imprimerie - Ile de france international
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Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux 9 page 379 édito édito Soutenir l’innovation, favoriser le financement des entreprises de taille moyenne et faire grossir les PME, relancer les exportations : tels sont trois des cinq objectifs du pacte « Force 5 » que je souhaite conclure avec toutes les entreprises de France afin de leur donner l’oxygène dont elles ont besoin pour que notre pays retrouve le chemin de la croissance et de l’emploi. La réforme du crédit impôt recherche vise ainsi, au-delà de la simplification, à créer un effet de levier beaucoup plus important qu’auparavant pour inciter les entreprises, et tout particulièrement les PME, à innover. Par ailleurs, les entreprises moyennes et de croissance méritent une attention accrue de la part de l’État car ce sont elles qui permettront d’accroître l’internationalisation de notre tissu industriel. Aider les entreprises à innover et soutenir la structuration et le développement des filières industrielles, telles sont deux des principales missions confiées aux Directions régionales de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE). Dans des secteurs aussi différents que la mécanique et les jeux vidéos, la première édition des « Enjeux et défis de l’industrie en Île-de-France » a déjà permis en 2007 d’engager la mise en œuvre de « plans filières » : soutenus par la DRIRE et ses partenaires régionaux, les acteurs de ces secteurs se sont mis en réseau afin de construire les conditions favorables à un développement de leur filière. Dans cette deuxième édition des « Enjeux », la DRIRE Île-de-France approfondit l’analyse du tissu économique francilien et propose, pour 12 secteurs industriels, un programme d’actions destiné à répondre aux enjeux identifiés et à favoriser la structuration et le développement de ces secteurs. La mise en réseau des acteurs y apparaît comme une condition incontournable pour relever les défis de la mondialisation. C’est dans cette perspective que le Gouvernement a lancé en 2005 la politique des pôles de compétitivité qui visent à développer les liens entre les acteurs du monde académique et les acteurs de l’industrie. Les premiers succès des pôles de compétitivité franciliens contribuent déjà à faire évoluer les esprits et les pratiques. Avec le soutien de la Direction générale des entreprises (DGE) au niveau national et des DRIRE au niveau régional, il faut maintenant que les pôles deviennent de véritables « clusters » pour transformer les efforts de recherche et développement en richesses et en emplois. Au-delà des pôles, je fais confiance à tous les acteurs du développement économique en Île-de-France pour débattre et échanger sur ce diagnostic et ces propositions, et s’investir dans leur mise en œuvre afin de retrouver le chemin de la croissance et de l’emploi. Hervé Novelli Secrétaire d’État chargé des entreprises et du commerce extérieur page 1 Introduction « L'intelligence doit vivifier l'action ; sans elle, l'action est vaine. Mais sans l'action, comme l'intelligence est stérile ! », Roger Martin du Gard. En 2007 paraissait la première édition des « Enjeux et défis de l’industrie en Îlede-France ». La DRIRE Île-de-France s’était alors fixée l’objectif d’analyser onze filières ou secteurs industriels fortement représentés au niveau régional et de proposer des actions ciblées et cohérentes de soutien au tissu des PME franciliennes. Initiée dans le domaine de l’innovation par la politique nationale des pôles de compétitivité, cette approche de soutien aux filières, favorisant l’émergence de « clusters » industriels, est inscrite dans les documents stratégiques régionaux comme le Contrat de projets État-Région et les programmes opérationnels des fonds européens pour la période 2007-2013. En collaboration avec nos partenaires régionaux, de nombreuses actions concrètes issues de cette réflexion ont émergé dès 2007. Ainsi trois « plans filières » régionaux, au bénéfice des industriels de la mécanique, de l’agro-alimentaire et des jeux vidéo, ont été soutenus et mis en œuvre. À nouveau, l’élaboration de l’édition 2008 des « Enjeux et défis de l’industrie en Île-de-France » s’inscrit dans cette démarche de connaissance du tissu économique, de réflexion et d’action. Douze filières ou secteurs y sont analysés, ainsi qu’une thématique transversale essentielle en Île-de-France, la création d’entreprises innovantes. Cette édition n’est pas une simple mise à jour de la précédente. Ainsi, le secteur de la chimie ou les éco-industries n’avaient pas été abordés l’an dernier. De même, alors que pour la filière santé, les biotechnologies avaient été étudiées en 2007, la nouvelle édition se concentre sur le sous-secteur des dispositifs médicaux. La télévision, les SSII et le logiciel libre sont également de nouveaux soussecteurs analysés. Enfin, de nouvelles thématiques (délocalisation de la production, attractivité des territoires, mutualisation des ressources, enjeux technologiques…) sont approfondies pour l’électronique, de nouveaux zooms (biocarburants, impression de journaux) sont proposés pour l’agro-alimentaire et l’imprimerie, et un complément sur les avancées des actions (plan national aéronautique, plan filière mécanique…) est donné pour l’aéronautique, l’automobile et la mécanique. La connaissance des acteurs est primordiale pour fonder les analyses des « Enjeux et défis de l’industrie en Île-de-France ». Ainsi, ce recueil s’appuie sur page 2 Introduction • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE les 800 visites d’entreprises réalisées par les chargés de mission développement industriel de la DRIRE. Les analyses fournies sont également nourries par la connaissance développée au niveau national par la Direction Générale des Entreprises du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Emploi. Dans une économie fortement globalisée, les marchés sont rarement purement locaux et ce croisement entre les enjeux économiques nationaux, européens et mondiaux, avec la connaissance locale, est essentielle. En tant que service déconcentré de l’État, la position de la DRIRE est ainsi originale. Durant l’année 2007, plus d’une trentaine de restitutions publiques de l’édition précédente des « Enjeux et défis de l’industrie en Île-de-France » ont été effectuées et l’ouvrage a été largement diffusé aux industriels. Outre une sensibilisation de ceux-ci à l’intérêt de se structurer en réseaux et d’innover, cela a permis en retour de confirmer et d’affiner les propositions émises. Cet échange est fondamental et nous tenons donc à adresser tous nos remerciements aux chefs d’entreprises et aux partenaires du développement économique pour nous avoir reçus, pour avoir aiguillé nos diagnostics et pour s’être mobilisés afin de mettre en œuvre des actions efficaces. Sans leur participation, ce travail n’aurait pu aboutir. Perspectives pour l’année 2008 L’émergence de « plans filières » en 2007 et les avis recueillis dans le cadre d’enquêtes de satisfaction nous incitent à continuer l’exercice. La formation, la recherche et l’international sont des éléments déterminants de la compétitivité des entreprises : c’est pourquoi la Délégation Régionale à la Recherche et à la Technologie (DRRT), les Directions Régionales du Commerce Extérieur (DRCE), et du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DRTEFP) ont décidé de s’associer à la démarche de diagnostic des filières de façon intégrée avec la DRIRE. Cette démarche permettra de compléter et d’affiner l’analyse et les propositions d’actions au profit des entreprises dans la prochaine édition des « Enjeux et défis de l’industrie en Île-de-France ». Au-delà de l’analyse et des propositions, il faut passer à l’action pour favoriser la croissance et l’emploi. En 2008, la DRIRE intensifiera ses efforts pour faire émerger des « plans filières », dont l’objectif est de répondre de manière ciblée, cohérente et ambitieuse aux problématiques et aux enjeux propres à une filière. (3) Daniel Jouve. page 3 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Introduction Les actions collectives, principal outil d’intervention des DRIRE, sont à ce titre un outil essentiel. Dans ce cadre, les pôles de compétitivité franciliens, avec la collaboration d’autres acteurs, pourront avoir un rôle fort pour les filières qu’ils représentent. Depuis leur naissance en 2005, les pôles ont largement développé les liens entre les acteurs du monde académique et les acteurs de l’industrie, faisant ainsi évoluer les esprits et les pratiques. De très nombreux projets de recherche et développement ont démarré et matérialisent les premiers succès des pôles franciliens. Il faut maintenant que les pôles deviennent de véritables « clusters » pour transformer les efforts de recherche et développement en richesses et en emplois. Dans le cadre des suites du Grenelle de l’environnement, la filière des écoactivités fera l’objet d’une attention particulière. En effet, la proposition phare du groupe régional sur le thème « Promouvoir des modes de développement écologiques favorables à la compétitivité et à l’emploi » est de faire de l’Île-deFrance un leader des éco-activités et constitue dès lors une des priorités de la DRIRE. Ainsi, le travail sur les éco-industries, orienté sur les déchets dans cette édition, sera complété au cours de l’année 2008 et des actions seront menées avec l’ambition de structurer la filière. De manière plus générale, l’Île-de-France bénéficie d’une richesse économique et technologique exceptionnelle ainsi que de la présence d’un marché de 11 millions d’habitants. D’après la plupart des théories économiques, cette concentration de moyens devrait être bénéfique à l’innovation. Cependant, dans les classements internationaux, la région n’a pas systématiquement la place qu’elle mériterait : l’Île-de-France n’arrive ainsi que neuvième dans le classement des régions innovantes européennes organisé par la Commission européenne en 2006 et une enquête de 2007 effectuée auprès des entrepreneurs dans 21 villes européennes1 relègue même Paris en dernière position. Dans un champs plus restreint, l’analyse menée sur la création et le développement des jeunes entreprises innovantes montre l’existence d’une grande diversité de dispositifs de soutien à l’innovation, avec des faiblesses en amont (maigre culture entrepreneuriale des chercheurs, faible maturation initiale des projets…), dans la chaîne de financement (gap financier entre 100 k€ et 1 M€) et dans l’accompagnement des porteurs de projet. Il apparaît aussi que ces diverses initiatives sont peu coordonnées et que nombre de ces dispositifs de soutien sont sous-critiques. Un pilotage stratégique de l’innovation en Île-de-France semble donc indispensable. Outre l’initiative récente du Conseil régional de remise à plat de ses (1) European Cities of Entreneurship Ranking (ECER). page 4 Introduction • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE dispositifs de soutien à l’innovation, une méthodologie nationale, validée par la Commission européenne, l’État et l’Association des Régions de France, a été proposée afin d’appuyer cette démarche, et devrait être déclinée durant l’année 2008 en Île-de-France. La DRIRE fait de la déclinaison de cette méthodologie une priorité. Nous espérons que cette deuxième édition des « Enjeux et défis de l’industrie en Île-de-France » permettra de poursuivre et d’enrichir les échanges entre partenaires régionaux du développement économique, porteurs comme financeurs, pour contribuer à la construction d’un écosystème favorable aux entreprises et, in fine, favoriser la croissance et l’emploi en Île-de-France. Patrice Greliche, Directeur par intérim Pierre Charpentier, Chef de la division développement industriel page 5 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux 385 2.6 « Cartographie » des imprimeurs franciliens 2.7 Renouvellement des hommes et des compétences : 2 problèmes à résoudre dans un contexte de faible attractivité des métiers 2.8 Les questions environnementales au cœur des aspects réglementaires et normatifs 2.9 Le numérique bouleverse les technologies, les relations dans la filière ainsi que l’offre 385 3 RÉSUMÉ INTRODUCTION 380 382 1 PRÉSENTATION DU SECTEUR ÉTUDIÉ 1.1 L’imprimerie de labeur : un marché en difficultés 1.2 La reliure : des exigences fortes de délais nécessitant une automatisation des process 1.3 Les activités de prépresse : un métier qui a fortement évolué 1.4 L’industrie graphique nationale : un chiffre d’affaires qui se maintient, mais des pertes d’emplois importantes 1.5 L’Île-de-France : première région française de l’industrie graphique, malgré un certain déclin 1.6 L’industrie francilienne des arts graphiques : une industrie dominée par l’imprimerie de labeur 1.7 Un tissu industriel très atomisé 1.8 Forte concentration des entreprises en petite couronne et poids important de la Seine-et-Marne en termes d’effectifs 1.9 Présence des principaux acteurs nationaux et régionaux 1.10 L’implantation en Île-de-France : un atout pour les acteurs de la filière graphique 1.11 Des plans d’investissements en Île-de-France malgré le contexte économique difficile 1.12 Absence de performance à l’export 383 384 2 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 385 386 386 387 3.1 3.2 3.3 387 3.4 DANS UN CONTEXTE D’ATONIE SUR LE MARCHÉ DE L’IMPRESSION DE LABEUR, LA DIVERSIFICATION DE L’OFFRE ET LE POSITIONNEMENT SUR DE NOUVEAUX MARCHÉS SONT-ILS UNE SOLUTION ? Des marchés traditionnels en déclin Se positionner sur de nouveaux marchés porteurs Les stratégies gagnantes : différenciation, innovation, complémentarité et positionnement sur les services Imprimer moins pour imprimer mieux 396 398 400 404 406 406 406 408 408 388 389 389 389 UN SECTEUR EN MUTATION : CONCENTRATIONS ET POSITIONNEMENT SUR DE NOUVEAUX MARCHÉS SONT AU CŒUR DE LA STRATÉGIE DES GRANDES ENTREPRISES DU SECTEUR 390 Des activités fortement dominées par les grands groupes internationaux mais où émergent quelques entreprises et groupes indépendants 390 Restructurations des entreprises pour faire face au déclin des marchés traditionnels et délocalisations pour gagner en compétitivité 391 Des intermédiaires entre les imprimeurs et leurs clients qui tirent profit de l’externalisation 392 du processus de création graphique De nouveaux concurrents pour les petits imprimeurs franciliens : après les reprographes, 393 les sites d’impression en ligne Stratégies marketing offensives et démarches partenariales pour s’affranchir de l’atonie 394 des marchés traditionnels 4 FOCUS SUR L’IMPRIMERIE DE PRESSE 4.1 La situation de la presse payante se dégrade 4.2 État des lieux régional pour l’impression de presse 4.3 Plusieurs handicaps structurels qui s’ajoutent aux difficultés de la presse payante 4.4 Une situation financière difficile 4.5 Internet et les gratuits : de nouvelles formes de concurrence 4.6 Une diversification de l’offre possible avec le numérique 408 408 410 411 413 414 415 5 ACTIONS DE LA DRIRE ÎLE-DE-FRANCE 5.1 Actions en cours 5.2 Propositions d’actions 416 416 417 ANNEXES ANNEXE 1 : BIBLIOGRAPHIE ANNEXE 2 : PRINCIPAUX SITES INTERNET ANNEXE 3 : DONNÉES CHIFFRÉES COMPLÉMENTAIRES ANNEXE 4 : LISTE DES PRINCIPAUX ACTEURS RÉGIONAUX 419 419 420 page 378 421 423 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux Résumé Le secteur des industries graphiques comprend le prépresse, l’imprimerie de labeur, la reliure et la finition ainsi que les travaux graphiques auxiliaires. Cette étude couvre également l’impression de journaux. En France, le secteur génère un chiffre d’affaires d’environ 7 milliards d’euros en 2006. La France, avec ses 6 300 entreprises dont plus de 80 % sont des entreprises de moins de 10 salariés, se situe au quatrième rang européen1. Depuis le début des années 90, et sur les marchés de photogravure et d’imprimerie, le secteur est entré dans une crise majeure se traduisant par l’érosion des volumes et une diminution du chiffre d’affaires. Les efforts de productivité nécessaires à la compétitivité des entreprises et l’arrivée de nouvelles technologies ont incité les entreprises à s’endetter massivement pour investir dans de nouveaux outils de production. Des surcapacités de production dans les activités les plus traditionnelles ont entraîné une offre excédentaire et une baisse des prix des produits imprimés avec des conséquences dramatiques sur la structure financière de nombreuses entreprises. Le secteur connaît ainsi une restructuration qui se traduit par une réduction notable de 27 % du nombre d’entreprises entre 1992 et 2006. On assiste sur la même période à une diminution des effectifs d’environ 25 % touchant de manière diverse les sous-secteurs graphiques2. Par ailleurs, en quelques années, des (1) Source : FICG. (2) Source : UNISTATIS. professions ont disparu ou ont fusionné. Illustrent cette tendance la disparition des photograveurs au profit des activités de prépresse, la reconversion des reprographes dans l'impression numérique, la percée de l'impression numérique chez les imprimeurs de labeur et la diversification de ces derniers vers des applications orientées « multimédia ». L’arrivée des technologies numériques a fait émerger de nouveaux savoirs-faires nécessitant de fortes compétences techniques et a permis l’ouverture de nouveaux marchés comme les impressions personnalisées ou des impressions sur de nouveaux supports offrant ainsi de nouvelles perspectives intéressantes pour la profession. Le secteur des industries graphiques se caractérise aujourd'hui par des mouvements de concentration et l'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché. Le dernier facteur important pour la chaîne graphique vient du développement d'Internet et des solutions liées aux technologies de l’information et de la communication qui sont aujourd’hui incontournables pour de nombreuses opérations liées aux métiers graphiques. L’Île-de-France est la première région française dans le domaine des industries graphiques et de l’impression de journaux, tant en terme de production, qu’en nombre d’établissements et de salariés employés, malgré une certaine perte de leadership. Néanmoins, le potentiel industriel francilien bénéficie d’entreprises dynamiques auxquelles l’ouverture de nouveaux marchés offre des perspectives de développement intéressantes à condition qu’elles sachent mettre en œuvre des stratégies adaptées. page 380 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE Malgré les atouts importants des industriels franciliens, le développement d’une vive concurrence sur les différents marchés du secteur, tant locale qu’externe à la région, oblige la profession à rester particulièrement vigilante. Toutefois, les nouvelles technologies offrent des opportunités de développement intéressantes. Laure Latrille, Géraldine Dandrieux, Chantal Deluchat Forces Faiblesses Liées à la région : - Capacité et modernité de l’outil de production ; - Politique d’investissement dynamique et soutenue des industriels (en particulier des groupes) ; - Importance, proximité et diversité des donneurs d’ordres ; - Densité des industriels du secteur graphique sur la région et certaines zones géographiques favorisant les synergies ; - Capacité, qualité et proximité des infrastructures de transport ; - Nombre important de centres et d’écoles de formation ; - Présence de salariés qualifiés, voire hautement qualifiés, sur certaines techniques ; - Capacité et avancée technologique des infrastructures dans le domaine des TIC (technologies de l’information et de la communication). Liées à la région : - Coûts salariaux plus élevés qu’en province ; - Problèmes de logistique (transports et stationnement, notamment dans Paris) ainsi que coût élevé du foncier ; - Problèmes environnementaux amplifiés sur Paris. Liées au secteur : - Organisations professionnelles actives au service de leurs entreprises. Liées au secteur : - Concurrence locale mais aussi nationale et internationale sur certains marchés comme ceux de l’impression de livres et de la finition ; - Indépendance et caractère individualiste des dirigeants ; - Absence de stratégie réfléchie dans les petites structures, qui sont les plus nombreuses ; - Faiblesses des structures commerciales ; - Approche marketing faible, voire inexistante dans les PME ; - Taille des entreprises trop faible ; - Surface financière insuffisante, endettement important et difficultés de financement. Opportunités Menaces Liées à la région : - Opérations de regroupements envisagées. Liées au secteur : - Évolution des offres désormais orientées vers les services à valeur ajoutée (et non plus sur les produits) ; - Personnalisation des impressions ; - Impressions sur mesure dites « print on demand », soit distribuées, soit décentralisées ; - Nouveaux besoins de proximité comme les impressions en couleur de qualité à faibles tirages ; - Impression sur de nouveaux supports (tissés, rigides, etc.). page 381 Liées au secteur : - Absence de consensus sur l’adoption d’un format de fichier certifié permettant le transfert sécurisé des données numériques, comme cela a été fait dans des pays limitrophes à la France ; - « Vieillissement » des entrepreneurs, mauvaise préparation des transmissions d’entreprises ; - Difficulté de regroupement des entreprises liées au caractère individualiste des dirigeants ; - Investissements technologiques sans stratégie de développement ; - Pression sur les marges. Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux Introduction Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris écrivait « L’invention de l’imprimerie est le plus grand événement de l’histoire ». Cette citation explique peut être le poids économique et industriel que représente actuellement cette activité en France. Certes, depuis Victor Hugo, des révolutions techniques ont considérablement modifié le paysage et l’outil industriels, mais le produit imprimé a su évoluer : d’un objet littéraire et d’expression de la pensée, il est devenu un formidable outil de communication. Bien que concurrencé par d’autres médias, il reste aujourd’hui un vecteur de communication très apprécié par les annonceurs et demeure un moyen de restitution de la connaissance de premier plan. La santé économique de la filière graphique européenne a été marquée ces dernières années par des retournements de conjoncture. Après une année 2000 faisant apparaître de bons résultats, les années 2001 et 2002 ont été marquées par une forte dégradation de l’activité particulièrement sensible en France (– 1,9 % en 2001 et – 4,9 % en volume d’affaires en 2002)3 et en Allemagne. Depuis fin 2003, on observe un retour à une croissance modérée, mais qui profite diversement aux pays européens, la France voyant son chiffre d’affaires baisser de 1,1 % tandis que celui de l’Allemagne progresse de 1,5 %4. Dans un contexte d’échanges qui s’européanisent, la France apparaît assez largement pénalisée par la faiblesse de ses exportations. Le secteur des industries graphiques est le premier secteur industriel de la région Île-de-France. L’érosion des volumes imprimés à partir de 2000 après des années de forte croissance et l’arrivée des technologies numériques dans les années 1990 ont profondément bouleversé cette industrie. Fermetures, restructurations, licenciements, course aux investissements, surproduction, baisse des marges sont autant de difficultés auxquelles les entreprises de la région ont été confrontées sur la dernière décennie. Le secteur de la presse payante connaît également depuis 2000 un cycle baissier avec une érosion importante des ventes et des recettes publicitaires. Le développement de sites Internet spécialisés dans l’information en ligne ainsi que l’arrivée des journaux gratuits d’information sont autant de facteurs supplémentaires qui bouleversent le monde de la presse. Toutefois, de nouvelles opportunités sont apparues. Quelle est aujourd’hui la situation de ce secteur prépondérant sur la région ? Quelles sont ses perspectives de développement tant au niveau technologique et industriel qu’au niveau humain ? Quelles sont les forces et faiblesses des entreprises de la région ? Quels sont les atouts de l’Île-de-France ? Ce sont autant de questions auxquelles la présente étude tente d’apporter des réponses. L’analyse sectorielle proposée aborde la structuration du secteur, l’évolution de ses marchés et de ses modes de production, les aspects environnementaux, les conditions d’adaptation des entreprises aux contextes économique et technologique. (3) Source : Acteurs graphiques – septembre 2005. (4) Source : FICG –2006. page 382 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE 1 - PRÉSENTATION DU SECTEUR Le secteur étudié couvre les industries graphiques et l’imprimerie de journaux, activités qui appartiennent à la filière « édition - imprimerie - reproduction » et au sein de laquelle il réalise plus du tiers du chiffre d’affaires. Il comprend les quatre sous-secteurs suivants (selon la nomenclature d’activités française - NAF, révisée début 2003) : - NAF 222A : Imprimerie de journaux, - NAF 222C : Imprimerie de labeur, - NAF 222E : Reliure (ex reliure et finition), - NAF 222G : Activités de prépresse (ex composition et photogravure). Les activités graphiques auxiliaires (préparation et production de transparents, fabrication d’images de synthèse, réalisation de maquettes), l’édition, la reproduction d’enregistrements sonores, vidéos et informatiques et les autres secteurs connexes comme la production du papier, le cartonnage, le secrétariat et les traductions, ont été exclus du champ de l’analyse de la présente étude, en raison de leur faible poids en terme d’établissements et d’emplois sur la région ou en raison de leur faible caractère industriel. Les différentes étapes de réalisation d’un imprimé : Le prépresse La phase de conception de l’imprimé ou du journal est une étape de création intellectuelle qui vise à définir le contenu écrit et illustré. Elle est le plus souvent réalisée par le client final. Viennent ensuite la création d’une première maquette du document, puis les opérations de PAO (publication assistée par ordinateur) qui per- mettent de réaliser la mise en page du document sur la base des éléments de textes et d’images fournis. Lorsque les images ou photographies à intégrer dans le texte ne sont pas numériques, le photograveur les scanne et éventuellement les retouche (gommage des défauts, mise à l’échelle). Une fois le document numérique achevé, le photograveur ou l’imprimeur effectue un tirage en couleurs de la mise en page afin de soumettre les textes, les images et la colorimétrie en particulier, pour approbation. Cette étape s’appelle l’épreuvage. Le client signe alors l’épreuve et y appose la mention « bon à tirer » (BAT) afin de valider le travail. Avant de passer à l’impression proprement dite, la phase d’imposition consiste à assembler les pages en cahiers qui seront coupés, pliés et reliés après l'impression pour faire l'ouvrage façonné. Cette étape nécessite de connaître la façon dont les documents seront assemblés. Les formes d'imposition se composent généralement de 4, 8, 16 ou 32 poses. L’impression Il existe sur le marché de nombreuses techniques d’impression qui répondent à des besoins différents en termes de quantité, de qualité, de support et de coût. Le schéma ci-après5 synthétise les différentes applications des procédés en fonction des caractéristiques d’impression souhaitées (courts, moyens ou longs tirages, qualité d’impression). (5) Source : site internet CERIG. Figure 1 : Procédés d’impression en fonction de la nature du tirage souhaité Longueur du tirage page 383 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux L’héliogravure est un procédé réservé aux grandes séries. La qualité et les cadences autorisées par ce procédé en font une technologie incontournable dans le continu et le packaging,qui fait toutefois de plus en plus appel à la flexographie. La flexographie concurrence l’héliogravure pour l’impression de supports spécifiques tels que les films polyéthylène (sacs plastiques), les papiers peints, les papiers cadeaux ou le carton ondulé voire le carton plat, les sacs en papier ou les étiquettes. L’offset est le procédé le plus utilisé par les imprimeries de labeur et les imprimeries de journaux car il reste le mieux adapté aux tirages en moyennes séries. Ce procédé nécessite le gravage de plaques d’impression, désormais réalisé grâce à un « computer to plate » (CTP). Cet outil permet d’insoler ou de graver les plaques d’impression à partir de fichiers numériques de type PostScript passés par un logiciel de conversion en image RIP (rastering image processor). Le CTP est l’organe intermédiaire entre le prépresse et l’impression. L’encrage consiste à répartir l’encre sur les rouleaux d’impression et à vérifier que les couleurs s’impriment correctement. L'ensemble des feuilles tirées pendant le réglage de l'encrage est appelé la gâche papier. Le tirage consiste à imprimer le produit. Le « Computer to press » réduit le procédé de fabrication d’un imprimé à trois principales étapes : la conversion par le RIP (raster image processor) des données numériques et leur stockage, l’impression et la finition des imprimés. Les plaques sont gravées directement sur la presse et l’impression est ensuite réalisée selon les procédés traditionnels. On parle aussi de presse « direct imaging ». Ses avantages résident dans la réduction des temps d’arrêt et la réduction de la gâche papier. De fait, les coûts sont plus compétitifs que sur un procédé traditionnel, ce qui la rend économiquement viable pour les tirages courts. La résolution est proche de l’offset traditionnel, en revanche, cette technique ne permet pas la variabilité page à page. De plus, elle mobilise du temps pour la gravure et le nettoyage des plaques et elle nécessite également une nouvelle gravure des plaques à chaque retirage. Les presses offset fournissent une très bonne qualité d’impression à un coût relativement réduit, ce qui les a mis jusqu’à présent à l’abri de la concurrence des presses entièrement numériques, en particulier sur les moyennes séries. Toutefois, les améliorations apportées aux presses numériques ces toutes dernières années tendent à inverser la situation. Aujourd’hui, les deux technologies se complètent autant qu’elles se concurrencent sur certains tirages. La reliure, le façonnage et la finition La phase de finition consiste à donner la forme finale aux cahiers imprimés. Les différentes techniques employées sont : - le massicotage qui consiste à couper les feuilles en vue de leur passage en plieuse ou au format définitif ; - le pliage qui a pour but de plier la feuille imprimée dans un ordre précis ; - la reliure qui consiste à rassembler les feuilles d'un livre en « cahier » ; - le brochage qui consiste à poser une couverture sur un document imprimé ; -la dorure, le pelliculage. 1.1 L’imprimerie de labeur : un marché en difficultés Les imprimeurs de labeur réalisent les produits fiduciaires (billets de banque, timbres, chèques de voyage), les produits commerciaux (imprimés publicitaires, catalogues de vente, notices techniques), les produits administratifs (formulaires, questionnaires d’enquêtes, imprimés en continu comme les tickets de loterie), la papeterie scolaire et commerciale (cahiers, carnets, classeurs, chemises), les livres et les autres produits à façon (brochures, magazines, revues et périodiques, travaux de ville comme les cartes de visite). Le marché de l’impression de labeur est divisé en 6 principaux secteurs : - les imprimés administratifs et commerciaux dont la production est assurée par un nombre important de généralistes et de spécialistes de petite taille ; - les imprimés publicitaires et les affiches. Il s’agit avant tout d’un marché de proximité accessible à tous les imprimeurs comme celui des imprimés administratifs et commerciaux ; - les imprimés en continu, les périodiques et catalogues de vente par correspondance, qui sont essentiellement fabriqués par des grandes imprimeries bien implantées sur le marché du continu ; - les imprimés de l’emballage réservés à des spécialistes. Les unités de 50 à 99 salariés s’en attribuent la plus grande part. Les spécialistes de ce marché accordent un intérêt relatif aux autres marchés ; - les livres, dont la production se partage entre spécialistes et généralistes. Les grandes imprimeries spécialisées sont particulièrement dynamiques, le marché ne profitant pas aux petites unités. Le marché du livre est celui qui recourt le plus aux imprimeurs généralistes après le marché des imprimés administratifs et commerciaux. page 384 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE Les petites entreprises généralistes se partagent les marchés secondaires des cartes géographiques, des posters, des partitions musicales et des imprimés divers. 1.2 La reliure : des exigences fortes de délais nécessitant une automatisation des process Les activités de reliure regroupent le façonnage des feuilles imprimées (assemblage, massicotage, piquage), le travail du papier (pliage, rainurage, pelliculage, dorure) et enfin les travaux de reliure à proprement parlé (collage, brochage). L’activité de reliure est moins confrontée que l’impression à la concurrence étrangère, notamment sur le marché du labeur, en raison de sous-capacités de sous-traitance à l’étranger. Toutefois, les industriels doivent continuer à investir massivement pour répondre aux exigences de délais très fortes sur cette activité, par l’acquisition d’équipements automatisés permettant une production accélérée. La reliure est en effet souvent considérée comme le goulot d’étranglement du process de fabrication des produits imprimés et ce d’autant plus que les cadences de production des presses ne cessent d’augmenter. Les relieurs font face à une concentration de leurs donneurs d’ordres qui les fragilisent et ce d’autant plus que ces derniers ont tendance à rechercher des solutions de délocalisations. Dans le sous-secteur que représente le brochage (finition par des couvertures souples), la profession enregistre une baisse non négligeable d'activité liée à la délocalisation d'un certain nombre de travaux imprimés, en particulier sur des produits tels que les annuaires, les imprimés de la VPC (vente par correspondance) et de la grande distribution. Par ailleurs, on assiste dans ce domaine, comme dans le prépresse il y a quelques années, à une réintégration de cette activité par les imprimeurs, lesquels s’équipent des matériels permettant de maîtriser le process en aval de l’impression. La pression exercée sur les prix par les donneurs d’ordres est forte, et les entreprises qui ont investi pour répondre aux exigences de flexibilité et de réactivité imposées par le secteur peinent parfois à dégager des marges, ce qui risque de pénaliser les investissements à plus long terme. Les petits ateliers de reliure-dorure connaissent pour leur part en 2005 une baisse d’activité6 en raison de la baisse de commandes émanant des bibliothèques universitaires en particulier, du fait de la dématérialisation des documents qui incite les bibliothèques à réduire leurs achats de périodiques. 1.3 Les activités de prépresse : un métier qui a fortement évolué Les activités de prépresse comprennent la composition, la saisie des données, leur mise en forme électronique et le traitement des images, la photogravure, la composition typographique et la photocomposition. Le prépresse est l’activité du secteur des industries graphiques qui a le plus souffert ces dernières années de l’arrivée des technologies numériques. Les imprimeries de labeur ont en effet fortement intégré les nouvelles technologies rendant moins systématique le recours à des entreprises spécialisées. Par ailleurs, certaines activités ont quasiment disparu telles que la composition. Les étapes de photogravure sont également de moins en moins nécessaires. 1.4 L’industrie graphique nationale : un chiffre d’affaires qui se maintient, mais des pertes d’emplois importantes L’industrie des arts graphiques française représente en 2006 près de 82 000 emplois au sein de 6 253 établissements. Elle se situe au quatrième rang européen7. Cependant, la profession connaît une baisse importante de ses effectifs qui s’est traduite entre 1992 et 2006 par une diminution de 25 % des emplois salariés. Au sein de cet ensemble, l’activité d’impression de labeur représente près de 80 % des emplois du secteur ce qui en fait l’activité principale (voir tableau en p.9). Le secteur a généré un chiffre d’affaires d’environ 7 milliards d’euros en 2006. Les volumes mis actuellement sous presse n’ont jamais été aussi importants. Globalement, le chiffre d’affaires du secteur progresse au même rythme que celui des industries de biens de consommation. Depuis 1994, la production a repris en moyenne sur l’année un peu plus rapidement en tonnage qu’en chiffre d’affaires (respectivement + 3 % et + 2,3 %). (6) Source : CSNRBD - Chambre syndicale nationale de la reliure, brochure, dorure. (7) Source : FICG. page 385 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux Tableau 1 : évolution des emplois et du nombre d’établissements dans le secteur entre 1992 et 2006 Nombre d’établissements Activité 2006 1992 2006 24 190 645 2 088 6 986 4 687 89 591 65 802 6 057 Imprimerie de journaux Imprimerie de labeur Emplois salariés 1992 Reliure 329 290 6 426 Prépresse 1 170 1 086 13 312 7 999 Total 8 509 6 253 109 974 81 946 Statistique annuelle de l’emploi salarié au 31 décembre 2006 – Données UNISTATIS. 1.5 L’Île-de-France : première région française de l’industrie graphique, malgré un certain déclin Réalisant 26,7 % du chiffre d’affaires national en 2006, l’Île-de-France est la première région française du secteur graphique devant les régions Nord-Pas-de-Calais (11,7 %), Centre (9,5 %) et Rhône Alpes (8,2 %). La région Île-de-France est également le premier employeur du secteur avec 21,2% des effectifs nationaux et 23,3% des établissements présents sur son territoire. Enfin, avec près de 34 % des exportations globales, l’Île-de-France est la première région exportatrice pour l’imprimerie de labeur. Le montant de ces exportations représente plus de 9 % du chiffre d’affaires réalisé sur l’ensemble des activités du secteur sur la région.8 Toutefois, le bassin francilien est en perte de leadership et représente en 2004 moins du tiers du volume d’affaires global du secteur contre 34 % en 2000 et 40 % il y a dix ans. Son poids dans l’espace européen graphique ne représente que 2 %.9 La part de la région Île-de-France dans l’emploi national a également tendance à diminuer au fil du temps. Les 17 355 salariés de la région répertoriés par l’UNEDIC en 2006 se répartissent dans 1 460 établissements qui emploient au moins un salarié. La région a perdu 1 479 emplois entre 2005 et 2006, soit une baisse d’environ 7,9 %, principalement dans les activités de prépresse et l’imprimerie de labeur. Ces baisses d’effectifs correspondent à une tendance nationale qui a conduit le secteur à perdre depuis 1992 près de 25 % de ses effectifs nationaux. Entre 1992 et 2006, le prépresse a vu ses effectifs nationaux diminuer de 40 % et l’imprimerie de labeur de 27 %.10 Tableau 2 : Poids de l’Ile-de-France dans les différentes activités graphiques Établissements Activités - Données 2006 Imprimerie de journaux Imprimerie de labeur Ile-de-France Poids de l’IDF Effectifs Ile-de-France Poids de l’IDF 34 17,9 % 767 36,7 % 991 21,1 % 11 979 18,2 % Reliure 102 35,2 % 2 214 36,6 % Prépresse 333 30,7 % 2 395 29,9 % 1 460 23,3 % 17 355 21,2 % Total Statistique annuelle de l’emploi salarié au 31 décembre 2006- Source UNISTATIS - données provisoires. Comme au niveau national, l’imprimerie de labeur est le secteur le plus actif pour la région Île-de-France. 991 établissements employant au moins un salarié ont été comptabilisés en Île-de-France en 2006. La plupart sont des PME voire des TPE (très petites entreprises). L’effectif régional de 11 979 salariés est en relation avec le grand nombre d’établissements. Le prépresse avec 333 établissements d’au moins un (8) Source : FICG – entreprises de plus de 10 salariés, hors impression de journaux. (9) Source : Industries graphiques - décembre 2005. (10) Données UNISTATIS. 1.6 L’industrie francilienne des arts graphiques : une industrie dominée par l’imprimerie de labeur page 386 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE salarié recensés en 2006 reste une activité importante, surtout pour la capitale qui concentre 44 % des établissements et 40 % des effectifs franciliens. 1.8 Forte concentration des entreprises en Petite Couronne et poids important de la Seine-et-Marne en termes d’effectifs Malgré la baisse constante du nombre des établissements (- 12 % entre 2005 et 2006) et des effectifs (– 3 % entre 2005 et 2006) sur la région depuis les années 2000, la reliure reste une activité très fortement implantée en Île-de-France, avec près de 35 % des établissements français et 37 % des effectifs nationaux. La capitale accueille à elle seule près d’un tiers des établissements régionaux mais sa part dans l’effectif salarié du secteur est en diminution au profit notamment des départements de petite couronne. Ces derniers accueillent environ 37 % des effectifs et établissements régionaux. 1.7 Un tissu industriel très atomisé Les activités de prépresse à caractère moins industriel sont préférentiellement localisées en petite couronne et sur Paris, tandis que les activités d’imprimerie de journaux sont proportionnellement plus présentes en grande couronne. La part des plus petites entreprises dans le tissu industriel a tendance à diminuer en raison de la défaillance des plus petites structures. En 1990, 50 % des salariés du secteur travaillaient dans une entreprise de 10 à 49 salariés, ils ne sont plus que 40 % en 2006 11. Dans l’imprimerie de labeur, plus de 7 établissements sur 10 emploient moins de 10 salariés et plus de 8 sur 10 moins de 2012. Le tissu industriel francilien est ainsi très atomisé avec de grandes unités de production dépendant de groupes de dimension internationale qui pèsent un poids important en termes d’emplois. Les établissements de plus de 100 salariés représentent en effet près de 25 % des emplois régionaux du secteur. La répartition des effectifs montre quelques nuances par rapport à celle des établissements, et donne un poids plus important aux départements de grande couronne qui totalisent 44,5 % de l’emploi francilien dans le secteur. Les effectifs sont concentrés essentiellement en Seine-et-Marne, en particulier en raison de la présence dans ce département d’établissements de taille importante (groupe Quebecor notamment). De même, les activités de reliure emploient plus de 50 % des salariés de cette activité sur l’Essonne et la Seine-et-Marne. La capitale vient en seconde position avec 18.3 % des effectifs régionaux. Figure 2 : répartition géographique des effectifs (Données UNISTATIS – décembre 2006). Paris 18 % Seine-et-Marne 19 % Yvelines 4 % Essonne 13 % Hauts-de-Seine 9 % Seine-Saint-Denis 15 % Val-de-Marne 13 % Val- d'Oise 9 % (11)Données UNISTATIS. (12) Source : données UNISTATIS - 2006. page 387 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux 1.9 Présence des principaux acteurs nationaux et régionaux 1.9.1 Les organisations professionnelles Les entreprises du secteur sont représentées essentiellement par les grandes organisations suivantes : Tableau 3 : les organisations professionnelles de la filière graphique Sigle Désignation Adresse FICG Fédération de l ’Imprimerie et de la Communication Graphique 68, bd Saint-Marcel 75005 PARIS SICOGIF Syndicat des Industries de la COmmunication Graphique et de l ’Imprimerie Française 48, bd des Batignolles 75017 PARIS GMI Groupement des Métiers de l’Imprimerie 21-23, rue Saint-Maur 75011 PARIS La FICG, le SICOGIF sont des organisations professionnelles qui regroupent les industriels de l’ensemble de la chaîne graphique, avec pour mission de défendre les intérêts de leurs adhérents. Elles réalisent des actions de veille économique, promotion de la filière, et apportent une assistance juridique, sociale, technique et des solutions dans la gestion des problèmes au quotidien des entreprises. La FICG (syndicat qui compte plus d’un millier d’adhérents) a également pour mission de faire aboutir, avec les partenaires sociaux, les négociations sur la convention collective de branche. Les adhérents du GMI sont les petites entreprises voire des artisans de l’imprimerie de labeur. Le 3 mai 2005, le GMI et le SICOGIF ont créé l’UDIF, l’Union de l’imprimerie française, qui représente plus de 50 % des entreprises du secteur des industries graphiques adhérentes à une organisation professionnelle. CSNRBD La Chambre Syndicale Nationale de la Reliure, Brochure, Dorure 68, bd Saint-Marcel a pour objet de regrouper, défendre et promouvoir les intérêts 75005 PARIS de la branche professionnelle qu’elle représente. Elle met à disposition de ses membres (une centaine d’entreprises de reliure brochure industrielles et des artisans relieurs-doreurs) des informations techniques, commerciales et juridiques. La FICG et la CSNRDB ont signé un accord de « stratégie d’alliance » le 5 mai 2004. SIN Le Syndicat de l’Impression Numérique et des services graphiques est le syndicat professionnel de la reprographie, de l’impression numérique, du traitement du document et des services graphiques. Il regroupe plus de 300 entreprises de tailles diverses. 59, avenue Marceau 75016 Paris AFPIG L’Association nationale pour la Formation Professionnelle des Industries de la communication Graphique et connexe a pour missions de promouvoir, de développer et de faire évoluer la formation des hommes dans les métiers de l’industrie graphique. Elle est le lien entre les entreprises, les établissements de formation (y compris les représentants de l’Éducation nationale) et les salariés. 5, rue de Crussol, 75011 PARIS page 388 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE 1.9.2 Écoles et centres de formation De nombreuses écoles et centres de formation initiale et continue situés en région Île-de-France proposent des formations aux différents métiers du secteur. Elles conduisent aux diplômes de CAP, BEP, BAC PRO, BTS, licences professionnelles et Ingénieurs. On citera parmi les écoles de formation initiale les Gobelins, l’École de l’image, ainsi que l'ESAIG (École Estienne). 1.9.3 Salons L’Île-de-France accueille chaque année deux grandes manifestations à caractère mondial qui rassemblent les principaux intervenants de la filière graphique. Le salon Intergraphic est une rencontre nationale des partenaires de la chaîne graphique. En 2006, 250 exposants ont accueilli près de 12 500 visiteurs venus du monde entier et en particulier d’Europe. Le salon Graphitec Convertec est le premier salon francophone des industries graphiques. En 2006, 275 exposants ont accueilli 23 400 visiteurs. 1.10 L’implantation en Île-de-France : un atout pour les acteurs de la filière graphique Un des atouts majeurs de la région est la concentration et la proximité des grands donneurs d’ordres qui peuvent trouver un vaste choix de prestataires et se déplacer auprès de ces derniers pour valider les documents avant leur impression. De plus, la coexistence en Île-de-France d’entreprises de l’ensemble de la chaîne graphique (activités de prépresse, imprimeries, entreprises de brochage et sites de routage) est également un atout important qui favorise la production dans des délais courts sur le territoire. Or, la sous-traitance représente plus de 10 % de la production propre de l’imprimerie, essentiellement sous la forme de sous-traitance de spécialité (prépresse et la reliure). 