DOSSIER | Facho VS Antifa

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DOSSIER | Facho VS Antifa
DOSSIER | Facho VS Antifa
Écrit par Virginie Tauzin et Pierre-Yves Bulteau
Jeudi, 12 Septembre 2013 13:42
Le 13e des extrêmes
C’était le 20 septembre 1979. Aux abords de la place de L’Abbé-Georges-Hénocque, trois
hommes surgissent en plein cœur du 13e et font feu. Sous leurs balles, l’activiste de gauche
Pierre Goldman s’écroule. Cet assassinat encore non élucidé sera le dernier ainsi planifié en
France. L’arrivée de la gauche au pouvoir, deux années plus tard, marque la fin de la violence
politique entre membres d’extrême droite et d’extrême gauche (lire l’interview de Nicolas
Lebourg page 23)
. Pas celle de
la violence radicale. Ainsi, dans les années 80-90, Paris est au centre d’affrontements
incessants entre skinheads et chasseurs de skins. Ce sont les années où le leader du FN
n’aime rien plus que de s’afficher auprès de gros bras comme ceux de l'Œuvre française de
Pierre Sidos, plus vieille officine d’extrême droite créée en 1968 et dont le local de la rue
Caillaux a été fermé au cœur de l’été suite à sa dissolution le 24 juillet dernier (lire page 20).
L’Œuvre française
qui se retrouvera mêlée à la mort de Brahim Bouaram, jeté dans la Seine en marge d’un défilé
du 1er Mai frontiste de 1995.
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Écrit par Virginie Tauzin et Pierre-Yves Bulteau
Jeudi, 12 Septembre 2013 13:42
Et puis, plus grand-chose. Malgré la mythologie récurrente chez ces groupes, la rue appartient
de moins en moins aux Tolbiac’s Toads (lire page 24). Les années 2000 signent la
marginalisation des « fafs » et des « antifas ». Les mouvements Manifeste contre le FN et Ras
l’front se dissolvent nationalement, réduisant à quelques milliers le nombre de leurs militants.
En face, ils ne sont guère plus nombreux. Le plus souvent, ce sont des lycéens et des étudiants
qui se provoquent et s’affrontent lors de « bastons éclair » en marge de rassemblements
d’extrême droite. Des soubresauts idéologiques très minoritaires d’où peut encore surgir la
mort.
C’était le 5 juin 2013. À la sortie d’une vente privée, deux bandes se chauffent. L’altercation se
solde par le décès du jeune militant antifasciste Clément Méric. Un rappel tragique et révélateur
d’une société que l’on voudrait « en pleine panique morale ». Ce à quoi Louis Aragon répondait
: « Si l’extrême gauche a oublié que qui veut faire l’ange fait la bête, l’extrême droite, elle,
exprime la barbarie qui demeure sous la mince pellicule de la civilisation. »
[...]La suite dans Le 13 du Mois #32
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