Leto320 - MDCU COMICS

Transcription

Leto320 - MDCU COMICS
le magAZINE
rendre les comics accessibles à tous ... ou presque !
Décembre 2011
#2
LA SÉLÉCTION DU MOIS
TOUTES LES SORTIES COMICS DE DÉCEMBRE !
LES COULISSES DU
LILLE COMICS FESTIVAL
LE DUEL
ANALYSES DES ANNONCES
D’URBAN COMICS
LES LEADERS DES X-MEN
REGENESIS
BACK TO EAST !
LA DERNIÈRE SÉANCE
LES TORTUES NINJAS
ÉDITO
MDCU Le Magazine
Numéro 2 - Décembre 2011
Sur une idée originale de
Farid BEN MAIZ.
Rédacteur en Chef :
Farid BEN MAIZ.
Maquette :
Alex SZYJAN
Mise en page :
Sébastien CHATOUT
Equipe rédactionnelle :
Mehdi ALONSO
Farid BEN MAIZ
Sébastien CHATOUT
Julien CAPOULUN
Mickaël JOURNOU
Christopher MALOINE
Guillaume MARTIN
Teddy PETITGIRARD
Benjamin REMY
Alex SZYJAN
Peter TANGELDER
Alexandre TRUJILLO
Gwendal TYMEN
Velian
Marvel, Marvel logo and all
related characters, names
and terminology © Marvel
Characters, Inc. All rights
reserved.
DC Comics, DC Comics logo
and all related characters,
names and terminology ©
DC Comics, Inc. All rights
reserved
© Panini France. Tous droits
réservés.
All other Images, Design or
Datas © 2011 MDCU.FR V3.0
T
rois ans, cela fait maintenant un peu plus de trois ans que je suis sur le site MDCU
soit depuis son tout premier jour. Le moins que l’on puisse dire... c’est que le site
aura changé. On est très loin du petit site lancé par quatre potes pour montrer leur
addiction au Chevalier Noir. Je me souviens de ses premiers jours comme si c’était hier...
huit-neuf visiteurs en comptant les quatre fondateurs que nous étions. Je faisais alors
des news prises à l’arrache sur des sites français même si elles avaient trois semaines,
pas grave. On ne sait pas trop quoi faire et on a peu d’organisation. Le côté “fait à
l’arrache” se fait ressentir. Mais on a tout de même deux avantages : le monde des
comics n’est que très peu représenté sur la toile française et, expérience ou non du
milieu voire de l’univers de la bande dessinée, on est motivé.
A
vec les premiers staffeurs qui débarquent, on se dit qu’on peut faire mieux avec de
l’organisation et chacun choisit sa voie. Le site étant, à l’époque, divisé en mini-sites,
chacun y va de sa petite spécialité. Je suis alors gérant des staffs Batman et Spider-Man
et je me focalise sur les biographies. C’est long, très long mais tout simplement génial à
réaliser ! Ça me change des news sur “Le tireur” de DareDevil dont le nom à l’époque,
m’inspirait plus comme pseudo d’acteur X que perso de comics...
N
os premiers gros changements arrivent avec le fameux cap des mille visiteurs et les
premiers problèmes aussi. Notre état d’esprit est à peu près le suivant : “Tin, on
est trois fondateurs (oui, plus que trois) d’un site sur les comics et on pige que dalle à la
moitié des univers... Sérieux on compte sur nous, va falloir s’y mettre !”. J’élargis alors
mon champ d’action à tout DC tandis que le site redevient un site unique. Deux mille
visiteurs uniques atteints, on commence à voir les choses en grand, une association
“Les portes du 9ème art” dont je suis le secrétaire, on pense à ouvrir d’autres sites sur
les mangas et sur la BD Franco-Belge et on s’ouvre à de nouveaux supports comme le
podcast. Je ne suis pas de la fête, pas grave, ils n’auront pas la chance d’avoir ma voix
si mélodieuse. On fout aussi de la pub. On aime pas, on en veut pas mais soit c’est ça,
soit de notre poche et vu que les poches des étudiants ne sont pas très profondes, c’est
donc de la pub. De mon côté, mon taff, c’est plus la recherche alors je lance ma rubrique
“Ce qui influence nos comics”. Je passe de 30 minutes de taff à 2-3 heures par jour plus
les lectures, j’ai pu trop de vie, et alors ? C’est pour la bonne cause !
A
ujourd’hui... on est dans la merde. On frôle les quatre mille visiteurs qui en
demandent toujours plus et on a élargit le site à TOUS les comics. On fait quoi ?
Eh bien, on recrute comme des cinglés et on ouvre les portes du site aux visiteurs dont
la moitié d’entre eux gère tout aussi bien que nous au niveau des comics. Notre but est
plutôt simple : “Powaaa c’est la misère, aidez-nous !”. Bref, la section comics change
totalement pour que les visiteurs soient au centre de l’attention. De mon côté, je trouve
que je ne perds pas assez d’heures par jour encore alors je lance avec certains membres
d’MDCU le premier petit-frère lié aux mangas : sho2manga. J’y ai deux rubriques en
plus de celle d’MDCU. Je me dis que c’est ingérable, qu’il faudrait que je ralentisse. En
somme, je me mets des limites... deux jours... Après Alex propose une émission live.
Je m’y connais, j’ai une belle gueule, l’humour trèèèès facile et je suis (plus ou moins)
dispo, hop on essaie... Ça marche, et tout comme Julien est la voix d’MDCU sur les
podcasts, je deviens le visage d’MDCU sur les vidéos. Là... faut vraiment que je m’arrête
en tout cas, au moins jusqu’au prochain projet d’Alex dans deux-trois jours... Quoi ? Un
mag ? L’édito ? Je prends !
Scarecrow
01
SOMMAIRE
Présentation de MDCU P.4
La Sélection de Décembre P.06
L’avis de la rédaction sur les sorties comics du mois de décembre en France.
Lille Comics Festival : Le récapitulatif P.10
Tout ce qu’il s’est passé au LCF.
Interview : Mike Allred P.15
Rencontre au avec le créateur de Madman.
Le Récapitulatif de l’Actu P.16
Les huit news de novembre à retenir
Interview Urban Comics P.18
Urban Comics répond aux questions des sites français.
Touche Pas A Mes Comics : Le Défi d’Urban Comics P. 22
Que peut-t-on déduire des réponses d’Urban Comics ?
Sollicitations de décembre P.27
Que nous réservent Marvel, DC et Image ?
Le Top 300 d’octobre P.30
DC est-il toujours devant Marvel ?
Comic BackStage : Morrison /Quitely P.33
Retour sur les oeuvres du duo.
Dossier : La longue histoire des X-Men P.36
Comment en est-on arrivé à Regenesis ?
02
Le Duel : Wolverine and The X-Men VS Uncanny X-Men P.43
Quelle série sortira vainqueur du duel Regenesis ?
Le Meilleur de la Rubrique Review de novembre P.45
Fantastic Four #600, Aquaman #2 et Green Lantern : New Guadians #2, qui aura la meilleure note ?
Guide de Lecture d’un Personnage : Gambit P.47
Les dix moments clés de son histoire.
Du Dessin à l’Ecran : Les animes X-Men P.48
BatDétective nous parle de l’histoire des séries animées X-Men.
Other Comics : Buffy P.52
La série se poursuit en comics.
Interview : Xavier Lancel P. 54
Rencontre avec le rédacteur du magazine Scarce.
La Dernière Séance : Les Tortues Ninjas P.58
Des pizzas et des ninjas.
Comic BackStage : Rick Remender P.62
Découvrez la carrière de l’auteur.
Test : Green Lantern The Animated Serie P.65
Qu’a-t-on pensé l’épisode pilote?
Ce Qui Influence Nos Comics(-con) P.67
Pourquoi fait-on des conventions ?
Panini Répond à Vos Questions P.69
10 questions posées par les lecteurs de MDCU à Panini en exclusivité. Voici les réponses.
Calendrier de décembre P.71
Ce qui va faire l’actualité du mois de décembre dans le monde des comics.
03
PRÉSENTATION DE MDCU
MDCU C’EST QUOI ?
A leur coté depuis la nuit des temps, Kal-El (Monsieur Smallville),
Batdetective (Du Dessin à l’Ecran) et Velian (La Dernière
Séance).
M
La seconde génération de rédacteurs : Leto (Touche Pas à Mes
Comics), Docteur (ComicBack Stage), Guillaume (les comics
Marvel) et Kyrens (comics Batman).
DCU est un site web qui a vocation à diffuser la culture
comics dans sa globalité en France. Il s’adresse avant tout
à ceux qui découvrent les comics ou qui souhaitent prolonger
l’expérience des adaptations en films et séries. L’équipe de
rédaction est donc là pour accompagner le lecteur et répondre
à ses questions, que ce soit dans les commentaires ou sur le
forum. Les membres de la communauté MDCU ne sont pas en
reste et font du site une expérience communautaire avant tout
en participant activement.
Notre crédo ? Présenter régulièrement des analyses de fond dans
la bonne humeur. Nous ne sommes pas là pour faire une course
aux news mais pour vérifier nos sources (indiquées à chaque
fois), remettre dans le contexte et expliquer les ramifications
aux nouveaux. MDCU est un site web amateur régit par une
association non lucrative, on est donc des bénévoles, notre
seul satisfaction est de vous voir commenter nos travaux et
comprendre le fonctionnement des comics.
Notre projet est de construire une base de données la plus
exhaustive possible (biographies, fiches comics, séries, films)
avec des guides de lecture et des outils communautaires pour
faire du lecteur l’acteur principal de notre site. Nous sommes à
votre écoute pour tout apport ou erreur et nous vous invitons
à nous rejoindre pour bâtir ensemble un site pour tous les
passionnés de comics.
Enfin, ceux qui sont là depuis pas longtemps mais qu’on
adore déjà : Ashka (la Selection MDCU), Fitzlionheart (Other
Comics), BartAllen (correction ortographique et mise en page
du magazine) et le petit nouveau, Hawkeye.
L’EQUIPE DE REDACTION
M
DCU, ce sont 13 rédacteurs.
On a bien sûr les 3 fondateurs, Alex (Webmaster), Julien
(La Review du Mercredi) et Scarecrow (Ce qui Influence nos
Comics).
NOS OUTILS
S
ite Web : on ne vous demande qu’une seule chose, c’est
de vous lâcher dans les commentaires ! Rejoignez-nous
sur mdcu.fr
Le Forum : si vous voulez prolonger l’expérience, on vous
attend pas sur le forum mais c’est pas grave, y’a de la place !
Les membres du forum répondront à toutes vos questions mais
méfiez-vous des réponses que vous obtiendrez, il n’y a pas de
04
service après-vente connerie !
présentent en avant-première les sorties comics aux USA
prévues deux mois plus tard.
Les applications : nous avons une application Apple MDCU
qui reprend les news du site (http://itunes.apple.com/fr/app/
marveldc-universe/id402999262?mt=8)
LA REVIEW DU MERCREDI : chaque mercredi, l’équipe de
rédaction sous la houlette de Julien vous propose ses critiques
des comics les plus attendus et la liste des sorties de la semaine.
Facebook : n’hésitez pas à nous ajouter, vous pourrez vous
tenir au courant de l’actu et discuter ensemble (http://fr-fr.
facebook.com/mdcufr)
CE QUI INFLUENCE NOS COMICS
(CQINC) : Scarecrow étudie
tout ce qui peut influencer les
auteurs.
Twitter : pour ne rien perdre de notre actu (http://twitter.
com/#!/mdcu)
Mag : disponible au format PDF le 1er jour de chaque mois, il
reprend les analyses de MDCU du mois précédent agrémenté
d’une sélection de news et travaux diverses. Vous pourrez
ainsi lire plus aisément ce qui vous intéresse sur les tablettes
graphiques ou même vous imprimer le tout comme pour les
titres presse !
DERNIERE SEANCE : un
vendredi sur deux, Velian résume en détail
un film en rapport avec les comics. C’est le véritable grenier
de MDCU qui s’ouvre à vous !
COMICBACK STAGE : Docteur et Fitzlionheart vous dévoilent
les coulisses de l’industrie des comics et de ses artistes. Ah oui,
Leto aide un peu mais ça compte pas trop…
Podcast : chaque mois, une partie des rédacteurs se réunit
pour débattre de l’actualité des comics. Vous le retrouvez sur
notre site web.
NOS RENDEZ-VOUS
Panini Répond à vos Questions : vous vous demandez pourquoi
Panini a fait tel ou tel choix ? MDCU est là pour transmettre
vos questions et l’éditeur répondra chaque mois. C’est une
exclusivité MDCU !
T
NOUS REJOINDRE
out au long du mois, MDCU vous propose des analyses
complètes pour souligner l’actu, expliquer des trucs parfois
inutiles ou revenir sur des histoires cultes :
Si vous voulez vous impliquer un peu sans avoir forcément
le temps, vous pouvez devenir PIGISTE MDCU. Vous n’avez
aucune responsabilité vis-à-vis du site mais cela vous permet
de proposer quand vous le pouvez vos travaux (une bio qui
manque, le résumé d’un épisode…)
Si vous êtes du genre « Comptez sur moi, je vais vous boucler
votre base de données en un mois » (ouais, les nouveaux sont
toujours très optimiste), vous pouvez rentrer EN FORMATION.
Vous inquiétez pas, on ne laissera pas (trop) Scarecrow vous
fouetter mais ce sera l’équipe qui vous soutiendra dans vos
premiers travaux. Généralement, il faut un bon mois pour
intégrer les nouveaux. Après, c’est à vous de trouver votre
place. Nous sommes avant tout une rédaction donc certaines
règles sont nécessaires et on essaye d’organiser les publications
mais chacun travail sur ce qu’il aime comme il l’aime à son
rythme. Certains bossent régulièrement, d’autres nous sortent
pleins de trucs quand ils trouvent le temps de se poser devant
leur pc et lire leurs comics…le plus important pour nous, c’est la
motivation. Nous ne sommes pas des experts et nous pensons
que chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. En plus, Julien
fait des crêpes. TOUT CANDIDAT EST AUTOMATIQUEMENT
ADMIS EN FORMATION, à vous après de montrer votre passion
(même s’il ne s’agit que d’un personnage ou que les jeux vidéos
par exemple). Dans l’absolu, le profil adéquat est celui d’un
étudiant à la fac qui passe son temps sur internet au lieu d’être
en cours ou de se coucher tôt. Allez, on l’a tous fait…
Cependant, nous recherchons actuellement tout particulièrement
• Des rédacteurs news
• Des rédacteurs bios et fiche comics
• Quelqu’un qui connaît le monde des figurines
• Des passionnés de l’orthographe
SORTIES COMICS : chaque mois, nous listons toutes les bonnes
raisons de ne pas respecter votre budget comics.
SELECTION MDCU : l’équipe de rédaction vous propose ses
critiques chaque début de mois sur les sorties comics. Vous
avez différents avis pour chaque titre avec Ashka qui s’efforce
de présenter de façon ludique notre sélection.
TOUCHE PAS A MES COMICS
(TPAMC) : une fois par mois, Leto
vous propose une analyse sur
l’actu des comics, vous explique
le fonctionnement de cette
industrie ou met en avant une
histoire qui lui tient à cœur (ou
pas !).
DU DESSIN A L’ECRAN (DDALE) : une fois par mois,
Batdetective revient sur une adaptation de comics au cinéma
ou à la télévision.
TOP 300 : vous voulez comprendre pourquoi une série est
annulée ou si votre artiste préféré a réussi à convaincre le public
américain avec sa nouvelle série ? Voici donc une analyse des
ventes de comics aux USA par Leto.
OTHER COMICS : une semaine sur
deux, Fitzlionheart met en avant une
série indépendante culte.
SOLLICITATIONS MARVEL ET DC
: chaque fin de mois, Leto (Marvel) et BartAllen (DC) vous
05
LA SÉLECTION COMICS DE DÉCEMBRE
SI TU LOUPES ÇA, MDCU SUPPRIME
TON COMPTE !
et moderne qui le caractérisait.
- Cette saga est la dernière de l’univers Marvel tel que nous le
connaissons et elle va tout changer !
ulien : Les débuts de «Death Of Spider-Man» qui plaira
sûrement aux fans d’Ultimate Spider-Man mais que les
autres trouveront tout juste «sympa», c’est quand même pas
extraordinaire. En plus de ça on se retape l’horrible Mark Bagley
aux dessins... youpi...
uillaumeMart : Un must have des fans Ultimate !
J
X-MEN 10
A
shka : Uncanny X-Men c’est toujours aussi
bon et en plus, il y a deux chapitres ! X-Men
Legacy est aussi vraiment excellent et New
Mutants est un peu le point faible du magazine
mais plaira quand même aux fans !
eto320 : Gillen devient le nouveau scénariste
d’Uncanny X-Men pour des histoires solides
mais pas flamboyantes pour l’instant (comme
Fraction en gros). Le retour sur le run de
Whedon est une agréable surprise donc lisez
cette histoire si vous avez aimé l’histoire de
Colossus dans le magazine Astonishing X-Men.
Pour Wells, c’est le chant du cygne sur New Mutants avec une
conclusion importante pour la suite alors que Carey va lancer
le mois prochain l’évent Age of X ! Résultat, voici un bon point
d’entrée pour les lecteurs, tout comme le sera le magazine du
mois prochain.
G
L
BATMAN UNIVERSE 10
B
artAllen : Numéro à acheter
absolument pour les Batman Inc. dont
la suite sera proposée par Urban. Très
bonne série. Et The Return fera le lien entre
The Return of Bruce Wayne et Batman Inc.
octeur : Batman Inc. C’est chouette,
bien dessiné, dynamique, rempli
d’action sans tomber dans le pathos. J’aime
et normalement vous devriez aussi (si vous
ne demandez pas à Morrison de faire du
Morrison).
awkeye : C’est le numéro à acheter
pour 3 raisons:
1) Le début de Inc. et le one shot Return, faits par trois grands
artistes (Morrison, Finch, Paquette, le combo en gros)
2) Une couverture qui déchire et qui mérite d’être encadrée
dans votre bureau
3) Dernier numéro de Batman Universe et dernières aventures
pour le Dark Knight pour Panini
En clair, c’est une occasion à ne pas rater, et vu le prix qu’ont
les anciens numéros, achetez-en plusieurs!
itzlionheart : Comment finir en beauté un magazine. Merci
Panini de nous offrir ce numéro comme chant du cygne.
Batman Inc. est inratable et Grant Morrisson est au top de sa
forme.
Merci Panini pour tous ces efforts. La suite en kiosque chez
Urban Comics en 2012.
atdetective : Batman Universe, une histoire très courte
mais tout de même très glorieuse car c’est avec ce magazine
que le Batverse (mais aussi l’univers DC) vont véritablement
trouver leur public et renouer avec la France.
Un magazine qui nous aura fait rêver pendant près de 2 ans
avec un arc de Morrison complètement ahurissant !
Et dans ce dernier numéro, Momo remet cela en lançant une
nouvelle série et une nouvelle saga de qualité : Batman Inc. !
L’achat du mois je vous dit !
ulien : Le one-shot «The Return» est un peu décevant et ne
conclut pas le retour de Bruce Wayne en beauté comme on
aurait pu l’attendre. Il donne en tout cas les éléments nécessaire
pour le nouveau départ avec Batman Inc.
Et ce nouveau départ est très bon ! Vous allez être surpris par ce
nouveau Batman Inc. et Morrison qui changent complètement
de ce qu’on a pu lire depuis des années. C’est frais, dynamique,
divertissant et magnifiquement dessiné. En plus, 4 numéros
d’un coup, du bonheur !
D
H
MARVEL ICONS HORS SÉRIE 23 : CAPTAIN AMERICA
D
octeur : Récit plutôt chouette. Ce n’est
évidemment pas un chef d’oeuvre, mais
le personnage de Bucky est approfondi avec
intelligence ici.
ulien : A ne pas rater ! Brubaker continue
son excellent travail sur Bucky avec ce très
bon arc qui met encore plus le personnage à
l’épreuve. Si la conclusion est un peu décevante,
l’histoire est très bien montée et les dessins sont
très bons. En plus l’arc est collecté en entier ici,
y a pas à hésiter. Et c’est important pour suivre
l’arc suivant qui est tout aussi excellent.
eto320 : Un récit sympa, qui peut se lire sans connaître ce
qu’il s’est passé avant. Si les conséquences sont limitées et
le buzz de Marvel pas justifié au final, on reste devant une série
passionnante. Opération Flash Forward oblige, heureusement
qu’on a cet arc maintenant parce que Fear Itself va être
important pour Captain America. Bucky ressort grandi de cette
épreuve et les dessins de Guice sont superbes.
J
F
L
B
ULTIMATE SPIDER-MAN 11
H
awkeye : Si vous avez arrêté USM, c’est
le moment de faire un come back car c’est
un arc important et riche en action/émotion.
En plus on a du bon Bagley
atdetective : Plusieurs raisons de renouer
avec cette série :
- Bon, ok on a du Brendis au scénar mais il
s’avère bien plus «compétent» que sur les
crossovers de l’univers Marvel.
- Bagley est de retour aux dessins et là pareil,
si sur JLA il était très très moyen (pour ne pas
dire mauvais), ici, il retrouve son style réaliste
J
B
06
LES AUTEURS AURAIENT PU FAIRE
MIEUX!
FEAR ITSELF 2
A
shka : Un deuxième numéro encore
moins convaincant que le premier,
on sait clairement que ce crossover ne
restera pas dans les annales de Marvel
et qu’il se fera très vite oublier. A éviter
si vous pouvez.
ulien : Un deuxième numéro de
Fear Itself clairement en dessous du
premier et on commence déjà à voir
apparaître le gros défaut de cet event,
Fraction n’a pas grand chose à dire !
C’est pas le seul numéro où on aura
cette impression qu’il ne se passe pas
grand chose. C’est pas mauvais pour autant, mais loin de ce
qui est attendu.
uillaumeMart : Comme pour Secret Invasion, les fans de
Marvel ne peuvent pas rater ce genre d’event ! C’est pas
génial mais ça castagne et c’est ca qu’on aime !
eto320 : On va faire simple : tout marvelien va kiffer sa
race, tout DC-Boys va, logiquement pour une fois, rigoler
devant certains détails. Pour tout ceux qui ne se retrouvent pas
dans ces deux sectes, c’est un numéro intéressant qui dévoile
de nombreuses choses mais qui souffre d’un gros problème de
rythme, on n’a pas l’impression que tout pète alors que c’est
le début d’une guerre totale !!! Vous inquiétez pas, les tie-ins
(autres séries) montrent bien que c’est un carnage dans les
rues et que les héros sont dans la merde. Un crossover qui
ralentit donc mais qui reste jouissif par certains aspects.
MARVEL DELUXE : SECRET INVASION
B
artAllen : J’ai bien aimé la période que
ça a amené mais ce n’est pas du niveau
d’un Civil War mais plus d’un World War
Hulk.
octeur : A éviter, seuls certains tieins sont véritablement de qualité. Ici,
nous avons une histoire qui veut nous
plonger dans un climat anxiogène, qui veut
atteindre un climax insoutenable mais ni
l’un ni l’autre ne sont au rendez-vous. On
ne nous donne qu’un énième combat de
bourrins à la Bendis.
shka : C’est pas forcément génial et
c’est pas forcément utile pour ceux qui
se sont mis récemment à l’univers Marvel, le seul truc sympa
c’est que c’est le crossover qui a amené l’excellent Dark Reign !
atdetective : Si Civil War était énorme (et ce sur tous les
plans), il faut bien avouer qu’on est tout de même en deça
avec ce crossover.
Certes, c’est mieux que World War Hulk mais l’histoire et l’idée
de l’invasion secrète et de l’infiltration des aliens aurait pu être
poussées beaucoup plus loin !
Le début est certes amusant mais la suite ne se résume qu’à un
gros combat de bourrin !
Malgré tout, sur le plan de continuité, c’est méga important
puisque on est dans la suite de Civil Wars et de World Wars Hulk
mais que surtout, ce crossover permet de ramener d’anciens
personnages sur le devant de la scène et de poser les bases
d’une nouvelle ère pour l’univers Marvel : Dark Reign !
Ajoutons aussi que si le scénario ne casse pas trois pattes à un
canard, les dessins sont de très bonne qualité.
ulien : Un event très décevant, brouillon et bourrin à souhait.
On n’a pas l’impression d’avoir une vraie histoire qui se
dégage et on a du mal à se sentir impliqué. Les conséquences
de l’event sont très intéressantes mais en lui-même il est assez
inutile et on peut largement s’en passer. Le seul intérêt pourrait
encore être les dessins de Yu, qui nous offre des pages assez
énormes.
uillaumeMart : Juste pour dire à toutes ces mauvaises
langues que j’ai bien aimé Secret Invasion, c’est juste que
comme pour tous les évents, on nous l’a survendu encore et
encore ! Sans cela, c’est une histoire sympa qui est importante
pour la continuité de Marvel, pour les fans donc ! Les autres,
retournez lire votre magnifique reboot !
eto320 : On critique beaucoup Secret Invasion mais c’est à
mes yeux un solide crossover et cette histoire principale est
plutôt complète. Pour avoir relu ces épisodes précis il y a pas
longtemps, à froid, je pense que Bendis a su équilibrer son histoire
en détaillant les multiples aspects de ce «débarquement» sur
Terre. Indispensable pour comprendre le Dark Reign, obligatoire
dans la bibliothèque de tout bon Marvelien, ce crossover est
excellent avec tous les tie-ins. Cet album seul est donc avant
tout une bonne histoire mais il montre bien que chez Marvel,
tout passe par un énorme bordel pendant plusieurs mois dans
pleins de séries et ça, j’adore. L’histoire n’a pas trop vieillie (une
partie de l’intérêt était lié aux conséquences directes qui ont
été effacées avec l’Heroic Age) et nous rappelle une époque
pas si mauvaise que ça chez Marvel.
J
D
G
L
A
B
X-MEN UNIVERSE 10
L
eto320 : La fin d’un arc pourri
sur X-Men, un one-shot d’Uncanny
X-Force très en dessous de la qualité
de la série (qui va devenir géniale dans
les prochains numéros, c’est promis)...
Reste X-Factor mais bon c’est pas non
plus la meilleure série Marvel, juste
une bonne série sur la durée. Purée, je
viens de détruire un mag mutos, je suis
dégoûté...
shka : Bon bah deux épisodes de
X-Men pour finir très vite cet arc
mauvais ... Uncanny X-Force qui nous
offre un .1 pas forcément très accessible
et X-Factor qui nous offre toujours une bonne qualité. Un
magazine toujours en demi-teinte.
J
A
G
L
MARVEL UNIVERSE 30
L
eto320 : Panini propose la suite
de l’évent Chaos War de façon
complète, c’est une bonne solution,
on a pas à acheter trois magazines
différents. Niveau qualité c’est
plutôt bon et c’est important pour
les fans d’Alpha Flight.
07
SIMPLE N’EST PAS L’ENNEMI DU
BON
LES COMICS, C’EST PAS
QUE POUR LES GOSSES !
INVINCIBLE TOME 6: MENAGE À TROIS
X-MEN : L’INTÉGRALE 1969-1970
F
itzlionheart : Je ne remercierai jamais
assez Delcourt de publier Invincible en
France.
Ce sixième tome est peut-être un peu en
dessous du niveau habituel de la série mais
vous aurez droit à une bonne dose de violence
et ce qu’il faut de romances pour vous tenir
en haleine de bout en bout. VIVE KIRKMAN!
eto320 : Si ce tome déroute à certains moments le lecteur,
c’est pour mieux approfondir la situation du héros qui va
affronter des épreuves dantesques par la suite. Kirkman prend
son temps et c’est un luxe appréciable. Vous devez lire Invincible,
c’est une superbe série qui n’est pas juste une pâle imitation !
B
atdetective : Achat obligé pour
les nostalgiques, les acharnés des
collections et de la continuité et les fans
purs et durs. Pour les autres, ça reste
très dispensable : les histoires sont très
moyennes et il faut bien reconnaître
qu’à cette période, la franchise se cassait
méchamment la figure !
Heureusement, Claremont va remédier à tout
cela...
eto320 : Roy Thomas... On parle
beaucoup de Stan Lee mais à la même
époque ce scénariste a, lui aussi, bâti les
fondations des franchises Avengers et X-Men. Si les épisodes en
eux mêmes sont pas très importants et pas forcément géniaux,
ça reste la fin d’une époque «rose» pour les X-Men avant que
Claremont vienne faire de la vie des mutos un enfer. Une sortie
indispensable et bienvenue pour les fans mais une lecture
optionnelle, à conseiller si vous suivez les mutants.
L
L
CONSCIENCE PROFESSIONNELLE
100% MARVEL : HALO HELLJUMPER
L
D
eto320 : Je n’ai pas lu mais pour
information, Peter David est un des
meilleurs scénaristes de Marvel qui
n’hésite pas à écrire des adaptations
(comme celle de la Tour Sombre). Pour
les fans, j’espère qu’il est à son niveau
habituel, c’est à dire un excellent
narrateur.
A
MARVEL ICONS 11
SPIDER-MAN 143
octeur : Depuis le temps que je vous le
dis. C’est le moment, Big Time c’est un
nouveau quotidien pour le Tisseur bien plus
excitant qu’avant. Puis ce numéro comprend
aussi un hommage à notre cher Fantastique
disparu.
shka : Ce mois-ci, on nous envoie que
du Amazing Spider-Man, Big Time est
plutôt sympa, on a le droit à une qualité qui
n’était plus présente depuis un petit moment
sur le titre donc au
final c’est à prendre si
vous aimez Spidey
L
eto320 : Un magazine sympa mais clairement en dessous
du niveau régulier de chaque série. Si pour les FF c’est
touchant, les New Avengers m’ont un peu déçu pour un final
pas très surprenant alors que l’arc,
surtout dans le passé, était génial.
Enfin, Iron Man finit un arc bien chiant
et c’est tant mieux vu que j’ai adoré ce
qu’il lui arrive lors de Fear Itself.
ulien : On bouffe du Iron Man avec
ce numéro et malheureusement l’arc
en cours n’est vraiment pas terrible.
Mais il faut rattraper le retard sur Fear
Itself parce que la série est fortement
liée à l’event, même si ce sera encore
plus mauvais...
