une trace de creusement a été observée à proximité d’un bungalow sur la plage Sud. Les autres plages de Mitsio n’ont montré aucun signe d’activité de ponte, bien qu’elles semblent tout à fait adaptées à cette activité, à l’exception des plages du Sud Est de la grande île qui sont entièrement recouvertes à marée haute et sur lesquelles les apports terrigènes semblent importants. Les plages du Sud Ouest et du Nord Ouest semblent très influencées par les fortes houles, et sont bien marquées par une berme en haut de plage. Cependant, la végétation bien présente semble jouer son rôle et maintient les dunes. Une dizaine de tortues vertes et imbriquées ont été observées depuis le bateau sur l’herbier d’Ankaran et 3 autres au cours des trajets en bateau à proximité d’Ampanitsoa, de Tsarabanjina, et à l’Est de Ratapenjiky. Une petite imbriquée a été observée à côté du frère 4. Mammifères marins Une étude scientifique menée entre le juillet et novembre 2011, couplant observation à bord d’un bateau et enquêtes auprès des villageois au niveau de l’AMP Ankarea, a permis d’étudier la présence de mammifères marins dans la zone (Cerchio et al., 2012). Les enquêtes auprès des villageois ont permis d’identifier que 6 espèces de mammifères marins sont observées dans les eaux de l’AMP Ankarea : baleines à bosses (megaptera novaeangliae), baleine australe (Eubalaena australis), Tursiops sp., S. chinensis, dauphin à long nez (Stenella longirostris) et dugongs (Dugong dugon). Les observations ceintifiques par bateau ont permis d’identifier 3 espèces : dauphin à bosse de l’Indo Pacifique (Sousa chinensis), Tursiops sp., et baleine à bosse (Megaptera novaeangliae), avec notamment des mères avec bébé (Cerchio et al., 2012). 45 Oiseaux marins En 2011, 10 espèces d’oiseaux marins ont été identifiées sur le territoire de l’AMP (Cerchio et al., 2012). Un site de concentration et de nidification important pour les fous bruns (Sula Sula leucogaster), environ 250 couples (Le Corre and Bemanaja, 2009), et les frégates (Fregata ariel et Fregata minor), environ 100 couples, correspond au site appelé les Quatres frères (Nosy Beangovo, Nosy Betalinjona, Nosy Antsoha and Nosy Betanihazo) au nord-­‐ouest de Tsarabanjina. Il s’agit du seul site de reproduction connu à Madagascar pour les frégates. Le Phaéton à bec jaune (Phaethon lepturus) est présent et niche également dans l’AMP Ankarea (Le Corre and Bemanaja, 2009). Quelques couples et juvéniles d’aigle pêcheur de Madagascar (Haliaeetus vociferoides) ont été observés, notamment en 2011, sur l’archipel de Mitsio (Cerchio et al., 2012) et se concentreraient au niveau de Quatre Frères, Nosy Toloho and Nosy Lava. La population totale, concentrée sur quelques sites de la côte ouest de Madagascar, a été estimée à 222 adultes en 1995. 2.3 Priorités pour la gestion de la conservation 2.3.1
Le choix et la viabilité des cibles de conservation Définitions et approche Une cible de conservation est un élément de la biodiversité nécessitant une gestion en raison de son caractère exceptionnel ou de son niveau de menace. Une cible focale peut être un élément unique, comme une espèce importante ou un habitat distinct, ou peut regrouper plusieurs éléments importants de la biodiversité qui nécessitent un même type de gestion. Un des critères importants dans le choix des cibles est qu’ensemble, elles doivent représenter la biodiversité générale de l’AP ; elles doivent servir d’indicateurs de la santé écologique du site, et leur conservation doit assurer celle de toute la biodiversité représentative de l’AP. Pour la nouvelle aire marine protégée Ankarea, le choix des cibles de conservation a suivi une approche participative. La communauté locale avec la directive technique des promoteurs et des autres parties prenantes a pu convenir à l’identification de huit cibles de conservation : les mammifères marins, les oiseaux marins, les tortues marines, les coquillages (en particulier Turbo sp. et le triton géant, charonia tritonis), l’habitat corallien et, enfin, le requin baleine, la raie manta ainsi que le poisson scie. Les mammifères marins : Les baleines à bosses fréquentent chaque année, pendant l’hiver austral, les eaux de l’AMP Ankarea. Elles migrent des zones d’alimentation de l’Antarctique vers les eaux côtières de Madagascar. En plus des baleines, la baleine australe (Eubalaena australis), Tursiops sp., S. chinensis, dauphin à long nez (Stenella longirostris) et dugongs (Dugong dugon) fréquentent 46 également les eaux de l’AMP Ankarea. Ce groupe a été choisi par la communauté locale non seulement parce qu’il s’agit d’espèces protégées mais aussi en raison de leur potentiel d’attrait pour les touristes. Les oiseaux marins : La communauté locale à surtout mis l’accent sur la nécessité de protéger le site des Quatres frères, important habitat et lieu de nidification pour les oiseaux marins, espèces protégées mais aussi d’intérêt écotouristique. L’aigle pêcheur, endémique de Madagascar et en danger critique d’extinction, est également une cible privilégiée de conservation. Les tortues marines : Au moins quatre espèces de tortues marines fréquenteraient les eaux de l’AMP : la tortue verte (Chelonia mydas), la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), la tortue caouanne (Caretta caretta), et la tortue luth (Dermochelys coriacea). Parmi les cinq espèces présentes à Madagascar, deux (la tortue luth et la tortue imbriquée) sont classées « en danger critique » (CR) alors que la tortue verte et la tortue caouanne sont classées « en danger » (EN). La consommation de la tortue marine est prohibée par les us et coutumes locaux. Ainsi ces espèces ont été choisies car il s’agit d’espèces protégées, menacées et à forte valeur culturelle pour les communautés de Nosy Mitsio. L’habitat corallien : La structure complexe tridimensionnelle de l’habitat corallien sert d’abri pour de nombreuses espèces de flore et de faune marine, générant le développement de groupes complexes de plantes et d’animaux et soutenant la productivité halieutique de la zone. L’habitat corallien et les habitats associés (herbiers de phanérogames) constituent la principale cible de conservation de l’AMP en tant que haut lieu de la biodiversité et pour leurs fonctions clés (site d’alimentation, reproduction, abris etc.) pour l’existence et le renouvellement des ressources halieutiques de l’AMP. L’habitat corallien de l’AMP Ankarea a fait l’objet d’une description dans la partie 2.2. Les coquillages (en particulier Turbo sp. ou Betampigny et le triton géant, charonia tritonis ou Antsiva) Ces coquillages ont fait l’objet d’une collecte et exploitation commerciale intensive et ont actuellement quasiment disparu de la zone de l’AMP Ankarea. Face à ce constat la communauté locale a choisie de les sélectionner en tant que cible de conservation. Le groupe des requins : Les requins et les raies (qui comprennent les poissons scies et les chimères) partagent les caractéristiques d’une croissance lente, d’une basse fécondité et d’une grande taille, ce qui les rend potentiellement vulnérables à la pêche et autres menaces, et ce jusqu’à leur disparition. Les requins et les raies sont donc une préoccupation de conservation en tant que groupe d’espèces. Des 123 espèces estimées présentes à Madagascar, 31 sont classées « 47 menacées ». La pêche aux requins s’est développée depuis un certain temps avec l’usage des matériaux et des nouvelles techniques de pêche comme le filet jarifa. Il s’agit d’espèces à forte valeur ajoutée, et le groupe des requins a été identifié plutôt comme une cible de gestion que comme une cible de conservation. Seuls le requin baleine, la raie manta et le poisson scie ont été identifiés comme des cibles de conservation. 2.3.2
Les menaces sur l’aire marine protégée Les menaces sont des facteurs qui portent atteinte à la viabilité des cibles de conservation ; il est donc primordial de les évaluer et de les suivre dans le temps et dans l’espace. Sont présentées ci-­‐dessous les principales menaces, pesant sur les écosystèmes marins de la zone de l’AMP Ankarea, selon les études scientifiques et selon les perceptions des communautés locales. De manière générale les principales menaces, qui mettent en péril leur intégrité ainsi que les modes de vie des communautés côtières, sont les pratiques de pêche illégales et non durables, des captures accessoires et ciblées de mammifères marins, le braconnage des tortues marines, l’hypersédimentation, l'exploration pétrolière offshore, une pression touristique croissante, la coupe du bois de mangroves pour le charbon, et les impacts du changement climatique. L’étude de base socioéconomique menée en 2011 dans le cadre du processus de création de l’AMP Ankarea a permis de recueillir notamment des informations sur la perception de l’état des ressources et sur les menaces qui pèsent sur les ressources auprès de 44 ménages de la communauté de Nosy Mitsio (Rabearisoa, 2012). Ces résultats sont présentés dans le tableau ci-­‐dessous. Faits justifiant la diminution des ressources
marines
Effectif
des
enquêtés
%
Diminution des captures
61
54,5%
Augmentation du prix des produits halieutiques
Nécessité de pêcher intensément
3
3
2,7%
2,7%
Nécessité d'aller loin pour pêcher
14
12,5%
Nécessité de changer de pratiques de pêche
Déclin de certaines espèces
2
3
1,8%
2,7%
Pas de changement
6
5,4%
Inconnu
20
17,9%
Total
112
100,0%
Les ressources marines et côtières de la région sont estimées dans un état de dégradation par 79.5 % des répondants. Les changements perçus (sur la base des réponses de 112 ménages de l’AMP Ankarea et Ankivonjy qui ont été traitées en même temps car les 2 sites sont très proches) sont principalement la diminution dans la disponibilité des ressources marines (78.8 % des répondants). Ces perceptions sont justifiées, principalement, par le constat d’une diminution des captures (54.5 % des répondants).. 58,9% des personnes enquêtées ont mentionné que l’accroissement de la pression de pêche, en particulier 48 l’accroissement du nombre de pêcheurs (45.5%), est la première raison qui a provoqué des changements dans les conditions des ressources marines et côtières. Les raisons des changements Effectif % Degradation de l’environnement 14 Changement dans les conditions climatiques Utilisation de materiels destructeurs Augmentation de la pression de peche 12,5% 3 2,7% 11 9,8% 66 58,9% Accroissement du nombre des pecheurs 51 45,5% surpêche 15 13,4% Raisons inconnues 32 28,6% 12.5 % ont répondu que la dégradation de l'environnement, notamment en raison de la prolifération de matériels et de méthodes de pêche destructeurs (9.8%), est la deuxième raison ayant entraîné une dégradation des ressources marines. Selon les anciens interrogés en 2011, en une génération, les captures par unité d’effort auraient diminué de près de 5 fois dans la zone de l’AMP Ankarea (Merril et al., 2011) Avant les 1970 les captures de la pêche étaient principalement destinées à l’autoconsommation, voir au troc de poissons séchés contre du riz à Antsohimbondrona (Port St. Louis). Aujourd’hui bien qu’une partie significative des captures soient toujours consommées localement, tandis que les espèces à forte valeur ajoutée (requins, concombres de mer, coquillages ornementaux, langoustes) sont vendus à l’extérieur et certaines espèces de poissons sont séchés ou salés et vendues dans les marchés de Nosy Be, Antsohimbondrona et Ambilobe. En ce qui concerne les risques liés à l’exploration pétrolière offshore : deux sociétés sont actuellement actives aux alentours de Nosy Mitsio, Sterling Energy PLC et ExxonMobil. Le bloc pétrolier Ambilobe (concession # 1001/1002), qui recouvre l’ensemble du site de l’AMP Ankarea et plus largement les eaux environnantes, est principalement détenue par Sterling Energy PLC. Des prospections sismiques a déjà été menées dans la région et une étude d'impact environnemental a été menée. La beauté pittoresque de Nosy Mitsio et ses îles environnantes attire des milliers de touristes par an, mais le tourisme dans la région est encore peu développé et présente un très fort potentiel de croissance. En raison de cette réalité, il ya eu beaucoup de riches investisseurs qui ont acheté ou qui tentent actuellement d'acheter des morceaux de terre ou des îles entières dans cette région. L'achat de terres, les conflits, l'éventuelle utilisation non durable des terres, le développement côtier, y compris sur les plages de ponte des tortues marines, les éventuelles pollutions et risques liés à l’augmentation de la fréquentation touristique (pression de la pêche sportive, perturbation des habitats coralliens etc.) sont aussi de grandes menaces qui pèse sur l'environnement côtier. Selon les communautés de Mitsio, les menaces liées aux pratiques de pêche illégales et non durables, au braconnage des tortues marines et aux captures accessoires sont principalement le fait de la pêche artisanale pratiquée par des pêcheurs migrants. En effet, 49 la pêche artisanale dans la zone de l’AMP Ankarea, utilisant des embarcations motorisées d’une puissance de 25-­‐50 chevaux, est menée par les pêcheurs de la région de Nosy Be (dont principalement Ambatoloaka, Madirokely, Njamanjary et Nosy Faly) et Antsohimbondrona. Il faut environ 45 minutes pour rejoindre Nosy Mitsio de Antsohimbondrona avec une vedette, et de deux à trois heures pour atteindre Nosy Mitsio depuis Nosy Be. Il ya environ 200 pêcheurs de la région de Nosy Be (Ambatoloaka, Madirokely, Njamanjary et Nosy Faly) et 20-­‐
