Le plus grand hôtel de Bruxelles, mais juste 2 étoiles
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Le plus grand hôtel de Bruxelles, mais juste 2 étoiles
Economie Actualité l France | Finance Nouveau sauvetage bancaire P L’Etat français apporte sa garantie au CIF. Et pourrait bientôt agir pour Dexia ? 28 BESIX RED – ARCHI 2000 L a crise financière a fait une nou velle victime dans la zone euro. Il s’agit du Crédit immobilier de France (CIF), une petite banque contrô lée par des sociétés coopératives. A court de financement, elle a dû faire ap pel à l’aide de l’Etat français qui a ac cepté ce weekend de donner sa garan tie. On évoque un montant d’au moins 20 milliards d’euros. Après Dexia il y a moins d’un an, il est donc de nouveau contraint d’intervenir. JeanMarc Ay rault a soutenu dimanche que le contri buable ne serait pas mis à contribution. “L’Etat a pris ses responsabilités en don nant sa garantie mais comme cet établis sement dispose de fonds propres, l’argent des contribuables ne sera pas mis en cause”, a expliqué le Premier ministre. Si l’Etat est monté au créneau, c’est sans doute de peur que la faillite de l’institution ait un effet domino dans la mesure où le CIF est un émetteur d’obli gations foncières et un acteur dans le fi nancement du logement en France (sur tout pour les bas revenus). Fautil voir dans ce sauvetage les pré mices d’une crise immobilière en France? Bertrand Veraghaenne, chief economist à la Banque Transatlantique Belgium, estime “qu’il est trop tôt pour le dire”. Pour lui, le CIF a dû faire appel à l’aide d’Etat d’abord parce que son “bu siness model” basé sur le financement sur les marchés est devenu intenable vu l’assèchement des marchés interban caire et obligataire. “Les acteurs dépen dant du financement du marché sautent les uns après les autres”, explique un ana lyste. Y auratil un éventuel impact sur les négociations à propos de Dexia toujours en cours? Difficile à dire. Comme on le sait, les Français tardent à mettre la der nière main à la mise en route d’une en tité consacrée au financement des col lectivités locales dans l’Hexagone. Et cela en raison notamment de dissen sions francofrançaises entre l’Etat et certains de ses véhicules financiers (dont la Banque postale). En attendant, cela bloque d’autres points du plan de restructuration qui doit être approuvé par la Commission européenne. Toutefois, pour nombre d’analystes, malgré cet octroi de garanties au CIF, l’Etat français n’a pas d’autre choix que d’apporter sa contribution au dossier Dexia. Même s’il ne faut pas s’attendre à ce qu’il allège le poids des garanties sup portées par les Belges… AvC Le lobby sur deux niveaux, avec un double accès rue Royale et place de Louvain, reliera haut et bas de la ville. l Immobilier | Hôtellerie Le plus grand hôtel de Bruxelles, mais juste 2 étoiles P Motel One, dont l’ouverture est annoncée au printemps 2014, réunira 490 chambres. I l fut un temps, pas si lointain, où les hôteliers ne rêvaient, pour la capi tale de l’Europe, que de 4 ou 5 étoi les. C’est qu’il n’y avait – dans leur esprit assurément, mais dans les faits aussi – que des Eurocrates et des congressistes à loger. Et peu importe que le weekend ils doivent brader leurs chambres pourvu que pendant la semaine ils les vendent à prix fort. Certes, les congressistes ne visent pas tous autant d’étoiles, mais la saison des congrès est trop courte pour faire vivre des hôtels moins étoilés. Pour attirer l’indispensable complément de touris tes de loisirs, encore fallaitil que l’image de Bruxelles change. “Devienne touristiquement moins… ennuyeuse”, sou rit Philippe Close, échevin du tourisme de la Ville de Bruxelles. Ce à quoi Région et Ville ont œuvré, imaginant des temps forts (festivals, événements…), en été comme en hiver. Avec un objectif, lancé en 2006, de doubler le nombre de nui tées d’ici 2020. C’estàdire de passer de 5 à 10 millions. Un cap que les villes si milaires d’Amsterdam et Vienne ont déjà passé. “L’Horeca est un secteur qui crée beaucoup d’emplois”, ajoute Philippe Close, qui évoque le chiffre de 35 000 dans la Région. “Car hôtel signifie aussi La Libre Belgique - mardi 4 septembre 2012 services. Le tourisme est le nouveau levier économique de Bruxelles. Malgré la crise, il est en croissance. Bruxelles avait un pro blème de diversification de l’offre. Du luxe, oui, mais rien en accès de gamme. Depuis 2009, on note l’émergence de 2 et 3 étoiles. Mais il manquait un vaisseau amiral ‘bud get’pour les gros congrès et les citytrips.” Ce vaisseau abordera les rives de la très centrale rue Royale d’ici le printemps 2014, à l’emplacement des anciens lo caux du journal “Le Soir”. Sa première pierre a été officiellement posée lundi, aux abords d’un chantier qui est actif depuis novembre dernier (démolition, fondations), en présence de représen tants de la Ville et de la Région, mais sur tout de son développeur (Besix RED), de son entrepreneur (Jacques Delens et Be six) et de son futur occupant, l’enseigne allemande Motel One. Créée en 2000, elle compte 39 hôtels et environ 8 500 chambres, générant un chiffre d’affaires de 135 millions d’euros. Mais elle voit grand : Bruxelles sera sa 60e adresse (pour un total de 15 000 chambres) et sa première au Benelux (la seconde sera amstellodamoise). “Un grand groupe, in dique encore Philippe Close, plusieurs fois primé, qui connaît bien le secteur, pro fite d’un large réseau et a une grande soli dité financière.” Il est très bien noté par les investisseurs. C’est d’ailleurs un comparse – le fonds allemand Union In vestment – qui en a acquis les murs il y a quelques mois. “Ce développement mon tre que Bruxelles intéresse désormais les acteurs importants du secteur.” Avec ses 490 chambres (sur 15 000 m²), Motel One Bruxelles deviendra le plus grand hôtel de la Région (devant le Sheraton qui en aligne quelque 460). Mais sa première particularité est qu’il s’agit d’un 2 étoiles, labélisé “budgetdesign”. Ses tarifs s’étageront entre 59 et 69 euros, en mordant non sur l’aménagement des chambres (qui ne font pas l’impasse sur le design, les bons matériaux et le mobilier de mar que), mais sur les services (pas de res taurant, ni de salles de conférences). Les soussols, dévolus aux voitures, n’intéressent pas l’enseigne dont les clients viennent en car ou en trans ports en communs, et deviendront un parking public (199 emplacements ex ploités par Besix Park). “Et ce que les touristes ne dépenseront pas dans leur chambre, on peut penser qu’ils le dépen seront dans la Région”, suggère Philippe Close. Selon les dernières statistiques, un congressiste dépense environ 400 euros par jour, un touriste de loi sirs se contente de 150 euros. Si le développement de Motel One est symbolique pour la Région, c’est aussi qu’il est le fait d’une reconversion de bureaux. Quand il a racheté les bureaux du “Soir”, le groupe Besix comptait y déménager son propre siège social, ve nant de WoluweSaintLambert. Un permis avait d’ailleurs été introduit et obtenu dans cette optique. Il a néan moins fait marche arrière et rentré un autre permis. C.M.