On a le droit à une courte histoire des
4 Fantastiques entre Spidey et Franklin
qui fait suite à la mort de l’arc Three (si
je me trompe pas), juste avant l’arrivée
de la série Future Foundation.
C’est très sympa mais ça sauvera pas le magazine.
WOLVERINE 6
L
J
eto320 : Dans cette deuxième partie
de l’arc, on se concentre sur ce qu’il se
passe dans le cerveau de Logan et Aaron
nous montre tout son
inconscient, ce qui
est assez marrant et
passionnant.
MARVEL TOP 4
L
eto320 : Du Hulk traditionnel dans le bon
sens du terme. La série est en Hors-Série
parce qu’elle n’est plus vraiment indispensable
malgré la qualité donc à réserver aux fans.
08
ICI, C’EST MOI QUI FAIT LA
RUBRIQUE !
PANINI
A
COMPRIS
MARVEL HEROES 11
X-MEN EXTRA 87
A
TOUT
A
shka : Bon bah voilà, Avengers a
cessé de devenir intéressant, il fallait
bien que ça arrive ... Un #12.1 très
important et un #13 totalement inutile et
mauvais surtout avec l’arrivée de l’affreux
Bachalo aux dessins. Le reste du mag est
aussi passable.
ulien : Du très bon mag ici ! Avengers
est très bon avec un numéro 12.1
agréable et important pour la suite (même
s’il ne remplit absolument pas sa fonction
de point d’entrée dans la série) et un
excellent numéro 13 qui nous plonge au
coeur de l’équipe avec de super dialogues
et de magnifiques dessins de Bachalo.
De très bons débuts pour Journey Into
Mystery qui remplace la série Thor et qui est vraiment de qualité.
Le seul défaut c’est d’avoir une histoire courte de Cap tiré du
numéro anniversaire des 70 ans.
eto320 : Ashka vient d’insulter Bachalo, rien que pour ça il
a perdu tout crédit à mes yeux (Ashka, pas Bachalo !!!) Par
contre c’est vrai que l’arc de Avengers est nul à chier pendant
Fear Itself. En revanche, jetez-vous sur l’épisode 12.1 car il
annonce un évent avec Ultron dans un an en France et ce sera
énorme, la preview aux USA ayant démontré que cette histoire
par Bendis et Hitch risque de marquer les Vengeurs. Enfin, le
changement de direction pour la série Thor est bien dirigé par
Gillen qui revient sur la série avec une meilleure histoire et un
héros passionnant.
shka : Cette série est vraiment
sympa et permet de voir une
dynamique assez intéressante a la
suite de la transformation de Jubilée,
je ne pensais pas voir cette série sortir
en France et je suis agréablement
surpris !
J
PANINI N’A PAS COMPRIS
X-MEN HORS SÉRIE 4
A
shka : On nous sort le crossover
entre Daken et X-23 sans nous
avoir offert les premiers chapitres de
X-23 ce qui est totalement honteux...
Du coup vous aurez du mal à
comprendre la logique de X-23 sans
avoir eu ce qui va avant dommage...
eto320 : Pour compléter la
critique d’Ashka, on a deux séries
surprises qui proposent des histoires
sympa mais ce crossover entre elles
tombe un peu comme un cheveu sur
la soupe à papa Logan..
L
L
LE CHOIX DES LECTEURS
MAIS D’OÙ SORT CE TRUC ???
SPIDER-MAN HORS SÉRIE 36
A
shka : On se demande un peu d’où
sort ce truc, c’est une série passé
totalement inaperçue en VO et pas
forcément utile, alors pourquoi la sortir
en VF ?
64 votes
35 votes
09
46 votes
36 votes
33 votes
LILLLE COMICS FESTIVAL : LE RECAPITULATIF
Par Fitzlionheart
A
magasins sortent leurs cartons remplis de magazines VF et VO.
Les autres rédactions montent aussi leur stand. Au premier
étage, les consoles de jeux sont installées.
Ah oui, la salle. Je ne vous ai pas parlé du Gymnase de Lille.
Je ne sais pas quel est son usage habituel mais elle ressemble
fortement à un théâtre. Après un long couloir, on arrive dans
une grande salle, très haute avec une scène dans le fond. Deux
escaliers sur les côtés mènent en haut à une galerie ouverte
qui surplombe la grande salle. C’est bon, vous imaginez le lieu ?
u début du mois s’est tenu le Lille Comics Festival et MDCU
était de la partie. Pour sa sixième édition, le seul festival
dédié uniquement aux comics a mis les bouchées doubles. Petit
résumé pour ceux qui n’ont pas pu être là avec tout d’abord un
petit compte-rendu général des événements pour vous rendre
compte de ce qu’est un festival depuis l’intérieur. Ensuite, chaque
staffeur ira de sa version personnelle et de ses anecdotes pour
finir de dépeindre le festival.
MDCU! RASSEMBLEMENT!!!
Bon, donc les artistes commencent à se mettre à leur table,
prêt à dédicacer et dessiner ce que leur donneront leurs
fans. Et à l’heure prévue, les premiers visiteurs arrivent et
sonnent le début de deux jours de salon intense.
JOUR 1
A
près les salutations entre nous (première rencontre, tout
ça tout ça). On commence à recevoir un peu de visite.
Surtout des membres de la communauté comics de France.
Les gars de Comicsblog viennent nous saluer, on parle avec
Cable’s Chronicles, Génération Strange et Comixity. C’est
une première pour nous et ces échanges se passent au
delà de nos espérances. Tous ces gars sont formidables et
on est très heureux de pouvoir les compter dans nos amis.
C
e fut deux jours mémorables pour tous les membres de
l’équipe. D’abord parce que c’était la première rencontre
pour la plupart d’entre nous.
La rédaction est éparpillée dans toute la France et il aura fallu
attendre 3 ans d’existence et un événement majeur pour enfin
justifier un rassemblement MDCU.
Les trois fondateurs ont pris la voiture depuis Metz avec
le matos vidéo, les flyers, la bâche, des Pom-pom Girls et
surtout les rares exemplaires du nouveau magazine MDCU.
Docteur a pris le train très tôt depuis la Belgique. Leto est
venu de Paris et Fitz de Lyon. Les autres staffeurs gardaient
la maison mère pendant que ces joyeux lurons sentaient
monter l’excitation.
La salle se remplit de plus en plus et les files d’attente s’allongent
(celle de Don Rosa traverse toute la salle). On part faire un
petit tour, saluer les éditeurs français présents : Aelement
Comics; WebEllipse et se rendre compte qu’il y a énormément
de scénaristes et dessinateurs invités. Certains sont des mégastars comme Mike Allred et Dustin NGuyen et d’autres sont
Le festival n’ouvre ses portes qu’à 11h mais Doc fait le pied
de grue depuis 8h. On ne sait toujours pas pourquoi si tôt
surtout que le convoi de Julien, Alex et Scarecrow n’est arrivé
qu’à 10h… Enfin bon. Leto et Fitz, quant à eux se sont rejoint
à la gare et à 10h30 le groupe était complet.
Quand on a un stand, on a la chance de pouvoir rentrer
dans la salle en avance pour le préparer. Et quand un groupe
entier double toute une file de fans pas très heureux d’attendre
depuis plusieurs heures seulement parce qu’il porte un T-shirt
marqué MDCU dessus, il se sent mal. On se sent privilégié et
c’est flatteur mais le fan de Picsou qui attend fébrilement sa
dédicace de Don Rosa vous jette quand un petit regard assassin.
Un grand merci à l’organisation du festival pour nous avoir
donné ce très bon emplacement. MDCU était proche de l’entrée
et proche du buffet (deux points d’attractions majeurs) et cela
nous a permis d’avoir un fort passage devant nous.
moins connus comme le dessinateur anglais de Tank Girl Rufus
Dayglo mais tous sont accessibles pour un dessin original ou
une petite signature accompagnée d’une rapide discussion.
Le LCF est un festival à taille humaine. Les artistes se baladent
entre les stands quand ils ont quelques minutes de libre. Pour
tout fan-boy, c’est un rêve et le LCF le réalise. On est pas dans
un événement gigantesque où les artistes sont séparés des
festivaliers, ici tout le monde se mélange.
La journée passe tranquillement et les interviews débutent sur
les coups de 12h avec Mike Allred pour commencer. Encore une
Autour de nous, les autres exposants s’activent aussi. Les
10
exceptionnel avec les artistes présents et Leto, Doc et Fitz se
dévouent pour y assister (non pas que ce soit une contrainte
mais on avait prévu une giga-réunion avec les autres sites). On
ne vous dira rien de ce repas d’anthologie que nous n’oublierons
jamais. Entre le placement de table improvisé et les bouteilles
de vin, on a passé un excellent moment avec Jeff et Steeve de
Comicsblog.
Mais, vous vous doutez bien qu’ MDCU n’allait pas aller dormir
aussi tôt. Il était 23h quand nous avons quitté la salle et cela ne
faisait que 20h que nous n’avions pas dormi...
Alors, nous avons rejoint les autres rédactions pour visiter la
ville de nuit et tenter de trouver un bar acceptable où étancher
notre soif.
La chose s’est avérée très ardue et après plusieurs tentatives
infructueuses, les trois compères ont rejoint à pied leur chambre
d’hôtel située à 1 heure de marche…
Il était maintenant 2h du matin et un débriefing s’imposait !
première
pour nous que ces
interviews qu’il nous a fallu préparer. L’anglais
n’est pas notre langue natale mais on se débrouille comme
on peut. Alex filme avec son matériel de professionnel et les
différents médias s’enchaînent pour de courts entretiens. Le
festival nous a mis à disposition une petite salle de presse que
le brouhaha du gymnase n’atteint pas.
Et là, on se rend compte que nos artistes préférés sont des gens
normaux, drôles et adorables. Ils répondent aux questions avec
franchise et ne prennent même pas la mouche quand on les
harcèle sur des potentielles séries dont
ils n’ont pas le droit de parler (n’est-ce
pas Dustin NGuyen qui prépare plusieurs
titres Beyond…).
Doc était dégoûté de ne pas avoir fait signé ses Picsou, Leto
était ravi de sa discussion dans les toilettes avec Peter Milligan,
Fitz voulait des dédicaces et Julien était fatigué mais on était
tous d’accord pour dire que ce festival était déjà une réussite
alors qu’il nous restait une journée.
Les bonnes nouvelles s’enchaînent quand
les responsables d’Urban Comics, venus
incognitos au festival qui viennent nous
voir pour discuter en off de l’interview
spéciale d’il y a quelques semaines et du
futur de DC en France.
Sans rien dévoiler de secret, ils préfèrent
mettre la librairie en avant plutôt que le
kiosque car l’équilibre financier doit être
la base de leur politique. Si l’équilibre est
trouvé et si les résultats sont là, il y aura
alors des modifications et des tentatives
de développement mais DC ne s’est
jamais implanté en France cela amène à
de la prudence.
Que cela plaise ou non, Urban Comics assume ses choix et
les gens qui gèrent le label sont des passionnés extrêmement
compétents. On les remercie d’être venu nous voir et on leur
souhaite bonne chance pour la suite.
D’ailleurs, tout le monde au lit !
JOUR 2
L
e réveil est effectué par Sacrecrow avec un
en slip au milieu du lit partagé par Leto
ambiguïté dans cette scène : promis). Doc
prendre une photo et la petite équipe repart
au festival.
Pendant la journée, le staff s’est relayé pour tenir le stand,
interviewer les artistes, et également se faire faire quelques
dédicaces par des artistes qu’on aime bien. Leto alpague des
visiteurs pour présenter le site (merci les études de marketing)
et on tente de glaner des contacts un peu partout. C’est nonstop. Il y a toujours quelque chose à faire.
magnifique saut
et Fitz (aucune
en profite pour
pas très fraîche
Encore une fois, tout se passe à merveille. Milligan est autant
en forme que nous pendant son interview et l’artiste Geoffo,
dessinateur de Vic Boone a été d’une sympathie déconcertante.
On est content de voir débarquer des fidèles du site venu nous
faire coucou. Mention spéciale à Lynks, Julien Croquette et
surtout Ministry (qui nous a beaucoup aidé durant les deux
jours). J’en oublie forcément mais on vous aime les gars, c’est
grâce à vous qu’on est là et c’était vraiment cool de vous voir
en vrai.
Ce fut un dimanche moins chargé que la veille et le staff en
a profité pour se faire faire de belles dédicaces et acheter de
beaux dessins.
On a quand même réalisé une belle interview avec Aelement
comics, un éditeur français de french comics qui fait des titres
Alors qu’on s’achemine doucement vers la fin de cette première
journée. L’orga du festival nous propose un dîner totalement
11
de qualité comme Hoplitéa.
Les animations du festival ont permis d’avoir toujours
un événement grâce à la tombola, le cosplay, et les
différents panels Nos Années Strange avec un auteur
Sébastien Carletti et celui sur la légion avec Barry
Kitson et Abnett et Lanning tenus par le rédacteur
en chef de Scarce, Xavier Lancel.
Pendant toute la journée, nous avons organisé
des petits quizz pour faire gagner des comics et
des figurines en plombs sur notre stand. Merci aux
participants qui, on l’espère, sont repartis avec un
lot qui leur faisait plaisir.
Et le magazine ! Quel succès pour ce magazine !
Vous êtes plus de 2000 à l’avoir téléchargé et on en
est aussi surpris que de l’accueil chaleureux qu’il a eu
sur le stand. Les compliments étaient nombreux et les critiques
très constructives. Nous avons fait signé un exemplaire par un
maximum d’artistes et vous pouvez le gagner en ce moment
même sur le facebook de MDCU.
présenté en avant-première le magazine MDCU que vous aurez
numériquement et gratuitement tous les mois sur le site.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est fatigué mais plus
que cela n’aurait pas pu mieux se passer.
On est lundi après-midi et je ne descends toujours pas de mon
petit nuage. Tout était parfait.
Je vais parler pour ma part, en tant que “média“ présent pour
couvrir l’événement.
L’organisation du festival était super, jonglant constamment entre
les artistes, les médias, les visiteurs. Les questions trouvaient
leurs réponses bien assez vite. Je pense parler au nom de tous
les membres du site en avouant qu’on ne remerciera jamais
assez les membres de l’association Art Thémis pour tout leur
boulot et leur engagement. La masse de travail était énorme et
la plupart des gens présents sont partis heureux, leurs dessins
et leurs achats en poche. Bravo les gars, vous avez gérer !
Aux alentours de 18h, les visiteurs ont été invités à vider les lieux,
laissant l’excitation retomber. Les stands se sont rapidement
rangés, les balais, eux, sont sortis.
MDCU a rassemblé son matériel et les au revoirs ont été
déchirants. Finalement, Leto a raté son train et Fitz n’est arrivé
chez lui que tard dans la nuit.
Ainsi se termine le
premier festival pour
MDCU. C’était une
expérience incroyable
avec
de
belles
rencontres qui nous
renforcent dans nos
projets pour l’avenir.
Le Lille Comics Festival,
on y sera l’année
prochaine. Comme on
sera à la Comic Con de
Paris (avec un stand)
et à Angoulême (sans
stand parce que c’est
un peu trop cher pour
nous).
Maintenant
on
passe aux réactions
individuelles des 6
staffeurs présents.
Ils ont tellement géré qu’on a pu interviewer tous les artistes
que l’on souhaitait interroger. Cela a donné des entretiens
magiques ou la fan-attitude devait s’effacer au profit d’un relatif
professionnalisme. Mais bon sang, quand on est face à Mike
Allred, on jubile intérieurement. Les auteurs sont des gens
formidables et pas du tout capricieux (en tout cas, pas ceux à
qui on a parlé).
Quelle expérience de poser des questions qu’on se pose en tant
que fan directement aux artistes ! Quelle expérience de leur
parler, et de rigoler avec eux ! Voilà des instants mémorables.
On a aussi pu rencontrer les autres sites et rédactions comics
de France. C’était un honneur de travailler et collaborer avec
eux. L’équipe MDCU remercie particulièrement la rédaction
Comicsblog, Mister O de Génération Strange, et les membres
de Cable’s Chronicles et Comixity. Vous aurez d’ailleurs dans
les heures ou jours à venir un podcast commun qui s’annonce
dantesque !
Merci les gars et à bientôt en festival.
Fitz :
Presque un an que je
suis sur MDCU. Un an
d’écriture d’articles et
d’échange avec des
fans de comics aussi passionnés que moi.
Pour la première fois, MDCU a activement pris part à un
événement majeur du milieu comics en France. Le Lille Comics
Festival, sixième édition. Le rendez-vous était à Lille, dans la
salle du Gymnase ce weekend des 5 et 6 Novembre.
C’était mon premier festival, en tant que visiteur ET en tant
qu’exposant. Les fondateurs Julien, Scarecrow et Alex ont
pris un stand pour donner une plus grande visibilité au site et
Et puis on garde le meilleur pour la fin. Merci aux fidèles qui
sont venus nous voir sur le stand. Ministry, julien Croquette,
Lynks et j’en oublie sans doute d’autres. Merci aussi à ceux qui
traînent sur le site sans forcément commenté. Merci de nous
suivre les amis.
Merci aussi à tous les autres qui se sont arrêtés, ont discuté
avec nous, et nous ont félicités pour notre magazine, qu’ils
soient pro ou simple lecteur. Si jamais certains nous rejoignent
maintenant : Bienvenue à vous !
L’échange n’est jamais plus fort qu’en vrai et on a vécu beaucoup
de choses fortes durant ces deux jours. On a vu la folie Don Rosa
12
avec une file d’attente impressionnante, on a vu la ferveur de
nombreux fans patientant calmement pour obtenir des dessins
de leurs artistes préférés. On a vu Mike Allred qui, après notre
interview est venu de lui-même sur le site : un grand moment
de classe. On a aussi pu manger à côté de Peter Milligan et ça,
c’est directement rentré dans les annales des histoires qu’on ne
peut pas vraiment raconter tellement c’est improbable. On a vu
des cosplayers de qualité.
sur notre stand. Alors que je feuilletais le très mauvais Amazons
Attack entre un Julien abattu et un Scar’ surexcité (comme
d’habitude) j’entends un : «Is it your website ?». Mon regard
se lève sur un Milligan qui me remarque au même moment et
lâche un «You Bastard» significatif. Finalement, la conversation
jusqu’alors très riche dévie sur nos avis respectifs au sujet des
New52. Après 5 bonnes minutes, on doit se quitter (ou du
moins lui décide de se tailler), il prendra plus tard l’Eurostar
tout comme moi, mais visiblement cela ne lui fait pas plaisir :
«Oh god no ...» dit-il. Il m’a bien cerné.
Mais voilà, c’est terminé. Le prochain rendez-vous en vue est
le festival d’Angoulême et MDCU sera là. Et bien sur, l’équipe
reviendra à Lille l’année prochaine pour la septième édition du
Lille Comics Festival !
C-omics : Nous étions surtout là pour ça, et la passion
transparaissait littéralement, que ce soient les représentants
de French Comics, les auteurs, les vendeurs ou les «simples»
fans c’était une ambiance collective centrée sur une même
ambiance : SUPER.
Docteur :
Pour évoquer mon sentiment, je vais emprunter une forme
des plus simpliste et enfantine : l’alphabet . Enfantine car cela
représente parfaitement l’ambiance qu’il y avait au festival, tout
le monde était retombé en enfance.
D-odo : C’est bien simple, en dehors du festival, la plupart de
notre temps s’est composé de marche, de marche et de marche
à la recherche d’une brasserie dans le Lille de la nuit, mystérieux
et assez étrange. Des heures de marche à la recherche tantôt
de nos collègues (Fitz’, Leto et moi composions un groupe),
tantôt d’une brasserie potable, tantôt de
notre abris. A 3h du matin, finalement,
pouvions-nous enfin tomber dans les
bras de Morphée. Du travail, je vous le
dis.
A-llred : LA rencontre du festival. Une personne ultra sympathique
et simple, accompagnée de sa femme il était très abordable,
E-lephantmen : C’est le dessinateur de
cette série : Starkings qui est à la source
de la plus étrange dédicace que j’ai eu
et vu. J’étais arrivé chez Simon Davis, là
hésitant totalement sur le personnage
à choisir, j’opte pour une valeur sûre:
Spider-Man. Pas de réponse, il ne voit pas
et désire un exemple pas de chance je
n’en ai pas. Finalement je me tourne vers
le Judge Dredd mais me rattrape en lui
demandant Hellboy. Starkings entendant
la conversation gueule, sa barbe penchée
sur le dessin qu’il exécute : «Fais un
Hellboy avec un casque de Dredd» et
Davis s’exécute. Me voilà donc avec un unique exemplaire de
ce drôle de personnage.
tout comme son oeuvre il y a une forme de côté enfantin chez
lui comme lorsque il a poussé une chansonnette pendant notre
interview sous nos yeux ébahis ou qu’il est passé sur notre
stand pour observer ce que l’on y avait.
F-arid : Si vous voulez vendre quelque chose, demandez à Leto,
ce gars a juste une bouche de vendeur de babouches, il serait
capable de vendre des bonbons à un diabétique tant son débit
de parole et impressionnant. Un monstre qui va naître, je vous
le dis.
B-astard : Milligan et moi avons eu 3 entrevues durant ce
festival, 3 qui resteront définitivement dans ma mémoire. Ces
dernières se décomposent ainsi ;
1/ La Dédicace: J’arrive chez notre ami Irlandais pour dédicacer
mes Batman et mes Hellblazer, rapidement la discussion bascule
sur la politique. Nous en sortons d’accord sur un point : Thatcher
était une grosse c****
2/ L’interview : Je dois avouer avoir été pas mal mis à l’aise par
notre précédente rencontre, néanmoins cela restait Milligan et
le trac était là. Malgré cela, l’interview s’est bien passé jusqu’à
ce que je tousse lors de son intervention. Il s’interrompt et me
fusille du regard, me voilà prévenu. JE dois me retenir à tout
prix mais voilà qu’il enchaîne et que Fitz’ le relance : Je deviens
rouge, ma pomme d’Adam frétille, des perles de sueur font leur
apparition, la main qui tient le micro tremble et est sur le point
de basculer et là je dois me lâcher. Une seule solution : La fuite.
3/ Tout comme Allred, Milligan s’est décidé finalement à passer
G ... Je n’ai rien pour G, et tant mieux je pense avoir tout dit,
je remercie tous les organisateurs très sympa (spécial dédicace
à Nono), les autres sites avec lesquels on a passé de chouettes
moments, les membres du staff (sauf Leto qui était méchant et
Scar’ qui me faisait peur avec son caleçon).
Leto :
Le LCF, ce n’est que ma seconde convention comme visiteur
et la première comme exposant. C’était passionnant car il y
avait toujours des trucs à faire, je n’ai pas vu le temps passé
: discuter avec les autres sites web, avec l’équipe d’Urban
Comics, Laurent de chez Aelement Comics qui était juste à coté
13
de nous, voir les artistes se balader pour aller en interview ou
sur notre stand…
J’avoue, le truc que j’ai préféré, c’est quand l’un de vous
venait sur le stand et répondait « Je vous connais les gars,
je viens tous les jours » ou carrément nous filait son pseudo.
Juliencroquette, Lynks, Ministry (un grand merci pour ton aide),
iToine, ceux que j’oublié ou que j’ai loupé, merci d’être passé
nous faire un coucou.
Ce fut un plaisir de participer au podcast avec les autres
rédactions (merci Sullivan pour l’invitation) mais surtout j’ai
adoré rencontré les membres de MDCU que je n’avais vu (oui,
Docteur est aussi bizarre dans la réalité que sur le forum, tout
comme Scarecrow). Merci aux fondateurs pour avoir mis sur
pied cette escapade à Lille, ça restera un grand moment dans
ma vie de staffeur. Enfin, je voudrais saluer Steve et Jeff de
ComicsBlog avec qui j’ai passé un excellent dîner en compagnie
de Docteur et Fitzlionheart (qui ont enchaîné les interviews tout
le week-end) ainsi que les artistes du LCF. Vivement le ComicCon !
passionnés amateurs ! Rien que dans l’organisation : un petit
gymnase en centre ville, des chaises et des tables empruntées
à la mairie, des bénévoles qui courent dans tous les sens, un
processus d’entrée par forcément trop au point qui crée une
file d’attente jusqu’au bout de la rue. Mais c’est ça qu’est bon !!
Ce côté convivial, on se prend pas la tête, on est tous plus ou
moins une grande « famille ». Quand vous avez des Mike Allred
et Peter Milligan qui viennent vous voir sur votre stand (vous
petit site français de comics), ça peut pas être plus convivial
que ça !! (encore plus quand ils vous traitent carrément de «
basterds » !). On se retrouve donc avec ce côté « amateur » et
ce malgré la présence beaucoup de grands professionnels des
comics, ce qui crée un gros contraste et fait tout le charme et
toutes les qualités de ce festival. En résumé, le LCF a une âme.
Et ça se ressent aussi dans l’accueil qu’on nous a réservé. Pour
notre première expérience de stand dans un festival, on a
vraiment été super bien accueillis et pris très au sérieux, on se
serait presque senti important ! (alors que t’as un mec comme
Don Rosa à l’autre bout de la salle !!) . Je tiens du coup à me
remercier tout particulièrement Arno, mais toute l’orga était
super.
Scarecrow :
Bon, je crois que tout a été dis à peu de choses près... C’était
tout simplement énorme, que se soit au niveau de l’accueil ou de
la gestion interne. On a eu l’occasion de parler avec beaucoup
de monde qui s’arrêtaient au stand et qu’ils étaient déjà inscrits
ou qu’ils ne connaissaient pas le site, c’était un vrai bonheur de
parler de notre passion commune pendant quelques instants.
Au niveau plus interne de MDCU, ça a aussi été un super weekend pour nous. C’est la première fois qu’on se rassemblait
à autant, j’ai moi même découvert pour la première fois en
personne Fitz et Docteur (des mecs terribles !!), et ça a vraiment
renforcé l’équipe. On a aussi rencontré beaucoup de monde,
notamment les autres sites majeurs en France, et ce fut un
plaisir à chaque fois, bien plus sympa de mettre des visages sur
les personnages derrière les sites web. Des professionnels aussi,
notamment du french comics, tous plus sympas et ouverts les
uns que les autres. Être à Lille te donne vraiment l’impression
de faire partie de ce petit monde des comics en France, et ça
c’est de l’or.
Une très bonne première expérience pour moi aussi aux côtés
de trois staffeurs que je n’avais encore jamais vu et qui sont
justes géniaux ! Je peux déjà vous dire avec certitude «à l’année
prochaine tout le monde !!».
Julien :
Aaah le Lille Comics Festival. Première année pour moi et je
suis sous le charme. Pourquoi ? Parce que ça sent bon le côté
Rendez-vous l’an prochain avec grand plaisir !
14
INTERVIEW : MIKE ALLRED
Par Fitzlionheart
M
V
DCU a pu interviewé Mike Allred durant le LCF. Rencontre
avec un passionné.
Donc peut-être que je suis chanceux mais je n’ai jamais eu de
soucis et je n’ai vu aucune différence entre le mainstream et
l’indépendant.
otre Madman est vraiment une histoire folle, pensez
vous que les comic books mainstream manquent de
folie ?
D
Je ne sais pas. J’arrive toujours à trouver des histoires innovantes
mais il faut savoir les chercher. Je pense que la série I-Zombie
que je dessine pour DC chez Vertigo est fun et originale et je
suis heureux d’y participer. Il y a beaucoup de bonnes séries
ailleurs mais j’aimerais qu’il y en ai plus.
Tout le monde voudrait que cela avance plus vite et que
l’innovation soit plus présente mais je trouve qu’il y a plus de
bonnes choses dans les séries mainstream maintenant qu’il n’y
en a jamais eu auparavant.
’où vous est venu l’idée de Madman ?
Déjà, le concept est: Frankenstein dans un costume. C’est ma
version du monstre Frankenstein et également mon alter-égo.
Je suis souffre personnellement d’angoisses existentielles, je
suis terrifié par de grandes questions comme «quand le temps
a-t-il commencé?» ; «qui suis-je?» ; «qui sommes-nous?» ; «y
a-t-il un but à la vie?» et cela peut aller jusqu’à me paralyser et
je me suis toujours senti un peu malade, un peu fou et c’est le
processus créatif qui me permet de gérer cela et de trouver le
bon côté des choses.
J’utilise les choses que me terrorise et cherche celles qui me
procure de la joie et je filtre tout ça dans Frankenstein. J’y ajoute
beaucoup d’influences, mixe le tout et cela donner Madman.
E
t c’est pour cela que Madman possède un yoyo
comme arme?
Exactement. Mais c’est un yoyo très dangereux.
P
ouvez-vous nous parler un peu plus du «Madman:
20th Anniversary Monster» qui arrive le 21 décembre
prochain ?
V
ous avez travaillé pour des éditeurs indépendants
(Madman pour Toundra) et aussi pour de grosses
maisons Mainstream (Marvel avec X-Static et DC avec
I-Zombie), quelles différences existent entre les deux ?
Bien sûr, nous étions étonné de voir que 2012 sera le vingtième
anniversaire de Madman, c’est un étape impressionnante à
atteindre. J’étais à Portland avec Jim Valentino d’Image et il a
eu l’idée d’avoir 20 artistes créant une histoire chacun.
Donc j’ai commencé à demander à mes amis. J’en ai contacté
plus de 20 au cas où quelqu’un ne pourrait pas le faire et ils
l’ont tous fait donc il y aura finalement plus de 20 créateurs
dans cette édition.
Pour compléter j’ai écrit une histoire complète et nous avons
regroupé plus de 200 pin-ups qui ont été faite pendant ces 20
années. C’est une collection
très variée d’artistes et j’en
suis très fier.
J’ai été très chanceux.
Les éditeurs avec qui j’ai travaillé: Bob Schreck, Shelly Bond, Axel
Alonso entre autres sont encourageants et impliqués et ont fait
partie du processus de création. Je connais des personnes qui
se battent avec leurs éditeurs mais je me considère chanceux.
Donc je dirais qu’il y a peu de
différences car on m’a rarement
demandé de faire des modifications .
J’ai toujours fait ce dont j’avais envie.
Y
S
i vous deviez choisir
un
personnage
à
réinventer,
lequel
choisiriez vous ?
a-t-il moins de liberté avec le
mainstream?
