France - Colas

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France - Colas
www.colas.com
ROUTES
Le magazine du groupe Colas numéro 29 - septembre 2012
Reportage
France
L’autoroute A 63
dans les Landes
SOMMAIRE NUMERO 29 – SEPTEMBRE 2012
escales
04 > De l’Angleterre à l’Australie en passant par
la Nouvelle-Calédonie, la France et le Maroc…
Tour du monde en images des chantiers, projets
et autres réalisations du Groupe.
reportages
24 > Autoroute des Landes : l’A63 change d’allure.
32 > Au cœur d’un établissement de Barrett.
trajectoires
38 > Tous exercent leur métier avec passion
et nous font partager leur quotidien et leurs
projets. Portraits de collaborateurs.
dossier
48 > Fumées de bitume : Colas reste vigilant.
colascope
54 > Acquisitions, vie des filiales, environnement,
technique, matériel, ressources humaines…
Retour sur les derniers mois de la vie du Groupe.
en images
68 > Conventions, salons professionnels,
trophées… Quelques images de l’actualité
événementielle du Groupe en France
et à l’international.
horizons
rencontres
78 > Jean-Christophe Victor : «La démographie
et les différentiels de taux de croissance sont
les deux facteurs du basculement du monde.»
80 > La route vue par… Philippe Starck : «La route
est un monde qui a sa propre logique, sa propre
couleur, sa propre odeur et sa propre émotion.»
mécénat
82 > «En route pour l’école» solidaire
des enfants de Tiriguioute.
84 > Colas Life accompagne les enfants malades.
86 > Fondation Colas : Carlo Cosentino.
Photo de couverture : lac de Biscarrosse, Landes, France.
éditorial 03
par Hervé Le Bouc
V
igilance et réactivité. En ces temps
menaçants, tel est le leitmotiv qui doit
gouverner notre action quotidienne.
A cet égard, l’organisation décentralisée de Colas
et son fonctionnement en réseau lui confèrent
une agilité qui doit lui permettre de traverser
les turbulences, fussent-elles de forte amplitude.
S’il est difficile d’en prendre encore la mesure,
la réduction des endettements publics dans
le monde, tant au niveau des Etats qu’au niveau
des collectivités territoriales, aura un impact sur
notre activité. Faute de financements, certains
investissements en construction ou en entretien
d’infrastructures de transport seront revus
à la baisse.
Cette tendance devrait néanmoins être atténuée
par plusieurs facteurs. D’une part, nos métiers
sont créateurs d’emplois – non délocalisables – et
vecteurs de développement économique et social.
Les donneurs d’ordre publics en sont conscients.
D’autre part, un entretien régulier et optimisé du
patrimoine routier et ferroviaire est gage de bonne
gestion pour l’avenir. Enfin, à l’échelle de la planète,
les enjeux de mobilité, d’urbanisation et de respect
de l’environnement sont immenses.
Au-delà du temps quotidien, il est un temps plus
long : celui des transformations en profondeur de
nos comportements, qui contribuent à l’amélioration
de notre compétitivité, de notre attractivité, et au
respect de nos valeurs.
Deux projets transverses ont ainsi été engagés
en interne. Le premier, «cLeanergie», porte
sur les économies d’énergie. Notre objectif est
de réduire de 15% notre facture énergétique.
«M Road», le second, concerne les ressources
humaines : il a pour ambition de renforcer la culture
de management du Groupe et de clarifier certaines
organisations et règles de fonctionnement.
Un troisième enjeu, qui me tient particulièrement
à cœur, et à vous aussi, je le sais, doit continuer
à faire l’objet d’efforts renouvelés : la sécurité.
Après des résultats décevants ces deux dernières
années, je vous ai demandé de vous remobiliser.
La légère amélioration enregistrée au premier
semestre est encourageante, mais elle n’autorise
pas à baisser la garde et n’occulte pas les
derniers accidents dramatiques survenus.
Pour Colas, entreprise de référence, la sécurité
est une obsession qui doit habiter chacun de ses
collaborateurs, à chaque instant et en tout lieu.
La sécurité, l’épanouissement des ressources
humaines, l’environnement font partie des
valeurs inscrites au fronton de la vision de Colas,
«Entrepreneur, Créateur, Responsable».
A chacun d’entre vous de les faire progresser pour
améliorer la performance, au sens large du terme.
C’est ainsi que Colas continuera d’avancer.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
04 escales
04 escales
Canada
Grande-Bretagne
De l’Angleterre à l’Australie
France Pologne
Monaco Suisse
en passant par la NouvelleMaroc
Guadeloupe
Nouvelle-Calédonie
Calédonie, la France et le Maroc…
Australie
Tour du monde en images des chantiers,
projets et autres réalisations du Groupe.
>
FRANCE
Genier-Deforge à la Comédie-Française
Les équipes de Genier-Deforge
(Colas Ile-de-France Normandie) ont réalisé
les travaux de curage,
désamiantage et déplombage
du local de ventilation de
la salle Richelieu, à la ComédieFrançaise, haut lieu du théâtre
parisien. Quatre centrales de
traitement d’air installées en
ROUTES N° 29 – septembre 2012
1975 ont ainsi été démontées.
Le chantier s’est déroulé dans
un environnement complexe. Pour
accéder aux grilles de ventilation,
suspendues à une charpente
Eiffel située à 10 mètres du sol,
un échafaudage extérieur a été
installé. La structure métallique,
vieille de plus d’un siècle, a par
ailleurs été décapée à l’aide d’une
projection de billes de mousse
à effet abrasif. Aux enjeux
techniques se sont ajoutées
des normes de sécurité très
contraignantes, liées aux
travaux de désamiantage :
port de protections respiratoires
et douches de décontamination
obligatoires. Un chantier à hauts
risques réalisé sans accroc.
AUSTRALIE
Sydney : le Harbour Bridge fait peau neuve
Pour ses 80 ans, le pont le plus célèbre
de la baie de Sydney, et le plus large
au monde, a été rénové. La chaussée,
d’une surface de 12 000 m2, n’étant
plus étanche, la structure en acier du
pont risquait d’être attaquée par la
corrosion. D’où la décision de refaire
à neuf le revêtement. Les travaux ont
été réalisés, en janvier dernier,
durant deux week-ends. Deux filiales
de Colas Australia, Sami Bitumen
Technologies et SRS Roads, ont
participé à ce chantier. La première
a fourni les bitumes modifiés, tandis
que la seconde mettait en œuvre
la membrane d’étanchéité.
06 escales
FRANCE
Tours : la médiation au cœur des travaux
Colas Centre-Ouest, Screg
Ouest et Sacer Atlantique,
constituées en groupement,
et Colas Rail participent
à la construction et à
l’aménagement de la première
ligne de tramway de la
métropole tourangelle.
Lancé en avril 2011, le chantier
comprend notamment la
réalisation de la plate-forme
du tramway sur une longueur
de 9 km, incluant 15 stations,
ROUTES N° 29 – septembre 2012
des aménagements de voirie
ainsi que la construction de la
ligne aérienne de contact (LAC)
et de huit sous-stations
électriques. Fortes de leur
expérience sur ce type de
chantier urbain complexe, les
filiales veillent en particulier
à la sécurité et à la réduction des
nuisances pour les riverains, les
commerçants, les automobilistes
et les piétons. Deux facilitateurs
et un responsable sécurité-
environnement ont ainsi été
désignés au sein du groupement.
Ils sont les interlocuteurs privilégiés
des quatre «tram’bassadeurs»
qui assurent la médiation auprès
des habitants, et contrôlent et
corrigent, si nécessaire, la mise
en place des barrières, la sécurité
des voies d’accès aux commerces,
les problèmes de signalisation,
etc. La fin des travaux est prévue
pour août 2013.
escales 07
FRANCE
Une piste cyclable à travers les marais
Au printemps dernier, l’agence
Screg Ouest des Sablesd’Olonne a aménagé, pour
le conseil général de Vendée,
une piste cyclable d’une longueur
de 200 mètres sur le pont de
la Gachère, au cœur des marais
d’Olonne, à proximité de
Brem-sur-Mer. D’une surface
totale de 1 500 m², cette piste
se distingue clairement de
la chaussée grâce à l’enrobé
de couleur beige dont elle est
revêtue. Elle est également
jalonnée de bordures de
protection en granit et en béton
désactivé. Inaugurée à la fin
du mois de juin, cette section
fait partie intégrante des
1 000 km de réseau routier
vendéen dédiés au vélo. Elle
est également située sur le tracé
de la «Vélodyssée», la plus
longue véloroute française,
courant sur 1 200 km le long
de l’Atlantique.
GRANDE-BRETAGNE
TRS4 :
Colas Rail Ltd. avance !
Depuis 2010 et jusqu’en avril 2014, Colas
Rail Ltd. renouvelle une partie des voies du
réseau ferroviaire britannique, géré et entretenu
par l’opérateur privé Network Rail. Fin 2010,
un train de renouvellement à haut rendement,
le Track Relaying System 4 (TRS4), a été mis
à la disposition des équipes. Ses atouts ? Plus
puissant, plus rapide et plus efficace que le matériel
habituellement utilisé. Six mois d’essais intensifs
et d’adaptations, réalisés par des mécaniciens de
Colas Rail Ltd., ont été nécessaires avant sa mise
en service. Le TRS4 a été inauguré en juin 2011
sur le chantier de la West Coast Mainline South,
l’une des artères ferroviaires les plus empruntées
d’Europe. 130 km de voies ont ainsi été renouvelés
en à peine un an. Outre sa vitesse d’exécution,
ce train de renouvellement présente l’avantage
de pouvoir opérer sans fermeture préalable des voies
adjacentes. Aujourd’hui, le TRS4 trace sa «route»
dans le nord de l’Angleterre.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
08 escales
FRANCE
Techniques gagnantes
sur la route de Gif-sur-Yvette
Nids-de-poule, faïençage, affaissements,
fissures… La route de Gif-sur-Yvette, au
niveau de Villiers-le-Bâcle (91), nécessitait
d’importants travaux de réfection. Les
équipes de l’agence Sacer Paris-Nord-Est
d’Etampes ont mis en œuvre plusieurs
techniques de développement responsable :
recyclage des matériaux sur place, enrobés
Optibase® permettant de réduire l’épaisseur
des couches de chaussée, et enrobés tièdes
économes en énergie Sacerville®.
FRANCE
Bus express
à Saint-Nazaire
Le projet de transport à haut niveau de service
(THNS) de l’agglomération de Saint-Nazaire
touche à sa fin. Depuis mai 2011, des équipes
de Screg Ouest et de Colas Centre-Ouest
interviennent dans le centre-ville pour réaliser
une voie de bus en site propre. D’une longueur
de 1 800 mètres, le chantier concerne plusieurs
rues, dont l’avenue de la République, la rue d’Anjou
et l’avenue Charles-de-Gaulle. Au programme :
création de plusieurs stations, réalisation de
trottoirs en enrobé grenaillé et asphalte noir,
aménagement des voies de circulation,
renouvellement de l’éclairage, plantation d’arbres
et de plantes couvre-sol, pose de colonnes
enterrées pour la collecte des déchets ménagers.
Conçue pour désengorger la circulation, cette
nouvelle ligne en site propre devrait garantir
aux usagers un trajet centre-ville/Cité sanitaire
en quinze minutes !
ROUTES N° 29 – septembre 2012
MAROC
GTR sur le pont
de l’oued Yquem
Erigé en 1923, le pont permettant de franchir
l’oued Yquem, et sur lequel passe la route
nationale 1 qui relie Rabat à Casablanca,
ne répondait plus aux normes en vigueur
ni à l’augmentation du trafic routier. La
construction d’un nouvel ouvrage, parallèle
à l’ancien, a été confiée au centre génie civil,
récemment créé, de la filiale marocaine GTR.
Démarrés en juillet 2011, les travaux devraient
durer dix-huit mois.
10 escales
NOUVELLE-CALEDONIE
Site de Voh : un atout en province Nord
Le chantier de renforcement
de chaussée réalisé par
Colas Nouvelle-Calédonie
à Kaala-Gomen, dans le nord
de l’île, a nécessité 11 000 tonnes
de grave bitume et 5 000 tonnes
de béton bitumineux semi-grenu.
Des matériaux que la filiale a pu
produire aisément. Elle dispose
en effet, depuis juin 2011, d’un
site industriel à Voh, en province
Nord, à quelque 300 km de
Nouméa. Ce site comprend
ROUTES N° 29 – septembre 2012
un poste d’enrobage – le seul
de la région –, un parc à liants
composé de trois cuves
permettant de stocker jusqu’à
100 tonnes d’émulsions,
et une centrale de malaxage.
Objectif 2012 : produire près
de 40 000 tonnes d’enrobés à
chaud. Colas Nouvelle-Calédonie
propose également à ses clients
des enrobés coulés à froid. Une
nouveauté en province Nord,
qui lui a permis de remporter
un marché de réhabilitation
de chaussée, d’une surface
de 120 000 m2, à Belle-Bosse.
De nombreux chantiers de
revêtement de chaussée devraient
voir le jour dans cette région,
particulièrement dynamique
aujourd’hui : un pôle urbain est
en cours de développement autour
de la future usine de traitement
de nickel, dont Colas NouvelleCalédonie a réalisé les travaux de
génie civil et de terrassement.
escales 11
FRANCE
Les enrobés tièdes 3E®
prennent de l’altitude
La campagne annuelle d’entretien
des routes desservant les stations
de Valberg, Auron et Isola 2000,
dans les Alpes-Maritimes, a
mobilisé les équipes de Colas
Midi-Méditerranée pendant
un mois et demi, à la sortie de
l’hiver. Particularité de ce chantier :
la mise en œuvre d’enrobés
tièdes 3E® (environnementaux
et économes en énergie).
FRANCE
Strasbourg : la
place d’Austerlitz rénovée
L’agence Bas-Rhin de Screg Est a été choisie
pour donner une nouvelle identité à la place
d’Austerlitz à Strasbourg. Point de jonction
entre la vieille ville et le nouveau centre, cette
place souffrait depuis des années d’un fort
engorgement. D’où la décision de la restructurer,
en faisant émerger un archipel de verdure tout
en favorisant les modes de déplacement doux.
Commencés en mai 2011, les travaux ont porté
principalement sur l’aménagement d’espaces
végétaux. Des aires ludiques pour les plus jeunes
ont également été créées. Les opérations ont
été suspendues pendant le marché de Noël.
Comme sur tout chantier d’aménagement urbain,
les équipes ont veillé en particulier à la bonne
gestion des flux piétonniers, à la sécurité
des usagers et à la qualité des relations avec
les riverains et les commerces de proximité.
Au final, un pari réussi pour Screg Est.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
12 escales
SUISSE
Nouvelle route dans le canton de Vaud
Le réseau routier helvète
étant très dense, la
construction de nouvelles
infrastructures se fait
de plus en plus rare.
La création de la H 144,
dans le canton de Vaud,
est l’exception qui confirme
la règle. Objectif :
désengorger la route
cantonale existante. Située
à proximité de la frontière
française, la H 144 rejoindra
FRANCE
Rurcol®
au triple galop !
En mai dernier, chevaux, cavaliers et
visiteurs ont pu parcourir les allées du
tout nouveau centre équestre de Menneville
(Pas-de-Calais), fraîchement revêtues
de Rurcol®. Très résistant aux agressions
mécaniques et aux déjections animales,
compact et étanche, cet enrobé spécialement
conçu pour le secteur agricole est également
particulièrement adapté aux centres équestres.
Sa composition granulaire assure une forte
rugosité et un haut niveau d’adhérence qui limitent
les risques de chute par glissement. Rurcol®
présente aussi un autre avantage : sa rapidité
de mise en œuvre et de séchage. Ainsi, malgré
des conditions météorologiques difficiles,
une demi-journée a suffi aux équipes de l’agence
Littoral de Colas Nord-Picardie pour réaliser
les travaux. Vingt-quatre heures plus tard,
le revêtement était sec et prêt à accueillir chevaux
et passionnés d’équitation.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
l’autoroute suisse A 9
via plusieurs viaducs.
Le chantier a débuté à
l’été 2011. Les équipes de
Colas Vaud (Colas Suisse)
réalisent les travaux
d’étanchéité des viaducs
ainsi que des travaux de
revêtement d’une surface
de 30 000 m2. 5 000 tonnes
d’enrobés à froid recyclés
à 100% Valorcol® ont été
mises en œuvre.
escales 13
FRANCE
Scintillements sur Arcachon
Dans le cadre des travaux
de réaménagement du
centre-ville d’Arcachon,
l’agence Screg Sud-Ouest
de Mérignac a rénové cinq rues.
Engagée en septembre 2011,
la première phase a porté
sur la réfection des trottoirs.
Ceux-ci ont été élargis puis
recouverts de dalles de calcaire
et agrémentés de bornes noires,
conférant élégance et harmonie
à ce quartier caractérisé par
une intense activité commerciale.
La seconde étape a concerné
les chaussées. Pour valoriser
l’environnement urbain, le
client a choisi le revêtement
Scintiflex®, un enrobé esthétique
qui inclut des particules
de verre-miroir concassé
réfléchissant la lumière.
Principales contraintes du
chantier : faciliter la circulation
des piétons et des usagers,
et limiter le plus possible
les nuisances causées aux
commerçants et aux riverains
pendant la durée des travaux.
