Aquarius Abroad France Diplomatie

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Aquarius Abroad France Diplomatie
Île Maurice
Aquarius Abroad
France Diplomatie
Introduction
Maurice est un Etat de droit et un exemple de démocratie depuis l’indépendance acquise en 1968,
avec des élections pluralistes, libres et transparentes et des alternances pacifiques au pouvoir. La
nation mauricienne (1,26 Mhab) est caractérisée par la cohabitation, dans ce cadre, de communautés
aux identités fortes.
Situé dans l’océan Indien, voisin de La Réunion, ce pays insulaire de 1 865 km2, sensible au
changement climatique, dispose d’un domaine maritime immense de plus de un million de km2.
L’économie mauricienne (12,6 Md$ de PIB) est prospère et diversifiée, fait face à un ralentissement de
croissance depuis la crise de 2008. Classée par la Banque mondiale comme « pays à revenu
intermédiaire » (tranche supérieure), l’île ambitionne devenir un « pays à haut revenu » en 2020.
Maurice est en tête des pays africains pour son IDH et dans les classements relatifs au climat des
affaires et à la bonne gouvernance.
Sa diplomatie lui donne une visibilité régionale : Maurice abrite le siège de la COI (Commission de
l’Océan Indien, dont la France est membre) et de l’IORA (association des Etats riverains de l’océan
Indien). Le pays est à la fois membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et du
Commonwealth. Il est actif au sein des organisations régionales africaines et des groupes défendant
les intérêts des pays insulaires
Site de l’ambassade de France à Maurice
Mise à jour : 22.03.16
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Présentation de Maurice
Données générales
Nom officiel : République de Maurice
Nature du régime : parlementaire
Chef de l’Etat : Mme Ameenah GURIB-FAKIM, depuis le 5 juin 2015
Chef du gouvernement : Sir Anerood JUGNAUTH, depuis le 14 décembre 2014
Données géographiques
Superficie : 1 865 km²
ZEE : 1,1 million de km2 (1,7 million de km2 avec ses revendications territoriales).
Capitale : Port-Louis
Villes principales : Quatre-Bornes, Curepipe, Rose-Hill
Langues officielles : anglais, français
Langues courantes : créole, anglais, français
Monnaie : la roupie mauricienne (1 € = 38,95 MUR au 6 janvier 2016)
Fête nationale : 12 mars (indépendance du Royaume-Uni en 1968)
Données démographiques
Population : 1,26 million d’habitants (Banque mondiale, 2014)
Densité : 635 habitants/km²
Croissance démographique : 0,4 % (Banque mondiale, 2014)
Espérance de vie : 74 ans (Banque mondiale, 2013)
Taux d’alphabétisation : 87,9 % (Banque mondiale, 2014)
Religions : hindouisme (52 %), christianisme (30 %), islam (17 %), bouddhisme (1 %)
Indice de développement humain : 63 ème rang mondial sur 188 pays (PNUD 2015), premier des pays
africains
Données économiques
PIB : 12,63 Mds $ (Banque mondiale 2014)
PIB par habitant : 9 630 $ (Banque mondiale 2014)
Taux de croissance : 3,4 % (2015). Le FMI prévoit 4 % en 2016.
Taux de chômage : 8 % (2015)
Taux d’inflation : 3,2 % (Banque mondiale, 2014)
Principaux clients (en 2014) : Royaume-Uni, France, Emirats arabes unis, Etats-Unis, Italie.
Principaux fournisseurs (en 2014) : Inde, Chine, France, Afrique du Sud, Vietnam.
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
Secteur primaire (agriculture) : 5,5 %
Secteur secondaire (industrie) : 25,3 %
Secteur tertiaire (services) : 69,2 %
Exportations de la France vers Maurice (en 2015) : 344 M€.
Importations françaises depuis Maurice (en 2015) : 270 M€.
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Section consulaire : Port-Louis
Communauté française à Maurice : 10 589 Français inscrits au registre au 31/12/2014, dont 5 874
binationaux.
Près de 400 000 touristes français de passage à Maurice en 2015 (sur le million de touristes).
Communauté mauricienne en France : environ 50 000 personnes.