86 % des imprimeurs recourent à un partenariat industriel, contre deux industriels sur trois dans l’ensemble de l’industrie13. Compte tenu des stratégies actuelles d’intégration par les imprimeurs des activités de prépresse, finition et routage, cette part devrait toutefois vraisemblablement diminuer. (13) Source : 4 pages n°190 – juin 2004 – SESSI. 1.11 Des plans d’investissements en Île-de-France malgré le contexte économique difficile Malgré le contexte difficile, de nombreux groupes tels que Maury, Sego ou Comelli ont réalisé des investissements majeurs sur la période 2005-2007, en particulier avec la création de nouveaux sites franciliens, l’extension d’usines existantes ou la mise en place de nouvelles lignes de production. À titre d’exemple, le groupe Maury a réalisé en 2006 la construction de plus de 10 000 m2 sur l'usine Brodard Graphique de Coulommiers (77), et a accompagné cet investissement de la mise en place d'une ligne d'assemblage de dos carré collé de 40 postes. L’imprimeur Sego a réalisé pour sa part un investissement de 14 millions d’euros sur son site de Taverny (95) et a agrandi l’usine pour augmenter ses capacités d’impression14. De même, des entreprises de taille plus modeste continuent à investir dans des outils de production leur permettant d’allier modernisation, productivité et élargissement de la gamme « produits ». Ces investissements concernent par exemple de nouvelles presses offset couleurs, des machines d’impression numériques permettant d’imprimer tous types de supports et sur différents formats, des CTP, ainsi que des lignes de pliage et de découpe automatisée. 1.12 Absence de performance à l’export L’industrie graphique française est très peu présente sur les marchés extérieurs et notamment ceux à fort potentiel de croissance alors que la concurrence des pays émergents se fait de plus en plus sentir. Le chiffre d’affaires national à l’export a légèrement progressé, passant de 9 % en 2003 à 9,4 % en 2005. Toutefois, il reste très inférieur aux performances réalisées par d’autres pays européens : 13.5 % en Allemagne, 15,7 % au Royaume-Uni, 16,6 % en Espagne, 25 % en Belgique. En 2005, l’industrie graphique française a importé 710 000 tonnes et en a exporté 326 000. Le déficit de la balance commerciale (204 millions d’euros en 2005) augmente régulièrement et apparaît symptomatique d’une perte de compétitivité nationale. L’Île-de-France représente 34 % des exportations françaises du secteur. C’est la première région exporta(14) Source Graphiline - septembre 2005, mars 2006. page 389 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux trice pour l’imprimerie de labeur. La Belgique est le premier client de la région ; la Suisse est au second rang avec 16 % des exportations. Les deux pays francophones, avec le Canada, représentent environ la moitié des exportations franciliennes. Plusieurs raisons expliquent l’insuffisance de la présence de la France au sein de l’Union européenne. En Allemagne, les entreprises se sont engagées dans une stratégie durable d’exportation, ce qui n’est pas le cas en France. Cette stratégie est favorisée par une taille moyenne supérieure à celle des entreprises françaises. La conquête de marchés à l’étranger nécessite en effet la mise en place d’une démarche commerciale structurée avec des salariés formés aux techniques de vente et à la maîtrise des langues étrangères, ce qui reste une faiblesse pour l’industrie graphique française. La culture du client de proximité reste encore forte chez les imprimeurs français. 2 - UN SECTEUR EN MUTATION : CONCENTRATIONS ET POSITIONNEMENT SUR DE NOUVEAUX MARCHÉS SONT AU CŒUR DE LA STRATÉGIE DES GRANDES ENTREPRISES DU SECTEUR 2.1 Des activités fortement dominées par les grands groupes internationaux mais où émergent quelques entreprises et groupes indépendants 2.1.1 Le prépresse Les grandes entreprises exerçant cette activité au niveau national sont, pour la plupart, affiliées à de très grands groupes. En région parisienne, c’est le cas d’Eurogravure (Arcueil, 94) ou d'Hafiba (chez Hachette -Bayard Presse). Le groupe national Sego est également très présent avec les sociétés PRS, Compos-Juliot, Asto, Arto, toutes situées en Île-de-France. Les principaux établissements régionaux spécialisés dans cette activité, sont : - Reprotechnique à Vincennes qui emploie 190 salariés ; - Société Imprimerie du Louvre (SIRLO) du groupe Socpresse située à Paris qui emploie 115 salariés ; - Eurogravure, filiale de Bertelsmann, qui compte 95 personnes sur son site d’Arcueil (94) ; - Hafiba du groupe Hachette-Filipacchi à Neuilly-surSeine (92). 2.1.2 L’impression de labeur Le groupe Quebecor France, filiale à 100 % du canadien Quebecor World, occupe la première place sur le secteur de l’imprimerie de labeur, devant Maury Imprimeur et l’Imprimerie Nationale. Le groupe Quebecor World est le premier imprimeur mondial. Sa filiale française intervient sur les secteurs de l’imprimerie, du brochage et du routage. Elle s’est construite en une dizaine d’années par le rachat d’entreprises. Les groupes Serge Laski, Agir, Sego et Lenglet sont les outsiders. Parmi les leaders de l’impression de labeur, Quebecor, Sego, l’Imprimerie Nationale et le groupe Maury sont présents en Île-de-France. Ces principales unités de production sont les plus sujettes à des concentrations, à des regroupements ou à des cessions. Dans le continu, l’activité est aux mains de grands groupes internationaux comme PARAGON (qui a réalisé l’acquisition du groupe Lithotec France en octobre 2007, placé en redressement judiciaire en juillet 2007) et LEPPE. Toutefois, cette activité, qui a connu de nombreuses restructurations, est en décroissance. Des groupes de dimensions plus modestes sont également très actifs. Ils disposent presque tous de sites de production en région parisienne. Ainsi, la quasitotalité des grandes imprimeries de labeur franciliennes appartient à des groupes internationaux ou nationaux. Sur les 25 plus gros établissements franciliens, trois seulement sont indépendants. Les plus importants sites de production sur l’Île-deFrance en terme d’effectifs sont : - les 3 sites de Quebecor (Corbeil Essone, Mary sur Marne, Claye Souilly) qui totalisent près de 900 emplois ; - SACIJO (Société de Composition et d'Impression des Journaux Officiels de la République Française) qui emploie 400 salariés à Paris ; - La filiale du groupe Maury, Brodard Graphique, avec ses 280 salariés sur le site de Coulommiers (77) ; - L’imprimerie Sego qui emploie 180 salariés à Taverny (95) ; - Le groupe Imprimerie Nationale. Jusqu’à récemment, le groupe était l’un des acteurs majeurs de l’impression francilienne. Il a perdu son statut en raison du recentrage de ses activités et des réorganisations et cessions d’établissements qui ont été entreprises dans ce cadre (cf. paragraphe suivant). Par ailleurs, le groupe Comelli dispose de son siège social en Île-de-France, ainsi que de plusieurs sites de production. page 390 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE Enfin, trois imprimeurs indépendants de taille relativement importante sont également présents : - l’imprimerie La Galiote Prenant, implantée à Vitry-surSeine et qui emploie 285 salariés ; - l’imprimerie CFI (Compagnie Française d’Impression) à Évry qui emploie 218 salariés ; - l’imprimerie Martinenq, spécialiste de l’impression de luxe, qui dispose de deux établissements respectivement dans le Val-de-Marne et en Seine-et-Marne et emploie 130 salariés. un regroupement d’activités et par une réduction massive des effectifs, ces derniers passant de quelques 1 450 personnes au niveau national à moins de 900 salariés. Le site de Bondoufle (91), Évry Rotatives, a rejoint en 2005 la branche Arquana International Print et Média. Le groupe Arquana a annoncé en septembre 2007 la mise en vente du site de Bondoufle. Deux très grands acteurs dominent le secteur de la reliure depuis plusieurs années : le groupe Chevrillon Philippe Industrie et le groupe Partenaires Book présent en Île-de-France via l’entreprise Babouot. Viennent ensuite des entreprises à structure plus familiale comme le groupe Normandie Roto-Impression ou Merkhofer (société basée en région parisienne). Les activités parisiennes ont été transférées pour partie dans un nouveau siège situé à Choisy qui accueille 120 salariés. Les activités fiduciaires papier et cartes ont rejoint le site de Douai dans un but de rationalisation industrielle. Le site de Choisy conserve une activité d’impression feuilles. L’avenir de ce site n’est toutefois pas certain, le groupe Imprimerie Nationale ayant fait connaître en mars 2006 son intention de vendre cette unité de production afin de poursuivre le recentrage de son activité. S’agissant du brochage, plusieurs groupes se sont dotés d'unités propres de brochage (Quebecor, le groupe Sego ou Agir Graphic, par exemple) en particulier dans le secteur lié aux périodiques. Les implantations franciliennes du groupe Imprimerie Nationale comptent actuellement, outre le site de Choisy, une petite unité de production à Ivry qui emploie 18 salariés. Toutefois, cette activité nécessite des investissements très importants et est très consommatrice en maind’œuvre et elle est encore assez largement aux mains de plus petites entreprises relevant d’un actionnariat familial. Les établissements les plus importants sur la région, en termes d’effectifs, sont : - Graphic Brochage Quebecor qui emploie 280 salariés à Pontault-Combault (77) ; - Merkhofer qui emploie 155 salariés à Morangis (91) ; - Brochure Industrielle qui emploie 150 salariés à L’Hay-les-Roses (94) ; - Société Nationale De Façonnage (SNDF) qui emploie 142 salariés à Palaiseau (91). 2.2.2 La restructuration de l’industriel Quebecor : vers une politique de désinvestissement en France 2.1.3 La reliure et le brochage 2.2 Restructurations des entreprises pour faire face au déclin des marchés traditionnels et délocalisations pour gagner en compétitivité Le secteur connaît depuis quelques années de nombreuses faillites et restructurations qui concernent les PME comme les grands groupes du secteur. 2.2.1 La restructuration de l’Imprimerie Nationale : cession de sites et regroupement d’activités La restructuration de l’Imprimerie Nationale s’est traduite en 2005 par un plan de cession de sites, par Après avoir eu ces dernières années une stratégie de croissance externe en Europe par le rachat de groupes ou d’unités de production, le groupe canadien Quebecor a entrepris récemment un plan de restructuration visant à rationaliser son outil de production. Il se traduit par le désengagement de certaines activités, la cession d’établissements en Europe, la fermeture de sites (site de Strasbourg par exemple) et des plans sociaux notamment en Île-de-France. Propriétaire depuis 1991 du site Helio Corbeil Essonne où sont imprimés les titres à forts tirages, Quebecor a annoncé un plan de licenciement lié à une conjoncture défavorable et à un manque de rentabilité. 98 salariés sur les 256 que compte l’usine ont été licenciés. Deux des six rotatives de l’usine ont ainsi été arrêtées. Un plan social sur le site de Mary-sur-Marne (77) concernant plus d’une centaine d’emplois a également été annoncé. Quebecor a en outre cédé les entreprises franciliennes suivantes : - son site de Torcy (77) en 2005 devenu Imprimerie JDC, site employant plus de 230 salariés. La société JDC a été liquidée en mars 2007 ; page 391 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux - l’entreprise Inter Routage au groupe Interval. L’entreprise Leval et Ventillard, spécialisée dans le routage, domiciliée à Fontenay-sous-Bois (94) et employant une soixantaine de personnes et la société Printor Direct (150 personnes, Paris) ont également été cédées par le groupe Quebecor au groupe Interval. en provenance de la zone asiatique et particulièrement de la Chine15. En mars 2006, Quebecor a annoncé la cession de sa plate-forme prépresse, Quebecor Numéric qui compte 75 salariés, à l'un de ses managers. Le secteur des industries graphiques et de l’imprimerie de journaux compte cinq grandes catégories de donneurs d’ordres : les annonceurs ou agences de communication, les industriels, les distributeurs ou fabricants d’emballages, les groupes de presse, les administrations et les entreprises. 2.2.3 Des délocalisations dans l’activité « livres » qui touchent désormais les autres marchés 75 % des beaux livres sont désormais imprimés hors de France. En effet, les éditeurs cherchent à produire à des prix plus compétitifs et sous-traitent l’impression de leurs ouvrages à l’étranger, même si les délais sont plus longs et si l’éloignement demande une organisation interne plus pointue. Pour ces produits qui nécessitent beaucoup de main d’œuvre, la plupart des maisons d’édition, y compris les petits éditeurs, avouent avoir recours à des productions délocalisées. Du fait de coûts de production inférieurs, les imprimeurs italiens, espagnols et de pays de l’Est sont souvent sélectionnés, en raison de la qualité de leur fabrication et aussi de leurs savoir-faire, notamment en matière de finition. En Allemagne et en Italie, les entreprises de l’industrie graphique se sont structurées en clusters. Ces coopérations permettent de réaliser des synergies, de disposer d’une offre mieux adaptée et d’être plus compétitifs. Ce phénomène de délocalisation pourrait être freiné par les nouvelles pratiques de production qui consistent à réaliser de petits tirages et à réimprimer rapidement à la demande, situation qui nécessite une proximité de l’imprimeur. Sur les autres produits imprimés (catalogues, annuaires) et en particulier ceux à délais longs, la concurrence autrefois préférentiellement intra-européenne s’élargit aujourd’hui aux zones géographiques émergentes telle que l’Asie. Les acheteurs en recherche de prestations au plus bas coût développent des courants d’affaires sur certains segments de marchés, en particulier sur les documents imprimés, en dehors de la zone européenne. La Commission européenne a par ailleurs retenu dans son programme d’action 2006-2010 une étude sectorielle sur l’évaluation des risques et l’ampleur des flux de prestations imprimées 2.3 Des intermédiaires entre les imprimeurs et leurs clients qui tirent profit de l’externalisation du processus de création graphique Le secteur présente toutefois la particularité de faire intervenir des intermédiaires entre donneurs d’ordres et imprimeurs. Ces intermédiaires trouvent d’autant mieux leur place que les grands comptes se recentrent sur leur cœur de métiers et externalisent de plus en plus les fonctions de communication dans une logique de réduction de coûts et de performance en confiant ces tâches à des spécialistes. Cette solution offre au donneur d’ordres l’avantage de disposer d’un interlocuteur unique pour gérer toutes ses fabrications et ses commandes d’imprimés. Par ailleurs, l’évolution des technologies nécessite désormais la recherche des techniques les mieux adaptées aux besoins (offset/numérique, offset/rotative) et donc de s’appuyer sur des compétences permettant de faire ce choix. Les principaux intermédiaires identifiés sont : - des plates-formes d’édition et de fabrication en prépresse. Ces structures sont nées du développement d'activités de production chez les agences de communication. C'est le cas pour Question d'Édition, filiale de TBWA, de Gutenberg on line, filiale de DDB Worldwide ou de Mundocom, filiale de Publicis. D'autres entreprises sont nées de la volonté d'annonceurs d'externaliser leur production. Quelques spécialistes de la production comme Edipro et CPE Conseil ont mis leurs expériences à la disposition des annonceurs et des éditeurs. Deux des principales plates-formes d’édition et de fabrication sont implantées en Île-de-France : Altavia France, basée à Saint-Ouen, et Mundocom dont le siège est à Paris. Ces plates-formes sont spécialisées dans le conseil et la réalisation des supports marketing et de communication des entreprises. Elles répondent aux besoins d’externalisation de la fonction marketingcommunication des grands comptes en leur offrant des prestations allant de la conception à la réalisation des supports de communication ; (15) Industries graphiques. Décembre 2005. page 392 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE - des sociétés de conseil qui conseillent les grands comptes sur les produits et les orientent vers des prestataires de services ; - des agents d’entreprises, courtiers en impression qui proposent essentiellement des capacités d’impression à l’étranger. L’entreprise Printco a ainsi développé son activité autour de la recherche d’imprimeurs français et étrangers (essentiellement européens) susceptibles de fournir des imprimés au meilleur coût. PrintCo assure le suivi commercial et de la fabrication ; - des imprimeurs en chambre, simples intermédiaires, qui ne disposent pas de moyens de production en propre. Ils sont souvent décriés par les imprimeurs, car ils récupèrent les marges sans créer de valeur. Ces intermédiaires ont su tirer profit de l’absence de structuration de l’offre au sein de la profession et proposent à leurs clients des prestations globales et structurées. Leur offre couvre la création graphique, le choix de procédés d'impression et de finition, la gestion et le suivi de la fabrication et des stocks, le conditionnement, le routage, ou encore la gestion des expéditions. Ils s’appuient sur les capacités de production et le savoir-faire de différentes entreprises de la filière. logies permettant d’offrir des prestations de qualité, les reprographes sont devenus quasi-imprimeurs. En effet, les frontières disparaissent entre l’impression traditionnelle et l’impression numérique tant en ce qui concerne la qualité (le rendu en impression numérique se rapproche de plus en plus de la qualité offset), que du point de vue de la productivité : les performances des presses numériques permettent désormais d’imprimer des moyens volumes de bonne qualité. Ces prestataires assureraient aujourd'hui de l'ordre de 12 % du chiffre d'affaires de la filière graphique française, soit plus d'un milliard d'euros. Certains professionnels de la chaîne graphique sont ainsi obligés de traiter avec ces intermédiaires qui deviennent leurs nouveaux clients et qui récupèrent la plus grande partie des marges du secteur. Par ailleurs, les fournisseurs de matériels apportent des outils de maîtrise des flux et des logiciels permettant le traitement de données variables. Les solutions de e-commerce et de web-printing sont nombreuses et utilisent l’environnement JDF (Job Description Format) de l’imprimerie16. De plus, les spécialistes de la finition traditionnelle s'allient aux spécialistes de l'impression pour proposer des services de finition et post presse de meilleure qualité. 2.4 De nouveaux concurrents pour les petits imprimeurs franciliens : après les reprographes, les sites d’impression en ligne Les petits imprimeurs positionnés sur les marchés de proximité (petits tirages banalisés, travaux de ville et travaux administratifs) ont dans un premier temps souffert de la réalisation en interne aux structures et par les particuliers de certains de ces travaux avec le développement de la bureautique ainsi que de la reprographie. Depuis, une nouvelle concurrence s’est développée sur d’autres segments. 2.4.1 Les reprographes : « des imprimeurs numériques » Les reprographes ont profité du développement des technologies d’impression numérique et sont venus concurrencer les imprimeurs sur certains de leurs marchés. Autrefois considérés comme des concurrents de second niveau, car ne disposant pas des techno- Les deux activités de reprographie et d’imprimerie sont donc de plus en plus proches et complémentaires, certains imprimeurs exerçant les deux activités. Le changement de nom en 2002 du SNR (Syndicat National de la Reprographie) en SIN (Syndicat de l’Impression Numérique et des services graphiques) est révélateur de cette évolution. Ainsi, certains reprographes ont atteint des tailles importantes et sont aujourd’hui assimilés à des imprimeurs, capables d’offrir des solutions d’impression de différents formats, en monochrome ou en couleurs d’excellente qualité et de répondre à une demande de personnalisation des imprimés grâce à l’intégration de données variables. Ils répondent ainsi, au même titre que les imprimeurs, aux exigences croissantes du marché du marketing direct. (16) Le JDF est un format de dossier de fabrication électronique destiné à acheminer les informations. page 393 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux 2.4.2 Concurrence sur certains marchés des sites d’impression en ligne. Aujourd’hui, la nouvelle concurrence s’exerce via des sites permettant la commande d’imprimés par internet. Ils s’adressent essentiellement aux petites entreprises qui doivent réaliser des imprimés, ainsi qu’aux particuliers. Les produits proposés sont les cartes de visite professionnelles, les papiers à en-tête, les brochures pour PME et les cartons d’invitations personnalisées. Ces sites internet offrent la possibilité de personnaliser des produits déjà conçus par les graphistes du gestionnaire de site ou de demander l’impression de produits imprimés maquettés par le client. Les gestionnaires ont ensuite recours à leurs réseaux d’imprimeurs en sous-traitance généralement à l’étranger et réduisent les coûts de leurs prestations par une grande automatisation de la commande, des frais de structure allégés, et des économies d’échelle. On citera par exemple les sites internet des sociétés suivantes : VistaPrint, Ooprint, l’imprimeur.net, net imprimerie. com. Ces nouveaux intervenants sont des concurrents directs des petits imprimeurs franciliens positionnés sur ces marchés en offrant des prestations moins chères et avec une très grande réactivité. 2.5 Stratégies marketing offensives et démarches partenariales pour s’affranchir de l’atonie des marchés traditionnels 2.5.1 Des concentrations pour renforcer des positions et investir de nouveaux marchés 2.5.1.1 Des stratégies de croissance externe ou d’alliance pour acquérir des compétences en amont et en aval de la filière Dans un secteur en perpétuelle évolution à la recherche de marges, les grands groupes réorganisent leurs activités et les font évoluer vers des offres globales et prestations de nouveaux services susceptibles de générer des marges plus confortables. Ils engagent ainsi des stratégies de croissance externe ou mettent en œuvre des stratégies d’alliances. À titre d’exemple, le groupe Maury a racheté en 2006 le site Roto France Impression situé à Lognes (77). Cette acquisition lui a permis de renforcer son activité de finition avec notamment des chaînes de piqûre et de chaînes de dos carré collé. En 1999, Maury avait racheté le site Brodard Graphique de Coulommiers (77). En 2005, c’est vers l’amont de la filière que le groupe s’était élargi en reprenant l’entreprise Key Graphic, entreprise parisienne spécialisée dans le prépresse (création, design graphique, validation de fichiers) et se présentant comme une plate-forme commerciale (orientation des clients vers un réseau d’imprimeurs). C’est dans une démarche d’alliance que l’Imprimerie Nationale entend pour sa part diversifier son offre. En mai 2006, elle a annoncé la création avec Astron d’un pôle européen de services de gestion documentaire. Elle a également établi un partenariat avec l’entreprise INUMERIC (Paris 15e) qui offre outre des prestations d’impression classique en offset (dont la fabrication est assurée sur l’imprimerie TAAG à Grigny) une capacité d'impression numérique personnalisée de documents couleur en petites séries. Par ailleurs, le groupe Imprimerie Nationale a diversifié son activité vers le multimédia au travers de sa filiale Version Net et propose la création de sites web, le développement de cédérom et de l’ingénierie informatique. 