L`endormissement des anges

Transcription

L`endormissement des anges
L'endormissement
des anges
poèmes
F.G.M.
1
De l’endormissement des Anges
ce mystérieux poème
est volute de silence
possible essai de transparence
2
Enfant
sans le savoir
j'ai cueilli dans le Noir
les roses de Königsberg
3
Alors
au premier instant du monde
on ne put lire
au bord du temps qui n'avait pas commencé
à cet instant
intact
A
aleph
un seul mot : dorénavant therefore
4
Il y eut ainsi d'abord un lieu
le joli bois des Messieurs
Herrenwald
et l'eau bleue de leur yeux
lacs d'invitations aux mystères lumineux
Herrensee
et des songes inscrits à fleur d'étoile
c'était vertigineux
tant est si bien que tout fut nécessaire
il y eut alors aussi
alles
5
Certains rêvaient et d'autres pas
se faisant passe-murailles ou se disant des mots
des mots qui faisaient des lueurs
en d'infinies distances qu'on ne calculait plus
(mais, plus tard, les hommes chercheraient à le faire)
d'une beauté confuse mais évidente
des mages attendaient là,
à regarder je ne sais quoi
à contempler je ne sais qui
6
Puis, dans la forêt
où de grands arbres nus faisaient des fleurs jaunes
ce vide
qui entendait ?
l'élan du bois
là
Ewigkeit
joueur d'harmonium ) sa peur
il voyait l'Accordeur
aveugle, entendait-il la douce éternité ?
7
des points muets car transparents
et des chansons à venir flottaient
sur des cendres infinitésimales
conçues pendant le feu
et l'instrument
jour après jour
était une source de musiques
right along
8
Laqués, des mots nombreux avant les choses
les choses qu'ils voulaient signifier
et l'or
abeilles folles aux fleurs bleues de l'été
prise dans le très long Sanglot mélancolique
9
Par les chants immatériels
par le chemin de la mer
aux nuits pleines d'étoiles
étoiles vives aux éclats bleus
par les vives des mers
par les bergers d'étoiles noires
paysages du regard devenu l'horizon
par les murmures d'hier
et les promesses intenables
la chute ayant été voulue
voici qu'ils nous faut remonter
cet escalier du temps
infiniment
10
Tous
le monde entier qu'ils étaient sans même savoir !
11
Vide
le suaire d'octobre faisait aux forêts sombres
un habit de couleurs, sente des loups vaincus
probablement morts
d'une violette sur les lèvres
le sang
dans l'amertume
les mots
de ces lettres
s'aventuraient à dormir
indéfinissables
espérances
et se réveillaient, tentés de dire la vérité
mais il n'y a pas de vérité en dehors du
12
Âme d’enfant : collectionneur d’atomes
faisait des nids de rien
amoureux des nigelles
lumières
puisatier morphinomane
écourtées,
ceci ne se fait pas
écoutez ! de mourir plusieurs fois
devineur
qu'il n'était
sur tant de couleurs
originelles
13
La vie
nombre, mais sans pays,
le voyage ne dure qu’une étincelle, celle d’Orion
qui veille sur le monde
en ce sens exactement,
c'est ainsi
14
Écrit
de l'équivoque abécédaire, larme sonore de luciole égarée
quelques planètes concises
quelques alcools pers
font l’illusion du Roi
font cyclamens et roses
bric-à-brac et l’ordalie
15
Qui veut du vide
essayer de L’extraire en vain
en apatride vivant
sait
en obtient deux ou trois
.
.
.
16
Remember: you are going to disappear
aussi je mets vos noms en cage
pauvres oiseaux figés qui ne vivront jamais
17
Les choses et la cause
sont tissées d'un or de seconde main
mais pour l’éternité
18
Au renoncement final, le décompte de la clepsydre
octobre, novembre, automnales amours,
du cantique d'amour
le soldat médusé
fut pris dans une horloge qui descendait le temps, fleuve
sauvage
écumant d'amour
tu reviendras ?
