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Editorial
CLIMANEWS N°6
Avril 2007
Chères Observatrices,
Chers Observateurs,
CLIMANEWS N°6
I nst i t u t r o yal mé téo r o l ogique de Belgique
Je voudrais commencer ce nouveau numéro de
Climanews en vous faisant part du décès d’un de
nos plus anciens observateurs, survenu inopinément
en ce début du mois de février 2007 à l’âge de 83 ans. M. René Tréfois,
passionné de météo, était observateur à Lacuisine près de Bouillon, depuis janvier 1951 jusqu’au dernier jour de sa vie. Il observait les précipitations, les températures, des paramètres spécifiquement hydrologiques
ainsi que d’autres données pour le Ministère wallon de l’Equipement et
des Transports (M.E.T.). Il a passé une bonne partie de sa vie au service
de la climatologie sans que les intempéries ou la maladie ne l’empêchent
de faire son travail.
Cette mauvaise nouvelle nous rappelle à quel point l’IRM ne serait pas
grand chose sans son vaste réseau d’observateurs. Nous nous rendons
compte que nos visites se sont espacées ces dernières années et que
nous n’avons plus beaucoup de relations en dehors de nos coups de fil
traditionnels en début de mois ou lorsque vous avez besoin de matériel.
Notre première démarche afin de renouer des liens plus solides, a été de
créer cette petite feuille de contact à laquelle, je vous le rappelle, vous
pouvez participer en nous envoyant vos éventuelles remarques et propositions. Il semble aussi évident que, comme nous l’ont fait remarquer plusieurs observateurs, la plupart d’entre vous n’a jamais visité l’IRM … Je
lance à cette occasion un appel à ceux d’entre vous qui seraient intéressés par une telle visite. Une journée passée ici, entre nous, afin que
nous puissions vous expliquer notre travail et tous les côtés passionnants de la climatologie et de la météorologie, ne serait-elle pas l’opportunité de mieux nous connaître ?
Ce type d’activité demandant une organisation relativement importante
et une météo clémente, je prierai les enthousiastes de bien vouloir remplir le petit bon de présence que vous trouverez dans ce numéro. Il ne
s’agit pas de « réserver » votre place, mais de nous donner une idée du
nombre de personnes éventuellement présentes à cette manifestation
que nous envisageons d’organiser dans le courant de l’année 2008.
Bonne lecture !
Dans ce numéro :
P.1
Editorial
P.2
Le petit tour des stations… HERINNES
P.3
- Les dictons : le mois de MARS
- Les giboulées de mars : mode d’emploi
P.4
Un nouveau record pour l’hiver 2007
Le petit tour des stations…
à HERINNES
Observateur principal :
HEMPTE Michel
- Profession :
Menuisier préretraité
- Commune de :
Pecq
- Date d’entrée en fonction :
Novembre 1992
- Code :
D 12
- Date d’ouverture de la station :
Juillet 1988
- Observations de : précipitations, températures + observations Téléclim.
- Situation géographique : La station de Hérinnes se situe à une dizaine de kilomètres au nord de Tournai à la frontière
avec la Flandre occidentale.
(IRM): “D’où vous vient votre passion pour la météo?“
Mes parents étaient agriculteurs et nous avons de ce fait toujours été intéressés par la météo. J’ai
commencé à faire les observations avec du petit matériel en partie fait maison. Puis un jour de 1985,
le président du Météoclub a fait paraître une annonce dans le journal parce qu’ils recherchaient des
observateurs. Je l’ai contacté, nous nous sommes vus et voilà comment je suis entré dans le réseau
des météo-amateurs. Nous devions nous équiper nous-mêmes et c’est en 1987 que j’ai acheté mon
mât et le système d’anémomètre. Comme j’avais toujours eu envie d’avoir une station officielle de
l’IRM, c’est M. Smeesters, président du Météoclub à
l’époque, qui a fait le nécessaire auprès de l’IRM.
(IRM): “Pensez-vous que les gens ont des préjugés
envers la météo?“
Je parle avec beaucoup de personnes qui ne sont
pas forcément des passionnés de météo, et je trouve
qu’en général, ils sont de plus en plus au courant de
ce qui se passe dans le petit monde de la météorologie. Il reste bien entendu les petites remarques que
nous faisons tous sur le temps et les prévisions
(lorsqu’elles ne nous arrangent pas …) Mais c’est de
bonne guerre.
(IRM): “On parle beaucoup de changement climatique en ce
moment. A votre échelle, observez-vous aussi un éventuel
changement?“
Je n’ai pas l’occasion de réaliser des graphiques avec mes
données, mais j’ai tout de même remarqué que les automnes et les hivers sont plus doux et plus pluvieux. Nous
n’avons presque pas eu de neige ici depuis pas mal d’années.
(IRM): “Vous rappelez-vous d’un événement météorologique
marquant ces dernières années?“
Je me rappelle les pluies de juillet 2005. Depuis le début de
mes observations, je n’avais jamais vu pleuvoir aussi fort !
Les précipitations étaient très intenses : je me souviens d’un
orage qui a commencé à 4 heures du matin pour se terminer
vers midi ! On a eu des quantités de plus de 100 l/m² en 24
heures…
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Les dictons : le mois de MARS
Les annonces faites les jours de fêtes du mois de mars
ne portent pas trop à conséquence sur les mois suivants :
Pour que l’année soit bonne, il faut du temps ni trop
froid, ni trop chaud, ni trop humide pendant le mois
de mars. L’herbe qui verdit et les arbres qui fleurissent sont de mauvais augure. Par contre, la neige est
la bienvenue. En Belgique, de nombreux dictons expriment cette croyance :
Pluie à la Saint-Aubin, (le 01/03)
Ni paille, ni foin.