Politique intérieure
Arrivé au pouvoir en décembre 2014, l’alliance « Lepep » est une coalition comprenant le Mouvement
socialiste militant (MSM) de Sir Anerood Jugnauth, le « Muveman Liberater » d’Ivan Collendavelloo
(scission du MMM) et le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) de Xavier-Luc Duval. Cette coalition
de circonstance a très largement remporté les élections législatives de décembre 2014 (51 sièges sur
69) face à l’alliance des deux plus grands partis historiques, le Mouvement militant mauricien (MMM)
de Paul Bérenger et le Parti travailliste (PTr) de Navin Ramgoolam, qui envisagaient un partage des
rôles dans le cadre d’une constitution révisée.
Sir Anerood Jugnauth a été nommé premier ministre le 14 décembre 2014. Figure historique de la
politique mauricienne, il avait déjà occupé ce poste de 1982 à 1995 (période du « miracle
économique » mauricien), puis de 2000 à 2003, puis été président de la République de 2003 à 2012,
avant de démissionner pour rejoindre l’opposition. Conformément à ses promesses de campagne et
soutenu par une opinion publique excédée par les dérives de la précédente équipe, le gouvernement a
ouvert de nombreuses enquêtes et engagé des poursuites judiciaires contre l’ancien premier ministre
Navin Ramgoolam et contre des entreprises suspectées d’avoir bénéficié d’avantages indus.
Mme Ameenah Gurib-Fakim est devenue présidente de la République en juin 2015. Issue de la société
civile, Mme Gurib Fakim est une scientifique renommée, spécialiste des plantes. Elle est la première
femme à occuper des fonctions présidentielles (essentiellement honorifiques) à Maurice.
Situation économique
Fondé au départ sur des « piliers » rémunérateurs et d’intelligents réinvestissements (sucre, tourisme,
textile, services financiers) l’économie mauricienne est aujourd’hui très diversifiée. Elle a passé le cap
de l’extinction (en 2009) du « protocole Sucre » avec l’Union européenne, sur lequel s’était fondé son
développement à partir des années 70.
Lors de la campagne électorale de décembre 2014, les nouveaux dirigeants mauriciens ont promis au
pays un « deuxième miracle économique » après celui des années 80. L’objectif est de faire figurer
Maurice parmi les « pays à revenus élevés » en 2020 (15 000 $/hab/an contre 9 630 aujourd’hui), ce
qui supposerait une croissance de 5 % par an dans les années à venir. Le succès de cette politique
dépendra en grande partie des décisions d’investissement du secteur privé, alors que des grands
groupes mauriciens sont à la recherche de croissance en Afrique continentale, le marché mauricien
étant devenu trop étroit pour assurer leur diversification et leur développement.
Le pays bénéficie d’un bon bilan de la saison touristique 2015 (+11%). Ces résultats sont le fruit d’une
stratégie déjà ancienne de diversification des marchés émetteurs (Chine, Inde) et d’un effort de
communication récent sur les marchés traditionnels européens (où les touristes se détournent de
destinations traditionnelles désormais touchées par le terrorisme islamiste). Les secteurs des services
financiers et les TIC sont également porteurs.
Un solde commercial déficitaire
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Les exportations de Maurice (hors approvisionnement des bateaux) se sont élevées à 2,1 Md € en
2014, contre 1,8 Md € en 2013. Le principal marché d’exportation est l’Europe (47 %), suivi par l’Asie
(22 %), l’Afrique (19 %) et l’Amérique (11 %).
Les importations mauriciennes, elles, ont représenté 4,5 Md € en 2014, contre 4,4 Md € en 2013.
Elles proviennent principalement d’Asie (Inde, Chine, Vietnam, Japon, etc.) avec 57% du total, tandis
que l’Europe (France, Espagne, Allemagne, Italie, etc.) et l’Afrique (Afrique du Sud, Kenya,
Madagascar, Seychelles, etc.) représentent respectivement 23,5 % et 10,7 % des achats de l’île.
Le taux de couverture des importations est resté inférieur à 50 % (47 % en 2014). Le solde commercial
est donc déficitaire, de 2,4 Md€ en 2014.
Les rentrées de devises générées par le tourisme, les transports, les services financiers et les revenus
des investissements ne compensent qu’en partie ce déficit commercial.
