Histoires du cinéma et des ciné-clubs Témoignage d`une exploitante

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Histoires du cinéma et des ciné-clubs Témoignage d`une exploitante
Histoires du cinéma et des ciné-clubs
Témoignage d'une exploitante de salle de cinéma
Introduction et plan : (10 h)
I:
Petite histoire des ciné-clubs et traversée de l'histoire du cinéma au travers de
l'évolution de l'écriture du scénario.
Les différentes fonctions d'un ciné-club
Ces critères s'originent dans l'histoire de ce mouvement.
II :
Programmer / animer une salle – Programmer / animer un ciné-club.
I : D'où viennent les ciné-clubs ?
Vincent Pinel, définit ainsi les ciné-clubs :
Directeur de l'unité cinéma de la maison de la culture du Havre.
Cinémathèque française.
Rédacteur à l'avant-scène cinéma.
Une méthode : un club où on projette des films qui sont étudiés et discutés.
Un fait : l'effort collectif d'un groupe de spectateurs pour mieux aimer le cinéma.
Un objectif : un organisme visant la formation du spectateur par le contact avec
l'œuvre.
1 : Les débuts de 1920 à la seconde guerre mondiale.
Age d'or du cinéma classique.
2 : Expansion de la cinéphilie de masse : de 1945 à 1970
La modernité : une question historique
3 : Eclosion et repli de la diffusion militante de 65 à 80
4 : Institutionnalisation des activités de diffusion associative de 80 à nos jours.
1 : 1920 à 1945 : Faire reconnaître le cinéma comme art. (10h10)
Cinéma muet et vieux d'uniquement deux décennies.
Une organisation qui va naître en France et qui fera des émules dans d'autres pays par
la suite.
C'est le pays où les premiers penseurs du cinéma vont s'exprimer.
D'un côté une industrie avec des projections payantes et de l'autre des militants
passionnés.
Le cinéma est considéré par la bourgeoisie et les intellectuels comme des
divertissements de foire qui plaisent aux masses.
L'écrivain, Georges Duhamel parle du cinéma comme d'un passe-temps d'illettrés.
1920 : Louis Delluc, critique, forge le terme de ciné-club.
Il fait apparaître un manifeste dans Le journal du ciné-club.
Mouvement lié à des parutions de revues et de journaux.
Il milite pour un cinéma de qualité non inféodé aux puissances d'argent et en faveur
d'une authentique activité critique.
Extrait 1: Nosfératu (Murnau) – 1922
Le ciné-club se donne pour mission de réhabiliter les œuvres méprisées du public, des
critiques et des exploitants.
Ils signalent aussi des œuvres interdites par la censure.
1917 (révolution d'octobre) : naissance de l'URSS et existence des films censurés.
Ex : Cuirassé Potemkine interdit en 1925 (levée en 1953)
Première projection 1926.
Il parle de la mutinerie du cuirassé dans le port d'Odessa en 1905 (révolution russe) et
de la répression qui s'en suivie.
Il est considéré comme l'un des plus grands films de propagande de tous les temps.
Deux axes principaux : promouvoir le cinéma comme art et comme point d'appui à la
diffusion d'idées politiques.
En 1928 le film est largement diffusé, par un nouveau ciné-club « Les amis de
Spartacus » proche du PCF.
Leur but : projeter le ciné comme moyen de combat et de libération sociale. (La
Bellevilloise).
Succès foudroyant, mais bref.
Laïque ? Catholique ? Protestant ? = prémisses de discordes à venir.
1936 : (Front populaire) expansion des ciné-clubs politiques.
1940 : fin – sous l'occupation les allemands ont interdit les CC
2. Expansion de la cinéphilie de masse : de 1945 à 1970 - (10h30)
Après guerre, de nouveaux regroupements sur des bases politiques ou religieuses se
font jour, avec d'anciens résistants, des catholiques, dans une recherche d'idéal
démocratique.
L'éducation populaire.
1946 : Jean Painlevé crée la Fédération Française des CC : 100 000 adhérents pour
150 clubs.
1945 : Le CNC est fondé et a pour vocation de promouvoir le cinéma non
commercial.
Les exploitants voient tous ces développements d'un mauvais œil.
Naissance de la Fédération Française des Ciné-clubs (FFCC) qui donne un statut
officiel à ce secteur non commercial, destiné à diffuser la culture par le film.