Non, pas sur les projets auquel j’ai
participé. Même lorsque j’ai fait
Superman/Madman. On pourrait
penser que DC serait très strict de
l’image de Superman mais j’ai écrit la
série et on ne m’a demandé qu’une
seule modification: il y avait une scène
où Superman et Madman discutaient
sur une balançoire et on m’a demandé
de ne pas faire Superman assis dans
une balançoire. Et ça ne m’embêtait
pas. C’était la seule exigence qu’ils ont eu.
J’aimerais bien faire ma
version de Danger Diabolik
(Diabolik en français), une
série italienne. Peu de
gens le connaissent aux
États-Unis
et
j’aimerais
bien me l’approprier. Mais
je pense simplement cela
maintenant, il y a plein
d’autres personnages que
j’aime particulièrement.
15
ACTUALITES COMICS : CE QU’IL FAUT RETENIR DE NOVEMBRE
Vague d’annihilation chez Marvel
Marvel a annoncé ce mois-ci l’arrêt de plusieurs séries. Voici la liste des
séries concernées :
- Ghost Rider
- X-23
- Daken : Dark Wolverine
- Black Panther : The Most Dangerous Man Alive
- Alpha Flight
- Iron Man 2.0
La firme annule même des séries avant leur sortie comme Victor Von
Doom ou Destroyer.
Début 2012 sous le signe DC
Animated Universe
En février, les Français seront gâté avec la sortie
de nombreux DVD DC Animated :
- Le film Batman : Year One sortira le
premier février en version collector double DVD
pour 13€.
- La deuxième saison de Batman :
L’Alliance des Héros est prévue pour le 29 février
au prix de 13€ (2 DVD)
- Un troisième volume de la série Young
Justice sortira le 29 février.
De plus, le FNAC proposera le 11 janvier une
édition spéciale de plusieurs coffrets en y
incluant un comics pour 13€. On retrouvera :
- Superman/Batman : Apocalypse
- Superman/Batman : Ennemis Public
- Batman : Sous le Masque Rouge
- 4 volumes de Batman TAS
Venom prend le pouvoir
Pour fêter le crossover concernant Venom et qui
se déroulera en février, Marvel a dévoilé quelques
variant covers de séries avec des héros
“venomifiés”.
La loi des DLC
Batman : Arkham City continue de prolonger l’aventure avec des DLC. Après ceux consacrés aux personnages (Nightwing,
Catwoman et Robin), l’heure est venue de posséder des lieux. Au programme : l’Iceberg Lounge, le Carnaval du Joker
mais surtout la Batcave.
16
Batman Beyond revient
DC a annoncé qu’à partir de février, Batman Beyond sera de retour en digital et sera accompagné de Justice League
Beyond. Ces épisodes seront ensuite rassemblés dans le magazine papier Batman Beyiond Unlimites à la fin du mois.
Un nouveau format single
Marvel, pour réduire les coûts, va changer son
format single. Ainsi au lieu de la couverture que
nous connaissons, il y aura désormais un papier à
mi-chemin entre ce qui est actuellement utilisé et les
pages intérieures. Et la pagination passera de 32 à 34
pages (surement plus de pub). Tout cela commence
avec Fantastic Four #601.
Lego Batman aura une suite
Le jeu de briques consacré au Chevalier Noir aura bel
et bien une suite qui s’intitulera Lego Batman 2 : DC
Super Heroes.
Selon les rumeurs, le jeu pourrait sortir cet été pour
coïncider avec la sortie du film The Dark Knight Rises.
Panini en 2012 (suite)
Panini n’en a pas fini avec les annonces de 2012.
Voici certaines annonces qu’il faut retenir.
- Marvel Universe renait en avril.
- Ultimate Fallout sera dans Ultimate SpiderMan Hors Série 4
- L’univers Ultimate sera concentré dans un
seul bimestriel à partir de mai.
- Le magazine Spider-Man sera relancé au
premier numéro pour l’événement Spider Island.
- Le run de Morisson sur les X-Men entre dans
la gamme Select tout comme World War Hulk.
- La Dernière chasse de Kraven sera réédité
dans la collection Marvel Gold.
- Côté Deluxe, Annihilation : Conquest sera
édité en deux volumes et Dark Avengers en un seul
volumes.
- Pour les Best Of, on aura les sagas Sin Eater
(Spectacular Spider-Man) et Uder Siege (Vengeurs).
- Moon Knight de Brian Bendis et Alex Maleev
sera proposé au format 100% Marvel, tout comme
Abvengers : Les Origines et Captain America : Man
Out Of Time.
- Jennifer Blood et Superior arrivent en librairie,
tout comme la saison neuf de Buffy.
- L’éditeur Avatar rejoint les rangs de Panini
avec la Nuit des Morts-Vivants et Doktor Sleepless.
- La hausse de la TVA se fera sentir sur les
prix de Panini : +0.10€ sur les magazines kiosques et
entre 0.20€ et 0.40€ d’augmentation pour la librairie.
Urban Comics en 2012
Urban Comics a publié un
article qui a été assez mal reçu
concernant la suite de séries
publiées par Panini. Ainsi, en
réponse aux réactions, Urban
a annoncé la sortie de la fin de
l’arc New Guardians de la série
Green Lantern alors que le
mensuel consacré au Chevalier
d’Emeraude doit reprendre l’arc
War of the Green LAntern qui aura
une importance dans le relaunch
DC. On aura aussi le droit à la
fin de la saga New Krypton avec
l’arc War of the Supermen.
17
INTERVIEW : URBAN COMICS
N
ous avons eu la chance d’être choisi par le nouvel éditeur
de DC Comics en France pour réaliser une interview croisée
avec 3 autres grands sites français que sont Comicsblog,
Comic Box et Superpouvoir.
Q
uelle politique allez vous privilégier : mettre en
avant les grosses licences (Superman, Batman,
Green Lantern) dans un premier temps pour dans un
second temps faire découvrir au public français des
séries plus confidentielles (Secret Six ou Frankenstein
Agent of SHADE par exemple) comme Panini à la fin avec
DC; ou proposer un mix dans vos magazines avec des
sommaires alliant les «grosses» séries et les «petites»
séries comme le fait Panini avec Marvel en dispatchant
ses séries Vengeurs dans plusieurs magazines pour
soutenir les ventes ?
Nous avons chacun posé plusieurs questions au nouveau label
concernant l’exploitation de la licence DC à partir de janvier
2012. Nous regroupons ici toutes les questions et réponses des
quatre sites.
Mais avant tout, voici une petite présentation de l’équipe d’Urban
Comics, décrite par son directeur éditorial, François Hercouët :
«Voici de quoi vous donner une idée plus précise de qui fait
J’imagine que vous évoquez principalement la gestion du
Relaunch. Il est bien évidemment impossible de publier
l’intégralité des 52 séries en librairie, c’est la raison pour
laquelle l’offre en albums comprenant des titres comme Justice
League, Batman, Superman Action Comics, Wonder Woman,
Aquaman, etc. sera complétée par une offre en kiosque. Nous
publierons deux bimestriels, l’un développant l’univers de
Batman, l’autre l’univers de DC au sens large. Nous attendons
d’en lire un peu plus pour arrêter le contenu de ces revues,
même si certaines séries se détachent déjà. Ce qu’il y a de très
agréable et surprenant avec ce Relaunch, c’est de voir surgir
une série ou un personnage que personne n’attendait et qui
s’avère vraiment fun à la lecture. C’est, à mon sens, l’une des
grandes réussites de ce Relaunch.
C
onnaissant la difficulté qu’à DC à s’implanter en
France. Comment comptez-vous vous démarquer
des expériences passées des différents éditeurs?
quoi au sein d’Urban Comics :
Charlène est notre responsable Marketing & Internet. Elle gère
aussi bien l’aspect communication, partenariats marketing
que la conception du site. Yann est notre assistant éditorial.
Il m’assiste dans la production des titres et la gestion des
urgences. Quant à moi, après avoir travaillé 6 ans aux côtés
de Thierry Mornet sur le catalogue Contrebande des éditions
Delcourt, je suis aujourd’hui chargé de donner la direction et le
ton du catalogue Urban Comics, en tant de directeur éditorial.
L’équipe est encadrée par Pôl Scorteccia qui, après avoir dirigé
pendant plusieurs années les éditions du Lombard (où il a
notamment initié la publication de la série Freak Angels de
Warren Ellis), est devenu directeur du label Urban Comics. Il
est assisté par Anne Bouvet (assistante de direction).
En structurant l’Univers DC ! La réflexion est assez simple et
m’est venue de mon expérience personnelle. J’ai toujours lu
du comics et, comme beaucoup de lecteurs français de ma
génération, j’ai été élevé par Marvel et Image. Le déficit de
notoriété de DC en France est un fait (que vous assez bien mis
en lumière dans l’un de vos dossiers), mais rien n’est gravé
dans le marbre, surtout avec la formidable opportunité que nous
offre aujourd’hui le Relaunch. Lorsque j’ai décidé de me plonger
dans l’Univers DC, j’ai commencé par les Crises, pas forcément
dans l’ordre d’ailleurs puisque je n’avais aucun repère auquel
me raccrocher. C’est là que m’est apparu le problème de la
licence DC en France. 75 ans, c’est un immense héritage et
cela peut devenir un sacré casse-tête pour celui qui, comme
moi, décide un jour de s’y investir. Autant de personnages,
de références et d’événements passés ont souvent raison des
meilleures volontés. Suivant mon expérience sur la licence
Star Wars, je me suis donc amusé à bâtir une chronologie de
l’Univers DC et, à quelques exceptions près, cela fonctionne
plutôt bien. Articuler les récits autour des différentes âges qu’a
connu le DCu, ses Crises durant l’âge moderne notamment, me
semble être l’approche la plus cohérente pour aider les lecteurs,
experts ou non, à situer le récit qu’ils ont entre les mains.
Outre cette chronologie, l’autre outil éditorial qui découle de
cette volonté de structurer l’univers DC est la création de
collections chronologiques (DC ARCHIVES, DC CLASSIQUES et
DC RENAISSANCE) et thématiques. Il ne s’agit donc plus de
Nous couvrirons à deux l’essentiel de la production éditoriale.
Ceci expliquera sans doute notre relative discrétion sur les
réseaux sociaux. Il y a pas mal de boulot, comme vous devez
vous en douter. Nous nous sommes cependant entourés d’une
solide équipe de traducteurs, lettreurs et relecteurs pour mener
à bien notre mission. Concernant la communication, justement,
les informations officielles d’Urban Comics émaneront
essentiellement du site, dès qu’il sera mis en ligne (à partir de
janvier 2012, afin de ne pas perturber la communication de
l’ancien licencié). De manière plus générale, le fonctionnement
du groupe Dargaud nous invite à communiquer en temps voulus
les informations liées aux publications.»
18
tout Batman Inc. d’un coup, tout Flashpoint: Projet
Superman d’un coup) là où depuis Semic on gardait
cette approche pour les HS mais les anthologies, elles,
diffusaient en simultané les différentes séries (par
exemple Batman et Robin publié à côté d’épisodes de
Batman tout court). Est-ce que cette approche par «
sagas » va perdurer ou est-ce qu’on retrouvera une
optique plus conventionnelle plus tard ?
raisonner en terme de formats. Une collection DC ARCHIVES
pour les premières aventures des héros DC, s’étalant de la
fin des années 30 à 1985, année de la publication de Crisis
in Infinite Earths de Wolfman et Perez. Une collection DC
CLASSIQUES qui correspond aux récits publiés entre 1985 et
Flashpoint, la dernière « Crise » en date introduisant le récent
Relaunch de septembre 2011. Les séries du Relaunch seront,
elles, regroupées dans la collection DC RENAISSANCE. Vous
voulez lire ce Relaunch dont vous entendez parler depuis le
mois de juillet ? C’est simple : la collection DC RENAISSANCE
est faite pour vous. Une fois familiarisé avec les héros DC,
vous souhaitez approfondir votre connaissance du DCu ? La
collection DC CLASSIQUES vous donnera accès à l’ensemble des
récits phares des années 90 et 2000. Vous souhaitez remonter
aux toutes premières origines ? La collection DC
ARCHIVES devrait étancher votre soif de lecture.
En résumé, ces trois collections chronologiques
seront la colonne vertébrale à nos publications et
nous permettront d’explorer à la fois le fond et les
nouveautés.
L’autre point sur lequel nous insistons, ce sont les
auteurs qui se sont imposés comme les véritables
architectes du DCu. Nous leur dédions donc une
collection : DC SIGNATURES. Vous aurez donc
l’occasion de lire, ou relire, l’intégralité du run
de Grant Morrison sur Batman, dans l’ordre
et dans un seul format d’albums numérotés
à travers la série « Grant Morrison présente
Batman ». Idem pour Geoff Johns et son
travail sur Green Lantern. Il nous paraît
essentiel de mettre ces auteurs sur le devant
de la scène et de les présenter comme
des clés d’entrée idéales pour qui veut se
familiariser avec les super-héros de DC et
désire suivre leur évolution entre les mains
de leurs principaux architectes.
Notre objectif est de donner aux lecteurs
les repères qui leur ont sans doute manqué
jusqu’ici pour profiter de la richesse du DCu.
L’idée avec ces premiers magazines (Batman Showcase en
2 numéros, Flashpoint en 3, Green Lantern Showcase en 2)
est de créer le moins de rupture possible pour le lecteur des
revues de Panini, et, étant donnée la nécessité de préparer
l’arrivée du Relaunch, ce format « saga » nous a semblé le plus
judicieux. On lit parfois que nous aurions dû commencer par les
“New 52”, beaucoup plus simple éditorialement
parlant. Ça aurait été effectivement
plus simple (quoiqu’en termes de
disponibilité des numéros, je n’en
suis pas si sûr), mais quel aurait été
le message envoyé aux lecteurs qui
suivent ces séries depuis des mois ?
Même si nous avons l’ambition d’ouvrir
l’Univers DC aux nouveaux lecteurs,
cela ne peut pas se faire au détriment
des anciens.
Concernant le format « anthologique »,
c’est quelque chose que l’on retrouvera
à partir du lancement des titres «
Renaissance » (les « New 52 » du
Relaunch). Nous publierons également
des récits complets, inédits dans la mesure
du possible et à forte pagination au cours
de l’année, le genre de bouquins que vous
avez envie d’emmener lorsque vous avez
un long trajet en train devant vous. C’est
également, à notre avis, le genre de format
qui touchera plus facilement un nouveau
lectorat, peu enclin à attaquer une revue
kiosque dont il aurait raté le #1.
C
P
oncernant les modes de distribution, allez-vous
proposer un système d’abonnement kiosque ? Et
une offre digitale?
arlons de MAD, puisqu’en un sens c’est le vrai
événement : le retour de la licence en France. Il y a des
décennies de matériel inédit en VF. Comment comptezvous travailler ce fond. Est-ce qu’on doit s’attendre
à des albums chronologiques, à des approches plus
thématiques ou ponctuelles ?
Pas d’abonnement avant les magazines liés au Relaunch.
Ensuite, nous verrons. Concernant l’offre digitale, c’est à l’étude.
P
C’est effectivement l’approche thématique qui a été retenue
dans un premier temps. Nous proposerons cette année deux
anthologies MAD : l’une centrée sur les super-héros, l’autre sur
l’œuvre de Sergio Aragones. Je ne vous cache pas que tout
reste à faire pour implanter l’esprit MAD en France. La récente
adaptation de cet univers loufoque sur France 4 (le samedi à
20h15) nous offre cependant une excellente opportunité de
faire connaître une version plus moderne de MAD et d’étendre
son public.
ouvez-vous nous donner la date exacte de votre
première sortie, que ce soit kiosque ou librairie ?
Bien sûr. Nous débuterons le 20 janvier 2012 avec Watchmen
d’Alan Moore et Dave Gibbons, traduit par Jean-Patrick
Manchette. Il s’agira de l’unique titre de janvier, mais quel
meilleur album pour lancer le label ? Cette édition de 464 pages
comprendra tous les bonus de la version Absolute au prix de
35€. Les premiers magazines – Flashpoint #1 (The Flash #8 à
12, et Flashpoint #1) et Batman Showcase #1 (Batman Inc. #5
à 8) – paraîtront le 24 février.
Ce qui nous a d’ailleurs frappé lorsque nous nous sommes rendus
à la conférence MAD au Comic Con de New York, c’est la jeunesse
des téléspectateurs. Ils n’ont pour la grande majorité d’entre eux
jamais lu le magazine, mais ils semblent définitivement accros.
Dans un mélange bien foutraque d’animation traditionnelle,
de stop-motion et de photo-montages qui rappelle beaucoup
D
ans les premières parutions kiosques annoncées on
remarque qu’elles sont non seulement thématiques
mais que les épisodes sont publiés par saga (par ex:
19
Robot Chicken, l’éditeur de Mad Magazine, John Ficcarra, ses
auteurs et Kevin Shinick, le créateur de l’émission, ont réalisé
une adaptation visuelle à la fois inédite et très fidèle de cet
univers. C’est rapide, très rapide et la traduction française (loué
soit le talent de William Coryn, également à l’œuvre sur la VF de
South Park), comme le doublage, sont de haute volée. De notre
point de vue, c’est une totale réussite. L’émission rencontre
un vrai succès aux Etats-Unis. Si cela prend en France, nous
pourrions tout à fait envisager l’édition de matériel plus actuel.
sur un thème et qui, à leur mesure, font progresser le comics
dans sa forme et dans son contenu.
P
ensez-vous qu’à terme, l’offre kiosque et librairie
d’Urban Comics autour de DC, Vertigo et la republication des classiques qu’évoquait Edmond puisse
égaler dans le nombre celle de Panini Comics et de la
licence Marvel ?
Concernant le nombre, il ne s’agit
pas d’inonder ou d’encombrer
le marché. Le budget du
lecteur n’a rien d’extensible,
surtout en ce moment. Aussi,
si nous devons choisir entre
quantité et qualité, soyez
certains que nous ferons le
choix qui respectera le plus
l’intérêt du lecteur. Mais oui,
les titres d’Urban seront
bien visibles, et couvriront
au mieux les nouveautés
comme le fond, rassurezvous !
O
n remarque que sur les 10 premières parutions
annoncées 3 contiennent du Alan Moore (DC
Anthologie, Watchmen et Top Ten) et les argumentaires
de deux autres (Hellblazer et, plus curieusement, le
Superman : Superfiction) font référence à Moore. Soit
50% des titres qui font allusion à Moore à des degrés
divers. Est-ce que (re)constituer une sorte de « librairie
Alan Moore » est une priorité de la gamme, au-delà du
lancement ?
Aaah, Alan Moore ou l’art d’apporter des réponses aux questions
que personne ne s’était jamais posé. Rien de curieux à trouver
une référence à Alan Moore dans le Superman de Joe Casey.
Lorsqu’on écrit une aventure du plus puissant des super-héros, il
est difficile de faire ressentir au lecteur une quelconque menace
pesant sur le personnage. Casey, lui, réussit ce tour de force.
C’est là qu’il innove et se rapproche en ce sens de l’écriture de
Moore. Il est moins question de constituer une librairie Alan
Moore – puisque seuls les titres signés de sa main peuvent s’en
revendiquer – que de communiquer autour d’un auteur connu et
reconnu pour tout le bien qu’il a fait aux comics. 1986 est la date
à partir de laquelle plus personne n’écrira les récits de superhéros de la même façon, mais au-delà de Watchmen, et même
si sa période super-héroïque semble terminée, son empreinte
sur le genre reste encore profondément présente. Quant à
la publication de Top 10, elle nous est apparue comme une
évidence. Nous voulions profiter de notre édition de Watchmen
pour faire (re)découvrir cette excellente série, introuvable
depuis une dizaine d’années. Personnellement, ce qui me plaît
dans cette série,
plus que les centaines de
références planquées en
arrière-plan, c’est l’humour
des dialogues et l’énormité
des
super-situations
auxquelles ces superflics, chargés de gérer le
super-quotidien de leur
super-administrés, sont
confrontés. Et paf ! en
plein épisode, Moore
parvient à faire jaillir
l’émotion là où on
l’attendait vraiment pas
(sans spoiler, l’accident
de téléportation, publié
dans notre tome 2,
est à ce propos assez
exceptionnel). Faire
référence à Moore,
c’est faire appel à ce
ressenti unique dont
nous avons tous fait
l’expérience à la lecture d’une de ses
œuvres. C’est une manière pour nous de mettre en avant des
titres qui sortent du rang, qui apportent une réflexion inédite
Concernant la poursuite
des titres Vertigo, en
plus des nouvelles séries
que nous publierons
(à l’image de Soldat
Inconnu dès février
2012), nous avons à cœur de poursuivre
100 Bullets, Fables, DMZ et Scalped sur un rythme régulier
d’une nouveauté par mois. Il y aura donc, par exemple, un
nouveau tome de 100 Bullets tous les 4 mois, idem pour Fables,
DMZ, etc. Par respect pour les lecteurs qui ont débuté leur
collection chez le précédent éditeur, nous conserverons le
format souple pour les nouveautés, mais nous rééditerons les
tomes 1, 2 et suivants en cartonnés. Le format cartonné sera
donc à terme la version définitive du label Urban Comics.
P
anini ne pouvant finir Brightest Day avant l’échéance
du 31 décembre 2011, pensez-vous nécessaire de
reprendre la fin de la série avant d’entamer la suite?
Au risque de faire grincer quelques dents, les lecteurs du premier
tome de Brightest Day devront attendre quelque temps avant de
connaître la suite de cette saga. Nous nous sommes longtemps
posé la question de publier directement ou non la suite de
Brightest Day. Après lecture, nous avons cependant jugé que
ce titre était moins prioritaire que d’autres, étant donné le peu
de conséquences qu’il allait avoir par la suite (à l’exception de
quelques personnages. Nous apporterons bien entendu toutes
les explications en temps voulus dans les albums concernés.).
De plus, l’objectif de notre ligne éditoriale étant avant tout
de proposer des albums accessibles au plus grand nombre,
intégrer BD nous est apparu compliqué, d’autant plus qu’il ne
s’agit pas d’un seul TPB, mais de trois. Nous éditerons donc
cette saga plus tard en librairie, dans un format à la hauteur de
ses qualités.
Nous comprenons bien la potentielle frustration des lecteurs
qui ont acheté le premier numéro de BD en septembre. Nous
avons cependant choisi de nous concentrer sur les récits qui
allaient avoir un réel impact sur la continuité de l’Univers DC.
20
de la licence comme il l’entend. Je ne vous apprendrais rien en
vous disant qu’en Italie le marché de la presse est beaucoup
plus développé qu’en France, où l’essentiel des ventes se fait
en librairie.
Tout est question de priorité. Des récits comme War of the
Green Lanterns, Batman Inc. ou Flashpoint, par exemple, nous
semblent quant à eux indispensables en comparaison.
D
écoulant de la question précédente, Flashpoint a-t-il
sa place dans votre catalogue et sera t-il proposé en
librairie pour enclencher directement les publications
kiosques sur les «New 52», le relaunch DC ? Est-ce
risqué de démarrer par des productions antérieures au
fameux relaunch de DC Comics ?
L
e catalogue DC est riche d’une histoire monumentale
qui est un peu éclipsée par l’actualité du relaunch DC
mais qui pourrait intéresser de nombreux fans. Est-ce
qu’on peut espérer des intégrales de séries oubliées,
comme Kamandi, par exemple ?
La publication de Flashpoint se fera en presse, dans un
mensuel de trois numéros, spécialement dédié. Le numéro 1
(février) comprendra Road to Flashpoint (The Flash #8 à 12)
et Flashpoint #1. Le numéro 2 (mars)
contiendra
l’excellente
mini-série
d’Azzarrello & Risso Batman — Knight of
Vengeance, ainsi que les épisodes 2 et
3 de Flashpoint. Le troisième et dernier
numéro regroupera en avril la mini-série
de Scott Snyder et Gene Ha Project
Superman #1 à 3, ainsi que la conclusion
de Flashpoint avec les numéros 4 et 5.
Là encore, nous avons sélectionné les
mini-séries qui nous paraissaient les
plus complémentaires par rapport au
récit principal de Geoff Johns et Andy
Kubert.
Effectivement, 75 ans, c’est quasiment l’équivalent d’une
vie humaine et autant d’expériences et de personnages
retranscrits en pages de BD. Notre intérêt en tant qu’éditeur
est de proposer une offre équilibrée entre
les nouveautés du relaunch, entre autres,
et des séries antérieures, pour la plupart
inédites en France. Tout « miser » sur le
relaunch serait oublier trop vite que ces
nouveaux titres n’auraient jamais vu le
jour sans ces 75 années d’histoires. Les
comics DC d’aujourd’hui se sont bâtis sur
ce formidable héritage. Ce n’est pas un
hasard si les éditeurs de DC ne parlent
pas de Reboot, mais de relaunch. Il s’agit
surtout pour DC de mobiliser un nouveau
lectorat autour de ce qui fait l’essence des
personnages les plus iconiques. C’est à la
fois un pari maîtrisé et une attitude très
réaliste de la part d’un éditeur à l’écoute
de son marché et de ses lecteurs.
Nous comptons bien inscrire les héros
de DC dans la durée en publiant les
nouveautés bien entendu, mais également
capitaliser sur le fond de l’Univers DC. Et
cet héritage est une véritable bénédiction
! La publication d’intégrales est donc
bien envisagée. D’autant plus qu’il y a eu
durant toutes ces années des récits de très
grande qualité, nombre d’entre eux restant
totalement inédits en France. Il serait
dommage de ne pas publier une bonne histoire sous prétexte
qu’elle n’est plus dans « l’air du temps ». L’essentiel de notre
travail d’éditeur sera de replacer, au besoin, ces récits dans leur
continuité et expliquer pourquoi, par exemple, on pourrait ne
pas retrouver Bruce Wayne sous le masque de Batman. Une
fois ces éclairages apportés, n’importe quel lecteur, qu’il soit
spécialiste ou non, sera à même de comprendre où tel récit
se situe par rapport à tel autre. Pour répondre clairement à la
question, Kamandi n’est pas pour 2012, mais rassurez-vous, il y
aura bien du Kirby cette année !
Vous évoquez le risque de démarrer
par des titres pré-Relaunch. Le risque
de confusion est effectivement présent
auprès des nouveaux lecteurs. C’est la
raison qui nous a poussé à publier les
récits débutés Panini principalement en
kiosque. Ces récits, malgré leurs qualités,
ont moins de chance de toucher un plus
grand lectorat, alors que le kiosque
reste avant tout le terrain privilégié des
amateurs de comics (nous espérons
élargir la donne avec le Relaunch).
C’est dans cette même optique que nous avons choisi de débuter
nos publications en librairie avec trois séries complètes en deux
tomes, accessibles à tous les lecteurs, inédites en français,
et centrées autour de la Trinité de DC, à savoir Superman –
Superfiction de Joe Casey et Derec Aucoin, Batman – Sombre
Reflet de Scott Snyder, Jock et Francisco Francavilla, et Wonder
Woman – L’Odyssée de J. Michael Straczynski, Phil Hester et
Don Kramer.
O
n sait que le contrat de Panini exigeait de l’éditeur
italien une certaine occupation des rayonnages en
matière de bouquins en librairie et en kiosque… estce qu’Urban Comics a dû promettre encore davantage
pour emporter le morceau face au rival transalpin ?
L
a maison mère d’Urban Comics est un groupe
spécialisé dans la création de bandes dessinées. Estce qu’on peut envisager, à moyen terme, des créations
maison se déroulant dans l’univers DC ?
Tout contrat entre le propriétaire d’une licence et le licencié
implique obligatoirement que ce dernier développe, par
définition, la licence dont il s’est porté acquéreur. Après,
concernant la stratégie éditoriale, DC comprend suffisamment
bien les enjeux propres à chaque pays pour laisser chaque
éditeur, qu’il soit italien, espagnol ou français, gérer l’exploitation
C’est effectivement quelque chose d’envisageable, mais chaque
chose en son temps. Notre priorité actuelle est d’exploiter et
d’installer le catalogue DC déjà existant.
A
près toutes ces annonces, on passe à l’analyse !
21
TOUCHE PAS A MES COMICS : LE DÉFI D’URBAN COMICS
Par Leto
E
que Batman et Green Lantern phagocytent toute l’attention des
lecteurs, il n’est pas facile de proposer les aventures d’autres
personnages. En fait, c’est pas tout à fait vrai vu que Green
Lantern a réussi à faire son trou alors qu’il était inconnu du
public français. Merci qui ? Geoff Johns et son incroyable run.
ntre le planning des deux premiers mois, les ITW publiées et
la discussion que la rédaction de MDCU a eue avec l’équipe
d’Urban Comics au LCF, nous sommes en mesure de voir
émerger une nouvelle politique éditoriale cohérente pour DC
en France. Attention, cela ne veut pas dire que cette politique
soit la bonne ou meilleure que celle de Panini. Mais bon,
j’avoue être assez incrédule quand j’entends certains confrères,
qui ont eux aussi eu l’occasion de discuter avec Urban (qui
communique beaucoup), déclarer ne pas comprendre ce qu’il
se passe. Dernière chose, si mon avis reflète en partie celui
des autres membres de l’équipe MDCU, TOUCHE PAS A MES
COMICS reste une rubrique personnelle où j’analyse l’actualité
des comics donc cet article n’engage que moi. Voilà, c’est dit, je
vais pouvoir me lâcher. Allez c’est parti et n’oubliez pas, on vous
attend pas sur le forum mais c’est pas grave, y’a de la place !
Le public français n’est donc pas hermétique mais il lui faut
un truc renversant pour qu’il quitte ses héros habituels, ce qui
n’a pas été le cas des histoires DC ses dernières années (JLA,
Flash, Green Arrow, Teen Titans étaient mauvais, les autres gros
personnages étaient quasi-absent chez DC comme Aquaman
ou Captain Marvel). Urban Comics doit donc rattraper un retard
considérable pour séduire le public et le reboot en VO, qui devrait
l’aider à attirer de nouveaux lecteurs, va paradoxalement encore
plus compliquer les choses. Autant avec Semic on pouvait être
résigné devant la non publication de la majorité de l’univers
DC, autant avec Panini on pouvait espérer voir débarquer pleins
de bonnes choses au vu du traitement de la licence Marvel
(on a 98% de ce qui est publié aux USA, c’est dire si on est
gâté). Malheureusement, Panini s’est cassé les dents non sans
honneur sur DC et Urban est chargé de faire mieux mais, avec
le reboot, de nombreux lecteurs français ont décidé de sauter
le pas vers la VO (version originale, les publications US) pour
ne plus être déçu car on ne pas être mieux servi que par DC. Le
nouvel entrant sur le marché des comics doit donc faire face à
une hémorragie de lecteur et ce constat va jouer un rôle dans
sa politique comme on va le voir par la suite.