50 pêcheurs de Antsohimbondrona qui pratiquent la pêche occasionnellement dans l'archipel de Nosy Mitsio et ciblent principalement les langoustes, les concombres de mer en plongée bouteille (depuis une dizaine d’année), et les requins (pour leurs ailerons) à l’aide de grands filets (Jarifa). Ces grands filets présentes un danger en terme de captures accessoires de cibles de conservation telle que les tortues marines et les mammifères marins. La pêche industrielle a été particulièrement active pendant près de 40 ans dans les eaux autour de Nosy Be, y compris proche de Nosy Mitsio, via l’entreprise les Pêcheries de Nosy Be qui ciblait principalement les ressources crevettières. Mais cette entreprise a fermée en 2010 en raison d’une diminution de la ressource en crevettes. Seules des compagnies de pêche crevettière basées à Mahajanga (notamment Refrigepeche) continuent d’exploiter, 2 à 3 fois par an, les eaux autour de Nosy Be (près de Ambavinankarana et Port Saint Louis notamment). La pêche traditionnelle, pratiquée par environ 600 pêcheurs de Nosy Mitsio, peut également représenter une menace pour les cibles de conservation. En effet certains pêcheurs ciblent les tortues marines (bien que la chasse et la consommation de cette espèce soit considérée comme tabou, fady, par la communauté locale), d’autres peuvent causer des destructions mécaniques de l’habitat corallien de part leur pratique de pêche (piétinement, retournement de blocs de coraux etc.) ou la raréfaction de coquillages ornementaux en raison de leur exploitation commerciale intensive. Les filets moustiquaires, pratique de pêche non durable, sont également ponctuellement utilisés. Par ailleurs, 30% des pêcheurs enquêtés en 2011 déclarent que Tursiops sp. fait partie des captures accessoires (principalement lors de l’utilisation de filet Jarifa), tout comme les dugongs (la dernière capture accessoire observée selon les pêcheurs enquêtés remonte à 2001), dont la chair est consommée localement, contrairement à celle des dauphins qui est considérée tabou (Cerchio et al., 2012) . Toutes ces menaces affectent de manière directe les cibles de conservation de l’AMP Ankarea. Il existe également des menaces indirectes. Une des menaces indirectes concerne le fait que la majorité des gens qui exploitent les ressources naturelles ne connaissent pas les lois régissant l’exploitation des ressources halieutiques. Par conséquent les gens pratiquent des techniques de pêche illicite l’usage des bouteilles et la chasse des espèces afin d’augmenter leur rendement et revenu. Un autre facteur expliquant la surexploitation et l’exploitation illicite des ressources marines est lié à la pauvreté généralisée et l’absence d’alternatives pour les communautés de pêcheurs. Enfin le manque de sensibilisation environnementale, l’ignorance et la faible application des lois constituent également des menaces indirectes. 2.3.3
Les axes d’actions pour les plans de conservation Pour les mammifères marins : Créer et mettre à jour une base de données des observations sur les mammifères marins. 50 -
-
-
Mettre en place un système d’observation impliquant les habitants de Nosy Mitsio, les pêcheurs traditionnels, les armateurs à la pêche artisanale ainsi que les opérateurs touristiques propriétaires d’embarcation utilisées dans l’AMP (visite et pêche sportive). Inclure dans la charte d’environnement pour les activités de tourisme un code de conduite en cas de rencontre avec des baleines ou des dauphins Elaborer et enrichir un document d’information sur les statuts, les menaces et la biologie des mammifères présents dans l’AMP, pour les visiteurs, l’administration et les communautés locales. Pour les dugongs, sensibiliser et encourager les pêcheurs traditionnels et les armateurs à la pêche artisanale à noter et rapporter les dugongs capturés dans leur filet. Il en est de même pour les chalutiers crevettiers, qui travaillent, certes, en dehors de l’AMP. Pour les oiseaux marins : -
Etablir et appliquer un programme de suivi (recensement annuel, suivi de la performance de la reproduction). Identifier avec présions les menaces. Pour les tortues marines : -
-
-
Identifier les plages de ponte, les sites de nourrissage et les saisons concernées, à l’intérieur de l’AMP. Adopter des mesures visant à éradiquer/limiter les perturbations sur ces zones de ponte et de nourissage. Suivre les populations en utilisant des méthodes standards, incluant le comptage des nids, des œufs, le marquage, la fréquentation, les mortalités, …, en impliquant les communautés locales et les opérateurs touristiques. Récupérer et analyser les informations sur l’utilisation des dispositifs d’échappement des tortues utilisés par les chalutiers crevettiers. Réaliser un programme de marquage et de suivi. Faire de la sensibilisation sur les tortues. Etablir un programme écotouristique pour l’observation de la ponte et de l’éclosion des œufs encadré par un code de consuite (à mettre dans une charte). Relever et analyser les données sur les infractions (captures, ramassage des œufs, …) Pour l’habitat corallien : -
-
Faire établir par un professionnel un programme de suivi approprié, impliquant les pêcheurs et les communautés locales. Choisir et marquer les sites de suivi, pour faciliter leur repérage. Promouvoir les concepts concernant la santé de la bodiversité et l’intégrité de l’écosystème, en utilisant un langage simple et clair. Prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire les pressions sur les récifs causés pas l’homme (pratiques et engins de pêche destructeurs, ramassage des coraux utilisés pour des besoins particuliers à terre, …). Relever et analyser les données sur les infractions. Pour les coquillages (en particulier Turbo sp. ou Betampigny et le triton géant, charonia tritonis ou Antsiva) : -
Suggérer à l’administration de publier un texte spécifique interdisant la collecte, la détention et la vente de ces coquillages. Afficher publiquement et expliquer aux communautés locales et aux touristes les raisons de la réglementation sur ces coquillages. Mettre en place un système de suivi de l’application de la réglementation 51 Pour le requin baleine, la raie manta et le poisson scie : Il n’existe pas de pêche ciblant spécialement ces espèces qui sont, donc, capturées accidentellement. - Suggérer à l’administration d’interdire la pêche aux requins dans la baie d’Ambaro, à l’instar de la décision qu’elle a prise pour le plan d’aménagement concerté des pêcheries dans la baie d’Antongil. - En cas de maintien de l’exploitation des requins, faire geler le nombre de licences attribuée, assurer le suivi et l’évaluation des activités de pêche. - Documenter et rapporter les pratiques illégales en matière de pêche et, si possible, aider à les stopper. - Afficher publiquement et expliquer aux communautés locales et aux touristes les raisons d’avoir choisi le requin baleine, la raie manta et le poisson scie parmi les cibles de conservation de l’AMP. - Encourager la remise à l’eau des individus capturés et encore vivants. - Faire interdire sinon décourager la détention et la vente des rostres des poissons scie 2.4 Contexte de l’environnement humain 2.4.1
Les communautés voisines de l’AP : caractéristiques sociales Démographie L’AMP Ankarea, est localisée à 50 kilomètres au nord-­‐est de Nosy Be, et comprend une grande île, Nosy Mitsio, qui s'étend sur environ 15 km du nord au sud, ainsi qu’un archipel de 16 îles et îlots non habités, sauf Nosy Tsarabanjina occupé par un hôtel, et les écosystèmes marins environnants au sein de la Commune Antsohimbondrona, District Ambilobe, Région Diana. Elle comprend près de 25 hameaux appartenant tous à un seul Fokontany à savoir Nosy Mitsio. Environ 1300 personnes vivent dans ces villages et sont représenté en majorité par l’ethnie Antakarana (81,82%). Les Sakalava ne représentent que 6,82% de la population et les Tsimihety 4,55%. Le reste est constitué par des populations du Sud et Sud-­‐Est de Madagascar (Antesaka, Antemoro, Antandroy). Nosy Mitsio compte également une minorité d’Anjoaty (2,27%), une population du Nord-­‐Ouest mais qui n’est pas reconnue officiellement en tant qu’ethnie. A Nosy Mitsio, la religion musulmane connaît une forte prédominance (77 %) du fait de l’origine Antakarana de la population et de l’importance de cette zone pour la royauté Antakarana. En termes d'éducation, le nombre moyen d’années de scolarité des chefs de ménages est de 3,4 ans. La migration dont nous parlons ici est la migration permanente, c’est-­‐à-­‐dire les gens qui élisent résidence dans les deux sites. Il ne s’agit pas de migration saisonnière de pécheurs ou de commerçants ambulants. Globalement, la migration dans la région n’est pas (voire peu) importante et la région n’est pas encore connue comme une terre de migration comme c’est le cas d’autres régions du Nord de Madagascar telles la SAVA. Au contraire, la région de Nosy 52 Mitsio semble être très recluse et peu ouverts aux étrangers. En effet, la majorité de la population est originaire de leur village de résidence ou des villages avoisinants. Ces «tompontany» représentent 59 % des habitants à Nosy Mitsio. Les «migrants» constituent 41% de la population à Nosy Mitsio et proviennent tous de la région DIANA surtout Ambilobe, et Ambanja. Les causes de la migration se résument en trois facteurs : la famille, la pêche, et les opportunités d’emploi ou d’activités génératrices de revenus (AGR). La famille constitue le premier facteur de migration (67%). Il s’agit de visite à des parents qui a abouti à une installation définitive ou le mariage avec des originaires de la région. La pêche constitue le deuxième facteur de migration à Nosy Mitsio avec 33% des migrants. La période de migration connaît des pics. Pour Nosy Mitsio, la période d’affluence de migrants se déroule ces 5 dernières années avec 44,4% des migrants s’étant installé au cours des 5 dernières années. 50% de ces migrants récents (< 5 ans) sont venus à Nosy Mitsio motivés par la pêche. Infrastructure Dans cette section, nous identifions les infrastructures dans les villages où elles sont présentes. Les écoles (niveau primaire) sont situées à Bevoko (école primaire publique) et Rantampejika. L’école de Rantapemjika est une école privée, elle est en cours de construction. C’est le fruit de la collaboration de la communauté villageoise avec une Association Caritative Française. Pour les infrastructures de santé, les villageois se soignent au sein du dispensaire privé de l’Hôtel de luxe de Tsarabanjina pour les soins d’urgence. Sinon, ils rejoignent le Centre de Santé de Base au niveau du Chef lieu de Fokontany de Bevoko ou à la Commune de Port-­‐ Saint-­‐ Louis. Les infrastructures routières carrossables ne sont pas présentes. Des petits sentiers relient les villages entre eux et la pirogue constitue le premier moyen de locomotion. Les communautés villageoises ont très peu d'accès aux marchés pour acheter ou vendre leurs produits. Il n’existe de ligne de transport régulier pour rejoindre l’archipel de Mistio, mais il ya des bateaux qui relient Bevoako de Antsohimbondrona (Port St Louis) environ une fois par semaine quand les conditions météorologiques le permettent. La fréquence de ces excursions en bateau dépend principalement du nombre de personnes et de la quantité de produits à déplacer. Il y a actuellement environ 5 bateaux motorisés et 12 bateaux à voile qui transportent ponctuellement des passagers et des marchandises entre Antsohimbondrona et Nosy Mitsio. Culture et traditions Nosy Mitsio est un lieu particulièrement important en termes de tradition Antakarana. Alors que la grande majorité des gens sont musulmans, il y a une forte adhésion aux coutumes et pratiques ancestrales (fomban'draza). Ampasindava, une zone de la côte nord-­‐ouest de l'île Nosy Mitsio est visitée par l'Antakarana Ampanjanka (Roi Antakarana) un an avant la célébration Tsangantsaina qui se produit dans Ambatoharanana tous les quatre à six ans. Cette cérémonie est appelée Fangataka Varavarana un moment où le roi Antakarana demande la bénédiction des ancêtres. Cette cérémonie est assistée par la majorité des gens sur Nosy Mitsio et plusieurs centaines de personnes de la région d'Ambilobe aussi. Les personnes vivant à Nosy Mitsio sont également impliquées dans la fourniture de noix de 53 coco et des chèvres comme offrandes à l'Antakarana Ampanjaka pour la cérémonie Ziara qui a lieu dans le village royal Ambatoharanana peu avant Fangataka Varavarana. Les premiers Antakarana est venu à Nosy Mitsio à la fin des années 1800, pour y trouver un refuge lors de leur guerre contre les Merina (Nosy Ankarea était un refuge pour le roi Antakarana qui s’appellait Zafinifotsy). Il y a des tabous associés à la voie de passage entre Nosy Mitsio et Antsohimbondrona (Port Saint-­‐Louis). Il est par exemple interdit de quitter Antsohimbondrona à Nosy Mitsio le mardi, et il est aussi tabou pour les Merina d'utiliser cette voie d'accès. Pendant la colonisation Nosy Mitsio fut un lieu de séjour occasionnel pour de nombreux fonctionnaires coloniaux et de leurs familles. En raison de cette histoire particulière de conflits tribaux, il est interdit de parler Merina sur et dans les eaux autour des îles de l’archipel de Nosy Mitsio îles qui sont considérées comme sacré, à savoir, Nosy Antaly, Nosy Tsarabanjina, Nosy Toloho, et Nosy Lava. Plusieurs tombes d’Ampanjaka sont situés sur Nosy Toloho et Nosy Lava, et sont donc des lieux de tabou exceptionnels. Il ya aussi des tombes d’Antakarana sur Nosy Mangio (pas sur la carte, mais approximativement à mi entre Nosy Mitsio et Antsohimbondrona) et donc il est interdit d’y couper une certaine partie de la forêt. Selon les croyances locales les personnes qui se rendent sur ces îles doivent porter kisaly (sarong) et salovagna (tissu qui peut couvrir la tête) pour les femmes et kitamby (sarong) pour les hommes. Il est déconseillé pour les hommes aux cheveux longs de visiter ces îles et il est interdit d’y transporter des lampes de poche ou du feu (misomasoma motro). Il est également interdit de parler fort, siffler, porter un chapeau, ou faire ces besoins sur ces îles. Dans les eaux entourant ces îles, il est également tabou de parler fort, siffler, porter un chapeau, pointer du doigt les baleines, et transporter une lampe de poche. Ainsi, dans les eaux entourant ces îles, il est tabou de plonger de nuit avec une lampe de poche, mais il n'est pas tabou de pêcher ou plonger dans la journée. Bien que Nosy Tsarabanjina soit maintenant occupé par un hôtel de luxe, cette île était sujette à nombre des tabous mentionnés ci-­‐dessus, avec un tabou additionnel concernent l’interdiction de s'engager dans des relations sexuelles. Il semblerait que les propriétaires de l'hôtel lors du premier démarrage de la construction sur l'île aient demandés des bénédictions (nijoro) auprès des chefs spirituels de Nosy Mitsio et sacrifié un zébu pour empêcher leurs employés et clients de subir le châtiment des ancêtres pour avoir transgressé l'un de ces tabous. La communauté locale se plaint que les migrants (principalement les pêcheurs de concombres de mer) ne respectent pas leurs traditions et tabous. Pendant la conception du plan d’aménagement et de gestion, ces interdits ou fady ont été exploités dans le but justement mettre en place une gestion équitable respectant la légitimité ancestrale et valorisant la culture locale. 2.4.2
