imprimerie - Ile de france international

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imprimerie - Ile de france international
Les industries
graphiques
et l’imprimerie
de journaux
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édito
édito
Soutenir l’innovation, favoriser le financement des entreprises de taille
moyenne et faire grossir les PME, relancer les exportations : tels sont trois
des cinq objectifs du pacte « Force 5 » que je souhaite conclure avec toutes les
entreprises de France afin de leur donner l’oxygène dont elles ont besoin pour que
notre pays retrouve le chemin de la croissance et de l’emploi.
La réforme du crédit impôt recherche vise ainsi, au-delà de la simplification, à créer
un effet de levier beaucoup plus important qu’auparavant pour inciter les entreprises,
et tout particulièrement les PME, à innover.
Par ailleurs, les entreprises moyennes et de croissance méritent une attention accrue
de la part de l’État car ce sont elles qui permettront d’accroître l’internationalisation
de notre tissu industriel.
Aider les entreprises à innover et soutenir la structuration et le développement des
filières industrielles, telles sont deux des principales missions confiées aux Directions
régionales de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE).
Dans des secteurs aussi différents que la mécanique et les jeux vidéos, la première
édition des « Enjeux et défis de l’industrie en Île-de-France » a déjà permis en 2007
d’engager la mise en œuvre de « plans filières » : soutenus par la DRIRE et ses partenaires régionaux, les acteurs de ces secteurs se sont mis en réseau afin de
construire les conditions favorables à un développement de leur filière.
Dans cette deuxième édition des « Enjeux », la DRIRE Île-de-France approfondit l’analyse
du tissu économique francilien et propose, pour 12 secteurs industriels, un programme
d’actions destiné à répondre aux enjeux identifiés et à favoriser la structuration et le
développement de ces secteurs. La mise en réseau des acteurs y apparaît comme
une condition incontournable pour relever les défis de la mondialisation.
C’est dans cette perspective que le Gouvernement a lancé en 2005 la politique des
pôles de compétitivité qui visent à développer les liens entre les acteurs du monde
académique et les acteurs de l’industrie. Les premiers succès des pôles de compétitivité franciliens contribuent déjà à faire évoluer les esprits et les pratiques. Avec le soutien de la Direction générale des entreprises (DGE) au niveau national et des DRIRE au
niveau régional, il faut maintenant que les pôles deviennent de véritables « clusters » pour
transformer les efforts de recherche et développement en richesses et en emplois.
Au-delà des pôles, je fais confiance à tous les acteurs du développement économique en Île-de-France pour débattre et échanger sur ce diagnostic et ces propositions,
et s’investir dans leur mise en œuvre afin de retrouver le chemin de la croissance et
de l’emploi.
Hervé Novelli
Secrétaire d’État chargé des entreprises et du commerce extérieur
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Introduction
« L'intelligence doit vivifier l'action ; sans elle, l'action est vaine. Mais
sans l'action, comme l'intelligence est stérile ! », Roger Martin du Gard.
En 2007 paraissait la première édition des « Enjeux et défis de l’industrie en Îlede-France ». La DRIRE Île-de-France s’était alors fixée l’objectif d’analyser onze
filières ou secteurs industriels fortement représentés au niveau régional et de
proposer des actions ciblées et cohérentes de soutien au tissu des PME franciliennes.
Initiée dans le domaine de l’innovation par la politique nationale des pôles de
compétitivité, cette approche de soutien aux filières, favorisant l’émergence de
« clusters » industriels, est inscrite dans les documents stratégiques régionaux
comme le Contrat de projets État-Région et les programmes opérationnels des
fonds européens pour la période 2007-2013.
En collaboration avec nos partenaires régionaux, de nombreuses actions
concrètes issues de cette réflexion ont émergé dès 2007. Ainsi trois « plans filières » régionaux, au bénéfice des industriels de la mécanique, de l’agro-alimentaire et des jeux vidéo, ont été soutenus et mis en œuvre.
À nouveau, l’élaboration de l’édition 2008 des « Enjeux et défis de l’industrie en
Île-de-France » s’inscrit dans cette démarche de connaissance du tissu économique, de réflexion et d’action. Douze filières ou secteurs y sont analysés,
ainsi qu’une thématique transversale essentielle en Île-de-France, la création
d’entreprises innovantes.
Cette édition n’est pas une simple mise à jour de la précédente. Ainsi, le secteur de la chimie ou les éco-industries n’avaient pas été abordés l’an dernier.
De même, alors que pour la filière santé, les biotechnologies avaient été étudiées
en 2007, la nouvelle édition se concentre sur le sous-secteur des dispositifs médicaux. La télévision, les SSII et le logiciel libre sont également de nouveaux soussecteurs analysés. Enfin, de nouvelles thématiques (délocalisation de la production, attractivité des territoires, mutualisation des ressources, enjeux
technologiques…) sont approfondies pour l’électronique, de nouveaux zooms
(biocarburants, impression de journaux) sont proposés pour l’agro-alimentaire
et l’imprimerie, et un complément sur les avancées des actions (plan national
aéronautique, plan filière mécanique…) est donné pour l’aéronautique, l’automobile et la mécanique.
La connaissance des acteurs est primordiale pour fonder les analyses des
« Enjeux et défis de l’industrie en Île-de-France ». Ainsi, ce recueil s’appuie sur
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Introduction • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
les 800 visites d’entreprises réalisées par les chargés de mission développement industriel de la DRIRE.
Les analyses fournies sont également nourries par la connaissance développée
au niveau national par la Direction Générale des Entreprises du Ministère
de l’Économie, des Finances et de l’Emploi. Dans une économie fortement
globalisée, les marchés sont rarement purement locaux et ce croisement
entre les enjeux économiques nationaux, européens et mondiaux, avec la
connaissance locale, est essentielle. En tant que service déconcentré de l’État,
la position de la DRIRE est ainsi originale.
Durant l’année 2007, plus d’une trentaine de restitutions publiques de l’édition
précédente des « Enjeux et défis de l’industrie en Île-de-France » ont été
effectuées et l’ouvrage a été largement diffusé aux industriels. Outre une
sensibilisation de ceux-ci à l’intérêt de se structurer en réseaux et d’innover, cela
a permis en retour de confirmer et d’affiner les propositions émises.
Cet échange est fondamental et nous tenons donc à adresser tous nos
remerciements aux chefs d’entreprises et aux partenaires du développement
économique pour nous avoir reçus, pour avoir aiguillé nos diagnostics et pour
s’être mobilisés afin de mettre en œuvre des actions efficaces. Sans leur
participation, ce travail n’aurait pu aboutir.
Perspectives pour l’année 2008
L’émergence de « plans filières » en 2007 et les avis recueillis dans le cadre
d’enquêtes de satisfaction nous incitent à continuer l’exercice.
La formation, la recherche et l’international sont des éléments déterminants de
la compétitivité des entreprises : c’est pourquoi la Délégation Régionale à la
Recherche et à la Technologie (DRRT), les Directions Régionales du Commerce
Extérieur (DRCE), et du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
(DRTEFP) ont décidé de s’associer à la démarche de diagnostic des filières de
façon intégrée avec la DRIRE. Cette démarche permettra de compléter et d’affiner l’analyse et les propositions d’actions au profit des entreprises dans la
prochaine édition des « Enjeux et défis de l’industrie en Île-de-France ».
Au-delà de l’analyse et des propositions, il faut passer à l’action pour favoriser
la croissance et l’emploi. En 2008, la DRIRE intensifiera ses efforts pour faire
émerger des « plans filières », dont l’objectif est de répondre de manière ciblée,
cohérente et ambitieuse aux problématiques et aux enjeux propres à une filière.
(3) Daniel Jouve.
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ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Introduction
Les actions collectives, principal outil d’intervention des DRIRE, sont à ce titre
un outil essentiel. Dans ce cadre, les pôles de compétitivité franciliens, avec
la collaboration d’autres acteurs, pourront avoir un rôle fort pour les filières
qu’ils représentent. Depuis leur naissance en 2005, les pôles ont largement
développé les liens entre les acteurs du monde académique et les acteurs de
l’industrie, faisant ainsi évoluer les esprits et les pratiques. De très nombreux
projets de recherche et développement ont démarré et matérialisent les premiers succès des pôles franciliens. Il faut maintenant que les pôles deviennent
de véritables « clusters » pour transformer les efforts de recherche et développement en richesses et en emplois.
Dans le cadre des suites du Grenelle de l’environnement, la filière des écoactivités fera l’objet d’une attention particulière. En effet, la proposition phare
du groupe régional sur le thème « Promouvoir des modes de développement
écologiques favorables à la compétitivité et à l’emploi » est de faire de l’Île-deFrance un leader des éco-activités et constitue dès lors une des priorités de la
DRIRE. Ainsi, le travail sur les éco-industries, orienté sur les déchets dans cette
édition, sera complété au cours de l’année 2008 et des actions seront menées
avec l’ambition de structurer la filière.
De manière plus générale, l’Île-de-France bénéficie d’une richesse économique
et technologique exceptionnelle ainsi que de la présence d’un marché de
11 millions d’habitants. D’après la plupart des théories économiques, cette
concentration de moyens devrait être bénéfique à l’innovation. Cependant,
dans les classements internationaux, la région n’a pas systématiquement la
place qu’elle mériterait : l’Île-de-France n’arrive ainsi que neuvième dans le
classement des régions innovantes européennes organisé par la Commission
européenne en 2006 et une enquête de 2007 effectuée auprès des entrepreneurs dans 21 villes européennes1 relègue même Paris en dernière position.
Dans un champs plus restreint, l’analyse menée sur la création et le développement des jeunes entreprises innovantes montre l’existence d’une grande diversité de dispositifs de soutien à l’innovation, avec des faiblesses en amont
(maigre culture entrepreneuriale des chercheurs, faible maturation initiale des
projets…), dans la chaîne de financement (gap financier entre 100 k€ et 1 M€)
et dans l’accompagnement des porteurs de projet. Il apparaît aussi que ces diverses initiatives sont peu coordonnées et que nombre de ces dispositifs de
soutien sont sous-critiques.
Un pilotage stratégique de l’innovation en Île-de-France semble donc indispensable. Outre l’initiative récente du Conseil régional de remise à plat de ses
(1) European Cities of Entreneurship Ranking (ECER).
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Introduction • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
dispositifs de soutien à l’innovation, une méthodologie nationale, validée par
la Commission européenne, l’État et l’Association des Régions de France, a
été proposée afin d’appuyer cette démarche, et devrait être déclinée durant
l’année 2008 en Île-de-France. La DRIRE fait de la déclinaison de cette
méthodologie une priorité.
Nous espérons que cette deuxième édition des « Enjeux et défis de l’industrie
en Île-de-France » permettra de poursuivre et d’enrichir les échanges entre
partenaires régionaux du développement économique, porteurs comme
financeurs, pour contribuer à la construction d’un écosystème favorable aux
entreprises et, in fine, favoriser la croissance et l’emploi en Île-de-France.
Patrice Greliche, Directeur par intérim
Pierre Charpentier, Chef de la division développement industriel
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ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
385
2.6 « Cartographie » des imprimeurs franciliens
2.7 Renouvellement des hommes et des
compétences : 2 problèmes à résoudre dans
un contexte de faible attractivité des métiers
2.8 Les questions environnementales au cœur
des aspects réglementaires et normatifs
2.9 Le numérique bouleverse les technologies,
les relations dans la filière ainsi que l’offre
385
3
RÉSUMÉ
INTRODUCTION
380
382
1 PRÉSENTATION DU SECTEUR ÉTUDIÉ
1.1 L’imprimerie de labeur : un marché en difficultés
1.2 La reliure : des exigences fortes
de délais nécessitant une automatisation
des process
1.3 Les activités de prépresse : un métier
qui a fortement évolué
1.4 L’industrie graphique nationale :
un chiffre d’affaires qui se maintient,
mais des pertes d’emplois importantes
1.5 L’Île-de-France : première région française
de l’industrie graphique, malgré un certain déclin
1.6 L’industrie francilienne des arts graphiques :
une industrie dominée par l’imprimerie de labeur
1.7 Un tissu industriel très atomisé
1.8 Forte concentration des entreprises
en petite couronne et poids important
de la Seine-et-Marne en termes d’effectifs
1.9 Présence des principaux acteurs
nationaux et régionaux
1.10 L’implantation en Île-de-France :
un atout pour les acteurs de la filière graphique
1.11 Des plans d’investissements en Île-de-France
malgré le contexte économique difficile
1.12 Absence de performance à l’export
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2
2.1
2.2
2.3
2.4
2.5
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3.1
3.2
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3.4
DANS UN CONTEXTE D’ATONIE
SUR LE MARCHÉ DE L’IMPRESSION
DE LABEUR, LA DIVERSIFICATION
DE L’OFFRE ET LE POSITIONNEMENT
SUR DE NOUVEAUX MARCHÉS
SONT-ILS UNE SOLUTION ?
Des marchés traditionnels en déclin
Se positionner sur de nouveaux
marchés porteurs
Les stratégies gagnantes : différenciation,
innovation, complémentarité et positionnement
sur les services
Imprimer moins pour imprimer mieux
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UN SECTEUR EN MUTATION :
CONCENTRATIONS ET POSITIONNEMENT
SUR DE NOUVEAUX MARCHÉS SONT
AU CŒUR DE LA STRATÉGIE DES GRANDES
ENTREPRISES DU SECTEUR
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Des activités fortement dominées
par les grands groupes internationaux
mais où émergent quelques entreprises
et groupes indépendants
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Restructurations des entreprises pour faire face
au déclin des marchés traditionnels
et délocalisations pour gagner en compétitivité 391
Des intermédiaires entre les imprimeurs
et leurs clients qui tirent profit de l’externalisation
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du processus de création graphique
De nouveaux concurrents pour les petits
imprimeurs franciliens : après les reprographes,
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les sites d’impression en ligne
Stratégies marketing offensives et démarches
partenariales pour s’affranchir de l’atonie
394
des marchés traditionnels
4 FOCUS SUR L’IMPRIMERIE DE PRESSE
4.1 La situation de la presse payante se dégrade
4.2 État des lieux régional
pour l’impression de presse
4.3 Plusieurs handicaps structurels qui
s’ajoutent aux difficultés de la presse payante
4.4 Une situation financière difficile
4.5 Internet et les gratuits : de nouvelles formes
de concurrence
4.6 Une diversification de l’offre possible
avec le numérique
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5 ACTIONS DE LA DRIRE ÎLE-DE-FRANCE
5.1 Actions en cours
5.2 Propositions d’actions
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416
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ANNEXES
ANNEXE 1 : BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 2 : PRINCIPAUX SITES INTERNET
ANNEXE 3 : DONNÉES CHIFFRÉES
COMPLÉMENTAIRES
ANNEXE 4 : LISTE DES PRINCIPAUX
ACTEURS RÉGIONAUX
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Les industries
graphiques
et l’imprimerie
de journaux
Résumé
Le secteur des industries graphiques comprend le prépresse, l’imprimerie de labeur, la reliure et la finition ainsi
que les travaux graphiques auxiliaires. Cette étude
couvre également l’impression de journaux.
En France, le secteur génère un chiffre d’affaires d’environ 7 milliards d’euros en 2006. La France, avec ses
6 300 entreprises dont plus de 80 % sont des entreprises de moins de 10 salariés, se situe au quatrième
rang européen1.
Depuis le début des années 90, et sur les marchés de
photogravure et d’imprimerie, le secteur est entré dans
une crise majeure se traduisant par l’érosion des volumes et une diminution du chiffre d’affaires.
Les efforts de productivité nécessaires à la compétitivité des entreprises et l’arrivée de nouvelles technologies ont incité les entreprises à s’endetter massivement
pour investir dans de nouveaux outils de production.
Des surcapacités de production dans les activités les
plus traditionnelles ont entraîné une offre excédentaire
et une baisse des prix des produits imprimés avec des
conséquences dramatiques sur la structure financière
de nombreuses entreprises.
Le secteur connaît ainsi une restructuration qui se
traduit par une réduction notable de 27 % du nombre
d’entreprises entre 1992 et 2006. On assiste sur la
même période à une diminution des effectifs d’environ
25 % touchant de manière diverse les sous-secteurs
graphiques2. Par ailleurs, en quelques années, des
(1) Source : FICG.
(2) Source : UNISTATIS.
professions ont disparu ou ont fusionné. Illustrent cette
tendance la disparition des photograveurs au profit
des activités de prépresse, la reconversion des reprographes dans l'impression numérique, la percée de
l'impression numérique chez les imprimeurs de labeur
et la diversification de ces derniers vers des applications orientées « multimédia ».
L’arrivée des technologies numériques a fait émerger
de nouveaux savoirs-faires nécessitant de fortes
compétences techniques et a permis l’ouverture de
nouveaux marchés comme les impressions personnalisées ou des impressions sur de nouveaux supports offrant ainsi de nouvelles perspectives intéressantes pour la profession.
Le secteur des industries graphiques se caractérise
aujourd'hui par des mouvements de concentration et
l'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché. Le dernier
facteur important pour la chaîne graphique vient du
développement d'Internet et des solutions liées aux
technologies de l’information et de la communication
qui sont aujourd’hui incontournables pour de nombreuses opérations liées aux métiers graphiques.
L’Île-de-France est la première région française dans le
domaine des industries graphiques et de l’impression
de journaux, tant en terme de production, qu’en nombre
d’établissements et de salariés employés, malgré une
certaine perte de leadership.
Néanmoins, le potentiel industriel francilien bénéficie
d’entreprises dynamiques auxquelles l’ouverture de
nouveaux marchés offre des perspectives de développement intéressantes à condition qu’elles sachent
mettre en œuvre des stratégies adaptées.
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Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
Malgré les atouts importants des industriels franciliens,
le développement d’une vive concurrence sur les
différents marchés du secteur, tant locale qu’externe à
la région, oblige la profession à rester particulièrement
vigilante. Toutefois, les nouvelles technologies offrent
des opportunités de développement intéressantes.
Laure Latrille, Géraldine Dandrieux,
Chantal Deluchat
Forces
Faiblesses
Liées à la région :
- Capacité et modernité de l’outil de production ;
- Politique d’investissement dynamique et soutenue des industriels (en particulier des groupes) ;
- Importance, proximité et diversité des donneurs
d’ordres ;
- Densité des industriels du secteur graphique sur
la région et certaines zones géographiques
favorisant les synergies ;
- Capacité, qualité et proximité des infrastructures
de transport ;
- Nombre important de centres et d’écoles de
formation ;
- Présence de salariés qualifiés, voire hautement
qualifiés, sur certaines techniques ;
- Capacité et avancée technologique des infrastructures dans le domaine des TIC (technologies de l’information et de la communication).
Liées à la région :
- Coûts salariaux plus élevés qu’en province ;
- Problèmes de logistique (transports et stationnement, notamment dans Paris) ainsi que coût
élevé du foncier ;
- Problèmes environnementaux amplifiés sur
Paris.
Liées au secteur :
- Organisations professionnelles actives au service
de leurs entreprises.
Liées au secteur :
- Concurrence locale mais aussi nationale et internationale sur certains marchés comme ceux de
l’impression de livres et de la finition ;
- Indépendance et caractère individualiste des
dirigeants ;
- Absence de stratégie réfléchie dans les petites
structures, qui sont les plus nombreuses ;
- Faiblesses des structures commerciales ;
- Approche marketing faible, voire inexistante dans
les PME ;
- Taille des entreprises trop faible ;
- Surface financière insuffisante, endettement
important et difficultés de financement.
Opportunités
Menaces
Liées à la région :
- Opérations de regroupements envisagées.
Liées au secteur :
- Évolution des offres désormais orientées vers les
services à valeur ajoutée (et non plus sur les produits) ;
- Personnalisation des impressions ;
- Impressions sur mesure dites « print on demand »,
soit distribuées, soit décentralisées ;
- Nouveaux besoins de proximité comme les impressions en couleur de qualité à faibles tirages ;
- Impression sur de nouveaux supports (tissés,
rigides, etc.).
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Liées au secteur :
- Absence de consensus sur l’adoption d’un format de fichier certifié permettant le transfert sécurisé des données numériques, comme cela a
été fait dans des pays limitrophes à la France ;
- « Vieillissement » des entrepreneurs, mauvaise
préparation des transmissions d’entreprises ;
- Difficulté de regroupement des entreprises liées
au caractère individualiste des dirigeants ;
- Investissements technologiques sans stratégie
de développement ;
- Pression sur les marges.
Les industries graphiques
et l’imprimerie de journaux
Introduction
Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris écrivait « L’invention de l’imprimerie est
le plus grand événement de l’histoire ». Cette citation explique peut être le poids
économique et industriel que représente actuellement cette activité en France.
Certes, depuis Victor Hugo, des révolutions techniques ont considérablement
modifié le paysage et l’outil industriels, mais le produit imprimé a su évoluer : d’un
objet littéraire et d’expression de la pensée, il est devenu un formidable outil de
communication. Bien que concurrencé par d’autres médias, il reste aujourd’hui
un vecteur de communication très apprécié par les annonceurs et demeure un
moyen de restitution de la connaissance de premier plan.
La santé économique de la filière graphique européenne a été marquée ces
dernières années par des retournements de conjoncture. Après une année 2000
faisant apparaître de bons résultats, les années 2001 et 2002 ont été marquées
par une forte dégradation de l’activité particulièrement sensible en France (– 1,9 %
en 2001 et – 4,9 % en volume d’affaires en 2002)3 et en Allemagne. Depuis fin
2003, on observe un retour à une croissance modérée, mais qui profite diversement aux pays européens, la France voyant son chiffre d’affaires baisser de
1,1 % tandis que celui de l’Allemagne progresse de 1,5 %4. Dans un contexte
d’échanges qui s’européanisent, la France apparaît assez largement pénalisée
par la faiblesse de ses exportations. Le secteur des industries graphiques est le
premier secteur industriel de la région Île-de-France. L’érosion des volumes
imprimés à partir de 2000 après des années de forte croissance et l’arrivée des
technologies numériques dans les années 1990 ont profondément bouleversé
cette industrie. Fermetures, restructurations, licenciements, course aux investissements, surproduction, baisse des marges sont autant de difficultés auxquelles les entreprises de la région ont été confrontées sur la dernière décennie. Le
secteur de la presse payante connaît également depuis 2000 un cycle baissier
avec une érosion importante des ventes et des recettes publicitaires. Le développement de sites Internet spécialisés dans l’information en ligne ainsi que
l’arrivée des journaux gratuits d’information sont autant de facteurs supplémentaires qui bouleversent le monde de la presse. Toutefois, de nouvelles opportunités sont apparues.
Quelle est aujourd’hui la situation de ce secteur prépondérant sur la région ?
Quelles sont ses perspectives de développement tant au niveau technologique
et industriel qu’au niveau humain ? Quelles sont les forces et faiblesses des entreprises de la région ? Quels sont les atouts de l’Île-de-France ? Ce sont autant
de questions auxquelles la présente étude tente d’apporter des réponses.