LE CONTEXTE DE REPRISE DE LA
LICENCE DC
LA FIN DE L’ÈRE PANINI POUR DC
L
’attente autour de la reprise en main du catologue DC (ainsi
que Vertigo, Wildstorm et MAD même s’il ne faut pas se leurrer,
ce dernier est très très très accessoire, bref on s’en fout) est
énorme. On a de nombreux fans de Batman, Superman, Green
Lantern, Flash, Wonder Woman, Aquaman, etc....Le public est
demandeur, là n’est pas le problème. Le vrai problème, c’est
que ce public est désabusé, résigné presque. C’est dire si les
annonces de Urban, économiquement réalistes, ont en refroidi
plus d’un. Si le public français est désabusé, c’est parce qu’il
sort d’une relation avec Panini qui aurait pu porter ses fruits
si le sort et certaines erreurs ne s’étaient pas acharnés. Après
des débuts encourageants, tout se complique pour l’éditeur. Il
a repris en main DC après avoir su s’approprier le catalogue
Marvel, on pouvait donc espérer le même résultat. Rapidement,
le crossover Infinite Crisis va sonner la fin de la lune de miel avec
le public car la réalité économique rattrape tout le monde : les
magazines DC ne marchent pas ! Les magazines Superman et
Batman fusionnent en un seul mensuel dans en premier temps
pour rapidement passer à un rythme d’un numéro tous les deux
mois. Le magazine DC Universe devient progressivement Green
Lantern Universe et les séries « obligatoires » comme JLA et
JSA sont mauvaises donc Panini ne peut s’appuyer sur elles.
Superman propose de bonnes histoires mais est éclipsé par le
run magistral de Morrison sur Batman, il est donc éjecté vers la
librairie et, oh miracle, s’en sort bien !
D
C n’a jamais marché en France. C’est simple, c’est concis,
c’est presque irréfutable tellement les preuves s’accumulent.
Je vous conseille le très bon dossier par Fitz qui relate bien
tous les obstacles qu’a rencontré la licence chez nous, entre
une gestion douteuse, des parutions et une concurrence trop
bien implantées. Le public français connaît parfaitement les
films Batman et ses produits dérivés mais très peu les autres
personnages de l’univers DC (Superman bien sûr mais sans le
coté icône qu’il a aux USA). La grande majorité des histoires
publiées par DC sont inédites en France et le fait que cet univers
soit beaucoup plus complexe que celui de Marvel n’aide pas. Vu
Eh oui, la saga New Krypton a bénéficié de sa publication en
album et c’est un signe que ce que prévoit Urban peut marcher.
22
Quant à Batman, il pète la forme dans son propre magazine et
propose des parutions annexes. La spéculation bat son plein
et on envisage une sortie de crise. Panini a
plutôt bien publié Infinite Crisis, Final Crisis
et Blackest Night (et même Amazon Attacks
! même si c’était incomplet) donc on pouvait
penser que du moment que chaque héros
trouvait son format, cet équilibre précaire
pouvait durer avec des petits ajouts
ponctuel comme Flash Rebirth ou Brightest
Day. C’est là que DC surprend tout le
monde en ne renouvelant pas l’accord de
licence avec Panini et c’est Dargaud, avec
la structure Urban Comics, qui reprend
le bébé. Avec du recul, on se dit que DC
veut attaquer Marvel sur tous les fronts
avec son reboot et l’international est un
relai de croissance non négligeable. Si on
regarde les dernières sélections MDCU,
on remarque que les lecteurs se jettent
sur les publications DC. Panini n’a pas
précipité les choses (ils auraient pu faire
un gros big book avec Brightest Day
chaque mois par exemple) et continu
l’exploitation de la licence jusqu’au 31
décembre (et pendant tout 2012 les
ouvrages seront encore disponibles)
sans brusquer le lectorat encore fragile. Panini
rend les clés du catalogue DC en ayant guérit une partie du
lectorat. Le reboot aux USA est une occasion unique et entre
les films de Nolan et les jeux Arkham, le fruit est mûr pour être
cueilli. Il aurait été possible de tout précipiter pour vendre le
maximum de trucs mais l’éditeur est resté sur son calendrier
initial en proposant les premiers numéros des séries Flash,
Brightest Day, Batman Inc....en partant du principe que Urban
allait assurer la continuité. Les lecteurs aussi. C’est là que ça a
merdé...
lecteur français va donc avoir le droit à la pseudo-excuse de DC.
Et pour ceux qui gueulent qu’on n’a pas tout, bah c’était déjà le
cas avant avec Panini qui, entre les retards de certaines
séries et la non publication d’autres, a
fait de Final Crisis un vrai casse tête pour
certains (même si le principal a été publié).
Bon, la première faute d’Urban, c’est de ne
pas avoir annoncé (encore ?) les mini-séries
Flashpoint plutôt bonnes et faciles d’accès,
comme Infinite Crisis et ses Big Books à
l’époque (pas du tout facile d’accès mais
super bonnes). Avec un univers alternatif,
ce n’est pas compliqué et super intéressant.
Là où les annonces coincent, c’est au niveau
du prix. C’est cher, presque 7 euros. Qu’on
ne me parle pas de Panini qui est plus cher
à la page car ce n’est pas ce qui compte. Un
lecteur de comics a un budget, il n’achète
pas des pages une à une (« Bonjour, je
voudrais pour 17 euros de pages DC, ça me
fait combien d’épisodes en tout ? »). Alors
oui c’est limite pour nous faire plaisir que
Urban a annoncé ces publications (en gros
on a trois magazines qui ne sont là que pour
préparer le reboot) mais c’est presque une
faute grave de proposer un tel prix. En face,
les magazines Marvel sont moins chers et on
peut se demander si ça vaut pas le coup d’attendre le reboot.
Problème, Urban a sciemment choisi des histoires indispensables
car non affectée par le reboot (Batman Inc. reviendra, tout
comme Green Lantern qui ne fait que sauter 6 mois). C’est
donc plus une manière de dire « eh les gars le kiosque on vous
le fait juste pour vous faire plaisir » car tout le monde sait
que les magazines DC ne marchent pas. Je vous rappelle qu’au
point où on en est, Urban aurait pu ne rien publier avant le
reboot, cela n’aurait rien changé, on aurait quand même tous
acheté les premiers numéros du reboot. Urban est pour l’instant
en position de force. De toute façon, quand on parle avec ses
responsables, on comprend bien que ce n’est pas une question
de mauvaise volonté mais plutôt un double choix, économique
et éditorial.
L
E
S
ANNONCES
KIOSQUES
D’URBAN
ÉVITER LE PIÈGE DU KIOSQUE
L
L
e premier truc qu’on
remarque avec les
annonces
d’Urban,
c’est qu’ils auraient pu
faire moins d’efforts
s’ils le voulaient. A la
base, rien ne devait
être publié les 3-4
premiers
mois...
comme si le reboot
était l’objectif. Et puis
non, on s’en fout, on
sort les cojones et on
met la main dans le
cambouis avec trois
magazines (Batman,
Flash et Green Lantern) qui clôturent aussi bien l’ère Panini
que l’univers pré-reboot. Le crossover Flashpoint est publié, le
a conjoncture économique est formelle : le kiosque, à moins
d’avoir les reins solides comme Panini et ses vignettes, c’est
la fosse aux lions. Regardez Delcourt qui a bien essayé de
réinventer le magazine sur Spawn avec d’autres séries d’Image.
Cela n’a pas fonctionné. On a en France un ogre appelé Panini qui
a une machine gun dans chaque bras et qui dézingue tous ceux
qui approche de trop près. Il n’y a qu’à voir le flot d’annonces
du mois d’octobre, on a plusieurs nouveaux magazines réguliers
qui renforcent l’armada Marvel actuelle. C’est la flotte impériale
ce truc, à part si tu es un jedi de Declourt, tu ne peux pas
passer à travers. Or DC n’est pas Marvel en France (car si
aux USA ça change en France ce n’est pas sûr que le reboot
comble le fossé entre les deux). Urban est donc prudent : on
va tester le marché avec les dernières histoires pré-reboot et
après on verra ce qu’on peut faire. Attention, je ne sais pas ce
que prépare vraiment Urban, ils ont peut-être déjà tout prévu
pour le reboot mais ils ne l’ont pas annoncé pour se laisser une
marge de manœuvre.
23
les couvertures (beurk, je déteste ce truc). C’est plus cher mais
c’est un choix, celui d’un « bel ouvrage » comme on dit (mais
bien sûr), un truc qui dure et qui peut concurrencer les albums
franco-belge.
Ainsi, en France, dès 2012, ce sera sûrement de la manière
suivante que s’articulera les comics : Marvel aura le kiosque,
Urban aura la librairie (même si Marvel est aussi agressif en
librairie). Il ne faut pas oublier que Urban Comics, c’est Dargaud,
un des piliers des librairies gauloises. C’est logique que cet
éditeur concentre ses efforts sur un marché qu’il maîtrise.
Pour le kiosque, on va donc attendre le reboot pour voir s’il
abandonne vraiment le terrain et je ne serais pas surpris que
l’on ait uniquement que 2 à 3 magazines, pas plus, et pas les
plus grosses séries. De l’aveu même des responsables d’Urban
au LCF, le kiosque reste le domaine des spécialistes des comics.
Si tu veux commencer dans le comics, tu vas te dire « c’est
quoi les albums que je dois lire ?» et pas « par quel numéro,
en plein milieu d’une histoire, je commence ? ». Il faut penser à
long terme, un nouveau lecteur n’ira pas naturellement vers ce
support. Cependant, se couper du kiosque, c’est se couper de
la publication mensuelle qui fait tout le charme des comics, ce
rendez-vous avec ses héros. Cela va être dur d’attendre 4 à 6
mois en librairie, surtout qu’on s’achemine vers une publication
des plus grosses séries en album et pas en
kiosque comme avant.
En fait, la rentabilité est meilleure en librairie qu’en kiosque.
Un ouvrage en kiosque doit se vendre à sa sortie sinon il
est dépassé par le suivant car il ne contient qu’une partie
de l’histoire alors qu’un album, vu qu’il propose une histoire
complète, il peut rester des années dans les rayons. On sort
donc du rythme naturel des comics, mensuels, pour passer à
une collection d’album. C’est le même mouvement aux USA
avec les TPB et HC qui prennent de plus en plus de place.
D’ailleurs, DC vient d’annoncer que ses séries du reboot ne
verraient leur premier arc collecté que 8 à 14 mois après la
publication du premier numéro. Pourquoi ? Pour court-circuiter
le marché librairie et forcer le lecteur à rester en mensuel. A la
différence de Dargaud, DC doit payer ses auteurs chaque mois.
Si une série se vend majoritairement en librairie, c’est cool mais
ça rend sa survie mensuelle délicate. A contrario, Dargaud n’a
pas besoin de vendre des comics chaque mois, elle a besoin de
rentabiliser chaque sortie. En sortant Action
Comics en album plutôt que dispersé
en kiosque, elle sait qu’elle pourra
toucher plus de lecteurs sur le plus
long terme alors qu’en kiosque, on
n’en réimprime pas chaque mois la
même histoire. Et le coup du « d’abord
en kiosque puis en album », ça marche
de temps en temps mais on ne peut pas
faire tout le temps ça. Surtout quand
Panini contrôle le kiosque avec Marvel
(et Panini sélectionne ses histoires).
LA BONNE IDÉE POUR LA
LIBRAIRIE ?
S
i le kiosque risque d’être délaissé, c’est
pour offrir une offre globale en librairie
et pas juste les rebuts du kiosque. C’est ça
qu’il faut comprendre au lieu de s’acharner
sur l’absence de prise de risque. En effet,
si on choisit par exemple quatre mags
DC (Batman, Superman, Green Lantern
et les grosses séries dans le dernier
comme WW, Aquaman, Justice League),
on va laisser des trucs qui se vendront
moins bien en librairie. Or, le kiosque
est « bouché » comme on l’a vu et
New Krypton a prouvé que le lecteur
français pouvait s’attacher à une série
en album. Au vu des annonces, Urban
va déplacer la bataille des comics en
librairie au lieu du traditionnel kiosque.
La preuve avec Watchmen qui est une
déclaration de guerre pour 2012. Cette
sortie est symbolique, c’est un succès incroyable en
librairie mais surtout c’est LE bouquin que les geeks conseillent
à leurs proches pour prouver que les comics, c’est pas que pour
les gosses. En choisissant de sortir en premier (avant même
le kiosque) une œuvre que tout bon geek possède depuis la
sortie du film il y a 2 ans, Urban fait un grand bras d’honneur
à Panini : « ouais, on sort un truc qui est présent par cartons
dans chaque librairie et qui sera encore en rayon pendant un
an. Pourquoi ? Pour montrer qui est le boss ». Bon j’ai inventé
cette réplique mais c’est un peu l’esprit qui domine, celui de
conquérir le marché des fans à travers un long-seller. Urban
veut devenir la référence en librairie et veut profiter du reboot
et de l’engouement qu’il apporte pour placer ses billes à long
terme, maître mot du marché de la librairie. On critique souvent
Panini pour ses ruptures de stocks en librairie qui sont souvent
corrigée non pas par un réassort mais une nouvelle édition.
C’est une stratégie kiosque qui est appliquée à la librairie par
Panini. Dans le même ordre d’idée, le choix du cartonné pour
De toute façon, pour le lecteur, la solution
n’est pas mauvaise. Le prix des premiers
albums est inférieur à celui de Panini
malgré le cartonné et on aura tout un arc
d’un coup sans pub et sans séries annexes
(qui déplaisent à certains). C’est vrai que
ce principe des magazines sauvent les
petites séries mais je vous rappelle qu’en
France pour DC on veut sauver les grosses
! Si on ne veut lire que certaines séries
spécifiques, on pourra faire son choix et
ne pas gaspiller son budget dans des séries
annexes (perso je préfère les magazines
mais j’aime avoir toute une histoire d’un seul
tenant). Enfin, au niveau des séries Vertigo, Urban prône à la
fois la continuité (en sortant dans le même format les nouveaux
tomes) et la régularité (1 tome de chaque série tous les quatre
mois). C’est une belle promesse, pas sûr qu’elle puisse être
tenue mais on croise les doigts.
L’AGRÉABLE
COLLECTIONS
L
SURPRISE
DES
a vraie surprise reste l’annonce des trois collections librairie
(c’est encore de côté là que Urban agit). On a tout d’abord
deux collections pour répartir les histoires DC pré-reboot : de
la création de DC à la première Crisis de 1985 et de Crisis au
reboot. Puis une collection liée au reboot et enfin une collection
appelée SIGNATURES qui va nous permettre d’avoir des runs
24
LE SACRIFICE DE BRIGHTEST DAY
complets des plus grands artistes. On a donc une offre claire
pour les nouveaux mais surtout la promesse de ne pas délaisser
les histoires pré-reboot ! Si vous voulez (re)lire tout le run de
Morrison sur Batman ou de Johns sur Green Lantern, tout sera
réunit dans des albums qui vous permettront d’avoir une belle
collection et surtout un meilleur confort de lecture. C’est une
réédition des classiques de ces dernières années (parfaitement
publiés à l’époque par Panini mais introuvables en entier). Je
vous avoue que je reste cependant sceptique sur cette collection
car on ne peut pas dire que DC possède de grands runs… désolé,
c’était mon tacle obligatoire aux DC-Boys ! Nan sérieux, c’est
une initiative sympathique et vachement utile ces collections
car Urban prend en compte la richesse de DC (même si je suis
pas sûr qu’on ai pleins d’histoire pré-Crisis). Panini a bien tenté
les intégrales DC sans succès et publié aussi depuis quelque
temps le run de Morrison sur la JLA (on y aura surement droit
avec Urban, comme Johns sur la JSA).
I
l est temps d’aborder ce qui a nourri le feu des critiques :
Brightest Day. Je vous préviens, je ne suis pas du tout objectif
avec cette MERDE, je suis le seul dans ce cas dans le staff à
ma connaissance. Oui, je pèse mes mots, Brightest Day est
une bouse infâme, un truc sans nom, un moyen de poursuivre
un succès (Blackest Night) sans avoir d’histoire. C’est cela mon
problème avec Brightest Day, il n’y a pas de fil conducteur ou
alors il a été oublié en cours de route. Quant au final, il est
pitoyable, pas pris en compte par le reboot et sans aucun rapport
avec le reste de l’histoire. Certes, il offre le retour d’un ancien
personnage culte mais c’est tellement précipité et sans saveur
qu’on se demande pourquoi cela a autant duré. Brightest Day
n’a pas le charme ou la qualité de 52. Dans ce cas, pourquoi
hurler au scandale quand on apprend que ce ne sera pas traduit
? Tant mieux, on gagne de l’argent ! En revanche, Urban aurait
pu (mais pas dû) publier cette histoire comme elle le fait avec
Flash (en reprenant la suite) mais ce sera sûrement, si ça sort
un jour, en version album qu’on pourra lire Brightest Day en
France.
Comment critiquer une œuvre sans pouvoir aborder ses défauts
par peur de spoiler ? Ah mais c’est bon, vous lirez jamais ça !
Alors je me lance (MEGA SPOILER ALERT POUR CEUX QUI ONT
ENCORE L’ESPOIR FOU DE LIRE BRIGHTEST DAY AVANT 2 à 3
ans) : à la fin de Blackest Night, plusieurs personnages reviennent
à la vie. Dans Brightest Day, les auteurs présentent la nouvelle
vie de ces personnages avec comme thème central « qui sera le
nouveau White Lantern ? ». Or tout au long de la série, on passe
de scènes en scènes,
c’est trop long, certains
personnages sont peu
mis en avant, un gars
comme Deadman ne
fait rien au final si on
analyse bien ce qu’il lui
arrive (genre il rencontre
Batman et se demande
si c’est l’élu, c’était juste
pour justifier la cover de
l’épisode). Aquaman (il
découvre un secret sur
sa femme et Aquawar se
résume à 4 plans pour
une bataille d’eau douce)
et Martian Manhunter
(se fait manipuler par
la dernière Martienne
Verte) font du surplace
mais Hawkman (qui brise
sa malédiction) voit sa
situation énormément
évoluer.
Cependant,
c’est inutile vu que le
reboot l’ignore !!! Le seul à qui on aurait pu accorder un intérêt
dans l’optique du reboot c’est Firestorm mais là encore le reboot
invalide le tout, on reprend juste le concept. Bref, cette histoire
est une perte de temps et d’argent mais je comprends que
ceux qui ont commencé avec Panini veulent connaître la fin.
Pas besoin, vous devez juste savoir que le White Lantern est
en fait… Swamp Thing. Eh oui, le personnage sort de nulle part
deux numéros avant la fin alors que les autres héros partent
dans un trip « les quatre éléments ». Voilà, vous n’avez rien
Urban va donc exploiter d’anciennes histoires en proposant
des produits équivalents ou supérieurs à la VO (il n’y a pas de
compilation actuelle de ces runs chez DC en VO). Si le reboot
sera le nerf de la guerre, c’est quand même agréable d’avoir
accès à de vieilles sagas mais là encore j’espère que ce sera
plus du Secret Six que la énième histoire de Johns, Morrison ou
Moore. On verra le prix et le rythme de publication mais ça reste
tout de même une belle promesse, même pour les amateurs
de VO. Il faudra juste que le plan de parution soit cohérent
et qu’on ne sorte pas les histoires dans le désordre, il y a des
priorités et le fait d’avoir une collection liée aux artistes permet,
dans les deux collections chronologiques, de se concentrer
sur des histoires moins glamour mais tout aussi importantes.
J’espère avoir une vraie logique dans la publication avec des
histoires qui se suivent, sans forcément avoir tous les numéros
par exemple de la série Batman mais plus une sélection d’arcs
importants qui sortent dans l’ordre au fil des ans en évitant
les arcs bouche-trous. Et surtout, ne pas se concentrer que
sur Batman !!! Il y a pleins de personnages géniaux dans cet
univers, ce serait dommage de ne pas les faire découvrir aux
lecteurs. A la différence de Brightest Day…
25
loupé et je me suis fait chier.
Marvel en France en envisageant même pleins de magazines
kiosques.
LES DIFFÉRENTS SCÉNARIOS QUI
NOUS ATTENDENT
- Urban subit l’échec du reboot aux USA combiné au refus de
nombreux lecteurs de payer plus cher en kiosque et attendre
plusieurs mois en librairie pour les grosses séries. On reviendrait
alors à une époque similaire à celle qu’a connu Panini après
Infinite Crisis en France, c’est-à-dire la merde.
I
l est temps de jouer au jeu des scénarios. Il y a trois choses
qui vont avoir un impact sur la réussite de la prise en main du
catalogue DC par Urban.
- Urban et le reboot tiennent bon, ont une politique cohérente,
des bonnes histoires mais les lecteurs n’adhèrent pas au pari de
l’éditeur français pour des raisons commerciales surtout. On a
alors des très bonnes ventes pour les grosses séries en album
avec les spécialistes et les fans qui soutiennent la traduction car
ils préfèrent ces albums VF à ceux VO sortis au même moment.
Panini/Marvel garde la main mise sur le gros du lectorat, surtout
avec le film Avengers mais DC est synonyme de qualité et est
consommée ponctuellement par de plus en plus de lecteurs
focalisés sur 5-6 séries librairies. Urban est alors un acteur
important mais en retrait par rapport à Panini.
Tout d’abord, les annonces des magazines kiosques. Si Urban
délaisse vraiment le kiosque avec deux ou trois magazines
uniquement à l’occasion du reboot comme je le pense, de
nombreux lecteurs actuels ne voudront pas attendre quatre à six
mois pour lire leur série. Ils vont se tourner vers la VO (comme
c’est en partie le cas) ou pire, le téléchargement illégal. Si le
prix reste aussi élevé, cela va décourager les nouveaux lecteurs
qui veulent se mettre à DC. Ils pourront cependant tout de
même acheter les séries quand elles sortiront en librairie mais
ce ne sera que des achats ponctuels, pas comme en kiosque
quand on fait péter son budget pour rien louper. Ce sera des
consommateurs plus avertis qui ne choisiront que les sorties
majeures, donc tchao les petites séries.
Voilà, je ne suis pas un devin mais le défi d’Urban est
passionnant. On va sûrement encore longtemps critiquer les
choix d’Urban comme tout bon français mais on ne peut pas
nier qu’il se dégage une certaine cohérence dans les premières
annonces. Quand on discute avec les responsables du label, on
sent à la fois une passion des comics mais aussi une certaine
lucidité économique. Je préfère mille fois un éditeur réaliste
qui va tranquillement bâtir de nouvelles
fondations à l’occasion du reboot qu’un
éditeur qui sort tout et n’importe quoi
juste pour capitaliser sur la licence et
couillonner les batfans. Urban aurait pu
sortir trois albums inédits de Batman en
février 2012, je suis sûr qu’ils auraient
été sold-out mais ce n’est pas le cas.
Panini a su à la fin de son exploitation
redonner des couleurs à DC en France
en cherchant le bon équilibre pour
chaque franchise. Urban ne part pas
de zéro et va essayer de capitaliser sur
le film de Nolan, sur celui de Snyder,
sur le reboot, sur toutes les béquilles
possibles... A nous, lecteurs, d’être là
pour prouver qu’il y a un public pour
des séries comme Secret Six, REBELS,
Resurrection Man, Demon Knight, DC
Universe Presents, etc… Il ne faut
pas oublier que c’est un business,
Dargaud a repris la licence pour faire
des bénéfices mais c’est aussi notre
intérêt, plus ils gagneront, plus ils
seront gourmands et augmenteront
les nombre de publications. Bien sûr,
on ne doit pas leur donner un chèque en blanc, ils vont faire des
erreurs (c’est normal, sauf miracle, donc ne crions pas au loup à
la première bourde, Urban semble à l’écoute des commentaires
sur le net) mais ils ont tout intérêt à faire de DC un bastion des
comics en France. Bonne chance Urban Comics, on vous attend
tous avec des Batarangs au tournant, on compte sur vous.
Au rayon de la librairie, il sera important d’avoir des sorties
régulières, pas trop espacées et avec un prix pas trop élevé.
Une sortie librairie permet au lecteur de maîtriser son budget
car il n’a pas à se précipiter pour acheter l’album dans le mois
(sauf si l’on conserve la politique des
impressions limitées qui a donné une forte
spéculation). Il semble qu’Urban prépare
des sorties quasi-simultanées à la VO, ce
qui est une bonne chose car on préfère tous
la VF quand c’est bien traduit, non ?
Le reboot est le troisième facteur à prendre
en compte. Pour l’instant, tout va bien.
Qui nous dit que dans un an la situation
ne va pas se détériorer ? L’univers DC est
connu pour sa facilité à se complexifier en
un rien de temps et à accumuler les erreurs
éditoriales. DC a pour l’instant une politique
stricte à l’égard des retards mais il va falloir
répondre à de nombreuses questions en
terme de continuité, ce qui pourrait poser
problème. Enfin, en l’absence d’un crossover
DC dans les deux à trois ans à venir, ce sera
dur commercialement d’attirer les lecteurs
quand l’effet reboot sera passé. Les séries DC
du reboot ne sont pas forcément meilleures
qu’avant, ni pire, mais c’est pour l’instant facile
pour tous. Urban reste donc tributaire de DC et
par le passé Panini a souffert de nombreuses
décisions de l’éditeur américain.
Cela nous amènes aux trois scénarios suivantes :
- Urban réussit son pari, attire de nouveaux lecteurs et parvient
à fédérer une communauté autour d’elle. Chemin faisant, les
publications se multiplient et qui sait, un jour DC pourrait battre
26
SOLLICITATIONS DE DÉCEMBRE : DC COMICS
Par BartAllen
Green Lantern :
L’heure est venu de jeter un coup d’oeil sur
ce qui pourrait atterrir sous le sapin de Noël.
Dans Green Lantern #4, Sinestro affronte son ancien Corps.
Le mystérieux ennemi du Green Lantern Corps est découvert
par John Stewart alors qu’il passe de Chevalier d’Emeraude à
prisonnier de guerre. On assiste à l’assaut d’Oa par les nouveaux
Gardiens dans Green Lantern: New Guardians #4 et Larfleeze
entre en scène mais il n’est pas seul. Red Lanterns #4 nous
narre l’histoire tragique de Skallox, Zillius Zox et Ratchet.
Justice League :
Dans Justice League #4, les héros découvrent
la puissance d’Apokolips et on assiste à la
naissance de Cyborg. Les héros de Justice League International
ont été séparés et battus, alors qu’une nouvelle menace pointe
le bout de son nez. Aquaman part explorer le fond de l’océan
Atlantique en compagnie de Méra pour affronter des cannibales
pendant que Wonder Woman quitte Paradise Island avant
l’arrivée d’Héra. Dans Flash #4, on apprend les origines de
Mob Rule. Captain Atom se réengage dans l’armée, Firestrom
affronte une force qui veut son propre Homme Nucléaire et
Green Arrow se ballade à Tokyo. Deadman joue au “jeu de la
vérité” avec un vilain dans DC Universe presents #4 et Hawkman
conclut sa première aventure par un combat contre Morphicius.
Les héros de My Greatest Adventures #3 ont fort à faire au
Zanzibar et à Gotham. Mister Terrific se retrouve plongé dans la
9ème dimension. Dans DC Universe Online Legends #19-20, le
plan final de Brainiac est révélé et Batman prend une décision
qui le conduira peut-être à combattre ses alliés.
Young Justice :
Dans Teen Titans #4, Wonder Girl rejoint
Red Robin mais celle-ci doit affronter
Superboy. Static doit empêcher Piranha de
créer une armée de métahumain pendant
que Jaime doit protéger le scarabée de La
Dama et Silverback, respectivement dans
Static Shock #4 et Blue Beetle #4. Hawk
and Dove se posent plus de questions qu’ils
n’obtiennent de réponses. La troisième
partie des Legion of Super Heroes: Origins
raconte le combat pour sauver des mondes
d’une menace alien. Les membres de Legion
Lost cherchent toujours le bio-terroriste qui
répandra le virus mortel. Enfin, les membres
de la Legion of Super Heroes restés dans le futur sont aux
mains des Dominators. The Ray #1 met en scène Lucien Gates
qui doit affronter des monstres géants.
Batman :
Dans Batman #4, les secrets de la Court of Owls sont révélés
alors que Batman fait face à Dollmaker et sa famille dans
Detective Comics #4. Dans Batman: The Dark Knight #4, il doit
arriver à temps pour sauver un ami en évitant les pièges qui
se trouvent sur son chemin. On a aussi le droit à un numéro
spécial pour conclure Batman Inc: Batman Incorporated :
Leviathan Strikes. Batman et Robin sont à la merci de NoBody
dans Batman and Robin #4. Dans Batwing #4, le passé de
Batwing ressurgit alors que le règne de Massacre continue. On
découvre la nouvelle petite amie du Pingouin dans Penguin:
Pain and Prejudice #3. Les Birds of Prey doivent trouver trois
bombes dans un train en marche. Catwoman dit adieu à un vieil
ami et bonjour à un ami encore plus vieux. Batman: Odyssey #3
nous offre un voyage dans l’enfer de Batman. Dans Batwoman
#3, Blood continue d’innonder les rues de Gotham et l’héroïne
commence à s’épuiser. Le passé secret de Batgirl est révélé
alors qu’elle combat Mirror. Le vilain qui traque Starfire est
révélé dans Red Hood and the Outlaws #4. Nightwing retrouve
Batgirl pour résoudre une affaire qui dévoilera certains secrets
du cirque. Huntress voyage à Pompéi pour défaire un des plus
grands boss de la mafia européenne.
The Dark :
Dans Justice League Dark #4, les membres de l’équipe sont
enfin réunis. The Shade cherche des réponses sur son passé.
Dans Swamp Thing #4, la guerre entre Le Vert et Les Autres
commence. Animal Man #4 dévoile la vérité à propos du destin
de Maxine. L’arc “Monster Planet” avec Frankestein et son
commando face à Sea Monster et Ogre Titan. John Constantine
arrive dans les pages de I, Vampire, bien décidé à tuer tous les
vampires. Ressurection Man reçoit l’aide de Transhuman, mais
qui est-il? Shinning Knight rejoint les Demon Knight et combat
la Horde.