Economie rurale et dépendance aux ressources : Dans cette section, nous décrivons la diversité du travail et l'importance de chaque activité économique pour les ménages. Nous définissons comme « occupation », l'activité économique que les chefs de ménages effectuent pour apporter de la nourriture ou l'argent dans leur ménage. En termes de diversité du travail, 80.3 % des ménages interrogés ont au moins deux occupations. 54 Les activités économiques identifiées comme les principales occupations au niveau de l’AMP Ankarea sont: la pêche qui comprend la pêche à pied, l'agriculture, le tourisme qui comprend les emplois salariés dans le tourisme, le commerce de produits artisanaux aux touristes, et l’artisanat, l'agriculture, et le secteur informel qui comprend surtout les activités commerçantes informelles. La collecte et vente de poisson n’est pas une activité à part entière dans la région étant donné l’absence de marchés. La pêche et l’agriculture sont les principales activités économiques pratiquées par la majorité des ménages. Néanmoins, la pêche reste la principale source de revenu des ménages et est exercée comme occupation principale par 55% des ménages. La communauté de pêcheurs étant plus ou moins équitablement répartie au niveau des villages de Nosy Mitsio Pêche traditionnelle Le nombre de personnes pratiquant la pêche traditionnelle, résident de Nosy Mitsio, est estimé à environ 600. La pêche traditionnelle est pratiquée avec la pirogue et engins de pêche, comme les filets, et la ligne. La pirogue est en bois. Elle est propulsée par les rames quand le Varatraza (le nom local de la brise) et par la voile lorsque la Varatraza se renforce. La pirogue est habituellement non motorisée. Les pratiques et les engins de pêche varient selon les sites de pêche, les saisons et les produits ciblés. La période de pêche est divisée en deux catégories distinctes : la basse saison de novembre à avril et la haute saison de mai à octobre. C’est surtout les conditions climatiques qui vont conditionner les sorties des pêcheurs étant donné la vétusté de leurs embarcations. Différents types de méthodes de pêche sont utilisés au niveau de l’AMP Ankarea et de l’AMP Ankivonjy : - Pêche à la ligne : la pêche à la ligne est très commun dans la région. La pêche est faite en mono filament de nylon avec une longueur qui dépend de l'espèce, la taille et l'habitat du poisson ciblé. La pêche est pratiquée dans n'importe quel niveau de profondeur et peut atteindre jusqu'à 100 mètres de profondeur. Elle est surtout destinée à la pêche aux gros poissons. - Pêche en plongée : C'est une pêche sous-­‐marine pratiquée pendant la journée et parfois la nuit. La pêche en plongée est destinée à la pêche aux holothuries ou pour la capture de gros poissons. Les seuls matériaux qu'ils utilisent sont les masques et tuba. Néanmoins, ces dernières années la pêche en plongée est de plus en plus pratiquée de manière intensive et avec bouteille dans la région en raison de la hausse considérable du prix des holothuries. - Pêche au filet : Les pêcheurs utilisent des filets de maillage différent selon ses capacités et les espèces ciblées. La longueur du filet peut varier de 100 mètres à 1 kilomètre. Les filets sont faits avec de la ligne en monofilament. Le flotteur est souvent constitué d'une chaîne de pièces de bois ou de polyester léger et le fond est lesté avec du plomb. L'utilisation de grands filets à mailles de 30 à 50 mm est plus effectuée pour la capture de gros poissons en mer, tandis que le filet avec petit maillage de 20 à 30 mm est principalement destiné aux petits poissons dans les zones peu profondes. La pêche au filet est moins sélective que les autres types de 55 -
pêche et ses produits sont de moindre qualité comparée à celle de la pêche à la ligne ou à la pêche en plongée. Pêche à pied ou collecte a pied : La pêche à pied est faite à pied à marée basse durant le jour ou la nuit. Elle est pratiquée par des hommes, des femmes ou des enfants. La pêche à pied est particulièrement effectuée dans des récifs dégradés et n'a pas besoin de matériel spécifique sauf de harpon et panier. Les gens utilisent les harpons pour recueillir les poulpes. La pêche de la rive est pratiquée à l'aide d'une épuisette nommée « fisaoko » et un panier en « satrana ». La pêche à pied cible les poulpes, les mollusques et les crabes de mangroves. Dans cette région, la pêche en plongée est la pratique la plus usitée. Vient ensuite la pêche à la ligne. La pêche au filet est beaucoup moins courante. Les masques et tubas sont les principaux matériels de pêche utilisés dans la région car la pêche en plongée occupe 39.7% des pêcheurs. Vient ensuite la canne à pêche de moins de 25m de long avec 31% des pêcheurs et la ligne de fond avec 10.3% des pêcheurs. Les filets ne sont pas couramment utilisés dans la zone avec 12 % des pêcheurs interrogés qui déclarent l'utiliser dont 8.6% pour les filets maillants et 3.4% les filets dérivants. 3.4% des pêcheurs utilisent à la fois la ligne de fond et la plongée et 3.4% utilisent le harpon pour pratiquer la pêche aux gros pélagiques. Matériels pour la plongée 40,0% Palangro†e 30,0% Filet derivant 20,0% 10,0% Harpon 0,0% Canne à pêche Mixte (plongee et ligne de fond) Ligne de fond Filet maillant Globalement, la pression de la pêche traditionnelle est relativement faible dans la zone. En moyenne, les pêcheurs vont pêcher 1.5 jours par semaine pendant l’année pour une durée moyenne par sortie de 7.7 heures. Leurs habitudes varient peu en matière de sortie en mer qu’il soit en haute ou basse saison. La taille moyenne de l’équipage est de 1.3 personnes par équipage. Les captures varient considérablement selon la saison. La capture moyenne en haute saison (13.6 kg par personne par voyage) est le quadruple de la capture en basse saison, qui est environ de 2.9 kg par personne par voyage. La CPUE moyenne annuelle est de 1.2 Kg/personne/heure. 56 Les pêcheurs de la région Mitsio et Iranja ont des habitudes de pêche assez rigides. La saisonnalité a peu d’influence sur leurs habitudes notamment leur effort de pêche. Qu’il soit en haute ou basse saison, l’effort de pêche (en terme de sortie en mer) reste le même dans la zone (1.53 jours par semaine). Cet effort est relativement faible comparée aux autres régions de Madagascar et la variable clé de la pêche semble se situer au niveau de la durée de la sortie en mer qui est assez longue (7.75 heures par sortie) et représente presque le double de celle dans le Nord-­‐Est de Madagascar qui est de 4.19 heures par sortie (Rabearisoa, 2011). Ainsi les pêcheurs de la Région de Mitsio et Iranja sortent en mer peu fréquemment mais ils y restent plus longtemps, au moins une journée. L’holothurie est le premier produit de la pêche dans tous les villages des AMP Ankarea et Ankivonjy. Viennent ensuite les poissons pélagiques qui sont le deuxième produit de la pêche. Les revenus tirés de la pêche varient considérablement selon les matériels utilisés. La pêche a l’holothurie (qui s’effectue en plongée) procure un revenu considérable (près de 256,000 Ariary par semaine) à ceux qui l’exploitent. Vient ensuite la pêche au harpon, qui cible les gros poissons pélagiques, procure un revenu hebdomadaire de 210,000 Ariary a ceux qui la pratiquent. La pêche au filet maillant procure un revenu hebdomadaire de 22,000 Ariary. Hormis la palangrotte, la pêche au filet maillant est celle qui procure le revenu le moindre parmi tous les matériels de pêche utilisées dans la région. Nous constatons bien ici l’importance de la qualité des produits pêchés dans le revenu des pêcheurs : les matériels sélectifs tels la plongée, le harpon, ou la ligne de fond sont ceux qui rapportent le plus. Les matériels non sélectifs tels les filets sont ceux qui procurent le revenu le moindre. Autres activités économiques Il y a environ 250 pêcheurs des régions avoisinantes qui soit occasionnellement ou régulièrement pratiquent la pêche artisanale (avec embarcations motorisées d’une puissance inférieure à 50 CV) dans l'archipel de Nosy Mitsio et ciblent principalement les concombres de mer en plongée bouteille (activité illégale à Madagascar) mais aussi les langoustes, et les requins (pour leurs ailerons). Ces plongeurs de concombres de mer ont tendance à travailler 5-­‐8 plongeurs dans un bateau à moteur avec des sorties pendant plusieurs semaines à plusieurs mois, dormant sur les îles de l’archipel de Nosy Mitsio ou dans plusieurs villages sur Nosy Mitsio. Au niveau local les gens se plaignent de ces migrants qui surexploitent les ressources marines de l’archipel. En outre, l'arrivée de nombreux migrants sur les îles pose de graves problèmes d'accès aux rares sources d'eau douce. Tout aussi grave est la détresse sociale causé par ces pêcheurs migrants qui ne respectent pas les coutumes locales et, souvent, créent des conflits sociaux (bagarres etc.). Il y a actuellement un hôtel de luxe situé sur l'île de Tsarabanjina qui a fonctionne depuis plus de dix ans, et un autre hôtel plus récent à proximité de Miadana sur Nosy Mitsio et spécialisé dans la pratique de la pêche sportive. Il y a aussi environ 50-­‐100 yachts privés qui amarrent dans les baies autour de Nosy Mitsio, principalement près de Marimbe, tout au long de l'année, mais surtout pendant la haute saison de juillet à septembre, et décembre et avril. Le nombre de touristes qui visitent l’archipel de Mitsio chaque année est estimé à 1500 touristes. 57 D’autres activités importantes dans la zone de l’AMP Ankarea comprennent principalement l’agriculture de subsistance (riz, manioc, maïs, melons) ainsi que la coupe de palme (satrana et mokoty), l'élevage (notamment zébus, chèvres, et poulets). La culture du riz sur Nosy Mitsio, bien que menée par la plupart des ménages, n'est pas assez productives pour répondre à la demande sur l'île toute l'année. Les Zébu sont une source importante de revenus pour de nombreuses familles sur Nosy Mitsio. Pour résumer, le site de l’AMP Ankarea connaît un fort potentiel touristique. Cependant, les communautés dans les villages sont très vulnérables. Le site est situé sur la façade occidentale de Madagascar et est exposée chaque année à plusieurs pressions climatiques : vent fort (Varatraza), cyclones, blanchissement corallien etc. L'isolement des villages est l'une des sources de vulnérabilité sociale dans la région. Les infrastructures sociales tels les services de santé et de soins primaires, les écoles sont quasi inexistantes dans les villages et ne peuvent fournir des services appropriés à la population. Pour toute situation d'urgence, les collectivités doivent rejoindre une municipalité communale telle Nosy Be ou Port Saint Louis afin de bénéficier de services spécifiques et adaptés. Ce manque d'infrastructures sociales est un facteur majeur de la vulnérabilité des communautés dans la région. Le manque d'infrastructures scolaires a conduit à un très faible niveau d'éducation dans la région comme dans toutes les zones reculées de Madagascar. Le niveau moyen d'éducation dans les villages interrogés est 3.4 ans et presque la totalité des répondants ne parle que leur dialecte maternelle (Antakarana). En raison de leur faible niveau de scolarisation, les communautés de la région sont très limitées dans leur choix professionnel. Ce qui explique en partie la très faible diversité des activités économiques au niveau du site de l’AMP Ankarea et la forte dépendance envers les ressources marines et côtières (la pêche étant l’occupation principale pour 55% des ménages). La pression démographique dans la région ne se traduit pas en terme de taux de natalité élevé mais de phénomène de migration assez important. En effet, Nosy Mitsio connait actuellement une vague de migration importante : environ (44% des ménages sont constitués de nouveaux arrivants). 50% de ces migrants récents (< 5 ans) sont venus à Nosy Mitsio motivés par la pêche. La pression démographique limite d’autant plus l'accès à tous les services primaires comme l'éducation et de la santé (qui sont déjà très insuffisants) à une partie de la population. Elle fait également pression sur la disponibilité des ressources environnementales. La grande majorité des a cité l'augmentation du nombre de pêcheurs comme la principale raison de la diminution des ressources halieutiques et de la dégradation des conditions des écosystèmes marins et côtiers. On note une forte dépendance envers les ressources marines dans la région avec plus de la moitié des ménages qui pratiquent la pêche comme occupation et source de revenu principale, et l’agriculture est une activité dédiée à la subsistance et non une source de revenu. En outre, les pêcheurs de Nosy Mitsio montrent une certaine rigidité dans leurs habitudes de pêche. Ce qui pourrait conduire aussi une certaine vulnérabilité économique de ces populations. 2.5 Priorités pour la sauvegarde du bien-­‐être humain et pour la gestion des pêches 2.5.1
