Paul Francesconi http://toutelaculture.com/spectacles/theatre/mon

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Paul Francesconi http://toutelaculture.com/spectacles/theatre/mon
Paul Francesconi http://toutelaculture.com/spectacles/theatre/mon-­‐ami-­‐naime-­‐pas-­‐la-­‐pluie-­‐de-­‐paul-­‐
francesconi/ extrait : Paul Francesconi, originaire de La Réunion, n’a que 25 ans et pourtant il s’est lancé à corps perdu dans la réalisation de sa pièce « Mon ami n’aime pas la pluie » qui vient d’être récompensée par le Prix de littérature dramatique francophone des lycéens de Villepinte, (organisé par Postures, les Editions Lansman), en partenariat avec le Tarmac. La pièce a également été jouée au Festival du Rideau Rouge de Sciences Po et obtenu le prix du public. Après une résidence au théâtre de Verre on a pu assister à une fin de travail au printemps dernier. « Mon ami… » est à l’affiche du théâtre du Proscenium du 10 au 12 septembre. « J’ai beaucoup voyagé entre autres au Japon et au Vietnam, ce qui signifie que je suis nourri non seulement de mes origines ultra-­‐marines, c’est à dire de tout ce qui englobe La Réunion : le métissage, sa culture avec ses multiples coutumes ancestrales en corrélation avec le désir d’avancer et de se moderniser, ainsi que par mes expériences en Asie. » Paul vient de terminer ses études à Sciences Po et s’intéresse surtout au rapport entre la poésie et la politique. Après avoir suivi une formation de comédien et metteur en scène au Laboratoire de Formation au Théâtre Physique (LFTP), il met en scène en 2010 « Les Diablogues » de Roland Dubillard ainsi que « Dans la cour de la famille Liu » de Lao She dans le cadre de la troupe amateur du campus du Havre de Sciences Po. En 2013, il fonde la Compagnie Ukiyo – qui signifie monde flottant en japonais – avec Elsa Dupuy et Lou Joubert. « J’insiste sur le terme de collectif, car tout ce que nous créons ne se décide pas seul, c’est grâce à ceux qui m’entourent, avec qui nous définissons notre angle de travail, que nous arrivons à mettre un terme à nos réalisations », raconte Paul Francesconi. Car il sait où il va, ce qu’il désire et ne tient pas à tirer la couverture vers lui alors qu’il est l’auteur de « Mon ami n’aime pas la pluie » qu’il a mis en scène ainsi que « Ode Maritime » de Pessoa. « Ode Maritime » est monté comme un chœur antique où chaque interprète possède une réelle présence tout en étant parfaitement bien intégré au groupe. Sur une musique jouée en live, cette pièce mêle poésie, danse, chant et nous embarque dans un monde éblouissant de vérité où rien n’est laissé au hasard. Magistralement bien interprété, des lumières très étudiées et la pureté de la mise en scène, font que cette ode est un petit bijou empreint d’une jeunesse et d’une fougue désarmantes. « Mon ami n’aime pas la pluie » est né d’un poème de Paul Francesconi qui compte poursuivre cette histoire en plusieurs épisodes théâtraux. Un homme et une femme sur une île déserte qui semblent s’ennuyer et s’être enfermés dans un lassant quotidien. Nel rêve de pluie alors que Dom, son compagnon, se complait dans la routine. Surgit Ram, mi Dieu, mi déesse, être androgyne qui va bouleverser la vie du couple et exaucer les vœux de Nel. La pluie ne cesse de tomber, ravage tout et révèle les individus. Bien que Ram soit charnellement présent sur scène, on demeure dans l’expectative à savoir si il (ou elle) existe réellement où n’est que le fruit d’un rêve. Cette créature à la fois douce et violente est susceptible d’engendrer la paix et le danger, l’amour et la haine, le conflit et l’espoir. Chaque personnage fort bien dessiné est représenté par un tissu qui symbolise aussi la maison. On y voit l’influence asiatique si chère à l’auteur ainsi que les teintes vives des marches sur le feu (cérémonies qui sévissent toujours à La Réunion). « Mon ami n’aime pas la pluie » est une pièce séduisante, captivante et envoûtante qui parle de l’Homme, de ses origines, de ses erreurs, de ses quêtes, de ses convictions et de ses utopies. Boulimique de poésie, curieux de tout ce qui l’entoure, à l’écoute du Monde, Paul Francesconi, se raconte avec la fragilité et les craintes que côtoie tout artiste qui aspire à être lu et joué. Il termine l’interview en disant : « Transcrire la poésie sur un plateau, c’est une sorte de travail militant ». Sophie Lesort pour toutelaculture.com 

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