The Edge :
Dans Stormwatch #4, la liste des membres de l’équipe va
changer. Les T.H.U.N.D.E.R. Agents doivent faire face à la
vengeance des Subterraneans. Deathstroke passe par la case
prison alors que Grifter trouve le quartier général d’un héros à
Seattle. Dans Suicide Squad #4, un membre est hors jeu et un
nouveau vilain rejoint l’équipe. Voodoo est toujours traquée par
l’agent spécial Fallon, mais un troisième larron entre en jeu. AllStar Western #4 nous entraîne dans les catacombes de Gotham.
Dans O.M.A.C. #4, le héros se déconnecte de Brother Eye et doit
faire face à Checkmate. Les membres des Blackhawks montent
un plan pour échapper à leurs tortionnaires. Un des hommes du
sergent Rock pourrait ne pas survivre à Men of War #4.
Superman :
Action Comics #4 lève le voile sur le maîtres
des Terminauts. Et en back-up, la suite de la
transformation de John Henry Irons en Steel.
Superman #4 nous dévoile les origines du
nouvel ennemi de l’Homme d’Acier. Supergirl
nous montre qu’elle sait toujours se défendre
même sans ses pouvoirs tandis que Superboy,
après avoir découvert ses origines, essaie
de se contrôler jusqu’à ce qu’il croise deux
autres métahumains.
Les sollicitations complètes ici.
27
SOLLICITATIONS DE DÉCEMBRE : MARVEL
Par Leto
C
omme chaque mois,
Marvel a publié ses
sollicitations.
Il
s’agit
donc des comics qui vont
sortir en décembre 2011.
Vous allez voir, il va se
passer pleins de trucs
intéressants ce mois-ci
chez Marvel.
(épisode 4 sur 5). Black Panther
n’est plus l’homme sans peur mais
l’homme le plus dangereux sur Terre
(526 et 527). Du côté des Big Shots,
Moon Knight va devoir gérer une
ex, Daredevil le contre-coup d’une
révélation explosive et Punisher faire
face à ses actes. Quant à la nouvelle
Ghost Rider, elle va se frotter à
Hawkeye.
Outre les suites de
Fearless et Battle Scars,
c’est le début de la
série DEFENDERS par
Fraction et Dodson qui
va attirer l’attention
en décembre. Une
poignée de héros est
réunie en secret pour
finir le travail : abattre
le dernier Worthy !
Moins spectaculaire mais
tout aussi important, on suivra les mésaventures
de Loki qui s’est démené lors du crossover pour trouver une
issue heureuse (JOURNEY INTO MYSTERY 632) alors qu’un
usurpateur squatte la série de son frère (MIGTHY THOR 9).
Du coté de l’académie des Vengeurs, X-23 vient secouer les
élèves pendant que le Mandarin fait de même avec Iron Man
dans l’épisode 511 de sa série (cela fait des mois qu’on l’attend
celui-là !).
On passe rapidement aux FF avec
Fantastic Four #601 (c’est l’heure de
castagner !) et FF#13 avec All Hope
Lies in Doom. On aura la conclusion
de Hulk of Arabia, un War Machine
déterminé face à son ennemi depuis
le début de sa série et la conclusion
de la mini-série VENGEANCE. Vous inquiétez pas, VILAINS FOR
HIRE prend le relais pour une mini-série de 5 épisodes et nous
montre les conséquences de l’évasion de l’Homme Pourpre.
Qu’est-ce qui reste ? Les X-Men bien sûr ! Rogue doit choisir
entre Magneto et Gambit, Quentin Quire doit faire face à ses
responsabilité et Mr Sinistre est en passe de réussir son plan
diabolique. Les jeunes de GENERATION HOPE rencontre Shaw
et Uncanny X-Force propose une recomposition de l’équipe après
Dark Angel Saga. Comme d’habitude, c’est double épisode du
coté de X-Factor avec une équipe traumatisée. Dans Wolverine
#20, on assiste au prélude d’une guerre mafieuse entre les
Yakuzas et les ninjas de la MAIN alors que le X-Club débute
une mini-série en 5 épisodes. On oublie pas ASTONISHING
X-MEN #45 qui poursuit son histoire énigmatique (c’est quoi ce
fameux baiser ???). Il est temps de conclure : Kick-Ass propose
2 épisodes (5 et 6) tandis que Schism et Fear Itself sortent en
HC (respectivement 25 et 35$).
Alors que Aaron et Silvestri proposeront le 3ème numéro de la
nouvelle série HULK, les Vengeurs seront semble-t-il attaqués
par des similis Hulks lors de THE HAMMER WAR (AVENGERS 20
et NEW AVENGERS 19). Alan Davis rejoint pour sa part la série
CAPTAIN AMERICA à partir de l’épisode
6, Ellis poursuit son run sur SECRET
AVENGERS (le numéro 20) et Jeph Loeb
lance AVENGERS : X-SANCTION, une
mini-série en 4 épisodes qui présente
le retour du X-Man.
Du coté de l’univers Ultimate, double
épisodes pour Spidey et pour les X-Men.
En parlant de Spidey, l’univers classique
voit le retour des Sinister Six (ASM 676)
en prévision du numéro 700 en 2012
tandis que Zeb Wells lance Carnage
sur les routes des USA dans la suite
de la mini-série parue il y a quelques
mois déjà. Outre un double épisode
de la sympathique série VENOM (10 et
11) qui semble prendre une nouvelle direction, on a le second
épisode de AVENGING SPIDER-MAN par Wells et Madureira.
Les sollicitations Marvel complètes sont disponibles ici.
De l’autre coté de l’univers Marvel, l’équipe d’Alpha Flight
quitte son statut de mini-série pour devenir une série régulière
(numéro 7) alors que la bataille finale des Annihilators approche
28
SOLLICITATIONS DE DÉCEMBRE : IMAGE COMICS & TOP COW
Par Fitzlionheart
Sans conteste, LA sortie d’Image comics en ce mois de décembre
est le Madman 20th Anniversary Monster.
Le personnage culte de Mike Allred se paie une édition de luxe
pour fêter sa deuxième décennie et les plus grands auteurs
ont répondu présents pour rendre hommage à Frank Enstein:
Darwyn Cooke, Frank Quitely, Jeff Smith, Matt Wagner et
beaucoup d’autres ont écrits ou dessinés des pages de ce bel
objet.
Plusieurs titres vont également terminer leur existence ce
mois-ci. 27: Second Set sort son quatrième numéro. Epoch le
cinquième et Marksmen qui a débuté au Comic-Con de San
Diego prend aussi fin.
À côté de cela, les séries régulières se poursuivent. The Darkness
approche la centaine avec le numéro #98, Guns and Dinos #2
poursuit la mini-série de Frank Cho, tout comme Mudman de
Paul Grist avec le #2. Spawn atteint le #214, Walking Dead
le #92 et Witchblade le #153. Le cinquième numéro de The
Infinite de Robert Kirkman et Rob Leifeld sort également.
Pas beaucoup de nouvelles séries avant Nöel à part The Activity
par Nathan Edmondson (Grifet) et Mitch Gerads.
Mais trois jolis one-shot s’invitent pour les fêtes avec en premier
ce Jingle Belle : Gift Wrapped écrit par Paul Dini et dessiné par
Stephanie Gladden.
Pour les fans de gore, Witch Doctor: The Resuscitation semble
le parfait cadeau à mettre sous le sapin. Et les fans d’histoire
pourront se contenter de 80 pages de batailles avec The Last
Battle de Tito Faraci et Dan Brereton.
Côté TPBs et hardcover, The Infinite s’offre d’ailleurs son
premier receuil souple avec les 4 premiers numéros de la série.
Kirkman est à l’honneur avec une édition très luxueuse (et très
cher) de la nouvelle «Rise of the Governor», et aussi le livre de
crayonnage SuperDinosaur.
Les sollicitations Image/Top Cow complètes sont disponibles ici
29
TOP 300 D’OCTOBRE
Par Leto
V
oici l’analyse des ventes
de comics aux USA (le
Top 300 single) pour le mois
d’octobre. Pour les DC-Boys,
il s’agit du second mois du
reboot. Pour les Marveliens,
c’est la fin de Fear Itself.
Pour les indépendants,
c’est un mois comme
les autres, quoique...Je
vais présenter, pour un
confort de lecture, cette
analyse en deux parties.
La
première
partie
concerne le marché
ainsi que les titres DC
alors que la seconde
étudiera la situation de
Marvel et des séries
indépendantes.
Avant toute chose, je
tenais à reconnaître le succès du reboot
DC. Attention, je ne parle pas ici de qualité (ce n’est pas le
sujet de cette analyse) mais des ventes. Comme vous le verrez,
la totalité des séries DC sont au dessus de la 100ème place
pour le second mois consécutif, ce qui est une première à ma
connaissance. Si le record de Marvel de 23 titres dans le top
25 est intact (à l’époque de Civil War pour Marvel), DC arrive à
hisser tout son univers en haut des ventes, ce qui n’est pas un
mince exploit. Ce n’est qu’un des nombreux records établis en
Octobre par DC.
On passe aux parts de marché globales (les DC-Boys, c’est
parti pour l’orgasme). DC bat son record de part de marché en
dollar (depuis qu’on estime ainsi les ventes selon le distributeur
Diamond Comics, soit 15 ans environ) avec 42,47% du marché
(mieux qu’en 1999 où sortait le fameux JLA : Earth 2). Bien
sûr, Marvel conserve là aussi le record avec 45,31% en
septembre 2008 (en plein milieu de Secret Invasion et juste
avant Ultimatum). DC ne laisse qu’un misérable 29,10% de
part de marché en dollar, inversant ainsi la situation pré-reboot.
En terme de part de marché en volume, c’est similaire mais
plus symbolique : 51% pour DC et 30% pour Marvel. 20%,
c’est un gouffre incroyable alors qu’on est déjà au second mois
du reboot. Marvel est dans la merde et va devoir redevenir
la Maison des Idées pour s’en sortir car, au-delà de la qualité
(les séries DC sont globalement du même niveau qu’avant),
c’est la bataille des nouveaux lecteurs que Marvel perd alors
que traditionnellement elle les « kidnappait » avec ses films à
succès. Avengers va être attendu comme un messie. Derrière
les Big Two, comme d’habitude, c’est la survie avec un gâteau
de 30% à se partager. IMAGE se fait méchamment accrocher
par DARK HORSE (un demi-point de différence) et IDW, bien
qu’à quasi-égalité avec DYNAMITE en terme de volume, reste
plus rentable à sa cinquième place.
V
oilà, je vais désormais aborder en détail le succès de DC.
Par rapport à septembre, on a une baisse de 6% des ventes
des 52 séries (phénomène normal) mais le massif réassort
a fait que les ventes globales ont augmenté comme vu plus
haut. Environ 3,22 millions d’unités ont été écoulées pour les
numéros 2 des 52 séries du reboot. DC place 19 titres dans
le top 25 avec uniquement 3 titres Marvel dans le top 10. La
dernière série du New 52 se vend à la 87ème place (sur 300),
ce qui est exceptionnel (j’ai ignoré les quelques mini-séries
lancées). La suite de l’analyse est basée sur
le top 52 DC et sur mes propres calculs (les
chiffres de CBR sont faux, le gars compare les
ventes finales de septembre à celle non finale
d’octobre, j’ai donc comparé à date pour éviter
le phénomène de réassort), j’espère donc ne pas
avoir fait d’erreurs...Il y a 7 franchises chez DC
depuis le reboot :
On commence par la situation globale du marché
(single). Comparé à Octobre 2010, les ventes
(en dollar et non en volume) augmentent de
31% et de 7% par rapport à septembre dernier,
premier mois du reboot DC. On est à plus de
25 millions de dollars pour les single issues. Le
marché est en hausse, ce qui est un miracle
quand on connaît la spirale négative dans
lequel il est embourbé depuis des années.
Comme l’ont déclaré certains dirigeants de
Marvel, le succès de DC dans son opération
de la dernière chance peut profiter à tout
le monde en injectant de nouveaux lecteurs
dans le milieu. L’augmentation des ventes
par rapport au premier mois du reboot
est paradoxale. Normalement, toute
nouvelle série baisse en terme de ventes
dès le second épisode car une partie non
négligeable des ventes est lié à l’effet
collector. Les ventes se stabilisent au
bout de quelques numéros et évoluent alors selon la
qualité et le buzz provoqué par l’éditeur. Or les ventes globales
augmentent ce mois-ci, tirés par les réassorts des premiers
numéros du reboot DC. Ce sont tous ceux qui n’ont pas eu
l’occasion d’acheter ces séries avant le 31 septembre. En ce
qui concerne les albums, Flashpoint est premier, Walking Dead
second et Batman : Arkham City troisième.
Batman (11 séries, chiffre d’affaire de 874 931
copies vendues, 79 539 unités en moyenne par
série)
Justice League (11 séries, chiffre d’affaire de 744
322 copies vendues, 67 666 unités en moyenne par
série)
The Edge (9 séries, chiffre d’affaire de 321 586
copies vendues, 35 732 unités en moyenne par
série)
The Dark (7 séries, chiffre d’affaire de 304 007 copies
vendues, 43 430 unités en moyenne par série)
Young Justice (6 séries, chiffre d’affaire de 250 037 copies
vendues, 41 673 unités en moyenne par série)
Superman (4 séries, chiffre d’affaire de 355 019 copies vendues,
88 755 unités en moyenne par série)
Green Lantern (4 séries, chiffre d’affaire de 351 455 copies
vendues, 87 864 unités en moyenne par série)
30
On remarque que la franchise Superman est la plus rentable
et la franchise Green Lantern positionne ses 4 titres entre la
4ème et la 17 place du Top 52 DC. Ainsi, la 1ère série DC est
sans aucune surprise Justice League (180 000 unités). Suivent
dans l’ordre
Batman (172 000), Action
Comics (154 000) et enfin
Green Lantern (142 000).
Flash, Detective Comics,
Superman, Batman : The
Dark Knight et Batman and
Robin suivent en vendant
deux fois moins que les
deux premières séries du
top.
compte le réassort mais les ventes dans le mois car le marché
est surtout hebdomadaire, sauf dans le cas du reboot où les
numéros 1 ont joué la prolongation en octobre. J’ai donc étudié
ces réassorts et c’est fort logiquement Aquaman, la grosse sortie
de la dernière semaine de septembre, qui mène ce classement
spécial avec 28 000 unités vendus en octobre pour le numéro
1. Cette série sera toujours sous-évaluée dans les top (elle fait
partie des séries au dessus des 100 000 unités par exemple
pour le numéro 1) mais le marché marche surtout de façon
hebdomadaire. Cependant, il y a aussi les titres qui ont fait le
buzz (pour leur qualité ou certaines scènes) qui ont connus des
ventes supplémentaires non négligeable en octobre pour leur
numéro 1 en plus de celles sorties la dernière semaine. Ainsi,
si on calcule le taux de réassort des séries (% de ventes du
numéro 1 au second mois), on a entre 1/4 et 1/5 de ventes
supplémentaires pour Animal Man, Catwoman, Wonder Woman,
Aquaman, Nightwing, Supergirl, Superboy, Suicide Squad, AllStar Western, Demon Knights et Grifter.
Au rayon des petites
déceptions (dans le sens
où avec le reboot toutes
les cartes sont rabattues),
Wonder Woman (10ème
chez DC) et Batwoman
(12ème chez DC) ne
sont pas sur le devant
de la scène. On est
cependant loin des
10 derniers titres DC
(plus j’avance moins ça
s’est vendu) : Resurrection Man, Captain
Atom, Hawk & Dove, Mister Terrific, Vodoo, I Vampire, Omac,
Statick Shock, Blackhawks et la pire vente, Men of War. Aucune
surprise dans cette liste mais une ou deux séries pas mauvaises
(notamment Resurrection Man et Men of War). Au rayon des
surprises, on trouve Teen Titans à la 13ème place du top DC,
soit la 16ème place du Top 300, un truc pas vu depuis des
années. Si on comprend facilement l’attente autour de cette
équipe mythique, le passif médiocre des années 2000 et le
premier numéro poussif laissaient présager une chute dans le
classement. Ce n’est pas la seule surprise avec une évolution
des ventes pour chaque série pas toujours prévisible.
Pour finir avec DC, j’ai analysé les ventes d’octobre 2011 avec
celles d’avril 2011, juste avant le crossover Flashpoint. Bien
sûr, de nombreuses séries n’existaient pas avant le reboot mais
dans certains cas il s’agit juste d’un changement de direction
avec la même cible (Nightwing remplace ainsi la série Red Robin
et Catwoman remplace Gotham City Sirens). On découvre ainsi
fort logiquement que Justice League explose ses ventes avec
+283%, ce qui est normal vu l’équipe créative actuelle et au
vu des numéros assez faibles qu’on avait avant. C’est pareil
pour Batman qui triple ses lecteurs, tout comme Batgirl et Teen
Titans. Chose plus surprenant, All-Star Western a doublé les
lecteurs de Jonah Hex (+247%). Flash, Nightwing (ancien Red
Robin) et Deathstroke (ancien Titans) doublent quand à eux
leurs lecteurs. Toutes les séries sont en hausse mais certaines
ont plus de mal et risquent, dans quelques mois quand l’effet
reboot sera vraiment retombé, de revenir à leur niveau de
ventes d’avant. Ainsi Green Arrow, Green Lantern Corps, Birds
of Prey, Superboy et les séries
sur la Legion font
mieux qu’avant mais ne gagnent
(excusez du peu) qu’entre 30 et
60% de lecteurs. Dans le même
genre, les personnages remit
au goût du jour par Brightest
Day
(Aquaman,
Firestorm,
Swamp Thing, Hawk and Dove,
Deadman et Hawkman) se
vendent moins bien que la série
Brightest Day. Alors oui c’était
une série événement mais ces
personnages
n’intéressent
pas forcément tout le monde.
Ainsi, les plus grosses séries chutent presque toutes avec
entre 8 et 20% de baisse, effet collector oblige. Seule Green
Lantern par Johns reste stable avec les mêmes ventes. Le
plus gros gadin, c’est bien sûr la série Superman (un premier
numéro catastrophique) ainsi que Hawkman, Firestorm et New
Guardians ainsi qu’une tripotée de séries du fond du classement.
En revanche, Animal Man gagne 16% de ventes suite aux
excellentes critiques. Je rappelle qu’il est rare qu’un numéro 2
offre de meilleures ventes à cause de la spéculation. Les autres
séries qui gagnent des lecteurs sont celles qui font polémiques
(Catwoman et Red Hood), qui surprennent (Detective Comics,
Stormwatch, Demon Knight), qui ont une bonne équipe créative
(Wonder Woman, Batwoman, Swamp Thing) ou des gros fans
(Supergirl, Superboy, Nightwing). Cela fait 12 séries en hausse
en plus de Green Lantern et Red Lantern qui sont stables. Si on
rajoute les grosses séries comme Action Comics, Justice League
ou Batman qui ont été victimes de la spéculation à l’extrême
mais qui sont dans le même cas en terme de buzz, cela fait 1/3
des séries qui ont conservé leurs lecteurs. Belle performance
DC.
V
oilà, c’est finit pour DC,
il est temps d’analyser
la branlée que vient de
prendre Marvel. On a déjà
vu ses parts de marché, on
va maintenant regarder en
détail chaque franchises. On commence par
Fear Itself qui termine son parcours avec le 7ème numéro
écoulé 95 500 exemplaires. C’est mauvais pour un crossover,
surtout pour un dernier numéro. Si Marvel a battu Flashpoint
cet été, elle n’a pas su attirer les foules et le crossover était
constamment sous la barre des 100 000 unités. La majorité des
numéros de la série principale se vendent mieux de mois en mois
Avec 6 titres au dessus des 100 000 unités, DC parvient
à retrouver le succès des sorties généralement liées aux
crossovers. Encore une fois, cette analyse ne prend pas en
31
mais pour un tel événement commercial,
c’est peut être un signe de lassitude. C’est le
même constat pour Wolverine & The X-Men
#1 qui fait à peine mieux et reste aussi sous
les 100 000 unités. On a là une nouvelle
série mutante (chose toujours appréciée),
une nouvelle direction pour la franchise, un
duo d’artiste réputé, d’excellent critique
et un casting de folie....et le numéro
n’explose pas les compteurs ! C’est une
plus grosse claque quand même que
pour Fear Itself car Marvel a beaucoup
teasé pour ce numéro 1 qui aurait du
bénéficier de l’effet collector. J’espère
qu’elle ne va pas chuter trop bas. Quant
à Incredible Hulk#1, il a heureusement
dépassé les 100 000 mais ce n’est que
symbolique. Pour les mêmes raisons
que pour Wolverine & The X-Men
(hormis les critiques hétérogènes),
ce type de numéro vend beaucoup plus
d’habitude. En tout cas, ces trois comics, les trois plus vendus
de Marvel en octobre, sont trois contre performance. Il y a 68
autres comics à analyser, c’est dire la crise qu’affronte Marvel...
j’évoquais déjà ces possibilités dans les précédents Top
300.
Comme on vient de le voir, Marvel a fait le
ménage pour ses « petites » séries afin d’accueillir
des séries qui ont plus de chance de se vendre
(Winter Soldier, Avengers Assemble). A noter que
des séries comme Amazing Spider-Man, Avengers
et ses séries soeurs, FF et les séries Ultimates
se vendent bien mais bien loin de leur meilleur
niveau quand Marvel dominait outrageusement le
marché. Ces séries sont à l’abri d’une annulation
mais n’arrivent pas pour l’instant à concurrencer les
grosses séries DC (mais surclassent au moins les
petites séries, c’est déjà ça de pris). Marvel a une
chance de revenir dans le jeu quand l’effet reboot
va s’atténuer mais ce Top 300 prouve que ce ne sera
pas aussi radical que d’habitude, DC est en train de
gagner la bataille des nouveaux lecteurs et installent
ses grosses séries en haut du top. Il faudra peut être
attendre le film Avengers pour voir Marvel attirer ces
nouveaux lecteurs.
B
on, Marvel et DC c’est bien mais il y aussi les indépendants.
Chez MDCU, on classe dans cette catégories tous les comics
qui sortent des franchises mainstream. On y inclut donc des
trucs comme ICON (Kick-Ass, Superior) et Vertigo. Le but est
de donner à ces titres leur vraie place. Ils ne concurrence
pas une série comme Batman mais des titres destinés aux
connaisseurs du marché ou aux lecteurs attirés par d’autres
thèmes. En octobre, c’est comme d’habitude Buffy qui prend la
tête du classement indés avec le second numéro de son volume
9 (36 000 unités, 64ème du Top 300). Suivent deux épisodes
de Walking Dead puis deux
épisodes
de
Superior
par Millar. Ces 5 comicbook sont au dessus de la
100ème place, ce qui est
assez rare pour le noter. Le
Tortutues Ninja sont 6ème
du classement indé et le
premier épisode de la minisérie événement Spaceman
atteint une jolie 7ème place
(par Azzarello). Le crossover
entre la Legion et Star Trek
mobilise 21 000 curieux et le
premier numéro de Orchid
19 000. Le second numéro
de l’adaptation du Trône
de Fer se stabilise à 16 000
lecteurs, ce qui est mieux
qu’Invicible (2 fois moins de
lecteurs que Walking Dead).
Chew n’est que 29ème des
indés, Red Wing de Hickman
se finit avec 11 000 fidèles et le premier titre de l’univers Hellboy
est à la 36ème place. Morning Glories, adulé par certains, n’a
que 10 000 lecteurs mais c’est mieux que le Infinite de Kirkman
et Liefeld. Pour finir, des séries comme Scalped ou DMZ sont
dans le bas du classement indés, à l’inverse de Fables ou Spawn.
Ainsi, Uncanny X-Men, pour le dernier numéro de cette mythique
série (avant le relaunch), ne réunit que 3% de lecteurs en plus.
The Fearless, la copie de Brightest Day par Marvel, est 24ème
du Top 300 d’octobre avec 59 000 copies. C’est très très loin
du premier numéro de Brightest Day il y a un peu plus d’un
an et même très loin de la moyenne de vente de cette série.
Marvel n’arrive pas à convaincre avec des sorties évènements
alors que c’est sa force depuis toujours. New Avengers Annual
et Children Crusade, deux grosses sorties, ne déplacent pas les
foules (respectivement 49 000 et 30 000 lecteurs). Pareil pour
le début de The Hammer War de Bendis. De toute façon, sur
71 séries, il n’y a que 8 séries Marvel qui gagnent des lecteurs
!!! Ultimate X-Men perd presque 30% pour son second numéro
(quand on parle de l’effet collector), les tie-ins sur SpiderIsland se vendent mal et la série Herc va être annulée dans
l’indifférence (13 000 copies et -11% en octobre). En parlant
d’annulation, si on part du bas du classement des ventes Marvel,
on comprend de suite les annonces d’octobre. Outre les miniséries non concernés (quoique, Vilains For Hire est amputée
d’un épisode sur 5 et All Winners Squad carrément annulé au
bout de 5 épisodes sur 8 !), on a comme série régulière en
partant du bas Herc (annulée), PunisherMax (va prendre fin
comme par hasard, mais bon en même temps Aaron choppe
deux nouvelles séries), Black Panther (annulée), Generation
Hope (intouchable vu qu’elle sera normalement au centre du
crossover de cet été), Daken (annulée), Alpha Flight (devait
devenir une série régulière, ne sera qu’une mini-série de 8
épisode comme prévu au début), Ghost Rider (annulé au bout
de 4 épisodes !), Shield (a son propre public, 21 000 fous furieux
comme certains dans le staff), Avengers Academy (Marvel y
planque tous les gosses sans séries comme les Runaways),
X-Factor (un run intouchable de Peter David), Thunderbolts (la
série a pris une nouvelle direction, comme par hasard...) et
enfin X-23 qui se vend à 24 000 unités (annulée, le personnage
va rejoindre la série Avengers Academy). Le seuil d’annulation
pour Marvel serait donc 25 000 unités, soit la 100ème place du
classement. D’où l’importance d’analyser ces chiffres de ventes,
32
COMICBACK STAGE : MORISSON / QUITELY
Par Docteur
J
avec Doom Patrol et Flex Metallo qui étaient à l’époque chez
Vertigo. Avec Morrison ...
e vais parler d’un couple d’Outre-Manche, d’un couple qui
paradoxalement bien que très connu de par leur nom, restent
assez méconnus auprès du public français de par leurs œuvres
en duo.
UN SCÉNARISTE À PART
Je parle bien évidemment des Écossais Grant Morrison et Frank
Quitely.
Morrison est tout comme Quitely né à Glasgow en 1960, une
vingtaine d’années plus tard il débarque dans les comics avec
sa première création Gideon
Stargrave personnage que
l’on retrouvera plus tard dans
son œuvre mythique : The
Invisibles.
Tout le monde connaît bien évidemment ce couple,
essentiellement au travers de leur collaboration, tout
récemment éditée en Francophonie sur All Star Superman et
surtout sur la série Batman & Robin ayant connu un énorme
succès suite à la sortie du magazine Batman Universe. Si vous
avez d’ailleurs l’occasion … n’achetez pas ce magazine qui est
absolument introuvable sauf à des prix pharamineux et prenez
la Vo, Morrison est un des auteurs qui doit se lire absolument en
version originale, certes il est difficile à appréhender et je vous
souhaite du courage pour suivre son run sur Batman mais aller
vers la Vf c’est rater l’un des tous meilleurs textes de l’histoire
du comic book, rien que ça.
A l’instar de son ami écossais,
lui aussi débute dans une
revue d’Edimbourgh avec ce
personnage : Near Myths,
publiant des histoires ayant
trait à la Fantasy et à la Science
Fiction. Durant ces années, il
est extrêmement prolifique
multipliant les personnages,
histoires et travaux et se crée une véritable place dans la scène
comics British.
Maintenant que la parenthèse est faite, attardons-nous sur les
deux personnages ;
UN DESSINATEUR À PART
Quitely
est
un
Ce tremplin, il l’utilisera pour proposer directement à Dc Comics
sa Justice League et ses New Gods, refusé naturellement. C’est
donc naturellement qu’il se tourne vers l’autre géant : Marvel
UK. Son travail le plus notoire est probablement sur Le titre
britannique le plus connu mondialement avec Judge Dredd :
Doctor Who, place privilégiée pour exprimer son ton à part.
auteur Ecossais né
en 1968, rapidement
son trait particulier
est repéré par le
monde du comics
underground
typiquement
britannique.
Et ce ton à part va évidemment se tourner vers 2000 A.D en 87,
ayant sa propre série : Zenith dans laquelle il se met à découdre
le statut super héroïque . Il profite pour intégrer comme à son
habitude une réalité sociale et historique pour mieux la critiquer
(les bombes atomiques,etc.). Dc cette fois ne ratera pas sa
chance et l’embauche, lui est offert le titre Animal Man.
D’abord embauché
chez Electric Soup,
recueil de comics
strips écossais à
l’humour
assez
décalé, il travaille sur son
bébé : The Greens, parodie d’un comics trip
typiquement scottish nommé the Broons. Ses cases aux dessins
« surréalistes » sont déjà là , style que l’on peut retrouver
encore aujourd’hui pour le bonheur de certains qui y voient un
style enfin particulier dans le monde du comic book (et dans le
style assez classique Dcien) et pour le malheur d’autres qui ne
supportent mais son emportement pictural.
Héros cantonné à son statut de « basique », Morrison révolutionne
ce dernier et le genre en général multipliant les trames
narratives, les mises en abîmes et les situations incongrues
pour son personnage, il représente un ton complètement à part
dans la scène comics.
LA RENCONTRE
Les deux étaient faits pour se rencontrer, tous deux à part,
en dehors du mainstream, c’est la période la plus chamboulée
pour DC détruisant le statut quo en vigueur (6 ans après Crisis
on infinite Earths) qui voit ces deux lurons arriver, comme si
le contexte fou était la meilleure occasion pour adopter ces
deux artistes un peu fous. Dc a besoin d’un ton à part, face
à un Marvel qui fonctionne du tonnerre (Le début des années
90 portant les X-Men à leur apogée), la Maison décide pour
contrecarrer son adversaire historique de faire dans l’originalité
et charge les deux artistes . Après que Morrison ait accompli un
run d’anthologie sur la Doom Patrol, c’est sur le spin off qu’il
collabore avec Quitely en 1996.