L’analyse sectorielle proposée aborde la structuration du secteur, l’évolution de
ses marchés et de ses modes de production, les aspects environnementaux, les
conditions d’adaptation des entreprises aux contextes économique et technologique.
(3) Source : Acteurs graphiques – septembre 2005.
(4) Source : FICG –2006.
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Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
1 - PRÉSENTATION DU SECTEUR
Le secteur étudié couvre les industries graphiques et
l’imprimerie de journaux, activités qui appartiennent à
la filière « édition - imprimerie - reproduction » et au
sein de laquelle il réalise plus du tiers du chiffre d’affaires.
Il comprend les quatre sous-secteurs suivants (selon
la nomenclature d’activités française - NAF, révisée
début 2003) :
- NAF 222A : Imprimerie de journaux,
- NAF 222C : Imprimerie de labeur,
- NAF 222E : Reliure (ex reliure et finition),
- NAF 222G : Activités de prépresse (ex composition
et photogravure).
Les activités graphiques auxiliaires (préparation et
production de transparents, fabrication d’images de
synthèse, réalisation de maquettes), l’édition, la reproduction d’enregistrements sonores, vidéos et informatiques et les autres secteurs connexes comme la production du papier, le cartonnage, le secrétariat et les
traductions, ont été exclus du champ de l’analyse de
la présente étude, en raison de leur faible poids en
terme d’établissements et d’emplois sur la région ou
en raison de leur faible caractère industriel.
Les différentes étapes de réalisation
d’un imprimé :
Le prépresse
La phase de conception de l’imprimé ou du journal est
une étape de création intellectuelle qui vise à définir le
contenu écrit et illustré. Elle est le plus souvent réalisée
par le client final. Viennent ensuite la création d’une
première maquette du document, puis les opérations
de PAO (publication assistée par ordinateur) qui per-
mettent de réaliser la mise en page du document sur
la base des éléments de textes et d’images fournis.
Lorsque les images ou photographies à intégrer dans
le texte ne sont pas numériques, le photograveur les
scanne et éventuellement les retouche (gommage des
défauts, mise à l’échelle).
Une fois le document numérique achevé, le photograveur ou l’imprimeur effectue un tirage en couleurs de
la mise en page afin de soumettre les textes, les images et la colorimétrie en particulier, pour approbation.
Cette étape s’appelle l’épreuvage. Le client signe alors
l’épreuve et y appose la mention « bon à tirer » (BAT)
afin de valider le travail.
Avant de passer à l’impression proprement dite, la
phase d’imposition consiste à assembler les pages en
cahiers qui seront coupés, pliés et reliés après
l'impression pour faire l'ouvrage façonné. Cette étape
nécessite de connaître la façon dont les documents
seront assemblés. Les formes d'imposition se composent généralement de 4, 8, 16 ou 32 poses.
L’impression
Il existe sur le marché de nombreuses techniques
d’impression qui répondent à des besoins différents en
termes de quantité, de qualité, de support et de coût.
Le schéma ci-après5 synthétise les différentes applications des procédés en fonction des caractéristiques
d’impression souhaitées (courts, moyens ou longs
tirages, qualité d’impression).
(5) Source : site internet CERIG.
Figure 1 : Procédés d’impression en fonction de la nature du tirage souhaité
Longueur du tirage
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ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
L’héliogravure est un procédé réservé aux grandes
séries. La qualité et les cadences autorisées par ce
procédé en font une technologie incontournable dans
le continu et le packaging,qui fait toutefois de plus en
plus appel à la flexographie. La flexographie concurrence l’héliogravure pour l’impression de supports
spécifiques tels que les films polyéthylène (sacs plastiques), les papiers peints, les papiers cadeaux ou le
carton ondulé voire le carton plat, les sacs en papier ou
les étiquettes.
L’offset est le procédé le plus utilisé par les imprimeries de labeur et les imprimeries de journaux car il reste
le mieux adapté aux tirages en moyennes séries. Ce
procédé nécessite le gravage de plaques d’impression, désormais réalisé grâce à un « computer to plate »
(CTP). Cet outil permet d’insoler ou de graver les
plaques d’impression à partir de fichiers numériques
de type PostScript passés par un logiciel de conversion en image RIP (rastering image processor). Le CTP
est l’organe intermédiaire entre le prépresse et
l’impression.
L’encrage consiste à répartir l’encre sur les rouleaux
d’impression et à vérifier que les couleurs s’impriment
correctement. L'ensemble des feuilles tirées pendant
le réglage de l'encrage est appelé la gâche papier. Le
tirage consiste à imprimer le produit.
Le « Computer to press » réduit le procédé de fabrication d’un imprimé à trois principales étapes : la
conversion par le RIP (raster image processor) des
données numériques et leur stockage, l’impression et
la finition des imprimés. Les plaques sont gravées
directement sur la presse et l’impression est ensuite
réalisée selon les procédés traditionnels. On parle
aussi de presse « direct imaging ». Ses avantages
résident dans la réduction des temps d’arrêt et la
réduction de la gâche papier. De fait, les coûts sont
plus compétitifs que sur un procédé traditionnel, ce
qui la rend économiquement viable pour les tirages
courts. La résolution est proche de l’offset traditionnel, en revanche, cette technique ne permet pas la variabilité page à page. De plus, elle mobilise du temps
pour la gravure et le nettoyage des plaques et elle
nécessite également une nouvelle gravure des plaques
à chaque retirage.
Les presses offset fournissent une très bonne qualité
d’impression à un coût relativement réduit, ce qui les
a mis jusqu’à présent à l’abri de la concurrence des
presses entièrement numériques, en particulier sur les
moyennes séries. Toutefois, les améliorations apportées aux presses numériques ces toutes dernières
années tendent à inverser la situation. Aujourd’hui, les
deux technologies se complètent autant qu’elles se
concurrencent sur certains tirages.
La reliure, le façonnage et la finition
La phase de finition consiste à donner la forme finale
aux cahiers imprimés. Les différentes techniques
employées sont :
- le massicotage qui consiste à couper les feuilles en
vue de leur passage en plieuse ou au format définitif ;
- le pliage qui a pour but de plier la feuille imprimée
dans un ordre précis ;
- la reliure qui consiste à rassembler les feuilles d'un
livre en « cahier » ;
- le brochage qui consiste à poser une couverture sur
un document imprimé ;
-la dorure, le pelliculage.
1.1 L’imprimerie de labeur :
un marché en difficultés
Les imprimeurs de labeur réalisent les produits fiduciaires (billets de banque, timbres, chèques de voyage),
les produits commerciaux (imprimés publicitaires,
catalogues de vente, notices techniques), les produits
administratifs (formulaires, questionnaires d’enquêtes,
imprimés en continu comme les tickets de loterie), la
papeterie scolaire et commerciale (cahiers, carnets,
classeurs, chemises), les livres et les autres produits à
façon (brochures, magazines, revues et périodiques,
travaux de ville comme les cartes de visite).
Le marché de l’impression de labeur est divisé en
6 principaux secteurs :
- les imprimés administratifs et commerciaux dont la
production est assurée par un nombre important de
généralistes et de spécialistes de petite taille ;
- les imprimés publicitaires et les affiches. Il s’agit avant
tout d’un marché de proximité accessible à tous les
imprimeurs comme celui des imprimés administratifs
et commerciaux ;
- les imprimés en continu, les périodiques et catalogues de vente par correspondance, qui sont essentiellement fabriqués par des grandes imprimeries bien
implantées sur le marché du continu ;
- les imprimés de l’emballage réservés à des spécialistes. Les unités de 50 à 99 salariés s’en attribuent
la plus grande part. Les spécialistes de ce marché
accordent un intérêt relatif aux autres marchés ;
- les livres, dont la production se partage entre spécialistes et généralistes. Les grandes imprimeries
spécialisées sont particulièrement dynamiques, le
marché ne profitant pas aux petites unités. Le marché
du livre est celui qui recourt le plus aux imprimeurs
généralistes après le marché des imprimés administratifs et commerciaux.
page 384
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
Les petites entreprises généralistes se partagent les
marchés secondaires des cartes géographiques, des
posters, des partitions musicales et des imprimés divers.
1.2 La reliure : des exigences fortes
de délais nécessitant une automatisation
des process
Les activités de reliure regroupent le façonnage des
feuilles imprimées (assemblage, massicotage, piquage), le travail du papier (pliage, rainurage, pelliculage,
dorure) et enfin les travaux de reliure à proprement
parlé (collage, brochage).
L’activité de reliure est moins confrontée que l’impression à la concurrence étrangère, notamment sur le
marché du labeur, en raison de sous-capacités de
sous-traitance à l’étranger. Toutefois, les industriels
doivent continuer à investir massivement pour répondre aux exigences de délais très fortes sur cette
activité, par l’acquisition d’équipements automatisés
permettant une production accélérée. La reliure est en
effet souvent considérée comme le goulot d’étranglement du process de fabrication des produits imprimés
et ce d’autant plus que les cadences de production
des presses ne cessent d’augmenter.
Les relieurs font face à une concentration de leurs
donneurs d’ordres qui les fragilisent et ce d’autant plus
que ces derniers ont tendance à rechercher des solutions de délocalisations.
Dans le sous-secteur que représente le brochage
(finition par des couvertures souples), la profession
enregistre une baisse non négligeable d'activité liée
à la délocalisation d'un certain nombre de travaux
imprimés, en particulier sur des produits tels que les
annuaires, les imprimés de la VPC (vente par correspondance) et de la grande distribution.
Par ailleurs, on assiste dans ce domaine, comme dans
le prépresse il y a quelques années, à une réintégration
de cette activité par les imprimeurs, lesquels s’équipent des matériels permettant de maîtriser le process
en aval de l’impression.
La pression exercée sur les prix par les donneurs
d’ordres est forte, et les entreprises qui ont investi pour
répondre aux exigences de flexibilité et de réactivité
imposées par le secteur peinent parfois à dégager des
marges, ce qui risque de pénaliser les investissements
à plus long terme.
Les petits ateliers de reliure-dorure connaissent pour
leur part en 2005 une baisse d’activité6 en raison de la
baisse de commandes émanant des bibliothèques
universitaires en particulier, du fait de la dématérialisation des documents qui incite les bibliothèques à
réduire leurs achats de périodiques.
1.3 Les activités de prépresse : un métier qui
a fortement évolué
Les activités de prépresse comprennent la composition, la saisie des données, leur mise en forme électronique et le traitement des images, la photogravure, la
composition typographique et la photocomposition.
Le prépresse est l’activité du secteur des industries
graphiques qui a le plus souffert ces dernières années
de l’arrivée des technologies numériques. Les imprimeries de labeur ont en effet fortement intégré les
nouvelles technologies rendant moins systématique le
recours à des entreprises spécialisées. Par ailleurs,
certaines activités ont quasiment disparu telles que la
composition. Les étapes de photogravure sont également de moins en moins nécessaires.
1.4 L’industrie graphique nationale :
un chiffre d’affaires qui se maintient, mais
des pertes d’emplois importantes
L’industrie des arts graphiques française représente
en 2006 près de 82 000 emplois au sein de 6 253 établissements. Elle se situe au quatrième rang européen7. Cependant, la profession connaît une baisse
importante de ses effectifs qui s’est traduite entre 1992
et 2006 par une diminution de 25 % des emplois salariés.
Au sein de cet ensemble, l’activité d’impression de
labeur représente près de 80 % des emplois du secteur
ce qui en fait l’activité principale (voir tableau en p.9).
Le secteur a généré un chiffre d’affaires d’environ
7 milliards d’euros en 2006. Les volumes mis actuellement sous presse n’ont jamais été aussi importants.
Globalement, le chiffre d’affaires du secteur progresse
au même rythme que celui des industries de biens de
consommation. Depuis 1994, la production a repris
en moyenne sur l’année un peu plus rapidement en
tonnage qu’en chiffre d’affaires (respectivement + 3 %
et + 2,3 %).
(6) Source : CSNRBD - Chambre syndicale nationale
de la reliure, brochure, dorure.
(7) Source : FICG.
page 385
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
Tableau 1 : évolution des emplois et du nombre d’établissements dans le secteur entre 1992 et 2006
Nombre d’établissements
Activité
2006
1992
2006
24
190
645
2 088
6 986
4 687
89 591
65 802
6 057
Imprimerie de journaux
Imprimerie de labeur
Emplois salariés
1992
Reliure
329
290
6 426
Prépresse
1 170
1 086
13 312
7 999
Total
8 509
6 253
109 974
81 946
Statistique annuelle de l’emploi salarié au 31 décembre 2006 – Données UNISTATIS.
1.5 L’Île-de-France : première région
française de l’industrie graphique, malgré
un certain déclin
Réalisant 26,7 % du chiffre d’affaires national en 2006,
l’Île-de-France est la première région française du secteur graphique devant les régions Nord-Pas-de-Calais
(11,7 %), Centre (9,5 %) et Rhône Alpes (8,2 %).
La région Île-de-France est également le premier employeur du secteur avec 21,2% des effectifs nationaux
et 23,3% des établissements présents sur son territoire.
Enfin, avec près de 34 % des exportations globales,
l’Île-de-France est la première région exportatrice pour
l’imprimerie de labeur. Le montant de ces exportations
représente plus de 9 % du chiffre d’affaires réalisé sur
l’ensemble des activités du secteur sur la région.8
Toutefois, le bassin francilien est en perte de leadership
et représente en 2004 moins du tiers du volume d’affaires global du secteur contre 34 % en 2000 et 40 %
il y a dix ans. Son poids dans l’espace européen
graphique ne représente que 2 %.9 La part de la région
Île-de-France dans l’emploi national a également
tendance à diminuer au fil du temps.
Les 17 355 salariés de la région répertoriés par
l’UNEDIC en 2006 se répartissent dans 1 460 établissements qui emploient au moins un salarié.
La région a perdu 1 479 emplois entre 2005 et 2006,
soit une baisse d’environ 7,9 %, principalement dans
les activités de prépresse et l’imprimerie de labeur. Ces
baisses d’effectifs correspondent à une tendance
nationale qui a conduit le secteur à perdre depuis 1992
près de 25 % de ses effectifs nationaux. Entre 1992 et
2006, le prépresse a vu ses effectifs nationaux diminuer de 40 % et l’imprimerie de labeur de 27 %.10
Tableau 2 : Poids de l’Ile-de-France dans les différentes activités graphiques
Établissements
Activités - Données 2006
Imprimerie de journaux
Imprimerie de labeur
Ile-de-France
Poids de l’IDF
Effectifs
Ile-de-France
Poids de l’IDF
34
17,9 %
767
36,7 %
991
21,1 %
11 979
18,2 %
Reliure
102
35,2 %
2 214
36,6 %
Prépresse
333
30,7 %
2 395
29,9 %
1 460
23,3 %
17 355
21,2 %
Total
Statistique annuelle de l’emploi salarié au 31 décembre 2006- Source UNISTATIS - données provisoires.
Comme au niveau national, l’imprimerie de labeur est
le secteur le plus actif pour la région Île-de-France.
991 établissements employant au moins un salarié ont
été comptabilisés en Île-de-France en 2006. La plupart
sont des PME voire des TPE (très petites entreprises).
L’effectif régional de 11 979 salariés est en relation
avec le grand nombre d’établissements.
Le prépresse avec 333 établissements d’au moins un
(8) Source : FICG – entreprises de plus de 10 salariés,
hors impression de journaux.
(9) Source : Industries graphiques - décembre 2005.
(10) Données UNISTATIS.
1.6 L’industrie francilienne des arts
graphiques : une industrie dominée par
l’imprimerie de labeur
page 386
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
salarié recensés en 2006 reste une activité importante,
surtout pour la capitale qui concentre 44 % des établissements et 40 % des effectifs franciliens.
1.8 Forte concentration des entreprises
en Petite Couronne et poids important de la
Seine-et-Marne en termes d’effectifs
Malgré la baisse constante du nombre des établissements (- 12 % entre 2005 et 2006) et des effectifs
(– 3 % entre 2005 et 2006) sur la région depuis les années 2000, la reliure reste une activité très fortement
implantée en Île-de-France, avec près de 35 % des
établissements français et 37 % des effectifs nationaux.
La capitale accueille à elle seule près d’un tiers des
établissements régionaux mais sa part dans l’effectif
salarié du secteur est en diminution au profit notamment
des départements de petite couronne. Ces derniers
accueillent environ 37 % des effectifs et établissements
régionaux.
1.7 Un tissu industriel très atomisé
Les activités de prépresse à caractère moins industriel
sont préférentiellement localisées en petite couronne
et sur Paris, tandis que les activités d’imprimerie de
journaux sont proportionnellement plus présentes en
grande couronne.
La part des plus petites entreprises dans le tissu
industriel a tendance à diminuer en raison de la défaillance des plus petites structures. En 1990, 50 % des
salariés du secteur travaillaient dans une entreprise de
10 à 49 salariés, ils ne sont plus que 40 % en 2006 11.
Dans l’imprimerie de labeur, plus de 7 établissements
sur 10 emploient moins de 10 salariés et plus de 8 sur
10 moins de 2012.
Le tissu industriel francilien est ainsi très atomisé avec
de grandes unités de production dépendant de groupes de dimension internationale qui pèsent un poids
important en termes d’emplois. Les établissements
de plus de 100 salariés représentent en effet près de
25 % des emplois régionaux du secteur.
La répartition des effectifs montre quelques nuances
par rapport à celle des établissements, et donne un
poids plus important aux départements de grande
couronne qui totalisent 44,5 % de l’emploi francilien
dans le secteur. Les effectifs sont concentrés essentiellement en Seine-et-Marne, en particulier en raison
de la présence dans ce département d’établissements
de taille importante (groupe Quebecor notamment).
De même, les activités de reliure emploient plus de 50
% des salariés de cette activité sur l’Essonne et la
Seine-et-Marne.
La capitale vient en seconde position avec 18.3 % des
effectifs régionaux.
Figure 2 : répartition géographique des effectifs (Données UNISTATIS – décembre 2006).
Paris 18 %
Seine-et-Marne 19 %
Yvelines 4 %
Essonne 13 %
Hauts-de-Seine 9 %
Seine-Saint-Denis 15 %
Val-de-Marne 13 %
Val- d'Oise 9 %
(11)Données UNISTATIS.
(12) Source : données UNISTATIS - 2006.
page 387
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
1.9 Présence des principaux
acteurs nationaux et régionaux
1.9.1 Les organisations professionnelles
Les entreprises du secteur sont représentées essentiellement par les grandes organisations suivantes :
Tableau 3 : les organisations professionnelles de la filière graphique
Sigle
Désignation
Adresse
FICG
Fédération de l ’Imprimerie et de la Communication Graphique
68, bd Saint-Marcel
75005 PARIS
SICOGIF
Syndicat des Industries de la COmmunication Graphique
et de l ’Imprimerie Française
48, bd des Batignolles
75017 PARIS
GMI
Groupement des Métiers de l’Imprimerie
21-23, rue Saint-Maur
75011 PARIS
La FICG, le SICOGIF sont des organisations professionnelles qui regroupent les industriels de l’ensemble de la
chaîne graphique, avec pour mission de défendre les intérêts de leurs adhérents. Elles réalisent des actions de
veille économique, promotion de la filière, et apportent une assistance juridique, sociale, technique et des
solutions dans la gestion des problèmes au quotidien des entreprises. La FICG (syndicat qui compte plus d’un
millier d’adhérents) a également pour mission de faire aboutir, avec les partenaires sociaux, les négociations sur
la convention collective de branche. Les adhérents du GMI sont les petites entreprises voire des artisans de
l’imprimerie de labeur. Le 3 mai 2005, le GMI et le SICOGIF ont créé l’UDIF, l’Union de l’imprimerie française, qui
représente plus de 50 % des entreprises du secteur des industries graphiques adhérentes à une organisation
professionnelle.
CSNRBD
La Chambre Syndicale Nationale de la Reliure, Brochure, Dorure 68, bd Saint-Marcel
a pour objet de regrouper, défendre et promouvoir les intérêts
75005 PARIS
de la branche professionnelle qu’elle représente.
Elle met à disposition de ses membres (une centaine d’entreprises
de reliure brochure industrielles et des artisans relieurs-doreurs)
des informations techniques, commerciales et juridiques.
La FICG et la CSNRDB ont signé un accord de « stratégie d’alliance »
le 5 mai 2004.
SIN
Le Syndicat de l’Impression Numérique et des services
graphiques est le syndicat professionnel de la reprographie,
de l’impression numérique, du traitement du document
et des services graphiques.
Il regroupe plus de 300 entreprises de tailles diverses.
59, avenue Marceau
75016 Paris
AFPIG
L’Association nationale pour la Formation Professionnelle
des Industries de la communication Graphique
et connexe a pour missions de promouvoir, de développer
et de faire évoluer la formation des hommes dans les métiers
de l’industrie graphique.
Elle est le lien entre les entreprises, les établissements
de formation (y compris les représentants de l’Éducation
nationale) et les salariés.
5, rue de Crussol,
75011 PARIS
page 388
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
1.9.2 Écoles et centres de formation
De nombreuses écoles et centres de formation initiale
et continue situés en région Île-de-France proposent
des formations aux différents métiers du secteur.
Elles conduisent aux diplômes de CAP, BEP, BAC
PRO, BTS, licences professionnelles et Ingénieurs. On
citera parmi les écoles de formation initiale les
Gobelins, l’École de l’image, ainsi que l'ESAIG (École
Estienne).
1.9.3 Salons
L’Île-de-France accueille chaque année deux grandes
manifestations à caractère mondial qui rassemblent
les principaux intervenants de la filière graphique.
Le salon Intergraphic est une rencontre nationale des
partenaires de la chaîne graphique. En 2006, 250 exposants ont accueilli près de 12 500 visiteurs venus du
monde entier et en particulier d’Europe.
Le salon Graphitec Convertec est le premier salon francophone des industries graphiques. En 2006, 275 exposants ont accueilli 23 400 visiteurs.
1.10 L’implantation en Île-de-France : un atout
pour les acteurs de la filière graphique
Un des atouts majeurs de la région est la concentration et la proximité des grands donneurs d’ordres qui
peuvent trouver un vaste choix de prestataires et se
déplacer auprès de ces derniers pour valider les documents avant leur impression. De plus, la coexistence
en Île-de-France d’entreprises de l’ensemble de la
chaîne graphique (activités de prépresse, imprimeries,
entreprises de brochage et sites de routage) est également un atout important qui favorise la production
dans des délais courts sur le territoire.
Or, la sous-traitance représente plus de 10 % de la
production propre de l’imprimerie, essentiellement
sous la forme de sous-traitance de spécialité (prépresse et la reliure).
86 % des imprimeurs recourent à un partenariat industriel, contre deux industriels sur trois dans l’ensemble de l’industrie13. Compte tenu des stratégies actuelles d’intégration par les imprimeurs des activités de
prépresse, finition et routage, cette part devrait toutefois vraisemblablement diminuer.
(13) Source : 4 pages n°190 – juin 2004 – SESSI.