Pour cela, un mot d’ordre :
le dialogue permanent. Les
équipes de Screg Sud-Ouest
ont d’ailleurs été félicitées à ce
titre par la ville d’Arcachon.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
FRANCE
Rénovation royale
à Angers
Partiellement détruit par un
incendie, le logis royal du
château d’Angers a retrouvé
une seconde jeunesse après
deux années d’une minutieuse
restauration. Les équipes
de l’agence Sacer Atlantique
d’Angers ont réalisé les
aménagements extérieurs :
terrassement, pavage,
empierrement et mise
en œuvre du revêtement
Sacerbike®, dont l’aspect
esthétique rappelle les
chemins d’antan.
escales 15
FRANCE
Synergies sur l’A 6
Afin d’améliorer le confort
et la sécurité des usagers,
la société des Autoroutes
Paris-Rhin-Rhône (APRR)
a confié à l’agence Snel de
Screg Est et au centre Côted’Or de Colas Est le soin
de rénover les chaussées
GUADELOUPE
d’une section de 17 km
de l’autoroute A 6 dans
le secteur de Pouilly-enAuxois, en Bourgogne.
Les travaux de marquage
et la pose des glissières
et des bourrelets béton ont
été réalisés par Aximum.
Et le silence fut !
D’ici à fin 2012, les riverains de la RN 2 à
hauteur de Baie-Mahault, sur la Basse-Terre,
ne souffriront plus des nuisances sonores
liées à la circulation. Le conseil régional de
Guadeloupe a en effet confié à Sogetra, filiale
guadeloupéenne de Colas, la réalisation d’un mur
antibruit de 350 mètres de longueur, composé
de panneaux en bois et posé sur une semelle
en béton, ainsi que la construction de remblais
techniques renforcés. Au total, 7 000 m² de
géogrille et 500 gabions (cages métalliques
de 1 à 2 m3 préremplies de pierres) seront
posés le long de l’axe routier sur 3 à 5 mètres
de hauteur. Un remblai de 10 000 m3 de tuf
constituera l’assise du mur antibruit. Le dénivelé
entre la route et la zone pavillonnaire s’élevant
à 8 mètres environ, les contraintes géotechniques
sont importantes. L’écran acoustique lui-même
sera posé par les équipes Grands Travaux
d’Aximum, qui interviennent ainsi pour la première
fois aux Antilles.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
16 escales
FRANCE
Le Bourget : Colas
IDFN et Colas CentreOuest en piste
L’aéroport de Paris-Le Bourget,
ouvert aux avions privés, stoppe
son trafic nocturne une semaine
par an. Du 21 au 25 mai dernier,
l’agence Paris Nord de Colas
Ile-de-France - Normandie (IDFN)
et l’entreprise Erco (Colas CentreOuest), spécialisée dans le
«rabotage», ont ainsi pu réaliser
de nuit différents travaux, dont
l’élargissement d’une bretelle d’accès
à l’aire de stationnement des avions.
FRANCE
Thonon-les-Bains :
synergies près du lac
Commencée en septembre 2011, la déviation
de Morcy reliera en décembre 2013 le
contournement routier de Thonon-les-Bains
(74) à l’entrée ouest de la ville. Une section
de 1 450 mètres de route neuve, incluant
le franchissement supérieur d’une voie ferrée, est
ainsi en cours de construction. Confié aux équipes
du centre Haute-Savoie de Perrier TP (Colas
Rhône-Alpes Auvergne) et à celles du centre
de Thonon de Screg Sud-Est, ce chantier réalisé
en site vierge est soumis à plusieurs contraintes
environnementales. Premier obstacle rencontré :
une «zone humide», qu’il a fallu déplacer et
reconstituer. 20 000 m3 de remblais ont été fournis
par l’entreprise Piasio (Colas Suisse). Deuxième
difficulté : la présence d’une plante invasive, la
renouée du Japon, très résistante à l’éradication.
Enfin, troisième enjeu : la préservation de la nappe
phréatique de la source de la Versoie, qui alimente
l’usine des Eaux Minérales de Thonon.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
escales 17
CANADA
Kitimat : le contrat BPE du siècle !
Depuis janvier 2012, le géant
minier anglo-australien
Rio Tinto modernise son
haut-fourneau de Kitimat,
en Colombie-Britannique.
Le contrat de fourniture des
120 000 m3 de béton prêt
à l’emploi (BPE) nécessaires
à la réalisation des travaux a été
remporté par la filiale canadienne
Terus, au travers de Kentron
(YCS Holdings). Un succès bien
mérité : pour décrocher ce
marché, l’entreprise avait
constitué une équipe d’experts
transversale et répondu à l’appel
d’offres en un temps record.
De son côté, Rio Tinto s’était
engagé, dans le cadre de son
programme de développement
économique régional, à choisir
une entreprise locale. Pour
Terus, ce type de contrat
est une première. Au total,
230 000 tonnes de sable et
de gravier et 40 000 tonnes
de poudre de ciment seront
utilisées pour la fabrication
du béton prêt à l’emploi. Depuis
le lancement du chantier,
18 collaborateurs travaillent
six jours sur sept pour tenir
la cadence. De fortes chutes
de neige pouvant survenir dans
la région dès le mois d’octobre,
la centrale à béton a été protégée
et un système mis en place pour
maintenir l’eau et les granulats
à la température requise.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
18 escales
FRANCE
Aximum sécurise les 24 Heures du Mans
Suite à l’appel d’offres lancé par
l’Automobile Club de l’Ouest,
Aximum a réalisé les opérations
de fermeture, de réouverture et de
sécurisation de différents sites sur
le circuit des 24 Heures du Mans.
La ligne droite des Hunaudières,
située en zone périurbaine,
est équipée en permanence
de glissières de sécurité sur une
longueur de 5 600 mètres. Pour
protéger les riverains, l’entreprise
a mis en place, sur une section
ROUTES N° 29 – septembre 2012
de 450 mètres particulièrement
exposée, un dispositif haute
sécurité : des barrières de
3 mètres de haut, capables
de retenir une voiture lancée à
150 km/h ! Le mois précédant
la course, Aximum a préparé
le circuit, signalisation horizontale
et marquage jaune et bleu des
vibreurs inclus. Pour les journées
d’essais comme pour l’épreuve
elle-même, l’entreprise a assuré
l’astreinte de sécurité. Plusieurs
équipes, soit 40 personnes, se
sont relayées, prêtes à intervenir
en cas d’accident, comme ce fut
le cas le premier jour de la course,
lors de la sortie de piste au virage
de Mulsanne. En juillet, elle a
déployé la même organisation
pour Le Mans Classic. En réalisant
ces travaux de balisage chaque
année depuis 1985, Aximum
confirme sa place de leader
européen de la mise en sécurité
des circuits de compétition.
POLOGNE
Poznán : à l’ouest, du nouveau
La ville de Poznán est
désormais dotée d’une bretelle
de contournement ouest
de 7,7 km. Réalisée par le
groupement composé de
Colas Polska, mandataire,
et de l’autrichien Strabag,
cette nouvelle infrastructure à
2 x 2 voies permet de rejoindre
deux axes routiers importants,
la S 11 et la S 5. En période de
pointe, les travaux ont mobilisé
jusqu’à plus de 500 personnes.
Deux échangeurs et
12 ouvrages d’art, dont huit
ponts autoroutiers, un pont de
franchissement de voie ferrée
et un tunnel, ont été construits.
Les équipes ont également
aménagé les aires de repos
et de services, posé 20 000 m2
d’écrans acoustiques et rénové
les réseaux de gaz, d’eau
et d’assainissement. Le procédé
de préfissuration Joint Actif®
a été mis en œuvre sur
ce chantier, avec le concours
technique du Campus
Scientifique et Technique
(CST) de Colas.
20 escales
FRANCE
Smac à
La Roche-sur-Yon
Depuis décembre dernier,
Smac réalise les travaux
de couverture et de bardage
du centre hospitalier spécialisé
Mazurelle, à La Roche-sur-Yon
(Vendée). L’habillage des
façades du bâtiment abritant
les cuisines et le self-service
a été achevé au printemps.
Sur une partie (4 000 m2)
des toitures de l’hôpital,
le procédé de végétalisation
Ecoflor® sera mis en œuvre.
FRANCE
Sacerlift® : coup
d’éclat à Mont-de-Marsan
Afin d’embellir et de sécuriser l’entrée ouest,
la ville de Mont-de-Marsan (Landes) a confié
à l’agence Landes de Colas Sud-Ouest
l’aménagement de la voirie : réduction des
chaussées et création de zones piétonnes
et cyclistes. Bel exemple de synergie des savoirfaire du Groupe, l’agence a fait appel au centre
Aquitaine d’Aximum pour la signalisation horizontale
et à l’agence Sacer Atlantique de Pau pour
le traitement des surfaces minérales. 3 300 m2
de pavés ont ainsi été nettoyés et protégés
grâce au procédé Sacerlift®*. La teinte originale
et l’adhérence des pierres seront préservées,
leur entretien facilité, et leur durée de vie allongée.
Les travaux ont été achevés juste à temps pour
la fête de la Musique !
* Sacerlift® a été récompensé par le prix Innovation
du Salon des maires et des collectivités locales (SMCL)
en 2011.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
escales 21
FRANCE
Rocade de Rennes : 48 heures chrono !
En juin dernier, juste avant
les grands chassés-croisés
des vacances d’été, les
équipes de Screg Ouest
ont disposé de 48 heures
seulement pour réaliser la
réfection de la couche de
roulement d’une section de
5 km de la rocade à 2 x 2 voies
de Rennes (Ille-et-Vilaine),
construite il y a plus de trente
ans. A raison de six heures par
nuit, la chaussée a été rabotée
puis recouverte d’une couche
d’enrobés de 6 cm d’épaisseur.
Le succès d’un tel chantier
a requis une organisation sans
faille, alliant rapidité d’exécution,
sécurité des équipes et
anticipation de tous les aléas
pouvant survenir. Ainsi, un point
météo par satellite, précis
au quart d’heure près, a été
effectué les deux après-midi
précédant les interventions de
nuit, pour planifier les travaux
en fonction des pluies
éventuelles. Matériels,
équipements et véhicules de
secours avaient en outre été
prévus en grand nombre, afin
de pallier, dans la mesure du
possible, la moindre panne
ou la moindre casse. Durant
ces deux jours, une centaine
de personnes ont été mobilisées
en permanence sur le site, dont
une soixantaine de collaborateurs
de Screg Ouest.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
FRANCE
Le Plessis-Robinson : premier
PPP de rénovation de voirie
et d’éclairage public en France
Plessentiel, société constituée de trois filiales
de Colas (Screg Ile-de-France - Normandie,
Colas Ile-de-France - Normandie et Aximum) et
d’ETDE (pôle Energies et Services de Bouygues
Construction), a signé en juillet 2011 un contrat
de partenariat public-privé (PPP) avec la ville du
Plessis-Robinson (92). D’une durée de vingt ans,
ce PPP porte sur le financement, la rénovation,
l’entretien et la maintenance de la voirie et de
l’éclairage public d’une partie de la ville. C’est, en
France, le tout premier PPP de ce type. Lancé en
novembre dernier, le chantier de mise à niveau
initiale, visant à améliorer la sécurité et le confort
des usagers, durera trente mois.
escales 23
MONACO
Spac : climatisation en eaux profondes
De l’eau de mer pour
rafraîchir les climatiseurs
des bâtiments publics ?
Cette solution écologique
est en vogue auprès des
agglomérations littorales.
Ainsi la principauté de Monaco
en a-t-elle décidé pour la
climatisation de son hôpital.
Spac a remporté l’appel d’offres.
La conduite qui «capturera»
l’eau de mer à 14 °C, pour
l’envoyer par refoulement
vers le réseau de climatisation
de l’établissement, a été
construite et assemblée à
La Seyne-sur-Mer (Var). Elle a
ensuite été remorquée jusqu’à
Monaco, et amarrée à un ponton
situé à 800 mètres de la côte.
L’immersion a été pilotée depuis
la mer, grâce aux balises GPS
mises en place sur le fond.
Il aura fallu cinq heures
seulement pour faire descendre
en douceur, par 120 mètres
de fond, cette canalisation
d’un mètre de diamètre, qui
sera opérationnelle dès le mois
de septembre. Après un premier
chantier de canalisation
sous-marine d’une longueur
de 900 mètres réalisé à
Fos-sur-Mer (Bouches-duRhône), Spac confirme sa
maîtrise des travaux en grande
profondeur.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
24 reportages
Autoroute des Landes
L’A 63 change
d’allure
En 2010, Colas a remporté en groupement
le contrat de concession d’une section de 104 km
de l’autoroute A 63 dans les Landes, portant sur la conception,
le financement, la construction, l’entretien et l’exploitation de
l’infrastructure jusqu’en 2051. Zoom sur l’un des plus grands
chantiers autoroutiers en cours en France.
FRANCE
SECURITE ET SERVICES
Les travaux de mise aux
normes autoroutières prévoient
notamment l’élargissement
de la bande d’arrêt d’urgence
et le réaménagement des aires
de repos et de services.
FRANCE
Atlantiq
ue
reportages 27
Bordeaux
Salles
Saint-Geours-de-Maremne
A63
RN10
REGION
AQUITAINE
A
près deux mois de
trêve estivale, le
ballet des pelles
mécaniques, des
niveleuses et autres
compacteurs a
repris le long de
l’ancienne RN 10, dans le sud-ouest
de la France. Depuis un an, la section
située entre Salles (Gironde) et SaintGeours-de-Maremne (Landes), d’une
longueur de 104 km, fait l’objet d’un
vaste chantier confié à Atlandes,
société constituée notamment de
Colas Sud-Ouest et Screg Sud-Ouest.
Au programme : la mise aux normes
autoroutières et environnementales de
cette section ainsi que son élargissement
à 2 x 3 voies pour améliorer la sécurité
et les services offerts aux usagers. Avec
un impératif : maintenir en circulation
l’itinéraire pendant toute la durée du
chantier. Situé sur un axe européen
majeur reliant la péninsule Ibérique au
reste de l’Europe, il est emprunté quotidiennement par 30 000 véhicules,
dont 30% de poids lourds. Depuis septembre 2011, les travaux mobilisent de
800 à 1 200 personnes et ne devraient
pas ralentir jusqu’à la livraison définitive,
en juin 2014.
Concession de quarante ans
Transformée en 2 x 2 voies dans les
années 1980, la section landaise de la
RN 10 a connu, dans les décennies
1990 et 2000, de nombreux accidents
graves. Après avoir réalisé plusieurs
DE L’ANCIENNE RN 10
A L’A 63 DANS LES LANDES
• 104 km de tracé entre Salles (Gironde)
et Saint-Geours-de-Maremne (Landes)
• 2 départements
et 17 communes traversés
• 2 barrières de péage
• 1 centre d’exploitation
et de maintenance
• 30 000 voitures et poids
lourds par jour
aménagements de sécurité entre 2000
et 2005 (suppression des accès directs,
construction de diffuseurs…), l’Etat
décide sa mise en concession et sa
transformation en section autoroutière
de l’A 63. Objectifs : améliorer la sécurité de l’infrastructure, augmenter la
fluidité du trafic ainsi que la capacité de
stationnement et les services aux poids
lourds sur l’itinéraire.
En janvier 2011, Atlandes, dont
Colas détient 15,57%, se voit confier le
contrat de concession d’une durée de
quarante ans pour la conception, l’aménagement, l’élargissement à 2 x 3 voies,
l’entretien, la maintenance et l’exploitation ainsi que le financement de l’infrastructure. «Nous avons été désignés
attributaire pressenti fin août 2010, se
souvient Jacques Walckenaer, directeur
financier d’Atlandes. Le bouclage financier de l’opération a eu lieu de septembre
2010 à janvier 2011, dans un contexte
bancaire particulièrement tendu. Les
hypothèses de financement devaient
être revues tous les jours pour s’assurer
que la volatilité des taux d’intérêt ne
vienne pas remettre en cause le montage financier.» Le projet, d’un montant
de 1,1 milliard d’euros, comprend un
droit d’entrée de 400 millions d’euros
payé à l’Etat par la société concessionnaire pour la reprise de l’infrastructure
existante, auquel s’ajoutent 500 millions
d’euros de travaux.
«C’est un projet atypique, explique
Patrice Dessiaume, directeur général
d’Atlandes, car l’exploitation, sous-traitée
Atlandes
La société concessionnaire Atlandes, dont
Colas est actionnaire
à 15,57%, compte sept
partenaires : quatre
sociétés de construction (Colas Sud-Ouest,
Screg Sud-Ouest, Spie
batignolles et NGE),
Egis Projects, spécialisée dans le pilotage
de concessions, et
deux investisseurs
spécialisés dans le
financement d’infrastructures de transport,
European Motorway
Infrastructure 1 et
DIF Infrastructure II.
Ses missions : financer
les investissements,
acquérir pour le compte
de l’Etat les emprises
foncières nécessaires,
concevoir les ouvrages,
aménager et construire,
assurer l’exploitation,
l’entretien et la
maintenance
de l’infrastructure.
Le maître mot :
concertation. Elus,
riverains et associations
ont été consultés et
impliqués dans le projet.
D’importants moyens
de communication
sont mis en œuvre
par Atlandes : réunions,
site internet relayant
l’avancée des travaux,
les fermetures de voie,
les déviations, etc.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
DES PRODUITS ADAPTES
Au total, 500 000 m2
de géomembrane
d’étanchéité Colétanche®
seront mis en œuvre
sur les fossés latéraux.
> CHIFFRES CLES
40
ans
de concession
41
mois
de travaux
104
km
de tracé
1200
personnes, dont
430 compagnons
1,6
million
de m de déblais
3
1,4
million
de m de remblais
à Egis Exploitation Aquitaine, a
démarré en mai 2011, six mois avant
le début des travaux.»
La conception du projet et la
réalisation du chantier ont été confiées
au GIE A63, constitué de Colas SudOuest (mandataire), Screg Sud-Ouest,
Spie batignolles, Valérian et NGE. Mise
aux normes de la bande d’arrêt d’urgence
(BAU), création d’une troisième voie sur
le terre-plein central, construction de
deux barrières de péage, agrandissement
des aires de repos et de services, etc. :
tout un programme… à réaliser en
quarante et un mois.