E pericoloso sporgiersi
19
Aventure
d’Orphée
le suiveur
le gauche amour, le freluquet, ah quel enfant !
Etoile noire, lune bancale voici le désespoir :
fall
20
Mystery of the pyramidal translation:
Blanc
Blancheur
Et le poème devient
white
whiteness
then it is written
21
Dans le jardin italien l’ombre du soldat
marche
et l’on entend son chant très lent
sur tous les pas perdus pousseront des fougères
22
Epitaphe
Beyond is a word
I liked as much as lake
mountain or elsewhere
23
Réponse alchimique
sur les maisons effrayées abandonnées
on voit des cicatrices et plus profonds,
des souvenirs,
et les forêts crayonnées s’en souviennent
de ces cris solitaires dont les grives (mais y étaient-elles ?)
se moquent avec leur chants entêtants
parfums de lis blancs
tâchés par endroit
24
L’un d'eux,
rêvant d’enjamber le point final,
eut le vertige fantastique :
.
it’s
25
Dans les vallées dont j'ignore le sens
fut née la première tulipe
de la semence du temps
approximativement incestueuse
puis la miraculeuse abeille
virevoltant dans la lumière
et riant bien de la fausse mort
26
Graal
Comment dans ce silence
bleu ?
trois questions mal posées
n’auront pas de réponse
un regard avait-il pu être
et ce vide au milieu ?
comment la rose est née ?
27
Granit
très immobile
s’y reposer dans un bosquet d'églantiers blancs
rêver, mais l’air de rien,
du soufre luminescent
des limbes
de symphonies
28
Cage de l'invisible aux couleurs qui s’envolent
te souviens-tu d'hier quand l'herbe sentait nuit ?
ce monde t'enferme, ses rêves sont petits
écoute aux portes du ciel le murmure fabuleux
29
Le ruminement des fougères
dix aigles que des pins recouvrent
dorénavant l'azur
en voici le quatrain
30
Il l’est, poème superficiel,
presque au Temps de Planck.
gardener
thief
lover
31
Pas
Une courbure infime
la gravitation minimale
permet de fuir indéfiniment
rime
telle
ne
quelle
32
Forgiven birds
sont les poètes !
qui s’enfuient toujours mais font des traces de poèmes
de la lune lumière nue boivent le poison clair et violent
volent, volent comme ils peuvent, moucherons de l'infini
)
(
33
Si le chat de Schrödinger
entre deux
dans
en cet espace rêve, tu l’es par
illusion :
illusion – cqfd
)
de la démonstration d'inexistence
absurde
une
cage
34
Du faon, l’adultérin, sept mystères sous le mauvais figuier,
vint une idée certaine, amoureux du Père,
Lui, toujours très occupé d’azur,
puis des songes cristallisés
dont on ne sut choisir le bon
eurent à s'éteindre
35
Kaléidoscope
de l'intensité lumineuse
cette mesure est inconnue
crédule enfant
cherchant passage
36
Le poète kleptomane
aima tant sa morphine
que des anges, et non des moindres, eurent à le soigner
on lui dit alors en quelque langue dont il put retenir
que des bribes
des fragments noirs mais parsemés de quartz
enfant des nuages,
enfant des sorbiers,
petit oiseleur inerte !
Il ne sera pas dépaysé quand il sera mort
génie d'Oman ange céleste quel est ton nom sans nom ?
autant de vœux possibles car l'amour est immense
37
L'esprit de Königsberg
rose s’est endormie sur une ligne mauve
sans explication
le secret du monde est dans la nuit étoilée
rien ne meurt
rien ne tue
rien ne reste
38
Der Weg
entre les neiges
entre les ciels
les bouleaux dansent dans les landes jolies
par le hasard des circonstances
sont-elles belles du regard qu'y promène ?
ou par elles-mêmes dans le grand silence d'hiver ?
coïncidences d'orphelins tramées très haut dans le ciel
il y a toujours un chemin aux bois immenses et noirs
39
Deux roses dont l’une est triste et seule
s’y voient faire des rêves,
mais en réalité, dans la blancheur exquise
où se noient les âmes,
passé présent futur en sont toujours au même point.
