Alan Vega, un indien dans la jungle numérique
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Alan Vega, un indien dans la jungle numérique
SAMEDI 6 ET DIMANCHE 7 AVRIL 2013 N 78 ➥ 146 O E ANNÉE ➥ CHF 3.00 Prière de réexpédier sans annoncer la nouvelle adresse JA 1211 GENÈVE 8 WWW.LECOURRIER.CH L’ E S S E N T I E L , A U T R E M E N T. COLLOQUE De quoi le voile est-il le nom? leMag 33 tours en quête d’auteurs 19-20 MUSIQUE • AVEC LE PROJET «THE LP COLLECTION», MIS SUR PIED PAR DEUX MORDUS DE MUSIQUE LAUSANNOIS, C’EST LE TEXTE QUI FAIT NAÎTRE LA MUSIQUE. LP BOOKS/DR MOBILITÉ Le projet de vélos en libre-service genevois a du plomb dans l’aile 5 VAUD Un postulat propose de faire la lumière sur la politique d’internement administratif Même imposé, le voile donne parfois lieu à des détournements glamour. Ici, la 30e rencontre annuelle des musulmans de France. KEYSTONE 3 éditorial Entre crispations et symboles, le voile est une question sensible qui déchaîne les passions. Un colloque organisé par l’université de Genève tente de poser le problème sans reconduire les préjugés. près les années Sarkozy et sa propension à instrumentaliser le port du voile à des fins politiques, on pensait le débat clos. La récente décision de la Cour de cassation d’annuler le licenciement de l’employée voilée de la crèche privée «Baby-Loup» (Ile de France), qu’elle juge discriminatoire, l’a relancé. Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, a publiquement regretté une décision qui remet en cause la laïcité. Des intellectuels et personnalités politiques, la féministe Elisabeth Badinter en tête, sont montés au créneau pour exiger, à travers une pétition, un changement législatif concernant les signes religieux. Si bien que François Hollande, par ailleurs incapable de répondre aux attentes des Français sur le plan économique et social, s’est prononcé quelques jours plus tard en faveur d'une loi réglementant le port du voile dans les établissements en contact avec les enfants. On ne saurait faire le procès au président Hollande de vouloir attiser les sentiments islamophobes de ses concitoyens. Mais force est de constater que ce modeste bout de tissu, qui recouvre la tête de certaines femmes, n’en finit pas de susciter crispations et ressentiments. Pourquoi donc se focalise-t-on systématiquement sur la façon de se vêtir des femmes? Pourquoi le voile est-il le seul signe religieux qui cristallise tant de controverses? Un colloque et une A UN VOILE CHRISTIANE PASTEUR DEVANT LES YEUX exposition, mis sur pied à Genève, visent justement à stimuler notre réflexion sur la signification et le regard que nous portons tant sur le voile que sur le corps de la femme, dans les pays musulmans comme en Occident. Ils nous rappellent opportunément que le foulard ne constitue pas une spécificité propre au monde musulman: aujourd’hui encore, dans nombre de pays européens, dans les campagnes notamment, les femmes âgées se couvrent la tête. Mais c’est aussi l’occasion de répéter pourquoi nous ne nous résignons pas au voile. Même si le port du «hidjab» n’est pas exigé par le Coran, il représente un coup de canif dans la laïcité qui fonde le contrat social. Il demeure le signe caricatural de la soumission de la femme à l’homme, d’une vision à la fois hystérique et hypocrite de la sexualité. De façon intolérable, il boute la femme hors de l’espace public. Enfin, si le voile suscite le rejet, c’est aussi parce qu’il est associé à l’islam qui, aujourd’hui, peine à véhiculer des valeurs positives dans l’inconscient collectif. Sur la liberté revendiquée par certaines femmes de se voiler pèse forcément le soupçon du conditionnement. Mais ne nous leurrons pas. La femme «dévoilée» n’est pas libérée du patriarcat pour autant. Simplement soumise à d’autres diktats. D’autres stéréotypes. Contre ceux-ci également il nous faut lutter. 4 PUBLICITÉ AMR 10 rue des Alpes 1201 Genève Jeudi 11 avril 2013 – 20h Réservations : www.fanfareduloup-orchestra.ch ou : 079 467 22 21 PUBLICITÉ rédactions ➥ Genève 022 8095566 ➥ Bureau Vaud 021 683 08 85 ➥ Bureau Neuchâtel 032 724 60 50 abonnements ➥ 022 8095555 publicité ➥ 022 80952 32 courriels ➥ [email protected] ➥ [email protected] ➥ [email protected] ➥ [email protected] ➥ [email protected] Le quotidien Le Courrier est édité à Genève par la Nouvelle association du Courrier (NAC), association sans but lucratif • Direction, administration et rédaction à Genève: 3, rue de la Truite, case postale 238, 1211 Genève 8 • Rédaction vaudoise: 1, place Grand-Saint-Jean, case postale 6772, 1002 Lausanne • Neuchâtel: 3, av. de la Gare, 2000 Neuchâtel • Tarifs abonnements: normal pour un an (285 éditions): CHF 373.– (promotionnel de première année: CHF 299.–); AVS/AI/chômage/moins de 26 ans: CHF 285.–; étudiantEs/apprentiEs: CHF 195.–; abonnement de soutien: CHF 493.–; essai de 2 mois: CHF 30.–. Dons: CCP 12-1254-9 C A P À 2 REGARDS LE COURRIER SAMEDI 6 AVRIL 2013 LES AVEUX DE CAHUZAC AGORA CHRONIQUE La justice britannique condamne le travail gratuit et forcé Larmes de crocodile dans une maison qui brûle GRANDE-BRETAGNE • Deux chômeurs, contraints d’aller travailler gratuitement pour mériter le versement de leurs allocations, ont refusé ce chantage et osé porter plainte contre le gouvernement. Ils ont obtenu gain de cause. SOPHIE HANCART* C’est un camouflet pour le gouvernement ultra-conservateur de David Cameron, dont la haine envers ses chômeurs atteint des sommets et où la stigmatisation des «assistés» bat son plein. Car, outre-Manche et dans le monde anglo-saxon en général, il est commun de confondre allègrement salaire et aide sociale tandis que la notion de «mérite», aussi fallacieuse que chez nous, est, par contre, nettement plus aiguë... Ainsi, au Royaume-Uni, pour lutter contre le chômage, on lutte contre les chômeurs et le travail forcé est une tradition. Ce pays en récession, qui affiche malgré tout un honorable taux de chômage à 7,8% derrière lequel se cachent exploitation, précarité et pauvreté (elle touche plus de 17% de la population, soit près de 11 millions de personnes), symbolise l’extrême dureté d’un capitalisme particulièrement sauvage et inégalitaire. Le principe du workfare-to-work (allocations en échange de travaux), installé depuis la fin des années 1990, a été enrichi par des back-to-work schemes (programmes de réinsertion dans l’emploi) où, pour conserver leur allocation de 65 euros par semaine, les chômeurs sont sommés par les jobcentres d’effectuer un «stage» non rémunéré dans des organismes communautaires ou dans les rayons de riches grandes enseignes comme Tesco, Poundland, Argos ou Sainsbury’s, jusqu’à 30 heures par semaine pendant un mois. A ceux qui refusent, on coupe les vivres pendant six mois. Malheureusement, ces jobs ne sont pas pérennisés et le taux de réinsertion dans l’emploi est nul: une récente étude du gouvernement l’a prouvé, court-termisme, déclassement et absence de volontariat étant le trou noir de ces politiques. Mais le gouvernement persiste et signe au motif de faire comprendre aux chômeurs qu’ils ne doi- vent pas «jouer avec le système», dixit le ministre de l’Emploi tout en éludant que ce programme permet en revanche aux employeurs de jouer, eux, avec le système en exploitant à l’infini une main d’œuvre abondante et gratuite, comme au bon vieux temps de l’esclavage. Cait Reilly, 24 ans, jeune diplômée universitaire de Birmingham sans emploi et Jamieson Wilson, 40 ans, chauffeur poids lourd au chômage habitant Nottingham, l’une et l’autre obligés d’aller travailler gratuitement dans un supermarché sous peine de voir leurs allocations suspendues, ont refusé ce chantage, porté plainte et gagné leur procès contre l’Etat britannique. Après plus d’une année de procédure, la Cour d’appel leur a donné raison le 12 février dernier, jugeant illégale cette méthode de «réinsertion dans le travail». Le ministère de l’Emploi est donc prié de revoir sa copie et de se mettre en conformité avec le droit. En attendant, les chômeurs peuvent dès à présent refuser ces «stages» sans être sanctionnés, tandis que ceux qui les ont refusés et à qui on a coupé les vivres peuvent réclamer leur dû rétroactivement. Grâce au courage et à l’entêtement de Cait et Jamieson, coup d’arrêt est porté à cette absurde politique coercitive qui punit et exploite les chômeurs au lieu de les aider, tandis que rappel au respect des conventions internationales est fait (notamment, la Convention n° 105 de l’OIT sur l’abolition du travail forcé et la Déclaration universelle des Droits de l’Homme). Une excellente nouvelle qui n’a visiblement pas intéressé les médias français, dont le rôle se limite désormais à produire de vastes écrans de fumée. * Article publié par Actuchômage, site d’actualités et d’informations sur le chômage de l’association française APNÉE (Alternatives pour une nouvelle économie de l’emploi). BERNARD CASSEN* Qui disait que les hauts dignitaires des institutions européennes étaient insensibles aux conséquences dramatiques des politiques d’austérité qu’ils imposent aux peuples? Le Conseil européen des 13 et 14 mars leur a permis de rappeler qu’ils ont, eux aussi, un cœur. Son président, Herman Van Rompuy, a en effet déclaré que les dirigeants, ses collègues, étaient «pleinement conscients du débat, des frustrations qui s’accumulent, et même du désespoir des gens». Sans doute était-il encore sous le choc des résultats des élections italiennes des 24 et 25 février, et n’ignoraitil pas les signes avant-coureurs d’une explosion sociale en Espagne et au Portugal. En revanche, il ne voyait rien venir de Chypre... Personne n’entretenait l’illusion que ces paroles, dignes d’une dame patronnesse, allaient déboucher sur une remise en question radicale des politiques actuelles. En 2012, elles ont plongé la majorité des économies des pays membres de l’Union européenne (UE) dans la récession et, selon les chiffres fournis par la Commission ellemême, elles ont entraîné la destruction d’un million d’emplois dans la seule zone euro où le chômage touche désormais 11,8% de la population active. Et les perspectives pour 2013 sont encore plus catastrophiques. Face à un tel bilan de faillite, et après avoir versé ces quelques larmes de crocodile, le Conseil européen a cependant – comme il fallait s’y attendre – décidé de ne rien changer à ses orientations. L’Allemagne veille au grain! Sont donc plus que jamais à l’ordre du jour la «discipline» budgétaire, les «réformes» structurelles et la recherche frénétique de la «compétitivité». Seule et minime concession, la Commission a accepté d’être un peu plus souple sur les délais de retour à un déficit public inférieur à 3% du produit intérieur brut de chaque Etat. Et, pour que François Hollande ne perde pas une fois de plus la face, a été sorti des placards le Pacte européen de croissance adopté en juin 2012 et dont on n’avait plus entendu parler depuis cette date. Les chômeurs sont priés d’attendre et surtout de ne pas céder au «populisme» Il faut rappeler que, tout juste quelques semaines après son arrivée à l’Elysée, ce Pacte avait servi d’alibi au président de la République pour camoufler le renoncement à son engagement de «réorienter» l’Europe. Quand on regarde de près le contenu et le volume (120 milliards d’euros) de cet accord, on en mesure le caractère dérisoire par rapport à l’ampleur de la crise. Son montant représente l’addition de trois sources hétéroclites: l’augmentation de 10 milliards du capital de la Banque européenne d’investissement (BEI) qui accroîtrait sa capacité de prêt de 60 milliards; 55 milliards de fonds structurels non dépensés; et 5 milliards d’emprunts obligataires pour le financement de projets (project bonds) d’infrastructures dans les secteurs de l’énergie, des transports et de l’Internet à haut débit. A supposer que ces 120 milliards puissent être engagés immédiatement – ce qui est techniquement impossible –, ils produiraient seulement leurs effets – et des effets très limités – dans quelques années. Les 26,6% de chômeurs espagnols, les 26% de chômeurs grecs, les 14,6% de chômeurs irlandais, les 14% de chômeurs chypriotes, les 11,1% de chômeurs italiens, les 10,5% de chômeurs français, les 10% de chômeurs polonais et hongrois – entre autres – sont priés d’attendre et surtout de ne pas céder au «populisme». Et qu’ils s’estiment heureux que l’on ne ponctionne pas leurs comptes en banque à partir du premier euro comme les membres de l’eurogroupe (dont le ministre des Finances français Pierre Moscovici) avaient décidé de le faire à tous les Chypriotes avant de se raviser et de taxer seulement les dépôts supérieurs à 100 000 euros... Lors du Sommet de la Terre de Johannesburg en 2002, Jacques Chirac, à l’époque président de la République, affirmait (sans cependant en tirer les conséquences) «notre maison brûle et nous regardons ailleurs». La formule s’applique parfaitement à la maison Europe et à ses dirigeants... * Secrétaire général de Mémoire des luttes, medelu.org, président d’honneur d’Attac, avec Le Monde diplomatique en español. LE COURRIER FOCUS SAMEDI 6 AVRIL 2013 3 EGALITÉ ENJEU Si le voile cristallise des tensions réelles – identitaires, religieuses-, il est aussi l’objet d’une exploitation politique et idéologique. Un colloque tente de décontextualiser la question. Lever le voile sur les symboles et les préjugés DOMINIQUE HARTMANN Signe de soumission, manifeste anti-laïcité, défi au féminisme: le voile que portent certaines femmes musulmanes est lourd de symboles. Cet attribut alimente régulièrement les débats et vient de défrayer à nouveau la chronique en France, à la suite de la décision de la Cour de cassation d’annuler le licenciement en 2008 d’une employée de la crèche privée «Baby-Loup» à qui son employeur reprochait de refuser d’ôter son voile islamique. Jeudi et vendredi prochains, le colloque «Voile, corps féminin et pudeur, entre Islam et Occident», organisé par l’université de Genève, interrogera les lectures souvent réductrices qui sont faites du port du voile, et cherchera à contextualiser la problématique. Une exposition, conçue indépendamment, enrichira le questionnement. Ce colloque, qui aborde une question très sensible, entend poser le problème en évitant de reconduire les préjugés. Comme l’explique d’emblée Yasmina Foehr-Janssens, co-organisatrice du colloque, «il ne s’agit ni de cautionner l’oppression des femmes ni de nourrir un discours anti-musulman qui se saisit parfois de façon opportuniste des droits des femmes». Discriminations au voile Car aux tensions bien réelles qui se jouent autour du voile, entre cultures d’accueil et d’origine ou entre première et deuxième générations par exemple, se superposent des discours beaucoup plus politiques. Dans les années 1930, lorsque Kemal Atatürk prend le pouvoir en Turquie, l’un de ses premiers gestes médiatiques est de demander aux femmes d’enlever leur voile. Dans les Territoires occupés, au contraire, le port du voile et de la tenue islamique dans l’éducation a été imposé par le Hamas il y a plusieurs mois. Cela n’a d’ailleurs été que le premier pas: depuis début avril, le mouvement islamiste qui admi- nistre la bande de Gaza y exige la fin de la mixité dans les écoles (voir Le Courrier du 3 avril 2013). Les droits des femmes «servent depuis longtemps de paravent à d’autres préoccupations, qu’elles soient géopolitiques ou identitaires, expose l’islamologue Rifa’at Lenzin, qui s’exprimera vendredi, dans le cadre du colloque. «L’invasion de l’Afghanistan par les Américains, par exemple, a été justifiée par la nécessité d’arracher les femmes à la mainmise des talibans. Les droits des femmes ont été très souvent instrumentalisés au cours de l’histoire pour illustrer l’infériorité d’une culture sur une autre. En Suisse, en Europe, il s’agit surtout d’affirmer la suprématie idéologique ou démocratique d’une culture sur une autre. Les véritables discriminations, en revanche, ne sont pas combattues, par exemple celles que subissent les femmes voilées sur le marché de l’emploi.» En cas de procès, le principe de la liberté religieuse entrera bien en jeu. Mais l’argument «Si l’une de nos employées est voilée, les clients se plaindront» continue à être jugé convaincant. La seule issue possible, pour ces femmes, consiste alors à ôter leur voile. C’est exactement ce qu’a fait Lucia Dahlab (lire ci-contre). L’enseignante genevoise a été sommée en 1996 d’enlever son voile. «J’adorais mon métier que j’ai exercé six ans voilée. Mais entre finir à l’assistance sociale – car je savais à quoi j’allais être confrontée – et enlever mon voile, le choix a été simple.» Elle avait déjà tenté de thématiser la discrimination à l’emploi que subissent les femmes voilées dans d’autres occasions. «Et puis, j’avais fait des études, je voulais gagner ma vie et j’avais des charges de famille.» «L’allure d’une défaite» Rifa’at Lenzin pointe aussi le hiatus existant entre le libéralisme suisse en matière ves- Le voile en scène Interroger nos idées reçues et balayer l’histoire du voile à travers les siècle, tel est l’objectif de l’exposition qu’accueille Uni-Dufour, Genève, jusqu’au 12 avril. Car il faut DR remonter loin. Au XIe siècle avant Jésus-Christ déjà, une loi assyrienne commandait aux femmes seules en public de se voiler. La prêtresse mariée avait également ce devoir. L’exposition rappelle aussi que le voile n’est pas l’apanage de la religion musulmane: cet attribut vestimentaire fait partie de la tenue des femmes dans tout le bassin méditerranéen depuis l’Antiquité. A cette époque, le voile porté par une déesse symbolisait son indépendance et l’inaccessibilité du sacré L’exposition rappelle que le christianisme aurait le premier imposé le voile aux femmes avec des motifs religieux. Mais le voile sert aussi l’érotisation de la femme, comme le montrent des images de Brigitte Bardot ou Grace Kelly, qui ont détourné celui-ci selon d’autres stéréotypes. De la même façon, la banalisation du port du voile – réintroduit à partir des années 1980 par la «réislamisation» des mœurs – en a paradoxalement modifié la nature: symbole d’adhésion à un style de vie puritain au moment de sa «réapparition» dans les pays musulmans, il y est parfois devenu chez les femmes urbaines éduquées accessoire de mode ou de séduction, comme l’attestent les magazines glamour consacrés à la mode «en hidjab». DHN Le port du voile, prescrit parfois très tôt, puise dans la tradition patriarcale plus que religieuse. DR timentaire et la tentation – formulée régulièrement – de légiférer sur l’habillement d’une certaine catégorie de la population. «En Suisse, la volonté d’intégrer les musulmans est importante; du coup, le port du voile prend l’allure d’une défaite.» «Le croisement de cette coutume patriarcale avec des problématiques religieuses complexifie encore les choses, de même que l’héritage de la colonisation, qui confère au voile une dimension identitaire, poursuit Yasmina FoehrJanssens, enseignante en études genre et médiéviste. Et la politisation actuelle du voile islamique fait complètement dériver les significations traditionnelles de ségrégation et de soumission de cet attribut vestimentaire, commun aux trois monothéismes.» La volonté de contextualisation et d’historicisation affichée n’empêche pas une position nette: «Le voile est associé au patriarcat, très clairement, et il participe de la volonté de faire porter sur le corps des femmes le poids de la condition sexuée de l’humanité, rendant ce corps tabou.» Un miroir déformant L’objectif du colloque est aussi de montrer que la réalité Le féminisme islamique encore incompris «Aujourd’hui, le féminisme islamique se diffuse au sein des mouvements sociaux et s’exprime en termes de justice et d’égalité, explique Stéphanie Latte Abdallah, chercheuse à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM-CNRS) à Aix-en-Provence. Cette deuxième phase vise à mettre en œuvre les ressources du féminisme islamique né dans les années 1980. «Des théologiennes et exégètes ont alors osé contester l’autorité des institutions établies et la question du consensus des savants dans la production et la transmission – masculine – de la norme religieuse», souligne la chercheuse. «Elles ont par exemple montré que l’islam n’est pas une religion des pères: dans le Coran, Dieu est irreprésentable, donc non genré.» Par leur travail de retraduction du Coran, elles ont aussi dégagé les textes sacrés de la tradition et montré qu’en matière d’héritage, de témoignage, de divorce, le statut de la femme divergeait de bien des pratiques actuelles. Mais ce ou plutôt ces mouvements restent relativement incompris dans différents pays du monde arabe. Et entre le féminisme à la française et le féminisme islamique également, le cou- n’est pas clivée entre femmes voilées et non voilées. «Il ne suffit pas d’enlever le voile pour faire cesser la domination masculine, note Yasmina Foehr-Janssens. Ce qui est imposé aux corps aujourd’hui en Occident le montre. Mais on s’enfermerait, à se renvoyer des aliénations à la figure. L’obligation du port du voile comme le diktat du dévoilement reconduisent le même genre de stéréotype selon lequel la femme est avant tout l’objet du fantasme masculin.» Wendy Shaw, de l’université de Berne, s’interrogera lors du colloque genevois sur la façon dont les femmes sont utilisées comme simples signes dans un discours, voilées ou non. Selon elle, certaines des réactions violentes suscitées par le voile s’expliquent aussi par une crainte: «Toute expression, y compris l’habillement, est soumises à une ou plusieurs idéologies. Là où le port du voile n’est pas contraint comme en Iran ou en Arabie saoudite, certaines femmes considèrent leur choix de se voiler comme une libération et un pouvoir, note l’historienne de l’art. Libérées de leur visibilité en tant qu’individu et objet sexuel, elles se soustraient à l’espace public et l’assument, ce qui peut inquiéter.» C’est moins le port du voile en lui-même qui inquiète alors («je n’ai pas encore entendu parler de gangs de femmes voilées terrorisant les rues»), que ce qu’il révèle des normes existant dans les sociétés occidentales où l’individu existe davantage par son image que par son action. «Qui au monde peut bien retirer un avantage du fait de voir ou non mon visage dans l’espace public? Cette exigence de visibilité est-elle réellement un facteur d’individuation ou permet-elle seulement une identification facile fondée sur des normes de genre, âge, classe?», interroge Wendy Shaw. I «JE L’AI MIS AVEC BONHEUR» rant passe mal, ajoute Stéphanie Latte Abdallah. «Car pour beaucoup, les religions sont considérées comme forcément oppressives.» Excepté certaines démarches communes menées avec le Collectif pour l’égalité, les deux courants n’ont jusqu’ici guère réussi à collaborer en France. Pour répondre à la question de savoir si l’on peut être «musulmane et féministe», il faudrait pour Zahra Ali, doctorante en sociologue à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, «décoloniser et dessesentialiser toute lecture du féminisme et de l’islam», et voir comment les féministes musulmanes posent la question de l’égalité dans des «contextes où l’islam est un référent majeur» – selon des modalités peutêtre différentes de celles que pose la «doxa féministe». En Malaysie, travaille par exemple un important groupe féministe, souligne Stéphanie Latte Abdallah: «Elles partent du principe que puisqu’elles sont soumises à la loi religieuse, en décortiquer les fondements est un enjeu démocratique.» Un enjeu de taille. «Car rares sont les citoyens des pays musulmans à se dire athées.» DHN En 1996, le Département genevois de l’instruction publique demandait à la Genevoise Lucia Dahlab d’enlever son voile pour enseigner. «Je suis devenue un étendard, un instrument. Je cristallisais des peurs, encaissais les réactions violentes qui peuvent surgir dès que l’on parle de religion, de laïcité, de droits des femmes. Et je ne me reconnaissais plus dans le portrait que l’on faisait de moi.» Des réactions, elle est pourtant habituée à en susciter depuis qu’elle a décidé de porter le voile, il y a plus de vingt ans, après sa conversion à l’islam. «C’est vraiment ton choix (sous-entendu: ou celui de ton mari)? Tu te sens vraiment bien avec ce voile?» Il en naissait des échanges avec son entourage. «A partir du moment où la question est devenue politique, je ne me faisais plus entendre.» Son choix de porter le voile s’enracine dans un rejet de la féminité à l’occidentale. «Cette femme obligatoirement séduisante, parfaite, je n’en voulais pas. Le voile m’a permis de vivre ma féminité autrement, de montrer qui je suis.» Elle s’est toujours engagée, partout où elle était. En toute logique, elle s’est lancée en politique. Cet automne, elle sera sur la liste des Verts pour l’élection au Grand Conseil. Non sans avoir d’abord suscité de nombreuses discussions au sein du parti. DHN 4 VAUD LE COURRIER SAMEDI 6 AVRIL 2013 Une demande de réhabilitation des ex-internés administratifs MÉMOIRE • Un postulat au Grand Conseil propose de faire la lumière sur la politique menée entre 1939 et 1971. Eclairage d’un jeune historien. Le 10 septembre 2010, Eveline Widmer-Schlumpf présentait les excuses de la Suisse aux victimes de l’internement administratif. Une «réparation morale» pour les milliers de personnes qui avaient été arbitrairement emprisonnées en l’absence de toute condamnation pénale. Pratiqués jusqu’en 1981, ces placements en détention visaient les individus jugés «paresseux», «déviants» ou de «mauvaises mœurs»: marginaux, sans-emploi, mais aussi adolescents fugueurs, filles-mères ou prostituées. Aujourd’hui, la reconnaissance des victimes se poursuit. En octobre, la Commission des affaires juridiques du Conseil national a validé un rapport et un projet de loi sur la réhabilitation des anciens internés. Pourtant, toute la lumière n’a pas encore été faite sur ce pan sombre de l’histoire. La politique menée, pendant plus de trente ans, dans le cadre de la loi vaudoise sur l’internement administratif reste ainsi largement méconnue. Déposé en février au Grand Conseil, un postulat de La Gauche demande d’y remédier. Il propose d’imiter à l’é- chelon cantonal le processus mené au plan fédéral. Etudiant en histoire contemporaine à Lausanne, Yves Collaud est le premier à s’être penché sur les archives de la Commission cantonale d’internement administratif (CCIA), active entre 1939 et 1971. Une recherche pionnière effectuée dans le cadre de son mémoire de master. Entretien. Qui est alors susceptible d’être interné? Le but principal est d’interner les personnes qui s’adonnent à la prostitution, les souteneurs, les personnes actives dans les jeux illégaux et enfin, les personnes qui, «par leur fainéantise ou leur inconduite, mettent en danger autrui». Sont toutefois prioritairement visées les prostituées et les personnes considérées comme souteneurs. Dans quel contexte la loi vaudoise sur l’internement administratif a-t-elle été instituée? Yves Collaud: Elle tire son origine de la discussion autour de la loi sur la prévoyance sociale de l’assistance publique, en 1935. Un député avait alors demandé que cette loi, qui prévoyait déjà l’internement administratif pour les personnes à l’assistance sociale, élargisse cette mesure à d’autres catégories de personnes. La discussion sur les modalités de son application s’est poursuivie jusqu’en 1939. Puis, au début de la guerre, le projet de loi a été abandonné au profit d’un arrêté du Conseil d’Etat, qui disposait alors des pleins pouvoirs. L’internement administratif a ensuite été codifié dans une loi spécifique, adoptée par le Grand Conseil fin 1941. En cela, la législation vaudoise se distinguait-elle de celle des autres cantons? Oui, car contrairement à la plupart des cantons, elle visait prioritairement la prostitution. On peut d’ailleurs présumer que c’est pour cette raison que dans le canton de Vaud, les femmes constituaient la majorité des personnes internées. Alors qu’ailleurs, elles n’en représentaient qu’une faible minorité, comme l’ont montré les études réalisées dans les cantons de Berne et Thurgovie. Le principe de l’internement administratif faisait-il alors consensus sur le plan politique? Oui, parce qu’il n’était pas considéré comme une peine, mais comme une mesure de rééducation en vue de prévenir un possible crime futur. L’internement était vu comme une Ces décisions pouvaient-elles être contestées? Les internés avaient-ils la possibilité d’en appeler à la justice? Après qu’une décision était prise, les internés avaient 10 jours pour formu- ler un recours auprès du Conseil d’Etat. Il n’existait ensuite pas d’autre voie de recours au niveau cantonal: la seule possibilité était de saisir le Tribunal fédéral. Cette situation illustre l’aspect paralégal du dispositif vaudois. L’exemple de la prostitution est à cet égard parlant. Le Code pénal suisse de 1942 contenait plusieurs articles qui sanctionnaient des pratiques liées à la prostitution. Or, dans le canton de Vaud, très peu d’individus étaient condamnés en justice sur la base de ces articles. En revanche, à la fin de la guerre, on comptait déjà près de 200 personnes passées devant la CCIA, dont une grande majorité de femmes. Cela montre que ce dispositif fonctionnait de manière parallèle au dispositif pénal. Quelle était la durée des «peines» prononcées? Au départ, le maximum était de 3 ans. C’est la durée d’internement qui était la plupart du temps décidée pour les hommes, alors que pour les femmes, celle-ci était de 2 ans au plus. Avec la loi de 1941, le maximum était de 5 ans. Là encore, les hommes étaient «punis» plus sévèrement que les femmes. Par ailleurs, cette loi introduisait la possibilité d’interner les délinquants dits «d’habitude» pour une durée illimitée. Très peu utilisée, cette disposition a été supprimée en 1945. Lorsque la personne avait effectué les deux tiers de sa peine, elle pouvait demander une sortie de prison anticipée. Mais cette requête était soumise Le Tribunal cantonal (TC) vaudois autorise la vidéosurveillance des espaces extérieurs de deux établissements scolaires de Lutry, y compris pendant les heures de cours. Cette mesure répond à un intérêt public et repose sur une base légale suffisante, estime la Cour. Le TC a admis un recours de la commune de Lutry contre une décision du préposé vaudois à la protection des données et à l’information Christian Raetz. Suite à l’entrée en vigueur de la loi sur la protection des données de 2007, ce dernier s’était opposé à une télésurveillance dans ces collèges pendant les périodes de cours. Il invoquait une pesée d’intérêt entre le besoin réel de filmer et l’atteinte à la sphère privée des enseignants et des élèves. mise à l’écart temporaire, le temps de la rééducation par le travail. On trouve cependant des prises de positions critiques, notamment de la part de certains juristes. Par ailleurs, une partie des mouvements féministes s’opposait au principe de punir des prostituées, plutôt que leurs clients. Combien de personnes ont-elles été internées? Et où? Au total, 261 dossiers ont été ouverts entre l’automne 1939 et la fin 1971, mais une grande majorité l’a été entre 1939 et 1950. La plus grande période d’activité de la CCIA (la commission ad hoc qui prenait les décisions d’internement) correspond donc à la période de la Seconde Guerre mondiale. Lorsque les personnes étaient effectivement internées – ce qui n’était pas toujours le cas –, les hommes étaient envoyés à la colonie d’Orbe et les femmes, à la prison de Bellechasse (FR). Dans cet établissement, les prisonnières de droit commun et les internées administratives étaient traitées exactement de la même manière. Le canton avait prévu de construire un établissement spécifique pour l’internement administratif, mais le projet ne s’est jamais concrétisé. I «Le dispositif vaudois était paralégal» Les décisions d’internement relevaient d’une commission ad hoc, la CCIA. Qui étaient les membres de cette instance? La CCIA était composée de 5 membres désignés par le Conseil d’Etat. Tous étaient soit avocats, soit médecins. D’après mes recherches, ils avaient souvent des liens assez étroits avec les institutions politiques; certains étaient eux-mêmes députés. Les membres se caractérisaient aussi de par leur longévité au sein de la CCIA. Seules deux femmes en ont fait partie. Les caméras autorisées durant les cours La décision du TC, qui fait jurisprudence dans le canton, respecte le principe de proportionnalité: les élèves et les enseignants ne sont filmés qu’à l’extérieur des bâtiments scolaires. L’impact sur l’enseignement lui-même et la personnalité des élèves doit par conséquent être relativisé, relève l’arrêt publié le 28 mars et rendu public dans divers médias. Pour la Cour, la vidéosurveillance a également des effets positifs pour les utilisateurs des sites scolaires. Elle tend notamment à empêcher des dommages à la propriété ou des actes de violence dont ils peuvent être victimes (racket sur les élèves par