Défis et opportunités de l’impact social de l’AMP 58 Les impacts potentiels : Les impacts de la restriction d’accès aux ressources évoqués dans ce plan concernent essentiellement ceux qui sont en relation avec la vie socio-­‐économiques des personnes résidentes de Nosy Mitsio. L’identification de ces impacts va permettre de concevoir et de mettre en œuvre le plan de sauvegarde social. Les impacts potentiels sur la vie socioéconomique de la population locale de la création de l’AMP sont notamment liés aux nouvelles restrictions d’accès aux ressources imposées sur le territoire de l’AMP. Les principales règles d’utilisation et de gestion des différentes zones de l’AMP sont présentées au point 1.4.2 et rappelées ci-­‐dessous : Toute activité incompatible avec les objectifs de gestion de l’AMP Ankarea est strictement interdite à l’intérieur des noyaux durs et de la zone tampon. Plus spécifiquement sont interdites sur l’ensemble du territoire de l’AMP (zone tampon et noyaux durs) les activités suivantes : -
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La pêche industrielle et tous types d’aquaculture industrielle hormis les cas d’autorisations octroyées avant l’officialisation de ladite Aire Marine Protégée ; L’utilisation de bouteille de plongée pour la pêche; La pêche de nuit à l’aide d’éclairage artificiel; L’utilisation de sennes de plage ; Le retournement de blocs de coraux ; L’exploration et l’exploitation minière pétrolière, et gazière hormis les autorisations octroyées avant l’officialisation de ladite Aire Marine Protégée ; L’extraction, la détention, l’utilisation et la vente de corail vivant; Toute forme d’exploitation commerciale des mangroves et des ressources ligneuses; Le mouillage des bateaux à moteur et voiliers en dehors des zones prévues, sauf en cas de survie lors d’un accident ou cataclysme naturel ; l’abandon de déchets en mer et sur les plages; Les pratiques de pêche non règlementaires; La perturbation, la pêche, la chasse, la détention, la vente et la consommation d'espèces protégées (tortues marines, mammifères marins, oiseaux marins) ainsi que les raies manta, requins baleines, poissons scies, le turbo, Turbo sp. ou Betampigny et le triton géant, charonia tritonis, ou Antsiva ; L’exercice de la pêche traditionnelle sans carte professionnelle délivrée à cet effet pour pouvoir exercer ce type d’activité à l’intérieur de l’Aire Marine Protégée ; La pêche artisanale sans licence délivrée à cet effet pour pouvoir exercer ce type d’activité à l’intérieur de l’Aire Marine Protégée ; La pêche sportive sans licence délivrée à cet effet pour pouvoir exercer ce type d’activité à l’intérieur de l’Aire Marine Protégée ; L’exercice de la collecte de produits halieutiques sans permis délivré à cet effet pour pouvoir exercer ce type d’activité à l’intérieur de l’Aire Marine Protégée; La pratique de culture sur brûlis ; Toutes formes d’occupation humaine hormis dans les Zones d'Occupation Contrôlées (ZOC) ; Et de manière générale tout acte de nature à apporter des perturbations à la faune et à la flore, ainsi qu’à l’aspect original du milieu naturel. 59 Les cartes professionnelles de pêcheur délivrées pour la Région DIANA ne permettent pas à leur détenteur de travailler dans l’AMP. L’exercice de la pêche traditionnelle au sein de l’AMP est réservé aux pêcheurs résidents au sein de l’AMP et aux pêcheurs migrants qui ont l’habitude d’y travailler, qui ont été recensés, sous réserve que ces pêcheurs soient en possession d’une carte professionnelle de pêcheur spécifique délivrée à cet effet. Dans l’attente de la publication des résultats d’étude sur l’état des différentes ressources halieutiques exploitées dans l’AMP et d’une meilleure connaissance de l’effort de pêche développé par les pêcheurs traditionnels, les armateurs à la pêche artisanale et les activités de pêche sportive et récréative, les dispositions suivantes doivent être strictement appliquées : - gel du nombre de pêcheurs traditionnels migrants et des engins qu’ils utilisent au niveau de leur effectif et capacité de pêche actuels - gel du nombre d’embarcations de pêche artisanale et des engins de pêche utilisés au niveau de leur effectif et capacité de pêche actuels - gel du nombre d’embarcations de pêche sportive et des engins de pêche utilisés au niveau de leur effectif et capacité de pêche actuels - gel du nombre d’autorisations de collecte et des équipements de collecte utilisés au niveau de leur effectif actuel Pour la gestion effective des différentes activités de pêche au sein de l’AMP, les dispositions suivantes sont à appliquer, sans attendre la publication de textes réglementaires y afférents : - obligation d’obtention d’une licence pour la pêche sportive, avec, entre autre, une précision sur le nombre et les caractéristiques des engins de pêche pouvant être utilisés ; - précision dans la licence de pêche artisanale du nombre et des caractéristiques des engins pouvant être utilisés ; - précision dans la carte professionnelle de pêcheur traditionnel du nombre et des caractéristiques des engins de pêche pouvant être utilisés ; - précision dans la carte professionnelle de pêcheur traditionnel délivrée pour les pêcheurs de la Région DIANA ne résidant pas au sein de l’AMP que la carte peut être utilisée dans la Région de DIANA sauf à l’intérieur de l’AMP Ankarea ; - précision dans la carte professionnelle de pêcheur traditionnel délivrée pour les pêcheurs résidant au sein de l’AMP que la carte ne peut être utilisée que pour des activités de pêche à l’intérieur de l’AMP Ankarea. Les noyaux durs constituent le périmètre de préservation intégrale. Toute activité, toute entrée et toute circulation sont strictement interdites dans le noyau dur, à l’exception des activités ci-­‐dessous qui peuvent faire l’objet d’autorisations : - les activités liées aux recherches scientifiques - les activités liées à la conservation : suivi écologique, restauration, contrôle et surveillance - les activités touristiques strictement réglementée conformément aux outils de gestion de l’AMP - les droits de passage pour les navires et pirogues traditionnelles en cas d’avaries et strictement réglementé conformément aux outils de gestion de l’AMP 60 -
les activités de pêche traditionnelle à la ligne pour les résidents strictement réglementée conformément aux outils de gestion de l’AMP (uniquement pour les noyaux durs type II) Les noyaux durs concernent la partie terrestre et les eaux environnantes des îles et îlots suivants : Nosy Lava, Nosy Ankarea, Nosy Fisaka, Quatre Frères, Nosy Toloho ainsi que le site du banc du Castor et les récifs adjacents à Nosy Tsarabanjina et Nosy Vazoana. Les impacts positifs : Dans le noyau dur, l’interdiction de toutes activités de pêche quelque soit leur forme peut effectivement favoriser la reproduction des espèces et le renouvellement des ressources halieutiques y compris pour les zones environnantes grâce au phénomène de spillover et bénéficier ainsi aux pêcheurs. En ce qui concerne les impacts des restrictions au niveau de la ZUC, les dispositions relatives à l’interdiction de l’usage de pratiques de pêche destructrices et illégales vont dans une certaine mesure diminuer les pressions sur les habitats, les espèces protégées et les ressources halieutiques et vont contribuer, sur le moyen terme, à un accroissement de la disponibilité en ressources halieutiques. Les activités économiques identifiées comme les principales occupations dans la zone de l’AMP Ankarea sont : la pêche qui comprend la pêche à pied, l'agriculture, et le tourisme qui comprend les emplois salariés dans le tourisme et le commerce de produits artisanaux aux touristes. Ainsi l’AMP va apporter des bénéfices socioéconomiques car toutes ces activités reposent sur un écosystème sain et productif, objectif auquel l’AMP concoure. La préservation des cibles de conservation telles que les mammifères et les oiseaux marins, l’habitat corallien, les tortues marines, source d’attraction indéniable pour les visiteurs étrangers, va contribuer au développement du secteur écotouristique. Par ailleurs les communautés locales sont fortement impliquées dans la gestion de l’AMP et sont structurées dans ce cadre au sein du comité de gestion local, association regroupant des représentants de chaque village ainsi que les principaux acteurs de chaque zone, y compris les opérateurs privés. La structuration et le renforcement des capacités des communautés locales à bien gérer les ressources dont ils dépendent pour leur survie quotidienne est donc un bénéfice socioéconomique supplémentaire de l’AMP. En outre, un des objectifs de l’AMP est de préserver l’identité socioculturelle des populations locales. Cela se concrétise notamment par le renforcement de la protection des sites sacrés (ou des fady) à travers la législation nationale. Ainsi les interdictions liées aux croyances locales, telles que l’accès à certains îlots (Nosy Lava, Nosy Ankarea, Nosy Toloho etc.), est renforcée grâce à leur inclusion au sein des noyaux durs. Enfin, une des raisons d’être même de l’AMP est de contribuer à la réduction de la pauvreté et au développement socioéconomique des populations riveraines, et ce à travers une meilleure gestion et valorisation des ressources naturelles et la mise en place d’activités alternatives génératrices de revenues. 61 Les impacts négatifs : Les impacts négatifs sont généralement passagers. C'est-­‐à-­‐dire avant le premier résultat, le petit sacrifice que les paysans doivent subir à cause des mesures de restriction et d’interdiction, va certainement avoir des conséquences négatives sur le moyen de subsistance sur le court terme. En ce qui concerne la diminution de l’étendue des sites de pêche, en raison de l’implantation de noyaux durs, ces impacts négatifs devraient être minimes étant donné que certains de ces noyaux durs se trouvent relativement au large et que pour d’autres la pratique de pêche traditionnelle à la ligne pour les résidents est tolérée. Cette mesure d’interdiction d’accès aux noyaux durs peut aussi avoir des effets psychologiques chez certains pêcheurs. Notons que le niveau d’instruction de la population peut en quelque sorte favoriser cette situation. C'est-­‐à-­‐dire, les gens qui n’ont pas encore été convaincus et prêts à surmonter les problèmes pendant la mise en œuvre de tout les processus de mise en place de cette aire marine protégée vont difficilement accepter ces mesures de restriction d’accès. Certains pêcheurs préfèrent travailler comme d’habitude, sans mesure de restriction. L’interdiction des pratiques de pêche destructrices et illégales sur le territoire de l’AMP devrait avoir des impacts négatifs (sur le rendement de la pêche et les revenus) pour les pêcheurs qui ont pour habitude d’utiliser les techniques de pêche illégales et/ou de pêcher les espèces protégées. Ensuite les impacts négatifs reposent aussi sur les conflits éventuels entre les autochtones et les migrants. Actuellement, les communautés autochtones attribuent toutes les causes de la dégradation de l’environnement et de la diminution de la ressource halieutique à la technique intensive de pêche apportée par les pêcheurs migrants. Alors, la réduction de la zone de pêche et l’interdiction des pratiques de pêche destructrices et illégales va certainement favoriser ce conflit dans la mesure où les communautés autochtones n’apprécient plus que les migrants pratiquent les techniques jugées défavorables à la gestion traditionnelle des ressources halieutiques. 2.5.2
