Alan Vega, un indien dans la jungle numérique

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Alan Vega, un indien dans la jungle numérique
SAMEDI 6 ET DIMANCHE 7 AVRIL 2013
N 78 ➥ 146
O
E
ANNÉE
➥ CHF 3.00
Prière de réexpédier sans
annoncer la nouvelle adresse
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WWW.LECOURRIER.CH
L’ E S S E N T I E L , A U T R E M E N T.
COLLOQUE
De quoi le voile
est-il le nom?
leMag
33 tours en quête
d’auteurs
19-20
MUSIQUE • AVEC LE PROJET «THE LP
COLLECTION», MIS SUR PIED PAR DEUX
MORDUS DE MUSIQUE LAUSANNOIS, C’EST
LE TEXTE QUI FAIT NAÎTRE LA MUSIQUE.
LP BOOKS/DR
MOBILITÉ
Le projet de vélos en libre-service
genevois a du plomb dans l’aile
5
VAUD
Un postulat propose de faire la lumière sur
la politique d’internement administratif
Même imposé, le voile donne parfois lieu à des détournements glamour. Ici, la 30e rencontre annuelle des musulmans de France. KEYSTONE
3
éditorial
Entre crispations et symboles, le voile est une question
sensible qui déchaîne les passions. Un colloque
organisé par l’université de Genève tente de poser
le problème sans reconduire les préjugés.
près les années Sarkozy et sa propension à instrumentaliser le port du voile à
des fins politiques, on pensait le débat
clos. La récente décision de la Cour de
cassation d’annuler le licenciement de l’employée
voilée de la crèche privée «Baby-Loup» (Ile de
France), qu’elle juge discriminatoire, l’a relancé.
Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, a publiquement regretté une décision qui remet en cause la
laïcité. Des intellectuels et personnalités politiques, la féministe Elisabeth Badinter en tête,
sont montés au créneau pour exiger, à travers une
pétition, un changement législatif concernant les
signes religieux. Si bien que François Hollande,
par ailleurs incapable de répondre aux attentes
des Français sur le plan économique et social,
s’est prononcé quelques jours plus tard en faveur
d'une loi réglementant le port du voile dans les
établissements en contact avec les enfants.
On ne saurait faire le procès au président
Hollande de vouloir attiser les sentiments islamophobes de ses concitoyens. Mais force est de
constater que ce modeste bout de tissu, qui recouvre la tête de certaines femmes, n’en finit
pas de susciter crispations et ressentiments.
Pourquoi donc se focalise-t-on systématiquement sur la façon de se vêtir des femmes? Pourquoi le voile est-il le seul signe religieux qui cristallise tant de controverses? Un colloque et une
A
UN VOILE
CHRISTIANE PASTEUR
DEVANT
LES YEUX
exposition, mis sur pied à Genève, visent justement à stimuler notre réflexion sur la signification et le regard que nous portons tant sur le voile que sur le corps de la femme, dans les pays
musulmans comme en Occident.
Ils nous rappellent opportunément que le
foulard ne constitue pas une spécificité propre
au monde musulman: aujourd’hui encore, dans
nombre de pays européens, dans les campagnes
notamment, les femmes âgées se couvrent la
tête. Mais c’est aussi l’occasion de répéter pourquoi nous ne nous résignons pas au voile. Même
si le port du «hidjab» n’est pas exigé par le Coran,
il représente un coup de canif dans la laïcité qui
fonde le contrat social. Il demeure le signe caricatural de la soumission de la femme à l’homme,
d’une vision à la fois hystérique et hypocrite de la
sexualité. De façon intolérable, il boute la femme
hors de l’espace public. Enfin, si le voile suscite le
rejet, c’est aussi parce qu’il est associé à l’islam
qui, aujourd’hui, peine à véhiculer des valeurs
positives dans l’inconscient collectif.
Sur la liberté revendiquée par certaines femmes de se voiler pèse forcément le soupçon du
conditionnement. Mais ne nous leurrons pas. La
femme «dévoilée» n’est pas libérée du patriarcat
pour autant. Simplement soumise à d’autres diktats. D’autres stéréotypes. Contre ceux-ci également il nous faut lutter.
4
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AMR
10 rue des Alpes
1201 Genève
Jeudi 11 avril 2013 – 20h
Réservations :
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C
A
P
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2
REGARDS
LE COURRIER
SAMEDI 6 AVRIL 2013
LES AVEUX
DE CAHUZAC
AGORA
CHRONIQUE
La justice britannique condamne
le travail gratuit et forcé
Larmes de crocodile
dans une maison qui brûle
GRANDE-BRETAGNE • Deux chômeurs, contraints d’aller
travailler gratuitement pour mériter le versement de leurs
allocations, ont refusé ce chantage et osé porter plainte
contre le gouvernement. Ils ont obtenu gain de cause.
SOPHIE HANCART*
C’est un camouflet pour le gouvernement
ultra-conservateur de David Cameron,
dont la haine envers ses chômeurs atteint
des sommets et où la stigmatisation des
«assistés» bat son plein. Car, outre-Manche
et dans le monde anglo-saxon en général, il
est commun de confondre allègrement salaire et aide sociale tandis que la notion de
«mérite», aussi fallacieuse que chez nous,
est, par contre, nettement plus aiguë...
Ainsi, au Royaume-Uni, pour lutter
contre le chômage, on lutte contre les chômeurs et le travail forcé est une tradition.
Ce pays en récession, qui affiche malgré
tout un honorable taux de chômage à 7,8%
derrière lequel se cachent exploitation,
précarité et pauvreté (elle touche plus de
17% de la population, soit près de
11 millions de personnes), symbolise l’extrême dureté d’un capitalisme particulièrement sauvage et inégalitaire.
Le principe du workfare-to-work (allocations en échange de travaux), installé depuis la fin des années 1990, a été enrichi par
des back-to-work schemes (programmes de
réinsertion dans l’emploi) où, pour
conserver leur allocation de 65 euros par
semaine, les chômeurs sont sommés par
les jobcentres d’effectuer un «stage» non rémunéré dans des organismes communautaires ou dans les rayons de riches grandes
enseignes comme Tesco, Poundland, Argos
ou Sainsbury’s, jusqu’à 30 heures par semaine pendant un mois. A ceux qui refusent, on coupe les vivres pendant six mois.
Malheureusement, ces jobs ne sont pas
pérennisés et le taux de réinsertion dans
l’emploi est nul: une récente étude du gouvernement l’a prouvé, court-termisme, déclassement et absence de volontariat étant
le trou noir de ces politiques. Mais le gouvernement persiste et signe au motif de faire comprendre aux chômeurs qu’ils ne doi-
vent pas «jouer avec le système», dixit le
ministre de l’Emploi tout en éludant que ce
programme permet en revanche aux employeurs de jouer, eux, avec le système en
exploitant à l’infini une main d’œuvre
abondante et gratuite, comme au bon
vieux temps de l’esclavage.
Cait Reilly, 24 ans, jeune diplômée universitaire de Birmingham sans emploi et
Jamieson Wilson, 40 ans, chauffeur poids
lourd au chômage habitant Nottingham,
l’une et l’autre obligés d’aller travailler gratuitement dans un supermarché sous peine
de voir leurs allocations suspendues, ont
refusé ce chantage, porté plainte et gagné
leur procès contre l’Etat britannique. Après
plus d’une année de procédure, la Cour
d’appel leur a donné raison le 12 février
dernier, jugeant illégale cette méthode de
«réinsertion dans le travail».
Le ministère de l’Emploi est donc prié
de revoir sa copie et de se mettre en conformité avec le droit. En attendant, les chômeurs peuvent dès à présent refuser ces
«stages» sans être sanctionnés, tandis que
ceux qui les ont refusés et à qui on a coupé
les vivres peuvent réclamer leur dû rétroactivement.
Grâce au courage et à l’entêtement de
Cait et Jamieson, coup d’arrêt est porté à
cette absurde politique coercitive qui punit
et exploite les chômeurs au lieu de les aider, tandis que rappel au respect des
conventions internationales est fait
(notamment, la Convention n° 105 de
l’OIT sur l’abolition du travail forcé et la
Déclaration universelle des Droits de
l’Homme). Une excellente nouvelle qui n’a
visiblement pas intéressé les médias
français, dont le rôle se limite désormais à
produire de vastes écrans de fumée.
* Article publié par Actuchômage, site d’actualités et
d’informations sur le chômage de l’association française APNÉE
(Alternatives pour une nouvelle économie de l’emploi).
BERNARD CASSEN*
Qui disait que les hauts dignitaires des institutions européennes étaient insensibles
aux conséquences dramatiques
des politiques d’austérité qu’ils
imposent aux peuples? Le
Conseil européen des 13 et
14 mars leur a permis de rappeler qu’ils ont, eux aussi, un cœur.
Son président, Herman Van
Rompuy, a en effet déclaré que
les dirigeants, ses collègues,
étaient «pleinement conscients
du débat, des frustrations qui
s’accumulent, et même du désespoir des gens». Sans doute
était-il encore sous le choc des
résultats des élections italiennes
des 24 et 25 février, et n’ignoraitil pas les signes avant-coureurs
d’une explosion sociale en Espagne et au Portugal. En revanche, il ne voyait rien venir de
Chypre...
Personne n’entretenait l’illusion que ces paroles, dignes
d’une dame patronnesse, allaient déboucher sur une remise
en question radicale des politiques actuelles. En 2012, elles
ont plongé la majorité des économies des pays membres de
l’Union européenne (UE) dans
la récession et, selon les chiffres
fournis par la Commission ellemême, elles ont entraîné la destruction d’un million d’emplois
dans la seule zone euro où le
chômage touche désormais
11,8% de la population active. Et
les perspectives pour 2013 sont
encore plus catastrophiques.
Face à un tel bilan de faillite,
et après avoir versé ces quelques
larmes de crocodile, le Conseil
européen a cependant – comme
il fallait s’y attendre – décidé de
ne rien changer à ses orientations. L’Allemagne veille au
grain! Sont donc plus que jamais
à l’ordre du jour la «discipline»
budgétaire, les «réformes» structurelles et la recherche frénétique de la «compétitivité». Seule
et minime concession, la Commission a accepté d’être un peu
plus souple sur les délais de retour à un déficit public inférieur
à 3% du produit intérieur brut de
chaque Etat. Et, pour que
François Hollande ne perde pas
une fois de plus la face, a été sorti des placards le Pacte européen
de croissance adopté en juin
2012 et dont on n’avait plus entendu parler depuis cette date.
Les chômeurs sont
priés d’attendre
et surtout de ne
pas céder au
«populisme»
Il faut rappeler que, tout juste
quelques semaines après son arrivée à l’Elysée, ce Pacte avait servi d’alibi au président de la République pour camoufler le
renoncement à son engagement
de «réorienter» l’Europe. Quand
on regarde de près le contenu et le
volume (120 milliards d’euros)
de cet accord, on en mesure le
caractère dérisoire par rapport à
l’ampleur de la crise. Son montant représente l’addition de
trois
sources
hétéroclites:
l’augmentation de 10 milliards
du capital de la Banque européenne d’investissement (BEI)
qui accroîtrait sa capacité de prêt
de 60 milliards; 55 milliards de
fonds structurels non dépensés;
et 5 milliards d’emprunts obligataires pour le financement de
projets (project bonds) d’infrastructures dans les secteurs de
l’énergie, des transports et de
l’Internet à haut débit.
A
supposer
que
ces
120 milliards
puissent
être
engagés immédiatement – ce qui
est techniquement impossible –,
ils produiraient seulement leurs
effets – et des effets très limités –
dans quelques années. Les 26,6%
de chômeurs espagnols, les 26%
de chômeurs grecs, les 14,6% de
chômeurs irlandais, les 14% de
chômeurs chypriotes, les 11,1%
de chômeurs italiens, les 10,5%
de chômeurs français, les 10% de
chômeurs polonais et hongrois
– entre autres – sont priés d’attendre et surtout de ne pas céder
au «populisme». Et qu’ils s’estiment heureux que l’on ne ponctionne pas leurs comptes en
banque à partir du premier euro
comme les membres de l’eurogroupe (dont le ministre des Finances français Pierre Moscovici)
avaient décidé de le faire à tous
les Chypriotes avant de se raviser
et de taxer seulement les dépôts
supérieurs à 100 000 euros...
Lors du Sommet de la Terre
de Johannesburg en 2002,
Jacques Chirac, à l’époque président de la République, affirmait (sans cependant en tirer les
conséquences) «notre maison
brûle et nous regardons
ailleurs». La formule s’applique
parfaitement à la maison Europe et à ses dirigeants...
* Secrétaire général de Mémoire des luttes, medelu.org, président d’honneur d’Attac, avec Le Monde
diplomatique en español.
LE COURRIER
FOCUS
SAMEDI 6 AVRIL 2013
3
EGALITÉ
ENJEU Si le voile cristallise des tensions réelles – identitaires, religieuses-, il est aussi l’objet d’une
exploitation politique et idéologique. Un colloque tente de décontextualiser la question.
Lever le voile sur les symboles et les préjugés
DOMINIQUE HARTMANN
Signe de soumission, manifeste
anti-laïcité, défi au féminisme:
le voile que portent certaines
femmes musulmanes est lourd
de symboles. Cet attribut alimente régulièrement les débats
et vient de défrayer à nouveau la
chronique en France, à la suite
de la décision de la Cour de cassation d’annuler le licenciement en 2008 d’une employée
de la crèche privée «Baby-Loup»
à qui son employeur reprochait
de refuser d’ôter son voile islamique. Jeudi et vendredi prochains, le colloque «Voile, corps
féminin et pudeur, entre Islam
et Occident», organisé par l’université de Genève, interrogera
les lectures souvent réductrices
qui sont faites du port du voile,
et cherchera à contextualiser la
problématique. Une exposition,
conçue indépendamment, enrichira le questionnement.
Ce colloque, qui aborde une
question très sensible, entend
poser le problème en évitant de
reconduire les préjugés. Comme l’explique d’emblée Yasmina Foehr-Janssens, co-organisatrice du colloque, «il ne s’agit
ni de cautionner l’oppression
des femmes ni de nourrir un
discours anti-musulman qui se
saisit parfois de façon opportuniste des droits des femmes».
Discriminations au voile
Car aux tensions bien
réelles qui se jouent autour du
voile, entre cultures d’accueil et
d’origine ou entre première et
deuxième générations par
exemple, se superposent des
discours beaucoup plus politiques. Dans les années 1930,
lorsque Kemal Atatürk prend le
pouvoir en Turquie, l’un de ses
premiers gestes médiatiques
est de demander aux femmes
d’enlever leur voile. Dans les
Territoires occupés, au contraire, le port du voile et de la tenue
islamique dans l’éducation a
été imposé par le Hamas il y a
plusieurs mois. Cela n’a
d’ailleurs été que le premier
pas: depuis début avril, le mouvement islamiste qui admi-
nistre la bande de Gaza y exige
la fin de la mixité dans les
écoles (voir Le Courrier du 3
avril 2013).
Les droits des femmes «servent depuis longtemps de paravent à d’autres préoccupations,
qu’elles soient géopolitiques
ou identitaires, expose l’islamologue Rifa’at Lenzin, qui
s’exprimera vendredi, dans le
cadre du colloque. «L’invasion
de l’Afghanistan par les Américains, par exemple, a été justifiée par la nécessité d’arracher
les femmes à la mainmise des
talibans. Les droits des femmes
ont été très souvent instrumentalisés au cours de l’histoire
pour illustrer l’infériorité d’une
culture sur une autre. En Suisse, en Europe, il s’agit surtout
d’affirmer la suprématie idéologique ou démocratique d’une
culture sur une autre. Les véritables discriminations, en revanche, ne sont pas combattues, par exemple celles que
subissent les femmes voilées
sur le marché de l’emploi.»
En cas de procès, le principe
de la liberté religieuse entrera
bien en jeu. Mais l’argument «Si
l’une de nos employées est
voilée, les clients se plaindront»
continue à être jugé convaincant. La seule issue possible,
pour ces femmes, consiste alors
à ôter leur voile. C’est exactement ce qu’a fait Lucia Dahlab
(lire ci-contre). L’enseignante
genevoise a été sommée en
1996 d’enlever son voile. «J’adorais mon métier que j’ai exercé
six ans voilée. Mais entre finir à
l’assistance sociale – car je savais à quoi j’allais être
confrontée – et enlever mon
voile, le choix a été simple.» Elle
avait déjà tenté de thématiser la
discrimination à l’emploi que
subissent les femmes voilées
dans d’autres occasions. «Et
puis, j’avais fait des études, je
voulais gagner ma vie et j’avais
des charges de famille.»
«L’allure d’une défaite»
Rifa’at Lenzin pointe aussi
le hiatus existant entre le libéralisme suisse en matière ves-
Le voile en scène
Interroger nos idées
reçues et balayer l’histoire du voile à travers les
siècle, tel est l’objectif de
l’exposition qu’accueille
Uni-Dufour, Genève, jusqu’au 12 avril. Car il faut
DR
remonter loin. Au XIe
siècle avant Jésus-Christ
déjà, une loi assyrienne commandait aux femmes
seules en public de se voiler. La prêtresse mariée avait
également ce devoir. L’exposition rappelle aussi que le
voile n’est pas l’apanage de la religion musulmane: cet
attribut vestimentaire fait partie de la tenue des femmes
dans tout le bassin méditerranéen depuis l’Antiquité. A
cette époque, le voile porté par une déesse symbolisait
son indépendance et l’inaccessibilité du sacré L’exposition rappelle que le christianisme aurait le premier imposé le voile aux femmes avec des motifs religieux.
Mais le voile sert aussi l’érotisation de la femme,
comme le montrent des images de Brigitte Bardot ou
Grace Kelly, qui ont détourné celui-ci selon d’autres
stéréotypes.
De la même façon, la banalisation du port du voile
– réintroduit à partir des années 1980 par la «réislamisation» des mœurs – en a paradoxalement modifié la
nature: symbole d’adhésion à un style de vie puritain au
moment de sa «réapparition» dans les pays musulmans, il y est parfois devenu chez les femmes urbaines
éduquées accessoire de mode ou de séduction, comme l’attestent les magazines glamour consacrés à la
mode «en hidjab». DHN
Le port du voile, prescrit parfois très tôt, puise dans la tradition patriarcale plus que religieuse. DR
timentaire et la tentation – formulée régulièrement – de légiférer sur l’habillement d’une
certaine catégorie de la population. «En Suisse, la volonté
d’intégrer les musulmans est
importante; du coup, le port
du voile prend l’allure d’une
défaite.»
«Le croisement de cette
coutume patriarcale avec des
problématiques
religieuses
complexifie encore les choses,
de même que l’héritage de la
colonisation, qui confère au
voile une dimension identitaire, poursuit Yasmina FoehrJanssens,
enseignante
en
études genre et médiéviste. Et
la politisation actuelle du voile
islamique fait complètement
dériver les significations traditionnelles de ségrégation et de
soumission de cet attribut vestimentaire, commun aux trois
monothéismes.» La volonté de
contextualisation et d’historicisation affichée n’empêche pas
une position nette: «Le voile est
associé au patriarcat, très clairement, et il participe de la volonté de faire porter sur le corps
des femmes le poids de la
condition sexuée de l’humanité, rendant ce corps tabou.»
Un miroir déformant
L’objectif du colloque est
aussi de montrer que la réalité
Le féminisme islamique
encore incompris
«Aujourd’hui, le féminisme islamique se diffuse au sein des mouvements sociaux et s’exprime
en termes de justice et d’égalité, explique Stéphanie Latte Abdallah, chercheuse à l’Institut
de recherches et d’études sur le monde arabe et
musulman (IREMAM-CNRS) à Aix-en-Provence. Cette deuxième phase vise à mettre en
œuvre les ressources du féminisme islamique
né dans les années 1980. «Des théologiennes et
exégètes ont alors osé contester l’autorité des
institutions établies et la question du consensus des savants dans la production et la transmission – masculine – de la norme religieuse»,
souligne la chercheuse. «Elles ont par exemple
montré que l’islam n’est pas une religion des
pères: dans le Coran, Dieu est irreprésentable,
donc non genré.»
Par leur travail de retraduction du Coran,
elles ont aussi dégagé les textes sacrés de la tradition et montré qu’en matière d’héritage, de
témoignage, de divorce, le statut de la femme
divergeait de bien des pratiques actuelles.
Mais ce ou plutôt ces mouvements restent relativement incompris dans différents pays du
monde arabe. Et entre le féminisme à la française et le féminisme islamique également, le cou-
n’est pas clivée entre femmes
voilées et non voilées. «Il ne
suffit pas d’enlever le voile
pour faire cesser la domination masculine, note Yasmina
Foehr-Janssens. Ce qui est imposé aux corps aujourd’hui en
Occident le montre. Mais on
s’enfermerait, à se renvoyer
des aliénations à la figure.
L’obligation du port du
voile comme le diktat du dévoilement reconduisent le
même genre de stéréotype
selon lequel la femme est
avant tout l’objet du fantasme
masculin.»
Wendy Shaw, de l’université de Berne, s’interrogera lors
du colloque genevois sur la
façon dont les femmes sont
utilisées
comme
simples
signes dans un discours,
voilées ou non. Selon elle, certaines des réactions violentes
suscitées par le voile s’expliquent aussi par une crainte:
«Toute expression, y compris
l’habillement, est soumises à
une ou plusieurs idéologies. Là
où le port du voile n’est pas
contraint comme en Iran ou en
Arabie saoudite, certaines
femmes considèrent leur choix
de se voiler comme une libération et un pouvoir, note l’historienne de l’art. Libérées de leur
visibilité en tant qu’individu et
objet sexuel, elles se soustraient à l’espace public et l’assument, ce qui peut inquiéter.»
C’est moins le port du voile
en lui-même qui inquiète alors
(«je n’ai pas encore entendu
parler de gangs de femmes
voilées terrorisant les rues»),
que ce qu’il révèle des normes
existant dans les sociétés occidentales où l’individu existe
davantage par son image que
par son action. «Qui au monde
peut bien retirer un avantage
du fait de voir ou non mon visage dans l’espace public? Cette exigence de visibilité est-elle
réellement un facteur d’individuation ou permet-elle seulement une identification facile
fondée sur des normes de genre, âge, classe?», interroge
Wendy Shaw. I
«JE L’AI MIS
AVEC BONHEUR»
rant passe mal, ajoute Stéphanie Latte Abdallah.
«Car pour beaucoup, les religions sont
considérées comme forcément oppressives.»
Excepté certaines démarches communes
menées avec le Collectif pour l’égalité, les deux
courants n’ont jusqu’ici guère réussi à collaborer
en France.
Pour répondre à la question de savoir si l’on
peut être «musulmane et féministe», il faudrait
pour Zahra Ali, doctorante en sociologue à
l’Ecole des hautes études en sciences sociales,
«décoloniser et dessesentialiser toute lecture
du féminisme et de l’islam», et voir comment
les féministes musulmanes posent la question
de l’égalité dans des «contextes où l’islam est
un référent majeur» – selon des modalités peutêtre différentes de celles que pose la «doxa féministe».
En Malaysie, travaille par exemple un important groupe féministe, souligne Stéphanie
Latte Abdallah: «Elles partent du principe que
puisqu’elles sont soumises à la loi religieuse, en
décortiquer les fondements est un enjeu démocratique.» Un enjeu de taille. «Car rares sont les
citoyens des pays musulmans à se dire athées.»
DHN
En 1996, le Département genevois de l’instruction publique demandait à la Genevoise
Lucia Dahlab d’enlever son voile pour enseigner. «Je suis devenue un étendard, un instrument. Je cristallisais des peurs, encaissais
les réactions violentes qui peuvent surgir dès
que l’on parle de religion, de laïcité, de droits
des femmes. Et je ne me reconnaissais plus
dans le portrait que l’on faisait de moi.»
Des réactions, elle est pourtant habituée à en
susciter depuis qu’elle a décidé de porter le
voile, il y a plus de vingt ans, après sa conversion à l’islam. «C’est vraiment ton choix
(sous-entendu: ou celui de ton mari)? Tu te
sens vraiment bien avec ce voile?» Il en naissait des échanges avec son entourage. «A
partir du moment où la question est devenue
politique, je ne me faisais plus entendre.»
Son choix de porter le voile s’enracine dans
un rejet de la féminité à l’occidentale. «Cette
femme obligatoirement séduisante, parfaite,
je n’en voulais pas. Le voile m’a permis de
vivre ma féminité autrement, de montrer qui
je suis.» Elle s’est toujours engagée, partout
où elle était. En toute logique, elle s’est lancée
en politique. Cet automne, elle sera sur la liste
des Verts pour l’élection au Grand Conseil.
Non sans avoir d’abord suscité de nombreuses discussions au sein du parti. DHN
4
VAUD
LE COURRIER
SAMEDI 6 AVRIL 2013
Une demande de réhabilitation
des ex-internés administratifs
MÉMOIRE • Un postulat au Grand Conseil propose de faire la lumière
sur la politique menée entre 1939 et 1971. Eclairage d’un jeune historien.
Le 10 septembre 2010, Eveline
Widmer-Schlumpf présentait les
excuses de la Suisse aux victimes de
l’internement administratif. Une
«réparation morale» pour les milliers de personnes qui avaient été
arbitrairement emprisonnées en
l’absence de toute condamnation
pénale. Pratiqués jusqu’en 1981, ces
placements en détention visaient les
individus
jugés
«paresseux»,
«déviants» ou de «mauvaises
mœurs»: marginaux, sans-emploi,
mais aussi adolescents fugueurs,
filles-mères ou prostituées.
Aujourd’hui, la reconnaissance
des victimes se poursuit. En octobre,
la Commission des affaires juridiques
du Conseil national a validé un rapport et un projet de loi sur la réhabilitation des anciens internés. Pourtant,
toute la lumière n’a pas encore été
faite sur ce pan sombre de l’histoire.
La politique menée, pendant plus de
trente ans, dans le cadre de la loi vaudoise sur l’internement administratif
reste ainsi largement méconnue.
Déposé en février au Grand Conseil,
un postulat de La Gauche demande
d’y remédier. Il propose d’imiter à l’é-
chelon cantonal le processus mené au
plan fédéral.
Etudiant en histoire contemporaine à Lausanne, Yves Collaud est le premier à s’être penché sur les archives de
la Commission cantonale d’internement administratif (CCIA), active entre
1939 et 1971. Une recherche pionnière
effectuée dans le cadre de son mémoire de master. Entretien.
Qui est alors susceptible d’être interné?
Le but principal est d’interner les personnes qui s’adonnent à la prostitution,
les souteneurs, les personnes actives
dans les jeux illégaux et enfin, les personnes qui, «par leur fainéantise ou
leur inconduite, mettent en danger
autrui». Sont toutefois prioritairement
visées les prostituées et les personnes
considérées comme souteneurs.
Dans quel contexte la loi vaudoise sur
l’internement administratif a-t-elle été
instituée?
Yves Collaud: Elle tire son origine de la
discussion autour de la loi sur la prévoyance sociale de l’assistance publique, en 1935. Un député avait alors
demandé que cette loi, qui prévoyait
déjà l’internement administratif pour
les personnes à l’assistance sociale,
élargisse cette mesure à d’autres catégories de personnes. La discussion sur
les modalités de son application s’est
poursuivie jusqu’en 1939. Puis, au début de la guerre, le projet de loi a été
abandonné au profit d’un arrêté du
Conseil d’Etat, qui disposait alors des
pleins pouvoirs. L’internement administratif a ensuite été codifié dans une
loi spécifique, adoptée par le Grand
Conseil fin 1941.
En cela, la législation vaudoise se distinguait-elle de celle des autres cantons?
Oui, car contrairement à la plupart des
cantons, elle visait prioritairement la
prostitution. On peut d’ailleurs présumer que c’est pour cette raison que dans
le canton de Vaud, les femmes constituaient la majorité des personnes internées. Alors qu’ailleurs, elles n’en représentaient qu’une faible minorité,
comme l’ont montré les études réalisées
dans les cantons de Berne et Thurgovie.
Le principe de l’internement administratif faisait-il alors consensus sur le
plan politique?
Oui, parce qu’il n’était pas considéré
comme une peine, mais comme une
mesure de rééducation en vue de prévenir un possible crime futur.
L’internement était vu comme une
Ces décisions pouvaient-elles être
contestées? Les internés avaient-ils
la possibilité d’en appeler à la justice?
Après qu’une décision était prise, les
internés avaient 10 jours pour formu-
ler un recours auprès du Conseil
d’Etat. Il n’existait ensuite pas d’autre
voie de recours au niveau cantonal: la
seule possibilité était de saisir le
Tribunal fédéral. Cette situation
illustre l’aspect paralégal du dispositif
vaudois. L’exemple de la prostitution
est à cet égard parlant. Le Code pénal
suisse de 1942 contenait plusieurs
articles qui sanctionnaient des pratiques liées à la prostitution. Or, dans
le canton de Vaud, très peu d’individus étaient condamnés en justice sur
la base de ces articles. En revanche, à
la fin de la guerre, on comptait déjà
près de 200 personnes passées devant
la CCIA, dont une grande majorité de
femmes. Cela montre que ce dispositif fonctionnait de manière parallèle
au dispositif pénal.
Quelle était la durée des «peines»
prononcées?
Au départ, le maximum était de
3 ans. C’est la durée d’internement
qui était la plupart du temps décidée
pour les hommes, alors que pour les
femmes, celle-ci était de 2 ans au
plus. Avec la loi de 1941, le maximum était de 5 ans. Là encore, les
hommes étaient «punis» plus sévèrement que les femmes. Par ailleurs,
cette loi introduisait la possibilité
d’interner les délinquants dits «d’habitude» pour une durée illimitée.
Très peu utilisée, cette disposition a
été supprimée en 1945.
Lorsque la personne avait effectué
les deux tiers de sa peine, elle pouvait
demander une sortie de prison anticipée. Mais cette requête était soumise
Le Tribunal cantonal (TC) vaudois autorise la
vidéosurveillance des espaces extérieurs de
deux établissements scolaires de Lutry, y
compris pendant les heures de cours. Cette
mesure répond à un intérêt public et repose
sur une base légale suffisante, estime la Cour.
Le TC a admis un recours de la commune
de Lutry contre une décision du préposé vaudois à la protection des données et à l’information Christian Raetz. Suite à l’entrée en vigueur de la loi sur la protection des données de
2007, ce dernier s’était opposé à une télésurveillance dans ces collèges pendant les périodes de cours. Il invoquait une pesée
d’intérêt entre le besoin réel de filmer et l’atteinte à la sphère privée des enseignants et
des élèves.
mise à l’écart temporaire, le temps de la
rééducation par le travail. On trouve
cependant des prises de positions critiques, notamment de la part de certains juristes. Par ailleurs, une partie
des mouvements féministes s’opposait
au principe de punir des prostituées,
plutôt que leurs clients.
Combien de personnes ont-elles été
internées? Et où?
Au total, 261 dossiers ont été ouverts
entre l’automne 1939 et la fin 1971, mais
une grande majorité l’a été entre 1939 et
1950. La plus grande période d’activité
de la CCIA (la commission ad hoc qui
prenait les décisions d’internement)
correspond donc à la période de la
Seconde Guerre mondiale. Lorsque les
personnes étaient effectivement internées – ce qui n’était pas toujours le
cas –, les hommes étaient envoyés à la
colonie d’Orbe et les femmes, à la prison de Bellechasse (FR). Dans cet établissement, les prisonnières de droit
commun et les internées administratives étaient traitées exactement de la
même manière. Le canton avait prévu
de construire un établissement spécifique pour l’internement administratif, mais le projet ne s’est jamais
concrétisé. I
«Le dispositif vaudois était paralégal»
Les décisions d’internement relevaient
d’une commission ad hoc, la CCIA. Qui
étaient les membres de cette instance?
La CCIA était composée de 5
membres désignés par le Conseil
d’Etat. Tous étaient soit avocats, soit
médecins. D’après mes recherches,
ils avaient souvent des liens assez
étroits avec les institutions politiques; certains étaient eux-mêmes
députés. Les membres se caractérisaient aussi de par leur longévité au
sein de la CCIA. Seules deux femmes
en ont fait partie.
Les caméras
autorisées
durant les cours
La décision du TC, qui fait jurisprudence
dans le canton, respecte le principe de proportionnalité: les élèves et les enseignants ne
sont filmés qu’à l’extérieur des bâtiments scolaires. L’impact sur l’enseignement lui-même
et la personnalité des élèves doit par conséquent être relativisé, relève l’arrêt publié le
28 mars et rendu public dans divers médias.
Pour la Cour, la vidéosurveillance a également des effets positifs pour les utilisateurs
des sites scolaires. Elle tend notamment à
empêcher des dommages à la propriété ou
des actes de violence dont ils peuvent être
victimes (racket sur les élèves par exemple).
Ces caméras fonctionnent 24 heures sur
24 et les images sont visibles en permanence
sur des écrans installés à la réception du poste de police. Elles sont enregistrées, puis effacées après 48 heures. Si une infraction est
constatée, la police constitue une sauvegarde
du «moment-clé», puis annonce le cas au Ministère public, ce qui n’est jamais arrivé en
sept ans. ATS
Les femmes constituaient la majorité des personnes internées par les autorités vaudoises. KEYSTONE
PROPOS RECUEILLIS PAR
ARNAUD CREVOISIER
LUTRY
CARAMBOLAGE SUR L’A9
La police cherche
toujours des témoins
Les causes du carambolage qui a impliqué
une cinquantaine de véhicules samedi sur
l’A9 dans le canton de Vaud n’ont pas
encore été établies. La police recherche
toujours des témoins tout comme les usagers qui ont quitté les lieux juste après l’accident. Le premier appel à témoin lancé
lundi a permis de recueillir cinq témoignages, en plus de la dizaine déjà relevés
auparavant, a indiqué hier à l’ATS Philippe
Jaton, porte-parole de la police vaudoise.
Les gendarmes recherchent notamment
deux conducteurs arrêtés sur la bande
d’arrêt d’urgence, peu avant le carambolage. Ils étaient au volant d’un petit 4x4 de
couleur gris-noir, avec quatre personnes à
bord. ATS/KEYSTONE
à l’arbitraire du Département cantonal
de justice et police.
Les archives liées aux activités de la
CCIA restent soumises à un délai de
protection spécial de 100 ans.
Comment y avez-vous eu accès?
Sur la base d’une demande écrite,
qui a été appuyée par les archives
cantonales, le Service juridique de
l’Etat de Vaud m’a autorisé à consulter l’ensemble de la documentation.
La seule restriction qui m’a été
imposée est l’anonymisation des
sources et des informations personnelles
sur
les
internés.
Personnellement, je trouve cela tout
à fait normal: cacher ce type d’informations fait partie de l’éthique de
l’historien. PROPOS RECUEILLIS PAR AC
PRANGINS
Motard grièvement
blessé jeudi
Un motard de 48 ans a été grièvement blessé jeudi après midi vers
17 h 55 sur la route cantonale
entre Nyon et Prangins. Il a été
heurté par un véhicule à un rondpoint. Le conducteur domicilié
dans la région a été héliporté au
CHUV. ATS
LE COURRIER
RÉGION
SAMEDI 6 AVRIL 2013
Le projet de vélib’ genevois
de plus en plus compromis
NEUCHÂTEL
Dépouillement
simultané pour
le Grand Conseil
et le Conseil d’Etat
MOBILITÉ • En commission des finances, seuls les Socialistes, les Verts et
le Parti démocrate-chrétien défendent le projet de vélos en libre-service.
PHILIPPE BACH
Le dossier des vélos en libre-service
genevois (vélib’) a de plus en plus de
plomb dans l’aile. La commission des
finances a préavisé négativement la
semaine passée le projet de
subvention de 700 000 francs par an
destiné à couvrir le déficit d’exploitation de cette nouvelle offre en matière de mobilité douce. La nouvelle a
été annoncée par la Tribune de Genève du 3 avril.
Le projet avait déjà fait un premier passage en janvier devant le
Grand Conseil. Il s’était trouvé une
majorité de députés pour préférer un
renvoi en commission afin d’examiner un projet alternatif, développé
par la municipalité de Bienne (voir Le
Courrier du 16 février). Celui-ci est
plus souple: sans bornes d’attache, il
fonctionne grâce à un positionnement GPS des deux-roues. L’électronique embarquée est plus onéreuse,
les vélos sont deux fois plus chers,
mais les investissements pour réaliser les stations de dépose, à la charge
des communes, sont bien moindres.