3
1,2
million
de tonnes d’enrobés
500
000 m2
de Colétanche
®
ROUTES N° 29 – septembre 2012
Organisation et coordination
«Un projet techniquement simple,
observe Alain Desvaux, directeur du
GIE Constructeurs A 63, mais qui
nécessite un phasage précis et une
gestion rigoureuse des risques et des
contraintes liés au maintien du trafic
routier.» Devant l’ampleur de la tâche et
les exigences de respect du planning,
le chantier a été divisé en trois lots (nord,
centre et sud) d’une trentaine de
kilomètres chacun, et en deux phases.
La première, qui doit durer jusqu’en juin
2013 et conditionne l’autorisation de
mise à péage, comprend l’élargissement
de la BAU à 3 mètres sur la totalité de
l’itinéraire, la clôture de l’infrastructure,
la réalisation de carrefours giratoires
sur les diffuseurs et la réfection des
chaussées et des ouvrages d’art. Pour
limiter les perturbations du trafic routier,
les travaux s’effectuent par portions,
ou plots, de 6 km avec des voies
réduites et des limitations de vitesse.
Les plots sont espacés de 10 à 15 km.
Simultanément ont été engagés les
travaux de construction de la troisième
voie sur deux sections de 15 km, au
nord de Labouheyre et à la hauteur de
Castets, l’assainissement latéral, le
réaménagement des aires de repos et
de services, dont le nombre de places
de parking destinées aux poids lourds
doit passer à 1 200, ou encore les
reportages 29
LAURENT BARREAU
RETOUR AUX SOURCES
Originaire de Niort, c’est pourtant à Marseille, chez Somaro (aujourd’hui
Aximum), que Laurent Barreau intègre le Groupe en 1988 en tant qu’aideconducteur de travaux. Il participe à la réalisation de plusieurs chantiers
d’élargissement à 2 et 3 voies, sa «spécialité». Nommé à Toulouse
en 2006 comme chef de centre, Laurent n’hésite pas une seule seconde
à rejoindre le chantier de l’A 63 lorsque celui-ci est remporté, en 2011.
«J’avais envie de revenir aux sources : les projets d’élargissement.
Je crois que je suis tombé dedans étant petit !» Laurent est responsable
de l’exploitation, du balisage et des équipements de la route. «Avant
l’arrêt des travaux pour la trêve estivale, nous avons dû retirer tous les
balisages et remettre le marquage au sol en blanc le long des 104 km…
Pour tout recommencer en septembre !»
travaux de rectification de tracé sur
2,3 km à Labouheyre ainsi que les
barrières de péage. «Cette multitude de
chantiers entrepris en même temps en
différents points du tracé nécessite une
coordination très importante entre les
différents lots et entre les différents
intervenants, souligne Alain Desvaux. Il
s’agit également de faire travailler
ensemble des personnes d’horizons et
de sociétés différents, avec des objectifs
communs : le respect des délais et le
souci de la sécurité.»
développée par Axter (Smac) et dont
près de 500 000 m2 au total seront mis
en œuvre pour assurer l’étanchéité des
fossés le long de la BAU, présente
l’avantage d’être capable de résister au
vent et donc au risque d’envol au passage des poids lourds lors de la pose»,
explique Didier Ulrich, ingénieur d’affaires chez Axter. Enfin, l’existence de
voiries latérales, sur la majeure partie
du tracé de la route nationale 10, permet d’aménager des accès au chantier
par l’extérieur.
Objectif sécurité
Lors de chaque intervention sur la
chaussée, le scénario est le même :
au sol, des bandes jaunes marquent
l’emplacement des voies provisoires,
plus étroites, et la vitesse passe de
110 à 90 km/h. Pour protéger les
équipes, un important dispositif est mis
en place : séparateurs modulaires de
voies en béton et signalisation renforcée (panneaux d’information à chaque
entrée sur le réseau, sur le tracé et en
trois langues). «Le principal défi de ce
chantier est d’assurer la sécurité du
personnel et des usagers», insiste Alain
Desvaux. Des patrouilles de sécurité du
GIE A 63 sont également déployées
pour surveiller et maintenir la signalisation temporaire, avec des astreintes
24 heures sur 24, y compris les weekends. Le choix des produits et des techniques utilisés sur le chantier n’est pas
non plus neutre en termes de sécurité.
Ainsi, «la géomembrane Colétanche®,
Environnement préservé
«Le projet comporte un volet environnemental très important, car il doit
respecter le patrimoine naturel des
Landes», précise Patrice Dessiaume.
Impératif : préserver la biodiversité et
notamment la ressource en eau, la
faune et la flore. 1,6 million de matériaux
mis en déblais seront réutilisés sur le
chantier. 500 000 tonnes de fraisats
seront recyclés à hauteur de 30% dans
les nouveaux enrobés. Plusieurs aménagements sont également prévus
pour assurer la traversée en toute sécurité de la faune sauvage : création d’un
passage supérieur pour la grande
faune, aménagement des ouvrages
hydrauliques pour les petits mammifères, comme le vison d’Europe, etc.
Plus de 200 km de clôtures, adaptées
aux espèces rencontrées, sont également installées sur l’ensemble du tracé
pour empêcher leur traversée de l’autoroute. Loi sur l’eau oblige, un réseau
ROUTES N° 29 – septembre 2012
30 reportages
PRESERVER
LA BIODIVERSITE
Un passage grande
faune est en cours
de construction pour
assurer la traversée
des animaux en
toute sécurité.
d’assainissement est mis en œuvre.
L’installation de nouveaux ouvrages
hydrauliques et la réfection de certains
d’entre eux sous l’infrastructure permettront de rétablir la continuité
hydraulique. La collecte des eaux de
pluie sur l’autoroute est également
prévue avec la création de 50 bassins
de collecte. «Il faut une étanchéité
totale de l’infrastructure, explique
Patrice Dessiaume. Avec des bassins
peu profonds, car les nappes phréatiques sont hautes.» Pour les riverains,
le projet doit réduire significativement
les nuisances sonores actuelles grâce
à la mise en place de merlons, d’écrans
acoustiques, de revêtements de chaussée silencieux ou encore par l’isolation
des façades des maisons.
Calendrier respecté
«Nous avons jusque-là bénéficié
de conditions climatiques tout à fait
favorables, souligne Patrice Dessiaume.
Nous sommes en ligne avec le programme fixé.» La mise à péage sera
effective en juin 2013 et la totalité du
chantier devrait être terminée en juin
2014. Le chantier de la future A 63 a
trouvé son allure.
ARNAUD GEREMIA
UNE FORMIDABLE EXPERIENCE HUMAINE
L’aventure d’Arnaud Geremia commence en 2008 chez Sacer Atlantique,
comme responsable d’exploitation au sein de l’agence d’Alençon. Trois ans
plus tard, son envie de rejoindre le secteur des grands travaux le mène sur
le chantier de l’A 63 en tant qu’adjoint du directeur de production du lot Nord.
«La principale difficulté réside dans le fait que les travaux sont réalisés
sous circulation. Cela nécessite beaucoup d’intervenants.» Son conseil ?
«Sur un chantier d’une telle ampleur, beaucoup d’informations circulent. Pour
vérifier qu’elles passent bien, il ne faut pas hésiter à se rendre sur le terrain
tous les jours.» Pour Arnaud, la présence simultanée de plusieurs filiales
du Groupe et d’autres entreprises n’est pas une contrainte : «Travailler avec
des personnes de tous horizons et aux méthodes de travail différentes
fait la richesse de notre métier. C’est une formidable expérience humaine.»
reportages 31
MISE A PEAGE EN JUIN 2013
Pour réaliser la barrière
de péage de Liposthey,
la RN 10 à 2x2 voies
a été déviée provisoirement.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
32 reportages
CANADA
ETATS-UNIS
Norwood
Watertown Westville
Lac Ontario
Boonville
Lac Erié
New York
ETATS-UNIS
ETAT DE NEW YORK (ETATS-UNIS)
• 3e Etat du pays par sa population
(19,3 millions d’habitants)
• Superficie : 128 400 km²
• 62 comtés
• Capitale : Albany
• Ville la plus peuplée : New York
Sur chacun de ses sites, la filiale américaine
Barrett Paving Materials, implantée dans
plusieurs Etats du nord-est du pays, intègre à la fois une activité
de production de matériaux de construction, à partir de carrières
et de centrales d’enrobage, et une activité de travaux routiers.
Illustration dans la région nord de l’Etat de New York.
ETATS-UNIS
Au cœur d’un établissement
de Barrett
U
ne Amérique
rurale… sans
gratte-ciel à l’horizon ! De charmants
pavillons en bois et
de vieilles fermes
bordent de longues
routes droites qui sillonnent de
grandes étendues vertes. Bienvenue
à Watertown, dans le nord de l’Etat de
New York. C’est dans cette petite ville
de 65 000 habitants, située à une
soixantaine de kilomètres de la frontière
canadienne et proche de la base militaire
de Fort Drum, que la filiale Barrett Paving
Materials a installé en 1984 les bureaux
du secteur Nord de l’Etat de New York.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
Avec six carrières et six centrales
d’enrobage, réparties sur quatre sites,
l’établissement illustre, par son organisation, la stratégie d’intégration verticale
de Colas : production de granulats dans
les carrières, fabrication d’enrobés dans
les centrales d’enrobage et, à partir des
matériaux produits, réalisation de
travaux de construction ou d’entretien
de chaussées. Un exemple parfait d’une
présence à toutes les étapes de la
chaîne de valeur.
Devenue filiale du groupe Colas en
1979, Barrett Paving Materials est présente dans l’Etat de New York depuis
1927, mais également dans cinq autres
Etats : l’Ohio, le Kentucky, l’Indiana,
WATERTOWN,
ETAT DE NEW YORK
Barrett Paving Materials a
installé les bureaux
du secteur Nord de l’Etat de
New York dans la petite ville
de Watertown en 1984.
CARRIERES ET
CENTRALES D’ENROBAGE
Chaque site de Barrett Paving
Materials, secteur Nord de
l’Etat de New York, est doté
d’une carrière et d’une ou
deux centrales d’enrobage.
Ici, celles de Norwood.
> CHIFFRES CLES
BARRETT PAVING
MATERIALS, SECTEUR
NORD DE L’ETAT
DE NEW YORK
110
collaborateurs
4
sites
6
carrières
6
centrales d’enrobage
8
comtés couverts par
le secteur d’opération
ROUTES N° 29 – septembre 2012
le Michigan et la Pennsylvanie. «Comme
les autres établissements de Colas, le
secteur Nord de l’Etat de New York est
une PME locale qui bénéficie de l’appui
financier, technique et humain d’un grand
groupe, observe Sylvain Gross, responsable régional de Barrett Paving Materials.
Chaque site est doté d’une carrière et
d’une ou deux centrales d’enrobage. Les
granulats extraits des carrières sont vendus à des clients extérieurs à l’entreprise
ou autoconsommés. Nous les utilisons
pour fabriquer, grâce à nos centrales, des
enrobés qui seront ensuite mis en œuvre
par nos équipes sur nos chantiers routiers
ou vendus à des tiers pour leurs propres
chantiers. La principale difficulté réside
dans la planification de nos productions :
nous devons pouvoir approvisionner à la
fois nos clients et nos équipes.» Cette
organisation optimisée permet de réduire
les coûts. C’est l’une des clés de la performance de l’établissement, qui s’appuie
également sur un maillage dense du
territoire et une mobilisation sans faille
de ses collaborateurs.
Ancrage local
Rendez-vous à Norwood, l’une des
premières implantations de Barrett
Paving Materials dans l’Etat de New York,
à quelques kilomètres de la frontière
canadienne. Sur la route qui mène à la
carrière et à la centrale d’enrobage, un
buggy* côtoie camions, pick-up et autres
cylindrées. Exploitée depuis les années
1920, la carrière de Norwood se trouve
au cœur du périmètre d’activité de
l’établissement. Grâce à ses quatre sites
(Watertown, Norwood, Boonville et
Westville), l’entreprise couvre une vaste
région, qui s’étend du lac Ontario à l’ouest
aux montagnes de l’Adirondack à l’est et
à la frontière québécoise au nord. La
vente et le transport des enrobés s’effectuent dans un périmètre de 100 km
autour de chaque site. «Nous avons de
nombreux concurrents, plus ou moins
importants, mais nous nous démarquons
par notre organisation et par les services,
les prix et la qualité que nous offrons à
nos clients», explique Sylvain Gross.
Autre élément de différenciation : la
reportages 35
présence, sur le terrain et auprès des
clients, de deux vendeurs et d’un directeur
des ventes permet d’avoir une bonne
connaissance du marché.
Production de matériaux
Le long de la route 37, le flot de
camions qui entrent et sortent du site de
Watertown témoigne de son intense activité. Dès l’entrée, un panneau imposant
donne le ton : «Think safety» («Pensez
sécurité»). Tout est organisé pour assurer
la sécurité des collaborateurs et des
visiteurs : parcours balisé, panneaux de
rappel des consignes de sécurité, etc.
Plus de 50 camions empruntent chaque
jour les pistes en direction de la carrière
ou de la centrale d’enrobage pour prendre
livraison de granulats ou d’enrobés. Etat
de New York, comtés, communes ou
encore entreprises privées et particuliers :
les clients de Barrett Paving Materials,
TRAVAUX ROUTIERS
L’établissement s’appuie
sur son activité de
production de matériaux
pour réaliser des travaux
routiers. Ici, le chantier
de construction du taxiway
de l’aéroport international
de Watertown.
BOB MOULTON
CHEF DE CARRIERE
Au milieu des roches et des engins, à 60 mètres de profondeur,
Bob Moulton est dans son élément. Responsable de la carrière de
Norwood depuis six ans, il y travaille depuis douze ans. Il connaît chacun
de ses hommes, leur métier et tous les rouages techniques. «Lorsqu’il
faut remettre en état une installation, je n’hésite pas à mettre les mains
dans le cambouis pour aider. Mais je ne fais pas tout car je sais que
c’est ensemble que l’on y arrive le mieux. J’explique les méthodes mais,
en général, chacun sait ce qu’il a à faire.» Intarissable sur «sa» carrière
et particulièrement pédagogue, Bob se plie volontiers à un exercice
qu’il affectionne : la visite du site, assortie d’explications sur les origines
géologiques des granulats… Des commentaires appréciés par les élèves
des écoles primaires et secondaires des environs.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
AU CŒUR DU
SITE DE WATERTOWN
A proximité de la carrière,
le poste d’enrobage produit
en moyenne 4 000 tonnes
d’enrobés par jour.
secteur Nord de l’Etat de New York,
sont nombreux. «Les clients publics
représentent environ 70% de notre
chiffre d’affaires, confie Sylvain Gross.
Les achats d’enrobés pour les chantiers
de particuliers, et notamment les chemins
résidentiels, ne sont pas non plus négligeables : à eux seuls, ils représentent
10% de notre production annuelle.»
CHARLES MOORE
CHASSEUR DE POUSSIERE
Quarante-six ans. Charles Moore clame
fièrement son ancienneté au sein de Barrett
Paving Materials. Preuve, s’il en était, le chiffre
apposé sur son casque, comme le veut la
tradition dans l’entreprise. «Chicky» – ainsi l’ont
surnommé ses collègues – débute comme
conducteur de tombereau. Après de nombreuses années à effectuer
les mêmes trajets au cœur de la carrière de Norwood, il éprouve l’envie
de changer. C’est à bord d’un autre camion que Charles passe désormais
ses journées à arroser les pistes du site, traquant la poussière générée
par l’exploitation. A 66 ans, il a souffert par le passé de douleurs au dos
et de problèmes cardiaques mais, avec les avantages dont il bénéficie
grâce à la mutuelle santé de Barrett Paving Materials, cela lui semble
un lointain souvenir : «Barrett me maintient en forme !»
ROUTES N° 29 – septembre 2012
S’ajoutant à l’activité récurrente, la fourniture de matériaux pour la liaison de Fort
Drum, le chantier le plus important de la
région, a été remportée par l’entreprise.
D’ici à la fin de l’année, une route de 10km
reliera l’autoroute 81 à la base militaire,
pour désengorger les routes 11 et 342. A
proximité de la centrale d’enrobage de
Watertown, une voie d’accès a été spécialement aménagée pour le transport
des 650 000 tonnes de granulats et des
250 000 tonnes d’enrobés nécessaires
à la réalisation de l’infrastructure.
Travaux de construction et d’entretien
Outre son activité de production de
matériaux, l’entreprise exerce également
une activité de travaux routiers. Parmi les
chantiers réalisés dernièrement par les
équipes figurent la construction du
taxiway de l’aéroport international de
Watertown et la réfection de parkings ou
encore de voies d’accès à des écoles.
«Autant de projets qui contribuent au
développement de notre activité»,
commente Sylvain Gross.
reportages 37
BONNIE REED
A L’EPREUVE DE LA QUALITE
Entrée en 1993 chez Barrett Paving Materials à Watertown, Bonnie
commence comme signaleur, chargée de réguler la circulation à proximité
des chantiers. Après un programme de formation de deux ans, elle est
chargée de mesurer la densité des couches de chaussée et de contrôler
le compactage des matériaux au moyen d’un nucléodensimètre. Armée
d’un chariot qui lui permet de transporter cet appareil, Bonnie parcourt
les routes. Son dernier gros chantier ? Celui de l’aéroport de Watertown,
où les exigences de qualité étaient très élevées. «Nous avons atteint 100%,
alors que l’objectif qui nous avait été fixé était de 98%. Pour avoir dépassé
le niveau de qualité demandé par le client et pour avoir livré les travaux
plus tôt que prévu, on a touché une prime.»