2.5.1.2 D’une activité d’imprimeurs vers une activité de prestataires de services Les grands groupes leaders sur le marché de l’impression sont aujourd’hui des offreurs de solutions pour leurs clients en leur proposant : - des prestations globales de fournitures d’outils de communication, et non plus seulement d’imprimés ; - des nouvelles prestations tournant autour du multimédia ; - des solutions de rationalisation et de simplification des achats avec notamment des outils d’e-approvisionnement et d’e-supply chain permettant une meilleure visibilité sur les commandes, la réduction des coûts cachés administratifs et un meilleur pilotage des dépenses ; - des services d’éditique en particulier via des solutions de gestion de bases de données et de gestion des actifs médias à partir d'un serveur centralisé, simplifiant le processus de stockage, de récupération et de distribution des données via des accès par internet sécurisés ; - des services de logistique. Suivant la même logique, les plus petits groupes se renforcent par le biais d’acquisitions et de partenariats dans le double but d’élargir leur offre commerciale et de renforcer leur compétitivité industrielle. Ces groupes imprimeurs voient ainsi, à l’instar des grands groupes, évoluer leur positionnement du métier d’imprimeur en sous-traitance vers des prestations de service globalisées. Ce faisant, leurs objectifs sont : page 394 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE - l’intégration des compétences de l’ensemble de la chaîne graphique qui permet de proposer au client un interlocuteur unique réalisant la totalité de la fabrication d’un produit (livre, catalogue, imprimé) et assurant ainsi la cohérence technique, la qualité du suivi, ainsi que le respect des délais. Ces groupes possèdent la totalité des compétences de la chaîne graphique : prépresse (conseil, création PAO, photocomposition, photogravure), impression (numérique, offset feuille et rotatif) et façonnage (pelliculage, pliage, brochage et routage) ; - la maîtrise du domaine du traitement de l’information, de la communication et du multimédia à l’image des grands groupes de communication. Les groupes ayant intégré de telles stratégies sont par exemple le Groupe Moselle Vieillemard qui a combiné croissance externe et interne pour se renforcer et déployer de nouvelles activités. L’imprimeur dispose d’un pôle « marketing direct » (Duplistyle basé dans le 77) tandis que le pôle communication-gestion opère sur des marchés plus traditionnels de l'imprimerie (dépliants, brochures, affiches) et a intégré une activité de création et d’impression numérique avec la société Gerfau (Paris–Cap 18). Le groupe Comelli est un autre exemple de diversification métiers autour de l’activité initiale d’imprimerie. Aujourd’hui, il dispose d’un pôle de compétences et de services numériques à Arcueil (94) et d’un site industriel d'imprimerie à Courtabœuf (91) où sont réalisés les travaux d’impression offset et numérique, ainsi que le façonnage et la logistique. Par l’acquisition de la société Midaplast (91), le groupe est désormais positionné sur la réalisation de packaging, tandis que le rachat de Studium Imprimeurs (94) spécialiste de l’impression promotionnelle pour les éditeurs de presse permet d’intégrer une compétence « presse ». Ces groupes de taille intermédiaire illustrent la nécessaire concentration industrielle du secteur et en portent les innovations. Ils offrent désormais des prestations aussi complètes que celles des grands groupes de communication et des plates-formes de conception et de production graphiques tout en disposant de leurs propres outils de fabrication. À partir d’une offre de spécialiste dans les métiers de l'impression, du façonnage et de la logistique, ces groupes tendent à compléter leurs activités par une offre de généraliste en tant que maître d'œuvre de prestations globales. Ces offres comprennent : - la création et la production graphique d’outils de communication imprimés, depuis le traitement numérique de l'image (numérisation, retouche d'images, intégration des fichiers numériques, flashage de films, épreuvage) jusqu’à l’impression et l’expédition ; - une activité « emballage » avec le traitement numérique du packaging, la maîtrise des procédés d’impression spécifiques (offset à sec, héliographie, offset, flexographie et sérigraphie) et la capacité à réaliser des prototypes et des petites séries ; - la communication sur des supports multimédias depuis le conseil en stratégie de communication multi-supports jusqu’à la création qui concerne tant Internet (catalogues en ligne, portails, animations interactives), que la création de CD-Roms et CDCards ou la gestion d’e-mailing ; - la conception et la gestion de bases de données images via des outils sécurisés d’hébergement et de gestion qui permettent la diffusion via Internet du patrimoine documentaire des entreprises clientes ; - la gestion de stocks. Pour compléter leur offre de services, ils ont intégré en interne les outils numériques de la supply chain et mettent à la disposition de leurs clients des outils leur assurant : - le devisage en ligne (ainsi que son historique) ; - la commande en ligne en particulier par télétransmission ; - le suivi de leurs commandes en ligne. 2.5.2 L’émergence de réseaux et de groupements pour favoriser les synergies et réduire les coûts pour les PME Comme nous l’avons vu dans les paragraphes précédents, le paysage de l’impression a changé car certains grands donneurs d’ordres ont peu à peu confié d'abord l'édition (via des agences de communication classiques), puis la fabrication (via des bureaux de fabrication intégrés) à des intermédiaires. Ce phénomène s’est amplifié avec l'arrivée de structures d'achats dans tous les grands groupes industriels, confrontés pour la première fois à la complexité de la réalisation d'imprimés. Pour faire face à cette « prise en main de la clientèle », plusieurs imprimeurs ou groupes d'imprimeurs ont créé des structures alternatives de type groupements d’entreprises. Ils visent : - à réduire leurs coûts par la sélection de fournisseurs et la négociation des prix des matières premières pour leurs adhérents ; - à favoriser les synergies industrielles en vue de la réalisation d’offres plus complètes permettant aux petites entreprises de rivaliser avec les groupes dans une logique de réintégration de la valeur. page 395 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux À titre d’exemple, quatre de ces groupements ont un siège social en Île-de-France : - Le réseau ImpriFrance regroupe 40 entreprises et tous les métiers de la création graphique. Il est avant tout un groupement d’achats qui référence des fournisseurs et négocie pour ses sociétaires les tarifs des matières premières et consommables. Mais il est devenu un lieu de partage d’expérience et de coopération entre les entreprises, ce qui a conduit notamment à l’achat de matériel en commun et à la création d’une structure commerciale commune pour plusieurs entreprises. - La société coopérative ImpriClub fédère 43 établissements, essentiellement des PME du labeur, dont 4 sont implantées en Île-de-France. Elle dispose d’une centrale de référencement de fournisseurs, facilite le travail en réseau des imprimeurs adhérents et propose des actions en faveur de ses membres (formation, actions coaching). Le groupement a créé la structure PRIMALIG qui propose et gère une garantie de paiement à l’égard des fournisseurs référencés. - La société Print Alliance, créée en 2002 par les groupes Sego et Agir Graphic, fonctionne comme une plate-forme, en privilégiant les capacités techniques des deux imprimeurs en prépresse, en impression, en finition, en routage et propose des prestations globales, basées sur la complémentarité des parcs d’équipements de ses deux créateurs. - Enfin, Imprimerie Online est un réseau d’affaires qui réunit plus de 250 prestataires européens représentant l'ensemble des métiers de la chaîne graphique (compogravure, l'impression offset feuille, continue et rotative, impression numérique, de la reprographie, sérigraphie, flexographie) et qui, pour chaque appel d'offres publié, met le donneur d'ordres en relation avec des prestataires correspondant à son besoin. 2.6 « Cartographie » des imprimeurs franciliens Les difficultés traversées par le secteur ces dernières années ont modifié le tissu industriel, en faisant disparaître les entreprises les moins rentables. En raison des difficultés du marché, ce processus se poursuit mais toutefois avec un rythme moins important. Les mutations de la filière ne se traduisent pas de la même manière chez tous les imprimeurs. Les opportunités et les menaces dépendent des positionnements, de l’environnement concurrentiel, des stratégies de marché qui sont propres à chaque imprimeur. Plusieurs profils type peuvent toutefois se dégager. 2.6.1 Imprimeurs positionnés sur des marchés de proximité - Types d’imprimés : imprimés administratifs et commerciaux, travaux de « ville » (cartes de visite, dépliants, factures, programmes, papiers en tête, etc.). - Taille : petites entreprises (moins de 50 salariés, soit près de 80 % des entreprises du secteur). - Implantation : Paris. - Volumes et équipements : moyens et grands tirages, presses offset. - Clients : administrations et PME. - Type de marché : marché local. - Positionnement : gagner des parts de marché, faibles marges. Les imprimeurs professionnels n’ont plus le monopole de l’impression sur ce marché. Ils subissent fortement l’arrivée de nouveaux entrants qui ont transformé l’environnement concurrentiel : agences, reprographes, entreprises de services informatiques, plates-formes d’édition et de production, ateliers d’impression intégrés des administrations ou entreprises. Les unités de production d’imprimés dans l’environnement bureautique permettent également aux particuliers et petites entreprises de réaliser certains documents. D’autre part, les sites d’impression en ligne proposent des prestations moins chères et sont très réactifs. Ces imprimés sont soumis, depuis quelques années, à une baisse de volume liée à la dématérialisation. Il y a ainsi une migration de la production d’imprimés des presses conventionnelles vers de nouvelles solutions d’impression dont les qualités de reproduction permettent une impression de qualité standard. Ces imprimeurs sont confrontés à une diminution des page 396 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE volumes et une baisse des coûts. Les surcapacités de production fragilisent leur structure financière et les pénalisent dans leur développement. Ces imprimeurs rencontrent désormais des difficultés à faire financer leurs programmes d’investissements face à des banques qui font preuve de prudence, alors qu’il est crucial d’investir dans des matériels de plus en plus performants pour conserver une bonne productivité et intégrer les nouvelles technologies. Deux types d’entreprises sont positionnés sur ces marchés classiques : - soit des imprimeries de très petite taille (moins de 20 salariés) : il s’agit généralement de sociétés familiales qui ont une culture très individualiste, ce qui les éloigne de toute idée de travail en partenariat ou en réseau. Le savoir faire familial les enferme dans une sphère d’intervention limitée. Ces entreprises sont souvent positionnées sur des marchés de sous-traitance et dépendent fortement du marché local. - soit des imprimeries de taille intermédiaire (entre 20 et 50 salariés) : elles sont souvent trop grandes pour capter les petits marchés auxquels accèdent les entreprises de petite taille. Leurs coûts fixes étant incompressibles, elles sont peu rentables sur de petits marchés. Cependant, elles sont trop petites pour répondre aux appels d’offres auxquels peuvent prétendre les grandes entreprises, essentiellement en raison de leur structure financière insuffisante. Peu d’imprimeurs sur ces marchés ont anticipé les changements organisationnels qu’a connus la filière. Ils jouent essentiellement sur la réactivité et la flexibilité. Cependant, cette offre n’est plus suffisante car les nouveaux entrants se sont positionnés ainsi et sont encore plus performants. Les imprimeurs doivent réfléchir à la manière de repositionner leurs stratégies, de différencier leur offre par des services à plus forte valeur ajoutée : conseil en matière de création graphique, personnalisation des imprimés, etc. Face à la contraction des marchés, ces imprimeurs doivent élargir leurs champs de compétences pour conquérir de nouveaux segments et ne pas s’enfermer dans une logique de déclin à moyen terme. - Implantation : Petite et Grande Couronne. - Volumes et équipements : moyens et grands tirages, presses offset et numériques. - Clients : administrations et grands groupes. - Type de marché : marché national. - Positionnement : marges importantes. Ces imprimeurs sont positionnés sur des marchés de niche qui nécessitent des outils de production spécifiques et leur modernisation permanente, que ce soit en numérique ou en offset. Impression offset C’est le cas par exemple des imprimeurs qui ont ciblé le marché du marketing direct (mailings, prospectus, éditions publicitaires) très porteur aujourd’hui. Ce secteur connaît une réelle dynamique car les dépenses de publicité en marketing direct sont en augmentation depuis plusieurs années. Le média papier reste le principal support de communication des annonceurs. Les impressions sont réalisées à plus de 90 % en offset. Il s’agit d’une opportunité de développement pour les imprimeurs qui ont dû acquérir des compétences dans le domaine du traitement des fichiers numériques et dans les opérations annexes à l'impression comme le façonnage ou la mise sous pli. Ce secteur requiert une très grande réactivité de la part des imprimeurs, les opérations marketing étant souvent déclenchées en réaction à une offre concurrentielle. La niche de l’imprimé haut de gamme demeure une opportunité également pour les imprimeurs offset. La qualité du rendu final avec les techniques de l'offset en feuille à feuille ou en continu reste supérieure à celle obtenue avec les presses numériques qui s'est cependant beaucoup améliorée ces dernières années. Impression numérique Les technologies numériques ont fait apparaître de nouveaux concepts d’impression qui intéressent de plus en plus les acheteurs d’imprimés et qui ont créé des marchés de niche. 2.6.2 Imprimeurs positionnés sur des marchés de niche Certains imprimeurs désireux d’offrir de nouvelles prestations se sont positionnés par exemple sur le traitement des données variables, un des marchés d'impression promis à une très forte croissance. Les presses numériques offrent la possibilité de personnaliser des documents, fonction très utilisée dans le domaine du marketing direct ou dans le domaine bancaire. - Types d’imprimés : imprimés publicitaires, affichage, packaging, etc. - Taille : moyennes entreprises (entre 50 et 200 salariés). D’autres se sont positionnés sur le packaging, activité qui nécessite de mettre en œuvre des stratégies d’innovation importantes et qui fait appel à la maîtrise des nouvelles technologies. page 397 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux Grâce aux techniques d’impression par jet d’encre, il est également possible d’imprimer sans traitement spécifique sur tous types de matériaux : bâches, vinyles, cartons, PVC, bois, etc. Ce sont pour l’essentiel des affiches et des panneaux dédiés à la publicité, sur des marchés haut de gamme pour de grandes entreprises qui travaillent dans les domaines de la mode, du luxe et des cosmétiques ainsi que pour des architectes ou des artistes. Ces technologies génèrent de nouveaux débouchés pour les imprimeurs. Ces derniers peuvent sembler à l’abri de la concurrence par leur positionnement ciblé sur des marchés porteurs et les investissements qu’ils ont réalisés, estimant que les nouveaux entrants n’auront pas les savoir-faire nécessaires. Cependant, ils doivent rester vigilants face à l’effet de glissement des marchés et élargir leur offre par des services complémentaires. 2.6.3 Imprimeurs positionnés sur des marchés à plus haute valeur ajoutée - Types d’imprimés : tous types d’imprimés (commerciaux, publicitaires, techniques, administratifs). - Taille : grandes entreprises (plus de 200 salariés). - Implantation : Petite et Grande Couronne. - Volumes et équipements : petits et moyens tirages, presses numériques. - Clients : grands groupes. - Type de marché : marché national. - Positionnement : marges importantes. Ces imprimeurs ont élargi leur offre en proposant des services associés à la production de l’imprimé : conseil en infographie, prestations globales de fournitures d’outils de communication, impression via Internet, impression à la demande, services de logistique, gestion du routage pour le compte des clients, dépôt des travaux directement sur un serveur, devisage et commande en ligne, etc. Ces services annexes ont été développés principalement chez les imprimeurs positionnés sur le marché des imprimés publicitaires, mais peuvent concerner tous types d’imprimés. Ils ont migré vers une culture de service pour miser sur la valeur ajoutée. Il s’agit d'offrir au client la prestation la plus complète possible et de se positionner comme partenaire dès la conception du produit. Ces imprimeurs se sont dans la plupart des cas dotés d’un système de gestion intégré pour optimiser les flux de données et de matières depuis la commande jusqu’à la livraison. Ces outils leur permettent de travailler en flux tendus et de maîtriser leurs coûts de production. Ils subissent de plus en plus la pression des imprimeurs positionnés sur les marchés banalisés, aujourd’hui en déclin, qui souhaitent conquérir de nouveaux segments de marché. Des imprimeurs acceptent de travailler à perte sur certains travaux, ce qui déstabilise le marché. Le prix, la réactivité et la qualité restent des éléments fondamentaux pour des acheteurs toujours plus versatiles dans le choix de leurs prestataires. Toutefois, les donneurs d’ordres attendent de plus en plus des imprimeurs qu’ils garantissent un fort potentiel d’innovation, la mise à niveau des équipements existants, l’intégration de nouveaux outils et matériels, ainsi que l’aptitude à conseiller. Les imprimeurs doivent également essayer de se développer à l’export où ils restent encore trop absents. Ils subissent également la concurrence des platesformes d’édition (voir le paragraphe 2.3) qui ont tendance à considérer l’imprimeur comme un simple exécutant. Le succès rencontré par ces plates-formes montre le réel besoin des donneurs d’ordres et constitue un créneau à saisir pour les imprimeurs. 2.7 Renouvellement des hommes et des compétences : deux problèmes à résoudre dans un contexte de faible attractivité des métiers 2.7.1 Expérience professionnelle et savoir faire au cœur du métier des imprimeurs L’imprimerie présente une forte composante de production qui requiert beaucoup de personnel technique et apparaît davantage comme une industrie de main d’œuvre (en particulier dans le secteur de la finition). Deux salariés sur trois appartiennent à la classe ouvrière. L’expérience professionnelle des agents de production est une composante essentielle du métier qui explique certainement la stabilité d’un personnel « âgé » et qualifié au sein des entreprises, en particulier dans les secteurs plus traditionnels de l’impression du livre et de l’imprimé administratif et commercial. Le secteur de l’imprimerie fait appel à des ouvriers possédant des niveaux de qualification de plus en plus élevés avec l’utilisation croissante des nouvelles technologies. Cette dernière favorise ainsi l’embauche de personnel plus jeune. L’impression des périodiques, de l’affiche et de la publicité suit également cette nouvelle tendance au rajeunissement des effectifs. page 398 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE Du fait de la forte technicité des métiers, le recours aux contrats à durée déterminée dans les industries graphiques a lieu principalement pour des fonctions administratives et commerciales (hormis dans le prépresse) et dans la finition qui emploie près de 52 % des effectifs en contrat à durée déterminée17. De même, le recours à l’intérim n’a lieu que pour les métiers qui nécessitent peu de qualification, et concerne donc plutôt les activités de finition. 2.7.2 Vieillissement des effectifs et difficultés de renouvellement de la main d’œuvre Le principal problème identifié en terme de gestion des emplois sur le secteur concerne les départs à la retraite. Au niveau national, d'ici 2011, plus de 28 000 salariés des industries graphiques vont partir à la retraite et cette modification importante de la pyramide des âges dans ce secteur appelle à conduire une réflexion stratégique au niveau de la filière. Les départs à la retraite ou préretraite progressent déjà significativement en 200418 et 45 % des départs de conducteurs d’impression sont des départs en retraite ou préretraite. De plus, compte tenu de la conjoncture assez défavorable, le départ des chefs d’entreprises des toutes petites structures risque à terme de poser un problème de continuité des activités. Par ailleurs, bien que le niveau des salaires du secteur des industries graphiques et de l’imprimerie de journaux soit en moyenne supérieur de 10 % à celui de la moyenne nationale tous secteurs industriels confondus, la profession connaît une certaine désaffection. L’image d’un secteur peu technologique, peu dynamique, et peu attrayant en est certainement l’une des principales raisons. Aussi, malgré une forte progression des recrutements en 2004, les industriels de la finition font part de leurs difficultés à embaucher. 2.7.3 Des métiers techniques qui évoluent avec l’arrivée des nouvelles technologies L’arrivée des technologies numériques a entraîné une évolution importante et rapide des métiers et savoir faire dans le secteur des industries graphiques et de l’imprimerie de journaux. Ces évolutions ont été accompagnées par des formations qualifiantes de haut niveau dans bon nombre de domaines couverts (17) Source : Enquête panel 2004 – OPCA CGM. (18) Source : enquêtes réalisées par l’OPCA CGM (Organisme Paritaire Collecteur Agréé de la Communication Graphique et du Multimédia). par les nouvelles activités créées avec la modernisation des outils de production. La maîtrise du traitement des fichiers numériques devient un impératif à tous les postes, depuis le scannériste et le maquettiste, jusqu’à l’imposeur et le conducteur de machine. Par ailleurs, alors que les personnes étaient auparavant concentrées sur une compétence métier bien spécifique, elles doivent désormais être capables d’intervenir sur différentes phases du travail. Cette nécessaire polyvalence, couplée à l’évolution des techniques, impose des formations initiales plus importantes qu’auparavant, mais également des formations continues plus adaptées. Les imprimeurs ont de plus en plus recours à la formation par alternance en lien avec les centres de formation qui proposent ce genre de prestations. Par exemple, l’EFPG (École française de papeterie et des industries graphiques) a mis en place des formations d’ingénieurs en alternance sur trois ans. Les grands acteurs du secteur et de nombreux centres de formation se sont équipés de simulateurs suffisamment performants pour reproduire des situations réelles à des coûts abordables. Aujourd’hui, les niveaux de formation à l’embauche sont de niveau bac ou bac+2 pour les activités de prépresse, bac pro ou bac technologiques pour les activités d’impression. En revanche, la finition recrute encore de nombreux salariés sans diplôme ou sans expérience professionnelle. 