Ce retour en commission n’a cependant pas forcément eu l’effet escompté. Il a surtout polarisé les positions. Le Parti démocrate-chrétien,
qui était divisé à ce sujet, s’est rallié
au projet officiel défendu par les
Verts et les socialistes, et qui serait
géré par les TPG. L’Union démocratique du centre (UDC) et le Mouvement citoyens (MCG) ont entièrement basculé dans le camp des
opposants. Tandis que le Parti libéral-radical – emmené par le député
Pierre Weiss, qui rédigera le rapport
de majorité – continue de défendre la
version biennoise.
Avec quelle entreprise?
Le dossier se complique par
ailleurs pour cause d’élément nouveau: le conseil d’administration des
TPG redoute la fragilité économique
de la société québécoise Bixi, qui a
remporté le marché à la suite de l’appel d’offres. Elle est en effet en cours
de rachat.
Le dossier des vélos en libre-service genevois a de plus en plus de plomb dans l’aile. Photo: vélo en libre-service
dans les rues de Paris. KEYSTONE
Le conseil d’administration de la
régie publique a donc révoqué cette
entreprise, qui a recouru devant la
Chambre administrative où l’affaire
est pendante. En l’état, c’est l’entreprise arrivée seconde lors de l’appel
d’offres qui devrait remporter le marché. L’identité de cette entité n’est
pas publique, ce qui vient opacifier le
dossier. Le nom qui revient le plus
souvent est celui de Keolis, un opérateur de transports en main majoritaire de la SNCF.
Quoi qu’il en soit, sur le papier, le
projet semble condamné. PDC, PS et
Verts ne pèsent que 43 voix contre 57
pour le bloc composé par le PLR,
l’UDC et le MCG. Ces deux dernières
formations étant notoirement très
pro-voitures, elles sont fondamentalement opposées à ce type d’initiative.
Il faudrait donc que plusieurs députés PLR basculent pour que le dossier ait une chance. «C’est à Michèle
Künzler de reprendre la main en rouvrant un appel d’offres intégrant la
possibilité pour un projet sans attaches de soumissionner», lance
Pierre Weiss.
«Ce n’est pas très sérieux», rétorque Roger Deneys, député PS, qui
va rédiger un des rapports de minorité. «Si Pierre Weiss était sincère, il
pourrait voter le projet en l’amendant
dans le sens qu’il propose, il est plus
probable qu’il cherche à le couler.»
Source de financement
extérieure?
«Et même si je voulais, je ne
pourrais pas, observe pour sa part
Michèle Künzler, un appel d’offres
obéit à un certain nombre de règles.
La loi ne le permettrait pas. Certains
semblent aimer le libéralisme, uniquement quand ça les arrange.» La
conseillère d’Etat relève qu’en cas de
refus par le parlement cantonal, le
projet ne serait pas forcément
condamné pour autant: il serait possible pour les TPG de le remettre à
flots, en cherchant une source de financement extérieure permettant
de palier la défection du canton qui
ne représente qu’un quart du budget de fonctionnement du projet. Le
solde étant assumé à parts égales
par les TPG, les communes et les
usagers. I
Après les vélibs’, les autolibs’?
Après les vélibs’ des autolibs’. Selon la Tribune de Genève, la Ville de Genève
serait en tractation avec la coopérative d’auto-partage Mobility afin que le
système d’autolibs’, qui existe en France, soit testé à Genève.
Plus souple que le carsharing habituellement pratiqué par Mobility, l’autolib’
permet d’emprunter un véhicule sans réservation, avec un usage assez
proche du vélib’. Le système a été testé à Paris. Pour l’heure, il ne s’agit que
d’un projet. Ni les modalités – le système fonctionnerait-il via une application
smartphone ou faudrait-il prévoir des places de parc spéciales? – ni le financement du projet ne sont réglés. PBH
Mille trois cents étudiants
en attente de leur bourse d’études
GENÈVE • Les retards sont dus à la nouvelle loi sur les aides aux étudiants.
touchés, se retrouvant déboussolés puisque cette aide financière représente une part importante de leur revenu.
Comment en est-on arrivé à
cette situation? Le nouveau
concordat intercantonal sur les
bourses d’études, en vigueur
depuis le 1er juin 2012, et la nouvelle législation genevoise en la
matière ont modifié la procédure d’attribution. «La loi a
changé plusieurs choses. Les
documents demandés ne sont
plus les mêmes; la liberté du
lieu de formation est maintenant garantie, mais elle implique de nombreuses vérifications
concernant
les
formations étrangères et leurs
équivalences en Suisse. Nous
avons également une nouvelle
base informatique et avons
malheureusement
dû
reprendre les données d’étudiants déjà boursiers, ce qui a
encore ralenti le processus.»
Une des principales sources
de mécontentement sont les
nombreux justificatifs demandés, notamment concernant les revenus des parents. La
nouvelle procédure n’a pas
seulement rallongé les délais
de réponse, mais a également
mis en difficulté les étudiants
issus de familles monoparentales ou qui n’ont plus de relations avec leurs parents. «Les
documents requis ne sont pas
représentatifs des conditions
de vie des étudiants», s’exclame
Jonathan Baud, secrétaire permanent de la Conférence universitaire des associations d’étudiants (CUAE).
«Ce système, déjà complètement bureaucratique, a encore empiré depuis l’entrée en
vigueur de ces nouvelles dispositions. Il n’existe aucune sou-
Le dépouillement des résultats des élections au Grand Conseil et au Conseil d’Etat
neuchâtelois aura lieu simultanément le
28 avril. Le gouvernement a pris cette décision hier après le report de l’élection au
Conseil d’Etat à la suite du décès du candidat PDC Raymond Traube.
Jeudi, le gouvernement avait décidé de
reporter l’élection au Conseil d’Etat du 14 au
28 avril, tout en maintenant celle du Grand
Conseil au 14 avril. Or, l’article 37 de la loi
cantonale sur les droits politiques stipule
que ces élections doivent avoir lieu «simultanément» et la menace de recours planait.
Avec le dépouillement simultané, le
Conseil d’Etat considère «avoir levé toute
ambiguïté s’agissant d’une éventuelle influence d’un scrutin sur le déroulement du
second», écrit-il dans un communiqué. Un
éventuel second tour pour le Conseil d’Etat
est prévu le dimanche 19 mai.
Le communiqué souligne que l’annulation de l’élection au Grand Conseil n’est
pas prévue par le droit. Dimanche 14 avril,
dès la fermeture des bureaux électoraux,
les urnes contenant les votes pour le Grand
Conseil seront scellées par la police neuchâteloise. Une opération qui se tiendra en
présence de membres du bureau de dépouillement.
Le constat de l’intégrité des scellés sera
mené dans les mêmes conditions dimanche 28 avril avant l’ouverture des
urnes. Les électeurs peuvent exprimer leur
vote pour le Grand Conseil dans les délais
initialement prévus au moyen du matériel
reçu, soit jusqu’au 14 avril à midi. Quant au
matériel de vote pour l’élection au Conseil
d’Etat du 14 avril, il doit être détruit. Un
nouveau matériel de vote relatif au 28 avril
sera envoyé entre le 16 et le 17 avril. Les
partis sont eux invités à confirmer ou à modifier leurs listes de candidats d’ici au mardi 9 avril à midi auprès de la chancellerie.
L’agenda des élections cantonales neuchâteloises a été chamboulé par le décès
de Raymond Traube dans la nuit de mardi à
mercredi. Lorsqu’un candidat au gouvernement devient inéligible dans les cinq semaines précédant la clôture du scrutin, l’élection doit être annulée et reportée, selon
l’article 75 de la loi sur les droits politiques.
Ce n’est pas le cas de l’élection au
Grand Conseil, pour laquelle le défunt était
aussi candidat, car elle se tient selon le
système de la représentation proportionnelle. Les sièges sont d’abord attribués aux
partis avant de l’être nominativement aux
candidats. ATS
APPLICATION DES ACCORDS BILATÉRAUX
Le Groupement
transfrontalier regarde vers
la Commission européenne
plesse quant il s’agit d’apprécier les différentes situations
familiales et les délais sont devenus complètement déraisonnables.»
Bien qu’il reconnaisse que
cette conception rigide des
liens familiaux fasse partie de la
logique du système, Grégoire
Evéquoz assure que «le traitement se fait au cas par cas et
que des solutions plus accommodantes sont recherchées et
trouvées dans ce genre de dossiers».
Le président du Groupement transfrontalier européen (GTE) Michel Charrat veut en finir avec la
préférence cantonale pratiquée par certains employeurs genevois. Il prépare un dossier à l’attention
de la Commission européenne afin qu’elle veille à la
stricte application des accords bilatéraux.
«A Genève les accords bilatéraux ne sont pas respectés, des employeurs pratiquent la préférence cantonale lors des recrutements, et certains frontaliers
n’ont pas la possibilité d’être promus dans leur entreprise», explique Michel Charrat dans un entretien paru
hier dans L’Agefi. «Ces pratiques existent avec l’aval du
gouvernement», affirme-t-il.
Selon le président du GTE, les exemples se multiplient. «Nous avons assez de cas pour constituer un
dossier que nous allons soumettre à la Commission
européenne, qui pourra ainsi mieux veiller à la stricte
application des accords bilatéraux», ajoute M. Charrat.
Au-delà des retards, la question des bourses d’études et
d’apprentissage est appelée à
se politiser. L’Union des étudiants de Suisse a déposé une
initiative en février 2012, soutenue par la CUAE, visant à faire
de l’attribution des aides aux
étudiants une compétence de
la Confédération. SARAH BUDASZ
Le débat sur les frontaliers est récurrent à Genève,
surtout en année électorale. Il est notamment alimenté par le MCG qui a fait de ce thème son cheval de
bataille. Le canton recensait 63 373 frontaliers actifs à la
fin 2011. Le gouvernement a décidé qu’à compétences
égales, l’administration cantonale engagerait en priorité des chômeurs genevois avant de solliciter des permis de travail. Cette directive, visant à lutter contre le
chômage, a été étendue aux établissements publics
autonomes. ATS
Le service concerné assure avoir pris des mesures pour y remédier.
Les cas de retard dans l’attribution des bourses d’études se
multiplient ces dernières semaines. Usuellement traités en
trois mois, certains dossiers déposés en septembre n’ont toujours pas reçu de réponse,
comme le révélait Le Temps cette semaine. Le service des
bourses et prêts d’études reconnaît qu’un nombre inhabituellement élevé de dossiers
reste en suspens, mais assure
que des efforts sont faits pour
remédier à la situation. «Nous
prenons cette situation regrettable avec beaucoup de sérieux
assure Grégoire Evéquoz, chef
de l’Office pour l’orientation et
la formation professionnelle.
Des mesures concrètes ont été
prises pour qu’elle ne se reproduise pas.»
Mille trois cents étudiants,
universitaires, apprentis et
élèves du postobligatoire sont
5
6
SUISSE
LE COURRIER
LA LIBERTÉ • SAMEDI 6 AVRIL 2013
La fin de l’atome va coûter cher
NUCLÉAIRE • Il manque des milliards pour démanteler les centrales, selon le PS qui
met en garde contre la tentation de prolonger leur durée de vie. Pragmatisme à droite.
BERTRAND FISCHER
D’un point de vue financier, la sortie du
nucléaire a tout l’aspect d’une bombe à
retardement prête à exploser à la figure
des contribuables. C’est le scénario catastrophe présenté hier par le Parti socialiste (PS). Il dénonce une mauvaise
estimation des coûts de démantèlement des centrales et de traitement des
déchets, ainsi que des manœuvres des
exploitants pour «ne pas avoir à payer
les pots cassés». Alors que la conseillère
fédérale Doris Leuthard est prête à
jouer les prolongations, le PS demande
une rapide transition énergétique.
CONSOMMATION
Plainte contre
un faux registre
du commerce
La Fédération romande des
consommateurs a déposé plainte
contre X dans une affaire d’«arnaque à l’annuaire». Plusieurs
entreprises et institutions ont
reçu un e-mail émanant d’un
prétendu «Office du registre du
commerce (Suisse)», les enjoignant de s’inscrire.
Un tel procédé viole la Loi
fédérale contre la concurrence
déloyale (LCD), a expliqué hier la
Fédération romande des consommateurs (FRC). Le courriel litigieux demande aux destinataires
de renvoyer un formulaire d’inscription signé, dans un très court
délai, à un numéro de fax.
L’intitulé est sciemment trompeur, visant à induire en erreur
les destinataires en établissant
un lien avec un organe officiel, a
souligné la FRC. Le caractère
privé de l’offre n’apparaît qu’en
tous petits caractères, au milieu
des conditions contractuelles.
Les plaintes affluent chaque
jour à la permanence de la FRC.
L’une d’elles émane de la Caisse
de pensions du canton du Jura.
C’est pour cette raison que l’organisation a demandé hier l’ouverture d’une plainte pénale
auprès du Ministère public
jurassien. ATS
REMONTÉES MÉCANIQUES
Manque de soleil
plombant
La fréquentation des Remontées
mécaniques suisses a légèrement
progressé cet hiver (+4,7%) par
rapport à la saison 2011/2012. Mais
ces résultats se situent en dessous
de la moyenne, en raison d’un faible
ensoleillement. Un bilan définitif
sera tiré au mois de mai. Le chiffre
d’affaires a également enregistré
une hausse (+4%) en comparaison
avec l’hiver précédent, ont indiqué
hier les Remontées mécaniques
suisses. ATS
FUSILLADE DE MENZNAU
Cinquième victime
Le bilan de la fusillade de Menznau
(LU) s’alourdit à cinq morts, dont le
tireur. Un homme de 61 ans, qui avait
été grièvement blessé au cours du
drame survenu le 27 février sur le
site de l’entreprise Kronospan,
a succombé à ses blessures jeudi.
La nouvelle victime se trouvait
encore à l’hôpital. Cinq autres
personnes avaient été blessées
lors de la fusillade. ATS
Un trou de 7 milliards
Le conseiller national Roger Nordmann a disséqué les chiffres fournis par
Swissnuclear, l’organisation des exploitants de centrales. Pour démanteler les
installations et traiter les déchets nucléaires, les coûts étaient évalués à 11,5
milliards de francs en 2011. A ce moment-là, l’argent mis de côté dans deux
fonds prévus à cet effet n’excédait pas
4,3 milliards.
Comment combler ce trou de plus
de 7 milliards? Les exploitants vont
certes continuer à cotiser, mais Roger
Nordmann ne compte pas sur le taux de
rendement des fonds prévu dans l’ordonnance (5%), largement surestimé
selon lui. Même en réduisant ce taux à
3,5%, il resterait plus de 5 milliards à
trouver. Ce qui fait dire au Vaudois que
«le financement de l’héritage du nucléaire est un chèque sans provision».
Le PS en conclut qu’il est urgent
d’assainir la situation. Il demande de
prendre en compte des perspectives de
rendement «réalistes» et de prévoir un
plan de rattrapage, notamment en relevant le niveau de fonds propres des sociétés d’exploitation. Roger Nordmann
pointe du doigt les centrales de Gösgen
(SO) et de Leibstadt (AG) qui, par des
astuces comptables, seraient mises en
faillite en cas de coup dur. «Le risque
est gros que le contribuable passe à la
caisse et qu’on soit tenté de faire durer
les centrales plus longtemps.»
Swissnuclear conteste cette présentation des faits et ne voit aucune
EN BREF
SECOND TUBE
A Beznau (AG), la Suisse abrite la plus vieille centrale du monde encore en exploitation. Elle a été mise en service en 1969.
KEYSTONE
nécessité d’agir. Dans un communiqué, l’organisation précise que si un
exploitant est dans l’incapacité de
payer, les autres mettront la main au
porte-monnaie.
Reste la question de la durée de vie
des centrales. En optant il y a deux ans
pour la sortie du nucléaire, suite à la catastrophe de Fukushima au Japon, le
Conseil fédéral n’a pas fixé de date précise, mais il table sur une durée de vie
de 50 ans pour chaque installation. La
dernière à être débranchée serait ainsi
Leibstadt, en 2034.
Ce scénario ne convient pas du tout
au sénateur Robert Cramer. «A l’époque, les centrales ont été conçues
pour ne durer pas plus de 40 ans, car
elles subissent des irradiations qui les
fragilisent», rappelle l’écologiste gene-
vois. Deux initiatives des Verts transigent pour une durée de 45 ans. «Aller
au-delà, c’est totalement irresponsable», tonne Robert Cramer. Avec Beznau, la Suisse abrite déjà la plus vieille
centrale du monde encore en exploitation. «Je n’ai pas envie que la Suisse devienne un EMS pour le nucléaire», ironise Roger Nordmann.
Prolongations possibles
A droite, on se dit «pragmatique».
Pour le conseiller national Jacques
Bourgeois (plr/FR), «on ne va pas
remplacer une centrale en bout de
course. Mais si la sécurité est assurée,
des prolongations sont possibles».
Surtout, le Fribourgeois estime que ce
n’est pas au politique de décider
d’une date pour l’arrêt des réacteurs,
«au risque de devoir indemniser par
la suite». La récente décision du Tribunal fédéral de ne pas fixer de date
de péremption pour Mühleberg (BE)
fait jurisprudence, ajoute Jacques
Bourgeois.
Le Valaisan Yannick Buttet (pdc) se
rallie aussi à la ligne définie par Doris
Leuthard. «Il ne faut pas prévoir une
durée de vie unique, mais régler le cas
de chaque centrale séparément, selon
son bilan environnemental ou les questions de sécurité.» Le Valaisan souhaite
que le tournant énergétique soit pensé
en se préoccupant de tous les secteurs
concernés. «On observe actuellement
une grande insécurité sur le marché de
l’énergie. La pression qui est mise notamment sur l’hydraulique est intenable.» I
Appels d’offre
pour le Gothard
Alors que le sort d’un éventuel
second tube routier au Gothard
n’est pas encore définitivement
tranché, les préparatifs vont bon
train. L’Office fédéral des routes
a lancé hier trois appels d’offres
pour des travaux de conception
du projet. ATS
LAC DE ZURICH
Un homme repêché
Le corps d’un homme d’environ
60 ans a été sorti du lac hier
près du débarcadère principal
de la ville de Zurich. L’identité du
défunt et la cause de sa mort sont
encore inconnues. ATS
TUBERCULOSE BOVINE
Une centaine de bêtes suisses éliminées
THIERRY JACOLET
Abattage de troupeaux, extension de la zone de
surveillance: les autorités vétérinaires du pays
ont mis la compresse pour se débarrasser au
plus vite de la tuberculose bovine dont le
nombre de cas a encore augmenté en Suisse.
Cinq exploitations contaminées ont été recensées dans les cantons de Fribourg, Vaud et
Valais. Les vétérinaires d’autres régions sont aussi sur les dents.
Pour l’heure, plus de 110 bovins ont déjà été
mis à mort, dont la majorité dans le canton de
Fribourg. C’est qu’un élevage du Gibloux sarinois a été reconnu comme le foyer de la maladie
depuis qu’une des Red Holstein a été déclarée
positive au test de tuberculine intradermique
le 4 mars.
Quinze vaches laitières malades ont été euthanasiées et incinérées cette semaine (voir
«La Liberté» de mercredi). Le reste du troupeau,
72 animaux, a subi le même sort hier en raison
du taux élevé d’infection.
«La maladie remonte à 2010 au moins dans ce
foyer et il est clair que toutes les autres bêtes étaient
exposées à la contagion et étaient donc déjà infectées», observe Grégoire Seitert, vétérinaire cantonal fribourgeois. Le séquestre sur la livraison de
lait et les bovins subsistera tant que les travaux de
nettoyage et de désinfection ne seront pas terminés.
Le vétérinaire cantonal espère le lever dans trois
semaines.
Fribourg compte encore un troupeau de
quatre vaches non laitières qui a été mis en
contact direct avec l’élevage du Gibloux. Il vient
d’être abattu. Même traitement pour la plupart
des bêtes de deux troupeaux vaudois et d’un valaisan où des bovins malades du Gibloux ont
séjourné. Toutes les exploitations ayant hébergé
des animaux en provenance du foyer fribourgeois ont ainsi été mises sous séquestre.
Les autorités vétérinaires fédérales et cantonales redoublent de vigilance avec tous les élevages qui ont pu entrer en contact indirect avec
les animaux infectés de ces cinq exploitations.
Elles ont décidé d’étendre la surveillance à
100 exploitations issues de neuf cantons.
Ce sont près de 4000 bovins qui sont désormais soumis à un dépistage systématique. Ces
tests s’étaleront sur les prochains mois. Histoire
de préserver le statut de pays indemne de
tuberculose bovine que la Suisse affiche depuis
1960. I
Ce sont près de 4000 bovins qui sont soumis désormais
à un dépistage systématique ALAIN WICHT-A
CASSE LIMITÉE POUR L’ÉLEVEUR
L’élimination du troupeau du Gibloux permettra à l’éleveur de limiter la casse au niveau financier. Même s’il doit
faire le deuil de tous ses bovins et repartir à zéro, il ne
perdra environ que deux mois d’activité. Alors que la mise
sous séquestre de l’exploitation dure au minimum
100 jours. Un laps de temps nécessaire aux vétérinaires
pour réaliser toute une batterie de tests. De quoi entraîner un important manque à gagner, les pertes de production laitière n’étant pas indemnisées par Sanima.
Cet établissement cantonal d’assurance du bétail va ainsi
rembourser la valeur des bêtes abattues. Le montant?
«Nous n’avons pas encore fini les calculs», répond son
administrateur Hubert Jungo. «Les indemnisations varient
entre 500 et 4000 francs en moyenne par bête.» Le troupeau, qui comporte plusieurs veaux, avait un bon niveau
génétique, ce qui sera pris en compte dans l’évaluation.
L’absence d’indemnisation en cas d’interdiction de livraison du lait pour cause de maladie du bétail a fait réagir un
député du Grand Conseil fribourgeois. L’UDC Jean
Bertschi, d’Orsonnens, a demandé hier au Conseil d’Etat
s’il était prêt à accorder une aide pour la perte de production laitière dans le cas de l’éleveur du Gibloux et à créer
un fonds de secours pour de telles situations. TJ
LE COURRIER
RELIGIONS
7
SAMEDI 6 AVRIL 2013
La théologie protestante face à ses démons
PARUTION • Le théologien français Raphaël Picon aborde dans son ouvrage la question de l’exorcisme, peu
traitée dans le protestantisme. Comment faut-il accueillir les demandes de rites de délivrance du diable?
LAURENCE VILLOZ
Le diable
menteur
«J’ai voulu montrer qu’il n’y avait pas
de sujet tabou dans le protestantisme», explique Raphaël Picon, auteur
du livre Délivre-nous du mal, Exorcismes et guérisons: une approche protestante. Le doyen de l’Institut protestant de théologie (IPT) de Paris
souligne aussi une recrudescence des
demandes d’exorcismes auprès des
pasteurs. Une enquête datant de 2006
auprès de la moitié des pasteurs en
France a montré que 80% d’entre eux
avaient dû faire face à des demandes
de rites de guérison1 et 20% à des demandes de rites de délivrance. «Le
protestantisme est démuni face à ces
requêtes, il y a un vide théologique»,
constate le rédacteur en chef du mensuel Evangile et liberté.
Son livre propose une réflexion sur
le diable, le mal et les démons ainsi
qu’une démarche d’accompagnement auprès des personnes qui sollicitent l’église réformée pour des rites
de délivrance et de guérison. Cet ouvrage est principalement destiné aux
pasteurs. «L’église protestante doit
être en mesure d’aider les personnes
qui se sentent ‘possédées par le
diable’ et qui sont dans une situation
de profonde souffrance», explique le
théologien. Un cheminement avec le
demandeur basé sur l’écoute, la prière
et la lecture de la Bible vient ainsi déjouer sa perception d’être victime
d’une possession.
« En revenant à son étymologie, on dira communément du diable qu’il
est ce qui divise, ce qui
brise l’unité, empêche
toute harmonie. Le diabolos s’oppose ici au sumbolos qui, lui, rassemble,
associe. Dans cette perspective, et au niveau d’une
réflexion sur l’être, sur ce
que nous sommes, le diabolique peut renvoyer à la
non-coïncidence du sujet
avec lui-même. Il est ce
qui, dans le sujet même,
lutte contre lui, résiste en
lui pour l’empêcher d’accéder à sa pleine vérité et de
surmonter ce qui
l’empêche de s’épanouir.
On dira par extension du
diabolique qu’il est ce qui
divise la vérité avec ellemême. Le diable apparaît
alors comme cette grande
figure mythologique du
menteur, comme celui qui
trompe et qui empêche,
dans les mots pourtant
souvent empruntés à la
vérité, de faire éclater
cette dernière; la manipulation consistant ici à travestir le faux dans le
semblant de la vérité». LVZ
Comment définir le diable?
«[Le diabolique] est ce qui, dans le
sujet même, lutte contre lui, résiste en
lui pour l’empêcher d’accéder à sa
pleine vérité et de surmonter ce qui
l’empêche de s’épanouir», peut-on lire
dans Délivre-nous du mal. Pour le
théologien, il s’agit de «démythiser le
langage du diable», de prendre
conscience «des réalités que désigne
le mot diable». Rejoignant la pensée
du théologien allemand Paul Tillich,
Raphaël Picon considère le démoniaque comme ce qui rompt la distance entre le mot et la réalité.
A partir de cette définition du diabolique, l’exorcisme consiste «à faire
sortir du mot «diable» la réalité mauvaise qu’il désigne. Pour la personne
qui se croit «possédée», «le rite est
Saint-Antoine et les démons, extrait d’une gravure du peintre et graveur alsacien Martin Schongauer (1450-1491). CRCB
fondamental car il offre un cadre légitime qui va permettre la libération».
Le théologien a néanmoins renoncé à
proposer des rites prédéfinis car il estime que chaque demandeur doit découvrir son propre cheminement de
libération accompagné par le pasteur. «Le cheminement est très important tout comme la dimension
communautaire», souligne Raphaël
Picon. En s’inscrivant dans un cadre
religieux défini, cette démarche ne
SAINT-PÉTERSBOURG
pose pas le pasteur comme un «gourou qui aurait un pouvoir magique».
De plus, l’accompagnement par la
discussion et le partage est un processus qui permet au demandeur de
construire sa «libération».
La plupart des personnes qui font
des demandes d’exorcismes ou de
rites de guérison sont issues de la culture africaine, malgache ou d’Amérique du Sud. «Mais pas seulement.
Ces demandes viennent d’horizons
de plus en plus divers», précise le
doyen de l’IPT. Néanmoins «une
grande précarité sociale» se retrouve
chez la majorité des demandeurs.
«Ces personnes n’ont souvent pas
accès aux soins physiques et psychiques dont elles auraient besoin et
l’Eglise est leur ultime recours». «Certaines de ces personnes pensent aussi être victimes d’une «punition divine», regrette Raphaël Picon. La cause
en serait les images que l’Eglise a pu
PÉLERINAGE
véhiculer d’un Dieu culpabilisateur, à
différents moments de l’histoire.
«L’exorcisme doit d’abord être celui
que la théologie chrétienne doit subir
pour se libérer de toutes ses images
oppressantes de Dieu», conclut l’auteur dans son livre.I PROTESTINFO
1
Le rite de guérison consiste à aider une personne qui souffre physiquement ou psychiquement.
Le rite de délivrance, lui, va «libérer» une personne qui se croit «possédée».
APPEL DU PAPE
Caritas inspectée et intimidée Elles marchent sur Rome et En finir avec les
Dans leur volonté de contrôler
les organisations non gouvermentales suceptibles de recevoir des soutiens de l’étranger,
les autorités russes ont désormais les institutions catholiques dans leur collimateur.
C’est le cas notamment de Caritas St-Petersbourg qui dénonce une campagne d’intimidation. Une vingtaine d’ONG de
la ville, dont Caritas, ont reçu
mercredi la visite d’inspecteurs
venus vérifier la conformité des
locaux des institutions, des toilettes aux dispositifs anti-incendie en passant par les autorisations diverses, a indiqué
Natalia Pevzova directrice de
Caritas. Sous peine de fortes
amendes et menaces de fermeture,
les
ONG
seront
contraintes de se mettre aux
normes. Caritas St-Petersbourg, fondée il y a vingt ans,
emploie quelque 150 collaborateurs pour venir en aide aux
personnes en détresse. Il y a
quelques jours, les autorités de
Novotcherkassk dans le sud de
la Russie, ont infligé une amende à une paroisse catholique
pour n’avoir pas respecté les
normes de protection incendie.
Le curé a indiqué qu’il n’avait
pas les moyens de payer
l’amende et encore moins de
faire exécuter les travaux évalués à l’équivalent de 5000 euros. Son église est maintenant
menacée de fermeture. Dès le
courant du mois de mars, les
autorités russes ont contrôlé
des milliers d’ONG vérifiant en
particulier leurs ordinateurs.
Les organisations de défense
des droits de l’homme en Russie et à l’étranger ont dénoncé
ces mesures. Les militants
russes parlent d’une répression
digne de la période stalinienne.
APIC
DR
demandent plus de droits
Un groupe de religieuses et de
laïques catholiques américaines ont récemment entrepris un pèlerinage dans la région de Rome. Leur périple
s’est terminé au Vatican, où
elles ont appelé l’Eglise catholique à accorder plus de place
aux femmes.
La procession s’est arrêtée
sur des sites archéologiques démontrant le rôle important joué
par les femmes dans les premières communautés chrétiennes. Le groupe de pèlerins a
distribué au Vatican près de
25000 cartes postales et lettres
ouvertes signées demandant
entre autres aux responsables
de l’Eglise de supprimer le célibat obligatoire des prêtres et autoriser le diaconat des femmes.
Spécialiste universitaire du
rôle des femmes dans le christianisme précoce, Sœur Carolyn
Osiek a guidé les participantes à
travers le site d’Ostie, l’ancienne
cité portuaire de Rome. Les
fouilles y ont révélé les mœurs et
coutumes des premiers siècles
de notre ère, lorsque le culte
chrétien était pratiqué essentiellement au sein des habitations des croyants. «Dans les
deux premiers siècles après Jésus-Christ, on a pu démontrer
que des femmes jouaient un
rôle égal à celui des hommes
dans certaines communauté
chrétiennes», explique Sœur
Chris Shenk, directrice du «Catholic group FutureChurch»,
responsable du pèlerinage. Tout
autour de la Méditerranée, des
inscriptions et gravures sur
pierres tombales, des mosaïques et des fresques prouvent que des femmes tenaient
des postes ministériels majeurs
au sein des premières Eglises.
Tout a changé après l’an 313,
lorsque les femmes perdirent
leurs fonctions de prophètes, de
prêtres ou de diacres. Quand
l’empereur romain Constantin
eut légalisé le christianisme, la
pratique du culte se déplaça des
résidences privées vers les édifices publics. Les femmes ne furent plus acceptées dans ces espaces à cause des normes
culturelles en vigueur, assure la
religieuse. APIC
abus sexuels
Combattre les abus sexuels, a
dit hier le nouveau pape, est un
sujet important «pour l’Eglise
et sa crédibilité». Il s’exprimait
à l’occasion d’une rencontre
avec Gerhard Müller, préfet de
la Congrégation pour la doctrine de la foi dont dépend le
«promoteur de la justice», équivalent d’un procureur spécial
chargé des questions de pédophilie. Celui-ci peut, le cas
échéant, décider de défroquer
un prêtre.
Dans un communiqué, le
Vatican précise que le SaintPère a demandé en particulier
que la Congrégation, dans la
droite ligne de la politique établie par Benoît XVI, agisse avec
détermination en ce qui
concerne les cas d’abus
sexuels.
Le pape a hérité d’une Eglise prise, parmi d’autres problèmes, dans le scandale des
prêtres pédophiles. Mais depuis son élection, le 13 mars, il
n’avait pas encore abordé ce
sujet. Le pape François veut
que les conférences épiscopales s’engagent «à formuler et
mettre en pratique les directives nécessaires.» APIC
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Mercredi 1er mai. 12h30
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Théologienne catholique-romaine
et ancienne enseignante à l’AOT
8
SOLIDARITÉ
La tuberculose
se propage
dans les prisons
La tuberculose constitue un
problème de santé majeur dans
les prisons, avertit le Comité international de la Croix-Rouge
(CICR). A l’occasion de la
Journée mondiale de lutte
contre la tuberculose fin mars,
l’organisation s’est inquiétée
de la propagation de la tuberculose (TB) multirésistante.
Le CICR appelle les directeurs de prison, les autorités de
santé publique et la communauté internationale à être plus
attentifs au danger que représente le développement en milieu carcéral d’une forme de TB
résistante aux médicaments.
«La tuberculose multirésistante se propage dans le monde
à une vitesse inquiétante», a déclaré un médecin au CICR,
Raed Abu Rabi, en soulignant
que cette maladie mortelle est
particulièrement virulente dans
les lieux de détention.
La prévalence de la tuberculose dans les prisons peut
être jusqu’à 100 fois plus élevée
qu’à l’extérieur. Elle s’explique
par la surpopulation carcérale,
la ventilation insuffisante, la
méconnaissance des mesures
préventives, l’absence de suivi
des malades et le manque de
régularité dans la prise des traitements, a indiqué le CICR.
Faute de traitement adéquat, non seulement les personnes atteintes de tuberculose ne guérissent pas, mais
encore des souches résistantes
de la maladie se développent.
En prison, de plus en plus de
patients développent des
souches extrêmement résistantes de la maladie. Alors que
la tuberculose était auparavant
une maladie curable, ces cas
deviennent très difficiles à traiter, les médicaments existants
n’ayant aucun effet sur certains
patients.
L’association de la tuberculose multirésistante et du
VIH/Sida ou de l’hépatite C
complique encore davantage le
problème, selon le docteur Abu
Rabi. Le CICR lutte contre la tuberculose dans les prisons du
Caucase du Sud, d’Asie centrale
et d’Ouganda depuis de nombreuses années. Il travaille également en coopération avec les
autorités au Kirghizistan et aux
Philippines. ATS
EN BREF
LE DROIT À UN
ENVIRONNEMENT SAIN
LAUSANNE De catastrophes
en accidents, le droit de l’environnement progresse à petits
pas sous la pression des victimes. En se basant sur de
grands procès, dont ceux des
pétroliers Amoco-Cadiz et
Erika, l’avocat français Christian Huglo fera le point mardi
16 avril, 18 h 15, à l’Université
de Lausanne (Géopolis). BPZ
LE RÔLE DES
RAPPORTEURS DE L’ONU,
SELON M. DE SCHUTTER
FRIBOURG Le rapporteur de
l’ONU sur le droit à l’alimentation sera mardi l’invité de
l’Université de Fribourg. Le
professeur belge Olivier de
Schutter évoquera son rôle et
celui de ses homologues pour
la mise en oeuvre des droits
humains internationaux. La
conférence aura lieu à 16 h à
l’avenue Beauregard 11 (BQC
2.811). BPZ
LE COURRIER
SAMEDI 6 AVRIL 2013
Un Avril rouge d’incertitudes
pour les paysans sans terre
BRÉSIL • Comme chaque année en avril, un cri parcourt le pays, scandé par une marée
de paysans coiffés de casquettes rouges : « La réforme agraire, tout de suite ! »
Cette année, l’«Avril rouge» des sans-terre du Brésil a débuté en... mars. Avec notamment l’occupation de l’Institut national de la réforme agraire le 8 mars dernier. GZN
GUY ZURKINDEN,
NOSSA SENHORA DA GLÓRIA
Dans les campagnes brésiliennes, avril est «rouge» depuis
le tristement célèbre massacre
d’Eldorado de Carajas – le 17
avril 1996, 19 membres du
Mouvement des travailleurs ruraux sans-terre (MST) y tombaient sous les balles de la Police militaire de l’Etat du Para
(Nord du pays). Dix-sept ans
plus tard, c’est un sentiment
d’urgence qui domine les manifestations: au sein du MST,
mais aussi des autres organisations paysannes, s’installe la
prise de conscience qu’une
nouvelle impulsion est indispensable à la lutte pour la terre.