exemple). Ces caméras fonctionnent 24 heures sur 24 et les images sont visibles en permanence sur des écrans installés à la réception du poste de police. Elles sont enregistrées, puis effacées après 48 heures. Si une infraction est constatée, la police constitue une sauvegarde du «moment-clé», puis annonce le cas au Ministère public, ce qui n’est jamais arrivé en sept ans. ATS Les femmes constituaient la majorité des personnes internées par les autorités vaudoises. KEYSTONE PROPOS RECUEILLIS PAR ARNAUD CREVOISIER LUTRY CARAMBOLAGE SUR L’A9 La police cherche toujours des témoins Les causes du carambolage qui a impliqué une cinquantaine de véhicules samedi sur l’A9 dans le canton de Vaud n’ont pas encore été établies. La police recherche toujours des témoins tout comme les usagers qui ont quitté les lieux juste après l’accident. Le premier appel à témoin lancé lundi a permis de recueillir cinq témoignages, en plus de la dizaine déjà relevés auparavant, a indiqué hier à l’ATS Philippe Jaton, porte-parole de la police vaudoise. Les gendarmes recherchent notamment deux conducteurs arrêtés sur la bande d’arrêt d’urgence, peu avant le carambolage. Ils étaient au volant d’un petit 4x4 de couleur gris-noir, avec quatre personnes à bord. ATS/KEYSTONE à l’arbitraire du Département cantonal de justice et police. Les archives liées aux activités de la CCIA restent soumises à un délai de protection spécial de 100 ans. Comment y avez-vous eu accès? Sur la base d’une demande écrite, qui a été appuyée par les archives cantonales, le Service juridique de l’Etat de Vaud m’a autorisé à consulter l’ensemble de la documentation. La seule restriction qui m’a été imposée est l’anonymisation des sources et des informations personnelles sur les internés. Personnellement, je trouve cela tout à fait normal: cacher ce type d’informations fait partie de l’éthique de l’historien. PROPOS RECUEILLIS PAR AC PRANGINS Motard grièvement blessé jeudi Un motard de 48 ans a été grièvement blessé jeudi après midi vers 17 h 55 sur la route cantonale entre Nyon et Prangins. Il a été heurté par un véhicule à un rondpoint. Le conducteur domicilié dans la région a été héliporté au CHUV. ATS LE COURRIER RÉGION SAMEDI 6 AVRIL 2013 Le projet de vélib’ genevois de plus en plus compromis NEUCHÂTEL Dépouillement simultané pour le Grand Conseil et le Conseil d’Etat MOBILITÉ • En commission des finances, seuls les Socialistes, les Verts et le Parti démocrate-chrétien défendent le projet de vélos en libre-service. PHILIPPE BACH Le dossier des vélos en libre-service genevois (vélib’) a de plus en plus de plomb dans l’aile. La commission des finances a préavisé négativement la semaine passée le projet de subvention de 700 000 francs par an destiné à couvrir le déficit d’exploitation de cette nouvelle offre en matière de mobilité douce. La nouvelle a été annoncée par la Tribune de Genève du 3 avril. Le projet avait déjà fait un premier passage en janvier devant le Grand Conseil. Il s’était trouvé une majorité de députés pour préférer un renvoi en commission afin d’examiner un projet alternatif, développé par la municipalité de Bienne (voir Le Courrier du 16 février). Celui-ci est plus souple: sans bornes d’attache, il fonctionne grâce à un positionnement GPS des deux-roues. L’électronique embarquée est plus onéreuse, les vélos sont deux fois plus chers, mais les investissements pour réaliser les stations de dépose, à la charge des communes, sont bien moindres. Ce retour en commission n’a cependant pas forcément eu l’effet escompté. Il a surtout polarisé les positions. Le Parti démocrate-chrétien, qui était divisé à ce sujet, s’est rallié au projet officiel défendu par les Verts et les socialistes, et qui serait géré par les TPG. L’Union démocratique du centre (UDC) et le Mouvement citoyens (MCG) ont entièrement basculé dans le camp des opposants. Tandis que le Parti libéral-radical – emmené par le député Pierre Weiss, qui rédigera le rapport de majorité – continue de défendre la version biennoise. Avec quelle entreprise? Le dossier se complique par ailleurs pour cause d’élément nouveau: le conseil d’administration des TPG redoute la fragilité économique de la société québécoise Bixi, qui a remporté le marché à la suite de l’appel d’offres. Elle est en effet en cours de rachat. Le dossier des vélos en libre-service genevois a de plus en plus de plomb dans l’aile. Photo: vélo en libre-service dans les rues de Paris. KEYSTONE Le conseil d’administration de la régie publique a donc révoqué cette entreprise, qui a recouru devant la Chambre administrative où l’affaire est pendante. En l’état, c’est l’entreprise arrivée seconde lors de l’appel d’offres qui devrait remporter le marché. L’identité de cette entité n’est pas publique, ce qui vient opacifier le dossier. Le nom qui revient le plus souvent est celui de Keolis, un opérateur de transports en main majoritaire de la SNCF. Quoi qu’il en soit, sur le papier, le projet semble condamné. PDC, PS et Verts ne pèsent que 43 voix contre 57 pour le bloc composé par le PLR, l’UDC et le MCG. Ces deux dernières formations étant notoirement très pro-voitures, elles sont fondamentalement opposées à ce type d’initiative. Il faudrait donc que plusieurs députés PLR basculent pour que le dossier ait une chance. «C’est à Michèle Künzler de reprendre la main en rouvrant un appel d’offres intégrant la possibilité pour un projet sans attaches de soumissionner», lance Pierre Weiss. «Ce n’est pas très sérieux», rétorque Roger Deneys, député PS, qui va rédiger un des rapports de minorité. «Si Pierre Weiss était sincère, il pourrait voter le projet en l’amendant dans le sens qu’il propose, il est plus probable qu’il cherche à le couler.» Source de financement extérieure? «Et même si je voulais, je ne pourrais pas, observe pour sa part Michèle Künzler, un appel d’offres obéit à un certain nombre de règles. La loi ne le permettrait pas. Certains semblent aimer le libéralisme, uniquement quand ça les arrange.» La conseillère d’Etat relève qu’en cas de refus par le parlement cantonal, le projet ne serait pas forcément condamné pour autant: il serait possible pour les TPG de le remettre à flots, en cherchant une source de financement extérieure permettant de palier la défection du canton qui ne représente qu’un quart du budget de fonctionnement du projet. Le solde étant assumé à parts égales par les TPG, les communes et les usagers. I Après les vélibs’, les autolibs’? Après les vélibs’ des autolibs’. Selon la Tribune de Genève, la Ville de Genève serait en tractation avec la coopérative d’auto-partage Mobility afin que le système d’autolibs’, qui existe en France, soit testé à Genève. Plus souple que le carsharing habituellement pratiqué par Mobility, l’autolib’ permet d’emprunter un véhicule sans réservation, avec un usage assez proche du vélib’. Le système a été testé à Paris. Pour l’heure, il ne s’agit que d’un projet. Ni les modalités – le système fonctionnerait-il via une application smartphone ou faudrait-il prévoir des places de parc spéciales? – ni le financement du projet ne sont réglés. PBH Mille trois cents étudiants en attente de leur bourse d’études GENÈVE • Les retards sont dus à la nouvelle loi sur les aides aux étudiants. touchés, se retrouvant déboussolés puisque cette aide financière représente une part importante de leur revenu. Comment en est-on arrivé à cette situation? Le nouveau concordat intercantonal sur les bourses d’études, en vigueur depuis le 1er juin 2012, et la nouvelle législation genevoise en la matière ont modifié la procédure d’attribution. «La loi a changé plusieurs choses. Les documents demandés ne sont plus les mêmes; la liberté du lieu de formation est maintenant garantie, mais elle implique de nombreuses vérifications concernant les formations étrangères et leurs équivalences en Suisse. Nous avons également une nouvelle base informatique et avons malheureusement dû reprendre les données d’étudiants déjà boursiers, ce qui a encore ralenti le processus.» Une des principales sources de mécontentement sont les nombreux justificatifs demandés, notamment concernant les revenus des parents. La nouvelle procédure n’a pas seulement rallongé les délais de réponse, mais a également mis en difficulté les étudiants issus de familles monoparentales ou qui n’ont plus de relations avec leurs parents. «Les documents requis ne sont pas représentatifs des conditions de vie des étudiants», s’exclame Jonathan Baud, secrétaire permanent de la Conférence universitaire des associations d’étudiants (CUAE). «Ce système, déjà complètement bureaucratique, a encore empiré depuis l’entrée en vigueur de ces nouvelles dispositions. Il n’existe aucune sou- Le dépouillement des résultats des élections au Grand Conseil et au Conseil d’Etat neuchâtelois aura lieu simultanément le 28 avril. Le gouvernement a pris cette décision hier après le report de l’élection au Conseil d’Etat à la suite du décès du candidat PDC Raymond Traube. Jeudi, le gouvernement avait décidé de reporter l’élection au Conseil d’Etat du 14 au 28 avril, tout en maintenant celle du Grand Conseil au 14 avril. Or, l’article 37 de la loi cantonale sur les droits politiques stipule que ces élections doivent avoir lieu «simultanément» et la menace de recours planait. Avec le dépouillement simultané, le Conseil d’Etat considère «avoir levé toute ambiguïté s’agissant d’une éventuelle influence d’un scrutin sur le déroulement du second», écrit-il dans un communiqué. Un éventuel second tour pour le Conseil d’Etat est prévu le dimanche 19 mai. Le communiqué souligne que l’annulation de l’élection au Grand Conseil n’est pas prévue par le droit. Dimanche 14 avril, dès la fermeture des bureaux électoraux, les urnes contenant les votes pour le Grand Conseil seront scellées par la police neuchâteloise. Une opération qui se tiendra en présence de membres du bureau de dépouillement. Le constat de l’intégrité des scellés sera mené dans les mêmes conditions dimanche 28 avril avant l’ouverture des urnes. Les électeurs peuvent exprimer leur vote pour le Grand Conseil dans les délais initialement prévus au moyen du matériel reçu, soit jusqu’au 14 avril à midi. Quant au matériel de vote pour l’élection au Conseil d’Etat du 14 avril, il doit être détruit. Un nouveau matériel de vote relatif au 28 avril sera envoyé entre le 16 et le 17 avril. Les partis sont eux invités à confirmer ou à modifier leurs listes de candidats d’ici au mardi 9 avril à midi auprès de la chancellerie. L’agenda des élections cantonales neuchâteloises a été chamboulé par le décès de Raymond Traube dans la nuit de mardi à mercredi. Lorsqu’un candidat au gouvernement devient inéligible dans les cinq semaines précédant la clôture du scrutin, l’élection doit être annulée et reportée, selon l’article 75 de la loi sur les droits politiques. Ce n’est pas le cas de l’élection au Grand Conseil, pour laquelle le défunt était aussi candidat, car elle se tient selon le système de la représentation proportionnelle. Les sièges sont d’abord attribués aux partis avant de l’être nominativement aux candidats. ATS APPLICATION DES ACCORDS BILATÉRAUX Le Groupement transfrontalier regarde vers la Commission européenne plesse quant il s’agit d’apprécier les différentes situations familiales et les délais sont devenus complètement déraisonnables.» Bien qu’il reconnaisse que cette conception rigide des liens familiaux fasse partie de la logique du système, Grégoire Evéquoz assure que «le traitement se fait au cas par cas et que des solutions plus accommodantes sont recherchées et trouvées dans ce genre de dossiers». Le président du Groupement transfrontalier européen (GTE) Michel Charrat veut en finir avec la préférence cantonale pratiquée par certains employeurs genevois. Il prépare un dossier à l’attention de la Commission européenne afin qu’elle veille à la stricte application des accords bilatéraux. «A Genève les accords bilatéraux ne sont pas respectés, des employeurs pratiquent la préférence cantonale lors des recrutements, et certains frontaliers n’ont pas la possibilité d’être promus dans leur entreprise», explique Michel Charrat dans un entretien paru hier dans L’Agefi. «Ces pratiques existent avec l’aval du gouvernement», affirme-t-il. Selon le président du GTE, les exemples se multiplient. «Nous avons assez de cas pour constituer un dossier que nous allons soumettre à la Commission européenne, qui pourra ainsi mieux veiller à la stricte application des accords bilatéraux», ajoute M. Charrat. Au-delà des retards, la question des bourses d’études et d’apprentissage est appelée à se politiser. L’Union des étudiants de Suisse a déposé une initiative en février 2012, soutenue par la CUAE, visant à faire de l’attribution des aides aux étudiants une compétence de la Confédération. SARAH BUDASZ Le débat sur les frontaliers est récurrent à Genève, surtout en année électorale. Il est notamment alimenté par le MCG qui a fait de ce thème son cheval de bataille. Le canton recensait 63 373 frontaliers actifs à la fin 2011. Le gouvernement a décidé qu’à compétences égales, l’administration cantonale engagerait en priorité des chômeurs genevois avant de solliciter des permis de travail. Cette directive, visant à lutter contre le chômage, a été étendue aux établissements publics autonomes. ATS Le service concerné assure avoir pris des mesures pour y remédier. Les cas de retard dans l’attribution des bourses d’études se multiplient ces dernières semaines. Usuellement traités en trois mois, certains dossiers déposés en septembre n’ont toujours pas reçu de réponse, comme le révélait Le Temps cette semaine. Le service des bourses et prêts d’études reconnaît qu’un nombre inhabituellement élevé de dossiers reste en suspens, mais assure que des efforts sont faits pour remédier à la situation. «Nous prenons cette situation regrettable avec beaucoup de sérieux assure Grégoire Evéquoz, chef de l’Office pour l’orientation et la formation professionnelle. Des mesures concrètes ont été prises pour qu’elle ne se reproduise pas.» Mille trois cents étudiants, universitaires, apprentis et élèves du postobligatoire sont 5 6 SUISSE LE COURRIER LA LIBERTÉ • SAMEDI 6 AVRIL 2013 La fin de l’atome va coûter cher NUCLÉAIRE • Il manque des milliards pour démanteler les centrales, selon le PS qui met en garde contre la tentation de prolonger leur durée de vie. Pragmatisme à droite. BERTRAND FISCHER D’un point de vue financier, la sortie du nucléaire a tout l’aspect d’une bombe à retardement prête à exploser à la figure des contribuables. C’est le scénario catastrophe présenté hier par le Parti socialiste (PS). Il dénonce une mauvaise estimation des coûts de démantèlement des centrales et de traitement des déchets, ainsi que des manœuvres des exploitants pour «ne pas avoir à payer les pots cassés». Alors que la conseillère fédérale Doris Leuthard est prête à jouer les prolongations, le PS demande une rapide transition énergétique. CONSOMMATION Plainte contre un faux registre du commerce La Fédération romande des consommateurs a déposé plainte contre X dans une affaire d’«arnaque à l’annuaire». Plusieurs entreprises et institutions ont reçu un e-mail émanant d’un prétendu «Office du registre du commerce (Suisse)», les enjoignant de s’inscrire. Un tel procédé viole la Loi fédérale contre la concurrence déloyale (LCD), a expliqué hier la Fédération romande des consommateurs (FRC). Le courriel litigieux demande aux destinataires de renvoyer un formulaire d’inscription signé, dans un très court délai, à un numéro de fax. L’intitulé est sciemment trompeur, visant à induire en erreur les destinataires en établissant un lien avec un organe officiel, a souligné la FRC. Le caractère privé de l’offre n’apparaît qu’en tous petits caractères, au milieu des conditions contractuelles. Les plaintes affluent chaque jour à la permanence de la FRC. L’une d’elles émane de la Caisse de pensions du canton du Jura. C’est pour cette raison que l’organisation a demandé hier l’ouverture d’une plainte pénale auprès du Ministère public jurassien. ATS REMONTÉES MÉCANIQUES Manque de soleil plombant La fréquentation des Remontées mécaniques suisses a légèrement progressé cet hiver (+4,7%) par rapport à la saison 2011/2012. Mais ces résultats se situent en dessous de la moyenne, en raison d’un faible ensoleillement. Un bilan définitif sera tiré au mois de mai. Le chiffre d’affaires a également enregistré une hausse (+4%) en comparaison avec l’hiver précédent, ont indiqué hier les Remontées mécaniques suisses. ATS FUSILLADE DE MENZNAU Cinquième victime Le bilan de la fusillade de Menznau (LU) s’alourdit à cinq morts, dont le tireur. Un homme de 61 ans, qui avait été grièvement blessé au cours du drame survenu le 27 février sur le site de l’entreprise Kronospan, a succombé à ses blessures jeudi. La nouvelle victime se trouvait encore à l’hôpital. Cinq autres personnes avaient été blessées lors de la fusillade. ATS Un trou de 7 milliards Le conseiller national Roger Nordmann a disséqué les chiffres fournis par Swissnuclear, l’organisation des exploitants de centrales. Pour démanteler les installations et traiter les déchets nucléaires, les coûts étaient évalués à 11,5 milliards de francs en 2011. A ce moment-là, l’argent mis de côté dans deux fonds prévus à cet effet n’excédait pas 4,3 milliards. Comment combler ce trou de plus de 7 milliards? Les exploitants vont certes continuer à cotiser, mais Roger Nordmann ne compte pas sur le taux de rendement des fonds prévu dans l’ordonnance (5%), largement surestimé selon lui. Même en réduisant ce taux à 3,5%, il resterait plus de 5 milliards à trouver. Ce qui fait dire au Vaudois que «le financement de l’héritage du nucléaire est un chèque sans provision». Le PS en conclut qu’il est urgent d’assainir la situation. Il demande de prendre en compte des perspectives de rendement «réalistes» et de prévoir un plan de rattrapage, notamment en relevant le niveau de fonds propres des sociétés d’exploitation. Roger Nordmann pointe du doigt les centrales de Gösgen (SO) et de Leibstadt (AG) qui, par des astuces comptables, seraient mises en faillite en cas de coup dur. «Le risque est gros que le contribuable passe à la caisse et qu’on soit tenté de faire durer les centrales plus longtemps.» Swissnuclear conteste cette présentation des faits et ne voit aucune EN BREF SECOND TUBE A Beznau (AG), la Suisse abrite la plus vieille centrale du monde encore en exploitation. Elle a été mise en service en 1969. KEYSTONE nécessité d’agir. Dans un communiqué, l’organisation précise que si un exploitant est dans l’incapacité de payer, les autres mettront la main au porte-monnaie. Reste la question de la durée de vie des centrales. En optant il y a deux ans pour la sortie du nucléaire, suite à la catastrophe de Fukushima au Japon, le Conseil fédéral n’a pas fixé de date précise, mais il table sur une durée de vie de 50 ans pour chaque installation. La dernière à être débranchée serait ainsi Leibstadt, en 2034. Ce scénario ne convient pas du tout au sénateur Robert Cramer. «A l’époque, les centrales ont été conçues pour ne durer pas plus de 40 ans, car elles subissent des irradiations qui les fragilisent», rappelle l’écologiste gene- vois. Deux initiatives des Verts transigent pour une durée de 45 ans. «Aller au-delà, c’est totalement irresponsable», tonne Robert Cramer. Avec Beznau, la Suisse abrite déjà la plus vieille centrale du monde encore en exploitation. «Je n’ai pas envie que la Suisse devienne un EMS pour le nucléaire», ironise Roger Nordmann. Prolongations possibles A droite, on se dit «pragmatique». Pour le conseiller national Jacques Bourgeois (plr/FR), «on ne va pas remplacer une centrale en bout de course. Mais si la sécurité est assurée, des prolongations sont possibles». Surtout, le Fribourgeois estime que ce n’est pas au politique de décider d’une date pour l’arrêt des réacteurs, «au risque de devoir indemniser par la suite». La récente décision du Tribunal fédéral de ne pas fixer de date de péremption pour Mühleberg (BE) fait jurisprudence, ajoute Jacques Bourgeois. Le Valaisan Yannick Buttet (pdc) se rallie aussi à la ligne définie par Doris Leuthard. «Il ne faut pas prévoir une durée de vie unique, mais régler le cas de chaque centrale séparément, selon son bilan environnemental ou les questions de sécurité.» Le Valaisan souhaite que le tournant énergétique soit pensé en se préoccupant de tous les secteurs concernés. «On observe actuellement une grande insécurité sur le marché de l’énergie. La pression qui est mise notamment sur l’hydraulique est intenable.» I Appels d’offre pour le Gothard Alors que le sort d’un éventuel second tube routier au Gothard n’est pas encore définitivement tranché, les préparatifs vont bon train. L’Office fédéral des routes a lancé hier trois appels d’offres pour des travaux de conception du projet. ATS LAC DE ZURICH Un homme repêché Le corps d’un homme d’environ 60 ans a été sorti du lac hier près du débarcadère principal de la ville de Zurich. L’identité du défunt et la cause de sa mort sont encore inconnues. ATS TUBERCULOSE BOVINE Une centaine de bêtes suisses éliminées THIERRY JACOLET Abattage de troupeaux, extension de la zone de surveillance: les autorités vétérinaires du pays ont mis la compresse pour se débarrasser au plus vite de la tuberculose bovine dont le nombre de cas a encore augmenté en Suisse. Cinq exploitations contaminées ont été recensées dans les cantons de Fribourg, Vaud et Valais. Les vétérinaires d’autres régions sont aussi sur les dents. Pour l’heure, plus de 110 bovins ont déjà été mis à mort, dont la majorité dans le canton de Fribourg. C’est qu’un élevage du Gibloux sarinois a été reconnu comme le foyer de la maladie depuis qu’une des Red Holstein a été déclarée positive au test de tuberculine intradermique le 4 mars. Quinze vaches laitières malades ont été euthanasiées et incinérées cette semaine (voir «La Liberté» de mercredi). Le reste du troupeau, 72 animaux, a subi le même sort hier en raison du taux élevé d’infection. «La maladie remonte à 2010 au moins dans ce foyer et il est clair que toutes les autres bêtes étaient exposées à la contagion et étaient donc déjà infectées», observe Grégoire Seitert, vétérinaire cantonal fribourgeois. Le séquestre sur la livraison de lait et les bovins subsistera tant que les travaux de nettoyage et de désinfection ne seront pas terminés. Le vétérinaire cantonal espère le lever dans trois semaines. Fribourg compte encore un troupeau de quatre vaches non laitières qui a été mis en contact direct avec l’élevage du Gibloux. Il vient d’être abattu. Même traitement pour la plupart des bêtes de deux troupeaux vaudois et d’un valaisan où des bovins malades du Gibloux ont séjourné. Toutes les exploitations ayant hébergé des animaux en provenance du foyer fribourgeois ont ainsi été mises sous séquestre. Les autorités vétérinaires fédérales et cantonales redoublent de vigilance avec tous les élevages qui ont pu entrer en contact indirect avec les animaux infectés de ces cinq exploitations. Elles ont décidé d’étendre la surveillance à 100 exploitations issues de neuf cantons. Ce sont près de 4000 bovins qui sont désormais soumis à un dépistage systématique. Ces tests s’étaleront sur les prochains mois. Histoire de préserver le statut de pays indemne de tuberculose bovine que la Suisse affiche depuis 1960. I Ce sont près de 4000 bovins qui sont soumis désormais à un dépistage systématique ALAIN WICHT-A CASSE LIMITÉE POUR L’ÉLEVEUR L’élimination du troupeau du Gibloux permettra à l’éleveur de limiter la casse au niveau financier. Même s’il doit faire le deuil de tous ses bovins et repartir à zéro, il ne perdra environ que deux mois d’activité. Alors que la mise sous séquestre de l’exploitation dure au minimum 100 jours. Un laps de temps nécessaire aux vétérinaires pour réaliser toute une batterie de tests. De quoi entraîner un important manque à gagner, les pertes de production laitière n’étant pas indemnisées par Sanima. Cet établissement cantonal d’assurance du bétail va ainsi rembourser la valeur des bêtes abattues. Le montant? «Nous n’avons pas encore fini les calculs», répond son administrateur Hubert Jungo. «Les indemnisations varient entre 500 et 4000 francs en moyenne par bête.» Le troupeau, qui comporte plusieurs veaux, avait un bon niveau génétique, ce qui sera pris en compte dans l’évaluation. L’absence d’indemnisation en cas d’interdiction de livraison du lait pour cause de maladie du bétail a fait réagir un député du Grand Conseil fribourgeois. L’UDC Jean Bertschi, d’Orsonnens, a demandé hier au Conseil d’Etat s’il était prêt à accorder une aide pour la perte de production laitière dans le cas de l’éleveur du Gibloux et à créer un fonds de secours pour de telles situations. TJ LE COURRIER RELIGIONS 7 SAMEDI 6 AVRIL 2013 La théologie protestante face à ses démons PARUTION • Le théologien français Raphaël Picon aborde dans son ouvrage la question de l’exorcisme, peu traitée dans le protestantisme. Comment faut-il accueillir les demandes de rites de délivrance du diable? LAURENCE VILLOZ Le diable menteur «J’ai voulu montrer qu’il n’y avait pas de sujet tabou dans le protestantisme», explique Raphaël Picon, auteur du livre Délivre-nous du mal, Exorcismes et guérisons: une approche protestante. Le doyen de l’Institut protestant de théologie (IPT) de Paris souligne aussi une recrudescence des demandes d’exorcismes auprès des pasteurs. Une enquête datant de 2006 auprès de la moitié des pasteurs en France a montré que 80% d’entre eux avaient dû faire face à des demandes de rites de guérison1 et 20% à des demandes de rites de délivrance. «Le protestantisme est démuni face à ces requêtes, il y a un vide théologique», constate le rédacteur en chef du mensuel Evangile et liberté. Son livre propose une réflexion sur le diable, le mal et les démons ainsi qu’une démarche d’accompagnement auprès des personnes qui sollicitent l’église réformée pour des rites de délivrance et de guérison. Cet ouvrage est principalement destiné aux pasteurs. «L’église protestante doit être en mesure d’aider les personnes qui se sentent ‘possédées par le diable’ et qui sont dans une situation de profonde souffrance», explique le théologien. Un cheminement avec le demandeur basé sur l’écoute, la prière et la lecture de la Bible vient ainsi déjouer sa perception d’être victime d’une possession. « En revenant à son étymologie, on dira communément du diable qu’il est ce qui divise, ce qui brise l’unité, empêche toute harmonie. Le diabolos s’oppose ici au sumbolos qui, lui, rassemble, associe. Dans cette perspective, et au niveau d’une réflexion sur l’être, sur ce que nous sommes, le diabolique peut renvoyer à la non-coïncidence du sujet avec lui-même. Il est ce qui, dans le sujet même, lutte contre lui, résiste en lui pour l’empêcher d’accéder à sa pleine vérité et de surmonter ce qui l’empêche de s’épanouir. On dira par extension du diabolique qu’il est ce qui divise la vérité avec ellemême. Le diable apparaît alors comme cette grande figure mythologique du menteur, comme celui qui trompe et qui empêche, dans les mots pourtant souvent empruntés à la vérité, de faire éclater cette dernière; la manipulation consistant ici à travestir le faux dans le semblant de la vérité». LVZ Comment définir le diable? «[Le diabolique] est ce qui, dans le sujet même, lutte contre lui, résiste en lui pour l’empêcher d’accéder à sa pleine vérité et de surmonter ce qui l’empêche de s’épanouir», peut-on lire dans Délivre-nous du mal. Pour le théologien, il s’agit de «démythiser le langage du diable», de prendre conscience «des réalités que désigne le mot diable». Rejoignant la pensée du théologien allemand Paul Tillich, Raphaël Picon considère le démoniaque comme ce qui rompt la distance entre le mot et la réalité. A partir de cette définition du diabolique, l’exorcisme consiste «à faire sortir du mot «diable» la réalité mauvaise qu’il désigne. Pour la personne qui se croit «possédée», «le rite est Saint-Antoine et les démons, extrait d’une gravure du peintre et graveur alsacien Martin Schongauer (1450-1491). CRCB fondamental car il offre un cadre légitime qui va permettre la libération». Le théologien a néanmoins renoncé à proposer des rites prédéfinis car il estime que chaque demandeur doit découvrir son propre cheminement de libération accompagné par le pasteur. «Le cheminement est très important tout comme la dimension communautaire», souligne Raphaël Picon. En s’inscrivant dans un cadre religieux défini, cette démarche ne SAINT-PÉTERSBOURG pose pas le pasteur comme un «gourou qui aurait un pouvoir magique». De plus, l’accompagnement par la discussion et le partage est un processus qui permet au demandeur de construire sa «libération». La plupart des personnes qui font des demandes d’exorcismes ou de rites de guérison sont issues de la culture africaine, malgache ou d’Amérique du Sud. «Mais pas seulement. Ces demandes viennent d’horizons de plus en plus divers», précise le doyen de l’IPT. Néanmoins «une grande précarité sociale» se retrouve chez la majorité des demandeurs. «Ces personnes n’ont souvent pas accès aux soins physiques et psychiques dont elles auraient besoin et l’Eglise est leur ultime recours». «Certaines de ces personnes pensent aussi être victimes d’une «punition divine», regrette Raphaël Picon. La cause en serait les images que l’Eglise a pu PÉLERINAGE véhiculer d’un Dieu culpabilisateur, à différents moments de l’histoire. «L’exorcisme doit d’abord être celui que la théologie chrétienne doit subir pour se libérer de toutes ses images oppressantes de Dieu», conclut l’auteur dans son livre.I PROTESTINFO 1 Le rite de guérison consiste à aider une personne qui souffre physiquement ou psychiquement. Le rite de délivrance, lui, va «libérer» une personne qui se croit «possédée». APPEL DU PAPE Caritas inspectée et intimidée Elles marchent sur Rome et En finir avec les Dans leur volonté de contrôler les organisations non gouvermentales suceptibles de recevoir des soutiens de l’étranger, les autorités russes ont désormais les institutions catholiques dans leur collimateur. C’est le cas notamment de Caritas St-Petersbourg qui dénonce une campagne d’intimidation. Une vingtaine d’ONG de la ville, dont Caritas, ont reçu mercredi la visite d’inspecteurs venus vérifier la conformité des locaux des institutions, des toilettes aux dispositifs anti-incendie en passant par les autorisations diverses, a indiqué Natalia Pevzova directrice de Caritas. Sous peine de fortes amendes et menaces de fermeture, les ONG seront contraintes de se mettre aux normes. Caritas St-Petersbourg, fondée il y a vingt ans, emploie quelque 150 collaborateurs pour venir en aide aux personnes en détresse. Il y a quelques jours, les autorités de Novotcherkassk dans le sud de la Russie, ont infligé une amende à une paroisse catholique pour n’avoir pas respecté les normes de protection incendie. Le curé a indiqué qu’il n’avait pas les moyens de payer l’amende et encore moins de faire exécuter les travaux évalués à l’équivalent de 5000 euros. Son église est maintenant menacée de fermeture. Dès le courant du mois de mars, les autorités russes ont contrôlé des milliers d’ONG vérifiant en particulier leurs ordinateurs. Les organisations de défense des droits de l’homme en Russie et à l’étranger ont dénoncé ces mesures. Les militants russes parlent d’une répression digne de la période stalinienne. APIC DR demandent plus de droits Un groupe de religieuses et de laïques catholiques américaines ont récemment entrepris un pèlerinage dans la région de Rome. Leur périple s’est terminé au Vatican, où elles ont appelé l’Eglise catholique à accorder plus de place aux femmes. La procession s’est arrêtée sur des sites archéologiques démontrant le rôle important joué par les femmes dans les premières communautés chrétiennes. Le groupe de pèlerins a distribué au Vatican près de 25000 cartes postales et lettres ouvertes signées demandant entre autres aux responsables de l’Eglise de supprimer le célibat obligatoire des prêtres et autoriser le diaconat des femmes. Spécialiste universitaire du rôle des femmes dans le christianisme précoce, Sœur Carolyn Osiek a guidé les participantes à travers le site d’Ostie, l’ancienne cité portuaire de Rome. Les fouilles y ont révélé les mœurs et coutumes des premiers siècles de notre ère, lorsque le culte chrétien était pratiqué essentiellement au sein des habitations des croyants. «Dans les deux premiers siècles après Jésus-Christ, on a pu démontrer que des femmes jouaient un rôle égal à celui des hommes dans certaines communauté chrétiennes», explique Sœur Chris Shenk, directrice du «Catholic group FutureChurch», responsable du pèlerinage. Tout autour de la Méditerranée, des inscriptions et gravures sur pierres tombales, des mosaïques et des fresques prouvent que des femmes tenaient des postes ministériels majeurs au sein des premières Eglises. Tout a changé après l’an 313, lorsque les femmes perdirent leurs fonctions de prophètes, de prêtres ou de diacres. Quand l’empereur romain Constantin eut légalisé le christianisme, la pratique du culte se déplaça des résidences privées vers les édifices publics. Les femmes ne furent plus acceptées dans ces espaces à cause des normes culturelles en vigueur, assure la religieuse. APIC abus sexuels Combattre les abus sexuels, a dit hier le nouveau pape, est un sujet important «pour l’Eglise et sa crédibilité». Il s’exprimait à l’occasion d’une rencontre avec Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi dont dépend le «promoteur de la justice», équivalent d’un procureur spécial chargé des questions de pédophilie. Celui-ci peut, le cas échéant, décider de défroquer un prêtre. Dans un communiqué, le Vatican précise que le SaintPère a demandé en particulier que la Congrégation, dans la droite ligne de la politique établie par Benoît XVI, agisse avec détermination en ce qui concerne les cas d’abus sexuels. Le pape a hérité d’une Eglise prise, parmi d’autres problèmes, dans le scandale des prêtres pédophiles. Mais depuis son élection, le 13 mars, il n’avait pas encore abordé ce sujet. Le pape François veut que les conférences épiscopales s’engagent «à formuler et mettre en pratique les directives nécessaires.» APIC PUBLICITÉ LUMIERES DE MIDI Paroles d’espérance 30 minutes de paroles & musique à l’heure de la pause de midi suivies d’une simple collation dans l’église Saint-Germain, rue des Granges Mercredi 10 avril. 