1.11 Des plans d’investissements
en Île-de-France malgré le contexte
économique difficile
Malgré le contexte difficile, de nombreux groupes tels
que Maury, Sego ou Comelli ont réalisé des investissements majeurs sur la période 2005-2007, en particulier
avec la création de nouveaux sites franciliens, l’extension d’usines existantes ou la mise en place de nouvelles lignes de production.
À titre d’exemple, le groupe Maury a réalisé en 2006 la
construction de plus de 10 000 m2 sur l'usine Brodard
Graphique de Coulommiers (77), et a accompagné
cet investissement de la mise en place d'une ligne
d'assemblage de dos carré collé de 40 postes.
L’imprimeur Sego a réalisé pour sa part un investissement de 14 millions d’euros sur son site de Taverny
(95) et a agrandi l’usine pour augmenter ses capacités
d’impression14.
De même, des entreprises de taille plus modeste
continuent à investir dans des outils de production leur
permettant d’allier modernisation, productivité et élargissement de la gamme « produits ». Ces investissements concernent par exemple de nouvelles presses offset couleurs, des machines d’impression
numériques permettant d’imprimer tous types de supports et sur différents formats, des CTP, ainsi que des
lignes de pliage et de découpe automatisée.
1.12 Absence de performance à l’export
L’industrie graphique française est très peu présente
sur les marchés extérieurs et notamment ceux à fort
potentiel de croissance alors que la concurrence des
pays émergents se fait de plus en plus sentir.
Le chiffre d’affaires national à l’export a légèrement
progressé, passant de 9 % en 2003 à 9,4 % en 2005.
Toutefois, il reste très inférieur aux performances
réalisées par d’autres pays européens : 13.5 % en
Allemagne, 15,7 % au Royaume-Uni, 16,6 % en
Espagne, 25 % en Belgique.
En 2005, l’industrie graphique française a importé
710 000 tonnes et en a exporté 326 000. Le déficit de
la balance commerciale (204 millions d’euros en 2005)
augmente régulièrement et apparaît symptomatique
d’une perte de compétitivité nationale.
L’Île-de-France représente 34 % des exportations françaises du secteur. C’est la première région exporta(14) Source Graphiline - septembre 2005, mars 2006.
page 389
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
trice pour l’imprimerie de labeur. La Belgique est le premier client de la région ; la Suisse est au second rang
avec 16 % des exportations. Les deux pays francophones, avec le Canada, représentent environ la
moitié des exportations franciliennes.
Plusieurs raisons expliquent l’insuffisance de la
présence de la France au sein de l’Union européenne.
En Allemagne, les entreprises se sont engagées dans
une stratégie durable d’exportation, ce qui n’est pas
le cas en France. Cette stratégie est favorisée par
une taille moyenne supérieure à celle des entreprises
françaises.
La conquête de marchés à l’étranger nécessite en
effet la mise en place d’une démarche commerciale
structurée avec des salariés formés aux techniques
de vente et à la maîtrise des langues étrangères, ce qui
reste une faiblesse pour l’industrie graphique française.
La culture du client de proximité reste encore forte
chez les imprimeurs français.
2 - UN SECTEUR EN MUTATION :
CONCENTRATIONS ET POSITIONNEMENT
SUR DE NOUVEAUX MARCHÉS SONT AU
CŒUR DE LA STRATÉGIE DES GRANDES
ENTREPRISES DU SECTEUR
2.1 Des activités fortement dominées
par les grands groupes internationaux mais
où émergent quelques entreprises
et groupes indépendants
2.1.1 Le prépresse
Les grandes entreprises exerçant cette activité au
niveau national sont, pour la plupart, affiliées à de très
grands groupes. En région parisienne, c’est le cas
d’Eurogravure (Arcueil, 94) ou d'Hafiba (chez Hachette
-Bayard Presse).
Le groupe national Sego est également très présent
avec les sociétés PRS, Compos-Juliot, Asto, Arto,
toutes situées en Île-de-France.
Les principaux établissements régionaux spécialisés
dans cette activité, sont :
- Reprotechnique à Vincennes qui emploie 190 salariés ;
- Société Imprimerie du Louvre (SIRLO) du groupe
Socpresse située à Paris qui emploie 115 salariés ;
- Eurogravure, filiale de Bertelsmann, qui compte
95 personnes sur son site d’Arcueil (94) ;
- Hafiba du groupe Hachette-Filipacchi à Neuilly-surSeine (92).
2.1.2 L’impression de labeur
Le groupe Quebecor France, filiale à 100 % du canadien Quebecor World, occupe la première place sur le
secteur de l’imprimerie de labeur, devant Maury
Imprimeur et l’Imprimerie Nationale. Le groupe
Quebecor World est le premier imprimeur mondial. Sa
filiale française intervient sur les secteurs de l’imprimerie, du brochage et du routage. Elle s’est construite en
une dizaine d’années par le rachat d’entreprises. Les
groupes Serge Laski, Agir, Sego et Lenglet sont les
outsiders. Parmi les leaders de l’impression de labeur,
Quebecor, Sego, l’Imprimerie Nationale et le groupe
Maury sont présents en Île-de-France.
Ces principales unités de production sont les plus
sujettes à des concentrations, à des regroupements
ou à des cessions.
Dans le continu, l’activité est aux mains de grands
groupes internationaux comme PARAGON (qui a réalisé l’acquisition du groupe Lithotec France en octobre
2007, placé en redressement judiciaire en juillet 2007)
et LEPPE. Toutefois, cette activité, qui a connu de
nombreuses restructurations, est en décroissance.
Des groupes de dimensions plus modestes sont également très actifs. Ils disposent presque tous de sites
de production en région parisienne. Ainsi, la quasitotalité des grandes imprimeries de labeur franciliennes
appartient à des groupes internationaux ou nationaux.
Sur les 25 plus gros établissements franciliens, trois
seulement sont indépendants.
Les plus importants sites de production sur l’Île-deFrance en terme d’effectifs sont :
- les 3 sites de Quebecor (Corbeil Essone, Mary sur
Marne, Claye Souilly) qui totalisent près de 900 emplois ;
- SACIJO (Société de Composition et d'Impression
des Journaux Officiels de la République Française)
qui emploie 400 salariés à Paris ;
- La filiale du groupe Maury, Brodard Graphique, avec
ses 280 salariés sur le site de Coulommiers (77) ;
- L’imprimerie Sego qui emploie 180 salariés à Taverny
(95) ;
- Le groupe Imprimerie Nationale. Jusqu’à récemment, le groupe était l’un des acteurs majeurs de l’impression francilienne. Il a perdu son statut en raison
du recentrage de ses activités et des réorganisations
et cessions d’établissements qui ont été entreprises
dans ce cadre (cf. paragraphe suivant).
Par ailleurs, le groupe Comelli dispose de son siège
social en Île-de-France, ainsi que de plusieurs sites de
production.
page 390
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
Enfin, trois imprimeurs indépendants de taille relativement importante sont également présents :
- l’imprimerie La Galiote Prenant, implantée à Vitry-surSeine et qui emploie 285 salariés ;
- l’imprimerie CFI (Compagnie Française d’Impression)
à Évry qui emploie 218 salariés ;
- l’imprimerie Martinenq, spécialiste de l’impression de
luxe, qui dispose de deux établissements respectivement dans le Val-de-Marne et en Seine-et-Marne et
emploie 130 salariés.
un regroupement d’activités et par une réduction massive des effectifs, ces derniers passant de quelques
1 450 personnes au niveau national à moins de
900 salariés.
Le site de Bondoufle (91), Évry Rotatives, a rejoint en
2005 la branche Arquana International Print et Média.
Le groupe Arquana a annoncé en septembre 2007 la
mise en vente du site de Bondoufle.
Deux très grands acteurs dominent le secteur de la
reliure depuis plusieurs années : le groupe Chevrillon
Philippe Industrie et le groupe Partenaires Book présent en Île-de-France via l’entreprise Babouot.
Viennent ensuite des entreprises à structure plus familiale comme le groupe Normandie Roto-Impression ou
Merkhofer (société basée en région parisienne).
Les activités parisiennes ont été transférées pour partie dans un nouveau siège situé à Choisy qui accueille
120 salariés. Les activités fiduciaires papier et cartes
ont rejoint le site de Douai dans un but de rationalisation industrielle. Le site de Choisy conserve une
activité d’impression feuilles. L’avenir de ce site n’est
toutefois pas certain, le groupe Imprimerie Nationale
ayant fait connaître en mars 2006 son intention de
vendre cette unité de production afin de poursuivre le
recentrage de son activité.
S’agissant du brochage, plusieurs groupes se sont
dotés d'unités propres de brochage (Quebecor, le
groupe Sego ou Agir Graphic, par exemple) en particulier dans le secteur lié aux périodiques.
Les implantations franciliennes du groupe Imprimerie
Nationale comptent actuellement, outre le site de
Choisy, une petite unité de production à Ivry qui emploie 18 salariés.
Toutefois, cette activité nécessite des investissements
très importants et est très consommatrice en maind’œuvre et elle est encore assez largement aux mains
de plus petites entreprises relevant d’un actionnariat
familial.
Les établissements les plus importants sur la région,
en termes d’effectifs, sont :
- Graphic Brochage Quebecor qui emploie 280 salariés à Pontault-Combault (77) ;
- Merkhofer qui emploie 155 salariés à Morangis (91) ;
- Brochure Industrielle qui emploie 150 salariés à
L’Hay-les-Roses (94) ;
- Société Nationale De Façonnage (SNDF) qui emploie
142 salariés à Palaiseau (91).
2.2.2 La restructuration de l’industriel Quebecor :
vers une politique de désinvestissement en
France
2.1.3 La reliure et le brochage
2.2 Restructurations des entreprises
pour faire face au déclin des marchés
traditionnels et délocalisations
pour gagner en compétitivité
Le secteur connaît depuis quelques années de nombreuses faillites et restructurations qui concernent les
PME comme les grands groupes du secteur.
2.2.1 La restructuration de l’Imprimerie Nationale :
cession de sites et regroupement d’activités
La restructuration de l’Imprimerie Nationale s’est
traduite en 2005 par un plan de cession de sites, par
Après avoir eu ces dernières années une stratégie de
croissance externe en Europe par le rachat de groupes
ou d’unités de production, le groupe canadien
Quebecor a entrepris récemment un plan de restructuration visant à rationaliser son outil de production. Il
se traduit par le désengagement de certaines activités,
la cession d’établissements en Europe, la fermeture
de sites (site de Strasbourg par exemple) et des plans
sociaux notamment en Île-de-France.
Propriétaire depuis 1991 du site Helio Corbeil Essonne
où sont imprimés les titres à forts tirages, Quebecor a
annoncé un plan de licenciement lié à une conjoncture défavorable et à un manque de rentabilité. 98 salariés sur les 256 que compte l’usine ont été licenciés.
Deux des six rotatives de l’usine ont ainsi été arrêtées.
Un plan social sur le site de Mary-sur-Marne (77)
concernant plus d’une centaine d’emplois a également été annoncé.
Quebecor a en outre cédé les entreprises franciliennes suivantes :
- son site de Torcy (77) en 2005 devenu Imprimerie
JDC, site employant plus de 230 salariés. La société
JDC a été liquidée en mars 2007 ;
page 391
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
- l’entreprise Inter Routage au groupe Interval.
L’entreprise Leval et Ventillard, spécialisée dans le
routage, domiciliée à Fontenay-sous-Bois (94) et employant une soixantaine de personnes et la société
Printor Direct (150 personnes, Paris) ont également
été cédées par le groupe Quebecor au groupe
Interval.
en provenance de la zone asiatique et particulièrement
de la Chine15.
En mars 2006, Quebecor a annoncé la cession de sa
plate-forme prépresse, Quebecor Numéric qui
compte 75 salariés, à l'un de ses managers.
Le secteur des industries graphiques et de l’imprimerie
de journaux compte cinq grandes catégories de
donneurs d’ordres : les annonceurs ou agences de
communication, les industriels, les distributeurs ou
fabricants d’emballages, les groupes de presse, les
administrations et les entreprises.
2.2.3 Des délocalisations dans l’activité « livres »
qui touchent désormais les autres marchés
75 % des beaux livres sont désormais imprimés hors
de France. En effet, les éditeurs cherchent à produire
à des prix plus compétitifs et sous-traitent l’impression
de leurs ouvrages à l’étranger, même si les délais sont
plus longs et si l’éloignement demande une organisation interne plus pointue. Pour ces produits qui nécessitent beaucoup de main d’œuvre, la plupart des
maisons d’édition, y compris les petits éditeurs,
avouent avoir recours à des productions délocalisées.
Du fait de coûts de production inférieurs, les imprimeurs italiens, espagnols et de pays de l’Est sont souvent sélectionnés, en raison de la qualité de leur fabrication et aussi de leurs savoir-faire, notamment en
matière de finition. En Allemagne et en Italie, les entreprises de l’industrie graphique se sont structurées en
clusters. Ces coopérations permettent de réaliser des
synergies, de disposer d’une offre mieux adaptée et
d’être plus compétitifs.
Ce phénomène de délocalisation pourrait être freiné
par les nouvelles pratiques de production qui consistent
à réaliser de petits tirages et à réimprimer rapidement
à la demande, situation qui nécessite une proximité de
l’imprimeur.
Sur les autres produits imprimés (catalogues, annuaires)
et en particulier ceux à délais longs, la concurrence
autrefois préférentiellement intra-européenne s’élargit
aujourd’hui aux zones géographiques émergentes
telle que l’Asie. Les acheteurs en recherche de prestations au plus bas coût développent des courants
d’affaires sur certains segments de marchés, en
particulier sur les documents imprimés, en dehors de
la zone européenne. La Commission européenne a
par ailleurs retenu dans son programme d’action
2006-2010 une étude sectorielle sur l’évaluation des
risques et l’ampleur des flux de prestations imprimées
2.3 Des intermédiaires entre
les imprimeurs et leurs clients qui tirent
profit de l’externalisation du processus
de création graphique
Le secteur présente toutefois la particularité de faire
intervenir des intermédiaires entre donneurs d’ordres
et imprimeurs. Ces intermédiaires trouvent d’autant
mieux leur place que les grands comptes se recentrent sur leur cœur de métiers et externalisent de plus
en plus les fonctions de communication dans une
logique de réduction de coûts et de performance en
confiant ces tâches à des spécialistes. Cette solution
offre au donneur d’ordres l’avantage de disposer d’un
interlocuteur unique pour gérer toutes ses fabrications
et ses commandes d’imprimés. Par ailleurs, l’évolution
des technologies nécessite désormais la recherche
des techniques les mieux adaptées aux besoins (offset/numérique, offset/rotative) et donc de s’appuyer
sur des compétences permettant de faire ce choix.
Les principaux intermédiaires identifiés sont :
- des plates-formes d’édition et de fabrication en prépresse. Ces structures sont nées du développement
d'activités de production chez les agences de
communication. C'est le cas pour Question d'Édition,
filiale de TBWA, de Gutenberg on line, filiale de DDB
Worldwide ou de Mundocom, filiale de Publicis.
D'autres entreprises sont nées de la volonté d'annonceurs d'externaliser leur production. Quelques
spécialistes de la production comme Edipro et CPE
Conseil ont mis leurs expériences à la disposition des
annonceurs et des éditeurs.
Deux des principales plates-formes d’édition et de fabrication sont implantées en Île-de-France : Altavia
France, basée à Saint-Ouen, et Mundocom dont le
siège est à Paris. Ces plates-formes sont spécialisées
dans le conseil et la réalisation des supports marketing
et de communication des entreprises. Elles répondent
aux besoins d’externalisation de la fonction marketingcommunication des grands comptes en leur offrant
des prestations allant de la conception à la réalisation
des supports de communication ;
(15) Industries graphiques. Décembre 2005.
page 392
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
- des sociétés de conseil qui conseillent les grands
comptes sur les produits et les orientent vers des
prestataires de services ;
- des agents d’entreprises, courtiers en impression qui
proposent essentiellement des capacités d’impression
à l’étranger. L’entreprise Printco a ainsi développé
son activité autour de la recherche d’imprimeurs français et étrangers (essentiellement européens) susceptibles de fournir des imprimés au meilleur coût.
PrintCo assure le suivi commercial et de la fabrication ;
- des imprimeurs en chambre, simples intermédiaires,
qui ne disposent pas de moyens de production en
propre. Ils sont souvent décriés par les imprimeurs,
car ils récupèrent les marges sans créer de valeur.
Ces intermédiaires ont su tirer profit de l’absence de
structuration de l’offre au sein de la profession et proposent à leurs clients des prestations globales et structurées. Leur offre couvre la création graphique, le choix
de procédés d'impression et de finition, la gestion et le
suivi de la fabrication et des stocks, le conditionnement, le routage, ou encore la gestion des expéditions. Ils s’appuient sur les capacités de production et
le savoir-faire de différentes entreprises de la filière.
logies permettant d’offrir des prestations de qualité,
les reprographes sont devenus quasi-imprimeurs. En
effet, les frontières disparaissent entre l’impression
traditionnelle et l’impression numérique tant en ce qui
concerne la qualité (le rendu en impression numérique
se rapproche de plus en plus de la qualité offset), que
du point de vue de la productivité : les performances
des presses numériques permettent désormais d’imprimer des moyens volumes de bonne qualité.
Ces prestataires assureraient aujourd'hui de l'ordre de
12 % du chiffre d'affaires de la filière graphique française, soit plus d'un milliard d'euros. Certains professionnels de la chaîne graphique sont ainsi obligés de
traiter avec ces intermédiaires qui deviennent leurs
nouveaux clients et qui récupèrent la plus grande partie
des marges du secteur.
Par ailleurs, les fournisseurs de matériels apportent
des outils de maîtrise des flux et des logiciels permettant le traitement de données variables. Les solutions
de e-commerce et de web-printing sont nombreuses
et utilisent l’environnement JDF (Job Description
Format) de l’imprimerie16. De plus, les spécialistes de
la finition traditionnelle s'allient aux spécialistes de l'impression pour proposer des services de finition et post
presse de meilleure qualité.
2.4 De nouveaux concurrents
pour les petits imprimeurs franciliens :
après les reprographes, les sites
d’impression en ligne
Les petits imprimeurs positionnés sur les marchés de
proximité (petits tirages banalisés, travaux de ville et
travaux administratifs) ont dans un premier temps
souffert de la réalisation en interne aux structures et
par les particuliers de certains de ces travaux avec le
développement de la bureautique ainsi que de la
reprographie. Depuis, une nouvelle concurrence s’est
développée sur d’autres segments.
2.4.1 Les reprographes :
« des imprimeurs numériques »
Les reprographes ont profité du développement des
technologies d’impression numérique et sont venus
concurrencer les imprimeurs sur certains de leurs marchés. Autrefois considérés comme des concurrents
de second niveau, car ne disposant pas des techno-
Les deux activités de reprographie et d’imprimerie sont
donc de plus en plus proches et complémentaires,
certains imprimeurs exerçant les deux activités. Le
changement de nom en 2002 du SNR (Syndicat
National de la Reprographie) en SIN (Syndicat de
l’Impression Numérique et des services graphiques)
est révélateur de cette évolution.
Ainsi, certains reprographes ont atteint des tailles
importantes et sont aujourd’hui assimilés à des imprimeurs, capables d’offrir des solutions d’impression de
différents formats, en monochrome ou en couleurs
d’excellente qualité et de répondre à une demande de
personnalisation des imprimés grâce à l’intégration de
données variables. Ils répondent ainsi, au même titre
que les imprimeurs, aux exigences croissantes du
marché du marketing direct.
(16) Le JDF est un format de dossier de fabrication
électronique destiné à acheminer les informations.
page 393
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
2.4.2 Concurrence sur certains marchés
des sites d’impression en ligne.
Aujourd’hui, la nouvelle concurrence s’exerce via des
sites permettant la commande d’imprimés par internet.
Ils s’adressent essentiellement aux petites entreprises
qui doivent réaliser des imprimés, ainsi qu’aux particuliers. Les produits proposés sont les cartes de visite
professionnelles, les papiers à en-tête, les brochures
pour PME et les cartons d’invitations personnalisées.
Ces sites internet offrent la possibilité de personnaliser
des produits déjà conçus par les graphistes du
gestionnaire de site ou de demander l’impression de
produits imprimés maquettés par le client. Les gestionnaires ont ensuite recours à leurs réseaux d’imprimeurs en sous-traitance généralement à l’étranger et
réduisent les coûts de leurs prestations par une grande
automatisation de la commande, des frais de structure
allégés, et des économies d’échelle. On citera par
exemple les sites internet des sociétés suivantes :
VistaPrint, Ooprint, l’imprimeur.net, net imprimerie.
com.
Ces nouveaux intervenants sont des concurrents
directs des petits imprimeurs franciliens positionnés
sur ces marchés en offrant des prestations moins
chères et avec une très grande réactivité.
2.5 Stratégies marketing offensives
et démarches partenariales pour s’affranchir
de l’atonie des marchés traditionnels
2.5.1 Des concentrations pour renforcer
des positions et investir de nouveaux marchés
2.5.1.1 Des stratégies de croissance externe ou
d’alliance pour acquérir des compétences en
amont et en aval de la filière
Dans un secteur en perpétuelle évolution à la recherche de marges, les grands groupes réorganisent leurs
activités et les font évoluer vers des offres globales et
prestations de nouveaux services susceptibles de
générer des marges plus confortables. Ils engagent
ainsi des stratégies de croissance externe ou mettent
en œuvre des stratégies d’alliances.
À titre d’exemple, le groupe Maury a racheté en 2006
le site Roto France Impression situé à Lognes (77).
Cette acquisition lui a permis de renforcer son activité
de finition avec notamment des chaînes de piqûre et
de chaînes de dos carré collé. En 1999, Maury avait
racheté le site Brodard Graphique de Coulommiers
(77). En 2005, c’est vers l’amont de la filière que le
groupe s’était élargi en reprenant l’entreprise Key
Graphic, entreprise parisienne spécialisée dans le
prépresse (création, design graphique, validation de
fichiers) et se présentant comme une plate-forme
commerciale (orientation des clients vers un réseau
d’imprimeurs).
C’est dans une démarche d’alliance que l’Imprimerie
Nationale entend pour sa part diversifier son offre. En
mai 2006, elle a annoncé la création avec Astron d’un
pôle européen de services de gestion documentaire.
Elle a également établi un partenariat avec l’entreprise
INUMERIC (Paris 15e) qui offre outre des prestations
d’impression classique en offset (dont la fabrication
est assurée sur l’imprimerie TAAG à Grigny) une capacité d'impression numérique personnalisée de documents couleur en petites séries.
Par ailleurs, le groupe Imprimerie Nationale a diversifié
son activité vers le multimédia au travers de sa filiale
Version Net et propose la création de sites web, le
développement de cédérom et de l’ingénierie informatique.
