ECOINFLOW : un projet fédérateur pour les scieries

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ECOINFLOW : un projet fédérateur pour les scieries
ECOINFLOW : un projet fédérateur pour les scieries
françaises et européennes
Le projet Européen ECOINFLOW engagé depuis maintenant 1 an et demi, a pour objectif de
promouvoir une meilleure gestion de l’énergie dans les scieries pour diminuer leur facture
énergétique et contribuer à atteindre les objectifs nationaux de 2020 : réduction de la
consommation d’énergie, réduction des émissions de CO2 et augmentation de la part des énergies
renouvelables dans la consommation énergétique globale.
D’une durée de 3 ans, ECOINFLOW est coordonné par l’institut norvégien Norsk Treteknisk
Institut. Il implique 6 pays et 12 partenaires. Pour la France, le projet est piloté par FNB et FCBA.
2013 : une année riche en évènements

Forte mobilisation des scieries
La participation des scieries dans les différents
pays partenaires est importante : pas moins de 46
entreprises au total ! La répartition selon les pays
est la suivante : Suède (5), Norvège (4),
Allemagne (9), Lettonie (4), France (18) et
Angleterre (3).
Chaque scierie a fait l’objet d’une visite en début
d’année durant laquelle les caractéristiques
énergétiques de l’entreprise ont été relevées :
 puissance des moteurs ;
 type d’installation ;
 factures énergétiques …
Un rapport synthétique précisant les bonnes
pratiques relevées ainsi que les sources probables
de réduction des consommations énergétiques, a
été communiqué en milieu d’année à chaque
industriel.

Un consortium au travail
En 2013, le consortium s’est réuni à deux reprises :
en juin à Berlin, puis en novembre à Bordeaux. Lors
de cette dernière réunion, les partenaires ont
notament travaillé sur la rédaction d’un guide de mise
en place d’un Système de Management Energétique
spécifique au secteur de la première transformation.
Une version française sera disponible en 2014 et
intègrera des outils méthodologiques, tels que des
tableaux de suivi directement applicables par les
entreprises.
Photo 1 : Les partenaires du projet Ecoinflow lors de la visite des
Ets Beynel du groupe PGS (crédit FCBA)

Première
Bordeaux
matinale
« Energie »
à
FCBA
Le 15 novembre dernier, FCBA et la FNB ont
organisé une réunion d’information pour faire le point
sur les problématiques énergétiques en scierie et
présenter les premières analyses statistiques
résultant de l’action ECOINFLOW.
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Celles-ci montrent clairement qu’il existe une relation
entre le rendement matière et la consommation
électrique :
 pour des produits basiques, non séchés, les
rendements matières sont élevés et les
consommations électriques sont faibles,
 à l’inverse, pour des produits plus élaborés,
séchés ou non, les rendements matières sont
faibles et les consommations électriques sont
élevées.
Par ailleurs, il s’avère que le séchage n’influence pas
beaucoup les consommations électriques car
l’énergie principale utilisée est thermique. A
rendement de production égal, les scieries de feuillus
consomment plus d’énergie électrique que les
scieries de résineux.
Pour les grosses unités de transformation (volume >
3
300 000 m de grumes par an), la consommation
électrique, d’une entreprise à l’autre, fluctue entre 10
3
et 45 kWh/m . Les process et les produits sont
relativement standards ; ce sont toutes des scieries
de résineux. En revanche, pour les petites structures,
la variabilité importante des process engendre des
profils de consommation électrique très hétérogènes.
Le graphique suivant (chaque bâtonnet représente
une scierie), montre une différence nette de
consommation électrique entre les scieries de feuillus
et les scieries de résineux.
Feuillus
Ces données ont été recueillies lors des visites
d’entreprises et seront consultables via un outil de
Benchmarking qui sera mis en ligne prochainement.
Cet outil permettra à chaque entreprise de comparer
sa consommation avec celle de ses homologues
européens, et de déceler facilement une éventuelle
surconsommation à corriger.
Par ailleurs, au programme de la matinale, deux
interventions contextuelles et enrichissantes de la
part de LEROY SOMER et de CATHILD
INDUSTRIES. Ce dernier, fabricant français de
séchoirs, a démontré qu’il existe de nombreuses
sources de réduction des consommations :
 Variateurs de vitesses sur les moteurs de
ventilation et d’extraction, pilotés par la régulation
du séchoir ;
 Récupération d’énergie calorifique, via un
récupérateur de chaleur positionné au niveau des
cheminées d’extraction (10 à 25% d’économie),
ou utilisation d’un séchoir GCBT (Grande
Capacité Basse Température) ; les bois chauds
en place transmettent leur chaleur aux bois froids
entrants (économie d’énergie supérieure à 35%) ;
 Isolation thermique efficace de la cellule (parois,
portes et seuils) ;