12h30 Noël CONSTANT Educateur de rue Mercredi 17 avril. 12h30 Armand LOMBARD Création d’entreprises innovantes Mercredi 24 avril. 12h30 Pierre RONGET Conseiller administratif de Vernier Mercredi 1er mai. 12h30 Monique DESTHIEUX Théologienne catholique-romaine et ancienne enseignante à l’AOT 8 SOLIDARITÉ La tuberculose se propage dans les prisons La tuberculose constitue un problème de santé majeur dans les prisons, avertit le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose fin mars, l’organisation s’est inquiétée de la propagation de la tuberculose (TB) multirésistante. Le CICR appelle les directeurs de prison, les autorités de santé publique et la communauté internationale à être plus attentifs au danger que représente le développement en milieu carcéral d’une forme de TB résistante aux médicaments. «La tuberculose multirésistante se propage dans le monde à une vitesse inquiétante», a déclaré un médecin au CICR, Raed Abu Rabi, en soulignant que cette maladie mortelle est particulièrement virulente dans les lieux de détention. La prévalence de la tuberculose dans les prisons peut être jusqu’à 100 fois plus élevée qu’à l’extérieur. Elle s’explique par la surpopulation carcérale, la ventilation insuffisante, la méconnaissance des mesures préventives, l’absence de suivi des malades et le manque de régularité dans la prise des traitements, a indiqué le CICR. Faute de traitement adéquat, non seulement les personnes atteintes de tuberculose ne guérissent pas, mais encore des souches résistantes de la maladie se développent. En prison, de plus en plus de patients développent des souches extrêmement résistantes de la maladie. Alors que la tuberculose était auparavant une maladie curable, ces cas deviennent très difficiles à traiter, les médicaments existants n’ayant aucun effet sur certains patients. L’association de la tuberculose multirésistante et du VIH/Sida ou de l’hépatite C complique encore davantage le problème, selon le docteur Abu Rabi. Le CICR lutte contre la tuberculose dans les prisons du Caucase du Sud, d’Asie centrale et d’Ouganda depuis de nombreuses années. Il travaille également en coopération avec les autorités au Kirghizistan et aux Philippines. ATS EN BREF LE DROIT À UN ENVIRONNEMENT SAIN LAUSANNE De catastrophes en accidents, le droit de l’environnement progresse à petits pas sous la pression des victimes. En se basant sur de grands procès, dont ceux des pétroliers Amoco-Cadiz et Erika, l’avocat français Christian Huglo fera le point mardi 16 avril, 18 h 15, à l’Université de Lausanne (Géopolis). BPZ LE RÔLE DES RAPPORTEURS DE L’ONU, SELON M. DE SCHUTTER FRIBOURG Le rapporteur de l’ONU sur le droit à l’alimentation sera mardi l’invité de l’Université de Fribourg. Le professeur belge Olivier de Schutter évoquera son rôle et celui de ses homologues pour la mise en oeuvre des droits humains internationaux. La conférence aura lieu à 16 h à l’avenue Beauregard 11 (BQC 2.811). BPZ LE COURRIER SAMEDI 6 AVRIL 2013 Un Avril rouge d’incertitudes pour les paysans sans terre BRÉSIL • Comme chaque année en avril, un cri parcourt le pays, scandé par une marée de paysans coiffés de casquettes rouges : « La réforme agraire, tout de suite ! » Cette année, l’«Avril rouge» des sans-terre du Brésil a débuté en... mars. Avec notamment l’occupation de l’Institut national de la réforme agraire le 8 mars dernier. GZN GUY ZURKINDEN, NOSSA SENHORA DA GLÓRIA Dans les campagnes brésiliennes, avril est «rouge» depuis le tristement célèbre massacre d’Eldorado de Carajas – le 17 avril 1996, 19 membres du Mouvement des travailleurs ruraux sans-terre (MST) y tombaient sous les balles de la Police militaire de l’Etat du Para (Nord du pays). Dix-sept ans plus tard, c’est un sentiment d’urgence qui domine les manifestations: au sein du MST, mais aussi des autres organisations paysannes, s’installe la prise de conscience qu’une nouvelle impulsion est indispensable à la lutte pour la terre. Les traditionnelles mobilisations d’avril – manifs, occupations, sit-in, blocages – s’étendront donc... jusqu’à fin décembre. Des milliers de militants se relayeront toute l’année dans un campement national, installé le 5 mars dernier à proximité du Palais présidentiel de Brasilia. La situation est critique: pour la réforme agraire, les deux premières années du gouvernement Dilma Rousseff ont été perdues. En 2012, seules trente et une grandes propriétés ont été expropriées pour être redistribuées à des familles paysannes, selon la Pastorale de la Terre. Le chiffre le plus faible des vingt dernières années, loin derrière le président néolibéral Fernando Henrique Cardoso (1995-2002). Pendant ce temps, 150 000 familles attendent une terre sous des bâches, sans eau ni électricité. Pour José («Zê») Roberto, dirigeant national du Mouvement des sans-terre, «le Parti des travailleurs (PT), au pouvoir depuis 2003, a renoncé à s’attaquer aux latifundistes et à combattre l’inégale répartition des terres, une des causes structurelles de la pauvreté au Brésil.» Les statistiques officielles le confirment: la concentration de la terre augmente. En 2011, 1% de propriétaires contrôlaient 53% des domaines agricoles. Alors que 55% de la population rurale vivait sous le seuil de pauvreté, et que 4 millions de familles paysannes ne possèdent pas de terre. Sous des bâches, avec ou sans PT Les 223 familles du campement Zumbi dos Palmares, proche d’Aracaju, la capitale de l’Etat de Sergipe (Nord-Est du pays), vivent cette situation dans leur chair: le 12 mars dernier, elles commémoraient seize années d’occupation de la fazenda (grande propriété) dite «Tingui». Seize années passées dans des baraques coiffées d’un plastic noir, chauffées par un soleil de plomb, sous la menace constante d’une expulsion. Le propriétaire, un puis- sant latifundiste, laissait le terrain à l’abandon. Les occupants, par contre, y produisent des aliments vendus jusque dans les marchés de la capitale. La loi est de leur côté: selon la Constitution, une terre laissée improductive doit être désappropriée. Mais les familles attendent toujours. Pour Gileno Damascena Silva, dirigeant du MST à Sergipe: «Ce campement illustre la situation. Après seize années de lutte, dont dix sous un gouvernement dirigé par le PT, rien ne bouge. La réforme agraire est bloquée.» Agronégoce subventionné La majorité des familles complètent leur revenu avec les programmes d’assistance du gouvernement (bolsas). Mais, comme le souligne Dona Iraci, une des coordinatrices de l’occupation: «Les bolsas nous permettent de survivre. Nous, ce que nous voulons, c’est travailler une terre qui soit nôtre et gagner dignement notre vie.» A quelques kilomètres, une mer verte domine le paysage: la canne à sucre. Pour Zê Roberto, c’est là que réside la clé du blocage: «Les gouvernements Lula et Dilma favorisent l’agronégoce, qui associe latifundistes, entreprises transnationales et capital financier, et est devenu un des piliers de l’économie brési- lienne.» Le secteur pesait 41,2% du chiffre d’affaires des exportations brésiliennes en janvier 20131. Il est arrosé de crédits par le gouvernement: 185 milliards de reais pour la récolte 20122013, contre 18 milliards aux petits agriculteurs. Son avancée est foudroyante: les monocultures de soja, maïs, canne à sucre et l’élevage de bétail concentrent déjà 85% des meilleures terres; à la télévision, Pelé leur tresse des louanges. La réforme agraire, elle, a disparu de l’agenda politique. Et les mouvements sociaux marquent le coup: «Il est plus compliqué de s’attaquer à une grande entreprise qui produit pour le marché mondial, avec l’appui de l’Etat et des médias, qu’à un latifundiste qui laisse ses terres à l’abandon.» Sans compter qu’une partie de la base sociale du MST est attirée par les sirènes du travail – précaire – dans la construction, sur les immenses chantiers qui se sont multipliés à travers le pays, une autre n’est pas insensible au changement de ton inauguré par Lula: de pestiférés, syndicats et organisations paysannes sont devenus des «interlocuteurs» du gouvernement. Que faire? Pour Zê Roberto, c’est une nouvelle période historique qui s’ouvre: «Le MST a été créé dans les années 1980, porté par une montée des luttes sociales, dans les villes comme les campagnes, qui convergeaient dans le refus de la dictature militaire». Le mouvement a marqué le pays et remporté des succès. Mais son objectif principal, une réforme agraire qui réduise les inégalités sociales, s’éloigne. Paradoxalement au moment où le PT, qui a émergé du même cycle de luttes, s’est hissé au gouvernement. Mais les temps et les acteurs sociaux changent. Il faut en prendre acte: «Nous devons trouver de nouvelles stratégies, sans perdre nos valeurs.» Le processus de rénovation est lancé. Les clameurs du «long avril» de 2013 retentiront jusqu’au 6e Congrès du MST, qui réunira 20 000 de ses militants en janvier 2014 à Brasilia. Réussiront-elles à donner un nouveau souffle à la lutte pour la démocratisation de la terre – et donc de la société – au Brésil? I 1 Estado de São Paulo, 18 février 2012 La FGC regroupe une soixantaine d’associations engagées dans la solidarité Nord-Sud. Elle soutient financièrement, avec l’appui de la Ville de Genève, la rubrique « Solidarité internationale ». Le contenu de cette page n’engage ni la FGC, ni la Ville de Genève. www.fgc.ch LE COURRIER INTERNATIONAL LA LIBERTÉ • SAMEDI 6 AVRIL 2013 EN BREF CHINE Abattage de volailles et marchés fermés Le virus H7N9 de la grippe aviaire a fait un sixième mort près de Shanghai. Les autorités de la mégapole chinoise ont décidé de conjuguer abattage localisé et fermeture de marchés aux volailles pour circonscrire la souche infectieuse qui jusque-là ne s’était pas transmise à l’homme. Au total, seize personnes ont contracté cette forme de grippe, après le signalement de deux nouveaux cas hier chez des retraités de Nankin. En Suisse, l’Office vétérinaire fédéral suit la situation «de très près», a-t-il fait savoir hier, ajoutant qu’«actuellement, le virus H7N9 ne présente chez nous aucun danger pour la santé publique». ATS 9 Les menaces de Pyongyang restent pour l’heure réthoriques CORÉE DU NORD • Le pays ne cesse d’enchaîner les provocations, faisant monter la tension. Mais les analystes excluent un conflit à grande échelle. ITALIE Un couple se suicide faute de pouvoir payer son loyer La crise a fait trois nouvelles victimes en Italie: un couple de sexagénaires s’est suicidé en raison de difficultés économiques. Le frère de la femme, 73 ans, s’est jeté à la mer dès qu’il a appris la nouvelle. Son corps inanimé a été repêché par les secouristes qui n’ont pas réussi à le sauver. Les cadavres de l’homme de 62 ans et de son épouse de 68 ans ont été retrouvés pendus hier matin par leurs voisins, dans leur habitation à Civitanova. La femme, Anna Sopranzi, recevait une très modeste retraite de 500 euros par mois et son mari, Romeo Dionisi, était un «sacrifié» d’une récente réforme du marché du travail qui l’avait laissé sans indemnité de chômage ni droits à la retraite. ATS INDE Effondrement d’un immeuble en chantier illégal: 45 morts Au moins 45 personnes, en majorité des ouvriers et leurs familles, sont mortes dans l’effondrement d’un immeuble en construction à la périphérie de Bombay, dans l’ouest de l’Inde, ont annoncé hier les autorités. Celles-ci recherchent les responsables de ce chantier sans autorisation. L’immeuble de sept étages s’est effondré jeudi soir comme un château de cartes, provoquant un enchevêtrement d’acier et de blocs de gravats qui freinait les efforts des secours à la recherche de survivants. Le bâtiment qui s’est effondré était une construction sans autorisation. ATS VATICAN Le pape appelle l’Eglise à en finir avec les abus sexuels Le pape François veut que l’Eglise catholique agisse «de manière décisive» pour en finir avec les abus sexuels commis par des prêtres sur des enfants, rapporte le Vatican. L’Eglise doit aussi s’assurer que les auteurs soient tenus responsables de leurs actes. Le pape argentin s’exprimait à l’occasion d’une rencontre avec Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi dont dépend le «promoteur de la justice», équivalent d’un procureur spécial chargé des questions de pédophilie. Celuici peut peut, le cas échéant, décider de défroquer un prêtre. ATS Alors que la Corée du Nord fait dans la surenchère guerrière, la Corée du Sud détend ses soldats par des séances de Gangnam Style. KEYSTONE ARNAUD VAULERIN, KYOTO Les missiles sont entrés en scène. Alors que les Américains et les Sud-Coréens se livrent dans le cadre de Foal Eagle à de grandes manœuvres aux portes de la Corée du Nord, Pyongyang vient de positionner sur sa côte est deux missiles. Les deux engins de moyenne portée ont été acheminés par train et installés sur des lanceurs mobiles selon l’agence sud-coréenne Yonhap. Jeudi, le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Kwan-jin avait annoncé le déploiement d’un missile d’une «portée considérable», précisant toutefois que l’engin n’était pas en mesure de frapper le continent américain. Il pourrait s’agir en fait d’un missile Musudan d’une portée de 4000 kilomètres. Dévoilé en octobre 2010, il n’aurait jamais été testé en vol. Devant des parlementaires, Kim Kwanjin a évoqué la possibilité d’un «tir d’essai ou d’un exercice militaire». Celui-ci pourrait avoir lieu le 15 avril, jour anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le père fondateur de la dynastie des Kim disparu en 1994. Les USA «écrasés» Alors que cette date approche, Pyongyang s’est soudainement déclaré incapable de garantir la sécurité des ambassades présentes sur son sol à partir du 10 avril et demandé à plusieurs missions diplomatiques d’évacuer leur personnel. L’annonce de Kim Kwan-jin est intervenue après un nouveau communiqué belliqueux de l’état-major de l’armée promettant que les Etats-Unis seront écrasés par les «moyens de frappes nucléaires les plus sophistiqués, les plus légers et les plus diversifiés de la RPDC (République populaire de Corée)» lors d’une guerre qui pourrait éclater «aujourd’hui ou demain». Quelques heures plus tôt, le Pentagone avait annoncé l’envoi d’une batterie antimissile THAAD sur Guam, d’où décollent les B-52 utilisés pour Foal Eagle. Cette défense s’ajoute aux destroyers de Séoul et de Washington, qui croisent au large de la péninsule, et aux missiles Patriot déployés en Corée du Sud et au Japon, où sont stationnés plus de 68 000 GI. Marcher droit sur le fil Aucun signe de préparation massive, de mobilisation de troupes, n’a été constaté par les experts militaires qui écartent tout conflit à grande échelle. Comme l’a rappelé le ministre sud-coréen de la Défense, les «menaces sont rhétoriques» pour l’instant. Dans une interview au «Wall Street journal», Kurt Campell, l’ex-adjoint au secrétaire d’Etat pour les affaires de l’Asie de l’est et du Pacifique rappelait mercredi que «les Nord-Coréens savent exactement comment marcher droit sur le fil, sans déclencher une crise». Depuis son troisième essai nucléaire du 12 février, unanimement condamné par la résolution 2094 de l’ONU, Pyongyang a montré un certain savoir-faire dans la surenchère guerrière. Il multiplie les menaces et maintient la pression. Depuis mercredi, il bloque l’accès à des centaines d’employés sud-coréens au site de Kaesong où 120 sociétés du sud emploient 53 000 ouvriers du nord. Kaesong, dernier vestige de la sunshine policy, la politique de rapprochement du début des années 2000, pourrait devenir un nouveau terrain de confrontation. Autre terrain, le nucléaire. En annonçant, mardi, le redémarrage de la centrale de Yongbyon, arrêtée en 2007, Pyongyang est probablement passé des paroles aux actes. Selon une photo satellite prise le 27 mars à Yongbyon, des travaux étaient en cours près de la centrale, probablement pour remettre en marche le système de refroidissement du réacteur. © LIBÉRATION Un choix à haut risque pour Chypre SORTIE DE LA ZONE EURO • L’île est très dépendante des importations, rappellent les analystes. Ce serait donc un mauvais choix pour Chypre que de vouloir sortir de la zone euro. Malgré ses difficultés, Chypre n’envisage pas de sortir de la zone euro. KEYSTONE Sortir de la zone euro peut sembler une solution pour Chypre, contrainte à des réformes draconiennes pour éviter la faillite. Il s’agirait néanmoins d’un choix à haut risque pour une économie insulaire très dépendante des importations, préviennent les analystes. L’Institut de la finance internationale (IIF), qui représente les plus grandes banques du globe, estime toutefois qu’il serait «bien plus facile» pour ce petit pays de rebondir grâce à une dévaluation, impossible avec la monnaie unique. Une analyse partagée par le Nobel d’économie américain Paul Krugman, qui a affirmé sur son blog: «Chypre devrait quitter l’euro, tout de suite.» Selon lui, adopter une nouvelle monnaie dépréciée «accélérerait beaucoup sa reconstruction» économique, en lui permettant de rendre plus compétitifs des secteurs tels que le tourisme et l’agriculture, par le jeu du taux de change. Mais cette option ne fonctionne pas pour Chypre, juge Marios Zachariadis, professeur de macroéconomie à l’Université de Chypre, expliquant que l’île, très dépendante de ses importations, notamment d’énergie, verrait alors celles-ci devenir beaucoup plus coûteuses. Chypre importe quatre fois plus qu’elle n’exporte, avec un déficit commercial dépassant les 4 milliards d’euros (4,9 milliards de francs) pour un produit intérieur brut (PIB) de 17 milliards. «L’augmentation des coûts de tous les intrants importés risque au contraire de rendre notre économie moins compétitive, à moins de baisser énormément les salaires», souligne Marios Zachariadis, rappelant qu’il est difficile d’envisager une main-d’œuvre moins coûteuse, notamment dans les hôtels et les fermes, que les dizaines de milliers de Roumains, Bulgares ou Pakistanais. En outre, nombre de secteurs, dont le tourisme, fonctionnent déjà à plein régime, renchérit Alexander Michaelides, professeur de finances à l’Université de Chypre. «On ne peut accueillir plus que les 2 millions de visiteurs qui viennent déjà chaque année, donc une dévaluation reviendrait à diminuer les recettes en doublant les coûts, car ce secteur consomme beaucoup d’énergie», relève-t-il. Les Chypriotes, qui ont adopté l’euro en 2008, étaient déjà parmi les plus scep- tiques de la zone avant le plan de sauvetage européen controversé: un sondage effectué en novembre 2012 par la Commission européenne montre que seuls 48% des Chypriotes étaient favorables à l’euro. Avec la hausse du chômage et les mesures d’austérité, «l’opinion publique va être de plus en plus favorable à une sortie de l’euro», pronostique l’analyste économique Fiona Mullen. Le chef de la puissante Eglise orthodoxe de Chypre, Mgr Chrysostomos II, s’est déclaré pour une sortie ordonnée de la zone euro, une revendication reprise lors de manifestations contre les bailleurs de fonds européens qui ont imposé une réduction drastique du secteur bancaire, une des principales sources de revenus de l’île. Mais si Chypre venait à claquer la porte de l’euro sans attendre, comme le réclament certains hommes politiques, elle serait rapidement à cours de devises pour payer ses importations, note Fiona Mullen. «En rejoignant l’euro, Chypre a renoncé à la majeure partie de ses réserves en devises. Aujourd’hui, l’île ne dispose plus que de 450 millions de dollars, soit de quoi payer deux semaines d’importations», rappelle-t-elle. Une sortie impromptue de l’euro serait donc catastrophique et une sortie planifiée nécessiterait de reconstituer des réserves en devises et de réduire les importations de pétrole, indique-t-elle, sans compter qu’il n’existe «aucun cadre juridique pour cela». Les autorités chypriotes se sont montrées toutefois déterminées: «Nous n’allons pas quitter l’euro», a insisté la semaine dernière le président Nicos Anastasiades, tandis que le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a martelé mercredi qu’il n’y avait «pas de plan B» pour Chypre. ATS/AFP 10 INTERNATIONAL LE COURRIER LA LIBERTÉ • SAMEDI 6 AVRIL 2013 Le Monténégro entre Europe et mafia ÉLECTIONS • Election présidentielle, demain, au Monténégro. Depuis l’indépendance, le développement immobilier envahit la côte adriatique. Pour le plus grand profit des politiques, au pouvoir depuis vingt ans. TROISIÈME MANDAT POUR VUJANOVIC? Alors que Slobodan Milosevic a été emporté par l’implosion de l’ex-Yougoslavie, un homme fort résiste contre vents et marées dans les Balkans: Milo Djukanovic. Pas étonnant, dès lors, que son fidèle allié de parti, Filip Vujanovic, parte largement favori de l’élection présidentielle de demain. Vujanovic, qui appartient lui aussi au Parti démocratique des socialistes (DPS), au pouvoir depuis une vingtaine d’années, devrait être confirmé pour un troisième mandat présidentiel consécutif. Une fonction protocolaire pour l’essentiel, mais dont l’aura est renforcée par le scrutin populaire. Face à lui, l’opposition a décidé de se grouper derrière Miodrag Lekic, ancien chef de la diplomatie monténégrine (entre 1992 et 1994), qui s’est donné pour objectif de lutter contre la corruption et la criminalité organisée qui rongent le pays. La côte adriatique du Monténégro est l’objet d’un intense développement touristique, comme ici dans le village de Blizikuce, tout près de la station balnéaire branchée de Budva. KEYSTONE HÉLÈNE DESPIC-POPOVIC, PODGORICA ET BUDVA Début de saison pour la petite station balnéaire de Budva, lovée au bord de la côte monténégrine de l’Adriatique. La pittoresque vieille-ville fortifiée résiste difficilement au sans-gêne des promoteurs immobiliers. Un hôtelier a entrepris de s’étendre aux dépens des remparts, un café huppé a privatisé le minuscule espace qui sépare le mur extérieur de la jetée. Coincé contre la falaise, le très chic hôtel Avala s’est paré d’une façade de verre sombre. Tout près de lui, le plus ancien hôtel de la région attend d’être démoli afin de laisser place à un édifice plus grand et plus haut. Casinos et boîtes de nuit attirent une foule bariolée où politiciens, hommes d’affaires et mafieux se côtoient. Tourisme de luxe Avec sa plage de plusieurs kilomètres, la perle du Monténégro était destinée à être un haut lieu du tourisme de luxe. Elle est devenue le paradigme des maux qui affectent un des derniers nés de l’éclatement yougoslave: corruption, blanchiment, clientélisme, imbrication entre mafias et institutions. Des phénomènes favorisés par le maintien aux commandes de ce micropays – grand comme deux départements français et moins peuplé que Marseille – de l’équipe qui le dirige depuis le début des années 90. Le fringant Milo Djukanovic, 51 ans, ex-président (1998-2002) et ex-premier ministre (1991-1998, 2002-2006 et 2008-2010), rappelé pour conduire la liste de la coalition au pouvoir aux dernières législa- tives, le 14 octobre, a remporté le scrutin, de justesse cette fois. Avant l’indépendance du pays, le tourisme monténégrin était peu développé. La guerre en exYougoslavie (de 1991 à 1999) avait longtemps éloigné de l’Adriatique les vacanciers européens. Ils ne sont revenus qu’après la séparation de la Serbie et du Monténégro. Avant la guerre, à l’exception de l’île-hôtel de Sveti Stefan prisée des diplomates et des expatriés, il n’y avait que des touristes locaux, amateurs de nature et de plaisirs simples. Investisseurs dissuadés Le tremblement de terre de 1979, qui avait ravagé le littoral, avait dissuadé les investisseurs. Conformément aux recommandations des experts, un seul village de vacances, faits de petites maisons basses, avait été construit au bord de la plage de Budva, là où cinq hôtels avaient été soufflés par le séisme. C’est peu avant l’indépendance, en 2006, que les premiers grands projets de l’industrie touristique ont été élaborés, grâce à l’argent trouble d’investisseurs venus de Russie, sans que l’on sache s’il s’agissait de fonds russes ou monténégrins. Les hôtels existants ont été privatisés, d’autres ont été construits ou reconstruits. Villas et appartements ont poussé comme des champignons là où il y avait autrefois des champs et des oliveraies. Les petites maisons de vacances ont gagné un, voire deux étages. «Les villageois ont vendu les terrains qui appartenaient depuis des siècles à leurs familles. Budva était alors appelé la ville des millionnaires. Ces nouveaux EN BREF HARCÈLEMENT SEXUEL Un général américain relevé de son commandement Un général américain, responsable de la coopération militaire en Afrique de l’Est, a été relevé de son commandement notamment en raison de harcèlement sexuel. Il fait l’objet d’une enquête disciplinaire. Le général deux étoiles est soupçonné d’avoir eu des comportements déplacés de nature sexuelle et également d’avoir été reconnu en état d’ébriété. Il commandait la «Task Force» «Corne de l’Afrique» basée à Djibouti. ATS LIBAN Un député de l’opposition pourrait devenir premier ministre Un député de l’opposition soutenue par Washington et Ryad, Tammam Salam, est en passe d’être désigné premier ministre au Liban. Cette nomination interviendrait deux semaines après la démission du gouvernement au sein duquel le Hezbollah prosyrien et ses alliés étaient très influents. ATS riches ont joué au casino et ils ont tout perdu», raconte Branka Plamenac, la correspondante de l’hebdomadaire d’opposition «Monitor», qui multiplie les enquêtes sur l’urbanisation sauvage du littoral et s’inquiète de voir pousser des immeubles de plusieurs étages. Fin du boom immobilier Comme dans beaucoup de pays européens, la crise de 2008 a mis un terme au boom de l’immobilier et entraîné le retrait, souvent pour cause de faillite, de nombreux investisseurs. Comme le groupe russe Mirax, propriété de l’excentrique milliardaire Sergueï Polonski, qui construisait à l’entrée de la baie, sur la pointe de Zavala, des villas de trois étages formées d’appartements de luxe disposés en cascade. Cas rare, l’affaire a fini l’été dernier devant la justice. Les travaux avaient été lancés par une entreprise appartenant au clan de l’homme fort de Budva, Svetozar Marovic, le vice-président du Parti démocratique des socialistes (DPS, au pouvoir). Première famille de Budva, les Marovic ont accompagné le clan Djukanovic dans sa conquête du pouvoir dès les années 90. Dernier président de l’Etat commun Serbie-et-Monténégro, Marovic, un homme à l’allure élégante, s’est replié dans son fief. C’est là, dans le plus luxueux des hôtels du littoral, le Splendid, qu’il avait marié sa fille au printemps 2012, dans une robe de la styliste américaine Vera Wang, avec 400 convives et un orchestre payé 500 euros la chanson (le salaire mensuel moyen est de 479 euros). Tout un programme... © LIBÉRATION Lors des législatives de l’automne dernier, la coalition du Forum démocratique de Miodrag Lekic était parvenue à décrocher un quart des sièges du parlement, devenant ainsi la principale force d’opposition. Difficile, néanmoins, de s’opposer au toutpuissant DPS et à son mentor, le premier ministre Djukanovic: l’homme d’Etat à la plus spectaculaire longévité politique en Europe derrière le Biélorusse Loukachenko! En dépit de rapports alarmants sur la dérive mafieuse du pays, Djukanovic est parvenu l’an dernier à ouvrir des négociations d’adhésion avec l’Union Européenne. Dans son dernier rapport annuel, celle-ci soulignait que le Monténégro doit «mieux faire» dans les domaines de l’Etat de droit et de la luttte contre le crime organisé et la corruption. Autre critique, le niveau très bas des salaires est à la source d’un profond mécontentement de la population. Depuis l’an dernier, le pays a ainsi ses «indignés», jeunes, chômeurs ou ouvriers victimes des privatisations frauduleuses, dont l’urbanisation liée au tourisme en est l’image clinquante. Mais le problème est aussi d’ordre culturel dans un pays où chacun, dit-on, a un jour ou l’autre rajouté un balcon à sa maison. Par habitude ou nécessité, les habitants ont aussi contribué au développement des trafics qui ont fait de leur pays un point d’ancrage du crime organisé et des grands flux illégaux (cigarettes, drogue, etc.) à destination de l’Italie, puis de l’Europe. La guerre de la fin des années 90 a encore accru le phénomène: dénoncés par certaines ONG, les scandales liés aux grandes familles du pays sont devenues une image de marque qui fait de l’ombre aux ambitions européennes du Monténégro. PASCAL BAERISWYL SYRIE Les fonds pour les réfugiés manquent L’absence d’aide pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour plusieurs centaines de milliers de personnes en Syrie, a averti hier le CICR. Le nombre de déplacés et réfugiés syriens avoisine désormais les cinq millions et les fonds manquent cruellement. «Toujours davantage de personnes déplacées sont sans revenus ni économies. Elles dépendent totalement de la générosité de leurs compatriotes et de la communauté internationale pour survivre», a affirmé Jeroen Carrin, responsable des activités d’assistance du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Syrie. Selon le Croissant-Rouge arabe syrien, le nombre de personnes déplacées par le conflit dépasse désormais les 3,6 millions en Syrie. Un responsable du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a pour sa part avancé le chiffre de quatre millions. L’estimation précédente de l’ONU était de 2,5 millions de déplacés. Il faut y ajouter 1,25 million de réfugiés syriens recensés par le HCR dans les pays voisins, soit au total près de cinq millions de personnes ayant besoin d’une assistance après deux ans de conflit. La violence ne cessant de s’étendre à de nouvelles régions, des dizaines et des dizaines de milliers de personnes ont été déracinées à plusieurs reprises. L’ampleur du phénomène est plus importante dans les gouvernorats du nord et du centre du pays comme Idlib, Alep, Deir Ezzor, Raqqa, Homs, Hama et Damas-Campagne, que dans les gouvernorats du sud. L’exode des Syriens vers les pays voisins se poursuit. Plus de 400 000 d’entre eux se trouvent en Jordanie, plus de 400 000 également au Liban, 260 000 en Turquie, 125 000 en Irak, 48 000 en Egypte et près de 10 000 en Afrique du Nord. «Les besoins augmentent de façon exponentielle et nous sommes à court d’argent», a déclaré la porteparole de l’Unicef à Genève Marixie Mercado. L’Unicef manque en particulier de fonds pour aider les enfants syriens en Jordanie. Sur les 57 millions de dollars demandés pour ses activités en faveur des réfugiés syriens en Jordanie, l’Unicef n’a reçu que le 19%, a-t-elle précisé. Pour l’ensemble de ses programmes en Syrie et dans les pays voisins, il lui manque 72% des fonds requis. L’ONU prévoit que le nombre de réfugiés syriens en Jordanie double d’ici le mois de juillet et triple d’ici le mois de décembre, pour atteindre 1,2 million, le cinquième de la population jordanienne, a indiqué Marixie Mercado. Un porte-parole du HCR Adrian Edwards a confirmé que les organisations humanitaires manquent de fonds pour la Syrie. «Le financement est un problème absolument critique», a-t-il déclaré. Le HCR n’a reçu que 31% (318 millions) du milliard de dollars demandé pour la période janvier à juin. ATS LE COURRIER PARTENARIAT SAMEDI 6 AVRIL 2013 11 MOUVEMENT POUR LA COOPÉRATION INTERNATIONALE En 2012, le Mouvement pour la coopération internationale (MCI) fêtait son cinquantième anniversaire. L’occasion pour cette ONG genevoise active dans l’aide au développement de dresser un bilan, mais