Les traditionnelles mobilisations d’avril – manifs, occupations, sit-in, blocages – s’étendront donc... jusqu’à fin
décembre. Des milliers de militants se relayeront toute
l’année dans un campement
national, installé le 5 mars
dernier à proximité du Palais
présidentiel de Brasilia.
La situation est critique:
pour la réforme agraire, les
deux premières années du gouvernement Dilma Rousseff ont
été perdues. En 2012, seules
trente et une grandes propriétés ont été expropriées pour
être redistribuées à des familles
paysannes, selon la Pastorale de
la Terre. Le chiffre le plus faible
des vingt dernières années, loin
derrière le président néolibéral
Fernando Henrique Cardoso
(1995-2002).
Pendant ce temps, 150 000
familles attendent une terre
sous des bâches, sans eau ni
électricité. Pour José («Zê») Roberto, dirigeant national du
Mouvement des sans-terre, «le
Parti des travailleurs (PT), au
pouvoir depuis 2003, a renoncé
à s’attaquer aux latifundistes et à
combattre l’inégale répartition
des terres, une des causes structurelles de la pauvreté au Brésil.»
Les statistiques officielles le
confirment: la concentration de
la terre augmente. En 2011, 1%
de propriétaires contrôlaient
53% des domaines agricoles.
Alors que 55% de la population
rurale vivait sous le seuil de
pauvreté, et que 4 millions de familles paysannes ne possèdent
pas de terre.
Sous des bâches,
avec ou sans PT
Les 223 familles du campement Zumbi dos Palmares,
proche d’Aracaju, la capitale de
l’Etat de Sergipe (Nord-Est du
pays), vivent cette situation
dans leur chair: le 12 mars dernier, elles commémoraient seize années d’occupation de la
fazenda (grande propriété) dite
«Tingui». Seize années passées
dans des baraques coiffées
d’un plastic noir, chauffées par
un soleil de plomb, sous la menace constante d’une expulsion. Le propriétaire, un puis-
sant latifundiste, laissait le terrain à l’abandon. Les occupants, par contre, y produisent
des aliments vendus jusque
dans les marchés de la capitale.
La loi est de leur côté: selon la
Constitution, une terre laissée
improductive doit être désappropriée. Mais les familles attendent toujours.
Pour Gileno Damascena Silva, dirigeant du MST à Sergipe:
«Ce campement illustre la situation. Après seize années de
lutte, dont dix sous un gouvernement dirigé par le PT, rien ne
bouge. La réforme agraire est
bloquée.»
Agronégoce
subventionné
La majorité des familles
complètent leur revenu avec les
programmes d’assistance du
gouvernement (bolsas). Mais,
comme le souligne Dona Iraci,
une des coordinatrices de
l’occupation: «Les bolsas nous
permettent de survivre. Nous, ce
que nous voulons, c’est travailler
une terre qui soit nôtre et gagner
dignement notre vie.»
A quelques kilomètres, une
mer verte domine le paysage: la
canne à sucre. Pour Zê Roberto,
c’est là que réside la clé du blocage: «Les gouvernements Lula
et Dilma favorisent l’agronégoce, qui associe latifundistes, entreprises transnationales et capital financier, et est devenu un
des piliers de l’économie brési-
lienne.» Le secteur pesait 41,2%
du chiffre d’affaires des exportations brésiliennes en janvier
20131. Il est arrosé de crédits par
le gouvernement: 185 milliards
de reais pour la récolte 20122013, contre 18 milliards aux
petits agriculteurs.
Son avancée est foudroyante: les monocultures de soja,
maïs, canne à sucre et l’élevage
de bétail concentrent déjà 85%
des meilleures terres; à la télévision, Pelé leur tresse des
louanges. La réforme agraire,
elle, a disparu de l’agenda politique. Et les mouvements sociaux marquent le coup: «Il est
plus compliqué de s’attaquer à
une grande entreprise qui produit pour le marché mondial,
avec l’appui de l’Etat et des médias, qu’à un latifundiste qui
laisse ses terres à l’abandon.»
Sans compter qu’une partie
de la base sociale du MST est attirée par les sirènes du travail –
précaire – dans la construction,
sur les immenses chantiers qui
se sont multipliés à travers le
pays, une autre n’est pas insensible au changement de ton
inauguré par Lula: de pestiférés,
syndicats et organisations paysannes sont devenus des «interlocuteurs» du gouvernement.
Que faire?
Pour Zê Roberto, c’est une
nouvelle période historique
qui s’ouvre: «Le MST a été créé
dans les années 1980, porté par
une montée des luttes sociales,
dans les villes comme les campagnes, qui convergeaient
dans le refus de la dictature militaire». Le mouvement a marqué le pays et remporté des
succès. Mais son objectif principal, une réforme agraire qui
réduise les inégalités sociales,
s’éloigne. Paradoxalement au
moment où le PT, qui a émergé
du même cycle de luttes, s’est
hissé au gouvernement. Mais
les temps et les acteurs sociaux
changent. Il faut en prendre
acte: «Nous devons trouver
de nouvelles stratégies, sans
perdre nos valeurs.»
Le processus de rénovation
est lancé. Les clameurs du «long
avril» de 2013 retentiront jusqu’au 6e Congrès du MST, qui
réunira 20 000 de ses militants
en janvier 2014 à Brasilia. Réussiront-elles à donner un nouveau souffle à la lutte pour la
démocratisation de la terre – et
donc de la société – au Brésil? I
1
Estado de São Paulo, 18 février 2012
La FGC regroupe une soixantaine d’associations engagées dans la solidarité
Nord-Sud. Elle soutient financièrement,
avec l’appui de la Ville de Genève, la
rubrique « Solidarité internationale ».
Le contenu de cette page n’engage ni la
FGC, ni la Ville de Genève. www.fgc.ch
LE COURRIER
INTERNATIONAL
LA LIBERTÉ • SAMEDI 6 AVRIL 2013
EN BREF
CHINE
Abattage de volailles
et marchés fermés
Le virus H7N9 de la grippe aviaire a fait un sixième mort
près de Shanghai. Les autorités de la mégapole chinoise
ont décidé de conjuguer abattage localisé et fermeture
de marchés aux volailles pour circonscrire la souche
infectieuse qui jusque-là ne s’était pas transmise à
l’homme. Au total, seize personnes ont contracté cette
forme de grippe, après le signalement de deux nouveaux
cas hier chez des retraités de Nankin. En Suisse, l’Office
vétérinaire fédéral suit la situation «de très près», a-t-il
fait savoir hier, ajoutant qu’«actuellement, le virus H7N9
ne présente chez nous aucun danger pour la santé
publique». ATS
9
Les menaces de Pyongyang
restent pour l’heure réthoriques
CORÉE DU NORD • Le pays ne cesse d’enchaîner les provocations, faisant
monter la tension. Mais les analystes excluent un conflit à grande échelle.
ITALIE
Un couple se suicide faute
de pouvoir payer son loyer
La crise a fait trois nouvelles victimes en Italie: un couple de
sexagénaires s’est suicidé en raison de difficultés économiques. Le frère de la femme, 73 ans, s’est jeté à la mer dès
qu’il a appris la nouvelle. Son corps inanimé a été repêché
par les secouristes qui n’ont pas réussi à le sauver. Les
cadavres de l’homme de 62 ans et de son épouse de 68 ans
ont été retrouvés pendus hier matin par leurs voisins, dans
leur habitation à Civitanova. La femme, Anna Sopranzi, recevait une très modeste retraite de 500 euros par mois et son
mari, Romeo Dionisi, était un «sacrifié» d’une récente réforme du marché du travail qui l’avait laissé sans indemnité de
chômage ni droits à la retraite. ATS
INDE
Effondrement d’un immeuble
en chantier illégal: 45 morts
Au moins 45 personnes, en majorité des ouvriers et
leurs familles, sont mortes dans l’effondrement d’un
immeuble en construction à la périphérie de Bombay,
dans l’ouest de l’Inde, ont annoncé hier les autorités.
Celles-ci recherchent les responsables de ce chantier
sans autorisation. L’immeuble de sept étages s’est
effondré jeudi soir comme un château de cartes, provoquant un enchevêtrement d’acier et de blocs de gravats
qui freinait les efforts des secours à la recherche de survivants. Le bâtiment qui s’est effondré était une
construction sans autorisation. ATS
VATICAN
Le pape appelle l’Eglise
à en finir avec les abus sexuels
Le pape François veut que l’Eglise catholique agisse «de
manière décisive» pour en finir avec les abus sexuels
commis par des prêtres sur des enfants, rapporte le Vatican. L’Eglise doit aussi s’assurer que les auteurs soient
tenus responsables de leurs actes. Le pape argentin s’exprimait à l’occasion d’une rencontre avec Gerhard Müller,
préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi dont
dépend le «promoteur de la justice», équivalent d’un procureur spécial chargé des questions de pédophilie. Celuici peut peut, le cas échéant, décider de défroquer un
prêtre. ATS
Alors que la Corée du Nord fait dans la surenchère guerrière, la Corée du Sud détend ses soldats par des séances de Gangnam Style.
KEYSTONE
ARNAUD VAULERIN, KYOTO
Les missiles sont entrés en scène.
Alors que les Américains et les
Sud-Coréens se livrent dans le
cadre de Foal Eagle à de grandes
manœuvres aux portes de la
Corée du Nord, Pyongyang vient
de positionner sur sa côte est
deux missiles. Les deux engins de
moyenne portée ont été acheminés par train et installés sur
des lanceurs mobiles selon
l’agence sud-coréenne Yonhap.
Jeudi, le ministre sud-coréen
de la Défense, Kim Kwan-jin
avait annoncé le déploiement
d’un missile d’une «portée
considérable», précisant toutefois que l’engin n’était pas en mesure de frapper le continent
américain. Il pourrait s’agir en
fait d’un missile Musudan d’une
portée de 4000 kilomètres. Dévoilé en octobre 2010, il n’aurait
jamais été testé en vol. Devant
des parlementaires, Kim Kwanjin a évoqué la possibilité d’un
«tir d’essai ou d’un exercice militaire». Celui-ci pourrait avoir lieu
le 15 avril, jour anniversaire de la
naissance de Kim Il-sung, le père
fondateur de la dynastie des Kim
disparu en 1994.
Les USA «écrasés»
Alors que cette date approche, Pyongyang s’est soudainement déclaré incapable de garantir la sécurité des ambassades
présentes sur son sol à partir du
10 avril et demandé à plusieurs
missions diplomatiques d’évacuer leur personnel.
L’annonce de Kim Kwan-jin
est intervenue après un nouveau
communiqué belliqueux de l’état-major de l’armée promettant
que les Etats-Unis seront écrasés
par les «moyens de frappes nucléaires les plus sophistiqués, les
plus légers et les plus diversifiés
de la RPDC (République populaire de Corée)» lors d’une guerre qui pourrait éclater «aujourd’hui ou demain». Quelques
heures plus tôt, le Pentagone
avait annoncé l’envoi d’une batterie antimissile THAAD sur
Guam, d’où décollent les B-52
utilisés pour Foal Eagle. Cette
défense s’ajoute aux destroyers
de Séoul et de Washington,
qui croisent au large de la péninsule, et aux missiles Patriot déployés en Corée du Sud et au
Japon, où sont stationnés plus
de 68 000 GI.
Marcher droit sur le fil
Aucun signe de préparation
massive, de mobilisation de
troupes, n’a été constaté par
les experts militaires qui écartent tout conflit à grande échelle.
Comme l’a rappelé le ministre
sud-coréen de la Défense, les
«menaces sont rhétoriques»
pour l’instant. Dans une interview au «Wall Street journal»,
Kurt Campell, l’ex-adjoint au secrétaire d’Etat pour les affaires
de l’Asie de l’est et du Pacifique
rappelait mercredi que «les
Nord-Coréens savent exactement comment marcher droit
sur le fil, sans déclencher une
crise».
Depuis son troisième essai
nucléaire du 12 février, unanimement condamné par la résolution
2094 de l’ONU, Pyongyang a montré un certain savoir-faire dans la
surenchère guerrière. Il multiplie
les menaces et maintient la pression. Depuis mercredi, il bloque
l’accès à des centaines d’employés
sud-coréens au site de Kaesong
où 120 sociétés du sud emploient
53 000 ouvriers du nord. Kaesong,
dernier vestige de la sunshine policy, la politique de rapprochement du début des années 2000,
pourrait devenir un nouveau terrain de confrontation.
Autre terrain, le nucléaire. En
annonçant, mardi, le redémarrage de la centrale de Yongbyon,
arrêtée en 2007, Pyongyang
est probablement passé des paroles aux actes. Selon une photo
satellite prise le 27 mars à Yongbyon, des travaux étaient en
cours près de la centrale, probablement pour remettre en
marche le système de refroidissement du réacteur. © LIBÉRATION
Un choix à haut risque pour Chypre
SORTIE DE LA ZONE EURO • L’île est très dépendante des importations, rappellent les analystes. Ce serait donc un mauvais choix pour
Chypre que de vouloir sortir de la zone euro.
Malgré ses difficultés, Chypre n’envisage
pas de sortir de la zone euro. KEYSTONE
Sortir de la zone euro peut sembler
une solution pour Chypre, contrainte à
des réformes draconiennes pour éviter la
faillite. Il s’agirait néanmoins d’un choix à
haut risque pour une économie insulaire
très dépendante des importations, préviennent les analystes.
L’Institut de la finance internationale
(IIF), qui représente les plus grandes
banques du globe, estime toutefois qu’il
serait «bien plus facile» pour ce petit
pays de rebondir grâce à une dévaluation, impossible avec la monnaie
unique. Une analyse partagée par le Nobel d’économie américain Paul Krugman, qui a affirmé sur son blog: «Chypre
devrait quitter l’euro, tout de suite.»
Selon lui, adopter une nouvelle
monnaie dépréciée «accélérerait beaucoup sa reconstruction» économique, en
lui permettant de rendre plus compétitifs des secteurs tels que le tourisme et
l’agriculture, par le jeu du taux de change.
Mais cette option ne fonctionne pas
pour Chypre, juge Marios Zachariadis,
professeur de macroéconomie à l’Université de Chypre, expliquant que l’île,
très dépendante de ses importations, notamment d’énergie, verrait alors celles-ci
devenir beaucoup plus coûteuses.
Chypre importe quatre fois plus
qu’elle n’exporte, avec un déficit commercial dépassant les 4 milliards d’euros
(4,9 milliards de francs) pour un produit
intérieur brut (PIB) de 17 milliards.
«L’augmentation des coûts de tous les
intrants importés risque au contraire de
rendre notre économie moins compétitive, à moins de baisser énormément les
salaires», souligne Marios Zachariadis,
rappelant qu’il est difficile d’envisager
une main-d’œuvre moins coûteuse, notamment dans les hôtels et les fermes,
que les dizaines de milliers de Roumains,
Bulgares ou Pakistanais.
En outre, nombre de secteurs, dont le
tourisme, fonctionnent déjà à plein régime, renchérit Alexander Michaelides,
professeur de finances à l’Université de
Chypre. «On ne peut accueillir plus que les
2 millions de visiteurs qui viennent déjà
chaque année, donc une dévaluation reviendrait à diminuer les recettes en doublant les coûts, car ce secteur consomme
beaucoup d’énergie», relève-t-il.
Les Chypriotes, qui ont adopté l’euro
en 2008, étaient déjà parmi les plus scep-
tiques de la zone avant le plan de sauvetage européen controversé: un sondage
effectué en novembre 2012 par la Commission européenne montre que seuls
48% des Chypriotes étaient favorables à
l’euro.
Avec la hausse du chômage et les mesures d’austérité, «l’opinion publique va
être de plus en plus favorable à une sortie
de l’euro», pronostique l’analyste économique Fiona Mullen. Le chef de la puissante Eglise orthodoxe de Chypre, Mgr
Chrysostomos II, s’est déclaré pour une
sortie ordonnée de la zone euro, une revendication reprise lors de manifestations contre les bailleurs de fonds européens qui ont imposé une réduction
drastique du secteur bancaire, une des
principales sources de revenus de l’île.
Mais si Chypre venait à claquer la
porte de l’euro sans attendre, comme le
réclament certains hommes politiques,
elle serait rapidement à cours de devises
pour payer ses importations, note Fiona
Mullen. «En rejoignant l’euro, Chypre a
renoncé à la majeure partie de ses réserves en devises. Aujourd’hui, l’île ne
dispose plus que de 450 millions de dollars, soit de quoi payer deux semaines
d’importations», rappelle-t-elle. Une
sortie impromptue de l’euro serait donc
catastrophique et une sortie planifiée
nécessiterait de reconstituer des réserves en devises et de réduire les importations de pétrole, indique-t-elle,
sans compter qu’il n’existe «aucun cadre
juridique pour cela».
Les autorités chypriotes se sont montrées toutefois déterminées: «Nous n’allons pas quitter l’euro», a insisté la semaine dernière le président Nicos
Anastasiades, tandis que le président de
la Banque centrale européenne Mario
Draghi a martelé mercredi qu’il n’y avait
«pas de plan B» pour Chypre.
ATS/AFP
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INTERNATIONAL
LE COURRIER
LA LIBERTÉ • SAMEDI 6 AVRIL 2013
Le Monténégro entre Europe et mafia
ÉLECTIONS • Election présidentielle, demain, au Monténégro. Depuis l’indépendance, le développement
immobilier envahit la côte adriatique. Pour le plus grand profit des politiques, au pouvoir depuis vingt ans.
TROISIÈME MANDAT
POUR VUJANOVIC?
Alors que Slobodan Milosevic a été
emporté par l’implosion de l’ex-Yougoslavie,
un homme fort résiste contre vents et
marées dans les Balkans: Milo Djukanovic.
Pas étonnant, dès lors, que son fidèle allié
de parti, Filip Vujanovic, parte largement
favori de l’élection présidentielle de demain.
Vujanovic, qui appartient lui aussi au Parti
démocratique des socialistes (DPS), au
pouvoir depuis une vingtaine d’années,
devrait être confirmé pour un troisième
mandat présidentiel consécutif. Une fonction protocolaire pour l’essentiel, mais dont
l’aura est renforcée par le scrutin populaire.
Face à lui, l’opposition a décidé de se grouper derrière Miodrag Lekic, ancien chef de
la diplomatie monténégrine (entre 1992 et
1994), qui s’est donné pour objectif de lutter contre la corruption et la criminalité
organisée qui rongent le pays.
La côte adriatique du Monténégro est l’objet d’un intense développement touristique, comme ici dans le village de Blizikuce, tout près de la station
balnéaire branchée de Budva. KEYSTONE
HÉLÈNE DESPIC-POPOVIC, PODGORICA ET BUDVA
Début de saison pour la petite station balnéaire de
Budva, lovée au bord de la côte monténégrine de
l’Adriatique. La pittoresque vieille-ville fortifiée résiste difficilement au sans-gêne des promoteurs
immobiliers. Un hôtelier a entrepris de s’étendre
aux dépens des remparts, un café huppé a privatisé
le minuscule espace qui sépare le mur extérieur de
la jetée.
Coincé contre la falaise, le très chic hôtel Avala
s’est paré d’une façade de verre sombre. Tout près de
lui, le plus ancien hôtel de la région attend d’être démoli afin de laisser place à un édifice plus grand et
plus haut. Casinos et boîtes de nuit attirent une foule
bariolée où politiciens, hommes d’affaires et mafieux
se côtoient.
Tourisme de luxe
Avec sa plage de plusieurs kilomètres, la perle du
Monténégro était destinée à être un haut lieu du tourisme de luxe. Elle est devenue le paradigme des
maux qui affectent un des derniers nés de l’éclatement yougoslave: corruption, blanchiment, clientélisme, imbrication entre mafias et institutions. Des
phénomènes favorisés par le maintien aux commandes de ce micropays – grand comme deux départements français et moins peuplé que Marseille –
de l’équipe qui le dirige depuis le début des années
90. Le fringant Milo Djukanovic, 51 ans, ex-président
(1998-2002) et ex-premier ministre (1991-1998,
2002-2006 et 2008-2010), rappelé pour conduire la
liste de la coalition au pouvoir aux dernières législa-
tives, le 14 octobre, a remporté le scrutin, de justesse
cette fois.
Avant l’indépendance du pays, le tourisme
monténégrin était peu développé. La guerre en exYougoslavie (de 1991 à 1999) avait longtemps éloigné
de l’Adriatique les vacanciers européens. Ils ne sont
revenus qu’après la séparation de la Serbie et du
Monténégro. Avant la guerre, à l’exception de l’île-hôtel de Sveti Stefan prisée des diplomates et des expatriés, il n’y avait que des touristes locaux, amateurs de
nature et de plaisirs simples.
Investisseurs dissuadés
Le tremblement de terre de 1979, qui avait ravagé
le littoral, avait dissuadé les investisseurs. Conformément aux recommandations des experts, un seul village de vacances, faits de petites maisons basses, avait
été construit au bord de la plage de Budva, là où cinq
hôtels avaient été soufflés par le séisme. C’est peu
avant l’indépendance, en 2006, que les premiers
grands projets de l’industrie touristique ont été élaborés, grâce à l’argent trouble d’investisseurs venus
de Russie, sans que l’on sache s’il s’agissait de fonds
russes ou monténégrins.
Les hôtels existants ont été privatisés, d’autres ont
été construits ou reconstruits. Villas et appartements
ont poussé comme des champignons là où il y avait
autrefois des champs et des oliveraies. Les petites
maisons de vacances ont gagné un, voire deux étages.
«Les villageois ont vendu les terrains qui appartenaient depuis des siècles à leurs familles. Budva était
alors appelé la ville des millionnaires. Ces nouveaux
EN BREF
HARCÈLEMENT SEXUEL
Un général américain relevé
de son commandement
Un général américain, responsable de la coopération militaire en Afrique de l’Est, a été relevé de son commandement notamment en raison de harcèlement sexuel. Il fait
l’objet d’une enquête disciplinaire. Le général deux
étoiles est soupçonné d’avoir eu des comportements
déplacés de nature sexuelle et également d’avoir été
reconnu en état d’ébriété. Il commandait la «Task Force»
«Corne de l’Afrique» basée à Djibouti. ATS
LIBAN
Un député de l’opposition
pourrait devenir premier ministre
Un député de l’opposition soutenue par Washington et
Ryad, Tammam Salam, est en passe d’être désigné premier ministre au Liban. Cette nomination interviendrait
deux semaines après la démission du gouvernement au
sein duquel le Hezbollah prosyrien et ses alliés étaient
très influents. ATS
riches ont joué au casino et ils ont tout perdu», raconte Branka Plamenac, la correspondante de l’hebdomadaire d’opposition «Monitor», qui multiplie les
enquêtes sur l’urbanisation sauvage du littoral et
s’inquiète de voir pousser des immeubles de plusieurs étages.
Fin du boom immobilier
Comme dans beaucoup de pays européens, la crise de 2008 a mis un terme au boom de l’immobilier et
entraîné le retrait, souvent pour cause de faillite, de
nombreux investisseurs. Comme le groupe russe Mirax, propriété de l’excentrique milliardaire Sergueï
Polonski, qui construisait à l’entrée de la baie, sur la
pointe de Zavala, des villas de trois étages formées
d’appartements de luxe disposés en cascade. Cas rare,
l’affaire a fini l’été dernier devant la justice. Les travaux
avaient été lancés par une entreprise appartenant au
clan de l’homme fort de Budva, Svetozar Marovic, le
vice-président du Parti démocratique des socialistes
(DPS, au pouvoir).
Première famille de Budva, les Marovic ont accompagné le clan Djukanovic dans sa conquête du
pouvoir dès les années 90. Dernier président de l’Etat
commun Serbie-et-Monténégro, Marovic, un homme
à l’allure élégante, s’est replié dans son fief. C’est là,
dans le plus luxueux des hôtels du littoral, le Splendid,
qu’il avait marié sa fille au printemps 2012, dans une
robe de la styliste américaine Vera Wang, avec 400
convives et un orchestre payé 500 euros la chanson
(le salaire mensuel moyen est de 479 euros). Tout un
programme... © LIBÉRATION
Lors des législatives de l’automne dernier,
la coalition du Forum démocratique de
Miodrag Lekic était parvenue à décrocher
un quart des sièges du parlement, devenant ainsi la principale force d’opposition.
Difficile, néanmoins, de s’opposer au toutpuissant DPS et à son mentor, le premier
ministre Djukanovic: l’homme d’Etat à la
plus spectaculaire longévité politique en
Europe derrière le Biélorusse Loukachenko!
En dépit de rapports alarmants sur la dérive mafieuse du pays, Djukanovic est parvenu l’an dernier à ouvrir des négociations
d’adhésion avec l’Union Européenne. Dans
son dernier rapport annuel, celle-ci soulignait que le Monténégro doit «mieux faire»
dans les domaines de l’Etat de droit et de
la luttte contre le crime organisé et la corruption. Autre critique, le niveau très bas
des salaires est à la source d’un profond
mécontentement de la population.
Depuis l’an dernier, le pays a ainsi ses
«indignés», jeunes, chômeurs ou ouvriers
victimes des privatisations frauduleuses,
dont l’urbanisation liée au tourisme en est
l’image clinquante. Mais le problème est
aussi d’ordre culturel dans un pays où chacun, dit-on, a un jour ou l’autre rajouté un
balcon à sa maison. Par habitude ou
nécessité, les habitants ont aussi contribué au développement des trafics qui ont
fait de leur pays un point d’ancrage du
crime organisé et des grands flux illégaux
(cigarettes, drogue, etc.) à destination de
l’Italie, puis de l’Europe. La guerre de la fin
des années 90 a encore accru le phénomène: dénoncés par certaines ONG, les scandales liés aux grandes familles du pays
sont devenues une image de marque qui
fait de l’ombre aux ambitions européennes
du Monténégro. PASCAL BAERISWYL
SYRIE
Les fonds pour les réfugiés manquent
L’absence d’aide pourrait avoir
des conséquences catastrophiques pour plusieurs centaines
de milliers de personnes en Syrie,
a averti hier le CICR. Le nombre
de déplacés et réfugiés syriens
avoisine désormais les cinq millions et les fonds manquent
cruellement.
«Toujours davantage de personnes déplacées sont sans
revenus ni économies. Elles
dépendent totalement de la
générosité de leurs compatriotes
et de la communauté internationale pour survivre», a affirmé
Jeroen Carrin, responsable des
activités d’assistance du Comité
international de la Croix-Rouge
(CICR) en Syrie. Selon le
Croissant-Rouge arabe syrien, le
nombre de personnes déplacées
par le conflit dépasse désormais
les 3,6 millions en Syrie. Un responsable du Haut Commissariat
de l’ONU pour les réfugiés (HCR)
a pour sa part avancé le chiffre de
quatre millions.
L’estimation précédente de
l’ONU était de 2,5 millions de déplacés. Il faut y ajouter 1,25 million de réfugiés syriens recensés
par le HCR dans les pays voisins,
soit au total près de cinq millions
de personnes ayant besoin d’une
assistance après deux ans de
conflit. La violence ne cessant de
s’étendre à de nouvelles régions,
des dizaines et des dizaines de
milliers de personnes ont été déracinées à plusieurs reprises.
L’ampleur du phénomène est
plus importante dans les gouvernorats du nord et du centre du
pays comme Idlib, Alep, Deir
Ezzor, Raqqa, Homs, Hama et
Damas-Campagne, que dans les
gouvernorats du sud.
L’exode des Syriens vers les
pays voisins se poursuit. Plus de
400 000 d’entre eux se trouvent
en Jordanie, plus de 400 000 également au Liban, 260 000 en
Turquie, 125 000 en Irak, 48 000
en Egypte et près de 10 000 en
Afrique du Nord. «Les besoins
augmentent de façon exponentielle et nous sommes à court
d’argent», a déclaré la porteparole de l’Unicef à Genève
Marixie Mercado. L’Unicef
manque en particulier de fonds
pour aider les enfants syriens en
Jordanie. Sur les 57 millions de
dollars demandés pour ses activités en faveur des réfugiés
syriens en Jordanie, l’Unicef n’a
reçu que le 19%, a-t-elle précisé.
Pour l’ensemble de ses programmes en Syrie et dans les
pays voisins, il lui manque 72%
des fonds requis. L’ONU prévoit
que le nombre de réfugiés
syriens en Jordanie double d’ici
le mois de juillet et triple d’ici le
mois de décembre, pour
atteindre 1,2 million, le cinquième de la population jordanienne, a indiqué Marixie Mercado.
Un porte-parole du HCR Adrian
Edwards a confirmé que les organisations humanitaires manquent de fonds pour la Syrie. «Le
financement est un problème absolument critique», a-t-il déclaré.
Le HCR n’a reçu que 31% (318
millions) du milliard de dollars
demandé pour la période janvier
à juin. ATS
LE COURRIER
PARTENARIAT
SAMEDI 6 AVRIL 2013
11
MOUVEMENT POUR LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
En 2012, le Mouvement pour la coopération internationale
(MCI) fêtait son cinquantième anniversaire. L’occasion pour
cette ONG genevoise active dans l’aide au développement de
dresser un bilan, mais aussi de se poser quelques questions.
Pourquoi la coopération avec le Sud est-elle encore
nécessaire? N’aurait-elle pas dû devenir inutile au fil du
temps? Qu’est ce qui l’en a empêché? Les projets soutenus
sont-ils inadaptés? Comment repenser cette coopération
pour la rendre plus efficace? Pour tenter de répondre à ces
questions et pour fixer de nouvelles lignes directrices pour
l’avenir, le MCI a organisé plusieurs activités au cours de
l’année dernière. En mars et avril 2012, trois débats publics
ont eu lieu: le premier sur l’actualité de la conférence de
Bandung, un deuxième sur l’ONU et un troisième sur le mode
de coopération de la Suisse et de Genève. En octobre, une
rencontre réunissant à Genève plusieurs ONG partenaires du
MCI a abouti à la signature d’une déclaration (lire en page 4)
définissant les limites du modèle de coopération actuel, et
proposant de nouvelles pistes à explorer. L’organisation
publie en outre un film qui fait le point sur son engagement.
Enfin, le MCI a commencé la «capitalisation» de son histoire,
une analyse des actions et des projets qu’il a soutenus ainsi
que les résultats des débats et ateliers de 2012. Ce travail
sera compilé dans une publication à paraître cette année.
Le MCI s’est donc attelé à une analyse de ses cinquante
années d’existence. Les membres ont passé en revue les
forces et les faiblesses de l’organisation, que ce soit en ce qui
concerne son fonctionnement, sa visibilité auprès du public
ou son intégration dans le réseau de la Fédération genevoise
de coopération (FGC) dont le MCI en est un des membres fondateurs. Si la diversité des membres du MCI, les collaborations pérennes liées avec les partenaires, l’expertise acquise
dans les domaines des peuples autochtones, de la formation
ainsi que de l’économie solidaire ou encore la capacité du MCI
à associer les pouvoirs publics ont été reconnus comme
autant de qualités, des défauts sont aussi apparus. Par
exemple, l’absence de visibilité auprès du grand public prive le
MCI de sympathisants et le modèle d’un engagement fondé
exclusivement sur du bénévolat semble montrer ses limites.
Les projets sont souvent plus complexes, demandent plus de
temps et font parfois appel à des compétences plus pointues.
En parallèle, les exigences des bailleurs de fonds et les tâches
administratives se compliquent. Le MCI soutient des initiatives fédératrices comme la FGC, qui facilite la concertation
entre ONG genevoises face aux bailleurs de fonds publics.
ARGENTINE
L’expérience du MCI semble montrer que les modes de coopération les plus efficaces sont ceux portés par des partenaires
locaux qui, à partir de réalisations locales ou régionales déjà
porteuses d’autonomie, aboutissent à des propositions de politiques publiques dans leur pays d’origine. Ces propositions,
quand elles sont mises en oeuvre, vont bénéficier à un nombre
étendu de groupes, à une population beaucoup plus large que
les bénéficiaires directs initiaux. Ces propositions peuvent avoir
une répercussion non seulement locale, mais aussi régionale,
voire nationale. Si cette hypothèse se vérifie, cela signifie que les
partenaires doivent être soutenus par des aides dont le terme
n’est pas systématiquement limité dans le temps. Ces partenaires doivent pouvoir également disposer des moyens leur permettant de vivre leur vie démocratique interne et de pouvoir disposer des infrastructures indispensables à leur travail.
Découlant du constat, la coopération des ONG ne doitelle pas être plus systémique et davantage intervenir en
direction des politiques publiques des Etats dont elles sont
issues et des organisations internationales?
Fondé en 1962 à Genève où il a encore aujourd’hui son siège, le Mouvement pour la coopération internationale (MCI) est une association qui «vise à promouvoir un esprit international parmi ses membres et la société civile
en général», conformément à ses statuts.
Concrètement, l’activité du MCI consiste
à appuyer différents projets émanant d’associations de pays en voie de développement, construire des partenariats solides et
durables, participer à des réseaux et des
plateformes thématiques, réaliser et/ou
participer à des actions de sensibilisation et
Pour tenter de vérifier cette hypothèse, le MCI a analysé
son parcours, les actions et les projets qu’il a soutenus. Ontils apporté les changements sociaux espérés? Pourquoi certains n’ont-ils pas abouti? Quels sont les facteurs de réussite
d’autres projets? C’est dans cette optique que le programme
des activités entendait questionner le rôle et la cohérence de
l’action des organisations internationales, des ONG, de la
Suisse et de Genève dans le domaine de la coopération internationale. Ce programme visait aussi à émettre des propositions pour tenter d’améliorer à l’avenir l’efficacité de la
coopération et à sensibiliser le public sur cette problématique et sur ses enjeux actuels. Les résultats de ces travaux
seront compilés dans la «capitalisation» en cours.
Après un demi-siècle, la coopération internationale – pensée
à l’origine comme une aide ponctuelle, limitée dans le
temps — s’avère toujours indispensable. En revanche, les problématiques de l’aide au développement évoluent. Les
approches et les solutions sont devenues plus complexes.
d’information, mener des groupes de
réflexion et d’échange sur des thèmes du
développement.
Les financements proviennent des collectivités publiques via la Fédération genevoise de coopération, des fonds propres du
MCI et de dons privés. L’association gère
environ 500'000 francs de projets par
année.
L'équipe du MCI est composée d'une
quinzaine de membres actifs bénévoles. Les
chargés de projets travaillent en binôme ou
trio avec leurs partenaires. Les bénévoles
ont des compétences et des origines
diverses. Présidente sortante et doyenne
du MCI, Christiane Escher s’engage
bénévolement pour le MCI depuis plus de
cinquante ans.
Les projets soutenus par le MCI sont toujours plus axés
autour de l’économie solidaire, de la formation ou de la défense
des droits des peuples autochtones. La réalisation des objectifs
fixés par de tels projets est bien souvent un travail de longue
haleine. Elle tend par ailleurs à se compliquer, faisant intervenir
toujours plus d’interlocuteurs. En effet, l’apparition de nouveaux acteurs dans les pays en voie de développement, notamment les grands groupes industriels dont les intérêts ont parfois un impact sur les politiques publiques de certains pays,
complique la tâche des ONG locales, et par conséquent celle de
leurs partenaires. Pérenniser, travailler en réseau avec d’autres
ONG est une solution qui semble se dessiner pour l’avenir.
Fort de ses cinquante ans d’expérience, le MCI peut s’appuyer sur une solide connaissance de ses partenaires et du
contexte dans lequel ils évoluent. Il a su tisser des liens avec
d’autres ONG, s’engager au sein de la société civile – aussi
bien en tant qu’association que par l’action individuelle de
ses membres — et défendre une vision mettant l’homme au
centre du développement. Mais son fonctionnement a aussi
atteint ses limites. C’est donc sur de nouvelles bases, avec de
nouveaux projets mais aussi une réorganisation de ses forces
vives que le MCI aborde l’entrée dans son second demi-siècle
d’existence.
le MCI
A l’occasion de son 50ème anniversaire, le MCI publie un film, destiné aussi bien
à sensibiliser le public qu’à servir de matériel didactique:
«Un nouvel avenir pour la coopération»
disponible avec des bonus sur youtube.com/user/mci1962012 ou en DVD.
notre adresse:
Mouvement pour la Coopération Internationale
Rue des Savoises 15
1205 Genève
+41 (0)22 320 29 02
[email protected]
http://www.mci.fgc.ch
CCP: 12-16911-9
12
PARTENARIAT
LE COURRIER
SAMEDI 6 AVRIL 2013
MOUVEMENT POUR LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
En décembre 2011, le MCI a débuté un projet en Amazonie
péruvienne, en partenariat avec l’ONG Solsticio et la fédération indigène Feconat (Fédération des Communautés
Natives du bassin Tigre). La région du bassin Tigre est particulièrement touchée par les impacts de plus de 40 ans
d’exploitation pétrolière polluante. Des terrains sont contaminés aux hydrocarbures, d’anciennes bases pétrolières
ont été abandonnées au milieu de la forêt. Ce territoire est
presque entièrement recouvert de forêt tropicale humide
et constitue un réservoir mondial de biodiversité. C’est
dans cette région que vivent plus de quatre mille Indiens
Kichwa en étroite relation avec leur environnement ; ils
dépendent en grande partie de la chasse et de la pêche
pour subvenir à leurs besoins.