Mesures de sauvegarde, PAP et autres bénéficiaires Après l’enquête et la consultation publique, les Personnes Affectées par le Projet (PAP) sont celles qui sont directement affectées par les mesures de restriction d’accès aux ressources halieutiques. Effectif total de la population : 1300 Personnes affectées directement par le projet (PAP majeur) : 600 Ainsi, les personnes affectées directement par le projet représentent près de la moitié de la population et correspondent à la population de pêcheurs de Nosy Mitsio. Ces gens s’occupent essentiellement de la pêche de telle manière qu’ils n’ont qu’une seule source de revenus. 62 La mise en place des mesures de sauvegarde doit répondre et/ou résoudre les problèmes relatifs à la réduction de revenu des personnes affectées par le projet de création de l’aire marine protégée. Ainsi est-­‐il indispensable de recenser de manière participative les projets faisables et finançables qui pourront intéresser la communauté. Les ateliers villageois ont déjà permis d’identifier de manière participative un certain nombre de pistes. Au début des ateliers de consultation publique, la communauté n’arrivait pas à s’exprimer pour donner son avis à propos des activités pouvant améliorer leur condition de vie grâce à la promotion des activités alternatives. Mais le débat devient relativement chaleureux et ambitieux grâce à l’intervention et à la conscientisation de tous les services techniques présents à l’atelier de consultation. En ce qui concerne la promotion du tourisme l’ambition sur la création d’un «label Nosy Mitsio» a été évoquée par le président des opérateurs touristiques d’Ambilobe. Cela peut effectivement favoriser ou permettre la création d’emploi pour la population locale. D’ailleurs, le président du groupement a parlé d’une opportunité pour la formation des guides touristiques locaux. Ensuite, le représentant du service de l’agriculture a mis en relief l’importance de l’agriculture grâce justement à la promotion de la culture maraîchère et de soin vétérinaire pour l’élevage. Il a mis en exergue l’opportunité du marché local grâce à la présence des centres d’hébergement et restaurants en pleine expansion aux alentours de l’île. L’adjoint au chef de Fokontany a parlé de l’artisanat, une activité en pleine mutation grâce à la demande encourageante des touristes. En dépit de ces différentes propositions la population locale insiste sur le fait que sans moyen de transport, aucun projet de développement ne sera possible à Nosy Mitsio. Après ces différents débats, les parties prenantes que les activités suivantes constituaient des pistes intéressantes à explorer pour la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus : - La promotion de la riziculture et de la culture maraîchère - Construction et aménagement des plages pour le bivouac et abri tente - La promotion de l’élevage - Artisanat (vannerie, broderie) - Adduction d’eau potable - Formation des guides touristiques locaux - Amélioration de technique et appui en outils de pêche permettant la pêche au large - Achat d’une pirogue motorisée Suite aux études de faisabilité et pour la mise en œuvre des mesures de sauvegarde sociale qui seront retenues, les communautés concernées vont créer une association légitime et légale afin justement de faciliter le processus de financement. En effet avant la mise en œuvre de ces mesures de sauvegarde il est nécessaire d’identifier ou de créer les associations de bénéficiaires comme l’association des guides touristiques, l’association des éleveurs et celle des artisans. Toutes ces activités font partie intégrante du Plan d’Action du PAG. En effet, satisfaire les besoins et améliorer les conditions et le niveau de vie des communautés riveraines et renforcer leur implication dans la gestion des ressources figurent parmi les principaux objectifs de l’AMP Ankarea. 63 3
MODE DE GOUVERNANCE ET DE GESTION 3.1 Principes de bonne gouvernance du SAPM De même que toutes les AP du pays, l’équipe de gestion de l’AMP Ankarea est déterminée à mettre en œuvre scrupuleusement les principes de bonne gouvernance recommandés par l’UICN qui ont été adoptés par le SAPM. Il s’agit des principes suivants : Légitimité et droit à l’opinion -­‐ assurer la capacité des hommes et des femmes à influencer les décisions sur la base de la liberté d’association et d’expression; Subsidiarité -­‐ attribuer la responsabilité et l’autorité de gestion aux institutions qui sont les plus proches des ressources en question ; Justice -­‐ partager équitablement les coûts et les bénéfices de la conservation et fournir un système de recours à un jugement impartial en cas de conflit ; Ne pas causer du mal -­‐ s’assurer que les coûts de la conservation ne tombent pas sur certains acteurs sociaux faibles sans aucune forme de compensation ; Direction -­‐ établir des objectifs de conservation à long terme reposant sur une appréciation des complexités écologiques, historiques, sociales et culturelles; Précaution -­‐ Les initiatives qui présentent des dangers sérieux pour la santé humaine ou la biodiversité ne devraient pas être entamées. Les “vocations écologiques” des milieux doivent être respectées. L’utilisation durable des ressources naturelles par la sécurité d’accès et un juste prix de marché doit être promue. Performance -­‐ Atteindre les objectifs de la gestion et répondre aux besoins et soucis de toutes les parties prenantes tout en utilisant raisonnablement les ressources ; Imputabilité -­‐ Etablir des lignes de responsabilités claires et assurer un flux transparent des informations sur les processus et les institutions. Les objectifs de gestion de l’AP ont déjà pris en compte certains de ces principes, et la gestion de toutes les opérations de l’AP respectera l’ensemble de ceux ci. 3.2 Principes clés de bonne gouvernance des pêches La conception et l’application du plan d’aménagement et de gestion de l’AMP Ankarea sont effectuées dans le cadre du respect des principes clés fixés par la stratégie nationale de bonne gouvernance des pêches maritimes adoptée par le gouvernement malgache : Ouverture – Transparence – Appuyer le processus de gestion des pêches dans un contexte où une information fiable et pertinente doit être au cœur des décisions ; renforcer la confiance entre les différents acteurs. 64 Responsabilité des institutions – Assurer la mise en œuvre des mandats et des missions des institutions publiques dans le strict respect des droits et obligations que leur confèrent les textes et assurer qu’elles rendent compte de leurs actions pour, entre autre, l’attribution des droits de pêche, la définition d’un cadre réglementaire actualisé et pertinent, le respect de la réglementation, l’application des sanctions en cas d’infractions, la formulation de plans de gestion des pêcheries. Cohérence et subsidiarité – Promouvoir des démarches de plan d’aménagement par pêcherie en accord avec l’approche écosystémique, tout en mettant l’accent sur la régulation de l’accès à la ressource ; promouvoir des démarches de plan de gestion locale pour les pêcheries traditionnelles (approche participative spatialisée et responsable de l’aménagement des pêcheries et visant à mettre un terme au régime de libre-­‐accès aux ressources) ; appliquer le principe de précaution pour ne pas exacerbé les problèmes de surexploitation dans le contexte actuel de pêcheries faiblement régulées et en régime de libre-­‐accès. Participation – Mettre en place des mécanismes de concertation aux niveau local et national et des démarches partenariales public/privé reposant sur un partage des rôles et responsabilités dans la fourniture de certains services de l’aménagement. De l’application de ces quatre principes clés dépendent le cinquième qui est l’efficacité et l’efficience de l’action publique. 3.3 Le choix de la catégorie et du mode de gouvernance 3.3.1
Le choix de la catégorie : Après les études socio-­‐économiques et scientifiques, les discussions et la proposition de planification sur la mise en œuvre du projet de création de la nouvelle aire marine protégée Ankarea, la communauté et les parties prenantes ont opté pour la mise en place d’une aire protégée correspondant à la catégorie V de la classification de l’UICN qui correspond au Paysage Harmonieux Protégé (TONTOLO MIRINDRA VOAARO). En effet, Ankarea renferme une diversité de paysages terrestres et marins exceptionnels, à l’instar des orgues basaltiques sur la pointe Sud-­‐ouest de la Grande Mitsio, de l’îlot d’Ankarea, d’architecture massive, presque cubique, des îlots monolithes Quatres frères servant de refuge et de site de nidification à nombreux oiseaux marins, des écosystèmes marins d’une valeur écologique prodigieuse en termes de biodiversité et caractérisés par une couverture corallienne élevée et un grand nombre d’espèces de coraux. La zone de l’AMP et ses environs offrent des sites exceptionnels pour les cétacés et un refuge les espèces menacées de requins baleines, les dugongs, les poissons scies et la raie manta. Par ailleurs, Nosy Mitsio est un lieu très important pour la tradition du royaume d’Antakarana et les habitants de la région adhèrent encore fortement aux us et coutumes ancestraux avec leurs interdits et tabous. Pour pouvoir conserver les valeurs esthétiques et culturelles de cette aire ainsi que pour préserver les richesses de sa diversité biologique et maintenir l’équilibre actuel des 65 interactions entre l’Homme et la Nature, le choix de cette catégorie V est justifié pour l’AMP Ankarea (cf. article 7 du décret 2005-­‐848 du 13 décembre 2005). 3.3.2
Mode de gouvernance et structure de gestion de l ‘AMP : Le mode de gouvernance et la structure de gestion ont été discutés, conçus et validés lors des consultations publiques impliquant la communauté locale et l’ensemble des acteurs et parties prenantes de l’AMP. Les résultats de ces travaux sont présentés ci-­‐dessous. Le Ministère de l’Environnement et des Forêts en tant que gestionnaire du site peut déléguer la gestion à une ou des personnes morales de droit public ou de droit privé selon un contrat de délégation de gestion qui détermine les termes de la délégation, les droits et obligations des parties. Le mode de gouvernance qui s’applique à l’AMP Ankarea est la cogestion de type conjointe (c’est à dire qui associe les parties prenantes dans la prise de décision) entre le gestionnaire ou le gestionnaire délégué (Wildlife Conservation Society) et les communautés locales représentées par l’association Ankarea, tel que défini par l’article 24, dernier alinéa, du décret n°2005-­‐848 du 13 décembre 2005. La structure de gestion de l’AMP Ankarea est constituée de trois structures: Le Comité d'Orientation et d’Evaluation (COE), le Comité de Gestion (COGE) et un Organe consultatif composé par les acteurs et partenaires de l'AMP. Le Comité d'Orientation et d’Evaluationj (COE) Le Comité d’orientation et d’Evaluation (COE) est chargé de veiller sur l’orientation stratégique et les grandes lignes de gestion de l'’AMP Ankarea ainsi que celles relatives aux mesures de développement inhérentes à sa mise en place, conformément à l’esprit de la Charte de l’Environnement Malagasy et du Système d'Aires Protégées de Madagascar (SAPM). A cet effet, le Comité d’orientation dispose en même temps d’un moyen d’action et d’un moyen de contrôle sur la réalisation et l’exécution des mesures qu’il a définies. Ces moyens d’action et de contrôle se matérialisent par l'examen et la validation du Programme et du Rapport d'Activités Annuels et du budget que lui propose le Comité de gestion et évalue ce dernier en fin d’exercice. En ce sens, dans le cas où les activités proposées ne sont pas conformes à la politique ou aux grandes lignes de gestion qu’il a définies, il dispose d’un pouvoir de modification, de correction, d’aménagement ou d’annulation. Il dispose également du même pouvoir dans le cas d’un montant non justifié ou exorbitant ou encore ne reflétant pas la réalité sur le budget. En outre, disposant d’un droit de regard sur le Comité de gestion, il peut intervenir, à tout moment, dans le cas où la gestion de l'AMP se dévie de la politique, de l’orientation ou des grandes lignes définies. 66 Par ailleurs, le Comité d’orientation défend et soutient les enjeux et intérêts de l'AMP et des communautés riveraines de l'AMP, et son fonctionnement sera développé dans son règlement intérieur qui sera élaboré conjointement avec tous ses membres. Le COE a aussi le devoir d'appuyer le Comité de Gestion dans l’application de la loi, la résolution des conflits, le renforcement des capacités, le processus de demande de financement et de partenariat et assurer le lien entre l’AMP et le ministère chargé de la gestion des aires protégée et autres administrations centrales et transmettre systématiquement les informations pertinentes. Le COE est présidé par le Chef de Région Diana ou son représentant et comprend des représentants du District d’Ambilobe, des services déconcentrés des ministères intéressés, des collectivités territoriales décentralisées, du gestionnaire ou gestionnaire délégué de l’AMP Ankarea et des représentants des Communautés de base riveraines de l’aire protégée, ainsi que toute personne ou organisme choisi pour ses compétences particulières. Le Comité de Gestion (COGE) Comme indiqué plus haut, il est proposé pour l’AMP Ankarea une gouvernance partagée ou co-­‐gestion avec un partage de l’autorité et la responsabilité de gestion de l’aire protégée entre le Gestionnaire délégué de l'AMP, Wildlife Conservation Society, et les communautés locales représentées par l’association Ankarea. Ces deux entités sont regroupées au sein du Comité de Gestion et se partagent l’autorité formelle de décision, les responsabilités et l’imputabilité. Le COGE est chargé de la gestion opérationnelle sur terrain de l'AMP et assure la coordination et la mise en œuvre de l'ensemble de toutes les activités de l'AMP. Dans cette optique de gestion, le Comité de gestion aura à développer plusieurs outils parmi lesquels le Plan de Travail Annuel, le Budget annuel, le PGES, les cahiers des charges relatifs aux zones d’aménagement (sites touristiques, sites de protection des zones de pontes de tortues marines etc.), des textes légaux et divers supports de gestion. Le COGE est également responsable de la recherche de financements, de la mise en œuvre du Plan d’Aménagement et de Gestion et du Plan de Sauvegarde Social, des activités de suivi, de surveillance, de développement d’AGR, de sensibilisation, de la production de rapports techniques et financiers, etc. L’Organe Consultatif Après la validation annuelle des rapports et Programme d'activités par le COE, les co-­‐