2.5.1.2 D’une activité d’imprimeurs
vers une activité de prestataires de services
Les grands groupes leaders sur le marché de l’impression sont aujourd’hui des offreurs de solutions pour
leurs clients en leur proposant :
- des prestations globales de fournitures d’outils de
communication, et non plus seulement d’imprimés ;
- des nouvelles prestations tournant autour du multimédia ;
- des solutions de rationalisation et de simplification
des achats avec notamment des outils d’e-approvisionnement et d’e-supply chain permettant une meilleure visibilité sur les commandes, la réduction des
coûts cachés administratifs et un meilleur pilotage
des dépenses ;
- des services d’éditique en particulier via des solutions de gestion de bases de données et de gestion
des actifs médias à partir d'un serveur centralisé,
simplifiant le processus de stockage, de récupération
et de distribution des données via des accès par internet sécurisés ;
- des services de logistique.
Suivant la même logique, les plus petits groupes se
renforcent par le biais d’acquisitions et de partenariats
dans le double but d’élargir leur offre commerciale et
de renforcer leur compétitivité industrielle.
Ces groupes imprimeurs voient ainsi, à l’instar des
grands groupes, évoluer leur positionnement du
métier d’imprimeur en sous-traitance vers des prestations de service globalisées.
Ce faisant, leurs objectifs sont :
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Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
- l’intégration des compétences de l’ensemble de la
chaîne graphique qui permet de proposer au client un
interlocuteur unique réalisant la totalité de la fabrication d’un produit (livre, catalogue, imprimé) et assurant
ainsi la cohérence technique, la qualité du suivi, ainsi
que le respect des délais. Ces groupes possèdent la
totalité des compétences de la chaîne graphique :
prépresse (conseil, création PAO, photocomposition,
photogravure), impression (numérique, offset feuille et
rotatif) et façonnage (pelliculage, pliage, brochage et
routage) ;
- la maîtrise du domaine du traitement de l’information, de la communication et du multimédia à l’image
des grands groupes de communication.
Les groupes ayant intégré de telles stratégies sont par
exemple le Groupe Moselle Vieillemard qui a combiné
croissance externe et interne pour se renforcer et
déployer de nouvelles activités. L’imprimeur dispose
d’un pôle « marketing direct » (Duplistyle basé dans le
77) tandis que le pôle communication-gestion opère
sur des marchés plus traditionnels de l'imprimerie
(dépliants, brochures, affiches) et a intégré une activité
de création et d’impression numérique avec la société
Gerfau (Paris–Cap 18).
Le groupe Comelli est un autre exemple de diversification métiers autour de l’activité initiale d’imprimerie.
Aujourd’hui, il dispose d’un pôle de compétences et
de services numériques à Arcueil (94) et d’un site industriel d'imprimerie à Courtabœuf (91) où sont réalisés
les travaux d’impression offset et numérique, ainsi que
le façonnage et la logistique. Par l’acquisition de la
société Midaplast (91), le groupe est désormais positionné sur la réalisation de packaging, tandis que le
rachat de Studium Imprimeurs (94) spécialiste de l’impression promotionnelle pour les éditeurs de presse
permet d’intégrer une compétence « presse ».
Ces groupes de taille intermédiaire illustrent la nécessaire concentration industrielle du secteur et en portent
les innovations. Ils offrent désormais des prestations
aussi complètes que celles des grands groupes de
communication et des plates-formes de conception
et de production graphiques tout en disposant de leurs
propres outils de fabrication. À partir d’une offre de
spécialiste dans les métiers de l'impression, du façonnage et de la logistique, ces groupes tendent à compléter leurs activités par une offre de généraliste en tant
que maître d'œuvre de prestations globales.
Ces offres comprennent :
- la création et la production graphique d’outils de
communication imprimés, depuis le traitement numérique de l'image (numérisation, retouche d'images,
intégration des fichiers numériques, flashage de films,
épreuvage) jusqu’à l’impression et l’expédition ;
- une activité « emballage » avec le traitement numérique
du packaging, la maîtrise des procédés d’impression
spécifiques (offset à sec, héliographie, offset, flexographie et sérigraphie) et la capacité à réaliser des
prototypes et des petites séries ;
- la communication sur des supports multimédias
depuis le conseil en stratégie de communication
multi-supports jusqu’à la création qui concerne tant
Internet (catalogues en ligne, portails, animations
interactives), que la création de CD-Roms et CDCards ou la gestion d’e-mailing ;
- la conception et la gestion de bases de données images via des outils sécurisés d’hébergement et de
gestion qui permettent la diffusion via Internet du
patrimoine documentaire des entreprises clientes ;
- la gestion de stocks.
Pour compléter leur offre de services, ils ont intégré en
interne les outils numériques de la supply chain et mettent
à la disposition de leurs clients des outils leur assurant :
- le devisage en ligne (ainsi que son historique) ;
- la commande en ligne en particulier par télétransmission ;
- le suivi de leurs commandes en ligne.
2.5.2 L’émergence de réseaux
et de groupements pour favoriser les synergies
et réduire les coûts pour les PME
Comme nous l’avons vu dans les paragraphes
précédents, le paysage de l’impression a changé car
certains grands donneurs d’ordres ont peu à peu
confié d'abord l'édition (via des agences de communication classiques), puis la fabrication (via des bureaux
de fabrication intégrés) à des intermédiaires. Ce phénomène s’est amplifié avec l'arrivée de structures
d'achats dans tous les grands groupes industriels,
confrontés pour la première fois à la complexité de la
réalisation d'imprimés.
Pour faire face à cette « prise en main de la clientèle »,
plusieurs imprimeurs ou groupes d'imprimeurs ont
créé des structures alternatives de type groupements
d’entreprises.
Ils visent :
- à réduire leurs coûts par la sélection de fournisseurs
et la négociation des prix des matières premières
pour leurs adhérents ;
- à favoriser les synergies industrielles en vue de la
réalisation d’offres plus complètes permettant aux
petites entreprises de rivaliser avec les groupes dans
une logique de réintégration de la valeur.
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ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
À titre d’exemple, quatre de ces groupements ont un
siège social en Île-de-France :
- Le réseau ImpriFrance regroupe 40 entreprises et
tous les métiers de la création graphique. Il est avant
tout un groupement d’achats qui référence des fournisseurs et négocie pour ses sociétaires les tarifs des
matières premières et consommables. Mais il est devenu un lieu de partage d’expérience et de coopération entre les entreprises, ce qui a conduit notamment à l’achat de matériel en commun et à la création
d’une structure commerciale commune pour plusieurs
entreprises.
- La société coopérative ImpriClub fédère 43 établissements, essentiellement des PME du labeur, dont
4 sont implantées en Île-de-France. Elle dispose
d’une centrale de référencement de fournisseurs,
facilite le travail en réseau des imprimeurs adhérents
et propose des actions en faveur de ses membres
(formation, actions coaching). Le groupement a créé
la structure PRIMALIG qui propose et gère une
garantie de paiement à l’égard des fournisseurs
référencés.
- La société Print Alliance, créée en 2002 par les groupes Sego et Agir Graphic, fonctionne comme une
plate-forme, en privilégiant les capacités techniques
des deux imprimeurs en prépresse, en impression,
en finition, en routage et propose des prestations
globales, basées sur la complémentarité des parcs
d’équipements de ses deux créateurs.
- Enfin, Imprimerie Online est un réseau d’affaires qui
réunit plus de 250 prestataires européens représentant l'ensemble des métiers de la chaîne graphique
(compogravure, l'impression offset feuille, continue
et rotative, impression numérique, de la reprographie,
sérigraphie, flexographie) et qui, pour chaque appel
d'offres publié, met le donneur d'ordres en relation
avec des prestataires correspondant à son besoin.
2.6 « Cartographie »
des imprimeurs franciliens
Les difficultés traversées par le secteur ces dernières
années ont modifié le tissu industriel, en faisant disparaître les entreprises les moins rentables. En raison des
difficultés du marché, ce processus se poursuit mais
toutefois avec un rythme moins important.
Les mutations de la filière ne se traduisent pas de la
même manière chez tous les imprimeurs. Les opportunités et les menaces dépendent des positionnements,
de l’environnement concurrentiel, des stratégies de
marché qui sont propres à chaque imprimeur.
Plusieurs profils type peuvent toutefois se dégager.
2.6.1 Imprimeurs positionnés sur des marchés
de proximité
- Types d’imprimés : imprimés administratifs et
commerciaux, travaux de « ville » (cartes de visite,
dépliants, factures, programmes, papiers en tête,
etc.).
- Taille : petites entreprises (moins de 50 salariés, soit
près de 80 % des entreprises du secteur).
- Implantation : Paris.
- Volumes et équipements : moyens et grands tirages, presses offset.
- Clients : administrations et PME.
- Type de marché : marché local.
- Positionnement : gagner des parts de marché,
faibles marges.
Les imprimeurs professionnels n’ont plus le monopole
de l’impression sur ce marché.
Ils subissent fortement l’arrivée de nouveaux entrants
qui ont transformé l’environnement concurrentiel :
agences, reprographes, entreprises de services informatiques, plates-formes d’édition et de production,
ateliers d’impression intégrés des administrations ou
entreprises. Les unités de production d’imprimés dans
l’environnement bureautique permettent également
aux particuliers et petites entreprises de réaliser certains documents. D’autre part, les sites d’impression
en ligne proposent des prestations moins chères et
sont très réactifs. Ces imprimés sont soumis, depuis
quelques années, à une baisse de volume liée à la
dématérialisation.
Il y a ainsi une migration de la production d’imprimés
des presses conventionnelles vers de nouvelles solutions d’impression dont les qualités de reproduction
permettent une impression de qualité standard. Ces
imprimeurs sont confrontés à une diminution des
page 396
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
volumes et une baisse des coûts. Les surcapacités de
production fragilisent leur structure financière et les
pénalisent dans leur développement. Ces imprimeurs
rencontrent désormais des difficultés à faire financer
leurs programmes d’investissements face à des banques qui font preuve de prudence, alors qu’il est
crucial d’investir dans des matériels de plus en plus
performants pour conserver une bonne productivité
et intégrer les nouvelles technologies.
Deux types d’entreprises sont positionnés sur ces
marchés classiques :
- soit des imprimeries de très petite taille (moins de
20 salariés) : il s’agit généralement de sociétés familiales qui ont une culture très individualiste, ce qui les
éloigne de toute idée de travail en partenariat ou en
réseau. Le savoir faire familial les enferme dans une
sphère d’intervention limitée.
Ces entreprises sont souvent positionnées sur des
marchés de sous-traitance et dépendent fortement
du marché local.
- soit des imprimeries de taille intermédiaire (entre
20 et 50 salariés) : elles sont souvent trop grandes
pour capter les petits marchés auxquels accèdent
les entreprises de petite taille. Leurs coûts fixes étant
incompressibles, elles sont peu rentables sur de
petits marchés. Cependant, elles sont trop petites
pour répondre aux appels d’offres auxquels peuvent
prétendre les grandes entreprises, essentiellement
en raison de leur structure financière insuffisante.
Peu d’imprimeurs sur ces marchés ont anticipé les
changements organisationnels qu’a connus la filière. Ils
jouent essentiellement sur la réactivité et la flexibilité.
Cependant, cette offre n’est plus suffisante car les
nouveaux entrants se sont positionnés ainsi et sont
encore plus performants. Les imprimeurs doivent
réfléchir à la manière de repositionner leurs stratégies,
de différencier leur offre par des services à plus forte
valeur ajoutée : conseil en matière de création graphique, personnalisation des imprimés, etc. Face à la
contraction des marchés, ces imprimeurs doivent élargir leurs champs de compétences pour conquérir de
nouveaux segments et ne pas s’enfermer dans une
logique de déclin à moyen terme.
- Implantation : Petite et Grande Couronne.
- Volumes et équipements : moyens et grands tirages, presses offset et numériques.
- Clients : administrations et grands groupes.
- Type de marché : marché national.
- Positionnement : marges importantes.
Ces imprimeurs sont positionnés sur des marchés de
niche qui nécessitent des outils de production spécifiques et leur modernisation permanente, que ce soit
en numérique ou en offset.
Impression offset
C’est le cas par exemple des imprimeurs qui ont ciblé
le marché du marketing direct (mailings, prospectus,
éditions publicitaires) très porteur aujourd’hui. Ce secteur connaît une réelle dynamique car les dépenses
de publicité en marketing direct sont en augmentation
depuis plusieurs années. Le média papier reste le principal support de communication des annonceurs. Les
impressions sont réalisées à plus de 90 % en offset. Il
s’agit d’une opportunité de développement pour les
imprimeurs qui ont dû acquérir des compétences
dans le domaine du traitement des fichiers numériques et dans les opérations annexes à l'impression
comme le façonnage ou la mise sous pli. Ce secteur
requiert une très grande réactivité de la part des imprimeurs, les opérations marketing étant souvent déclenchées en réaction à une offre concurrentielle.
La niche de l’imprimé haut de gamme demeure une
opportunité également pour les imprimeurs offset. La
qualité du rendu final avec les techniques de l'offset
en feuille à feuille ou en continu reste supérieure à celle
obtenue avec les presses numériques qui s'est cependant beaucoup améliorée ces dernières années.
Impression numérique
Les technologies numériques ont fait apparaître de
nouveaux concepts d’impression qui intéressent de
plus en plus les acheteurs d’imprimés et qui ont créé
des marchés de niche.
2.6.2 Imprimeurs positionnés sur des marchés
de niche
Certains imprimeurs désireux d’offrir de nouvelles
prestations se sont positionnés par exemple sur le
traitement des données variables, un des marchés
d'impression promis à une très forte croissance. Les
presses numériques offrent la possibilité de personnaliser des documents, fonction très utilisée dans le domaine
du marketing direct ou dans le domaine bancaire.
- Types d’imprimés : imprimés publicitaires, affichage, packaging, etc.
- Taille : moyennes entreprises (entre 50 et 200 salariés).
D’autres se sont positionnés sur le packaging, activité
qui nécessite de mettre en œuvre des stratégies d’innovation importantes et qui fait appel à la maîtrise des
nouvelles technologies.
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ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
Grâce aux techniques d’impression par jet d’encre, il
est également possible d’imprimer sans traitement
spécifique sur tous types de matériaux : bâches,
vinyles, cartons, PVC, bois, etc. Ce sont pour l’essentiel des affiches et des panneaux dédiés à la publicité,
sur des marchés haut de gamme pour de grandes
entreprises qui travaillent dans les domaines de la
mode, du luxe et des cosmétiques ainsi que pour des
architectes ou des artistes.
Ces technologies génèrent de nouveaux débouchés
pour les imprimeurs. Ces derniers peuvent sembler à
l’abri de la concurrence par leur positionnement ciblé
sur des marchés porteurs et les investissements qu’ils
ont réalisés, estimant que les nouveaux entrants n’auront pas les savoir-faire nécessaires. Cependant, ils
doivent rester vigilants face à l’effet de glissement des
marchés et élargir leur offre par des services complémentaires.
2.6.3 Imprimeurs positionnés sur des marchés à
plus haute valeur ajoutée
- Types d’imprimés : tous types d’imprimés (commerciaux, publicitaires, techniques, administratifs).
- Taille : grandes entreprises (plus de 200 salariés).
- Implantation : Petite et Grande Couronne.
- Volumes et équipements : petits et moyens tirages, presses numériques.
- Clients : grands groupes.
- Type de marché : marché national.
- Positionnement : marges importantes.
Ces imprimeurs ont élargi leur offre en proposant des
services associés à la production de l’imprimé : conseil
en infographie, prestations globales de fournitures
d’outils de communication, impression via Internet,
impression à la demande, services de logistique,
gestion du routage pour le compte des clients, dépôt
des travaux directement sur un serveur, devisage et
commande en ligne, etc.
Ces services annexes ont été développés principalement chez les imprimeurs positionnés sur le marché
des imprimés publicitaires, mais peuvent concerner
tous types d’imprimés.
Ils ont migré vers une culture de service pour miser sur
la valeur ajoutée. Il s’agit d'offrir au client la prestation
la plus complète possible et de se positionner comme
partenaire dès la conception du produit.
Ces imprimeurs se sont dans la plupart des cas dotés
d’un système de gestion intégré pour optimiser les flux
de données et de matières depuis la commande
jusqu’à la livraison. Ces outils leur permettent de
travailler en flux tendus et de maîtriser leurs coûts de
production.
Ils subissent de plus en plus la pression des imprimeurs positionnés sur les marchés banalisés,
aujourd’hui en déclin, qui souhaitent conquérir de nouveaux segments de marché. Des imprimeurs acceptent de travailler à perte sur certains travaux, ce qui
déstabilise le marché. Le prix, la réactivité et la qualité
restent des éléments fondamentaux pour des acheteurs toujours plus versatiles dans le choix de leurs
prestataires. Toutefois, les donneurs d’ordres attendent
de plus en plus des imprimeurs qu’ils garantissent un
fort potentiel d’innovation, la mise à niveau des équipements existants, l’intégration de nouveaux outils et
matériels, ainsi que l’aptitude à conseiller.
Les imprimeurs doivent également essayer de se développer à l’export où ils restent encore trop absents.
Ils subissent également la concurrence des platesformes d’édition (voir le paragraphe 2.3) qui ont
tendance à considérer l’imprimeur comme un simple
exécutant. Le succès rencontré par ces plates-formes
montre le réel besoin des donneurs d’ordres et constitue un créneau à saisir pour les imprimeurs.
2.7 Renouvellement des hommes
et des compétences : deux problèmes
à résoudre dans un contexte
de faible attractivité des métiers
2.7.1 Expérience professionnelle et savoir faire
au cœur du métier des imprimeurs
L’imprimerie présente une forte composante de production qui requiert beaucoup de personnel technique
et apparaît davantage comme une industrie de main
d’œuvre (en particulier dans le secteur de la finition). Deux
salariés sur trois appartiennent à la classe ouvrière.
L’expérience professionnelle des agents de production est une composante essentielle du métier qui
explique certainement la stabilité d’un personnel « âgé »
et qualifié au sein des entreprises, en particulier dans
les secteurs plus traditionnels de l’impression du livre
et de l’imprimé administratif et commercial.
Le secteur de l’imprimerie fait appel à des ouvriers
possédant des niveaux de qualification de plus en plus
élevés avec l’utilisation croissante des nouvelles technologies. Cette dernière favorise ainsi l’embauche de
personnel plus jeune. L’impression des périodiques,
de l’affiche et de la publicité suit également cette
nouvelle tendance au rajeunissement des effectifs.
page 398
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
Du fait de la forte technicité des métiers, le recours aux
contrats à durée déterminée dans les industries
graphiques a lieu principalement pour des fonctions
administratives et commerciales (hormis dans le
prépresse) et dans la finition qui emploie près de 52 %
des effectifs en contrat à durée déterminée17. De
même, le recours à l’intérim n’a lieu que pour les métiers qui nécessitent peu de qualification, et concerne
donc plutôt les activités de finition.
2.7.2 Vieillissement des effectifs et difficultés de
renouvellement de la main d’œuvre
Le principal problème identifié en terme de gestion des
emplois sur le secteur concerne les départs à la
retraite. Au niveau national, d'ici 2011, plus de 28 000 salariés des industries graphiques vont partir à la retraite
et cette modification importante de la pyramide des
âges dans ce secteur appelle à conduire une réflexion
stratégique au niveau de la filière.
Les départs à la retraite ou préretraite progressent déjà
significativement en 200418 et 45 % des départs de
conducteurs d’impression sont des départs en retraite
ou préretraite.
De plus, compte tenu de la conjoncture assez défavorable, le départ des chefs d’entreprises des toutes
petites structures risque à terme de poser un problème
de continuité des activités.
Par ailleurs, bien que le niveau des salaires du secteur
des industries graphiques et de l’imprimerie de journaux soit en moyenne supérieur de 10 % à celui de la
moyenne nationale tous secteurs industriels confondus,
la profession connaît une certaine désaffection.
L’image d’un secteur peu technologique, peu dynamique, et peu attrayant en est certainement l’une des
principales raisons. Aussi, malgré une forte progression des recrutements en 2004, les industriels de la
finition font part de leurs difficultés à embaucher.
2.7.3 Des métiers techniques qui évoluent avec
l’arrivée des nouvelles technologies
L’arrivée des technologies numériques a entraîné une
évolution importante et rapide des métiers et savoir
faire dans le secteur des industries graphiques et de
l’imprimerie de journaux. Ces évolutions ont été
accompagnées par des formations qualifiantes de
haut niveau dans bon nombre de domaines couverts
(17) Source : Enquête panel 2004 – OPCA CGM.
(18) Source : enquêtes réalisées par l’OPCA CGM
(Organisme Paritaire Collecteur Agréé de la
Communication Graphique et du Multimédia).
par les nouvelles activités créées avec la modernisation des outils de production. La maîtrise du traitement
des fichiers numériques devient un impératif à tous les
postes, depuis le scannériste et le maquettiste, jusqu’à
l’imposeur et le conducteur de machine.
Par ailleurs, alors que les personnes étaient auparavant
concentrées sur une compétence métier bien spécifique, elles doivent désormais être capables d’intervenir
sur différentes phases du travail. Cette nécessaire
polyvalence, couplée à l’évolution des techniques,
impose des formations initiales plus importantes
qu’auparavant, mais également des formations continues plus adaptées.
Les imprimeurs ont de plus en plus recours à la formation par alternance en lien avec les centres de formation
qui proposent ce genre de prestations. Par exemple,
l’EFPG (École française de papeterie et des industries
graphiques) a mis en place des formations d’ingénieurs en alternance sur trois ans. Les grands acteurs
du secteur et de nombreux centres de formation se
sont équipés de simulateurs suffisamment performants pour reproduire des situations réelles à des
coûts abordables.
Aujourd’hui, les niveaux de formation à l’embauche
sont de niveau bac ou bac+2 pour les activités de prépresse, bac pro ou bac technologiques pour les
activités d’impression. En revanche, la finition recrute
encore de nombreux salariés sans diplôme ou sans
expérience professionnelle.
2.7.4 Gestion prévisionnelle des compétences :
un des objectifs de la branche
Comme nous l’avons vu précédemment, la question
de la gestion des emplois et des compétences s’avère
cruciale pour l’ensemble de la filière. Les organisations
professionnelles ont donc décidé de traiter ce sujet de
façon globale.
La FICG19 a ainsi lancé une réflexion prospective sur les
métiers, les compétences et les emplois notamment
au travers de la mise en place avec l’aide des pouvoirs
publics d’un contrat d’étude prospective. L’objectif de
ce dispositif est de déterminer la nature des profils de
compétences et les besoins d’emplois pour les
années à venir.
De même, la chambre syndicale de la brochuredorure-reliure a fait part de la mise en place d’un cer(19) FICG : Fédération de l’Imprimerie
et de la communication Graphique.
page 399
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
tain nombre d’actions en faveur de l’emploi et de la
formation dans cette branche. En effet, comme pour
l’imprimerie de labeur, l’activité souffre d’une mauvaise
image étant perçue comme un métier pénible, mal
rémunéré et peu valorisant.
