Le Méhariste.

Transcription

Le Méhariste.
Le Méhariste.
Minuscule petit point perdu dans l’immensité,
ta vie n’a pas le poids du plus infime grain de sable.
A tout moment, le vent ou la tempête peuvent t’emporter ...
au delà des dunes ...au delà du temps ...au delà de toi,
effaçant à jamais la trace fragile de ton destin. .
Du sol brûlant, sec comme les pavés de l’enfer,
écrasé sous un soleil de plomb,
pas le moindre brin d’herbe ne vient troubler
cette majestueuse monotonie, variant ses formes à l’infini.
Dans cet univers hostile où les larmes du ciel ne donnent que
du sel,
étalées sur le sol, les seules traces de vie sont celles de la mort,
carcasses blanchies, égarées ça et là, pathétiques et figées
dans leurs drames insignifiants .
Pourtant, surgissant de nulle part, spectacle intemporel,
tu es là, fièrement juché sur ton Méhari blanc,
sentinelle du désert aux yeux illuminés rivés vers l’horizon.
Votre couple à l’allure hiératique glisse sans bruit
sur des vagues de sable tandis que tes vêtements,
drapés comme des voiles, claquent au gré du vent.
Ta fragilité et ta faiblesse apparentes décuplent la force de ton
âme,
et ton esprit, libre de tout frein peut s’élever plus haut que les
étoiles.
Ainsi, à l’instar de Galaad découvrant le Saint Graal ,
toi, minuscule petit point perdu dans l’immensité,
dans le silence du désert ou sous les hurlements du vent,
tu parviens à la communion extatique de l’Homme avec Dieu .
La motte le 6 novembre 1998.