inegalites de sante entre le nord de la france et le sud
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INEGALITES DE SANTE ENTRE LE NORD DE LA FRANCE ET LE SUD-ESTDEL’ ANGLETERRE Premier rapport du projet Interreg La santé et les comportements de santé dans le Sud-Estdel ’ Angl et er r eetl e Nord de la France Participation et contribution au projet : 1 University of Kent Centre for Health Service Studies Institut Catholique de Lille - CRESGE University of Greenwich Kent County Council Observatoire Régional de la Santé du Nord-Pas de Calais Février 2006 2 1.1 Introduction Ce pr oj et est cof i nancé par I nt er r eg I I I A, un pr ogr amme de l ’ Uni on Européenne financé par le fonds européen pour le développement régional. Interreg IIIA est focalisé sur le Nord de la France et le Sud-Estdel ’ Angl et er r e. Sont concernés par ce projet côté anglais, le Kent et le Medway, le East Sussex et Brighton et Hove (KMESBH), et, côté français, le Nord-Pas-deCalais (NPDC). Interreg IIIA a pour but de stimuler la coopération entre des régions séparées par une frontière. Son objectif est de développer la coopération transfrontalière entre les régions du Sud-Estdel ’ Angl et er r eetl e Nord de la France. Figure 1 La région INTERREG IIIA Source: www.interreg3a.com 3 Le butdu pr oj etestd’ anal yser l es données r el at i ves à l a sant é et aux compor t ement ss’ yr appor t ant ,pourl eshabi t ant sduSud-Estdel ’ Angl et er r e et du Nord de la France, en insistant plus particulièrement sur les inégalités de santé et la cohésion sociale. De plus, on comparera la disponibilité et l ’ accessi bi l i t édes programmes ayant trait à la santé dans chaque pays. Au cours de la deuxième année du projet, des stratégies pour améliorer la santé des ci t oyens de l ’ Eur o-r égi on ser ontpr oposées.D’ aut r e par t ,gr âce à des groupes témoins, on collectera des informations relatives au point de vue des patients, en tenant compte des aspects sociaux et culturels des deux régions. 1.2 Description géographique et contexte social des deux régions (voir Document de travail 1) Tableau 1 Présentation des populations Angleterre France Zone administrative Region Population (Kent, Medway, East Sussex, 2 319 347 Brighton et Hove) 1 Zone administrative Région (Nord- Pas-de-Calais) Population 3 996 5881 Population par région aux derniers recensements (population sans doubles comptes), données INSEE, http://www.insee.fr 4 492.324 (East Sussex); County 249 488 ou Département (2) unitary (Medway); authority (4) Nord : 1 329 718 (Kent); 247 Nord Pas de Calais 817 (Brighton 2 555 020 Pas-de- Calais : 1 441 568 et Hove) Local Authority : East De Sussex (5), 85 Kent, (Hastings) Medway, Brighton et 250 Hove (12) (Medway) De à Arrondissement 000 (13) Downs, Ashford) à 5 666 De 99 249 (Montreuil) à 1 181 724 (Lille) 249 (North Electoral Wards 000 De 4 919 (Le Quesnoy) à 93 531 Cantons (170) (Tourcoing), 96 959 (Roubaix) (Beaver 184 647 (Lille) Ashford) et Le NPDC se si t ue au Nor d de l a Fr ance ets’ ét end sur 12.414 km², soit l ’ équi val entde 2. 3% de l asuper f i ci et ot al e de l aFr ance2. La population du NPDC s’ él ève à 3996 588 (en 1999) habitants (à comparer avec les 60 185 831 habitants en France)3 répartis comme suit : 2 555 020 d’ habi t ant s dans l e dépar t ement du Nord, et 1 441 568 dans le Pas-deCalais4. La région est divisée en deux départements (Le Nord avec Lille comme capitale régionale, et le Pas-de-Calais avec Arras pour chef-lieu), 13 arrondissements dont 6 dans le Nord et 7 dans le Pas-de-Calais, 170 cantons (86 dans le Nord et 84 dans le Pas-de-Calais) et 1 546 communes 2 Source INSEE. Nord Pas de Calais. La région en chiffres. Territoire. Le Nord-Pas-de-Ca l a i sda nsl ’ Uni one ur o pé e nne . http://www.insee.fr/fr/insee_regions/Nord-pas-de-calais 3 Population par région aux derniers recensements (population sans doubles comptes), données INSEE, http://www.insee.fr 4 Source : Insee. Les données de recensement du 1999. Population sans double compte. http://www.recensement.insee.fr/RP99/rp99/page_accueil.paccueil?nivgeo=D&theme=POP&typeprod=ALL&la ng=FR 5 (652 dans le Nord et 894 dans le Pas-de-Calais)5. Le taux de chômage y est pl us él evé qu’ au ni veau nat i onal( 13, 2% cont r e 9, 5%,en 4ème trimestre 2005)6. Parmi les quatre activités économiques principales (agriculture, i ndust r i e,bât i ment ,ser vi ces) ,c’ est l ’ i ndust r i e quit i ent l a pl ace l a pl us importante, le NPDC étant la troisième région française pour ce qui est du nombr e d’ empl oi s dans l ’ i ndust r i e.Ce t er r i t oi r er epr ésent el at r oi sième 7, avec un PIB total de r égi on économi que de Fr ance ( hor sl ’ I l e de Fr ance) 77. 26mi l l i ar dsd’ Eur os( 5. 5% duPI Bnat i onal ) .LePI Bparhabi t antest de 90, cont r e113pourl aFr ance( base100,pourl ’ Eur opedesvi ngtci nq,en2002, source INSEE)8 ce qui place le NPDC parmi les régions les plus pauvres de France. LeKMESBH set r ouvesousl ’ admi ni st r at i on ( gover nmentof f i ce)du Sud-Est. Cette région compte 2 319 347 habitants, dont 1 329 718 dans le Kent, 249 488 dans le Medway, 492 324 dans le East Sussex et 247 817 dans le Brighton et Hove9.Les admi ni st r at i ons r epr ésent ant es de l ’ Et att r avai l l ent avec les autorités locales du Sud-Est de l ’ Angl et er r e pour appl i quer l es politiques nationales. Le Sud-Estdel ’ Angl et er r eét ai t ,en2004,l ar égi onl a plus peuplée du Royaume-Uniavec 8, 1 mi l l i ons d’ habi t ant s,sui vi e par Londr es et ses 7, 4 mi l l i ons d’ habi t ant s10. Pl us d’ un quar t( 26%) de l a 5 Source : Insee Source : Insee. Taux de chômage trimestriel par région. http://www.insee.fr/fr/ffc/chifcle_fiche.asp?ref_id=CMRSOS03311&tab_id=476 7 Source :Ch a mbr eRé g i on a l edeComme r c ee td’ I n dus t r i eNor dPa sdeCa l a i s .Ec on omi eduNor dPa sde Calais. http://www.nordpasdecalais.cci.fr/www/espace_territoires/economie_du_nordpas_de_calais.aspx 8 Source : Insee Nord-Pas-de-Calais. La région en faits et chiffres. Le Nord-Pas-de-Ca l a i sda n sl ’ Un i on européenne http://www.insee.fr/fr/insee_regions/Nord-pas-de-calais 6 9 2001Census ; National Statistics Online http://www.statistics.gov.uk/census2001/pyramids/pages/00ml.asp 10 http://www.statistics.gov.uk/CCI/nugget.asp?ID=1306&Pos=1&ColRank=2&Rank=512 6 population anglaise habitait à Londres ou dans le Sud-Est. Ce, en dépit du fait que ces deux régions réunies couvrent à peine moins du dixième du territoire du Royaume-Uni. Le Sud-Estestl ’ unedesr égi onsl espl usr i ches d’ Angl et er r e.En2003,l ’ i ndexdeval euraj out éeparhabi t antat t ei nt115( 100 pour le Royaume-Uni). Le Sud-Est et l ’ Est const i t uent l es deux r égi ons représent ant sl est aux d’ empl oil espl usél evésen Royaume-Uni (plus que 78% en 2004)11. 