La relance de l’investissement, priorité du gouvernement
L’île dispose d’un climat des affaires attractif pour les investisseurs. En 2016, Maurice occupe à
nouveau le premier rang en Afrique (32ème dans le monde) du rapport Doing Business de la Banque
mondiale, qui évalue la qualité et l’évolution du climat des affaires de 189 économies. Le FMI prévoit
une croissance proche de 4 % en 2016 (avec une inflation inférieure à 3 %).
Le programme d’investissements du secteur public pour les 5 ans à venir (2015-2020) s’établit à 3 Md
€, dont 0,93 Md € pour la période janvier 2015 à juin 2016. Des investissements sont annoncés dans
les secteurs de l’eau potable et de l’assainissement, de l’énergie, des infrastructures routières,
portuaires et aéroportuaires pour le désenclavement de Rodrigues.
Le gouvernement mauricien intensifie également ses efforts pour rechercher des investisseurs
étrangers (tournées en Inde, France, Afrique du Sud, Chine, Arabie saoudite, Australie, etc.)
notamment pour promouvoir le développement du port de Port Louis, les activités maritimes, les
« smart cities » et les « zones économiques spéciales » dans lesquels Maurice pourrait opérer dans
une Afrique aujourd’hui en forte croissance (Ghana, Sénégal).
Politique extérieure
Maurice tient à sa bonne image de modèle politique et économique, de pays stable et sûr, dont
dépend sa prospérité.
Sa diplomatie active lui a permis de jouer un rôle international sans rapport avec sa taille. Maurice
abrite le siège de la Commission de l’Océan Indien (COI, dont la France est membre) ainsi que le
secrétariat général de l’IORA (Association des pays riverains de l’océan Indien). Elle est présente au
sein des organisations régionales africaines : Union africaine, SADC (Communauté du développement
d’Afrique australe), COMESA (Common Market for Eastern and Southern Africa). Maurice est par
ailleurs membre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) comme du Commonwealth.
Très faible émetteur de gaz à effet de serre (0.015% des émissions globales), Maurice est
particulièrement vulnérable aux impacts du changement climatique (disparition des plages, diminution
des ressources en eau, etc.). Port Louis est depuis plusieurs années active au sein du lobby des
« petits Etats insulaires en développement » et fait partie de « l’Alliance des petits Etats insulaires en
développement » (AOSIS).
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Pour des raisons communautaires, historiques et géographiques, Maurice entretient une relation
particulière avec l’Inde. Depuis les années 2000, l’Inde et les autres émergents (Chine, Afrique du Sud)
sont devenus beaucoup plus présents dans les échanges économiques. Maurice a conservé une
relation très forte, essentielle, avec l’Europe (France, Royaume Uni, institutions européennes),
destination de la moitié des exportations mauriciennes. Des relations importantes sont entretenues à
divers degrés avec les pays d’Afrique et de l’océan Indien.
La relation bilatérale avec le Royaume-Uni est marquée par le différend de souveraineté sur l’archipel
des Chagos. Ce territoire compte 55 îles dont la plus grande, Diego Garcia, est louée par le RoyaumeUni à l’armée américaine. Maurice compte près de 9000 Chagossiens (expulsés de l’archipel dans les
années 60 et leurs descendants) et revendique la souveraineté sur l’archipel.
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Géographie
Maurice est située au sud-ouest de l’océan Indien, à 10 000 km de l’Europe, 2 300 km de la côte
orientale de l’Afrique, 800 km de Madagascar et 230 km de La Réunion, avec laquelle elle forme
l’archipel des Mascareignes. La superficie de l’île est de 1 865 km². Elle atteint un total de 2 040 km2
en incluant ses dépendances : l’île Rodrigues (104 km²), située à 600 km au nord-est et Agaléga et
Saint Brandon (71km²), situées à 430 km au nord et au nord-est. Le centre de l’île Maurice, un plateau
de 580 mètres d’altitude couvert de lacs d’où partent de nombreux cours d’eau, est encadré de
massifs basaltiques, témoignant de l’origine volcanique du relief.
La chaîne de montagnes la plus importante est celle de la Rivière Noire, dans laquelle sont taillées des
gorges célèbres où se situe le Piton de la Petite Rivière Noire (828 mètres). L’île est presque
entièrement encerclée d’un lagon et de récifs coralliens. La végétation est de type tropical humide
(forêt tropicale au sud-ouest de l’île).
