échos des régions

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échos des régions
ÉCHOS DES RÉGIONS
CENTRE
Magali Bastelica
LE COURBAT : RETROUVER GOÛT À LA VIE
séjourneront huit semaines durant lesquelles il leur sera demandé de suivre
scrupuleusement leur contrat de soins
individualisé, au même titre que les policiers accueillis durant quatre semaines
pour burn-out.
Frédérique Yonnet, directrice de l’établissement depuis 2011, témoigne de l’aspect
original du site. « Notre école de pensée est
tournée vers les valeurs de solidarité et de
fraternité portées par l’ANAS. Nous travaillons ici au retour à l’autonomie, à l’estime
de soi, à la condition physique et à la fixation
de règles. Notre but : la réinsertion rapide
et durable des patients avec l’intervention
de notre président dès que cela est nécessaire. »
Sport, soutien et confiance en soi sont les
maîtres mots d’un retour au monde extérieur, ce monde qui se traduit aujourd’hui
par un malaise croissant au sein de la
police. Exposition systématique aux violences physiques et verbales, absence de
reconnaissance et d’écoute, perte du sens
au travail. Ce quotidien est révélé par la
triste réalité des chiffres : 400 suicides en
dix ans, soit un taux de suicide supérieur de
36 % à la moyenne nationale.
UNE VASTE FORÊT BORDÉE D’ÉTANGS, un château
rénové du XVIIIe siècle, un magnifique parc
de 82 hectares. C’est ici, en Indre-et-Loire,
aux environs de Tours, Loches et Chenonceau,
au cœur d’une campagne luxuriante, que
Le Courbat, établissement SSR d’addictologie de 56 lits, spécialisé dans la postcure
des conduites addictives et des états de
burn-out, accueille des personnels du
ministère de l’Intérieur, policiers ou non,
mais aussi des gendarmes, des pompiers,
des personnels du ministère de la Justice
et des patients de la région Centre attirés
par une prise en charge unique et principalement tournée vers le retour en service
dans les meilleures conditions sociales,
physiques et psychiques.
Encadrement et équipements
C’est au Courbat que les patients, policiers
ou non, reprennent goût à la vie, accompagnés par toute une équipe : médecins
(généraliste, addictologue, médecin du
sport-ostéopathe), IDE (Infirmière diplô-
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Frédérique Yonnet, directrice du centre
SSR-A ANAS Le Courbat
L’ANAS : SOLIDARITÉ ET FRATERNITÉ
Sport, soutien et confiance en soi
C’est après une prise en charge au CSAPA
(Centre de soins d’accompagnement et de
prévention en addictologie) d’Indre-etLoire, un sevrage au centre Louis-Sevestre
de Tours ou au sein de tout autre établissement du territoire national, que les
patients rejoignent Le Courbat où ils
mée d’État), psychologue, assistante sociale,
diététicienne, éducatrices spécialisées,
éducateurs en éducation physique adaptée
et en équithérapie, ASH (Agent des services
hospitaliers). Par ailleurs, deux policiers
assistants médico-sociaux, détachés par
l’ANAS, sont chargés d’encadrer les activités collectives des patients et d’assurer
des missions sociales auprès de leurs
collègues.
Pour ce faire, une équipe militante et soudée,
rigoureuse et constructive, des infrastructures soignées, modernes, parmi lesquelles une salle de sport superbement
équipée, une balnéothérapie, une salle de
relaxation, un jardin thérapeutique, des
ateliers de création, d’écriture et d’improvisation, un parcours de santé balisé et
l’ouverture cette année d’un atelier d’équithérapie.
Déjà reconnu par les autorités sanitaires
pour son ancrage territorial, Le Courbat –ses
personnels et les patients – a été chaleureusement salué, le 19 juillet dernier, par
le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, lors
de sa visite : « Je suis fier d’être votre
ministre. J’ai été profondément touché, ému
par la rencontre avec les résidents. Je suis
leur ministre et je salue leur volonté de
se reconstruire grâce à des équipes, ici,
exceptionnelles. »
Joaquin Masanet,
président de l’ANAS
L’Association nationale d’action sociale des personnels
de la police nationale et du ministère de l’Intérieur (ANAS)
est présidée par Joaquin Masanet. Créée en 1949 à
l’initiative du Syndicat national indépendant de la police
des compagnies républicaines de sécurité (SNIP-CRS),
l’ANAS, reconnue d’utilité publique en 1977, est présente
sur l’ensemble du territoire national grâce à un réseau
de délégués, de militants et de personnels engagés au
service des autres.
Solidarité, secours individuel et familial, assistance,
conseils, prévention, information : une fraternité à
l’épreuve du temps… L’arrêté du 22 juin 2009 a confié
à l’ANAS la gestion des prestations d’action sociale
des agents du ministère de l’Intérieur.
Sanitaires & Sociales I septembre / octobre 2013 I n°230