aussi de se poser quelques questions. Pourquoi la coopération avec le Sud est-elle encore nécessaire? N’aurait-elle pas dû devenir inutile au fil du temps? Qu’est ce qui l’en a empêché? Les projets soutenus sont-ils inadaptés? Comment repenser cette coopération pour la rendre plus efficace? Pour tenter de répondre à ces questions et pour fixer de nouvelles lignes directrices pour l’avenir, le MCI a organisé plusieurs activités au cours de l’année dernière. En mars et avril 2012, trois débats publics ont eu lieu: le premier sur l’actualité de la conférence de Bandung, un deuxième sur l’ONU et un troisième sur le mode de coopération de la Suisse et de Genève. En octobre, une rencontre réunissant à Genève plusieurs ONG partenaires du MCI a abouti à la signature d’une déclaration (lire en page 4) définissant les limites du modèle de coopération actuel, et proposant de nouvelles pistes à explorer. L’organisation publie en outre un film qui fait le point sur son engagement. Enfin, le MCI a commencé la «capitalisation» de son histoire, une analyse des actions et des projets qu’il a soutenus ainsi que les résultats des débats et ateliers de 2012. Ce travail sera compilé dans une publication à paraître cette année. Le MCI s’est donc attelé à une analyse de ses cinquante années d’existence. Les membres ont passé en revue les forces et les faiblesses de l’organisation, que ce soit en ce qui concerne son fonctionnement, sa visibilité auprès du public ou son intégration dans le réseau de la Fédération genevoise de coopération (FGC) dont le MCI en est un des membres fondateurs. Si la diversité des membres du MCI, les collaborations pérennes liées avec les partenaires, l’expertise acquise dans les domaines des peuples autochtones, de la formation ainsi que de l’économie solidaire ou encore la capacité du MCI à associer les pouvoirs publics ont été reconnus comme autant de qualités, des défauts sont aussi apparus. Par exemple, l’absence de visibilité auprès du grand public prive le MCI de sympathisants et le modèle d’un engagement fondé exclusivement sur du bénévolat semble montrer ses limites. Les projets sont souvent plus complexes, demandent plus de temps et font parfois appel à des compétences plus pointues. En parallèle, les exigences des bailleurs de fonds et les tâches administratives se compliquent. Le MCI soutient des initiatives fédératrices comme la FGC, qui facilite la concertation entre ONG genevoises face aux bailleurs de fonds publics. ARGENTINE L’expérience du MCI semble montrer que les modes de coopération les plus efficaces sont ceux portés par des partenaires locaux qui, à partir de réalisations locales ou régionales déjà porteuses d’autonomie, aboutissent à des propositions de politiques publiques dans leur pays d’origine. Ces propositions, quand elles sont mises en oeuvre, vont bénéficier à un nombre étendu de groupes, à une population beaucoup plus large que les bénéficiaires directs initiaux. Ces propositions peuvent avoir une répercussion non seulement locale, mais aussi régionale, voire nationale. Si cette hypothèse se vérifie, cela signifie que les partenaires doivent être soutenus par des aides dont le terme n’est pas systématiquement limité dans le temps. Ces partenaires doivent pouvoir également disposer des moyens leur permettant de vivre leur vie démocratique interne et de pouvoir disposer des infrastructures indispensables à leur travail. Découlant du constat, la coopération des ONG ne doitelle pas être plus systémique et davantage intervenir en direction des politiques publiques des Etats dont elles sont issues et des organisations internationales? Fondé en 1962 à Genève où il a encore aujourd’hui son siège, le Mouvement pour la coopération internationale (MCI) est une association qui «vise à promouvoir un esprit international parmi ses membres et la société civile en général», conformément à ses statuts. Concrètement, l’activité du MCI consiste à appuyer différents projets émanant d’associations de pays en voie de développement, construire des partenariats solides et durables, participer à des réseaux et des plateformes thématiques, réaliser et/ou participer à des actions de sensibilisation et Pour tenter de vérifier cette hypothèse, le MCI a analysé son parcours, les actions et les projets qu’il a soutenus. Ontils apporté les changements sociaux espérés? Pourquoi certains n’ont-ils pas abouti? Quels sont les facteurs de réussite d’autres projets? C’est dans cette optique que le programme des activités entendait questionner le rôle et la cohérence de l’action des organisations internationales, des ONG, de la Suisse et de Genève dans le domaine de la coopération internationale. Ce programme visait aussi à émettre des propositions pour tenter d’améliorer à l’avenir l’efficacité de la coopération et à sensibiliser le public sur cette problématique et sur ses enjeux actuels. Les résultats de ces travaux seront compilés dans la «capitalisation» en cours. Après un demi-siècle, la coopération internationale – pensée à l’origine comme une aide ponctuelle, limitée dans le temps — s’avère toujours indispensable. En revanche, les problématiques de l’aide au développement évoluent. Les approches et les solutions sont devenues plus complexes. d’information, mener des groupes de réflexion et d’échange sur des thèmes du développement. Les financements proviennent des collectivités publiques via la Fédération genevoise de coopération, des fonds propres du MCI et de dons privés. L’association gère environ 500'000 francs de projets par année. L'équipe du MCI est composée d'une quinzaine de membres actifs bénévoles. Les chargés de projets travaillent en binôme ou trio avec leurs partenaires. Les bénévoles ont des compétences et des origines diverses. Présidente sortante et doyenne du MCI, Christiane Escher s’engage bénévolement pour le MCI depuis plus de cinquante ans. Les projets soutenus par le MCI sont toujours plus axés autour de l’économie solidaire, de la formation ou de la défense des droits des peuples autochtones. La réalisation des objectifs fixés par de tels projets est bien souvent un travail de longue haleine. Elle tend par ailleurs à se compliquer, faisant intervenir toujours plus d’interlocuteurs. En effet, l’apparition de nouveaux acteurs dans les pays en voie de développement, notamment les grands groupes industriels dont les intérêts ont parfois un impact sur les politiques publiques de certains pays, complique la tâche des ONG locales, et par conséquent celle de leurs partenaires. Pérenniser, travailler en réseau avec d’autres ONG est une solution qui semble se dessiner pour l’avenir. Fort de ses cinquante ans d’expérience, le MCI peut s’appuyer sur une solide connaissance de ses partenaires et du contexte dans lequel ils évoluent. Il a su tisser des liens avec d’autres ONG, s’engager au sein de la société civile – aussi bien en tant qu’association que par l’action individuelle de ses membres — et défendre une vision mettant l’homme au centre du développement. Mais son fonctionnement a aussi atteint ses limites. C’est donc sur de nouvelles bases, avec de nouveaux projets mais aussi une réorganisation de ses forces vives que le MCI aborde l’entrée dans son second demi-siècle d’existence. le MCI A l’occasion de son 50ème anniversaire, le MCI publie un film, destiné aussi bien à sensibiliser le public qu’à servir de matériel didactique: «Un nouvel avenir pour la coopération» disponible avec des bonus sur youtube.com/user/mci1962012 ou en DVD. notre adresse: Mouvement pour la Coopération Internationale Rue des Savoises 15 1205 Genève +41 (0)22 320 29 02 [email protected] http://www.mci.fgc.ch CCP: 12-16911-9 12 PARTENARIAT LE COURRIER SAMEDI 6 AVRIL 2013 MOUVEMENT POUR LA COOPÉRATION INTERNATIONALE En décembre 2011, le MCI a débuté un projet en Amazonie péruvienne, en partenariat avec l’ONG Solsticio et la fédération indigène Feconat (Fédération des Communautés Natives du bassin Tigre). La région du bassin Tigre est particulièrement touchée par les impacts de plus de 40 ans d’exploitation pétrolière polluante. Des terrains sont contaminés aux hydrocarbures, d’anciennes bases pétrolières ont été abandonnées au milieu de la forêt. Ce territoire est presque entièrement recouvert de forêt tropicale humide et constitue un réservoir mondial de biodiversité. C’est dans cette région que vivent plus de quatre mille Indiens Kichwa en étroite relation avec leur environnement ; ils dépendent en grande partie de la chasse et de la pêche pour subvenir à leurs besoins. Pour faire face à cette situation, le but de ce projet est de mettre en place un système de surveillance territoriale, avec la participation de sept surveillants environnementaux autochtones originaires des communautés natives du bassin Tigre. Ces surveillants sont formés et équipés avec des GPS et caméras digitales et sont chargés de documenter les impacts de l’industrie pétrolière. Ces impacts sont ensuite rapportés aux dirigeants de Feconat qui les dénoncent à l’Etat, aux entreprises et à l’opinion publique. Un autre but du projet est de renforcer la fédération Feconat et les compétences de ses dirigeants pour leur permettre de réaliser ces dénonciations et un travail de plaidoyer auprès du Gouvernement. PEROU URUGUAY Les communautés indiennes Kichwa nomment des surveillants pour contrôler leur territoire menacé par l’industrie pétrolière. A ce jour, plus de 36 sites pollués et des infrastructures abandonnées par les entreprises pétrolières ont été documentés par les surveillants (plus d’info sur monitoreofeconat.blogspot.com). Feconat, avec trois autres fédérations indigènes de la région du Loreto, participe à un groupe de travail constitué de représentants d’institutions étatiques péruviennes (environnement, peuples indigènes, extraction du pétrole, santé) destiné à mettre en place un agenda de travail pour faire face aux impacts sociaux et environnementaux de l’industrie pétrolière sur les peuples autochtones. Une première visite d’une commission de parlementaires péruviens a déjà eu lieu sur les sites pollués du bassin Tigre en juin 2012. A Montevideo, l’ONG la Maison des femmes de l’Union est active dans la prévention des grossesses et la promotion de la citoyenneté chez les adolescentes défavorisées. La Casa de la Mujer de la Unión (Maison des Femmes de l’Union) est une ONG spécialisée dans la promotion des droits des jeunes et des femmes. Depuis 2004, elle a mis en place un projet de prévention des grossesses précoces et d’accompagnement des jeunes enceintes dans un cadre d’approche communautaire et de promotion de la citoyenneté chez les adolescent(e)s des milieux défavorisés de Montevideo. En Uruguay le nombre de jeunes filles enceintes parmi la population la plus défavorisée n'a cessé d'augmenter : tandis qu’une jeune fille sur 4 est mère précoce, 2 mères précoces sur 3 n’étudient ni ne travaillent et 30% des enfants naissent et vivent dans des familles avec des revenus en dessous du seuil de pauvreté. La grossesse précoce contribue à une situation d’exclusion sociale de ces adolescentes, en compromettant leurs possibilités d’insertion dans le système éducatif ainsi que l’obtention d’emplois de qualité. Les axes de travail principaux ont été la prévention de la grossesse non désirée chez les adolescentes, la préparation à l’accouchement de jeunes filles enceintes et la formation et l’accompagnement en vue de leur réinsertion dans le système éducatif. Concernant la prévention, des ateliers d’information ont été réalisés à l’intention des élèves, filles et garçons, de l’enseignement primaire et secondaire et une formation spécifique pour les adultes de référence (enseignants, agents sociaux, services de santé) a été mise en place afin de faciliter la communication et une meilleure compréhension de la problématique. Le travail communau- taire, réalisée au quartier Villa Española, a permis de développer un espace de participation et d'échange destiné aux adolescentes et jeunes femmes, Espacio Joven (Espace Jeune), qui est aujourd'hui un lieu de référence. Cette expérience a été systématisée et diffusée dans le but d'encourager la mise en place d'autres initiatives similaires. Suite à la présentation de cette systématisation, le CMU a été à même de faire des démarches auprès des institutions de l'État et a obtenu le financement des activités de l'Espacio Joven à partir de 2011. À long terme, on vise à la prise en charge par l'État du développement de programmes similaires dans d'autres communautés défavorisées autant à la capitale qu'en province. Le MCI a soutenu ce projet depuis ses débuts en 2004 jusqu'en décembre 2010. HAÏTI Malgré l’afflux à fuyant la capitale tremblement de a su intégrer les LE COURRIER PARTENARIAT SAMEDI 6 AVRIL 2013 13 MOUVEMENT POUR LA COOPÉRATION INTERNATIONALE Le Centre de développement communautaire (CDC) existe depuis 2003. Ses actions sont orientées vers la création d’emplois et de revenus en appuyant le développement d’initiatives de production communautaires. Depuis 2011, onze groupes de production fonctionnent (forgerons, production de fruits et légumes, production de divers aliments transformés, banque de semences, etc). Le CDC est peu à peu devenu une référence au Timor oriental, il est aujourd’hui reconnu par le Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle et est en phase de devenir un Centre de formation professionnelle officiellement reconnu. Certains groupes de production sont maintenant suffisamment formés pour devenir autonomes vis-à-vis du CDC. Le groupe des forgerons s’est déjà enregistré auprès du Ministère de l’Industrie et du Commerce comme petite entreprise. Cela signifie que les forgerons associés peuvent produire, acheter, vendre, gérer les revenus, planifier leurs actions immédiates et imaginer leur avenir sans l’appui du CDC. Le rôle du CDC ne s’achève pas une fois que les groupes deviennent autonomes, car il joue également un rôle pour influencer les politiques publiques pour qu’elles aillent dans le sens du développement souhaité par la population. Après dix ans d’existence, des groupes de production se sont émancipés du soutien du CDC et ont inscrit leur PME au registre du commerce. x à la campagne de familles tale ravagée par le de terre, l’association PAIS les arrivants traumatisés. Le MCI a appuyé financièrement le CDC pendant quatre ans de 2007 à 2011. La décision de se retirer de l’appui financier s’est prise en commun accord avec le CDC qui est actuellement soutenu par des organisations plus grandes que le MCI, ainsi que par les pouvoirs publics timorais qui reconnaissent et soutiennent le travail du centre en matière de création d’emplois et de revenus. Le MCI et le CDC restent «partenaires sans dimension financière». PAIS (Programme d’Appui à l’insertion Sociale) est une association créée en 2005 dont l’objectif est l’engagement en faveur du développement durable à Haïti. Elle agit dans les domaines de l’agriculture, de la formation et sur le plan sanitaire. Elle entend construire et élargir des relations entre la vie associative organisée et les pouvoirs publics locaux pour faciliter aux citoyens – électeurs et élus — la connaissance de leurs droits et pousser les pouvoirs publics locaux à exercer leur rôle. Elle se positionne comme relais entre la société civile et les autorités. Dès son début PAIS s’est engagé dans la formation à la citoyenneté et dans plusieurs réalisations locales (construction de latrines, etc…). Le tremblement de terre de 2010 a obligé de nombreuses personnes et familles à fuir hors de Port au Prince vers leurs régions d’origine. Le département du Nord a vu arriver environ 110 000 personnes et PAIS a fait face, comme toutes les organisations œuvrant à Haiti, à l’accueil de ces rescapés. L’année du séisme a généré une extraordinaire solidarité financière et PAIS a pu obtenir des fonds de l’ordre de 80 000 CHF. Cet afflux a permis une rapide multiplication et diversification des activités : des groupes de parole pour les rescapés ont été constitués, des latrines ont été installées, spécialement pour prévenir et combattre le choléra. Même des matchs de foot ont eu lieu avec grand succès dans le but de faciliter l’intégration des arrivants traumatisés par le séisme avec les populations locales. Des ateliers de formation à la couture ont permis aux jeunes vulnérables de fabriquer leurs habits et leurs uniformes scolaires. En 2012, les financements ont fortement diminué alors que les besoins restent très importants. Comment maintenir et développer de nouvelles dynamiques en l’absence de moyens financiers appropriés ? Le MCI soutient financièrement le renforcement institutionnel de PAIS avec ses fonds propres depuis 2005. D’autre part, il collabore intensivement avec EIRENE Suisse qui a assuré à partir de 2010 l’envoi de volontaires qui participent au renforcement institutionnel de PAIS et à la formation de ses membres. ARGENTINE Des unités de production communautaires dans la zone métropolitaine défavorisée de Buenos Aires sont renforcées grâce à un réseau d’ONG. Le réseau social et environnemental (Red Social y Ambiental) est un réseau d’ONG intégré par 16 organisations populaires menant des actions dans la zone métropolitaine de Buenos Aires. Dans cette région, la majeure partie de la population vit dans un contexte de grande pauvreté et de marginalisation. Les services publics tels que les égouts et les services sanitaires sont déficients et l’eau utilisée est contaminée. rent de l’emploi. Une boulangerie destinée à produire du pain pour les participants a été créée. Puis le groupe s’est rendu compte qu’il pouvait produire du surplus pour vendre localement. Une laiterie, la production de confitures et de conserves ont ensuite été mises en place. Des potagers communautaires ont été créés. Enfin, un atelier textile a été repris permettant à une vingtaine de femmes d’y travailler. Le réseau social et environnemental vise non seulement à renforcer des groupes de production communautaires en en leur offrant des formations aux techniques de production mais aussi à mener des actions de sensibilisation dans les domaines de la santé et de l’éducation. Dans ce contexte, l'appui apporté par le MCI entre 2010 et 2012 a permis le renforcement des groupes de production à travers des ateliers de formation et l’aménagement de leurs lieux de travail : installation de l’électricité, de l’eau courante et construction de murs. La tenue d’ateliers thématiques sur des questions de santé, d’environnement, de problématiques genre a aussi amélioré la conscience collective sur l'utilisation rationnelle de l'eau, l'importance de l'utilisation d'une eau propre et les questions d’égalité entre hommes et femmes. D’autre part, la mobilisation civile des organisations du réseau a aussi encouragé la mise en œuvre par le gouvernement de politiques publiques telles que l'installation de l'eau courante et la collecte des poubelles dans quatre quartiers de la zone. Ces groupes de production sont nés principalement à la fin des années 90 sous l’impulsion de travailleurs au chômage dans un contexte de crise économique majeure. La population était contrainte de vendre des objets de famille pour pouvoir manger. Des réseaux de troc ont alors surgi, ainsi que des soupes populaires et l’utilisation de monnaies locales. Des groupes se sont alors formés et ont commencé à imaginer des activités qui génè- 14 PARTENARIAT LE COURRIER SAMEDI 6 AVRIL 2013 MOUVEMENT POUR LA COOPÉRATION INTERNATIONALE Nous, les participants à la rencontre organisée à Genève les 15, 16, 17, 18 et 19 octobre 2012 par le Mouvement pour la Coopération Internationale – MCI qui célèbre son 50ème anniversaire, avons décidé de rendre public le résultat de nos travaux. Il s'agit pour nous de contribuer à l'amélioration de la coopération internationale pratiquée par les organisations de la société civile. Nous voulons une coopération soutenant un développement centré sur l'humain, promouvant et protégeant la vie. La domination privée Au cours de ce dernier demi-siècle, à la domination exercée précédemment par plusieurs États européens, s’est ajoutée la domination privée exercée par de grands groupes économiques multinationaux. Même lorsque des acteurs ont surgi sur les scènes politiques nationales en opposition à cette réalité, une fois au pouvoir ils ont succombé à la logique du capital. Ces groupes économiques multinationaux utilisent à leur profit des pratiques fiscales, souvent douteuses, pour échapper à l'impôt dans les pays où ils exercent leurs activités. Ces pratiques réduisent les ressources nécessaires à de nombreux pays pour assurer une vie digne à leurs habitants. Le secret bancaire et autres mécanismes fiscaux, comme les possibilités offertes d'évasion fiscale, pratiquées en Suisse et dans d'autres parties du monde, ont pour conséquence de réduire les ressources nécessaires à de nombreux pays pour améliorer le niveau de vie de leurs populations. Ces pratiques facilitent le développement de la corruption qui, elle aussi, porte atteinte au développement de nombreux pays. Les marchés internationaux, notamment ceux des matières premières et produits de base, échappent au contrôle des pouvoirs publics nationaux. Trop souvent les pays producteurs ne reçoivent pas la juste rémunération de leur production. De nombreux paysans et travailleurs de par le monde vivent dans la misère. À de nombreuses reprises, le Fonds Monétaire International et des banques privées – pour résoudre les problèmes d'endettement — ont imposé des politiques d'ajustement structurel, souvent des privatisations, entraînant des crises économiques qui ren- dent les pays dépendants et ont des conséquences dramatiques pour leurs populations. Ces pratiques affaiblissent la démocratie dans de nombreux États. Elles réduisent les capacités de la population à être le sujet de son propre destin. Dans certains cas, les États vont jusqu’à criminaliser la protestation sociale. Le modèle dominant de développement Le modèle dominant de développement économique entraîne une détérioration de la qualité de vie sur la planète. Les changements climatiques en sont l'un des signes inquiétants. Le développement dit «durable» cache souvent un développement insoutenable dans le temps. Ce modèle de développement: – met en cause l'existence même de nombreux peuples autochtones, particulièrement quand leurs territoires recèlent des matières premières ou des sources d'énergie présentant un intérêt économique. Pour ce modèle dominant, les peuples autochtones et les populations traditionnelles représentent la dernière barrière à abattre. – tend à accentuer le manque de reconnaissance de la femme comme sujet politique, social, culturel, économique. La société civile Au Sud comme au Nord, au fil des années, on a pu constater l'émergence d'organisations et d'initiatives de la société civile susceptibles de répondre aux besoins vitaux de la population et de défendre ses intérêts et, par là, de concourir au bien commun. Ces organisations de la société civile constituent une pièce maîtresse de la démocratie. Elles sont, dans leur propre pays, les premières porteuses de la promotion et de la défense des droits économiques, sociaux, culturels, politiques et environnementaux de la population et des droits collectifs des peuples autochtones. La coopération au développement des ONG du Nord Dans le Sud, elle a permis à de nombreuses personnes, groupes et ONG, de mettre en oeuvre des projets, d'entreprendre des actions permettant à des populations plus ou moins nombreuses d'améliorer leurs conditions de vie. Cependant, quand cette coopération est fragmentée, quand il y a une multiplication non cohérente des projets, ce n’est pas parce qu’il y a de nombreuses ONG étrangères dans un pays, que cela entraîne un changement social pérenne susceptible de rendre inutile le financement de projets par la coopération internationale. La reconnaissance des ONG du Sud La pleine reconnaissance de l'existence des organisations de la société civile du Sud et de leur rôle essentiel pour apporter le changement social susceptible de répondre aux besoins économiques, sociaux et culturels de chaque peuple. Cela signifie devoir développer un partenariat d'égalité entre ONG du Sud et du Nord. Cela a des conséquences jusque dans la présentation des projets par exemple. Le changement social pour le bien commun entre difficilement dans un chronogramme. Il est souvent le résultat d'un long travail soumis à de nombreux aléas. Les associations qui, dans leur programme d'action, visent ce changement social doivent avoir les moyens en personnel et en matériel pour assurer la continuité de leur action. Elles doivent être soutenues dans la durée. Les peuples autochtones Dans leur grande majorité, les peuples autochtones ont une relation pleine de respect, d’harmonie et d’équilibre avec la terre mère. Le renforcement des identités ethniques et culturelles est très important. Les territoires indigènes sont de véritables sanctuaires de vie dans leur diversité spirituelle et biologique. Mais les peuples autochtones sont touchés de plein fouet par le modèle dominant de développement. Ce modèle porte atteinte à leurs territoires ancestraux: les montagnes, les glaciers, les forêts, les fleuves et rivières. Pourtant l’existence de ces peuples constitue un signal fort pour l'humanité toute entière. On leur reproche d'empêcher le développement, on criminalise leur protestation, on militarise leur territoire, on réduit leurs droits. Ils continuent toutefois à lutter pour leur vie et la défense de leurs droits. Ces derniers, bien que reconnus par des lois et des instruments juridiques nationaux ou internationaux, sont insuffisamment appliqués. Le soutien à leurs revendications est d'importance capitale. L’économie solidaire L'économie solidaire est un projet politique différent du modèle dominant de développement économique. Elle place l’être humain au centre de l'économie, pas seulement en ce qui concerne les biens et services utiles et de qualité qu'elle offre, mais aussi par la manière de produire, de consommer, de commercialiser et de pratiquer la finance, notamment en autogestion et quand elle promeut un développement soutenable, respectueux de l'envi- ronnement. Dans cette dynamique, la mesure du développement ne peut se faire seulement au travers d’indicateurs économiques, mais doit prendre en compte d’autres dimensions d’ordre sociopolitique, éthique et culturel. La formation Les mécanismes qui engendrent la précarité et l’exclusion sont complexes. Vouloir la pleine participation de la société civile pour un développement centré sur l’humain suppose une formation: continue, de qualité et adaptée à chaque population. Le but et la base de tout processus de formation doivent être le développement de l’estime de soi des participants à partir du respect et de la valorisation de leurs expériences, connaissances, langues et cultures. Ce modèle de formation est celui qui doit être reconnu et soutenu par les pouvoirs publics et la coopération internationale. La coopération des ONG du Nord Les ONG du Nord, si elles veulent être pleinement solidaires des ONG du Sud, doivent : – combattre, dans leurs propres pays, les mécanismes par lesquels les ressources financières qui permettraient de subvenir aux besoins de la population du Sud trouvent un refuge complaisant sur des comptes bancaires qui ne profitent qu'aux fraudeurs; – surveiller et, le cas échéant, dénoncer les pratiques des entreprises qui portent atteinte au "Bien Vivre" des peuples. Appel aux ONG et collectivités publiques du Nord Nous appelons les ONG du Nord et les collectivités publiques à soutenir les projets et programmes des ONG du Sud qui: – se mettent en réseau avec d'autres acteurs pour proposer, promouvoir et accompagner des politiques publiques; – favorisent la mise en oeuvre de droits reconnus, susceptibles de bénéficier à une population beaucoup plus large que les bénéficiaires initiaux. C’est ce type d’actions de changement social que la coopération doit appuyer en priorité. Une fois abouties, ces dynamiques rendront alors les financements sans objet, pour mettre l’accent sur d’autres formes de solidarité. Cette pratique de la coopération doit se faire dans la longue durée. Les associations du Sud qui ont de tels objectifs doivent être soutenues non seulement pour des aspects concrets de leurs programmes, mais aussi pour leur vie démocratique, leurs besoins en personnel et en matériel. C'est le changement de pratique que nous souhaitons. Guarda Erica et Hermenegildo Liempe, CAI, Argentine | Mariano De Nardis et Zulema Nélida Aguirre, RED, Argentine | Jorge Tacuri Aragon et Emerson Sandi, Solsticio Peru/Feconat, Pérou | Antonio Sánchez et Cáisamo Guzmán, CLEBA/OIA, Colombie | Maria Angelina de Oliveira et Adriana Bezerra Cardoso, CEDAC, Brésil | Silvio Cavuscens et Sônia Guajajara, Secoya/COIAB, Brésil | Ketelie Estimable et Anice Ladouceur, PAIS, Haïti | Simao Luis de Costa et Joao Do Carmo Pinto, CDC, Timor Leste | Rita María del Luján Toledo Tejera et María Teresa Mira Torres, CMU, Uruguay | Christiane Escher, MCI, Suisse Ces pages et les activités du 50ème anniversaire ont été réalisées grâce à l’appui des collectivités publiques via la Fédération genevoise de coopération et avec le soutien de la Loterie Romande. LE COURRIER TÉLÉVISION SAMEDI 6 AVRIL 2013 15 SAMEDI + DIMANCHE SAMEDI RTS Un 7.00 8.45 9.15 10.05 EuroNews Quel temps fait-il ? Arabesque Un hold-up extraordinaire # Film. Scènes de ménages Le journal Faut pas croire Toute une histoire Afrique sauvage Le Kalahari. 16.00 Alerte Cobra Mauvaise posture. 16.50 Alerte Cobra 17.40 Le Kiosque à Musiques 18.10 Magnétos rire 18.30 Covert Affairs L'étau se resserre. 19.20 Swiss Loto 19.30 Le journal 20.10 Cash 11.55 12.45 13.20 13.50 14.55 RTS Deux TF1 France 2 France 3 M6 ARTE 10.45 Adrenaline 11.00 Svizra Rumantscha 11.30 Quel temps fait-il ? 12.00 RTSinfo 12.45 Quel temps fait-il ? 13.05 Le journal 13.45 La Vie sauvage Sandra détective Les petites crapules TFou de jeux TFou Téléshopping Télévitrine Bienvenue chez nous Tous ensemble Les douze coups de midi 12.50 L'affiche du jour 13.00 Journal 13.20 Reportages 15.15 Ghost Whisperer L'oeuvre inachevée. 16.00 Ghost Whisperer Dans la chaleur de la jungle. 16.55 Tous ensemble 17.50 Tous ensemble 18.45 50mn Inside 20.00 Journal 20.40 Nos chers voisins Côté Match Hebdo musique mag Les z'amours Tout le monde veut prendre sa place 13.00 Journal 13.15 13h15, le samedi... 14.00 Envoyé spécial : la suite Harcèlement, la face cachée des cours de récré, deux ans après. En France, un enfant sur dix serait victime de harcèlement scolaire. 14.50 Grand public 16.40 Clermont-Auvergne/ Montpellier Rugby. Coupe d'Europe. Quart de finale. En direct. 19.00 Mot de passe 20.00 Journal 10.30 Dofus : aux trésors M6 Kid M6 boutique Cinésix Norbert et Jean : le défi 11.30 Norbert et Jean : le défi 12.45 Le 12.45 13.05 Le mag Fourrières, radars, amendes: chasse aux voitures dans les villes. 14.50 C'est ma vie Prêts à tout risquer pour leur passion. 16.10 C'est ma vie Animaux: une passion sans limites. 17.35 Accès privé 18.45 Un trésor dans votre maison 20.05 Scènes de ménages Adriaan Karambolage 360°-GEO Vivre en positif Le livre selon Google Paysages d'ici et d'ailleurs 13.50 Le dessous des cartes 14.00 Yourope 14.35 Metropolis 15.25 La vie extrême 16.20 Il était une fois «Les Mille et une nuits» 17.40 Mystères d'archives 18.10 Cuisines des terroirs 18.35 Arte reportage 19.30 Le dessous des cartes 19.45 Arte journal 20.00 360°-GEO 20.40 Juliette, génération 7.0 Le retour d'Olivia. 14.35 La Vie sauvage 15.30 Les As du braquage Opération vol de coffre. 15.50 Les As du braquage 16.15 Burn Notice Le complexe du martyr. 17.00 Psych Santa Barbara, ton univers impitoyable. 17.50 Heartland Le bout du tunnel. 18.40 Heartland 19.30 Le journal 20.00 Trio Magic & Banco 6.05 6.15 6.20 6.30 8.10 9.35 10.05 11.05 12.00 10.25 10.50 11.25 11.55 de Kerubim 10.50 C'est pas sorcier 11.30 La voix est libre 12.00 12/13 12.50 30 millions d'amis 13.25 Les grands du rire 15.00 En course sur France 3 15.25 Samedi avec vous 17.00 Les carnets de Julie Collioure, en Languedoc-Roussillon. 17.55 Questions pour un champion 18.30 Avenue de l'Europe Les pionniers de la transition énergétique. 19.00 19/20 20.00 Tout le sport 20.15 Zorro Le nouveau régime. 6.10 7.50 10.20 10.30 9.10 9.55 10.05 10.50 11.50 13.20 20.35 FILM 20.10 SPORT 20.50 DIVERTISSEMENT 20.50 DIVERTISSEMENT 20.45 FILM TV 20.50 SÉRIE 20.45 DOCUMENTAIRE Astérix et Obélix contre César # Berne/FribourgGottéron The Voice, la plus belle voix Toute la télé chante pour le Sidaction Le Sang de la vigne Hawaii 5-0 Britannia, aux confins de l'Empire romain Comédie. Fra - All - Ita. 1998. Réal.: Claude Zidi. Avec : Christian Clavier, Gérard Depardieu, Roberto Benigni. Les habitants d'un petit village gaulois défient César. Hockey sur glace. Championnat de Suisse National League. Play-offs. Finale. 