11 Annual Population survey, Office for National Statistics. http://www.statictics.gov.uk/downloads/theme_labour/UALADtables_Sept05.xls 7 Tableau 2 Vued’ ensembl edel asant édel apopul at i on Nord-Pas- France Kent de-Calais12 Taux de natalité par 14,15 4,6 Sussex Grande Medway Hove Bretagne 60,3 49,7 56,3 5,3 5,3 13 100013 Mortalité infantile et Brighton et East 4,2 Espérance de vie à la H : 72,4 H : 75,8 H: 75,9 H: 72,5 H: 76 naissance F: 82,9 F: 80,2 F: 81,0 F: 81 F : 80,8 Mortalité à tout âge (par 9,2 9,0 H: 9,8 1 000 habitants) F: 10,6 Le ratio de mortalité standardisé du Kent et Medway atteint 97%, et celui du NPDC 126%. L’ espér ancedevi eàl anai ssancedansl eNPDC estpar mil esmoi nsél evées de France, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes. Un allongement de l ’ espér ance de vi ea pu être observé pour les deux sexes depuis 1990, sansquel ’ écar tent r el essexesnesemodi f i e.Let auxgl obaldemor t al i t éest l epl usél evédeFr ance,pourl esdeuxsexes.Sel onl ’ obser vat oi r er égi onalde la santé (ORS), la mortalité des hommes est de 26% plus élevée dans la région que la moyenne nationale14. Il semblerait que ces résultats aient pour cause l af r équence des mal adi es l i ées à l a consommat i on d’ al cooletde tabac, aux mauvaises habitudes alimentaires et à la grande proportion 12 Toutes les données pour le Nord-Pas-de-Calais et la France viennent de http://www.insee.fr/fr/insee_regions/Nord-pas-de-calais/rfc 13 En France, nombre de naissances par an parr appor tàl apopul at i ont ot al ed’ uner égi on donnée (présenté par 1 000 habitants). En Angleterre, le taux de natalité est le nombre de naissances pour 1000 femmes agées de 15 à 44 ans. 14 ORSNor dpasdeCal ai s,pr ésent at i onor al ependantl ’ at el i erduprojet Interreg du 30/01/06 8 d’ anci ens ouvriers exposés à des facteurs de risques dans les zones i ndust r i el l esetdansl ’ anci enBassi nmi ni er . La mortalité est variable dans le Sud-Estde l ’ Angl et er r e,dans l e Kentet Medway. Sevenoaks a le plus faible taux de mortalité et Dartford le plus élevé.Surl ’ ensembl edut er r i t oi r ecouver tparl epr oj et ,l ar égi ond’ Hast i ngs al ’ espér ancedevi el apl uscour t e( 77, 4ans)etWeal denl apl usl ongue( 80, 7 ans, hommes et femmes confondus). Les maladies du système circulatoire sont les principales causes de décès, les cancers venant en deuxième position, et les maladies du système respiratoire constituant la troisième cause de décès15. 15 ONS Annual District Deaths Extracts, 1996-2002 9 2.1 Cequel ’ ontsai tdesi négal i t és( voi rDocumentdet r avai l2) Les inégalités en matière de santé se définissent par desvar i at i onsdel ’ ét at de santé (mesurées par le taux de mortalité) selon les communautés et le lieu de vi e. Les var i at i ons de l ’ ét at de sant é sel on l el i eu de vi e ont ét é démont r éesaussibi en en Fr ancequ’ en Angl et er r e,où l e«Bl ackRepor t»a montré que les hommes de la classe sociale V avaient 2,5 fois plus de chance demour i ravantl ’ âgedel ar et r ai t equeceuxdel acl assesoci al eI .Gl asgow a l ’ espér ancedevi el apl uscour t edeGr ande-Bretagne, soit 76,4 ans (20012003), contre 84,8 ans pour un habitant de Kensington (Londres). Dans le Sud-Estde l ’ Angl et er r e( zone de Gover nmentOf f i ce Sout h East- GOSE), l ’ espér ance de vi e moyenne à l a nai ssance est de 79, 3 ans. Sel on l ’ Obser vat oi r e de sant é publ i que sud-est (South East Public Health Observatory –SEPHO) ,i mpl i qué dans l e Pr oj etI nt er r eg,l ’ espér ance de vi e s’ ét end de77, 4 ansàHast i ngs,77, 6 ansàMedwayetThanet ,à80, 2 ansà Lewes, 80,6 à Sevenoaks et 80,7 à Wealden16. I lestpossi bl ededéf i ni rdeuxt ypesd’ i négal i t és: o Les inégalités de santé, Economiques, liées à la position socioprofessionnelle. Inégalités de comportement, qui elles aussi sont liées à la position socio-économique Inégalités de la vie o Lesi négal i t ésr el at i vesàl ’ of f r edessoi ns 16 SEPHO 2004: Life Expectancy at birth; local authorities in the south east 10 Les inégalités de santé sont une question importante pour le gouvernement anglais depuis la publication du « Black Report » en 1980. La politique britannique de santé vise à réduire les inégalités de santé. En France, la littérature relative aux inégalités de santé est peu développée. Cependant, les deuxpaysabor dentcet t equest i onsousl emêmeangl e,c’ est -à-dire les liens entre problèmes de santé et défavorisation matérielle et sociale. Le Haut Comité de la Santé Publique dans son rapport « La santé en France » (janvier 2002)17 a démontré les différ encesd’ espér ance de vi e à 35 ans,ent r el es cat égor i es soci opr of essi onnel l es. La di f f ér ence d’ espér ance de vi e ent r e ouvr i er setcadr ess’ enl èveà6, 5anspourl eshommesetà3, 5anspourl es femmes. La probabilité de décéder entre 35 et 65 ans est deux fois plus élevée pour un homme ouvrier que pour un homme cadre. Ce rapport s’ enl èveà1, 6pourl esf emmes. 17 La santé en France 2002. Rapport du Haut Comité de la Santé Publique. ISBN : 2-11-005112-4 11 2.2 Points de vue anglais et français Il est intéressant de constater que la réflexion face aux inégalités de santé se situe à des niveaux différ ent sdesdeux côt ésdel aManche.L’ anal ysedes inégalités de santé est importante pour la santé publique en Angleterre depuis les études de William Farr en 1837. En 1980, lorsque le « Black Report » fut gouvernement publié, il Thatcher, constitua et les un sujet résultats de controverse ne furent pas pour le publiés immédiatement. Cependant, des études ultérieures ont montré que des i négal i t ésent ousgenr es,ent r egr oupessoci auxai nsiqu’ ent r el eNor detl e suddupays,ontcont i nuédes’ accr oî t r e. En Fr ance,l aquest i on desi négal i t ésdesant én’ ar eçu,j usquer écemment , que peu d’ at t ent i on de l apar tdesspéci al i st esde l a sant é etdessci ences soci al es.Cel aexpl i quepour quoicet t equest i on n’ aj ouéqu’ un r ôl emi neur dans les débats publics sur la santé, bien que des réflexions à ce sujet soient àl ’ or i gi ne de l al oide 199918 sur la couverture maladie universelle (CMU) pourl esFr ançai sl espl uspauvr esetappar ai ssentdansl ’ ar t i cl epr emi erdel a loi de 2004 sur la santé publique19. Ce n’ estqu’ en 2001 que cette question a suscité un travail commun de la par td’ épi démi ol ogi st es etd’ exper t s en sci ences soci al es.Pendantcet t e même période, des rapports du Haut Comité de la Santé Publique et de 18 Loi 99-641 du 27 Juillet 1999 portant création d'une couverture maladie universelle 19 Loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique 12 l ’ Académi e Nat i onal e de Médeci ne ont ,apr èsét udes,f ai t des propositions publiques à ce sujet. 