Esprit de famille
L’un des atouts de Barrett Paving
Materials, secteur Nord de l’Etat de New
York, est, sans conteste, la motivation de
ses collaborateurs, des saisonniers pour
la plupart. En raison des conditions hivernales particulièrement difficiles dans
cette région des Etats-Unis, l’activité ne
commence qu’en avril pour s’interrompre
dès novembre. Hommes et femmes
reviennent d’une année à l’autre, car ils
apprécient la cohésion, la convivialité et
la bonne humeur régnant dans l’entreprise. Tous sont unanimes : «Barrett,
c’est une histoire de famille.» L’entreprise
peut ainsi compter sur l’expérience et
l’engagement de ses 110 collaborateurs, mais aussi sur leur implication
dans la vie de la communauté. «Nous
sommes toujours les voisins de
quelqu’un, souligne Sue Ann Messick,
responsable des ressources humaines
de l’établissement. Il est essentiel de
rendre à la communauté ce qu’elle nous
donne.» Ainsi, à Watertown, les collaborateurs participent au programme
«Adopt a highway» : leur mission
consiste à nettoyer bénévolement une
section de 3 km de la route 37, qui
jouxte le site. Autre exemple : dans le
cadre de l’opération «Home for our
troops», Barrett Paving Materials, secteur Nord de l’Etat de New York, a
fourni gratuitement les enrobés nécessaires à la réalisation de l’entrée de
garage d’un militaire de la base de Fort
Drum, grièvement blessé.
Dialogue avec les riverains
Carrières et centrales d’enrobage
peuvent vite être l’objet de débats animés avec les riverains, surtout lorsque
ceux-ci habitent à quelques centaines
de mètres, ce qui est parfois le cas.
Consciente que les activités industrielles
peuvent être considérées par certains
plus comme une source de nuisances
que comme un atout local, l’entreprise a
instauré et développé un dialogue
constructif avec les riverains de ses sites.
L’organisation de journées portes
ouvertes permet notamment d’expliquer
l’activité, d’en rappeler l’utilité, d’exposer
les enjeux environnementaux et de
sécurité, et de communiquer sur les
actions mises en œuvre dans ces
domaines. Chaque année, la carrière de
Norwood accueille ainsi des élèves du
secondaire et du primaire, accompagnés
de leurs professeurs, pour une visite des
installations.
Intégration verticale des activités,
présence locale et engagement des
collaborateurs, incluant une démarche
de développement responsable : un
triplé gagnant pour Barrett Paving
Materials !
Colas
aux Etats-Unis
Présent sur le continent
nord-américain depuis son
implantation au Québec
(Canada) en 1962, Colas
pénètre aux Etats-Unis
en 1979, en acquérant
des actifs qui donneront
naissance à la première
filiale américaine, Barrett
Paving Materials. Le Groupe
poursuit son expansion
avec l’acquisition de
IA Construction en 1989,
de Delta Companies en 1993
et de Simon Contractors
en 1994. L’année 1998
constitue une nouvelle
étape importante :
les sociétés HRI Inc.,
Nello L. Teer Company,
Sloan Construction
Company, Reeves
Construction Company
et Sully-Miller Contracting
rejoignent le Groupe.
Aujourd’hui, Colas exerce
ses activités dans 30 Etats
américains, de l’Alaska
à la Floride en passant par
le Maine et la Californie.
*Voiture à cheval traditionnellement utilisée
par la communauté amish.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
38 trajectoires
Ils et elles sont dessinateur
projeteur, conducteur de travaux,
ingénieur… Tous exercent leur métier
avec passion et nous font partager
leur quotidien et leurs projets.
Canada
>
Martinique
France
Maurice
Madagascar
“ Homme ou femme, le respect se gagne ”
AURORE JUSTON
CONDUCTEUR DE TRAVAUX
COLAS MARTINIQUE
FRANCE
Martiniquaise d’origine,
Aurore Juston décide de faire
ses études en métropole.
Direction Orléans, où elle intègre
une école d’ingénieurs, puis la
Gironde, où elle travaille pendant
quatre ans. Mais l’île aux fleurs
lui manque. Colas lui ayant
ROUTES N° 29 – septembre 2012
offert l’opportunité d’y revenir,
Aurore entre dans le Groupe
en avril 2011 comme conducteur
de travaux dans la zone
géographique Antilles-Guyane.
Elle est en relation directe
avec le maître d’ouvrage et
est responsable des équipes
enrobés, rabotage et marquage
au sol, soit 14 personnes au total.
Tous des hommes. «Etre la seule
femme conducteur de travaux
Indonésie
au sein de la direction régionale
Antilles-Guyane ne change rien.
Du moment que l’on aime
ce que l’on fait, que l’on a
les connaissances techniques
et que l’on est à l’écoute, on est
respecté. Et cette recette est
valable pour tout le monde !»
trajectoires 39
“ Une longue expérience du rail ”
TONY STEVENARD
RESPONSABLE PROSPECTIVE
ET DEVELOPPEMENT
COLAS RAIL
FRANCE
Tony Stévenard est né sous
le signe des chemins de fer :
de sa maison d’enfance, située
à côté d’un passage à niveau,
à son père, qui fut conducteur
de locotracteur, et à sa grandmère, qui était guichetière à
la Compagnie du Nord. Il y
consacrera également toute
sa carrière. Au service de l’armée
française, tout d’abord, pour
laquelle il réalise pendant 36 ans
des missions logistiques, administratives et humanitaires sur les
cinq continents, puis au ministère
de la Défense et à l’Otan. Tout
au long de son parcours militaire,
il se forme à tous les corps de
métier du ferroviaire. En 2004,
Tony réintègre la vie civile et rejoint
Seco-Rail (aujourd’hui Colas Rail)
à Dourges (Pas-de-Calais).
Deux ans après, il est chargé
de concevoir la logistique de
l’agence fret, nouvellement créée.
Limitée à l’origine au transport
de granulats des carrières du
Groupe vers les postes d’enrobés
des filiales, l’activité fret s’est
élargie à d’autres marchandises
pour le compte de diverses entreprises. «En qualité de responsable
prospective et développement,
je cherche de nouveaux marchés
pour remplir le carnet de
commandes !» Dans un an, Tony,
qui a été décoré à deux reprises
dans le cadre de ses fonctions
militaires par le président de
la République, prendra sa retraite.
Il pourra se consacrer à son
nouveau challenge : la restauration
d’une maison ancienne.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
40 trajectoires
“ Mon statut de Compagnon est une reconnaissance”
CLAUDE LAROCHE
SOUDEUR ET COMPAGNON
DE LA ROUTE
SINTRA
CANADA
C’était un jeudi. Le 8 août
1957, très exactement. Claude
Laroche se souvient de
ce jour comme si c’était hier.
Alors âgé de 16 ans et encore
scolarisé dans un établissement
où il se préparait à devenir
électricien, le jeune homme entre
pour quelques mois comme
saisonnier chez Modern Paving
(devenue Sintra en 1974 après
ROUTES N° 29 – septembre 2012
une fusion avec Fabi & Fils),
à Saint-Jean-Chrysostome,
dans la province de Québec.
«Finalement, je ne suis jamais
devenu électricien… Mon
expérience chez Modern Paving
m’ayant beaucoup plu, j’y suis
retourné en avril 1958 pour
devenir soudeur. Cela fait
cinquante-cinq ans cette année
que j’ai intégré l’entreprise !»
Claude travaille principalement
dans l’atelier de BML Québec,
l’une des nombreuses agences
régionales de Sintra. Il assure
la maintenance des équipements
lourds. Toujours à l’affût
de nouvelles solutions pour
résoudre les problèmes
quotidiens, il apprécie la
diversité des tâches qui lui sont
confiées. Plus ancien salarié
de BML Québec, maintes
fois récompensé pour son
exceptionnelle fidélité à
l’entreprise, il a été promu
en 2009 membre de l’Ordre
des Compagnons de la route
d’Amérique du Nord. «C’est un
honneur, une vraie reconnaissance
de mon investissement et
du sérieux de mon travail».
trajectoires 41
“ Anticiper les besoins pour optimiser les achats ”
LAURENT HELIOT
COORDINATEUR ACHATS
COLAS CENTRE-OUEST
FRANCE
Après quinze ans passés
chez ETDE au service achats,
Laurent Héliot rejoint Colas
Centre-Ouest en 2010 en tant
que coordinateur des achats.
Avec ce nouveau poste, son
périmètre de travail s’élargit et se
diversifie. On lui propose de partir
d’une feuille blanche. Laurent aime
relever ce genre de défis. Son
atout majeur ? La passion pour
la négociation, que ce soit avec
les fournisseurs, les conducteurs
de travaux… ou même, pendant
ses heures de loisirs, avec des
collectionneurs de capsules
de champagne aussi connaisseurs
que lui en la matière ! Ce qui le
motive au quotidien ? Constater
le bien-fondé de ses actions.
«Je vais beaucoup sur le terrain,
notamment pour appréhender
les besoins des utilisateurs finaux.
Conséquence : en deux ans,
les habitudes ont changé. Les
fournisseurs baissent leurs prix,
les établissements de la filiale
concentrent leurs besoins pour
acheter davantage en commun…
Autant de paramètres qui
permettent au Groupe de réaliser
des économies.» Ses projets ?
«Un contrôle des factures sur
les quatre dernières années, un
recours plus fréquent au secteur
protégé*, le lancement d’une
lettre Achats et d’un “Pense-pasbête” pour faire remonter les
bonnes pratiques… En résumé,
faire progresser les achats
en développant le service.»
*ESAT : établissements et services d’aide
par le travail. Les ESAT emploient
des personnes handicapées.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
42 trajectoires
“ L’expatriation est une chance ”
MIREILLE RAFAMANTANANTSOA
ET KANJANA YINDEE
INGENIEUR ASSURANCE
QUALITE ET INGENIEUR
TECHNIQUE
COLAS MAURICE
MAURICE
La Malgache Mireille
Rafamantanantsoa et la
Thaïlandaise Kanjana Yindee
sont entrées chez Colas juste
après leurs études, la première
en 2005 chez Colas Madagascar,
la seconde en 1995 dans la filiale
thaïlandaise Tasco. Passionnées
par leur travail, curieuses d’esprit
et ouvertes à la mobilité, toutes
ROUTES N° 29 – septembre 2012
deux ont saisi sans hésiter
l’opportunité qui leur était offerte
de travailler à l’île Maurice,
où Colas réalise des projets
importants. «Chez Colas
Madagascar, explique Mireille,
j’ai découvert le métier d’ingénieur
assurance qualité. A Maurice,
je participe à la première phase
du chantier du contournement
autoroutier de Port-Louis,
la capitale. J’assure le bon
fonctionnement du contrôle qualité
interne et externe. Un poste
qui nécessite des compétences
relationnelles.» Quant à Kanjana,
elle fait profiter de son savoir-faire
l’équipe chargée de la construction
du taxiway de l’aéroport
international SSR, au sud-est
de l’île. «Je suis responsable
du laboratoire, qui compte huit
personnes. Nous testons tous
les matériaux nécessaires à
la réalisation de la chaussée.
C’est une mission très motivante,
et aussi très concrète car nous
travaillons souvent sur le terrain
pour vérifier la qualité de notre
travail. Pas de routine, donc, et
même une chance : je vais pouvoir
apprendre le français !»
trajectoires 43
“ Garantir un savoir-faire exemplaire ”
JEAN-BAPTISTE HANTON
CHEF DE PROJET DE PLESSENTIEL
SCREG ILE-DE-FRANCE
NORMANDIE
FRANCE
Ingénieur de l’Ecole spéciale
des travaux publics (ESTP),
Jean-Baptiste Hanton a
intégré Screg Ile-de-France
Normandie comme
conducteur de travaux après
un «tour de France Screg».
Il exerce ce métier pendant
dix ans puis devient adjoint
d’exploitation. En 2010, JeanBaptiste participe à l’élaboration
de l’offre de partenariat publicprivé (PPP) pour la rénovation
et l’entretien des voiries urbaines
et de l’éclairage public du
Plessis-Robinson, dans les
Hauts-de-Seine. L’appel d’offres
remporté, il est nommé chef
de projet du groupement
d’entreprises Plessentiel.
«Mes missions sont à la fois
commerciales, techniques,
financières et juridiques. J’ai une
triple casquette : celle de maître
d’ouvrage, maître d’œuvre et
administrateur du groupement
constructeur. Les travaux sont
réalisés par Screg Ile-de-France
Normandie, Colas Ile-de-France
Normandie, Aximum et ETDE
(pôle Energies et Services
de Bouygues Construction),
qui sont aussi actionnaires.»
Ce projet représente un défi
personnel pour Jean-Baptiste :
«C’est le premier PPP en France
de ce type, une vitrine de notre
savoir-faire, il doit donc être
exemplaire ! J’ai été skipper
pendant dix ans sur un voilier
du Challenge Screg. Pour
de telles aventures, il faut fixer
l’horizon et garder le cap.»
ROUTES N° 29 – septembre 2012
44 trajectoires
“ Transformer sa passion en métier ”
CHRISTOPHE RAKOTOARIVELO
DESSINATEUR PROJETEUR
COLAS MADAGASCAR
MADAGASCAR
Christophe Rakotoarivelo
a rejoint le secteur du BTP
grâce au dessin. Sa passion
depuis l’adolescence ?
«Croquer» des engins de
transport futuristes ! Il n’imagine
pas encore qu’il y trouvera
un débouché professionnel.
Fin 2004, moins d’un mois après
avoir obtenu son diplôme de
technicien supérieur en bâtiment,
il intègre le service études et
ROUTES N° 29 – septembre 2012
méthodes de Colas Madagascar.
22 dessinateurs et neuf ingénieurs
y conçoivent, pour les entités
de Colas dans l’Océan Indien et
ailleurs, tous types de structures
– bâtiments, ponts, ports,
barrages, etc. – en béton
précontraint ou en métal. «Les
plans d’exécution que je dessine
sont comme des puzzles :
il faut comprendre le projet
dans sa globalité avant de se
lancer. Il faut aussi communiquer
suffisamment avec chaque
corps de métier – architectes,
ingénieurs, conducteurs de
travaux – pour avoir toutes
les données en tête. Et, bien sûr,
être méthodique et minutieux,
pour n’oublier aucune cote !»
Christophe est aujourd’hui un
dessinateur projeteur confirmé :
il dresse les plans d’ouvrages
de plus en plus complexes,
comme le collège sur lequel
il travaille actuellement,
composé de sept bâtiments
«en escargot».
trajectoires 45
“L’aménagement de mon poste a changé mon quotidien”
BERNADETTE MARTEL
GESTIONNAIRE ADMINISTRATIVE
D’AGENCE
SACER SUD-EST
FRANCE
Entrée en 1977 chez Sacer
Sud-Est, Bernadette Martel
est responsable du suivi
administratif des marchés
depuis 30 ans. Un groupement
d’entreprises doit être constitué ?
Elle rédige une convention
et ouvre un compte joint. Des
sous-traitants sont sollicités ?
Elle les déclare auprès du client
et prépare les contrats. Autant
d’opérations qui nécessitent
la consultation et l’archivage
de documents et entraînent donc
la manipulation de dossiers très
lourds. La répétition de ces gestes
a eu des conséquences sur
sa santé : Bernadette souffre
de hernies discales répétées.
Deux ans après avoir été opérée,
elle rechute en 2010. «Avec
l’accompagnement du médecin
du travail et du Sameth* 07,
j’ai obtenu la reconnaissance de
la qualité de travailleur handicapé
auprès de la MDPH**. J’ai ainsi
pu bénéficier de l’aide d’un
ergonome. Aujourd’hui, grâce
à un fauteuil adapté et à une
armoire rotative qui me permet
de glisser des dossiers sur une
tablette, ma fatigue est divisée
par deux et les douleurs aussi !
Sacer Sud-Est a tout de suite
adhéré à ma démarche
et a financé 30% de mon
aménagement de poste. Sans
cette collaboration, je n’aurais
pas pu conserver mon emploi.»
*Service d’appui au maintien dans l’emploi
des travailleurs handicapés.
**Maison départementale des personnes
handicapées.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
46 trajectoires
“ Je me forme grâce au ‘‘Tour de France’’”
GEOFFREY CRINIERE
TOUR DE FRANCE TECHNIQUE
SCREG SUD-EST
FRANCE
Rien ne prédestinait Geoffrey
Crinière, étudiant en master 2
de chimie, spécialisé dans les
polymères, aux métiers de la
route… jusqu’à ce qu’il apprenne
que ces substances étaient
utilisées pour modifier le bitume.
Il choisit alors de faire son stage
de fin d’études au Campus
Scientifique et Technique de Colas,
situé sur le plateau de Saclay,
en région parisienne. Passionné
ROUTES N° 29 – septembre 2012
de moto et connaisseur des
24 Heures du Mans, ville
dont il est originaire, Geoffrey
est sensible à la qualité des
revêtements de chaussée : une
raison de plus pour continuer
l’aventure Colas ! En septembre
2011, il entame une formation
interne, le «Tour de France Screg».
Première étape : Screg Ouest,
où il découvre les études et les
formulations d’enrobés, le suivi
de chantiers, etc. Six mois plus
tard, il rejoint Screg Sud-Est.
Il sera formé à son futur métier
d’adjoint technique au laboratoire
de Vénissieux, dans la banlieue
sud de Lyon. Ses missions
actuelles ? Gérer la partie
technique des chantiers. «Les
études universitaires ne proposent
pas de formation de chimie
appliquée aux travaux publics.
Ce “Tour de France” est donc
vraiment une chance. C’est
une expérience extrêmement
enrichissante, où je saisis toutes
les occasions d’apprendre et
qui me prépare à affronter
toutes sortes de situations !»
trajectoires 47
“ Colas veille à l’enrichissement des compétences ”
ILHAM MARDANIS KHOTO
VICE-PRESIDENT-DIRECTEUR
ASPHALT BANGUN SARANA (ABS)
INDONESIE
Agé aujourd’hui de 47 ans,
Ilham Mardanis Khoto
intègre l’entreprise Sapta
Sarana Aspalindo en 1995.