40
Litanie
et l’oiseau qui passe
presque improbable
volera hier
si – tu n’as rien vu du spectacle que l’approche bleutée
écoute bien ce qui est dit dessous la ligne !
41
Le nœud
quatre virgules qui se cherchaient un but dans la vie
ont dévalé sans grande conséquence la pente infinie
,
,
,
,
42
Les lucioles
en cette cage
dans l’infini
.
some unusual fireflies
.
are just wavy words and nothing more
.
43
La mésange
jusqu’aux cimes ultimes
la mésange sonne aux maisons du Père
son absence est gracile
voudrait-elle une excuse ?
infante : elle a défait les aurores boréales,
l'ondée venue, l'ordre du monde
un peu cassé trois arcs-en-ciel
et bousculé le temps
mais le Père qui l'aime
lui pardonnera tout
44
Elles s'en moquaient bien
de la grâce environnante
mercy: je ne vous ai rien dit
Grace was a lovely name
pourquoi les étoiles brilleront-elles
la ronde est sans fin
disaient entre elles les coccinelles
45
Le Mot
word was a lovely word
la chose n’est pas le mot
bien que l'enfant rêveur ne veuille cessez d'y croire
obstinément
sans compter l'infini surajouta le faune
46
Accords
plenty of sunshine :
il faut s’entendre tout de même
j'aimais à te le dire
répétait le fantôme
à son compagnon frêle
une colombe chante
ce soir elle est amère
demain sera sous terre
47
Visiteur
de l’église audacieuse la mélodie
trouvère
on ne l'aima guère
converse
dans les bois sans existence
rouges baies et mortelles
qui appellent
48
Miroirs, les traverser pour ne plus
ivoire
read!
y
49
Le puits
Fougères
Ferns
darkness
mais
Farne
c'est
que
si tu as
cesse
forever
obscurité, passé.
par les pierres moussues
pas encore vivant
alors ?
und Dunkelheit
l'infini
j'ouvre
peur
là
50
Jardin de simples
chiromanciennes sont les fleurs jetées en enfer
le magicien quantique,
le grand Endormeur
mais je l'aimais !
disait une éphémère plongée dans un miroir
51
Rêve
au bois visuel des merisiers bleus sont en fleurs perpétuelles
y croire n'est vain
les grives jolies
les grives musiciennes y sautillent de constellations en
constellations
dream
dream
dream
52
Les roses )
d’entre
( les roses dans
choisir
The one which is the reddest
l' i n f i
n
i
53
La sirène
de la sirène éprise
(silence)
l’appel langoureux ne sera probablement jamais entendu
que par les jonquilles navrées du petit bois sans amant
54
Souvenir d'une innocente
Je fus tuée dans une ruine de Masurie
au piège étroit du prix à payer
il y eut trop de pages arrachées aux livres sacrés
et sacrifiées sur l'autel sali
beaucoup de vies heureuses abrégées
mais je n'éprouve aucune haine
55
Die Kornblume
Les oiseaux révolus
posés sur votre épaule, frontière,
saisons si belles sont à jamais brisées
pour qui la fleur soleil a-t-elle écrit :
connaissez vous l'histoire du bleuet ?
(Pour son amant du fossé qu'elle embrassa
quand il mourut.)
56
Je sais la demeure des griffons
ils aimaient leurs voyages
aux guirlandes scintillantes devenues souvenirs
on attacha des vœux, des voeux pieux à l'église
57
Ende
êtes-vous vraiment sûre,
vous qui aimiez la Danse,
jolie fleur des blés
pleine d'illusions
et d'amour et de rêves
de joies et d'espérances,
êtes vous vraiment sûre
que l’on se reverra ?