3.1 D’ un poi nt de vue mét hodol ogi que, comment ét abl i r des comparaisons ? (voir Document de travail 3) L’ obj ect i f est d’ obt eni r et de dével opper l es i ndi cat eur s essent i el s pour rendre possible des comparaisons à un niveau géographique fin des deux côtés de la Manche. Durant les six premiers mois, les domaines principaux concernés furent les suivants: o La démographie o Les indicateurs sociaux o Les indicateurs de mortalité o Les indicateurs de santé issus des enquêtes locales sur la santé. 3.2 Sour cesd’ i nf or mat i ons Les sources de données utilisées sont les recensements, les registres de décès et les enquêtes locales. 3.3 Données de recensement Les données de recensement sont les données de population les plus précises et elles peuvent être analysées à un niveau très local, ce qui se relève très utile pour une analyse de la pauvreté, les variations étant marquées sur une zone géographique restreinte. Le recensement français est mené tous les neuf ans, le dernier datant de 1999. Au Royaume-Uni il a lieu 13 tous les 10 ans, le dernier datant de 2001. Entre chaque recensement, et pour les deux pays, des estimations sont établies pour chaque année intercensitaire. En Angleterre, ces estimations sont disponibles par section électorale (electoral wards) mais elles perdent de leur fiabilité au fur et à mesur equel et empsd’ écoul e,depui sl erecensement précédent. En France, il existe des estimations de population aux niveaux national, régional, et départemental. Il faut, pour les comparaisons, prendre en compte les « bassins de vie » et les « zones de proximité » utilisés en France par les Agences Régi onal es de l ’ Hospi t al i sat i on.Cer t ai nes données concer nantl es soins et la santé existent à ce niveau. I laét édéci déd’ expl oiter le plus largement possible les données au niveau régional, au niveau de la section électorale (electoral ward) en Angleterre, et au niveau du canton en France. En moyenne les cantons français sont trois fois plus grands que les sections électorales anglaises et les différences en t er mesdepopul at i onestencor epl usi mpor t ant e( j usqu’ à100000habi t ant s dans un canton). Ces échelles géographiques offrent la possibilité de mettre en évidence des variations à un niveau local tout en maintenant un niveau d’ anal yses st at i st i quement cr édi bl es ( l es données ai nsi r el evées sont rassemblées au fil des ans). Cependant ,l e ni veau d’ anal yse dépend du t hème de r echer che. Par conséquent, certains travaux sont menés au niveau des zones de proximité en France, et du dist r i ctenAngl et er r e,not ammentl or squ’ i ls’ agi r aduvol et: « utilisation des soins ». 14 3.4 Niveau de pauvreté (Deprivation scores) L’ un desobj ect i f sdu pr oj etestl ’ él abor at i on d’ un syst ème decompar ai son des indices de pauvreté dans toute la région. La Fr ance et l ’ Angl et er r e utilisent des méthodologies différentes et les indices collectés régulièrement lors des recensements varient également entre les deux pays. La mét hodol ogi ef r ançai se estaxéessurl et r avai letl er evenu al or squ’ en Angleterre on utilise les indices de défavorisation depuis longtemps, à commencerparJ ar manetTownsend,Car st ai r setpl usr écemment ,l ’ I ndi cede Défavorisation Multiple (IDM)20. L’ équi peat ent éd’ appl i querl ’ I DM auxdonnéesf r ançai ses; cependant il est difficile de t r ouverl es données nécessai r es poursa const r uct i on.L’ i ndi ce r et enul epl usut i l eetl epl usper t i nentestl ’ I ndi cedeTownsend21. Pl us l ’ I ndi ce de Townsend est él evé, pl us l a r égi on connaî t des défavorisations et est désavantagée. Les variables pour le construire sont disponibles des deux côtés de la Manche, ce qui permet une comparaison des indices obtenus. 3.5 La classe socio-économique Dans les deux pays, la définition de la classe sociale est basée sur le travail et 20 est dans un certain sens comparable. Néanmoins, un travail Office of Deputy Prime Minister. 2000. Indices of Multiple Deprivation 2000 –The Methodology. http://www.odpm.gov.uk/index.asp?id=1128452 21 Townsend P, Phillimore P, Beattie A. Inequalities in Health in the Northern Region: an interim report, Newcastle upon Tyne and Bristol; Northern Regional Health Authority and the University of Bristol:.1986. 15 complémentaire est nécessaire pour fournir une analyse croisée complète des deux systèmes ;i lsembl e que l ’ Eur ost att r avai l l e ces quest i ons.Au Royaume-Uni, la situation économique de chacun est définie par individu et non pas parménage.Ai nsi ,siunef emmet r avai l l eetquesonmar is’ occupe del af ami l l eàdomi ci l e,i lnecher chepasd’ empl oi ,i lestdonccl assécomme « Economiquement Inactif». En France, les classes socio-économiques sont définies par la Socioprofessionnelles d'agrégation. Au nomenclature des Professions (PCS-2003). Elle comporte niveau le plus agrégé se et Catégories quatre trouvent les niveaux groupes socioprofessionnels en 8 postes (voir Tableau 3). La nomenclature décrit 486 postes d'actifs, et 11 postes supplémentaires pour les personnes sans activité professionnelle22. Le système de classification utilisé en Angleterre est basé sur la main d’ œuvr e en ut i l i sant l a Cl assi f i cat i on Soci o-économique des Statistiques Nationales (NS-SEC). ‘ LaCSE-SN est une classification basée sur le travail mais elle a des règles pour couvrir la totalité de la population adulte. Les renseignements