Quatre ans plus tard, cette
société rejoint le groupe Colas
sous le nom d’Asphalt Bangun
Sarana (ABS). Nommé
directeur des opérations et
des ventes, Ilham est ensuite
chargé de la logistique et
du développement commercial.
«Le Groupe m’offre l’opportunité
d’enrichir en permanence mes
compétences et de découvrir
des technologies innovantes.
On me fait confiance depuis
le début, c’est une vraie source
de fierté.» Ilham apprécie aussi
la proximité des hommes
au sein du Groupe. «Colas
a vraiment à cœur de prendre
soin de tous ses collaborateurs.
Je l’ai moi-même expérimenté
lorsque j’ai été victime d’un
accident, lors d’un déplacement
en France. Mes collègues
français m’ont emmené à
l’hôpital le plus proche, où
j’ai pu être soigné rapidement.
J’ai apprécié la solidarité
dont ils ont fait preuve.» Pour
ce passionné de sport et
de voyages, l’environnement
est aussi une question qui
compte. «Je suis particulièrement
sensible à l’attention portée
par le Groupe aux questions
environnementales, partout
dans le monde.»
ROUTES N° 29 – septembre 2012
48 dossier
ENROBES TIEDES
Ici, voie verte réalisée
en enrobés 3E®, entre
Villeneuve-sur-Lot et
Casseneuil, en France.
dossier 49
Fumées
de bitume :
Colas reste vigilant
L’Organisation mondiale de la santé a mis à jour
le classement du bitume et de ses fumées.
Un résultat rassurant concernant le risque cancer,
mais qui ne lève pas pour autant la vigilance du
Groupe en matière de prévention des autres risques.
n octobre dernier, le Centre
international de recherche
sur le cancer (CIRC) a rendu
publiques les conclusions de sa
synthèse sur le bitume : il n’existe
pas de lien avéré entre l’exposition aux
fumées de bitume routier et le cancer,
mais les études scientifiques ne permettent pas d’écarter la possibilité d’un
tel lien (classement en catégorie 2B).
Cet avis, émis par un organisme
dépendant de l’Organisation mondiale
de la santé, s’appuie sur toutes les
études disponibles dans le monde et
contredit les interprétations alarmistes
ainsi que de fâcheux amalgames avec
le goudron, effectivement cancérogène mais dérivé du charbon, à la
différence du bitume. «La conclusion
du CIRC est une nouvelle rassurante
pour tout le monde, à commencer par
les compagnons, qui pouvaient légitimement être inquiets face aux rumeurs
et aux exagérations», observe Thierry
Genestar, directeur général routes
France de Colas.
E
Réduire les autres risques :
brûlures et irritations
«Réaliser régulièrement des études
ne signifie pas qu’il y a un réel danger
mais qu’il reste toujours un doute
scientifique, explique Henri Molleron,
directeur environnement et chargé de
mission développement responsable
de Colas. En l’état actuel, nous avons
acquis la certitude que si la possibilité
du risque reste ouverte, ce dernier ne
pourrait être que de très faible
ampleur : en suivant la réglementation
française ou européenne, nous
sommes conduits à le classer comme
“risque faible et suffisamment réduit”.
Le Groupe favorise le travail des chercheurs depuis longtemps déjà : nos
compagnons, qui ont été sollicités à
l’occasion d’études importantes, en
DOCUMENTATION
Les sites Internet des syndicats professionnels
comme l’Usirf (en France) ou la Napa
(aux Etats-Unis) donnent les références
des grandes études sur le bitume.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
50 dossier
2002-2007
2009-2011
Octobre 2011
Le CIRC considère que
les centaines d’études
disponibles sur le bitume sont
contradictoires et insuffisantes
(classement en catégorie 3).
Etude massive sur le rat
à l’institut Fraunhofer
(étude allemande, avec
des contributions françaises
et internationales) : pas
de lien établi entre bitume
(ou ses fumées) et cancer.
Etude massive sur le rat
par AI aux Etats-Unis : pas
de lien établi entre bitume
(ou ses fumées) et cancer.
1996-2001
2003-2009
Publication des conclusions
de la monographie du CIRC
(plus de 500 études évaluées
à travers le monde) :
classement du bitume
en catégorie 2B (pas de
lien avéré entre exposition
aux fumées de bitume
routier et cancer).
1re étude épidémiologique
internationale du CIRC :
doute sur un lien possible
entre bitume (ou ses fumées)
et cancer du poumon.
2e étude du CIRC pour
compléter la première :
pas de lien établi entre
bitume (ou ses fumées)
et cancer chez l’homme.
> DATES CLES
1987
Mai 2010
Condamnation d’Eurovia
par le tribunal des affaires
sociales de Bourg-enBresse : le décès d’un ouvrier
par cancer de la peau est
attribué au bitume, au soleil
ou aux deux. Eurovia fait
appel. (Verdict en attente.)
particulier en France, aux Etats-Unis
et au Danemark, le savent bien.»
Aujourd’hui, Colas poursuit ses opérations de mesure de l’exposition des
collaborateurs et participe aux travaux
menés par les institutions sur tous les
aspects de la santé et de la sécurité au
travail dans le secteur de la construction
routière. «Le Groupe a toujours joué un
rôle moteur au sein de la profession,
poursuit Henri Molleron. Le risque
chimique est d’ailleurs l’un des axes
majeurs de notre politique de développement responsable.» Et Louis Gabanna,
directeur général Amérique du Nord, de
compléter : «Même si les fumées de
bitume ne sont pas cancérogènes, elles
peuvent irriter les yeux et les voies
respiratoires. Le Groupe continue donc
ses actions pour réduire l’exposition des
collaborateurs, et notamment généraliser l’emploi des enrobés tièdes.»
Les enrobés tièdes : un produit
à privilégier
«En réduisant de 12 °C la mise en
œuvre des enrobés, on divise par deux
la quantité de fumées de bitume, précise
Philippe Raffin, directeur technique,
recherche et développement de Colas.
Si on abaisse la température de 25 °C,
ces fumées sont divisées par quatre, ce
TEMOIGNAGE
Selon le docteur Jim Melius*, titulaire d’un doctorat de santé publique et directeur de
la médecine du travail du syndicat nord-américain de salariés de la construction LIUNA
(Laborers International Union of North America), «ceux qui travaillent dans les métiers
des enrobés bitumineux routiers ne doivent pas s’inquiéter de la nouvelle classification
du CIRC. Les deux études clés sur l’animal sur les bitumes routiers n’ont montré aucun
risque de cancer, et l’étude massive du CIRC sur les personnes travaillant dans les
revêtements bitumineux en Europe n’a fait apparaître aucun risque supplémentaire de
cancer ; en conclusion, un danger** possible, mais aucune indication d’un risque quelconque».
*Après avoir servi au NIOSH (équivalent américain de l’INRS) et dans divers comités de l’Académie
des sciences des Etats-Unis, le docteur Melius a rejoint le syndicat LIUNA (affilié à l’AFL-CIO),
dont il est administrateur. Il siège, par ailleurs, au comité de suivi médical créé à la suite de
l’effondrement des tours du World Trade Center à New York. Il fait partie des experts qui ont rédigé
la monographie du CIRC sur le bitume, en octobre 2011.
**Un produit peut constituer un danger sans qu’il donne lieu à une exposition qui se traduise
par un risque. Dans le cas du bitume, l’absence de risque à laquelle le docteur Melius se réfère
résulte des températures d’application en vigueur.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
dossier 51
TESTS
Colas poursuit les mesures
de quantification des fumées
de bitume sur les finisseurs.
qui les fait quasiment disparaître.» Qu’il
s’agisse d’EcoMat®, développé par les
filiales d’Amérique du Nord, ou des
enrobés 3E®, mis au point par le Campus
Scientifique et Technique (CST) du
Groupe, les enrobés tièdes s’inscrivent
dans cette logique. La volonté de Colas
est aujourd’hui d’accélérer le développement de leur utilisation. En France, il
faut cependant lever trois freins : les
doutes des clients quant à l’équivalence
qualitative des enrobés tièdes avec les
enrobés traditionnels, le prix parfois
supérieur et la moindre maniabilité.
«Abaisser de 40 °C la température de
mise en œuvre, comme cela est recherché en France, est adapté pour une
application mécanisée mais plus difficile
au râteau, poursuit Philippe Raffin. Pour
améliorer cette maniabilité, des tests ont
été réalisés, montrant qu’un abaissement
de 25 °C de la température des enrobés
avec des additifs liquides est compatible
avec une mise en œuvre manuelle. Mais
Colas continue ses recherches pour
poursuivre la réduction des températures d’application des enrobés tout en
assurant une maniabilité satisfaisante.
Colas travaille également à adapter en
Europe la technique des enrobés tièdes
à la mousse, déjà très répandue dans les
filiales d’Amérique du Nord et implantée
récemment au Maroc.»
La généralisation des finisseurs
avec hotte aspirante
Pour réduire l’exposition aux fumées
de bitume, Colas cible également le
ROUTES N° 29 – septembre 2012
FINISSEUR AVEC
HOTTE ASPIRANTE
Utilisés depuis
longtemps par les filiales
nord-américaines, les
finisseurs équipés en
première monte d’une
hotte aspirante sont
désormais disponibles
dans le reste du monde,
notamment en Europe.
QUESTIONS-REPONSES
• Qu’est-ce qui
permet de dire
que le bitume n’est
pas cancérogène ?
Il n’est classé comme
tel ni par l’Union
européenne, ni en
Amérique du Nord.
• Pourquoi un
procès en France
s’il n’est pas
dangereux ?
Parce qu’un avocat,
convaincu de
l’existence d’un
scandale du bitume,
fait un amalgame
entre trois décès
survenus par cancer
dans la profession :
un cancer de la peau
probablement dû
au soleil, une leucémie
due à des solvants
à base de benzène
proscrits depuis
longtemps, et un
cancer de la bouche
chez un fumeur
exposé au goudron
il y a fort longtemps.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
• Il existe donc
des cancers
dans les métiers
de la route ?
Pas plus que dans
la population générale,
comme cela a été
montré notamment
dans l’étude du
CIRC, qui dépend
de l’Organisation
mondiale de la santé.
matériel : tous les finisseurs achetés
dans le Groupe depuis octobre 2011
doivent disposer d’une hotte aspirante,
chaque fois que de tels modèles sont
disponibles. Ces finisseurs, utilisés
depuis longtemps par les filiales nordaméricaines de Colas, n’étaient pas
accessibles en Europe avant l’année
dernière. «Devant l’absence d’offre,
nous avions décidé de tester deux
finisseurs équipés après coup de tels
systèmes d’aspiration, chez Screg
Ouest et Colas Midi-Méditerranée, afin
de faire des essais d’efficacité avec
l’INRS*, explique Philippe Brissonneau,
directeur matériel de Colas. Les résultats n’étant pas concluants, nous avons
fait pression auprès des fabricants
pour les inciter à produire des finisseurs
dossier 53
RAPPEL DES
MESURES
PREVENTIVES
• Organisation
– pour les travaux
en milieu fermé :
études de risques ;
– pour les travaux
en plein air : application
des bonnes pratiques
de mise en œuvre
des enrobés ;
– sensibilisation
de la médecine du
travail au caractère
d’irritant respiratoire
pour l’aptitude aux
postes de travail
exposés aux fumées
de bitume.
• Comportement
ENROBES TIEDES
Ici, sur la RD 622 entre
Saint-Sulpice et LagrâceDieu, en Haute-Garonne.
équipés en première monte. Un
constructeur a présenté un prototype
en 2011 : les résultats se sont révélés
comparables à ce qui existe aux EtatsUnis, à savoir une réduction des
fumées de 50% au niveau de la table
du finisseur et de l’ordre de 20% au
niveau des compagnons.»
La prévention encore et toujours
Si le Groupe met en place des
actions pour limiter l’exposition aux
fumées de bitume, les collaborateurs
doivent, pour leur part, respecter les
mesures préventives visant à limiter les
risques avérés liés à la mise en œuvre
d’enrobés bitumineux : la brûlure par
contact cutané, et l’irritation oculaire et
respiratoire due aux fumées. «Appliquer
ces mesures n’est pas seulement une
exigence de l’entreprise, c’est aussi et
surtout, pour chaque collaborateur, une
obligation vis-à-vis de lui-même. La
santé et la sécurité sont un travail de
tous les jours, pour chacun d’entre nous,
rappelle Hugues Decoudun, directeur
prévention, santé et environnement du
travail de Colas. Le Groupe ne baissera
pas la garde en la matière.»
– formation sur
les mesures d’hygiène
corporelle ;
– changement quotidien
des vêtements de peau ;
– nettoyage régulier
des vêtements de travail ;
– port de vêtements
couvrants (pour
se protéger des
projections, mais
aussi du soleil) ;
– utilisation de
nettoyants non toxiques ;
– incitation au sevrage
tabagique.
• Technique
– limitation de
la température
des matériaux
à répandre, dans
le respect des règles
de qualité ;
– interdiction de
l’usage du fioul
comme anticollant
ou nettoyant de
la peau et des outils.
* Institut national de recherche sur la sécurité,
organisme paritaire de référence sur la santé et la
sécurité au travail, rattaché à la Cnam-TS (branche
de la Sécurité sociale qui assure les accidents du
travail et les maladies professionnelles).
ROUTES N° 29 – septembre 2012
54 colascope
Acquisitions
54 > Colas poursuit sa politique d’acquisitions
Vie des filiales
55 > CMGO : une nouvelle entité
régionale matériaux
Matériel
60 > e-Col Pack : l’usine d’émulsions en kit
61 > Trappes : un équipement de pointe
pour le CST
62 > Un concasseur compact et mobile
chez Colas Est
Environnement
56 > L’environnement à l’heure américaine
57 > Projet cLeanergie : objectif économies
d’énergie
Technique
58 > Activeskin®, la façade qui produit
de la chaleur
59 > Colas Rail inaugure la soudure
électrique mobile
ACQUISITIONS
Ressources humaines
63 > Formateur terrain : un métier à découvrir
64 > Sécurité routière : Colas réitère
son engagement
65 > Prévenir le risque d’écrasement
66 > Pleins feux sur le métier de conducteur
de travaux
Colas poursuit sa politique d’acquisitions
En France, le groupe familial Servant
et Fils, constitué d’un ensemble
de sociétés héraultaises, dont trois carrières et
cinq centrales à béton produisant respectivement
900 000 tonnes de granulats et 180 000 m3 de béton
par an, a rejoint Colas Midi-Méditerranée à la fin de
l’année 2011. Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie
de croissance externe du Groupe, orientée notamment
vers les activités de production de matériaux de
construction complémentaires des activités de travaux.
Au Royaume-Uni, Colas Rail Ltd., filiale britannique
de Colas Rail, a acquis en mai 2012 la société Pullman
Rail Ltd., basée à Cardiff et spécialisée dans la
ROUTES N° 29 – septembre 2012
maintenance et la réparation de matériel ferroviaire.
Cette opération permet à Colas Rail Ltd. d’accroître la
capacité d’entretien de sa flotte et de poursuivre son
développement sur le marché de la maintenance de
matériel roulant auprès des opérateurs ferroviaires.
Au Chili, en juin dernier, Smac a acquis le groupe
Aguilar, spécialisé dans l’enveloppe du bâtiment
(isolation, couverture, bardage et étanchéité). Partenaire
d’Axter (Smac) depuis plus de dix ans, Aguilar regroupe
deux sociétés de travaux, basées l’une à Santiago du
Chili et l’autre à Lima (Pérou), ainsi qu’une entreprise
industrielle de profilage, dont le site est implanté dans
la capitale chilienne.
colascope 55
Les 16 carrières des filiales du grand ouest de la France sont aujourd’hui regroupées pour améliorer les performances.
Ici : la carrière de Lotodé dans le Morbihan.
VIE DES
FILIALES
CMGO : une nouvelle entité régionale matériaux
En 2011, les 16 carrières Colas,
Sacer et Screg de Bretagne et des
Pays de la Loire ont été regroupées au sein d’une
nouvelle entité juridique baptisée Carrières et
Matériaux du Grand Ouest (CMGO). Opérationnelle
depuis le 1er janvier 2012, CMGO représente une
production annuelle de 5 millions de tonnes. «La
création de cette entité répond à la volonté de
développer davantage les synergies entre les sites
d’extraction des trois filiales Colas Centre-Ouest,
Sacer Atlantique et Screg Ouest, dans la région du
Grand Ouest, explique Dominique Billon, directeur
matériaux et industries d’Echangeur Nantes et
directeur de CMGO. La mise en commun des
compétences et des bonnes pratiques doit permettre,
notamment, de renforcer la professionnalisation
du métier alors que les contraintes en termes
d’environnement, d’acceptabilité sociale et de
réglementation sont croissantes.» Les clients, que
ce soit les agences travaux des filiales ou des
entreprises extérieures au Groupe, bénéficieront,
grâce à cette nouvelle organisation, d’un service
encore plus performant.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
56 colascope
En juin dernier, 70 correspondants environnement du Groupe se sont réunis en convention à Cincinnati, aux Etats-Unis.
Objectif : partager les bonnes pratiques en termes de développement responsable.
