Mise en page 1 - Cap Ferret Music Festival

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Mise en page 1 - Cap Ferret Music Festival
Cap Ferret Music Festival
Ils ont fait
le Cap Ferret
Music Festival
En marge du Cap Ferret Music Festival,
Presqu'île a rencontré des artistes, des
techniciens, des élèves de l'Académie
et quelques organisateurs qui ont agi
en coulisse pour faire de cet
événement culturel majeur de la
saison un succès. Ils parlent de leur
art, de leur métier, de l'accueil réservé
par la commune et de ce festival pas
comme les autres...
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Cap Ferret Music Festival
Vu et entendu au
Cap Ferret Music
Festival
6 juillet au Mimbeau. François-René Duchable est au piano : chemise rouge, allure dégingandée, l'air à la fois lunaire et empressée
du grand blond avec une chaussure noire. Mais une fois au clavier, quelle maestria ! Comme par magie, les nuages s'écartent et
apparaît une immense lune rousse. Le Cap Ferret Music Festival peut renaître, et avec lui, tout un petit monde qui, pendant une semaine
va vivre au rythme des masterclass, des repas pris en commun, des interviews, du réglage des instruments et des micros, du stress
avant le grand soir...
Ouverture du festival
Soirée du 6 juillet 22h30, sur le sable, conche du Mimbeau (Cap Ferret)
Le festival 2011 s'était clôturé par un grand concert romantique où les envolées lyriques du pianiste François-René Duchable
se mêlaient aux fulgurances pyrotechniques. C'est le même artiste que l'on retrouve en 2012, en ouverture du festival. Il est
accompagné de son pyrotechnicien Pascal Ducos et d'un colosse slave aux doigts d'or, tout en sourire : l'accordéoniste
Boban Bjelic.
François-René Duchable :
“ici, c'est comme une symphonie”
C'est votre deuxième Cap Ferret Music Festival.
Vous êtes tombé amoureux de la Presqu'île
ou d'Hélène Berger ?
Les deux ! J'aime beaucoup Hélène, mais je crois que je me suis
laissé prendre au piège de la Presqu'île. Elle est comme une
symphonie où chaque élément joue sa partition. Le vent, le
ressac, la douceur du bassin, la force de l'océan... Et puis le
climat me convient mieux que celui de ma région d'origine
(la Savoie).
Vous avez volontairement abandonné votre vie de
concertiste sur les grandes scènes. Pourquoi ?
Trop de contraintes : les voyages internationaux, les lumières
blanches que je ne supporte pas... et puis rencontrer tous les
jours de l'année un public différent, c'est éprouvant. Moi qui
déteste voyager, je me sentais déraciné.
Vous avez participé à une table ronde autour du
thème : “quel avenir pour le métier de musicien
classique”. Les grands solistes sont-ils menacés ?
Un certain modèle d'artiste, peut-être. Les concerts trop guindés
ne font plus recette. Moi, en tous cas, je les fuis. J'aime jouer dans
des endroits insolites,où les codes de bonne conduite sociale
ont disparu.
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Cap Ferret Music Festival
François-René, Boban et le pianocipède aux Tchanques
e 9 juillet, les résidents de la maison de retraite les
“Tchanques” à Lège, ont le plaisir et, il faut bien le dire,
la déconcertante surprise de voir débouler dans la salle de vie
François-René Duchable en tenue de combat sur son
pianocipède, accompagné de son acolyte serbe Boban Bjelic, en
tongs. Au programme : des “standards” des réper toires
classiques français et slave. Passé le premier émoi, les personnes
âgées choisissent elles-mêmes leurs morceaux préférés,
enchaînés avec style par le duo d'artistes. Quand l'ambiance
monte d'un cran et que les doigts virevoltent sur les claviers,
le géant Boban pousse sa chaise du pied et se lève pour mieux
scander la rythmique, tandis que François-René, d'un clin d'oeil
lui indique que, dans quelques mesures, ils passeront au thème
suivant. Les mains, les cannes, les béquilles... tout est bon pour
manifester son enthousiasme et son plaisir d'entendre des
“classiques” joués à la perfection et avec le sourire par des
L
pointures internationales. Une heure après, l'improbable duo,
d'un coup de pédales, se propulse vers une nouvelle scène...
au foyer Alice Girou, pour un concert ultra privé.
Daniel Del Pino
Dimanche 8 juillet, 21 h, devant la chapelle de l'Herbe
“Je me suis senti envahi par l'esprit des lieux”
Jouer devant cette chapelle, c'était tout un symbole pour moi : mes parents sont espagnols, moi
je suis né au Liban et j'ai vécu une partie de mon enfance au Maroc. J'avoue que j'avais un peu
le trac avant le concert : le piano n'est pas un instrument d'extérieur. Dehors, le son devient sec
et l'amplification fait résonner l'instrument de manière artificielle. Mais après quelques notes,
je me suis senti envahi par l'esprit des lieux et j'ai senti une interaction positive avec le public.
Oui : ici, le public est bon, parce qu'il est détendu, disponible. A une époque où l'on peut si
facilement se procurer un enregistrement, les festivals comme celui-ci sont importants : ils
permettent le partage, la rencontre et la découverte. Un concert est toujours beaucoup plus riche
qu'un simple morceau de musique.
Bernard Monblanc, traiteur
“J'ai pu assister à chaque concert : un délice ! ”
Après avoir préparé le repas pour les 2 000 convives de la fête
de la fleur au printemps, le Cap Ferret Music Festival était
comme une bulle de décontraction. On nous a demandé
d'assurer comme des pros - normal ! - mais l'ambiance était plus
légère et on a travaillé avec un personnel réduit, moins de
pression... Pour moi aussi, ce rendez-vous marquait la fin de la
saison et presque le début des vacances : en plus, comme
mécène, j'ai pu assister à chaque concert. C'était un pur délice.