gestionnaires de l'AMP auront à les présenter à tous les acteurs et partenaires intervenant dans le site et les environs de l’AMP pour leur information et pour avoir leurs remarques et recommandations. L’Organe Consultatif comprend les autorités locales, traditionnelles et religieuses, les secteurs publics, les secteurs privés, les associations locales et les ONG, les acteurs du développement et les médias, ainsi que toute personne ou organisme choisi pour ses compétences particulières. La Gestion Exécutive de l'AMP La Gestion exécutive de l’AMP Ankarea est dirigée par le Responsable WCS du Paysage Marin de Nosy Be, en poste au niveau du bureau de liaison de Nosy Be, et appuyé par le Directeur 67 Technique et le Coordinateur des Opérations du Programme Marin de WCS, basés à Antananarivo. Le Responsable WCS du Paysage Marin de Nosy Be, ainsi que au minimum un animateur de WCS basé sur le site de l’AMP Ankarea, travaillent en étroite collaboration avec les membres du Bureau Exécutif de l’association Ankarea. Ensemble, cette équipe assure la coordination de l'ensemble des activités de l'AMP, y compris l’élaboration et l’exécution du Plan de Travail Annuel, la coordination des activités sur le terrain, l’organisation et la gestion opérationnelle de l'AP, la gestion des biens et des ressources (financières, matérielles et humaines) de l'AP et l’établissement des rapports techniques et financiers. Le personnel administratif (départements ressources humaines, finance, logistique, informatique) du siège de WCS à Antananarivo fournissent un appui en ce qui concerne la gestion administrative et financière de l’AMP Ankarea. Les infrastructures de l’AMP Ankarea consistent principalement en un bureau de l’AMP à construire sur site et un bureau de liaison à Nosy Be. Pour vaquer à ses tâches en vue de la mise en place et la gestion de l’AMP, le promoteur s’est doté de matériel informatique, scientifique et de communication (ordinateurs, imprimante, téléphone, internet, appareil photo et GPS). 3.3.3
Organisation de la gestion des pêches dans l’AMP La répartition des fonctions et attributions pour la gestion des pêches, dans l’AMP, répond aux principes clés de bonne gouvernance des pêches. Elle consiste à déléguer certaines fonctions et attrubutions au niveau local, celles relevant du pouvoir régalien de l’administration sont toujours assumées par le Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche. Fonctions et attributions assurées conjointement par le MRHP, le COE et le COGE - Fixation et priorisation des objectifs et mesures de gestion des pêcheries dans l’AMP. - Prise de décisions sur les niveaux d’effort de pêche (effectif des pêcheurs, nombre et caractéristiques des engins et des embarcations de pêche, volume total des captures, période de pêche) à appliquer par les pêcheurs traditionnels, les armateurs à la pêche artisanale et les organisateurs de pêche sportive et récréative dans l’AMP. - Prise de décisions sur les activités, les engins et techniques de pêche à interdire dans l’AMP. Fonctions et attributions assurées par le Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche : - Pilotage de la validation des résultats d’étude et de recherche répondant aux besoins de la gestion des pêches dans l’AMP. - Délivrance des cartes professionnelles de pêcheur tradionnel, spécifique à l’AMP et dans le respect des dispositions fixées par le PAG de l’AMP. - Délivrance, retrait, renouvellement des licences et autorisations de pêche artisanale, des autorisations et permis de collecte, dans le respect des dispositions fixées par le PAG de l’AMP. - Fixation des redevances sur les licences de pêche et autorisations de collecte et de mareyage. - Validation des grandes lignes de gestion des pêches proposées par le COE. 68 Validation des propositions d’amélioration des mesures de gestion des pêches proposées par le COGE. - Adoption/modification des textes réglementaires pour formaliser les propositions des mesures de gestion des pêches soumises par le COGE et validées. - Adoption de mesures pour la gestion des activités de pêche sportive et de loisirs dans l’AMP. - Réalisation de missions inopinées et de missions d’appui ponctuel, à la demande, de contrôle et surveillance des activités de pêche et de collecte dans et autour de l’AMP. Fonctions et attributions assurées par le COGE - Organisation générale de l’exploitation des ressources halieutiques de l’AMP par les pêcheurs traditionnels, dans le cadre des conditions fixés par le PAG de l’AMP. - Gestion pratique de l’attribution des droits d’accès des pêcheurs traditionnels à la ressource (avis décisif sur l’attribution, la suspension provisoire de l’utilisation et le retrait définitif de cartes professionnelles de pêcheur traditionnel). - Identification et application de mesures pratiques pour assurer le respect de la réglementation en vigueur. - Suivi, contrôle et surveillance des activités de pêche dans l’AMP, en se référant aux textes en vigueur et aux directives du MRHP et du CSP. - Proposition de modification ou d’adaptation de la réglementation par rapport au contexte local et à l’évolution de l’exploitation des ressources halieutiques de l’AMP. - Rédaction et publication de statistiques et rapports sur les activités de pêche dans l’AMP. Fonctions et attributions assurées par l’association Ankarea Outre les fonctions et attributions que l’association Ankarea assume conjointement avec WCS, au sein du COGE, elle est reconnue comme une organisation de pêcheurs autorisée à participer à la gestion de la pêche traditionnelle, voulue par l’arrêté n°2056/2009 du 12 février 2009 et est chargée de : - recevoir et d’examiner toute demande de carte professionnelle de pêcheur et de carte d’apprenti pêcheur émanant d’un de ses membres ; - d’apposer son visa sur la demande pour attester que le demandeur est effectivement un membre de l’association en règle vis-­‐à-­‐vis de ses obligations et reconnu comme pouvant respecter la réglementation en vigueur ; - de rendre compte des mouvements d’entrée et de sortie des membres de l’association ; - de transmettre, à la fin de chaque année, la liste de ses membres exerçant l’activité de pêcheur ; - d’établir et de tenir à jour la liste des pêcheurs migrants travaillant et résidant temporairement à l’intérieur de l’AMP ainsi que des engins de pêche qu’ils utilisent. -
3.3.4
La capacité et l’efficacité de gestion de l’AMP : L’évaluation de la capacité et de l’efficacité de gestion d’une aire protégée est une stratégie indispensable à la mise en œuvre d’une gestion durable, cohérente. Pour l’AMP Ankarea cette évaluation de la capacité et l’efficacité de gestion de l’association Ankarea et du promoteur WCS sera effectué sur la base de la phase de création de l’aire protégée. L’évaluation de l’efficacité de gestion repose sur les critères suivants : 69 •
•
•
•
Le partage de responsabilité La gestion financière et logistique La capacité technique et stratégique de l’organe d’exécution La capacité de faire appliquer la loi Tableau 1 : Evaluation de l’efficacité de gestion CRITERE
CAPACITE
(1 - 4)
Le partage de responsabilité
Niveau d’insertion et d’intégration régionale du projet
Niveau d’appui et responsabilité des services publics déconcentrés (tourisme, pêche, agriculture,
artisanat, environnement et forêt…)
Attribution des partenaires stratégiques et promoteurs
Partage de responsabilité entre operateurs touristiques, collecteurs et population locale Ressources financières, matérielles et logistiques
3
Niveau de financement pour les deux années fiscales suivantes
Niveau de pérennisation (mise en œuvre du système de suivi et la promotion des AGR comme activité
alternative à la mesure de restriction)
Adéquation du matériel et des infrastructures
Capacité stratégique et technique
2
La participation de la communauté pendant la planification de la gestion de conservation
Niveau de compréhension de la communauté dans la mise en œuvre du plan de gestion
Niveau de compréhension sur le système de suivi
Application de la loi
3
2
2
Adéquation de la charte communautaire ou dina à la loi en vigueur
La stratégie et le mode d’application du dina Valeur moyenne pour la capacité
3
4
3
2
1
2
2
2,4
A la lecture du résultat de l’évaluation la capacité de gestion est moyenne. Ceci s’explique notamment par la faible capacité de gestion de l’association Ankarea. En effet pour la communauté locale, la capacité de gestion est relativement précaire. Certes elle présente sa volonté de contribuer de manière effective pour la mise en œuvre de toutes les activités de conservation et de développement durable, mais faute d’une connaissance et des moyens, la capacité de la communauté est encore loin de satisfaire les exigences de la gestion durable d’une aire protégée. En effet, le manque d'infrastructures scolaires a conduit à un très faible niveau d'éducation dans la région comme dans toutes les zones reculées de Madagascar. Le niveau moyen d'éducation dans les villages est 3.4 ans et presque la totalité des répondants ne parle que leur dialecte maternel (Antakarana). En raison de leur faible niveau de scolarisation, les communautés de Nos Mitsio sont très limitées pour assurer elles seules la gestion d’une AMP de la taille d’Ankarea. C’est pourquoi le modèle de structure de gestion identifié pour l’AMP Ankarea associe au sein du GOGE un gestionnaire délégué avec de fortes capacités techniques (WCS, actuel promoteur) à l’association Ankarea. La participation de la communauté dans la gestion de l’aire protégée étant une des meilleures solutions qui peut favoriser la mise en place d’une gestion durable. Le gestionnaire délégué aura pour tâche d’épauler l’association Ankarea dans l’exécution des activités de gestion et de renforcer progressivement ses capacités. A noter également que le niveau d’appui des services techniques déconcentrés est actuellement insuffisant en raison de l’insuffisance de leurs moyens matériel, financier et personnel. Les services techniques ne disposent pas des moyens nécessaires pour se déplacer, depuis Nosy Be ou Ambilobe, sur le site de l’AMP afin d’effectuer par exemple des campagnes de sensibilisation, des séances de renforcement de capacité de la communauté sur le mode de gestion et la loi régissant l’exploitation des ressources naturelles, des missions de suivi et de contrôle. Ainsi les liens entre la communauté locale et les services techniques déconcentrés devront être renforcées 70 notamment dans le domaine du suivi et contrôle des infractions. Par ailleurs un des points forts du processus de création de l’AMP concerne le fort degré d’implication de la communauté locale. Ce niveau d’intégration et de volonté de la population se matérialise par la présence des villageois qui présentent respectivement leurs propositions pendant les ateliers de planification. Cette méthode a alors renforcé l’approche participative et fait ressortir la réalité locale. Toutes les résolutions prises et adoptées pendant les ateliers ressortent alors de l’inspiration et du contexte social et économique local ce qui devrait faciliter la gestion de l’AMP. 4
4.1
OBJECTIFS, STRATEGIES et ACTIONS Objectifs
La stratégie de gestion devra tenir compte des objectifs et de la catégorie de l’aire protégée Un Paysage Harmonieux Protégé est une Aire protégée où les interactions entre l’Homme et la Nature contribuent au maintien de la biodiversité ainsi qu’à celui des valeurs esthétiques et culturelles. Une telle aire s’attache à : - maintenir la diversité du paysage ainsi que des écosystèmes associés. - maintenir l’interaction harmonieuse de la nature et de la culture, en protégeant le paysage terrestre et/ou marin et en garantissant le maintien des formes traditionnelles d’occupation naturelle et de construction, ainsi que l’expression des réalités socioculturelles locales. - promouvoir les modes de vie durables et les activités économiques en harmonie avec la nature ainsi que la préservation de l’identité socioculturelle et des intérêts des communautés concernées. Et les objectifs secondaires: - Offrir au public toute une gamme de loisirs en plein air respectant les qualités essentielles de l’aire protégée. - Promouvoir les activités scientifiques et pédagogiques contribuant au bien-­‐être à long terme des communautés résidentes et sensibilisant le public à la protection des paysages. - Promouvoir la restauration des habitats dégradés. Les paysages harmonieux protégés sont des aires protégées terrestres et / ou marines gérées principalement à des fins de conservation et récréatives, où les interactions entre l’Homme et la Nature entretiennent des valeurs esthétiques, culturelles, et contribuent au maintien de la biodiversité (article 7 du décret n°2005-­‐848 du 13 décembre 2005). Les prélèvements de ressources naturelles y compris la pêche traditionnelle à l’intérieur de cette catégorie d’aire protégé sont autorisés dans la mesure où ils s’inscrivent dans le cadre de traditions et coutumes ayant favorisé le développement du paysage culturel et dans la mesure où ils respectent les prescriptions des plans d’aménagement et ou de gestion, et du cahier des charges. (article 8 du décret n°2005-­‐848 du 13 décembre 2005). En effet, l’AMP va promouvoir des pratiques rationnelles de gestion de la pêche traditionnelle afin d’assurer une productivité durable. Le développement de l’écotourisme et les autres activités génératrices de revenus peut également privilégier le développement 71 régional et national. Et enfin la gestion et la protection des noyaux durs et des cibles de conservation vont permettre la protection et le maintien à long terme de la diversité biologique et des autres valeurs naturelles et culturelles du site. Les activités de pêche traditionnelle, artisanale et sportive, déjà existantes au moment de création de l’AMP font partie du patrimoine d’Ankarea. Toutefois leur pression ainsi que leur impact sur la reconstitution des stocks en ressources halieutiques ne sont pas connus. Ainsi, l’objectif principal pour la gestion des pêches est d’assurer que ces activités ne portent pas atteinte aux potentialités halieutiques de l’AMP. Comme les communautés de la zone sont fortement dépendantes de la pêche traditionnelle, l’objectif de gestion de cette activité est d’en assurer la durabilité, tout en limitant le nombre de pêcheurs ne résidant pas à l’intérieur de l’AMP à son effectif actuel. Pour la pêche artisanale, sportive et de loisir, par l’application du principe de précaution, l’effort de pêche doit être gelé à son niveau actuel. Si les études à mener démontraient un impact négatif sur les ressources halieutiques, des mesures de réduction de l’effort de pêche, entre autre, devraient être impérativement appliquées. Lors des ateliers de consultation la communauté et les parties prenantes se sont accordées sur la nécessité de créer l’AMP Ankarea afin, aussi, d’augmenter le nombre de touristes visitant le site, réduire les pressions sur les cibles de conservation (habitats coralliens, mammifères et oiseaux marins, coquillages ornementaux, tortues marines), augmenter le niveau de vie de la communauté, améliorer le taux de scolarisation des enfants, et valoriser et faire respecter la culture et les traditions locales. Le choix de la catégorie de l’AMP, les objectifs de gestion des pêches ainsi que cette volonté sont résumés dans l’objectif global suivant : assurer la protection et le maintien à long terme de la biodiversité, du patrimoine culturel et des services écologiques ainsi que de promouvoir le développement socioéconomique durable pour contribuer à la réduction de la pauvreté. Cet objectif global est décliné sous la forme des objectifs spécifiques suivants du PAG qui s’étend sur la période 2013-­‐2017 : - OS 1 : Maintenir l’intégrité écologique du paysage naturel de l’AMP, conserver la biodiversité et les services écosystémiques ainsi que garantir la durabilité de l’équilibre entre les activités humaines et les richesses halieutiques d’Ankarea ; - OS 2 : Améliorer les conditions et le niveau de vie des communautés riveraines grâce à la promotion de leur développement socioéconomique en harmonie avec la nature ainsi que la préservation et la valorisation de leur identité socioculturelle ; - OS 3 : Mettre en place et pérenniser un système de gestion opérationnel, s’appuyant sur le système traditionnel de gestion des ressources naturelles, et des infrastructures nécessaires pour une gestion efficace de l’AMP. 72 4.2 Stratégies et actions 4.2.1