58
De bon matin les princes d'illusion
s'enivraient de l’exhalaison des roses
magie blanche d’une pose de sittelle
et du parfum faux des canneliers
59
D’une langue née maternelle, la lie, le sortilège,
les quiproquos sont réciproques en ce pays désert
l’écume fait des encres délicieuses dont le poète rêve
60
Sans majuscule
au bord du fleuve voici la fée triste d’hier et son amie
transparente
les fleurs blanches boivent en dormant
indéfiniment
regardant l’autre rive
l’onde longtemps insou ciante et du sa
e
ng qui s’effac
61
I
death and dream
je vous et je
il vous et nous
are the same
les verbes irrégulièrement disent la vérité
once in a while
62
La fuite
ja oder nein
quelques dryades tristes
autrefois belles et voilées comme au temple déesses
ont leurs demeures et leurs séquelles
plaine des secrets noirs
car, mais en furent-elles conscientes,
elles furent longtemps abusées
63
Il se mire dans un lac vide
vu du ciel
un enfant mystérieux
qui ?
le destin
dont la demeure est endormie
ne tourmente jamais les ogres aimables
64
Exil
inconditionnel, le temps.
7 intégrale )
autant le dire ?
n’est plus que ce lointain parfum d’osmanthe
mais un rêveur eut ces paroles :
Aux anges qui viendront disons des fantaisies
Les poètes perdus feront des bouquets noirs
Ils n'en reviendront pas que l'espoir soit vif
65
Unended poem
Ce lac de vos yeux
j’y ai vu de si près
Le terrible secret
de l’amant de
66
Celles qui,
sans raison,
fleurissent pour toujours
fâneront au printemps suivant
bouquets de houx arrangés d’asclépiades
ce vase est blanc ce vase est mortel
son eau turquoise
n'est pas fontaine de jouvence
67
Le Tueur
je est mort sous un grand tilleul doré
peut-être un pauvre sorbier en vérité
un éclat d’éternité dans le cœur
j’y ai vu le rebord sans fenêtre
de jolis mots ouverts
Himmel
Seele
le tintement,
la lumière
comprendrez vous ?
des anges appelèrent à l'aide
le Père vint je crois
me croirez vous ?
68
La Lorelei ne fit jamais de halte au tout début de Vertigo
voiliers
murs
chants vénéneux
amours lointaines
les martinets
car le ciel est bleu
car ils sont habiles
connaissent bien le grand secret des translations !
il n'est pas un seul chant qui ne soit écouté
69
Écouter le bruant
de deux choses l'une
ce désir sombre est sans clameur
suis-je
ce qu’il a lu ?
70
Le voyage
Odd
Whole
Lines
ce qu'il a lu ?
L'éternité
71
Whisper
l’extrême tourment de vivre
regards d'inquiétude
we are c'est tout
demain
c'est sûr
nous vivrons inséparables inséparés
72
Le xylophone
musicien, le L n’est qu’un code décodé
mais elle ne meurt jamais, l'éternité :
et c’est ainsi que les choses existent
chacune en conséquence l'une de l'autre
dans un voisinage infini fait sans m
73
Y
voir les dimensions imbriquées
leurs reflets,
forêts sans rêve
où le mot crie au loup
74
De la fluctuation quantique le crépuscule connaît la faille
tu peux y tomber,
sans aucun danger
absolument aucun
75
Je
) nothing
me
mural
ne)
sais que les croix de Jérusalem seek » de ce désir
76
L'empreinte lasse a fait le lit
d'une larme
priant la viorne et violon
et le rosier sauvage et l'arbre de vie
de chanter encore et encore
de chanter longtemps
de la voix claire des cascades
éternellement
77
Dans le jardin d'hier je pleure
aux fleurs non écloses
quelles couleurs auriez vous eues ?
quelles saisons ? quels soleils et quelles nuit ?
où êtes vous, rêves inaccomplis ?
chemins jamais croisés !
je pleure aux souvenirs demeurés songes
aux espérances tuées sans l'avoir voulu
à tes yeux inconnus, septembre singulier,
couleur bleutée du grand sommeil interstitiel !