2e match. En direct. Lequel des deux clubs va prendre l'avantage dans cette rencontre ? Prés.: Nikos Aliagas. Episode 10. C'est désormais l'heure des ultimes battles. Pour la toute dernière fois, les quatre coaches vont opposer les talents de leur équipe. Invités: Stéphane Bern, Laurent Boyer, Audrey Chauveau, Catherine Ceylac, Valérie Damidot, Michel Drucker, Louise Ekland, Virginie Guilhaume, Cyril Hanouna... Policier. Fra. 2012. Réal.: Aruna Villiers. 5. Avec : Pierre Arditi. Questions d'eau-de-vie... ou de mort. Le baron de Castayrac voit ses chais ravagés par les flammes. Policière. EU. 2012. Réal.: Bryan Spicer. 11. Avec : Alex O'Loughlin, Scott Caan, Daniel Dae Kim. Kahu. McGarrett fait la connaissance d'un adolescent délinquant. Histoire. GB. 2009. Réal.: Jeff Morgan. 1/3. L'invasion. En l'an 43 après J.-C., l'Empire romain se lance à l'assaut de la Bretagne, l'actuelle Angleterre. 23.15 The Voice 23.05 On n'est pas couché 22.15 Les Pirogues des hautes 21.40 Hawaii 5-0 21.35 Britannia, aux confins Concert. Pop/Rock. 1 heure. Emprunt de folk, pop, rock et d'afro beat cet hipster chevelu made in England, est une révélation à la fois romantique et entraînante. 0.25 Supernatural Les morts-vivants. 1.10 Supernatural 1.50 Faut pas croire Divertissement. Prés.: Nikos Aliagas et Karine Ferri. Au coeur des coulisses. Chaque semaine, après le prime, les coulisses de la compétition sont à l'honneur: images, interviews et réactions des coaches permettent de se faire une idée de l'univers de «The Voice». 0.00 Les Experts Talk-show. Prés.: Laurent Ruquier. Laurent Ruquier s'entoure de nombreux invités qui font l'actualité culturelle, médiatique ou politique. Le ton de l'émission se veut à la fois pertinent et impertinent, abordant des questions de fond. 2.10 Hebdo musique mag 2.40 Thé ou café terres Film TV. Histoire. Fra. 2011. Réal.: Olivier Langlois. Avec : Claire Simba, Oumar Diaw, Robinson Stévenin. Le 10 octobre 1947, les cheminots de la gare de Thiès, au Sénégal, cessent le travail. 23.55 Soir 3 0.20 Roméo et Juliette Opéra. Série. Policière. EU. 2011. Réal.: Bryan Spicer. 9/23. Ike Maka. Le corps d'un homme, bénéficiant du programme de protection des témoins et dont le visage a été modifié, a été retrouvé dans le coffre d'une voiture volée. 22.30 Hawaii 5-0 23.20 Hawaii 5-0 de l'Empire romain Documentaire. Histoire. GB. 2009. Réal.: Jeff Morgan. 2/3. La révolte. Les exactions auxquelles se livre l'armée romaine en Bretagne provoquent un spectaculaire soulèvement mené par la reine Boudicca. 22.30 Britannia, aux confins de l'Empire romain RTS Un RTS Deux TF1 France 2 France 3 M6 ARTE 7.00 Svizra Rumantscha 7.25 EuroNews 8.15 Quel temps fait-il ? 8.35 Sport dernière 9.20 Madagascar 10.10 Dieu sait quoi 11.10 Pacifique sud 12.00 Grand angle 12.15 Geopolitis 12.35 Ensemble 12.45 Le journal 13.20 Pardonnez-moi 13.50 Modern Family 14.30 Touch 15.20 Touch 16.05 FBI : duo très spécial 16.50 Bones 17.40 Bones 18.25 Sport dimanche 19.30 Le journal 13.15 Le journal 13.45 Paris - Roubaix 6.05 Sandra détective 6.15 Les petites crapules 6.20 TFou de jeux 6.30 TFou 10.20 Automoto 11.00 Téléfoot 12.00 Les douze coups Islam A Bible ouverte La source de vie Présence protestante Kaïros Le jour du Seigneur Tout le monde veut prendre sa place 13.00 Journal 13.20 13h15, le dimanche... 14.10 Vivement dimanche 16.20 Grandeurs nature 17.20 Marathon des sables 2013 17.30 Toulon (Fra)/ Leicester (Ang) Rugby. Coupe d'Europe. Quart de finale. En direct. 19.15 Point route 19.20 Stade 2 20.00 Journal 20.30 20h30 le dimanche 11.30 12.00 12.10 12.50 Dimanche avec vous 12/13 12/13 dimanche Paris - Roubaix Cyclisme. UCI World Tour 2013. 254 km. En direct. Qui succédera à Tom Boonen au palmarès de l'épreuve? L'an passé, le coureur belge avait en effet décroché son quatrième succès dans l'Enfer du Nord, devançant le Français Sébastien Turgot et l'Italien Alessandro Ballan. 17.05 En course sur France 3 17.20 30 millions d'amis 17.55 Questions pour un super champion 19.00 19/20 20.00 Tout le sport 20.15 Zorro 11.20 Turbo 12.45 Le 12.45 13.05 Maison à vendre 16.15 D&CO 17.20 66 minutes 18.40 66 minutes : les Secrets de longévité Square Fascination gratte-ciel Philosophie 360°-GEO Sur le chemin des deux Allemagnes 15.00 Les cathédrales dévoilées 16.25 Indian Songs Concert. 16.50 Découvrir une oeuvre 17.45 Personne ne bouge ! 18.30 Cuisines des terroirs 19.00 Alexander Vedernikov dirige la «Symphonie n°4» de Tchaïkovski Concert. 19.45 Arte journal 20.00 Karambolage 20.15 Le blogueur 20.40 Juliette, génération 7.0 22.25 Takers Film. Thriller. EU. 2010. Réal.: John Luessenhop. Avec : Matt Dillon, Idris Elba, Paul Walker. En Californie, des braqueurs de haut vol tentent un ultime coup proposé par un ancien complice, mais un inspecteur de police tenace est sur leurs traces. 0.15 John Rambo ## Film. 22.40 Sport dernière 23.25 King Charles DIMANCHE du dimanche 20.10 Mise au point Cyclisme. UCI World Tour 2013. 254 km. En direct. 17.00 Saint-Gall/FC Bâle Football. Championnat de Suisse Super League. 26e journée. En direct. 18.00 Grand Prix du Qatar Motocyclisme. Championnat du monde de vitesse 2013. 1re manche. La course des Moto 3. 19.05 Grand Prix du Qatar Motocyclisme. Championnat du monde de vitesse 2013. 1re manche. La course des Moto 2. En direct. 20.10 Lausanne Sport/ FC Thoune Football. Championnat de Suisse Super League. 26e journée. de midi 13.00 Journal 13.40 Mentalist Jane voit noir. 14.35 Dr House La course au mensonge. 15.25 Dr House Partie de chasse. 16.20 Les Experts : Miami Disparitions. 17.05 Les Experts : Miami Témoin protégé. 18.00 Sept à huit 19.55 Météo 20.00 Journal 8.45 9.15 9.30 10.00 10.15 10.45 12.05 histoires qui font l'actu 19.45 Le 19.45 20.05 E=M6 Les questions que tous les enfants se posent, et leurs réponses toutes simples! Au sommaire: «Rouge, bleu, jaune: comment notre corps produit-il autant de couleur?» «Les mystères de la nature et leurs explications scientifiques!» - «Ballon, glaçon, cuillère: les objets du quotidien décryptés par les scientifiques!» 20.30 Sport 6 10.50 11.45 12.30 13.00 13.30 14.15 21.00 SÉRIE 20.50 SPORT 20.50 FILM 20.45 FILM 20.45 FILM T V 20.50 MAGAZINE 20.45 FILM Les Experts Grand Prix du Qatar Inception American Gangster ### Inspecteur Barnaby Capital Les Affranchis ### Policière. EU. 2012. Réal.: Alec Smight. 6. Avec : Ted Danson, Elisabeth Shue, George Eads. De la balle au prisonnier. L'entraîneur d'une équipe de basket-ball est assassiné. Motocyclisme. Ch. du monde de vitesse 2013. 1re manche. La course des Moto GP. En direct. Sur le circuit de Losail, à Doha. Jorge Lorenzo remet son titre en jeu. Science-fiction. EU. 2010. Réal.: Christopher Nolan. Avec : Leonardo DiCaprio, Joseph Gordon-Levitt, Ellen Page, Tom Hardy. Un fugitif se voit proposer une mission. Policier. EU. 2007. Réal.: Ridley Scott. Avec : Denzel Washington, Russell Crowe. Au début des années 70, le parrain du quartier noir de Harlem meurt. Policier. GB. 2012. Avec : Neil Dudgeon, Jason Hughes, Fiona Dolman. La mort et les divas. Midsomer Langley offre une rétrospective à son actrice régionale Stella Harris. Economie. Prés.: Thomas Sotto. Trop payés, mal payés: révélations sur les salaires en France. Au sommaire: «Grands patrons: "très"... ou "trop" bien payés?»... Thriller. EU. 1990. Réal.: Martin Scorsese. Avec : Robert De Niro, Ray Liotta, Joe Pesci, Lorraine Bracco. Depuis l'enfance, Henry Hill rêve de devenir gangster. 21.50 Les Experts : Manhattan Série. Policière. EU. 2012. Réal.: Scott White. 6. La dame du lac. Alors qu'ils sont à la recherche d'une arme à feu, les experts tombent sur le cadavre d'une femme, qui repose au fond d'un étang de Central Park. 22.35 New York Unité Spéciale 23.20 New York Unité Spéciale 22.05 Le sable : enquête sur 23.30 Les Experts : une disparition Documentaire. Découverte. 2013. Réal.: Denis Delestrac. Le sable, un matériau indispensable dans le domaine de la construction, est considéré par certains comme étant inépuisable. 23.25 Le Silence des églises Film TV. Drame. Fra. 2012. Réal.: Edwin Baily. Manhattan Série. Policière. EU. 2005. Réal.: Duane Clark. 8/24. Avec : Gary Sinise, Melina Kanakaredes, Vanessa Ferlito. Fausse donne. Mac et Stella enquêtent sur le meurtre d'un joueur de poker. 0.15 Les Experts : Manhattan 1.10 Dexter 23.20 Faites entrer l'accusé Magazine. Société. Prés.: Frédérique Lantieri. Caspar et Beille, crime en haute mer. Au moment de sa retraite, André Le Floc'h s'offre «L'Intermezzo», un superbe voilier remarqué pendant la course du Rhum, et prend la mer pour faire le tour du monde. 0.30 Journal de la nuit 22.20 Soir 3 22.40 Inspecteur Barnaby Film TV. Policier. GB. 2008. Réal.: Richard Houltouse. Fusillé à l'aube. Depuis la Première Guerre mondiale, les familles Hicks et Hammond se détestent. Barnaby essaie de pacifier les querelles mais en vain. 0.15 Le Comte de MonteCristo ## 23.00 Enquête exclusive Magazine. Information. Prés.: Bernard de La Villardière. Rastas, gangs et ganja: la fièvre jamaïcaine. Si la Jamaïque a tout de la destination de rêve, elle est également une plaque tournante de la drogue. 0.25 Zemmour et Naulleau 1.40 Météo 1.45 Urgence disparitions 23.05 Madame Tyson Documentaire. Société. Fra Pol. 2012. Réal.: Edward Porembny. La reine des arènes. Sport national au Sénégal, la lutte est diffusée en boucle à la télévision, générant depuis quelques années des revenus considérables. 0.25 Jeûne à la carte Film TV. 16 CINÉMAS LE COURRIER SAMEDI 6 AVRIL 2013 CAROUGE A HOME FAR AWAY. De Entell Peter. Avec Snow Lois. VO sam/dim/lun/mardi 15:50 (14/12) 100 min AI WEIWEI: NEVER SORRY. De Klayman Alison. Avec Weiwei Ai. VO sam/dim/lun/mar 21:15 (14/12) 91 min COMME DES LIONS DE PIERRE À L’ENTRÉE DE LA NUIT. De Zuchuat Olivier. VO sam/dim 14:10 (16/12) 87 min LA VIE MEILLEURE EST AILLEURS (DAS BESSERE LEBEN IST ANDERSWO). De Colla Rolando. VO sam/dim/lundi/mardi 17:40 (16/14) 90 min CELUI PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE (HOME FROM THE HILL). De Vincente Minnelli. Avec Eleanor Parker. VO mar 21:00 (16/16) 150 min ERNEST ET CÉLESTINE. De Aubier Stéphane, Patar Vincent, Renner Benjamin. Avec Wilson Lambert. VF sam/dim 14:20 (5/3) 89 min NO!. De Larrain Matte Pablo. Avec Garcia Bernal Gaël. VO sam/dim/lun 16:10 21:00. VO mar 16:10 (14/14) 115 min THORBERG. De Dieter Fahrer, VO sam/dim/lun/mar 19:20 (14/14). LA RELIGIEUSE. De Nicloux Guillaume. Avec Huppert Isabelle. VF sam/dim/lun/mar 18:40 (16/16) 114 min 47 Rue Saint-Joseph ☎ 022 301 54 43 BIO LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim 11:00 14:00. VF lun/mar 14:00. VF sam/dim 10:40 13:00 17:15. VF lun 13:00 17:15. VF sam 10:45 13:00 15:15 18:00 21:00 23:20. VF dim 10:45 13:00 15:15 18:00 21:00. VF lun/mar 13:00 15:15 18:00 21:00 98 min HANSEL AND GRETEL: CHASSEURS DE SORCIÈRES. De Wirkola Tommy. Avec Janssen Famke. VF sam 15:15 21:35 23:40. VF dim/lun 15:15 21:35 (16/16) 88 min HORIZONS. De Kosinski Joseph. Avec Cruise Tom. VF mar 20:30 129 min DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec Huppert Isabelle. VF sam 15:15 18:15 21:00 23:35. VF dim/lun/mardi 15:15 18:15 21:00 117 min ERNEST ET CÉLESTINE. De Aubier Stéphane, Patar Vincent, Renner Benjamin. Avec Wilson Lambert. VF sam/dim 11:00 13:15. VF lun/mar 13:15 (5/3) 89 min DIE HARD : BELLE JOURNÉE POUR MOURIR. De John Moore. Avec Bruce Willis. VF sam 21:15 23:30. VF dim/lun/mar 21:15 (16/16) 97 min HAPPINESS THERAPY. De David O. Russell. Avec Robert De Niro. VF sam/dim/lun/mar 18:30 (14/14) 122 min JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/dim 10:45 13:15 15:45. VF lun/mar 13:15 15:45 114 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VF sam 11:00 14:00 17:00 20:00 23:00. VF dim 11:00 14:00 17:00 20:00. VF lun/mar 14:00 17:00 20:00 140 min 27, Av. Louis-Casaï ☎ 0901 30 20 10 (80 ct l’appel, 80 ct La minute) PATHÉ BALEXERT GENÈVE AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF sam/dim/lun/mar/mer 21:00 (14/10) 112 min L’ENFANT D’EN HAUT. De Meier Ursula. Avec Gillian Anderson. VF sam/dim/lun/mar/mer 17:10 (14/12) 97 min L’ENFANT QUI VOULAIT ETRE UN OURS. De Jannick Astrup. VF sam/dim 14:00 78 min UNE FAMILLE RESPECTABLE. De Bakhshi Massoud. Avec Jafari Behnaz. VO dim 11:00 (16/16) 90 min MOBIUS. De Rochant Eric. Avec Dequenne Emilie. VF sam/dim/lundi/mardi 19:00 (16/12) 103 min MORE THAN HONEY (ET SI LES ABEILLES DISPARAISSAIENT). De Imhoof Markus. Avec Berling Charles. VO sam/dim/lun/mar 15:40 (10/7) 91 min LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam/dim/mar 15:15 17:15 19:15 21:15. VO lun 15:15 17:15 19:15 (16/14) 90 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim 10:45 13:00. VF lun/mar 13:00 98 min PERFECT MOTHERS. De Fontaine Anne. Avec Wright Penn Robin. VO lun 21:15. VO sam/dim 10:50 13:15 15:45 18:15 20:45. VO lun 13:15 15:45. VO mar 13:15 15:45 18:15 20:45 (16/14) 100 min LUCIDE. De Di Fonzo Bo Marcial. Avec Viard Karin. VF lun 20:30 100 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VOsam/dim 10:45 13:30 17:00 20:30. VOlun/mar 13:30 17:00 20:30 140min CINÉLUX 20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec Berling Charles. VF sam/dim/lun/mar 20:30 (14/12) 92 min BOB & LES SEX PISTACHES. De Matthey Yves. Avec Sitruk Jules. VF sam/dim 11:15 15:45. VF lun/mar 15:45 (14/14) 87 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VO sam/dim/lun/mar 17:40 (10/8) 130 min WARM BODIES. De Levine Jonathan. Avec Malkovich John. VO sam/dim/lun/mar 13:20 (14/14) 97 min ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec Peet Amanda. VO sam/dim/lun/mar 16:00 18:30 21:10 111 min AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF samedi/dim/lun/mar 13:30. VF sam/dimanche/lun/mardi 18:15 (14/10) 112 min THE SESSIONS. De Lewin (II) Ben. Avec Hunt Helen. VO sam/dim 10:50 (16/14) 95 min G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam/dim/lun/mar 15:40 21:00 (14/14) 99 min JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/dim 10:45 13:15. VF lun/mar 13:15 114 min BOTIZA. De Gonseth Frédéric. VO sam/dimanche/lun/mar 15:00 (12/6) 99 min LES ENFANTS DE LA MONTAGNE. De Schmid Alice. Avec Roosli Laura. VO sam/dim/lun/mar 13:00 19:15 (8/8) 91 min GAMBIT, ARNAQUE À L’ANGLAISE. De Hoffman Michael. Avec Diaz Cameron. VO sam/dim 10:50 17:15. VO lun/mar 17:15 (14/12) 90 min HAPPINESS THERAPY. De David O. Russell. Avec Robert De Niro. VO sam/dim/lun/mar 21:15 (14/14) 122 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim 11:10 (6/6) 82 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 13:00. VF sam/dim 11:00 17:15. VF lun/mar 17:15 98 min DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec Huppert Isabelle. VO sam/dim/lun/mar 15:15 18:00 20:45 117 min CHILDREN OF SARAJEVO. De Begic Aida. Avec Topic Velibor. VO sam/dim 11:00 (16/16) 90 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam/dim/lun/mar 13:40 20:40 (10/10) 130 min LINCOLN. De Spielberg Steven. Avec Lee Jones Tommy. VO sam/dim/lun/mar 17:00 (16/14) 150 min CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom. VO sam/dim/lun/mar 13:45 20:15 (16/14) 172 min 8, Boulevard de Saint-Georges ☎ 022 329 45 02 LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam/dim/lun/mar 14:15 16:30 18:45 21:00 (16/14) 90 min 3, Pl. des Eaux-Vives ☎ 022 736 89 20 LE CITY A LA MERVEILLE. De Malick Terrence. Avec Affleck Ben. VO sam/mar 21:00. VO dim/mer 17:00 (16/16) 112 min AMARCORD. De Fellini Federico. Avec Noël Magali. VO sam 17:00. VO dim 15:00. VO lun 20:45 (14/10) 127 min AU PAYS DU SANG ET DU MIEL. De Jolie Angelina. Avec Serbedzija Rade. VO sam/mar 21:00. VO dim 21:15 125 min FELLINI ROMA. De Federico Fellini . VO dim 17:15 128 min MARIAGE À MENDOZA. De Deluc Edouard. Avec Duvauchelle Nicolas. VO sam 17:15. VO dim/lun 21:00. VO mar 19:00 94 min LE REPENTI. De Allouache Merzak. Avec Asli Nabil. VO sam 19:15. VO dim 19:30. VO lun 17:00 19:00. VO mar 17:15 19:00. VO mer 19:15 21:00 87 min SUR LES TRACES DE FELLINI. De Morin Gérald. VO dim 15:30 19:00. VO lun/mar/mercredi 17:15 75 min TABU. De Gomes Miguel. Avec Madruga Teresa. VO sam/lun 19:00 (14/14) 110 min 16 rue du général Dufour ☎ 022/ 320 78 78 LES CINÉMAS DU GRÜTLI INCH’ALLAH. De Barbeau-Lavalette Anaïs. Avec Ouazani Sabrina. VO sam/dim/lun/mar 16:30 19:00 21:10 (14/12) 101 min LA MAISON DE LA RADIO. De Philibert Nicolas. VF sam/dim/lun/mardi 14:15 18:40 (12/6) 103 min SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik Bendjelloul. VO sam/dim/lun/mar 14:30 16:45 20:50 (12/12) 85 min WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO sam/dim/lun/mar 14:20 16:40 18:50 21:00 (10/10) 97 min 23rue des Eaux-Vives ☎ 022 736 04 22 LES SCALA ARGERICH. De Argerich Stéphanie. Avec Argerich Martha. VO sam/dim 14:30 18:45. VO lun/mar 18:45 (14/7) 95 min BLANCANIEVES. De Berger Pablo. Avec Verdu Maribel. VO sam/dim/lun/mar 20:50 (16/16) 104 min SYNGUE SABOUR - PIERRE DE PATIENCE. De Rahimi Atiq. Avec Farahani Golshifteh. VO sam/dim/lun/mar 16:40 (16/16) 102 min Rue de la Servette 78 ☎ 022 733 19 00 NORD-SUD 20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec Berling Charles. VF sam/dim 10:40 14:50 19:40. VF lun 14:50 19:40. VF mar 19:40 (14/12) 92 min 40 ANS MODE D’EMPLOI. De Apatow Judd. Avec Brooks Albert. VF sam/dim/lun/mar 16:55 (14/12) 134 min WARM BODIES. De Levine Jonathan. Avec Malkovich John. VF sam/dim/lun 12:40 21:50. VF mar 21:50. VF sam 23:55 (14/14) 97 min LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam/dim/lun 13:30 17:35 19:45. VF mar 17:35 19:45 (16/14) 90 min FLIGHT. De Zemeckis Robert. Avec Cheadle Don. VF sam/dim 10:40 138 min SPRING BREAKERS. De Korine Harmony. Avec Franco James. VF sam 15:30 21:45 23:50. VF dim/lun 15:30 21:45. VF mar 21:45 (18/16) 92 min ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec Peet Amanda. VF sam 13:00 15:30 21:00 23:30. VF dim 13:00 15:30 18:00. VF lun/mar 13:00 15:30 21:00 111 min HOTEL TRANSYLVANIE. De Genndy Tartakovsky. Avec Steve Buscemi. VF sam/dim 10:50 (8/8) 91 min BOB & LES SEX PISTACHES. De Matthey Yves. Avec Sitruk Jules. VF sam/dim 11:00 13:00. VF lun 13:00 (14/14) 87 min GAMBIT, ARNAQUE À L’ANGLAISE. De Hoffman Michael. Avec Diaz Cameron. VF sam 23:30. VF sam/dim/lun 19:30 (14/12) 90 min PERFECT MOTHERS. De Fontaine Anne. Avec Wright Penn Robin. VF sam/dim/lun 15:15 18:00 21:00. VF mar 18:00 21:00 (16/14) 100 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim 11:15 13:30 15:30. VF lun/mar 13:30 15:30 (6/6)82 min G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam 18:30 21:00 23:30. VF dim/lun/mar 18:30 21:00. VF sam/dim/lun/mar 13:20 (14/14) 99 min CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom. VF sam/dim/lun/mar 13:45. VF sam/lun/mar 20:30. VF dim 17:00 (16/14) 172 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam/dim/lun/mar 17:15 20:15 (10/10) 130 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF sam/dim 11:00. VF sam 10:40 15:40 18:20 21:00 23:45. VF dim 10:40 15:40 18:20 21:00. VF lun/mar 15:40 18:20 21:00 (10/8) 130 min Rue de la confédération 8 ☎ 0901 30 20 10 (80 ct l’appel, 80 ct La minute) PATHÉ REX Bd James-Fazy 33 ☎ 0901 302 010 PATHÉ RIALTO BESTIAIRE. De Côté Denis. VF sam 19:00. VF dim 20:00. VF lun/mar/mer 21:00 72 min 11 rue de la Coulouvrenière ☎ 022 328 09 26 SPOUTNIK AIGLE LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam/dim/lun/mar 18:30 (16/14) 90 min BOB & LES SEX PISTACHES. De Matthey Yves. Avec Sitruk Jules. VF samedi 23:20 (14/14) 87 min JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/dim/lun/mar 13:30 114 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun/mar 15:50 (10/8) 130 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim/lun/mar 20:30. VF sam 22:40. VO sam/dim/lun/mar 18:15 140 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim/lun/mar 16:30 (6/6) 82 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 18:20. VF sam/dim/lun/mar 14:00 16:10 98 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam/dim/lun/mar 13:45 (10/10) 130 min WARM BODIES. De Levine Jonathan. Avec Malkovich John. VF sam/dim/lun/mar 20:30 (14/14) 97 min G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam 21:00 23:15. VF dim/lun/mar 21:00 (14/14) 99 min Chemin de Novasalles ☎ 024 467 99 99 COSMOPOLIS AUBONNE HAPPINESS THERAPY. De David O. Russell. Avec Robert De Niro. VO lun 20:30 (14/14) 122 min SYNGUE SABOUR - PIERRE DE PATIENCE. De Rahimi Atiq. Avec Farahani Golshifteh. VO sam 17:30. VO dim/mar 20:30 (16/16) 102 min 25, Grand-Rue ☎ 021/808 53 55 REX BEX LE CHAT DU RABBIN. De Joann Sfar, Antoine Delesvaux. Avec Maurice Benichou. VF mar 20:00 (14/7) 99 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam 14:30 20:30. VF dim 14:30 17:00 98 min HYDE PARK ON HUDSON. De Michell Roger. Avec Murray Bill. VO sam 18:00. VO dim 20:00 (14/12) 95 min Société coopérative Le cinéma de Bex Avenue de la Gare 4A ☎ 024 463 14 92 GRAIN D’SEL LAUSANNE L’ENFANT D’EN HAUT. De Meier Ursula. Avec Gillian Anderson. VF sam/dim/lun/mar 18:30 (14/12) 97 min MOBIUS. De Rochant Eric. Avec Dequenne Emilie. VF sam/dim/lundi/mardi 20:45 (16/12) 103 min MORE THAN HONEY (ET SI LES ABEILLES DISPARAISSAIENT). De Imhoof Markus. Avec Berling Charles. VF sam/dimanche 16:15 (10/7) 91 min SUR LES TRACES DE FELLINI. De Morin Gérald. VF dim 14:30 75 min 4, Route Aloys-Fauquez ☎ 021 647 46 42 BELLEVAUX A LA MERVEILLE. De Malick Terrence. Avec Affleck Ben. VO sam/dim 13:15 20:45. VO lun/mar 20:45 (16/16) 112 min ALCESTE À BICYCLETTE. De Le Guay Philippe. Avec Luchini Fabrice. VF sam/dim/lun/mar 15:30 (14/10) 104 min LINCOLN. De Spielberg Steven. Avec Lee Jones Tommy. VO sam/dim/lun/mar 17:45 (16/14) 150 min 6, Avenue du Théâtre ☎ 021 312 51 32 CAPITOLE UN HOMME A BRÛLER (UN UOMO DA BRUCIARE). Des frères Taviani . VO mar 15:00 LES HORS-LA-LOI DU MARIAGE (I FUORILEGGE DEL MATRIMONIO). Des frères Taviani et de Valentino Orsini. VO sam 15:00 94 min L’INVITATION. De Goretta Claude. Avec Bideau Jean-Luc. VO dim 15:00 99 min LE JOUR SE LÈVE. De Marcel Carné. VO mar 21:00 93 min MEIN LEOPOLD. De Steinhoff Hans. Avec Fröhlich Gustav. VO mar 18:30 (14/12) 100 min MIRACLE EN ALABAMA (THE MIRACLE WORKER). De Arthur Penn. Avec Victor Jory . VO dim 21:00. VO lun 15:00 (14/12) 106 min PADRE PADRONE. Des frères Taviani . VO dim 18:30 111 min PANIQUE. De Julien Duvivier. VO lundi 21:00 91 min SAINT MICHEL AVAIT UN COQ (SAN MICHELE AVEVA UN GALLO). Des frères Paolo et Vittorio Taviani . VO lun 18:30 90 min LES SUBVERSIFS (I SOVVERSIVI) . Des frères Taviani . VO sam 18:30 93 min SUEURS FROIDES (VERTIGO). De Alfred Hitchcock. Avec James Stewart. VO samedi 21:00 (12/12) 129 min 3 allée E. Ansermet ☎ 021 315 21 70 CINÉMATHÈQUE SUISSE HABIBI. De Youssef Susan. Avec Nashif Kais. VO sam 17:00. VO dim 19:00 LAÏCITÉ INCH’ALLAH !. VO sam 21:00 72 min LE REPENTI. De Allouache Merzak. Avec Asli Nabil. VO sam 19:00. VO dim 17:00 87 min WOULD YOU HAVE SEX WITH AN ARAB?. VO dim 21:00 85 min 36, avenue de Lavaux ☎ 021 711 31 91 CITY CLUB LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam/dim/lun/mar 18:15 (16/14) 90 min BOB & LES SEX PISTACHES. De Matthey Yves. Avec Sitruk Jules. VF sam/dim/lun/mar 10:40. VF sam/dimanche/lundi/mar 12:50 (14/14) 87 min CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom. VF sam/lun/mar 20:20. VF dim 12:45 (16/14) 172 min SPRING BREAKERS. De Korine Harmony. Avec Franco James. VF sam 16:10 23:50. VF dim/lun/mar 16:10 (18/16) 92 min L’ARNACOEUR. De Pascal Chaumeil. Avec Romain Duris. VF dim 10:30 (12/10) 105 min DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec Huppert Isabelle. VF sam 23:35. VF sam/dim/lun/mardi 16:30 19:00 21:30 117 min G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam/lun/mar 10:50. VF sam/dim/lun/mar 20:30. VF sam 16:00 23:15. VF dim 16:00 18:30. VF lun/mar 16:00 (14/14) 99 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun/mar 13:10 18:20 (10/8) 130 min PERFECT MOTHERS. De Fontaine Anne. Avec Wright Penn Robin. VF sam/dim/lun/mar 15:50 21:10 (16/14) 100 min ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec Peet Amanda. VF sam/dim/lun/mar 15:45 18:10 20:45 111 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 13:30. VF sam/dim/lun/mar 10:40 13:00 15:30 18:00. VF sam/dim/lun 21:00 98 min WARM BODIES. De Levine Jonathan. Avec Malkovich John. VF sam 11:15 23:20. VF dim/lun/mar 11:15 (14/14) 97 min ERNEST ET CÉLESTINE. De Aubier Stéphane, Patar Vincent, Renner Benjamin. Avec Wilson Lambert. VF sam/dim/lun/mar 10:55 (5/3) 89 min HANSEL AND GRETEL: CHASSEURS DE SORCIÈRES. De Wirkola Tommy. Avec Janssen Famke. VF sam 23:45. VF sam/dim/lun/mar 11:00 (16/16) 88 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim/lun/mar 14:45 17:45 20:50. VF sam 23:00 140 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim/lun/mar 10:35 12:30 14:30 (6/6) 82 min DIE HARD : BELLE JOURNÉE POUR MOURIR. De John Moore. Avec Bruce Willis. VF sam 00:00 (16/16) 97 min JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/dim/lun/mar 13:15 114 min Rue du Port-francs 16 PATHÉ FLON 20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec Berling Charles. VF sam/dim/lun/mar 12:30 21:05 (14/12) 92 min LES ENFANTS DE LA MONTAGNE. De Schmid Alice. Avec Roosli Laura. VO sam/dim/lun/mar 10:30 16:50 (8/8) 91 min LA MAISON DE LA RADIO. De Philibert Nicolas. VF sam/dim/lun/mardi 14:35 18:50 (12/6) 103 min 40 ANS MODE D’EMPLOI. De Apatow Judd. Avec Brooks Albert. VF sam/dim/lun/mar 12:40. VF sam/dimanche/lun/mar 15:20 (14/12) 134 min AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF sam/dim/lun/mar 15:25 17:50 20:15 (14/10) 112 min SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik Bendjelloul. VO sam/dim/lun/mar 10:40 (12/12) 85 min AI WEIWEI: NEVER SORRY. De Klayman Alison. Avec Weiwei Ai. VO sam/dim/lun/mar 11:00 (14/12) 91 min PERFECT MOTHERS. De Fontaine Anne. Avec Wright Penn Robin. VO sam/dim/lun/mar 13:00 18:05 20:35 (16/14) 100 min LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam/dim/lun/mar 14:45 16:50 18:55 21:00 (16/14) 90 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VO sam/dimanche/lun 10:25 98 min ARGERICH. De Argerich Stéphanie. Avec Argerich Martha. VO sam/dim/lun/mar 11:30 (14/7) 95 min BOTIZA. De Gonseth Frédéric. VO sam/dimanche/lun/mar 16:00 (12/6) 99 min GAMBIT, ARNAQUE À L’ANGLAISE. De Hoffman Michael. Avec Diaz Cameron. VF sam/lun/mar 20:30. VF dim 13:45 (14/12) 90 min INCH’ALLAH. De Barbeau-Lavalette Anaïs. Avec Ouazani Sabrina. VO sam/dim/lun/mar 18:15 (14/12) 101 min BLANCANIEVES. De Berger Pablo. Avec Verdu Maribel. VO sam/dim/lun/mar 10:40 (16/16) 104 min HAPPINESS THERAPY. De David O. Russell. Avec Robert De Niro. VF sam/dim/mar 20:50 (14/14) 122 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam/dim/mar 12:50 15:30 18:10. VF lun 12:50 15:30 (10/10) 130 min LUCIDE. De Di Fonzo Bo Marcial. Avec Viard Karin. VF lun 20:30 100 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VO sam/dim/lun/mar 14:10 17:05 20:00 140 min LA RELIGIEUSE. De Nicloux Guillaume. Avec Huppert Isabelle. VF sam/dim/lun/mar 11:45 (16/16) 114 min NO!. De Larrain Matte Pablo. Avec Garcia Bernal Gaël. VO sam/dim/lun/mar 17:55 (14/14) 115 min THORBERG. De Fahrer Dieter. VO sam/dim/lun/mar 11:20 (14/14) 106 min WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO sam/dim/lun/mar 13:35 15:45 20:40 (10/10) 97 min 27, rue du Petit-Chêne ☎ 021.614.33.33 PATHÉ LES GALERIES AI WEIWEI: NEVER SORRY. De Klayman Alison. Avec Weiwei Ai. VO sam/dim/lun/mar 16:00 (14/12) 91 min ENFANTS DE SARAJEVO. De Begic Aida. VF sam/dim/lun/mar 16:00 (16/16) 90 min SLOW FOOD. VF sam/dim/lun/mar 22:00 23:00 (16/16) 52 min SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik Bendjelloul. VO sam/dim/lun/mar 18:00 20:00 22:00 (12/12) 85 min THORBERG. De Fahrer Dieter. VF sam/dim/lun/mar 18:00 (14/14) 106 min LA VIE MEILLEURE EST AILLEURS. De Colla Rolando. VF sam/dim/lun/mar 20:00 (16/14) 90 min ZINEMA Rue du Maupas 4 ☎ 021 311 29 30 LAUSANNE-PRILLY 40 ANS MODE D’EMPLOI. De Apatow Judd. Avec Brooks Albert. VF sam/dim/lun/mar 20:45 (14/12) 134 min ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec Peet Amanda. VF sam/dim/lun/mar 18:15 111 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim/lun/mar 13:15 15:15 17:00 (6/6) 82 min CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom. VF sam/dim/lun/mar 20:30 (16/14) 172 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/lun/mar 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 19:00 21:00. VF dim 11:15 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 19:00 21:00 98 min G.I. JOE: CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam/dim/lun/mar 16:15 18:30 21:15 (14/14) 99 min THE GRANDMASTERS. De Kar-Wai Wong. Avec Ziyi Zhang. VO dim 11:00 JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/dim/lun/mar 13:00 114 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun/mar 00:00 13:00 15:30 (10/8) 130 min PERFECT MOTHERS. De Fontaine Anne. Avec Wright Penn Robin. VF sam/dim/lun/mar 14:00 18:15 20:45 (16/14) 100 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim/lun/mar 15:15 20:30 140 min WARM BODIES. De Levine Jonathan. Avec Malkovich John. VF sam/dim/lun/mar 18:45 (14/14) 97 min 1, Chemin du Viaduc ☎ 021 621 88 20 CINÉTOILE MONTREUX ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec Peet Amanda. VF sam/dim/lun/mar 21:00 111 min CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom. VO sam/dim/lun/mar 17:30 (16/14) 172 min JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/dim/lun/mar 15:00 114 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 15:45 98 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VO sam/dim/lun/mar 20:30 140 min SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik Bendjelloul. VO sam/dim/lun/mar 18:15 (12/12) 85 min Grand-Rue 92 ☎ 021 965 15 62 JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer Bryan. Avec McGregor Ewan. VF mar 14:00 114 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun 16:00 (10/8) 130 min WARM BODIES. De Levine Jonathan. Avec Malkovich John. VF dim/lun/mar 18:30 (14/14) 97 min CAPITOLE 5, rue Neuve ☎ 022/566.30.71 ORON-LA-VILLE AI WEIWEI: NEVER SORRY. De Klayman Alison. Avec Weiwei Ai. VO sam/dim/mar 20:00 (14/12) 91 min AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF samedi 20:00 (14/10) 112 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF dim 17:00 (6/6) 82 min LES ENFANTS LOUPS. De Hosoda Mamoru. Avec Miyazaki Aoi. VF samedi 17:00 (12/7) 117 min HOTEL TRANSYLVANIE. De Genndy Tartakovsky. Avec Steve Buscemi. VF mar 20:00 (8/8) 91 min HYDE PARK ON HUDSON. De Michell Roger. Avec Murray Bill. VO lun 20:00 (14/12) 95 min SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik Bendjelloul. VO sam/dim 17:00. VO lun 20:00 (12/12) 85 min SYNGUE SABOUR - PIERRE DE PATIENCE. De Rahimi Atiq. Avec Farahani Golshifteh. VF dim 20:00 (16/16) 102 min D’ORON Le Bourg 13 ☎ 021 907 73 23 PAYERNE APOLLO 6, Grand Rue ☎ 026 660 28 43 VEVEY ASTOR 17, rue de Lausanne ☎ 021 923 87 87 20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec Berling Charles. VF sam/dim/lun/mar 21:00 (14/12) 92 min DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec Huppert Isabelle. VF sam 23:00. VF sam/dim/lun/mar 20:45 117 min L’ENFANT D’EN HAUT. De Meier Ursula. Avec Gillian Anderson. VF dim 11:00. VF mar 18:30 (14/12) 97 min INCH’ALLAH. De Barbeau-Lavalette Anaïs. Avec Ouazani Sabrina. VO sam/dim/lun/mar 16:15 (14/12) 101 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam/dim/lun 18:20 (10/10) 130 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun/mar 13:30 (10/8) 130 min LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam/dim 16:00. VO sam/dim/lun/mar 18:30 (16/14) 90 min WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO sam/dim/lun/mar 18:30 (10/10) 97 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/lun/mar 13:45 16:00. VF dim 11:00 13:45 16:00 98 min G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam 20:45 23:00. VF dim/lun/mar 20:45 (14/14) 99 min AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF sam/dim/lun 13:30 18:15. VF mar 13:30 (14/10) 112 min CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom. VF sam/dimanche/lun/mar 20:30 (16/14) 172 min SAGRADA - LE MYSTÈRE DE LA CRÉATION. De Haupt Stefan. VO dim 11:00. VO mar 18:30 (16/12) 95 min 6, rue Jean-Jacques Rousseau ☎ 021 925 88 99 REX YVERDON ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec Peet Amanda. VF sam/dim/lun/mar 21:00 111 min AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF sam/dim 18:30 (14/10) 112 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/lun/mar 14:00 (6/6) 82 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam 16:00. VF dim 13:45 16:00. VF lun/mar 16:00 18:30 98 min BEL AIR LEYSIN LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF sam/dim 17:00 20:00 (10/8) 130 min LE REGENCY HOLLYWOOD place Charles Dufour 4 ☎ 021/802 47 01 ODÉON NYON 20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec Berling Charles. VF sam/lun/mar 18:30 (14/12) 92 min LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam/lun/mar 21:00. VF dim 18:30 21:00 (16/14) 90 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim/lun 14:00. VF mar 16:15 (6/6) 82 min CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom. VO sam 20:30 (16/14) 172 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 14:00 16:15 98 min DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec Huppert Isabelle. VF sam 18:30. VF dim/mar 21:00 117 min BIO 27, fbg du Lac ☎ 0900 900 920 SLOW FOOD. VF mer 20:00 (16/16) NEUCHÂTEL LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam/dim 18:15 20:30. VF lun 20:30 (16/14) 90 min LES ENFANTS DE LA MONTAGNE. De Schmid Alice. Avec Roosli Laura. VO dim 11:15 (8/8) 91 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam/dim/lun/mar 14:45 (10/10) 130 min SPRING BREAKERS. De Korine Harmony. Avec Franco James. VF sam 22:45 (18/16) 92 min AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF sam/dim/lun/mar 17:30 (14/10) 112 min CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom. VF sam/dim/lun 20:00 (16/14) 172 min HANSEL AND GRETEL: CHASSEURS DE SORCIÈRES. De Wirkola Tommy. Avec Janssen Famke. VF sam 23:15 (16/16) 88 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun/mar 14:30 (10/8) 130 min WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO dim 11:00 (10/10) 97 min G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam 15:30 20:30 23:00. VF dim/lun 15:30 20:30. VF mar 15:30 (14/14) 99 min NO!. De Larrain Matte Pablo. Avec Garcia Bernal Gaël. VO sam/dim/lun/mardi 18:00 (14/14) 115 min SAMSARA. De Fricke Ron. VO dim 10:45 (14/12) 99 min Faubourg du Lac 21 ☎ 0900 900 920 52 min Case à Chocs (Queen Kong Club) Quai Philippe-Godet 20 ☎ 079 969 09 96 MINIMUM BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim/lun/mar 15:15 (6/6) 82 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VF sam 17:30 20:30 23:30. VF dim 17:30 20:30. VF lun 17:30. VF mar 20:30 140 min REX fbg de l’ Hôpital ☎ 0900 900 920 20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec Berling Charles. VF sam/dim/lun/mar 18:30 (14/12) 92 min ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec Peet Amanda. VF sam 16:00 20:30 23:00. VF dim/lun 16:00 20:30. VF mar 16:00 111 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 14:00 98 min STUDIO LA CHAUX-DE-FONDS THE PUNK SYNDROME. De Kärkkäinen Jukka, Passi Jani-Petteri. VO samedi 18:15 (16/16) 85 min COURAGE. De Zglinski Greg. Avec Muskala Gabriela. VF dim 18:15 (16/16) 85 min LE GRUFFALO. De Schuh Jakob, Lang Max. Avec Hurt John. VF sam/dim/lun/mar 16:00 45 min NO!. De Larrain Matte Pablo. Avec Garcia Bernal Gaël. VO sam/dim/lun/mar 20:45 (14/14) 115 min LA VIE MEILLEURE EST AILLEURS. De Colla Rolando. VO sam 11:00 (16/14) 90 min ABC ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec Peet Amanda. VF sam 17:45 20:30 23:00. VF dim/lun/mar 17:45 20:30 111 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 15:00 98 min EDEN 83, rue de la Serre ☎ 0900 900 920 G.I. JOE: CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam 17:45 20:15 22:45. VF dim/lun/mar 17:45 20:15 (14/14) 99 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF sam/dim/lun/mar 14:45 (10/8) 130 min Rue de la Serre 68 La Chaux-de-Fonds ☎ 0900 900 920 PLAZA LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam/dim/lun 18:15 (16/14) 90 min HANSEL AND GRETEL: CHASSEURS DE SORCIÈRES. De Wirkola Tommy. Avec Janssen Famke. VF sam 23:15 (16/16) 88 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam/dim/lun/mar 14:30 (10/10) 130 min LINCOLN. De Spielberg Steven. Avec Lee Jones Tommy. VO dim 11:00 (16/14) 150 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim/lun/mar 20:15. VF sam 22:30 140 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim/lun/mar 14:15 (6/6) 82 min THORBERG. De Fahrer Dieter. VO sam/dim/lun/mar 18:15 (14/14) 106 min WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO sam/lun/mar 16:15 20:30. VO dim 10:45 16:15 20:30 (10/10) 97 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 13:30 15:45 18:00 98 min DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec Huppert Isabelle. VF sam 20:15 23:00. VF dim/lun/mar 20:15 117 min SAMSARA. De Fricke Ron. VO dim 10:45 (14/12) 99 min SCALA 52, rue de la Serre ☎ 0900 900 920 DELÉMONT LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 13:30 15:30 98 min LA MAISON DE LA RADIO. De Philibert Nicolas. VF sam 19:15. VF dim 20:30. VF mar 18:00 (12/6) 103 min LA RELIGIEUSE. De Nicloux Guillaume. Avec Huppert Isabelle. VF lun/mar 20:30 (16/16) 114 min SPRING BREAKERS. De Korine Harmony. Avec Franco James. VF sam 21:30 (18/16) 92 min LA STRATÉGIE DE LA POUSSETTE. De Michele Clemente. Avec Berléand François. VF sam/dim 17:30. VF lun 18:00 (12/12) 90 min LA GRANGE Rue des Granges 13 ☎ 032 422 11 29 MORGES LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF mar 17:00 (16/14) 90 min ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec Peet Amanda. VF sam/dim/lun/mar 20:45 111 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim/lun/mar 14:30 (6/6) 82 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam 14:00 16:15 18:30. VF dim/lun/mar 14:00 16:15 98 min LA MAISON DE LA RADIO. De Philibert Nicolas. VF sam 16:45. VF dim/lun/mar 18:30 (12/6) 103 min WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO sam/mar 21:00. VO dim/lun 16:30 21:00 (10/10) 97 min MOBIUS. De Rochant Eric. Avec Dequenne Emilie. VF sam 22:30 (16/12) 103 min THORBERG. De Fahrer Dieter. VO sam/dim/lun/mar 18:15 (14/14) 106 min WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad. VO sam/dim/lun 15:30 20:30. VO mar 15:30 (10/10) 97 min rue du coq 11 ☎ 032 967 90 42 THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/lun/mar 20:45. VF dim 14:45 20:45 140 min Classic Hôtel ☎ 024 493 06 06 ARCADES Faubourg de l’Hôpital 5 ☎ 0900 900 920 7, fbg du Lac ☎ 0900 900 920 40 ANS MODE D’EMPLOI. De Apatow Judd. Avec Brooks Albert. VF sam/dim/lun/mar 14:00. VF sam/dim/lun/mar 20:45 (14/12) 134 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 13:40 16:00 18:25 98 min HIVER NOMADE. De von Stürler Manuel. Avec Eguisier Pascal. VF dim 11:00 85 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim/lun/mar 13:50 (6/6) 82 min Place Bel-Air 6 ☎ 024 425 73 22 DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec Huppert Isabelle. VF sam 20:30 23:00. VF dim/lun/mar 20:30 117 min APOLLO LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun 13:30 15:45 18:00. VF mar 13:30 15:45 98 min 20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec Berling Charles. VF dim 14:30. VF mar 18:00 (14/12) 92 min LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam 18:15. VF dim 20:00 (16/14) 90 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam 15:30 (10/10) 130 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/mar 20:30. VF dim 17:00. VF lun 18:00 140 min LIDO rue Pré-Guillaume 2 ☎ 032 422 27 10 LE NOIRMONT LA RELIGIEUSE. De Nicloux Guillaume. Avec Huppert Isabelle. VF sam 20:45. VF dim 20:30 (16/16) 114 min Rue de la Rauracie 13aLe Noirmont ☎ 032 953 11 57 CINELUCARNE PORRENTRUY SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik Bendjelloul. VO sam 17:30 (12/12) 85 min COLISÉE Rue du Jura 29 ☎ 032 466 25 92 TRAMELAN LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam 21:00. VO dim 20:00 (16/14) 90 min LES ENFANTS DE LA MONTAGNE. De Schmid Alice. Avec Roosli Laura. VO mar 20:00 (8/8) 91 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam 18:00. VF dim 17:00. VF lun 20:00 (10/10) 130 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VF mer 20:00 140 min Cinéma 1 ☎ 0324874561 LE CINÉMATOGRAPHE LE COURRIER MÉMENTO 17 SAMEDI 6 AVRIL 2013 THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VO sam/dim/mar 21:00. VO lun 18:30 140 min BIENNE ARGERICH. De Argerich Stéphanie. Avec Argerich Martha. VO sam/dim/lun/mar/mer 17:45 (14/7) 95 min APOLLO Zentralstrasse 51a ☎ 0900 900 921 LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 13:30. VF mer 13:30 15:45 98 min G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam 20:30 23:00. VF dim/mer 20:30 (14/14) 99 min THE IMPOSSIBLE. De Bayona Juan Antonio. Avec McGregor Ewan. VO sam/dim/lun/mar/mer 18:00 (12/10) BELUGA Neuengasse 40 ☎ 0900 900 921 BUUMES. De Wasik Roman. VO sam 20:30 57 min HIER UND JETZT & HAZEL. De Barben Katrin. VO dim 18:00 20:30. VO lun 20:30 90 min LES REINES PROCHAINES. De Willke Claudia Faubourg du Lac 73 ☎ +41 32 322 71 01 FILMPODIUM APPASSIONATA. De Labhart Christian. VO dim 11:15 SUBLIMES CRÉATURES. De LaGravenese Richard. Avec Thompson Emma. VO sam/lun/mar/mer 17:30. VO dim 20:15 118 min HANSEL AND GRETEL: CHASSEURS DE SORCIÈRES. De Wirkola Tommy. Avec Janssen Famke. VA sam 22:45 (16/16) 88 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VA sam/dim/lun/mar/mer 15:00 (10/8) 130 min NIGHT TRAIN TO LISBON. De August Bille. Avec Ganz Bruno. VO sam/dim/lun/mar/mer 17:45 20:15 SÂDHU. De Métroz Gaël. Avec Baba Suraj. VO dim 11:00 (14/7) 90 min Rue Centrale 32a ☎ 0900 900 921 LIDO IDENTITY THEFT. VO dim/mer 20:30 OSTWIND. De von Garnier Katja. Avec Kronjäger Nina. VA sam/dim/lun/mar/mer 14:00 SPRING BREAKERS. De Korine Harmony. Avec Franco James. VA sam 16:00 23:00. VA dim/lun/mar/mer 16:00 (18/16) 92 min VERLIEBTE FEINDE. De Schweizer Werner. Avec Petri Mona. VO sam/dim/lun/mar/mer 18:00 4, T. WyttenBach-Strasse ☎ 0900 900 921 PALACE LE PLAN PARFAIT. De Chaumeil Pascal. Avec Chicot Etienne. VO sam/dim/lun/mar/mer 20:15 (12/10) 104 min SÂDHU. De Métroz Gaël. Avec Baba Suraj. VO sam/dim/lun/mar/mer 17:45 (14/7) 90 min Quai du Bas 92 ☎ 0900 900 921 REX LA NEUVEVILLE THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim 20:30 140 min SUGAR MAN. De Malik Bendjelloul. Avec Malik Bendjelloul. VF dim 17:30. VF mar 20:30 (12/12) 85 min Place de la Gare 3CP 436 ☎ 032 751 27 50 CINÉ 2520 TAVANNES AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF dim/mar 20:00 (14/10) 112 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam 17:00. VF dim 14:00 17:00 98 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF mer 20:00 (10/10) 130 min Grande Rue 28 ☎ 032 481 43 29 LE ROYAL Crans-Montana ☎ 027 481 11 12 MARTIGNY UNE FAMILLE RESPECTABLE. De Bakhshi Massoud. Avec Jafari Behnaz. VO mar 18:30 (16/16) 90 min Av. de la Gare 17 ☎ 027 722 17 74 CRANS-MONTANA 6 avril VALAIS , messe d’ensevelissement à l’église de Chermignon à 10h30. , Sion. , messe de sépulture à 10h30. , messe d’ensevelissement à l’église Saint-Michel à Martigny-Bourg à 10h. , recueillement musical en la chapelle du Centre funéraire de Platta, à Sion, à 16h. , cérémonie religieuse à l’église Saint-Michel de Martigny-Bourg à 10h. , messe en son souvenir à l’église de Fully à 19h. VAUD , Lausanne. , décédé à 58 ans, Lausanne, un moment de recueillement a eu lieu dans l’intimité de la famille. , Lausanne. , l’enterrement aura lieu le 29 avril à Karlsruhe (Allemagne). , Lausanne. , décédé à 91 ans, l’incinération a eu lieu dans l’intimité. , décédé à 85 ans, cérémonie d’adieu à Vevey-Corseaux-Plage dans la stricte simplicité familiale dès 15h30. , Bussigny, décédée à 85 ans, un dernier adieu a eu lieu. , décédée à 96 ans. 8 avril GENÈVE , décédé à 75 ans, cérémonie mortuaire à l’église luthérienne (place du Bourg-de-Four) à 11h30. , décédée à 96 ans, lecture de la Parole de Dieu au Centre funéraire de SaintGeorges à 15h. , décédé à 83 ans, dernier adieu à 16h15 en la chapelle du Centre funéraire de Saint-Georges. , décédé à 90 ans, cérémonie 10h30. , décédée à 96 ans, cérémonie de recueillement au Centre funéraire de Saint-Georges à 14h. , décédé à 84 ans, cérémonie religieuse en la chapelle du Centre funéraire de Saint-Georges à CASINO 20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec Berling Charles. VF sam/dim 15:45 (14/12) 92 min LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF dim 18:15 (16/14) 90 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim 13:30 (6/6) 82 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim 20:45. VF lun/mar 20:30 140 min Av. Gd St Bernard 32 ☎ 027 722 26 22 CORSO MONTHEY LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim 15:45 98 min DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec Huppert Isabelle. VF sam/dim 20:45. VF lun/mar 18:15 117 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam/dim 18:00. VF lun/mar 20:45 (10/10) 130 min PLAZA Place Centrale 7 SIERRE BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam/dim 15:30 (6/6) 82 min CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom. VF sam/dim/lun 20:00 (16/14) 172 min INCH’ALLAH. De Barbeau-Lavalette Anaïs. Avec Ouazani Sabrina. VO sam/dim 17:30. VO mar 20:30 (14/12) 101 min 1, Av. Max-Huber ☎ 027 455 01 18 BOURG LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim 15:30 98 min G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam/dim/lun/mar 20:30 (14/14) 99 min JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/dim 17:45 114 min 19, Av. Général-Guisan ☎ 027 455 14 60 CASINO SION ARNAQUE À LA CARTE. De Gordon Seth. Avec Peet Amanda. VF sam 20:30. VF dim/lun/mar 20:20 111 min LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam/dim 15:15 17:30 98 min Rue des cèdres 10 ☎ 027 322 32 42 ARLEQUIN JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/dim 15:00 114 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam/dim/lun/mar 20:00 (10/10) 130 min LA MAISON DE LA RADIO. De Philibert Nicolas. VF sam/dim/lun/mar 17:45 (12/6) 103 min Rue des cèdres 10 ☎ 027 322 32 42 LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF sam 16:00. VF dim 18:30 98 min G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam 18:00. VF dim/lun/mar 16:00 (14/14) 99 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF lun 21:00. VF mar 18:15 (10/10) 130 min CINÉCRAN LES CÈDRES G.I. JOE: CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam/dim 20:40. VF lun/mar 20:30 (14/14) 99 min HANSEL AND GRETEL: CHASSEURS DE SORCIÈRES. De Wirkola Tommy. Avec Janssen Famke. VF sam 18:30. VF dim 18:15 (16/16) 88 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF sam/dim 15:30 (10/8) 130 min rue des cèdres 10 ☎ 027 322 32 42 ANNEMASSE AMOUR ET TURBULENCES. De Castagnetti Alexandre. Avec Catillon Brigitte. VF sam/dim/lun 14:30 19:15 96 min G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam 14:30 21:30. VF dim 17:00 (14/14) 99 min JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam 19:15. VF dim 14:30 19:15 114 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam 21:30. VF dim 17:00 (10/10) 130 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF lun 14:30 19:15 (10/8) 130 min rue du clos fleury ☎ 0033 450 95 51 20 LE SALEVE ARCHAMPS 11.6. De Godeau Philippe. Avec Lanners Bouli. VF sam/lun/mar 13:35 15:45 17:55 20:05 22:20. VF dim 10:40 13:35 15:45 17:55 20:05 22:20 20 ANS D’ÉCART. De Moreau (II) David. Avec Berling Charles. VF sam/dim 15:55. VF lun 15:55 22:30. VF mar 13:35 15:55 (14/12) 92 min LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VF sam/lun/mar 13:50 16:00 18:05 20:10 22:25. VF dim 11:15 13:50 16:00 18:05 20:10 22:25 (16/14) 90 min AMOUR ET TURBULENCES. De Castagnetti Alexandre. Avec Catillon Brigitte. VF sam/lun/mar 13:45 16:00 18:10 20:15 22:30. VF dim 11:00 13:45 16:00 18:10 20:15 22:30 96 min BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam 14:20. VF dim 11:00 14:20 (6/6) 82 min LA CHUTE DE LA MAISON BLANCHE. De Fuqua Antoine. Avec Freeman Morgan. VF sam/dim/lun/mar 21:50 CLOUD ATLAS. De Wachowski Andy, Tykwer Tom, Wachowski Larry. Avec Hanks Tom. VF sam/dim/mar 18:00 21:15 (16/14) 172 min DEAD MAN DOWN. De Oplev Niels Arden. Avec Huppert Isabelle. VF sam/dim 16:35 19:25 21:50. VF lun/mar 14:10 16:35 19:25 21:50 117 min EFFETS SECONDAIRES. De Soderbergh Steven. Avec Law Jude. VF sam/lun/mar 13:30 15:45 18:00 20:15 22:30. VF dim 10:35 13:30 15:45 18:00 20:15 22:30 106 min G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam/lun/mar 14:15 16:40 18:00 19:35 21:55. VF dim 10:30 14:15 16:40 18:00 19:35 21:55 (14/14) 99 min HOTEL TRANSYLVANIE. De Genndy Tartakovsky. Avec Steve Buscemi. VF sam 14:00. VF dim 11:05 14:00 (8/8) 91 min JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam/lun/mar 14:10 16:40 19:25. VF dim 11:00 14:10 16:40 19:25 114 min JAPPELOUP. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam/lun/mar 13:55 16:35 19:20 22:00. VF dim 10:40 13:55 16:35 19:20 22:00 (10/10) 130 min MARIAGE À L’ANGLAISE. De Mazer Dan. Avec Faris Anna. VF mar 20:00 (14/14) 97 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF sam/lun/mar 13:50 16:30. VF dim 10:40 13:50 16:30 (10/8) 130 min PERFECT MOTHERS. De Fontaine Anne. Avec Wright Penn Robin. VF sam/lun/mar 13:40 15:50 20:20 22:30. VF dim 11:10 13:40 15:50 20:20 22:30 (16/14) 100 min THE PLACE BEYOND THE PINES. De Cianfrance Derek. Avec Byrne Rose. VF sam/dim/lun 19:20 22:10. VF mar 22:10 140 min 2ème Avenue VAUD , cérémonie d’adieu en l’église catholique de Saint-Maurice à Pully à 14h. , décédé à 95 ans, culte au Centre funéraire de Montoie Lausanne chapelle B à 15h, honneurs à 15h30. , décédée à 90 ans, culte au temple de Savigny à 14h30. , décédée à 64 ans, cérémonie funèbre en l’église catholique de Gryon à 14h, honneurs à 14h30 devant l’église. , décédée à 90 ans, cérémonie en l’église catholique du Saint-Esprit Lausanne (Boisy) à 14h, honneurs à 14h30. VALAIS , cérémonie religieuse à l’église de Champlan à 17h. 9 avril GENÈVE , décédé à 75 ans, culte d’adieu au Centre funéraire de Saint-Georges à 14h15. , décédé à 72 ans, recueillement en la chapelle du Centre funéraire de Saint-Georges à 14h. VAUD , Clarmont, les obsèques auront lieu le 9 avril dans l’intimité. , culte au temple du Motty à Ecublens à 15h, honneurs à la sortie du temple à 15h30. , cérémonie d’adieu en l’église catholique SaintFrançois à Renens à 14h. 12 avril GENÈVE , décédée à 83 ans, cérémonie en la chapelle protestante de Veyrier (1, chemin du PetitVeyrier) à 14h30. VOLTAIRE Avenue Voltaire ☎ +33 4 50 40 84 86 GEX AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF mer 21:00 (14/10) 112 min BLANCANIEVES. De Berger Pablo. Avec Verdu Maribel. VO dim 17:00. VO lun 21:00 (16/16) 104 min CHIMPANZÉS. De Fothergill Alastair, Linfield Mark. Avec Allen Tim. VF sam/dim 15:00. VF mar 19:00 90 min DIE HARD : BELLE JOURNÉE POUR MOURIR. De John Moore. Avec Bruce Willis. VF sam/mar 21:00 (16/16) 97 min L’ETRANGER. De 104 min MOBIUS. De Rochant Eric. Avec Dequenne Emilie. VF sam 19:00. VF dim 20:00 (16/12) 103 min PINOCCHIO. De D’Alo Enzo. VF mer 15:00 75 min WADJDA. De Al Mansour Haifaa. Avec Mohammed Waad (10/10) 97 min LE PATIO Avenue de la Gare ☎ 0033 450 41 89 49 SAINT JULIEN LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO mer 18:00 (16/14) 90 min L’ARTISTE ET SON MODÈLE. De Trueba Fernando. Avec Rochefort Jean. VO sam/lun 18:00. VO dim 20:30 105 min HIVER NOMADE. De von Stürler Manuel. Avec Eguisier Pascal. VF mer 15:30 85 min PROMISED LAND. De Gus Van Sant. Avec Damon Matt. VO mar 20:00 QUARTET. De Hoffman Dustin. Avec Finney Albert. VF dim 11:00. VF lun 15:30 LA RELIGIEUSE. De Nicloux Guillaume. Avec Huppert Isabelle. VF mer 20:30 (16/16) 114 min ROSE ET VIOLETTE. De Tan Shaun, Ruhemann Andrew, Seynhaeve Louise, Ranson Raphaëlle, Klauser Juliette, Hibon Maxime. Avec Lucas Laurent. VF sam/dim 16:30 50 min 7 rue Amédée VIII de savoie ☎ 0033 450 75 76 75 ROUGE & NOIR GAUMONT ARCHAMPS FERNEY-VOLTAIRE 11.6. De Godeau Philippe. Avec Lanners Bouli. VF sam 16:45 21:30. VF dim 16:30 21:15. VF lun/mar 14:00 21:15 LES AMANTS PASSAGERS. De Almodovar Pedro. Avec Camara Javier. VO sam 17:35 19:35. VO dim 17:15 19:20. VO lun/mar 14:00 19:15 (16/14) 90 min AU BOUT DU CONTE. De Jaoui Agnès. Avec Bacri Jean-Pierre. VF dim 20:30. VF lun 18:45. VF mar 18:25 (14/10) 112 min LUX 14h15. , décédé à 87 ans, cérémonie religieuse en l’église de Sainte-Thérèse (av. Peschier) à 15h. , décédé à 45 ans, cérémonie religieuse en l’église de Saint-Antoine-de-Padoue (rue Schaub) à 10h. BOULE ET BILL. De Magnier Franck, Charlot Alexandre. Avec Foïs Marina. VF sam 13:00. VF dim 13:05 (6/6) 82 min CENDRILLON. De Luske Hamilton, Jackson Wilfred. Avec Felton Verna. VF sam 11:00 74 min UNE CHANSON POUR MA MÈRE. De Franka Joël. Avec Timsit Patrick. VF sam 19:55. VF dim 18:20. VF lun/mar 16:25 LES CROODS. De Sanders Chris, DeMicco Kirk. Avec Cage Nicolas. VF dim 11:00 98 min G.I. JOE : CONSPIRATION. De Chu Jon. Avec Willis Bruce. VF sam 15:25 21:40. VF dim 15:00 15:05 21:15 21:20. VF lun/mar 16:45 21:15 (14/14) 99 min DES GENS QUI S’EMBRASSENT. De Thompson Danièle. Avec Bellucci Monica. VF lun 21:15 100 min JACK LE CHASSEUR DE GÉANTS. De Singer Bryan. Avec McGregor Ewan. VF sam 13:00 14:50. VF dim 10:45 13:15 114 min JAPPELOUD. De Duguay Christian. Avec Karyo Tcheky. VF sam 17:15. VF dim 15:40. VF mar 20:45 130 min LE MONDE FANTASTIQUE D’OZ. De RAIMI Sam. Avec Weisz Rachel. VF sam 10:45 14:00. VF dim 10:45 13:45 (10/8) 130 min NO!. De Larrain Matte Pablo. Avec Garcia Bernal Gaël. VO sam 19:00. VO dim 18:45. VO lun/mar 16:15 18:45 (14/14) 115 min SPRING BREAKERS. De Korine Harmony. Avec Franco James. VF sam 22:00 (18/16) 92 min TOUS COBAYES?. De Jaud Jean-Paul. Avec Torreton Philippe. VF lun/mar 14:00 115 min USA Europe Royaume-Uni Japon Or Argent USD EUR GBP JPY 1 kg 1 kg 0.9175 1.1870 1.3860 0.9590 47’498 817.40 0.9810 1.2490 1.4570 1.0410 47’998 832.40 Suisse romande et Valais jusqu'au mercredi 10 avril en partie ensoleillé avec un faible risque d'averses en seconde partie de journée, essentiellement dans le Jura et les Préalpes. Limite des chutes de neige vers 900 m. En Valais central, assez ensoleillé avec des développements nuageux sur les reliefs. Température en plaine : minimum -1 à 3°, maximum 9°, 13 en Valais. Isotherme du 0° à 1500 m. Vent généralement faible et variable à toutes les altitudes. nombreux nuages bas le matin, puis passage à un temps assez ensoleillé, voire bien ensoleillé en Valais. Frais avec un peu de bise sur le Plateau. Maximum 8°, 13 en Valais. devenant rapidement très nuageux avec des précipitations en seconde partie de journée. Limite des le plus souvent chutes de neige vers 1000 m. Maximum 10°, 13 en Valais. très nuageux et venteux avec quelques précipitations. Limite des chutes de neige entre 1000 et 1500 m. En Valais, quelques éclaircies de foehn. Maximum 12°, 15 en Valais. très nuageux et venteux avec des précipitations. Limite des chutes de neige entre 1500 et 2000 m. Maximum 13°. Tendance pour jeudi 11 avril et vendredi 12 avril: indice de confiance faible, 3 sur 10. temps changeant et venteux avec un régime d'averses. nuageux avec quelques précipitations. Suisse alémanique, Nord et Centre des Grisons nuageux avec de brèves éclaircies, aussi quelques averses, surtout le long des Alpes et Préalpes. Limite de la neige vers 900 m. Température en plaine, minimum 2 à 4°, maximum 6 à 9°. Isotherme du 0° à 1300 m. En montagne, vent de nord-ouest faible à modéré. Faible bise sur le Plateau. d'abord nuageux avec les dernières précipitations possibles le long des Préalpes. En cours de journée, développement d'éclaircies à partir de l'ouest. d'abord des éclaircies, puis devenant nuageux avec Maximum 6°. quelques précipitations en seconde partie de journée. Limite des chutes de neige vers 1000 m. Maximum 10°. changeant avec des averses. Limite des chutes de neige entre 1000 et 1400 m. À l'Est, éclaircies et généralement sec. Maximum 12°. généralement nuageux avec quelques précipitations. Venteux. Maximum 11°. Tendance pour jeudi 11 avril et vendredi 12 avril: Indice de confiance faible, 3 sur 10. temps changeant et instable avec des changeant. averses. Sud des Alpes et Engadine assez ensoleillé avec des passages nuageux étendus, surtout en seconde partie de journée. En soirée, averses isolées possibles. Température en plaine, minimum 4°, maximum 16°. Isotherme du 0° à 1800 m. En montagne, en partie ensoleillé. Le matin, sur le Sottocevent modéré d'ouest. neri et en Engadine, nuageux et averses isolées possibles. Maximum 14°. très nuageux avec quelques averses. Neige vers 800 m. Maximum 11°. très nuageux avec par moments des précipitations éparses. Aussi quelques brèves éclaircies. Maximum 12°. très nuageux avec des précipitations intermittentes. Maximum 10 °. Tendance pour jeudi 11 avril et vendredi 12 assez ensoleillé et tempéraavril: Indice de confiance faible, 3 sur 10. assez ensoleillé et températures en hausse. tures en hausse. MÉTÉOSUISSE HORIZONTALEMENT 1. Elle connaît le langage des fleurs. 2. Grenouille, rainette et crapaud. Le temps de faire un tour. 3. Une mesure pour le buveur. Ancienne maison de lettres. 4. Le tiers des impôts. Un p’tit coin de paradis. Ville de Mésopotamie. 5. Dit bonjour. Ouvre à la circulation. 6. Poussière d’étoiles. 7. Point connu du vétérinaire. Commune belge. 8. Recueil de bons mots. Une vague d’encouragements. 9. Peler un œuf. Belle à embrasser. 10. Concert donné en plein air. VERTICALEMENT 1. Elevées pour empêcher la libre circulation. 2. Créatrice d’ambiance. 3. Bruit incongru. Drôlement malin, ce mec-là! 4. Mouvement de violence. Pousse au crime. 5. Triton ou salamandre. Parfois pronom. 6. Fait le guide. Une voix qui s’est éteinte. 7. L’einsteinium. Mobile valable. 8. Se jette la première dans les vagues. 9. Remplie à l’excès. 10. Changes de milieu. Fait des paquets, une fois démontée. SOLUTIONS DU N° 2507 HORIZONTALEMENT 1. MÉDECINE. 2. EPIDÉMIQUE. 3. CAMÉRA. UNS. 4. AVE. AGRÉÉS. 5. NÉ. EMEUS. 6. GRISETTE. 7. CURES. ERE. 8. INO. TR. EMS. 9. ODÉON. PI. 10. NUMISMATES. VERTICALEMENT 1. MÉCANICIEN. 2. EPAVE. UN. 3. DÎME. GROOM. 4. EDE. ERE. DI. 5. CÉRAMISTES. 6. IMAGES. ROM. 7. NI. RUÉE. NA. 8. EQUESTRE. 9. UNE. TEMPE. 10. VESSIE. SIS. Administration et rédaction à Genève: 3, rue de la Truite, CP 238, 1211 Genève 8 Réd. ☎ 022/809 55 66 fax: 022/329 42 74 Adm. ☎ 022/809 55 55 fax: 022/809 55 67 Bureau neuchâtelois: 3, avenue de la Gare, 2000 Neuchâtel Réd. ☎ 032/724 60 50-51 fax: 032/724 60 58 Bureau vaudois: 1, place Grand Saint-Jean, CP 6772, 1002 Lausanne Réd. ☎ 021/683 08 85 fax: 021/683 08 86 Internet: www.lecourrier.ch Courriels: Abonnements: [email protected] Rédaction: [email protected] Courrier des lecteurs: [email protected] Corédacteurs en chef: Rachad Armanios, Benito Perez, Christiane Pasteur. Genève: Christiane Pasteur (responsable), Rachad Armanios, Philippe Bach, Mario Togni, Pauline Cancela. Vaud: Arnaud Crevoisier, Jérôme Cachin. Neuchâtel: Claude Grimm. Solidarité: Benito Perez (responsable), Sergio Ferrari, Christophe Koessler. PUBLICITÉ Suisse: laura Drompt Religions, Egalité: Dominique Hartmann. Culture: Samuel Schellenberg (responsable), Anne Pitteloud, Roderic Mounir, Mathieu Loewer, Cécile Dalla Torre. Contrechamp et Regards: Corinne Aublanc. Photographe: Jean-Patrick Di Silvestro Edition, images: Jean-Luc Planté (responsable), Laurent Héritier, Jérôme Rivollet, Benoît Perrier. Montage, graphisme: Franklin Wicht (responsable), Jérôme Massard, Mélanie Zufferey. Secrétaires de la rédaction: Marc-Olivier Parlatano, Marilisa Copetti. Directrice administrative: Anne-Marie Cruz. Editeur: Nouvelle Association du Courrier (NAC), Genève. Président: Bernard Tissot. Collaboration rédactionnelle avec La Liberté, Le Monde diplomatique et WochenZeitung. Abonnements: 1 an 389.- / 6 mois 209.- / AVS-AI-Jeunes 1 an 285.- / Etudiants 195.- / Soutien 1 an 520.- / 6 mois 260.- / 2 mois d’essai 35.- / week-end 129.- / CCP: 12-1254-9 Régie des annonces: LE COURRIER-publicité CP 238 - 1211 Genève 8 Annonces entreprises, administrations institutions culturelles, emploi, services. [email protected] ☎ 022/809.52.32 Fax 022/809.55.67 Publi Annonces SA Rue J.-Grosselin 25 - 1227 Carouge Annonces artisans et commerçants [email protected] ☎ 022/308 68 78 Fax 022/342 56 12 Imprimeur: Imprimerie Atar Roto Presse, Genève. 18 16 MÉMENTO LE COURRIER SAMEDI 6 AVRIL 2013 GENÈVE LE RADIEUX SÉJOUR DU MONDE, Mardi-jeudisamedi à 19h, mercredi-vendredi à 20h, dimanche 18h. Relâche le lundi, 16.03.2013 07.04.2013. Maison des Arts du Grütli, Genève ☎ 022 888 44 84, 16 rue du Général-Dufour «LA SARDINE ET LE PORTE-AVIONS» DE SÉBASTIEN THIÉRY, Jeudi-vendredi-samedi à 20h30, dimanche à 17h. Perles comiques tirée de «Dieu habite Düsseldorf» et «Sans ascenseur» de Sébastien Thiéry. Mise en scène: Michel Perrier. 04.04.2013-07.04.2013. LA FIESTA DE MONTSEVELIER, 15h, 07.04.2013. Théâtre Tumulte, Neuchâtel-Serrières, 032 725 76 00, 032 730 69 88 Le Noirmont, au Peupé JURA LES PHYSICIENS, JE - VE - SA: 20h00 / DI 17h00, 08.03.2013 - 21.04.2013. LA CHAUX-DE-FONDS ET LE LOCLE VUS PAR UN GRAVEUR SANS-CULOTTE, exposition. 04.04.2013-16.06.2013. ICI VOUS ALLEZ TROUVER CE QUE NOUS CHERCHONS, exposition. 04.04.201323.06.2013. 10E FESTIVAL INTERNATIONAL DES JEUNES IMPROVISATEURS (FIJI), 20h00 a 23h00, 04.04.2013 - 06.04.2013. Salle du Môle (Pâquis), Genève LECTURES MULTIFORMATS - «UNE LARME DANS L’OBJECTIF», LECTURE SCÉNOGRAPHIQUE, 20h30 le samedi, 17h le dimanche. Texte et collaboration de Florence Heiniger. Mise en scène de Martine Corbat. 06.04.2013 07.04.2013. MIGRATIONS. 20h30, dimanche à 18h. 08.04.2013-23.05.2013. POLLEN, etc. 20h30, di 18h. 09.04.201313.04.2013. Théâtre du Galpon, 2 route des Péniches, www.galpon.ch, tél. 022 321 21 76 «GORGIAS», PLATON/JOSÉ LILLO, 20h30 lundi, relâche les mardis. 19h mercredi, 19h jeudi, 20h30 vendredi, 19h samedi, 17h dimanche, 08.04.2013-28.04.2013. Théâtre Le Poche Genève, 7 rue du Cheval-Blanc, Vieille-Ville, 022 310 37 59, www.lepoche.ch, ou location Service culturel Migros Genève 1, rue du Prince LE PETIT POUCHET, OU DU BIENFAIT DES BALADES EN FORÊT DANS L’ÉDUCATION DES ENFANTS, CHARLES PERRAULT-LAURENT GUTMANN, 19h mardi et mercredi, 09.04.2013 et 10.04.2013. Forum Meyrin, 1 place des Cinq-Continents, 022 989 34 34, www.forum-meyrin.ch VAUD BLUE JAM, Portes 21 h - Jam dès 21.00 h - Entrée libre, 26.03.2013 - 30.04.2013. Bleu Lézard, Lausanne ☎ 021 321 38 30, rue Enning 10 MARY’S @ ROCK BAND FESTIVAL, 19h00, 06.04.2013. Salle de spectacle du Motty, Ecublens EXPOSITION «BOURSES DÉLIÉES», Du mardi au samedi 14h-18h, vernissage mardi 26 mars à 18h. 27.03.2013-20.04.2013. Théâtre des Lutins, Lausanne ☎ 021.323.34.43 Halle Nord BIENNE ET JURA BERNOIS FESTIVAL DES PETITES OREILLES, 08.04.2013-11.04.2013. DUBSCHOOL SWITZERLAND, 22:30, 06.04.13. La Case à Chocs, Neuchâtel ☎ 032 721 20 56 CONCERTS ROCK SLUDGE: MESSE NOIRE, 22:00, 06.04.2013. RENCONTRE «TULALU» AVEC NICOLAS COUCHEPIN, 20h, auteur de «Grefferic», «Le Sel», «La Théorie du Papillon», «Les Mensch», Possible s’inscrire au repas avant la rencontre rendez-vous sur place à 18h30, s’annoncer au 079 791 92 43 ou sur [email protected]. 08.04.2013. Le Lausanne-Moudon, 20 rue du Tunnel, Lausanne, org.: association Tulalu?!, inscr. 079 791 92 43 ou [email protected] La Case à Chocs, Neuchâtel ☎ 032 721 20 56 ACOUPHÈNE PART II, 22h00 - 04h00, 06.04.2013 - 07.04.2013. VAUD JURA Delémont, SAS SPECTACLE DU SWING ROCK AJOIE. 20h30. 06.04.2013. LA PHOTOGRAPHIE EN QUESTIONS/PHOTOGRAPHY IN QUESTIONS, 16h, possibilité pour les visiteurs de poser des questions sur les expositions «Gilles Caron, le conflit intérieur» et «Nothing but Working-Phill Niblock, une rétrospective», 06.04.2013. Lausanne, Musée de l’Elysée, avenue de l’Elysée, www.elysee.ch Chevenez, salle polyvalente Delémont, Forum Saint-Georges GENÈVE GENÈVE NHK KOYXEN (JAPON), LIBEREZ (UK), BAD TRIO TO INC DJ SET (CH), 21h, concerts à 21h30, 07.04.2013. L’Ecurie de l’Ilot 13, rue de Montbrillant 14, www.cave12.org MEURTRE À L’AUTRUCHE BLEUE, 20h15, 05.04.2013 - 06.04.2013. JAPRING EFFECTS NIGHT, 23h, 06.04.2013. Vicques, Centre communal, www.vicques.ch Usine, Kalvingrad, place des Volontaires PEUR DU LOUP?, jeudi, vendredi et samedi: 20h30, dimanche: 17h et 20h30, 04.04.2013 07.04.2013. CRITICAL RECORDINGS’ NIGHT, 23h, 06.04.13. Forum St-Georges, Delémont ☎ 032/435 54 17 BIOGRAPHIE, UN JEU, 20h30 samedi, 17h dimanche, par la Compagnie Incognito. 06.04.2013 et 07.04.2013. Porrentruy, Séminaire SPECTACLE DANSÉ, CHANTÉ ET JOUÉ PAR LA CHORALE «CHANTE MA TERRE», 20h, 06.04.2013. Usine, Zoo, place des Volontaires BIENNE ET JURA BERNOIS BOMBA NIGHT, 22h, 06.04.2013. Reconvilier, Le Perroquet MÉTISSAGE LIVE DANCE ET HIP HOP, 21h, 06.04.2013. Saint-Imier, Espace Noir, 28 Francillon Montfaucon, salle de spectacles CONCERT ET THÉÂTRE DE LA FANFARE «LA MONTAGNARDE», 20h, 06.04.2013. Plagne, centre communal SPECTACLE ANNUEL DE L'AMICALE DES PATOISANTS D'AJOIE ET DU CLOS-DU-DOUBS, 15h samedi 6 avril, 20h mardi 9 avril, 06.04.2013 et 09.04.2013. Porrentruy, salle Saint-Charles, www.porrentruy.ch BIENNE ET JURA BERNOIS REPRÉSENTATION DU CAMP DE THÉÂTRE DE SORNETAN, 16h, 06.04.2013. VAUD CONCERTS À L’ESPRIT SAINT - 6ÈME SYMPHONIE, CHARLES-MARIE WIDOR, 17h0017h45, 06.04.2013. Eglise St-François, Lausanne CONCERT DE CÉDRIC PESCIA, PIANO, 17h, programme: Franz Schubert, « Klavierstücke» D 946 et «Sonate n°21 en si bémol majeur» D 960. 