2.7.4 Gestion prévisionnelle des compétences : un des objectifs de la branche Comme nous l’avons vu précédemment, la question de la gestion des emplois et des compétences s’avère cruciale pour l’ensemble de la filière. Les organisations professionnelles ont donc décidé de traiter ce sujet de façon globale. La FICG19 a ainsi lancé une réflexion prospective sur les métiers, les compétences et les emplois notamment au travers de la mise en place avec l’aide des pouvoirs publics d’un contrat d’étude prospective. L’objectif de ce dispositif est de déterminer la nature des profils de compétences et les besoins d’emplois pour les années à venir. De même, la chambre syndicale de la brochuredorure-reliure a fait part de la mise en place d’un cer(19) FICG : Fédération de l’Imprimerie et de la communication Graphique. page 399 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux tain nombre d’actions en faveur de l’emploi et de la formation dans cette branche. En effet, comme pour l’imprimerie de labeur, l’activité souffre d’une mauvaise image étant perçue comme un métier pénible, mal rémunéré et peu valorisant. Au niveau individuel, la faible taille des entreprises rend difficile la mise en place d’une Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC), ce qui risque de poser d’importants problèmes lors des prochains départs en retraite des employés les plus expérimentés. 2.8 Les questions environnementales au cœur des aspects réglementaires et normatifs Les imprimeries de journaux sont toutes soumises à autorisation préfectorale préalable au titre des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Par contre, compte tenu de leur taille et de leur impact limité sur l’environnement, très peu d’entreprises du secteur des industries graphiques sont soumises à autorisation. La plupart d’entre elles ne doivent assurer qu’une simple déclaration de leurs activités en préfecture. En revanche, elles peuvent être soumises aux prescriptions générales qui sont applicables aux ICPE en raison de leur utilisation d’un certain nombre de produits et processus réglementés. Le site internet http://aida.ineris.fr/sommaires_textes/sommaire_thematique/index.htm présente les rubriques ICPE concernées et la réglementation applicable. Par ailleurs, la réglementation générale dans le domaine de l’environnement en particulier sur l’eau, l’air, le bruit, les déchets et dans une moindre mesure les risques, applicable à l’ensemble de l’industrie, est bien entendu applicable aux entreprises du secteur des industries graphiques et de l’imprimerie de journaux. 2.8.1 Principales problématiques rencontrées par le secteur en matière d’environnement Les sujets qui touchent actuellement les imprimeurs, et en particulier les petites structures, concernent : - le respect des conditions d'utilisation des produits indispensables à leurs activités, comme les produits à base de solvants ; - la collecte et l’élimination des déchets banalisés tels que les emballages souillés ou non en plastique, en carton, en bois, ainsi que des déchets spécifiques à la profession (macules d'impression, déchets de façonnage et d'emballages, encres, vernis, solvants, bains de fixateurs et révélateurs, solutions de mouil- lage, films, plaques). Des initiatives ont été développées sur le sujet sur l’Île-de-France (voir chapitre 5 ci-après) ; - les rejets aqueux dans le milieu naturel. Les rejets en eaux des imprimeries, même s’ils sont générés en faibles quantités, ont souvent des impacts non négligeables sur l’environnement en raison de certains produits qui ne peuvent pas être éliminés dans les stations d’épuration des eaux urbaines. Beaucoup d’imprimeurs ne connaissent pas toutes les modalités qui concernent les rejets de leurs eaux usées et les démarches d’autorisation à entreprendre auprès des autorités ou structures compétentes20 ; - les émissions de composés organiques volatiles (COV) qui concernent essentiellement les grands sites de production. Des solutions commencent à émerger sur le sujet avec le remplacement de certaines encres qui ne contiennent plus de solvants. Par défaut de connaissance de leurs obligations réglementaires, les plus petites structures ont longtemps laissé perdurer des mauvaises pratiques, notamment en matière de rejets des effluents pollués et d’élimination des déchets toxiques. Toutefois, les imprimeurs commencent à mieux prendre en considération les enjeux environnementaux pour un développement durable de leurs entreprises. La mobilisation des principales organisations professionnelles a largement contribué à améliorer les pratiques en la matière. 2.8.2 De nombreuses actions engagées par la profession en matière d’environnement IMPRIM’VERT. Cette opération a pour objectif de valoriser les industries graphiques qui respectent l'environnement en leur attribuant le label Imprim’Vert. Son obtention est conditionnée par la mise en place a minima d’une bonne gestion des déchets dangereux, de l’installation de rétentions sous les stockages de liquides dangereux afin de prévenir tous risques de pollutions accidentelles et enfin l’exclusion des produits étiquetés « toxiques » dans les ateliers. Les partenaires de l’opération en Île-de-France sont : l’AESN, l’ADEME, la CCIP (Délégations du Val de Marne et de Seine-Saint-Denis), les Chambres de métiers et le Syndicat FICG Île-de-France. À fin 2007, ce sont près de 150 imprimeries régionales de tailles très variées qui ont obtenu ce label. (20) Pour plus d’informations, consulter le site Internet de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, http://www.environnement.ccip.fr/eau/entreprise/imprimerie-rejets.htm page 400 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE Le site Internet de la CCIP21 présente aux imprimeurs les démarches à entreprendre pour adhérer à l’opération Imprim’Vert. Il fournit la liste, produit par produit, des collecteurs de déchets spéciaux qui interviennent sur la région. ÉCO GUIDE. Ce document réalisé par la FICG, avec le soutien technique et financier du Ministère de l'écologie, du développement et de l’aménagement durables, de la Direction des entreprises commerciales artisanales et du Ministère délégué à l'industrie, de l'ADEME et des Agences de l'eau est un guide constitué de fiches ayant pour objectif d’aider les industriels du prépresse, de l'offset, de la sérigraphie, du façonnage et de la reliure dans l’amélioration de leurs pratiques environnementales. Ces fiches traitent de la gestion des déchets, de la gestion de l’énergie, du management environnemental et font un point sur la réglementation applicable. Des « fiches métiers » présentent également les bonnes pratiques à mettre en place sur les activités d’impression, sur la préparation des films et des plaques, sur le façonnage et sur la reliure. D’autres actions ayant pour objectif la promotion de démarches environnementales ont été engagées, sous forme d’actions collectives, par les fédérations professionnelles en partenariat avec la DRIRE. Cellesci sont reprises ci-après dans le chapitre 6 consacré aux actions de la DRIRE. PRISE EN COMPTE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX DANS LES PROCEDES DE FABRICATION. Les procédés d’impression sont de plus en plus respectueux de l’environnement, grâce à l’automatisation de certaines tâches comme les nettoyages automatiques qui permettent d’utiliser moins de solvants, les calages automatiques des plaques qui diminuent les gâches papier et les préréglages de l’encrage qui favorisent les économies d’encre. Le développement des outils numériques permet également de limiter les impacts des imprimeries sur l’environnement. Par exemple, les CTP (computer to plate) font disparaître les procédés de flashage. Le GOTA (Groupe offset des techniques avancées), qui réunit des professionnels de l’ensemble de la chaîne graphique, a édité en février 2004 le guide « Environnement et industries graphiques : des solutions pertinentes » qui a pour objectif d’aider les imprimeurs offset sur les choix de leurs matériels en tenant compte des aspects environnementaux. On notera les efforts (21) http://www.environnement.ccip.fr/acteurs/imprimvert.htm entrepris pour remplacer les encres à solvants par des encres végétales, des encres à eau ou des encres à séchage par rayons UV (ultra violet). 2.8.3 Des demandes externes en faveur de l’environnement LES ACHATS « ECO-RESPONSABLES ». Le développement des achats « éco-responsables » s’intensifie dans la commande publique. Le décret n°2004-15 du 7 janvier 2004 portant sur le code des marchés publics incite à prendre en considération la protection de l’environnement dans les cahiers des charges des appels d’offres publics. De même, de plus en plus de grandes entreprises imposent la mise en œuvre de démarches environnementales dans leurs appels d’offres. Par exemple, certains imprimeurs pour poursuivre leurs relations commerciales avec leurs clients se voient imposés le label « Imprim’Vert ». Certains imprimeurs se positionnent de façon offensive sur le sujet. L’imprimerie Comelli implantée à Villejust dans l’Essonne a édité le « Guide de l’impression et du respect de l’environnement », qui présente les bonnes pratiques environnementales dans le domaine de l’impression22. La société CFI a adhéré au pacte Global Compact. L’ECO-TAXE. Le décret n°2006-239 du 1er mars 2006 relatif à la contribution pour la collecte, la valorisation et l’élimination des déchets d’imprimés prévoit le prélèvement d’une « éco-taxe » au bénéfice des collectivités locales pour qu’elles assurent la collecte, la valori(22) http://www.comelli.fr/document.asp?ref_ document=12357 page 401 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux sation ou l’élimination des déchets en fonction du tonnage total d’imprimés sur leur territoire. La création de cette éco-taxe surenchérit le coût des imprimés non sollicités (imprimés gratuits et non adressés) et fait craindre à la profession une baisse de la production. LA CAMPAGNE « STOP PUB ». Initiée en 2004 par le Ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables (MEDAD) avec la collaboration de l’ADEME, cette opération s’inscrit dans le cadre du Plan national de prévention des déchets qui vise à réduire la production de déchets. Son objectif est de diminuer le nombre d’exemplaires des courriers non adressés, en particulier les imprimés publicitaires et des journaux gratuits. En 2004, 3 millions d’autocollants « stop pub » ont été diffusés par le MEDD. 5 % des français ont apposé cet autocollant sur leurs boîtes aux lettres indiquant ainsi leur souhait de ne plus recevoir ce type d’imprimés. Début 2006, le MEDAD a édité un nouvel autocollant Stop Pub à 3 millions d’exemplaires diffusé par l’ADEME auprès des collectivités locales. La conséquence directe pour les imprimeurs est la diminution des volumes commandés par les annonceurs en lien avec la diminution du nombre de foyers recevant ces documents. En réponse, les professionnels de l’imprimé (FICG AFEI Association des fabricants d'encres d'imprimerie, GFFPIE - Groupement français des fabricants de papiers d'impression et d'écriture) ont réalisé une plaquette qui présente leur engagement dans le développement durable. 2.8.4 Réglementation sur la sécurité du travail La profession est soumise à l’ensemble des règles régies par le code du travail. Toutefois, il apparaît que certaines de ces réglementations sont encore mal connues des employeurs et par conséquent non appliquées. C’est le cas pour le document unique d’évaluation des risques professionnels. Rendu obligatoire par le décret n° 2001-1016 du 5 novembre 2001, ce document doit fournir un programme de prévention des risques recensant périodiquement tous les risques identifiés dans toutes les unités de travail des entreprises. La date limite d’établissement de ce document a été fixée au 8 novembre 200223. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) édite un certain nombre de documents qui intéressent directement la profession des industries graphiques et de l’imprimerie de journaux. Tableau 4 - Liste des guides professionnels sur la réglementation du travail dans les industries graphiques Documentation établie par INRS * Évaluation des risques professionnels – Guide pour les PME-PMI (http://www.snof.org/accueil/ed840.pdf) Évaluation des risques professionnels – Guide pour les industries graphiques (prépresse imprimerie offset) Évaluation et prévention des risques dans les petites imprimeries offset - 2003 Traitement des composés organiques volatils dans le secteur des industries graphiques – 2005 Prévention du risque chimique dans les activités d’impression - 2005 * Site INRS : http://www.inrs.fr 2.8.5 Autres éléments de contexte : des textes réglementaires et pratiques qui devraient faciliter l’accès des PME à certains marchés nants des produits, les modalités d’achats, les critères de sélection détaillés, ainsi que les règles selon lesquelles les enchères vont se dérouler. À l’issue de la procédure, tout candidat peut désormais solliciter l’identité du lauréat retenu. Les enchères inversées Le secteur des industries graphiques est de plus en plus soumis à ce type de procédure, très prisée par les donneurs d’ordres les plus importants. La loi n° 2005882 du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes entreprises apporte quelques améliorations sur la pratique des enchères inversées en prévoyant la communication par l’acheteur des éléments détermi- Une « charte des bonnes pratiques » qui définit les méthodes et règles à respecter lors du passage des commandes et sur la réalisation des impressions (respect de la réglementation, notamment en matière (23) http://www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/SHHF5. htm page 402 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE environnementale) a été éditée par les organisations professionnelles24. Code des marchés publics 2006 Le code des marchés publics a été modifié par le décret n° 2006-975 du 1er août 2006. Les nouvelles règles qu’il fixe sont entrées en vigueur le 1er septembre 2006. Certaines des dispositions doivent favoriser l’accès des PME aux marchés. Les gros marchés publics exigent souvent que l'imprimeur ait la capacité de mettre en œuvre une gamme de prestations qui rendent complexe le suivi de leur exécution et demandent une organisation et un savoir-faire particulier. Par ailleurs, il est souvent demandé à l’imprimeur de disposer d’un parc matériel important permettant de faire face à des commandes volumineuses. De fait, ces marchés sont souvent inaccessibles aux petits imprimeurs. Les mesures spécifiques favorisant l’égal accès des PME aux marchés publics sont les suivantes : - tous les marchés doivent être passés en lots séparés sauf si cet allotissement présente un inconvénient technique, économique ou financier ; - l’absence de référence à de précédents marchés de même nature ne peut constituer un critère éliminatoire de candidature ; - la nécessaire proportionnalité des critères de candidatures à l’objet et aux caractéristiques du marché est affirmée ; - la possibilité d’un quantum de PME parmi les candidatures admises à présenter une offre lorsque ce nombre est limité par l’acheteur public ; - la possibilité de demander aux candidats d’indiquer dans leur offre la part du marché qu’ils ont l’intention de sous-traiter à des tiers, notamment à des PME ; - l’obligation pour les acheteurs de mesurer et rendre compte des commandes passées aux PME est imposée. 2.8.6 Normalisation et recommandations : vers des standards internationaux Plus de 40 normes ISO (international organization for standardization) sont utilisées dans les industries graphiques. Elles standardisent les matériels et les matières premières, les méthodes et procédures concernant les contrôles et les processus. Elles proposent enfin des solutions d’harmonisation des échanges de fichiers numériques. Mise en place au sein de l’AFNOR (Association française de normalisation) le 25 janvier 2006, la (24) Ce document est téléchargeable à l’adresse suivante : http://www.sicogif.com/sommaire/index0.htm Commission de normalisation de la chaîne graphique (CNCG) regroupe l’ensemble des acteurs de la filière : les producteurs, mais également les donneurs d’ordres, les prescripteurs, les agences, les fournisseurs de consommables et de biens d’équipements, les écoles et les experts. En tant que membre actif au sein de l’ISO, la CNCG s’est donnée comme priorité dans un premier temps de travailler sur une norme relative aux contrôles et mesures pour l’impression et sur une norme pour la production d’épreuves numériques. Son objectif est de concilier les normes américaines et les normes européennes. 2.8.7 Impact de REACH sur l’industrie graphique Le règlement européen REACH (enregistrement, évaluation, autorisation des substances chimiques), entré en vigueur le 1er juin 2007, implique pour les substances fabriquées dans l’Union européenne ou importées de pays tiers, de connaître tous les usages et scenarii d’exposition des utilisateurs manipulant, comme c’est le cas dans l’imprimerie, encres, détergents et solvants. Les imprimeurs fournissant du papier imprimé ne sont pas directement concernés par cette directive. Cependant, ils pourront être contactés par leurs fournisseurs qui collecteront les informations concernant leurs usages pour procéder à l’enregistrement obligatoire de ces substances auprès de l’Agence chimique européenne. Les imprimeurs pourront aussi recevoir de leurs clients une demande de certificat afin de confirmer la prise en compte de ce règlement dans leurs fabrications. Certains produits chimiques subiront peut être des modifications : abandon de certaines substances, restriction d’usages, augmentation des coûts des substances, etc. 2.8.8 L’obligation de dépôt légal Réglementé par la loi n° 92-546 du 20 juin 1992, le dépôt légal est conçu pour permettre la conservation des documents en vue de constituer des bibliographies nationales. La loi impose que les documents imprimés, graphiques, photographiques, sonores, audiovisuels, multimédias, quel que soit leur procédé technique de production, d'édition ou de diffusion, dès lors qu'ils sont mis à la disposition d'un public, fassent l'objet d'un dépôt obligatoire, dénommé dépôt légal. En application de ce texte, les imprimeurs sont tenus de déposer chaque document qu'ils impriment à la bibliothèque habilitée (la Bibliothèque nationale de France en région parisienne). page 403 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux 2.9 Le numérique bouleverse les technologies, les relations dans la filière ainsi que l’offre 2.9.1 Évolution des techniques et de l’offre grâce à l’avènement du numérique et modification des relations donneurs d’ordres - imprimeurs L’utilisation d'Internet induit de nouvelles relations imprimeurs - donneurs d'ordres. - L’utilisation d’Internet facilite les échanges de données entre le client et le prestataire de service : moyennant la présence d’un serveur FTP (file transfert protocole) chez l’imprimeur et un accès Internet chez le client, ce dernier peut déposer directement en ligne les documents à imprimer. Ceci permet de s’affranchir du gravage de CD et de la mobilisation d’un coursier. - Le développement du travail collaboratif a favorisé la mise en place de solutions d'épreuvage à distance via des outils d'épreuvage numérique certifié sur écran qui permettent de visualiser simultanément les fichiers, de les annoter et d'approuver les bons à tirer (BAT) en ligne. Les clients intéressés en priorité par cette solution sont ceux qui produisent d'importants volumes d'épreuves dans le domaine de la VPC et du packaging. - L’e-business est un outil de fidélisation du client de plus en plus utilisé dans le milieu de l’imprimerie. Ces solutions permettent d’effectuer le devisage en ligne, le passage des commandes en ligne, la production de BAT de manière instantanée ou l’impression en ligne. Les imprimeurs peuvent ainsi se différencier et réduire leurs coûts en assurant des échanges commerciaux plus efficaces (le client pouvant en outre faire le suivi de sa commande à distance). Certains donneurs d’ordres comme Accor sélectionnent aujourd’hui leurs imprimeurs en fonction de leur capacité à offrir de telles possibilités. En dehors de la simplification et de l’automatisation de certaines tâches répétitives, ces outils centralisent la charte graphique du client, garantissent un meilleur respect des procédures d'achats et de production des clients et des procédures de production de l'imprimeur. Toutefois, pour tirer profit de ces nouvelles technologies, les imprimeurs vont devoir : - être capables de développer une offre inventive de nouveaux produits et de nouveaux services, ce qui représente une quasi révolution culturelle dans un milieu encore très empreint d’une approche « industrielle » et orientée « outil de production » ; - maîtriser ces nouvelles technologies et développer une nouvelle expertise en matière de gestion de bases de données (par exemple pour la personnalisation de documents couleur), de gestion de flux de prépresse adaptés aux données variables tout en investissant dans les technologies ad hoc en particulier dans des RIPs suffisamment puissants pour traiter des volumes de données importants et dans des outils de sécurisation des flux. 2.9.2 Le JDF (job description format) : un outil au service de l’intégration numérique des flux de production Afin de gagner en productivité et efficacité, les entreprises vont devoir davantage intégrer leurs processus (commande faite éventuellement via Internet, gestion, planning de production, expédition), ce qui nécessite la mise en place de systèmes de gestion d'information plus globaux. Ces systèmes impliquent obligatoirement d'échanger facilement des données entre différentes applications au sein d'une même entreprise ou entre des entreprises différentes. Par ailleurs, les travaux réalisés par les imprimeurs nécessitent la connaissance de nombreuses informations, comme le paramétrage des machines, les informations sur le nombre de feuilles à imprimer, leur format, les temps d’impression, etc. Le JDF est un format de dossier de fabrication électronique destiné à acheminer les informations nécessaires à la réalisation d'un travail, du devis à la livraison. À chaque étape du processus, l'équipement chargé d'assurer une opération donnée (par exemple, l'imposition, la séparation des couleurs, l'impression, le pliage) récupère ses instructions auprès du fichier JDF et rend compte de son travail en annotant ce même fichier. Une fois le travail terminé, le JDF peut même être utilisé pour assurer des calculs de rentabilité. Bien que certaines imprimeries l’aient déjà adopté, il est difficile de prédire le succès de ce format qui nécessite une adaptation de l’outil de production. page 404 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE 2.9.3 Le PDF : le format standard de référence pour l’échange de documents électroniques Afin de limiter les erreurs de transmission de fichiers numériques induites par la multiplicité des formats, et afin de faciliter les échanges numériques entre les différents acteurs de la chaîne graphique, les organisations professionnelles françaises encouragent leurs membres à adopter les spécifications techniques publiées par le Ghent PDF Workgroup25. L’une d’entre elles concerne le format « PDF certifié » qui permet le transfert de fichiers sous une forme sécurisée. Le PDF certifié fiabilise les échanges numériques, en enregistrant et en identifiant à chaque étape de la conception, toutes les modifications qui sont apportées aux fichiers transmis26. 