78
Le secret
irrévocablement le secret a été livré :
tout est vrai et tout est faux
tout est faux et tout est vrai
79
Nota bene
la neige bleue des grands jacarandas
Seth
lumières, ombres, distillations, mercures inchangés,
voici que tu n'as rien compris
poète kleptomane !
tu aimais à rêver dans le vallon moussu
amoureux de toi-même
ton sommeil fut long
au bord de l'imprudence
On te l'a dit avant même que tu y penses
80
Les faux noires à la ligne
se livrent des combats
mais on a mis au coin
longtemps les photophores
81
Île
bleue
des ondes
solaires
l'enfant y fait des rond
en bas
des cerises
le poison rouge est sorti du bocal
petit atome dans les mains de Dieu
82
Existence
Ne pouvant jamais se remettre
du grand secret
ni, au fond, virtuellement l'accepter
l'être tergiverse et
continue
83
L'équation
six E ne font deux rêves prismatiques
les chiffres inégaux s'égalisent toujours
au pays de nulle part où il n'est jamais temps
84
Pour en revenir « A »
l'Accordeur
chante le jardin de roses, myrtes et livres sans fin
chante les fruits étoiles
chante les jours heureux
sait la ponctualité des musiques
se joue du désespoir
et connaît Son piano
85
Le gouvernement des pluriels
ceci n'est pas un jeu
mystère de leur primogéniture ils gouvernent les nombres
mais sont un seul
qui de nous ?
86
La ruine
l'insensé souvenir
le temps des roses et du parfum sucré !
c'était hier : et ce n'est plus
87
L'oiseau triste
rêve
sans horizon où aller
récite sa poésie
je vais aux quatre-chemin
respirer l'air du soir
entendre la mélodie frêle
le rossignol, les marguerites
me viendrez vous en songe
disais-je à une étoile
qui passait
indolente
et quand je partirai
je sais que vous y serez
88
Je n'ai pas vu l'éclipse, celle quand la lune est rousse,
et que du bois des églantiers le grand pivert en habit
s'envole, et fuit avec son cri strident
mais qui voudrait donc voir le si joli Grünspecht
et la jolie Meise qui danse en s'approchant
le soir, le soir, dans le bois des Messieurs ?
Ou dans leur lac à eux où de beaux regards gris
se mirent fixement dans l'opacité du silence ?