07.04.2013. Ropraz, Fondation L’Estrée, www.estree.ch, 021 903 11 73, 5 Bourg-Dessous JURA Moutier, salle de Chantemerle HORS D’USAGE, 20h30 samedi, 17h dimanche. Par les Tréteaux d’Orval, 06.04.2013 et 07.04.2013. Reconvilier, Théâtre de l’Atelier, www.reconvilier.ch CONCERT ET THÉÂTRE DU BRASS BAND MENNONITE JEANGUI, 20h, 06.04.2013. Tavannes, salle communale CONCERT ET SPECTACLE THÉÂTRAL DE LA CHORALE OUVRIÈRE, 20h, 06.04.2013. CONCERT DES CADETS DE LA FANFARE «L’ANCIENNE» DE CORNOL, 17h, 06.04.2013. Cornol, salle des fêtes CONCERT DE LÉONIE RENAUD, SOPRANO, ET GILLES GRIMAÎTRE, PIANO, 11h, 07.04.2013. PRÉSENTATION DE «GHOST ESTATES», UN LIVRE DE VALÉRIE ANEX, Dès 18h, 06.04.2013. Espace Labo, 5 boulevard de Saint-Georges, www.espacelabo.net CAFÉ PHILO - DE LA DÉPENDANCE À LA SERVITUDE DES ÉTATS, 18h30-20h, intervenant Philippe Chal. Référence: journaux politiques et économiques., 09.04.2013. Café Jules Verne, 20 rue Jean Violette, www.cafejulesverne.com, 022 321 51 00 CONFÉRENCE - HISTOIRE DE LA BEAUTÉ, LE CORPS ET L’ART D’EMBELLIR, DE LA RENAISSANCE À NOS JOURS, 18h30, entrée libre, conférence de Georges Vigarello, professeur, directeur d’études à l’EHESS de Paris, Ecole des hautes études en sciences sociales, 08.04.2013. Institut National Genevois, 1 promenade du Pin, 022 310 41 88, www.inge.ch CONFÉRENCE - L’ÈRE DES PROGRAMMATEURS, DU THÉÂTRE AU SPECTACLE, DES TROUPES AUX COMPAGNIES, DES CENTRES DRAMATIQUES AUX SCÈNES PUBLIQUES, A 19h, dans le cadre des conférences «Histoire(s) de la Comédie». Par Emmanuel Wallon et Joël Aguet, 08.04.2013. Comédie de Genève, boulevard des Philosophes, 6, www.comedie.ch, 022 320 50 01 QUELQUES REGARDS SUR L’ÉDITION GENEVOISE-CYCLE DE CONFÉRENCES - LES DE TOURNES, DE LYON À GENÈVE, 16ÈME-18ÈME SIÈCLES, 12h15 mardi 9 avril, par Nicolas Ducimetière, directeur adjoint de la Fondation Martin Bodmer, 09.04.2013. Cologny, Bibliotheca Bodmeriana, Fondation Bodmer, route du Guignard, 022 707 44 33 LA CONFÉRENCE DU MOIS - CHEVÊCHETTE ET CHOUETTE DE TENGMALM, 20h mardi 9 avril, par Pierre Henrioux et Pierre Walder, 09.04.2013. Salle de conférences du Muséum d’histoire naturelle de Genève, 1 route de Malagnou Montfaucon, JU, www.montfaucon.ch JURA LES BRUNCHES D’INTERFACE, 11h. LES DIMANCHES DU CONTE. 17h. 07.04.2013. Sion, Théâtre Interface, route de Riddes, 027 203 55 50, www.theatreinterface.ch RITA KRAFFT & HANS ULRICH SCHMIEGEL, «TILL THE END OF TIME», 20h ve/sa, 19h di. 05.04.2013-07.04.2013. LA MONNAIE DE LA PIÈCE, 20h30, 06.04.2013. Zinal, salle polyvalente, 027 476 17 05 NEUCHÂTEL GENÈVE CIRQUE HELVETIA, Sa:18h00, Di: 15h00, 06.04.2013 - 07.04.2013. Près de la salle communale, Versoix, www.versoix.ch Abbatiale de Bellelay NEUCHÂTEL IL GRUPPETTO, Jazz. avec Yves Cerf, Sylvain Fournier, Stéphane Metraux et Maël Godinat, 14h, entrée libre, restauration dès 11h30. 07.04.2013. Cité Seniors, 28 rue Amat, angle 62 rue de Lausanne, 0800 18 19 20 PAUSE CADDIE, 20 h 30, 11.01.2013 13.04.2013. Théâtre de Poche Comoedia, Le Locle ☎ 032/931 11 90 BIENNE ET JURA BERNOIS «LES AMAZONES», DE JEAN-MARIE CHEVRET, A 20h et à 16h, 16.03.2013 - 21.04.2013. OLIVIER L’HÔTE, 20h30, 06.04.2013. Salle de spectacle, Peseux, www.peseux.ch La Neuveville, Café-théâtre de la Tour de Rive Maison d’Ailleurs, Yverdon-les-Bains, 14 place Pestalozzi POMI (PIERRE-OLIVIER MICHELOUD), Exposition de tableaux, du mardi au dimanche de 9h à 22h. 16.03.2013-15.04.2013. Saint-Imier, Espace Noir (dans la galerie) LAURENT PAPINI, DE L’ÉGYPTE À LA CALIFORNIE, Expo photo. Tlj 8h-19h, 16.03.201330.06.2013. Saint-Imier, home La Roseraie TERRA NOSTRA, Expo photo. Jusqu’au 07.04.2013. Bienne, Photoforum Pasquart, www.pasquart.ch JURA LA CROISÉE DES MIGRANTS. 05.04.201307.04.2013. PARTIE OFFICIELLE ET ALLOCUTIONS. 11h. DÉCOUVERTES CULINAIRES ET ANIMATIONS CULTURELLES ET FOLKLORIQUES. 11h-23h samedi. 06.04.2013. DÉCOUVERTES CULINAIRES ET ANIMATIONS CULTURELLES ET FOLKLORIQUES. jusqu’à 17h dimanche. 07.04.2013. Delémont, Croisée des Loisirs 21ÈME VENTE DE CHEVAUX DE SPORT. Dès 15h. 06.04.2013. VENTE DE CHEVAUX DE LA RACE DES FRANCHES-MONTAGNES. Dès 9h30. 07.04.2013. Delémont, manège du Pré-Morel Réchy, Château, 077 421 16 66 L’AUTOROUTE SE MET AU VERT-JOUEZ AVEC LA NATURE, Lundi-vendredi 8h30-12h, et 13h17h, samedi/dimanche 13h-17h. Jusqu’au 26.04.2013. week-end + chaque nuit de 19h à 8h: appelez le 144 ou 1818 en dehors des heures, ☎ 022 361 16 21 (police) ☎ 022 748 49 50. 24h24, 70 jusqu’à 22h ☎ 022/318 50 ☎ 022 420 24 64. 24h24 ☎ 022 382 42 36, (Obstétrique/accouchements) ☎ 022 382 68 16 (Gynécologie) Bd de la Cluse 32. 24h24 , district de Nyon ☎ 0848 133 133 , Terre Sainte, Coppet, ☎ 0848 133 133 Hôpital ☎ 022/994 61 61 ☎ 022 382 45 55, Hôpital des enfants, rue Willi-Donzé 6 24h24 Lu-ve de 18h à 24h, week-end et jours fériés de 08h à 24h (téléphone obligatoire): ☎ 022 305 04 58,Clinique des Grangettes, ch. des Grangettes 7, Chêne-Bougeries ☎ 022 719 61 00, Hôpital de la Tour, av. J.-D. Maillard 3, Meyrin ☎ 022 305 41 11. Belle-Idée, 2 ch. Petit-Bel-Air, Chêne-Bourg. 24h24. ☎ 022 346 64 44 Permanence Champel, ch. Malombré 5 ☎ 022 346 64 44 Permanence Servette, av. Wendt 60 ☎ 022 733 98 00 Lu-Ve 8h-19h, Sa 8h-17h Les Di & jours fériés 9h-17h Champel ou Servette en alternance VEVEY Lu-Sa jusqu’à 20h Di & fériés 10h-12h30 & 16h-20h en dehors des heures et médecin de garde, ☎ 021/925 52 11 (police) YVERDON Lu-Sa jusqu’à 20h Di & fériés 10h-12h & 17h-20h en dehors des heures, ☎ 024/423 66 66 (police) ☎ 021/623 02 70 LA CHAUX-DE-FONDS AUBONNE & ROLLE dimanche de 10h à 12h & de 17h à 18h : Pharmacies d’Aubonne ou du Marché à Aubonne ou Pharmacie de l’Ile à Rolle. Renseignements ☎ 079 301 27 28 Lu-Sa jusqu’à 19h30, Di & fériés 10h-12h30 & 17h-19h30 en dehors des heures, ☎ 032/913 10 17 (police) Aubonne NEUCHÂTEL ☎ 0848 877 987 Rolle ☎ 021 822 11 11 dimanche de 11h à 12h & de 17h à 18h Pour les urgences exclusivement, en dehors de ces heures, appelez le 024 463 22 25 (pharmacien(ne) Lu-Sa jusqu’à 20h, Di & fériés 10h-12h30 & 17h-20h en dehors des heures, ☎ 032/722 22 22 (police) MONTHEY Aigle Médecin de garde,☎ 024 468 86 88 LAUSANNE A la Gare, pl. de la Gare 9, ☎ 021 324 20 20 Martigny, Fondation Gianadda MARILOU DÉLÈZE, Exposition, peintures. - Je-di 15h-18h. Jusqu’au 07.04.2013. Lu-Sa jusqu’à 19h30 Di & fériés 10h30-13h & 17h-19h30 ☎ 022 372 33 11 ou téléphone ☎ 022 382 33 11. Hôpital cantonal, Rue Micheli-du-Crest 24, 24h24 Salquenen, Centre nature et paysage, 027 452 60 50, www.pfyn-finges.ch SAM SZAFRAN, 50 ANS DE PEINTURE, Exposition. - Jusqu’au 16.06.2013. NYON PharmaciePlus du 2, rue de Saint-Jean, 022 949 06 10 AIGLE & BEX/VILLENEUVE L’INQUIÉTUDE GÉOGRAPHIQUE, Exposition. Je/vendredi 14h-18h, samedi 10h-16h. - Jusqu’au 06.04.2013. ☎ 021/803 44 44 Pharmacie Amavita du 27 boulevard du Pont-d’Arve, 058 851 30 61 VALAIS Vissoie, chemin et chapelle du Château CONCERT D’ORGUE, 16h, 07.04.2013. GENÈVE SOUVENIRS DU FUTUR, Expo. ma-ve 14h-18h, samedi-dimanche 11h-18h. 03.03.201325.08.2013. Le Noirmont, Roc-Montès Saint-Imier, Collégiale Saint-Maurice, Théâtre du Raccot, 079 960 32 59 VAUD LA BESSO ET LA MONTAGNE SACRÉE, Tlj, photos d’Adriana Tenda Claude et textes de Bernard Crettaz. Jusqu’au 31.12.2013. BIENNE ET JURA BERNOIS CONCERT D’ORGUE DONNÉ PAR RICHARD TOWNEND, 19h30, 06.04.2013. Théâtre du Galpon, 2 route des Péniches, www.galpon.ch, tél. 022 321 21 76 DIAPORAMA DE JEAN-LOUP ZIMMERMANN SUR LE CANADA, 20h15, 08.04.2013. Tramelan, Marelle VALAIS «VAGUE». Lundi 8 avril, vernissage d’une installation réalisée par des élèves de l’école de dessin Architeria, immense mobile, traces laissées par des migrant-e-s, des mémoires. 08.04.201323.05.2013. en dehors des heures, ☎ 021 801 22 17 (police) 24 SA, av. de Montchoisi 3, ☎ 021 613 12 24 Lu-Sa jusqu’à 18h30, Di 9h30-12h & 17h-19h Sunstore Placette, 21 av. Europe, 024/471 51 13 en dehors de ces heures, appelez le Médecins de garde, ☎ 0900/558 144 MARTIGNY Venthône, Château, 027 455 66 74 Saignelégier, Café du Soleil CONCERT DES FANFARES DE MONTFAUCONLES-ENFERS ET DE L'ECHO DE LA HAUTEROCHE, 06.04.2013. Espace Kugler, 19 avenue de la Jonction, www.kugler.ch BIENNE ET JURA BERNOIS Bikini Test, La Chaux-de-Fonds ☎ 032 967 89 90 INDUSTRIAL NIGHT. Portes 20h. MILITIA, DJ ANTZ, DJ PETROUSHKA, DJ XETAL. 06.04.13. L’HYPOTHÈSE DE LA CONTINUITÉ, 20h30 présentation du travail de résidence de Delphine Depres, 06.04.2013. Moutier VAUD Bikini Test, La Chaux-de-Fonds ☎ 032 967 89 90 JURA NOUVEAU SPECTACLE DE LA COMPAGNIE VOL DE NUIT, 20h30, di 17h, 04.04.2013 07.04.2013. GENÈVE LES TROIS PETITS COCHONS, les mercredis à 15h - samedis à 11h et à 16h, 03.04.2013 19.06.2013. NEUCHÂTEL ACOUPHÈNE PART I, 22h00 - 04h00, 05.04.2013 - 06.04.2013. GENÈVE Neuchâtel, Centre Dürrenmatt, ch. Pertuis-du-Sault VAUD Maison des Arts du Grütli, Genève ☎ 022 888 44 84, rue GénéralDufour 16 Lu-Ve jusqu’à 20h Sa jusqu’à 18h Di & fériés 11h-12 & 18h-19h Moulins souterrains du Col-des-Roches Théâtre du Plan-Jacot, Bevaix CINQ JOURS EN MARS, Tous les soirs à 20h, dimanche à 18h. Relâche le lundi, 19.03.2013 07.04.2013. MORGES TRÉSORS DE LA BIBLIOTHÈQUE, Exposition de livres rares/méconnus à la faveur des 175 ANS DE LA BIBLIOTHÈQUE DE LA VILLE DE LA CHAUX-DE-FONDS fondée en 1838: «Harmonia Macrocosmica» de Cellarius, «L’An 2440, rêve s’il en fut jamais» de Louis Sébastien Mercier, 1er numéro de «L’Echo du Jura», «L’Album Neuchâtelois». Horaires lundi, 13-20, mardi 10-20h, mercredi 10-19h, jeudi 10-19h, vendredi 13-19h et samedi 10-16h et dimanche fermé. 14.02.2013-18.05.2013. Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds, Progrès 33, http://cdf-bibliotheques.ne.ch/175e VUE D’ENSEMBLE DE L’ÉVOLUTION DANS L’INDUSTRIE GRAPHIQUE, Expo perm. lu au ve 9h-12h et 13h30-17h, samedi 9h-16h. Dès 05.04.2013. Viège/Visp, Printorama, 027 948 30 30 «5 ARTISTES À VEYRAS»-C.C. OLSOMMER, G. DE PALÉZIEUX, CORINNA BILLE, MAURICE CHAPPAZ ET RAINER MARIA RILKE, Sa/di 14h17h, visites commentées sur demande. Jusqu’au 06.10.2013. Veyras, Musée Charles-Clos Olsommer, 078 820 62 56, www.musee-olsommer.ch ☎ 021 213 77 77 ☎ 02 /345 22 22. Policlinique médicale universitaire, rue du Bugnon, ☎ 021/314 60 60 Urgences: ☎021 314 66 66 (entrée rue du Bugnon 44) 24h24 ☎ 021/314 35 05, (Obstétrique/accouchements), av. Decker 24h24 ☎ 021 627 28 29, Hôpital de l’enfance, Montétan 16, 24h24 ☎ 021 643 61 11. Hôpital de Cery, Prilly. 24h24. MONTREUX Salle de la Sacoche, Sierre, 027 56 80 15 , ☎ 0900/558 144 SIERRE Lu-Sa 20h-21h, Di 10h-12h, 16h30-18h30, 20h-21h en dehors de ces heures, appelez le ☎ 027/455 10 74 (pharmacien(ne) Centrale, Noës/Sierre, 027 4551521, , ☎ 0900/558 144 Lu-Ve jusqu’à 20h Sa jusqu’à 19h Di & fériés 10h-12h & 17h-19h Sierre, Caves de Courten, 027 452 02 34 LE VALAIS VU PAR RILKE, ma-di 14h-18h. Jusqu’au 27.10.2013. en dehors de ces heures, appelez le Pharmacie Centrale, 022 722 20 32 ☎ 021/213 77 77. 24h24 CÉLÉBRATION, 17h. 07.04.2013. SERIOUS GAMES, S’INSTALLER EN VALAIS, ma-di 14h-18h entrée libre. 05.04.201305.05.2013. Lu-Sa jusqu’à 18h30, Di 10h-12h & 17h18h30 en dehors des heures, ☎ 021 962 77 00 (police) ☎ 021/963 63 22 Sierre, Fondation Rilke, 027 456 26 46, www.fondationrilke.ch SION Lu-Sa jusqu’à 21h, Di 10h-12h & 16h-21h. en dehors de ces heures, appelez le 144 , ☎ 0900 558 144. Oui, je m’abonne au Courrier! ebondir autrement 35.– 219.– 520.– 319.– 285.– 195.– 129.– 189.– Essai de 2 mois (promotion) Abocombi (le samedi sur papier, la semaine par courriel) Soutien* Promotionnel 1ère année* (au lieu de 389.–) AVS/AI/Chômage/-26 ans* Etudiant/e/s* Edition Week-end Edition Web uniquement Nom Prénom Adresse NPA - Localité Téléphone Courriel *sur demande, accès à notre édition web gratuitement Coupon à retourner par poste Le Courrier - Service des abonnements - Rue de la Truite 3 - CP 238 - 1211 Genève 8, fax 022 809 55 67 ou courriel [email protected] leMag rendez-vous culturel du Cour rier MUSIQUE Entre rock et littérature, la dialectique est prolifique, y compris à l’ère du numérique. Avec «The LP Collection», projet imaginé par deux Lausannois, c’est le texte qui fait naître la musique. Photos. Des pochettes artisanales conçues à l’origine pour briser le morne quotidien de bureau. LP BOOKS/DR 33 tours en quête d’auteurs RODERIC MOUNIR C ’est l’histoire d’une mystérieuse collection de disques, «trésors cachés de la musique underground» rassemblés dans un livre qui nous a valu une belle suée. Imaginez le chroniqueur piqué dans sa curiosité, croyant en connaître un rayon sur le sujet, feuilletant le bouquin sans reconnaître une seule des références proposées. Heureusement pour nous, la supercherie est vite décelée: ces «50 albums emblématiques» sont fictifs. Peu importe, car au-delà du canular, qui n’est pas vraiment leur but, les auteurs de The LP Collection réinventent avec jubilation le rapport à l’œuvre rare et «culte», celle qui fait le sel de la quête et la fierté des collectionneurs (on les appelle crate diggers, fouilleurs de bac à disques, au sens archéologique du terme). Cinquante disques retenus, mais ils sont sans doute beaucoup plus nombreux. Prenez Pelikaaner, Polonais de Lodz: ils «assènent un métal d’aciérie» sur leur album Eat More (2002). The Campbell Family, de Wellington en NouvelleZélande, ont commis Picture of a Desolated Mind (2009), décrit en ces mots: «Country moribonde, folk pulvérisé, l’attelage navigue à vue, à peine soutenu par une contrebasse entêtée, emballement qui oriente alors la cavalcade vers une sorte de psychobilly dont il ne resterait que les os.» Et que dire des Colons, de Tokyo, fratrie «mod aux accointances ska» dont les membres majoritairement britanniques «ont pour eux la légitimité du passeport, l’accent cockney»? Ils débitent sur Go Slow and Watch Dolphins (2010) «une collection de pépites pub rock à la Supergrass, électriques et juteuses». Ludique en dépit de sa mise en page austère en noir et blanc, The LP Collection a été rédigé avec une minutie remarquable: chaque album est détaillé, muni d’une liste de titres – faces A et B, on parle là de 33 tours – avec la pochette dûment reproduite. C’est d’ailleurs ce qui trahit la nature artisanale et fictive du projet: avec leurs motifs minimalistes et leurs polices de caractères rudimentaires, les visuels semblent tous sortis de la même usine pas très high-tech. DES «ACCIDENTS HEUREUX» C’est le cas. Laurent Schlittler et Patrick Claudet, à la barre de cette aventure insolite, sont deux quadras lausannois mordus de musique, qui partagent le même bureau. Celui d’un hebdo d’hôtellerie et gastro où ils turbinent à temps partiel. A côté, le premier est auteur de romans, traducteur et éditeur, responsable de la maison indépendante Navarino. Le deuxième est scénariste, notamment coauteur du film de Vincent Pluss Du Bruit dans la tête. «Passionnés de rock et grands lecteurs de la presse spécialisée, nous parlons tout le temps de musique, explique Laurent Schlittler. Un jour, j’ai pris en photo le radiateur du bureau avec le smartphone de Patrick, et nous nous sommes dit que cela ferait une bonne pochette d’album. Nous l’avons réalisée sur ordinateur, pour voir, et l’aventure était lancée.» Comprendre: les deux camarades ont inventé un rituel consistant à distribuer dans trois boîtes des photos prises autour d’eux – fragment de visage, encoignure de fenêtre, dallage, ascenseur –, ainsi que des noms de groupes et titres d’albums sortis de leurs cerveaux en ébullition. L’étape suivante, cruciale, consiste à tirer au sort la combinaison magique donnant vie à des albums fantômes. Auxquels ne manque plus que les chroniques ad hoc. Rédigées avec force descriptions, anecdotes et références à des œuvres et musiciens bien réels, celles-ci transpirent une conviction contagieuse. «Nous nous sommes complètement pris au jeu, reconnaît Laurent Schlittler. Ces accidents heureux sont devenus des œuvres incontestables. Sans ironie ni volonté de pastiche, nous avons cherché à court-circuiter la réflexion par un ressort automatique.» Le tandem de rock critics imaginaires parle du plaisir de «réenchanter un lieu de travail banalisé, d’insuffler de la créativité là où elle est absente: conversations de bureau, pauses café, etc.» Combinant leur passion pour la musique à leur pratique du journalisme et de l’écriture fictionnelle, les auteurs de The LP Collection – qui n’imaginaient pas au départ en faire un livre – ont eu à cœur de rendre hommage le plus fidèlement possible à leurs styles préférés: pop alternative, folk et rock bruitiste en tête, mais pas seulement. «Nous avons dû nous documenter sur des styles dont ne savions rien, comme la pop synthétique thaïlandaise...» PRODUCTEURS À L’ENVERS Une fois lancé, le «processus créatif inversé» n’avait pas de raison de s’arrêter. Etait-il possible de donner vie à ces musiques imaginaires? Des artistes de la scène lausannoise et d’ailleurs ont été sollicités, d’autres se sont proposés spontanément via le site web du projet. Une douzaine de titres ont pris forme – d’autres sont en chantier –, signés des Lausannois Talc et Fauve, du Bernois Ray Wilko, des Français Albin de la Simone et Laure Boer, de l’Américain Ben McClintock (alias Foli), des Japonais Maltese Rock ou des Libanais Charbel Haber et Scrambled Eggs. Ces titres sont disponibles à l’écoute et au téléchargement payant, au format numérique. Patrick Claudet n’en revient pas lui-même: «Partir de photos amateurs prises dans notre bureau et aboutir à de vrais morceaux inédits, enregistrés par des musiciens confirmés, est une petite fierté. La découverte des morceaux a été chaque fois très excitante.» ••• LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013 • une àla Livre. Laurent Schlittler et Patrick Claudet, The LP Collection, les trésors cachés de la musique underground. Vol. 1 – 50 albums emblématiques, Ed. LP Books, 2012, 116 pp. Disponible aussi en anglais. A paraître: The LP Collection, les trésors cachés de la musique underground. Vol. 2 – 50 albums qui n’auraient pas dû voir le jour. Web. Plate-forme musicale bilingue (français / anglais): thelpcollection.com • • • Les musiciens qui ont joué le jeu se sont vu soumettre une chronique, avec pour mission d’y coller au plus près («une contrainte créative qui s’est avérée stimulante pour eux»). Mais le trio électro-pop genevois Sinner dc et ses collègues postrock lausannois Talc ont inversé la logique en proposant des chutes de studio à Laurent Schlittler et Patrick Claudet, lesquels se sont plongés dans leurs écrits pour dénicher la note d’intention correspondant le mieux. L’inversion d’un travail de producteur, en somme. Un second ouvrage, consacré aux «albums qui n’auraient pas dû voir le jour», est sur les rails – il dévoilera la face cachée de disques (fictifs) qui n’ont tenu qu’à un fil. D’ici là, la dynamique de The LP Collection se poursuit sous forme de conférence-performance. Les deux Lausannois vont présenter leur méthode live, le 18 avril au Lieu Unique de Nantes et le 10 mai au Palais de Tokyo à Paris. Il y a là une résonance avec des préoccupations très contemporaines: la frénésie documentaire, le fétichisme, la distinction par l’objet rare. Qui plus est, à l’ère d’internet et des réseaux sociaux, génératrice d’une tension entre l’accès massif aux références culturelles et la difficulté d’exister en tant qu’individu et, plus encore, prescripteur de goût. La méthode de The LP Collection s’applique en principe à toute discipline: «On peut imaginer un livre sur les grands oubliés de la peinture du XVIIe siècle», s’emballe Laurent Schlittler. Du boulot en vue pour les faussaires? La Ville de Lausanne, l’Etat de Vaud et Pro Helvetia ont en tout cas jugé bon de soutenir le projet. Un journaliste de Libération a rencontré les deux auteurs pour un dossier sur la permanence du vinyle. Et leur employeur, dans tout ça? «C’est un point sensible, s’amuse Laurent Schlittler. Personne n’est au courant, mais on ne s’est pas plaint de notre travail jusqu’ici.» Les agents du virus LP: désigne le «Long Play», nom donné au disque vinyle comprenant suffisamment de titres pour constituer un album (33 tours). Il s’agit aussi des initiales des prénoms des deux créateurs du projet, Laurent et Patrick. Photos. Fauve (Lausanne), Scrambled Eggs (Beyrouth), Laure Boer (Berlin) et Maltese Rock (Okinawa) ont donné vie à des chansons imaginaires. DR a collection imaginaire de Laurent Schlittler et Patrick Claudet est accessible dans le monde entier via internet. Des musiciens d’un peu partout (Europe, Etats-Unis, Proche-Orient, Japon) lui donnent vie. Douze titres ont été déjà collectés. Un appel est lancé à toute personne souhaitant proposer son morceau sur la base des chroniques de The LP Collection. «Je trouvais l’idée géniale, pas seulement pour son côté potache, explique Nicolas Julliard, alias Fauve. Créer une reprise crédible d’un titre qui n’existe pas est un exercice peu fréquent. La facilité serait de livrer n’importe quel morceau en prétendant qu’il s’agit d’une reprise. J’ai trouvé plus intéressant de jouer le jeu jusqu’au bout, et de m’imaginer assez précisément l’original avant d’attaquer ma ‘reprise’.» Connu pour sa pop électro racée, le multi-instrumentiste lausannois s’est frotté à un morceau sombre et rampant de O’Gonzo, groupe de rock industriel de Cincinnati dont l’album s’appelle Vigorous Kids (notez le clin d’œil à Steve McQueen). «En faisant cette pseudo-reprise de ‘Between My Legs’, je me suis aventuré dans un registre qui peut paraître assez éloigné de mon univers (le métal industriel gore de Cincinnati). C’était l’occasion d’essayer de nouvelles choses, sans forcément prétendre qu’il s’agissait d’un morceau de Fauve. Je me suis amusé à jouer avec les clichés du genre (accords pesants, paroles stéréotypées, chant un brin mal- L sain), et au final, je pense aujourd’hui avoir une idée assez claire de ce à quoi peut ressembler la musique de O’Gonzo, si par malheur je tombe dessus un jour...» MILLE-FEUILLE ET GUITARES Laure Boer, quant à elle, a choisi un son plus organique et planant, bien qu’assez bruitiste aussi. Graphiste française établie à Berlin, elle possède un solide bagage classique et s’est mise à l’impro après avoir découvert la musique de Fred Frith et John Zorn dans le film Step Across the Border de Nicolas Humbert et Werner Penzel. «C’est une amie qui m’a signalée The LP Collection. J’ai envoyé un mail pour proposer mes services et le lendemain, j’avais carte blanche.» Laure Boer a choisi le groupe lisboète Katchaturian et son titre «Kibetan Trance», parce que la chronique évoquait des «guitares furibardes» et un «millefeuille synthétique». L’occasion pour elle de s’essayer à la six-cordes amplifiée et de trafiquer sa voix par ordinateur. Au final, «Kibetan Trance» est une plage parfaitement obsédante, sur laquelle la musicienne psalmodie comme dans un rituel chamanique. «Le morceau a tellement plu à Laurent Schlittler et Patrick Claudet qu’ils ont voulu en faire une vidéo, ajoute la musicienne-graphiste. Du coup, le processus s’est inversé, c’est moi qui attendais impatiemment le résultat!» Mélange de prises de vue en hélico, de couloirs de métro et de filles dansant en club au Japon, le clip participe de l’effet viral de The LP Collection. RMR Alan Vega, un indien dans la jungle numérique « ’avais quinze ans lorsque j’ai entendu pour la première fois la musique de Suicide, et ce fut un véritable choc», écrit Marc Hurtado. Chamboulé en pleine déflagration punk en 1977, «tant par le chant possédé d’Alan Vega que par la musique apocalyptique de Martin Rev», le musicien, plasticien, performer et réalisateur, figure de l’underground français, fonde sans tarder avec son frère Eric le groupe Etant Donnés, baptisé en référence à l’ultime œuvre de Marcel Duchamp. Marc Hurtado signe la préface d’un ouvrage consacré à la moitié de Suicide, duo new-yorkais fondé en 1972, crucial tant pour l’irrévérence punk que pour le minimalisme répétitif de l’électro et les ondulations de la pop synthétique des années 1980. Alan Vega, conversation avec un indien, d’Alexandre Breton, est édité par Le Texte Vivant, une maison parisienne spécialisée dans le livre numérique. Et, en l’occurrence, le livre «enrichi». Du nouveau au rayon interactivité? Si l’on veut, car ce premier essai consacré à un artiste réputé transdisciplinaire – Alan Vega, 75 ans cette année, musicien, écrivain et sculpteur – se veut modeste du point de vue des contenus ajoutés. Une poignée de flashcodes, scannés par votre smartphone, renvoient à des vidéos en ligne, une discographie complète (sur la plateforme de streaming Deezer) ainsi qu’une galerie de photos de Pierre René-Worms prises lors d’une expo d’Alan Vega à Paris. Voilà pour les compléments à la version standard de ce petit ouvrage publié dans la collection «Fusion», par ailleurs instructif et agréable à lire. Philosophe et producteur à France Culture, Alexandre Breton l’a conçu en abécédaire, sur la base d’entretiens avec Alan Vega, semés de citations de Dante, Hölderlin, Tzara et Artaud pour faire bonne figure. J • LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013 Les anecdotes abondent, la plongée dans l’effervescence arty et déjantée du New York des seventies est totale. Alan Vega (né Boruch Alan Bermowitz en 1938 à Brookyln), influencé par Iggy & The Stooges, The Velvet Underground et John Coltrane, est l’auteur, avec Suicide ou en solo, de chefs-d’œuvre comme «Frankie Teardrop» – la chanson que Lou Reed regrette de n’avoir jamais écrite – ou encore «Jukebox Baby», hymne rockabilly passé à la moulinette caustique d’un zombie décadent devenu le double d’Elvis en négatif. On apprend aussi qu’Alan Vega charrie le traumatisme de l’Holocauste et se dit incapable d’écrire de «belles chansons»... CONTENUS PAS «GADGET» Les versions numériques d’Alan Vega, conversation avec un indien, au format PDF ou ePub pour tablette, sont plus riches et cohérentes par rapport aux contenus générés depuis le livre standard. Pour Sabrina Grimaldi, responsable des projets enrichis du Texte Vivant, «il ne fallait pas dérouter les lecteurs novices. Avec la version papier, on reste dans la lecture linéaire, sans forcément dévier sur les contenus virtuels.» Alan Vega se prêtait bien à ce coup d’essai, «car ceux qui l’écoutent sont essentiellement des quinquas masculins suréquipés iPad», résume l’éditrice en dialecte marketing. L’artiste s’est prêté au jeu en participant au vernissage du livre, la semaine dernière, dans le cadre de l’exposition de photos de Pierre René-Worms à la Galerie du Jour Agnès B (la créatrice de mode signe d’ailleurs la préface). Le livre, lui, «fige le projet dans un instant donné, alors que les contenus web évoluent en permanence. Nous revendiquons le choix des compétences et la ligne éditoriale», assure l’éditrice, confrontée à la question des contenus gadget. «Les vidéos originales d’Alan Vega dont nous disposons durent cinq heures, il a fallu faire des choix. Le montage, la traduction, tout cela coûte. Nous recherchons des producteurs pouvant s’associer à des projets futurs.» Parmi ceux-ci, peut-être un livre enrichi sur Magma, légende du rock progressif français bien connue des amateurs de sonorités azimutées. «Un candidat idéal, estime Sabrina Grimaldi, car Magma représente une nébuleuse de musiciens, une mythologie.» Et même un idiome créé de toutes pièces, le kobaïen! Le Texte Vivant ne pouvait rêver mieux pour sa collection «Fusion». RMR Alexandre Breton, Alan Vega, conversation avec un indien, Ed. Le Texte Vivant, coll. «Fusions», 2013, livre broché avec flashcodes et numérique enrichi. Edition numérique en vente sur les librairies en ligne et sur www.letextevivant.fr bédé CRÉPUSCULAIRE Le dessinateur genevois et le scénariste français Christian Perrissin signent une somptueuse adaptation du célèbre roman de Joseph Conrad «Au Cœur des ténèbres». Tirabosco remonte le «Kongo» SELSA MAADI Lire. Kongo, par Tom Tirabosco et Christian Perrissin, Ed. Futuropolis, 176 pp. Rencontre. Mardi 9 avril à 17h30, Tom Tirabosco viendra parler de son ouvrage à la Librairie du Boulevard, 34 rue de Carouge, Genève. a cinq ans, j’ai remonté en bateau l’un des bras de l’Amazone et cela m’a évoqué les mêmes sensations, où l’on est complètement immergé dans cette nature sauvage avec le seul bruit du moteur comme compagnon. I l aura fallu près de trois ans à Tom Tirabosco pour achever ce travail titanesque, qui retrace la remontée du fleuve Congo par l’écrivain anglais d’origine polonaise Joseph Conrad. Un périple raconté dans la fiction Au Cœur des ténèbres, parue en feuilleton dans une revue britannique en 1899. Venu dans la région pour y travailler, Conrad en repartira brisé mentalement et physiquement d’avoir servi un colonisateur cupide et meurtrier, qui sous prétexte d’«arracher des milliers d’ignorants à leurs mœurs effroyables», pillait les ressources naturelles et massacrait les populations. Un génocide estimé à près de six millions de victimes... On se souvient que pour Apocalypse Now, vertigineuse adaptation cinématographique de Francis Ford Coppola, le récit avait été transposé en plein conflit vietnamien. Kongo, l’ouvrage de Tirabosco et Perrissin, participe donc d’une mise en lumière d’un aspect peu connu et particulièrement sombre de l’histoire belge. Très accessible, en particulier à la jeunesse, il pourrait d’ailleurs représenter une bonne entrée en matière à tout professeur traitant la colonisation dans son programme scolaire. Les quelques pages d’explication de fin constituent à cet égard un très bon complément permettant de recontextualiser le récit et de l’ancrer dans la terre congolaise rouge du sang versé par ces millions de morts. Interview du dessinateur genevois de Kongo. Comment s’est passée la collaboration avec votre scénariste? – Christian me fournissait quelques pages déjà découpées et je les encrais au fur et à mesure. Je dessinais en quelque sorte à vue, étape par étape, au même rythme que Conrad découvrait les différentes portions du fleuve. Le voyage se passe avec relativement peu d’intrigues mais le récit est très dense. La narration se doit donc d’être particulière, ce que le découpage très dense reflète bien, permettant ainsi de sentir le malaise de Conrad monter en étant au plus près de sa psyché. Est-ce qu’on ressort indemne d’une entreprise aussi monumentale? – Difficilement. Ce projet a nécessité presque trois années de labeur. Le voyage a donc été éprouvant, non seulement en terme d’énergie investie, mais également financièrement. Ce voyage change profondément Conrad, en est-il de même pour vous? – C’est vrai, ce voyage est un tournant pour lui et représente en quelque sorte la fin de sa vie de capitainerie et le début de celle d’écrivain. Pour ma part, j’ai pris conscience que d’aller à l’essentiel aussi bien dans la narration que dans le dessin est très important. J’ai désormais envie d’aller vers des livres où on est emporté dans des histoires sur le long terme. Comment est né ce projet? La technique du monotype consiste à dessiner sur une feuille placée sur une pellicule d’encre. En soulevant le papier, l’encre se transfère sur la feuille avec un grain charbonneux. Ne reste alors qu’à rehausser l’empreinte avec du blanc pour donner quelques coups d’éclairage. 