2.9.4 Les techniques d’impression : le numérique au service de la diversification de l’offre Les presses numériques permettent de réaliser de nouveaux produits (courts tirages, impression à la demande, personnalisation) et réduisent les délais de fabrication. Elles utilisent principalement deux techniques d’impression que sont le jet d’encre et l’électrophotographie. Le numérique vise essentiellement des marchés locaux à cycle de production rapide. Leurs principales qualités par rapport aux autres techniques d’impression sont : - la capacité à imprimer des données variables. Il devient possible de personnaliser chaque document imprimé, alors que les techniques traditionnelles d’impression n’autorisent que la reproduction de documents identiques. Cette faculté est notamment utilisée dans le domaine du marketing direct pour l’impression de mailings personnalisés ; - l’impression directe des données numériques sur le support, sans phase de calage de plaques et sans phase analogique ; - l’impression possible sur tous types de supports grâce notamment aux techniques d’impression par (25) Le Ghent PDF Workgroup est une assemblée internationale d’associations professionnelles qui a pour objectif de développer et de maintenir des spécifications en vue d’optimiser les flux numériques dans les arts graphiques (marchés de l’édition et de l'impression). Parmi ses membres, on compte des associations d'arts graphiques de Belgique, des Pays-Bas, de France, d'Allemagne, de Suisse, du Danemark et des États-Unis. L’un des formats préconisés par cette instance est le format « PDF certifié ». (26) Pour plus d’informations sur ce format : http://www.sicogif.com/sommaire/index0.htm rubrique « certification de l’épreuve numérique contractuelle ». jet d’encre (supports rigides, supports souples comme des bâches, tissus, voilages). 2.9.5 Le e-paper : un nouveau support qui remplace le papier et l’encre La révolution numérique s'attaque également au papier et à l'encre. Les livres électroniques commencent à apparaître sur le marché international, avec des industriels tels que Sony, Matshushita, Philips, Jinke, etc. Ce type d'écran s'appuie sur des capsules remplies de microbilles noires ou blanches, dont la présence sur la partie visible de la capsule est commandée par une impulsion électrique, l’objectif étant d’imiter l’apparence d’une feuille imprimée. Les livres électroniques présentent de nombreux avantages : ils permettent de stocker et transporter facilement des milliers de pages, de télécharger rapidement tout type de documentation, ils sont interactifs et consomment très peu d’énergie. Cependant, plusieurs améliorations restent à réaliser, notamment en ce qui concerne l’aspect pratique du produit - taille, autonomie, poids, résolution, couleur -, son coût et sa compatibilité avec les standards informatiques courants et Internet. Les applications du papier électronique sont nombreuses. Outre le marché du livre électronique, ce type de technologie intéresse la presse écrite. Le papier électronique pourrait également être présent dans le domaine de l'emballage avec des packaging intelligents, de l’étiquetage pour une mise à jour automatique des prix par exemple ou de l'affichage d’informations permettant une réactualisation très rapide du contenu. L’arrivée de ce support électronique s’inscrit dans un développement logique de l’activité industrielle traditionnelle, au même titre que les technologies numériques d’impression. Supprimant les problèmes de fabrication du papier, d’imprimerie, de stockage et de transport, le papier électronique devrait bousculer la filière « papier » dès lors que les compromis techniques comme celui entre la performance et le coût seront optimisés. Cette technologie fait l’objet d’un projet labellisé par le pôle de compétitivité Cap Digital. Il s’agit du projet SYLEN (système numérique de lecture nomade), dont l’objectif est de créer des terminaux nomades de lecture pratiques, projet mené par des centres de recherche, quelques industriels et des utilisateurs potentiels comme Le Monde Interactif et la Bibliothèque Publique d’Information. page 405 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux profondeur de la filière graphique est désormais solidement liée aux nouvelles technologies de l'information qui permettent des réponses rapides aux besoins des clients, une simplification de la chaîne de commande, une soumission de travaux et devis en ligne et un travail collaboratif. 3 - DANS UN CONTEXTE D’ATONIE SUR LE MARCHÉ DE L’IMPRESSION DE LABEUR, LA DIVERSIFICATION DE L’OFFRE ET LE POSITIONNEMENT SUR DE NOUVEAUX MARCHÉS SONT-ILS UNE SOLUTION ? 3.1 Des marchés traditionnels en déclin L’industrie graphique traditionnelle est aujourd’hui caractérisée par des marchés matures et qui génèrent de moins en moins de marges, une large surcapacité de production et une forte pression sur la rentabilité. De nombreuses petites imprimeries ont été fragilisées par ce contexte économique difficile qui sévit depuis plusieurs années et qui devrait se poursuivre. L’imprimerie de labeur, principale composante du secteur des industries graphiques, devrait demeurer en retrait, dans la continuité de l’année 2006 qui a été plutôt morose. Certains segments connaissent un fléchissement (perte d’audience de la presse et de la presse magazine), d’autres sont soumis à une concurrence étrangère de plus en plus vive (marché du livre), ou à la concurrence des TIC : le développement de l’e-administration et plus généralement des échanges électroniques pèse lourdement sur les activités traditionnelles d’impression (les imprimeurs de l’offset feuilles et du continu étant les plus exposés à ces évolutions technologiques). Le marché de la publicité subit, quant à lui, la concurrence des nouveaux médias avec le risque du déplacement des dépenses publicitaires de l’imprimé vers la télévision (notamment avec l’ouverture de la publicité à certains secteurs exclus jusqu’à présent telle que la grande distribution) et Internet. Couplés avec la baisse des dépenses publicitaires depuis 2004 (due à la réduction des dépenses des annonceurs de la grande consommation), ces facteurs risquent d’avoir un impact important sur le média imprimé. Globalement, la croissance du média imprimé dans les pays occidentaux ne devrait pas dépasser 1 à 2 % par an. En revanche, la communication « mieux ciblée » et « intelligente » devrait connaître un développement de 5 à 10 % par an, en substitution des autres modes de communication27. Dans le secteur graphique, Internet se positionne de plus en plus à la fois comme un concurrent du document imprimé et comme une source de revenus pour les industriels de ce secteur. Cette transformation en Par ailleurs, le marché français de l'emballage se caractérise par un chiffre d’affaires de 23 milliards d'euros (tourné vers le secteur alimentaire pour 65 %) et dont les matériaux papier/carton représentent 35 %. Les modifications des habitudes de consommation (diminution des portions, besoin de développer l'attrait visuel, augmentation du nombre de lancement de petites séries, besoin de traçabilité des produits et d'informations) constituent des axes de développement majeurs de ce secteur. Il s’agit ainsi d’un marché important au sein duquel l’innovation joue un rôle capital avec le développement incessant de nouveaux produits et de nouvelles techniques. 3.2 Se positionner sur de nouveaux marchés porteurs Les imprimeurs devront se positionner sur des secteurs plus profitables et étoffer leur offre de services, notamment en profitant des opportunités qu’offrent les nouvelles technologies numériques. Ces dernières sont en effet génératrices de nouveaux débouchés, en particulier parce qu’elles permettent de répondre aux nouveaux objectifs de rapidité. L’intégration de ces nouveaux outils est toutefois un challenge pour les imprimeurs dans la mesure où elle requiert à la fois de maîtriser de nouvelles technologies, mais également de mettre en place de nouveaux modes organisationnels. Certains marchés peuvent être envisagés comme des marchés de diversification générateurs de davantage de marges pour les entreprises. Le marché de l’éditique regroupe les activités globales de production et traitement des documents de gestion des entreprises et administrations et des documents qu’elles échangent avec les personnes (clients, administrés, employés). Selon les cas, l'éditique intègre les activités suivantes : la réalisation du fond documentaire (conception graphique, charte graphique), la réception et l’ordonnancement des données (validation, tri), la composition et la mise en production des documents, la diffusion, la traçabilité, l’archivage et la mise à disposition. (27) Source : CERIG – mars 2006. page 406 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE Ce marché fait à la fois partie de l’activité traditionnelle graphique mais aussi des activités émergentes concurrentes dans la mesure où tous les documents n’ont pas vocation à être imprimés. Un nombre grandissant d’entreprises relevant de secteurs d’activités tels que la banque, l’assurance, et les administrations ont en effet de plus en plus recours aux documents électroniques. De nombreux imprimeurs commencent à se positionner sur ce marché qui nécessite les compétences à la fois de la chaîne graphique traditionnelle mais aussi un savoir-faire en matière de gestion de données. Le marché de l’emballage connaît actuellement de belles perspectives. Les sous-traitants de ce marché peuvent se positionner davantage comme des prestataires de l’industrie de l’emballage en s’inscrivant comme des co-développeurs de produits. La présence d’un espace dédié aux équipements et aux solutions pour la transformation et le packaging pour la première fois lors de la onzième édition du salon Graphitec est un signal de l’intérêt que portent les acteurs de la filière graphique à ce marché. Le marché de l’impression à la demande, en particulier dans le domaine du livre, permet de faire des mises à jour plus fréquentes des ouvrages et de réaliser de très petits tirages pour répondre à une demande ponctuelle et limitée. Elle permet par ailleurs de diminuer les stocks, ce qui génère des économies de coûts. Des groupes tels que CPI sur le marché du livre proposent déjà ce type de prestations. Les nouvelles technologies, en particulier l’impression numérique, facilitent l’impression de petits tirages, l’impression à la demande et l’impression personnalisée. Le marché du marketing direct Le marketing direct consiste à mener des actions commerciales auprès de clients ciblés par le biais de la prospection téléphonique, de mailings postaux, d’emailing ou par de la publicité (par presse ou Internet par exemple). C’est un secteur en plein développement et actuellement pourvoyeur d'emplois, favorisé par le développement de nouvelles technologies. Par ailleurs, l'évolution du comportement d'achat des ménages ne cesse de se développer en faveur d'une application du marketing direct vers des produits de plus en plus nombreux. Les techniques de marketing direct nécessitent un savoir-faire dans la gestion et l’adressage d’une base de données clients et d’un système d'envoi de documents commerciaux (ou mailings) bien conçus et ciblés. Des grands groupes sont positionnés sur ce créneau, mais des imprimeurs plus traditionnels ont commencé à s’y intéresser car ils disposent d’outils de production permettant de réaliser les imprimés. Le marché émergent des étiquettes intelligentes La technologie RFID (radio frequency identification device) se développe en remplacement des « codes à barres » dans diverses applications (télé-péage, suivi des patients, suivi des bagages). Elle représente une voie de développement pour les imprimeurs d’étiquettes. Le système nécessite l’utilisation d’une étiquette « transpondeur » qui sert de mémoire électronique contenant les données de l'objet à identifier, et d’une antenne pour transmettre le signal entre le lecteur et l’étiquette. L’étiquette dans sa totalité doit donc recevoir la puce et l’antenne, cette dernière pouvant être imprimée en encre conductrice (ce qui permet d'assurer la connexion entre l'antenne et la puce). Le transpondeur peut également être intégré directement à l’emballage par diverses techniques déjà maîtrisées par les imprimeurs (sérigraphie ou offset). Les nouveaux marchés liés à la lutte contre la contrefaçon La sécurité et la protection contre les contrefaçons sont des préoccupations de plus en plus affirmées chez les industriels. Pour faire échec aux contrefacteurs, de nouvelles technologies intégrables sans adaptation sur les lignes de production d’emballages sont mises au point afin d'améliorer l'authentification et la traçabilité des produits. L'impression de marques invisibles sur les emballages, permet ainsi de protéger les produits de marque contre les éventuelles reproductions ou importations frauduleuses. De nouvelles techniques de sécurisation par l’impression arrivent sur le marché, comme la technologie Cryptoglyph de la société AlpVision qui consiste à « camoufler » une multitude de micropoints dans les imperfections des supports. Ces micropoints codent des clés de chiffrement qui rendent la protection inviolable. AlpVision a développé un logiciel qui permet à ses clients d’interpréter en temps réel les marquages présents sur les emballages, et donc de savoir à tout moment si les produits sont authentiques ou non. L’impression numérique sur les textiles et autres supports Les nouvelles technologies d’impression numérique sur textile industriel permettent de créer de nouveaux dessins actuellement impossibles à réaliser industriellement. Elles permettent d’éviter des coûts de stockage en produisant les lots en temps réel. Par ailleurs, ces nouvelles techniques permettent l’impression sur différents supports, offrent la possibilité de renouveler l’offre de communication et ouvrent de nouveaux champs d’investigation dans le domaine de la communication graphique. page 407 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux 3.3 Les stratégies gagnantes : différenciation, innovation, complémentarité et positionnement sur les services lourds, de rendre les documents accessibles en ligne par les clients, de disposer d’outils de suivi de production accessibles par les clients en temps réel. Les grands groupes ont su adopter très tôt une stratégie de services au client basée sur l’élargissement de l’offre de l’impression à l’éditique, le routage, le multimédia, la gestion de bases de données. Ils ont été suivis en cela par quelques groupes familiaux qui réussissent ainsi à dégager de la valeur ajoutée. 3.4 Imprimer moins pour imprimer mieux En comparaison, la grande majorité des petits imprimeurs reste encore trop largement axée sur son cœur de métier en ayant une approche très technique de son positionnement concurrentiel. Ils mettent en particulier en avant leur outil de production, leur savoir-faire, leur réactivité et la qualité de leurs productions, ce qui ne suffit plus compte tenu de la concurrence internationale et des baisses des prix qui réduisent les marges. Les stratégies gagnantes pour les imprimeurs semblent être le positionnement sur des activités génératrices de valeur telles que : - la création d’une offre complète trans-filière, multiproduits (différents formats) nécessitant la parfaite maîtrise des trois procédés d’impression (offset, sérigraphie et numérique) et couplée à une offre de service (création de contenu, gestion de la logistique) ; - la création d’une offre de communication complète élargie (affiches, PLV, décoration/signalétique…) ; - la différenciation par des positionnements sur des marchés de niche qui nécessitent de mobiliser tous leurs savoir-faire, tout en développant de réelles offres de services à leurs clients ; - le positionnement sur des produits à plus forte valeur ajoutée (packaging, impression numérique sur des produits hauts de gamme et de communication très spécifiques) mais qui impliquent de développer des capacités d’innovation et donc de mettre en œuvre de véritables stratégies marketing au sein des entreprises ; - la rupture par rapport à une logique centrée sur l’imprimé avec le développement vers d’autres outils de communication en particulier le multimédia et des démarches liées à l’éditique et au marketing direct. Ces positionnements doivent tenir compte de la nécessité pour les industriels de conserver une bonne maîtrise des outils de production indispensable à la réalisation d’une offre de qualité. Il est donc indispensable de continuer à investir dans les équipements performants dans une démarche de rationalisation et de modernisation et d’intégrer les nouvelles technologies et en particulier les outils de e-business afin d’être en mesure de gérer les flux de production de plus en plus L’imprimé ne disparaîtra pas à court et moyen terme, néanmoins les logiques, à la fois économiques et écologiques, conduisent à imprimer moins pour imprimer mieux. De fait, le tissu industriel graphique francilien devra subir une double mutation : l’une dans le prolongement des restructurations industrielles déjà en cours, visant à réduire l’offre capacitaire, l’autre visant à l’adapter aux nouvelles attentes du marché. Ainsi, dans les prochaines années, le tissu industriel francilien risque de faire face à de nouvelles restructurations visant à rationaliser les outils de production. Il sera parallèlement confronté à de nombreuses défaillances de PME traditionnelles de labeur, avec une conséquence directe sur l’emploi du secteur. Les entreprises qui auront anticipé les mutations profondes de l’activité induites par le déplacement des marchés vers de nouveaux produits et en particulier ceux liés à la convergence des supports media semblent en revanche disposer de perspectives de croissance importantes. Pour cela, les entreprises devront adopter des stratégies de repositionnement, mais également de partenariat pour disposer des compétences permettant d’apporter des solutions aux attentes des marchés. Ces démarches devront inéluctablement s’accompagner d’actions de formation et d’adaptation aux changements en interne aux entreprises, car elles impliquent des modifications profondes des modes de pensée et de l’organisation. 4 - FOCUS SUR L’IMPRIMERIE DE PRESSE 4.1 La situation de la presse payante se dégrade L’imprimerie de journaux (NAF 222A) couvre les travaux d’impression et de composition pour les journaux édités au moins quatre fois par semaine. Il s’agit essentiellement des quotidiens nationaux et régionaux d’information générale et politique, qu’ils soient payants ou gratuits, ainsi que les journaux publicitaires. Le secteur étudié ne regroupe pas les imprimeurs de presse magazine. page 408 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE 4.1.1 Les différentes étapes de réalisation d’un journal Les éditeurs et correcteurs valident le contenu du journal (textes et illustrations), c’est le bouclage. Les photocompositeurs réalisent ensuite la mise en page du journal sur ordinateur. Après une dernière relecture, le bon à tirer est réalisé, il donne l'autorisation de « graver » sur une plaque imprimante. Les pages virtuelles sont traitées pour devenir des plaques offset souples avec la technique du Computer to Plate. L’imprimerie de journaux utilise des rotatives offset. Les presses rotatives sont alimentées par des bobines de papier. L’avantage de cette technique est la vitesse d’impression qu’il est possible d’atteindre. Les rotatives de presse tournent à 15 m/s, ce qui équivaut à environ 80 000 exemplaires par heure pour un format quotidien. À la sortie de la rotative, le papier est coupé et plié. Une fois assemblés en lots, les journaux sont acheminés par des tapis roulants vers la salle d’expédition et triés selon leur destination : gares, aéroports, diffuseurs, centres postaux, etc. Figure 3 : étapes de réalisation d’un journal. Reportage Rédaction Mise en page/ Montage 4.1.2 La presse nationale payante : un secteur en crise Le secteur de la presse payante connaît depuis 2000 une baisse de son chiffre d’affaires (ventes et revenus publicitaires) qui se confirme en 2006. La presse nationale est la plus affectée. En 2006, elle enregistre un chiffre d’affaires de 1,44 milliards d’euros, chiffre d’affaires qui s’est stabilisé mais qui reste toutefois le plus bas depuis vingt ans. Entre 2005 et 2006, les ventes au numéro ont chuté de 2,7 % et n’ont pas été compensées par l’augmentation des ventes par abonnement (2,2 %). Les recettes publicitaires sont reparties à la hausse (+ 1,7 %) même si les recettes de petites annonces ont baissé de 4,6 % et continuent à migrer vers la presse gratuite ou Internet. Des 28 quotidiens nationaux en 1946, vendus à plus de 6 millions d'exemplaires, il en reste 11 en 2006, diffusés à 2 millions d'exemplaires par jour. La presse nationale est globalement en difficultés mais il existe une forte disparité des situations entre les quotidiens. Certains titres sont positionnés sur un marché de niche comme Les Échos ou L'Équipe et parviennent à toucher véritablement un lectorat alors que d’autres titres comme Le Monde, Le Figaro ou Libération voient leur diffusion payée baisser respectivement de 4,5 %, de 3,1 % et de 7,6 % ces dix dernières années. La presse locale ne fait pas figure d’exception, contrairement aux années précédentes où son chiffre d’affaires progressait lentement mais régulièrement. En 2006, Impression Distribution/ Diffusion son chiffre d’affaires se stabilise à 3,07 milliards d’euros. La baisse des ventes au numéro (– 2 %) n’a pas été compensée par la progression des abonnements (+ 2 %) entre 2005 et 2006. Les recettes publicitaires n’ont augmenté que de 1 %. La presse locale reste le segment de la presse payante qui a connu la plus forte augmentation de son chiffre d’affaires, 32,9 % depuis 1990. L’information locale reste relativement épargnée de la concurrence Internet. Le marché de la presse nationale étant beaucoup plus vaste, la segmentation se fait selon les opinions. Un lecteur non satisfait d’un quotidien est un lecteur perdu pour l’ensemble de la presse quotidienne écrite. Il y a en effet peu de transferts de lectorat d’un titre à l’autre. La presse gratuite d’information poursuit son expansion et voit son chiffre d’affaires progresser de 25 % entre 2005 et 2006. De nouveaux titres sont apparus en 2006 à Paris comme Direct Soir ou Matin Plus et le réseau de la presse gratuite continue à se développer en province. Les gratuits ont su attirer vers la presse un nouveau lectorat en proposant une information accessible, généraliste et adaptée à une lecture hors de chez soi. La presse gratuite base l’intégralité de ses ressources sur la publicité et les petites annonces. Compte tenu de sa large diffusion, elle capte les recettes publicitaires des annonceurs, au détriment de la presse payante28. (28) Source : Direction du Développement des Médias – Juillet 2007. page 409 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux 4.2 État des lieux régional pour l’impression de presse La plupart des quotidiens nationaux sont imprimés en Île-de-France (11 titres) ainsi que le quotidien régional Le Parisien. rés des activités d’édition restées à Paris. La localisation des imprimeries de presse est régie par deux types de contraintes : - des contraintes logistiques : les livraisons quotidiennes vers les points de vente nécessitent une implantation près du centre ; - des contraintes industrielles : les volumes d’impression sont importants et imposent une implantation périphérique. L’imprimerie de presse emploie 767 salariés en Île-deFrance avec 34 établissements en 200629. 4.2.2 Des imprimeries détenues par de grands groupes de presse Tableau 5 : poids de l’Île-de-France pour l’imprimerie de presse en 2006. Les principaux imprimeurs de journaux en Île-deFrance appartiennent à de grands groupes de presse, comme Le Monde, SocPresse ou Amaury. 