1951 : création des Cahiers du cinéma
1952 : Positif
1948 : La critique esthétique du cinéma gagne ses lettres de noblesses :
les universités créent des départements d'étude cinématographiques :
Sorbonne en 1948 : Edgar Morin
Ecole Pratique des Hautes Etudes : Christian Metz
Dans les années 50, un travail considérable a été effectué.
Ils découvrent : Welles, l'expressionnisme allemand, Eisenstein, Dreyer.
Les spectateurs deviennent plus exigeants.
Extrait 2 : Citizen Kane - Orson Welles-1941
1954-55 : Création de l'AFCAE, qui témoigne de la soif pour un cinéma de création.
Fin des années 50 : 50% des CC fonctionnent en milieu rural.
Projection en 16mm.
Dans les années 50 les Ciné-clubs se présentent comme une contre-culture.
Trois grands axes se dégagent :
Le PCF
La Ligue de l'enseignement sont des enseignants (prof de lettre)
Les mouvements catholiques à partir de la JOC (Jeunesse Ouvrière Catholique).
Sans les ciné-clubs pas de Nouvelle Vague.
La fracture cinéma classique / cinéma moderne
Le scénario, une question historique :
- Distinction entre cinéma classique (du début du parlant entre 30 et 59) et
cinéma moderne (fin 40) :
Dramaturgie ancienne reprise des autres arts : le théâtre, la littérature.
L’âge d’or du cinéma hollywoodien
Le cinéma d’auteur en opposition à la « qualité française ».
Cela sous-entendait les mots d’auteur, une certaine rigidité de la narration, des
découpages serrés.
Païsa Rossellini : néo-réalisme italien et 10 ans plus tard, la Nouvelle Vague en
France (tournages en extérieurs : cinéma des cinéastes et cinéma des scénaristes
qui s’opposent).
Ils délaissent un peu le scénario. Fin de la grande époque des scénaristes et des
scénarios bien ficelés.
Simplification de la dramaturgie, en faisant croire aux spectateurs que le monde est
simple, sans aucun rouage compliqué.
Le sens le fil de l’histoire à raconter.
Extrait 3 : L’Avventura (1960) d’Antonioni qui est le prémisse à la liberté du
cinéma, liberté de la dramaturgie.
« Je fais un film sur l’instabilité des sentiments, le mystère des sentiments ».
Extrait 4 : Psycho - Hitchcock.
Année 60-70 : déclin des ciné-clubs comme du reste de la fréquentation en salle (TV
voitures, etc.)
Chute jusqu'aux années 90
3. Eclosion et repli de la diffusion militante de 65 à 80
Le cinéma militant vient supplanter les CC.
4. Institutionnalisation des activités de diffusion associative de 80 à nos jours.
Le cinéma est un art et une culture.
Après 81 : les Ciné-clubs disparaissent (inconfort des projections).
Des salles Art & Essai qui elles au contraire s'équipent.
La télévision et la vidéo à la maison.
Des associations sont créées qui relient les projections avec la production locale (dans
les milieux ruraux), l'éducation à l'image, la sensibilisation dans les écoles, parfois
adossées à des festivals qui se multiplient.
II Comment mettre en place un ciné-club ?
Quel va être votre rôle ?
Choisir un film, faire une programmation (Aller au-delà de l'écume des jours,
des choix que l'actualité propose.)
La préparer (se procurer le film, choix de la date, invité ou non,
communication.
Travailler autour du film (le réalisateur, le courant, pour le présenter et
argumenter pour le débat, avoir des axes et des approches définies pour parler
et faire parler du film).
Mener un débat, accueillir les invités, si il y en a.
Comment mener un débat :
Faire participer le public.
Faire évoquer les réactions et impressions face aux images, aux sons par les
spectateurs.
Demander au public de discerner les thèmes du film
Dégager le sens de l'œuvre.
Apprécier les qualités et défauts (écriture, mise en scène, etc.)
Situer l'œuvre en comparaison avec d'autres films du même réalisateur.
Faire la comparaison avec d'autres films et d'autres réalisateurs.
Mon expérience de programmatrice :
Programmer c'est affirmer son goût et son engagement.
L'identité d'une salle.
La communication.
Le programmateur est un médiateur, voire un prescripteur.
Des films différents pour tous les spectateurs.
Tenir compte de l'implantation géographique de la salle, pour satisfaire les
spectateurs, mais aussi proposer d'autres films pour élargir le spectre de films
proposés.
Le cinéma est un art, avec une culture cinématographique.
Faire des programmations avec un thème, des rétrospectives, documentaires; etc.