Naturellement, comme tout dessinateur britannique qui se
respecte, il se retrouve très vite dans le fameux Judge Dredd
magazine pour lequel il fait de nombreuses covers plus
somptueuses les unes que les autres. Il termine sur deux séries
en tant qu’illustrateur : Shimura, dépeignant une sorte de Judge
Dredd japonaise dans le Tokyo du futur et Missionary Man.
Son travail extrêmement particulier, mariant old school et
originalité à la perfection, fut remarqué Outre-Atlantique et
l’étape la plus logique avant d’atterrir chez Dc, fut de commencer
33
que dans le monde classique on gagne toujours, là on doit se
résigner à perdre, un goût amère nous reste dans la bouche
et Morrison a pu livrer son message tandis que Quitely s’est
amusé à nous donner son interprétation des personnages.
4 OEUVRES, 4 MESSAGES
Je vais me concentrer sur 4 oeuvres qui selon moi représentent
parfaitement ce couple au travers de 4 points cruciaux ;
L’Elargissement d’un univers ou du moins l’Enrichissement de
ce dernier avec JLA Earth2, la Réinvention d’un autre avec
les New X-Men, la Création entière d’une histoire située dans
une dimension externe au support d’origine avec All Star
Superman et enfin l’Hommage rendu au passé avec Batman &
Robin. Même si ces différentes caractéristiques se retrouvent
bien évidemment dans chaque oeuvre, celles que j’ai prises
représentent bien l’esprit.
Seuls Superman et Luthor sont plus ou moins épargnés dans
leur look, pourquoi ? Luthor qui reste le même ne serait-il pas
si différent de son semblable de la Terre classique au final ? Et
Superman ne serait-il pas nécessairement moins totalitaire que
Ultraman ? On reste sur cette question, ils ont réussi leur coup
à merveille...
New X-Men :
A la différence de tous ses précédents titres, Morrison débarque
sur New X-Men et chez Marvel en position claire de force, il
devient mine de rien une superstar du comics où son ton à part
et son extraordinaire talent d’écriture ont sur s’imposer. C’est
donc sans grande surprise que lui est confié l’univers mutant.
Dans cette position confortable quoi de mieux que de décider
de faire ce que l’on désire ? Et Momo ne s’en privera pas : Il
installe SON nouveau statut quo, reconstruit certaines choses
qui avaient du être éliminées par le passé, réinstallent certains
personnages et en introduit d’autres. Il refait les images des
personnages A sa manière.
JLA Earth 2 :
Ainsi, Quitely se voit confier, certainement sous l’égide
bienveillante du scénariste, le relooking complet des X-Men :
Look moderne avec cuir, un Wolverine complètement en dehors
des codes précédents (oubliés les masques et le costume jaune/
violet).
On
peut
remarquer
un design très british,
presque Destroy chez
certains des personnages
qui se rapprochent plus de
l’image de punks qu’autre
chose, Morrison connaît
le statut conservateur
de Marvel et décide de
marquer le coup avec
l’aide de son ami Écossais.
La révolution qu’il y a dans
l’Histoire se retrouve donc
à servir une réinvention
que veut Morrison dans les
mentalités Marveliennes.
Ce récit s’inclut dans l’Ère de Morrison sur la JLA. Ce dernier
avait repris le titre et faisait preuve d’un classicisme malgré
tout prononcé (oui il y avait bien évidemment un ton différent,
néanmoins nous n’étions pas face à un bouleversement
fondamental à l’instar de ce qu’était et représentait Animal
Man). Morrison se devait donc de se défouler bien quelque part
et ce fut donc un monde du Multivers qui fut choisi pour cela.
Nous sommes plongés dans un monde qu’à priori on ne reconnaît
pas et qui pourtant ressemble à celui de base. Certains indices
dissimulés montrent néanmoins que quelque chose ne va pas.
Rapidement on se rend compte que ce monde est l’inverse de
celui que l’on connaît : Les Bons ne le sont pas tandis que les
Mauvais à l’instar de Luthor luttent contre l’injustice.
Quitely nous livre des vilains semblables à la JLA que l’on connaît
mais chez chacun d’entre eux, il y a quelque chose qui sonne
faux ; les traits de Superwoman (contraire de Wonder Woman)
sont durs, Superman lui est semblable sauf sur son costume,
la Chauve Souris devient un Hibou, Flash et Green Lantern ont
les traits cachés derrière un masque de verre. Luthor lui reste
le même en apparence. Morrison se fait plaisir, et utilise ce
système pour apporter quelques petites critiques au statut de
super héros et au sacro-saint manichéisme.
Malheureusement,
on
sait tous à quels points
de tels bouleversements
et
changements
sont
difficiles
à
maintenir
dans un univers aussi
dense, surtout lorsque
Morrison s’amuse à marquer cette Histoire de grands coups de
hache dans la continuité des mutants. A l’instar d’un certain
Straczynski sur Spider-Man, Morrison sera retenu come un
excellent compteur mais comme quelqu’un d’indomptable et
à l’Histoire terriblement instantané. A l’instar donc du look des
héros de Quitely, les bases qu’il a reposées seront elles aussi
fortement revues.
Le récit qui semble étonnamment linéaire en son milieu avec
une étonnante facilité pour le Bien se renverse complètement
à la fin; les couleurs deviennent celles de l’Apocalypse, il y a
saturation dans l’image, le classique jeu de cases est chamboulé
à chaque situation catastrophique. Le twist final est un pied de
nez à ce que l’on pensait et à ce à quoi on s’attendait. Alors
34
All Star Superman :
Batman & Robin :
Le grand retour du couple, cette fois pour s’attaquer au
personnage de légende : Superman. Pour ne pas prendre de
risque et probablement pour offrir plus de liberté à Morrison,
le récit se situe néanmoins hors continuité. Libérés de
toute contrainte, les deux Écossais vont pouvoir libérer leur
imagination, et ils ne se gêneront pas.
Dans la droite ligne de leur retour chez Dc avec All Star Superman
et de l’énorme run de
Morrison
sur
Batman,
l’auteur écossais se lance
sur le titre qui suit la « mort
» de Bruce Wayne : Batman
& Robin. Dans ce titre, il
introduit
complètement
dans le Batverse Damian
Wayne (mis en place depuis
Batman & Son) et fait
appel à son artiste fétiche
: Quitely. Le couple est
parfait, Morrison envisage
ici de dépeindre Gotham
de manière très noire.
Presque sale et perverse.
Le nouveau vilain crée pour
l’occasion : Mr Pig n’en est
que le meilleur exemple.
Dès le début le ton est donné : Superman va mourir . Ce
constat, ce présage extrêmement noir et terrible (surtout pour
un numéro qui est censé être dans la lignée des All Stars et
donner plus de vie) plombe le lecteur. Alors qu’ils auraient pu
faire le choix de poursuivre dans un ton mélodramatique à
l’instar du titre « La Mort de Superman » c’est paradoxalement
tout l’inverse qu’ils feront, prenant à contre pied le lecteur et
se jouant de lui.
Cela passe par trois axes :
La narration. Empruntée est dans un ton « Journal Intime » du
quotidien, on nous dépeint ce qu’il se passe, sans mélancolie
mais avec un appétit de vivre évident. Les cases d’ailleurs font
penser à des pages de livre, multipliant les doubles pages
Quitely nous offre un découpage classique mais dynamique.
Elles se suivent, nous exposent chaque fois des scènes mettant
en avant Superman ou un autre personnage.
Quitely qui maîtrise très
bien un trait très gras
semble être le meilleur choix pour cela. Son travail des visages
rend les personnages à la limite du dégoûtant, la sueur, le
sang transpire de son œuvre. Morrison suit dans la narration
adoptant un ton qui nous met extrêmement mal à l’aise. Tant
sur le fond que le contexte nous sommes dans le lourd perpétuel
(magnifiquement contrebalancé par les excellents dialogues de
l’auteur).
L’humour. Paradoxalement très présent que ce soit au travers
du personnage d’Atlas ou de Lex Luthor, Quitely se joue de cela
enchaînant les scènes comiques de situation et extrêmement
visuels. Nous sommes pleinement dans du Charlie Chaplin ou du
Laurel et Hardy, sans tomber dans l’humour lourd et perpétuel
les dessins sont à double lecture nous avons l’action de base
mais aussi derrière, en second plan ou caché une situation qui
prête à sourire.
tout moment … Bizarroement.
Sur le dessin et la narration aussi. Sans jamais tomber dans le
gore gratuit et adoptant souvent une certaine pudeur, Quitely
dépeint de manière géniale ce que veut nous transmettre .S ur
les couleurs par contre c’est tout autre chose, plus de noirceur,
plus d’ombres exagérées, le style lumineux de Quitely domine.
Visages éclairés, couleurs pétantes on est dans le kitsch pur et
dur . Un subtile écho de l’auteur une fois de plus à l’Histoire de
la série.
Les couleurs. On en prend
plein la vue, ce numéro
mortuaire,
nous
fait
exploser les yeux de par le
déchaînement de couleur.
Véritable hymne à la vie
voulu par Morrison, les
couleurs chatoyantes, et les
personnages hors norme
sont légions. Nous sommes
presque dans du Pulps des
années 50 colorisé. Son
imagination
débordante
rend un subtile hommage
à cette époque qui l’a
marqué, comme tout fan
de Science Fiction, de super
héros ou des premiers cris
de la Fantasy à grande
échelle. Superman n’est
ici pas épargné et est
transposé dans un monde
fou, qui peut basculer à
Depuis son arrivée sur le Batverse, Morrison construit un
immense hommage au Golden et Silver Age, le couple Batman
& Robin représentant parfaitement cette époque (que ce soit en
comic book ou en série TV) est son vecteur et l’encrage l’outil.
Sur le travail des visages d’ailleurs on retrouve cette odeur
de fivties-sixties, la tête disproportionnée du jeune Damian,
extrêmement Cartoonie, les lèvres et traits du visage exagérés.
Une communion parfaite qui résulte d’années de collaboration,
la preuve que deux artistes sont aussi essentiels l’un qu’à
l’autre ; sans la patte de Morrison, Quitely n’aurait pu basculer
dans un style kitsch parfaitement en relation avec le sens de
l’ongoing. Sans le talent de Quitely, Morrison n’aurait jamais pu
transmettre ce qu’il désirait (bien que les artistes ayant suivi le
jeune Écossais n’aient pas fait honte à l’auteur avec des styles
bien différents cependant). Un achèvement parfait pour une
collaboration parfaite, fort heureusement les deux auteurs sont
loin d’en avoir fini, alors que Momo comme on l’appelle est en
plein sur le reboot DC avec sa Maxi Série Leviathan achèvement
de près de 5 ans sur le Batverse et sur le reboot de Superman
et que Quitely a fini son court travail sur DC Universe: Legacies
nous ne pouvons souhaiter qu’une seule chose : Une nouvelle
collaboration ... sur de l’indé si possible
35
DOSSIER : LA LONGUE HISTOIRE DES X-MEN
Par Leto
l’équipe dans d’autres séries (Marvel Team-up, Avengers, Hulk,
Captain America). Il n’y a donc rien d’inédit et la franchise reste
dans un placard créatif, attendant un miracle pour revenir à la
vie. D’ailleurs, pour les fans de continuité comme moi, on peut
se dire que, pendant ce temps-là, l’équipe était piégée sur l’île
de Krakoa...
Depuis quelques années chez Marvel, les Vengeurs sont en tête
d’affiche. Les mutants résistent malgré tout avec une série de
crossovers internes et le dernier événement en date, Schism,
a divisé les mutants en deux camps. De nombreux lecteurs
voudraient se mettre aux X-Men avec cette nouvelle ère, voici
donc un dossier qui revient sur leur histoire et met en avant ce
qu’il s’est passé ces dernières années pour bien comprendre
Regenesis, le renouveau des mutants actuellement aux USA.
LA
RELANCE
FRANCHISE
AU COMMENCEMENT, 5 JEUNES
ÉTUDIANTS
D’UNE
PETITE
Si je parle de Krakoa, c’est que c’est là que les X-Men vont
faire leur grand retour dans le célèbre Giant Size #1. Un Giant
Size, c’est un numéro exceptionnel de par son format, et dans
notre cas particulier, de par son contenu. Si les X-Men sont nés
dans X-Men #1, on peut dire que c’est ce Giant Size qui leur
a appris à marcher. C’est un des comics les plus célèbres car il
va lancer une révolution qui va submerger Marvel pendant 15
bonnes années. Mais de quoi ça parle ce Giant-Size ? L’histoire
est là encore simple : les X-Men sont prisonniers sur l’île vivante
de Krakoa et seul Cyclops a pu fuir pour chercher de l’aide.
Le Professeur Xavier va recruter de nouveaux membres qui
vont, sous le commandement de Cylclops, sauver les héros
prisonniers. Alors que l’équipe originel des X-Men est composée
d’une bande d’adolescents, ici, les nouveaux X-Men («All-New,
All-Different X-Men») sont des adultes. Qui plus est, ce ne sont
pas des américains mais des étrangers : européens, africains,
asiatiques, indien... Ce sont Wolverine, Tornade, Colossus,
Diablo, Banshee, Sunfire et Thunderbird. Bref, les nouveaux
X-Men représentent la diversité, ce qui fait écho au thème
central de la série : le droit au respect de la différence (celle
des mutants par rapport aux humains).
Le début des années 60 correspond
à l’âge d’argent de Marvel qui a vu
Stan Lee, avec son compère Jack
Kirby notamment, lancer une tripotée
de héros devenus célèbres. Stan
Lee est le scénariste qui a créé les 4
Fantastiques, Hulk, Spider-Man, les
Vengeurs... Bref, les plus grosses
franchises Marvel. Parmi eux, les
X-Men. En septembre 1963, cette
série est une des dernières à paraître
dans ce nouvel univers Marvel. Le
pitch de départ est simple : cinq
jeunes étudiants avec des pouvoirs
phénoménaux sont formés par le
Professeur Xavier pour protéger
l’humanité. Bien sûr, au fil des
épisodes, ennemis et alliés vont se succéder. Magneto est le
premier à affronter le jeune groupe qui effectue à cette occasion
sa première mission officielle, pile-poil au moment où Jean Grey
intégrait le groupe (composé alors de Cyclops, Iceman, Angel
et Beast). Plus tard, on verra la Confrérie des Mauvais Mutants,
Le Fléau, Mimic, Sauron, mais aussi Havok (frère de Cyclops)
et Polaris (fille de Magneto). L’équipe ne s’agrandit pas et les
menaces sont redondantes ou insignifiantes.
Les histoires se suivent sans qu’une grande
saga ne se présente, la série n’étant pas
encore ce Soap Opéra bien connu des fans.
Plusieurs artistes vont se relayer sur le titre
suite au départ de Lee et Kirby en 1966 :
Roy Thomas, Jim Steranko, Barry WindsorSmith, Neal Adams...Pas des manchots.
Anecdote de l’histoire, ce n’est pas Chris Claremont mais
Len Wein qui va scénariser ce numéro exceptionnel. Marvel
relance ensuite la série X-Men au numéro 94, comme si la
série ne s’était jamais arrêtée. C’est là que va intervenir Chris
Claremont, le maître incontesté des X-Men. Si Marvel semble
« plus cohérent » que DC, c’est parce qu’elle a eu
la chance d’avoir quelques architectes qui ont eu la
main mise sur les grosses franchises, pouvant alors
déployer leurs histoires sans problème. C’est ce que
fait en ce moment Geoff Johns chez DC par exemple.
Pour les X-Men, Chris Claremont va avoir plus de 15
ans pour forger une franchise mythique. Il reprend la
série au numéro 94 et va lancer les héros dans des
histoires improbables.
LES X-MEN ? UN FLOP
Avec des dessinateurs comme Dave Cockrum, John
Byrne ou Frank Miller, Claremont est bien servi.
C’est l’occasion de rencontrer les Shi’ars, le Phoenix,
Alpha Flight, le Club des Damnés, Emma Frost, Kitty
Pride, Dazzler, Moira... Qui plus est, le ton est plus
adulte. Thunderbird meurt au bout de deux numéros,
Jean Grey va suivre après une saga exceptionnelle,
les ennemis sont assez originaux et surpuissants, les
membres ne sont pas des gosses et n’hésitent pas à se battre
et quitter l’équipe... Les personnages charismatiques sont
Malheureusement, la série prend fin au
numéro 66 et tombe dans l’oubli pour
5 ans. Eh oui, les X-Men c’est fini ! En
effet, les ventes sont mauvaises et les
personnages ne font pas le poids face
aux autres héros de Marvel. En gros,
la mayonnaise n’a pas encore prise. Du
numéro 67 au 93, la franchise survit grâce à des réimpressions
d’anciens épisodes. On va donc avoir le droit aux apparitions de
36
Fall of Mutants, Inferno ou X-tinction Agenda. Ces histoires
sont l’occasion de rassembler la grande famille des X-Men
pour affronter les fameuses menaces. Parfois, il suffit de trois
numéros pour résoudre l’histoire. D’autres fois, on a le droit
à une histoire qui traîne depuis des dizaines d’épisodes et qui
explose à la figure des héros. Retournements de situations,
apparitions surprises, trahisons, secrets, morts... On va toujours
chercher un truc plus fort car les X-Men sont martyrisés. Eh
oui, c’est la malédiction de cette famille, car les X-Men sont
une famille avec des bébés, des frères et soeurs, des parents,
amants, mariés, amis... Franchement, une happy-end chez les
X-Men, c’est rare et c’est pas forcément recherché. C’est dans
le sang, la douleur et les larmes que s’est forgé cette famille.
Un crossover X-Men se vit tambour battant et se prépare à
l’avance pour offrir un final explosif. Le truc, c’est que personne
n’est à l’abri des sorties de routes et les X-Men vont se planter
en beauté.
omniprésents et la série va se
conclure sur un double épisode
141-142 mythique (Days of
Future Past) qui présente une
spécialité des X-Men, les futurs
alternatifs assez sombres.
En 1981, X-Men prend donc
fin et laisse place à Uncanny
X-Men, qui commence au
numéro #143. Vous l’aurez
compris, la série ne prend
pas fin, elle change juste de
nom, mais c’est un peu le
marqueur d’une époque. On
peut dire qu’en devenant
Uncanny, la série assume son statut : la série où tout
peut arriver. Ce n’est que le début car vont débarquer Rogue,
Rachel Summers, Nimrod, Forge, Madelyne Pryor, les Morlocks,
les histoires de cœur de Logan au Japon...Chris Claremont
achève tout son petit monde avec le Graphic Novel « God Loves,
Man Kills » avec le révérend Stryker qui force Magneto à s’allier
aux X-Men pour sauver Xavier, les Sentinelles au milieu bien
sûr... Les X-Men ont trouvé leur ton, les ventes sont excellentes,
il est temps de faire des bébés.
SPIN-OFF, VOUS AVEZ DIT SPINOFF ?
Chris Claremont est très prolifique : de cinq X-Men, on est
passé à une myriade de personnages avec des backgrounds
forts intéressants et des courbes de progression prometteuses.
Il faut donc faire de l’espace et Marvel lance de nouvelles
séries. C’est le début des « X-Books » avec
plusieurs séries qui vont vivre en vase clos
(avec quelques histoires dans d’autres séries
bien sûr). Ce qui est bien avec les X-men,
c’est qu’il suffit de lire les séries concernées
pour comprendre. Le truc, c’est qu’il va y
avoir de plus en plus de séries à lire. En
1982, Chris Claremont publie un Graphic
Novel appelé New Mutants qui présente
la seconde génération (en terme d’âge)
de X-Men. C’est en 1983 qu’est lancée la
série New Mutants pour 100 épisodes (ce
sont ces personnages là que vous pouvez
découvrir actuellement dans la série New
Mutants volume 3). Vont suivre X-Factor
(avec le retour de Jean Grey), Excalibur
(avec des personnages comme Captain
Britain) et la première série centrée sur Wolverine.
Les franchises Spider-Man et Batman vont rapidement suivre
l’exemple avec pleins de séries pour satisfaire les fans.
L’OVERDOSE DES FEUX DE L’AMOUR
Pour beaucoup, les X-Men sont synonymes de gros bordel,
et c’est pas faux. Déjà, les séries se multiplient en ce début
des années 90. On a les séries X-Force, Generation
X, Cable, X-Man, la nouvelle série X-Men (devenu
Legacy il y a quelques années)... Le principe est
toujours le même pour la répartition des séries :
Uncanny X-Men reste le navire amiral; la série X-Men
présente une seconde équipe; on a une série sur les
jeunes mutants, qui changent suivant les générations;
puis une tripotée de séries sur des personnages en
particulier, avec des X-Men qui sont casés là par manque
de place, car au fil des ans, on ne sait plus combien ils
sont ! En effet, vu le nombre de séries, les histoires se
multiplient simultanément. La continuité devient difficile
à suivre et les crossovers incessants n’arrangent pas
les choses. Vu le succès des premiers crossovers, on va
avoir le droit à un crossover annuel, voire plus. On a donc
toujours plus de menaces et les conséquences posent
parfois des problèmes insolubles. En gros, on commence
à en avoir marre de tous ces personnages (héros ou vilains) qui
reviennent à la vie ou qui hantent encore et toujours les X-Men.
On lance des pistes qui sont oubliées, on a des scénaristes qui
ne lisent pas ce que font leurs confrères, des personnages qui
sortent de nulle part...Chris Claremont n’a plus la maîtrise des
X-Men parce qu’il ne peut pas être derrière chaque série. Des
incohérences apparaissent, des choix sont contestés, des vraisfaux suspenses lassent les lecteurs....Les années 90 n’ont pas
été tendres avec les fans. Quand Claremont quitte la franchise,
il la laisse au mains des dessinateurs comme Jim Lee ou Liefield.
Alors oui c’est beau (et encore, les 90’s niveau dessins, c’est très
polémique) mais niveau scénario, c’est du grand n’importe quoi,
LES CROSSOVERS MUTANTS, UNE
SPÉCIALITÉ MAISON
Parallèlement, les mutants vont connaître des menaces qui
vont être toujours plus « graves ». C’est l’occasion pour Marvel
de rassembler les séries X-Men pour des sagas exceptionnelles.
C’est l’époque des X-Crossovers avec Mutant Massacre, The
37
de la surenchère. On a bien quelques histoires qui surnagent
mais c’est pas suffisant. Les X-Men ne sont plus la franchise
phare de Marvel et c’est du coté du cinéma que le salut viendra
après plusieurs années de disette.
L’AUBE
D’UN
MILLÉNAIRE
Nous sommes alors en 2005-2006.
Marvel va connaître un tournant
dans son histoire avec l’arrivée de
Bendis (oh combien critiqué) qui
va relancer les Vengeurs et par là
même l’univers Marvel avec des
crossovers à succès. Les X-Men ne
sont pas en reste. Bizarrement,
Marvel oublie un peu le travail de
Morrison qui, il faut le dire, n’a
pas su relancer la franchise. Non,
il a juste proposé une superbe
histoire, alors qu’il aurait pu,
comme c’est le cas actuellement
avec Batman, trouver une
solution pour la franchise dans
son ensemble. Là, il a un peu été égoïste et a fait
son truc dans son coin. C’est pas grave, Marvel va lancer une
nouvelle série qui va faire aussi fort : Astonishing X-Men. Avec
Whedon (créateur de Buffy et réalisateur du film Avengers) au
scénario et Cassaday aux dessins, c’est parti pour 25 numéros
exceptionnels accessibles aux nouveaux lecteurs. Le truc, c’est
que le rythme n’est pas respecté et l’histoire, encore une fois,
centrée sur elle-même. Au même moment, Brubaker joue
avec les secrets de Xavier et la famille Summers, puis envoie
une équipe dans l’espace Shi’ar pour notre bon plaisir. Dans la
série X-Men, Rogue, Cable, Mystique and co sont à la fête pour
des aventures détonantes. Mais il n’y a toujours pas de ligne
directrice, un truc qui va donner un destin commun. Tous ces
gens là sont alors, au même moment, touchés par un crossover
qui va changer la donne : c’est House of M.
NOUVEAU
Les films X-Men de la FOX, on peut dire ce qu’on veut niveau
qualité, mais au moins ça a relancé la franchise. Le constat est
simple : avec l’afflux de nouveaux lecteurs (faut pas oublier que
les comics, c’est un marché de niche comparé au cinéma) ou
le retour de certains, Marvel veut en profiter. Il faut relancer la
machine. Comme bien souvent, cela veut dire mettre une star
des comics pour avoir une histoire exceptionnelle. Des fois ça
marche pas (Millar et Hitch sur les FF y’a pas longtemps), des
fois ça marche comme ici. Ainsi, Grant Morrison, le gars qui a
su donner à la JLA de bonnes histoires (ça c’était gratuit pour
les DC-boys) va s’atteler à la relance des X-Men. Il va reprendre
la série X-Men (volume 2) à l’épisode 114 et se lancer dans une
grande saga (disponible en VF dans quatre albums en librairie).
En terme de créativité, on atteint des sommets. Morrison
va tailler dans le vif pour guérir les X-Men. Il commence par
un génocide (16 millions de mutants sont tués), il va faire
d’Emma Frost une X-Woman, dépeindre une relation Scott-Jean
désastreuse, tuer une bonne fois pour toute Jean, révéler des
trucs bien moches sur Xavier, nous causer
évolution, drogues, introduire de savoureux
personnages et utiliser les deux plus vieilles
menaces (Magneto et les Sentinelles) de
la meilleure des façons. Cette saga est,
à mon humble avis, le parfait résumé de
ce que sont les X-Men. A cette époque là,
il n’y a aucun crossover, ce qui simplifie
un peu l’histoire. En face, Uncanny avec
Austen n’est pas à son meilleur niveau. On
a malgré cela des séries comme X-Statix
et Exiles qui proposent une vision des
X-Men originale. Dans un autre style, New
X-Men Academy X présente (enfin) une
toute nouvelle génération de mutants qui
va devoir survivre par la suite à rien de
moins que l’extinction de leur espèce.
TOUT
COMMENCE
PAR
UN
GÉNOCIDE SUIVI DE TROIS PETITS
MOTS
Le crossover Avengers Disassembled présente le pétage
de plomb de la Sorcière Rouge, Wanda Maximoff, la fille de
Magneto. On va pas revenir sur ce sujet passionnant, je vais
juste rappeler qu’elle devient folle et tue certains camarades
Vengeurs à elle. Ces derniers se séparent suite à cette tragédie
alors que Magneto s’enfuit en
compagnie de sa fille plus trop
consciente de ce qui lui arrive pour
la protéger de ses amis qui veulent
la tuer pour effacer cette menace.
En effet, Wanda peut être
considérée comme l’un ou le
personnage le plus puissant de
l’univers Marvel. Elle peut modifier la
réalité pour faire simple. D’un coup
de tête, elle vous efface de la réalité
quand elle lâche ses pouvoirs. Alors
quand elle devient folle... Quelques
temps après ce drame, alors que les
Vengeurs se sont reformés dans la
série New Avengers après la classique étape de recrutement,
il a fallu s’occuper de cette menace. Les X-Men sont alors
conviés à la fête et tous ces héros voguent vers Genosha pour
se débarrasser de leur amie. Bien sûr, rien ne se passe comme
prévu et Wanda modifie la réalité quand les héros arrivent sur
NO MORE MUTANTS
38
l’île. Bam, on
découvre dans
le
crossover
House of M
une réalité où
les
mutants
dominent
pacifiquement
le
monde
avec Magneto
à la tête des
USA. Qui plus
est, chaque
héros qui se
trouvait alors sur Genosha se voit offrir la
vie de ses rêves : Captain America n’a jamais disparu dans
la glace, Spider-man est marié à Gwen, Cyclops est marié à
Emma... Surtout, Wolverine a retrouvé sa mémoire !!! C’est
très important pour la suite du crossover mais aussi pour le
lancement de la série Wolverine Origins qui va nous éclaircir
le passé du mutant griffu. Je passe sous silence tout ce qui
se passe dans ce crossover magnifique (par Bendis et Coipel,
les gars de SIEGE, mais en mieux) et j’arrive à la conclusion
: Wanda voit tout le monde se battre pour elle alors qu’elle
leur avait offert ce qu’ils voulaient. Elle prononce trois mots
magiques qui vont tout changer : « No more mutants » (plus
de mutants).
UNE
ESPÈCE
D’EXTINCTION
EN
mutants, sans succès. Les Sentinelles protègent désormais
les X-Men car chaque mutant est précieux. C’est alors qu’un
événement tant attendu va tout faire exploser.
LE COMPLEXE DU MESSIE
Depuis le M-Day, aucun
nouveau mutant. Une nuit,
Cérébra clignote enfin et
présente l’apparition d’un
mutant non identifié en Alaska.
C’est un bébé, le premier
bébé mutant depuis tellement
longtemps. Une course contre
la montre s’engage et c’est le
début de Messiah Complex,
un crossover paru il y a trois
ans. Les forces en présence :
les X-Men qui veulent trouver
le bébé pour le protéger et
comprendre ce miracle; les
Maraudeurs qui travaillent
pour Sinistre qui veut lui
aussi choper le bébé pour
sauver les mutants (avec une
Mystique qui faisait alors partie des X-Men et qui les a trahi
pour les Maraudeurs); enfin, les Purificateurs, des humains qui
veulent en finir avec les mutants et donc tuer le bébé.
VOIE
Dès le début, les X-Men sont totalement dépassés par les
événements. Ils arrivent après la bataille en Alaska où la ville
d’apparition du bébé a été détruite et ses habitants tués dans
le combat entre Maraudeurs et Purificateurs. Ce ne sont ni les
mutants ni les extrémistes qui ont le bébé mais Cable !!! Eh oui,
ce X-Men, fils de Cyclops et ayant lui même vécu une enfance
spéciale, arrive avant tout le monde et s’empare du bébé. Seul
(en fait on apprendra que Deadpool l’a aidé en secret), il va
traverser le pays avec les vilains et les héros sur ses talons.
Malheureusement, les Maraudeurs vont s’emparer du bébé.