Pour faire face à cette situation, le but de ce projet est de
mettre en place un système de surveillance territoriale,
avec la participation de sept surveillants environnementaux autochtones originaires des communautés natives du
bassin Tigre. Ces surveillants sont formés et équipés avec
des GPS et caméras digitales et sont chargés de documenter les impacts de l’industrie pétrolière. Ces impacts sont
ensuite rapportés aux dirigeants de Feconat qui les dénoncent à l’Etat, aux entreprises et à l’opinion publique. Un
autre but du projet est de renforcer la fédération Feconat et
les compétences de ses dirigeants pour leur permettre de
réaliser ces dénonciations et un travail de plaidoyer auprès
du Gouvernement.
PEROU
URUGUAY
Les communautés indiennes Kichwa nomment des surveillants
pour contrôler leur territoire menacé par l’industrie pétrolière.
A ce jour, plus de 36 sites pollués et des infrastructures
abandonnées par les entreprises pétrolières ont été documentés par les surveillants (plus d’info sur
monitoreofeconat.blogspot.com). Feconat, avec trois
autres fédérations indigènes de la région du Loreto, participe à un groupe de travail constitué de représentants d’institutions étatiques péruviennes (environnement, peuples
indigènes, extraction du pétrole, santé) destiné à mettre en
place un agenda de travail pour faire face aux impacts
sociaux et environnementaux de l’industrie pétrolière sur
les peuples autochtones. Une première visite d’une commission de parlementaires péruviens a déjà eu lieu sur les
sites pollués du bassin Tigre en juin 2012.
A Montevideo, l’ONG la Maison des femmes de l’Union est active dans la prévention
des grossesses et la promotion de la citoyenneté chez les adolescentes défavorisées.
La Casa de la Mujer de la Unión (Maison des
Femmes de l’Union) est une ONG spécialisée
dans la promotion des droits des jeunes et des
femmes. Depuis 2004, elle a mis en place un
projet de prévention des grossesses précoces
et d’accompagnement des jeunes enceintes
dans un cadre d’approche communautaire
et de promotion de la citoyenneté chez les adolescent(e)s des milieux défavorisés de
Montevideo.
En Uruguay le nombre de jeunes filles enceintes
parmi la population la plus défavorisée n'a
cessé d'augmenter : tandis qu’une jeune fille
sur 4 est mère précoce, 2 mères précoces sur 3
n’étudient ni ne travaillent et 30% des enfants
naissent et vivent dans des familles avec des
revenus en dessous du seuil de pauvreté. La
grossesse précoce contribue à une situation
d’exclusion sociale de ces adolescentes, en
compromettant leurs possibilités d’insertion
dans le système éducatif ainsi que l’obtention
d’emplois de qualité.
Les axes de travail principaux ont été la prévention de la grossesse non désirée chez les
adolescentes, la préparation à l’accouchement
de jeunes filles enceintes et la formation et l’accompagnement en vue de leur réinsertion dans
le système éducatif. Concernant la prévention,
des ateliers d’information ont été réalisés à l’intention des élèves, filles et garçons, de l’enseignement primaire et secondaire et une formation spécifique pour les adultes de référence
(enseignants, agents sociaux, services de
santé) a été mise en place afin de faciliter la
communication et une meilleure compréhension de la problématique. Le travail communau-
taire, réalisée au quartier Villa Española, a permis de développer un espace de participation
et d'échange destiné aux adolescentes et
jeunes femmes, Espacio Joven (Espace Jeune),
qui est aujourd'hui un lieu de référence. Cette
expérience a été systématisée et diffusée dans
le but d'encourager la mise en place d'autres
initiatives similaires. Suite à la présentation de
cette systématisation, le CMU a été à même de
faire des démarches auprès des institutions de
l'État et a obtenu le financement des activités
de l'Espacio Joven à partir de 2011. À long
terme, on vise à la prise en charge par l'État du
développement de programmes similaires dans
d'autres communautés défavorisées autant à la
capitale qu'en province.
Le MCI a soutenu ce projet depuis ses débuts
en 2004 jusqu'en décembre 2010.
HAÏTI Malgré l’afflux à
fuyant la capitale
tremblement de
a su intégrer les
LE COURRIER
PARTENARIAT
SAMEDI 6 AVRIL 2013
13
MOUVEMENT POUR LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
Le Centre de développement communautaire
(CDC) existe depuis 2003. Ses actions sont
orientées vers la création d’emplois et de revenus
en appuyant le développement d’initiatives de
production communautaires. Depuis 2011, onze
groupes de production fonctionnent (forgerons,
production de fruits et légumes, production de
divers aliments transformés, banque de
semences, etc). Le CDC est peu à peu devenu une
référence au Timor oriental, il est aujourd’hui
reconnu par le Ministère de l’Emploi et de la
Formation professionnelle et est en phase de
devenir un Centre de formation professionnelle
officiellement reconnu.
Certains groupes de production sont maintenant suffisamment formés pour devenir autonomes vis-à-vis du CDC. Le groupe des forgerons
s’est déjà enregistré auprès du Ministère de
l’Industrie et du Commerce comme petite entreprise. Cela signifie que les forgerons associés
peuvent produire, acheter, vendre, gérer les revenus, planifier leurs actions immédiates et imaginer leur avenir sans l’appui du CDC.
Le rôle du CDC ne s’achève pas une fois que les
groupes deviennent autonomes, car il joue également un rôle pour influencer les politiques
publiques pour qu’elles aillent dans le sens du
développement souhaité par la population.
Après dix ans d’existence, des groupes de production se sont émancipés
du soutien du CDC et ont inscrit leur PME au registre du commerce.
x à la campagne de familles
tale ravagée par le
de terre, l’association PAIS
les arrivants traumatisés.
Le MCI a appuyé financièrement le CDC pendant
quatre ans de 2007 à 2011. La décision de se retirer de l’appui financier s’est prise en commun
accord avec le CDC qui est actuellement soutenu
par des organisations plus grandes que le MCI,
ainsi que par les pouvoirs publics timorais qui
reconnaissent et soutiennent le travail du centre
en matière de création d’emplois et de revenus.
Le MCI et le CDC restent «partenaires sans
dimension financière».
PAIS (Programme d’Appui à l’insertion
Sociale) est une association créée en 2005
dont l’objectif est l’engagement en faveur
du développement durable à Haïti. Elle agit
dans les domaines de l’agriculture, de la
formation et sur le plan sanitaire. Elle
entend construire et élargir des relations
entre la vie associative organisée et les
pouvoirs publics locaux pour faciliter aux
citoyens – électeurs et élus — la connaissance de leurs droits et pousser les pouvoirs publics locaux à exercer leur rôle. Elle
se positionne comme relais entre la société
civile et les autorités.
Dès son début PAIS s’est engagé dans la
formation à la citoyenneté et dans plusieurs réalisations locales (construction de
latrines, etc…). Le tremblement de terre de
2010 a obligé de nombreuses personnes et
familles à fuir hors de Port au Prince vers
leurs régions d’origine. Le département du
Nord a vu arriver environ 110 000 personnes et PAIS a fait face, comme toutes
les organisations œuvrant à Haiti, à l’accueil de ces rescapés. L’année du séisme a
généré une extraordinaire solidarité financière et PAIS a pu obtenir des fonds de
l’ordre de 80 000 CHF. Cet afflux a permis
une rapide multiplication et diversification
des activités : des groupes de parole pour
les rescapés ont été constitués, des
latrines ont été installées, spécialement
pour prévenir et combattre le choléra.
Même des matchs de foot ont eu lieu avec
grand succès dans le but de faciliter l’intégration des arrivants traumatisés par le
séisme avec les populations locales. Des
ateliers de formation à la couture ont permis aux jeunes vulnérables de fabriquer
leurs habits et leurs uniformes scolaires. En
2012, les financements ont fortement diminué alors que les besoins restent très
importants. Comment maintenir et développer de nouvelles dynamiques en l’absence de moyens financiers appropriés ?
Le MCI soutient financièrement le renforcement institutionnel de PAIS avec ses
fonds propres depuis 2005. D’autre part, il
collabore intensivement avec EIRENE
Suisse qui a assuré à partir de 2010 l’envoi
de volontaires qui participent au renforcement institutionnel de PAIS et à la formation de ses membres.
ARGENTINE Des unités de production communautaires dans
la zone métropolitaine défavorisée de Buenos
Aires sont renforcées grâce à un réseau d’ONG.
Le réseau social et environnemental (Red
Social y Ambiental) est un réseau d’ONG intégré par 16 organisations populaires menant des
actions dans la zone métropolitaine de Buenos
Aires. Dans cette région, la majeure partie de la
population vit dans un contexte de grande pauvreté et de marginalisation. Les services publics
tels que les égouts et les services sanitaires
sont déficients et l’eau utilisée est contaminée.
rent de l’emploi. Une boulangerie destinée à
produire du pain pour les participants a été
créée. Puis le groupe s’est rendu compte qu’il
pouvait produire du surplus pour vendre localement. Une laiterie, la production de confitures
et de conserves ont ensuite été mises en place.
Des potagers communautaires ont été créés.
Enfin, un atelier textile a été repris permettant à
une vingtaine de femmes d’y travailler.
Le réseau social et environnemental vise non
seulement à renforcer des groupes de production communautaires en en leur offrant des
formations aux techniques de production
mais aussi à mener des actions de sensibilisation dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Dans ce contexte, l'appui apporté par le MCI
entre 2010 et 2012 a permis le renforcement
des groupes de production à travers des ateliers de formation et l’aménagement de leurs
lieux de travail : installation de l’électricité, de
l’eau courante et construction de murs. La
tenue d’ateliers thématiques sur des questions de santé, d’environnement, de problématiques genre a aussi amélioré la conscience
collective sur l'utilisation rationnelle de l'eau,
l'importance de l'utilisation d'une eau propre
et les questions d’égalité entre hommes et
femmes. D’autre part, la mobilisation civile des
organisations du réseau a aussi encouragé la
mise en œuvre par le gouvernement de politiques publiques telles que l'installation de
l'eau courante et la collecte des poubelles
dans quatre quartiers de la zone.
Ces groupes de production sont nés principalement à la fin des années 90 sous l’impulsion de travailleurs au chômage dans un
contexte de crise économique majeure. La
population était contrainte de vendre des
objets de famille pour pouvoir manger. Des
réseaux de troc ont alors surgi, ainsi que des
soupes populaires et l’utilisation de monnaies
locales. Des groupes se sont alors formés et ont
commencé à imaginer des activités qui génè-
14
PARTENARIAT
LE COURRIER
SAMEDI 6 AVRIL 2013
MOUVEMENT POUR LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
Nous, les participants à la rencontre organisée à Genève les 15, 16, 17, 18 et 19 octobre
2012 par le Mouvement pour la Coopération
Internationale – MCI qui célèbre son 50ème
anniversaire, avons décidé de rendre public
le résultat de nos travaux. Il s'agit pour nous
de contribuer à l'amélioration de la coopération internationale pratiquée par les organisations de la société civile. Nous voulons une
coopération soutenant un développement
centré sur l'humain, promouvant et protégeant la vie.
La domination privée
Au cours de ce dernier demi-siècle, à la
domination exercée précédemment par plusieurs États européens, s’est ajoutée la
domination privée exercée par de grands
groupes économiques multinationaux.
Même lorsque des acteurs ont surgi sur les
scènes politiques nationales en opposition à
cette réalité, une fois au pouvoir ils ont succombé à la logique du capital.
Ces groupes économiques multinationaux utilisent à leur profit des pratiques fiscales, souvent douteuses, pour échapper à
l'impôt dans les pays où ils exercent leurs
activités. Ces pratiques réduisent les ressources nécessaires à de nombreux pays
pour assurer une vie digne à leurs habitants.
Le secret bancaire et autres mécanismes
fiscaux, comme les possibilités offertes d'évasion fiscale, pratiquées en Suisse et dans
d'autres parties du monde, ont pour conséquence de réduire les ressources nécessaires à de nombreux pays pour améliorer le
niveau de vie de leurs populations. Ces pratiques facilitent le développement de la corruption qui, elle aussi, porte atteinte au
développement de nombreux pays.
Les marchés internationaux, notamment
ceux des matières premières et produits de
base, échappent au contrôle des pouvoirs
publics nationaux. Trop souvent les pays producteurs ne reçoivent pas la juste rémunération de leur production. De nombreux paysans et travailleurs de par le monde vivent
dans la misère.
À de nombreuses reprises, le Fonds
Monétaire International et des banques
privées – pour résoudre les problèmes d'endettement — ont imposé des politiques d'ajustement structurel, souvent des privatisations,
entraînant des crises économiques qui ren-
dent les pays dépendants et ont des conséquences dramatiques pour leurs populations.
Ces pratiques affaiblissent la démocratie
dans de nombreux États. Elles réduisent les
capacités de la population à être le sujet de
son propre destin. Dans certains cas, les
États vont jusqu’à criminaliser la protestation sociale.
Le modèle dominant de développement
Le modèle dominant de développement économique entraîne une détérioration de la
qualité de vie sur la planète. Les changements climatiques en sont l'un des signes
inquiétants. Le développement dit «durable»
cache souvent un développement insoutenable dans le temps.
Ce modèle de développement:
– met en cause l'existence même de nombreux peuples autochtones, particulièrement
quand leurs territoires recèlent des matières
premières ou des sources d'énergie présentant un intérêt économique. Pour ce modèle
dominant, les peuples autochtones et les
populations traditionnelles représentent la
dernière barrière à abattre.
– tend à accentuer le manque de reconnaissance de la femme comme sujet politique,
social, culturel, économique.
La société civile
Au Sud comme au Nord, au fil des années, on
a pu constater l'émergence d'organisations et
d'initiatives de la société civile susceptibles
de répondre aux besoins vitaux de la population et de défendre ses intérêts et, par là, de
concourir au bien commun. Ces organisations de la société civile constituent une pièce
maîtresse de la démocratie. Elles sont, dans
leur propre pays, les premières porteuses de
la promotion et de la défense des droits économiques, sociaux, culturels, politiques et
environnementaux de la population et des
droits collectifs des peuples autochtones.
La coopération au développement
des ONG du Nord
Dans le Sud, elle a permis à de nombreuses
personnes, groupes et ONG, de mettre en
oeuvre des projets, d'entreprendre des
actions permettant à des populations plus ou
moins nombreuses d'améliorer leurs conditions de vie.
Cependant, quand cette coopération est
fragmentée, quand il y a une multiplication
non cohérente des projets, ce n’est pas parce
qu’il y a de nombreuses ONG étrangères
dans un pays, que cela entraîne un changement social pérenne susceptible de rendre
inutile le financement de projets par la
coopération internationale.
La reconnaissance des ONG du Sud
La pleine reconnaissance de l'existence des
organisations de la société civile du Sud et de
leur rôle essentiel pour apporter le changement social susceptible de répondre aux
besoins économiques, sociaux et culturels de
chaque peuple.
Cela signifie devoir développer un partenariat d'égalité entre ONG du Sud et du Nord.
Cela a des conséquences jusque dans la présentation des projets par exemple.
Le changement social pour le bien commun
entre difficilement dans un chronogramme.
Il est souvent le résultat d'un long travail
soumis à de nombreux aléas. Les associations qui, dans leur programme d'action,
visent ce changement social doivent avoir les
moyens en personnel et en matériel pour
assurer la continuité de leur action. Elles doivent être soutenues dans la durée.
Les peuples autochtones
Dans leur grande majorité, les peuples
autochtones ont une relation pleine de respect, d’harmonie et d’équilibre avec la terre
mère. Le renforcement des identités ethniques et culturelles est très important. Les
territoires indigènes sont de véritables sanctuaires de vie dans leur diversité spirituelle et
biologique. Mais les peuples autochtones
sont touchés de plein fouet par le modèle
dominant de développement. Ce modèle
porte atteinte à leurs territoires ancestraux:
les montagnes, les glaciers, les forêts, les
fleuves et rivières. Pourtant l’existence de ces
peuples constitue un signal fort pour l'humanité toute entière.
On leur reproche d'empêcher le développement, on criminalise leur protestation, on
militarise leur territoire, on réduit leurs droits.
Ils continuent toutefois à lutter pour leur vie et
la défense de leurs droits. Ces derniers, bien
que reconnus par des lois et des instruments
juridiques nationaux ou internationaux, sont
insuffisamment appliqués. Le soutien à leurs
revendications est d'importance capitale.
L’économie solidaire
L'économie solidaire est un projet politique
différent du modèle dominant de développement économique. Elle place l’être humain au
centre de l'économie, pas seulement en ce
qui concerne les biens et services utiles et de
qualité qu'elle offre, mais aussi par la manière
de produire, de consommer, de commercialiser et de pratiquer la finance, notamment en
autogestion et quand elle promeut un développement soutenable, respectueux de l'envi-
ronnement. Dans cette dynamique, la mesure
du développement ne peut se faire seulement
au travers d’indicateurs économiques, mais
doit prendre en compte d’autres dimensions
d’ordre sociopolitique, éthique et culturel.
La formation
Les mécanismes qui engendrent la précarité
et l’exclusion sont complexes. Vouloir la pleine
participation de la société civile pour un développement centré sur l’humain suppose une
formation: continue, de qualité et adaptée à
chaque population. Le but et la base de tout
processus de formation doivent être le développement de l’estime de soi des participants
à partir du respect et de la valorisation de
leurs expériences, connaissances, langues et
cultures. Ce modèle de formation est celui qui
doit être reconnu et soutenu par les pouvoirs
publics et la coopération internationale.
La coopération des ONG du Nord
Les ONG du Nord, si elles veulent être pleinement solidaires des ONG du Sud, doivent :
– combattre, dans leurs propres pays, les
mécanismes par lesquels les ressources
financières qui permettraient de subvenir
aux besoins de la population du Sud trouvent
un refuge complaisant sur des comptes bancaires qui ne profitent qu'aux fraudeurs;
– surveiller et, le cas échéant, dénoncer les
pratiques des entreprises qui portent atteinte au "Bien Vivre" des peuples.
Appel aux ONG et collectivités
publiques du Nord
Nous appelons les ONG du Nord et les collectivités publiques à soutenir les projets et programmes des ONG du Sud qui:
– se mettent en réseau avec d'autres acteurs
pour proposer, promouvoir et accompagner
des politiques publiques;
– favorisent la mise en oeuvre de droits
reconnus, susceptibles de bénéficier à une
population beaucoup plus large que les bénéficiaires initiaux.
C’est ce type d’actions de changement
social que la coopération doit appuyer en
priorité. Une fois abouties, ces dynamiques
rendront alors les financements sans objet,
pour mettre l’accent sur d’autres formes de
solidarité.
Cette pratique de la coopération doit se
faire dans la longue durée.
Les associations du Sud qui ont de tels
objectifs doivent être soutenues non seulement pour des aspects concrets de leurs
programmes, mais aussi pour leur vie démocratique, leurs besoins en personnel et en
matériel.
C'est le changement de pratique
que nous souhaitons.
Guarda Erica et Hermenegildo Liempe, CAI, Argentine | Mariano De Nardis et Zulema Nélida Aguirre, RED, Argentine | Jorge Tacuri Aragon et Emerson Sandi, Solsticio
Peru/Feconat, Pérou | Antonio Sánchez et Cáisamo Guzmán, CLEBA/OIA, Colombie | Maria Angelina de Oliveira et Adriana Bezerra Cardoso, CEDAC, Brésil | Silvio Cavuscens
et Sônia Guajajara, Secoya/COIAB, Brésil | Ketelie Estimable et Anice Ladouceur, PAIS, Haïti | Simao Luis de Costa et Joao Do Carmo Pinto, CDC, Timor Leste | Rita María del
Luján Toledo Tejera et María Teresa Mira Torres, CMU, Uruguay | Christiane Escher, MCI, Suisse
Ces pages et les activités du 50ème
anniversaire ont été réalisées grâce à
l’appui des collectivités publiques via
la Fédération genevoise de coopération
et avec le soutien de la Loterie Romande.
LE COURRIER
TÉLÉVISION
SAMEDI 6 AVRIL 2013
15
SAMEDI + DIMANCHE
SAMEDI
RTS Un
7.00
8.45
9.15
10.05
EuroNews
Quel temps fait-il ?
Arabesque
Un hold-up
extraordinaire #
Film.
Scènes de ménages
Le journal
Faut pas croire Toute une histoire
Afrique sauvage Le Kalahari.
16.00 Alerte Cobra Mauvaise posture.
16.50 Alerte Cobra 17.40 Le Kiosque à Musiques
18.10 Magnétos rire
18.30 Covert Affairs L'étau se resserre.
19.20 Swiss Loto
19.30 Le journal 20.10 Cash 11.55
12.45
13.20
13.50
14.55
RTS Deux
TF1
France 2
France 3
M6
ARTE
10.45 Adrenaline
11.00 Svizra Rumantscha 11.30 Quel temps fait-il ?
12.00 RTSinfo
12.45 Quel temps fait-il ?
13.05 Le journal
13.45 La Vie sauvage
Sandra détective Les petites crapules TFou de jeux TFou Téléshopping
Télévitrine
Bienvenue chez nous Tous ensemble Les douze coups
de midi 12.50 L'affiche du jour 13.00 Journal 13.20 Reportages 15.15 Ghost Whisperer L'oeuvre inachevée.
16.00 Ghost Whisperer Dans la chaleur de la jungle.
16.55 Tous ensemble 17.50 Tous ensemble 18.45 50mn Inside 20.00 Journal 20.40 Nos chers voisins Côté Match
Hebdo musique mag Les z'amours Tout le monde veut
prendre sa place 13.00 Journal 13.15 13h15, le samedi... 14.00 Envoyé spécial :
la suite Harcèlement, la face cachée
des cours de récré, deux ans
après.
En France, un enfant sur dix
serait victime de harcèlement
scolaire.
14.50 Grand public 16.40 Clermont-Auvergne/
Montpellier
Rugby. Coupe d'Europe. Quart
de finale. En direct.
19.00 Mot de passe
20.00 Journal 10.30 Dofus : aux trésors
M6 Kid M6 boutique Cinésix Norbert et Jean :
le défi 11.30 Norbert et Jean :
le défi 12.45 Le 12.45 13.05 Le mag Fourrières, radars, amendes:
chasse aux voitures dans les
villes.
14.50 C'est ma vie Prêts à tout risquer pour leur
passion.
16.10 C'est ma vie Animaux: une passion sans limites.
17.35 Accès privé 18.45 Un trésor dans votre
maison 20.05 Scènes de ménages Adriaan
Karambolage 360°-GEO
Vivre en positif
Le livre selon Google
Paysages d'ici et
d'ailleurs 13.50 Le dessous
des cartes 14.00 Yourope
14.35 Metropolis
15.25 La vie extrême
16.20 Il était une fois «Les
Mille et une nuits» 17.40 Mystères d'archives 18.10 Cuisines des terroirs
18.35 Arte reportage
19.30 Le dessous
des cartes 19.45 Arte journal
20.00 360°-GEO
20.40 Juliette, génération 7.0 Le retour d'Olivia.
14.35 La Vie sauvage
15.30 Les As du braquage
Opération vol de coffre.
15.50 Les As du braquage
16.15 Burn Notice
Le complexe du martyr.
17.00 Psych
Santa Barbara, ton univers impitoyable.
17.50 Heartland
Le bout du tunnel.
18.40 Heartland
19.30 Le journal 20.00 Trio Magic & Banco
6.05
6.15
6.20
6.30
8.10
9.35
10.05
11.05
12.00
10.25
10.50
11.25
11.55
de Kerubim 10.50 C'est pas sorcier 11.30 La voix est libre
12.00 12/13
12.50 30 millions d'amis 13.25 Les grands du rire 15.00 En course
sur France 3 15.25 Samedi avec vous
17.00 Les carnets de Julie Collioure, en Languedoc-Roussillon.
17.55 Questions
pour un champion 18.30 Avenue de l'Europe Les pionniers de la transition
énergétique.
19.00 19/20
20.00 Tout le sport 20.15 Zorro Le nouveau régime.
6.10
7.50
10.20
10.30
9.10
9.55
10.05
10.50
11.50
13.20
20.35 FILM
20.10 SPORT
20.50 DIVERTISSEMENT
20.50 DIVERTISSEMENT
20.45 FILM TV
20.50 SÉRIE
20.45 DOCUMENTAIRE
Astérix et Obélix
contre César # Berne/FribourgGottéron
The Voice, la plus
belle voix Toute la télé chante
pour le Sidaction Le Sang de la vigne Hawaii 5-0 Britannia, aux confins
de l'Empire romain Comédie. Fra - All - Ita. 1998.
Réal.: Claude Zidi. Avec :
Christian Clavier, Gérard Depardieu, Roberto Benigni. Les
habitants d'un petit village
gaulois défient César.
Hockey sur glace. Championnat de Suisse National
League. Play-offs. Finale. 2e
match. En direct. Lequel des
deux clubs va prendre l'avantage dans cette rencontre ?
Prés.: Nikos Aliagas. Episode
10. C'est désormais l'heure
des ultimes battles. Pour la
toute dernière fois, les quatre
coaches vont opposer les talents de leur équipe.
Invités: Stéphane Bern, Laurent Boyer, Audrey Chauveau,
Catherine Ceylac, Valérie Damidot, Michel Drucker, Louise
Ekland, Virginie Guilhaume,
Cyril Hanouna...
Policier. Fra. 2012. Réal.: Aruna
Villiers. 5. Avec : Pierre Arditi.
Questions d'eau-de-vie... ou
de mort. Le baron de Castayrac voit ses chais ravagés par
les flammes.
Policière. EU. 2012. Réal.:
Bryan Spicer. 11. Avec : Alex
O'Loughlin, Scott Caan, Daniel
Dae Kim. Kahu. McGarrett fait
la connaissance d'un adolescent délinquant.
Histoire. GB. 2009. Réal.: Jeff
Morgan. 1/3. L'invasion. En
l'an 43 après J.-C., l'Empire romain se lance à l'assaut de
la Bretagne, l'actuelle Angleterre.
23.15 The Voice 23.05 On n'est pas couché 22.15 Les Pirogues des hautes
21.40 Hawaii 5-0 21.35 Britannia, aux confins
Concert. Pop/Rock. 1 heure.
Emprunt de folk, pop, rock et
d'afro beat cet hipster chevelu
made in England, est une révélation à la fois romantique et
entraînante.
0.25 Supernatural
Les morts-vivants.
1.10 Supernatural
1.50 Faut pas croire Divertissement. Prés.: Nikos
Aliagas et Karine Ferri.
Au coeur des coulisses.
Chaque semaine, après le
prime, les coulisses de la
compétition sont à l'honneur:
images, interviews et réactions
des coaches permettent de se
faire une idée de l'univers de
«The Voice».
0.00 Les Experts Talk-show. Prés.: Laurent Ruquier.
Laurent Ruquier s'entoure de
nombreux invités qui font l'actualité culturelle, médiatique ou
politique. Le ton de l'émission
se veut à la fois pertinent et
impertinent, abordant des
questions de fond.
2.10 Hebdo musique mag 2.40 Thé ou café terres Film TV. Histoire. Fra. 2011.
Réal.: Olivier Langlois. Avec :
Claire Simba, Oumar Diaw, Robinson Stévenin.
Le 10 octobre 1947, les cheminots de la gare de Thiès, au
Sénégal, cessent le travail.
23.55 Soir 3 0.20 Roméo et Juliette
Opéra.
Série. Policière. EU. 2011. Réal.:
Bryan Spicer. 9/23.
Ike Maka.
Le corps d'un homme, bénéficiant du programme de protection des témoins et dont le visage a été modifié, a été retrouvé dans le coffre d'une voiture volée.
22.30 Hawaii 5-0 23.20 Hawaii 5-0 de l'Empire romain Documentaire. Histoire. GB.
2009. Réal.: Jeff Morgan. 2/3.
La révolte.
Les exactions auxquelles se
livre l'armée romaine en Bretagne provoquent un spectaculaire soulèvement mené par la
reine Boudicca.
22.30 Britannia, aux confins
de l'Empire romain RTS Un
RTS Deux
TF1
France 2
France 3
M6
ARTE
7.00 Svizra Rumantscha 7.25 EuroNews
8.15 Quel temps fait-il ?
8.35 Sport dernière
9.20 Madagascar
10.10 Dieu sait quoi
11.10 Pacifique sud
12.00 Grand angle
12.15 Geopolitis
12.35 Ensemble
12.45 Le journal
13.20 Pardonnez-moi
13.50 Modern Family
14.30 Touch 15.20 Touch 16.05 FBI : duo très spécial 16.50 Bones 17.40 Bones 18.25 Sport dimanche 19.30 Le journal
13.15 Le journal
13.45 Paris - Roubaix 6.05 Sandra détective 6.15 Les petites crapules 6.20 TFou de jeux 6.30 TFou 10.20 Automoto 11.00 Téléfoot 12.00 Les douze coups
Islam A Bible ouverte La source de vie Présence protestante Kaïros Le jour du Seigneur Tout le monde veut
prendre sa place 13.00 Journal 13.20 13h15, le dimanche... 14.10 Vivement dimanche 16.20 Grandeurs nature 17.20 Marathon des sables
2013 17.30 Toulon (Fra)/
Leicester (Ang)
Rugby. Coupe d'Europe. Quart
de finale. En direct.
19.15 Point route 19.20 Stade 2
20.00 Journal 20.30 20h30 le dimanche 11.30
12.00
12.10
12.50
Dimanche avec vous
12/13
12/13 dimanche Paris - Roubaix Cyclisme. UCI World Tour 2013.
254 km. En direct.
Qui succédera à Tom Boonen
au palmarès de l'épreuve? L'an
passé, le coureur belge avait
en effet décroché son quatrième succès dans l'Enfer du
Nord, devançant le Français Sébastien Turgot et l'Italien Alessandro Ballan.
17.05 En course
sur France 3 17.20 30 millions d'amis 17.55 Questions pour un
super champion 19.00 19/20
20.00 Tout le sport 20.15 Zorro 11.20 Turbo 12.45 Le 12.45 13.05 Maison à vendre 16.15 D&CO 17.20 66 minutes 18.40 66 minutes : les
Secrets de longévité Square
Fascination gratte-ciel
Philosophie 360°-GEO
Sur le chemin des deux
Allemagnes
15.00 Les cathédrales
dévoilées 16.25 Indian Songs
Concert.
16.50 Découvrir une oeuvre
17.45 Personne ne bouge !
18.30 Cuisines des terroirs
19.00 Alexander Vedernikov
dirige la «Symphonie n°4» de
Tchaïkovski
Concert.
19.45 Arte journal
20.00 Karambolage 20.15 Le blogueur 20.40 Juliette, génération 7.0 22.25 Takers Film. Thriller. EU. 2010. Réal.:
John Luessenhop. Avec : Matt
Dillon, Idris Elba, Paul Walker.
En Californie, des braqueurs de
haut vol tentent un ultime coup
proposé par un ancien complice, mais un inspecteur de
police tenace est sur leurs
traces.
0.15 John Rambo ## Film.
22.40 Sport dernière
23.25 King Charles
DIMANCHE
du dimanche 20.10 Mise au point
Cyclisme. UCI World Tour 2013.
254 km. En direct.
17.00 Saint-Gall/FC Bâle Football. Championnat de
Suisse Super League. 26e
journée. En direct.
18.00 Grand Prix du Qatar Motocyclisme. Championnat du
monde de vitesse 2013. 1re
manche. La course des Moto 3.
19.05 Grand Prix du Qatar Motocyclisme. Championnat du
monde de vitesse 2013. 1re
manche. La course des Moto 2.
En direct.
20.10 Lausanne Sport/
FC Thoune Football. Championnat de
Suisse Super League. 26e
journée.
de midi 13.00 Journal 13.40 Mentalist Jane voit noir.
14.35 Dr House La course au mensonge.
15.25 Dr House Partie de chasse.
16.20 Les Experts : Miami Disparitions.
17.05 Les Experts : Miami Témoin protégé.
18.00 Sept à huit 19.55 Météo 20.00 Journal 8.45
9.15
9.30
10.00
10.15
10.45
12.05
histoires qui font l'actu 19.45 Le 19.45 20.05 E=M6 Les questions que tous les enfants se posent, et leurs réponses toutes simples!
Au sommaire: «Rouge, bleu,
jaune: comment notre corps
produit-il autant de couleur?» «Les mystères de la nature et
leurs explications scientifiques!» - «Ballon, glaçon,
cuillère: les objets du quotidien
décryptés par les scientifiques!»
20.30 Sport 6 10.50
11.45
12.30
13.00
13.30
14.15
21.00 SÉRIE
20.50 SPORT
20.50 FILM
20.45 FILM
20.45 FILM T V
20.50 MAGAZINE
20.45 FILM
Les Experts Grand Prix du Qatar Inception American
Gangster ### Inspecteur Barnaby Capital Les Affranchis ### Policière. EU. 2012. Réal.: Alec
Smight. 6. Avec : Ted Danson,
Elisabeth Shue, George Eads.
De la balle au prisonnier.
L'entraîneur d'une équipe de
basket-ball est assassiné.
Motocyclisme. Ch. du monde
de vitesse 2013. 1re manche.
La course des Moto GP. En
direct. Sur le circuit de Losail,
à Doha. Jorge Lorenzo remet
son titre en jeu.
Science-fiction. EU. 2010.
Réal.: Christopher Nolan.
Avec : Leonardo DiCaprio, Joseph Gordon-Levitt, Ellen
Page, Tom Hardy. Un fugitif se
voit proposer une mission.
Policier. EU. 2007. Réal.: Ridley
Scott. Avec : Denzel Washington, Russell Crowe. Au début
des années 70, le parrain du
quartier noir de Harlem
meurt.
Policier. GB. 2012. Avec : Neil
Dudgeon, Jason Hughes,
Fiona Dolman. La mort et les
divas. Midsomer Langley
offre une rétrospective à son
actrice régionale Stella Harris.
Economie. Prés.: Thomas
Sotto. Trop payés, mal payés:
révélations sur les salaires en
France. Au sommaire:
«Grands patrons: "très"... ou
"trop" bien payés?»...
Thriller. EU. 1990. Réal.: Martin
Scorsese. Avec : Robert De
Niro, Ray Liotta, Joe Pesci,
Lorraine Bracco. Depuis l'enfance, Henry Hill rêve de devenir gangster.
21.50 Les Experts :
Manhattan Série. Policière. EU. 2012. Réal.:
Scott White. 6.
La dame du lac.
Alors qu'ils sont à la recherche
d'une arme à feu, les experts
tombent sur le cadavre d'une
femme, qui repose au fond
d'un étang de Central Park.
22.35 New York Unité Spéciale
23.20 New York Unité Spéciale
22.05 Le sable : enquête sur
23.30 Les Experts :
une disparition
Documentaire. Découverte.
2013. Réal.: Denis Delestrac.
Le sable, un matériau indispensable dans le domaine de
la construction, est considéré
par certains comme étant inépuisable.
23.25 Le Silence des églises
Film TV. Drame. Fra. 2012. Réal.:
Edwin Baily.
Manhattan Série. Policière. EU. 2005. Réal.:
Duane Clark. 8/24. Avec : Gary
Sinise, Melina Kanakaredes,
Vanessa Ferlito.
Fausse donne.
Mac et Stella enquêtent sur le
meurtre d'un joueur de poker.
0.15 Les Experts :
Manhattan 1.10 Dexter 23.20 Faites entrer l'accusé
Magazine. Société. Prés.: Frédérique Lantieri.
Caspar et Beille, crime en
haute mer.