exigés pour créer la NS-SEC sontl e mét i ercodé parl es gr oupes d’ uni t é de l a Classification Professionnelle Standard 2000, et les détails du statut de l ’ empl oi ( empl oyeur ,i ndépendant ou empl oyé; soit directeur ; nombre d’ empl oyéssurl el i eudet r avai l ) .Desr ensei gnement ssi mi l ai r esontdéj àét é 22 Source: Insee; Professions et Catégories Socioprofessionnelles PCS-2003 http://www.insee.fr/fr/nom_def_met/nomenclatures/prof_cat_soc/pages/pcs.htm 16 demandés pour des classifications sociales précédentes : Classe Sociale et 23 Groupe Socio-économi que. ’ Tableau 3 Classification sociale France24 Agriculteurs exploitants Artisans, commerçants et chefs d'entreprise Cadres et professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires Employés Ouvriers Retraités Autres personnes sans activité professionnelle Angleterre Métiers gestionnaires et professionnels supérieurs Métiers gestionnaires et professionnels inférieurs Métiers intermédiaires Petits employeurs et ouvriers à leur propre compte Direction inférieure et métiers techniques Métiers de semi-routine Métiers de routine Chômeurs de longue durée 3.6 Données sur la mortalité Lesdonnéessonti ssuesdesr ecensement sdel apopul at i onoud’ est i mat i ons de population. Comme décrit précédemment, le recensement français le plus récent est plus ancien de deux ans par rapport au recensement anglais ; et 23 Socio-economic classification of working-age population, Spring 2002: Regional Trends 37 24 Liste des catégories socioprofessionnelles agrégées 2003. Niveau 1 : 8 Postes ; http://www.insee.fr/fr/nom_def_met/nomenclatures/prof_cat_soc/html 17 plus les données sont anciennes, moins les estimations qui les actualisent sont fiables. De plus, les données anglaises sur la mortalité ont commencé à être collectées à partir de 1986, alors que les françaises sont recueillies par l’ ORSNor d–Pas-de-Calais au niveau communal depuis 1979. Pour la comparaison de la mortalité, nous avons utilisé des taux standardisés permettant d’ él i mi nerl ebi ai sl i éàdesdi f f ér ences de structure par âge des différents zonages. Ainsi, pourcequiestdel ’ anal ysespat i al edel amor t al i t é,i laét éconvenude calculer des SMR à partir des décès cumulés de la période 1996-2002 à l ’ échel l edu cant on pourle côté français et des Electoral Wards pour le côté anglais. En ce qui concer ne l ’ anal yse de l ’ évol ut i on t empor el l e de l a mortalité, nous avons calculé des taux comparatifs de mortalité annuels, standardisés sur la population européenne. Les années disponibles concernaient la période 1979-2001 pour la France et la période 1993-2004 pourl ’ Angl et er r e.I laét épossi bl edecompar erl ’ évol ut i ondel amor t al i t éau ni veau de l a Fr ance mét r opol i t ai ne etde l ’ Angl et er r e, etdes r égi ons du Nord –Pas-de-Calais, du Surrey et Sussex, de Brighton et Hove et du Kent et du Medway sur la période 1993-2001. La classification CIM-9 a été utilisée en France pour codifier les décès entre 1979 et 1999 et la CIM-10 à partir de 2000 ; en Angleterre la CIM-9 a été ut i l i sée j usqu’ àl af i n de l ’ année 2000 etl a CIM-10 depuis le début de l ’ année2001.I ln’ estpasévi dentquel acol l ect eetl et r ai t ementdesdonnées sur la mortalité aboutissent aux mêmes intitulés des deux côtés de la Manche ; par exemple, un décès dû à une pneumonie en France donnera la 18 pneumonie comme cause du décès même s’ i ly a une cause sous-jacente t el l e qu’ un acci dentcér ébr o-vascul ai r e;en Angl et er r e c’ estl a cause sousjacente qui sera gardée. Comme ces données sont utilisées pour des comparaisons internationales publiées par exemple par l ’ Or gani sat i on Mondiale de la Santé, il a été convenu de faire progresser le travail tout en gar dant à l ’ espr i t que des di f f ér ences peuvent êt r e dues à de t el l es anomalies. Parai l l eur s,j usqu’ en1997,il existait entre les deux pays une différence de défi ni t i on del ’ âgeaudécès. En ef f et ,al or squ’ enAngl et er r et ousl esâges au décès sontcal cul és en âge r évol us,en Fr ance, l ’ âge ét ai tcal cul é en annéesr évol uesj usqu’ àl ’ âgede9 ans,pui senâgeat t ei ntdur antl ’ annéeà partir de 10 ans. Depuis 1998, l a Fr ancecal cul el ’ âgeaudécèsuni quement en années révolues.Cet t edi f f ér encedansl ecal culdel ’ âgegénèr ej usqu’ en 1997 un biais affectant la comparaison des taux de mortalité entre les deux pays.Pourl ecor r i ger ,i laét énécessai r ed’ ut i l i sersur la période 1979-1997 une population standard adaptée à la spécificité française. 3.7 Donnéesd’ enquêt es L’ Angl et er r eetl aFr anceontt out esdeuxuneEnquêt eNat i onal esurl aSant é, qui est réalisée tous les ans en Angleterre (Health Survey for England) et tous les 10 ans en France (Enquête nationale sur la santé et les soins médicaux, la dernière réalisée en 2002-2003). 19 En Angl et er r e,i lexi st e des sér i es d’ enquêt es l ocal es comme l ’ enquêt e« Apple a Day »àMai dst oneetCant er bur yen1985,l ’ enquêt e « Health Quest SouthEast »dansl eKentetMedwayen 2001 etl ’ enquêt e«Health Counts » (East Sussex, Brighton et Hove en 2003). En France, une extension de l ’ Enquêt eNat i onal edansl eNor dPas-de Calais a été réalisée en 1980-1981 et 2002-2003. Il existe aussi des enquêtes spécifiques de type Baromètre Santé (deux ont été menés récemment : en 2000 une enquête sur tabac, en 2002 sur la nutrition). Les enquêtes française et anglaise posent des questions similaires concernant le SF-36,l ’ obési t é,l ’ act i vi té physique, le logement, la classe socioprofessionnelle. On pourra donc les utiliser dans la comparaison de la santé des individus dans les deux régions. Le choix des termes a été soi gneusementexami népours’ assur erdel acompar abi l i t édesi t ems. 3.8 « State of Art », revue de littérature –Comment mesurer les inégalités de santé ? Les inégalités de santé sont communément mesurées au niveau de la population. Il existe des méthodes communes et différentes de mesure des inégalités pour les deux pays. La méthodologie de mesure de la mortalité st andar di séesurl ’ âgeetl esexeestl amêmepourl esdeuxpays; les deux séries des données sont standardisées sur chacune des populations nationales. Pour ces raisons, le projet a développé une méthodologie commune en ut i l i santl a mor t al i t é,l ’ espér ance