C’est pas grave, on aura le droit à une grosse baston finale
pour l’avenir de la communauté mutante. Bishop révèle sa vraie
nature en voulant tuer le bébé (Bishop est né dans un futur
où les mutants vivent dans des camps à cause de ce bébé,
c’est l’équipe de X-Factor qui va mener l’enquête à ce sujet)
et va tirer une balle qui arrivera malencontreusement dans le
crâne de Xavier (mais il survivra). Cable va au final reprendre
le bébé et demander à son père, Cyclops, de le laisser fuir en
lui faisant confiance. Il veut sauter dans le futur pour échapper
à ses poursuivants et revenir rapidement quand tout ce sera
calmé et que les X-Men auront préparé le terrain. Cyclops fait
alors confiance à son fils et le laisse sauter vers le futur mais
Bishop en fait de même et une course poursuite temporelle
commence.
Vous l’aurez compris, la réalité va à nouveau changer. Retour
à la normale, ou presque. IL N’Y A PLUS AUCUN MUTANTS
!!!!! Bon Marvel triche et en laisse 198 (voir un peu plus, mais
la pub et le chiffre officiel est de 198). Résultat, beaucoup
de mutants vont mourir lors du M-Day (si tu voles et que
en un flash tu perd tes pouvoirs, boum tu tombes... Surtout
que personne ne se souvient de House of M hormis certains
héros). Le pire est ailleurs : quand on dis plus de mutants,
c’est plus de pouvoirs mais aussi plus de naissance de mutants.
On sait que la mutation apparaît à la puberté mais là le gène
mutant n’est plus actif, donc les bébés mutants n’activeront
jamais cette mutation. Quand les 198 seront tous morts, bah
fini l’espèce mutante. On a donc un changement de rapport
de force radical. D’espèce en plein expansion qui allait un jour
devenir la nouvelle espèce dominante, les mutants deviennent
une espèce en voie d’extinction. Imaginez tous les ennemis
des X-Men qui font de la propagande depuis des années, c’est
Noël pour eux, plus que 198 mutants à buter et c’est la fin de
l’espèce tant haïe.
Le gouvernement des USA, à travers l’organisation O*N*E, va
protéger les mutants restants en créant une réserve autour
de l’Institut Xavier. Pendant la période appelée DÉCIMATION
puis ESPÈCE EN DANGER, les mutants sont cloîtrés, menacés
d’extinction, les vilains sont alliés aux héros, des mutants connus
ont perdu leur pouvoir... Il faut apprendre à vivre avec cela
mais certains vont chercher une solution. C’est le cas du Fauve
qui va tout essayer en rencontrant les plus grands scientifiques
de la Terre, héros et vilains, sans solution. Alors que les anciens
mutants deviennent des parias ou sont massacrés dans certains
pays sous-développés car considérés comme des lépreux
devenus inoffensifs, Apocalypse va essayer de rallier à lui les
UN PARI SUR LE FUTUR
Voilà, Messiah Complex prend fin avec Cable qui a sauvé
le bébé en fuyant vers le futur avec Bishop à ses trousses.
L’académie de Xavier est détruite, les X-Men vont déménager
à San Francisco pour prendre un nouveau départ et Cyclops
pense que son fils va revenir dans quelques jours. Bien sûr, rien
ne se passe comme prévu. Cable a réussi à sauter dans le futur
mais Bishop aussi. La traque commence et Cable va rapidement
39
avoir un gros problème : son appareil pour voyager dans le
temps est cassé et ne peut plus que sauter en avant, vers le
futur. Avec Bishop à ses fesses lourdement armé et un bébé
dans ses bras, il va devoir fuir, encore et toujours. La magnifique
série Cable relate cette aventure. Pendant des années, Cable va
éduquer la petite (oui c’est une fille, rousse comme Jean...ah
bon....) en sautant de temps en temps vers le futur à cause des
manigances de Bishop. Ce dernier va atomiser des continents
entiers, commettre des génocides, engager des soldats, faire
des alliances... Tout sera bon pour tuer la petite. Cela ne lui
plaît pas mais il ne veut pas que son propre futur se réalise. Ce
bébé ne va pas sauver les mutants, elle sera leur perte.
état de guerre (ils pensent que son retour va redonner un jour
aux anciens mutants leur pouvoir et ne plus faire des mutants
une espèce en voie d’extinction). Il nomme donc Wolverine à
la tête d’une équipe black-ops qui ne répondra qu’à lui. Logan
recrute X-23, Warpath, Angel, Domino et Elixir (plus deux autres
mutants non recrutés mais qui seront membres de l’équipe).
C’est parti pour du sang, beaucoup d’organes tranchés et une
bande de vilains qui veulent exterminer les mutants car, en
face, il y a un certain Bastion. Bien connu des X-Men (pour faire
simple, ici c’est un robot du futur qui a pour mission d’exterminer
les mutants), il va utiliser un virus technologique pour ramener
à la vie mais sous son contrôle une bande d’ennemis des X-Men
capable de soulever d’énormes ressources. Une partie de son
plan sera détourné par Sélène dans le crossover Necrosha, mais
c’est une autre histoire. Bastion est à la tête des Purificateurs
et d’un conseil de vilains qui préparent le retour du bébé, eux
aussi, mais pas pour lui faire des papouilles.
Pour la petite (son nom est Hope), Cable est un père adoptif.
Il lui explique la vérité en prenant le temps de lui raconter son
histoire au fil de sa croissance. Elle ne sait pas encore qu’elle est
une messie mais elle connaît tout des X-Men et Cable en fait un
véritable soldat. Il vont trouver parfois des périodes de calme
avec des années passées à vivre paisiblement sans pouvoir
revenir en arrière mais Bishop les trouvera quoiqu’il arrive.
Cable considère Hope comme sa fille même s’il la prépare au
rude combat qu’il l’attend à son retour et elle s’appelle donc
Hope Summers.
LA GUERRE DU MESSIE
Alors que X-Force a fort à faire entre Bastion et Sélène et que
les mutants jouent avec Utopia, Cyclops s’inquiète pour son fils
et le bébé. Le Fauve va donc chercher dans le flux temporel où
se trouve Cable et il muni d’appareils à voyager dans le temps
les membres de X-Force. Dès que Hank trouvera l’époque où
se trouve Cable, Cyclops y enverra X-Force pour ramener le
bébé, même si Cable devait s’y opposer pour une quelconque
raison. Un jour, alors que X-Force combat la Reine Lépreuse
pour sauver des mutants et empêcher un attentat, Hank trouve
enfin Cable. De peur de voir son fils sauter à nouveau dans le
temps et perdre sa trace, Cyclops prend la décision de faire
voyager immédiatement X-Force alors que Logan demande
quelques minutes pour finir la
mission, ce que refuse Scott. Hank
doit enclencher le saut vers le futur
et Wolverine, fou de rage, laisse à
la merci de son ennemie sa victime.
C’est le début de Messiah War, la
suite de Messiah Complex.
LES
VILAINS
NE
LAISSENT JAMAIS LES
X-MEN TRANQUILLE
Dans le présent, si Cyclops ne comprend
pas pourquoi Cable prend autant de
temps pour rentrer (quelques mois
pour lui, une quinzaine d’années
pour son fils, merci les voyages dans
le temps), ses amis ont fort à faire.
Déjà, les X-Men se sont établis à San
Francisco mais ont toujours autant
de problèmes. Si on a un peu oublié
la partie « espèce en extinction
», les mutants ne reste pas moins une
communauté en position de faiblesse. C’est le Dark Reign dans
l’univers Marvel et Norman Osborn trouve là une excuse pour
prouver sa puissance. Il va utiliser le sentiment anti-mutant
qui explose à San Francisco (alors que la ville est fière de ses
X-Men) pour imposer l’ordre. Bien sûr, cela ne l’arrange pas et
fait tout pour que les mutants répondent aux attaques. C’est
le crossover Utopia avec un affrontement entre les X-Men et
les Dark Avengers. Cyclops, en fin tacticien, manipule Osborn
par le biais d’Emma qui entraîne avec elle son camarde Namor
de la Cabale. Avec la puissance des Atlantes, les X-Men vont
flouer leur adversaire en utilisant l’ancien Astéroïde M de
Magneto comme nouvel havre de paix. Ils remettent à flot cette
ancienne station spatiale et en font une île, Utopia. Ils quittent
les eaux américaines et se retrouvent donc libres dans les eaux
internationales avec la puissance du peuple de Namor comme
protection (s’il en fallait une...).
L’équipe ne peut pas rester
longtemps de par la technologie
qu’elle utilise et n’a que quelques
heures pour trouver le bébé.
C’est pas dur, Cable et Hope (qui
a dans les 6-7 ans, première
surprise pour Logan) se trouve
dans une époque apocalyptique
où un Stryfe (un clone de
Cable) règne sur des terres désolées. Bien
sûr, un Deadpool bien cramoisi est toujours en vie (Deadpool a
longtemps fait équipe avec Cable dans des séries Marvel, d’où
sa présence comme clin d’oeil). Rapidement, Hope est faite
prisonnière par Stryfe et X-Force doit la sauver. Bishop a bien
sûr manipulé Stryfe mais ce dernier le trahi et Cable en profite
pour faire un saut avec sa fille. Cependant, la petite, omnibulée
par les X-Men et leur époque qu’elle ne connaît que selon les
histoires de son père, résiste et veut rester avec ces nouveaux
amis, notamment les jeunes Elixir et X-23. Le saut vers le futur
est donc un désastre car, en voulant rester, elle se désolidarise
de Cable au pire moment et les deux se retrouvent à 2 ans
d’écart dans le futur. Cable retrouve donc sa fille alors qu’elle
devient une ado, ayant grandi sans lui. Bishop lui aussi a laissé
L’autre truc à suivre, c’est X-Force. Suite à Messiah Complex,
Cyclops, qui a enfin pris la place de Xavier comme leader
incontesté et respecté des X-Men, comprend qu’il a besoin d’une
bande de meurtriers pour protéger son peuple. Il y a certaines
menaces qui doivent être détruites dans l’oeuf sans aucune
conscience morale. Les X-Men, jusqu’au retour du bébé, sont en
40
derrière X-Force qui va faire son rapport à Cyclops en revenant
dans le présent : Hope va bien, elle a grandie, Cable l’éduque
bien mais ils ont Bishop aux fesses et ne peuvent revenir
dans leur époque. Malheureusement, Utopia et Necrosha vont
occuper les héros.
en ce temps de guerre, une équipe expérimentée. Enfin, le
X-Club, une bande de scientifiques mutants qui essayent de
trouver un remède au M-Day. Ce sont eux qui ont renflouer
Utopia par exemple. Et c’est tout, X-Factor étant dispensable
pour Second Coming. Et au fait, Jean Grey est morte depuis
longtemps !
LES X-MEN AIGUISENT LES LAMES
ET FORGENT LES ARMURES
La bataille fut rude et jalonnée de sacrifices. Je vous conseille
vraiment cette lecture palpitante. Dans un premier temps, Cable
et Hope arrivent à notre époque, ce qui déclenche le branlebas de combat dans les deux camps. Une équipe de X-Men va
à leur rencontre et rencontre une forte résistance. Il faudra
le sacrifice de Diablo qui va téléporter Hope sur Utopia, nan
sans être mortellement blessé par Bastion qui s’était déplacé
exceptionnellement sur le terrain. La bataille n’est pas finie car
Utopia est alors assiégée par les forces de Bastion qui isole
la ville de San Francisco. Il ouvre un portail sur un futur où
surgit constamment une nouvelle vague de Nimrod, un des
pires ennemis des X-Men. X-Force passe le portail pour stopper
les vagues et il faudra le sacrifice de Cable pour que les héros
survivent en revenant dans leur présent. Bastion lance alors sa
dernière attaque mais Hope révèle ses pouvoirs (elle peut mimer
les pouvoirs d’autres X-Men) et va vaincre ses adversaires, ce
qui détruit le dôme. Les mutants sont sauvés, cinq nouveaux
membres de cette race apparaissent sur l’écran de contrôle de
Cérébra et Emma remarque des flammes du Phoenix autour de
Hope...
Bon, les X-Men ont déménagé et sont devenus insulaires.
Magneto les a rejoint pacifiquement et apporte son aide en
se pliant au leadership de Cyclops. Necrosha vient de frapper
durement l’île d’Utopia : la vilaine Sélène a ramené à la vie
tous les mutants morts (dont les 16 millions de Genosha, y’a
une scène dans X-Force où l’équipe de black-ops débarque
parmi cette foule... Culte) et attaque les X-Men. Vous inquiétez
pas, Logan and co vont régler la situation. Pendant ce temps,
Magneto parvient à ramener sur Terre Kitty (en attirant la balle
géante en métal) mais elle ne peut pas encore retrouver sa
forme normale. Il n’est pas le seul à travailler comme un malade.
Il faut aménager Utopia, vivre avec les mutants de tous bords
(la plupart des « petits vilains » ont rejoint les X-Men), accélérer
l’entraînement des rares jeunes mutants qui ont conservé leurs
pouvoirs...
En face, Bastion passe à la vitesse supérieure. Il a un plan précis
pour le retour de Hope et n’a pas encore abattu ses cartes
face aux X-Men. Quant à Cable et Hope, je vais spoiler la fin
de la série qui est parue dans X-Men Hors Série
#1 avec les cinq derniers épisodes regroupés
(autant au début c’était excellent, autant la fin
de la série est mauvaise). Vous l’aurez compris, le
duo parvient à revenir à notre époque mais leur
voyage n’est toujours pas fini. X-Force est prêt et
attend les vilains, les X-Men ont fait le ménage
et Cyclops souhaite revoir son fils et celle qu’il
considère comme le messie sain et sauf. C’est là
que Bastion va lâcher toutes ses forces...
LES CONSÉQUENCES
SECOND COMING
DE
Suite à Second Coming, la série Uncanny X-Men a
présenté les fameuses « cinq lumières », ce qui a
débouché sur la nouvelle série Génération Hope
avec la messie qui va devoir apprendre à vivre
dans cette époque et trouver sa vraie mission.
Uncanny X-Men a vu le dernier arc de Matt
Fraction qui a conclut son run en revenant sur
deux menaces laissées en jachère. Puis Kieron
Gillen a repris la série pour revenir sur le sort des
habitants du Breakworld. Après ce sera au tour
de Fear Itself. Du coté de New Mutants, on a fait
un tour en enfer pour un arc très divertissant
et en lien avec le crossover Inferno. Après,
c’est le crossover Age of X avec X-Men Legacy.
Cette dernière a eu le temps de nous présenter
des arcs sympathiques mais pas forcément
indispensables. Age of X, c’est l’histoire de
Legion qui pète encore un câble et qui voit une
de ses personnalités modifier la réalité. Rogue
va tout faire pour renverser la situation et ce
sera l’occasion de voir chaque mutant dans un
rôle ou avec un caractère bien différent. Après
ce crossover, New Mutants a changé de direction
en se concentrant sur les problèmes laissés à
l’abandon par les X-Men comme X-Man ou Blink.
Quand à X-Men Legacy, Carey est en train de finir
lui aussi son run avec des histoires encore une fois
sympathiques.
ENCORE ET TOUJOURS UN
CROSSOVER
MESSIEURS
LES SCÉNARISTES
Niveau équipe, je résume. On a X-Force, une
bande de X-Men qui n’hésite pas à tuer les vilains
et agit en secret sous les ordres de Cyclops.
Attention, quand les autres X-Men vont découvrir
leur existence... On a bien sûr le casting de la
série Uncanny X-Men avec Emma, Colossus,
Cyclops mais aussi Pixie qui peut se téléporter
et d’autres personnages sympa. Du coté de
X-Men Legacy, c’est Malicia qui mène la danse
avec Gambit et pas mal de jeunes mutants qui
ont vécu assez d’horreurs pour mériter le droit
de défendre leur messie. On a aussi les New
Mutants : ce sont des X-Men qui formaient la
troisième génération (la première est celle de Cyclops,
Jean, Angel..., la seconde celle de Wolverine, Tornade, Diablo,
Colossus...). Ils se sont perdus de vue depuis mais Cyclops a
reformé l’équipe car ils peuvent encadrer les jeunes et fournir,
De l’autre coté de l’univers mutant, X-Factor continue ses
conneries en partant à Las Vegas puis en présentant enfin
l’accouchement de Rhane. La série X-Men a été lancé avec des
41
REGENESIS
vampires très intéressants qui auront un rôle important dans le
futur de Marvel, la suite est moins bonne avec Dark Beast mais
la série reprend du poil de la bête une histoire revenant sur
l’époque des fondateurs des X-Men. Il sera ensuite temps de
faire un voyage dans le triangle des Bermudes en compagnie
de la Future Fondation. Dans un tout autre genre, X-Force est
devenu Uncanny X-Force avec une nouvelle équipe savoureuse
qui a assassiné un tout jeune Apocalypse. Après un interlude
avec Deathlock (qui prend ses sources dans l’arc du même thème
de la série Wolverine Weapon X), il sera temps de voyager vers
l’univers d’Age of Apocalypse pour
sauver Angel.
Pour finir, voici la répartition des séries et des X-Men entre les
deux camps de REGENESIS. Tout a été défini dans l’excellent
one-shot du même nom.
Du coté de Cyclops, on tout d’abord le relaunch de la série
Uncanny X-Men (Cyclops, Emma Frost, Colossus, Magik,
Magneto, Danger, Namor, Tornade et Hope). C’est vraiment
la grosse équipe de ce camp, équipe qui a pris le nom des
X-Terminators. Ils sont là pour prouver au monde qu’ils sont
une équipe de super-héros mais aussi les défenseurs de la
cause mutante. La seconde série (et donc équipe) est X-Men
(Psylocke, Colossus, Domino, Jubilee, Tornade et Warpath).
C’est l’équipe qui s’occupe de la sécurité d’Utopia. On a ensuite
New Mutants (X-Man remplace Canonball parti avec Wolverine).
Ils s’occupent toujours, à la demande de Cyclops, des problèmes
laissés en jachère par les X-Men. Enfin, Génération Hope garde
elle aussi son casting avec juste Idie qui a suivi Logan. Ne vous
inquiétez pas, ce ne sera rien de moins que Sebastian Shaw qui
va surveiller les enfants qui représentent l’espoir des mutants.
Citons aussi les personnages que l’ont sait du coté de Cyclops
: le X-Club, Dazzler (à la tête d’une équipe qui patrouille dans
San Francisco), plusieurs membres de l’ancienne série Academy
X (Prodigy, les Cuckoos, Dust, Surge...).
SCHISM
(Spoilers
pour les lecteurs VF)
Comme si toutes ces épreuves ne
suffisaient pas, les X-Men et, plus
globalement les mutants, vont se
diviser. Dans la mini-série événement
SCHISM par Jason Aaron, un
nouveau club des Damnés composé
d’enfants surdoués vont remettre
au goût du jour la paranoïa envers
le mutants à travers le monde
entier. En manipulant Quentin
Quire (revenu à la vie), ils vont
pousser chaque pays à relancer le programme Sentinelles (et
se faire de l’argent grâce à ça bien sûr). Les X-Men lancent des
attaques préventives pour détruire chaque Sentinelle, laissant
Utopia sous la surveillance des enfants. Cyclops estime qu’il faut
aussi agir sur le front médiatique en envoyant une délégation
à l’ouverture du musée de l’histoire mutante à San Francisco.
C’est là que le Club des Damnés frappe en neutralisant les
X-Men et en activant une méga-sentinelle semblable à celle
qui a commis le génocide de Genosha, mais bien sûr en mode
indestructible. Idie, l’une des nouvelles mutants des Génération
Hope, se retrouve seule et va être obligée de tuer des vilains
pour survivre, ce qui va être le nœud du schisme entre Wolverine
et Cyclops. Le premier n’était pas sur les lieux et voulait que
la jeune fille l’attende alors que Scott lui a demandé d’agir si
elle pouvait. C’est ça la rupture entre les deux leaders mutants.
Cyclops pense que les mutants sont en guerre et que chacun,
même les enfants, doivent se battre. A l’inverse, Wolverine
estime que c’est à lui et aux adultes de se salir mains pour
protéger ce qui est l’espoir de ce peuple en voie d’extinction.
Cette dispute atteint son paroxysme quand la méga-sentinelle
approche d’Utopia. Pour rappel, tous les mutants adultes sont
à l’étranger, occupés à détruire les dernières sentinelles. Logan
demande l’évacuation des enfants alors que Cyclops veut les
voir se battre pour ne plus jamais reculer. Un violent combat
éclate entre les deux amis avec des mots qui vont les séparer
bien plus que les coups. Au final, les enfants vont combattre
la sentinelle qui sera détruite mais le mal est fait. Logan
quitte Utopia en emportant avec lui la moitié des mutants qui
partagent sa vision. La Jean Grey School est ainsi créée sur les
ruines de l’ancienne Académie pour mutants et c’est le début
d’une nouvelle ère. A l’opposé, le camp de Cyclops ne reste pas
inactif et décide de devenir pro-actif pour faire comprendre au
reste du monde que les mutants sont rassemblés en une armée
prête à toute pour survivre.
Au tour de Wolverine qui a convaincu des soutiens de poids. La
série Wolverine & The X-Men présente la vie dans l’école Jean
Grey (Wolverine, Le Fauve, Iceman, Kitty Pryde, Husk, Quentin
Quire, Idie et des élèves comme le fils de Gladiator ou l’enfant
Brood ainsi que les mystérieux bébés Diablos !). X-Men Legacy
présente d’autres professeurs (Rogue, Cannonball, Gambit,
Frenzy, Marvel Girl) alors que Uncanny X-Force poursuit son
sale travail pour protéger les mutants (Wolverine, Deadpool,
Fantomex, Psylocke et le Diablo de Age of Apocalypse). Enfin,
X-Factor accueil Havok et Polaris en plus du casting habituel.
Pour finir avec ce camp, voici une liste non exhaustive des
partisans de Wolverine restants : Chamber, Doop, Le Crapaud,
Armor, Blindfold, Hellion, Indra, X-23, Mercury, Rockslide...
Voilà, vous avez maintenant un aperçu global de la situation chez
les mutants. Les histoires sont globalement bonnes, les auteurs
travaillent de concert et le crossover de l’été 2012 va présenter
sans aucun doute le retour du Phoenix, tout comme Cable qui
revient en ce moment pour assassiner les Vengeurs, rien que
ça !!! Les X-Men sont en pleine forme et nous promettent de
savoureux moments. Sinon, avez-vous choisit votre camp ?
42
LE DUEL : LES LEADERS DE REGENESIS
Par BartAllen
L’événement du mois est sans aucun doute la séparation des mutants en deux factions. Voyons lequel des deux titres concernant
les leaders de chacune de ses factions va gagner ce duel : Wolverine and the X-Men ou Uncanny X-Men.
LE CONTEXTE
Le pourquoi du numéro 1
Contrairement
au
numéro
précédent, ici les deux séries
ont été relancées pour la même
raison, à savoir le nouveau
statu-quo des mutants :
Regenesis.
Pour la petite histoire, suite à quelques problèmes impliquant
les mutants durant la mini-série Schism, Wolverine et Cyclope se
sont opposé suite à une décision de cyclope qui voulait envoyer
W&XM
+1
les jeunes mutants combattre
une sentinelle. Wolverine étant
opposé à cette idée, il a décidé
de quitter Utopia. Le one-shot
X-Men : Regenesis explique les
raisons de chacun de suivre Cyclope ou Wolverine. Uncanny
X-Men et Wolverine and the X-Men sont les seules séries
mutantes à (re)partir du numéro 1. Les autres séries impliquées
continuent avec leur numérotation.
Le numéro 1 de Wolverine est totalement justifié vu qu’il s’agit d’une nouvelle série.
LA COVER
Ce qu’on voit en premier
Une couverture présentant les
membres qui feront partie de l’école. :
Wolverine, Kitty Pride, le Fauve/Beast,
Husk, Idie et Kid Gladiator.
Cette couverture se veut simple au
maximum avec un fond rouge, qui
selon la légende fait vendre plus que
les autres fonds. Le logo Regenesis se
font plutôt bien dans la couverture.
.
.
Une couverture sobre ici aussi.
Un fond noir avec une «bande»
présentant les membres de l’équipe
en pleine action. On a donc Cyclope,
Magnéto, Emma Frost, Colossus,
Hope, Danger, Namor, Ororo et
Magik.
Cette couverture donne l’impression
que l’action va être très présente
dans le titre.
Par contre, le logo Regenesis ressort
un peu trop comparé au reste.
La couverture d’Uncanny X-Men donne l’impression d’un titre où il y aura de l’action, et c’est un peu ce
qui se passe dans ce numéro.
LE SYNOPSIS
UXM
+1
Celui qu’on suit
Wolverine ouvre son école et doit subir une inpection académique
pour que l’école puisse continuer d’éduquer les jeunes mutants.
Rien ne se passe comme il faudrait et l’épisode est vraiment fun
et sympa à lire.
W&XM
+1
L’épisode nous présente rapidement les différentes équipes de
la «team Cyclope» et surtout l’extinction team que l’on suivra
dans le titre. On assiste ensuite à une baston entre cette équipe
et Mister Sinister qui prend le contrôle du Céleste qui se trouve
à San Fransisco.
Wolverine and The X-Men est beaucoup plus sympa à lire qu’Uncanny X-Men où on a pendant une
grosse partie du numéro un combat. Wolverine prend plus le temps pour poser les nouvelles bases de
la franchise.
43
L’AUTEUR
Celui qui prend le destin des personnages en main
Jason Aaron a beaucoup écrit de
Wolverine durant sa carrière, ce n’est
donc pas étonnant de le voir arriver
sur un titre où le mutant griffu est
le leader. Il écrit aussi Punisher MAX
qui se terminera bientôt aux U.S.A.
et il écrit la nouvelle série consacrée
à Hulk et qui fait suite à Fear Itself.
Il a aussi touché brièvement à
l’univers Ultimate avec la mini-série
consacrée à Captain America.
W&XM
Kieron Gillen est-il le successeur de
Matt Fraction? C’est, en efffet, lui
qui a pris sa suite après le départ de
l’auteru de Thor et d’Uncanny X-Men.
Il a cependant aussi écrit les miniséries Wolrd War Hulks : Spider-Man
VS Thor et Dark Avengers : Ares. Il
est aussi aux commandes de la série
Geénération Hope qu’il dirige avec
brio.
Jason Aaron se fait clairement une place parmi les auteurs de comics. Ce n’est pas rien s’il est considéré
comme un des archtectes Marvel aux côtés de Jonathan Hickman ou Brian Bendis.
LE DESSINATEUR
+1
Celui qui met les héros en valeur
Carlos Pacheco a travaillé pour DC
et a notamment dessiné Superman
mais a aussi participé à l’aventure
Final Crisis. Chez Marvel, il est
reconnu pour les dessins de la
maxi-série Avergers Forever et plus
récemment pour le premier arc de
la série Ultimate Comics : Avengers.
Chris Bachalo a principalement
dessiné du X-Men (X-Men, Uncanny
X-Men, Génération X et même deux
numéros d’Ultimate X-Men). On l’a vu
récemment dessiner le Lézard dans
les arcs Métamorphose d’Amazing
Spider-Man et Servir et Protéger de la
série X-Men.
UXM
Chris Bachalo a un style qui, je trouve convient mieux aux covers. Cependant, pour un numéro complet,
j’ai vraiment du mal à apprécier ses dessin. Le point va donc à Carlos Pacheco.
+1
LE CLIFF DE L’EPISODE
Celui qui donne envie de revenir
Je ne sais pas si on peut parler de cliff vu qu’il a été annoncé
quelques pages avant. Il n’y a donc aucun effet de surprise. A
voir si le numéro résout ce problème. Les personnages ne sont
pas en danger immédiat, cela viendra sûrement dans l’épisode
suivant.
Ici, le cliff est assez étrange mais ce qu’il se passe quelques
pages avant, notamment pour les personnages dont un qui a
perdu son bras. La réintroduction de Sinistre et du Céleste peut
promettre un bon arc.
UXM
+1
Le dernier point va à Uncanny qui a promet des moments forts.
W&XM
3
LE RESULTAT
Celui que l’on attendait tous
UXM
3
C’est donc une égalité pour ce second numéro du duel.
Si vous voulez exposer votre point de vue ou me contredire, n’hésitez pas à venir le faire sur le forum, il y a de la
place.
44
LES REVIEW DU MOIS : AQUAMAN #2 / NEW GUARDIANS #2
NOTE DU STAFF :
NOTE DU STAFF :
J
A
ulien : 7/10. Un numéro pas très folichon, moins intéressant que le premier. C’est pas dire pour autant que ce n’est
pas une lecture très sympa et très agréable, au contraire. C’est
encore très très beau, on a le droit à de jolies scènes, notamment celle chez Arthur, le seul bémol réside dans « les vilains
» de l’histoire qui n’ont pas un énorme potentiel et ne sont pas
très excitants. Même le cliff’ du coup n’a pas l’effet escompté et
fait un petit bide pour moi.
Mais malgré tout ce titre reste en tête de liste pour moi dans ce
reboot et a de beaux jours devant lui à n’en pas douter.
shka : 9/10. New Guardians continue son chemin et nous
offre un deuxième chapitre vraiment excellent. Niveau scénario c’est exactement ce que j’attendais d’un titre comme celui
là (Et ça fait longtemps que j’attends un titre comme ça!), c’est
bourré d’action, c’est fun, c’est coloré et ça nous offre du cliffhanger tellement jouissif qu’on veut clairement voir la suite.
Les dessins sont aussi très beaux et aident bien le récit. Bref au
final, New Guardians #2 est vraiment un titre qui manquait a la
ligne Green Lantern et ça fait bien plaisir !
F
itzlionheart : 6.5/10. Je
m’étais vraiment ennuyé sur
le premier numéro mais le niveau remonte un peu ici. On a
de l’action, du vomi-Napalm et
un Kyle Rainer presque charismatique.
Mais surtout, on a un twist de
fin qui fait acheter la suite le
mois prochain.
La barre est bien relevée.
B
artAllen : 7/10. Un numéro un peu moins intéressant
que le premier. J’ai l’impression qu’il ne se passe rien. J’accroche toujours pas aux moqueries envers Aquaman du style
«on ne peux pas être sur sans le tee-shirt orange». Idem pour
la langue des ennemis. Par contre, j’ai hâte de connaître les
origines ce ceux-ci. Les dessins, par contre, rien à dire. Ils sont
toujours
aussi
magnifiques.