Au niveau individuel, la faible taille des entreprises rend
difficile la mise en place d’une Gestion Prévisionnelle
des Emplois et des Compétences (GPEC), ce qui
risque de poser d’importants problèmes lors des
prochains départs en retraite des employés les plus
expérimentés.
2.8 Les questions environnementales au cœur
des aspects réglementaires et normatifs
Les imprimeries de journaux sont toutes soumises à
autorisation préfectorale préalable au titre des installations classées pour la protection de l’environnement
(ICPE).
Par contre, compte tenu de leur taille et de leur impact
limité sur l’environnement, très peu d’entreprises du
secteur des industries graphiques sont soumises à
autorisation. La plupart d’entre elles ne doivent assurer qu’une simple déclaration de leurs activités en préfecture. En revanche, elles peuvent être soumises aux
prescriptions générales qui sont applicables aux ICPE
en raison de leur utilisation d’un certain nombre de
produits et processus réglementés. Le site internet
http://aida.ineris.fr/sommaires_textes/sommaire_thematique/index.htm présente les rubriques ICPE
concernées et la réglementation applicable.
Par ailleurs, la réglementation générale dans le domaine
de l’environnement en particulier sur l’eau, l’air, le bruit,
les déchets et dans une moindre mesure les risques,
applicable à l’ensemble de l’industrie, est bien entendu
applicable aux entreprises du secteur des industries
graphiques et de l’imprimerie de journaux.
2.8.1 Principales problématiques rencontrées
par le secteur en matière d’environnement
Les sujets qui touchent actuellement les imprimeurs,
et en particulier les petites structures, concernent :
- le respect des conditions d'utilisation des produits
indispensables à leurs activités, comme les produits
à base de solvants ;
- la collecte et l’élimination des déchets banalisés tels
que les emballages souillés ou non en plastique, en
carton, en bois, ainsi que des déchets spécifiques à
la profession (macules d'impression, déchets de façonnage et d'emballages, encres, vernis, solvants,
bains de fixateurs et révélateurs, solutions de mouil-
lage, films, plaques). Des initiatives ont été développées sur le sujet sur l’Île-de-France (voir chapitre 5
ci-après) ;
- les rejets aqueux dans le milieu naturel. Les rejets en
eaux des imprimeries, même s’ils sont générés en
faibles quantités, ont souvent des impacts non négligeables sur l’environnement en raison de certains
produits qui ne peuvent pas être éliminés dans les
stations d’épuration des eaux urbaines. Beaucoup
d’imprimeurs ne connaissent pas toutes les modalités qui concernent les rejets de leurs eaux usées et
les démarches d’autorisation à entreprendre auprès
des autorités ou structures compétentes20 ;
- les émissions de composés organiques volatiles
(COV) qui concernent essentiellement les grands
sites de production. Des solutions commencent à
émerger sur le sujet avec le remplacement de certaines encres qui ne contiennent plus de solvants.
Par défaut de connaissance de leurs obligations réglementaires, les plus petites structures ont longtemps
laissé perdurer des mauvaises pratiques, notamment
en matière de rejets des effluents pollués et d’élimination des déchets toxiques. Toutefois, les imprimeurs
commencent à mieux prendre en considération les
enjeux environnementaux pour un développement
durable de leurs entreprises. La mobilisation des principales organisations professionnelles a largement
contribué à améliorer les pratiques en la matière.
2.8.2 De nombreuses actions engagées par la
profession en matière d’environnement
IMPRIM’VERT. Cette opération a pour objectif de
valoriser les industries graphiques qui respectent
l'environnement en leur attribuant le label Imprim’Vert.
Son obtention est conditionnée par la mise en place
a minima d’une bonne gestion des déchets dangereux, de l’installation de rétentions sous les stockages
de liquides dangereux afin de prévenir tous risques de
pollutions accidentelles et enfin l’exclusion des produits
étiquetés « toxiques » dans les ateliers. Les partenaires
de l’opération en Île-de-France sont : l’AESN,
l’ADEME, la CCIP (Délégations du Val de Marne et de
Seine-Saint-Denis), les Chambres de métiers et le
Syndicat FICG Île-de-France. À fin 2007, ce sont près
de 150 imprimeries régionales de tailles très variées
qui ont obtenu ce label.
(20) Pour plus d’informations, consulter le site Internet
de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris,
http://www.environnement.ccip.fr/eau/entreprise/imprimerie-rejets.htm
page 400
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
Le site Internet de la CCIP21 présente aux imprimeurs
les démarches à entreprendre pour adhérer à l’opération Imprim’Vert. Il fournit la liste, produit par produit,
des collecteurs de déchets spéciaux qui interviennent
sur la région.
ÉCO GUIDE. Ce document réalisé par la FICG, avec
le soutien technique et financier du Ministère de l'écologie, du développement et de l’aménagement durables, de la Direction des entreprises commerciales
artisanales et du Ministère délégué à l'industrie, de
l'ADEME et des Agences de l'eau est un guide constitué de fiches ayant pour objectif d’aider les industriels
du prépresse, de l'offset, de la sérigraphie, du façonnage et de la reliure dans l’amélioration de leurs
pratiques environnementales. Ces fiches traitent de la
gestion des déchets, de la gestion de l’énergie, du
management environnemental et font un point sur la
réglementation applicable. Des « fiches métiers » présentent également les bonnes pratiques à mettre en
place sur les activités d’impression, sur la préparation
des films et des plaques, sur le façonnage et sur la
reliure.
D’autres actions ayant pour objectif la promotion de
démarches environnementales ont été engagées,
sous forme d’actions collectives, par les fédérations
professionnelles en partenariat avec la DRIRE. Cellesci sont reprises ci-après dans le chapitre 6 consacré
aux actions de la DRIRE.
PRISE EN COMPTE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX DANS LES PROCEDES DE FABRICATION. Les procédés d’impression sont de plus en
plus respectueux de l’environnement, grâce à l’automatisation de certaines tâches comme les nettoyages
automatiques qui permettent d’utiliser moins de solvants, les calages automatiques des plaques qui diminuent les gâches papier et les préréglages de l’encrage qui favorisent les économies d’encre. Le
développement des outils numériques permet également de limiter les impacts des imprimeries sur l’environnement. Par exemple, les CTP (computer to plate)
font disparaître les procédés de flashage.
Le GOTA (Groupe offset des techniques avancées),
qui réunit des professionnels de l’ensemble de la
chaîne graphique, a édité en février 2004 le guide «
Environnement et industries graphiques : des solutions
pertinentes » qui a pour objectif d’aider les imprimeurs
offset sur les choix de leurs matériels en tenant compte
des aspects environnementaux. On notera les efforts
(21) http://www.environnement.ccip.fr/acteurs/imprimvert.htm
entrepris pour remplacer les encres à solvants par des
encres végétales, des encres à eau ou des encres à
séchage par rayons UV (ultra violet).
2.8.3 Des demandes externes en faveur
de l’environnement
LES ACHATS « ECO-RESPONSABLES ». Le développement des achats « éco-responsables » s’intensifie
dans la commande publique. Le décret n°2004-15 du
7 janvier 2004 portant sur le code des marchés publics
incite à prendre en considération la protection de l’environnement dans les cahiers des charges des appels
d’offres publics.
De même, de plus en plus de grandes entreprises
imposent la mise en œuvre de démarches environnementales dans leurs appels d’offres. Par exemple,
certains imprimeurs pour poursuivre leurs relations
commerciales avec leurs clients se voient imposés le
label « Imprim’Vert ».
Certains imprimeurs se positionnent de façon offensive
sur le sujet. L’imprimerie Comelli implantée à Villejust
dans l’Essonne a édité le « Guide de l’impression et du
respect de l’environnement », qui présente les bonnes
pratiques environnementales dans le domaine de l’impression22. La société CFI a adhéré au pacte Global
Compact.
L’ECO-TAXE. Le décret n°2006-239 du 1er mars 2006
relatif à la contribution pour la collecte, la valorisation et
l’élimination des déchets d’imprimés prévoit le prélèvement d’une « éco-taxe » au bénéfice des collectivités locales pour qu’elles assurent la collecte, la valori(22) http://www.comelli.fr/document.asp?ref_
document=12357
page 401
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
sation ou l’élimination des déchets en fonction du tonnage total d’imprimés sur leur territoire. La création de
cette éco-taxe surenchérit le coût des imprimés non
sollicités (imprimés gratuits et non adressés) et fait
craindre à la profession une baisse de la production.
LA CAMPAGNE « STOP PUB ». Initiée en 2004 par
le Ministère de l’écologie, du développement et de
l’aménagement durables (MEDAD) avec la collaboration de l’ADEME, cette opération s’inscrit dans le cadre du Plan national de prévention des déchets qui
vise à réduire la production de déchets. Son objectif
est de diminuer le nombre d’exemplaires des courriers
non adressés, en particulier les imprimés publicitaires
et des journaux gratuits. En 2004, 3 millions d’autocollants « stop pub » ont été diffusés par le MEDD. 5 %
des français ont apposé cet autocollant sur leurs boîtes aux lettres indiquant ainsi leur souhait de ne plus
recevoir ce type d’imprimés. Début 2006, le MEDAD
a édité un nouvel autocollant Stop Pub à 3 millions
d’exemplaires diffusé par l’ADEME auprès des collectivités locales. La conséquence directe pour les imprimeurs est la diminution des volumes commandés par
les annonceurs en lien avec la diminution du nombre
de foyers recevant ces documents.
En réponse, les professionnels de l’imprimé (FICG AFEI Association des fabricants d'encres d'imprimerie,
GFFPIE - Groupement français des fabricants de
papiers d'impression et d'écriture) ont réalisé une
plaquette qui présente leur engagement dans le développement durable.
2.8.4 Réglementation sur la sécurité du travail
La profession est soumise à l’ensemble des règles
régies par le code du travail. Toutefois, il apparaît que
certaines de ces réglementations sont encore mal
connues des employeurs et par conséquent non
appliquées. C’est le cas pour le document unique
d’évaluation des risques professionnels. Rendu obligatoire par le décret n° 2001-1016 du 5 novembre 2001,
ce document doit fournir un programme de prévention
des risques recensant périodiquement tous les risques
identifiés dans toutes les unités de travail des entreprises. La date limite d’établissement de ce document a
été fixée au 8 novembre 200223.
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)
édite un certain nombre de documents qui intéressent
directement la profession des industries graphiques et
de l’imprimerie de journaux.
Tableau 4 - Liste des guides professionnels sur la réglementation du travail dans les industries graphiques
Documentation établie par INRS *
Évaluation des risques professionnels – Guide pour les PME-PMI (http://www.snof.org/accueil/ed840.pdf)
Évaluation des risques professionnels – Guide pour les industries graphiques (prépresse imprimerie offset)
Évaluation et prévention des risques dans les petites imprimeries offset - 2003
Traitement des composés organiques volatils dans le secteur des industries graphiques – 2005
Prévention du risque chimique dans les activités d’impression - 2005
* Site INRS : http://www.inrs.fr
2.8.5 Autres éléments de contexte :
des textes réglementaires et pratiques
qui devraient faciliter l’accès des PME
à certains marchés
nants des produits, les modalités d’achats, les critères
de sélection détaillés, ainsi que les règles selon lesquelles les enchères vont se dérouler. À l’issue de la
procédure, tout candidat peut désormais solliciter
l’identité du lauréat retenu.
Les enchères inversées
Le secteur des industries graphiques est de plus en
plus soumis à ce type de procédure, très prisée par les
donneurs d’ordres les plus importants. La loi n° 2005882 du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes entreprises apporte quelques améliorations sur
la pratique des enchères inversées en prévoyant la
communication par l’acheteur des éléments détermi-
Une « charte des bonnes pratiques » qui définit les
méthodes et règles à respecter lors du passage des
commandes et sur la réalisation des impressions
(respect de la réglementation, notamment en matière
(23) http://www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/SHHF5.
htm
page 402
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
environnementale) a été éditée par les organisations
professionnelles24.
Code des marchés publics 2006
Le code des marchés publics a été modifié par le
décret n° 2006-975 du 1er août 2006. Les nouvelles
règles qu’il fixe sont entrées en vigueur le 1er septembre 2006. Certaines des dispositions doivent favoriser
l’accès des PME aux marchés. Les gros marchés
publics exigent souvent que l'imprimeur ait la capacité
de mettre en œuvre une gamme de prestations
qui rendent complexe le suivi de leur exécution et
demandent une organisation et un savoir-faire particulier. Par ailleurs, il est souvent demandé à l’imprimeur de disposer d’un parc matériel important permettant de faire face à des commandes volumineuses.
De fait, ces marchés sont souvent inaccessibles aux
petits imprimeurs. Les mesures spécifiques favorisant
l’égal accès des PME aux marchés publics sont les
suivantes :
- tous les marchés doivent être passés en lots séparés
sauf si cet allotissement présente un inconvénient
technique, économique ou financier ;
- l’absence de référence à de précédents marchés de
même nature ne peut constituer un critère éliminatoire de candidature ;
- la nécessaire proportionnalité des critères de candidatures à l’objet et aux caractéristiques du marché
est affirmée ;
- la possibilité d’un quantum de PME parmi les candidatures admises à présenter une offre lorsque ce
nombre est limité par l’acheteur public ;
- la possibilité de demander aux candidats d’indiquer
dans leur offre la part du marché qu’ils ont l’intention
de sous-traiter à des tiers, notamment à des PME ;
- l’obligation pour les acheteurs de mesurer et rendre
compte des commandes passées aux PME est
imposée.
2.8.6 Normalisation et recommandations : vers
des standards internationaux
Plus de 40 normes ISO (international organization for
standardization) sont utilisées dans les industries
graphiques. Elles standardisent les matériels et les
matières premières, les méthodes et procédures
concernant les contrôles et les processus. Elles proposent enfin des solutions d’harmonisation des échanges
de fichiers numériques.
Mise en place au sein de l’AFNOR (Association française de normalisation) le 25 janvier 2006, la
(24) Ce document est téléchargeable à l’adresse
suivante : http://www.sicogif.com/sommaire/index0.htm
Commission de normalisation de la chaîne graphique
(CNCG) regroupe l’ensemble des acteurs de la filière :
les producteurs, mais également les donneurs d’ordres,
les prescripteurs, les agences, les fournisseurs de
consommables et de biens d’équipements, les écoles
et les experts. En tant que membre actif au sein de
l’ISO, la CNCG s’est donnée comme priorité dans un
premier temps de travailler sur une norme relative aux
contrôles et mesures pour l’impression et sur une
norme pour la production d’épreuves numériques.
Son objectif est de concilier les normes américaines et
les normes européennes.
2.8.7 Impact de REACH sur l’industrie graphique
Le règlement européen REACH (enregistrement, évaluation, autorisation des substances chimiques),
entré en vigueur le 1er juin 2007, implique pour les
substances fabriquées dans l’Union européenne ou
importées de pays tiers, de connaître tous les usages
et scenarii d’exposition des utilisateurs manipulant,
comme c’est le cas dans l’imprimerie, encres, détergents et solvants.
Les imprimeurs fournissant du papier imprimé ne sont
pas directement concernés par cette directive.
Cependant, ils pourront être contactés par leurs fournisseurs qui collecteront les informations concernant
leurs usages pour procéder à l’enregistrement obligatoire de ces substances auprès de l’Agence chimique
européenne. Les imprimeurs pourront aussi recevoir
de leurs clients une demande de certificat afin de
confirmer la prise en compte de ce règlement dans
leurs fabrications.
Certains produits chimiques subiront peut être des
modifications : abandon de certaines substances,
restriction d’usages, augmentation des coûts des
substances, etc.
2.8.8 L’obligation de dépôt légal
Réglementé par la loi n° 92-546 du 20 juin 1992, le
dépôt légal est conçu pour permettre la conservation
des documents en vue de constituer des bibliographies nationales. La loi impose que les documents
imprimés, graphiques, photographiques, sonores,
audiovisuels, multimédias, quel que soit leur procédé
technique de production, d'édition ou de diffusion, dès
lors qu'ils sont mis à la disposition d'un public, fassent
l'objet d'un dépôt obligatoire, dénommé dépôt légal.
En application de ce texte, les imprimeurs sont tenus
de déposer chaque document qu'ils impriment à la
bibliothèque habilitée (la Bibliothèque nationale de
France en région parisienne).
page 403
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
2.9 Le numérique bouleverse les technologies,
les relations dans la filière ainsi que l’offre
2.9.1 Évolution des techniques et de l’offre grâce
à l’avènement du numérique et modification des
relations donneurs d’ordres - imprimeurs
L’utilisation d'Internet induit de nouvelles relations
imprimeurs - donneurs d'ordres.
- L’utilisation d’Internet facilite les échanges de
données entre le client et le prestataire de service :
moyennant la présence d’un serveur FTP (file transfert protocole) chez l’imprimeur et un accès Internet
chez le client, ce dernier peut déposer directement
en ligne les documents à imprimer. Ceci permet de
s’affranchir du gravage de CD et de la mobilisation
d’un coursier.
- Le développement du travail collaboratif a favorisé la
mise en place de solutions d'épreuvage à distance
via des outils d'épreuvage numérique certifié sur
écran qui permettent de visualiser simultanément les
fichiers, de les annoter et d'approuver les bons à
tirer (BAT) en ligne. Les clients intéressés en priorité
par cette solution sont ceux qui produisent d'importants volumes d'épreuves dans le domaine de la VPC
et du packaging.
- L’e-business est un outil de fidélisation du client de
plus en plus utilisé dans le milieu de l’imprimerie. Ces
solutions permettent d’effectuer le devisage en ligne,
le passage des commandes en ligne, la production
de BAT de manière instantanée ou l’impression en
ligne. Les imprimeurs peuvent ainsi se différencier
et réduire leurs coûts en assurant des échanges
commerciaux plus efficaces (le client pouvant en
outre faire le suivi de sa commande à distance).
Certains donneurs d’ordres comme Accor sélectionnent aujourd’hui leurs imprimeurs en fonction de leur
capacité à offrir de telles possibilités. En dehors de la
simplification et de l’automatisation de certaines
tâches répétitives, ces outils centralisent la charte
graphique du client, garantissent un meilleur respect
des procédures d'achats et de production des clients
et des procédures de production de l'imprimeur.
Toutefois, pour tirer profit de ces nouvelles technologies, les imprimeurs vont devoir :
- être capables de développer une offre inventive de
nouveaux produits et de nouveaux services, ce qui
représente une quasi révolution culturelle dans un
milieu encore très empreint d’une approche « industrielle » et orientée « outil de production » ;
- maîtriser ces nouvelles technologies et développer
une nouvelle expertise en matière de gestion de
bases de données (par exemple pour la personnalisation de documents couleur), de gestion de flux de
prépresse adaptés aux données variables tout en
investissant dans les technologies ad hoc en particulier dans des RIPs suffisamment puissants pour
traiter des volumes de données importants et dans
des outils de sécurisation des flux.
2.9.2 Le JDF (job description format) : un outil au
service de l’intégration numérique des flux de
production
Afin de gagner en productivité et efficacité, les entreprises vont devoir davantage intégrer leurs processus
(commande faite éventuellement via Internet, gestion,
planning de production, expédition), ce qui nécessite
la mise en place de systèmes de gestion d'information
plus globaux.
Ces systèmes impliquent obligatoirement d'échanger
facilement des données entre différentes applications
au sein d'une même entreprise ou entre des entreprises
différentes. Par ailleurs, les travaux réalisés par les imprimeurs nécessitent la connaissance de nombreuses
informations, comme le paramétrage des machines,
les informations sur le nombre de feuilles à imprimer,
leur format, les temps d’impression, etc.
Le JDF est un format de dossier de fabrication électronique destiné à acheminer les informations nécessaires à la réalisation d'un travail, du devis à la livraison.
À chaque étape du processus, l'équipement chargé
d'assurer une opération donnée (par exemple, l'imposition, la séparation des couleurs, l'impression, le
pliage) récupère ses instructions auprès du fichier JDF
et rend compte de son travail en annotant ce même
fichier. Une fois le travail terminé, le JDF peut même
être utilisé pour assurer des calculs de rentabilité. Bien
que certaines imprimeries l’aient déjà adopté, il est
difficile de prédire le succès de ce format qui nécessite
une adaptation de l’outil de production.
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Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
2.9.3 Le PDF : le format standard de référence
pour l’échange de documents électroniques
Afin de limiter les erreurs de transmission de fichiers
numériques induites par la multiplicité des formats, et
afin de faciliter les échanges numériques entre les
différents acteurs de la chaîne graphique, les organisations professionnelles françaises encouragent leurs
membres à adopter les spécifications techniques
publiées par le Ghent PDF Workgroup25. L’une d’entre
elles concerne le format « PDF certifié » qui permet le
transfert de fichiers sous une forme sécurisée. Le PDF
certifié fiabilise les échanges numériques, en enregistrant et en identifiant à chaque étape de la conception, toutes les modifications qui sont apportées aux
fichiers transmis26.
2.9.4 Les techniques d’impression : le numérique
au service de la diversification de l’offre
Les presses numériques permettent de réaliser de
nouveaux produits (courts tirages, impression à la
demande, personnalisation) et réduisent les délais de
fabrication. Elles utilisent principalement deux techniques d’impression que sont le jet d’encre et l’électrophotographie. Le numérique vise essentiellement des
marchés locaux à cycle de production rapide.
Leurs principales qualités par rapport aux autres techniques d’impression sont :
- la capacité à imprimer des données variables. Il
devient possible de personnaliser chaque document
imprimé, alors que les techniques traditionnelles
d’impression n’autorisent que la reproduction de
documents identiques. Cette faculté est notamment
utilisée dans le domaine du marketing direct pour
l’impression de mailings personnalisés ;
- l’impression directe des données numériques sur le
support, sans phase de calage de plaques et sans
phase analogique ;
- l’impression possible sur tous types de supports
grâce notamment aux techniques d’impression par
(25) Le Ghent PDF Workgroup est une assemblée
internationale d’associations professionnelles qui a pour
objectif de développer et de maintenir des spécifications
en vue d’optimiser les flux numériques dans les arts
graphiques (marchés de l’édition et de l'impression).
Parmi ses membres, on compte des associations d'arts
graphiques de Belgique, des Pays-Bas, de France,
d'Allemagne, de Suisse, du Danemark et des États-Unis.
L’un des formats préconisés par cette instance est le
format « PDF certifié ».
(26) Pour plus d’informations sur ce format :
http://www.sicogif.com/sommaire/index0.htm rubrique
« certification de l’épreuve numérique contractuelle ».
jet d’encre (supports rigides, supports souples
comme des bâches, tissus, voilages).
2.9.5 Le e-paper : un nouveau support
qui remplace le papier et l’encre
La révolution numérique s'attaque également au papier
et à l'encre. Les livres électroniques commencent à
apparaître sur le marché international, avec des industriels tels que Sony, Matshushita, Philips, Jinke, etc.