Au moment de sa retraite, André Le Floc'h s'offre «L'Intermezzo», un superbe voilier remarqué pendant la course du
Rhum, et prend la mer pour
faire le tour du monde.
0.30 Journal de la nuit 22.20 Soir 3 22.40 Inspecteur Barnaby Film TV. Policier. GB. 2008. Réal.:
Richard Houltouse.
Fusillé à l'aube.
Depuis la Première Guerre
mondiale, les familles Hicks et
Hammond se détestent. Barnaby essaie de pacifier les
querelles mais en vain.
0.15 Le Comte de MonteCristo ## 23.00 Enquête exclusive Magazine. Information. Prés.:
Bernard de La Villardière.
Rastas, gangs et ganja: la fièvre
jamaïcaine.
Si la Jamaïque a tout de la
destination de rêve, elle est
également une plaque tournante de la drogue.
0.25 Zemmour et Naulleau 1.40 Météo 1.45 Urgence disparitions 23.05 Madame Tyson
Documentaire. Société. Fra Pol. 2012. Réal.: Edward Porembny.
La reine des arènes.
Sport national au Sénégal, la
lutte est diffusée en boucle à
la télévision, générant depuis
quelques années des revenus
considérables.
0.25 Jeûne à la carte Film TV.
16
CINÉMAS
LE COURRIER
SAMEDI 6 AVRIL 2013
CAROUGE
A HOME FAR AWAY. De Entell Peter. Avec Snow
Lois. VO sam/dim/lun/mardi 15:50 (14/12)
100 min
AI WEIWEI: NEVER SORRY. De Klayman Alison.
Avec Weiwei Ai. VO sam/dim/lun/mar 21:15
(14/12)
91 min
COMME DES LIONS DE PIERRE À L’ENTRÉE
DE LA NUIT. De Zuchuat Olivier. VO sam/dim
14:10 (16/12)
87 min
LA VIE MEILLEURE EST AILLEURS (DAS BESSERE LEBEN IST ANDERSWO). De Colla Rolando. VO sam/dim/lundi/mardi 17:40 (16/14)
90 min
CELUI PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE (HOME
FROM THE HILL). De Vincente Minnelli. Avec
Eleanor Parker. VO mar 21:00 (16/16)
150 min
ERNEST ET CÉLESTINE. De Aubier Stéphane,
Patar Vincent, Renner Benjamin. Avec Wilson
Lambert. VF sam/dim 14:20 (5/3)
89 min
NO!. De Larrain Matte Pablo. Avec Garcia Bernal
Gaël. VO sam/dim/lun 16:10 21:00. VO mar 16:10
(14/14)
115 min
THORBERG. De Dieter Fahrer, VO
sam/dim/lun/mar 19:20 (14/14).
LA RELIGIEUSE. De Nicloux Guillaume. Avec
Huppert Isabelle. VF sam/dim/lun/mar 18:40
(16/16)
114 min
47 Rue Saint-Joseph ☎ 022 301 54 43
BIO
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim 11:00 14:00.
VF lun/mar 14:00. VF sam/dim 10:40 13:00 17:15.
VF lun 13:00 17:15. VF sam 10:45 13:00 15:15
18:00 21:00 23:20. VF dim 10:45 13:00 15:15
18:00 21:00. VF lun/mar 13:00 15:15 18:00 21:00
98 min
HANSEL AND GRETEL: CHASSEURS DE SORCIÈRES. De Wirkola Tommy. Avec Janssen Famke. VF sam 15:15 21:35 23:40. VF dim/lun 15:15
21:35 (16/16)
88 min
HORIZONS. De Kosinski Joseph. Avec Cruise
Tom. VF mar 20:30
129 min
DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec
Huppert Isabelle. VF sam 15:15 18:15 21:00
23:35. VF dim/lun/mardi 15:15 18:15 21:00
117 min
ERNEST ET CÉLESTINE. De Aubier Stéphane,
Patar Vincent, Renner Benjamin. Avec Wilson
Lambert. VF sam/dim 11:00 13:15. VF lun/mar
13:15 (5/3)
89 min
DIE HARD : BELLE JOURNÉE POUR MOURIR.
De John Moore. Avec Bruce Willis. VF sam 21:15
23:30. VF dim/lun/mar 21:15 (16/16)
97 min
HAPPINESS THERAPY. De David O. Russell.
Avec Robert De Niro. VF sam/dim/lun/mar 18:30
(14/14)
122 min
JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer
Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/dim 10:45
13:15 15:45. VF lun/mar 13:15 15:45
114 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VF sam 11:00 14:00
17:00 20:00 23:00. VF dim 11:00 14:00 17:00
20:00. VF lun/mar 14:00 17:00 20:00
140 min
27, Av. Louis-Casaï ☎ 0901 30 20 10 (80 ct l’appel, 80 ct
La minute)
PATHÉ BALEXERT
GENÈVE
AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF sam/dim/lun/mar/mer 21:00
(14/10)
112 min
L’ENFANT D’EN HAUT. De Meier Ursula. Avec
Gillian Anderson. VF sam/dim/lun/mar/mer
17:10 (14/12)
97 min
L’ENFANT QUI VOULAIT ETRE UN OURS. De
Jannick Astrup. VF sam/dim 14:00
78 min
UNE FAMILLE RESPECTABLE. De Bakhshi Massoud. Avec Jafari Behnaz. VO dim 11:00 (16/16)
90 min
MOBIUS. De Rochant Eric. Avec Dequenne Emilie. VF sam/dim/lundi/mardi 19:00 (16/12)
103 min
MORE THAN HONEY (ET SI LES ABEILLES
DISPARAISSAIENT). De Imhoof Markus. Avec
Berling Charles. VO sam/dim/lun/mar 15:40
(10/7)
91 min
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam/dim/mar 15:15
17:15 19:15 21:15. VO lun 15:15 17:15 19:15 (16/14)
90 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim 10:45 13:00.
VF lun/mar 13:00
98 min
PERFECT MOTHERS. De Fontaine Anne. Avec
Wright Penn Robin. VO lun 21:15. VO sam/dim
10:50 13:15 15:45 18:15 20:45. VO lun 13:15 15:45.
VO mar 13:15 15:45 18:15 20:45 (16/14) 100 min
LUCIDE. De Di Fonzo Bo Marcial. Avec Viard Karin. VF lun 20:30
100 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VOsam/dim 10:45 13:30
17:00 20:30. VOlun/mar 13:30 17:00 20:30 140min
CINÉLUX
20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec
Berling Charles. VF sam/dim/lun/mar 20:30
(14/12)
92 min
BOB & LES SEX PISTACHES. De Matthey Yves.
Avec Sitruk Jules. VF sam/dim 11:15 15:45.
VF lun/mar 15:45 (14/14)
87 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VO sam/dim/lun/mar 17:40
(10/8)
130 min
WARM BODIES. De Levine Jonathan. Avec Malkovich John. VO sam/dim/lun/mar 13:20 (14/14)
97 min
ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec
Peet Amanda. VO sam/dim/lun/mar 16:00 18:30
21:10
111 min
AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF samedi/dim/lun/mar 13:30.
VF sam/dimanche/lun/mardi 18:15 (14/10)
112 min
THE SESSIONS. De Lewin (II) Ben. Avec Hunt
Helen. VO sam/dim 10:50 (16/14)
95 min
G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam/dim/lun/mar 15:40 21:00
(14/14)
99 min
JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer
Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/dim 10:45
13:15. VF lun/mar 13:15
114 min
BOTIZA. De Gonseth Frédéric. VO sam/dimanche/lun/mar 15:00 (12/6)
99 min
LES ENFANTS DE LA MONTAGNE. De Schmid
Alice. Avec Roosli Laura. VO sam/dim/lun/mar
13:00 19:15 (8/8)
91 min
GAMBIT, ARNAQUE À L’ANGLAISE. De Hoffman
Michael. Avec Diaz Cameron. VO sam/dim 10:50
17:15. VO lun/mar 17:15 (14/12)
90 min
HAPPINESS THERAPY. De David O. Russell.
Avec Robert De Niro. VO sam/dim/lun/mar 21:15
(14/14)
122 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim 11:10
(6/6)
82 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 13:00.
VF sam/dim 11:00 17:15. VF lun/mar 17:15 98 min
DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec
Huppert Isabelle. VO sam/dim/lun/mar 15:15
18:00 20:45
117 min
CHILDREN OF SARAJEVO. De Begic Aida. Avec
Topic Velibor. VO sam/dim 11:00 (16/16) 90 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam/dim/lun/mar 13:40 20:40
(10/10)
130 min
LINCOLN. De Spielberg Steven. Avec Lee Jones
Tommy. VO sam/dim/lun/mar 17:00 (16/14)
150 min
CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer
Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom.
VO sam/dim/lun/mar 13:45 20:15 (16/14)
172 min
8, Boulevard de Saint-Georges ☎ 022 329 45 02
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam/dim/lun/mar
14:15 16:30 18:45 21:00 (16/14)
90 min
3, Pl. des Eaux-Vives ☎ 022 736 89 20
LE CITY
A LA MERVEILLE. De Malick Terrence. Avec Affleck Ben. VO sam/mar 21:00. VO dim/mer 17:00
(16/16)
112 min
AMARCORD. De Fellini Federico. Avec Noël Magali. VO sam 17:00. VO dim 15:00. VO lun 20:45
(14/10)
127 min
AU PAYS DU SANG ET DU MIEL. De Jolie Angelina. Avec Serbedzija Rade. VO sam/mar 21:00.
VO dim 21:15
125 min
FELLINI ROMA. De Federico Fellini . VO dim 17:15
128 min
MARIAGE À MENDOZA. De Deluc Edouard. Avec
Duvauchelle Nicolas. VO sam 17:15. VO dim/lun
21:00. VO mar 19:00
94 min
LE REPENTI. De Allouache Merzak. Avec Asli Nabil. VO sam 19:15. VO dim 19:30. VO lun 17:00
19:00. VO mar 17:15 19:00. VO mer 19:15 21:00
87 min
SUR LES TRACES DE FELLINI. De Morin Gérald.
VO dim 15:30 19:00. VO lun/mar/mercredi 17:15
75 min
TABU. De Gomes Miguel. Avec Madruga Teresa.
VO sam/lun 19:00 (14/14)
110 min
16 rue du général Dufour ☎ 022/ 320 78 78
LES CINÉMAS DU GRÜTLI
INCH’ALLAH. De Barbeau-Lavalette Anaïs. Avec
Ouazani Sabrina. VO sam/dim/lun/mar 16:30
19:00 21:10 (14/12)
101 min
LA MAISON DE LA RADIO. De Philibert Nicolas.
VF sam/dim/lun/mardi 14:15 18:40 (12/6)
103 min
SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik
Bendjelloul. VO sam/dim/lun/mar 14:30 16:45
20:50 (12/12)
85 min
WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO sam/dim/lun/mar 14:20 16:40
18:50 21:00 (10/10)
97 min
23rue des Eaux-Vives ☎ 022 736 04 22
LES SCALA
ARGERICH. De Argerich Stéphanie. Avec Argerich Martha. VO sam/dim 14:30 18:45. VO lun/mar
18:45 (14/7)
95 min
BLANCANIEVES. De Berger Pablo. Avec Verdu
Maribel. VO sam/dim/lun/mar 20:50 (16/16)
104 min
SYNGUE SABOUR - PIERRE DE PATIENCE. De
Rahimi Atiq. Avec Farahani Golshifteh.
VO sam/dim/lun/mar 16:40 (16/16)
102 min
Rue de la Servette 78 ☎ 022 733 19 00
NORD-SUD
20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec
Berling Charles. VF sam/dim 10:40 14:50 19:40.
VF lun 14:50 19:40. VF mar 19:40 (14/12) 92 min
40 ANS MODE D’EMPLOI. De Apatow Judd.
Avec Brooks Albert. VF sam/dim/lun/mar 16:55
(14/12)
134 min
WARM BODIES. De Levine Jonathan. Avec Malkovich John. VF sam/dim/lun 12:40 21:50.
VF mar 21:50. VF sam 23:55 (14/14)
97 min
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam/dim/lun 13:30
17:35 19:45. VF mar 17:35 19:45 (16/14) 90 min
FLIGHT. De Zemeckis Robert. Avec Cheadle Don.
VF sam/dim 10:40
138 min
SPRING BREAKERS. De Korine Harmony. Avec
Franco James. VF sam 15:30 21:45 23:50.
VF dim/lun 15:30 21:45. VF mar 21:45 (18/16)
92 min
ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec
Peet Amanda. VF sam 13:00 15:30 21:00 23:30.
VF dim 13:00 15:30 18:00. VF lun/mar 13:00
15:30 21:00
111 min
HOTEL TRANSYLVANIE. De Genndy Tartakovsky. Avec Steve Buscemi. VF sam/dim 10:50 (8/8)
91 min
BOB & LES SEX PISTACHES. De Matthey Yves.
Avec Sitruk Jules. VF sam/dim 11:00 13:00.
VF lun 13:00 (14/14)
87 min
GAMBIT, ARNAQUE À L’ANGLAISE. De Hoffman
Michael. Avec Diaz Cameron. VF sam 23:30.
VF sam/dim/lun 19:30 (14/12)
90 min
PERFECT MOTHERS. De Fontaine Anne. Avec
Wright Penn Robin. VF sam/dim/lun 15:15 18:00
21:00. VF mar 18:00 21:00 (16/14)
100 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim 11:15
13:30 15:30. VF lun/mar 13:30 15:30 (6/6)82 min
G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam 18:30 21:00 23:30.
VF dim/lun/mar 18:30 21:00.
VF sam/dim/lun/mar 13:20 (14/14)
99 min
CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer
Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom.
VF sam/dim/lun/mar 13:45. VF sam/lun/mar
20:30. VF dim 17:00 (16/14)
172 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam/dim/lun/mar 17:15 20:15
(10/10)
130 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF sam/dim 11:00. VF sam
10:40 15:40 18:20 21:00 23:45. VF dim 10:40
15:40 18:20 21:00. VF lun/mar 15:40 18:20 21:00
(10/8)
130 min
Rue de la confédération 8 ☎ 0901 30 20 10 (80 ct l’appel, 80 ct
La minute)
PATHÉ REX
Bd James-Fazy 33 ☎ 0901 302 010
PATHÉ RIALTO
BESTIAIRE. De Côté Denis. VF sam 19:00. VF dim
20:00. VF lun/mar/mer 21:00
72 min
11 rue de la Coulouvrenière ☎ 022 328 09 26
SPOUTNIK
AIGLE
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam/dim/lun/mar
18:30 (16/14)
90 min
BOB & LES SEX PISTACHES. De Matthey Yves.
Avec Sitruk Jules. VF samedi 23:20 (14/14)
87 min
JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer
Bryan. Avec McGregor Ewan.
VF sam/dim/lun/mar 13:30
114 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun/mar 15:50
(10/8)
130 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim/lun/mar
20:30. VF sam 22:40. VO sam/dim/lun/mar 18:15
140 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina.
VF sam/dim/lun/mar 16:30 (6/6)
82 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 18:20.
VF sam/dim/lun/mar 14:00 16:10
98 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam/dim/lun/mar 13:45 (10/10)
130 min
WARM BODIES. De Levine Jonathan. Avec Malkovich John. VF sam/dim/lun/mar 20:30 (14/14)
97 min
G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam 21:00 23:15.
VF dim/lun/mar 21:00 (14/14)
99 min
Chemin de Novasalles ☎ 024 467 99 99
COSMOPOLIS
AUBONNE
HAPPINESS THERAPY. De David O. Russell.
Avec Robert De Niro. VO lun 20:30 (14/14)
122 min
SYNGUE SABOUR - PIERRE DE PATIENCE. De
Rahimi Atiq. Avec Farahani Golshifteh. VO sam
17:30. VO dim/mar 20:30 (16/16)
102 min
25, Grand-Rue ☎ 021/808 53 55
REX
BEX
LE CHAT DU RABBIN. De Joann Sfar, Antoine
Delesvaux. Avec Maurice Benichou. VF mar
20:00 (14/7)
99 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam 14:30 20:30. VF dim
14:30 17:00
98 min
HYDE PARK ON HUDSON. De Michell Roger.
Avec Murray Bill. VO sam 18:00. VO dim 20:00
(14/12)
95 min
Société coopérative Le cinéma de Bex Avenue de la Gare 4A
☎ 024 463 14 92
GRAIN D’SEL
LAUSANNE
L’ENFANT D’EN HAUT. De Meier Ursula. Avec
Gillian Anderson. VF sam/dim/lun/mar 18:30
(14/12)
97 min
MOBIUS. De Rochant Eric. Avec Dequenne Emilie. VF sam/dim/lundi/mardi 20:45 (16/12)
103 min
MORE THAN HONEY (ET SI LES ABEILLES
DISPARAISSAIENT). De Imhoof Markus. Avec
Berling Charles. VF sam/dimanche 16:15 (10/7)
91 min
SUR LES TRACES DE FELLINI. De Morin Gérald.
VF dim 14:30
75 min
4, Route Aloys-Fauquez ☎ 021 647 46 42
BELLEVAUX
A LA MERVEILLE. De Malick Terrence. Avec Affleck Ben. VO sam/dim 13:15 20:45. VO lun/mar
20:45 (16/16)
112 min
ALCESTE À BICYCLETTE. De Le Guay Philippe.
Avec Luchini Fabrice. VF sam/dim/lun/mar 15:30
(14/10)
104 min
LINCOLN. De Spielberg Steven. Avec Lee Jones
Tommy. VO sam/dim/lun/mar 17:45 (16/14)
150 min
6, Avenue du Théâtre ☎ 021 312 51 32
CAPITOLE
UN HOMME A BRÛLER (UN UOMO DA BRUCIARE). Des frères Taviani . VO mar 15:00
LES HORS-LA-LOI DU MARIAGE (I FUORILEGGE DEL MATRIMONIO). Des frères Taviani et de
Valentino Orsini. VO sam 15:00
94 min
L’INVITATION. De Goretta Claude. Avec Bideau
Jean-Luc. VO dim 15:00
99 min
LE JOUR SE LÈVE. De Marcel Carné. VO mar
21:00
93 min
MEIN LEOPOLD. De Steinhoff Hans. Avec Fröhlich Gustav. VO mar 18:30 (14/12)
100 min
MIRACLE EN ALABAMA (THE MIRACLE WORKER). De Arthur Penn. Avec Victor Jory . VO dim
21:00. VO lun 15:00 (14/12)
106 min
PADRE PADRONE. Des frères Taviani . VO dim
18:30
111 min
PANIQUE. De Julien Duvivier. VO lundi 21:00
91 min
SAINT MICHEL AVAIT UN COQ (SAN MICHELE
AVEVA UN GALLO). Des frères Paolo et Vittorio
Taviani . VO lun 18:30
90 min
LES SUBVERSIFS (I SOVVERSIVI) . Des frères
Taviani . VO sam 18:30
93 min
SUEURS FROIDES (VERTIGO). De Alfred Hitchcock. Avec James Stewart. VO samedi 21:00
(12/12)
129 min
3 allée E. Ansermet ☎ 021 315 21 70
CINÉMATHÈQUE SUISSE
HABIBI. De Youssef Susan. Avec Nashif Kais.
VO sam 17:00. VO dim 19:00
LAÏCITÉ INCH’ALLAH !. VO sam 21:00
72 min
LE REPENTI. De Allouache Merzak. Avec Asli Nabil. VO sam 19:00. VO dim 17:00
87 min
WOULD YOU HAVE SEX WITH AN ARAB?.
VO dim 21:00
85 min
36, avenue de Lavaux ☎ 021 711 31 91
CITY CLUB
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam/dim/lun/mar
18:15 (16/14)
90 min
BOB & LES SEX PISTACHES. De Matthey Yves.
Avec Sitruk Jules. VF sam/dim/lun/mar 10:40.
VF sam/dimanche/lundi/mar 12:50 (14/14)
87 min
CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer
Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom.
VF sam/lun/mar 20:20. VF dim 12:45 (16/14)
172 min
SPRING BREAKERS. De Korine Harmony. Avec
Franco James. VF sam 16:10 23:50.
VF dim/lun/mar 16:10 (18/16)
92 min
L’ARNACOEUR. De Pascal Chaumeil. Avec Romain Duris. VF dim 10:30 (12/10)
105 min
DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec
Huppert Isabelle. VF sam 23:35.
VF sam/dim/lun/mardi 16:30 19:00 21:30 117 min
G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam/lun/mar 10:50.
VF sam/dim/lun/mar 20:30. VF sam 16:00 23:15.
VF dim 16:00 18:30. VF lun/mar 16:00 (14/14)
99 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun/mar 13:10
18:20 (10/8)
130 min
PERFECT MOTHERS. De Fontaine Anne. Avec
Wright Penn Robin. VF sam/dim/lun/mar 15:50
21:10 (16/14)
100 min
ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec
Peet Amanda. VF sam/dim/lun/mar 15:45 18:10
20:45
111 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 13:30.
VF sam/dim/lun/mar 10:40 13:00 15:30 18:00.
VF sam/dim/lun 21:00
98 min
WARM BODIES. De Levine Jonathan. Avec Malkovich John. VF sam 11:15 23:20. VF dim/lun/mar
11:15 (14/14)
97 min
ERNEST ET CÉLESTINE. De Aubier Stéphane,
Patar Vincent, Renner Benjamin. Avec Wilson
Lambert. VF sam/dim/lun/mar 10:55 (5/3)
89 min
HANSEL AND GRETEL: CHASSEURS DE SORCIÈRES. De Wirkola Tommy. Avec Janssen Famke. VF sam 23:45. VF sam/dim/lun/mar 11:00
(16/16)
88 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim/lun/mar
14:45 17:45 20:50. VF sam 23:00
140 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina.
VF sam/dim/lun/mar 10:35 12:30 14:30 (6/6)
82 min
DIE HARD : BELLE JOURNÉE POUR MOURIR.
De John Moore. Avec Bruce Willis. VF sam 00:00
(16/16)
97 min
JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer
Bryan. Avec McGregor Ewan.
VF sam/dim/lun/mar 13:15
114 min
Rue du Port-francs 16
PATHÉ FLON
20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec
Berling Charles. VF sam/dim/lun/mar 12:30
21:05 (14/12)
92 min
LES ENFANTS DE LA MONTAGNE. De Schmid
Alice. Avec Roosli Laura. VO sam/dim/lun/mar
10:30 16:50 (8/8)
91 min
LA MAISON DE LA RADIO. De Philibert Nicolas.
VF sam/dim/lun/mardi 14:35 18:50 (12/6)
103 min
40 ANS MODE D’EMPLOI. De Apatow Judd.
Avec Brooks Albert. VF sam/dim/lun/mar 12:40.
VF sam/dimanche/lun/mar 15:20 (14/12)
134 min
AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF sam/dim/lun/mar 15:25 17:50
20:15 (14/10)
112 min
SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik
Bendjelloul. VO sam/dim/lun/mar 10:40 (12/12)
85 min
AI WEIWEI: NEVER SORRY. De Klayman Alison.
Avec Weiwei Ai. VO sam/dim/lun/mar 11:00
(14/12)
91 min
PERFECT MOTHERS. De Fontaine Anne. Avec
Wright Penn Robin. VO sam/dim/lun/mar 13:00
18:05 20:35 (16/14)
100 min
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam/dim/lun/mar
14:45 16:50 18:55 21:00 (16/14)
90 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VO sam/dimanche/lun 10:25
98 min
ARGERICH. De Argerich Stéphanie. Avec Argerich Martha. VO sam/dim/lun/mar 11:30 (14/7)
95 min
BOTIZA. De Gonseth Frédéric. VO sam/dimanche/lun/mar 16:00 (12/6)
99 min
GAMBIT, ARNAQUE À L’ANGLAISE. De Hoffman
Michael. Avec Diaz Cameron. VF sam/lun/mar
20:30. VF dim 13:45 (14/12)
90 min
INCH’ALLAH. De Barbeau-Lavalette Anaïs. Avec
Ouazani Sabrina. VO sam/dim/lun/mar 18:15
(14/12)
101 min
BLANCANIEVES. De Berger Pablo. Avec Verdu
Maribel. VO sam/dim/lun/mar 10:40 (16/16)
104 min
HAPPINESS THERAPY. De David O. Russell.
Avec Robert De Niro. VF sam/dim/mar 20:50
(14/14)
122 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam/dim/mar 12:50 15:30 18:10.
VF lun 12:50 15:30 (10/10)
130 min
LUCIDE. De Di Fonzo Bo Marcial. Avec Viard Karin. VF lun 20:30
100 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VO sam/dim/lun/mar
14:10 17:05 20:00
140 min
LA RELIGIEUSE. De Nicloux Guillaume. Avec
Huppert Isabelle. VF sam/dim/lun/mar 11:45
(16/16)
114 min
NO!. De Larrain Matte Pablo. Avec Garcia Bernal
Gaël. VO sam/dim/lun/mar 17:55 (14/14) 115 min
THORBERG. De Fahrer Dieter.
VO sam/dim/lun/mar 11:20 (14/14)
106 min
WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO sam/dim/lun/mar 13:35 15:45
20:40 (10/10)
97 min
27, rue du Petit-Chêne ☎ 021.614.33.33
PATHÉ LES GALERIES
AI WEIWEI: NEVER SORRY. De Klayman Alison.
Avec Weiwei Ai. VO sam/dim/lun/mar 16:00
(14/12)
91 min
ENFANTS DE SARAJEVO. De Begic Aida.
VF sam/dim/lun/mar 16:00 (16/16)
90 min
SLOW FOOD. VF sam/dim/lun/mar 22:00 23:00
(16/16)
52 min
SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik
Bendjelloul. VO sam/dim/lun/mar 18:00 20:00
22:00 (12/12)
85 min
THORBERG. De Fahrer Dieter.
VF sam/dim/lun/mar 18:00 (14/14)
106 min
LA VIE MEILLEURE EST AILLEURS. De Colla Rolando. VF sam/dim/lun/mar 20:00 (16/14)
90 min
ZINEMA
Rue du Maupas 4 ☎ 021 311 29 30
LAUSANNE-PRILLY
40 ANS MODE D’EMPLOI. De Apatow Judd.
Avec Brooks Albert. VF sam/dim/lun/mar 20:45
(14/12)
134 min
ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec
Peet Amanda. VF sam/dim/lun/mar 18:15 111 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina.
VF sam/dim/lun/mar 13:15 15:15 17:00 (6/6)
82 min
CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer
Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom.
VF sam/dim/lun/mar 20:30 (16/14)
172 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/lun/mar 13:00 14:00
15:00 16:00 17:00 19:00 21:00. VF dim 11:15
13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 19:00 21:00
98 min
G.I. JOE: CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam/dim/lun/mar 16:15 18:30
21:15 (14/14)
99 min
THE GRANDMASTERS. De Kar-Wai Wong. Avec
Ziyi Zhang. VO dim 11:00
JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer
Bryan. Avec McGregor Ewan.
VF sam/dim/lun/mar 13:00
114 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun/mar 00:00
13:00 15:30 (10/8)
130 min
PERFECT MOTHERS. De Fontaine Anne. Avec
Wright Penn Robin. VF sam/dim/lun/mar 14:00
18:15 20:45 (16/14)
100 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim/lun/mar
15:15 20:30
140 min
WARM BODIES. De Levine Jonathan. Avec Malkovich John. VF sam/dim/lun/mar 18:45 (14/14)
97 min
1, Chemin du Viaduc ☎ 021 621 88 20
CINÉTOILE
MONTREUX
ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec
Peet Amanda. VF sam/dim/lun/mar 21:00
111 min
CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer
Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom.
VO sam/dim/lun/mar 17:30 (16/14)
172 min
JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer
Bryan. Avec McGregor Ewan.
VF sam/dim/lun/mar 15:00
114 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 15:45
98 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VO sam/dim/lun/mar
20:30
140 min
SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik
Bendjelloul. VO sam/dim/lun/mar 18:15 (12/12)
85 min
Grand-Rue 92 ☎ 021 965 15 62
JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer
Bryan. Avec McGregor Ewan. VF mar 14:00
114 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun 16:00
(10/8)
130 min
WARM BODIES. De Levine Jonathan. Avec Malkovich John. VF dim/lun/mar 18:30 (14/14)
97 min
CAPITOLE
5, rue Neuve ☎ 022/566.30.71
ORON-LA-VILLE
AI WEIWEI: NEVER SORRY. De Klayman Alison.
Avec Weiwei Ai. VO sam/dim/mar 20:00 (14/12)
91 min
AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF samedi 20:00 (14/10) 112 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina. VF dim 17:00 (6/6)
82 min
LES ENFANTS LOUPS. De Hosoda Mamoru.
Avec Miyazaki Aoi. VF samedi 17:00 (12/7)
117 min
HOTEL TRANSYLVANIE. De Genndy Tartakovsky. Avec Steve Buscemi. VF mar 20:00 (8/8)
91 min
HYDE PARK ON HUDSON. De Michell Roger.
Avec Murray Bill. VO lun 20:00 (14/12)
95 min
SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik
Bendjelloul. VO sam/dim 17:00. VO lun 20:00
(12/12)
85 min
SYNGUE SABOUR - PIERRE DE PATIENCE. De
Rahimi Atiq. Avec Farahani Golshifteh. VF dim
20:00 (16/16)
102 min
D’ORON
Le Bourg 13 ☎ 021 907 73 23
PAYERNE
APOLLO
6, Grand Rue ☎ 026 660 28 43
VEVEY
ASTOR
17, rue de Lausanne ☎ 021 923 87 87
20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec
Berling Charles. VF sam/dim/lun/mar 21:00
(14/12)
92 min
DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec
Huppert Isabelle. VF sam 23:00.
VF sam/dim/lun/mar 20:45
117 min
L’ENFANT D’EN HAUT. De Meier Ursula. Avec
Gillian Anderson. VF dim 11:00. VF mar 18:30
(14/12)
97 min
INCH’ALLAH. De Barbeau-Lavalette Anaïs. Avec
Ouazani Sabrina. VO sam/dim/lun/mar 16:15
(14/12)
101 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam/dim/lun 18:20 (10/10) 130 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun/mar 13:30
(10/8)
130 min
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam/dim 16:00.
VO sam/dim/lun/mar 18:30 (16/14)
90 min
WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO sam/dim/lun/mar 18:30 (10/10)
97 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/lun/mar 13:45 16:00.
VF dim 11:00 13:45 16:00
98 min
G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam 20:45 23:00.
VF dim/lun/mar 20:45 (14/14)
99 min
AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF sam/dim/lun 13:30 18:15.
VF mar 13:30 (14/10)
112 min
CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer
Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom.
VF sam/dimanche/lun/mar 20:30 (16/14)
172 min
SAGRADA - LE MYSTÈRE DE LA CRÉATION. De
Haupt Stefan. VO dim 11:00. VO mar 18:30
(16/12)
95 min
6, rue Jean-Jacques Rousseau ☎ 021 925 88 99
REX
YVERDON
ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec
Peet Amanda. VF sam/dim/lun/mar 21:00
111 min
AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF sam/dim 18:30 (14/10)
112 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/lun/mar
14:00 (6/6)
82 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam 16:00. VF dim 13:45
16:00. VF lun/mar 16:00 18:30
98 min
BEL AIR
LEYSIN
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF sam/dim 17:00 20:00
(10/8)
130 min
LE REGENCY
HOLLYWOOD
place Charles Dufour 4 ☎ 021/802 47 01
ODÉON
NYON
20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec
Berling Charles. VF sam/lun/mar 18:30 (14/12)
92 min
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam/lun/mar 21:00.
VF dim 18:30 21:00 (16/14)
90 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim/lun
14:00. VF mar 16:15 (6/6)
82 min
CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer
Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom. VO sam
20:30 (16/14)
172 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 14:00
16:15
98 min
DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec
Huppert Isabelle. VF sam 18:30. VF dim/mar
21:00
117 min
BIO
27, fbg du Lac ☎ 0900 900 920
SLOW FOOD. VF mer 20:00 (16/16)
NEUCHÂTEL
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam/dim 18:15
20:30. VF lun 20:30 (16/14)
90 min
LES ENFANTS DE LA MONTAGNE. De Schmid
Alice. Avec Roosli Laura. VO dim 11:15 (8/8)
91 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam/dim/lun/mar 14:45 (10/10)
130 min
SPRING BREAKERS. De Korine Harmony. Avec
Franco James. VF sam 22:45 (18/16)
92 min
AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF sam/dim/lun/mar 17:30
(14/10)
112 min
CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer
Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom.
VF sam/dim/lun 20:00 (16/14)
172 min
HANSEL AND GRETEL: CHASSEURS DE SORCIÈRES. De Wirkola Tommy. Avec Janssen Famke. VF sam 23:15 (16/16)
88 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun/mar 14:30
(10/8)
130 min
WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO dim 11:00 (10/10)
97 min
G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam 15:30 20:30 23:00.
VF dim/lun 15:30 20:30. VF mar 15:30 (14/14)
99 min
NO!. De Larrain Matte Pablo. Avec Garcia Bernal
Gaël. VO sam/dim/lun/mardi 18:00 (14/14)
115 min
SAMSARA. De Fricke Ron. VO dim 10:45 (14/12)
99 min
Faubourg du Lac 21 ☎ 0900 900 920
52 min
Case à Chocs (Queen Kong Club) Quai Philippe-Godet 20
☎ 079 969 09 96
MINIMUM
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina.
VF sam/dim/lun/mar 15:15 (6/6)
82 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VF sam 17:30 20:30
23:30. VF dim 17:30 20:30. VF lun 17:30. VF mar
20:30
140 min
REX
fbg de l’ Hôpital ☎ 0900 900 920
20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec
Berling Charles. VF sam/dim/lun/mar 18:30
(14/12)
92 min
ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec
Peet Amanda. VF sam 16:00 20:30 23:00.
VF dim/lun 16:00 20:30. VF mar 16:00
111 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 14:00
98 min
STUDIO
LA CHAUX-DE-FONDS
THE PUNK SYNDROME. De Kärkkäinen Jukka,
Passi Jani-Petteri. VO samedi 18:15 (16/16)
85 min
COURAGE. De Zglinski Greg. Avec Muskala Gabriela. VF dim 18:15 (16/16)
85 min
LE GRUFFALO. De Schuh Jakob, Lang Max. Avec
Hurt John. VF sam/dim/lun/mar 16:00 45 min
NO!. De Larrain Matte Pablo. Avec Garcia Bernal
Gaël. VO sam/dim/lun/mar 20:45 (14/14)
115 min
LA VIE MEILLEURE EST AILLEURS. De Colla Rolando. VO sam 11:00 (16/14)
90 min
ABC
ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec
Peet Amanda. VF sam 17:45 20:30 23:00.
VF dim/lun/mar 17:45 20:30
111 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 15:00
98 min
EDEN
83, rue de la Serre ☎ 0900 900 920
G.I. JOE: CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam 17:45 20:15 22:45.
VF dim/lun/mar 17:45 20:15 (14/14)
99 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun/mar 14:45
(10/8)
130 min
Rue de la Serre 68 La Chaux-de-Fonds ☎ 0900 900 920
PLAZA
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam/dim/lun 18:15
(16/14)
90 min
HANSEL AND GRETEL: CHASSEURS DE SORCIÈRES. De Wirkola Tommy. Avec Janssen Famke. VF sam 23:15 (16/16)
88 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam/dim/lun/mar 14:30 (10/10)
130 min
LINCOLN. De Spielberg Steven. Avec Lee Jones
Tommy. VO dim 11:00 (16/14)
150 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim/lun/mar
20:15. VF sam 22:30
140 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina.
VF sam/dim/lun/mar 14:15 (6/6)
82 min
THORBERG. De Fahrer Dieter.
VO sam/dim/lun/mar 18:15 (14/14)
106 min
WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO sam/lun/mar 16:15 20:30. VO dim
10:45 16:15 20:30 (10/10)
97 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 13:30
15:45 18:00
98 min
DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec
Huppert Isabelle. VF sam 20:15 23:00.
VF dim/lun/mar 20:15
117 min
SAMSARA. De Fricke Ron. VO dim 10:45 (14/12)
99 min
SCALA
52, rue de la Serre ☎ 0900 900 920
DELÉMONT
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 13:30
15:30
98 min
LA MAISON DE LA RADIO. De Philibert Nicolas.