La diversité de la population mauricienne est forte : 69% est d’origine « indienne » (Inde et Pakistan),
27% d’origine africaine (« créoles »), 3% d’origine chinoise et 1% d’origine française.
Histoire
Découverte, peuplement et présence française
1510 : découverte de l’île inhabitée par les Portugais.
1598 : une escadrille hollandaise débarque sur l’île et la nomme « Mauritius », en l’honneur du prince
Maurice Van Nassau. Ce n’est qu’en 1638 que les Hollandais firent une première tentative de
colonisation, qui dura environ vingt ans.
1715 : Guillaume Dufresne d’Arsel, capitaine de la Compagnie française des Indes orientales, prend
possession de l’île qu’il nomme « Isle de France ».
1735-1747 : Mahé de la Bourdonnais est nommé Gouverneur général des Mascareignes.
1764 : la Compagnie des Indes vend ses droits au Roi de France. Pierre Poivre est nommé intendant
des îles de France et de Bourbon (1766-1772).
Domination britannique et immigration indienne
1810 : pendant les guerres napoléoniennes, l’Isle de France devient une base à partir de laquelle les
corsaires français attaquent les navires marchands anglais sur la route des Indes. Les Anglais lancent
alors une vaste expédition militaire et s’emparent de l’île.
1814 : la France cède définitivement l’île à la Grande-Bretagne par le traité de Paris. L’île reprend le
nom de « Mauritius ».
1835 : abolition de l’esclavage dans l’Empire britannique et début de l’immigration indienne « coolies » pour les plantations de canne à sucre. L’île est désormais associée aux destinées de
l’empire britannique, puis du Commonwealth. Le Royaume-Uni administre l’île jusqu’en 1968, mais
sans immigration britannique et en composant avec les planteurs d’origine française.
Indépendance et démocratie
1945 : début des revendications syndicales pour un statut d’autonomie de l’île.
1958 : Première Constitution ; instauration du suffrage universel.
12 mars 1968 : Indépendance. Seewoosagur Ramgoolam, chef du Parti Travailliste devient premier
ministre et le restera jusqu’en 1982.
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1982 : les élections générales sont remportées le Mouvement Socialiste Militant (MSM). Sir Anerood
Jugnauth restera premier ministre jusqu’en 1995.
12 mars 1992 : Maurice accède au statut de République. L’île reste membre du Commonwealth, mais
ne relève plus de la Couronne. Cassam Uteem est le premier président de la République.
1995 : les élections générales sont remportées par le Parti Travailliste conduit par Navin Ramgoolam
(fils de Sir Seewoosagur), qui devient premier ministre.
2000 : victoire d’une coalition du MSM-MMM (Mouvement militant mauricien, de Paul Bérenger) contre
le parti Travailliste. Conformément à l’accord électoral, le gouvernement est dirigé par Sir Anerood
Jugnauth de 2000 à 2003, puis par Paul Bérenger de 2003 à 2005 – pour la première fois depuis
l’indépendance, le premier ministre n’est pas issu de la communauté hindoue.
2005 : la coalition MSM-MMM perd les élections contre le Parti travailliste. Navin Ramgoolam redevient
Premier ministre. Il reste au pouvoir après les élections de 2010 (victoire d’une coalition travaillistesMSM contre le MMM).
2014 : victoire d’une coalition formée autour du MSM contre une alliance travaillistes-MMM. A 84 ans,
Sir Anerood Jugnauth redevient premier ministre.
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Composition du gouvernement de la
République de Maurice (au 15 mars
2016)
La démocratie mauricienne est un régime parlementaire d’inspiration britannique où le premier ministre
est le chef de l’exécutif. Le président de la République est élu par le Parlement, sur motion du Premier
ministre. Mme Ameenah Gurib-Fakim a été élue en juin 2015.