de vi e etdes i ndi ces de 20 défavorisation. Comme expliqué ci-dessus, les informations disponibles sur la défavorisation ont été explorées des deux côtés et une approche commune aét éconvenueenut i l i santl ’ I ndi cedeDéfavorisation de Townsend. L’ appr ochegéogr aphi queper met t r adedécr i r el esvar i at i onsdel amor t al i t é, del ’ espér ancedevi eetdel ’ I ndi cedeDéf avor i sat i ondeTownsendàl ’ échel l e des sections électorales et cantons. Des corrélations seront utilisées pour démont r erqu’ i lyabeletbi encor r espondancedesdeuxcôt ésdel aManche concernant les mesures de santé et des inégalités, et on cherchera les expl i cat i onsenut i l i santl esdonnéesdel ’ ét udeetl esdonnéesqual i t at i ves. Les données issues des enquêt es ontét ét r ai t ées en sui vantl ’ appr oche économique développée par Van Doorslaer et al. (2003,2004)25,26 afin de comparer les inégalités de santé totales et en relation avec le revenu à travers les deux régions. 25 VAN DOORSLAER E, JONES AM (2003) Inequalities in self-reported health: validation of a new approach of measurement. Journal of Health Economics; 22: 61-87 26 VAN DOORSLAER E, KOOLMAN X (2004) Explaining the differences in income-related health inequalities across European countries. Health Economics; 13: 609-628 21 L’ expl i cat i ondesi négal i t ésdesant écomporte : o Lar el at i onst at i st i queent r el ’ ét atdesant éetl escar act ér i st i ques socioéconomiques au niveau individuel (sexe, âge, revenu, situation socioéconomique, comportements de santé, capital soci al …) o La répartition de ces facteurs prédictifs dans la population générale. Une variable contribuera à « expliquer » les inégalités de santé si elle remplit les deux conditions suivantes : o El l edoi tavoi runi mpactsurl asant é( c’ est -à-dire avoir un coefficient si gni f i cat i fdansl ’ équat i ondesant é)et , o Elle doi têt r ei négal ementr épar t i e par mil es i ndi vi dus ( c’ est -à-dire avoi runi ndi cedeconcent r at i onsupér i euràzér o) .L’ ét atdesant épeut être estimé en utilisant le questionnaire SF36. De nombr euses ét udes mont r entque l ’ est i mat i on subj ect i ve de l ’ ét atde santé est un bon indicateur de la mortalité future. Des modèles de type Logit ordonné peuvent être utilisés pour transformer les réponses qualitatives en des mesures quantitatives graduées par intervalles. Les études de population apportent des informations utiles sur le statut soci oéconomi que ( l es données sur l e sexe, l ’ âge, l a si t uat i on socioéconomique et le revenu ne sont pas disponibles dans les études anglaises) et sur les modes de vie en relation à la santé (consommation 22 d’ al cool ,t abagi sme,nut r i tion et activité). Si elles sont représentatives, on peut aussi utiliser ces enquêtes pour estimer la répartition des facteurs prédictifs dans la population générale. Depuis le lancement du projet, les travaux statistiques ont progressé sur les points suivants : o Des enquêtes ont été précisément comparées concernant la r epr ésent at i vi t é( pr océdé d’ échant i l l onnage,cl assi f i cat i ons parpoi ds) etl esi nf or mat i onsdi sponi bl es( por t éedel ’ i nf or mat i on,déf i ni t i ondes variables et modalités) ; o Des équations de santé ont été estimées et testées séparément pour chaque région (Nord/Pas-de-Calais, KMESBH). o La définition des facteurs explicatifs des inégalités de santé dans les deux régions est actuellement en cours. La comparaison de la capacité « explicative » de chaque facteur entre le Nord/Pas-de-Calais et Kent est prévue. Les premiers résultats des comparaisons des enquêtes ont mené à un débat sur l ’ ut i l i sat i on du poi ds, et l a modél i sat i on st at i st i que a pr odui t des conclusions difficiles à interpréter. Des comparaisons directes entre les résultats des enquêtes mènent à quelques différences intéressantes entre les deux populations. 4.1 Analyse des indices de défavorisation (en utilisant les approches française et anglaise) ; présentation de cartes et comparaison détaillée des deux régions (voir Document de travail 4) 23 Une première approche a utilisé les indices déjà existants des deux côtés de la Manche ; cependant, les données qui construisent ces indices (en par t i cul i erl ’ I ndi ce de Déf avor i sat i on Mul t i pl e quiut i lise 36 indicateurs) ne sont pas disponibles pour chaque pays. Il y a aussi des différences dans la définition des classes sociales. Il y a deux possibilités pour analyser et comparer le désavantage social et les i ndi cat eur sde sant é.Toutd’ abor d nousavons recherché les variables qui f our ni ssai entl emaxi mum d’ expl i cat i onssurl avar i at i on del ’ ét atdesant é. Pourcel a,nousavonst outd’ abor d compar él esi ndi cat eur scommunsaux deux pays, puis nous avons cherché à déterminer leur relation avec les indicat eur s d’ i négal i t é. Ceci a mené à l a compar ai son des i ndi ces de Townsend, Car st ai r s,J ar men,ai nsique d’ aut r es i ndi ces.Une cont r ai nt e majeure a été de trouver les indicateurs appropriés des deux côtés de la Manche,dontonpouvai têt r esûrqu’ i l sai entl a même signification réelle. Le document4 expose ce t r avai letl a mét hode appl i quée avec l ’ I ndi ce de Townsend. Ensuite, nous voulons nous assurer que les indicateurs choisis fournissent une analyse géographique à un niveau fin, et soient solides dans le calcul de la corrélation entre santé et indicateurs sociaux à travers la zone géographique. 