Ce type d'écran s'appuie sur des capsules remplies de
microbilles noires ou blanches, dont la présence sur la
partie visible de la capsule est commandée par une
impulsion électrique, l’objectif étant d’imiter l’apparence d’une feuille imprimée. Les livres électroniques
présentent de nombreux avantages : ils permettent de
stocker et transporter facilement des milliers de pages,
de télécharger rapidement tout type de documentation,
ils sont interactifs et consomment très peu d’énergie.
Cependant, plusieurs améliorations restent à réaliser,
notamment en ce qui concerne l’aspect pratique du
produit - taille, autonomie, poids, résolution, couleur -,
son coût et sa compatibilité avec les standards informatiques courants et Internet.
Les applications du papier électronique sont nombreuses. Outre le marché du livre électronique, ce type de
technologie intéresse la presse écrite. Le papier
électronique pourrait également être présent dans le
domaine de l'emballage avec des packaging intelligents, de l’étiquetage pour une mise à jour automatique des prix par exemple ou de l'affichage d’informations permettant une réactualisation très rapide du
contenu.
L’arrivée de ce support électronique s’inscrit dans un
développement logique de l’activité industrielle traditionnelle, au même titre que les technologies numériques d’impression. Supprimant les problèmes de fabrication du papier, d’imprimerie, de stockage et de
transport, le papier électronique devrait bousculer la
filière « papier » dès lors que les compromis techniques
comme celui entre la performance et le coût seront
optimisés.
Cette technologie fait l’objet d’un projet labellisé par le
pôle de compétitivité Cap Digital. Il s’agit du projet
SYLEN (système numérique de lecture nomade), dont
l’objectif est de créer des terminaux nomades de lecture
pratiques, projet mené par des centres de recherche,
quelques industriels et des utilisateurs potentiels
comme Le Monde Interactif et la Bibliothèque Publique
d’Information.
page 405
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
profondeur de la filière graphique est désormais solidement liée aux nouvelles technologies de l'information
qui permettent des réponses rapides aux besoins des
clients, une simplification de la chaîne de commande,
une soumission de travaux et devis en ligne et un
travail collaboratif.
3 - DANS UN CONTEXTE D’ATONIE SUR LE
MARCHÉ DE L’IMPRESSION DE LABEUR,
LA DIVERSIFICATION DE L’OFFRE ET LE
POSITIONNEMENT SUR DE NOUVEAUX
MARCHÉS SONT-ILS UNE SOLUTION ?
3.1 Des marchés traditionnels en déclin
L’industrie graphique traditionnelle est aujourd’hui
caractérisée par des marchés matures et qui génèrent
de moins en moins de marges, une large surcapacité
de production et une forte pression sur la rentabilité. De
nombreuses petites imprimeries ont été fragilisées par
ce contexte économique difficile qui sévit depuis
plusieurs années et qui devrait se poursuivre. L’imprimerie de labeur, principale composante du secteur
des industries graphiques, devrait demeurer en retrait,
dans la continuité de l’année 2006 qui a été plutôt morose.
Certains segments connaissent un fléchissement
(perte d’audience de la presse et de la presse magazine), d’autres sont soumis à une concurrence étrangère de plus en plus vive (marché du livre), ou à la
concurrence des TIC : le développement de l’e-administration et plus généralement des échanges électroniques pèse lourdement sur les activités traditionnelles
d’impression (les imprimeurs de l’offset feuilles et du
continu étant les plus exposés à ces évolutions
technologiques).
Le marché de la publicité subit, quant à lui, la concurrence des nouveaux médias avec le risque du déplacement des dépenses publicitaires de l’imprimé vers
la télévision (notamment avec l’ouverture de la publicité
à certains secteurs exclus jusqu’à présent telle que la
grande distribution) et Internet. Couplés avec la baisse
des dépenses publicitaires depuis 2004 (due à la
réduction des dépenses des annonceurs de la grande
consommation), ces facteurs risquent d’avoir un
impact important sur le média imprimé.
Globalement, la croissance du média imprimé dans
les pays occidentaux ne devrait pas dépasser 1 à 2 %
par an. En revanche, la communication « mieux ciblée »
et « intelligente » devrait connaître un développement
de 5 à 10 % par an, en substitution des autres modes
de communication27.
Dans le secteur graphique, Internet se positionne de
plus en plus à la fois comme un concurrent du document imprimé et comme une source de revenus pour
les industriels de ce secteur. Cette transformation en
Par ailleurs, le marché français de l'emballage se
caractérise par un chiffre d’affaires de 23 milliards d'euros (tourné vers le secteur alimentaire pour 65 %) et
dont les matériaux papier/carton représentent 35 %.
Les modifications des habitudes de consommation
(diminution des portions, besoin de développer
l'attrait visuel, augmentation du nombre de lancement
de petites séries, besoin de traçabilité des produits et
d'informations) constituent des axes de développement majeurs de ce secteur. Il s’agit ainsi d’un marché important au sein duquel l’innovation joue un rôle
capital avec le développement incessant de nouveaux
produits et de nouvelles techniques.
3.2 Se positionner sur de nouveaux marchés
porteurs
Les imprimeurs devront se positionner sur des secteurs
plus profitables et étoffer leur offre de services, notamment en profitant des opportunités qu’offrent les nouvelles technologies numériques. Ces dernières sont
en effet génératrices de nouveaux débouchés, en particulier parce qu’elles permettent de répondre aux nouveaux objectifs de rapidité.
L’intégration de ces nouveaux outils est toutefois un
challenge pour les imprimeurs dans la mesure où elle
requiert à la fois de maîtriser de nouvelles technologies, mais également de mettre en place de nouveaux
modes organisationnels.
Certains marchés peuvent être envisagés comme des
marchés de diversification générateurs de davantage
de marges pour les entreprises.
Le marché de l’éditique regroupe les activités globales de production et traitement des documents de
gestion des entreprises et administrations et des
documents qu’elles échangent avec les personnes
(clients, administrés, employés). Selon les cas, l'éditique intègre les activités suivantes : la réalisation du
fond documentaire (conception graphique, charte
graphique), la réception et l’ordonnancement des
données (validation, tri), la composition et la mise en
production des documents, la diffusion, la traçabilité,
l’archivage et la mise à disposition.
(27) Source : CERIG – mars 2006.
page 406
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
Ce marché fait à la fois partie de l’activité traditionnelle
graphique mais aussi des activités émergentes
concurrentes dans la mesure où tous les documents
n’ont pas vocation à être imprimés. Un nombre grandissant d’entreprises relevant de secteurs d’activités tels
que la banque, l’assurance, et les administrations ont
en effet de plus en plus recours aux documents électroniques. De nombreux imprimeurs commencent à se
positionner sur ce marché qui nécessite les compétences à la fois de la chaîne graphique traditionnelle mais
aussi un savoir-faire en matière de gestion de données.
Le marché de l’emballage connaît actuellement de
belles perspectives.
Les sous-traitants de ce marché peuvent se positionner davantage comme des prestataires de l’industrie
de l’emballage en s’inscrivant comme des co-développeurs de produits. La présence d’un espace dédié
aux équipements et aux solutions pour la transformation
et le packaging pour la première fois lors de la onzième
édition du salon Graphitec est un signal de l’intérêt que
portent les acteurs de la filière graphique à ce marché.
Le marché de l’impression à la demande, en particulier dans le domaine du livre, permet de faire des
mises à jour plus fréquentes des ouvrages et de réaliser
de très petits tirages pour répondre à une demande
ponctuelle et limitée. Elle permet par ailleurs de diminuer
les stocks, ce qui génère des économies de coûts.
Des groupes tels que CPI sur le marché du livre proposent déjà ce type de prestations. Les nouvelles
technologies, en particulier l’impression numérique,
facilitent l’impression de petits tirages, l’impression à la
demande et l’impression personnalisée.
Le marché du marketing direct
Le marketing direct consiste à mener des actions
commerciales auprès de clients ciblés par le biais de
la prospection téléphonique, de mailings postaux, d’emailing ou par de la publicité (par presse ou Internet
par exemple). C’est un secteur en plein développement et actuellement pourvoyeur d'emplois, favorisé par le développement de nouvelles technologies.
Par ailleurs, l'évolution du comportement d'achat des
ménages ne cesse de se développer en faveur d'une
application du marketing direct vers des produits de
plus en plus nombreux. Les techniques de marketing
direct nécessitent un savoir-faire dans la gestion et
l’adressage d’une base de données clients et d’un
système d'envoi de documents commerciaux (ou
mailings) bien conçus et ciblés. Des grands groupes
sont positionnés sur ce créneau, mais des imprimeurs
plus traditionnels ont commencé à s’y intéresser car ils
disposent d’outils de production permettant de réaliser
les imprimés.
Le marché émergent des étiquettes intelligentes
La technologie RFID (radio frequency identification
device) se développe en remplacement des « codes à
barres » dans diverses applications (télé-péage, suivi
des patients, suivi des bagages). Elle représente une
voie de développement pour les imprimeurs d’étiquettes. Le système nécessite l’utilisation d’une étiquette
« transpondeur » qui sert de mémoire électronique
contenant les données de l'objet à identifier, et d’une
antenne pour transmettre le signal entre le lecteur et
l’étiquette. L’étiquette dans sa totalité doit donc recevoir la puce et l’antenne, cette dernière pouvant être
imprimée en encre conductrice (ce qui permet d'assurer la connexion entre l'antenne et la puce). Le transpondeur peut également être intégré directement à
l’emballage par diverses techniques déjà maîtrisées
par les imprimeurs (sérigraphie ou offset).
Les nouveaux marchés liés à la lutte contre la
contrefaçon
La sécurité et la protection contre les contrefaçons
sont des préoccupations de plus en plus affirmées
chez les industriels. Pour faire échec aux contrefacteurs, de nouvelles technologies intégrables sans
adaptation sur les lignes de production d’emballages
sont mises au point afin d'améliorer l'authentification et
la traçabilité des produits. L'impression de marques
invisibles sur les emballages, permet ainsi de protéger
les produits de marque contre les éventuelles reproductions ou importations frauduleuses. De nouvelles
techniques de sécurisation par l’impression arrivent
sur le marché, comme la technologie Cryptoglyph de
la société AlpVision qui consiste à « camoufler » une
multitude de micropoints dans les imperfections des
supports. Ces micropoints codent des clés de chiffrement qui rendent la protection inviolable. AlpVision
a développé un logiciel qui permet à ses clients d’interpréter en temps réel les marquages présents sur les
emballages, et donc de savoir à tout moment si les
produits sont authentiques ou non.
L’impression numérique sur les textiles et autres
supports
Les nouvelles technologies d’impression numérique
sur textile industriel permettent de créer de nouveaux
dessins actuellement impossibles à réaliser industriellement. Elles permettent d’éviter des coûts de
stockage en produisant les lots en temps réel. Par ailleurs, ces nouvelles techniques permettent l’impression sur différents supports, offrent la possibilité de
renouveler l’offre de communication et ouvrent de
nouveaux champs d’investigation dans le domaine de
la communication graphique.
page 407
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
3.3 Les stratégies gagnantes :
différenciation, innovation, complémentarité
et positionnement sur les services
lourds, de rendre les documents accessibles en ligne
par les clients, de disposer d’outils de suivi de production accessibles par les clients en temps réel.
Les grands groupes ont su adopter très tôt une stratégie de services au client basée sur l’élargissement de
l’offre de l’impression à l’éditique, le routage, le multimédia, la gestion de bases de données. Ils ont été suivis
en cela par quelques groupes familiaux qui réussissent ainsi à dégager de la valeur ajoutée.
3.4 Imprimer moins pour imprimer mieux
En comparaison, la grande majorité des petits imprimeurs reste encore trop largement axée sur son cœur
de métier en ayant une approche très technique de
son positionnement concurrentiel. Ils mettent en particulier en avant leur outil de production, leur savoir-faire,
leur réactivité et la qualité de leurs productions, ce qui
ne suffit plus compte tenu de la concurrence internationale et des baisses des prix qui réduisent les marges.
Les stratégies gagnantes pour les imprimeurs semblent
être le positionnement sur des activités génératrices
de valeur telles que :
- la création d’une offre complète trans-filière, multiproduits (différents formats) nécessitant la parfaite
maîtrise des trois procédés d’impression (offset, sérigraphie et numérique) et couplée à une offre de service
(création de contenu, gestion de la logistique) ;
- la création d’une offre de communication complète
élargie (affiches, PLV, décoration/signalétique…) ;
- la différenciation par des positionnements sur des
marchés de niche qui nécessitent de mobiliser tous
leurs savoir-faire, tout en développant de réelles offres
de services à leurs clients ;
- le positionnement sur des produits à plus forte valeur
ajoutée (packaging, impression numérique sur des
produits hauts de gamme et de communication très
spécifiques) mais qui impliquent de développer des
capacités d’innovation et donc de mettre en œuvre
de véritables stratégies marketing au sein des entreprises ;
- la rupture par rapport à une logique centrée sur l’imprimé avec le développement vers d’autres outils de
communication en particulier le multimédia et des
démarches liées à l’éditique et au marketing direct.
Ces positionnements doivent tenir compte de la nécessité pour les industriels de conserver une bonne maîtrise des outils de production indispensable à la réalisation d’une offre de qualité. Il est donc indispensable
de continuer à investir dans les équipements performants dans une démarche de rationalisation et de
modernisation et d’intégrer les nouvelles technologies
et en particulier les outils de e-business afin d’être en
mesure de gérer les flux de production de plus en plus
L’imprimé ne disparaîtra pas à court et moyen terme,
néanmoins les logiques, à la fois économiques et écologiques, conduisent à imprimer moins pour imprimer
mieux. De fait, le tissu industriel graphique francilien
devra subir une double mutation : l’une dans le prolongement des restructurations industrielles déjà en
cours, visant à réduire l’offre capacitaire, l’autre visant
à l’adapter aux nouvelles attentes du marché.
Ainsi, dans les prochaines années, le tissu industriel
francilien risque de faire face à de nouvelles restructurations visant à rationaliser les outils de production. Il
sera parallèlement confronté à de nombreuses défaillances de PME traditionnelles de labeur, avec une
conséquence directe sur l’emploi du secteur.
Les entreprises qui auront anticipé les mutations profondes de l’activité induites par le déplacement des
marchés vers de nouveaux produits et en particulier
ceux liés à la convergence des supports media
semblent en revanche disposer de perspectives de
croissance importantes.
Pour cela, les entreprises devront adopter des stratégies
de repositionnement, mais également de partenariat
pour disposer des compétences permettant d’apporter des solutions aux attentes des marchés. Ces
démarches devront inéluctablement s’accompagner
d’actions de formation et d’adaptation aux changements en interne aux entreprises, car elles impliquent
des modifications profondes des modes de pensée
et de l’organisation.
4 - FOCUS SUR L’IMPRIMERIE DE PRESSE
4.1 La situation de la presse payante
se dégrade
L’imprimerie de journaux (NAF 222A) couvre les travaux
d’impression et de composition pour les journaux
édités au moins quatre fois par semaine. Il s’agit essentiellement des quotidiens nationaux et régionaux
d’information générale et politique, qu’ils soient
payants ou gratuits, ainsi que les journaux publicitaires.
Le secteur étudié ne regroupe pas les imprimeurs de
presse magazine.
page 408
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
4.1.1 Les différentes étapes de réalisation
d’un journal
Les éditeurs et correcteurs valident le contenu du journal
(textes et illustrations), c’est le bouclage. Les photocompositeurs réalisent ensuite la mise en page du
journal sur ordinateur. Après une dernière relecture, le
bon à tirer est réalisé, il donne l'autorisation de « graver »
sur une plaque imprimante. Les pages virtuelles sont
traitées pour devenir des plaques offset souples avec
la technique du Computer to Plate.
L’imprimerie de journaux utilise des rotatives offset. Les
presses rotatives sont alimentées par des bobines de
papier. L’avantage de cette technique est la vitesse
d’impression qu’il est possible d’atteindre. Les rotatives
de presse tournent à 15 m/s, ce qui équivaut à environ
80 000 exemplaires par heure pour un format quotidien. À la sortie de la rotative, le papier est coupé et plié.
Une fois assemblés en lots, les journaux sont acheminés par des tapis roulants vers la salle d’expédition et
triés selon leur destination : gares, aéroports, diffuseurs,
centres postaux, etc.
Figure 3 : étapes de réalisation d’un journal.
Reportage
Rédaction
Mise en page/
Montage
4.1.2 La presse nationale payante : un secteur en
crise
Le secteur de la presse payante connaît depuis 2000
une baisse de son chiffre d’affaires (ventes et revenus
publicitaires) qui se confirme en 2006.
La presse nationale est la plus affectée. En 2006, elle
enregistre un chiffre d’affaires de 1,44 milliards d’euros,
chiffre d’affaires qui s’est stabilisé mais qui reste toutefois le plus bas depuis vingt ans. Entre 2005 et 2006,
les ventes au numéro ont chuté de 2,7 % et n’ont pas
été compensées par l’augmentation des ventes par
abonnement (2,2 %). Les recettes publicitaires sont
reparties à la hausse (+ 1,7 %) même si les recettes de
petites annonces ont baissé de 4,6 % et continuent à
migrer vers la presse gratuite ou Internet.
Des 28 quotidiens nationaux en 1946, vendus à plus
de 6 millions d'exemplaires, il en reste 11 en 2006, diffusés à 2 millions d'exemplaires par jour. La presse nationale est globalement en difficultés mais il existe une
forte disparité des situations entre les quotidiens.
Certains titres sont positionnés sur un marché de niche
comme Les Échos ou L'Équipe et parviennent à toucher véritablement un lectorat alors que d’autres titres
comme Le Monde, Le Figaro ou Libération voient leur
diffusion payée baisser respectivement de 4,5 %, de
3,1 % et de 7,6 % ces dix dernières années.
La presse locale ne fait pas figure d’exception, contrairement aux années précédentes où son chiffre d’affaires
progressait lentement mais régulièrement. En 2006,
Impression
Distribution/
Diffusion
son chiffre d’affaires se stabilise à 3,07 milliards d’euros.
La baisse des ventes au numéro (– 2 %) n’a pas été
compensée par la progression des abonnements
(+ 2 %) entre 2005 et 2006. Les recettes publicitaires
n’ont augmenté que de 1 %. La presse locale reste le
segment de la presse payante qui a connu la plus forte
augmentation de son chiffre d’affaires, 32,9 % depuis
1990.
L’information locale reste relativement épargnée de la
concurrence Internet. Le marché de la presse nationale
étant beaucoup plus vaste, la segmentation se fait
selon les opinions. Un lecteur non satisfait d’un quotidien est un lecteur perdu pour l’ensemble de la presse
quotidienne écrite. Il y a en effet peu de transferts de
lectorat d’un titre à l’autre.
La presse gratuite d’information poursuit son expansion et voit son chiffre d’affaires progresser de 25 %
entre 2005 et 2006. De nouveaux titres sont apparus
en 2006 à Paris comme Direct Soir ou Matin Plus et le
réseau de la presse gratuite continue à se développer
en province. Les gratuits ont su attirer vers la presse un
nouveau lectorat en proposant une information accessible, généraliste et adaptée à une lecture hors de chez
soi. La presse gratuite base l’intégralité de ses ressources sur la publicité et les petites annonces. Compte
tenu de sa large diffusion, elle capte les recettes publicitaires des annonceurs, au détriment de la presse
payante28.
(28) Source : Direction du Développement des Médias –
Juillet 2007.
page 409
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
4.2 État des lieux régional pour l’impression
de presse
La plupart des quotidiens nationaux sont imprimés en
Île-de-France (11 titres) ainsi que le quotidien régional
Le Parisien.
rés des activités d’édition restées à Paris. La localisation des imprimeries de presse est régie par deux types de contraintes :
- des contraintes logistiques : les livraisons quotidiennes vers les points de vente nécessitent une implantation près du centre ;
- des contraintes industrielles : les volumes d’impression sont importants et imposent une implantation
périphérique.
L’imprimerie de presse emploie 767 salariés en Île-deFrance avec 34 établissements en 200629.
4.2.2 Des imprimeries détenues par de grands
groupes de presse
Tableau 5 : poids de l’Île-de-France pour l’imprimerie de
presse en 2006.
Les principaux imprimeurs de journaux en Île-deFrance appartiennent à de grands groupes de presse,
comme Le Monde, SocPresse ou Amaury.
4.2.1 Le tissu francilien dominé par l’impression
des grands quotidiens
Emploi salariés
Île-de-France
France
Poids Île-de- France
/France
Établissements
767
34
2 088
190
36,7 %
17,9 %
Ces grands groupes possèdent des structures intégrant l’ensemble de la chaîne de fabrication, depuis la
collecte et la saisie des informations, le prépresse,
l'impression et la finition, jusqu'à la distribution.
Ces chiffres ne semblent pas représentatifs de la situation constatée pour l’impression de presse en Île-deFrance. En effet, l’impression des journaux est souvent
intégrée chez les éditeurs de presse. Certaines sociétés réalisant des impressions, comme Sicavic, sont
comptabilisées dans le secteur de l’édition et inversement des petites structures d’édition de journaux peuvent être référencées sous le code NAF 222A. Ceci
rend difficile l’estimation exacte de l’effectif salarié pour
l’impression de presse : nous l’évaluons à environ
1 200 salariés pour l’Île-de-France.
Le secteur en Île-de-France est dominé par de grandes structures. Les trois plus grands établissements
sont situés en Petite Couronne et ont ainsi été sépa-
La majorité de ces établissements assurent les travaux
d’impression pour des groupes de presse autres que
ceux auxquels ils appartiennent. Par exemple, Roissy
Print, appartenant à la Socpresse qui détient Le Figaro,
imprime deux quotidiens n’appartenant pas à ce
groupe : l’International Herald Tribune et Paris Turf.
Les imprimeries de presse peuvent ainsi augmenter le
taux d’utilisation de leurs machines et réaliser des
économies d'échelle. Cette mutualisation permet
également de gagner en crédibilité vis-à-vis des fournisseurs de papier ou de machines d'impression en
termes de délais de livraison ou facilités de paiement
grâce à l’augmentation des volumes produits.
En Île-de-France, 4 sites impriment l’essentiel des titres.
Tableau 6 : principaux établissements en Île-de-France imprimant des journaux.
Raison sociale
Localisation
Le Monde Imprimerie
Ivry sur Seine (94)
Effectifs 2005
Chiffre d’affaires
en M€ 2005
Appartenance
335
41 M€
Filiale du groupe de presse Le Monde
Roissy Print
Tremblay en France (93)
257
34 M€
Filiale du groupe de presse Socpresse
SICAVIC
Saint-Ouen (93)
248
27 M€
Filiale du groupe de presse Amaury
Centre Impression
Presse Parisienne (CIPP)
Saint-Denis (93)
175
20 M€
Filiale du groupe Riccobono30
(29) Données UNISTATIS.
(30) Seule imprimerie n’étant pas intégrée à un groupe
de presse et qui édite en conséquence la plupart des
titres qui ne peuvent disposer de leur propre imprimerie.
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Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
4.2.3 La décentralisation de l’impression pour la
presse nationale, une menace pour l’Île-deFrance ?