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Cap Ferret Music Festival
Margaux Jacq et Lucie Celardo, en direct
de l'Académie “On apprend à jouer en groupe”
Depuis deux ans, on vient d'Issy Les Moulineaux pour participer à l'Académie du festival. C'est notre prof
de piano au conservatoire, Hélène Berger, qui nous a poussées à suivre des cours de jazz avec Valérie
Benzachim. On travaille le chant et le piano dans une ambiance décontractée... mais quand même
studieuse, parce qu'il faut intégrer les partitions ! Jouer avec d'autres musiciens est enrichissant et nous
permet de voir notre instrument sous un nouveau jour.
Guillaume Billaux
sonorisateur,
“Les aléas météo nous poussent
à être astucieux ” Cette année, nous avons eu beaucoup de vent. Sur le festival,
c'est le principal ennemi des techniciens de la sonorisation : ça
souffle dans les micros, ça tourbillonne dans les pianos. Mais, en
même temps, les aléas météorologiques nous poussent à
Albane Reynaud, bénévole
progresser en développant des astuces. J'ai par exemple coincé
un petit micro dans la caisse de guitare d'Edoardo Catemario qui
était ravi du rendu : son instrument sonnait naturel !
Daria Fedotova
“C'était comme une petite famille ”
Mercredi 11 juillet, 21 h, Pointe aux Chevaux, à Piquey
Les musiciens et les techniciens du festival se sont donnés rendezvous chaque midi pour déjeuner dans ma villa du Cap Ferret. C'était
comme une petite famille. J'étais assistée par Valérie Noël et “Mimi”
(Mme Beaufour), deux cordons bleus. Nous avons essayé de
concocter une cuisine du monde, aussi variée que les origines des
musiciens. A table, ils parlaient beaucoup de leurs proches, qu'ils
voient trop peu. Chez moi, à la faveur d'un bon plat et d'un verre de
vin, ils s'épanchaient. Un jour une musicienne m'a même dit :
Ici, je suis comme chez ma maman.
Je suis mi-italienne, mi-russe et j'ai suivi une partie de mes études
dans le nord de la France. Quand je suis venu à Lège-Cap Ferret
pour la première fois l'an dernier, j'ai découvert une partie de votre
beau pays que je ne connaissais pas. Ici, c'est un peu l'Italie !
Les gens sont ouverts, souriants et ils parlent de leur petit coin de
paradis avec tant de passion qu'ils y mettent parfois les mains,
comme les Italiens !
“Le Cap Ferret, c'est un peu l'Italie”
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Cap Ferret Music Festival
“Je ne savais pas qu'on pouvait faire ça
avec une guitare”
La programmation de clôture était un bon résumé de ce que le
Cap Ferret Music Festival offre de meilleur : la variété au sens
noble du terme. Le récital de guitare et piano en hommage à
Claude Bolling, c'est de la musique classique et populaire à la fois,
des partitions exigeantes qui mêlent jazz et classique. Je suis
persuadé que la beauté de ces oeuvres parle à tous les publics.
Le beau est accessible à toutes les âmes. Cette universalité, c'est
peut-être ce qui me plaît le plus dans mon métier. Je suis
l'interprète de la beauté et je sais que j'ai réussi à rendre l'âme
d'un morceau quand un auditeur s'approche de la scène après
le concert pour me dire : je ne savais pas qu'on pouvait faire ça
avec une guitare !
Edoardo Catemario
Clôture du festival, jeudi 12 juillet au pied de la dune
des journalistes, à Claouey
3 questions à Hélène berger,
directrice artistique du festival
Qu'est ce qui a changé avec cette 2ème édition ?
Nous nous sommes améliorés. D'abord l’académie est passée
de 20 à 40 élèves. Les enfants de la région commencent à venir
entre copains aux ateliers. Les plannings de concerts sur le
marché, l’accueil des bénévoles pour la billetterie sont maintenant
rodés. Nous devons encore perfectionner la répartition des
bénévoles, l’accueil aux concerts, rester vigilants sur la durée et le
contenu des programmes musicaux ainsi que sur les capacités
d’accueil de l’académie.
Que réserve la 3ème édition ?
Du vendredi 5 au vendredi 12 juillet, le Cap Ferret Music Festival
recevra l’immense harpiste Marielle Nordmann, Sophie Marin
Degor, une soprano renversante de puissance lyrique, un quatuor
à cordes polonais, et le public pourra assister à un spectacle son
et lumière (pyroconcert) où je jouerai au milieu d'autres artistes
surprises. Cette 3ème édition aura également son lot de jeunes
talents remarquables et l'on pourra compter sur la présence de
piliers comme François-René Duchable, adopté par les habitants.
Quelle sera l'actualité musicale de printemps
sur la Presqu'île ?
La commune accueille à nouveau les présélections du TIM (Tournoi
International de Musique) les 16 et 17 mars 2013 salle de la
Forestière, avec le concert gratuit d’un lauréat TIM 2012 le samedi
soir à 20h30. Le TIM est jumelé au concours international Léopold
Bellan (le plus ancien concours musical de France, dont furent
lauréats de grands artistes comme Barbara, Polnareff,
Messiaen, etc.).
En 2013, Hélène Berger sera en tournée en Espagne avec Edoardo Catemario, et en Italie avec
Nicolas Miller (le violoniste découvert au sein du quatuor Mascaret lors des présélections du
TIM 2011).
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