Les petits lapins, les anges et les papillons

Clara Sombrio
Les petits lapins, les anges
et les papillons
Publié sur Scribay le 04/02/2016
Les petits lapins, les anges et les papillons
À propos de l'auteur
Amoureuse des histoires que j'essaie de raconter avec les moyens du bord, en langue
qui n'est pas ma langue maternelle...
À propos du texte
Voilà un texte écrit il y a maintenant dix ans. Un texte très particulier. Le premier qui
ne s'était pas arrêté au premier chapitre. Que j'avais réussi à amener jusqu'à la
finale d'un concours littéraire. Qui avait presque était édité. Presque... J'y avais cru,
j'avoue. Mais... Il aurait fallu changer la forme car trop "atypique". Bon bref, on
m'avait demandé de tout récrire ! Mais le fond est la forme et la forme est le fond ;
qui serait resté de mon histoire ? Je n'avais pas fait ce qu'on m'avait demandé. Je n'ai
pas tenté ma chance dans une autre maison d'édition. Peut-être que j'aurais dû mais
je n'ai jamais su insister. Il y a dix ans j'écrivais encore en ma langue maternelle en
faisant une traduction française plus que catastrophique. Alors de nombreux
correcteurs et re-correcteurs s'étaient succédés, à un tel point que je me demande à
qui appartient cet texte ? À moi ou à eux ? Peut-être que le partager sur ce site me
permettrait d'en reprendre possession. Ah, pour que je n'oublie pas - je dois une
invitation à dîner à celui qui devine quels personnages historiques se cachent
derrière mes héros.
Licence
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Les petits lapins, les anges et les papillons
Conversation (A: Julie, B: Philippe)
A : Tu as le bonjour de Filip.
B : Merci.
A : Peut-être que tu devrais lui faire signe.
B : Julie, comme tu vois, je suis occupé.
A : Je vois. Je te dis seulement, que tu devrais lui faire signe.
B : Bordel ! Il ne lui suffit pas de m’emmerder, maintenant il a fait de toi son
ambassadeur ?!
A : Personne n’a fait de moi son ambassadeur ! Filip ne voudrais pas que je t’en
parle.
B : Alors ne m’en parle pas !
A : Mais je le veux !
B : Merde, Julie, tu ne peux pas me laisser tranquille ?
A : Je ne peux pas.
B : Vachement sympa ! Mais qu’est-ce que tu attends de moi ? Je lui ferais signe
quand j’en aurai envie ; mais je t’assure que j’en ai de moins en moins.
A : Mais pourquoi ?
B : Parce que ton Filipko est un vrai poison !
A : Ce n’est pas « mon » Filipko, c’est le tien si tu veux bien.
B : Merci, je te le laisse volontiers, prends-le !
A : Mais il ne veut que toi.
B : Ça va, Julie, stop ! On ne va plus se chipoter là dessus.
A : Filip est amoureux de toi.
B : J’ai dit qu’on n’allait plus se chipoter !
A : Mais si ! Parce que moi, au contraire de toi, ça ne m’est pas égal quand je vois
comment il souffre à cause de toi.
B : Julie, ce n’est vraiment pas ton affaire, ça ne te regarde pas du tout.
A : Allez, Phil ! Tu es mon frère, et Filip, je l’aime vraiment bien, c’est un ami ; donc
on peut dire que ça me regarde un peu.
B : Comme tu veux, Julie. Et si je te dis, que ce n’est pas moi qui fait souffrir ton cher
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Filip, mais que c’est lui qui m’empoisonne la vie ?
A : Il est amoureux de toi et tu lui manques, c’est tout.
B : Ce n’est pas tout ! Il voudrait que je l’appelle au minimum toutes les cinq minutes
et lui fasse des rapports détaillés sur quoi, quand, où, comment et avec qui ;
éventuellement que j’enregistre tout avec une caméra pour qu’il puisse l’observer en
direct ; et ensuite que je passe les soirs et les nuits avec lui sur Messenger. Je suis
curieux de savoir combien de temps tu tiendrais ?!
A : Phil, est-ce que je peux te demander quelque chose ?
B : Tu le ferais quand même, alors pas la peine de dire que tu ne peux pas.
A : Est-ce qu’il signifie au moins quelque chose pour toi ?
B : Merde, Julie ! Comme si j’étais attiré par les gars !
A : Mais Filip est un garçon et à Prague j’ai eu l’impression que tu avais été pas mal
attiré par lui et que tu l’avais bien apprécié en plus.
B : C’était à Prague.
A : Et ça a été quoi alors ? Vraiment rien que pour essayer ? Pour que tu saches
comment c’est avec un mec ?
B : Peut-être.
A : Dans ce cas ça serait assez juste que tu le lui dises franchement, pour qu’il sache
où il en est et ne se fasse pas de fausses illusions.
B : Filip adore se faire des illusions.
A : Ah oui ? Tu sais quoi, Phil ? C’est vraiment dégueulasse ce que tu lui fais.
B : Julie, tu ne comprends rien, alors sois gentille et ne me fais pas la morale,
d’accord ?
A : Alors explique-moi ! Parce que ce que j’ai compris jusqu’à maintenant, c’est que
tu t’étais très bien moqué de lui.
B : Mais ce n’est pas vrai. Merde, Julie, laisse-moi tranquille !
A : Non, je ne te laisserai pas tranquille ! Et tu vas me dire ce qu’il est en train de se
passer entre toi et Filip.
B : Putain, je comprends maintenant pourquoi vous deux vous vous entendez autant !
Vous êtes aussi emmerdeurs l’un que l’autre !
A : Je t’écoute !
B : Julie, que dois-je te dire ? Que je suis homo ?
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A : Je ne sais pas. Tu l’es ?
B : Je ne le suis pas ! Je… Je ne sais pas… J’aime les filles, pas les garçons.
A : Mais Filip ?
B : Mais Filip… C’est différent. Et je ne sais pas ce que c’est, alors je ne peux pas
t’expliquer ce qu’il y a entre lui et moi, parce que moi non plus, je ne le comprends
pas.
A : Tu l’aimes !
B : Oui, Julie, probablement que je l’aime bien ; mais j’aimerai aussi bien le tuer !
Parce que c’est incroyable comment ce garçon, qui est tout aussi gentil que
charmant, peut se montrer insupportable et hystérique. Pire que dix nanas jalouses
ensemble.
A : C’est chouette que tu l’aimes.
B : Julie, pourquoi j’ai cette impression que tu veux absolument nous mettre
ensemble ?
A : Qu’est-ce que j’en sais ?! Je dirais que vous me plaisez ensemble – deux Philippe,
le petit et le grand, je trouve ça mignon. Et un plus de toutes tes copines Filip est la
seule – euh, le seul – que je supporte. Alors rien que pour moi tu devrais le garder.
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