89
Pleurs
le tarot n'est qu'un jeu
les jours de la semaine
aussi
90
sur le tour du Potier it’s twinkling
à ceci près
que des anges font des songes
tu veux les dire
et sous le vent
le vent semeur de C
le C discret du tremble fait une ombre confuse
91
Il faut
dire
qu’un Phénicien souvent t’y aima pour de vrai
mai
ce ne fut qu’un rêve
à la virgule près
le temps minime
d’une ordalie
92
A
tu n’es presque pas seul
sable du marchand vrai
careless voyageur
pour en perdre
l’extrait
puis s’en souvenir à nouveau
93
Veille
il s’en fallut de peu
presque d’une dentelle
du parfum
du mot « vert »
et peut être de « transparence »
94
ce Bord meurtrirait l’hirondelle
pour une circonstance
l’impression d’un retour
lent
d’infimes poussières partiellement visibles
et
le ciel bleu
95
berger aux mains d’étoiles
s’en souvenir
ferns
pour celles
and
stars
qui furent semées
dans l’éternité
96
Sine die
jeu
l’ai respiré
l’incise
beyond
un puits
c’était pour croire
pour rien
l’illusion
97
L'aube
des quatre fleurs
poetry
ne suffisent sur le pont
Blanche
des acanthes « mai »
pour elles
si peu de chose habille la lente dissipation du matin
98
sans M
à l’âme divague
ment le
parfum du lis
une heure venue
cette extrême frange
de blanc d’argent
est impossible
99
Presque
quanta
je l’écrivais, mais il s’enfuit
du E
six ça naît solitude
du cadre
hors l’azur étale
« Il ne sera pas dépaysé quand il sera mort. »
100
rêveur berné le cavalier dormait
ce sommeil d’ange quelque part dans les yeux
« on » bleuté
V
II survécut, du Meurtrier
« Sous les Tilleuls »
des lins pérennes souvent tourmentés d’amour
se couchent au vent apaisé du commencement
101
Le cerisier
in loving memory
l’amour fut dans un lit
aux si sévères calligraphies
et de la Danse le prisonnier
CIII
for the secretly loved shepherd
102
Les hauts
de promenades primordiales en cols altiers
vœux et 3 et 3
« encor »
S, N, sommets du
précipice
K très étrange
précisément incurable en ce pays de mornes
103
Voyageurs
d’abord sans s’aimer sortes de homeless
a b c se touchèrent, malades, peut être d’un baiser
puis ils comprirent enfin qu’au bois des camphriers
le beau cytise et le Passé
tuent lentement les noctuelles
(en ce terme soudain avant bleu du Hoggar
certains rêves sont noirs il faut s’en réveiller)
104
A ce faux jeu semblant définitif
il y eut finalement un blanc :
plus de lune au ciel
plus de nuages aux mers
plus d’espérance au cœur
105
Cimetière
trois chants éteints de l’intégrale
l’espace ouvert
à ce chardonneret aux merles bleus
nightingales and mysteries
willows
and stars
will they all sing again?
106
Poème impossible
dragonflyies and firefllies
l’astre du jour et la Reconnaissance
et ces points d’or épars et ces mots irisés
lointains amours and fading lines
autrement
tout est faux
as soon as it is written
107
Que la forêt soit pleine d’arbres circonstanciels :
t
r
e
e
s
.
108
Vœu
l'éblouissement
c'était comment ?
son tableau fait
le peintre expira
109
Les pages
du lin mal tissé plein de trous
quelques enfants limitèrent
le thésaurus étrange
Croix
Mésange
Terre
Masque
110
Les granges
insulaires
pourtant la toile est peinte
s’étoile
aux ailes des patiences
puis
furent condamnés en y étant cloués
des poèmes au Silence
111
Le livre
en lisant
dans le jardin des montagnes
les affleurements les causes profondes
regard envers
l’impact du temps sur l’onde enveloppée des murs
you are dreaming
there is a Fire
don’t try to know the reason why
112
Le feu
fit des flammes à nouveau
nothing
d’aimer la nuit
l’enfant mourut
majuscule
fragrance, quête, silence, nuit
113
L'abécédaire
il respira le R une éclipse improbable
l’âme
deux fois
mais en somme
ce ne fut pas de trop
114
Ce paysage
poignet
de lune effleure
douceur de ces métaux amers
l’ambre du bel atrium
un paysage pour les lointains
115
La voie
de la maison des maquis restera bien le bois
sur le chemin des arbres
on voit la forme en croix
qui
semble mourir d’aller
vers l’ombre
qu’elle fera
116
Inexistence
as proud as a L
dans le sac du dessinateur
c’était l'ombre bleue
imagine you are
que c’est
faux everything
117
Dessous
l’inconscience n’est pas feinte
de la vanité des dictionnaires
enivrants aconits, alambics, anaphores
exemples éclairants à qui sait les entendre
sic
118
Vol
ne diront l’orpailleur
dancer
garden
liar
wherever whenever
faussaire
contrebandier
tueur
119
La frontière
sans mesure
l’amour
l’oiseleur était fou
et la forme qui chante
écrire a capella
in the One million years Garden
e pericoloso sporgiersi
120
Nil bleu
Six, de l’une de ses voix graves
la felouque
navigua
sur l’air penché des scilles et de la lune )
quatre au bord
le vers final
il elle, tous : ( ils sombrèrent finalement
121
Le poème
verrier et son Gardien
.