24 5.1 Perspective locale des inégalités de santé : données collectées et comparaisons réalisées –mortalité, espérance de vie, etc. (voir Document de travail 5) L’ agr égat i on desdonnéesdemor t al i t éàt r aver sl esdeux r égi onsaper mi s, pour la première fois, la comparaison directe de la mortalité entre le Nord de la France et le Sud-Estdel ’ Angl et er r e.El l ef our ni taussil apossi bi l i t éd’ une comparaison directe de l amor t al i t éent r el ’ Angl et er r eetl aFr ance. L’ anal ysedel amor t al i t és’ estf ai t ededeuxf açons: o Tendances de mortalité dans le temps en comparant les deux régions et les statistiques nationales o Analyse géographique en utilisant les cantons en France et les sections électorales en Angleterre pour fournir une « échelle » hiérarchique par Ratio de Mortalité Standard (ce deuxième travail doit être complété). Figure 2 Mortalité toutes causes confondues (ICD10 A00-Y99, ICD9 001-E999) 25 Men Per 100 000 European Standard population 1700 1500 1300 1100 900 700 500 1975 1980 1985 N o rd - P a s -de -C a la is Brig h to n a n d H o v e U A 1990 1995 Ke n t a n d Me d w a y S H A E n g la n d 2000 2005 S u rre y a nd S u s se x S H A F ra n ce me t ro p o lit a n Per 100 000 European Standard population Wom en 850 800 750 700 650 600 550 500 450 400 1975 1980 Nord - Pas-de-Calais Brighton and Hov e UA 1985 1990 Kent and Medway SHA England 1995 2000 2005 Surrey and Sussex SHA France metropolitan La mortalité nationale, toutes causes confondues, chez les hommes est la même pour la France et l ’ Angl et er r e,avec une bai sse par al l èl e des t aux comparatifs de mortalité, qui passent en moyenne de 1000 décès pour 100 000 habitants en 1993 à 814 décès pour 100 000 en 2001.Ce que l ’ on remarque particulièrement est que les hommes dans le Nord - Pas-de-Calais ont une mortalité dans le temps uniformément plus importante que les hommes dans le Kent et Medway, et dans le Surrey et Sussex. Entre 1993 et 2001 la chute de la mortalité a été de –12,4% (Surrey et Sussex) et de -15,3% pour le Nord - Pas-de-Calais. 26 La mortalité dans le Nord - Pas-de-Calais qui, en 1979, était supérieure de 29% à celle de la France métropolitaine, s’ estt r èspeu r édui t eau cour sdes deux dernières décennies. En effet, en 2001, cette région accusait encore une surmortalité de 26% par rapport à la moyenne nationale. Figure 3 Mortalité due aux cancers à tous âges –Hommes (ICD9 140-208 ajusté, ICD10 C00-C97) Men Per 100 000 European Standard population 450 400 350 300 250 200 150 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 Nord - Pas-de-Calais Kent and Medway SHA Surrey and Sussex SHA Brighton and Hove UA England France metropolitan Les femmes françaises ont une espérance de vie plus longue que les femmes angl ai sesd’ envi r on2années.Cet t edi f f ér enceser et r ouveauni veaudest aux de mortalité féminins toutes causes confondues qui en France , entre 1993 et 2001, demeurent nettement inférieurs aux taux Anglais (400 décès pour 100 000 contre 550 décès pour 100 000 respectivement en 2001). Les femmes françaises résidant dans le Nord - Pas-de-Calais ont cependant un 27 excédent de mortalité par rapport au taux national français se situant entre 20% à 23% sur les années 1979-2001. Pour les deux pays, le taux de mortalité standardisé a baissé de façon similaire pour les femmes entre 1979 et 2001, même si, sur cette période, le taux français est toujours resté d’ envi r on 30% i nf ér i eurau t aux angl ai s.Dans l e KentetMedway etdans Brighton et Hove, on observe que la mortalité des femmes se situe autour de la moyenne nationale (+/- 5% par rapport au niveau national anglais). Dans le Surrey et Sussex la mortalité féminine est 11% en dessous du taux national. Le cancer représente 32% des causes de mortalité des hommes en France et 28% en Angleterre (tous âges confondus). Alors que le nombre de maladies vasculaires a tendance à baisser, les décès dus au cancer deviennent une cause plus importante. En France, le nombre de décès dus au cancer est resté st abl ede1997 à2001 al or squ’ en Angl et er r ei labai sséde6%.Let aux de mortalité a cependant baissé en France entre 1979 et 2001 de 16,5% ; mais dans le Nord - Pas-de-Cal ai scet t ebai ssen’ aét équede7, 8%.Parr appor tà la France métropolitaine, le Nord – Pas-de-Calais affiche en 2001 une surmortalité de 28 %. Figure 4 Mortalité due aux cancers à tous âges –Femmes (ICD9 140-208 ajusté, ICD10 C00-C97) 28 Per 100 000 European Standard population Women 200 190 180 170 160 150 140 130 120 110 100 1975 1980 Nord - Pas-de-Calais Brighton and Hove UA 1985 1990 1995 Kent and Medway SHA England 2000 2005 Surrey and Sussex SHA France metropolitan Pour la France, en 2001, le taux de mortalité dû aux cancers est de 265,5/100 000 par rapport à 228,5/100 000 en Angleterre. Kent et Medway, et Brighton et Hove, ont un taux similaire à celui de l ’ Angl et er r e,al or sque Sur r eyet Sussexontunemor t al i t éi nf ér i eur eàl ’ Angl et er r ede8 à9% ent r e 1993 et 2004. En termes d’ ef f ect i f s,i lyapl usdesi mi l i t udesent r el aFr anceetl ’ Angl et er r e pour les décès de femmes dus au cancer ;en 2001,22% del ’ ensembl edes décès des femmes en France et 23.5% en Angleterre sont dus au cancer. Dans les deux pays, le taux de mortalité pour les femmes est moins élevé que pour les hommes. Cela est particulièrement marqué dans le NPDC où la mortalité masculine due au cancer est deux fois supérieure à celle des femmes. Cette différence entre les sexes est moins marquée en Angleterre ou dans les régions du Sud-Est. Les femmes anglaises étaient plus 29 susceptibles de mourir du cancer que les Françaises de 32% en moyenne pendant les années 1993-2001. Pendant cette période, les femmes dans le NPDC ont par rapport à la France, un excédent de mortalité par cancer de 14%. Les femmes dans le Kent et le Medway obtiennent des taux comparatifs de mor t al i t é parcancerpr oches de ceux de l ’ Angl et er r et andi s que l a mortalité de Surrey et Sussex due au cancer était de 7% inférieure au niveau anglais. Les maladies circulatoires (maladies cardiaques, vasculaires et cérébrovasculaires) justifient 27% de toute la mortalité des hommes français et de 40% des hommes anglais. Dans les deux pays, il y a une tendance à la baisse du nombre de décès de maladie circulatoire à long terme. La mortalité dans le NPDC est inférieure au Sud-Estde l ’ Angl et er r e.Cependant ,l e NPDC a toujours un excédent stable de mortalité de 28% en moyenne pendant les années 1979-2001. Kent, Medway, Brighton et Hove ont presque le même t auxdemor t al i t équ’ au niveau anglais, mais Surrey et Sussex ont un taux de mortalité de maladie circulatoire inférieur de 13% à la moyenne nationale pendant les années 1993-2001. Les maladies circulatoires représentent 39.6% de tous les décès féminins en Angleterre, contre 33.3% en France soit une différence moins importante que chez les hommes. Les femmes ont vu réduire leur décès pour cause de maladie circulatoire de 25% entre 1993 et 2001. Par ailleurs, la mortalité masculine due à cette cause est de 1,6 à 1,8 fois supérieure à celle des f emmessel onl et er r i t oi r eetl ’ année; cette