Le Monde et L’Humanité sont imprimés en Île-deFrance. Ils sont ensuite envoyés en province pour être
distribués.
Les autres titres de la presse quotidienne nationale
sont imprimés, pour leurs tirages locaux, à proximité
de leurs zones de diffusion, soit par un réseau d’imprimeries indépendant, soit par des centres d’impression appartenant aux groupes, soit par les imprimeries
de la presse quotidienne régionale. Le CIPP31 a par
exemple cinq imprimeries de province (Marseille,
Toulouse, Nantes, Nancy et Lyon).
Le Figaro est actuellement imprimé en Île-de-France
par Roissy Print pour l’ensemble des tirages. La
Socpresse et Riccobono se sont associés pour
construire un nouveau site d'impression, MidiPrint,
pour Le Figaro à Gallargues, dans le Gard. Ce nouveau
site, opérationnel depuis juillet 2007, imprime environ
un tiers de la production totale du quotidien pour les
lecteurs du Figaro situés sous une ligne LyonBordeaux. L'objectif est de mieux servir les abonnés
du journal dans cette zone : le quotidien sera bouclé à
23 heures et ainsi alimenté des dernières actualités.
L’impression sur Paris entraîne des contraintes de
temps en matière de bouclage. Il doit ainsi être anticipé, ce qui interdit de diffuser les informations de fin de
soirées. De plus, l’augmentation des coûts de transport se traduit par une hausse des prix de vente des
quotidiens. Ces éléments plaident en faveur de la décentralisation de l’impression et de l’émergence de
prestataires indépendants des groupes en province.
Cependant, de nombreuses contraintes financières et
sociales pèsent sur la filière et empêchent la décentralisation et l’externalisation de l’impression de la presse
en France. De plus, il n’y a pas de véritable marché
concurrentiel entre les titres de presse qui pourrait
motiver ces restructurations. Les investissements de
production sont tels que les éditeurs doivent passer
des contrats à long terme avec les imprimeurs.
4.2.4 Les syndicats professionnels
La Fédération nationale de la presse française (FNPF)
assure la défense des intérêts généraux de la presse
et contribue à son développement. La FNPF est une
union de syndicats composée de six organisations
(31) CIPP : Centre impression presse parisienne.
syndicales, trois d’entre elles se rapportent à la presse
quotidienne :
- Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN) :
dirigé par un bureau composé des patrons de presse
nationale ;
- Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR) ;
- Syndicat de la presse quotidienne départementale
(SPQD).
Ces trois organisations syndicales ont pour vocation le
conseil et la défense des intérêts de la presse quotidienne nationale, régionale ou départementale. Ils
étudient les questions économiques, juridiques et
sociales concernant la presse.
4.3 Plusieurs handicaps structurels
qui s’ajoutent aux difficultés de la presse
payante
4.3.1 Des investissements industriels très lourds
Les imprimeries de presse ont des exigences de
productivité qui nécessitent des équipements très performants. Les rotatives, généralement multi-bandes
pour imprimer plusieurs pages au format quotidien,
doivent être capables de rouler sept jours sur sept,
vingt-quatre heures sur vingt-quatre et être en mesure
de sortir de l’ordre de 60 000 exemplaires à l’heure.
L'imageuse CTP (computer to plate) et le flux prépresse sont dimensionnés en conséquence. Le CTP
doit ainsi pouvoir traiter environ 200 plaques à l’heure.
Les rotatives offset de journaux sont hautement automatisées. Elles incluent des fonctionnalités complexes
telles que les contrôles automatiques du registre de
coupe, de la densité d'encrage, les systèmes de
préréglage des zones d'encrage, etc. La salle d'expédition est également un système logistique très
élaboré avec ses fonctions de stockage, encartage,
pliage, agrafage, collage, adressage et rognage,
empilage, etc.
Les imprimeries de presse doivent ainsi engager périodiquement des investissements industriels très importants pour renouveler les rotatives et les systèmes
d’expédition qui sont très sollicités. L’incertitude sur
les perspectives d’activité du secteur de la presse est
ainsi problématique pour les imprimeurs qui ont
besoin de visibilité pour leurs investissements.
La majorité des outils de production sont sousutilisés. Malgré les logiques de groupes et de mutualisation des moyens, les rotatives ne tournent en
moyenne que 4 heures pas jour, entre 23 heures et
3 heures du matin et sont le reste du temps à l’arrêt.
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ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
La majorité des titres ont besoin du même créneau
horaire, exception faite pour Le Monde, quotidien du
soir, qui réalise ses tirages entre 11 h et 16 h.
Compte tenu des charges que représentent les équipements, les imprimeurs cherchent de plus en plus à
se positionner sur de nouveaux marchés d’impression
comme celui de l’imprimé publicitaire pour augmenter
le taux d’occupation des rotatives. Ces positionnements peuvent nécessiter des améliorations au niveau
des procédés afin d’obtenir de meilleures qualités
d’impression.
4.3.2 Des contraintes sociales héritées du passé
qui pénalisent la presse
L’impression de la presse est marquée par son syndicat qui a toujours lutté très fortement pour la défense
des conditions de travail et des salaires. Les ouvriers
de la presse quotidienne nationale, appelés « ouvriers
du Livre » sont regroupés dans un des syndicats de la
CGT du livre, eux-mêmes membres du « Comité interprofessionnel du Livre parisien ». Cela leur confère un
pouvoir important et de fortes capacités d’opposition.
La convention collective assure aux ouvriers du Livre
des avancées considérables par rapport à la condition ouvrière générale et à celle des imprimeurs de
labeur ou de presse magazine notamment des salaires
plus élevés, une protection contre le licenciement, un
contrôle de l’embauche, ainsi que d'autres avantages
comme des caisses de retraite particulières. Le taux de
syndicalisation est proche des 100 %.
L'arrivée de l'informatisation et le mouvement de
concentration de la presse en de grands groupes rendent les rapports entre les syndicats et le patronat de
plus en plus difficiles.
Aujourd’hui, la plupart des opérations dans les imprimeries de presse sont automatisées. Cette automatisation a entraîné de nouvelles règles d’organisation et
de nouveaux métiers.
La priorité dans le contexte actuel est à la baisse des
effectifs, rendue difficile avec les nombreuses capacités de blocage du syndicat. En 2004, plusieurs plans
de licenciements ont concerné des entreprises franciliennes d’impression de journaux affectées par la crise
de la presse quotidienne. Ainsi, 160 suppressions de
postes à l'Imprimerie du Monde d’Ivry-sur-Seine et
130 au Figaro (Roissy Print) ont eu lieu.
4.3.3 Une distribution de la presse
très réglementée
La vente au numéro est le principal mode de distribution de la presse quotidienne nationale en France,
l’abonnement ne représentant que 20 % des ventes.
La distribution vers les points de vente est régie par la
loi Bichet du 2 avril 1947 qui entraîne des contraintes
supplémentaires pour la presse. Son principe est que
la distribution de la presse est libre : un éditeur peut
recourir à tous moyens légaux de son choix pour faire
distribuer son journal. Le choix d’une distribution
autonome a ainsi été effectué par la presse quotidienne régionale, pour des raisons de proximité qui
rend inutile le principe même de groupage. En revanche,
dès que deux éditeurs au moins choisissent de mettre
en commun des moyens pour assurer la distribution
de leurs titres, ils ne peuvent refuser à un troisième
éditeur de les rejoindre. Ces entreprises de presse ont
alors obligation d’avoir accès à des sociétés coopératives de messageries de presse dont le fonctionnement et la constitution sont réglementés. Les
Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne
(NMPP) sont la principale société chargée de la distribution de la presse en France. Ces sociétés coopératives doivent notamment garantir l’égalité de traitement
entre les titres, que ce soit tant en termes de coûts de
distribution que d’impartialité de traitement.
Les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne
ont annoncé en novembre 2007 la suppression de
350 emplois sur 1200 et la fermeture de centres de
tri. C’est la conclusion du projet présenté par la direction
des NMPP au comité central d’entreprise dans le
cadre de son plan de modernisation « Défi 2010 ».
Le nombre de points de vente de la presse diminue :
4 600 sur 30 000 ont disparu ces dix dernières années.
Cette tendance à la baisse s’explique par les contraintes qui pèsent sur les détaillants. En effet, la répartition
des bénéfices pénalise les kiosquiers qui sont très
faiblement rémunérés, ce qui entraîne leur disparition
progressive. De plus, l’obligation de distribution leur
impose de gérer près de 500 titres en moyenne pour
chaque point de vente avec en contrepartie un nombre
d’invendus important (22 % pour la presse payante
en 2005).
Pour les éditeurs de presse, le principe d’égalité entre
les titres rend difficile la mise en œuvre de stratégies
marketing sur les points de vente. De plus, ce sont les
éditeurs qui prennent en charge le coût des invendus.
page 412
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
4.3.4 Les répercussions de ces handicaps
structurels sur le prix de vente
Ces handicaps structurels pèsent sur le prix de vente
des quotidiens en France qui reste élevé par rapport à
l’indice général des prix français et par rapport aux
quotidiens européens. Le prix des journaux a augmenté plus vite que celui des autres produits, ce qui ne
favorise pas la conquête de nouveaux lecteurs désormais habitués à la gratuité de l’information.
Selon le Syndicat de la presse parisienne, le coût d’un
quotidien est réparti en moyenne à 23 % pour la
rédaction, 24 % pour la fabrication (essentiellement
induits par les coûts de main d’œuvre), 10 % pour le
papier, 30 % pour la distribution et 13 % pour divers
(frais de régie, de promotion, d’administration). Ce sont
les phases de production et de distribution qui coûtent
le plus cher aux entreprises de presse.
4.4 Une situation financière difficile
4.4.1 Un modèle économique fragile
La presse présente un ensemble de coûts fixes
(rédaction, outil de production, distribution) qu’elle doit
rentabiliser grâce à deux sources de revenus : la vente
des quotidiens aux lecteurs (57 % du chiffre d’affaires
en 2007) et la vente d’espaces publicitaires aux
annonceurs (43 % du chiffre d’affaires) comprenant
essentiellement la publicité commerciale et dans une
moindre mesure les petites annonces.
Ces ressources publicitaires résultent d'un grand nombre de facteurs : la conjoncture économique et sociale
sur une période donnée, l'image renvoyée par le journal, la composition de son lectorat, etc.
Il existe cependant quelques exceptions : certains
journaux refusent par principe toute publicité et tirent
leurs recettes des ventes seulement et à l’opposé
d’autres quotidiens sont gratuits et entièrement financés par la publicité.
4.4.2 Une faible rentabilité pour la presse payante
Le secteur de la presse quotidienne connaît une très
faible rentabilité. Le modèle économique de la presse
est aujourd’hui fragilisé à la fois par une baisse de la
diffusion payée de 7 % en 10 ans et par des recettes
de publicité insuffisantes.
Le marché publicitaire de la presse souffre de la
concurrence des autres médias (notamment Internet)
et des gratuits qui captent aussi les campagnes des
annonceurs, ces derniers se positionnant naturellement sur les médias qui touchent le plus large public.
Les petites annonces ont été les plus touchées avec
l’arrivée d’Internet qui offre des avantages et services
très intéressants pour les offres d’emploi, les annonces
immobilières, etc. En effet, la rapidité de publication et
l’immédiateté de l’information offerte en ligne attirent
les annonceurs. Enfin, la presse écrite commence à
sentir les effets de la migration des campagnes publicitaires de la grande distribution vers la télévision, en
raison de la libéralisation totale de la publicité télévisée
effective depuis janvier 2007.
Les coûts fixes étant difficiles à réduire en raison de
certaines rigidités et contraintes sociales, la presse
quotidienne est économiquement fragilisée.
Les quotidiens régionaux sont toutefois plus rentables
que les nationaux. En effet, la presse locale, disposant
d’un maillage fin du territoire, fournit des informations
qui concernent directement la vie quotidienne de ses
lecteurs et reste pour l’instant épargnée de la concurrence d’Internet. D’autre part, la presse locale a su
capter le marché des petites annonces qui sont de
plus en plus rares dans les journaux nationaux.
4.4.3 L’entrée de nouveaux types d’actionnaires
dans le monde de la presse
Cette faible rentabilité n’incite pas les investisseurs à
apporter des capitaux propres pour financer de nouveaux développements. Les entreprises de presse
sont entrées dans un cercle vicieux dans la mesure où
le manque de capitaux leur interdit toujours plus de
s’adapter aux nouvelles conditions du marché.
Confrontés à des résultats négatifs, de nombreux
groupes de presse ont dû renforcer leurs fonds propres
page 413
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
en faisant appel à des capitaux extérieurs pour combler
les pertes et financer des plans de relance. L'actionnariat familial (Hersant, Beytout) est en train de reculer
au profit d'un nouvel actionnariat : des grands industriels comme LVMH pour La Tribune, Serge Dassault
pour Le Figaro ou Édouard de Rothschild pour
Libération ; mais également des acteurs étrangers tels
que le l'espagnol Prisa entré au capital du Monde.
Ces aides sont réservées aux publications qui sont
inscrites sur les registres de la Commission paritaire
des publications et agences de presse (CPPAP). Cet
organisme associe des représentants de l’État (issus
du ministère de la communication, des postes et télécommunications, du Ministère de l’économie, des
finances et de l’emploi ainsi que du ministère de la justice) et des éditeurs. Il est chargé d’émettre un avis.
La presse quotidienne en France est soumise à des
lois anti-concentration, héritage de l’après-guerre, qui
avaient pour objectif de garantir le pluralisme de l’information. Or, ces lois pénalisent particulièrement la
presse quotidienne. Elles interdisent par exemple
qu’un même groupe dépasse 30 % du total des
publications quotidiennes diffusées sur le territoire
national ou qu’un groupe présent dans la télévision
hertzienne et la radio, couvrant une certaine audience,
édite des quotidiens représentant plus de 20 % de la
diffusion nationale. Cette règle entraîne un désintérêt
des financeurs pour la presse quotidienne, le secteur
étant comparativement beaucoup moins rentable que
la radio ou la télévision. Cette règle empêche également la constitution de groupes véritablement plurimédia.
Compte tenu des mutations profondes que connaît la
presse aujourd’hui, l’action de l’État vise plus à soutenir
les entreprises de presse dans leurs actions de
développement et de modernisation qu’à préserver le
pluralisme de l’information politique et générale qui
était la mission initiale. Les modalités de soutien n’ont
pas été pour autant significativement modifiées.
Depuis dix ans, les aides directes ont surtout été
recentrées sur la réorganisation industrielle du secteur
et sur la presse quotidienne qui subit les contraintes
économiques spécifiques. Par exemple, en 2005,
l’enveloppe des aides directes a été augmentée pour
financer les départs et reclassements des ouvriers du
livre afin de maîtriser les coûts de production.
La conséquence est que les groupes de presse sont
aujourd’hui rachetés pas des industriels dont les
médias ne sont pas le cœur de métier alors que des
groupes pluri-média sembleraient mieux positionnés
pour dynamiser la presse quotidienne.
4.4.4 Les aides de l’État : une source
de financement importante pour les entreprises
de presse
Les entreprises de presse reçoivent, au nom de la
préservation du pluralisme, de nombreuses aides de
l’État. Ces aides sont une source de financement
importante pour la presse car elles s’élèvent à plus de
10 % du total du chiffre d’affaires du secteur. Elles ont
pour objectif de contribuer au développement de la
diffusion, à la défense du pluralisme, à la modernisation
et la diversification des entreprises de presse vers le
multimédia.
Deux types d’aides existent :
- les aides « directes » sous forme de subventions pour
l’ensemble des étapes de la chaîne d’information :
aides au portage, à l’impression décentralisée, à la
création de sites Internet, à l’expansion de la presse
à l’étranger, etc. ;
- les aides « indirectes » qui représentent la plus grande
partie des aides, sous forme de minorations fiscales,
de transport ou de tarifs postaux préférentiels.
Les aides de l’État sont, pour les entreprises de
presse, des sources de financement au même titre
que les ventes de titres et les espaces publicitaires.
4.5 Internet et les gratuits : de nouvelles
formes de concurrence
La presse quotidienne française a perdu aujourd’hui le
monopole de l’information. Elle est concurrencée par
Internet et les gratuits. Ces deux médias, même s’ils ne
sont pas à l’origine de la baisse de la diffusion de la
presse commencée dans les années 1970, mettent
en évidence des faiblesses structurelles et bouleversent les équilibres économiques du secteur.
4.5.1 Une nouvelle logique de l’information
induite par Internet
Internet a modifié profondément le rapport à l’information et impose à la presse de s’adapter dans un environnement de concurrence qui se renouvelle sans
cesse.
Internet permet de fournir une information presque instantanée et mise à jour en continu. Elle n’est soumise
à aucune contrainte de fréquence de parution, de
délai de bouclage et de distribution, contrairement à la
presse écrite. L’internaute peut choisir les informations
qu’il souhaite consulter, à n’importe quel moment, en
personnalisant sa page d’accueil. Il peut aussi réagir
aux contenus sur des forums d’échange.
page 414
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
De nouveaux acteurs indépendants de grands médias
se sont positionnés sur ces nouvelles formes d’information et exercent une concurrence frontale à la
presse quotidienne. Il s’agit notamment des agrégateurs comme Yahoo actualités, Google actualités, etc.
Ces moteurs de recherche récupèrent des contenus
édités par d’autres sites ou des fournisseurs d'accès
comme MSN, Windows Live qui proposent des portails
généralistes d’information. Les groupes de presse ont
réagi rapidement en développant leur propre site web
devenu le complément interactif du journal traditionnel.
Les sites de presse ont cependant du mal à s’imposer
face à ces nouveaux entrants qui ont su développer de
nombreux services et fonctions autres que la consultation des contenus des articles. Ils disposent souvent
de moyens financiers importants sans avoir certaines
contraintes de la presse, comme celles liées au
Syndicat du Livre.
De nombreux sites d’information sont gratuits pour les
usagers, ce qui pénalise de plus en plus la presse qui
doit aujourd’hui justifier le coût de l’information. La
presse quotidienne écrite doit aujourd’hui mettre en
avant ses avantages : confort, souplesse de lecture,
mobilité, capacité d’analyse, etc. Internet capte une
part importante des recettes publicitaires. La presse
quotidienne doit trouver de nouvelles solutions innovantes pour attirer les annonceurs.
4.5.2 Le succès de la presse gratuite
La presse gratuite d’information connaît un essor
considérable avec un chiffre d’affaires qui a été multiplié
par dix depuis son apparition en 200232. Ce succès
s’explique par son format court, sa rapidité de lecture,
sa distribution sur les lieux de passage, une formule qui
convient aux personnes qui se déplacent avec les
transports publics. Les deux gratuits les plus distribués, Métro et 20 minutes, lancés en France par des
groupes scandinaves en 2002, comptent parmi les
cinq titres de la presse quotidienne les plus lus. 20 minutes est distribué à près de 700 000 exemplaires
chaque jour au travers de 8 éditions régionales et
Métro à près de 517 000 exemplaires avec 9 éditions
régionales.
Cette nouvelle forme de presse a su séduire les
annonceurs et les agences médias par l’envergure de
son lectorat. Elle a aussi capté une part de plus en plus
importante des recettes publicitaires de la presse
écrite.
(32) Source : Direction du Développement des Médias –
Juillet 2007.
Le succès des gratuits montre que les difficultés rencontrées par la presse payante sont plus liées à un
problème de contenu de l’offre et de distribution qu’à
une absence de demande. En s’adaptant à un
nouveau style de vie, les gratuits ont su conquérir de
nouveaux lecteurs, notamment de jeunes lecteurs
auparavant éloignés de la presse quotidienne. Ils ont
pris l’habitude de s’informer rapidement par le biais de
journaux gratuits et peuvent approfondir un sujet sur
des sites Internet gratuits.
Le modèle économique de la gratuité reflète une
évolution des pratiques socio-culturelles des nouvelles
générations et vient bouleverser la presse traditionnelle. La valeur de l’information a changé dans ce
nouveau contexte. La gratuité progresse aussi par la
distribution gratuite de la presse payante, de plus en
plus fréquente dans les universités, les aéroports, pour
augmenter les chiffres du lectorat.
Confrontée à la concurrence de ces deux médias, la
presse payante doit aujourd’hui justifier un prix et s’imposer en mettant l’accent sur la valeur ajoutée de son
contenu.
Certains groupes de presse, après des réactions initiales de rejet face à cette nouvelle forme de presse, ont
choisi de lancer leurs propres gratuits afin de garder le
contrôle du marché publicitaire, notamment de petites
annonces. Par exemple, les groupes Bolloré et Le
Monde ont créé Matin Plus, quotidien gratuit lancé le
6 février 2007. Il est distribué à 600 000 exemplaires,
dont 350 000 dans la région Paris-Île-de-France. Matin
Plus est la tête de pont parisienne du réseau Ville plus
(cinq quotidiens régionaux gratuits).
4.6 Une diversification de l’offre possible avec
le numérique
4.6.1 Le positionnement sur l’information en ligne
La plupart des groupes de presse ont réagi face à
l’arrivée de nouveaux entrants sur Internet en développant une offre en ligne. L’offre de base consiste à
mettre en ligne le journal, la version électronique de
l’édition papier et souvent des articles supplémentaires.
De nombreux titres proposent des fonctionnalités plus
développées comme l’intégration de contenus multimédias (son et vidéo), la possibilité de personnaliser les
informations en fonction de ses besoins, la possibilité
d’interagir, etc. Par exemple, Le Monde Interactif propose des contenus à forte valeur ajoutée : synthèses
thématiques en rapport avec l'actualité, contenus multimédias, consultation illimitée des archives, envoi de
newsletters reprenant les principaux titres, alertes en
temps réel, possibilité de réagir aux articles, etc.
page 415
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
Les sites de presse occupent une place importante
parmi les sites d’information. Ils représentent 50 % de
l’audience des sites d’information en France en novembre 2006. Six titres de presse sont présents dans le
classement des quinze sites d’information en France
en 2006 les plus consultés : Le Monde, Le Figaro,
Libération, Ouest France, 20 minutes et l’Humanité. Il
s’agit d’un véritable enjeu pour les journaux qui misent
de plus en plus sur leurs sites Internet pour reconquérir
un lectorat et ainsi élargir leur diffusion.
Le développement sur Internet nécessite des investissements importants pour les groupes de presse
pour financer le lancement du site, les évolutions technologiques et l’ensemble des migrations qui en
découlent. Cependant, la part de cette activité dans
l’ensemble du chiffre d’affaires des entreprises de
presse reste aujourd’hui faible.
4.6.2 Le papier électronique, opportunité
ou menace ?
L’arrivée du papier électronique pourrait bouleverser
le secteur de la presse (cf. paragraphe 2.9.5 sur le
e-paper).
Le quotidien Les Échos a ainsi lancé en 2006 le projet
d’une version expérimentale et électronique du journal.
