Vintage - Equinoxiales - Voyages sur Mesure Low Cost

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Vintage - Equinoxiales - Voyages sur Mesure Low Cost
GUIDE MENSUEL DE L’ART DE VIVRE
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NOVEMBRE 2012
33 ÈME ANNÉE
Vintage
Le chic réinventé
à Bruxelles, New York
et Londres
Les icônes de la mode
Amis de 40 ans
Des personnalités témoignent
Parcours déco 70’s
Québec et Nashville
Menus de fête
Du cocktail au dessert
+ 400 BIENS
IMMOBILIERS
À VENDRE ET A LOUER
Supplément Art 2012
Two s teps
au tour de
Texte Béatrice Leproux-Gillet
Nashville
Qu’il soit ringard ou branché, spontané ou calculé,
dans le Tennessee, le vintage est un business.
évasion
D’emblée, la ville mythique évoque une
foule de sons, de noms et de tubes.
Soixante ans après les débuts de l’industrie du disque et l’ouverture du fameux
studio B où sévissent Dolly Parton, Elvis
ou Waylon Jennings, Nashville réunit les
meilleurs musiciens venus de tous les
états-Unis et offre les meilleurs studios
d’enregistrement avec tous les services associés: instruments, instrumentistes,
salles de répétitions, bus équipés pour
les tournées avec cuisinier et chiropracteur pour chouchouter les artistes.
Aujourd’hui encore, même les musiciens
européens traversent l’Atlantique pour y
enregistrer dans l’une des plus grandes
capitales de la musique. Avec New-York
et Londres, Nashville est incontestablement l’une des mecques de la musique.
On s’y installe pour sa qualité de vie.
Sécuritaire, la ville est de dimension
humaine et ses comtés environnants respirent la quiétude et le confort. Le taux
de chômage est inférieur à la moyenne
nationale et la vie, moins chère. Avant la
musique, la richesse provient de l’industrie de la santé et des assurances. Cerise
sur le gâteau, l’hospitalité et la gastronomie sudistes achèvent de convaincre
maints entrepreneurs Yankees. On le sait
moins mais Nashville imprime les bibles
et livres de prières pour tous les étatsUnis depuis des décennies. Huit cents
églises et autant de bars, musique et
religion y font bon ménage. Mieux: elles
se sont alliées pour faire du business.
Depuis l’engouement pour les clips et
la musique contemporaine chrétienne
passés de folk à rock dans les années
1970, la worship music se vend chère
et s’étudie à la très privée université de
Belmont. Les séries s’inscrivent dans des
communautés baptistes et mettent en
scène des stars de la country comme dans
l’actuelle «Nashville» sur ABC, tandis que
les producteurs planchent sur des reality-shows mêlant country et Dieu. Un
cocktail dominical prêché à la Cowboy
Church par le beau-frère de Johnny Cash,
Madame chantant dans l’orchestre installé
sur scène dans un décor champêtre.
Où le vintage se réinvente
Car Nashville reste la capitale de la country,
toujours en vogue bien au-delà des clubs
à touristes. Elle s’en serait tenue à cette
musique traditionnelle qu’elle serait ringarde. Mais cela fait longtemps qu’elle a
attiré le rock et ses talents, le sien consistant
à entretenir le succès populaire d’un son
créé et représenté par des red-necks républicains très conservateurs tout en promouvant d’autres styles et en développant
d’autres industries.
Le visiteur se rend à Nashville Tennessee
comme en pèlerinage et se précipite sur
le bas Broadway qui résonne de musique
live dès 10h30. À 15h, pedal steel guitars
et batteries rivalisent de bruit. À 18h, les
enseignes à néons se joignent à la fête en
clignotant tandis que les touristes affluent
dans ces honky tonks où ils éclusent des
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bières en rythme jusqu’à deux heures
du matin. La programmation y est aléatoire mais les musiciens toujours bons.
Les connaisseurs préfèrent les adresses plus
secrètes comme le Bluebird Café où des
inconnus viennent faire le bœuf avec des
stars de passage. L’expression honky tonk
aux origines incertaines évoque ces clubs
ruraux installés en marge des villages ou
dans les bas quartiers des villes. Un orchestre de passage, une radio à batterie ou un
simple juke box, le son monté à fond, animait les soirées des ouvriers blancs à grand
renfort de moonshine, l’alcool local.
Très vintage, les nouveaux quartiers branchés comme celui de East Village là où le
vintage se réinvente: magasins de vinyles,
boutiques-shops de déco ou de mode,
brocs et bric-à-brac où se mêlent instruments de musique, vêtements et accessoires
des années 1950 à 1970, second hand santiags, fauteuils à bascule et 78 tours blanchis
à force d’avoir été joués. Le musicien et
délirant entrepreneur Jack White (ancien
leader des White Stripes) ne pouvait qu’y
installer son label Third Man Record après
avoir ouvert une boutique de 45T et revisité une camionnette de marchand de glaces en distributeur de vinyles parfumés.
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Ringarde
la country
music?
Non, vintage.
Nicole Kidman et les autres
Le temps d’une soirée ou d’un week-end, il faut suivre les stars installées en dehors de la ville.
Destination de choix: Franklin et le comté de Williamson, une carte postale à trente minutes
de là: une campagne vallonnée, des champs entretenus comme des golfs et clôturés de lices de
bois où paissent de splendides chevaux à la robe lustrée, des maisons luxueuses de type colonial, voire de petits châteaux dotés d’une ou deux tours. Et ici et là, une vieille étable en bois
au toit de tôles rappelle the old days. Harley Davidson et cyclistes casqués sillonnent ce paysage de contes de fées. Très touristique aussi pour ses plantations et ses batailles sécessionnistes,
le comté est la septième région la plus riche du pays grâce à l’industrie de la santé. Il n’en
fallait pas plus pour attirer les VIP de la musique: Keb Mo, Michael Mc Donald, Sam Bush
et même Nicole Kidman -mariée au chanteur country Keith Urban- y ont leur résidence
secondaire. Et se promènent tranquillement à Franklin où le passant se contente de leur faire
un petit signe de tête: ici, le comportement de star ou de groupie n’a pas sa place.
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Propre et fleurie, la petite ville riche
arbore son monument de la guerre civile,
ses boutiques shops de part et d’autre
d’une Main street très fleurie et, derrière
une façade d’époque, son théâtre restauré.
Modulable en salle de cinéma, de spectacle
ou de concert, il offrirait le meilleur son
après le prestigieux Ryman auditorium de
Nashville qui a accueilli pendant 31 ans le
Grand Ole Opry, l’émission de radio qui
lance encore les musiciens de country.
Un peu plus au Sud dans un méandre
du Tennessee à l’entrée d’un défilé dans
les contreforts des Appalaches, Chattanooga
était un site stratégique crucial lors de la
Guerre de Sécession. Cette ancienne ville
industrielle développée à la jonction de la
rivière et du chemin de fer (honoré par
Glenn Miller dans «Chattanoogga choo
choo») s’offre une troisième vie. Pionnière
en matière d’environnement (bus électriques
gratuits depuis 1992 entre autres initiatives)
dans un comté lui aussi boosté par l’industrie
de la santé, elle a recyclé ses vieux quartiers
d’entrepôts: un petit district arty avec sculptures de bronze à tous les coins de rue et
cafés à terrasses, une station de train et le
seul bateau à aube du pays revisité en hôtel.
Troublantes figures de la ségrégation ou de
la guerre civile, les fantômes y sont nombreux, allègrement exploités par l’industrie
touristique et à photographier absolument:
carrément collector.
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