différence semble augmenter en 30 France et dans le NPDC mais diminuer en Angleterre et dans les régions du Sud-Est. 6.1 Mesures au niveau local et analyse des comportements liés à la santé et desi négal i t ésdesant éenut i l i santl esdonnéesd’ enquêt e( voi rDocument de travail 6) Les données des études (Enquête santé 2002-2003 - Extension régionale Nord-Pas-de-Calais, et « Health and Lifestyle surveys » de Kent et East Sussex, Brighton et Hove) ont été analysées afin de comparer les inégalités de santé dans les deux régions. Lesdeuxenquêt escompt entunemêmequest i onsurl ’ est i mat i onsubj ect i ve de l ’ ét at de sant é,avec 5 r éponses possi bl es.I lexi st e des di f f ér ences marquées entre les régions dans la répartition des réponses « bonne » et « très bonne ». Les Français interrogés sont plus susceptibles de dire que leur santé est « bonne »,t andi squel ’ ut i l i sat i ondecesdeuxt er mespourl es anglais est limitée. On ne sait pas quelle part de cette variation est due à des différences de santé réelles et quelle part est due à des différences dans la façon dont ces termes sont compris. En général, les deux régions rapportent unesant équisedét ér i or eavecl ’ âge,avecdespet i t esdi f f ér encesent r el es sexes. Comportements liés à la santé 31 Figure 5 BMI - IMC ESBH and K&M Male - masculine (by age) Nord-Pas-de-Calais 100% 80% 60% 40% 20% 0% 18-24 25-44 45-64 65-74 75+ 18-24 25-44 45-64 65-74 Underweight -Sous-poids Normal - Normal Obese - Obese Grossly Obese - Obesite massive 75+ Overweight - Surpoids La taille et le poids sont auto-estimés dans les deux études, et sont donc sujets à des biais de report similaires. On sait que la taille a tendance à être surestimée (surtout chez les hommes) et le poids souvent sous-estimé. Ces deux facteurs suggèrent que les scores BMI, peuvent être sous-estimés. Dansl esdeux r égi ons,unegr andepr opor t i on d’ hommessonten sur poi ds une fois passés les 25 ans. Chez les femmes, cela est moins le cas, mais plus de lamoi t i éd’ ent r eel l esâgéesent r e45et64ans,ét ai entt outdemêmeen surpoids. Laconsommat i ondet abacdi mi nueavecl ’ âge,pourl eshommescomepour les femmes. Fumer est plus courant chez les hommes, et particulièrement dans le NPDC, où aucune femme âgée de plus de 75 ans ne prétend fumer quotidiennement. En comparant les régions, le pourcentage des fumeurs 32 mascul i nsdi mi nuepl usr api dementavecl ’ âgedansl eNPDC,d’ envi r on40%à 4%. Les chiffres correspondants dans le KMESBH sont passés de 26% à 8%. Pour les fumeuses, les différences entre les régions sont assez faibles, sauf pourcel l esdepl usde65ansdansl eNPDCquif umentmoi nsqu’ enKMESBH. Figure 6 Smoking - Fumer ESBH and K&M Female - Feminin (by age) Nord-Pas-de-Calais 100% 80% 60% 40% 20% 0% 18-24 25-44 45-64 65-74 Smoke daily - Fume tous les jours 75+ 18-24 25-44 45-64 65-74 Smoke occasionally - fume occasionnellement 75+ Non-smoker - non Une découverte importante est que moins de personnes âgées fument dans le NPDC que dans le KMESBH. Contrairement aux idées reçues, la majorité des hommes français ne boivent pasd’ al coolquot i di ennement ,en sebasantsurl esr éponsesaux enquêt es. Cependant ,l es hommes de 45 ans etpl us dans l ’ enquêt e du NPDC sont presque deux fois plus susceptibles de boire quotidiennement par rapport à leurs homologues du KMESBH (autour de 40% contre environ 20%). Dans les 33 deux régions, les hommes ont plus tendance que les femmes à boire quotidiennement. Une exception notable est constatée chez les jeunes du KMESBH,où pl us d’ i ndi vi dus âgés de moi ns de 25 ans décl ar ent boi r e quot i di ennement( 5% d’ hommeset2% def emmescompar éà3% d’ hommes et 1% de femmes dans le NPDC). Les deux ét udes s’ i nt ér essent à l a var i ét é appor t ée dans l ’ al i ment at i on, notamment les fruits et légumes. La comparaison est basée sur le pourcentage des personnes déclarant manger des fruits et/ou des légumes au moins 5 jours par semaine. Dansl esdeux pays,i lyapl usdef emmesqued’ hommesquimangentdes fruits et des légumes à cette fréquence. Dans le NPDC, le pourcentage de consommation de fruits et légumes 5 jours ou plus par semaine, augmente avecl ’ âge. Lenombr edeper sonnesf ai santdel ’ exer ci ce3f oi soupl usparsemai neest plus important chez les hommes et tend à se réduire avecl ’ âge. Bien que les différences soient minimes entre les 2 régions concernant l ’ exer ci cephysi que,l esper sonnesâgéesdepl usde65 ansdansl eKMESBH ayant une activité physique, sont plus nombreuses. 34 En suivant la méthodologie proposée par Van Doorslaer et Jones (2003)27, et Van Doorslaer et Koolman (2004)28, expliquer les inégalités de santé suppose d’ expl or er1)l er appor tst at i st i queent r el ' ét atdesant éetl escar act ér i st i ques socio-économiques au niveau individuel (sexe, âge, revenu, classe sociale, comportement de santé, capital social...) et 2) la répartition de ces facteurs prédictifs dans la population générale. Dans cette étude, on utilise l ’ est i mat i on subj ect i ve de l ’ ét atde sant é comme une var i abl e dépendant e. Pendant les 20 dernières années,l ’ ét atdesant édesi ndi vi dusaét ééval ué subj ect i vement dans beaucoup d’ ét udes. On demande aux i ndi vi dus de placer leur état de santé sur une échelle catégorique (par exemple : de « mauvais » à « bon »). Idler et Benyamini (1997)29 ont démontré que l ’ est i mat i on subj ect i ve de l ’ ét atde sant é estun i ndi cat eurpr édi ct i fde l a mortalité. Pour chaque r égi on,l ’ équat i on de sant é a ét é est i mée par un modèl e logistique ordonné basé sur la distribution cumulative des réponses aux catégories, permettant ainsi la transformation de réponses qualitatives en unemesur equant i t at i vesynt hét i que( échel l ed’ i nt er val l e) .La décomposition des inégalités de santé dans les trois régions a été effectuée pour les trois régions (NPDC, ESBH, KM). 27 VAN DOORSLAER E, JONES AM (2003) Inequalities in self-reported health : validation of a new approach to measurement. Journal of Health Economics ; 22 : 61-87 28 VAN DOORSLAER E, KOOLMAN X (2004) Explaining the differences in income-related health inequalities accross European countries. Health Economics ; 13 : 609-628. 