4.2.1 Le tissu francilien dominé par l’impression des grands quotidiens Emploi salariés Île-de-France France Poids Île-de- France /France Établissements 767 34 2 088 190 36,7 % 17,9 % Ces grands groupes possèdent des structures intégrant l’ensemble de la chaîne de fabrication, depuis la collecte et la saisie des informations, le prépresse, l'impression et la finition, jusqu'à la distribution. Ces chiffres ne semblent pas représentatifs de la situation constatée pour l’impression de presse en Île-deFrance. En effet, l’impression des journaux est souvent intégrée chez les éditeurs de presse. Certaines sociétés réalisant des impressions, comme Sicavic, sont comptabilisées dans le secteur de l’édition et inversement des petites structures d’édition de journaux peuvent être référencées sous le code NAF 222A. Ceci rend difficile l’estimation exacte de l’effectif salarié pour l’impression de presse : nous l’évaluons à environ 1 200 salariés pour l’Île-de-France. Le secteur en Île-de-France est dominé par de grandes structures. Les trois plus grands établissements sont situés en Petite Couronne et ont ainsi été sépa- La majorité de ces établissements assurent les travaux d’impression pour des groupes de presse autres que ceux auxquels ils appartiennent. Par exemple, Roissy Print, appartenant à la Socpresse qui détient Le Figaro, imprime deux quotidiens n’appartenant pas à ce groupe : l’International Herald Tribune et Paris Turf. Les imprimeries de presse peuvent ainsi augmenter le taux d’utilisation de leurs machines et réaliser des économies d'échelle. Cette mutualisation permet également de gagner en crédibilité vis-à-vis des fournisseurs de papier ou de machines d'impression en termes de délais de livraison ou facilités de paiement grâce à l’augmentation des volumes produits. En Île-de-France, 4 sites impriment l’essentiel des titres. Tableau 6 : principaux établissements en Île-de-France imprimant des journaux. Raison sociale Localisation Le Monde Imprimerie Ivry sur Seine (94) Effectifs 2005 Chiffre d’affaires en M€ 2005 Appartenance 335 41 M€ Filiale du groupe de presse Le Monde Roissy Print Tremblay en France (93) 257 34 M€ Filiale du groupe de presse Socpresse SICAVIC Saint-Ouen (93) 248 27 M€ Filiale du groupe de presse Amaury Centre Impression Presse Parisienne (CIPP) Saint-Denis (93) 175 20 M€ Filiale du groupe Riccobono30 (29) Données UNISTATIS. (30) Seule imprimerie n’étant pas intégrée à un groupe de presse et qui édite en conséquence la plupart des titres qui ne peuvent disposer de leur propre imprimerie. page 410 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE 4.2.3 La décentralisation de l’impression pour la presse nationale, une menace pour l’Île-deFrance ? Le Monde et L’Humanité sont imprimés en Île-deFrance. Ils sont ensuite envoyés en province pour être distribués. Les autres titres de la presse quotidienne nationale sont imprimés, pour leurs tirages locaux, à proximité de leurs zones de diffusion, soit par un réseau d’imprimeries indépendant, soit par des centres d’impression appartenant aux groupes, soit par les imprimeries de la presse quotidienne régionale. Le CIPP31 a par exemple cinq imprimeries de province (Marseille, Toulouse, Nantes, Nancy et Lyon). Le Figaro est actuellement imprimé en Île-de-France par Roissy Print pour l’ensemble des tirages. La Socpresse et Riccobono se sont associés pour construire un nouveau site d'impression, MidiPrint, pour Le Figaro à Gallargues, dans le Gard. Ce nouveau site, opérationnel depuis juillet 2007, imprime environ un tiers de la production totale du quotidien pour les lecteurs du Figaro situés sous une ligne LyonBordeaux. L'objectif est de mieux servir les abonnés du journal dans cette zone : le quotidien sera bouclé à 23 heures et ainsi alimenté des dernières actualités. L’impression sur Paris entraîne des contraintes de temps en matière de bouclage. Il doit ainsi être anticipé, ce qui interdit de diffuser les informations de fin de soirées. De plus, l’augmentation des coûts de transport se traduit par une hausse des prix de vente des quotidiens. Ces éléments plaident en faveur de la décentralisation de l’impression et de l’émergence de prestataires indépendants des groupes en province. Cependant, de nombreuses contraintes financières et sociales pèsent sur la filière et empêchent la décentralisation et l’externalisation de l’impression de la presse en France. De plus, il n’y a pas de véritable marché concurrentiel entre les titres de presse qui pourrait motiver ces restructurations. Les investissements de production sont tels que les éditeurs doivent passer des contrats à long terme avec les imprimeurs. 4.2.4 Les syndicats professionnels La Fédération nationale de la presse française (FNPF) assure la défense des intérêts généraux de la presse et contribue à son développement. La FNPF est une union de syndicats composée de six organisations (31) CIPP : Centre impression presse parisienne. syndicales, trois d’entre elles se rapportent à la presse quotidienne : - Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN) : dirigé par un bureau composé des patrons de presse nationale ; - Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR) ; - Syndicat de la presse quotidienne départementale (SPQD). Ces trois organisations syndicales ont pour vocation le conseil et la défense des intérêts de la presse quotidienne nationale, régionale ou départementale. Ils étudient les questions économiques, juridiques et sociales concernant la presse. 4.3 Plusieurs handicaps structurels qui s’ajoutent aux difficultés de la presse payante 4.3.1 Des investissements industriels très lourds Les imprimeries de presse ont des exigences de productivité qui nécessitent des équipements très performants. Les rotatives, généralement multi-bandes pour imprimer plusieurs pages au format quotidien, doivent être capables de rouler sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et être en mesure de sortir de l’ordre de 60 000 exemplaires à l’heure. L'imageuse CTP (computer to plate) et le flux prépresse sont dimensionnés en conséquence. Le CTP doit ainsi pouvoir traiter environ 200 plaques à l’heure. Les rotatives offset de journaux sont hautement automatisées. Elles incluent des fonctionnalités complexes telles que les contrôles automatiques du registre de coupe, de la densité d'encrage, les systèmes de préréglage des zones d'encrage, etc. La salle d'expédition est également un système logistique très élaboré avec ses fonctions de stockage, encartage, pliage, agrafage, collage, adressage et rognage, empilage, etc. Les imprimeries de presse doivent ainsi engager périodiquement des investissements industriels très importants pour renouveler les rotatives et les systèmes d’expédition qui sont très sollicités. L’incertitude sur les perspectives d’activité du secteur de la presse est ainsi problématique pour les imprimeurs qui ont besoin de visibilité pour leurs investissements. La majorité des outils de production sont sousutilisés. Malgré les logiques de groupes et de mutualisation des moyens, les rotatives ne tournent en moyenne que 4 heures pas jour, entre 23 heures et 3 heures du matin et sont le reste du temps à l’arrêt. page 411 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux La majorité des titres ont besoin du même créneau horaire, exception faite pour Le Monde, quotidien du soir, qui réalise ses tirages entre 11 h et 16 h. Compte tenu des charges que représentent les équipements, les imprimeurs cherchent de plus en plus à se positionner sur de nouveaux marchés d’impression comme celui de l’imprimé publicitaire pour augmenter le taux d’occupation des rotatives. Ces positionnements peuvent nécessiter des améliorations au niveau des procédés afin d’obtenir de meilleures qualités d’impression. 4.3.2 Des contraintes sociales héritées du passé qui pénalisent la presse L’impression de la presse est marquée par son syndicat qui a toujours lutté très fortement pour la défense des conditions de travail et des salaires. Les ouvriers de la presse quotidienne nationale, appelés « ouvriers du Livre » sont regroupés dans un des syndicats de la CGT du livre, eux-mêmes membres du « Comité interprofessionnel du Livre parisien ». Cela leur confère un pouvoir important et de fortes capacités d’opposition. La convention collective assure aux ouvriers du Livre des avancées considérables par rapport à la condition ouvrière générale et à celle des imprimeurs de labeur ou de presse magazine notamment des salaires plus élevés, une protection contre le licenciement, un contrôle de l’embauche, ainsi que d'autres avantages comme des caisses de retraite particulières. Le taux de syndicalisation est proche des 100 %. L'arrivée de l'informatisation et le mouvement de concentration de la presse en de grands groupes rendent les rapports entre les syndicats et le patronat de plus en plus difficiles. Aujourd’hui, la plupart des opérations dans les imprimeries de presse sont automatisées. Cette automatisation a entraîné de nouvelles règles d’organisation et de nouveaux métiers. La priorité dans le contexte actuel est à la baisse des effectifs, rendue difficile avec les nombreuses capacités de blocage du syndicat. En 2004, plusieurs plans de licenciements ont concerné des entreprises franciliennes d’impression de journaux affectées par la crise de la presse quotidienne. Ainsi, 160 suppressions de postes à l'Imprimerie du Monde d’Ivry-sur-Seine et 130 au Figaro (Roissy Print) ont eu lieu. 4.3.3 Une distribution de la presse très réglementée La vente au numéro est le principal mode de distribution de la presse quotidienne nationale en France, l’abonnement ne représentant que 20 % des ventes. La distribution vers les points de vente est régie par la loi Bichet du 2 avril 1947 qui entraîne des contraintes supplémentaires pour la presse. Son principe est que la distribution de la presse est libre : un éditeur peut recourir à tous moyens légaux de son choix pour faire distribuer son journal. Le choix d’une distribution autonome a ainsi été effectué par la presse quotidienne régionale, pour des raisons de proximité qui rend inutile le principe même de groupage. En revanche, dès que deux éditeurs au moins choisissent de mettre en commun des moyens pour assurer la distribution de leurs titres, ils ne peuvent refuser à un troisième éditeur de les rejoindre. Ces entreprises de presse ont alors obligation d’avoir accès à des sociétés coopératives de messageries de presse dont le fonctionnement et la constitution sont réglementés. Les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP) sont la principale société chargée de la distribution de la presse en France. Ces sociétés coopératives doivent notamment garantir l’égalité de traitement entre les titres, que ce soit tant en termes de coûts de distribution que d’impartialité de traitement. Les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne ont annoncé en novembre 2007 la suppression de 350 emplois sur 1200 et la fermeture de centres de tri. C’est la conclusion du projet présenté par la direction des NMPP au comité central d’entreprise dans le cadre de son plan de modernisation « Défi 2010 ». Le nombre de points de vente de la presse diminue : 4 600 sur 30 000 ont disparu ces dix dernières années. Cette tendance à la baisse s’explique par les contraintes qui pèsent sur les détaillants. En effet, la répartition des bénéfices pénalise les kiosquiers qui sont très faiblement rémunérés, ce qui entraîne leur disparition progressive. De plus, l’obligation de distribution leur impose de gérer près de 500 titres en moyenne pour chaque point de vente avec en contrepartie un nombre d’invendus important (22 % pour la presse payante en 2005). Pour les éditeurs de presse, le principe d’égalité entre les titres rend difficile la mise en œuvre de stratégies marketing sur les points de vente. De plus, ce sont les éditeurs qui prennent en charge le coût des invendus. page 412 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE 4.3.4 Les répercussions de ces handicaps structurels sur le prix de vente Ces handicaps structurels pèsent sur le prix de vente des quotidiens en France qui reste élevé par rapport à l’indice général des prix français et par rapport aux quotidiens européens. Le prix des journaux a augmenté plus vite que celui des autres produits, ce qui ne favorise pas la conquête de nouveaux lecteurs désormais habitués à la gratuité de l’information. Selon le Syndicat de la presse parisienne, le coût d’un quotidien est réparti en moyenne à 23 % pour la rédaction, 24 % pour la fabrication (essentiellement induits par les coûts de main d’œuvre), 10 % pour le papier, 30 % pour la distribution et 13 % pour divers (frais de régie, de promotion, d’administration). Ce sont les phases de production et de distribution qui coûtent le plus cher aux entreprises de presse. 4.4 Une situation financière difficile 4.4.1 Un modèle économique fragile La presse présente un ensemble de coûts fixes (rédaction, outil de production, distribution) qu’elle doit rentabiliser grâce à deux sources de revenus : la vente des quotidiens aux lecteurs (57 % du chiffre d’affaires en 2007) et la vente d’espaces publicitaires aux annonceurs (43 % du chiffre d’affaires) comprenant essentiellement la publicité commerciale et dans une moindre mesure les petites annonces. Ces ressources publicitaires résultent d'un grand nombre de facteurs : la conjoncture économique et sociale sur une période donnée, l'image renvoyée par le journal, la composition de son lectorat, etc. Il existe cependant quelques exceptions : certains journaux refusent par principe toute publicité et tirent leurs recettes des ventes seulement et à l’opposé d’autres quotidiens sont gratuits et entièrement financés par la publicité. 4.4.2 Une faible rentabilité pour la presse payante Le secteur de la presse quotidienne connaît une très faible rentabilité. Le modèle économique de la presse est aujourd’hui fragilisé à la fois par une baisse de la diffusion payée de 7 % en 10 ans et par des recettes de publicité insuffisantes. Le marché publicitaire de la presse souffre de la concurrence des autres médias (notamment Internet) et des gratuits qui captent aussi les campagnes des annonceurs, ces derniers se positionnant naturellement sur les médias qui touchent le plus large public. Les petites annonces ont été les plus touchées avec l’arrivée d’Internet qui offre des avantages et services très intéressants pour les offres d’emploi, les annonces immobilières, etc. En effet, la rapidité de publication et l’immédiateté de l’information offerte en ligne attirent les annonceurs. Enfin, la presse écrite commence à sentir les effets de la migration des campagnes publicitaires de la grande distribution vers la télévision, en raison de la libéralisation totale de la publicité télévisée effective depuis janvier 2007. Les coûts fixes étant difficiles à réduire en raison de certaines rigidités et contraintes sociales, la presse quotidienne est économiquement fragilisée. Les quotidiens régionaux sont toutefois plus rentables que les nationaux. En effet, la presse locale, disposant d’un maillage fin du territoire, fournit des informations qui concernent directement la vie quotidienne de ses lecteurs et reste pour l’instant épargnée de la concurrence d’Internet. D’autre part, la presse locale a su capter le marché des petites annonces qui sont de plus en plus rares dans les journaux nationaux. 4.4.3 L’entrée de nouveaux types d’actionnaires dans le monde de la presse Cette faible rentabilité n’incite pas les investisseurs à apporter des capitaux propres pour financer de nouveaux développements. Les entreprises de presse sont entrées dans un cercle vicieux dans la mesure où le manque de capitaux leur interdit toujours plus de s’adapter aux nouvelles conditions du marché. Confrontés à des résultats négatifs, de nombreux groupes de presse ont dû renforcer leurs fonds propres page 413 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux en faisant appel à des capitaux extérieurs pour combler les pertes et financer des plans de relance. L'actionnariat familial (Hersant, Beytout) est en train de reculer au profit d'un nouvel actionnariat : des grands industriels comme LVMH pour La Tribune, Serge Dassault pour Le Figaro ou Édouard de Rothschild pour Libération ; mais également des acteurs étrangers tels que le l'espagnol Prisa entré au capital du Monde. Ces aides sont réservées aux publications qui sont inscrites sur les registres de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP). Cet organisme associe des représentants de l’État (issus du ministère de la communication, des postes et télécommunications, du Ministère de l’économie, des finances et de l’emploi ainsi que du ministère de la justice) et des éditeurs. Il est chargé d’émettre un avis. La presse quotidienne en France est soumise à des lois anti-concentration, héritage de l’après-guerre, qui avaient pour objectif de garantir le pluralisme de l’information. Or, ces lois pénalisent particulièrement la presse quotidienne. Elles interdisent par exemple qu’un même groupe dépasse 30 % du total des publications quotidiennes diffusées sur le territoire national ou qu’un groupe présent dans la télévision hertzienne et la radio, couvrant une certaine audience, édite des quotidiens représentant plus de 20 % de la diffusion nationale. Cette règle entraîne un désintérêt des financeurs pour la presse quotidienne, le secteur étant comparativement beaucoup moins rentable que la radio ou la télévision. Cette règle empêche également la constitution de groupes véritablement plurimédia. Compte tenu des mutations profondes que connaît la presse aujourd’hui, l’action de l’État vise plus à soutenir les entreprises de presse dans leurs actions de développement et de modernisation qu’à préserver le pluralisme de l’information politique et générale qui était la mission initiale. Les modalités de soutien n’ont pas été pour autant significativement modifiées. Depuis dix ans, les aides directes ont surtout été recentrées sur la réorganisation industrielle du secteur et sur la presse quotidienne qui subit les contraintes économiques spécifiques. Par exemple, en 2005, l’enveloppe des aides directes a été augmentée pour financer les départs et reclassements des ouvriers du livre afin de maîtriser les coûts de production. La conséquence est que les groupes de presse sont aujourd’hui rachetés pas des industriels dont les médias ne sont pas le cœur de métier alors que des groupes pluri-média sembleraient mieux positionnés pour dynamiser la presse quotidienne. 4.4.4 Les aides de l’État : une source de financement importante pour les entreprises de presse Les entreprises de presse reçoivent, au nom de la préservation du pluralisme, de nombreuses aides de l’État. Ces aides sont une source de financement importante pour la presse car elles s’élèvent à plus de 10 % du total du chiffre d’affaires du secteur. Elles ont pour objectif de contribuer au développement de la diffusion, à la défense du pluralisme, à la modernisation et la diversification des entreprises de presse vers le multimédia. Deux types d’aides existent : - les aides « directes » sous forme de subventions pour l’ensemble des étapes de la chaîne d’information : aides au portage, à l’impression décentralisée, à la création de sites Internet, à l’expansion de la presse à l’étranger, etc. ; - les aides « indirectes » qui représentent la plus grande partie des aides, sous forme de minorations fiscales, de transport ou de tarifs postaux préférentiels. Les aides de l’État sont, pour les entreprises de presse, des sources de financement au même titre que les ventes de titres et les espaces publicitaires. 4.5 Internet et les gratuits : de nouvelles formes de concurrence La presse quotidienne française a perdu aujourd’hui le monopole de l’information. Elle est concurrencée par Internet et les gratuits. Ces deux médias, même s’ils ne sont pas à l’origine de la baisse de la diffusion de la presse commencée dans les années 1970, mettent en évidence des faiblesses structurelles et bouleversent les équilibres économiques du secteur. 4.5.1 Une nouvelle logique de l’information induite par Internet Internet a modifié profondément le rapport à l’information et impose à la presse de s’adapter dans un environnement de concurrence qui se renouvelle sans cesse. Internet permet de fournir une information presque instantanée et mise à jour en continu. Elle n’est soumise à aucune contrainte de fréquence de parution, de délai de bouclage et de distribution, contrairement à la presse écrite. L’internaute peut choisir les informations qu’il souhaite consulter, à n’importe quel moment, en personnalisant sa page d’accueil. Il peut aussi réagir aux contenus sur des forums d’échange. page 414 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE De nouveaux acteurs indépendants de grands médias se sont positionnés sur ces nouvelles formes d’information et exercent une concurrence frontale à la presse quotidienne. Il s’agit notamment des agrégateurs comme Yahoo actualités, Google actualités, etc. Ces moteurs de recherche récupèrent des contenus édités par d’autres sites ou des fournisseurs d'accès comme MSN, Windows Live qui proposent des portails généralistes d’information. Les groupes de presse ont réagi rapidement en développant leur propre site web devenu le complément interactif du journal traditionnel. Les sites de presse ont cependant du mal à s’imposer face à ces nouveaux entrants qui ont su développer de nombreux services et fonctions autres que la consultation des contenus des articles. Ils disposent souvent de moyens financiers importants sans avoir certaines contraintes de la presse, comme celles liées au Syndicat du Livre. De nombreux sites d’information sont gratuits pour les usagers, ce qui pénalise de plus en plus la presse qui doit aujourd’hui justifier le coût de l’information. La presse quotidienne écrite doit aujourd’hui mettre en avant ses avantages : confort, souplesse de lecture, mobilité, capacité d’analyse, etc. Internet capte une part importante des recettes publicitaires. La presse quotidienne doit trouver de nouvelles solutions innovantes pour attirer les annonceurs. 4.5.2 Le succès de la presse gratuite La presse gratuite d’information connaît un essor considérable avec un chiffre d’affaires qui a été multiplié par dix depuis son apparition en 200232. Ce succès s’explique par son format court, sa rapidité de lecture, sa distribution sur les lieux de passage, une formule qui convient aux personnes qui se déplacent avec les transports publics. Les deux gratuits les plus distribués, Métro et 20 minutes, lancés en France par des groupes scandinaves en 2002, comptent parmi les cinq titres de la presse quotidienne les plus lus. 20 minutes est distribué à près de 700 000 exemplaires chaque jour au travers de 8 éditions régionales et Métro à près de 517 000 exemplaires avec 9 éditions régionales. Cette nouvelle forme de presse a su séduire les annonceurs et les agences médias par l’envergure de son lectorat. Elle a aussi capté une part de plus en plus importante des recettes publicitaires de la presse écrite. (32) Source : Direction du Développement des Médias – Juillet 2007. Le succès des gratuits montre que les difficultés rencontrées par la presse payante sont plus liées à un problème de contenu de l’offre et de distribution qu’à une absence de demande. En s’adaptant à un nouveau style de vie, les gratuits ont su conquérir de nouveaux lecteurs, notamment de jeunes lecteurs auparavant éloignés de la presse quotidienne. Ils ont pris l’habitude de s’informer rapidement par le biais de journaux gratuits et peuvent approfondir un sujet sur des sites Internet gratuits. Le modèle économique de la gratuité reflète une évolution des pratiques socio-culturelles des nouvelles générations et vient bouleverser la presse traditionnelle. La valeur de l’information a changé dans ce nouveau contexte. La gratuité progresse aussi par la distribution gratuite de la presse payante, de plus en plus fréquente dans les universités, les aéroports, pour augmenter les chiffres du lectorat. Confrontée à la concurrence de ces deux médias, la presse payante doit aujourd’hui justifier un prix et s’imposer en mettant l’accent sur la valeur ajoutée de son contenu. Certains groupes de presse, après des réactions initiales de rejet face à cette nouvelle forme de presse, ont choisi de lancer leurs propres gratuits afin de garder le contrôle du marché publicitaire, notamment de petites annonces. Par exemple, les groupes Bolloré et Le Monde ont créé Matin Plus, quotidien gratuit lancé le 6 février 2007. Il est distribué à 600 000 exemplaires, dont 350 000 dans la région Paris-Île-de-France. Matin Plus est la tête de pont parisienne du réseau Ville plus (cinq quotidiens régionaux gratuits). 