L’exécutif
Sir Anerood JUGNAUTH, Premier ministre, ministre de la Défense, ministre des Affaires intérieures,
ministre de Rodrigues, ministre des Finances, chargé de la tutelle de la MBC (Télévision Radio
Nationale) et de l’autorité de régulation de l’information. ;
M. Xavier-Luc DUVAL, Premier ministre adjoint, ministre du Tourisme et des Communications
extérieures ;
M. Showkutally SOODHUN, vice-Premier ministre, ministre chargé du Logement et des Terres ;
M. Ivan COLLENDAVELLOO, vice-Premier ministre, Ministre des Energies et des Services publics.
Les ministres
M. Vishnu LUTCHMEENARAIDOO, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et du
Commerce extérieur
M. Yogida SAWMINADEN, ministre de la Jeunesse et des Sports ;
M. Nando BODHA, ministre des Infrastructures publiques et des Transports ;
Mme Leela Devi DOOKUN-LUCHOOMUN, ministre de l’Education, de l’Enseignement supérieur et des
Ressources humaines ;
M. Anil GAYAN, ministre de la Santé et de la Qualité de vie ;
M. Anwar HUSNOO, ministre des Collectivités locales ;
M. Pradeep ROOPUN, ministre de l’Intégration sociale ;
M. Etienne SINATAMBOU, ministère de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation ;
M. Ravi YERRIGADOO, Attorney General ;
M. Mahen SEERUTTUN, ministre de l’Agro-industrie ;
M. Dan BABOO, ministre des Arts et de la Culture ;
M. Ashit GUNGHAH, ministre de l’Industrie et du Commerce ;
Mme Aurore PERRAUD, ministre de l’Egalité des genres, du Développement et de l’Enfant ;
M. Sunil BHOLAH, ministre du Commerce, des Entreprises et des Coopératives ;
Mme Fazila DAUREEAWOO, ministre de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale ;
M. Prem KOONJOO, ministre de l’Economie océanique, des Ressources marines, de la Pêche et des
îles extérieures ;
M. Raj DAYAL, ministre de l’Environnement, du National Emergency Centre et Beach Authority ;
M. Alain WONG YEN CHEONG, ministre de la Fonction publique ;
M. Soodesh CALLICHURN, ministre du Travail, des Relations industrielles, de l’Emploi et de la
Formation.
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La France et Maurice
Relations politiques
Voisine par La Réunion, la France entretient des relations amicales et denses avec Maurice.
Depuis le 1er juin 2009, les ressortissants mauriciens qui désirent se rendent en Europe dans un ou
plusieurs Etats de l’espace Schengen sont dispensés de visa pour des séjours touristiques, familiaux
et d’affaires de mois de 90 jours (3 mois) par période de 6 mois. En outre, les ressortissants
mauriciens sont exemptés de visa de court séjour pour entrer et séjourner à La Réunion et à Mayotte.
Concernant le différend de souveraineté sur l’îlot de Tromelin, un accord bilatéral relatif à « la cogestion
économique, scientifique et environnementale relative à l’île de Tromelin et à ses espaces
environnants » a été signé en juin 2010.
Visites récentes
30 mars 2016 : visite à Paris de la Présidente de la République de Maurice, Mme Gurib-Fakim.
Rencontre avec le Président français, François Hollande.
30 septembre 2015 : visite à Paris du Premier ministre adjoint, M. Xavier-Luc Duval.
22-30 juin 2015 : visite à Paris du ministre des Finances, M. Vishnu Lutchmeenaraidoo.
3 octobre 2014 : visite du Premier ministre, M. Navin Ramgoolam, reçu par le président de la
République à Paris.
17-18 juin 2014 : visite à Maurice de Mme Annick Girardin, Secrétaire d’Etat au Développement et à la
Francophonie.
23-24 janvier 2014 : visite à Maurice de Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée en charge de la
Francophonie.
Relations économiques
La France est un acteur économique majeur à Maurice puisqu’elle est :
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son premier partenaire commercial (2ème client et 3ème fournisseur) avec 612 M€
d’échanges en 2014 ;
son premier investisseur étranger (avec plus de 150 filiales et entreprises françaises).
Son premier pourvoyeur de touristes (près de 400 000 Français sur 1,1 million de touristes en
2015).
son second bailleur de fonds bilatéral (après la Chine), à travers l’AFD, laquelle totalise un
engagement total supérieur à 500 M€ depuis 2007.