ENVIRONNEMENT
L’environnement à l’heure américaine
La convention environnement du
Groupe, organisée tous les deux
ans, s’est tenue pour la première fois aux EtatsUnis, à Cincinnati. Pendant deux jours, les 20 et
21 juin derniers, 70 correspondants environnement
ainsi qu’une dizaine de managers ont pu échanger
entre eux, dans le cadre de groupes de travail et à
l’occasion de visites de sites. «Si presque tous les
domaines de la RSE (responsabilité sociétale des
entreprises) ont été abordés, certaines questions
revêtaient une acuité particulière. En Amérique du
Nord, la fabrication des enrobés bitumineux tièdes
est plus développée et il était intéressant de
ROUTES N° 29 – septembre 2012
partager nos expériences en matière d’émissions
atmosphériques des postes d’enrobage», explique
Henri Molleron, directeur environnement et chargé de
mission développement responsable de Colas. Autres
thèmes importants : l’énergie et la biodiversité. «Pour
préserver celle-ci, nous demandons à chaque carrière
ou gravière d’accueillir une espèce protégée ou
d’implanter des ruches. Une soixantaine de sites dans
le monde ont reçu un trophée au titre des espèces
protégées.» Au final, cette convention a été un moyen
efficace pour les correspondants environnement
d’observer que leur travail et leurs priorités sont très
similaires de part et d’autre de l’Atlantique.
colascope 57
Lancé fin 2011, le projet cLeanergie vise à réaliser des économies d’énergie significatives dans le Groupe. Des phases
de tests ont, d’ores et déjà, permis d’identifier les bonnes pratiques sur le terrain et d’expérimenter des techniques
d’optimisation. Ici : mesure de la température de l’essai de maniabilité des enrobés.
ENVIRONNEMENT
Projet cLeanergie : objectif économies d’énergie
Le comité de management de Colas
a lancé fin 2011 un projet stratégique
baptisé cLeanergie, visant trois objectifs : réaliser des
économies d’énergie significatives et durables dans
l’exercice des activités du Groupe, se comporter en
entreprise responsable sur le plan environnemental, et
se créer un avantage compétitif. Consacrée au diagnostic, l’année 2012 doit permettre d’identifier les
bonnes pratiques sur le terrain et d’expérimenter des
techniques d’optimisation. Ainsi, dès janvier, 150 collaborateurs et 40 sites (établissements de travaux,
carrières, postes d’enrobage) ont été mobilisés dans
l’ouest de la France, aux Etats-Unis et au Maroc pour
analyser les problématiques énergétiques. Lancée en
mars, la phase 2 a consisté à expérimenter des leviers
d’optimisation dans les filiales «tests» : augmentation de
la production d’enrobés tièdes (plus économes en énergie que les enrobés traditionnels à chaud), adaptation
de la production des carrières et des gravières aux
tarifications de l’énergie, etc. En 2013 sera lancée la
phase de déploiement généralisé. Pour conduire cette
transformation, les comportements au quotidien devront
évoluer et des investissements seront nécessaires en
termes de compétences et d’équipements. Objectifs :
économiser 15% de la facture énergétique du Groupe
d’ici à 2015 et optimiser la maintenance et l’exploitation.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
58 colascope
Activeskin® est un procédé aérothermique qui permet de chauffer l’air intérieur des bâtiments par captage de l’énergie solaire
en façade. A la clé : un gain énergétique significatif.
TECHNIQUE
Activeskin®, la façade qui produit de la chaleur
Née d’un partenariat entre la
société Opaly, titulaire du brevet
de conception, et Smac, filiale de Colas spécialisée
notamment dans l’enveloppe et l’étanchéité
des bâtiments, la façade solaire aérothermique
Activeskin® a, en deux années d’existence, révolutionné
le chauffage des bâtiments. Elle se compose de
capteurs solaires et d’une gaine aéraulique de huit
centimètres d’épaisseur, qui permet une libre circulation
de l’air. Celui-ci pénètre grâce à des ouvertures situées
en bas de la façade puis longe les capteurs solaires.
Il est alors réchauffé, collecté et incorporé au circuit
de ventilation, qui le diffuse dans tout l’édifice.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
Activeskin® contribue ainsi à réduire significativement
la consommation énergétique des bâtiments. En outre,
la paroi est recouverte d’un textile technique qui offre
la possibilité de personnaliser la façade et d’en faire
un support de communication. Amovible, ce dispositif
peut être changé en fonction des besoins. «Technologie
durable, Activeskin® présente également des
avantages économiques certains, observe Dominique
Royer, directeur technique de Smac. Les gains
énergétiques mesurés après une année d’exploitation
seulement ont démontré la fiabilité des études
prévisionnelles : le temps de retour sur investissement
est de l’ordre de cinq à dix ans.»
colascope 59
Sur le chantier de modernisation de la voie ferrée qui relie Bergerac à Sarlat, Colas Rail a utilisé, pour l’assemblage
des éléments de rail, la technique de la soudure électrique par étincelage in situ, grâce à un atelier mobile.
TECHNIQUE
Colas Rail inaugure la soudure électrique mobile
Une fois de plus, l’agence grands
travaux de Colas Rail innove.
Titulaire du marché de modernisation en ligne
fermée* de la voie ferrée qui relie Bergerac à Sarlat
(Dordogne), l’agence a décidé de promouvoir la
technique de la soudure électrique par étincelage
in situ pour l’assemblage des éléments de rail.
Habituellement, les longs rails soudés (LRS) sont
livrés en longueur de 400 mètres après avoir été
assemblés en atelier par aluminothermie. Sur ce
chantier, Colas Rail a choisi d’acheminer sur place
des éléments de 80 ou 100 mètres, qui sont ensuite
assemblés sur le site en rails de 400 mètres, grâce
à un atelier mobile. Constitué d’un camion rail/route
muni d’un bras équipé d’une tête de soudage, ce
matériel spécialisé a permis d’effectuer jusqu’à
40 soudures par jour. A la clé : des gains de temps
et une réduction des coûts !
* Les contrats de modernisation de voie ferrée en ligne fermée
comprennent les études, la fourniture des rails et les travaux, avec
une maîtrise d’ouvrage déléguée par RFF (Réseau Ferré de France)
pour la gestion de la circulation ferroviaire.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
60 colascope
Les unités mobiles e-Col Pack permettent la production d’émulsions en toute autonomie et en un temps record.
MATERIEL
e-Col Pack : l’usine d’émulsions en kit
Afin de répondre aux besoins du
marché américain des émulsions,
en croissance rapide, Colas Inc. a développé des
unités mobiles de production. L’usine en kit e-Col Pack
est constituée d’une unité de mélange aisément
transportable, d’une unité de chauffage et de cuves de
stockage mobiles pour le produit fini et les additifs. Ses
composants sont dotés de systèmes de déconnexion
rapide, facilitant le processus de montage-démontage.
Cette solution flexible permet aux filiales de mobiliser
l’unité de production, à la demande, en un temps record.
Elle présente aussi l’avantage de résoudre les difficultés
d’approvisionnement des chantiers situés dans des
ROUTES N° 29 – septembre 2012
zones difficiles d’accès, au Nevada ou en Alaska par
exemple. Le concept remporte un beau succès : en
2011, la première e-Col Pack a produit 1 100 tonnes
d’émulsions cationiques à rupture lente sur un chantier
à Juneau, en Alaska. Déplacée et remontée en un seul
jour, elle a produit ensuite 900 tonnes d’émulsions
sur un second chantier, à Yakutat. Aujourd’hui, les
filiales américaines disposent de cinq unités mobiles
e-Col Pack, dont une en construction dans le Nevada.
colascope 61
Les travaux de la future usine d’émulsions rattachée au Campus Scientifique et Technique (CST) de Colas sont en cours. Située
à Trappes, cette unité sera opérationnelle en décembre prochain et permettra de répondre aux besoins de l’ensemble du Groupe.
MATERIEL
Trappes : un équipement de pointe pour le CST
Les travaux de construction de la
future usine d’émulsions de
Trappes (Yvelines), qui sera rattachée au Campus
Scientifique et Technique (CST) de Colas, sont
en cours. Cet équipement à la pointe de la technologie
permettra, notamment, de développer au stade
industriel les nouvelles émulsions à base de bitumes
clairs élaborées au CST ainsi que de nouveaux additifs.
«Des technologies expérimentales ont été intégrées
à l’usine, comme la capacité d’injecter des fluxants à
tous les stades de la fabrication ou de produire des
émulsions concentrées», précise Dominique Tresal,
chef de service matériel et produits au CST. Bel
exemple de synergie au sein du Groupe, cette unité
a été conçue par les ingénieurs du CST, dessinée par
le service usines à la direction Matériel de Colas et
assemblée dans les ateliers de Colas Rail.
Opérationnelle en décembre prochain, elle aura une
capacité de production adaptable, de quelques
centaines de litres à plusieurs tonnes, lui permettant
de répondre aux besoins des filiales du Groupe.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
62 colascope
Le concasseur mobile du centre Meurthe-et-Moselle de Colas Est allie des qualités techniques à des performances
environnementales en produisant in situ des matériaux réutilisables directement sur le chantier.
MATERIEL
Un concasseur compact et mobile chez Colas Est
Le centre Meurthe-et-Moselle de
Colas Est, à Heillecourt, s’est doté
début 2012 d’un nouveau concasseur qui conjugue
qualités techniques et respect de l’environnement.
Ultramobile, le broyeur à percussion R700S, le plus
léger de la gamme Rockster, permet la démolition et
la valorisation par recyclage, sur les chantiers, des
croûtes d’enrobés, des structures de chaussée, des
bordures et du béton issus d’anciennes infrastructures
en cours de réhabilitation. Il offre aussi aux équipes
un confort auditif puisque le niveau de bruit émis est
identique à celui d’une pelle hydraulique. Autre
avantage : un pilotage souple, effectué à distance à
ROUTES N° 29 – septembre 2012
l’aide d’une télécommande. Polyvalent et adapté aux
travaux urbains, ce nouveau matériel permet la
fabrication journalière (en fonction de la nature des
produits à concasser) de 200 tonnes de matériaux
0/30 et de 500 tonnes de 0/60. A ces gains de
productivité s’ajoutent des performances
environnementales. La production in situ de matériaux
aptes à être réutilisés directement sur le chantier limite
la consommation de matières premières et les
transports entre la carrière et le chantier. «Nous
économisons ainsi du carburant et réduisons les coûts
de mise en décharge des matériaux», observe Thierry
Lartisant, directeur du centre Meurthe-et-Moselle.
colascope 63
Colas Ile-de-France - Normandie a été la première filiale française à mettre en place des «formateurs terrain» pour transmettre
le savoir-faire aux plus jeunes. Ici : Michel Miel, ancien chef de chantier, aujourd’hui formateur terrain, et Filipe Domingues,
maçon devenu chef d’équipe (agence Paris Est), sur un chantier de voirie à Montreuil (93).
RESSOURCES
HUMAINES
Formateur terrain : un métier à découvrir
Pour assurer la transmission des
savoir-faire aux collaborateurs et le
partage d’expériences, un nouveau métier a été mis
en place : formateur terrain. Première filiale française
à se lancer dans l’aventure, Colas Ile-de-France Normandie crée en 2008 une cellule compétences
afin d’identifier les talents qui formeront et
accompagneront de jeunes chefs de chantier ou
conducteurs de travaux. Leur profil ? «Une expérience
reconnue dans un ou plusieurs domaines et, surtout,
l’envie de transmettre», explique Luc Nogrix, responsable
du développement des compétences techniques au
service formation de la direction des ressources
humaines Groupe. C’est ainsi que, depuis quatre ans,
Michel Miel parcourt l’Ile-de-France en tant que
formateur terrain : «En 42 ans de carrière, j’ai été portemire, géomètre et chef de chantier. Aujourd’hui, je fais
profiter de mon expérience.» Son mode opératoire ?
«Je laisse la personne agir, je suis là pour répondre à
ses questions et la guider. Jamais pour prendre sa
place.» Les qualités nécessaires à ce type de mission ?
Disponibilité et pédagogie. Le rôle du formateur terrain
complète celui du service formation. Une bonne pratique,
que Colas souhaite généraliser à toutes les filiales.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
64 colascope
En signant la 5e édition de sa charte de sécurité routière, Colas s’engage à poursuivre ses actions de prévention dans
ce domaine. De gauche à droite : Jean-Luc Névache, délégué interministériel à la Sécurité routière, Hervé Le Bouc, pdg
de Colas, et Thierry Fassenot, ingénieur conseil de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés.
RESSOURCES
HUMAINES
Sécurité routière : Colas réitère son engagement
Le 7 mars dernier, Colas a signé la
cinquième édition de sa charte de
sécurité routière pour quatre ans, avec l’Etat français
et la Caisse nationale d’assurance maladie des
travailleurs salariés (Cnamts). Objectifs : poursuivre les
actions de prévention et continuer à améliorer les
résultats déjà obtenus par le Groupe dans le domaine
de la sécurité routière. Depuis 1997, alors que la
flotte de Colas en France a pratiquement doublé
(+ 98%), le taux de fréquence des accidents routiers
des 35 700 collaborateurs du Groupe basés dans
l’Hexagone a baissé de 62%*. «Nous menons une
politique volontariste de prévention des risques, qui
ROUTES N° 29 – septembre 2012
s’appuie notamment sur le partage des initiatives déjà
mises en œuvre dans certaines filiales et qui, dans
l’intérêt commun, doivent être diffusées à l’ensemble
du Groupe», explique Jean-Yves Bignon, directeur
risques et assurances. Plus de 400 collaborateurs relais
sécurité routière animent sur le terrain le programme
de prévention et transmettent les bonnes pratiques.
35 000 guides de conduite élaborés pour les
conducteurs d’engins, de poids lourds et de véhicules
utilitaires légers ont été diffusés en 2010 et 2011. La
campagne énergie a également permis de rappeler les
vertus d’une conduite apaisée en matière de sécurité.
* Source : Axa, assureur des flottes Colas.
colascope 65
Dans la semaine du 12 au 16 mars dernier, une campagne de prévention dédiée au risque d’écrasement a été relayée
auprès de tous les collaborateurs du Groupe dans le monde.
RESSOURCES
HUMAINES
Prévenir le risque d’écrasement
Malgré une forte vigilance, malgré
la formation des collaborateurs à
la sécurité et malgré l’installation de dispositifs
d’aide à la conduite sur les engins, le risque
d’écrasement sur les chantiers reste important (environ
16% des accidents). Un constat qui a encouragé la
mise en place de nouvelles actions de prévention.
«Depuis 2006, un groupe de réflexion est mobilisé pour
identifier les moyens de prévention les plus efficaces,
rappelle Hugues Decoudun, directeur prévention, santé
et environnement du travail de Colas. Cette année, nous
sommes allés plus loin, en alertant l’ensemble des
collaborateurs, y compris l’encadrement, avec une
campagne de sensibilisation dédiée au risque
d’écrasement et relayée par nos 300 préventeurs dans
le monde.» Dans la semaine du 12 au 16 mars dernier,
toutes les filiales, tous les établissements, tous les
chantiers, toutes les usines et tous les ateliers du
Groupe ont ainsi organisé un quart d’heure sécurité sur
ce thème, en s’appuyant sur trois nouveaux supports :
un film de quatre minutes donnant la parole à trois
victimes, un visuel rappelant les règles d’évitement
de l’écrasement destiné à être affiché dans les
établissements et mis en page d’accueil de l’intranet,
et un document pédagogique sur les «quarts d’heure
sécurité». Cette initiative a recueilli tous les suffrages.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
66 colascope
1
2
4
1- La veille de la
convention, les
conducteurs de travaux,
répartis dans cinq villes,
se sont retrouvés pour
un moment de convivialité.
Ici, près de Nancy (54).
2- A Paris, lancement
de la convention par
Thierry Genestar, directeur
général routes France,
et Isabelle Quenin,
journaliste à Europe 1.
3- Première table ronde
sur le thème «L’évolution
des clients», à Nantes.
6
ROUTES N° 29 – septembre 2012
4- Séquence jeu à
Bordeaux : 25 passes
de ballon de rugby ont
été réalisées à travers
la salle, et l’essai a été
marqué sur la scène.
5- Fabien Galthié,
ancien joueur de rugby
et consultant en
management, a illustré
la notion de performance
collective au travers
d’anecdotes vécues
lors de matchs.
6- Conclusion
par Hervé Le Bouc.
7- A Lyon, séance de
djembés pour un final
rythmé, en multiplex
avec les autres villes.
colascope 67
RESSOURCES
HUMAINES
3
5
Pleins feux sur le métier
de conducteur
de travaux
Pour la première fois dans le Groupe, une
convention a réuni l’ensemble des conducteurs
de travaux des filiales routières de France
métropolitaine. Ils étaient plus de 1 200 participants,
ce 15 juin, répartis entre Nantes, Nancy, Lyon,
Bordeaux et Paris. Un pari rendu possible grâce à une
configuration multiplex, permettant aux cinq villes
d’échanger en direct et en vidéo, tout au long de la
journée. L’événement a été l’occasion pour les
conducteurs de travaux de s’exprimer sur l’évolution
de leur métier, de leurs clients, sur le travail en équipe,
sur la passion qui les anime et sur leur avenir. Au
programme : cinq tables rondes – une dans chaque
ville – illustrées par les témoignages vidéo de six
conducteurs de travaux filmés dans leur quotidien.
Le tout ponctué par des séquences de jeu.
Chefs d’orchestre
«Le rôle des conducteurs de travaux est essentiel :
ils sont des chefs d’orchestre, a rappelé Thierry Genestar,
directeur général routes France. Leur métier a beaucoup
évolué, voilà pourquoi nous avons choisi de mettre le
projecteur sur leur profession. Leur présence sur le
territoire constitue, pour notre Groupe, autant de racines
qui nous fortifient et portent notre différence.» Parmi
les sujets abordés : la difficulté de concilier terrain et
tâches administratives, l’utilisation des outils
informatiques (Siroco et Jokari), l’équilibre vie
personnelle/vie professionnelle, la mobilité, les
perspectives d’évolution de carrière… Une journée
riche en échanges, qui a également permis aux
participants de partager leurs bonnes pratiques. En
conclusion, Hervé Le Bouc a tenu à remercier et féliciter
les conducteurs de travaux : «Vous êtes les clés de
voûte de l’entreprise, à la croisée des chemins des
clients, des équipes et des chefs d’établissement. Pour
toutes ces raisons, vous êtes au cœur de la performance
de l’entreprise», sans oublier de rappeler les valeurs de
Colas : «Entrepreneur, Créateur, Responsable. Ces trois
valeurs donnent du sens à votre travail quotidien. Elles
reflètent l’âme de l’entreprise et contribuent à son
rayonnement et à sa différenciation.»