Objectif spécifique 1 : Maintenir l’intégrité écologique du paysage naturel de l’AMP, conserver la biodiversité et les services écosystémiques ainsi que garantir la durabilité de l’équilibre entre les activités humaines et les richesses halieutiques d’Ankarea
Résultat attendu 1.1 : les différentes unités de gestion (ZUC, ZOC et noyaux durs) de l’AMP sont établies et mises en valeur selon leurs vocations respectives - Activité 1.1.1 : réaliser la matérialisation physique des différentes unités de gestion de l’AMP - Activité 1.1.2 : mettre en place et entretenir des panneaux de signalisation - Activité 1.1.3 : élaborer et mettre en œuvre des plans d’actions spécifiques pour les cibles de conservation Résultat attendu 1.2 : un schéma d’aménagement et des chartes encadrant les principales activités humaines sur le territoire de l’AMP (pêche traditionnelle, tourisme, pêche artisanale) sont élaborés et mis en œuvre - Activité 1.2.1 : élaborer de manière concertée un schéma d’aménagement des activités humaines - Activité 1.2.2 : finaliser et faire le suivi du bon fonctionnement et du respect de la Dina règlementant la pêche traditionnelle - Activité 1.2.3 : identifier, à travers un recensement exhaustif, le niveau actuel de l’effort de pêche développé par la pêche traditionnelle, artisanale, sportive et récréative afin d’établir les bases des chartes encadrant chacune de ces activités - Activité 1.2.4 : élaborer de manière concertée et appliquer une charte encadrant les activités de pêche traditionnelle, basée sur le gel de l’effectif et de la capacité de pêche des pêcheurs non résidents dans l’AMP, à leur niveau actuel - Activité 1.2.5 : élaborer de manière concertée et appliquer une charte encadrant les activités de pêche artisanale, basée sur le gel et, le cas échéant, la réduction de l’effectif des embarcations artisanales et de leur capacité de pêche (recensement à effectuer, au préalable) - Activité 1.2.6 : élaborer de manière concertée et appliquer une charte encadrant les activités de pêche sportive et récréative, basée sur le gel, dans un premier temps, de l’effectif des embarcations utilisées et de leur capacité de pêche (recensement à effectuer au préalable) - Activité 1.2.7 : élaborer de manière concertée et faire appliquer des chartes encadrant les autres activités humaines telles que le tourisme et le transport maritime Résultat 1.3 : un système de suivi écologique, halieutique et socioéconomique fonctionnel est établi et mis en œuvre - Activité 1.3.1 : élaborer un plan de suivi écologique, halieutique et socioéconomique pour l’ensemble de l’AMP - Activité 1.3.2 : mettre en œuvre le suivi écologique, halieutique et socioéconomique - Activité 1.3.3 : mettre en place, en concertation avec le MRHP et le CSP, un système de suivi statistique des activités de pêche (traditionnelle, artisanale, 73 sportive/récréative), de collecte et de commercialisation des produits halieutiques de l’AMP Résultat 1.4 : un programme intégré d’études et de recherches scientifiques aligné sur les besoins de gestion de l’AMP est entrepris - Activité 1.4.1 : élaborer un plan d’études et de recherches pour l’ensemble de l’AMP - Activité 1.4.2 : construire et suivre la mise en œuvre de protocoles de collaboration avec les instituts de recherche - Activité 1.4.3 : réaliser les évaluations écologiques des sites, habitats et espèces non encore étudiées (en priorisant les cibles de conservation) - Activité 1.4.4 : produire une cartographie des habitats marins de l’AMP - Activité 1.4.5 : réaliser une étude approfondie des pêcheries au niveau de l’AMP, notamment de la filière holothurie et celle de la pêche sportive - Activité 1.4.6 : élaborer un plan d’aménagement et de gestion concertée des pêcheries des baies d’Ambaro et d’Ampasindava, encadrant le PAG del’AMP - Activité 1.4.7 : réaliser une étude approfondie des traditions et du patrimoine culturel local Résultat 1.5 : un système de contrôle et de surveillance opérationnel et efficace est mis en œuvre dans l’AMP - Activité 1.5.1 : développer une stratégie de contrôle et de surveillance adaptée - Activité 1.5.2 : élaborer un protocole de collaboration avec les services (CSP, Justice) concernés - Activité 1.5.3 : coordonner et organiser des missions de patrouilles conjointes régulières et inopinées - Activité 1.5.4 : suivre l’évolution des dossiers (procès verbaux) et des plaintes auprès des services compétents - Activités 1.5.5 : constituer une base de données et créer un système de suivi des tentatives d’infraction et des infractions constatées Résultat 1.6 : un programme d’information, sensibilisation et éducation environnementale et de valorisation de la culture locale systématique et performant est établi - Activité 1.6.1 : développer un partenariat avec le CISCO pour l’intégration du volet environnemental et culturel dans le programme scolaire - Activité 1.6.2 : organiser des activités environnementales et culturelles avec les communautés et autres acteurs présents dans l’AMP (festival environnemental, festival culturel, pièces de théâtre ou chansons sur les thématiques environnementales, nettoyage de plage etc.) - Activité 1.6.3 : mener des campagnes d’information et de sensibilisation environnementale et culturelle (émissions radio, posters, animations publiques) - Activité 1.6.4 : créer et soutenir des clubs de conservation 4.2.2
Objectif spécifique 2 : Améliorer les conditions et le niveau de vie des communautés riveraines grâce à la promotion de leur développement socioéconomique en harmonie avec la nature ainsi que la préservation de leur identité socioculturelle
74 Résultat attendu 2.1 : la production halieutique est diversifiée et mieux valorisée et les rendements améliorés - Activité 2.1.1 : réaliser un diagnostic participatif de la filière pêche - Activité 2.1.2 : dispenser des formations et apporter un appui technique et financier en fonction des besoins collectivement identifiés - Activité 2.1.3 : promouvoir la diversification des techniques de pêche durables - Activité 2.1.4 : appuyer les communautés de pêcheurs sur la valorisation et la commercialisation des captures halieutiques Résultat attendu 2.2 : de nouvelles activités génératrices de revenus compatibles avec la gestion durable sont identifiées de manière participative et développées - Activité 2.2.1 : réaliser un diagnostic participatif des modes d’exploitations et des sources de revenus et identifier des filières et des innovations techniques à appuyer (ex. agriculture, élevage, écotourisme communautaire) - Activité 2.2.2 : étude du potentiel de développement des différentes activités génératrices de revenus identifiées au cours du diagnostic participatif - Activité 2.2.3 : former et fournir un appui technique, matériel et financier pour le développement de ces activités génératrices de revenus Résultat attendu 2.3 : des partenariats entre la communauté et les acteurs du développement (en priorité dans le domaine de l’éducation mais aussi dans les domaines de la santé, transport, accès à l’eau etc.) sont crées ou renforcés - Activité 2.3.1 : établir un réseau de partenariat avec les organismes d’appui - Activité 2.3.2 : élaborer et soumettre des documents de projets communautaires 4.2.3
Objectif spécifique 3 : Mettre en place et pérenniser un système de gestion opérationnel, s’appuyant sur le système traditionnel de gestion des ressources naturelles, et des infrastructures nécessaires pour une gestion efficace de l’AMP
Résultat attendu 3.1 : la structure de gestion de l’AMP est mise en place et opérationnelle - Activité 3.1.1 : réviser et mettre à jour systématiquement le plan d’aménagement et gestion quinquennal de l’AMP - Activité 3.1.2 : mettre en place et organiser les réunions périodiques du COGE - Activité 3.1.2 : mettre en place et organiser les réunions périodiques du COE - Activité 3.1.3 : mettre en place et organiser les réunions périodiques de l’Organe Consultatif - Activités 3.1.4 : mettre en place et organiser les réunions relatives à la mise en œuvre des fonctions et attributions à assurer conjointement par le MRHP, le COE et le COGE sur la gestion des pêches Résultat attendu 3.2 : les infrastructures et la capacité institutionnelle nécessaire pour le fonctionnement et la gestion de l’AMP sont établies et opérationnelles - Activité 3.2.1 : construire le bureau de l’AMP - Activité 3.2.2 : acquérir les équipements nécessaires pour assurer le fonctionnement et la gestion de l’AMP - Activité 3.2.3 : constituer l’équipe du Bureau du COGE - Activité 3.2.4 : assurer le fonctionnement administratif du Bureau du COGE 75 Activité 3.2.5 : renforcer les capacités de l’équipe du Bureau du COGE (formations, visites d’échange etc.) Activité 3.2.6 : élaborer les conventions de collaboration avec les services techniques déconcentrés Activité 3.2.7 : élaborer et mettre en œuvre un plan de communication de l’AMP Activité 3.2.8 : élaborer le plan d’affaire et autres outils de gestion de l’AMP Activité 3.2.9 : élaborer et mettre en œuvre une stratégie de levée de fond et de financement durable pour l’AMP 4.3 Plan de suivi Afin de s’assurer de la justesse de ses stratégies et de la pertinence de ses actions, l’ensemble des activités de l’AMP fait l’objet d’un suivi continu. Chacun des domaines exposés dans ce PAG est l’objet d’une forme de suivi, et les protocoles de suivi sont naturellement adaptés à l’objet de la mesure. Dans le domaine de la protection de l’AMP, ce sont surtout l’évolution des niveaux de menace et du statut des cibles de conservation qui sont suivis, mais aussi l’impact de certaines stratégies associées. Pour la gestion des pêches, une attention particulière doit être apportée sur deux points, entre autre, à savoir : (i) la variation des rendements de pêche ainsi que de la production globale qui ne doivent, en aucun connaître une baisse et (ii) l’amélioration du respect de la réglementation par le biais du suivi des infractions et tentatives d’infractions qui doivent tendre vers zéro. Dans les autres domaines opérationnels, le suivi concerne l’impact des actions dans des domaines tels que : la promotion d’activités génératrices de revenus, ainsi que d'autres activités d'appui au développement, la sensibilisation du public et des autres parties prenantes concernées par la mise en place et la gestion de l’AMP, et le renforcement des capacités de gestion de l’association Ankarea et des partenaires locaux. En ce qui concerne le suivi des impacts écologiques (sur la biodiversité et les cibles de conservation en particulier), halieutique et socioéconomiques (sur les menaces, la sécurité alimentaire, les revenus, les conditions de vies et les capacités d’organisation et de gestion des villageois) il sera réalisé dans le cadre du résultat 1.3 « un système de suivi écologique, halieutique et socioéconomique fonctionnel est établi et mise en œuvre » de l’objectif spécifique 1. Le suivi du degré d’atteinte des résultats attendu et de la bonne mise en œuvre des activités sera réalisé par le COGE sur la base de la mesure des indicateurs détaillés dans le plan d’action 4.4. Enfin l’évaluation de la pertinence, l’efficacité et l’efficience des mesures de gestion mises en œuvre sera réalisée annuellement lors des réunions du COE. 4.4 Le plan d’action 2013-­‐2017 4.4.1 Les axes d’actions prioritaires Les actions prioritaires du PAG concernent la mise en place effective de l’AMP, à savoir, celles relatives à la matérialisation de la délimitation des différentes zones de gestion, l’opérationalisation 76 des différentes structures impliquées dans sa gestion ainsi que la construction et le fonctionnement du bureau de l’AMP. En parallèle, les actions urgentes de préservation et de gestion du patrimoine de l’AMP doivent être entreprises, d’abord, par l’organisation de l’application de la réglementation en vigueur et celle découlant de la création de l’AMP ainsi que par l’application du principe de précaution, ensuite, par l’amélioration des connaissances, des stratégies d’intervention et des mesures à appliquer. L’amélioration des conditions de vie ainsi que le développement socioéconomique des communautés villageoises sont très importants et doivent aussi être envisagés, dès que possible, pour obtenir leur adhésion et implication totale dans la gestion de l’AMP. Il va de soit que ces axes d’actions proiritaires doivent être soutenus par les différents outils indispensables pour leur mis en œuvre (plans, chartes, protocole de collaboration, bases de données, diagnostics, études et recherches). 4.4.2