Régulation fine tenant compte de mesures
précises des conditions climatiques extérieures,
intérieures et du lot de bois à sécher (essence,
épaisseur, humidité, phase du cycle).
Résineux
Graphique 1 : Résultats des analyses des consommations électriques des scieries
(Source FCBA)
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Selon CATHILD, l’ensemble de ces technologies
permettrait
de
réduire
environ
d’1/3
les
consommations énergétiques des séchoirs.
LEROY SOMER, société spécialisée entre autres,
dans les systèmes d’entraînement, rappelle que sur
une période de 10 ans, la consommation électrique
d’un moteur représente 95% du coût global, alors
que sa part d’achat n’est que de 2% !
De fait, les rendements sur les petits moteurs de
faible puissance sont souvent très mauvais. C’est un
axe de travail prioritaire pour les entreprises.
Sur les moteurs de grosse puissance, il est souvent
intéressant de s’équiper d’un variateur de vitesse qui
pourra faire baisser la puissance absorbée. L’aide à
l’achat (Certificat d’Economie d’Energie) représentant
60 à 70 % du prix d’un moteur, le retour sur
investissement est relativement rapide (moins de 2
ans pour les plus gros moteurs).
Photo 2 : Récupérateur de chaleur WRG (crédit CATHILD)
Schéma 1 : Part électrique (crédit LEROY SOMER)
Enfin, l’intervention de Guillaume Chanet de la
DRAAF AQUITAINE a permis de faire un point sur
l’ensemble des aides spécifiques à la filière première
transformation pour la région : subventions
matérielles et immatérielles, Prêt Participatif de
Développement,
l’Innovation.
Fonds
Bois,
Prêt
Pour
La matinale s’est terminée par une table ronde
regroupant 3 entreprises partenaires d’Ecoinflow, qui
ont bien voulu témoigner.
Photo 2 : Table ronde de la matinale Economies d’énergie
(crédit FCBA)
De gauche à droite : Richard Joly (PGS), Yann Thielin (PGS),
Gonzague De Vautibault (Piveteau Bois),
Michel Beyris (FP Bois) et Joey Montagut (FCBA)
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Richard Joly et Yann Thielin pour la société Beynel
du Groupe PGS, nous ont présenté les actions les
plus significatives mises en place à ce jour :

Optimisation des temps d’aspersion entrainant
une diminution par 4 de la consommation
électrique sur l’aire de stockage des bois sous
aspersion (étude menée avec FCBA ;) ;

Contrôle quotidien des courbes de suivi EDF,
afin de détecter les pics de consommation le
plus tôt possible et agir en conséquence.
Michel Beyris de FP Bois a précisé que le poste
séchoir représentait 40 à 50% de leur consommation
énergétique. C’est un point de vigilance majeur pour
lequel une étude d’optimisation est en cours avec la
société Leroy Somer.
De façon unanime, pour les 3 établissements, il est
primordial de bien gérer et négocier les contrats avec
les fournisseurs d’énergie. Richard Joly a précisé
qu’une fois le contrat signé, il est très difficile de
revoir les tarifs à la baisse. Gonzague De Vautibault,
qui a récemment rejoint la société PIVETEAU en tant
que chargé de mission en optimisation des
performances énergétiques, a ajouté que les contrats
doivent être ajustés en fonction des besoins réels
des entreprises. Il estime par ailleurs qu’il y a des
économies à réaliser sur les temps d’arrêt des
moteurs ; arrêter et faire redémarrer un moteur est
peut être moins consommateur que de laisser tourner
au ralenti un moteur à vide.
Pour Michel Beyris, il est nécessaire de suivre
l’évolution des tarifs et d’ajuster dès que possible les
contrats. Cela passe, pour le cas de FP Bois, par une
consultation des fournisseurs tous les 2 ans.
Tous les participants ont souligné la nécessité de
bien gérer les contrats avec les fournisseurs
d’énergie d’autant plus, comme l’a fait remarquer un
participant, que certaines entreprises sont à la limite
du seuil de 200 kW de puissance installée,
nécessitant une procédure d’autorisation ICPE
(Installations Classées pour la Protection de
l’Environnement).
ECOINFLOW : le projet continue
Le support organisationnel de FCBA et l’ensemble
des outils développés dans le cadre d’ECOINFLOW
sont à la disposition des entreprises qui
souhaiteraient se lancer dans la démarche de
réduction de leur consommation énergétique. Gagner
de l’argent en réduisant le montant de la facture
énergétique, structurer un système, réduire les
impacts environnementaux de l’entreprise…, les
bénéfices de la démarche ECOINFLOW sont
multiples.
L’année 2014 sera marquée par de nouvelles
avancées majeures :
-Rendu détaillé des analyses statistiques issues de la
collecte de données réalisée en 2013 ;
-Mise en ligne d’un outil de « Benchmarking »
accessible aux scieries désireuses de comparer leurs
propres consommations et identifier les bonnes
pratiques adaptées à leur profil ;
-Rédaction d’un rapport technique « Développement
et mise en œuvre d’un Système de Management »
adapté au secteur de la première transformation ;
-Rédaction d’un recueil détaillé et chiffré des bonnes
pratiques identifiées en entreprises ;
-Aide à la mise en place d’un Système de
Management Energétique pour 5 cas industriels.
Les enjeux énergétiques sont importants : les
économies réalisables en entreprise peuvent
représenter un levier non négligeable d’amélioration
de la compétitivité, dans un contexte concurrentiel
européen difficile.
Contact FCBA :
Joey MONTAGUT
Tél. 05 56 43 63 65 - [email protected]
FCBA – Pôle 1ère Transformation Appro
Section CIAT 1ERE TRANSFO PTA
Allée de Boutaut – BP 227
33028 Bordeaux Cedex
Chaque scierie est différente ; les profils
énergétiques le démontrent. Mais le principe
fédérateur est d’avoir une bonne adéquation entre le
matériel et l’usage qui en est fait.
Contact FNB, Fédération Nationale du Bois
Caroline BERWICK
Tél. 01 56 69 52 00
[email protected]
6 rue François 1er, 75008 Paris
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