7
ROUTES N° 29 – septembre 2012
68 en images
Conventions, salons professionnels,
trophées… Quelques images
de l’actualité événementielle du Groupe
en France et à l’international.
>
ROUTES N° 29 – septembre 2012
UN ŒUF GEANT
A COVENT GARDEN
Soutenue par Colas Rail Ltd.,
au profit des associations
Action for Children et Elephant
Family, une gigantesque
chasse aux œufs a été
organisée à Londres en
février dernier.
en images 69
V «EN ROUTE POUR L’ECOLE» AU MAROC
L’école bioclimatique de Tiriguioute (lire article p. 82) a été
inaugurée le 7 juin, en présence notamment de Thierry Le Roch’,
directeur général adjoint de Colas.
W
LE DEPARTMENT OF HIGHWAYS FETE SES 100 ANS
Une conférence internationale s’est déroulée à Bangkok pour
célébrer les 100 ans de la direction des routes thaïlandaise. Colas
était représenté par E. Le Bouteiller, directeur technique international.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
70 en images
V FORUM DE L’EMPLOI EN NOUVELLE-CALEDONIE
Pour cette première édition, Colas Nouvelle-Calédonie était la
seule entreprise de BTP représentée. 26 collaborateurs se sont
relayés pendant deux jours pour animer le stand.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
W AXIMUM A AMSTERDAM
En mars dernier, Aximum a participé au Salon biennal Intertraffic
d’Amsterdam, rendez-vous européen incontournable des
entreprises de sécurité/signalisation routière et gestion de trafic.
en images 71
V SALON EUROPEEN DE LA MOBILITE 2012
Début juin, les trois marques routières du Groupe en France
et Colas Rail ont présenté leur offre complète de systèmes
de transport et d’aménagements urbains.
WCONSEIL ANNUEL DE L’ORDRE
Les 23 vice-présidents de l’ordre des Compagnons
de la Route de Colas ont participé, en mai dernier,
à une journée d’information au siège de Boulogne.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
72 en images
LE PIVERT
CRISTAL
INTERNATIONAL
NICHE
AU CANADA
En mars dernier,
à Toronto
(Ontario),
Louis R. Gabanna,
directeur général
Amérique du
Nord, a remis
le trophée sécurité
Pivert Cristal
International
de Colas à
Chris Greenwood,
président de
Standard General
Inc. – Edmonton.
NAPA AWARDS :
LES FILIALES
AMERICAINES
RECOMPENSEES
La cérémonie
de remise des
prix de la National
Asphalt Pavement
Association
(Napa) s’est
déroulée en
janvier dernier
à Palm Springs,
en Californie
(Etats-Unis).
17 prix ont
été décernés
aux filiales
américaines
de Colas,
dont le prix de
l’Environnement.
Ici, de gauche
à droite : Kim
Snyder, président
de la Napa,
Collin Douglas
(Reeves
Construction)
et Neal Andrews
(Baker).
ROUTES N° 29 – septembre 2012
en images 73
PRIX SFEL DE
LA THESE 2012
Myriam Desroches,
ingénieur chimiste
au Campus
Scientifique et
Technique (CST)
de Colas, s’est
vu décerner le
prix de la Société
française pour
l’étude des lipides
(Sfel) pour sa
thèse, réalisée
en partenariat
avec Résipoly
Chrysor (Smac),
sur l’utilisation
d’huiles
végétales dans
la formulation
de nouveaux
revêtements
routiers.
CONVENTION
ENVIRONNEMENT
A CINCINNATI
La convention
Environnement
du Groupe s’est
déroulée les 20
et 21 juin
à Cincinnati,
dans l’Ohio
(Etats-Unis). Des
trophées ont
été remis pour
récompenser les
actions en faveur
de la biodiversité
engagées dans
les carrières
et gravières
de Colas
dans le monde.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
74 en images
VEATP D’EGLETONS : COLAS PARRAIN DE LA PROMOTION 2012
Le 2 juin dernier, Hervé Le Bouc, pdg de Colas, a rencontré à
Egletons (Corrèze) les élèves de la promotion 2012 «Jean Fréret»
de l’EATP (Ecole d’application aux métiers des travaux publics).
ROUTES N° 29 – septembre 2012
42ES OLYMPIADES DES METIERS
Gabriel Bossert (Sacer Paris Nord-Est) et Diogo Veloso Da Cunha
(Screg Ile-de-France – Normandie) ont remporté l’épreuve
régionale, dans la catégorie «Constructeur de routes».
W
en images 75
V LE «TOUR DE FRANCE SCREG» A L’ŒUVRE
En juin dernier, la promotion 2012 s’est réunie à Fort-Mahon
(Somme). Objectif pour les 21 ingénieurs travaux : décrocher
le totem au terme d’un challenge riche en surprises.
WWASCO AU SALON COALTRANS ASIA 2012 DE BALI
Wasco, filiale indonésienne de Colas, a présenté, au Salon
de l’industrie minière du charbon Coaltrans, l’offre du
Groupe en matière d’entretien des routes minières.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
«EN ROUTE POUR L’ECOLE»
AU MAROC
Colas Life a soutenu
la construction d’une école
bioclimatique à Tiriguioute,
dans le sud du pays. Au centre
de la photo (de gauche à droite),
entourés des écoliers :
Yves Bounéou (Colas), parrain
de la mission, Cécile Cros
et Yann Arthus-Bertrand
(fondation GoodPlanet).
Horizons 77
78 rencontres
Cercle Colas
Jean-Christophe Victor
«La démographie et les différentiels de
taux de croissance sont les deux facteurs
du basculement du monde.»
La route vue par…
Philippe Starck
«La route est un monde qui a sa propre
logique, sa propre couleur, sa propre odeur
et sa propre émotion.»
82 mécénat
Colas Life
Maroc
«En route pour l’école» solidaire
des enfants de Tiriguioute.
France
Colas Life accompagne
les enfants malades.
Fondation Colas
Carlo Cosentino
«La route offre beaucoup
de latitude à l’artiste.»
ROUTES N° 29 – septembre 2012
78 rencontres
Diplômé de l’Ecole des
langues orientales et
docteur en anthropologie,
Jean-Christophe Victor*
a fondé en 1991 le
Laboratoire d’études
prospectives et
d’analyses cartographiques (Lepac),
dont il est, depuis,
le directeur. Il enseigne
la géopolitique dans
les universités et
les instituts culturels
français à l’étranger.
Il a développé le concept
de l’émission Le Dessous
des cartes, magazine
de géopolitique diffusé
sur Arte et TV5 depuis
1991. Il est l’auteur
de plusieurs ouvrages,
dont Adieu l’Antarctique
(2007) et Le Dessous
des cartes, itinéraires
géopolitiques (2012).
* Jean-Christophe Victor est
le fils aîné de l’explorateur
polaire Paul-Emile Victor.
Jean-Christophe Victor
“La démographie et les différentiels
de taux de croissance sont les deux facteurs
du basculement du monde.”
uels sont les futurs possibles du monde ?
A cette vaste question de prospective,
Jean-Christophe Victor, spécialiste de
géopolitique, apporte des éléments d’analyse,
basés notamment sur la cartographie. Entretien
sur les paramètres des changements au XXIe siècle.
Q
En prospective, quels sont les paramètres
d’étude les plus pertinents ?
Jean-Christophe Victor : La démographie et les
ROUTES N° 29 – septembre 2012
systèmes éducatifs sont particulièrement importants. A
moyen et long termes, la démographie structure un certain
nombre de données. Prenons l’exemple de l’ex-Union
soviétique ou du Printemps arabe: seuls les démographes
étaient en mesure de prévoir ce qui allait se passer. De
même, l’étude des systèmes éducatifs est essentielle.
Elle explique par exemple le fort développement
économique de la Corée du Sud, grâce à une politique
d’investissements massifs dans l’éducation depuis trente
ans. La prospective s’appuie également sur d’autres
CERCLE COLAS
paramètres : la mobilité, l’urbanisation, la demande
énergétique, les transports, l’empreinte humaine, etc.
Revenons à la démographie. Depuis quelque
temps réapparaît l’idée d’une planète
surpeuplée. Qu’en pensez-vous ?
J.-C. V. : Depuis que la population mondiale a franchi
leseuildes7 milliards,certainss’inquiètentdudéséquilibre
que créerait la pression démographique. Ce cliché pèse
sur l’ensemble des problématiques, énergétiques ou
autres. Une analyse plus fine met en cause le type de
modèle économique utilisé. Entre 1960 et 2005, les
pays à hauts revenus ont vu leur population augmenter
de 44% et leur empreinte écologique de 156%, alors
que, sur la même période, les pays à faibles revenus,
dontlapopulations’estaccruede172%,n’ontaugmenté
leur empreinte écologique que de 110%. L’impact de
l’empreinte humaine ne peut donc être relié au seul
critère quantitatif de la population mondiale.
La population mondiale va-t-elle continuer à
croître au même rythme qu’au siècle dernier ?
J.-C. V. : Le XXIe siècle ne ressemblera pas au siècle
précédent. Grâce aux progrès de l’hygiène et de la
santé publiques, la population mondiale a explosé. Mais,
avec la procréation choisie, un équilibre entre taux de
natalité et taux de mortalité sera atteint à partir de
2030-2040. L’autre grand changement, c’est le
vieillissement de l’ensemble de la population, chinoise
comprise. A l’horizon 2050, la part de l’Europe dans la
population mondiale aura encore baissé – il en sera de
même pour la Chine –, tandis que la part du continent
africain et celle de l’Inde auront augmenté.
rencontres 79
grandes mégalopoles coïncide avec celle des flux
économiques, commerciaux et financiers mondiaux.
Elle met clairement en évidence le basculement du
monde, entre l’«Occident» et les Etats émergents,
sous l’effet de deux facteurs : la démographie et les
différentiels de taux de croissance.
Les paramètres énergétiques sont
également au cœur de la géopolitique…
J.-C. V. : En termes de production de pétrole brut,
l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient devraient rester
sur une tendance constante à l’horizon 2035. Par
ailleurs, des investissements très importants sont
réalisés actuellement en Amérique du Nord, riche en
gaz de schiste et en pétrole, de même qu’au large du
Brésil, depuis la découverte d’un gisement. En termes
de réserves mondiales, l’évolution repose sur le pétrole
lourd, les schistes bitumineux d’Alberta, sans oublier les
régions ou les pays sous-exploités et sous-explorés à
cause de leur instabilité politique, comme l’Irak. Dans
les dix à vingt ans qui viennent, les réserves de l’Arctique
seront de plus en plus valorisées : le Groenland devrait
passer assez rapidement de l’exploration à l’exploitation.
Quid du «pic pétrolier» ?
J.-C. V. : Il y a beaucoup de débats et d’opacité autour
de cette question. Les compagnies pétrolières et les
Etats producteurs arguent de la découverte constante
de nouveaux gisements de pétrole tandis que des
associations indépendantes évaluent le pic pétrolier à
2010-2015, c’est-à-dire maintenant.
Quelles sont les tendances en matière
de mobilité globale et de migrations ?
J.-C. V. : Quelques chiffres permettent de relativiser
ces mouvements. Les migrations concernent 2 à 2,5%
de la population mondiale. Et, contrairement à ce que
l’on imagine souvent, 75% des migrations dans le
monde se font autour de 75 km des points de départ.
Comment évolue aujourd’hui le mix énergétique
et quelles sont les prévisions à l’horizon 2030 ?
J.-C. V. : La part du pétrole descend progressivement,
celle du charbon augmente, celle du gaz aussi ; la donne
nucléaire semble inchangée depuis l’accident de
Fukushima. Les énergies renouvelables augmentent
fortement en valeur absolue mais leur part reste très
faibleparrapportàcelledesénergiesfossiles.Leschéma
devrait être sensiblement identique dans vingt ans.
Le thème des migrations englobe aussi
l’exode rural et l’urbanisation de la planète…
J.-C. V. : Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale
habite en ville. En 2020, ce sera 60%. Sur 3,5 milliards
d’urbains, 1 à 1,2 milliard vivent dans un bidonville !
L’augmentation des grandes mégalopoles concerne
surtout le continent africain et l’Asie. La carte des
Votre mot de conclusion ?
J.-C. V. : Les calendriers démocratique, économique et
environnemental ne sont pas en phase. La dimension
environnementale est pourtant essentielle pour les
générations futures. Il manque une organisation
internationale, qui disposerait d’un pouvoir de sanction,
comme c’est le cas pour l’énergie atomique.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
80 rencontres
Philippe Starck sur le port Adriano
(Baléares, Espagne), dont il a conçu
le concept et l’architecture extérieure.
Philippe Starck
“La route est un monde qui a
sa propre logique, sa propre couleur,
sa propre odeur et sa propre émotion.”
L
e designer et architecte Philippe
Starck livre sa perception de
la route.
L’intérêt de la route, c’est que c’est un
exercice de typologie. La route n’est pas
ce que l’on croit et n’est pas ce que l’on voit.
On croit que la route est plate et limitée
quand, en réalité, c’est un tube infini.
La route est un continuum plein, autrement
dit, la route n’est pas quelque chose sur
lequel on est, c’est quelque chose dans
lequel on est. C’est un fluide qui se déplace
ROUTES N° 29 – septembre 2012
à l’intérieur d’un tuyau. On croit qu’on est
maître de la route, en fait on est une particule
entraînée dans un fluide, et c’est ce fluide
qui a ses règles et qui vous entraîne, vous
emprisonne et vous oblige. Il y a très peu
de fuites avec le monde extérieur, très peu
de communication.
Quand on est sur la route, on ne voit
jamais de verticales, à cause de la
persistance rétinienne, on ne voit qu’une
accumulation d’horizontales, comme les
fibres d’une corde qui se tressent autour de
LA ROUTE VUE PAR…
vous pour faire ce tube dans lequel vous
allez vous déplacer d’un monde à l’autre.
Car en fait, c’est ça la route, c’est l’image qu’on
peut avoir des représentations des trous noirs,
qui sont, jusqu’à aujourd’hui, connus pour être
les passages d’un multivers à un autre. Ce
n’est pas quelque chose de plat.
La route est un monde qui a sa propre
logique, sa propre couleur, sa propre
odeur et sa propre émotion. La route a
sa propre odeur, odeur d’huile mécanique
chaude, odeur de cuir, de vinyle, d’oxyde de
carbone, d’essence. C’est aussi une couleur.
Tous les éléments que l’on pourrait voir étant
fluidifiés à l’horizontale, les intensités des
couleurs disparaissent et la densité de ce
que l’on voit est atténuée. Donc, la couleur
de la route est une multitude de gris colorés.
Un univers où la perspective est différente
puisqu’il y a déformation des verticales, ce
qui est quasiment unique dans notre histoire
car, dans toute perspective de quelqu’un
d’immobile, les verticales sont toujours des
verticales. Il n’y a que la vitesse qui déforme
les verticales. La route est également un
espace-temps puisqu’on ne dit pas qu’on
va faire 200 km mais qu’on va faire deux
heures de route. C’est l’exemple même de
l’espace-temps.
Parlons maintenant bitume car la route,
c’est avant tout du bitume. J’ai, par
ailleurs, beaucoup aimé les routes en béton,
qui avaient été, en général, faites sous
l’Occupation, en Italie, en France, en
Allemagne, et que l’on trouve aussi sur des
terrains d’aviation militaire. Ce sont des
grandes dalles en béton qui se déforment.
On a même l’impression, et c’est rare, de
passer d’un grand monolithe plat à un autre
monolithe plat, comme un ours blanc passant
d’un iceberg à un autre, ce qui est assez
poétique. En allant plus loin, j’aime la façon
dont les Allemands faisaient l’antidérapant
sur les routes en béton : ils coulaient du
béton et, avant que le béton ne soit dur, ils
y faisaient passer la troupe avec leurs
chaussures, leurs bottes, leurs charrues à
rencontres 81
clous. Ces traces sont imprimées à vie dans
le béton. Soixante ans plus tard, il est
extraordinaire de se déplacer à l’intérieur
d’une troupe invisible, d’une troupe fantôme.
Ils sont absents, et ils ont été tellement là.
C’est une des choses les plus symboliques
que j’aie vues, ces armées fantômes
imprimées sur ces routes.
Revenons au bitume : j’aime le bitume,
il est comme un nappage au chocolat
de la terre. Il a cette forme sensuelle, il
change d’état, de dur à mou. Il redevient
quasiment liquide les jours de grande chaleur
et là, de nouveau, on va voir s’imprimer une
marque de pneus, de pas, de talons hauts,
ce qui est, là encore, très poétique, parce
que l’humain reprend le pas, au sens propre
et au sens figuré, sur la matière.
Mais ce que j’aime surtout, c’est l’idée
du mythe qui a longtemps été utilisé
dans la science-fiction et qui s’appelle
la pâte amorphe. La pâte amorphe, dont
on peut tout faire, or il y a très peu de pâtes
amorphes qui aient existé, et le bitume en
est une. Le macadam, créé par Monsieur
McAdam en 1810, est une des premières
pâtes amorphes qui va faire le lien avec les
futures pâtes amorphes, qui sont l’avenir de
la matérialité de notre civilisation puisque ce
sont des matières programmables.