29 IDLER EL, BENYAMINI Y (1997) Self rated health and mortality: a review of twenty seven community studies. J Health Soc Behav ; 38(1) : 21-37 35 La contribution des différentes variables aux inégalités de santé diffère dans les trois régions. La contribution de la structure âge-sexe (contribution biologique) est de 75% dans le NPDC, 50% dans le ESBH et 33% dans le KM. La contribution du statut matrimonial apparaît relativement plus importante dans le NPDC que dans les deux autres régions (9.1% pour le NPDC, 2.1% pour le ESBH et -0. 4% pourl eKM) .L’ i mpactdel avar i abl epr oxydu r evenu (propriétaire de son logement) est quasiment nulle dans le NPDC (-0.6%) al or squ’ el l es’ élève à 5.2% dans le ESBH et à 6.0% dans le KM. La catégorie socioprofessionnelle contribue à un niveau de 2.6% dans le NPDC, de 5.7% dans le ESBH et de 9.4% dans le KM. Enfin, on note les contributions non négligeables aux inégalités de santé des comportements vis-à-vis de la santé : 14.1% dans le NPDC, 36.6% dans le ESBH et 52.2% dans le KM. Ces r ésul t at s sontpr él i mi nai r es.En ef f et ,d’ un poi ntde vue st at i st i que, l ’ hypot hèse d’ égal i t é des pent es nécessai r e dans un modèl el ogi st i que ordonné ne peut être retenue dans le ESBH et le KM en particulier. La prise en compte de ce biais de report observé dans les données nécessite la poursuite de la modélisation économétrique par des procédures de type modèle logistique généralisé. 7.1 Prochaines étapes de travail Les travaux réalisés autour des inégalités de la santé ont beaucoup avancé depuis 25 ans au Royaume-Uni. En France, jusque récemment, les inégalités n’ ét ai entabor déesque sousl ’ angl e économi que,c’ est -à-dire du point de 36 vuedel ’ accèsauxsoi nsmédi caux, de leur proximité géographique et de la possi bi l i t édebénéf i ci erdel ’ assur ancemal adi e. L’ anal yse de l al i t t ér at ur e soci ol ogi que en Fr ance aut ourde l a quest i on du capital culturel et social, mène à la conclusion que la réduction des barrières relat i ves à l ’ ut i l i sat i on de soi ns médi caux n’ i mpl i que pas nécessai r ement l ’ amél i or at i ondel ’ ét atdesant édel ’ i ndi vi du.Parai l l eur s,l ’ i mpactquant i t at i f d’ unemei l l eur ecouver t ur edesoi nsmédi cauxsurl aconsommat i ondesoi ns par les populations les plus défavorisées ne se traduit pas forcément par une augmentation semblable dans la qualité de la consommation de soins médicaux. La littérature anglaise relative à la santé publique va plus loin dans cette r éf l exi on,soul i gnantl ’ i mpor t ancedu voi si nageet des communautés. Le fait def ai r epar t i ed’ uneassoci at i on,parexempl e,peutef f ect i vementavoi rune incidence sur la santé et le bien-être de la population, notamment grâce à dessout i ensouencor el ’ adopt i ondecer t ai nsmodesdevi e. 7.2 Que doit-on faire ? Let r avai lr éal i séj usqu' i cimont r equenousavonsl ’ oppor t uni t é,àt r aver sce projet, de mieux cerner les approches de la santé et des soins médicaux des deux côt ésde l a Manche,parl ’ examen dét ai l l é desf act eur si ndi vi duel set collectifs influençant la santé de la population. Ceci peut être mis en exergue par l'analyse des indicateurs des inégalités et par l'examen de facteurs individuels, grâce au travail qualitatif. 37 L’ équi pe en char ge du vol et«Utilisation de Soins Médicaux » a travaillé principalement sur deux questions : o Que voulons-nous savoir sur l'utilisation des soins médicaux et sociaux ? o A quelles données comparables avons-nous accès en France et au Royaume Uni ? Ces deux questions se sont révélées délicates et difficiles à concilier. Côté français, la question clé est : o Comment la défavorisation affecte-t-elle l'utilisation de soins médicaux ? Côté anglais, deux questions sont posées : o Est-ce que la Inverse Care Law (la loi des soins inversés), qui stipule que ceux qui vivent dans les circonstances les plus défavorisées ont les plus mauvais services, se révèle exacte en France et en Angleterre ? et o Si oui, comment le choix du patient affecte-t-il l'opération de la Inverse Care Law? La défavorisation au sein des régions, au niveau des sections électorales, ser a éval uée parl ' I ndi ce de Townsend.L’ of f r e de soi ns dans ces sect i ons électorales peut être corrélée avec cet indice. Ceci établira un rapport entre la densité des professionnels de la santé tels que les médecins généralistes, les infirmières, les thérapeutes, des dentistes etc., et les populations locales. De la même façon, le nombre de lits d’ hôpi t auxetdel i t smédi cauxdi sponi bl espeutêt r er el evé. 38 D'autres données concernant la fourniture des ressources de soins de santé et de soins sociaux seront disponibles dans les deux pays pour donner une image du service disponible pour les personnes avec des incapacités et les personnes âgées. Nous devrons être très attentif aux différentes définitions des services dans les deux régions pour nous assurer de leur comparabilité. Etablir une corrélation entre Townsend et les taux de mortalité, de morbidité et d'hospitalisation dans une zone particulière devrait donner une indication à la fois sur les liens entre défavorisation et résultats sanitaires, et si la Inverse Care Law opère. Il peut également être utile de considérer le rapport entre le niveau des services disponibles et l'utilisation des urgences. Cependant, tandis qu'il est possible au Royaume-Uni d'identifier les adresses personnel l esdeceux quiconsul t entun génér al i st e,cel as’ avèr edi f f i ci l een France. Il est donc délicat de mettre en corrélation cette activité avec des régions de défavorisation. 39 On peut également utiliser un indicateur proxy. Le traitement pour le diabète du type 2 peut convenir car cette pathologie peut mener à de sérieuses compl i cat i ons ( mal adi es ci r cul at oi r es etaut r es) ,etsiel l e n’ estpas t r ai t ée préventivement, on est confronté à une incidence plus élevée des hospi t al i sat i ons. La Fr ance et l ’ Angl et erre disposent toutes deux de nombreux travaux sur le traitement du diabète. La méthodologie décrite ci-dessus devrait fournir des réponses aux deux questions posées précédemment. La question de savoir si le choix du patient affecte la Inverse Care Law sera examinée dans la deuxième partie du projet, après avoir étudié si cette loi se vérifie en réalité et les données et les analyses pour répondre à cette question semblent très complexes. 40