tutélaire
la prouesse le
everlasting
exsangue
de prendre un fruit d’apparence solide
l’abeille mourut
mais fut autorisée
à commettre à nouveau
son larcin
122
Les couleurs
en attendant de l’écrire
le mystère pullule
et sur les pas enfuis
quelques doutes demeurent
nigelles bleues nigelles blanches
ballons de neige savons turquoise
sont emportés par le temps
123
L'habit
sous cet accoutrement
la lumière est diffuse
l’horizon
le murmure
la courbe d’arrangement
y compris la licorne
et tous leurs équivoques
124
Charade
aventures aventures
six longs baisers de soufre
et l’oiseau migrateur
louve grosse et brelan
son envie d’arsenic
écourtèrent la faille
mais y plongèrent enfin
125
Les vives
par le chemin des hauts jacarandas
remember
qu’on parsemait de vives
ces mauves luminaires !
c’était hier
s’il porte des épines
à son retour d’avant
126
Successions
une esclave
puis un roi
un soldat
puis sa mère
le temps tient
à peu de choses
il faut le dire
les convives de la friche ne sont qu’une famille
127
L’eau claire
puis les arbres
cernés
lacs pers invisibles de ces zones imaginaires
aux roches sensées immortelles
ont demandé
C'est là ?
128
Les volutes
volutes
immensément
et pour saigner du nez
et la mer
et la mer
la felouque
est le temps
129
Les tons lents d'automne fondent
dans l'épaisseur de la fragilité
prodige inconcevable des cordes
qui nous lient
130
Quadrige
le dévoilement s’opère
ailleurs
c’est juste
l’espace d’un instant
131
L'oiseau
la nuque est difficile
la pie s’en est allée
là
la fêlure au milieu qu’agençait au hasard
un mime ou un sauveur
révéla dans le vert bleuté
la couleur des couleurs
le temps des temps
l'origine des origines
132
Miroir
miroir l’autre côté
et l’orage d’abondance
et les éclairs dans les chambres
de la mariée le coeur
un instant palpita
ce fut vraiment le premier chant d’oiseau
133
La lettre
sur le I hautain
avec amour
quelques lumières graciles sonnent à la porte ouverte
ont des conversations
on vit 2, 7 et même presque rien
d’un contre-jour
d'un merle au jardin de minuit
le sens
ce cri,
les renoncements
134
La tombe
Marie d’entre les tombes
scellées de fougères bleues
cendres
pleura l’été
venu parti
ne meurt jamais l’été
l’été revient toujours
135
Le temps
le temps
son âme en verre
et l’hirondelle
neuve
quand on les serre
les tue
swifts are another sign
136
Aux saisons de la peine
si belles en mai
ne vous conduirai pas
ne vous conduirai plus
ne saurai pourtant que vous décrire
les bords
for “every cloud has a silver lining”
137
Hier
hier quand j’apprenais
des mots en soufflant dessus
pour qu'ils ne partent pas
papillons de papier
par le chemin de pluie qui mène
du bleuet aux étoiles
138
Houx de Noël l’annonce est dans le vase
il
été
clair
d’aimer
to make a rectangle of light
étonne
139
Instant du soir
Soir est dans le jardin
près du bassin de pierre
mai
l’ailante
et l’oiseau de pierre triste
une parole absente
sous l'oranger sensuel
calligraphie le ciel
d’un oiseau de clarté
140
Aux orties
pour revenir enfance
somehow le petit bois n’est plus
et plaisir d’œillets
souvenir d'astrances
nettles netlles
what are you looking for?
liserons blancs
apatride comme eux
le fou vivant touche les orties blanches
141
Divination
sur mon cahier de songes clos
des roses s’ouvrent intérieurement
j’y vois des maisons philosophales
mille raisons internées dans de blanches folies
six sonates en trio deux musiques et demi
écoute,
écoute la chevêche !