1 Tom Tirabosco: Christian Perrissin a découvert l’œuvre de Joseph Conrad, l’un des plus importants écrivains anglais du XIXe siècle, lors de son service militaire dans la marine. Comme lui, il s’est rêvé un jour marin. Mais il n’avait pas le pied pour cela et, comme Conrad, il a dû abandonner ses rêves pour se consacrer au monde littéraire. La filiation entre les deux hommes était née, et le projet de travailler un jour sur son journal de bord de remontée du fleuve Congo ne l’a plus quitté. Perrissin aimait particulièrement mon style de dessin, nous étions donc faits pour nous rencontrer. Que représente ce livre? Pourquoi votre dessin l’a-t-il attiré? – J’utilise la technique particulière du monotype qui permet de créer des atmosphères étouffantes1. Elle évite de tout dessiner et permet de suggérer, ce qui est parfait pour poser une ambiance dense et effectuer cette remontée du fleuve de façon aussi oppressante que Conrad l’a vécue. – Tout à fait. C’est un pari plutôt osé, mais je voulais une forme de radicalité qui permette de faire ressortir la moiteur du récit. La couleur n’aurait rien amené de plus, au contraire, mon dessin très rond peut être séduisant en couleur, ce qui ne collait pas avec cette histoire. Que nous réservez-vous pour l’avenir? Connaissiez-vous le Congo? Le noir et blanc s’imposait-il pour un récit aussi sombre? – C’est la première fois que je vais aussi loin dans ce travail, et je suis très fier d’avoir accompli une œuvre aussi importante même si ça a été dur et financièrement périlleux. C’est en quelque sorte un condensé de ce que je suis capable de faire. – Pas vraiment. J’étais déjà allé en Afrique noire, mais jamais au Congo. Il y – Mon prochain ouvrage relatera mes souvenirs d’enfance avec quelques digressions sur la peinture et la politique. BD AU CUBE Yannis La Macchia et les Editions Hécatombe ont repensé l’expérience de lecture en donnant autant de poids au contenant qu’au contenu. Neuvième art au carré Q ui a dit que la bande dessinée devait se confiner à son pré carré? Certainement pas Yannis La Macchia, à l’origine de ce livre cubique de 9 cm de côté qui détonne dans le monde de la bande dessinée tout autant que dans celui de l’édition. Après quatre livres de narration à la facture plutôt classique, l’envie d’explorer et de repenser la BD l’a étreint comme un amant étreindrait sa compagne pour l’aimer et donner naissance quelque temps plus tard au fruit de leur hymen: un livre malicieusement baptisé Un Fanzine carré numéro C, qui a la particularité d’aller explorer cette troisième dimension habituellement terra incognita du neuvième art. UN ÉCRIN DE LUMIÈRE.. «Le contenu n’est pas séparable du contenant et fait partie intégrante de la transmission d’information» nous explique Yannis La Macchia, une étincelle dans les yeux. «C’est pour cela que ma démarche vise à redonner un corps à l’objet pour que l’expérience de lecture soit complète. La forme cubique du livre et le toucher inhabituel de l’objet rappelle sans cesse sa matérialité et n’est donc pas anodine à la lecture», poursuit le lauréat du Prix Töpffer 2005, cofondateur des Editions Hécatombe qui publient l’ouvrage. L’objet, justement, est un beau bébé qui par ses dimensions ressemble fort à une météorite tout droit tombée du ciel. Un gabarit aussi particulier offre non seulement l’occasion d’orner les couvertures et le dos du livre de motifs mais également les trois tranches composées de pages qui deviennent soudainement surfaces d’expression à part entière. Tiré à 999 exemplaires, pas un seul de ces ouvrages n’est semblable, les impressions extérieures composées de 99 dessins et six glyphes s’associent selon un algorithme précis pour en faire des exemplaires uniques. Y aurait-il un lien entre le neuvième art et cette redondance de chiffres «9»? «Non, ce ‘9’ est irrégulier et a une certaine beauté mathématique, c’est un pur ressenti», ni plus, ni moins. ...QUI FAIT DE L’OMBRE AU JOYAU L’objet est tellement particulier qu’on aurait presque tendance à en oublier le contenu. L’intérieur est un bloc de 900 pages de bandes dessinées subdivisé en tranches de neuf pages qui rassemblent 90 récits d’une multitude d’auteurs. Le qualifier de compilation ou de patchwork serait en déprécier la valeur intrinsèque. Enrichissement mutuel d’artistes apportant chacun une narration propre à leur horizon est certes un peu plus long mais qualifie beaucoup mieux l’esprit de ce concept incarné. En son centre, le bloc est scindé par 90 pages d’un affrontement narratif entre deux collectifs (les lyonnais d’Arbitraire et les strasbourgeois d’Ecarquillettes), qui font naître une histoire improvisée à coups de neuf pages et à la manière d’un cadavre exquis. Il est désormais avéré que les guerres peuvent être mises au service de la création... Faire éclater les carcans dans lesquels la lecture est aujourd’hui emprisonnée, le jeune éditeur l’avait déjà tenté avec deux précédents opus fort logiquement baptisés du même oxymore Numéro A et Numéro B. A chaque fois, l’objet, d’habitude si convenu, participe à part entière de l’œuvre pour nous imposer une remise en question de notre voyage à travers la lecture. Finalement, qui a dit que l’écrin ne pouvait pas faire de l’ombre au joyau? SMI Un Fanzine carré numéro C, Ed. Hécatombe, 2013, 900 pp. www.unfanzine.com Trois des 999 exemplaires du Fanzine carré numéro C, posés sur les étapes «B» et «A» de la démarche. YANNIS LA MACCHIA LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013 • culture MUSIQUE Le chanteur anglo-jamaïcain est de retour avec un album réalisé par son ami suisse Christophe Calpini. Leur concert au Cully Jazz Festival samedi prochain est à ne pas manquer. Le miracle Wayne Paul ELISABETH STOUDMANN Disque. Wayne Paul, Between The Lines, Absinthe Music/Mental Groove, distr. Namskeio. www.absinthemusic.com Concert. Cully Jazz Festival, samedi 13 avril, Next Step, 19h30. www.cullyjazz.ch effectue plusieurs séjours en studio en Suisse romande. Autodidacte, passionné d’électronique, Christophe Calpini construit la musique à sa manière, «à tâtons». Une technique qu’il reconnaît être parfois limitative, mais qui permet aussi «quelques traits de génie par accident». Ce perfectionniste, dont le talent intuitif en a fait un arrangeur très couru par les artistes suisses (dont Pascal Auberson) ou internationaux (feu Alain Bashung), a enregistré avec son ami jamaïcain 45 morceaux! En 2011, il est prêt à sortir un double album mais se ravise. Between The Lines, un condensé de quatorze morceaux, paraît finalement début 2013. Il est aujourd’hui également disponible en France et en Angleterre. Une formation live est montée avec «des vrais musiciens qui jouent sur des instruments en vrai bois». Elle est à découvrir samedi 13 avril sur la scène du Next Step au Cully Jazz Festival. W ayne Paul: ce nom vous dit quelque chose? Rappelezvous le début des années 1990, la scène hip hop expérimentale londonienne qui conjuguait rap et poésie, rythmes afro, reggae... Les noms qui couraient sur toutes les lèvres étaient ceux de Roots Manuva, Lotek Hi-Fi et... Wayne Paul. Qui se distinguait par sa voix étonnante, trait d’union parfait entre soul et reggae. A croire qu’il avait été biberonné toute son enfance aux airs de Marvin Gaye et Bob Marley. Contacté avant son concert de samedi prochain au Cully Jazz Festival, Wayne Paul casse d’emblée le mythe: «Si j’ai reçu une influence musicale dans ma famille, ce n’est pas par mon père jamaïcain mais par ma mère écossaise, dont la mère était chanteuse.» Qu’on se rassure, Wayne Paul a tout de même passé une bonne partie de sa jeunesse à écouter Jah Shaka et autres dignes représentants de la scène dub anglaise. ENTRE LES LIGNES LE SYNDROME DU CHANT Photos. Between the Lines est l’album d’une amitié et celui de la résurrection de Wayne Paul. DR Ci-dessous: Christophe Calpini. LORENZO VALMONTONE Autre surprise, après les salutations d’usage au bout du fil, la voix si déliée et invitante de Wayne Paul sur disque a des accrocs. Le chanteur est bègue depuis l’âge de six ans. «Ce handicap m’a fait perdre le peu de confiance que j’avais en moi. Après avoir perdu la parole, chanter semblait être une bonne option!» s’exclame celui qui découvre son talent alors qu’il participe, adolescent, à un spectacle scolaire autour d’Oliver Twist. On lui demande de préparer une chanson. Les nuits précédant la représentation, il s’endort avec le refrain tournant en boucle dans sa tête: «A partir de là, chanter est resté dans mon système pour toujours.» A l’écoute du magnifique Between the Lines, on se demande dès lors pourquoi Wayne Paul a attendu près de vingt ans pour sortir son premier disque, et pourquoi ce premier disque paraît sur le label suisse Absinthe Music. La réponse s’appelle Christophe Calpini. Si Wayne Paul s’est fait discret depuis le milieu des années 1990, happé par des problèmes d’alcool et de ROMAN • «JE SUIS FÉVRIER» DE SHANE JONES Rêve sombre et fascinant Février refuse de finir pour laisser place au soleil, il s’éternise, réfugié dans l’un des deux trous du ciel avec sa femme, «la fille qui sentait le miel et la fumée». Au-dessous, dans la ville plombée de gris et d’humidité, les habitants sont au désespoir et lui vouent une haine croissante. Le vol est interdit, oiseaux et ballons ont disparu, les jours en Février se comptent bientôt en centaines et la neige ne cesse de tomber. Quand la fille de Thaddeus Lowe disparaît mystérieusement – a-t-elle été enlevée ou a-t-elle rejoint les enfants qui ont creusé des galeries et vivent sous terre? –, puis sa femme, il prend la tête d’une guerre sans armes contre Février, forcément coupable. Je suis Février (Light Boxes) est l’œuvre étonnante de Shane Jones, né en 1980 à New York. Ce premier roman allégorique a remporté un succès fulgurant grâce au bouche-à-oreille, avant d’être repris par Penguin Books et traduit dans une dizaine de langues – c’est grâce aux éditions genevoises La Baconnière qu’on peut le découvrir aujourd’hui en français. Shane Jones dit avoir eu l’idée de ce conte singulier alors que, libraire, il a découvert un livre sur Thaddeus Lowe (1832-1913), aéronaute connu pour avoir surveillé un champ de bataille en montgolfière pendant la guerre de Sécession. Son Thaddeus Lowe rêve en effet de ballons, et c’est en dirigeable qu’il montera au ciel pour combattre Février. Il est soutenu dans sa lutte infinie par Caldor Clemens et les membres de l’Effort de Guerre – «Au diable Février, a crié l’un des membres. Le reste a applaudi. C’est une bande bruyante. Ils portent des masques d’oiseaux. Ils jettent des pommes à travers drogue, il apparaît néanmoins plusieurs fois dans les divers projets du musicien, compositeur et arrangeur nyonnais. En 2007 sur le disque de Stade et Infinite Livez, puis en 2010 sur In Dog We Trust, le dernier opus de Dog Almond. Christophe Calpini a alors envie de faire le pas et d’enregistrer tout un album avec le chanteur dont la voix «renferme tellement d’émotions». Il choisit les nuages.» Il luttera avec sa femme contre la mousse qui ronge tout et étouffe les chevaux, sera touché par le délire, croyant Juin venu, ne verra pas sa fille qui réapparaît et sème des parchemins... Le jeune auteur déploie un imaginaire d’une grande liberté dans un récit qui évolue par fragments, courtes scènes et listes («Catalogue des Enfants Disparus», «Petite Liste Trouvée dans la Poche Arrière de Février», «Liste d’artistes qui ont créé des mondes imaginaires pour tenter de guérir des accès de Tristesse»). Le narrateur change perpétuellement pour être tour à tour chacun des personnages – Février inclus, qui s’avère aussi bon bougre Bâtisseur de Maisons, ou encore Créateur –, tandis que la typographie et la mise en page participent à la construction d’un univers inhabituel. Je suis Février prend des allures de cauchemar enfantin, avec sa violence et sa poésie brute, la simplicité de sa langue et ses images fulgurantes. On pense à Tim Burton, aux labyrinthes de Borges, aux toiles de Chagall. Et on se laisse ravir par ce monde à part, teinté d’une sensation floue de malaise existentiel mais traversé de flèches d’ironie, tout à la fois inquiétant et attirant, triste et fabuleux. ANNE PITTELOUD SHANE JONES, JE SUIS FÉVRIER, TR. DE L’ANGLAIS (USA) PAR JOY SETTON, ÉD. LA BACONNIÈRE, 2013, 159 PP. ROMAN • «DÉCEMBRE» DE MATHILDE FONTANET Puzzle troublant Elle donne la parole à une vaste palette de personnages. Certains, comme la voisine Geneviève qui pourtant ouvre les feux, n’apparaissent qu’une fois; d’autres deviennent le centre d’attraction de • LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013 de mettre le projet au nom de Wayne Paul, «même s’il est aussi important pour moi que celui de Dog Almond ou de Stade». Dans le studio lausannois d’Artefax, Christophe Calpini parle peu mais bien. D’abord déconcerté par la faisabilité d’un tel projet «à distance», Wayne Paul finit par accepter. Après avoir reçu les beats de Calpini, il pose ses textes. Puis il ce roman kaléidoscopique où le tourbillon des points de vue dessine peu à peu un cercle autour de Marie et de son frère Vital. Après Rabenstrasse 5 et les nouvelles de L’Etang (toujours chez Metropolis), la Genevoise Mathilde Fontanet revient au roman avec ce Décembre polyphonique, qui dévoile secrets et faux-semblants1. Dans un laps de temps situé entre le 3 et le 29 décembre 2011, ceux-ci seront mis à jour, les non-dits révélés, les crises traversées. C’est donc au fil des bribes de récit rapportées par chacun qu’on découvre ce qui soustend les liens entre les protagonistes. Car le propre des secrets de famille, c’est qu’ils définissent les relations de manière souterraine, inconsciente, pesant de leur poids clandestin. Pourquoi Vital est-il aussi hautain et sûr de lui, incapable de chaleur et d’affection? Il semble mépriser Michel, le compagnon de sa sœur, alors qu’il était son élève et ami. Et Marie à son tour s’éloigne de son amoureux... Enfin, quelle est l’étrange relation qui liait Vital au père de Térence, son ami d’enfance, lui-même ignoré par ce père? Autant de questions qui seront éclairées progressivement, tandis qu’Eve la «malaimable» et sa sœur Jeanne, collectionneuse d’amours malheureuses, intercalent leurs voix en contrepoint. Si les révélations sont forcément tragiques – inceste, abus, suicide –, le ton du récit n’est jamais pesant et Décembre s’achève sur une lumière, l’espoir d’une renaissance. Enfin, le propos a beau ne pas être d’une folle originalité, le roman se lit avec plaisir, ces subjectivités sincères ne manquant pas de charme. APD MATHILDE FONTANET, DECEMBRE, ÉD. METROPOLIS, 2013, 246 PP. Sa 13 avril à 11h, rencontre avec Mathilde Fontanet et son éditrice Michèle Stroun: lecture suivie d’un apéritif à la Librairie Nouvelles Pages, 15 rue Saint-Joseph, Carouge (GE). 1 Between The Lines est un enregistrement étonnant, auquel on ne cesse de revenir. Soul et électro, il est traversé par un feeling reggae, sans jamais être du reggae. «J’aime le reggae, mais je ne suis pas tout à fait jamaïcain, s’amuse Calpini. Mon travail consiste à mettre du piment dans la fondue. Je ne peux pas définir ce que je fais. Je n’ai jamais aimé les catégories. J’ajoute une base électronique à différents styles.» Ce dub du futur fait aussi défiler quelques invités, comme God’s Gift, ami de longue date de Wayne Paul et issu de la scène grime, sur le très beau «You Love». Between The Lines scelle une amitié, celle qui unit Christophe Calpini et Wayne Paul. Il manifeste aussi d’une résurrection. Wayne Paul ne touche plus à l’alcool ni à la drogue depuis une dizaine d’années. «Je ne suis pas meilleur qu’un autre, et la route a été longue pour moi. Je suis parti tellement haut dans le ciel que je ne pouvais plus voir mes pieds. Mais on ne peut pas faire deux fois les mêmes erreurs. Mes pieds sont maintenant fermement ancrés dans le sol.» Mieux, sa voix et ses textes ressortent désormais grandis de ce long parcours du combattant. en diagonale «UN LIVRE» DE MICHAËL COHEN «L’affaire Christine Angot» défraie la chronique: l’auteure française est poursuivie par l’ex de son compagnon pour atteinte à sa vie privée dans son dernier roman Les Petits. Hasard éditorial, dans Un Livre, de Michaël Cohen, Thomas découvre en ouvrant le journal que Marianne, son ancienne compagne, a publié une auto-fiction. Son sujet? Leur défunte liaison. Après Ça commence par la fin, Michaël Cohen continue sa réflexion sur les aléas de la vie de couple par le biais d’un protagoniste déstabilisé, rongé d’une folle inquiétude, qui passe la journée, de bistro en café, à lire le brûlot de son ex en se soutenant à l’aide de whiskies. L’auteur français parvient, bien que le thème ne soit pas neuf, à casser les a priori en glissant un élément des plus inattendus dans la dynamique de cette fiction. En fin de compte, la révélation la plus brûlante du récit de Marianne ne vise pas celui que l’on croyait. Il en résulte un roman vivant, au rythme enlevé, alliant émotion et dérision. MOP Michael Cohen, Un Livre, Ed. Julliard, 2013, 169 pp. en bref CHARLOTTE DELBO A l’occasion du centenaire de la naissance de Charlotte Delbo (1913-1985), les Editions de Minuit rééditent cinq livres de la femme de lettres et résistante française rescapée d’Auschwitz et de Ravensbrück: Le Convoi du 24 janvier, Auschwitz 1: Aucun de nous ne reviendra, Auschwitz 2: Une connaissance inutile, Auschwitz 3: Mesure de nos jours, et Les Belles lettres. Delbo est l’auteure de récits, pièces de théâtre et poèmes qui tournent essentiellement autour de la déportation. Portés par un style qu’elle veut aussi neutre que possible, ses textes forment une œuvre poétique majeure où la parole se dresse contre l’horreur. APD cinéma ÉTATS-UNIS Dans «The Place Behind The Pines», film ambitieux, Derek Cianfrance confronte les rêves des oubliés de l’Amérique aux manœuvres d’une classe de notables. Braquages et lutte de classes ERIC STEINER I Photo. Ryan Gosling en cascadeur-braqueur mutique. ELITE l y a différentes façons d’appréhender The Place Beyond The Pines, le second long métrage de Derek Cianfrance (après Blue Valentine, inédit en Suisse). A première vue, il s’agit d’un thriller trépidant, une histoire de braquages de banques dans la meilleure tradition du genre, emmené par les deux beaux gosses hollywoodiens les plus en vue du moment, Ryan Gosling (Drive) et Bradley Cooper (Happiness Therapy), aux côtés d’une beauté latino également habituée aux films musclés, Eva Mendes. Mais les amateurs de polars standardisés risquent fort d’être déboussolés par la tournure imprévue d’un scénario qui réserve une surprise de taille après une cinquantaine de minutes et fait basculer le film dans une direction inattendue. Avec une sacrée dose de culot, Derek Cianfrance se fait un malin plaisir à enfreindre les codes élémentaires du film noir pour entraîner le spectateur dans une vaste fresque sociale qui dessine les contours d’une Amérique définitivement coupée en deux. D’un côté, les éternels laissés-pour-compte: saltimbanque dans un cirque de province, serveuse de hamburgers graisseux ou mécano dans un garage minable; de l’autre, une classe de notables qui maintient son pouvoir à coups de magouilles et de compromissions: flics ripoux, juges corrompus et politiciens arrivistes unis dans une célébration factice de valeurs (héroïsme et solidarité) qu’ils s’emploient à bafouer quotidiennement. TROIS FILMS EN UN SEUL Œuvre ambitieuse d’une ampleur narrative inhabituelle, The Place Beyond The Pines se déroule en trois parties distinctes, comme autant d’actes d’un (mélo)drame familial qui traverse deux générations. Trois histoires qui empruntent leur canevas à une mythologie hollywodienne largement éprouvée (de Ford à Scorsese, en passant par Huston et Kazan), dont chacune aurait pu constituer le sujet d’un film tout entier et dont on se gardera d’expliquer, pour préserver le suspense, comment elles s’articulent entre elles. The Place Beyond The Pines s’ouvre ainsi sur l’histoire, tant de fois racontée, d’un oublié du rêve américain qui FRANCE • «LA MAISON DE LA RADIO» DE N. PHILIBERT Dispersion à l’antenne plonge par amour dans la délinquance. Ici, il s’appelle Luke et gagne péniblement sa vie comme cascadeur à moto dans un numéro de fête foraine. Mais sa vie va basculer lorsqu’il retourne à Schenectady («l’endroit derrière les pins», dans la langue indienne), une petite ville de l’Etat de New York où il retrouve une ancienne conquête (Eva Mendes, particulièrement émouvante en femme marquée par la vie) qui lui apprend qu’elle a donné naissance à son fils. Un personnage archétypal donc, qui aurait pu être interprété autrefois par Steve McQueen ou Paul Newman, mais qui va comme un gant à un Ryan Gosling bardé de vilains tatouages et plus mutique que jamais, dans la foulée de Drive, le thriller choc de Nicolas Winding Refn qui l’a rendu célèbre. Dans la deuxième partie, on fait ensuite connaissance avec Avery Cross, un flic courageux, fils d’un juge haut ESPAGNE • «LES AMANST PASSAGERS» DE PEDRO ALMODOVAR Plantage au décollage AGORA Après avoir filmé le monde d’un grand musée (La Ville Louvre), des malentendants (Le Pays des sourds), de l’école (Etre et avoir) ou encore d’une femelle orang-outan au Jardin des Plantes (Nénette), Nicolas Philibert s’intéresse aujourd’hui à celui de la radio. Tourné pour l’essentiel dans le gigantesque siège parisien de Radio France, son nouveau documentaire prend le pouls de cet univers bruissant de sons et de voix multiples. Une matière «invisible», a priori peu cinématographique, que La Maison de la radio parvient néanmoins à rendre visuellement vivante et souvent captivante. Furetant dans les couloirs de ce paquebot qui abrite sept stations et une soixantaine de studios, où se croisent des centaines d’employés et d’invités, le cinéaste en dévoile (un peu) les coulisses, et surtout celles du métier. On passe ainsi d’une séance de rédaction à l’animation d’un jeu, de l’enregistrement d’une pièce radiophonique à l’interview d’une romancière, de l’écriture d’un flash-info au montage d’un sujet. Papillonnant, Nicolas Philibert compose ainsi une mosaïque impressionniste qui se déploie avec aisance, grâce à la fluidité du montage et à ses transitions sonores, mais qui se révèle aussi frustrante. Les motards suivant le Tour de France auraient mérité un film à eux seuls – comme d’ailleurs la plupart des autres protagonistes – et La Maison de la radio aurait aussi pu être un documentaire encore plus pointu sur le thème du son. Visant une certaine exhaustivité tout en la sachant impossible, l’approche du cinéaste apparaît au final un peu trop superficielle, et ce film pourtant bien ficelé ne marque guère les mémoires. MATHIEU LOEWER Rien de pire et désolant qu’une comédie pas drôle, d’autant plus lorsqu’elle est signée d’un maître du cinéma contemporain tel que Pedro Almodovar! Mais force est de reconnaître qu’on est ressorti consterné de la vision des Amants passagers, laborieuse tentative de l’auteur de Talons aiguilles ou d’Etreintes brisées de renouer avec un genre, la comédie déjantée et provocatrice, qui a fait son succès dans les années 1980. Pourtant, en trois décennies et dix-huit longs-métrages pour le grand écran, on n’avait encore jamais été déçu par le cinéaste espagnol. Il faut dire que le chantre de la Movida avait su faire évoluer son œuvre vers des genres plus sérieux, du film noir décalé au mélodrame le plus poignant, jusqu’au fantastique, avec sa dernière réussite en date, le funèbre et subtil La piel que habito (2011). Comme tous les grands réalisateurs, Almodovar a imposé une écriture cinématographique et une esthétique immédiatement identifiables au service de sujets récurrents (différences sexuelles, quête d’identité, rapport à la mère), incarnés par une famille d’acteurs exceptionnels, dont plusieurs sont devenus des stars internationales. Faisant suite à une série de films aux dominantes plutôt sombres, le réalisateur de Tout sur ma mère et de Volver a donc eu envie de retrouver l’esprit déluré et coloré de ses débuts, en réalisant une comédie qui revisite le genre du film-catastrophe à la façon d’un Y a-t-il un pilote dans l’avion? 100% gay et transgressif. Après un générique au graphisme très pop et un prologue en forme de gag qui réunit pour quelques minutes (et pour la première fois à l’écran) Penélope Cruz et Antonio Banderas, on entre dans le vif du sujet – c’est le cas de le dire –, soit dans le cockpit d’un vol à destination du Mexique, où officient trois stewards et un chef de cabine tout droit sortis d’un clip de Village People. A la suite d’une avarie qui risque de tourner à la catastrophe, nos quatre gays lurons entreprennent de divertir les passagers de la business class, après avoir préalablement plongé dans un sommeil artificiel les pékins de la classe économie... Certes, on aura compris que l’avion tournant en rond en attendant de se crasher représente une métaphore de l’Espagne. Malheureusement, c’est surtout le scénario qui tourne en rond. A défaut d’une vraie histoire à raconter, Almodovar se contente de faire débiter des dialogues d’une extrême grossièreté à ses acteurs, tous excellents par ailleurs. Et plutôt qu’une parodie du cinéma de genre, c’est une caricature sans esprit de ses propres films que dessine péniblement le réalisateur espagnol qui se plante avant même d’avoir décollé. ERIC STEINER/La Liberté placé (Bradley Cooper, excellent dans un rôle ambigu), qui découvre que l’honnêteté s’accomode difficilement de l’ambition qui le dévore. VIOLENCE SOURDE Enfin, le troisième volet réunit, 15 ans plus tard, le fils de Luke et celui de Bradley, dans une confrontation qui pose la question de l’héritage familial et de la transmission des valeurs (ou de leur absence). Ni simpliste, ni lénifiant, baigné d’une violence sourde qui n’explose qu’à de rares occasions, The Place Beyond The Pines parvient ainsi à donner une dimension universelle à une «banale» histoire de flic et de voyou qui transcende les limites du genre. Et fait de Derek Cianfrance un cinéaste à suivre avec la plus grande attention. La Liberté aussi à l’affiche «DEAD MAN DOWN» Pour sa première incursion dans l’univers très stéréotypé du cinéma hollywoodien, le réalisateur suédois Niels Arden Oplev retrouve Noomi Rapace qu’il avait dirigée dans le fameux rôle de Lisbeth Salander pour la version originale de l’adaptation du bestseller Millénium. Il garde la formule du thriller alambiqué et confronte à nouveau deux personnages opposés mais victimes d’un impitoyable destin et animés d’une insatiable soif de vengeance. La première partie de Dead Man Down, avec l’installation habile des enjeux et des motivations des protagonistes, constitue l’intérêt principal du film et son contenu gagnera par conséquent à ne pas être connu à l’avance. La suite, entre fusillades et explosions inutiles, ressert inévitablement les clichés habituels du genre et fait vite oublier la relative originalité du point de départ. Les acteurs défendent noblement leur cause et la mise en scène, hormis quelques inédites trouvailles de décors, ne suffit malheureusement pas à sauver le film de la banalité. ES/LIB PUBLICITÉ LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013 • Emilie THÉÂTRE Fonceuse et talentueuse, la comédienne neuchâteloise, déjà à la tête de sa compagnie, démarre une carrière sur les chapeaux de roues. On la suit volontiers. BLASER Les ailes de l’ange CÉCILE DALLA TORRE S i vous ne l’avez jamais vue sur scène, vous l’avez sans doute entendue à l’antenne. Emilie Blaser fait la pluie et le beau temps sur les ondes de la RTS. En émissaire météo, la comédienne modifie légèrement sa voix, un soupçon plus grave. Une corde de plus à l’arc de cette fonceuse, au visage d’ingénue et au peps de fer. «Je suis taureau!», nous dit-elle en débarquant au rendez-vous à l’heure du déjeuner, en jeans et en sweet décontract’. Ce jour-là, elle est justement «moins stress» pour nous rencontrer, n’ayant que ses «répèts» qui démarrent au Grütli en début d’après-midi. Pas toujours facile de concilier un art conçu pour palpiter le soir dans le noir avec les aubes matinales imposées par le travail radiophonique. On s’attable au café dudit théâtre genevois avant qu’elle n’aille tapoter sur son «piano déglingué». Emilie Blaser tient des petits rôles dans la pièce d’Ödon Von Horvath que met en scène Frédéric Polier ce mois-ci. Dont celui d’une jeune pianiste, qu’elle endosse aisément après avoir démarré l’instrument à 7 ans, au Conservatoire de Neuchâtel. A l’époque, outre l’envie irrépressible d’apprendre le piano, elle rêve fermement d’une carrière de journaliste ou d’enseignante – les lettres et l’histoire la passionnent. En présentant la météo pour la Radio télévision suisse – qui confie toujours la tâche à des comédiens –, Emilie Blaser met bel et bien un pied dans l’univers journalistique. Quant au second objectif, il est lui aussi atteint: elle enseigne l’art dramatique dans un centre professionnel. On l’aura compris, la comédienne n’est pas tout à fait du genre à se tourner les pouces en attendant que tout lui tombe du ciel. Y compris les rôles sur le plateau. Elle n’a d’ailleurs pas vraiment chômé depuis sa sortie d’école en 2010. Après quatre ans d’études à La Manufacture-Haute école de théâtre de Suisse romande, elle enchaîne pas moins de quatre spectacles la première saison. Dont une escapade au Festival d’Avignon (l’officiel, donc), aux côtés de Mathieu Bertholet avec Rosa seulement. SE RÊVER EN TRAGÉDIENNE Au moment où Arc en Scènes, Centre neuchâtelois des Arts vivants, à La Chaux-de-Fonds, lance un appel aux artistes de la région, celle qui a grandi dans le Val-de-Travers ne tergiverse pas longtemps. Les idées théâtrales pour mettre en valeur le patrimoine local germent vite. En une quinzaine de jours, Emilie Blaser remue ciel et terre pour créer sa compagnie, La Distillerie. C’était il y a deux ans, la jeune femme n’avait que 26 ans. Aujourd’hui, elle a bien envie de monter un projet par an: le premier est donc déjà loin, le deuxième sur les rails pour l’automne, et le troisième en cours de gestation. «On était attendus au tournant pour la première création de la compagnie.» Effectivement, un voyage théâtral qui mène jusqu’au cœur de l’ancien crématoire de la ville, petit bijou de l’Art nouveau, n’était pas gagné d’avance. Mais le pari est réussi. Je ne fais que passer, périple vers l’audelà créé collectivement avec deux comparses, «a bien marché». Et l’on confirme qu’Emilie Blaser, guidant son public jusqu’aux portes du paradis ou de l’enfer, avait sans doute quelque chose de plus vrai qu’Hadès. Sinon de plus mystérieux. Outre la détermination, on sent sous cette frange blonde comme les blés et un regard d’un vert translucide une part de mystère, presqu’angélique, qui entend nous mener loin. Et que l’on a forcément envie de suivre. Car Emilie Blaiser aime «ouvrir des portes». Ce que lui permet son métier. Son physique d’ingénue ne colle pourtant pas tout à fait au personnage. On lui confie le plus souvent des rôles de jeunes filles, «plus ou moins torturées»: sa féminité et sa douceur, côté pile, dissimulent une face «garçon-manqué», et une bonne once de dureté. Elle a d’ailleurs incarné les deux revers de la médaille. Son rêve? «Interpréter un rôle de tragédienne. Bérénice, Electre...» Elle s’en sent maintenant capable, dix ans après ses débuts aux cours Florent, où il lui était plus difficile d’atteindre ce qu’on lui demandait. «A 18 ans, je ne pouvais pas jouer une Hermione.» DANS LA JUNGLE DE FLORENT Au fil de ses années parisiennes, elle découvre les auteurs, se frotte aux textes, notamment aux alexandrins. «On travaillait beaucoup de scènes», se souvient-elle en évoquant cette «expérience de fou». Pendant trois ans, elle se forge son chemin dans cette «jungle» qu’est Florent. Les trois premiers mois, elle les mène d’ailleurs de front avec des études de Lettres à la Sorbonne. Ereintée, elle finit le plus souvent en pleurs dans sa chambre de dix mètres carrés. Au bout du fil, sa mère lui dit: «Tu as voulu faire du théâtre, alors consacre-toi au théâtre!» Elle s’exécute, abandonnant la fac. Paris lui a valu aussi de sceller son destin de comédienne par sa rencontre avec Bruno Putzulu, ancien pensionnaire de la Comédie-Française. Le déclic se produit lorsqu’il vient jouer à Vidy. «C’est là que j’ai envie d’être», se dit l’apprentie-comédienne quand il la fait grimper sur un plateau à la scénographie imposante, après la représentation. Ce dimanche, direction Neuchâtel. La comédienne se mettra en quête de lieux à l’abandon, de bouts de murs ou de restes de remparts. Le rapport avec le plateau? L’architecture, discipline qu’elle adore. C’est précisément le thème de la forme courte à laquelle elle songe pour le troisiè- • LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013 Emilie Blaser. FRANCESCA PALAZZI me projet de La Distillerie. «Les petites agonies urbaines», mémoire d’une amie architecte, sur la transformation par l’art de lieux en perdition, en est le point de départ. «L’architecte panse les plaies de la ville. Comment le comédien pourrait se servir de cette matière pour être utile?», questionne Emilie Blaser. D COMME DÉSOBÉISSANCE Mais d’ici là, elle a envie de «bousculer les choses» avec Les Trublions, de Marion Aubert, créé en octobre prochain au Grütli, avant de tourner à l’Arsenic et dans deux autres lieux romands. «Désir, désordre, désobéissance»: thème de la commande à laquelle la jeune auteure française a répondu par une «farce médiévale». «Un texte joyeux qui aborde des questions plus profondes, que nous avions monté comme exercice à La Manufacture, et qui avait bien fonctionné», réplique la comédienne. «Comment encore troubler les gens au théâtre?», s’interroge Emilie Blaser, assez fan du travail des Belges de Tg Stan ou des Chiens de Navarre, sans omettre celui d’un Vincent Macaigne, «assumé jusqu’au bout». On imagine que l’équipe de cinq comédiens, qui va partir de cette ébauche originelle, ne ressortira pas bredouille de sa prochaine semaine de création collective en montagne. On ne sait pas encore si l’instigatrice de ce projet arrivera à franchir, comme d’autres, les portes des tournées hexagonales. Un horizon auquel elle aspire, après avoir beaucoup travaillé en Suisse romande. Quoi qu’il en soit, Emilie Blaser, de nature résolument optimiste, a compris une chose importante dans sa profession, où l’on pointe souvent au chômage. «Le vide fait partie de notre métier. On en a besoin pour se ressourcer.» Et, de toute façon, les anges ont bien des ailes, non? Légendes de la forêt viennoise, du 23 avril au 12 mai, Théâtre du Grütli, Genève, www.grutli.ch Les Trublions, en tournée à Genève, Neuchâtel, Vevey et Lausanne dès octobre, www.la-distillerie.ch