Le Plan Calendrier de réalisation/ échéancier OS 1 : Maintenir l’intégrité écologique du paysage naturel l’AMP, conserver la biodiversité et les services écosystémiques ainsi que garantir la durabilité de l'équilibre entre les activités humaines et les richesses halieutiques d'Ankarea Stratégie Budget (USD) Indicateur Résultat attendu 1.1 : les différentes unités de gestion (ZUC, Les différentes unités de ZOC et noyaux durs) de l’AMP sont établies et mises en valeur gestion sont reconnues selon leurs vocations respectives et respectées de tous Activité 1.1.1 : réaliser la matérialisation physique des différentes unités de gestion de l’AMP Activité 1.1.2 : mettre en place et entretenir des panneaux de signalisation Activité 1.1.3 élaborer et mettre en œuvre des plans d’actions spécifiques pour les cibles de conservation 35 000 Des repères marquent les limites des noyaux durs 2014 -­‐ 2015 5 000 Au moins 5 panneaux sont installés 2014 -­‐ 2017 10 000 Au moins 2 plans d’action sont élaborés et respectés de tous Résultat attendu 1.2 : un schéma d’aménagement et des chartes encadrant les principales activités humaines sur le territoire de l’AMP (pêche traditionnelle, tourisme, pêche artisanale) sont élaborés et mis en œuvre 2017 Le nombre de conflits d ‘utilisation des ressources et espaces marins diminuent 2014 -­‐ 2017 2014 -­‐ 2017 Activité 1.2.1 : élaborer de manière concertée un schéma d’aménagement des activités humaines 7 000 Document du schéma d’aménagement établi 2013 -­‐ 2015 Activité 1.2.2 : finaliser et faire le suivi du bon fonctionnement et du respect de la Dina règlementant la pêche traditionnelle 5 000 Document de la Dina établi 2013 -­‐ 2017 77 Activité 1.2.3 : identifier, à travers un recensement exhaustif, le niveau actuel de l’effort de pêche développé par la pêche traditionnelle, artisanale, sportive et récréative afin d’établir les bases des chartes encadrant chacune de ces activités Activité 1.2.4 : élaborer de manière concertée et appliquer une charte encadrant les activités de pêche traditionnelle, basée sur le gel de l’effectif et de la capacité de pêche des pêcheurs non résidents dans l’AMP, à leur niveau actuel 5 000 Nombres de pêcheurs, d'embarcations et de leur armateur ainsi que d'engins de pêche, pour chacune des branches d'activités, recensés 5 000 Tous les pêcheurs travaillant au sein de l'AMP (locaux et migrants) titulaire de cartes spéciales professionnelles 5 000 Charte établie et appliquée 2015 -­‐ 2017 Activité 1.2.6 : élaborer de manière concertée et faire appliquer une charte encadrant les activités de pêche sportive et récréative, basée sur le gel, dans un premier temps, de l'effectif des embarcations utilisées et de leur capacité de pêche 5 000 Charte établie et appliquée 2015 -­‐ 2017 Activité 1.2.7 : élaborer de manière concertée et faire appliquer des chartes encadrant les autres activités humaines telles que le tourisme et le transport maritime 3 000 Charte établie et appliquée 2015 -­‐ 2017 Activité 1.2.5 : élaborer de manière concertée et faire appliquer une charte encadrant les activités de pêche artisanale, basée sur le gel et, le cas échéant, la réduction de l'effectif des embarcations utilisées et de leur capacité de pêche Résultat 1.3 : un système de suivi écologique, halieutique et socioéconomique fonctionnel est établi et mis en œuvre Activité 1.3.1 : élaborer un plan de suivi écologique et socioéconomique pour l’ensemble de l’AMP Activité 1.3.2 : mettre en œuvre le suivi écologique et socioéconomique Les résultats des suivis alimentent les réflexions des structures de gestion 7 000 Document du plan de suivi établi 2015 -­‐ 2017 2015 -­‐ 2017 2015 50 000 Base de donnée régulièrement alimentée 2015 -­‐ 2017 6 000 Données statistiques sur les captures, l'effort de pêche et la commercialisation utilisées pour la gestion des pêcheries Résultat 1.4 : un programme intégré d'études et de recherches Les résultats des scientifiques aligné sur les besoins de gestion de l’AMP est recherches alimentent entrepris les réflexions des structures de gestion 2015 -­‐ 2017 Activité 1.3.3 : mettre en place, en concertation avec le MRHP et le CSP, un système de suivi statistique des activités de pêche (traditionnelle, artisanale, sportive et récréative), de collecte et de commercialisation des produits halieutiques 2013 -­‐ 2017 Activité 1.4.1 : élaborer un plan d'étude et de recherche pour l’ensemble de l’AMP 3 000 Document du plan de recherche établi Activité 1.4.2 : construire et suivre la mise en œuvre de protocoles de collaboration avec les instituts de recherche 2 000 Au moins 2 conventions de collaboration établies et appliquées 2014 -­‐ 2017 2014 2014 -­‐ 2017 78 Activité 1.4.3 : réaliser les évaluations écologiques des sites, habitats et espèces non encore étudiées (en priorisant les cibles de conservation) 50 000 Rapports de suivi établis Activité 1.4.4 : produire une cartographie des habitats marins de l’AMP 10 000 Carte établie 2015 Activité 1.4.5 : réaliser une étude approfondie des pêcheries au niveau de l’AMP, notamment de la filière holothurie et de celle de la pêche sportive et de loisir 10 000 Rapports établis 2015 Activité 1.4.6 : élaborer un plan d’aménagement et de gestion concertée des pêcheries des baies d’Ambaro et d’Ampasindava, encadrant le PAG del’AMP 80 000 plan d'aménagement et de gestion établi et validé 2015 Activité 1.4.7 : réaliser une étude approfondie des traditions et du patrimoine culturel local 5 000 Rapport établi 2015 Résultat 1.5 : un système de contrôle et de surveillance opérationnel et efficace est mis en œuvre dans l’AMP Le nombre d’infractions diminue 2014 -­‐ 2017 Activité 1.5.1 : développer une stratégie de contrôle et de surveillance adaptée 15 000 Document présentant la stratégie établi 2014 -­‐ 2015 Activité 1.5.2 : élaborer un protocole de collaboration avec les services (CSP, Justice) concernés 2 000 Au moins 2 protocoles établis Activité 1.5.3 : coordonner et organiser des missions de patrouilles conjointes régulières et inopinées 50 000 Rapport des missions de patrouille 2014 -­‐ 2017 Activité 1.5.4 : suivre l’évolution des dossiers (procès verbaux) et des plaintes auprès des services compétents 2 000 Les fiches de suivi des infractions et menaces d'infraction sont régulièrement remplies et archivées par le COGE 2014 -­‐ 2017 2015 Activité 1.5.5 : constituer une base de données et créer un système de suivi des tentatives d'infraction et d'infractions constatées Base de données créée et mis à jour 2014 -­‐ 2017 Résultat 1.6 : un programme d’information, sensibilisation et éducation environnementale et de valorisation de la culture locale systématique et performant est établi Le nombre d’infractions diminue 2015 -­‐ 2017 Activité 1.6.1 : développer un partenariat avec le 5 000 Convention de CISCO pour l’intégration du volet collaboration établie environnemental et culturel dans le programme scolaire Activité 1.6.2 : organiser des activités 10 000 Le taux de participation à environnementales et culturelles avec les ces activités augmente communautés et autres acteurs présents dans l'AMP (festival environnemental, festival culturel, pièces de théâtre ou chansons sur les thématiques environnementales, nettoyage de plage etc.) 2015 -­‐ 2016 2015 2015 -­‐ 2017 79 Activité 1.6.3 : mener des campagnes d’information et de sensibilisation environnementale et culturelle (émissions radio, posters, animations publiques) 25 000 Posters établis, émissions radiophoniques diffusées 2014 -­‐ 2017 Activité 1.6.4 : créer et soutenir des clubs de conservation 3 000 Le nombre de clubs de conservation augmente 2015 -­‐ 2017 Objectif spécifique 2 : Améliorer les conditions et le niveau de vie des communautés riveraines grâce à la promotion de leur développement socioéconomique en harmonie avec la nature ainsi que la préservation de leur identité socioculturelle Résultat attendu 2.1 : la production halieutique est diversifiée et mieux valorisée et les rendements améliorés Le rendements et revenus tirés de la pêche augmentent 2014 -­‐ 2017 Activité 2.1.1 : réaliser un diagnostic participatif de la filière pêche 5 000 Rapport établi Activité 2.1.2 : dispenser des formations et apporter un appui technique et financier en fonction des besoins collectivement identifiés 50 000 Rapport de formation établi 2014 -­‐ 2017 Activité 2.1.3 : promouvoir la diversification des techniques de pêche durables 50 000 Au moins une nouvelle technique est adoptée 2014 -­‐ 2017 Activité 2.1.4 : appuyer les communautés de pêcheurs sur la valorisation et la commercialisation des captures halieutiques 25 000 Rapport de formation établi 2015 -­‐ 2017 Résultat attendu 2.2 : des nouvelles activités génératrices de Les revenus des ménages revenus compatibles avec la gestion durable sont identifiées de augmentent manière participative et développées 2015 2014 -­‐ 2017 Activité 2.2.1 : réaliser un diagnostic participatif 3 000 Rapport établi des modes d’exploitations et des sources de revenus et identifier des filières et des innovations techniques à appuyer (ex. agriculture, élevage, écotourisme communautaire) 2014 Activité 2.2.2 : étude du potentiel de développement des différentes activités génératrices de revenus identifiées au cours du diagnostic participatif 5 000 Rapport établi 2015 Activité 2.2.3 : former et fournir un appui technique, matériel et financier pour le développement de ces activités génératrices de revenus 50 000 Rapport de formation établi 2015 -­‐ 2017 Résultat attendu 2.3 : des partenariats entre la communauté et Les conditions de vie des les acteurs du développement (en priorité dans le domaine de ménages s’améliorent l’éducation mais aussi dans les domaines de la santé, transport, accès à l’eau etc.) sont crées ou renforcés 2014 -­‐ 2017 Activité 2.3.1 : établir un réseau de partenariat avec les organismes d’appui 2 000 Au moins 2 conventions de collaboration établies 2014 -­‐ 2015 Activité 2.3.2 : élaborer et soumettre des documents de projets communautaires 2 000 Au moins 3 documents de projets soumis 2014 -­‐ 2017 Objectif spécifique 3 : Mettre en place et pérenniser un système de gestion opérationnel, s’appuyant sur le système traditionnel de gestion des ressources naturelles, et des infrastructures nécessaires pour une gestion efficace de l’AMP 80 Résultat attendu 3.1 : la structure de gestion de l’AMP est mise Le plan d’action de l’AMP en place et opérationnelle est mis en œuvre 2014 -­‐ 2017 Activité 3.1.1 : réviser et mettre à jour systématiquement le plan d’aménagement et gestion quinquennal de l’AMP 3 000 Un PAG révisé et mis à jour est disponible tous les 5 ans 2014 -­‐ 2017 Activité 3.1.2 : mettre en place et organiser les réunions périodiques du COGE 5 000 Procès verbaux des réunions du COGE établis 2014 -­‐ 2017 Activité 3.1.2 : mettre en place et organiser les réunions périodiques du COE 15 000 Procès verbaux des réunions du COE établis 2014 -­‐ 2017 Activité 3.1.3 : mettre en place et organiser les réunions périodiques de l’Organe Consultatif 15 000 Procès verbaux des réunions de l’Organe Consultatif établis 2014 -­‐ 2017 Activité 3.1.4 : mettre en place et organiser les 5 000 Procès verbaux des réunions relatives à la mise en œuvre des réunions avec le MRHP, fonctions et attributions à assurer conjointement le COE et le COGE établis par le MRHP, le COE et le COGE sur la gestion des pêches 2014 -­‐ 2017 Résultat attendu 3.2 : les infrastructures et la capacité L’autonomie de institutionnelle nécessaire pour le fonctionnement et la gestion l'association Ankarea de l’AMP sont établies et opérationnelles dans la gestion de l’AMP est grandissante Activité 3.2.1 : construire le bureau de l’AMP 8 000 Bureau construit 2014 -­‐ 2017 Activité 3.2.2 : acquérir les équipements nécessaires pour assurer le fonctionnement et la gestion de l’AMP 80 000 Equipements disponibles 2015 Activité 3.2.3 : constituer l’équipe du Bureau du COGE 2 000 Termes de référence des membres de l’équipe 2014 Activité 3.2.4 : assurer le fonctionnement administratif du Bureau du COGE 10 000 Bureau de Nosy-­‐Be opérationnel 2014 -­‐ 2017 Activité 3.2.5 : renforcer les capacités de l’équipe 70 000 Rapports des formations du Bureau du COGE (formations, visites d’échange et visites d’échanges etc.) 2014 -­‐ 2017 Activité 3.2.6 : élaborer les conventions de 2 000 Au moins 2 conventions collaboration avec les services techniques de collaboration établies déconcentrés 2014 Activité 3.2.7 : élaborer et mettre en œuvre un 10 000 Plan de communication plan de communication de l’AMP établi 2014 Activité 3.2.8 : élaborer le plan d’affaire et autres 10 000 Plan d’affaire établi outils de gestion de l’AMP Activité 3.2.9 : élaborer et mettre en œuvre une 5 000 Ressources financières stratégie de levée de fond et de financement pour la gestion de l’AMP durable pour l’AMP disponibles 2014 -­‐ 2015 Total 2015 772 000 2015 -­‐ 2017 81 Bibliographie Allnutt, T. 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