142
Fidèlement
XIII
une branche à ma tombe
les fleurs de nuit sont attentives : suis-je elles aussi ?
puis l’étoile connexe
avait vous-vu la lettre
f
c'est la clef qui ouvre le ciel
143
Promenades exponentielles je ne trouvai
sagesse
il dit
«tout cela est inintelligible»
sur un vieux banc du quai
l’étranger parfaitement déguisé puis maudit
d’y écrire tant de puits strictement interdits
144
L’autre côté symphonique dévoile l’origine bleutée du temps
145
Le jardinier
quatre fleurs
nothing more than snow?
je vous les offre
et la poussière du temps
et l’oubli
et la neige d'hier
sur la mésange tombe
l’effet triste d'une ombre
146
La conjugaison
Le maçon les voyelles
bleu paria des poèmes
je
tu
il
et
nous
vous
ils
cachent l’indigotier
147
Du très sérieux menuisier une menue parole
flotte
pour un peu suspendue, comme infinitésimale
dans la lumière
dans la lumière claire
dans la lumière sans fin
dans la toxicité suave du noyer
dans la bienveillance rêche du frêne
dans le parfum nocif des jasmins jaunes
el camino del mar
tu chantes dans l’infini !
148
Songe
vous le disiez
nacré
s
mais si crûment
cirrus
l’annonciateur
les brises sur les mots comme sorrow
comme eux se penchent
aux extrémités bleues du monde
149
Souvenance
à la fontaine claire d'un million d'années
le prisonnier torse nu s'est rincé le visage
aux arbres pousseront des amandes
cent reflets soudain aimantés
l’enchantement d’éteindre en jouant quelques vies
une raison et le désir eut d’un verbe 6 fort
l’amour secret noué
d'avoir suivi les fées
150
S’asseoir en attendant
here
and
there
lire un nuage l’élan courbé du ciel
une question d’ange
et sa réponse
ici
151
Vide
mais bavard ce lot était caché
la colombe à la dire
Aladin
Alhambra
Alchimie
est revenue portée par l'espérance
152
Lecture
«dans les jardins d’Hamilcar»
la cigale oublieuse n'aura jamais chanté
qu'une partie d'un chant sempiternel et lent
prière ?
Peut-être mais le Père sait bien
ce qu'il y a dans les cœurs de Ses enfants
153
Les lucioles
quand étiez avant ?
la mer la mer
vos yeux
immenses
et voyageuses du soir
154
lucioles éteintes
nées sont enfuies
et la cédille
ç
ce crochet pour la Lave
elles savent
qu’il faut en ramener l’incandescence
l'envie de balancement qu'eut le pétale
avant d'y
tomber
155
Toujours
forever
la clef
ouvre
des mots
shoulders
à ça
:
156
Un
puisque des roses
roses
où des rouges s’allongent
et des bleus se répandent
où se consume hier sans fin
je chante l'impossible chant
je rêve l'impossible rêve
et je dis l'indicible
aux sourds qui s'en moquent
157
L'incomplétude
fleurissent trois Wunderblumen
la première est humaine
la deuxième est en verre
la troisième solitude
fleurs miraculeuses
merveilles
merveilles
les âmes
les âmes sont de petits bouquets d'immortelles
ensemble qui fleurissent, fleurissent sous un soleil
d'or
158
Un
A se dire Bételgeuse
Orion que j’aime
où je retournerai
chante
Silence
puisque tu es dedans