VF sam 19:15. VF dim 20:30. VF mar 18:00 (12/6)
103 min
LA RELIGIEUSE. De Nicloux Guillaume. Avec
Huppert Isabelle. VF lun/mar 20:30 (16/16)
114 min
SPRING BREAKERS. De Korine Harmony. Avec
Franco James. VF sam 21:30 (18/16)
92 min
LA STRATÉGIE DE LA POUSSETTE. De Michele
Clemente. Avec Berléand François. VF sam/dim
17:30. VF lun 18:00 (12/12)
90 min
LA GRANGE
Rue des Granges 13 ☎ 032 422 11 29
MORGES
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF mar 17:00 (16/14)
90 min
ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec
Peet Amanda. VF sam/dim/lun/mar 20:45
111 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina.
VF sam/dim/lun/mar 14:30 (6/6)
82 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam 14:00 16:15 18:30.
VF dim/lun/mar 14:00 16:15
98 min
LA MAISON DE LA RADIO. De Philibert Nicolas.
VF sam 16:45. VF dim/lun/mar 18:30 (12/6)
103 min
WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO sam/mar 21:00. VO dim/lun 16:30
21:00 (10/10)
97 min
MOBIUS. De Rochant Eric. Avec Dequenne Emilie. VF sam 22:30 (16/12)
103 min
THORBERG. De Fahrer Dieter.
VO sam/dim/lun/mar 18:15 (14/14)
106 min
WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO sam/dim/lun 15:30 20:30. VO mar
15:30 (10/10)
97 min
rue du coq 11 ☎ 032 967 90 42
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/lun/mar 20:45.
VF dim 14:45 20:45
140 min
Classic Hôtel ☎ 024 493 06 06
ARCADES
Faubourg de l’Hôpital 5 ☎ 0900 900 920
7, fbg du Lac ☎ 0900 900 920
40 ANS MODE D’EMPLOI. De Apatow Judd.
Avec Brooks Albert. VF sam/dim/lun/mar 14:00.
VF sam/dim/lun/mar 20:45 (14/12)
134 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 13:40
16:00 18:25
98 min
HIVER NOMADE. De von Stürler Manuel. Avec
Eguisier Pascal. VF dim 11:00
85 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina.
VF sam/dim/lun/mar 13:50 (6/6)
82 min
Place Bel-Air 6 ☎ 024 425 73 22
DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec
Huppert Isabelle. VF sam 20:30 23:00.
VF dim/lun/mar 20:30
117 min
APOLLO
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun 13:30 15:45
18:00. VF mar 13:30 15:45
98 min
20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec
Berling Charles. VF dim 14:30. VF mar 18:00
(14/12)
92 min
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam 18:15. VF dim
20:00 (16/14)
90 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam 15:30 (10/10)
130 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/mar 20:30.
VF dim 17:00. VF lun 18:00
140 min
LIDO
rue Pré-Guillaume 2 ☎ 032 422 27 10
LE NOIRMONT
LA RELIGIEUSE. De Nicloux Guillaume. Avec
Huppert Isabelle. VF sam 20:45. VF dim 20:30
(16/16)
114 min
Rue de la Rauracie 13aLe Noirmont ☎ 032 953 11 57
CINELUCARNE
PORRENTRUY
SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik
Bendjelloul. VO sam 17:30 (12/12)
85 min
COLISÉE
Rue du Jura 29 ☎ 032 466 25 92
TRAMELAN
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam 21:00. VO dim
20:00 (16/14)
90 min
LES ENFANTS DE LA MONTAGNE. De Schmid
Alice. Avec Roosli Laura. VO mar 20:00 (8/8)
91 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam 18:00. VF dim 17:00. VF lun 20:00
(10/10)
130 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VF mer 20:00 140 min
Cinéma 1 ☎ 0324874561
LE CINÉMATOGRAPHE
LE COURRIER
MÉMENTO
17
SAMEDI 6 AVRIL 2013
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VO sam/dim/mar 21:00.
VO lun 18:30
140 min
BIENNE
ARGERICH. De Argerich Stéphanie. Avec Argerich Martha. VO sam/dim/lun/mar/mer 17:45
(14/7)
95 min
APOLLO
Zentralstrasse 51a ☎ 0900 900 921
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 13:30.
VF mer 13:30 15:45
98 min
G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam 20:30 23:00. VF dim/mer
20:30 (14/14)
99 min
THE IMPOSSIBLE. De Bayona Juan Antonio.
Avec McGregor Ewan. VO sam/dim/lun/mar/mer
18:00 (12/10)
BELUGA
Neuengasse 40 ☎ 0900 900 921
BUUMES. De Wasik Roman. VO sam 20:30 57 min
HIER UND JETZT & HAZEL. De Barben Katrin.
VO dim 18:00 20:30. VO lun 20:30
90 min
LES REINES PROCHAINES. De Willke Claudia
Faubourg du Lac 73 ☎ +41 32 322 71 01
FILMPODIUM
APPASSIONATA. De Labhart Christian. VO dim
11:15
SUBLIMES CRÉATURES. De LaGravenese Richard. Avec Thompson Emma.
VO sam/lun/mar/mer 17:30. VO dim 20:15
118 min
HANSEL AND GRETEL: CHASSEURS DE SORCIÈRES. De Wirkola Tommy. Avec Janssen Famke. VA sam 22:45 (16/16)
88 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VA sam/dim/lun/mar/mer
15:00 (10/8)
130 min
NIGHT TRAIN TO LISBON. De August Bille. Avec
Ganz Bruno. VO sam/dim/lun/mar/mer 17:45
20:15
SÂDHU. De Métroz Gaël. Avec Baba Suraj.
VO dim 11:00 (14/7)
90 min
Rue Centrale 32a ☎ 0900 900 921
LIDO
IDENTITY THEFT. VO dim/mer 20:30
OSTWIND. De von Garnier Katja. Avec Kronjäger
Nina. VA sam/dim/lun/mar/mer 14:00
SPRING BREAKERS. De Korine Harmony. Avec
Franco James. VA sam 16:00 23:00.
VA dim/lun/mar/mer 16:00 (18/16)
92 min
VERLIEBTE FEINDE. De Schweizer Werner. Avec
Petri Mona. VO sam/dim/lun/mar/mer 18:00
4, T. WyttenBach-Strasse ☎ 0900 900 921
PALACE
LE PLAN PARFAIT. De Chaumeil Pascal. Avec
Chicot Etienne. VO sam/dim/lun/mar/mer 20:15
(12/10)
104 min
SÂDHU. De Métroz Gaël. Avec Baba Suraj.
VO sam/dim/lun/mar/mer 17:45 (14/7) 90 min
Quai du Bas 92 ☎ 0900 900 921
REX
LA NEUVEVILLE
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim 20:30
140 min
SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik
Bendjelloul. VF dim 17:30. VF mar 20:30 (12/12)
85 min
Place de la Gare 3CP 436 ☎ 032 751 27 50
CINÉ 2520
TAVANNES
AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF dim/mar 20:00 (14/10)
112 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam 17:00. VF dim 14:00
17:00
98 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF mer 20:00 (10/10)
130 min
Grande Rue 28 ☎ 032 481 43 29
LE ROYAL
Crans-Montana ☎ 027 481 11 12
MARTIGNY
UNE FAMILLE RESPECTABLE. De Bakhshi Massoud. Avec Jafari Behnaz. VO mar 18:30 (16/16)
90 min
Av. de la Gare 17 ☎ 027 722 17 74
CRANS-MONTANA
6 avril
VALAIS
, messe d’ensevelissement à l’église de Chermignon à
10h30.
, Sion.
, messe de sépulture à 10h30.
, messe d’ensevelissement à l’église Saint-Michel à Martigny-Bourg à 10h.
, recueillement musical en la chapelle du
Centre funéraire de Platta, à Sion, à
16h.
, cérémonie religieuse à l’église Saint-Michel de Martigny-Bourg à 10h.
,
messe en son souvenir à l’église de
Fully à 19h.
VAUD
, Lausanne.
, décédé à 58 ans, Lausanne, un
moment de recueillement a eu lieu
dans l’intimité de la famille.
, Lausanne.
,
l’enterrement aura lieu le 29 avril à
Karlsruhe (Allemagne).
, Lausanne.
, décédé à 91 ans, l’incinération a eu lieu dans l’intimité.
, décédé à 85 ans, cérémonie d’adieu à Vevey-Corseaux-Plage
dans la stricte simplicité familiale dès
15h30.
, Bussigny,
décédée à 85 ans, un dernier adieu a
eu lieu.
,
décédée à 96 ans.
8 avril
GENÈVE
, décédé à 75 ans,
cérémonie mortuaire à l’église luthérienne (place du Bourg-de-Four) à
11h30.
,
décédée à 96 ans, lecture de la Parole
de Dieu au Centre funéraire de SaintGeorges à 15h.
,
décédé à 83 ans, dernier adieu à
16h15 en la chapelle du Centre funéraire de Saint-Georges.
, décédé à 90 ans, cérémonie
10h30.
, décédée à
96 ans, cérémonie de recueillement
au Centre funéraire de Saint-Georges
à 14h.
, décédé à 84 ans,
cérémonie religieuse en la chapelle du
Centre funéraire de Saint-Georges à
CASINO
20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec
Berling Charles. VF sam/dim 15:45 (14/12)
92 min
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF dim 18:15 (16/14)
90 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim 13:30
(6/6)
82 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim 20:45.
VF lun/mar 20:30
140 min
Av. Gd St Bernard 32 ☎ 027 722 26 22
CORSO
MONTHEY
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim 15:45
98 min
DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec
Huppert Isabelle. VF sam/dim 20:45. VF lun/mar
18:15
117 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam/dim 18:00. VF lun/mar 20:45
(10/10)
130 min
PLAZA
Place Centrale 7
SIERRE
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim 15:30
(6/6)
82 min
CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer
Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom.
VF sam/dim/lun 20:00 (16/14)
172 min
INCH’ALLAH. De Barbeau-Lavalette Anaïs. Avec
Ouazani Sabrina. VO sam/dim 17:30. VO mar
20:30 (14/12)
101 min
1, Av. Max-Huber ☎ 027 455 01 18
BOURG
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim 15:30
98 min
G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam/dim/lun/mar 20:30 (14/14)
99 min
JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer
Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/dim 17:45
114 min
19, Av. Général-Guisan ☎ 027 455 14 60
CASINO
SION
ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec
Peet Amanda. VF sam 20:30. VF dim/lun/mar
20:20
111 min
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam/dim 15:15 17:30
98 min
Rue des cèdres 10 ☎ 027 322 32 42
ARLEQUIN
JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer
Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/dim 15:00
114 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam/dim/lun/mar 20:00 (10/10)
130 min
LA MAISON DE LA RADIO. De Philibert Nicolas.
VF sam/dim/lun/mar 17:45 (12/6)
103 min
Rue des cèdres 10 ☎ 027 322 32 42
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF sam 16:00. VF dim 18:30
98 min
G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam 18:00. VF dim/lun/mar
16:00 (14/14)
99 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF lun 21:00. VF mar 18:15 (10/10)
130 min
CINÉCRAN
LES CÈDRES
G.I. JOE: CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam/dim 20:40. VF lun/mar
20:30 (14/14)
99 min
HANSEL AND GRETEL: CHASSEURS DE SORCIÈRES. De Wirkola Tommy. Avec Janssen Famke. VF sam 18:30. VF dim 18:15 (16/16)
88 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF sam/dim 15:30 (10/8)
130 min
rue des cèdres 10 ☎ 027 322 32 42
ANNEMASSE
AMOUR ET TURBULENCES. De Castagnetti
Alexandre. Avec Catillon Brigitte.
VF sam/dim/lun 14:30 19:15
96 min
G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam 14:30 21:30. VF dim 17:00
(14/14)
99 min
JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer
Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam 19:15.
VF dim 14:30 19:15
114 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam 21:30. VF dim 17:00 (10/10)
130 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF lun 14:30 19:15 (10/8)
130 min
rue du clos fleury ☎ 0033 450 95 51 20
LE SALEVE
ARCHAMPS
11.6. De Godeau Philippe. Avec Lanners Bouli.
VF sam/lun/mar 13:35 15:45 17:55 20:05 22:20.
VF dim 10:40 13:35 15:45 17:55 20:05 22:20
20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec
Berling Charles. VF sam/dim 15:55. VF lun 15:55
22:30. VF mar 13:35 15:55 (14/12)
92 min
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam/lun/mar 13:50
16:00 18:05 20:10 22:25. VF dim 11:15 13:50
16:00 18:05 20:10 22:25 (16/14)
90 min
AMOUR ET TURBULENCES. De Castagnetti
Alexandre. Avec Catillon Brigitte.
VF sam/lun/mar 13:45 16:00 18:10 20:15 22:30.
VF dim 11:00 13:45 16:00 18:10 20:15 22:30
96 min
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam 14:20.
VF dim 11:00 14:20 (6/6)
82 min
LA CHUTE DE LA MAISON BLANCHE. De Fuqua
Antoine. Avec Freeman Morgan.
VF sam/dim/lun/mar 21:50
CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer
Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom.
VF sam/dim/mar 18:00 21:15 (16/14)
172 min
DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec
Huppert Isabelle. VF sam/dim 16:35 19:25 21:50.
VF lun/mar 14:10 16:35 19:25 21:50
117 min
EFFETS SECONDAIRES. De Soderbergh Steven.
Avec Law Jude. VF sam/lun/mar 13:30 15:45
18:00 20:15 22:30. VF dim 10:35 13:30 15:45
18:00 20:15 22:30
106 min
G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam/lun/mar 14:15 16:40 18:00
19:35 21:55. VF dim 10:30 14:15 16:40 18:00
19:35 21:55 (14/14)
99 min
HOTEL TRANSYLVANIE. De Genndy Tartakovsky. Avec Steve Buscemi. VF sam 14:00. VF dim
11:05 14:00 (8/8)
91 min
JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer
Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/lun/mar
14:10 16:40 19:25. VF dim 11:00 14:10 16:40 19:25
114 min
JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam/lun/mar 13:55 16:35 19:20
22:00. VF dim 10:40 13:55 16:35 19:20 22:00
(10/10)
130 min
MARIAGE À L’ANGLAISE. De Mazer Dan. Avec
Faris Anna. VF mar 20:00 (14/14)
97 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF sam/lun/mar 13:50 16:30.
VF dim 10:40 13:50 16:30 (10/8)
130 min
PERFECT MOTHERS. De Fontaine Anne. Avec
Wright Penn Robin. VF sam/lun/mar 13:40 15:50
20:20 22:30. VF dim 11:10 13:40 15:50 20:20
22:30 (16/14)
100 min
THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance
Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim/lun 19:20
22:10. VF mar 22:10
140 min
2ème Avenue
VAUD
, cérémonie d’adieu en
l’église catholique de Saint-Maurice à
Pully à 14h.
, décédé à 95
ans, culte au Centre funéraire de Montoie Lausanne chapelle B à 15h, honneurs à 15h30.
,
décédée à 90 ans, culte au temple de
Savigny à 14h30.
, décédée à 64 ans, cérémonie
funèbre en l’église catholique de
Gryon à 14h, honneurs à 14h30 devant
l’église.
, décédée
à 90 ans, cérémonie en l’église
catholique du Saint-Esprit Lausanne
(Boisy) à 14h, honneurs à 14h30.
VALAIS
, cérémonie religieuse à l’église de Champlan à 17h.
9 avril
GENÈVE
, décédé à 75
ans, culte d’adieu au Centre funéraire
de Saint-Georges à 14h15.
, décédé à 72 ans, recueillement
en la chapelle du Centre funéraire de
Saint-Georges à 14h.
VAUD
, Clarmont, les
obsèques auront lieu le 9 avril dans
l’intimité.
,
culte au temple du Motty à Ecublens à
15h, honneurs à la sortie du temple à
15h30.
, cérémonie
d’adieu en l’église catholique SaintFrançois à Renens à 14h.
12 avril
GENÈVE
, décédée à 83
ans, cérémonie en la chapelle protestante de Veyrier (1, chemin du PetitVeyrier) à 14h30.
VOLTAIRE
Avenue Voltaire ☎ +33 4 50 40 84 86
GEX
AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF mer 21:00 (14/10)
112 min
BLANCANIEVES. De Berger Pablo. Avec Verdu
Maribel. VO dim 17:00. VO lun 21:00 (16/16)
104 min
CHIMPANZÉS. De Fothergill Alastair, Linfield
Mark. Avec Allen Tim. VF sam/dim 15:00. VF mar
19:00
90 min
DIE HARD : BELLE JOURNÉE POUR MOURIR.
De John Moore. Avec Bruce Willis. VF sam/mar
21:00 (16/16)
97 min
L’ETRANGER. De
104 min
MOBIUS. De Rochant Eric. Avec Dequenne Emilie. VF sam 19:00. VF dim 20:00 (16/12) 103 min
PINOCCHIO. De D’Alo Enzo. VF mer 15:00 75 min
WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad (10/10)
97 min
LE PATIO
Avenue de la Gare ☎ 0033 450 41 89 49
SAINT JULIEN
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO mer 18:00 (16/14)
90 min
L’ARTISTE ET SON MODÈLE. De Trueba Fernando. Avec Rochefort Jean. VO sam/lun 18:00.
VO dim 20:30
105 min
HIVER NOMADE. De von Stürler Manuel. Avec
Eguisier Pascal. VF mer 15:30
85 min
PROMISED LAND. De Gus Van Sant. Avec Damon Matt. VO mar 20:00
QUARTET. De Hoffman Dustin. Avec Finney Albert. VF dim 11:00. VF lun 15:30
LA RELIGIEUSE. De Nicloux Guillaume. Avec
Huppert Isabelle. VF mer 20:30 (16/16) 114 min
ROSE ET VIOLETTE. De Tan Shaun, Ruhemann
Andrew, Seynhaeve Louise, Ranson Raphaëlle,
Klauser Juliette, Hibon Maxime. Avec Lucas Laurent. VF sam/dim 16:30
50 min
7 rue Amédée VIII de savoie ☎ 0033 450 75 76 75
ROUGE & NOIR
GAUMONT ARCHAMPS
FERNEY-VOLTAIRE
11.6. De Godeau Philippe. Avec Lanners Bouli.
VF sam 16:45 21:30. VF dim 16:30 21:15.
VF lun/mar 14:00 21:15
LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam 17:35 19:35.
VO dim 17:15 19:20. VO lun/mar 14:00 19:15
(16/14)
90 min
AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF dim 20:30. VF lun 18:45.
VF mar 18:25 (14/10)
112 min
LUX
14h15.
, décédé à 87 ans, cérémonie religieuse en l’église de Sainte-Thérèse
(av. Peschier) à 15h.
,
décédé à 45 ans, cérémonie religieuse
en l’église de Saint-Antoine-de-Padoue (rue Schaub) à 10h.
BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot
Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam 13:00.
VF dim 13:05 (6/6)
82 min
CENDRILLON. De Luske Hamilton, Jackson Wilfred. Avec Felton Verna. VF sam 11:00
74 min
UNE CHANSON POUR MA MÈRE. De Franka
Joël. Avec Timsit Patrick. VF sam 19:55. VF dim
18:20. VF lun/mar 16:25
LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk.
Avec Cage Nicolas. VF dim 11:00
98 min
G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec
Willis Bruce. VF sam 15:25 21:40. VF dim 15:00
15:05 21:15 21:20. VF lun/mar 16:45 21:15 (14/14)
99 min
DES GENS QUI S’EMBRASSENT. De Thompson
Danièle. Avec Bellucci Monica. VF lun 21:15
100 min
JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer
Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam 13:00 14:50.
VF dim 10:45 13:15
114 min
JAPPELOUD. De Duguay Christian. Avec Karyo
Tcheky. VF sam 17:15. VF dim 15:40. VF mar 20:45
130 min
LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam.
Avec Weisz Rachel. VF sam 10:45 14:00. VF dim
10:45 13:45 (10/8)
130 min
NO!. De Larrain Matte Pablo. Avec Garcia Bernal
Gaël. VO sam 19:00. VO dim 18:45. VO lun/mar
16:15 18:45 (14/14)
115 min
SPRING BREAKERS. De Korine Harmony. Avec
Franco James. VF sam 22:00 (18/16)
92 min
TOUS COBAYES?. De Jaud Jean-Paul. Avec Torreton Philippe. VF lun/mar 14:00
115 min
USA
Europe
Royaume-Uni
Japon
Or
Argent
USD
EUR
GBP
JPY
1 kg
1 kg
0.9175
1.1870
1.3860
0.9590
47’498
817.40
0.9810
1.2490
1.4570
1.0410
47’998
832.40
Suisse romande et Valais jusqu'au mercredi 10 avril
en partie ensoleillé avec un faible risque d'averses en seconde partie
de journée, essentiellement dans le Jura et les Préalpes. Limite des chutes de
neige vers 900 m. En Valais central, assez ensoleillé avec des développements
nuageux sur les reliefs. Température en plaine : minimum -1 à 3°, maximum 9°,
13 en Valais. Isotherme du 0° à 1500 m. Vent généralement faible et variable à
toutes les altitudes.
nombreux nuages bas le matin, puis passage à
un temps assez ensoleillé, voire bien ensoleillé en Valais. Frais avec un peu de
bise sur le Plateau. Maximum 8°, 13 en Valais.
devenant rapidement très
nuageux avec des précipitations en seconde partie de journée. Limite des
le plus souvent
chutes de neige vers 1000 m. Maximum 10°, 13 en Valais.
très nuageux et venteux avec quelques précipitations. Limite des chutes de
neige entre 1000 et 1500 m. En Valais, quelques éclaircies de foehn. Maximum
12°, 15 en Valais.
très nuageux et venteux avec des précipitations. Limite des chutes de neige entre 1500 et 2000 m. Maximum 13°. Tendance pour
jeudi 11 avril et vendredi 12 avril: indice de confiance faible, 3 sur 10.
temps changeant et venteux avec un régime d'averses.
nuageux avec
quelques précipitations.
Suisse alémanique, Nord et Centre des Grisons
nuageux avec de brèves éclaircies, aussi quelques averses, surtout le
long des Alpes et Préalpes. Limite de la neige vers 900 m. Température en plaine, minimum 2 à 4°, maximum 6 à 9°. Isotherme du 0° à 1300 m. En montagne,
vent de nord-ouest faible à modéré. Faible bise sur le Plateau.
d'abord nuageux avec les dernières précipitations possibles le long des
Préalpes. En cours de journée, développement d'éclaircies à partir de l'ouest.
d'abord des éclaircies, puis devenant nuageux avec
Maximum 6°.
quelques précipitations en seconde partie de journée. Limite des chutes de neige vers 1000 m. Maximum 10°.
changeant avec des averses. Limite des
chutes de neige entre 1000 et 1400 m. À l'Est, éclaircies et généralement sec.
Maximum 12°.
généralement nuageux avec quelques précipitations.
Venteux. Maximum 11°. Tendance pour jeudi 11 avril et vendredi 12 avril: Indice
de confiance faible, 3 sur 10.
temps changeant et instable avec des
changeant.
averses.
Sud des Alpes et Engadine
assez ensoleillé avec des passages nuageux étendus, surtout en seconde partie de journée. En soirée, averses isolées possibles. Température en
plaine, minimum 4°, maximum 16°. Isotherme du 0° à 1800 m. En montagne,
en partie ensoleillé. Le matin, sur le Sottocevent modéré d'ouest.
neri et en Engadine, nuageux et averses isolées possibles. Maximum 14°.
très nuageux avec quelques averses. Neige vers 800 m. Maximum 11°.
très nuageux avec par moments des précipitations éparses. Aussi quelques
brèves éclaircies. Maximum 12°.
très nuageux avec des précipitations intermittentes. Maximum 10 °. Tendance pour jeudi 11 avril et vendredi 12
assez ensoleillé et tempéraavril: Indice de confiance faible, 3 sur 10.
assez ensoleillé et températures en hausse.
tures en hausse.
MÉTÉOSUISSE
HORIZONTALEMENT
1. Elle connaît le langage des fleurs. 2. Grenouille, rainette et crapaud. Le temps de faire un tour. 3. Une mesure pour le buveur.
Ancienne maison de lettres. 4. Le tiers des impôts. Un p’tit coin de
paradis. Ville de Mésopotamie. 5. Dit bonjour. Ouvre à la circulation. 6. Poussière d’étoiles. 7. Point connu du vétérinaire.
Commune belge. 8. Recueil de bons mots. Une vague d’encouragements. 9. Peler un œuf. Belle à embrasser. 10. Concert donné en
plein air.
VERTICALEMENT
1. Elevées pour empêcher la libre circulation. 2. Créatrice d’ambiance. 3. Bruit incongru. Drôlement malin, ce mec-là!
4. Mouvement de violence. Pousse au crime. 5. Triton ou salamandre. Parfois pronom. 6. Fait le guide. Une voix qui s’est éteinte. 7. L’einsteinium. Mobile valable. 8. Se jette la première dans les
vagues. 9. Remplie à l’excès. 10. Changes de milieu. Fait des
paquets, une fois démontée.
SOLUTIONS DU N° 2507
HORIZONTALEMENT 1. MÉDECINE. 2. EPIDÉMIQUE. 3. CAMÉRA. UNS.
4. AVE. AGRÉÉS. 5. NÉ. EMEUS. 6. GRISETTE. 7. CURES. ERE. 8. INO. TR.
EMS. 9. ODÉON. PI. 10. NUMISMATES.
VERTICALEMENT 1. MÉCANICIEN. 2. EPAVE. UN. 3. DÎME. GROOM.
4. EDE. ERE. DI. 5. CÉRAMISTES. 6. IMAGES. ROM. 7. NI. RUÉE. NA.
8. EQUESTRE. 9. UNE. TEMPE. 10. VESSIE. SIS.
Administration et rédaction à Genève:
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Parlatano, Marilisa Copetti.
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Le Monde diplomatique et WochenZeitung.
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Genève.
18
16
MÉMENTO
LE COURRIER
SAMEDI 6 AVRIL 2013
GENÈVE
LE RADIEUX SÉJOUR DU MONDE, Mardi-jeudisamedi à 19h, mercredi-vendredi à 20h, dimanche 18h. Relâche le lundi, 16.03.2013 07.04.2013.
Maison des Arts du Grütli, Genève ☎ 022 888 44 84, 16 rue du
Général-Dufour
«LA SARDINE ET LE PORTE-AVIONS»
DE SÉBASTIEN THIÉRY, Jeudi-vendredi-samedi
à 20h30, dimanche à 17h. Perles comiques tirée
de «Dieu habite Düsseldorf» et «Sans ascenseur» de Sébastien Thiéry. Mise en scène: Michel
Perrier. 04.04.2013-07.04.2013.
LA FIESTA DE MONTSEVELIER, 15h,
07.04.2013.
Théâtre Tumulte, Neuchâtel-Serrières, 032 725 76 00, 032 730 69 88
Le Noirmont, au Peupé
JURA
LES PHYSICIENS, JE - VE - SA: 20h00 / DI
17h00, 08.03.2013 - 21.04.2013.
LA CHAUX-DE-FONDS ET LE LOCLE VUS PAR
UN GRAVEUR SANS-CULOTTE, exposition.
04.04.2013-16.06.2013.
ICI VOUS ALLEZ TROUVER CE QUE NOUS
CHERCHONS, exposition. 04.04.201323.06.2013.
10E FESTIVAL INTERNATIONAL DES JEUNES
IMPROVISATEURS (FIJI), 20h00 a 23h00,
04.04.2013 - 06.04.2013.
Salle du Môle (Pâquis), Genève
LECTURES MULTIFORMATS - «UNE LARME
DANS L’OBJECTIF», LECTURE SCÉNOGRAPHIQUE, 20h30 le samedi, 17h le dimanche. Texte et collaboration de Florence Heiniger. Mise en
scène de Martine Corbat. 06.04.2013 07.04.2013.
MIGRATIONS. 20h30, dimanche à 18h.
08.04.2013-23.05.2013.
POLLEN, etc. 20h30, di 18h. 09.04.201313.04.2013.
Théâtre du Galpon, 2 route des Péniches, www.galpon.ch,
tél. 022 321 21 76
«GORGIAS», PLATON/JOSÉ LILLO, 20h30 lundi, relâche les mardis. 19h mercredi, 19h jeudi,
20h30 vendredi, 19h samedi, 17h dimanche,
08.04.2013-28.04.2013.
Théâtre Le Poche Genève, 7 rue du Cheval-Blanc, Vieille-Ville,
022 310 37 59, www.lepoche.ch, ou location Service culturel
Migros Genève 1, rue du Prince
LE PETIT POUCHET, OU DU BIENFAIT DES BALADES EN FORÊT DANS L’ÉDUCATION DES
ENFANTS, CHARLES PERRAULT-LAURENT
GUTMANN, 19h mardi et mercredi, 09.04.2013
et 10.04.2013.
Forum Meyrin, 1 place des Cinq-Continents, 022 989 34 34,
www.forum-meyrin.ch
VAUD
BLUE JAM, Portes 21 h - Jam dès 21.00 h - Entrée libre, 26.03.2013 - 30.04.2013.
Bleu Lézard, Lausanne ☎ 021 321 38 30, rue Enning 10
MARY’S @ ROCK BAND FESTIVAL, 19h00,
06.04.2013.
Salle de spectacle du Motty, Ecublens
EXPOSITION «BOURSES DÉLIÉES», Du mardi
au samedi 14h-18h, vernissage mardi 26 mars à
18h. 27.03.2013-20.04.2013.
Théâtre des Lutins, Lausanne ☎ 021.323.34.43
Halle Nord
BIENNE ET JURA BERNOIS
FESTIVAL DES PETITES OREILLES,
08.04.2013-11.04.2013.
DUBSCHOOL SWITZERLAND, 22:30, 06.04.13.
La Case à Chocs, Neuchâtel ☎ 032 721 20 56
CONCERTS ROCK SLUDGE: MESSE NOIRE,
22:00, 06.04.2013.
RENCONTRE «TULALU» AVEC NICOLAS COUCHEPIN, 20h, auteur de «Grefferic», «Le Sel»,
«La Théorie du Papillon», «Les Mensch», Possible s’inscrire au repas avant la rencontre rendez-vous sur place à 18h30, s’annoncer au 079
791 92 43 ou sur [email protected].
08.04.2013.
Le Lausanne-Moudon, 20 rue du Tunnel, Lausanne, org.: association Tulalu?!, inscr. 079 791 92 43 ou [email protected]
La Case à Chocs, Neuchâtel ☎ 032 721 20 56
ACOUPHÈNE PART II, 22h00 - 04h00,
06.04.2013 - 07.04.2013.
VAUD
JURA
Delémont, SAS
SPECTACLE DU SWING ROCK AJOIE. 20h30.
06.04.2013.
LA PHOTOGRAPHIE EN QUESTIONS/PHOTOGRAPHY IN QUESTIONS, 16h, possibilité pour
les visiteurs de poser des questions sur les expositions «Gilles Caron, le conflit intérieur» et «Nothing but Working-Phill Niblock, une rétrospective», 06.04.2013.
Lausanne, Musée de l’Elysée, avenue de l’Elysée, www.elysee.ch
Chevenez, salle polyvalente
Delémont, Forum Saint-Georges
GENÈVE
GENÈVE
NHK KOYXEN (JAPON), LIBEREZ (UK), BAD
TRIO TO INC DJ SET (CH), 21h, concerts à
21h30, 07.04.2013.
L’Ecurie de l’Ilot 13, rue de Montbrillant 14, www.cave12.org
MEURTRE À L’AUTRUCHE BLEUE, 20h15,
05.04.2013 - 06.04.2013.
JAPRING EFFECTS NIGHT, 23h, 06.04.2013.
Vicques, Centre communal, www.vicques.ch
Usine, Kalvingrad, place des Volontaires
PEUR DU LOUP?, jeudi, vendredi et samedi:
20h30, dimanche: 17h et 20h30, 04.04.2013 07.04.2013.
CRITICAL RECORDINGS’ NIGHT, 23h, 06.04.13.
Forum St-Georges, Delémont ☎ 032/435 54 17
BIOGRAPHIE, UN JEU, 20h30 samedi, 17h dimanche, par la Compagnie Incognito.
06.04.2013 et 07.04.2013.
Porrentruy, Séminaire
SPECTACLE DANSÉ, CHANTÉ ET JOUÉ PAR
LA CHORALE «CHANTE MA TERRE», 20h,
06.04.2013.
Usine, Zoo, place des Volontaires
BIENNE ET JURA BERNOIS
BOMBA NIGHT, 22h, 06.04.2013.
Reconvilier, Le Perroquet
MÉTISSAGE LIVE DANCE ET HIP HOP, 21h,
06.04.2013.
Saint-Imier, Espace Noir, 28 Francillon
Montfaucon, salle de spectacles
CONCERT ET THÉÂTRE DE LA FANFARE
«LA MONTAGNARDE», 20h, 06.04.2013.
Plagne, centre communal
SPECTACLE ANNUEL DE L'AMICALE DES PATOISANTS D'AJOIE ET DU CLOS-DU-DOUBS,
15h samedi 6 avril, 20h mardi 9 avril, 06.04.2013
et 09.04.2013.
Porrentruy, salle Saint-Charles, www.porrentruy.ch
BIENNE ET JURA BERNOIS
REPRÉSENTATION DU CAMP DE THÉÂTRE DE
SORNETAN, 16h, 06.04.2013.
VAUD
CONCERTS À L’ESPRIT SAINT - 6ÈME SYMPHONIE, CHARLES-MARIE WIDOR, 17h0017h45, 06.04.2013.
Eglise St-François, Lausanne
CONCERT DE CÉDRIC PESCIA, PIANO, 17h,
programme: Franz Schubert, « Klavierstücke»
D 946 et «Sonate n°21 en si bémol majeur» D
960. 07.04.2013.
Ropraz, Fondation L’Estrée, www.estree.ch, 021 903 11 73, 5
Bourg-Dessous
JURA
Moutier, salle de Chantemerle
HORS D’USAGE, 20h30 samedi, 17h dimanche.
Par les Tréteaux d’Orval, 06.04.2013 et
07.04.2013.
Reconvilier, Théâtre de l’Atelier, www.reconvilier.ch
CONCERT ET THÉÂTRE DU BRASS BAND
MENNONITE JEANGUI, 20h, 06.04.2013.
Tavannes, salle communale
CONCERT ET SPECTACLE THÉÂTRAL DE LA
CHORALE OUVRIÈRE, 20h, 06.04.2013.
CONCERT DES CADETS DE LA FANFARE
«L’ANCIENNE» DE CORNOL, 17h, 06.04.2013.
Cornol, salle des fêtes
CONCERT DE LÉONIE RENAUD, SOPRANO, ET
GILLES GRIMAÎTRE, PIANO, 11h, 07.04.2013.
PRÉSENTATION DE «GHOST ESTATES», UN
LIVRE DE VALÉRIE ANEX, Dès 18h, 06.04.2013.
Espace Labo, 5 boulevard de Saint-Georges,
www.espacelabo.net
CAFÉ PHILO - DE LA DÉPENDANCE À LA SERVITUDE DES ÉTATS, 18h30-20h, intervenant
Philippe Chal. Référence: journaux politiques et
économiques., 09.04.2013.
Café Jules Verne, 20 rue Jean Violette, www.cafejulesverne.com,
022 321 51 00
CONFÉRENCE - HISTOIRE DE LA BEAUTÉ, LE
CORPS ET L’ART D’EMBELLIR, DE LA RENAISSANCE À NOS JOURS, 18h30, entrée libre,
conférence de Georges Vigarello, professeur, directeur d’études à l’EHESS de Paris, Ecole des
hautes études en sciences sociales, 08.04.2013.
Institut National Genevois, 1 promenade du Pin, 022 310 41 88,
www.inge.ch
CONFÉRENCE - L’ÈRE DES PROGRAMMATEURS, DU THÉÂTRE AU SPECTACLE, DES
TROUPES AUX COMPAGNIES, DES CENTRES
DRAMATIQUES AUX SCÈNES PUBLIQUES, A
19h, dans le cadre des conférences «Histoire(s)
de la Comédie». Par Emmanuel Wallon et Joël
Aguet, 08.04.2013.