Le quotidien sera accessible sur un support en feuilles
plastiques numériques et consultable sur des lecteurs
de poche. Il pourra être mis à jour à partir d'une borne
WiFi ou tout autre connexion (Bluetooth, téléphone
portable, PDA, etc.). Cette édition donnera accès aux
articles du journal du jour, à l'information en continu
fournie par la rédaction Internet du journal, etc. Sa
commercialisation est prévue pour fin 2007.
Malgré les difficultés rencontrées aujourd’hui par la
presse payante, liées notamment aux héritages du
passé et à l’émergence de nouvelles formes de
concurrence, le secteur dispose de réelles opportunités de développement. La presse doit adapter son
offre en prenant en compte les nouvelles pratiques
socio-culturelles et les possibilités de diversification
liées aux nouvelles technologies.
5 - ACTIONS DE LA DRIRE ÎLE-DE-FRANCE
5.1 Actions en cours
Les actions collectives ci-après, soutenues financièrement par la DRIRE, sont mises en œuvre au niveau
régional en faveur des imprimeurs. Le site Internet de
la DRIRE présente ces actions : http://www.Île-defrance.drire.gouv.fr/
Bonnes pratiques environnementales
dans l’imprimerie de labeur
Cette opération vise à la rédaction d’un référentiel de
« Bonnes Pratiques » de type AFNOR, qui recensera
les bonnes pratiques en matière environnementale
pour les imprimeries de labeur. 8 imprimeries seront
accompagnées dans la mise en place de ces bonnes
pratiques sur le terrain dans le cadre d’une certification
ISO 14001 par étapes.
Gestion collective des déchets d’entreprises
et d’accompagnement aux pratiques écoresponsables
Cette action, portée par l’association Paris 20e, a pour
objectif la création d’une plate-forme de gestion
mutualisée de déchets destinée aux PME parisiennes.
Les missions de la plate-forme vis-à-vis de ses adhérents sont l’information, la sensibilisation, le conseil et
l’accompagnement dans leurs démarches environnementales, l’accompagnement à la mise en place
opérationnelle des procédures de gestion des déchets
et l’externalisation de leur logistique de gestion des
déchets.
CAP Île-de-France
Cette opération, portée par la FICG, a pour but de
faciliter la réalisation de projets stratégiques d’entreprises en coopération et de former les industriels aux
principaux enjeux pour leurs entreprises. Des sessions
de formation et des réunions à destination des chefs
d’entreprises permettent d’aborder les thèmes suivants :
relations avec les annonceurs (politiques d’achats,
attentes des donneurs d’ordre), développements
marketing, nouvelles technologies, investissements
partagés, logistique commune, croissance externe.
Stratégie et développement pour l’imprimerie
et l’édition
Cette opération, portée par le SICOGIF, a pour objectif
d’accompagner 5 dirigeants, d’une part pour l’appropriation d’outils nécessaires à la mise en œuvre d’une
stratégie de développement d’entreprise, et d’autre
part pour une meilleure prise en considération de la
fonction commerciale au sein de leurs sociétés.
Soutien aux PME de la chaîne graphique du nord
parisien
Cette opération, portée par la communauté d’agglomération de Plaine Commune, a pour objectif d’accompagner des chefs d’entreprises du secteur de la
chaîne graphique en améliorant leurs qualifications en
matière de communication, de gestion prospective,
d’organisation et de méthodes de gestion. Il s’agit également de favoriser la mise en réseau des entreprises
de cette filière sur le bassin d’emploi du nord parisien.
page 416
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
Soutien de la filière graphique des parcs
d’activités de Saint-Ouen-l'Aumône
L’opération a pour objectif d’accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de réflexion stratégique,
plus particulièrement sur les thèmes suivants : stratégie
commerciale, organisation et méthodes de gestion,
export, ressources humaines et coopération interentreprises. L’objectif final de l’action est d’aider les
entreprises des parcs à faire face ensemble aux profondes mutations que rencontre aujourd’hui le secteur
de l’imprimerie.
Bilans environnementaux dans le secteur
de l’imprimerie
Cette action, portée par le SICOGIF, s’adressait à
10 imprimeries qui souhaitaient réaliser un bilan environnemental en prévision des évolutions réglementaires
ou mettre en place un système de management environnemental. Elle a été clôturée avec succès en 2006,
et des suites sont proposées aux entreprises au travers de l’opération collective « Bonnes pratiques environnementales dans l’imprimerie de labeur » décrite
ci-dessus.
5.2 Propositions d’actions
Le paragraphe précédent montre que de nombreuses actions ont été mises en œuvre en faveur des
entreprises des industries graphiques en Île-deFrance. Il est toutefois possible d’identifier de nouvelles
pistes d'actions complémentaires au vu des forces/
faiblesses/opportunités/menaces identifiées précédemment.
Les actions pourraient par exemple être les suivantes :
Anticiper les mutations, définir des positionnements offensifs et générateurs de valeur ajoutée
et s’ouvrir sur d’autres marchés
Diagnostic
Le déplacement des marchés doit inciter les imprimeurs à se préparer et
à se positionner de façon plus offensive sur des marchés porteurs (marchés
de niche, marchés à forte valeur ajoutée) afin de rester concurrentiels.
Proposition d’actions
Accompagner les entreprises dans la structuration de leur démarche
commerciale et dans leur définition d’un positionnement marketing susceptible
de leur redonner des marges. Accompagner le changement dans l’entreprise.
Renforcer la performance industrielle
Diagnostic
Le gain apporté par les nouvelles techniques n’est pas toujours suffisant pour
atteindre les niveaux de performance requis et la productivité indispensable à
une restauration suffisante des marges. Une action sur l’organisation peut
apporter des réponses à la problématique.
Proposition d’actions
Accompagner les entreprises dans une plus grande maîtrise de leurs performances industrielles et dans la mise en œuvre d’outils de progrès continus.
Cette action pourra s’intéresser selon les besoins de l’entreprise à l’amélioration des flux administratifs ou de production, l’optimisation des process en
particulier via la réduction des temps de cycle ou l’amélioration du système
d’information de l’entreprise.
Appropriation des outils informatiques
Diagnostic
Les clients attendent des imprimeurs une maîtrise des outils de communication
pour faciliter l’échange des fichiers mais aussi permettre la maîtrise complète
d’outils d’ e-business et d’outils collaboratifs susceptibles de devenir un avantage concurrentiel. Par ailleurs, la maîtrise des standards numériques (JDT par
exemple) est susceptible de devenir un outil de compétitivité.
Le niveau d’appropriation de ces outils est inégal parmi les imprimeurs.
Des actions pourraient être menées en Île-de-France pour permettre aux PME
de mieux s’approprier les nouvelles technologies de l’information et de la
communication.
page 417
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
Proposition d’actions
Accompagner les chefs d’entreprise dans l’appropriation des outils numériques nécessaires aux échanges au sein de la filière.
Renforcer et stimuler la capacité d’innovation au sein des entreprises
Diagnostic
Dans un contexte de renouvellement de l’offre graphique, les principaux marchés
et gisements de valeur pour les imprimeurs se situent sur la conception et
l’offre de produits et services innovants. Or, de nombreux imprimeurs sont
actuellement des sous-traitants fournisseurs de « papiers imprimés » et ont du
mal à se positionner comme des « offreurs de solutions » imprimées ou multimédia. La culture focalisée actuellement sur la seule fabrication industrielle
doit évoluer en intégrant une capacité à innover et proposer des services plus
globaux aux clients.
Proposition d’actions
Accompagner les entreprises à intégrer et/ou renforcer la capacité de leurs
bureaux d’études (PAO, conseil en communication, développement de nouveaux produits et services) .
Favoriser l’émergence de réseaux d’entreprises ou de « pôles graphiques » visant à favoriser
les synergies entre PME
Diagnostic
Les clients attendent des imprimeurs la capacité à proposer des offres globales
à la fois sur les imprimés (maîtrise de la chaîne complète de fabrication d’un
imprimé depuis la conception jusqu’à l’expédition), quels que soient les
formats et sur des outils multimédia. Face aux groupes qui peuvent bénéficier
des synergies des différentes filiales, les imprimeurs indépendants ne peuvent
rivaliser en terme d’offres.
Proposition d’actions
Accompagner les chefs d’entreprise dans la création de réseaux d’imprimeurs
et d’acteurs graphiques ou d’un pôle graphique afin de leur permettre de
répondre aux appels d’offres nécessitant des parcs machines importants, la
maîtrise complète de la chaîne de production ou des compétences multimédia.
Intégrer des outils de gestion des ressources humaines dans les PMI
Diagnostic
Les PME font face à des problèmes de renouvellement et de maintien des
compétences.
Proposition d’actions
Accompagner les chefs d’entreprise dans la mise en place d’une démarche
GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences).
Maintien des actions en faveur des démarches environnementales
Diagnostic
Les donneurs d’ordres affichent de plus en plus des exigences en matière de
démarche environnementale des imprimeurs. Cet aspect devient donc un
élément déterminant pour les imprimeurs.
Proposition d’actions
Poursuivre les actions en faveur de démarches de développement durable
qui sont souhaitées et reconnues par les clients.
page 418
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
annexes
ANNEXE 1 : BIBLIOGRAPHIE
Référence
Auteur
Date du
document
Chiffres clés de l’imprimerie de labeur
Ministère de l’Économie
des Finances et de l’Industrie,
Édition 2004
Industries Graphiques – données 2006
FICG
2007
L’imprimerie et l’édition à Paris
DRIRE Ile-de-France
2003
Acteurs Graphiques
FICG
Différents
numéros
2004-2007
Revue Caractères
Différents
numéros
2004-2007
Industries Graphiques : « filière graphique :
marchés et média et maintenant ? »
FICG
N° 524
décembre
2005
Industries Graphiques : « marché du livre
en Europe : qui tire la couverture ? »
FICG
N° 521
mars 2005
Atlas de l’industrie
DRIRE Ile de France
2005
Les industries culturelles en Ile-de-France
IAURIF
2005
L’avenir de l’imprimé
SICOGIF
Novembre
2006
L’imprimerie de Gutenberg au numérique - 4 pages
SESSI
N° 190
juin 2004
Les problèmes de concentration dans les médias
Rapport au 1er Ministre
Décembre
2005
page 419
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
ANNEXE 2 : SITES INTERNET
Adresse
Résumé
www.ile-de-france.drire.gouv.fr
Site de la DRIRE Ile-de-France, présentant dans la rubrique
développement industriel les actions collectives en cours pour
la région Ile-de-France.
www.ficg.fr
Site internet de la Fédération de l’Imprimerie
et de la Communication Graphique.
www.sicogif.com
Site internet du Syndicat National des Industries de la Communication
Graphique et de l’Imprimerie française. Des informations
sur la charte des bonnes pratiques mentionnées dans cette
bibliographie, sur le pdf certified, sont disponibles sur ce site.
ww.opca-cgm.fr
Site internet de l’organisme paritaire agréé de la communication
graphique et des multimédias. Des études sont disponibles sur ce site.
www.caractere.net
Site internet de la revue caractère qui permet notamment
de s’informer en particulier grâce à des dossiers sur les entreprises,
les technologies, et les marchés.
www.graphiline.com
Site internet dressant l’actualité des industries graphiques.
www.golding.fr
Site proposant des liens vers des manifestations et des forums
qui intéressent les imprimeurs et les spécialistes de l’emballage.
www.imprim.fr.com
Serveur réservé aux industries graphiques.
www.insee.fr
Site de l’INSEE, Institut National de la Statistique et des Études
Économiques. Il permet d’avoir accès à des informations statistiques
nationales, régionales et départementales.
www. info.assedic.fr/unistatis
Site de l’UNEDIC qui permet de disposer de statistiques sur l’emploi
dans la filière.
www.ddm.gouv.fr
Site de la DDM, Direction du Développement des Médias, qui permet
d’avoir accès à des informations statistiques pour chaque secteur
de la presse
www.ojd.com
Site de l’OJD, Office de Justification de la diffusion,
qui fournit des études et chiffres clés de la presse
page 420
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
ANNEXE 3 : DONNÉES CHIFFRÉES COMPLÉMENTAIRES
Chiffre d’affaires national et tonnage des différentes activités graphiques
Produits imprimés et activités
CA
en M€ HT
Poids
en%
Quantités
en tonnes
Journaux *
282,3
4,0 %
51 265
Imprimés administratifs et commerciaux
727,7
9,8 %
159 427
Imprimés en continu (listings informatiques)
437,6
5,9 %
127 403
Imprimés publicitaires et affiches
1 498,6
20,2 %
669 024
Périodiques, catalogues et brochures de vente
par correspondance (VPC)
1 276,3
17,2 %
1 358 261
391,6
5,3 %
220 472
Emballages (papier et carton, autres matières)
1 020,2
13,8 %
149 203
Marchés secondaires (imprimés techniques, annuaires,
imprimés fiduciaires, calendriers, cartes postales, images
et posters, albums à colorier, partitions musicales,
cartes géographiques, etc…)
1 112,1
15,0 %
212 452
Activités de prépresse
281,1
3,8 %
Reliure
377,0
5,1 %
7 404,5
100,0 %
Livres
Total
Source FICG, données 2006, entreprises de plus de 20 salariés.
Source SESSI, données 2006 entreprises de 10 salariés et plus.
Poids économique de l’Ile-de-France dans les différentes activités graphiques
Chiffre d’affaires en M€ HT
Activités
Ile de
France
Imprimerie de journaux *
Imprimerie de labeur
Activités de prépresse
Reliure
France
Poids
de la région
Quantités imprimées en tonnes
Ile de
France
282,3
6 464,1
25,1 %
816 760
98,5
281,1
35,0 %
350
167,8
377,0
44,5 %
4 914
page 421
Poids de la
région
51 265
1 623,4
Source FICG, données 2006, entreprises de plus de 20 salariés.
Source SESSI, données 2006 entreprises de 10 salariés et plus.
France
2 896 242
28,2 %
5 à 9 salariés 24 %
10 à 19 salariés 14 %
20 à 49 salariés 11 %
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux 50 à 99 salariés 3 %
100 à 199 salariés 1 %
200 à 499 salariés 0 %
Répartition des établissements graphiques selon leur taille
Répartition des effectifs selon la taille des établissements
1 à 4 salariés 8 %
1 à 4 salariés 47 %
5 à 9 salariés 12 %
5 à 9 salariés 24 %
10 à 19 salariés 14 %
20 à 49 salariés 25 %
10 à 19 salariés 14 %
20 à 49 salariés 11 %
50 à 99 salariés 16 %
50 à 99 salariés 3 %
100 à 199 salariés 14 %
200 à 499 salariés 9 %
100 à 199 salariés 1 %
200 à 499 salariés 0 %
Source : UNISTATIS - Statistique annuelle de l’emploi salarié
au 31 décembre - données 2006.
500 salariés et + 2 %
Source : UNISTATIS - Statistique annuelle de l’emploi salarié
au 31 décembre - données 2006.
1 à 4 salariés 8 %
5 à 9 salariés
12 %
Répartition géographique en Ile-de-France
des établissements
selon les activités
Établissements 2006
Imprimerie de journaux
Imprimerie de labeur
Reliure
Activités de prépresse
Total
à 19 salariés
14 % Essonne
Paris 10Seine-et
Yvelines
Hauts
Seine-de-Seine Saint-Denis
20 àMarne
49 salariés 25 %
163%
11 50 à 99 salariés
6
Val-de
Marne
Vald’Oise
Total
34
2
1
5
4
2
à 199 salariés 14 %
32,4 % 10017,6
%
8,8 %
5,9 %
2,9 %
14,7 %
11,8 %
5,9 %
275
200 à 499 salariés 9 %
107
56
92
108
147
112
94
27,7 %
10,8 %
5,7 %
9,3 %
10,9 %
14,8 %
11,3 %
9,5 %
26
15
3
18
5
17
14
4
25,5 %
14,7 %
2,9 %
17,6 %
4,9 %
16,7 %
13,7 %
3,9 %
147
11
10
17
49
25
47
27
44,1 %
3,3 %
3%
5,1 %
14,7 %
7,5 %
14,1 %
8,1 %
459
139
72
129
163
194
177
127
31,4 %
9,5 %
4,9 %
8,8 %
11,2 %
13,3 %
12,1 %
8,7 %
Hauts
Seine-de-Seine Saint-Denis
Val-de
Marne
Vald’Oise
Total
767
500 salariés et + 2 %
991
102
333
1 460
Source UNISTATIS – données au 31 décembre.
Répartition géographique, en-Ile-de France, des effectifs selon les activités
Effectifs 2006
Imprimerie de journaux
Imprimerie de labeur
Reliure
Activités de prépresse
Total
Paris
Seine-et
Marne
Yvelines
Essonne
76
18
5
7
1
408
248
4
9,9 %
2,3 %
0,7 %
0,9 %
0,1 %
53,2 %
32,3 %
0,5 %
1 984
2 510
519
1 578
1 277
1 688
1 127
1 296
16,6 %
21 %
4,3 %
13,2 %
10,7 %
14,1 %
9,4 %
10,8 %
144
630
28
587
21
294
414
96
6,5 %
28,5 %
1,3 %
26,5 %
0,9 %
13,3 %
18,7 %
4,3 %
968
56
57
114
337
206
446
211
40,4 %
2,3 %
2,4 %
4,8 %
14,1 %
8,6 %
18,6 %
8,8 %
3 172
3 214
609
2 286
1 636
2 596
2 235
1 607
18,3 %
18,5 %
3,5 %
13,2 %
9,4 %
15 %
12,9%
9,3%
Source UNISTATIS – données au 31 décembre.
page 422
11 979
2 214
2 395
17 355
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
ANNEXE 4 : LISTE DES PRINCIPAUX ACTEURS RÉGIONAUX :
CENTRES DE FORMATION, SITES INDUSTRIELS
Principales écoles de la région
Désignation
Adresses
Gobelins l’école de l’image
73, bd Saint Marcel 75013 PARIS
Gobelins l’école de l’image (Site Noisy Les Richardets)
11, rue du Ballon 93160 NOISY-LE-GRAND
Lycée Maximilien Vox
5, rue Madame 75006 PARIS
Lycée Tolbiac
170, rue de Tolbiac 75013 PARIS
Lycée Corvisart
61, rue de Corvisart 75013 PARIS
l’ESAIG, École Supérieure Estienne des arts
et des industries graphiques
18, bd Blanqui 75013 PARIS
Lycée Claude Garamond
69, rue de l’industrie 92701 COLOMBES
Lycée André Malraux
77130 MONTEREAU-FAULT-YONNE
Lycée Alfred Costes
146 av Henri-Barbusse 93000 BOBIGNY
Lycée Maximilien Vox
5, rue Madame 75006 PARIS
Université de Marne-la-Vallée
5, bd Descartes Champs-sur-Marne
77454 MARNE-LA-VALLÉE
Les principaux centres de formation continue
Désignation
Adresses
AFIR, Association de Formation
des Imprimeurs Rotativistes
35, rue Victor Hugo 93500 PANTIN
AFGMI Association de Formation du GMI
5, rue de Crussol 75011 PARIS
ASFORED Centre de formation du Syndicat
national de l’édition
21, rue Charles Fourier 75013 PARIS
Cetec-Info
15, rue Martel 75010 PARIS
CNA-CEFAG, arts graphiques, multimédia, audiovisuel
61, rue d’Orfila 75020 PARIS
CFDAA Centre de Formation
Professionnelle d’Arts Appliqués
29, rue du Moulin Joly 75011 PARIS
Chambre Syndicale Typographique Parisienne
94, bd Auguste Blanqui 75013 PARIS
EMI École des Métiers de l’Information
7/9, rue des Petites Écuries75010 PARIS
Formagraph Site Paris
8, rue de Cotte75012 PARIS
Gobelins, l’École de l’Image
73, bd St Marcel 75013 PARIS
Gobelins, l’École de l’Image (Site Noisy Les Richardets)
11, rue du Ballon 93160 NOISY-LE-GRAND
GreCO Graphisme et Communication
36, rue Molière 94200 IVRY-SUR-SEINE
GRETA Réseau Graphique
18, bd Auguste Blanqui 75013 PARIS
IFRA
72, rue d’Hauteville 75010 PARIS
IRFIP Institut pour la Recherche et la Formation
professionnelle des Industries Papetières
154, bd Haussmann 75008 PARIS
page 423
ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux
LNE Laboratoire National d’Essais
1, rue Gaston Boissier 75015 PARIS
Mediagraf
15, rue Fernand Grenier
93210 SAINT-DENIS-LA-PLAINE
Trait d’Union Graphique
319, chemin de la Sanmontane
93181 MONTREUIL
UIG Université des Industries Graphiques
5, rue de Crussol 75010 PARIS
Un centre de formation par l’apprentissage
Désignation
Adresses
Gobelins l’école de l’image (Site Noisy Les Richardets)
11, rue du Ballon 93160 NOISY-LE-GRAND
Presse spécialisée
Désignation
Adresse du siège social
Commentaires
CARACTÈRE
26, rue Oradour-sur-Glane
75504 PARIS
Mensuel sur l’économie et la technologie
des industries graphiques.
FAITS DE SOCIÉTÉS
22, rue des Reculettes
75013 PARIS
Lettre trimestrielle des stratèges en
communication tirée à 10 000 exemplaires.
FLEXO GRAVURE
EUROPE
8, rue Denis Poisson
75017 PARIS
Groupe TRENDICE, actualité sur la fabrication,
la transformation des emballages à base
de matériaux souples (papiers, films, complexes),
l’impression hélio-flexographique et numérique.
LABEL ÉTIQUETTES
8, rue Denis Poisson
75017 PARIS
Groupe TRENDICE, revue bimestrielle
spécialisée pour le secteur industriel
de l’impression des étiquettes en flexogravure
et héliogravure.
FRANCE GRAPHIQUE
4 bis, rue de la Gare
92300 LEVALLOIS-PERRET
Mensuel sur l’actualité des arts graphiques
(entreprises, économie, technologies), diffusé à
8 000 exemplaires.
FG CONVERTING
4 bis, rue de la Gare
92300 LEVALLOIS-PERRET
Mensuel consacré à l’impression
et à la transformation des emballages (papier,
carton, film…) et des étiquettes adhésives,
diffusé à 35 000 exemplaires.
REPRODUIRE
& IMPRESSION
11, rue du Colonel Pierre Avia
75015 PARIS
Mensuel sur le traitement du document
analogique et numérique de petit ou grand
format, en noir ou en couleur (copieurs,
imprimantes, scanners, consommables,
solutions logicielles de GED),
diffusé à 6 000 exemplaires.
page 424
Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE
page 425
N° ISBN : 978-2-11-097550-8. Dépôt légal : mars 2008.
Crédits photos : Drire Île-de-France – Photothèque du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche - LL de Mars
Dessin original de Larry Ewing réalisé avec GIMP - Le pôle audiovisuel du nord parisien
L'équipe du développement industriel de la DRIRE Île-de-France.
DRIRE Île-de-France
10, rue Crillon - 75194 Paris cedex 04
tél : 01 44 59 47 47 - fax : 01 44 59 47 00
www.ile-de-france.drire.gouv.fr

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