Après, j’en aime l’odeur, parce que le
bitume est de la même famille que le
coaltar. Le coaltar servait et sert encore à
assurer l’étanchéité des coques de bateau
en bois ; il a amené l’expression «je suis dans
le coaltar», parce que le travail était tellement
difficile (bourrer les fentes avec ce goudron)
que les femmes apportaient de l’eau-de-vie
aux marins, et, au bout de quelques heures,
les hommes étaient totalement ivres morts.
Ils étaient «dans le coaltar».
ROUTES N° 29 – septembre 2012
82 mécénat
«En route pour l’école»
solidaire des enfants de Tiriguioute
Quatrième étape pour Colas Life : le Maroc.
A Skoura, dans le sud du pays, l’école de Tiriguioute
a été réhabilitée pour améliorer les conditions
d’étude des enfants.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
COLAS LIFE
juin 2012. L’effervescence règne à
Tiriguioute. Dans ce hameau situé à
quelques kilomètres de la luxuriante
palmeraie de Skoura, dans le Haut Atlas marocain,
une des premières écoles bioclimatiques du pays
vient d’être inaugurée. Sous l’immense tente dressée
au milieu de la cour de récréation, la foule se presse.
Elèves, parents, professeurs mais aussi habitants du
village, tous sont impatients de découvrir les nouveaux
locaux. Pour mieux oublier les préfabriqués de béton
aux toits de tôle qui se tenaient à leur place il y a
quelques mois encore.
7
Ecole bioclimatique
Depuis juillet 2011, la fondation GoodPlanet et Colas,
via son programme de mécénat «En route pour l’école»,
pilotent le projet de réhabilitation de l’école de Tiriguioute.
«La ville de Skoura a été choisie pour accueillir ce projet
car la région détient le record des taux d’abandon scolaire
du pays, du fait d’une situation rurale montagneuse, de
la vétusté et de l’éloignement des infrastructures
scolaires», explique Cécile Cros, chef de projet pour la
fondation GoodPlanet. Délabrée, l’école de Tiriguioute
offrait un cadre pédagogique inadapté aux écoliers,
contraints d’étudier dans des locaux inconfortables, sous
des températures extrêmes, hiver comme été.
Première étape du chantier : élever un mur
d’enceinte pour assurer la sécurité des élèves. Ensuite,
trois salles de classe, une salle de maternelle et des
vestiaires ont été construits en terre crue (pisé), selon
le savoir-faire traditionnel local. Les nouveaux bâtiments
garantissent un confort thermique et acoustique
intérieur grâce à un système de ventilation naturelle et
grâce à leur orientation. Au total, six mois ont été
nécessaires pour réhabiliter l’établissement. LRM, filiale
marocaine de Colas, a également apporté son soutien
en participant à la construction d’un terrain de sport
dans l’enceinte de l’école.
Le chantier a été suivi avec beaucoup d’attention
par le parrain de la mission, Yves Bounéou, chef
d’exploitation chez Aximum Sud-Est, et sa fille Léa. «J’ai
eu l’opportunité de vivre et de travailler trois ans au
Maroc avec ma famille, raconte Yves. J’ai découvert un
pays avec une culture différente, où la modernité côtoie
l’archaïsme, et la grande richesse, l’extrême pauvreté.
Lorsque je suis revenu en France, j’ai lu le témoignage
de Jean-Pierre Demollière, un ancien collègue de travail
parti au Togo avec “En route pour l’école”, et cela m’a
incité à postuler avec ma fille. Le hasard nous a
conduits… au Maroc !»
mécénat 83
Impliquer la communauté
«La réussite et le bon déroulement du projet, des
autorisations délivrées par l’Etat marocain à l’édification
des murs de l’école… Tout a été possible grâce à
l’implication de la communauté», observe Cécile Cros.
Pendant six mois, le chantier a vécu au rythme des cris
et des pilons de bois des mâalems, ces artisans maçons
spécialistes de la technique de la terre crue. «Dans la
région de Ouarzazate, il est devenu urgent de réhabiliter
ce mode de construction qui disparaît progressivement,
estime Virginie Pauchet, architecte du projet. Sur le
chantier, de jeunes ouvriers se sont ainsi formés auprès
des mâalems. Aujourd’hui, tous sont très fiers d’avoir
réalisé un bâtiment public en terre crue.»
La gestion de l’école a également été confiée à une
association locale, composée de parents d’élèves,
d’enseignants et de représentants du ministère de
l’Education marocain. Yves Bounéou est devenu
membre fondateur de l’association. «Léa et moi ne
voulons pas être seulement des parrains ou des
témoins, confie Yves. Mais des acteurs pour que le
programme “En route pour l’école” puisse donner de
l’espoir aux familles et aux enfants.» Et Léa d’ajouter :
«Nous prévoyons de sensibiliser les collègues de mon
père, mes amis ou camarades de classe, pour des
appels aux dons ou l’envoi de livres…»
Les plans et la méthodologie de construction de
l’école de Tiriguioute, projet pilote, ont été transmis au
ministère de l’Education marocain afin d’être reproduits
sur d’autres sites. Pour que les écoles du royaume se
mettent au vert !
MAROC
OBJECTIF EDUCATION
Dans le cadre des huit objectifs du Millénaire pour
le développement (OMD)*, fixés par les Nations unies
et signés par 191 Etats membres, le gouvernement
marocain a initié un programme, baptisé Najah (Réussir),
qui a pour ambition de mettre à niveau le système
éducatif du pays afin de garantir une éducation pour tous.
Il prévoit, entre autres, d’ouvrir 2 500 nouvelles salles
de classe, dont 1 700 en milieu rural, d’ici à 2015, et de
développer un nouveau modèle d’école communautaire.
* Les huit objectifs du Millénaire pour le développement visent notamment
à combattre la pauvreté, la faim, la maladie, l’analphabétisme, la dégradation
de l’environnement et la discrimination à l’encontre des femmes.
Pour en savoir plus
www.enroutepourlecole.com
ROUTES N° 29 – septembre 2012
84 mécénat
Colas Life
accompagne les enfants malades
Le programme «En route pour l’école» arrive
en France, après le Vietnam, le Togo, la Croatie
et le Maroc. Objectif : soutenir l’action de l’association
L’Ecole à l’Hôpital, pour que les enfants malades puissent
poursuivre leur scolarité.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
COLAS LIFE
nze heures du matin, à l’hôpital NeckerEnfants malades, à Paris. Installé sur son
lit, un adolescent de 15 ans, élève en
classe de seconde, achève sa séance de dialyse…
et sa leçon de mathématiques. D’une traite, il énonce
fièrement le théorème de Pythagore, sous l’œil ravi de
son professeur, qui se tient debout à ses côtés. Avec trois
séances par semaine, d’une durée de trois heures
chacune, avec les soins et la fatigue, il est difficile de
suivre une scolarité normale.
O
Soigner l’esprit
Créée en 1929 par Marie-Louise Imbert, professeur
de philosophie, l’association L’Ecole à l’Hôpital devait
«apporter à l’esprit les soins que d’autres donnent au
corps». Plus de quatre-vingts ans après, l’organisme
propose toujours à de jeunes malades, âgés de 5 à
25 ans, des cours individuels et gratuits, en partenariat
avec l’Education nationale.
«Au milieu de ce tsunami que représente la maladie,
la scolarité reste un point d’accroche», explique Muriel de
Courrèges, directrice de l’association. A l’hôpital ou à
domicile, l’élève peut poursuivre sa scolarité, se remettre
à niveau et même passer ses examens. Une équipe
d’enseignants qualifiés et bénévoles intervient dans
toutes les disciplines. En 2011, en Ile-de-France,
600 professeurs bénévoles ont assuré 20 000 cours
auprès de 5 000 jeunes, de la maternelle au supérieur.
Cette année, Colas soutient l’action de cette association
via Colas Life et le programme «En route pour l’école».
«Notre partenariat avec Colas, précise Muriel de
Courrèges, concerne les enfants hospitalisés dans les
établissements médicaux de Seine-et-Marne et de
l’Essonne ainsi que ceux qui, de retour à leur domicile
après une hospitalisation en région parisienne, ne
peuvent reprendre une activité scolaire normale.» Comme
pour les missions précédentes accomplies dans le cadre
de Colas Life, un collaborateur de Colas, accompagné
de son enfant, s’est porté volontaire pour parrainer le
projet. C’est ainsi que, pendant une semaine, Saïd Atif,
directeur des ressources humaines de Colas Maroc, et
sa fille de 13 ans, Majda, ont pu découvrir les actions
menées par l’association. «Au Maroc, je suis fortement
impliqué dans des actions bénévoles, et j’ai suivi avec
attention le projet de l’école de Tiriguioute (lire article
p. 82), confie Saïd. J’étais loin d’imaginer que ma
participation au programme “En route pour l’école” me
mènerait en France ! Impliquer ma fille dans ce projet est
une façon de la responsabiliser et de l’encourager à
s’engager plus tard dans le bénévolat.» Mené au pas de
mécénat 85
course, un programme chargé les attendait, mais surtout
une véritable immersion dans le quotidien des différents
acteurs impliqués : enfants malades, familles, médecins
et coordinateurs de l’association.
De l’hôpital au domicile
Direction Coutevroult, en Seine-et-Marne, pour
rencontrer Mathéo et sa mère. Depuis quatre ans, cet
adolescent, particulièrement taquin, vit avec une tumeur
cérébrale qui affecte sa santé, son quotidien et sa
scolarité. Mathéo peut aujourd’hui suivre les mêmes
cours que ses camarades de troisième au collège,
quelques heures par jour seulement. Des enseignants
bénévoles de L’Ecole à l’Hôpital lui donnent également
des leçons à domicile. «Un vrai soulagement, avoue Alix,
sa mère. Car, en plus d’être écouté et compris, Mathéo
bénéficie en quelque sorte de cours particuliers, presque
sur mesure, chez lui, dans son univers.» Coordinatrice de
l’association pour les départements de l’Essonne et de
la Seine-et-Marne, Anne Mérand parcourt chaque année
entre 12 000 et 15 000 kilomètres pour rencontrer les
élèves et leurs familles et définir leur projet scolaire.
«Chaque enfant est unique, souligne Anne. Nous
intervenons après demande d’une équipe médicale
hospitalière pour mettre en place une équipe d’enseignants
bénévoles adaptée aux souhaits, aux possibilités et aux
disponibilités du jeune.» Qu’ils soient enseignants à la
retraite ou en activité, ou qu’ils soient étudiants, ces
professeurs ont en commun un réel professionnalisme et
une grande disponibilité. Bien souvent, une relation
privilégiée se noue entre eux et leur élève.
«La venue et le témoignage de Saïd et de sa fille
sont autant de chances de porter notre projet au-delà
des frontières de l’hôpital», poursuit Anne. Car, face à
des besoins toujours nouveaux et croissants, l’association
recherche constamment des enseignants bénévoles et
des soutiens financiers. Et Majda de conclure : «Tous
ces enfants m’ont donné une belle leçon de confiance
et d’espoir. Je n’ai qu’une envie : sensibiliser mes
professeurs, dès mon retour au Maroc, pour qu’ils aillent
donner des cours aux enfants hospitalisés.»
Pour en savoir plus
www.enroutepourlecole.com
ROUTES N° 29 – septembre 2012
86 mécénat
FONDATION COLAS
Né en 1958 à Montréal,
au Québec, Carlo
Cosentino expose
régulièrement au
Canada et aux EtatsUnis. Certaines de
ses toiles figurent
dans des collections
publiques et privées.
Membre de l’Institut
des arts figuratifs et
de la Portrait Society
of Canada, il enseigne
aussi la peinture dans
son atelier de l’île Bizard.
Carlo Cosentino
«La route offre beaucoup
de latitude à l’artiste»
C
omment avez-vous abordé le thème
de la route ?
Carlo Cosentino : Ce thème m’a tout de
suite plu, car il est très vaste et offre beaucoup de
latitude à l’artiste. Il peut être exploité aussi bien sur le
plan spirituel que sur le plan technique. Pour mieux
l’appréhender, j’ai souhaité mieux comprendre le
métier et les savoir-faire en rencontrant des
collaborateurs de Sintra, la filiale québécoise de Colas.
des voies ferrées, des ponts dans le lointain et la
route qui longe le port. La lumière du matin donne
une atmosphère tout à fait particulière au port de
Montréal. Par ce jeu de lumières, le tableau devient
un jeu de couleurs. C’est un lieu que je connais bien,
tout à fait représentatif du Québec. En tant que
peintre réaliste, je suis en quelque sorte ambassadeur
de ma ville : Montréal m’inspire et c’est donc tout
naturellement que j’ai souhaité la peindre.
Vous avez baptisé votre tableau : «Lever du
jour sur le port de Montréal». Pourquoi avoir
choisi ce lieu et ce moment de la journée ?
C. C. : J’ai opté pour une scène de Montréal qui
regroupait tous les éléments qui se rattachent à la
route. En regardant vers la brasserie Molson, depuis
le pont Jacques-Cartier, on aperçoit la voie maritime,
Quel est votre thème de travail actuel ?
C. C. : Les «Lumières de Paris». Lors du vernissage
des toiles de la Fondation Colas à Paris, en octobre
dernier, j’ai pu échanger avec d’autres artistes
lauréats. De très belles rencontres, grâce auxquelles
mon travail s’est enrichi.
ROUTES N° 29 – septembre 2012
remerciements 87
Christophe Simon, Jean-Baptiste Picard,
Sébastien Wattelier, Samuel Maeght,
Jean-Christophe Touret, Philippe Xolin,
Guillaume Bouchet, Stéphane Reibel,
Laurent Lettelier, Jean-Baptiste Hanton,
Cyril Bruneval, Yilmas Yildrim,
Sébastien Lucas, Stanislas Armange,
Jean-Charles Broizat, Grégoire Despretz,
Hervé Boitout, Benjamin Fremy,
Nicolas Groizard, Christophe Blanchard,
Béatrice Abeille Robin, Grégory Delatte,
Alexandre Laidet, Ludovic Vergne, Nicolas
Dequiedt, Wayne Jupp, Chris Dudra, Sylvie
Chastanet, Kash Ansari, Richard Watts,
Pierre Grandet, Anna Lipko, Pierre Bécherie,
Michel Roure, Jacky Cahour, Thierry
Lartisant, Dominique Trésal, Séverine
Aguilar, Marianne Servaes, Sébastien Gay,
Alexis Fraigneau, Margaux Foucher,
Marie-Noëlle Macé, Jean-Yves Fourmy,
Emelyne Manzini, Myriam Desroches,
Etienne Le Bouteiller, Sue Ann Messick.
Routes, magazine du groupe Colas, 7, place René-Clair, 92653 Boulogne-Billancourt, France. Tél. : 01 47 61 75 00.
www.colas.com. ISSN : 0988-6907. Directeur de la publication : Hervé Le Bouc. Directeur de la rédaction : Sophie Sadeler.
Rédacteur en chef : Stéphanie Beauvais. Rédaction : Colas, Angie. Crédits photos : Agence Rouge (p. 84), Agence VU (p. 47),
Airdiasol/L. Rothan (p. 11 bas), S. Arbour (p. 17, 86), Balloïde Photo/J.-C. Rifflard (p. 16 bas), Balloïde Photo 64 (p. 24 à 26,
30 haut, 31), Baloon Photo/F. Marchand (p. 7 haut, 8 bas), Cabinet J.-C. Barbier/Opaly (p. 58), J. Bertrand (p. 4, 16 haut, 21, 22,
66 n° 2-6-milieu, 67 n° 5, 71 haut, 74 bas, 75 haut), J.-D. Billaud (p. 14, 20, 41, 66 n° 3), M. Bujun (p. 42), P. Calmettes (p. 13, 20
bas, 28, 29, 30 bas, 48, 66 n° 4), C. Chigot (p. 6), W. Choroszewski (p. 52, 56, 73 bas), R. Cosstick (p. 7 bas), P. Cottrelle (p. 44),
C. Coussat (p. 18, 57), Diapothèque (couv.), E. Dell’Erba (p. 10), F. Deletang (p. 63), A. Destrac (p. 79), K. Deuel (p. 34, 35 bas,
36 bas, 37), N. Dohr (p. 62, 66 n° 1), M. Dunet (p. 12 bas), H. Fabre (p. 11 haut), D. Giannelli (p. 15 haut), Getty Images (p. 33),
M. Kaczmarczyk (p. 19), C. Kokocynski (p. 38), A.-L. Lachat (p. 12 haut), J.-M. Liot (p. 55), L. Martorell (p. 67 n° 7), T. Newton
(p. 35, 36 haut), Nuage Production/O. Rateau (p. 15 bas), P. Pécher (p. 74 haut), C. Pedrotti (p. 45), Pep Avila (p. 80), A. Poupel
(p. 3), X. Seyler (p. 53), C. Stambaugh (p. 40), Y. Soulabaille (p. 8 haut, 39, 43, 61, 64, 71 bas), P. Thébault (p. 9, 69 haut, 77,
82), J. Thomazo (p. 46), G. Ward (p. 5), Photothèque Colas (p. 23, 50, 51, 59, 60, 65, 68, 69 bas, 70, 72, 73 haut, 75 bas), DR.
Traduction : Allingua. Conception et réalisation :
01 55 34 46 00 (réf. ROUT029). Imprimé à 53 000 exemplaires
par IME (imprimerie certifiée ISO 14001) sur papier Cocoon silk (100% recyclé et labellisé FSC) avec des encres à base
d’huiles végétales, finition de la couverture avec un vernis acrylique 100% biodégradable. L’empreinte carbone de la fabrication,
des emballages et du routage de ce numéro s’élève à 0,55 kg de CO2 par exemplaire. La mise sous pli est assurée par APM
(Atelier protégé melunais).
IMPRIMEUR
PLACER LOGO FSC
ROUTES N° 29 – septembre 2012
Carlo Cosentino
«Lever du jour sur le port de Montréal»
2011
www.fondationcolas.com

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