Comédie de Genève, boulevard des Philosophes, 6, www.comedie.ch, 022 320 50 01
QUELQUES REGARDS SUR L’ÉDITION GENEVOISE-CYCLE DE CONFÉRENCES - LES DE
TOURNES, DE LYON À GENÈVE, 16ÈME-18ÈME
SIÈCLES, 12h15 mardi 9 avril, par Nicolas Ducimetière, directeur adjoint de la Fondation Martin
Bodmer, 09.04.2013.
Cologny, Bibliotheca Bodmeriana, Fondation Bodmer, route du
Guignard, 022 707 44 33
LA CONFÉRENCE DU MOIS - CHEVÊCHETTE
ET CHOUETTE DE TENGMALM, 20h mardi 9
avril, par Pierre Henrioux et Pierre Walder,
09.04.2013.
Salle de conférences du Muséum d’histoire naturelle de Genève,
1 route de Malagnou
Montfaucon, JU, www.montfaucon.ch
JURA
LES BRUNCHES D’INTERFACE, 11h.
LES DIMANCHES DU CONTE. 17h. 07.04.2013.
Sion, Théâtre Interface, route de Riddes, 027 203 55 50,
www.theatreinterface.ch
RITA KRAFFT & HANS ULRICH SCHMIEGEL,
«TILL THE END OF TIME», 20h ve/sa, 19h di.
05.04.2013-07.04.2013.
LA MONNAIE DE LA PIÈCE, 20h30, 06.04.2013.
Zinal, salle polyvalente, 027 476 17 05
NEUCHÂTEL
GENÈVE
CIRQUE HELVETIA, Sa:18h00, Di: 15h00,
06.04.2013 - 07.04.2013.
Près de la salle communale, Versoix, www.versoix.ch
Abbatiale de Bellelay
NEUCHÂTEL
IL GRUPPETTO, Jazz. avec Yves Cerf, Sylvain
Fournier, Stéphane Metraux et Maël Godinat, 14h,
entrée libre, restauration dès 11h30. 07.04.2013.
Cité Seniors, 28 rue Amat, angle 62 rue de Lausanne, 0800 18 19 20
PAUSE CADDIE, 20 h 30, 11.01.2013 13.04.2013.
Théâtre de Poche Comoedia, Le Locle ☎ 032/931 11 90
BIENNE ET JURA BERNOIS
«LES AMAZONES», DE JEAN-MARIE CHEVRET, A 20h et à 16h, 16.03.2013 - 21.04.2013.
OLIVIER L’HÔTE, 20h30, 06.04.2013.
Salle de spectacle, Peseux, www.peseux.ch
La Neuveville, Café-théâtre de la Tour de Rive
Maison d’Ailleurs, Yverdon-les-Bains, 14 place Pestalozzi
POMI (PIERRE-OLIVIER MICHELOUD), Exposition de tableaux, du mardi au dimanche de 9h à
22h. 16.03.2013-15.04.2013.
Saint-Imier, Espace Noir (dans la galerie)
LAURENT PAPINI, DE L’ÉGYPTE À LA CALIFORNIE, Expo photo. Tlj 8h-19h, 16.03.201330.06.2013.
Saint-Imier, home La Roseraie
TERRA NOSTRA, Expo photo. Jusqu’au
07.04.2013.
Bienne, Photoforum Pasquart, www.pasquart.ch
JURA
LA CROISÉE DES MIGRANTS. 05.04.201307.04.2013.
PARTIE OFFICIELLE ET ALLOCUTIONS. 11h.
DÉCOUVERTES CULINAIRES ET ANIMATIONS
CULTURELLES ET FOLKLORIQUES. 11h-23h samedi. 06.04.2013.
DÉCOUVERTES CULINAIRES ET ANIMATIONS
CULTURELLES ET FOLKLORIQUES. jusqu’à 17h
dimanche. 07.04.2013.
Delémont, Croisée des Loisirs
21ÈME VENTE DE CHEVAUX DE SPORT. Dès
15h. 06.04.2013.
VENTE DE CHEVAUX DE LA RACE DES
FRANCHES-MONTAGNES. Dès 9h30.
07.04.2013.
Delémont, manège du Pré-Morel
Réchy, Château, 077 421 16 66
L’AUTOROUTE SE MET AU VERT-JOUEZ AVEC
LA NATURE, Lundi-vendredi 8h30-12h, et 13h17h, samedi/dimanche 13h-17h. Jusqu’au
26.04.2013.
week-end + chaque nuit de 19h à 8h:
appelez le 144 ou 1818
en dehors des heures,
☎ 022 361 16 21 (police)
☎ 022 748 49 50. 24h24,
70 jusqu’à 22h
☎ 022/318 50
☎ 022 420 24 64. 24h24
☎ 022 382 42 36,
(Obstétrique/accouchements)
☎ 022 382 68 16 (Gynécologie)
Bd de la Cluse 32. 24h24
, district de Nyon
☎ 0848 133 133
, Terre Sainte, Coppet,
☎ 0848 133 133
Hôpital ☎ 022/994 61 61
☎ 022 382 45 55, Hôpital des
enfants, rue Willi-Donzé 6 24h24
Lu-ve de 18h à 24h, week-end et jours fériés
de 08h à 24h (téléphone obligatoire):
☎ 022 305 04 58,Clinique des Grangettes,
ch. des Grangettes 7, Chêne-Bougeries
☎ 022 719 61 00, Hôpital de la Tour,
av. J.-D. Maillard 3, Meyrin
☎ 022 305 41 11.
Belle-Idée, 2 ch. Petit-Bel-Air,
Chêne-Bourg. 24h24.
☎ 022 346 64 44
Permanence Champel, ch. Malombré 5
☎ 022 346 64 44
Permanence Servette, av. Wendt 60
☎ 022 733 98 00
Lu-Ve 8h-19h, Sa 8h-17h
Les Di & jours fériés 9h-17h
Champel ou Servette en alternance
VEVEY
Lu-Sa jusqu’à 20h
Di & fériés 10h-12h30 & 16h-20h
en
dehors des heures et médecin de garde,
☎ 021/925 52 11 (police)
YVERDON
Lu-Sa jusqu’à 20h
Di & fériés 10h-12h & 17h-20h
en dehors des heures,
☎ 024/423 66 66 (police)
☎ 021/623 02 70
LA CHAUX-DE-FONDS
AUBONNE & ROLLE
dimanche de 10h à 12h & de 17h à 18h :
Pharmacies d’Aubonne ou du Marché à
Aubonne ou Pharmacie de l’Ile à Rolle.
Renseignements ☎ 079 301 27 28
Lu-Sa jusqu’à 19h30,
Di & fériés 10h-12h30 & 17h-19h30
en dehors des heures,
☎ 032/913 10 17 (police)
Aubonne
NEUCHÂTEL
☎ 0848 877 987
Rolle
☎ 021 822 11 11
dimanche de 11h à 12h & de 17h à 18h
Pour les urgences exclusivement,
en dehors de ces heures, appelez le
024 463 22 25 (pharmacien(ne)
Lu-Sa jusqu’à 20h,
Di & fériés 10h-12h30 & 17h-20h
en dehors des heures,
☎ 032/722 22 22 (police)
MONTHEY
Aigle
Médecin de garde,☎ 024 468 86 88
LAUSANNE
A la Gare, pl. de la Gare 9,
☎ 021 324 20 20
Martigny, Fondation Gianadda
MARILOU DÉLÈZE, Exposition, peintures. - Je-di
15h-18h. Jusqu’au 07.04.2013.
Lu-Sa jusqu’à 19h30
Di & fériés 10h30-13h & 17h-19h30
☎ 022 372 33 11 ou téléphone
☎ 022 382 33 11. Hôpital cantonal,
Rue Micheli-du-Crest 24, 24h24
Salquenen, Centre nature et paysage, 027 452 60 50,
www.pfyn-finges.ch
SAM SZAFRAN, 50 ANS DE PEINTURE, Exposition. - Jusqu’au 16.06.2013.
NYON
PharmaciePlus du 2, rue de Saint-Jean, 022
949 06 10
AIGLE & BEX/VILLENEUVE
L’INQUIÉTUDE GÉOGRAPHIQUE, Exposition.
Je/vendredi 14h-18h, samedi 10h-16h. - Jusqu’au
06.04.2013.
☎ 021/803 44 44
Pharmacie Amavita du 27 boulevard du
Pont-d’Arve, 058 851 30 61
VALAIS
Vissoie, chemin et chapelle du Château
CONCERT D’ORGUE, 16h, 07.04.2013.
GENÈVE
SOUVENIRS DU FUTUR, Expo. ma-ve 14h-18h,
samedi-dimanche 11h-18h. 03.03.201325.08.2013.
Le Noirmont, Roc-Montès
Saint-Imier, Collégiale
Saint-Maurice, Théâtre du Raccot, 079 960 32 59
VAUD
LA BESSO ET LA MONTAGNE SACRÉE, Tlj, photos d’Adriana Tenda Claude et textes de Bernard
Crettaz. Jusqu’au 31.12.2013.
BIENNE ET JURA BERNOIS
CONCERT D’ORGUE DONNÉ PAR RICHARD
TOWNEND, 19h30, 06.04.2013.
Théâtre du Galpon, 2 route des Péniches, www.galpon.ch,
tél. 022 321 21 76
DIAPORAMA DE JEAN-LOUP ZIMMERMANN
SUR LE CANADA, 20h15, 08.04.2013.
Tramelan, Marelle
VALAIS
«VAGUE». Lundi 8 avril, vernissage d’une installation réalisée par des élèves de l’école de dessin
Architeria, immense mobile, traces laissées par
des migrant-e-s, des mémoires. 08.04.201323.05.2013.
en dehors des heures,
☎ 021 801 22 17 (police)
24 SA, av. de Montchoisi 3,
☎ 021 613 12 24
Lu-Sa jusqu’à 18h30, Di 9h30-12h & 17h-19h
Sunstore Placette, 21 av. Europe,
024/471 51 13
en dehors de ces heures, appelez le
Médecins de garde, ☎ 0900/558 144
MARTIGNY
Venthône, Château, 027 455 66 74
Saignelégier, Café du Soleil
CONCERT DES FANFARES DE MONTFAUCONLES-ENFERS ET DE L'ECHO DE LA HAUTEROCHE, 06.04.2013.
Espace Kugler, 19 avenue de la Jonction, www.kugler.ch
BIENNE ET JURA BERNOIS
Bikini Test, La Chaux-de-Fonds ☎ 032 967 89 90
INDUSTRIAL NIGHT. Portes 20h. MILITIA, DJ
ANTZ, DJ PETROUSHKA, DJ XETAL. 06.04.13.
L’HYPOTHÈSE DE LA CONTINUITÉ, 20h30 présentation du travail de résidence de Delphine
Depres, 06.04.2013.
Moutier
VAUD
Bikini Test, La Chaux-de-Fonds ☎ 032 967 89 90
JURA
NOUVEAU SPECTACLE DE LA COMPAGNIE
VOL DE NUIT, 20h30, di 17h, 04.04.2013 07.04.2013.
GENÈVE
LES TROIS PETITS COCHONS, les mercredis à
15h - samedis à 11h et à 16h, 03.04.2013 19.06.2013.
NEUCHÂTEL
ACOUPHÈNE PART I, 22h00 - 04h00,
05.04.2013 - 06.04.2013.
GENÈVE
Neuchâtel, Centre Dürrenmatt, ch. Pertuis-du-Sault
VAUD
Maison des Arts du Grütli, Genève ☎ 022 888 44 84, rue GénéralDufour 16
Lu-Ve jusqu’à 20h
Sa jusqu’à 18h
Di & fériés 11h-12 & 18h-19h
Moulins souterrains du Col-des-Roches
Théâtre du Plan-Jacot, Bevaix
CINQ JOURS EN MARS, Tous les soirs à 20h, dimanche à 18h. Relâche le lundi, 19.03.2013 07.04.2013.
MORGES
TRÉSORS DE LA BIBLIOTHÈQUE, Exposition de
livres rares/méconnus à la faveur des 175 ANS
DE LA BIBLIOTHÈQUE DE LA VILLE DE LA
CHAUX-DE-FONDS fondée en 1838: «Harmonia
Macrocosmica» de Cellarius, «L’An 2440, rêve s’il
en fut jamais» de Louis Sébastien Mercier, 1er
numéro de «L’Echo du Jura», «L’Album Neuchâtelois». Horaires lundi, 13-20, mardi 10-20h, mercredi 10-19h, jeudi 10-19h, vendredi 13-19h et samedi 10-16h et dimanche fermé.
14.02.2013-18.05.2013.
Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds, Progrès 33,
http://cdf-bibliotheques.ne.ch/175e
VUE D’ENSEMBLE DE L’ÉVOLUTION DANS
L’INDUSTRIE GRAPHIQUE, Expo perm. lu au ve
9h-12h et 13h30-17h, samedi 9h-16h. Dès
05.04.2013.
Viège/Visp, Printorama, 027 948 30 30
«5 ARTISTES À VEYRAS»-C.C. OLSOMMER, G.
DE PALÉZIEUX, CORINNA BILLE, MAURICE
CHAPPAZ ET RAINER MARIA RILKE, Sa/di 14h17h, visites commentées sur demande. Jusqu’au
06.10.2013.
Veyras, Musée Charles-Clos Olsommer, 078 820 62 56,
www.musee-olsommer.ch
☎ 021 213 77 77
☎ 02 /345 22 22.
Policlinique médicale universitaire,
rue du Bugnon,
☎ 021/314 60 60
Urgences: ☎021 314 66 66
(entrée rue du Bugnon 44) 24h24
☎ 021/314 35 05,
(Obstétrique/accouchements),
av. Decker 24h24
☎ 021 627 28 29,
Hôpital de l’enfance, Montétan 16, 24h24
☎ 021 643 61 11.
Hôpital de Cery, Prilly. 24h24.
MONTREUX
Salle de la Sacoche, Sierre, 027 56 80 15
, ☎ 0900/558 144
SIERRE
Lu-Sa 20h-21h, Di 10h-12h, 16h30-18h30,
20h-21h
en dehors de ces heures, appelez le
☎ 027/455 10 74 (pharmacien(ne)
Centrale, Noës/Sierre, 027 4551521,
, ☎ 0900/558 144
Lu-Ve jusqu’à 20h
Sa jusqu’à 19h
Di & fériés 10h-12h & 17h-19h
Sierre, Caves de Courten, 027 452 02 34
LE VALAIS VU PAR RILKE, ma-di 14h-18h. Jusqu’au 27.10.2013.
en dehors de ces heures, appelez le
Pharmacie Centrale, 022 722 20 32
☎ 021/213 77 77. 24h24
CÉLÉBRATION, 17h. 07.04.2013.
SERIOUS GAMES, S’INSTALLER EN VALAIS,
ma-di 14h-18h entrée libre. 05.04.201305.05.2013.
Lu-Sa jusqu’à 18h30, Di 10h-12h & 17h18h30
en dehors des heures,
☎ 021 962 77 00 (police)
☎ 021/963 63 22
Sierre, Fondation Rilke, 027 456 26 46, www.fondationrilke.ch
SION
Lu-Sa jusqu’à 21h,
Di 10h-12h & 16h-21h.
en dehors de ces heures, appelez le 144
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leMag
rendez-vous culturel du Cour rier
MUSIQUE Entre rock et littérature, la dialectique est prolifique, y compris à l’ère du numérique.
Avec «The LP Collection», projet imaginé par deux Lausannois, c’est le texte qui fait naître la musique.
Photos.
Des pochettes artisanales
conçues à l’origine pour
briser le morne quotidien
de bureau.
LP BOOKS/DR
33 tours en quête d’auteurs
RODERIC MOUNIR
C
’est l’histoire d’une mystérieuse collection de disques, «trésors cachés de la
musique underground» rassemblés
dans un livre qui nous a valu une belle
suée. Imaginez le chroniqueur piqué dans sa
curiosité, croyant en connaître un rayon sur le
sujet, feuilletant le bouquin sans reconnaître
une seule des références proposées. Heureusement pour nous, la supercherie est vite décelée:
ces «50 albums emblématiques» sont fictifs. Peu
importe, car au-delà du canular, qui n’est pas
vraiment leur but, les auteurs de The LP Collection réinventent avec jubilation le rapport à
l’œuvre rare et «culte», celle qui fait le sel de la
quête et la fierté des collectionneurs (on les
appelle crate diggers, fouilleurs de bac à disques,
au sens archéologique du terme).
Cinquante disques retenus, mais ils sont sans
doute beaucoup plus nombreux. Prenez Pelikaaner, Polonais de Lodz: ils «assènent un métal
d’aciérie» sur leur album Eat More (2002). The
Campbell Family, de Wellington en NouvelleZélande, ont commis Picture of a Desolated
Mind (2009), décrit en ces mots: «Country
moribonde, folk pulvérisé, l’attelage navigue à
vue, à peine soutenu par une contrebasse
entêtée, emballement qui oriente alors la
cavalcade vers une sorte de psychobilly dont il
ne resterait que les os.» Et que dire des Colons, de
Tokyo, fratrie «mod aux accointances ska» dont
les membres majoritairement britanniques «ont
pour eux la légitimité du passeport, l’accent
cockney»? Ils débitent sur Go Slow and Watch
Dolphins (2010) «une collection de pépites pub
rock à la Supergrass, électriques et juteuses».
Ludique en dépit de sa mise en page austère
en noir et blanc, The LP Collection a été rédigé
avec une minutie remarquable: chaque album
est détaillé, muni d’une liste de titres – faces A et
B, on parle là de 33 tours – avec la pochette
dûment reproduite. C’est d’ailleurs ce qui trahit la
nature artisanale et fictive du projet: avec leurs
motifs minimalistes et leurs polices de
caractères rudimentaires, les visuels semblent
tous sortis de la même usine pas très high-tech.
DES «ACCIDENTS HEUREUX»
C’est le cas. Laurent Schlittler et Patrick Claudet, à la barre de cette aventure insolite, sont
deux quadras lausannois mordus de musique,
qui partagent le même bureau. Celui d’un hebdo
d’hôtellerie et gastro où ils turbinent à temps
partiel. A côté, le premier est auteur de romans,
traducteur et éditeur, responsable de la maison
indépendante Navarino. Le deuxième est scénariste, notamment coauteur du film de Vincent
Pluss Du Bruit dans la tête. «Passionnés de rock et
grands lecteurs de la presse spécialisée, nous
parlons tout le temps de musique, explique Laurent Schlittler. Un jour, j’ai pris en photo le radiateur du bureau avec le smartphone de Patrick, et
nous nous sommes dit que cela ferait une bonne
pochette d’album. Nous l’avons réalisée sur
ordinateur, pour voir, et l’aventure était lancée.»
Comprendre: les deux camarades ont inventé
un rituel consistant à distribuer dans trois boîtes
des photos prises autour d’eux – fragment de
visage, encoignure de fenêtre, dallage, ascenseur –, ainsi que des noms de groupes et titres
d’albums sortis de leurs cerveaux en ébullition.
L’étape suivante, cruciale, consiste à tirer au sort la
combinaison magique donnant vie à des albums
fantômes. Auxquels ne manque plus que les
chroniques ad hoc. Rédigées avec force descriptions, anecdotes et références à des œuvres et
musiciens bien réels, celles-ci transpirent une
conviction contagieuse. «Nous nous sommes
complètement pris au jeu, reconnaît Laurent
Schlittler. Ces accidents heureux sont devenus
des œuvres incontestables. Sans ironie ni volonté
de pastiche, nous avons cherché à court-circuiter
la réflexion par un ressort automatique.» Le tandem de rock critics imaginaires parle du plaisir de
«réenchanter un lieu de travail banalisé, d’insuffler de la créativité là où elle est absente: conversations de bureau, pauses café, etc.»
Combinant leur passion pour la musique à
leur pratique du journalisme et de l’écriture
fictionnelle, les auteurs de The LP Collection
– qui n’imaginaient pas au départ en faire un
livre – ont eu à cœur de rendre hommage le plus
fidèlement possible à leurs styles préférés: pop
alternative, folk et rock bruitiste en tête, mais pas
seulement. «Nous avons dû nous documenter
sur des styles dont ne savions rien, comme la
pop synthétique thaïlandaise...»
PRODUCTEURS À L’ENVERS
Une fois lancé, le «processus créatif inversé»
n’avait pas de raison de s’arrêter. Etait-il possible
de donner vie à ces musiques imaginaires? Des
artistes de la scène lausannoise et d’ailleurs ont
été sollicités, d’autres se sont proposés spontanément via le site web du projet. Une douzaine
de titres ont pris forme – d’autres sont en chantier –, signés des Lausannois Talc et Fauve, du
Bernois Ray Wilko, des Français Albin de la Simone et Laure Boer, de l’Américain Ben McClintock
(alias Foli), des Japonais Maltese Rock ou des
Libanais Charbel Haber et Scrambled Eggs. Ces
titres sont disponibles à l’écoute et au téléchargement payant, au format numérique. Patrick
Claudet n’en revient pas lui-même: «Partir de
photos amateurs prises dans notre bureau et
aboutir à de vrais morceaux inédits, enregistrés
par des musiciens confirmés, est une petite
fierté. La découverte des morceaux a été chaque
fois très excitante.»
•••
LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013 •
une
àla
Livre.
Laurent Schlittler et
Patrick Claudet, The LP
Collection, les trésors
cachés de la musique
underground. Vol. 1 –
50 albums emblématiques, Ed. LP Books,
2012, 116 pp. Disponible aussi en anglais.
A paraître: The LP
Collection, les trésors
cachés de la musique
underground. Vol. 2 –
50 albums qui
n’auraient pas dû
voir le jour.
Web.
Plate-forme musicale
bilingue (français /
anglais):
thelpcollection.com
• • • Les musiciens qui ont joué le jeu
se sont vu soumettre une chronique, avec
pour mission d’y coller au plus près («une
contrainte créative qui s’est avérée stimulante pour eux»). Mais le trio électro-pop
genevois Sinner dc et ses collègues postrock lausannois Talc ont inversé la
logique en proposant des chutes de
studio à Laurent Schlittler et Patrick Claudet, lesquels se sont plongés dans leurs
écrits pour dénicher la note d’intention
correspondant le mieux. L’inversion d’un
travail de producteur, en somme.
Un second ouvrage, consacré aux
«albums qui n’auraient pas dû voir le
jour», est sur les rails – il dévoilera la face
cachée de disques (fictifs) qui n’ont tenu
qu’à un fil. D’ici là, la dynamique de The
LP Collection se poursuit sous forme de
conférence-performance. Les deux Lausannois vont présenter leur méthode live,
le 18 avril au Lieu Unique de Nantes et le
10 mai au Palais de Tokyo à Paris. Il y a là
une résonance avec des préoccupations
très contemporaines: la frénésie documentaire, le fétichisme, la distinction par
l’objet rare. Qui plus est, à l’ère d’internet
et des réseaux sociaux, génératrice d’une
tension entre l’accès massif aux références culturelles et la difficulté d’exister
en tant qu’individu et, plus encore, prescripteur de goût. La méthode de The LP
Collection s’applique en principe à toute
discipline: «On peut imaginer un livre sur
les grands oubliés de la peinture du
XVIIe siècle», s’emballe Laurent Schlittler.
Du boulot en vue pour les faussaires? La
Ville de Lausanne, l’Etat de Vaud et Pro
Helvetia ont en tout cas jugé bon de soutenir le projet. Un journaliste de Libération a
rencontré les deux auteurs pour un
dossier sur la permanence du vinyle. Et
leur employeur, dans tout ça? «C’est un
point sensible, s’amuse Laurent Schlittler.
Personne n’est au courant, mais on ne
s’est pas plaint de notre travail jusqu’ici.»
Les agents du virus
LP: désigne le «Long
Play», nom donné au
disque vinyle comprenant suffisamment de
titres pour constituer
un album (33 tours).
Il s’agit aussi des initiales
des prénoms des deux
créateurs du projet,
Laurent et Patrick.
Photos.
Fauve (Lausanne),
Scrambled Eggs
(Beyrouth), Laure Boer
(Berlin) et Maltese Rock
(Okinawa) ont donné
vie à des chansons
imaginaires.
DR
a collection imaginaire de Laurent
Schlittler et Patrick Claudet est accessible dans le monde entier via internet.
Des musiciens d’un peu partout (Europe,
Etats-Unis, Proche-Orient, Japon) lui
donnent vie. Douze titres ont été déjà
collectés. Un appel est lancé à toute
personne souhaitant proposer son
morceau sur la base des chroniques de
The LP Collection.
«Je trouvais l’idée géniale, pas seulement pour son côté potache, explique Nicolas Julliard, alias Fauve. Créer une reprise crédible d’un titre qui n’existe pas est
un exercice peu fréquent. La facilité serait
de livrer n’importe quel morceau en
prétendant qu’il s’agit d’une reprise. J’ai
trouvé plus intéressant de jouer le jeu
jusqu’au bout, et de m’imaginer assez
précisément l’original avant d’attaquer
ma ‘reprise’.» Connu pour sa pop électro
racée, le multi-instrumentiste lausannois
s’est frotté à un morceau sombre et
rampant de O’Gonzo, groupe de rock
industriel de Cincinnati dont l’album
s’appelle Vigorous Kids (notez le clin d’œil
à Steve McQueen).
«En faisant cette pseudo-reprise de
‘Between My Legs’, je me suis aventuré
dans un registre qui peut paraître assez
éloigné de mon univers (le métal industriel gore de Cincinnati). C’était l’occasion
d’essayer de nouvelles choses, sans forcément prétendre qu’il s’agissait d’un morceau de Fauve. Je me suis amusé à jouer
avec les clichés du genre (accords pesants,
paroles stéréotypées, chant un brin mal-
L
sain), et au final, je pense aujourd’hui
avoir une idée assez claire de ce à quoi
peut ressembler la musique de O’Gonzo,
si par malheur je tombe dessus un jour...»
MILLE-FEUILLE ET GUITARES
Laure Boer, quant à elle, a choisi un son
plus organique et planant, bien qu’assez
bruitiste aussi. Graphiste française établie à
Berlin, elle possède un solide bagage classique et s’est mise à l’impro après avoir découvert la musique de Fred Frith et John
Zorn dans le film Step Across the Border de
Nicolas Humbert et Werner Penzel. «C’est
une amie qui m’a signalée The LP Collection. J’ai envoyé un mail pour proposer
mes services et le lendemain, j’avais carte
blanche.» Laure Boer a choisi le groupe
lisboète Katchaturian et son titre «Kibetan
Trance», parce que la chronique évoquait
des «guitares furibardes» et un «millefeuille synthétique». L’occasion pour elle
de s’essayer à la six-cordes amplifiée et de
trafiquer sa voix par ordinateur.
Au final, «Kibetan Trance» est une
plage parfaitement obsédante, sur laquelle la musicienne psalmodie comme dans
un rituel chamanique. «Le morceau a tellement plu à Laurent Schlittler et Patrick
Claudet qu’ils ont voulu en faire une
vidéo, ajoute la musicienne-graphiste. Du
coup, le processus s’est inversé, c’est moi
qui attendais impatiemment le résultat!»
Mélange de prises de vue en hélico, de
couloirs de métro et de filles dansant en
club au Japon, le clip participe de l’effet
viral de The LP Collection.
RMR
Alan Vega, un indien dans la jungle numérique
«
’avais quinze ans lorsque j’ai entendu pour la première fois la musique de Suicide, et ce fut un véritable
choc», écrit Marc Hurtado. Chamboulé en pleine déflagration punk en 1977, «tant par le chant possédé d’Alan
Vega que par la musique apocalyptique de Martin Rev», le
musicien, plasticien, performer et réalisateur, figure de
l’underground français, fonde sans tarder avec son frère
Eric le groupe Etant Donnés, baptisé en référence à
l’ultime œuvre de Marcel Duchamp. Marc Hurtado signe
la préface d’un ouvrage consacré à la moitié de Suicide,
duo new-yorkais fondé en 1972, crucial tant pour
l’irrévérence punk que pour le minimalisme répétitif de
l’électro et les ondulations de la pop synthétique des
années 1980. Alan Vega, conversation avec un indien,
d’Alexandre Breton, est édité par Le Texte Vivant, une
maison parisienne spécialisée dans le livre numérique.
Et, en l’occurrence, le livre «enrichi». Du nouveau au
rayon interactivité?
Si l’on veut, car ce premier essai consacré à un artiste
réputé transdisciplinaire – Alan Vega, 75 ans cette année,
musicien, écrivain et sculpteur – se veut modeste du
point de vue des contenus ajoutés. Une poignée de flashcodes, scannés par votre smartphone, renvoient à des
vidéos en ligne, une discographie complète (sur la plateforme de streaming Deezer) ainsi qu’une galerie de photos de Pierre René-Worms prises lors d’une expo d’Alan
Vega à Paris. Voilà pour les compléments à la version
standard de ce petit ouvrage publié dans la collection
«Fusion», par ailleurs instructif et agréable à lire. Philosophe et producteur à France Culture, Alexandre Breton l’a
conçu en abécédaire, sur la base d’entretiens avec Alan
Vega, semés de citations de Dante, Hölderlin, Tzara et
Artaud pour faire bonne figure.
J
• LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013
Les anecdotes abondent, la plongée dans l’effervescence arty et déjantée du New York des seventies est
totale. Alan Vega (né Boruch Alan Bermowitz en 1938 à
Brookyln), influencé par Iggy & The Stooges, The Velvet
Underground et John Coltrane, est l’auteur, avec Suicide
ou en solo, de chefs-d’œuvre comme «Frankie Teardrop»
– la chanson que Lou Reed regrette de n’avoir jamais écrite – ou encore «Jukebox Baby», hymne rockabilly passé à
la moulinette caustique d’un zombie décadent devenu le
double d’Elvis en négatif. On apprend aussi qu’Alan Vega
charrie le traumatisme de l’Holocauste et se dit incapable
d’écrire de «belles chansons»...
CONTENUS PAS «GADGET»
Les versions numériques d’Alan Vega, conversation
avec un indien, au format PDF ou ePub pour tablette,
sont plus riches et cohérentes par rapport aux contenus
générés depuis le livre standard. Pour Sabrina Grimaldi,
responsable des projets enrichis du Texte Vivant, «il ne
fallait pas dérouter les lecteurs novices. Avec la version
papier, on reste dans la lecture linéaire, sans forcément
dévier sur les contenus virtuels.» Alan Vega se prêtait bien
à ce coup d’essai, «car ceux qui l’écoutent sont essentiellement des quinquas masculins suréquipés iPad»,
résume l’éditrice en dialecte marketing. L’artiste s’est
prêté au jeu en participant au vernissage du livre, la
semaine dernière, dans le cadre de l’exposition de photos
de Pierre René-Worms à la Galerie du Jour Agnès B (la
créatrice de mode signe d’ailleurs la préface).
Le livre, lui, «fige le projet dans un instant donné,
alors que les contenus web évoluent en permanence.
Nous revendiquons le choix des compétences et la ligne
éditoriale», assure l’éditrice, confrontée à la question des
contenus gadget. «Les vidéos originales d’Alan Vega dont
nous disposons durent cinq heures, il a fallu faire des
choix. Le montage, la traduction, tout cela coûte. Nous
recherchons des producteurs pouvant s’associer à des
projets futurs.»
Parmi ceux-ci, peut-être un livre enrichi sur Magma,
légende du rock progressif français bien connue des
amateurs de sonorités azimutées. «Un candidat idéal, estime Sabrina Grimaldi, car Magma représente une nébuleuse de musiciens, une mythologie.» Et même un idiome
créé de toutes pièces, le kobaïen! Le Texte Vivant ne
pouvait rêver mieux pour sa collection «Fusion». RMR
Alexandre Breton, Alan Vega, conversation avec un indien, Ed. Le
Texte Vivant, coll. «Fusions», 2013, livre broché avec flashcodes
et numérique enrichi. Edition numérique en vente sur les librairies
en ligne et sur www.letextevivant.fr
bédé
CRÉPUSCULAIRE Le dessinateur genevois et le scénariste français Christian Perrissin signent une somptueuse
adaptation du célèbre roman de Joseph Conrad «Au Cœur des ténèbres».
Tirabosco remonte le «Kongo»
SELSA MAADI
Lire.
Kongo, par Tom
Tirabosco et Christian
Perrissin, Ed. Futuropolis,
176 pp.
Rencontre.
Mardi 9 avril à 17h30,
Tom Tirabosco viendra
parler de son ouvrage à
la Librairie du Boulevard,
34 rue de Carouge,
Genève.
a cinq ans, j’ai remonté en bateau l’un
des bras de l’Amazone et cela m’a évoqué
les mêmes sensations, où l’on est complètement immergé dans cette nature
sauvage avec le seul bruit du moteur
comme compagnon.
I
l aura fallu près de trois ans à Tom Tirabosco pour achever ce travail titanesque, qui retrace la remontée du
fleuve Congo par l’écrivain anglais
d’origine polonaise Joseph Conrad. Un
périple raconté dans la fiction Au Cœur
des ténèbres, parue en feuilleton dans une
revue britannique en 1899. Venu dans la
région pour y travailler, Conrad en repartira brisé mentalement et physiquement
d’avoir servi un colonisateur cupide et
meurtrier, qui sous prétexte d’«arracher
des milliers d’ignorants à leurs mœurs
effroyables», pillait les ressources naturelles et massacrait les populations. Un
génocide estimé à près de six millions de
victimes... On se souvient que pour Apocalypse Now, vertigineuse adaptation
cinématographique de Francis Ford Coppola, le récit avait été transposé en plein
conflit vietnamien.
Kongo, l’ouvrage de Tirabosco et Perrissin, participe donc d’une mise en lumière
d’un aspect peu connu et particulièrement
sombre de l’histoire belge. Très accessible,
en particulier à la jeunesse, il pourrait
d’ailleurs représenter une bonne entrée en
matière à tout professeur traitant la colonisation dans son programme scolaire. Les
quelques pages d’explication de fin constituent à cet égard un très bon complément
permettant de recontextualiser le récit et
de l’ancrer dans la terre congolaise rouge
du sang versé par ces millions de morts. Interview du dessinateur genevois de Kongo.
Comment s’est passée la collaboration
avec votre scénariste?
– Christian me fournissait quelques
pages déjà découpées et je les encrais au
fur et à mesure. Je dessinais en quelque
sorte à vue, étape par étape, au même
rythme que Conrad découvrait les différentes portions du fleuve. Le voyage se
passe avec relativement peu d’intrigues
mais le récit est très dense. La narration se
doit donc d’être particulière, ce que le découpage très dense reflète bien, permettant ainsi de sentir le malaise de Conrad
monter en étant au plus près de sa psyché.
Est-ce qu’on ressort indemne d’une
entreprise aussi monumentale?
– Difficilement. Ce projet a nécessité
presque trois années de labeur. Le voyage
a donc été éprouvant, non seulement en
terme d’énergie investie, mais également
financièrement.
Ce voyage change profondément
Conrad, en est-il de même pour vous?
– C’est vrai, ce voyage est un tournant
pour lui et représente en quelque sorte la
fin de sa vie de capitainerie et le début de
celle d’écrivain. Pour ma part, j’ai pris
conscience que d’aller à l’essentiel aussi
bien dans la narration que dans le dessin
est très important. J’ai désormais envie
d’aller vers des livres où on est emporté
dans des histoires sur le long terme.
Comment est né ce projet?
La technique du
monotype consiste à
dessiner sur une feuille
placée sur une pellicule
d’encre. En soulevant le
papier, l’encre se
transfère sur la feuille
avec un grain
charbonneux. Ne reste
alors qu’à rehausser
l’empreinte avec du
blanc pour donner
quelques coups
d’éclairage.
1
Tom Tirabosco: Christian Perrissin a
découvert l’œuvre de Joseph Conrad, l’un
des plus importants écrivains anglais du
XIXe siècle, lors de son service militaire
dans la marine. Comme lui, il s’est rêvé un
jour marin. Mais il n’avait pas le pied pour
cela et, comme Conrad, il a dû abandonner
ses rêves pour se consacrer au monde
littéraire. La filiation entre les deux
hommes était née, et le projet de travailler
un jour sur son journal de bord de remontée du fleuve Congo ne l’a plus quitté.
Perrissin aimait particulièrement mon
style de dessin, nous étions donc faits
pour nous rencontrer.
Que représente ce livre?
Pourquoi votre dessin l’a-t-il attiré?
