Valentine Biollay réalise son American Dream
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Valentine Biollay réalise son American Dream
3 5 CHÂTEL-ST-DENIS Le restaurant La Nouvelle Poste propose demain une journée dédiée aux huîtres 14 novembre 2014 – NO 43 Fr. 1.90 MUSIQUE PALÉZIEUX Barnabé lance sa Revue dès ce soir, dirigée principalement par des femmes m le 7 SKICROSS SERVION Interview de Fanny Smith 6 MÉMENTO - CINÉMA AVIS MORTUAIRE VEVEYSE – RÉGION D’ORON – JORAT essager J.A. 1618 Châtel-Saint-Denis HUMEUR Valentine Biollay réalise son American Dream Valentine Biollay a grandi à Palézieux, mais a suivi son rêve de chanteuse jusqu’à New York. Elle y est installée depuis 2011 et s’y fait une place en tant que chanteuse de jazz français. donc logique que la première y soit donnée.» La Palézienne construit sa vie aux Etats-Unis, consacrée entièrement à la musique et à ses projets. Elle n’en reste pas moins attachée à son pays d’origine. «Les paysages, l’accent ou la Migros me manquent, rigole-t-elle. Mais la vie est agréable à New York. Je suis vraiment tombée amoureuse de cette ville.» Elle explique qu’il y a de nombreux espaces verts, et qu’elle ne se sent pas étouffer. «Je l’étais beaucoup plus à Paris. J’habite en outre à Forest Hills, un quartier du Queens. Le style est assez “vieille bourgade allemande”.» Parmi ses amis figurent aussi des Suisses. «Je les ai rencontrés lors de la fête du 14 juillet où j’ai soudainement entendu parler suisse allemand. Je leur ai sauté dessus tellement ça me faisait plaisir de pouvoir partager des souvenirs avec eux. Je me souviens du Röstigraben, mais quand on sort du pays, cette barrière n’existe plus!» L’un des avantages d’une grande ville, c’est qu’on y trouve de tout. Valentine Biollay a pu manger deux fois une fondue à New York. «La première était excellente, la seconde horrible. Elle était peut-être un peu trop épicée…» Pas loin de chez elle, un petit restaurant a à la carte un émincé à la zurichoise. «Ce sont des petites choses, mais qui font très plaisir. J’ai beau avoir ma vie et mes amis ici, je garde mes attaches helvétiques.» D e l’autre côté de la webcam, Valentine Biollay cherche les mots justes en français pour expliquer son départ il y a trois ans pour New York. Ses phrases sont parfois ponctuées d’expressions anglaises. La Palézienne a décidé de se lancer dans une carrière de chanteuse dans la cité de la Grosse Pomme, et de tenter son American Dream (rêve américain, n.d.l.r.). «Tout est parti d’une remarque d’une amie, raconte-t-elle. On m’a encouragée à essayer des études en jazz.» Un petit retour en arrière s’impose. Valentine Biollay a grandi à Palézieux. Elle est très vite éprise de comédie. Sa scolarité terminée, elle décide de poursuivre son rêve à Paris, puis d’achever sa formation avec un travail sur le théâtre yiddish à New York. Là-bas, elle va se découvrir un autre talent, la chanson. «J’ai toujours eu un amour secret pour le micro. J’ai décidé de saisir ma chance.» Sa vie est désormais entièrement consacrée à la musique. Pour gagner sa vie, elle chante. Partout où c’est possible. Dans des bars, des restaurants, des festivals, ou même des églises ou des synagogues. Convaincre la famille Jazz partout à New York «J’espère obtenir un VISA d’artiste, confie Valentine Biollay. C’est très difficile de se faire une place. Mais il y a une ambiance particulière, et les gens sentent lorsque vous voulez vraiment quelque chose, et vous offrent des opportunités.» Le jazz est présent partout dans les rues de New York. «J’ai beaucoup appris en chantant, et en écoutant. Cette ville est si riche en musique! Je donne même de la voix lors de soirées privées, ou même dans une boulangerie.» Les New-Yorkais apprécient sa spécialité. Valentine Biollay chante en effet en français. «Je reprends des standards de jazz et des classiques français, comme Trenet ou Piaf. Et je me sers de mon “background” de théâtre, pour vraiment interpréter les chansons. Les gens y sont très réceptifs. On m’a glissé que ma voix transportait au milieu du XXe siècle. C’est mon plus beau compliment.» Elle ne pourrait pas mener pareille carrière en Europe, puisqu’elle se retrouverait au milieu d’autres chateurs francophones. «Aux USA, la culture française est très appréciée. C’est mon atout.» Un album prochainement La Palézienne va bientôt sortir un album, qui regroupera des chansons de compositeurs français revus à sa sauce. «Elles seront tournées dans un style plus jazzy, en gypsy swing entre au- Valentine Biollay sortira prochainement un album tres.» A côté, elle a créé des classes de «French music» pour enfants. «Il s’agit d’éveil musical basé sur un répertoire français, tout en incluant des notions de musique.» Ces cours rencontrent un certain succès, notamment auprès de la communauté française de la ville qui ne dort jamais. «Les parents sont heureux de pouvoir ensuite