Froid mars et chaud avril
Remplissent les granges,
Mars gris, avril pluvieux
Font l’an fertile et plantureux
A la Saint-Benjamin, (le 31/03)
Le mauvais temps prend fin.
Taille au jour de Saint-Aubin,
Pour avoir de gros raisins.
Pluie de mars grandit l'herbette
Et souvent annonce disette.
Dans quelques régions de Flandre, Sainte-Gertrude
est considérée comme mettant fin à l’hiver :
Il existe également pour ce mois des dictons se rapportant au tonnerre :
(trad)
A la Sainte-Gertrude (le 17/03)
La chaleur sort de terre
Quand il tonne en mars
Le bonhomme dit hélas, (ou)
S’il tonne en mars,
La neige couvrira la terre en mai.
Ou en France :
A la Saint-Benjamin, ( le 31 )
Le mauvais temps prend fin.
Dictons adaptés de DUFOUR L., « La météorologie populaire en Belgique », Office de publicité,
Bruxelles, 1946.
M. L. Dufour fut Chef de Département à l’IRM.
Giboulées de mars, mode d'emploi :
Les giboulées dites " de mars " sont liées au passage de l'hiver au printemps. Le vent accompagne souvent
ces brèves mais brusques averses tout comme les grêlons, les flocons de neige, les granules de glace ou la
neige fondante.
Plus chaud qu'en hiver, mais pas trop :
A la fin de l'hiver, la persistance d'un air froid en altitude (flux de Nord-Ouest en particulier), associé au réchauffement progressif des basses couches de l'atmosphère permet d'atteindre quelquefois un contraste thermique suffisant pour provoquer la convection.
Ce phénomène survient généralement entre février et avril.
Les giboulées résultent de trois phénomènes :
1 - la présence d'air froid en altitude;
2 - le réchauffement des basses couches;
3 - un sol encore froid (jusqu'à 5/6°C), afin de pouvoir y observer des précipitations " solides ".
L'instabilité convective se renforce et se généralise quelques semaines plus tard, grâce au réchauffement progressif
des basses couches. Elle conduit alors à de véritables " systèmes orageux ", semblables à ceux de l'été.
Comment ça marche ?
Les averses, et a fortiori les giboulées, se manifestent par une variation rapide et brutale de l'intensité des précipitations. Elles accompagnent des nuages de type cumulus en phase de maturité (dits " cumulus congestus " ), voire
cumulonimbus. Ces nuages dits "convectifs" sont le siège de puissants courants ascendants générés par le fort
contraste thermique existant sur la verticale. Dans ces courants, gouttelettes d'eau surfondue et particules de glace
peuvent coexister et conduire à la formation de grésil ou de grêle.
La climatologie
La comparaison entre le nombre de jours avec grêle et le nombre de jours avec orages, montre que les mois de février, mars et avril enregistrent un nombre de jours avec grêle amplifié par rapport au nombre de jours avec orage.
Source : Météofrance
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Un deuxième record saisonnier de température consécutif
Après un automne 2006 qui avait largement battu le précédent record de température pour
cette saison, l’hiver 2006/2007 (formé des mois de décembre 2006, janvier 2007 et février
2007) a lui aussi battu un record de température, atteignant une température moyenne de
6,6°C.
Depuis que l’on a commencé des mesures à Bruxelles en 1833, l’hiver le plus chaud était
jusqu’ici celui de 1989/1990, lorsque la température moyenne avait atteint à Uccle 6,1°C.
L’hiver actuel débuta par un mois de décembre 2006 très doux (5,9°C) qui se classa en neuvième position des mois de décembre les plus chauds. Ensuite, le mois de janvier 2007
(7,2°C) battit le précédent record de température de janvier, un vieux record datant de 1834.
Enfin, le mois de février fut également très doux (6,8°C), puisqu’il se classe en sixième position (à égalité avec février 1995) des mois de février les plus chauds.
A Uccle, cet hiver n’aura connu globalement que 16 jours de gel (température minimale inférieure à 0°C). Il y eut 8 jours de gel en décembre, 5 en janvier et 3 en février.
Depuis 1968 et le début des observations thermométriques à Uccle dans un abri entièrement fermé, seuls les hivers 1988/1989 et 1974/1975 ont connu un nombre de jours de gel
inférieur (respectivement, 13 et 15 jours).
Notre hiver très doux contraste avec celui de l’année passée qui avait connu une température moyenne quasiment « normale », soit près de 3°C. On se souvient aussi que l’année
passée, les conditions hivernales s’étaient prolongées jusqu’au 23 mars 2006. Bien sûr, le
record de cet hiver ne préjuge en rien du temps qu’il fera en au début du printemps prochain
(mars-avril).
La saison record que nous venons de connaître s’inscrit dans la tendance au réchauffement
observé dans notre pays depuis les années 80. Depuis 1833, les 5 hivers les plus chauds
de notre histoire climatique instrumentale sont maintenant tous situés après 1974.
Vous avez besoin d’aide ou vous avez une
question en ce qui concerne les observations ?
Vous pouvez contacter Mme Christiane
Vanderborght : tél. : 02/373.05.22,
fax : 02/373.05.28,
E-mail : [email protected]
®2007
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Editeur responsable :
Henri Malcorps
Institut royal météorologique de Belgique
Av. Circulaire 3, B-1180 Bruxelles
www.meteo.be
Rédacteur en chef :
Alexandre Dewalque
Tél.02/373.05.80
Fax.02/373.05.28
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