– J’utilise la technique particulière du
monotype qui permet de créer des atmosphères étouffantes1. Elle évite de tout dessiner et permet de suggérer, ce qui est parfait
pour poser une ambiance dense et effectuer cette remontée du fleuve de façon aussi oppressante que Conrad l’a vécue.
– Tout à fait. C’est un pari plutôt osé,
mais je voulais une forme de radicalité qui
permette de faire ressortir la moiteur du
récit. La couleur n’aurait rien amené de
plus, au contraire, mon dessin très rond
peut être séduisant en couleur, ce qui ne
collait pas avec cette histoire.
Que nous réservez-vous pour l’avenir?
Connaissiez-vous le Congo?
Le noir et blanc s’imposait-il pour un
récit aussi sombre?
– C’est la première fois que je vais aussi
loin dans ce travail, et je suis très fier d’avoir
accompli une œuvre aussi importante
même si ça a été dur et financièrement périlleux. C’est en quelque sorte un condensé
de ce que je suis capable de faire.
– Pas vraiment. J’étais déjà allé en
Afrique noire, mais jamais au Congo. Il y
– Mon prochain ouvrage relatera mes
souvenirs d’enfance avec quelques digressions sur la peinture et la politique.
BD AU CUBE Yannis La Macchia et les Editions Hécatombe ont repensé
l’expérience de lecture en donnant autant de poids au contenant qu’au contenu.
Neuvième art au carré
Q
ui a dit que la bande dessinée devait se
confiner à son pré carré? Certainement
pas Yannis La Macchia, à l’origine de ce livre
cubique de 9 cm de côté qui détonne dans le
monde de la bande dessinée tout autant que
dans celui de l’édition. Après quatre livres de
narration à la facture plutôt classique, l’envie
d’explorer et de repenser la BD l’a étreint comme un amant étreindrait sa compagne pour
l’aimer et donner naissance quelque temps
plus tard au fruit de leur hymen: un livre malicieusement baptisé Un Fanzine carré numéro C, qui a la particularité d’aller explorer cette
troisième dimension habituellement terra incognita du neuvième art.
UN ÉCRIN DE LUMIÈRE..
«Le contenu n’est pas séparable du contenant et fait partie intégrante de la transmission
d’information» nous explique Yannis La Macchia, une étincelle dans les yeux. «C’est pour
cela que ma démarche vise à redonner un
corps à l’objet pour que l’expérience de lecture
soit complète. La forme cubique du livre et le
toucher inhabituel de l’objet rappelle sans cesse sa matérialité et n’est donc pas anodine à la
lecture», poursuit le lauréat du Prix Töpffer
2005, cofondateur des Editions Hécatombe qui
publient l’ouvrage.
L’objet, justement, est un beau bébé qui par
ses dimensions ressemble fort à une météorite
tout droit tombée du ciel. Un gabarit aussi particulier offre non seulement l’occasion d’orner les
couvertures et le dos du livre de motifs mais également les trois tranches composées de pages
qui deviennent soudainement surfaces d’expression à part entière. Tiré à 999 exemplaires,
pas un seul de ces ouvrages n’est semblable, les
impressions extérieures composées de 99 dessins et six glyphes s’associent selon un algorithme précis pour en faire des exemplaires
uniques. Y aurait-il un lien entre le neuvième art
et cette redondance de chiffres «9»? «Non, ce ‘9’
est irrégulier et a une certaine beauté mathématique, c’est un pur ressenti», ni plus, ni moins.
...QUI FAIT DE L’OMBRE AU JOYAU
L’objet est tellement particulier qu’on aurait presque tendance à en oublier le contenu.
L’intérieur est un bloc de 900 pages de bandes
dessinées subdivisé en tranches de neuf pages
qui rassemblent 90 récits d’une multitude
d’auteurs. Le qualifier de compilation ou de
patchwork serait en déprécier la valeur intrinsèque. Enrichissement mutuel d’artistes
apportant chacun une narration propre à leur
horizon est certes un peu plus long mais qualifie beaucoup mieux l’esprit de ce concept incarné. En son centre, le bloc est scindé par
90 pages d’un affrontement narratif entre
deux collectifs (les lyonnais d’Arbitraire et les
strasbourgeois d’Ecarquillettes), qui font
naître une histoire improvisée à coups de neuf
pages et à la manière d’un cadavre exquis. Il
est désormais avéré que les guerres peuvent
être mises au service de la création...
Faire éclater les carcans dans lesquels la
lecture est aujourd’hui emprisonnée, le jeune
éditeur l’avait déjà tenté avec deux précédents
opus fort logiquement baptisés du même oxymore Numéro A et Numéro B. A chaque fois,
l’objet, d’habitude si convenu, participe à part
entière de l’œuvre pour nous imposer une remise en question de notre voyage à travers la
lecture. Finalement, qui a dit que l’écrin ne
pouvait pas faire de l’ombre au joyau?
SMI
Un Fanzine carré numéro C, Ed. Hécatombe, 2013, 900 pp.
www.unfanzine.com
Trois des 999 exemplaires du Fanzine carré numéro C,
posés sur les étapes «B» et «A» de la démarche.
YANNIS LA MACCHIA
LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013 •
culture
MUSIQUE Le chanteur anglo-jamaïcain est de retour avec un album réalisé par son ami suisse
Christophe Calpini. Leur concert au Cully Jazz Festival samedi prochain est à ne pas manquer.
Le miracle Wayne Paul
ELISABETH STOUDMANN
Disque.
Wayne Paul, Between
The Lines, Absinthe
Music/Mental Groove,
distr. Namskeio.
www.absinthemusic.com
Concert.
Cully Jazz Festival,
samedi 13 avril,
Next Step, 19h30.
www.cullyjazz.ch
effectue plusieurs séjours en studio en
Suisse romande. Autodidacte, passionné
d’électronique,
Christophe
Calpini
construit la musique à sa manière, «à tâtons». Une technique qu’il reconnaît être
parfois limitative, mais qui permet aussi
«quelques traits de génie par accident». Ce
perfectionniste, dont le talent intuitif en a
fait un arrangeur très couru par les artistes
suisses (dont Pascal Auberson) ou internationaux (feu Alain Bashung), a enregistré
avec son ami jamaïcain 45 morceaux! En
2011, il est prêt à sortir un double album
mais se ravise. Between The Lines, un
condensé de quatorze morceaux, paraît
finalement début 2013. Il est aujourd’hui
également disponible en France et en Angleterre. Une formation live est montée
avec «des vrais musiciens qui jouent sur
des instruments en vrai bois». Elle est à
découvrir samedi 13 avril sur la scène du
Next Step au Cully Jazz Festival.
W
ayne Paul: ce nom vous dit
quelque chose? Rappelezvous le début des années
1990, la scène hip hop expérimentale londonienne qui conjuguait rap
et poésie, rythmes afro, reggae... Les noms
qui couraient sur toutes les lèvres étaient
ceux de Roots Manuva, Lotek Hi-Fi et...
Wayne Paul. Qui se distinguait par sa voix
étonnante, trait d’union parfait entre soul
et reggae. A croire qu’il avait été biberonné
toute son enfance aux airs de Marvin Gaye
et Bob Marley. Contacté avant son concert
de samedi prochain au Cully Jazz Festival,
Wayne Paul casse d’emblée le mythe: «Si
j’ai reçu une influence musicale dans ma
famille, ce n’est pas par mon père jamaïcain mais par ma mère écossaise, dont la
mère était chanteuse.» Qu’on se rassure,
Wayne Paul a tout de même passé une
bonne partie de sa jeunesse à écouter Jah
Shaka et autres dignes représentants de la
scène dub anglaise.
ENTRE LES LIGNES
LE SYNDROME DU CHANT
Photos.
Between the Lines est
l’album d’une amitié et
celui de la résurrection
de Wayne Paul.
DR
Ci-dessous:
Christophe Calpini.
LORENZO
VALMONTONE
Autre surprise, après les salutations
d’usage au bout du fil, la voix si déliée et
invitante de Wayne Paul sur disque a des
accrocs. Le chanteur est bègue depuis
l’âge de six ans. «Ce handicap m’a fait
perdre le peu de confiance que j’avais en
moi. Après avoir perdu la parole, chanter
semblait être une bonne option!» s’exclame celui qui découvre son talent alors
qu’il participe, adolescent, à un spectacle
scolaire autour d’Oliver Twist. On lui demande de préparer une chanson. Les
nuits précédant la représentation, il s’endort avec le refrain tournant en boucle
dans sa tête: «A partir de là, chanter est
resté dans mon système pour toujours.»
A l’écoute du magnifique Between the
Lines, on se demande dès lors pourquoi
Wayne Paul a attendu près de vingt ans
pour sortir son premier disque, et pourquoi
ce premier disque paraît sur le label suisse
Absinthe Music. La réponse s’appelle
Christophe Calpini. Si Wayne Paul s’est fait
discret depuis le milieu des années 1990,
happé par des problèmes d’alcool et de
ROMAN • «JE SUIS FÉVRIER»
DE SHANE JONES
Rêve sombre et fascinant
Février refuse de finir pour laisser place au soleil, il s’éternise, réfugié dans l’un des deux trous du ciel avec
sa femme, «la fille qui sentait le miel et la fumée».
Au-dessous, dans la ville plombée de gris et d’humidité, les habitants sont au désespoir et lui vouent
une haine croissante. Le vol est interdit, oiseaux et
ballons ont disparu, les jours en Février se comptent
bientôt en centaines et la neige ne cesse de tomber.
Quand la fille de Thaddeus Lowe disparaît mystérieusement – a-t-elle été enlevée ou a-t-elle rejoint les
enfants qui ont creusé des galeries et vivent sous terre? –, puis sa femme, il prend la tête d’une guerre
sans armes contre Février, forcément coupable.
Je suis Février (Light Boxes) est l’œuvre
étonnante de Shane Jones, né en 1980 à New York.
Ce premier roman allégorique a remporté un
succès fulgurant grâce au bouche-à-oreille, avant
d’être repris par Penguin Books et traduit dans une
dizaine de langues – c’est grâce aux éditions genevoises La Baconnière qu’on peut le découvrir aujourd’hui en français.
Shane Jones dit avoir eu l’idée de ce conte
singulier alors que, libraire, il a découvert un livre
sur Thaddeus Lowe (1832-1913), aéronaute connu
pour avoir surveillé un champ de bataille en montgolfière pendant la guerre de Sécession. Son Thaddeus Lowe rêve en effet de ballons, et c’est en dirigeable qu’il montera au ciel pour combattre
Février. Il est soutenu dans sa lutte infinie par Caldor
Clemens et les membres de l’Effort de Guerre – «Au
diable Février, a crié l’un des membres. Le reste a
applaudi. C’est une bande bruyante. Ils portent des
masques d’oiseaux. Ils jettent des pommes à travers
drogue, il apparaît néanmoins plusieurs
fois dans les divers projets du musicien,
compositeur et arrangeur nyonnais. En
2007 sur le disque de Stade et Infinite Livez,
puis en 2010 sur In Dog We Trust, le dernier
opus de Dog Almond. Christophe Calpini a
alors envie de faire le pas et d’enregistrer
tout un album avec le chanteur dont la voix
«renferme tellement d’émotions». Il choisit
les nuages.» Il luttera avec sa femme contre la
mousse qui ronge tout et étouffe les chevaux, sera
touché par le délire, croyant Juin venu, ne verra pas
sa fille qui réapparaît et sème des parchemins... Le
jeune auteur déploie un imaginaire d’une grande
liberté dans un récit qui évolue par fragments,
courtes scènes et listes («Catalogue des Enfants Disparus», «Petite Liste Trouvée dans la Poche Arrière
de Février», «Liste d’artistes qui ont créé des
mondes imaginaires pour tenter de guérir des accès
de Tristesse»). Le narrateur change perpétuellement pour être tour à tour chacun des personnages
– Février inclus, qui s’avère aussi bon bougre Bâtisseur de Maisons, ou encore Créateur –, tandis que la
typographie et la mise en page participent à la
construction d’un univers inhabituel.
Je suis Février prend des allures de cauchemar enfantin, avec sa violence et sa poésie brute, la
simplicité de sa langue et ses images fulgurantes. On
pense à Tim Burton, aux labyrinthes de Borges, aux
toiles de Chagall. Et on se laisse ravir par ce monde à
part, teinté d’une sensation floue de malaise existentiel mais traversé de flèches d’ironie, tout à la fois
inquiétant et attirant, triste et fabuleux.
ANNE PITTELOUD
SHANE JONES, JE SUIS FÉVRIER, TR. DE L’ANGLAIS (USA)
PAR JOY SETTON, ÉD. LA BACONNIÈRE, 2013, 159 PP.
ROMAN • «DÉCEMBRE» DE MATHILDE
FONTANET
Puzzle troublant
Elle donne la parole à une vaste palette de personnages. Certains, comme la voisine Geneviève qui
pourtant ouvre les feux, n’apparaissent qu’une
fois; d’autres deviennent le centre d’attraction de
• LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013
de mettre le projet au nom de Wayne Paul,
«même s’il est aussi important pour moi
que celui de Dog Almond ou de Stade».
Dans le studio lausannois d’Artefax, Christophe Calpini parle peu mais bien.
D’abord déconcerté par la faisabilité
d’un tel projet «à distance», Wayne Paul
finit par accepter. Après avoir reçu les
beats de Calpini, il pose ses textes. Puis il
ce roman kaléidoscopique où le tourbillon des
points de vue dessine peu à peu un cercle autour de
Marie et de son frère Vital. Après Rabenstrasse 5 et
les nouvelles de L’Etang (toujours chez Metropolis),
la Genevoise Mathilde Fontanet revient au roman
avec ce Décembre polyphonique, qui dévoile secrets et faux-semblants1. Dans un laps de temps situé
entre le 3 et le 29 décembre 2011, ceux-ci seront
mis à jour, les non-dits révélés, les crises traversées.
C’est donc au fil des bribes de récit rapportées par chacun qu’on découvre ce qui soustend les liens entre les protagonistes. Car le propre
des secrets de famille, c’est qu’ils définissent les relations de manière souterraine, inconsciente, pesant de leur poids clandestin. Pourquoi Vital est-il
aussi hautain et sûr de lui, incapable de chaleur et
d’affection? Il semble mépriser Michel, le compagnon de sa sœur, alors qu’il était son élève et ami.
Et Marie à son tour s’éloigne de son amoureux...
Enfin, quelle est l’étrange relation qui liait Vital au
père de Térence, son ami d’enfance, lui-même
ignoré par ce père? Autant de questions qui seront
éclairées progressivement, tandis qu’Eve la «malaimable» et sa sœur Jeanne, collectionneuse
d’amours malheureuses, intercalent leurs voix en
contrepoint.
Si les révélations sont forcément tragiques
– inceste, abus, suicide –, le ton du récit n’est jamais
pesant et Décembre s’achève sur une lumière, l’espoir d’une renaissance. Enfin, le propos a beau ne
pas être d’une folle originalité, le roman se lit avec
plaisir, ces subjectivités sincères ne manquant pas de
charme.
APD
MATHILDE FONTANET, DECEMBRE, ÉD. METROPOLIS, 2013,
246 PP.
Sa 13 avril à 11h, rencontre avec Mathilde Fontanet et son
éditrice Michèle Stroun: lecture suivie d’un apéritif à la Librairie Nouvelles Pages, 15 rue Saint-Joseph, Carouge (GE).
1
Between The Lines est un enregistrement étonnant, auquel on ne cesse de revenir. Soul et électro, il est traversé par un
feeling reggae, sans jamais être du reggae.
«J’aime le reggae, mais je ne suis pas tout à
fait jamaïcain, s’amuse Calpini. Mon
travail consiste à mettre du piment dans la
fondue. Je ne peux pas définir ce que je
fais. Je n’ai jamais aimé les catégories.
J’ajoute une base électronique à différents
styles.» Ce dub du futur fait aussi défiler
quelques invités, comme God’s Gift, ami
de longue date de Wayne Paul et issu de la
scène grime, sur le très beau «You Love».
Between The Lines scelle une amitié,
celle qui unit Christophe Calpini et Wayne
Paul. Il manifeste aussi d’une résurrection. Wayne Paul ne touche plus à l’alcool
ni à la drogue depuis une dizaine
d’années. «Je ne suis pas meilleur qu’un
autre, et la route a été longue pour moi. Je
suis parti tellement haut dans le ciel que je
ne pouvais plus voir mes pieds. Mais on ne
peut pas faire deux fois les mêmes erreurs.
Mes pieds sont maintenant fermement
ancrés dans le sol.» Mieux, sa voix et ses
textes ressortent désormais grandis de ce
long parcours du combattant.
en diagonale
«UN LIVRE» DE MICHAËL COHEN «L’affaire Christine Angot» défraie la chronique: l’auteure française est
poursuivie par l’ex de son compagnon pour atteinte à sa vie
privée dans son dernier roman Les Petits. Hasard éditorial,
dans Un Livre, de Michaël Cohen, Thomas découvre en
ouvrant le journal que Marianne, son ancienne compagne,
a publié une auto-fiction. Son sujet? Leur défunte liaison.
Après Ça commence par la fin, Michaël Cohen continue sa
réflexion sur les aléas de la vie de couple par le biais d’un
protagoniste déstabilisé, rongé d’une folle inquiétude, qui
passe la journée, de bistro en café, à lire le brûlot de son ex
en se soutenant à l’aide de whiskies. L’auteur français parvient, bien que le thème ne soit pas neuf, à casser les a
priori en glissant un élément des plus inattendus dans la dynamique de cette fiction. En fin de compte, la révélation la
plus brûlante du récit de Marianne ne vise pas celui que l’on
croyait. Il en résulte un roman vivant, au rythme enlevé, alliant émotion et dérision.
MOP
Michael Cohen, Un Livre, Ed. Julliard, 2013, 169 pp.
en bref
CHARLOTTE DELBO A l’occasion du centenaire de la
naissance de Charlotte Delbo (1913-1985), les Editions
de Minuit rééditent cinq livres de la femme de lettres et
résistante française rescapée d’Auschwitz et de Ravensbrück: Le Convoi du 24 janvier, Auschwitz 1: Aucun de
nous ne reviendra, Auschwitz 2: Une connaissance inutile, Auschwitz 3: Mesure de nos jours, et Les Belles
lettres. Delbo est l’auteure de récits, pièces de théâtre et
poèmes qui tournent essentiellement autour de la déportation. Portés par un style qu’elle veut aussi neutre
que possible, ses textes forment une œuvre poétique
majeure où la parole se dresse contre l’horreur.
APD
cinéma
ÉTATS-UNIS Dans «The Place Behind The Pines», film ambitieux, Derek Cianfrance confronte les rêves
des oubliés de l’Amérique aux manœuvres d’une classe de notables.
Braquages et lutte de classes
ERIC STEINER
I
Photo.
Ryan Gosling
en cascadeur-braqueur
mutique.
ELITE
l y a différentes façons d’appréhender The Place
Beyond The Pines, le second long métrage de Derek
Cianfrance (après Blue Valentine, inédit en Suisse). A
première vue, il s’agit d’un thriller trépidant, une histoire de braquages de banques dans la meilleure tradition
du genre, emmené par les deux beaux gosses hollywoodiens les plus en vue du moment, Ryan Gosling (Drive) et
Bradley Cooper (Happiness Therapy), aux côtés d’une
beauté latino également habituée aux films musclés, Eva
Mendes. Mais les amateurs de polars standardisés risquent fort d’être déboussolés par la tournure imprévue
d’un scénario qui réserve une surprise de taille après une
cinquantaine de minutes et fait basculer le film dans une
direction inattendue.
Avec une sacrée dose de culot, Derek Cianfrance se
fait un malin plaisir à enfreindre les codes élémentaires
du film noir pour entraîner le spectateur dans une vaste
fresque sociale qui dessine les contours d’une Amérique
définitivement coupée en deux. D’un côté, les éternels
laissés-pour-compte: saltimbanque dans un cirque de
province, serveuse de hamburgers graisseux ou mécano
dans un garage minable; de l’autre, une classe de notables qui maintient son pouvoir à coups de magouilles et
de compromissions: flics ripoux, juges corrompus et politiciens arrivistes unis dans une célébration factice de
valeurs (héroïsme et solidarité) qu’ils s’emploient à bafouer quotidiennement.
TROIS FILMS EN UN SEUL
Œuvre ambitieuse d’une ampleur narrative inhabituelle, The Place Beyond The Pines se déroule en trois
parties distinctes, comme autant d’actes d’un
(mélo)drame familial qui traverse deux générations.
Trois histoires qui empruntent leur canevas à une mythologie hollywodienne largement éprouvée (de Ford à
Scorsese, en passant par Huston et Kazan), dont chacune aurait pu constituer le sujet d’un film tout entier et
dont on se gardera d’expliquer, pour préserver le suspense, comment elles s’articulent entre elles.
The Place Beyond The Pines s’ouvre ainsi sur l’histoire,
tant de fois racontée, d’un oublié du rêve américain qui
FRANCE • «LA MAISON DE LA RADIO» DE N. PHILIBERT
Dispersion à l’antenne
plonge par amour dans la délinquance. Ici, il s’appelle Luke
et gagne péniblement sa vie comme cascadeur à moto dans
un numéro de fête foraine. Mais sa vie va basculer lorsqu’il
retourne à Schenectady («l’endroit derrière les pins», dans la
langue indienne), une petite ville de l’Etat de New York où il
retrouve une ancienne conquête (Eva Mendes, particulièrement émouvante en femme marquée par la vie) qui lui
apprend qu’elle a donné naissance à son fils. Un personnage archétypal donc, qui aurait pu être interprété autrefois
par Steve McQueen ou Paul Newman, mais qui va comme
un gant à un Ryan Gosling bardé de vilains tatouages et plus
mutique que jamais, dans la foulée de Drive, le thriller choc
de Nicolas Winding Refn qui l’a rendu célèbre.
Dans la deuxième partie, on fait ensuite connaissance
avec Avery Cross, un flic courageux, fils d’un juge haut
ESPAGNE • «LES AMANST PASSAGERS»
DE PEDRO ALMODOVAR
Plantage au décollage
AGORA
Après avoir filmé le monde d’un grand musée (La Ville Louvre), des
malentendants (Le Pays des sourds), de l’école (Etre et avoir) ou encore d’une femelle orang-outan au Jardin des Plantes (Nénette), Nicolas Philibert s’intéresse aujourd’hui à celui de la radio. Tourné
pour l’essentiel dans le gigantesque siège parisien de Radio France,
son nouveau documentaire prend le pouls de cet univers bruissant de
sons et de voix multiples.
Une matière «invisible», a priori peu cinématographique,
que La Maison de la radio parvient néanmoins à rendre visuellement
vivante et souvent captivante. Furetant dans les couloirs de ce paquebot qui abrite sept stations et une soixantaine de studios, où se
croisent des centaines d’employés et d’invités, le cinéaste en dévoile
(un peu) les coulisses, et surtout celles du métier. On passe ainsi
d’une séance de rédaction à l’animation d’un jeu, de l’enregistrement d’une pièce radiophonique à l’interview d’une romancière, de
l’écriture d’un flash-info au montage d’un sujet.
Papillonnant, Nicolas Philibert compose ainsi une mosaïque
impressionniste qui se déploie avec aisance, grâce à la fluidité du
montage et à ses transitions sonores, mais qui se révèle aussi frustrante. Les motards suivant le Tour de France auraient mérité un film
à eux seuls – comme d’ailleurs la plupart des autres protagonistes –
et La Maison de la radio aurait aussi pu être un documentaire encore plus pointu sur le thème du son. Visant une certaine exhaustivité
tout en la sachant impossible, l’approche du cinéaste apparaît au final un peu trop superficielle, et ce film pourtant bien ficelé ne
marque guère les mémoires.
MATHIEU LOEWER
Rien de pire et désolant qu’une comédie pas drôle, d’autant plus
lorsqu’elle est signée d’un maître du cinéma contemporain tel que Pedro Almodovar! Mais force est de reconnaître qu’on est ressorti
consterné de la vision des Amants passagers, laborieuse tentative de
l’auteur de Talons aiguilles ou d’Etreintes brisées de renouer avec un
genre, la comédie déjantée et provocatrice, qui a fait son succès
dans les années 1980.
Pourtant, en trois décennies et dix-huit longs-métrages pour
le grand écran, on n’avait encore jamais été déçu par le cinéaste espagnol. Il faut dire que le chantre de la Movida avait su faire évoluer
son œuvre vers des genres plus sérieux, du film noir décalé au mélodrame le plus poignant, jusqu’au fantastique, avec sa dernière réussite en date, le funèbre et subtil La piel que habito (2011). Comme
tous les grands réalisateurs, Almodovar a imposé une écriture cinématographique et une esthétique immédiatement identifiables au
service de sujets récurrents (différences sexuelles, quête d’identité,
rapport à la mère), incarnés par une famille d’acteurs exceptionnels,
dont plusieurs sont devenus des stars internationales.
Faisant suite à une série de films aux dominantes plutôt
sombres, le réalisateur de Tout sur ma mère et de Volver a donc eu
envie de retrouver l’esprit déluré et coloré de ses débuts, en réalisant
une comédie qui revisite le genre du film-catastrophe à la façon d’un
Y a-t-il un pilote dans l’avion? 100% gay et transgressif.
Après un générique au graphisme très pop et un prologue en
forme de gag qui réunit pour quelques minutes (et pour la première fois
à l’écran) Penélope Cruz et Antonio Banderas, on entre dans le vif du
sujet – c’est le cas de le dire –, soit dans le cockpit d’un vol à destination
du Mexique, où officient trois stewards et un chef de cabine tout droit
sortis d’un clip de Village People. A la suite d’une avarie qui risque de
tourner à la catastrophe, nos quatre gays lurons entreprennent de divertir les passagers de la business class, après avoir préalablement
plongé dans un sommeil artificiel les pékins de la classe économie...
Certes, on aura compris que l’avion tournant en rond en attendant de se crasher représente une métaphore de l’Espagne.
Malheureusement, c’est surtout le scénario qui tourne en rond. A
défaut d’une vraie histoire à raconter, Almodovar se contente de faire débiter des dialogues d’une extrême grossièreté à ses acteurs,
tous excellents par ailleurs. Et plutôt qu’une parodie du cinéma de
genre, c’est une caricature sans esprit de ses propres films que dessine péniblement le réalisateur espagnol qui se plante avant même
d’avoir décollé.
ERIC STEINER/La Liberté
placé (Bradley Cooper, excellent dans un rôle ambigu),
qui découvre que l’honnêteté s’accomode difficilement
de l’ambition qui le dévore.
VIOLENCE SOURDE
Enfin, le troisième volet réunit, 15 ans plus tard, le fils
de Luke et celui de Bradley, dans une confrontation qui
pose la question de l’héritage familial et de la transmission des valeurs (ou de leur absence). Ni simpliste, ni lénifiant, baigné d’une violence sourde qui n’explose qu’à
de rares occasions, The Place Beyond The Pines parvient
ainsi à donner une dimension universelle à une «banale»
histoire de flic et de voyou qui transcende les limites du
genre. Et fait de Derek Cianfrance un cinéaste à suivre
avec la plus grande attention.
La Liberté
aussi à l’affiche
«DEAD MAN DOWN» Pour sa première incursion dans l’univers très stéréotypé
du cinéma hollywoodien, le réalisateur suédois Niels Arden Oplev retrouve Noomi Rapace qu’il avait dirigée dans le fameux rôle de Lisbeth Salander pour la version originale de l’adaptation du bestseller Millénium. Il garde la formule du thriller alambiqué et confronte à nouveau deux personnages opposés mais victimes
d’un impitoyable destin et animés d’une insatiable soif de vengeance. La première
partie de Dead Man Down, avec l’installation habile des enjeux et des motivations
des protagonistes, constitue l’intérêt principal du film et son contenu gagnera par
conséquent à ne pas être connu à l’avance. La suite, entre fusillades et explosions
inutiles, ressert inévitablement les clichés habituels du genre et fait vite oublier la
relative originalité du point de départ. Les acteurs défendent noblement leur
cause et la mise en scène, hormis quelques inédites trouvailles de décors, ne suffit malheureusement pas à sauver le film de la banalité.
ES/LIB
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LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013 •
Emilie
THÉÂTRE Fonceuse et talentueuse, la comédienne
neuchâteloise, déjà à la tête de sa compagnie, démarre
une carrière sur les chapeaux de roues. On la suit volontiers.
BLASER
Les ailes de l’ange
CÉCILE DALLA TORRE
S
i vous ne l’avez jamais vue sur scène, vous
l’avez sans doute entendue à l’antenne.
Emilie Blaser fait la pluie et le beau temps
sur les ondes de la RTS. En émissaire
météo, la comédienne modifie légèrement sa
voix, un soupçon plus grave. Une corde de plus à
l’arc de cette fonceuse, au visage d’ingénue et au
peps de fer. «Je suis taureau!», nous dit-elle en débarquant au rendez-vous à l’heure du déjeuner,
en jeans et en sweet décontract’. Ce jour-là, elle
est justement «moins stress» pour nous rencontrer, n’ayant que ses «répèts» qui démarrent au
Grütli en début d’après-midi. Pas toujours facile
de concilier un art conçu pour palpiter le soir
dans le noir avec les aubes matinales imposées
par le travail radiophonique.
On s’attable au café dudit théâtre genevois
avant qu’elle n’aille tapoter sur son «piano
déglingué». Emilie Blaser tient des petits rôles
dans la pièce d’Ödon Von Horvath que met en
scène Frédéric Polier ce mois-ci. Dont celui
d’une jeune pianiste, qu’elle endosse aisément
après avoir démarré l’instrument à 7 ans, au
Conservatoire de Neuchâtel. A l’époque, outre
l’envie irrépressible d’apprendre le piano, elle
rêve fermement d’une carrière de journaliste
ou d’enseignante – les lettres et l’histoire la
passionnent. En présentant la météo pour la
Radio télévision suisse – qui confie toujours la
tâche à des comédiens –, Emilie Blaser met bel
et bien un pied dans l’univers journalistique.
Quant au second objectif, il est lui aussi atteint:
elle enseigne l’art dramatique dans un centre
professionnel.
On l’aura compris, la comédienne n’est pas
tout à fait du genre à se tourner les pouces en
attendant que tout lui tombe du ciel. Y compris
les rôles sur le plateau. Elle n’a d’ailleurs pas
vraiment chômé depuis sa sortie d’école
en 2010. Après quatre ans d’études à La Manufacture-Haute école de théâtre de Suisse romande, elle enchaîne pas moins de quatre spectacles la première saison. Dont une escapade au
Festival d’Avignon (l’officiel, donc), aux côtés de
Mathieu Bertholet avec Rosa seulement.
SE RÊVER EN TRAGÉDIENNE
Au moment où Arc en Scènes, Centre neuchâtelois des Arts vivants, à La Chaux-de-Fonds,
lance un appel aux artistes de la région, celle qui
a grandi dans le Val-de-Travers ne tergiverse pas
longtemps. Les idées théâtrales pour mettre en
valeur le patrimoine local germent vite. En une
quinzaine de jours, Emilie Blaser remue ciel et
terre pour créer sa compagnie, La Distillerie.
C’était il y a deux ans, la jeune femme n’avait
que 26 ans. Aujourd’hui, elle a bien envie de
monter un projet par an: le premier est donc
déjà loin, le deuxième sur les rails pour l’automne, et le troisième en cours de gestation.
«On était attendus au tournant pour la première création de la compagnie.» Effectivement,
un voyage théâtral qui mène jusqu’au cœur de
l’ancien crématoire de la ville, petit bijou de l’Art
nouveau, n’était pas gagné d’avance. Mais le pari
est réussi. Je ne fais que passer, périple vers l’audelà créé collectivement avec deux comparses,
«a bien marché». Et l’on confirme qu’Emilie Blaser, guidant son public jusqu’aux portes du paradis ou de l’enfer, avait sans doute quelque chose
de plus vrai qu’Hadès. Sinon de plus mystérieux.
Outre la détermination, on sent sous cette
frange blonde comme les blés et un regard d’un
vert translucide une part de mystère, presqu’angélique, qui entend nous mener loin. Et
que l’on a forcément envie de suivre. Car Emilie
Blaiser aime «ouvrir des portes». Ce que lui
permet son métier. Son physique d’ingénue ne
colle pourtant pas tout à fait au personnage. On
lui confie le plus souvent des rôles de jeunes
filles, «plus ou moins torturées»: sa féminité et
sa douceur, côté pile, dissimulent une face
«garçon-manqué», et une bonne once de dureté. Elle a d’ailleurs incarné les deux revers de la
médaille. Son rêve? «Interpréter un rôle de
tragédienne. Bérénice, Electre...» Elle s’en sent
maintenant capable, dix ans après ses débuts
aux cours Florent, où il lui était plus difficile
d’atteindre ce qu’on lui demandait. «A 18 ans, je
ne pouvais pas jouer une Hermione.»
DANS LA JUNGLE DE FLORENT
Au fil de ses années parisiennes, elle découvre les auteurs, se frotte aux textes, notamment aux alexandrins. «On travaillait beaucoup
de scènes», se souvient-elle en évoquant cette
«expérience de fou». Pendant trois ans, elle se
forge son chemin dans cette «jungle» qu’est
Florent. Les trois premiers mois, elle les mène
d’ailleurs de front avec des études de Lettres à la
Sorbonne. Ereintée, elle finit le plus souvent en
pleurs dans sa chambre de dix mètres carrés. Au
bout du fil, sa mère lui dit: «Tu as voulu faire du
théâtre, alors consacre-toi au théâtre!» Elle
s’exécute, abandonnant la fac.
Paris lui a valu aussi de sceller son destin de
comédienne par sa rencontre avec Bruno Putzulu,
ancien pensionnaire de la Comédie-Française. Le
déclic se produit lorsqu’il vient jouer à Vidy. «C’est
là que j’ai envie d’être», se dit l’apprentie-comédienne quand il la fait grimper sur un plateau à la
scénographie imposante, après la représentation.
Ce dimanche, direction Neuchâtel. La comédienne se mettra en quête de lieux à l’abandon,
de bouts de murs ou de restes de remparts. Le
rapport avec le plateau? L’architecture, discipline qu’elle adore. C’est précisément le thème de la
forme courte à laquelle elle songe pour le troisiè-
• LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013
Emilie Blaser. FRANCESCA PALAZZI
me projet de La Distillerie. «Les petites agonies
urbaines», mémoire d’une amie architecte, sur la
transformation par l’art de lieux en perdition, en
est le point de départ. «L’architecte panse les
plaies de la ville. Comment le comédien pourrait
se servir de cette matière pour être utile?», questionne Emilie Blaser.
D COMME DÉSOBÉISSANCE
Mais d’ici là, elle a envie de «bousculer les
choses» avec Les Trublions, de Marion Aubert,
créé en octobre prochain au Grütli, avant de
tourner à l’Arsenic et dans deux autres lieux
romands. «Désir, désordre, désobéissance»:
thème de la commande à laquelle la jeune
auteure française a répondu par une «farce
médiévale». «Un texte joyeux qui aborde des
questions plus profondes, que nous avions
monté comme exercice à La Manufacture, et qui
avait bien fonctionné», réplique la comédienne.
«Comment encore troubler les gens au
théâtre?», s’interroge Emilie Blaser, assez fan du
travail des Belges de Tg Stan ou des Chiens de
Navarre, sans omettre celui d’un Vincent
Macaigne, «assumé jusqu’au bout». On imagine
que l’équipe de cinq comédiens, qui va partir de
cette ébauche originelle, ne ressortira pas bredouille de sa prochaine semaine de création
collective en montagne.
On ne sait pas encore si l’instigatrice de ce
projet arrivera à franchir, comme d’autres, les
portes des tournées hexagonales. Un horizon
auquel elle aspire, après avoir beaucoup
travaillé en Suisse romande. Quoi qu’il en soit,
Emilie Blaser, de nature résolument optimiste,
a compris une chose importante dans sa profession, où l’on pointe souvent au chômage.
«Le vide fait partie de notre métier. On en a
besoin pour se ressourcer.» Et, de toute façon,
les anges ont bien des ailes, non?
Légendes de la forêt viennoise, du 23 avril au 12 mai,
Théâtre du Grütli, Genève, www.grutli.ch
Les Trublions, en tournée à Genève, Neuchâtel, Vevey et
Lausanne dès octobre, www.la-distillerie.ch

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