partager des connaissances de leur enfance avec leur progéniture.» KATERYNA KUNTSEVICH En plus de ses classes, Valentine Biollay travaille sur une pièce musical, L’histoire du soleil avec Sunny Knable, pianiste et compositeur américain. Ils s’inspirent de L’histoire du soldat de Stravinsky. En plus de participer à la création, la Palézienne devrait également interpréter l’un des rôles. Si tout se passe comme prévu, le spectacle devrait être présenté en Suisse l’été prochain. «L’histoire se déroule en Suisse. Il serait La «Big Apple» compte d’autres nombreux avantages. «C’est vrai que tout est à portée de main! partage Valentine Biollay. Les magasins sont ouverts 7 jours sur 7, et certains 24 h/24. On s’habitue vite à ce train de vie.» Elle apprécie aussi l’enthousiasme de la population locale. «Le regard des gens est rarement négatif. D’ailleurs, on me trouve souvent trop franche.» La Palézienne est très à l’aise dans sa vie de «New-Yorker». Elle espère pouvoir s’y installer définitivement et vivre de son art. «Ce n’est pas une ville facile. Mais elle me correspond vraiment. Musicalement, elle me permet d’être l’artiste que je voulais être.» L’amatrice de jazz n’a pas pour rêve de jouer dans une comédie sur Broadway, mais simplement d’être reconnue. «La Grosse Pomme rend toutefois modeste. On passe nos journées à croiser des musiciens extraordinaires, qui nous tirent vers le haut. J’ai une chance folle de pouvoir les côtoyer.» En traversant l’Atlantique, Valentine Biollay a dû accepter l’idée de laisser sa maman. «Je suis fille unique, et j’ai vraiment eu l’impression de l’abandonner.» Ce n’a pas été tout de suite simple avec ses proches, lorsqu’elle leur a révélé qu’elle s’en allait pour tenter une carrière artistique. «Mais ils ont vu que je suis vraiment heureuse ici. Les USA m’ont beaucoup changée. J’ai pu m’y épanouir.» Valérie Blom ■ Plus d’infos sur www.valentinebiollay.com La chance de décider Les Suisses sont régulièrement appelés aux urnes. Tant et si bien que, pour une partie de la population, cela représente davantage une corvée qu’un droit. Pourtant, même en Europe, l’organisation d’une simple consultation peut être considérée comme illégale, et entraîner des conséquences pour ceux qui auraient eu «l’audace» de demander à la population de s’exprimer. Dimanche, le Gouvernement catalan a souhaité savoir si ses administrés désiraient que cette province espagnole devienne un Etat, et, en cas d’affirmative, si celui-ci devait être indépendant. L’autodétermination des peuples – pour rappel la Catalogne possède une langue, une culture et une histoire qui lui sont propres – faisant partie intégrante du Droit international, cela ne devrait, sur le principe, pas poser problème. Et pourtant… Le Gouvernement de Madrid a tout fait pour empêcher cette consultation. Il a interdit à l’Exécutif catalan de participer à son organisation, prohibé l’utilisation des collèges électoraux et déclaré l’entier du processus comme illégal. Le président Mariano Rajoy a même demandé que son homologue catalan, Artur Mas, soit traduit en justice. Dès lors, un véritable jeu du chat et de la souris s’est engagé entre les différentes parties. Finalement, plus de deux millions de Catalans se sont exprimés, ce qui représente grosso modo un tiers de la population. Et pas moins de 80% des votes étaient favorables à l’indépendance. Un résultat qui s’explique aisément, mais pas de la même manière suivant celui ou celle que l’on interroge. «C’est parce qu’il n’y a que les séparatistes qui ont pris part à cette farce», estime Rajoy. «En voulant nous interdire de voter, Madrid a provoqué cette réaction», considère le directeur d’une succursale bancaire rencontré par nos soins. «Madrid nous vole nos impôts pour les réinjecter dans le reste de l’Espagne. Dans un contexte de crise économique, il est normal que l’on veuille garder cet argent pour nous», explique une jeune nationaliste catalane, également rencontrée sur place. Reste que Madrid joue à un jeu dangereux. L’histoire a démontré à de – trop – nombreuses reprises que lorsque l’on interdit les processus démocratiques et que l’on tente de brider les velléités indépendantistes, cela se termine presque toujours dans un bain de sang. Il n’y a désormais plus qu’à espérer que cette fois les Espagnols sauront faire preuve d’intelligence, eux qui ont déjà vécu une guerre civile au siècle dernier. Il serait néanmoins très amusant de lancer une consultation similaire en Suisse romande. Au vu de la solidité de la barrière de rösti, dont l’existence est démontrée à chaque votation, ce serait peut-être l’occasion pour les Romands de s’évader un peu de la domination germanique. Peut-être aurions-nous une caisse maladie publique, six semaines de vacances, une adhésion à l’Union européenne et tant de choses que nous avons acceptées mais que nos chers compatriotes nous ont refusées. Xavier Fernandez