4.6 Une diversification de l’offre possible avec le numérique 4.6.1 Le positionnement sur l’information en ligne La plupart des groupes de presse ont réagi face à l’arrivée de nouveaux entrants sur Internet en développant une offre en ligne. L’offre de base consiste à mettre en ligne le journal, la version électronique de l’édition papier et souvent des articles supplémentaires. De nombreux titres proposent des fonctionnalités plus développées comme l’intégration de contenus multimédias (son et vidéo), la possibilité de personnaliser les informations en fonction de ses besoins, la possibilité d’interagir, etc. Par exemple, Le Monde Interactif propose des contenus à forte valeur ajoutée : synthèses thématiques en rapport avec l'actualité, contenus multimédias, consultation illimitée des archives, envoi de newsletters reprenant les principaux titres, alertes en temps réel, possibilité de réagir aux articles, etc. page 415 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux Les sites de presse occupent une place importante parmi les sites d’information. Ils représentent 50 % de l’audience des sites d’information en France en novembre 2006. Six titres de presse sont présents dans le classement des quinze sites d’information en France en 2006 les plus consultés : Le Monde, Le Figaro, Libération, Ouest France, 20 minutes et l’Humanité. Il s’agit d’un véritable enjeu pour les journaux qui misent de plus en plus sur leurs sites Internet pour reconquérir un lectorat et ainsi élargir leur diffusion. Le développement sur Internet nécessite des investissements importants pour les groupes de presse pour financer le lancement du site, les évolutions technologiques et l’ensemble des migrations qui en découlent. Cependant, la part de cette activité dans l’ensemble du chiffre d’affaires des entreprises de presse reste aujourd’hui faible. 4.6.2 Le papier électronique, opportunité ou menace ? L’arrivée du papier électronique pourrait bouleverser le secteur de la presse (cf. paragraphe 2.9.5 sur le e-paper). Le quotidien Les Échos a ainsi lancé en 2006 le projet d’une version expérimentale et électronique du journal. Le quotidien sera accessible sur un support en feuilles plastiques numériques et consultable sur des lecteurs de poche. Il pourra être mis à jour à partir d'une borne WiFi ou tout autre connexion (Bluetooth, téléphone portable, PDA, etc.). Cette édition donnera accès aux articles du journal du jour, à l'information en continu fournie par la rédaction Internet du journal, etc. Sa commercialisation est prévue pour fin 2007. Malgré les difficultés rencontrées aujourd’hui par la presse payante, liées notamment aux héritages du passé et à l’émergence de nouvelles formes de concurrence, le secteur dispose de réelles opportunités de développement. La presse doit adapter son offre en prenant en compte les nouvelles pratiques socio-culturelles et les possibilités de diversification liées aux nouvelles technologies. 5 - ACTIONS DE LA DRIRE ÎLE-DE-FRANCE 5.1 Actions en cours Les actions collectives ci-après, soutenues financièrement par la DRIRE, sont mises en œuvre au niveau régional en faveur des imprimeurs. Le site Internet de la DRIRE présente ces actions : http://www.Île-defrance.drire.gouv.fr/ Bonnes pratiques environnementales dans l’imprimerie de labeur Cette opération vise à la rédaction d’un référentiel de « Bonnes Pratiques » de type AFNOR, qui recensera les bonnes pratiques en matière environnementale pour les imprimeries de labeur. 8 imprimeries seront accompagnées dans la mise en place de ces bonnes pratiques sur le terrain dans le cadre d’une certification ISO 14001 par étapes. Gestion collective des déchets d’entreprises et d’accompagnement aux pratiques écoresponsables Cette action, portée par l’association Paris 20e, a pour objectif la création d’une plate-forme de gestion mutualisée de déchets destinée aux PME parisiennes. Les missions de la plate-forme vis-à-vis de ses adhérents sont l’information, la sensibilisation, le conseil et l’accompagnement dans leurs démarches environnementales, l’accompagnement à la mise en place opérationnelle des procédures de gestion des déchets et l’externalisation de leur logistique de gestion des déchets. CAP Île-de-France Cette opération, portée par la FICG, a pour but de faciliter la réalisation de projets stratégiques d’entreprises en coopération et de former les industriels aux principaux enjeux pour leurs entreprises. Des sessions de formation et des réunions à destination des chefs d’entreprises permettent d’aborder les thèmes suivants : relations avec les annonceurs (politiques d’achats, attentes des donneurs d’ordre), développements marketing, nouvelles technologies, investissements partagés, logistique commune, croissance externe. Stratégie et développement pour l’imprimerie et l’édition Cette opération, portée par le SICOGIF, a pour objectif d’accompagner 5 dirigeants, d’une part pour l’appropriation d’outils nécessaires à la mise en œuvre d’une stratégie de développement d’entreprise, et d’autre part pour une meilleure prise en considération de la fonction commerciale au sein de leurs sociétés. Soutien aux PME de la chaîne graphique du nord parisien Cette opération, portée par la communauté d’agglomération de Plaine Commune, a pour objectif d’accompagner des chefs d’entreprises du secteur de la chaîne graphique en améliorant leurs qualifications en matière de communication, de gestion prospective, d’organisation et de méthodes de gestion. Il s’agit également de favoriser la mise en réseau des entreprises de cette filière sur le bassin d’emploi du nord parisien. page 416 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE Soutien de la filière graphique des parcs d’activités de Saint-Ouen-l'Aumône L’opération a pour objectif d’accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de réflexion stratégique, plus particulièrement sur les thèmes suivants : stratégie commerciale, organisation et méthodes de gestion, export, ressources humaines et coopération interentreprises. L’objectif final de l’action est d’aider les entreprises des parcs à faire face ensemble aux profondes mutations que rencontre aujourd’hui le secteur de l’imprimerie. Bilans environnementaux dans le secteur de l’imprimerie Cette action, portée par le SICOGIF, s’adressait à 10 imprimeries qui souhaitaient réaliser un bilan environnemental en prévision des évolutions réglementaires ou mettre en place un système de management environnemental. Elle a été clôturée avec succès en 2006, et des suites sont proposées aux entreprises au travers de l’opération collective « Bonnes pratiques environnementales dans l’imprimerie de labeur » décrite ci-dessus. 5.2 Propositions d’actions Le paragraphe précédent montre que de nombreuses actions ont été mises en œuvre en faveur des entreprises des industries graphiques en Île-deFrance. Il est toutefois possible d’identifier de nouvelles pistes d'actions complémentaires au vu des forces/ faiblesses/opportunités/menaces identifiées précédemment. Les actions pourraient par exemple être les suivantes : Anticiper les mutations, définir des positionnements offensifs et générateurs de valeur ajoutée et s’ouvrir sur d’autres marchés Diagnostic Le déplacement des marchés doit inciter les imprimeurs à se préparer et à se positionner de façon plus offensive sur des marchés porteurs (marchés de niche, marchés à forte valeur ajoutée) afin de rester concurrentiels. Proposition d’actions Accompagner les entreprises dans la structuration de leur démarche commerciale et dans leur définition d’un positionnement marketing susceptible de leur redonner des marges. Accompagner le changement dans l’entreprise. Renforcer la performance industrielle Diagnostic Le gain apporté par les nouvelles techniques n’est pas toujours suffisant pour atteindre les niveaux de performance requis et la productivité indispensable à une restauration suffisante des marges. Une action sur l’organisation peut apporter des réponses à la problématique. Proposition d’actions Accompagner les entreprises dans une plus grande maîtrise de leurs performances industrielles et dans la mise en œuvre d’outils de progrès continus. Cette action pourra s’intéresser selon les besoins de l’entreprise à l’amélioration des flux administratifs ou de production, l’optimisation des process en particulier via la réduction des temps de cycle ou l’amélioration du système d’information de l’entreprise. Appropriation des outils informatiques Diagnostic Les clients attendent des imprimeurs une maîtrise des outils de communication pour faciliter l’échange des fichiers mais aussi permettre la maîtrise complète d’outils d’ e-business et d’outils collaboratifs susceptibles de devenir un avantage concurrentiel. Par ailleurs, la maîtrise des standards numériques (JDT par exemple) est susceptible de devenir un outil de compétitivité. Le niveau d’appropriation de ces outils est inégal parmi les imprimeurs. Des actions pourraient être menées en Île-de-France pour permettre aux PME de mieux s’approprier les nouvelles technologies de l’information et de la communication. page 417 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux Proposition d’actions Accompagner les chefs d’entreprise dans l’appropriation des outils numériques nécessaires aux échanges au sein de la filière. Renforcer et stimuler la capacité d’innovation au sein des entreprises Diagnostic Dans un contexte de renouvellement de l’offre graphique, les principaux marchés et gisements de valeur pour les imprimeurs se situent sur la conception et l’offre de produits et services innovants. Or, de nombreux imprimeurs sont actuellement des sous-traitants fournisseurs de « papiers imprimés » et ont du mal à se positionner comme des « offreurs de solutions » imprimées ou multimédia. La culture focalisée actuellement sur la seule fabrication industrielle doit évoluer en intégrant une capacité à innover et proposer des services plus globaux aux clients. Proposition d’actions Accompagner les entreprises à intégrer et/ou renforcer la capacité de leurs bureaux d’études (PAO, conseil en communication, développement de nouveaux produits et services) . Favoriser l’émergence de réseaux d’entreprises ou de « pôles graphiques » visant à favoriser les synergies entre PME Diagnostic Les clients attendent des imprimeurs la capacité à proposer des offres globales à la fois sur les imprimés (maîtrise de la chaîne complète de fabrication d’un imprimé depuis la conception jusqu’à l’expédition), quels que soient les formats et sur des outils multimédia. Face aux groupes qui peuvent bénéficier des synergies des différentes filiales, les imprimeurs indépendants ne peuvent rivaliser en terme d’offres. Proposition d’actions Accompagner les chefs d’entreprise dans la création de réseaux d’imprimeurs et d’acteurs graphiques ou d’un pôle graphique afin de leur permettre de répondre aux appels d’offres nécessitant des parcs machines importants, la maîtrise complète de la chaîne de production ou des compétences multimédia. Intégrer des outils de gestion des ressources humaines dans les PMI Diagnostic Les PME font face à des problèmes de renouvellement et de maintien des compétences. Proposition d’actions Accompagner les chefs d’entreprise dans la mise en place d’une démarche GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences). Maintien des actions en faveur des démarches environnementales Diagnostic Les donneurs d’ordres affichent de plus en plus des exigences en matière de démarche environnementale des imprimeurs. Cet aspect devient donc un élément déterminant pour les imprimeurs. Proposition d’actions Poursuivre les actions en faveur de démarches de développement durable qui sont souhaitées et reconnues par les clients. page 418 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE annexes ANNEXE 1 : BIBLIOGRAPHIE Référence Auteur Date du document Chiffres clés de l’imprimerie de labeur Ministère de l’Économie des Finances et de l’Industrie, Édition 2004 Industries Graphiques – données 2006 FICG 2007 L’imprimerie et l’édition à Paris DRIRE Ile-de-France 2003 Acteurs Graphiques FICG Différents numéros 2004-2007 Revue Caractères Différents numéros 2004-2007 Industries Graphiques : « filière graphique : marchés et média et maintenant ? » FICG N° 524 décembre 2005 Industries Graphiques : « marché du livre en Europe : qui tire la couverture ? » FICG N° 521 mars 2005 Atlas de l’industrie DRIRE Ile de France 2005 Les industries culturelles en Ile-de-France IAURIF 2005 L’avenir de l’imprimé SICOGIF Novembre 2006 L’imprimerie de Gutenberg au numérique - 4 pages SESSI N° 190 juin 2004 Les problèmes de concentration dans les médias Rapport au 1er Ministre Décembre 2005 page 419 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux ANNEXE 2 : SITES INTERNET Adresse Résumé www.ile-de-france.drire.gouv.fr Site de la DRIRE Ile-de-France, présentant dans la rubrique développement industriel les actions collectives en cours pour la région Ile-de-France. www.ficg.fr Site internet de la Fédération de l’Imprimerie et de la Communication Graphique. www.sicogif.com Site internet du Syndicat National des Industries de la Communication Graphique et de l’Imprimerie française. Des informations sur la charte des bonnes pratiques mentionnées dans cette bibliographie, sur le pdf certified, sont disponibles sur ce site. ww.opca-cgm.fr Site internet de l’organisme paritaire agréé de la communication graphique et des multimédias. Des études sont disponibles sur ce site. www.caractere.net Site internet de la revue caractère qui permet notamment de s’informer en particulier grâce à des dossiers sur les entreprises, les technologies, et les marchés. www.graphiline.com Site internet dressant l’actualité des industries graphiques. www.golding.fr Site proposant des liens vers des manifestations et des forums qui intéressent les imprimeurs et les spécialistes de l’emballage. www.imprim.fr.com Serveur réservé aux industries graphiques. www.insee.fr Site de l’INSEE, Institut National de la Statistique et des Études Économiques. Il permet d’avoir accès à des informations statistiques nationales, régionales et départementales. www. info.assedic.fr/unistatis Site de l’UNEDIC qui permet de disposer de statistiques sur l’emploi dans la filière. www.ddm.gouv.fr Site de la DDM, Direction du Développement des Médias, qui permet d’avoir accès à des informations statistiques pour chaque secteur de la presse www.ojd.com Site de l’OJD, Office de Justification de la diffusion, qui fournit des études et chiffres clés de la presse page 420 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE ANNEXE 3 : DONNÉES CHIFFRÉES COMPLÉMENTAIRES Chiffre d’affaires national et tonnage des différentes activités graphiques Produits imprimés et activités CA en M€ HT Poids en% Quantités en tonnes Journaux * 282,3 4,0 % 51 265 Imprimés administratifs et commerciaux 727,7 9,8 % 159 427 Imprimés en continu (listings informatiques) 437,6 5,9 % 127 403 Imprimés publicitaires et affiches 1 498,6 20,2 % 669 024 Périodiques, catalogues et brochures de vente par correspondance (VPC) 1 276,3 17,2 % 1 358 261 391,6 5,3 % 220 472 Emballages (papier et carton, autres matières) 1 020,2 13,8 % 149 203 Marchés secondaires (imprimés techniques, annuaires, imprimés fiduciaires, calendriers, cartes postales, images et posters, albums à colorier, partitions musicales, cartes géographiques, etc…) 1 112,1 15,0 % 212 452 Activités de prépresse 281,1 3,8 % Reliure 377,0 5,1 % 7 404,5 100,0 % Livres Total Source FICG, données 2006, entreprises de plus de 20 salariés. Source SESSI, données 2006 entreprises de 10 salariés et plus. Poids économique de l’Ile-de-France dans les différentes activités graphiques Chiffre d’affaires en M€ HT Activités Ile de France Imprimerie de journaux * Imprimerie de labeur Activités de prépresse Reliure France Poids de la région Quantités imprimées en tonnes Ile de France 282,3 6 464,1 25,1 % 816 760 98,5 281,1 35,0 % 350 167,8 377,0 44,5 % 4 914 page 421 Poids de la région 51 265 1 623,4 Source FICG, données 2006, entreprises de plus de 20 salariés. Source SESSI, données 2006 entreprises de 10 salariés et plus. France 2 896 242 28,2 % 5 à 9 salariés 24 % 10 à 19 salariés 14 % 20 à 49 salariés 11 % ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux 50 à 99 salariés 3 % 100 à 199 salariés 1 % 200 à 499 salariés 0 % Répartition des établissements graphiques selon leur taille Répartition des effectifs selon la taille des établissements 1 à 4 salariés 8 % 1 à 4 salariés 47 % 5 à 9 salariés 12 % 5 à 9 salariés 24 % 10 à 19 salariés 14 % 20 à 49 salariés 25 % 10 à 19 salariés 14 % 20 à 49 salariés 11 % 50 à 99 salariés 16 % 50 à 99 salariés 3 % 100 à 199 salariés 14 % 200 à 499 salariés 9 % 100 à 199 salariés 1 % 200 à 499 salariés 0 % Source : UNISTATIS - Statistique annuelle de l’emploi salarié au 31 décembre - données 2006. 500 salariés et + 2 % Source : UNISTATIS - Statistique annuelle de l’emploi salarié au 31 décembre - données 2006. 1 à 4 salariés 8 % 5 à 9 salariés 12 % Répartition géographique en Ile-de-France des établissements selon les activités Établissements 2006 Imprimerie de journaux Imprimerie de labeur Reliure Activités de prépresse Total à 19 salariés 14 % Essonne Paris 10Seine-et Yvelines Hauts Seine-de-Seine Saint-Denis 20 àMarne 49 salariés 25 % 163% 11 50 à 99 salariés 6 Val-de Marne Vald’Oise Total 34 2 1 5 4 2 à 199 salariés 14 % 32,4 % 10017,6 % 8,8 % 5,9 % 2,9 % 14,7 % 11,8 % 5,9 % 275 200 à 499 salariés 9 % 107 56 92 108 147 112 94 27,7 % 10,8 % 5,7 % 9,3 % 10,9 % 14,8 % 11,3 % 9,5 % 26 15 3 18 5 17 14 4 25,5 % 14,7 % 2,9 % 17,6 % 4,9 % 16,7 % 13,7 % 3,9 % 147 11 10 17 49 25 47 27 44,1 % 3,3 % 3% 5,1 % 14,7 % 7,5 % 14,1 % 8,1 % 459 139 72 129 163 194 177 127 31,4 % 9,5 % 4,9 % 8,8 % 11,2 % 13,3 % 12,1 % 8,7 % Hauts Seine-de-Seine Saint-Denis Val-de Marne Vald’Oise Total 767 500 salariés et + 2 % 991 102 333 1 460 Source UNISTATIS – données au 31 décembre. Répartition géographique, en-Ile-de France, des effectifs selon les activités Effectifs 2006 Imprimerie de journaux Imprimerie de labeur Reliure Activités de prépresse Total Paris Seine-et Marne Yvelines Essonne 76 18 5 7 1 408 248 4 9,9 % 2,3 % 0,7 % 0,9 % 0,1 % 53,2 % 32,3 % 0,5 % 1 984 2 510 519 1 578 1 277 1 688 1 127 1 296 16,6 % 21 % 4,3 % 13,2 % 10,7 % 14,1 % 9,4 % 10,8 % 144 630 28 587 21 294 414 96 6,5 % 28,5 % 1,3 % 26,5 % 0,9 % 13,3 % 18,7 % 4,3 % 968 56 57 114 337 206 446 211 40,4 % 2,3 % 2,4 % 4,8 % 14,1 % 8,6 % 18,6 % 8,8 % 3 172 3 214 609 2 286 1 636 2 596 2 235 1 607 18,3 % 18,5 % 3,5 % 13,2 % 9,4 % 15 % 12,9% 9,3% Source UNISTATIS – données au 31 décembre. page 422 11 979 2 214 2 395 17 355 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE ANNEXE 4 : LISTE DES PRINCIPAUX ACTEURS RÉGIONAUX : CENTRES DE FORMATION, SITES INDUSTRIELS Principales écoles de la région Désignation Adresses Gobelins l’école de l’image 73, bd Saint Marcel 75013 PARIS Gobelins l’école de l’image (Site Noisy Les Richardets) 11, rue du Ballon 93160 NOISY-LE-GRAND Lycée Maximilien Vox 5, rue Madame 75006 PARIS Lycée Tolbiac 170, rue de Tolbiac 75013 PARIS Lycée Corvisart 61, rue de Corvisart 75013 PARIS l’ESAIG, École Supérieure Estienne des arts et des industries graphiques 18, bd Blanqui 75013 PARIS Lycée Claude Garamond 69, rue de l’industrie 92701 COLOMBES Lycée André Malraux 77130 MONTEREAU-FAULT-YONNE Lycée Alfred Costes 146 av Henri-Barbusse 93000 BOBIGNY Lycée Maximilien Vox 5, rue Madame 75006 PARIS Université de Marne-la-Vallée 5, bd Descartes Champs-sur-Marne 77454 MARNE-LA-VALLÉE Les principaux centres de formation continue Désignation Adresses AFIR, Association de Formation des Imprimeurs Rotativistes 35, rue Victor Hugo 93500 PANTIN AFGMI Association de Formation du GMI 5, rue de Crussol 75011 PARIS ASFORED Centre de formation du Syndicat national de l’édition 21, rue Charles Fourier 75013 PARIS Cetec-Info 15, rue Martel 75010 PARIS CNA-CEFAG, arts graphiques, multimédia, audiovisuel 61, rue d’Orfila 75020 PARIS CFDAA Centre de Formation Professionnelle d’Arts Appliqués 29, rue du Moulin Joly 75011 PARIS Chambre Syndicale Typographique Parisienne 94, bd Auguste Blanqui 75013 PARIS EMI École des Métiers de l’Information 7/9, rue des Petites Écuries75010 PARIS Formagraph Site Paris 8, rue de Cotte75012 PARIS Gobelins, l’École de l’Image 73, bd St Marcel 75013 PARIS Gobelins, l’École de l’Image (Site Noisy Les Richardets) 11, rue du Ballon 93160 NOISY-LE-GRAND GreCO Graphisme et Communication 36, rue Molière 94200 IVRY-SUR-SEINE GRETA Réseau Graphique 18, bd Auguste Blanqui 75013 PARIS IFRA 72, rue d’Hauteville 75010 PARIS IRFIP Institut pour la Recherche et la Formation professionnelle des Industries Papetières 154, bd Haussmann 75008 PARIS page 423 ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE • Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux LNE Laboratoire National d’Essais 1, rue Gaston Boissier 75015 PARIS Mediagraf 15, rue Fernand Grenier 93210 SAINT-DENIS-LA-PLAINE Trait d’Union Graphique 319, chemin de la Sanmontane 93181 MONTREUIL UIG Université des Industries Graphiques 5, rue de Crussol 75010 PARIS Un centre de formation par l’apprentissage Désignation Adresses Gobelins l’école de l’image (Site Noisy Les Richardets) 11, rue du Ballon 93160 NOISY-LE-GRAND Presse spécialisée Désignation Adresse du siège social Commentaires CARACTÈRE 26, rue Oradour-sur-Glane 75504 PARIS Mensuel sur l’économie et la technologie des industries graphiques. FAITS DE SOCIÉTÉS 22, rue des Reculettes 75013 PARIS Lettre trimestrielle des stratèges en communication tirée à 10 000 exemplaires. FLEXO GRAVURE EUROPE 8, rue Denis Poisson 75017 PARIS Groupe TRENDICE, actualité sur la fabrication, la transformation des emballages à base de matériaux souples (papiers, films, complexes), l’impression hélio-flexographique et numérique. LABEL ÉTIQUETTES 8, rue Denis Poisson 75017 PARIS Groupe TRENDICE, revue bimestrielle spécialisée pour le secteur industriel de l’impression des étiquettes en flexogravure et héliogravure. FRANCE GRAPHIQUE 4 bis, rue de la Gare 92300 LEVALLOIS-PERRET Mensuel sur l’actualité des arts graphiques (entreprises, économie, technologies), diffusé à 8 000 exemplaires. FG CONVERTING 4 bis, rue de la Gare 92300 LEVALLOIS-PERRET Mensuel consacré à l’impression et à la transformation des emballages (papier, carton, film…) et des étiquettes adhésives, diffusé à 35 000 exemplaires. REPRODUIRE & IMPRESSION 11, rue du Colonel Pierre Avia 75015 PARIS Mensuel sur le traitement du document analogique et numérique de petit ou grand format, en noir ou en couleur (copieurs, imprimantes, scanners, consommables, solutions logicielles de GED), diffusé à 6 000 exemplaires. page 424 Les industries graphiques et l’imprimerie de journaux • ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE page 425 N° ISBN : 978-2-11-097550-8. Dépôt légal : mars 2008. Crédits photos : Drire Île-de-France – Photothèque du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche - LL de Mars Dessin original de Larry Ewing réalisé avec GIMP - Le pôle audiovisuel du nord parisien L'équipe du développement industriel de la DRIRE Île-de-France. DRIRE Île-de-France 10, rue Crillon - 75194 Paris cedex 04 tél : 01 44 59 47 47 - fax : 01 44 59 47 00 www.ile-de-france.drire.gouv.fr