Les échanges commerciaux entre la France et Maurice
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En 2014, la France est le 3ème partenaire commercial de Maurice (après l’Inde et la Chine), son 2ème
client (après le Royaume-Uni) et son 3ème fournisseur (après l’Inde et la Chine, et devant l’Afrique du
Sud). Comme les années précédentes, le solde commercial est positif pour la France, avec un
excédent atteignant 54 M€ en 2014. A noter la stabilité du solde qui évolue, depuis 5 ans, autour de
60 M€.
En 2015, les exportations françaises vers Maurice (344 M€) ont augmenté de 3 %, tandis que les
importations françaises en provenance de Maurice (270 M€) ont diminué de 4 %. Ainsi, le solde
commercial en faveur de la France est passé de 52 M€ en 2014 à 74 M€ en 2015, enregistrant ainsi
une hausse de 42 %. Sur les dix dernières années, le volume des échanges entre les deux pays a été
particulièrement stable puisque les exportations françaises (très diversifiées) oscillent entre 320 et 350
M€, tandis que les importations françaises (très concentrées) se situent dans une fourchette comprise
entre 260 à 290 M€.
Les investissements français
En flux, la France est au premier rang des investisseurs étrangers à Maurice, devant les États-Unis,
l’Afrique du Sud, le Royaume-Uni, avec 87 M€ en 2014. En stock, le montant des investissements
serait de l’ordre de 1200 M$. En nombre d’implantations, la France est aussi – et de loin – en première
position avec près de 140 filiales ou joint-venture (Accor, Colas, GDF Suez et Orange, etc.).
Aujourd’hui, plus de 13 000 salariés sont employés à Maurice par des entreprises à capitaux français,
principalement dans des activités de services (TIC, commerce et distribution, hôtellerie…). Une
quinzaine de grandes entreprises françaises sont présentes à Maurice, mais la plupart des
investisseurs sont des PME principalement dans des activités de service. Parmi les entreprises
françaises implantées à Maurice, les plus anciennes sont Air France, Total et Lafarge, installées
respectivement depuis 1946, 1956 et 1959.
Financement et développement
L’Agence française de Développement (AFD) intervient, avec son expertise et sur la base de prêts
concessionnels, en faveur du développement durable à Maurice. Elle est devenue un des principaux
partenaires du financement du développement avec 500 M€ mobilisés depuis 2007 (dont 350 M€
s’inscrivent dans le projet « Maurice Ile Durable » lancé par les autorités en 2008).
Les échanges entre Maurice et La Réunion
Les échanges entre La Réunion et Maurice (46,2 M€ en 2014) sont fortement déséquilibrés en faveur
de cette dernière. En 2014, les exportations réunionnaises vers Maurice (9,5 M€) sont moindres que
les importations réunionnaises en provenance de Maurice (36,7 M€).
Les investissements réunionnais à Maurice représentent environ 25 % des implantations françaises.
Pour plus d’une trentaine de sociétés françaises implantées à Maurice, la maison-mère se trouve à La
Réunion. La majorité de ces investissements sont le fait de PME ou de TPE.
Le Club Export Réunion, l’ADIR (Association pour le Développement Industriel Réunionnais) et le JEC
(Joint Economic Council – équivalent du MEDEF à Maurice) ont décidé, en avril 2015, de créer une
plateforme (partenariat privé/privé) La Réunion / Maurice dont l’objectif est de structurer et de
dynamiser les relations économiques entre les deux territoires.
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Coopération culturelle, scientifique et technique
Bien que l’anglais soit langue officielle et la langue du droit, l’usage du français est très répandu
(langue de la presse notamment) et la francophonie progresse naturellement (le créole, véritable ciment
de la société mauricienne, étant dérivé du français).
Le 11 mai 2010, Jean-Marie-Gustave Le Clézio, prix Nobel de littérature, d’origine franco-mauricienne,
a inauguré le nouveau centre culturel (Institut français de Maurice), construit sur un terrain de Rose Hill
mis à disposition par le gouvernement mauricien. Cette ambitieuse réalisation, partenariale, située à
proximité de l’Université, bénéficie d’une forte fréquentation. L’Alliance française est également
présente, de longue date, à Port Louis, ainsi qu’à Rodrigues.
La France mène une action dynamique dans le secteur de la formation, de l’éducation, de
l’enseignement supérieur et de la recherche, avec des coopérations inter-universitaires et des
programmes de bourses. La France soutient également à Maurice, à travers l’Agence pour
l’enseignement du français à l’étranger, un réseau d’écoles françaises d’excellente réputation (5
établissements, 5000 élèves, aux 2/3 ayant la nationalité mauricienne).
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