F
itzlionheart : 7/10. Ce titre
a tous les défauts et les qualités de toutes les séries de Johns.
On l’apprécie mieux sur la longueur car il ne se passe pas
grand chose en 20 pages mais
c’est tellement prenant quand
même...
On en apprend un peu plus
sur Mera et ses pouvoirs.
Aquaman utilise aussi ses
pouvoirs pour la première
fois du relaunch. Une bonne
série à savourer plus en
recueil qu’en single mensuels.
S
carecrow : 8.5/10. Le
premier numéro m’avait
pas mal emballé mais si
j’avais l’impression d’être un
peu resté sur ma fin. Ce second numéro est bien meilleur, ça part vraiment dans
tous les sens et c’est ce qu’il
faut lorsqu’il y a plus de trois membres de différents corps
réunis. Kyle Rainer n’est pas mon personnage préféré mais faut
bien avouer que le twist final laisse rêveur... Hâte de lire la
suite.
B
artAllen : 8.5/10. La série n’a vraiment l’air de rien
comme ça mais elle est très prenante. L’histoire avance, on
passe de tous contre Kyle à des petits conflits entre membres
de corps. Kyle part en quête de réponses et le cliff est encore
meilleur que le premier. Vivement la suite.
Les dessins ne sont pas top mais on s’y fait.
Vivement le mois prochain.
S
carecrow : 9/10. Un
numéro dans la même
lignée que le premier même si cette fois, on met un peu
plus de côté la difficulté d’Aquaman à s’intégrer (sans la supprimer totalement non plus) afin de laisser place aux Super-Vilains
de ce premier arc. Les dessins sont bons et les dialogues très
animés. Une très bonne lecture. Go on Johns !
45
LES REVIEW DU MOIS : FANTASTIC FOUR #600
NOTE DU STAFF :
L
eto : 10/10. C’est toujours dur de critiquer un numéro
anniversaire, souvent le cul entre deux chaises (l’histoire
en court et des bonus qui sont en fait des réimpressions).
En plus, ce run de Hickman, assez incroyable, commençait à
prendre un virage SF compliqué empruntant des personnages
à divers histoires récentes de Marvel (notamment cosmique).
C’était toujours aussi bon mais je me doutais bien qu’il fallait
un dernier coup de massue pour prouver que tout le run était
solide, du numéro 1 à ce numéro 600, si polémique (en gros
faire du buzz pour relancer au 1 puis revenir au 600 avec une
seconde série).
Fort heureusement, ce numéro est exceptionnel à tout point
de vue. Pour 8$ (c’est cher), on a 100 pages TOUTES liées à
l’histoire en court, ce qui est déjà un bon choix. En plus, on a
3 parties bien distinctes qui répondent chacune à un but bien
différent et aucune page n’est superflue.
La première histoire est une sorte de FF numéro 12 (même si
ce numéro va aussi sortir dans le mois) avec la poursuite de
l’histoire en cours. Une très jolie double page fait le point sur tout
ce qui se passe simultanément (que des choses intéressantes)
puis c’est parti pour une histoire qui aurait très bien pu être le
sujet d’un crossover à la Secret Invasion mais Hickman arrive à
tout faire tenir dans sa série et c’est très bien. Le final est juste
magnifique même si on pouvait s’en douter et, c’est là que ça
devient fort, Hickman enchaîne ce numéro sur une seconde
partie qui raconte tout ce qui a mené à ce final. Si le retour de ce
personnage est prévisible, la situation dans laquelle il se trouve
l’est beaucoup moins. Alors oui c’est limite un copié coller à
certains moments mais bon, est-ce pour autant qu’on ne pourra
plus jamais utiliser les histoires de gladiateur ? Et puis ce n’est
qu’une fraction de l’histoire qui met l’accent sur la philosophie
des vilains. Bref, on a au moins tout ce qui s’est passé de révélé.
Enfin, la 3ème partie est composée de plusieurs scénettes qui
présentent les situations de chacun et nous donne un avantgoût de ce qui nous attend. Chacune a un ton et un dessinateur
différent, on n’apprend pas grand-chose mais les personnages
sont approfondis. Autant le dire de suite, Hickman brasse toute
la mythologie FF (Doom, Zone Négative, Inhumains, Galactus,
SF, les enfants, la famille) pour une histoire qui a déjà changée
à jamais cette famille. On a enfin deux titres FF qui ne sont pas
de trop pour raconter tout ce qui se passe et j’ai hâte de voir ce
que nous réserve le scénariste, encore une fois épaulé par un
bon dessinateur.
trois autres segments, ceux sur Black Queen et Franklin sont
tout simplement mauvais tendis que la partie avec Galactus est
plutôt intéressante et nous tease quelque chose qui pourrait
vraiment être intéressant. Au niveau dessin on a du bon comme
du moins bon, c’est très inégal. Au final ce numéro anniversaire
de Fantastic Four est un gros pétard mouillé qui n’aura pour but
au final de faire du teasing plutôt moyen ainsi qu’une explication
sur Johnny loin d’être satisfaisante ...
J
ulien : 8/10. Jonathan Hickman réussi à m’impressionner
une de fois de plus, on n’est plus à ça près vous me direz,
et pas seulement parce qu’il a écrit à lui tout seul l’intégralité
de ces 96 pages (ce qui n’est déjà pas rien en soi). Je suis
impressionné par la cohérence de son histoire et de tout ce
qu’il a construit depuis son arrivée sur les FF, la continuité qu’il
a réussi à installer, à tel point que peu importe les trucs qu’il
se passe dans ce numéro, ça nous semble tellement naturel.
Toutes les pièces du puzzle commencent à s’imbriquer et on
s’aperçoit de l’énormité du truc, et je pense qu’on n’a pas
encore tout vu, loin de là.
Concernant ce numéro en lui-même, malgré les différentes
parties, il est vraiment de qualité assez égale, ce qui n’est pas
toujours évident. Le fait qu’Hickman dédie tout le numéro à
son run y joue sûrement pour beaucoup, c’est rare ce genre
de numéro anniversaires comme celui-ci, d’habitude on a
pleins d’auteurs et des histoires en hommage au personnage.
Le premier segment reprend directement après FF#11 et sans
être la meilleure partie du numéro s’en sort plutôt bien pour ce
qu’il doit faire, décrire une grosse bataille. Le cliff a beau avoir
été révélé par Marvel, on a beau s’y attendre fermement, ça
n’empêche qu’il est jouissif et très efficace.
La deuxième partie est le gros morceau de ce numéro et elle
est juste géniale ! Je ne dévoile rien mais Hickman, sans être
des plus originaux, nous offre une très bonne histoire dans les
règles de l’art, reprenant tous les codes du genre, avec quelques
petites surprises et bonne inspirations par-ci, par-là. De bons
dessins qui vont avec. En un mot, épique ! Et le découpage
de l’histoire avec la première histoire du numéro est vraiment
intéressant et fait encore plus apprécier la lecture.
Vient ensuite 3 petites histoires. Celle sur la reine noire est
peut-être la plus faible dans le sens où on n’est pas forcément
autant intéressé par le personnage que pour les autres, mais je
l’ai trouvé très bien écrite et c’est toujours un plus d’approfondir
des personnages secondaires. Le segment de Galactus est des
plus intéressants par contre, Hickman continue de faire un
sans faute avec ce personnage. Et les pistes lancées pour la
suite sont alléchantes. On finit avec un segment humoristique
consacré à Franklin et c’est vraiment très drôle ! Hickman réussi
très bien à parodier le genre de manière très fine et intelligente,
comme quoi il sait tout faire ! Et mine de rien, on a une grosse
révélation qui risque d’être énorme pour la suite.
Ce 600ème numéro anniversaire des FF (on va pas s’attarder
sur la numérotation abracadabrantesque de Marvel) est une
vraie réussite et laisse le champ libre à Hickman pour nous
montrer tout son potentiel et élever son run à niveau supérieur.
C’est du lourd, mes amis.
A
shka : 5/10. Fantastic Four revient pour un numéro
anniversaire plutôt faible. On a donc plusieurs parties, si la
première est importante et continue l’histoire déjà en cours, on
s’ennuie très vite en attendant la «Surprise» du chapitre dont
tout le monde s’attendait, a savoir le retour de Johnny Storm.
A partir de la on a le droit a une deuxième partie qui présente
ce qui lui est réellement arrivé et la c’est la catastrophe, c’est
incroyablement mauvais, on a le droit a du sous «Planet
Hulk» avec un cheminement presque identique mais réduit en
quelques pages avec des morts résurrections qui le rendent
plus fort etc... bref du grand n’importe quoi. La seule pensée
que j’ai eu a la fin de cette partie était «Ils auraient mieux fait
de le laisser «mort» si c’est pour ça». On a aussi le droit a
46
GUIDE DE LECTURE D’UN PERSONNAGE : GAMBIT
Par Leto
L
es X-Men sont à la fête pour ce second numéro du magazine
MDCU. On a donc décidé de revenir sur l’histoire de Gambit,
le plus francophone des X-Men jusqu’à l’arrivée de Fantomex.
Le héros n’a pas été gâté ces dernières années entre un
nouveau pouvoir bien encombrant, une trahison et une mise au
placard. Voici donc 10 étapes clés de l’histoire de Gambit dans
les comics.
souvenirs de Remy et l’horrible vérité fut révélée. Il
ne fut épargné que parce qu’il avait sauvé la jeune
Marrow. Abandonné en plein Antarctique, trahi par
son amour et exclu des X-Men, Gambit redevint le
Cajun des débuts.
6
Série régulière
La suite de ses aventures est racontée dans
sa première série régulière paru en 1999 (25 numéros). Ce fut
le début d’une longue errance à travers le monde en tant que
mercenaire ainsi qu’une rencontre avec un double maléfique.
Une deuxième série régulière Gambit a été publiée en 2004 le
temps de 12 épisodes. Après de nombreuses péripéties, Gambit
réintégra les X-Men et devint même un des leaders sur le terrain
quelques temps plus tard.
1
Ses débuts
La première apparition de Gambit dans les comics est déjà
une anecdote en soi. En terme de publication, il est apparu la
première fois dans le X-Men Annual #14. Cependant, ce n’est
pas dans cet épisode qu’il devait apparaître pour la première fois
mais dans l’épisode de la série régulière qui paraissait le même
mois. Or l’épisode 266 de la série Uncanny X-Men a été publié
en retard qu’il se déroule chronologiquement avant l’annual.
Cet annual de la série faisant allusion à cet épisode régulier,
les lecteurs ont donc découvert un personnage qui avait été
présenté dans un épisode qui n’avait pas encore été publié... le
début d’une histoire originale.
7
Cavalier d’Apocalypse
Quand Apocalypse attaque les mutants parqués à l’institut
suite à House of M, Gambit sort d’une
relation douteuse avec Mystique qui avait
infiltré l’Institut en prévision de Messiah
Complex. Remy a donc des problèmes dans
son pseudo-couple avec Malicia et c’est
là qu’apparaît le vilain. Gambit accepte la
proposition de devenir Death, l’un des 4
cavaliers d’Apocalypse, pour en fait infiltrer
les rangs du vilain mais l’opération introduit
une autre personnalité, celle de Death
justement. Gambit va tenter de tuer Rogue pour se
détacher de son passé mais ne réussira pas et, après la défaite
d’Apocalypse, il conservera cette double personnalité avec ces
nouveaux pouvoirs.
2
Mariage
Avant de tomber amoureux de Rogue, son
grand amour, Remy a été marié à une certaine
Bella Donna pour apaiser les tensions avec une
avec une guilde rivale de la Nouvelle Orléans.
Malheureusement, il a été provoqué en duel
par le frère de la mariée, Julien, et l’a tué au
cours du combat. Il a du alors quitter sa ville
natale pour ne revenir que bien des années
plus tard.
3
8
4
9
The Mutant Massacre
Après avoir quitté la Nouvelle Orléans, Gambit est devenu
un voleur de renom mais il ne maîtrisait pas encore son pouvoir.
Il trouva de l’aide en la personne du vilain Mister Sinister et a
effectué plusieurs missions pour lui en paiement. La dernière
fut de guider l’équipe des Maraudeurs dans les tunnels de New
York où ces vilains massacrèrent les Morlocks. Gambit ne put
sauver que l’une d’eux, celle qui devint des années plus tard
Marrow.
Messiah Complex
Suite à sa transformation par Apocalypse et la défaite de ce
dernier, Gambit est à nouveau exclu des X-Men et en fuite. Il va
alors rejoindre Mister Sinester dans sa quête d’informations en
vu de Messiah Complex. En tant que Maraudeur, il va affronter
Cable puis attaquer les X-Men. Cependant, son amour pour
Rogue (qui est alors dans le coma de par la faute de Mystique)
le fera douter et il sauvera lors du combat final Canonball, le
faisant rejoindre à nouveau le rang des héros.
Age of Apocalypse
Dans ce crossover où l’Histoire et la réalité ont changé suite
à la mort du Professeur Xavier, Gambit a fait partie des X-Men
mais a dû les quitter quand Rogue a choisi Magneto avec qui
elle a eu un enfant. Des années plus tard, alors que les X-Men
se lancent dans une opération de la dernière chance, Gambit va
aider les héros en voyageant dans l’espace Shi’ar pour réparer
le cristal M’Kraan. Pour ce faire, il va offrir ce qui lui est le plus
cher : son amour pour Rogue. Les héros parvinrent alors à
rétablir le cours de l’Histoire.
X-Men Legacy
Après Messiah Complex, Gambit va tout d’abord faire
capoter un contrat sur la tête du professeur Xavier. Il va par
la suite participer aux aventures de Rogue tout en essayant de
contrôler sa double personnalité. Il combattra aux cotés des
X-Men face aux Dark Avengers puis en enfer lors de Second
Coming pour sauver Magik.
10
X-23
Avant de rejoindre Wolverine et l’école Jean Grey, Gambit
devint le mentor de X-23 en participant à sa quête d’identité et
à ses nombreux combats. Si Remy doit toujours lutter pour
contrôler Death et retrouver l’amour de Rogue, il semble qu’il
soit désormais plus serein et va pouvoir retrouver la place qu’il
mérite au sein des X-Men. Sauf si un scénariste en décide
autrement...
5
Procès
Dents-de-Sabre a souvent évoqué auprès
des X-Men le fait que Dents-de-Sabre a souvent
évoqué auprès des X-Men le fait que Gambit avait
un sombre secret. Tout fut révélé lors d’un procès
orchestré par Magneto au nom de la race mutante.
Rogue fut forcé d’absorber par un baiser les
47
DU DESSIN A L’ECRAN : LES ANIMES X-MEN
Par BatDetective
L
es X-Men ont une carrière très active sur le grand écran
comme le montrent les différents films de la franchise mais
ils ont aussi un grand rôle à jouer sur le petit écran avec les
différentes séries TV qui leur ont été consacrées.
Dans ce numéro, nous allons faire un panorama des différentes
séries X-Men !
mais l’histoire et
le traitement des
personnages
est jugé trop
superficiel,
trop
kitsch
notamment si
l’on compare
avec
les
histoire
de
Chris
Claremont (Chris, I
love you). Les puriste soulignent aussi
les divergences avec le comics original (le pire était
l’accent australien de Wolverine : dur dur).
De ce fait, la série animée ne verra jamais le jour et les X-Men
tombent au placard. Du moins, les têtes de chez Marvel avaient
bien remarqué sur quoi portaient les critiques et travaillaient en
secret sur une nouvelle série : celle qui va arriver en 1992 et
qui va tout péter.
La longue aventure des X-Men dans le monde de l’animation a
débutée en 1989 et se poursuit encore aujourd’hui ! Différentes
séries se sont succédées au cours des périodes mais elles ont
toutes eu le mérite d’être en général de bonne feature.
UNE PREMIÈRE TENTATIVE : PRYDE
OF THE X-MEN.
E
t oui, pour
beaucoup,
les
X-Men
sont
nés
avec la série
animée des
années 90 :
«X-Men The
Animated
Series»
dont l’on
re p a r le ra
par
la
suite mais
c’est faux !
Les X-Men sur le petit écran commencent par
un pilote d’une série animée qui n’a jamais vu le jour, par un
épisode de 30 minutes que tout le monde a oublié.
En effet, en 1989, nous sommes en pleine ère Claremont : les
X-Men cartonnent (même si les années 90 vont mettre un peu
le bordel là-dedans) et plusieurs séries animées ont déjà été
lancées sur les super-héros Marvel notamment sur Hulk, les
Fantastic, Iron-Man ou encore Spider-Man.
De ce fait, l’on peut en quelque sorte dire que c’est ce pilote qui
a inspiré la série animée des années 90.
L’ÂGE D’OR DES ANNÉES 90.
D
ans les années 90, une nouvelle série X-Men est lancée !
Elle est produite par Saban Entertainment et supervisée par
Marvel Production.
La série va véritablement lancer les X-Men mais aussi Marvel
dans le monde de l’animé.
Il ne faut pas oublier qu’à cette époque, Batman TAS, et donc le
DC Animated Universe : la série était acclamée par les critiques
(Timm, je t’aime) et il fallait vite que Marvel réagisse pour ne
pas perdre un important débouché (buisness is buisness).
Ainsi, en 1992 démarre une toute nouvelle série sur les
mutants. La série est lancée en grande trompe en octobre (et
ce malgré les erreurs dans l’animation qui seront corrigées lors
des rediffusions de l’année suivante) avec le double épisode
«La Nuit des Sentinelles» et que dire à par que c’est vraiment
géant ! Outre les défauts de l’animation, ça en est jouissif et on
retrouve la recette qui a fait la gloire de Claremont : une série
sur la tolérance, la haine et le racisme avec des héros humains
avec des défauts.
Bref, il ne manquait plus que les X-Men. Un projet de série
est élaboré à travers un épisode pilote. Marvel Production se
charge de produire l’épisode tandis que l’écriture est confiée à
Larry Parr.
L’épisode reprend les personnages les plus célèbres de la
franchise : d’un côté les X-Men (composé de Xavier, Cyclope,
Storm, Nightcrawler, Colossus ou encore Wolverine, qui parle
avec un joli accent australien malgré le fait qu’il soit canadien,
Kitty Pryde et Dazzler) face à Magneto, et sa Confrérie (Crapaud,
Blob, Pyro, le Fléau et fait surprenant : la Reine Blanche).
On retrouve les plus célèbres personnages du comics notamment
Cyclops, Wolverine, Rogue, Storm, Beast, Gambit, Jubilee, Jean
Grey, le Professeur Xavier mais aussi Colossus, Nightcrawler,
Emma Frost, Forge, Havok, Polaris, Cannonball, Banshee,
Northstar, Iceman, Archangel, Longshot, Dazzler, Sunfire,
Psylocke, Cable, Bishop et bien-sûr Magnéto, la Confrérie et
divers vilains (Sentinelles, Creed et même la Phalanx).
L’histoire se concentre surtout sur le personnage de Kitty : cela
se voit d’ailleurs dans le titre : Pryde Of The X-Men ! Il y a eu un
joli jeu de mot avec le nom de la jeune fille (oui, elle s’appelle
bien Kitty Pryde : un bon point pour toi qui l’a deviné).
La série durera de 1992 à 1997 et compte à son actif cinq saisons
pour 76 épisodes : c’est un record pour les animés de chez
Marvel et même Spider-Man TAS ne l’atteint pas (seulement 65
pour la série sur le Tisseur).
Néanmoins, les critiques sont plus que mitigées : l’animation est
saluée (perso, je trouve que ça a assez mal vieilli mais bon...)
48
classe la série dans leur liste des plus grandes séries animées
de tous les temps et elle est treizième : cela témoigne donc de
sa qualité.
Enfin, il est intéressant de noter que la série sera régulièrement
rediffusée (quasiment plus aujourd’hui et cela est bien
dommage) comme ce fut le cas à l’occasion de la sortie du
premier film X-Men en 2000.
La série est
acclamée et
même placé
au même
niveau que
Batman
TAS
et
c e l a
g r â c e
à
une
re c e tt e
t r è s
simple : une
animation de qualité, des
personnages très bien traités et des scénarios
LE COUP DE JEUNE DE X-MEN
EVOLUTION.
N
ous sommes à l’aube du nouveau millénaire et le film X-Men
de Bryan Singer est annoncé : il fait terriblement parler de
lui et Marvel est bien décidé à lancer une nouvelle série TV pour
surfer sur le buzz.
en béton.
On retrouve aussi les grandes sagas du comics tel que «Days Of
Future Past», la Phalanx, Apocalypse ou encore «Dark Phoenix»
: bref, un pur bonheur !
Les personnages sont respectés et l’on voit donc un Cyclope
pausé en leader affirmé tandis que son rival, Wolverine
conserve son aspect bestial et sa nature mystérieuse. Biensûr, les relations entre Xavier et Magneto sont elles aussi très
largement exploités.
La série s’offre aussi une BO impressionnante et un générique
qui reste culte même après 13 années passées.
Fait intéressant, Marvel
décide de faire appel à la Warner pour produire la
série ! C’est la première et seule fois que cela se fera et c’est
historique.
En effet, n’oublions pas que Warner est en collaboration avec la
Distinguée Concurrence (gloire à DC : ça c’est fait !) or Marvel
mise sur la chaîne The WB qui est la chaîne avec le plus de
succès concernant les dessins animés (cela est notamment dû
à son programme du samedi matin : Kids’ WB !).
Or soucis, la dernière série est encore récente (trois ans à peine)
et Marvel compte repartir à zéro, avec de nouvelles bases : il
fallait donc quelque chose de nouveau, de différent !
Ainsi, c’est une nouvelle série qui va être créer à partir de la
renommée de Marvel et de ses mutants mais surtout du savoir
faire (tant au niveau de l’animation proprement dite que du
scénario et de tout ce qui concerne la supervision) des studios
Warner.
Enfin, il est intéressant de noter que la série se passe dans
le même univers que Spider-Man TAS puisque les crossovers
entre les deux séries vont se multiplier. D’ailleurs, plusieurs
personnages Marvel (tel que Captain America) interviennent en
tant que guest star dans la série.
Néanmoins, il n’y aura jamais d’univers animé construit et
faisant un lien entre chaque série comme ce fut le cas chez DC
avec le DCAU.
«X-Men Évolution» démarre donc en 2000 et dure jusqu’en
2004 : elle compte à son actif 4 saisons pour 52 épisodes.
L’intrigue se situe au tout début de la de la carrière des X-Men!
Les jeunes mutants sont donc des adolescents qui entrent à
l’Institut pour tenter de maîtriser leurs pouvoirs (ils sont sous la
houlette de Xavier mais aussi de Wolverine qui joue le rôle de
protecteur et d’entraîneur).
Bref, que d’éloges pour cette série qui aura, avec les séries DC,
bercée mon enfance et qui m’a fait découvrir mais aussi aimé
les X-Men.
D’ailleurs, en 2009 (c’est récent quand même : deux ans !), IGN
C’est donc un véritable vent de fraîcheur qui souffle sur les
mutants et qui apporte une nouvelle dimension à la mythologie
de part des intrigues à la fois destiné aux enfants mais aussi
complexes : ainsi, il y a certes la rivalité entre Xavier, les X-Men
et Magnéto mais aussi plusieurs trames secondaires tel que
49
les liens entre Diablo et Mystique, les origines mystérieuses
de Wolverine (qui semble ici bien moins noir et rebelle qu’à
l’accoutumée mais qui conserve tout de même un certain
charisme mais aussi du mystère) ou encore l’histoire d’amour
naissante entre Jean et Scott.
Wolverine» (et là aussi, nous connaissons le résultat).
Il fallait donc essayer de promouvoir le film et surfer sur son
buzz naissant pour lancer une toute nouvelle série sur les X-Men
mais surtout sur son
personnage phare : Cyclop. Euh, non
l’autre gars tout poilu : Wolverine.
Si la première saison peut paraître
assez enfantine et parfois
décalée par rapport aux
comics, c’est véritablement
avec la saison 2 que s’envole
la série : le traitement des
personnages se renforce (et
le fait d’en faire des ados
permet de mieux cerner leurs
problèmes) et devient plus
noir tandis que les thèmes de
tolérance et haine interviennent
avec la révélation au monde de
la condition mutante.
Enfin, les saisons 3 et 4 se placent
sous un jour nouveau puisque
l’ennemi change : on assiste à
la longue arrivée d’Apocalypse
dans une intrigue qui s ‘étale sur
deux saisons et qui se révèle très
intéressante.
Ainsi, en 2006-2007, c’est la préproduction qui commence.
La série sera réalisé par Craig Kyle :
le bonhomme est déjà connu dans
le monde de l’animé : il a eu son
rôle à joué dans X-Men Evolution
et a aussi réalisé les deux films
animés sur les Ultimates Avengers
ainsi que sur Iron-Man ! En bref,
on a pas un amateur ici et c’est
sûrement ce qui expliquera la
bonne qualité de la série. Il est
épaulé par Greg Johnson et on a
bien sûr plusieurs compagnies
de production notamment
Marvel Entertainment ou
Toonz Entertainment.
La série commence d’être diffusé
en Septembre 2008 sur Nictoons (chez nous, c’est
visible chez M6 et Cartoon Network).
On compte donc pour cette série une seule saison de 26
épisodes. En effet, alors que quelques images de la saison 2
avaient été diffusé au Comic Con 2009, la série est annulée le
15 avril 2010 : elle ne reviendra donc jamais pour une deuxième
saison ! Le motif : le manque de blé : il y avait un manque
d’argent qui empêchait le financement de la série !
Cela est vraiment dommage et j’utiliserais même le mot
«injuste» car cette série était d’excellente qualité et elle aurait
mérité une deuxième saison.
De même, l’animation, le casting des voix et les musiques
sont très élaborées et pour cause : c’est Warner qui s’en est
chargée ! Les designs de la série sont très soignés et rappellent
fortement les séries de l’ami Timm tandis que les musiques
(sans atteindre toutefois celles des séries du DCAU) sont aussi
de très bonne facture.
Ainsi, X-Men Evolution va se révéler être une série très
intéressante qui par la métaphore du passage de l’enfance à
l’âge adulte par le biais de l’adolescence nous montre comment
les jeunes X-Men (on se rapproche ainsi de la version des
années 60) vont grandir pour apprendre à maîtriser leurs
pouvoirs tandis que le monde va lentement apprendre leur
existence et se mettre à les haïr. En quatre saisons, c’est toute
une mythologie qui va se bâtir lentement et nous livrer des
personnages charismatiques qui ne vont cesser d’évoluer et de
changer.
Tout d’abord, parlons de l’animation ! Bah, les studios ont bien
compris que les designs de X-Men Evolution étaient vraiment
top ! On reprend donc quasiment les mêmes (en changeant
toutefois le look des personnages et en les vieillissant) et cela
va quelque peu induire les fans en erreur qui vont croire qu’il
y aurait une certaine continuité entre X-Men Evolution et cette
série. Or c’est faux, si quelques éléments de l’histoire pourraient
laisser penser le contraire, elle est complètement indépendante
et se situe dans un univers propre.
Ainsi, l’animation est simple mais très soignée : les scènes
d’actions sont très bien réalisées et chaque personnage semble
acquérir une identité propre.
Le générique est lui très sobre mais à le mérite d’être efficace
La fin de la série est aussi particulièrement intéressante à mon
sens puisque l’on y voit l’avenir des X-Men et leurs prochains
grands défis (Bastion, le Phénix, Magnéto et les Nouveaux
Mutants…).
Ainsi, une série qui nous montre le passage à l’âge adulte de nos
mutants avec rires mais aussi de part de nombreux méchants
et clins d’œils en tout genre.
WOLVERINE AND THE X-MEN : UNE
SÉRIE VICTIME D’UN MAUVAIS
COUP DU SORT.
En 2007, la franchise X-Men était au point semi-mort : il n’y avait
plus eu de séries TV depuis 2004 et la trilogie était terminé (elle
s’était même terminée sur le mitigé X-Men 3 mais bon, nous ne
nous étendrons pas là-dessus).
Malgré tout, un autre film était confirmé : «X-Men Origins :
50
et de présenter la plupart des membres de l’équipe.
Quant à la musique : bah ça change radicalement mais ça colle
très bien à l’histoire sombre et mystérieuse de cette saison.
De plus, la mythologie est elle aussi très bien respectée et
les références et clins d’œils sont multiples et très plaisants à
suivre.
Car oui, on a une série très sombre : l’histoire ne nous parle pas
d’une énième version des origines des X-Men : non pour cela
on a les films et les précédentes séries animées. Ici, les X-Men
existent depuis des années ! Ou du moins existaient !
En effet, un jour, une mystérieuse
explosion a eu lieu à l’Institut : tout
est ravagé mais plus grave : Jean
et le Professeur X ont disparus !
L’équipe n’a rien trouvé et a fini par
se séparer, convaincus de leur mort.
Or pendant ce temps-là, les choses
se sont aggravés pour le monde : la
chasse envers les mutants fait rage
et Magneto rassemble de plus en
plus de mutants, dans un but soidisant pacifique, à Genosha Ca en
est trop pour Wolverine qui décide
de rassembler les X-Men mais cette
fois-ci sous son égide. On compte
donc lui en chef mais aussi le Fauve,
Iceberg,
Shadowcat,
Tornade,
Forge mais aussi un Cyclope bien
plus sombre et démoli depuis la
disparition de Jean, une Malicia qui a
du mal à choisir son camp, un Diablo
pas mal absent et d’autres aides
extérieures comme Angel. Il y a aussi
une nouvelle venue : la mystérieuse
Emma Frost qui dit avoir des infos
sur cette mystérieuse explosion.
Pendant ce temps, le Professeur X se réveille d’un long coma
dans le futur et ce futur est apocalyptique (non, il n’y a pas
Apocalypse…) : les Sentinelles règnent en maître et la plupart
des mutants sont morts ! Il contacte donc son équipe et lui
demande de tout faire pour empêcher cela.
Malgré tout, la série sera tout de même annulée pour des
raisons évoquées ci-dessus et je trouve cela très dommage
puisqu’elle ouvrait sur une menace bien plus grande et tout
aussi intéressante : l’Age d’Apocalypse ! Il y avait matière à
faire et l’on aurait aussi pu s’aventurer
dans des sentiers encore inexplorés
pour cette saison 2 avec des histoires
encore plus originales et voir aussi le
retour de Jean, un certain renouveau du
rôle de Cyclope mais aussi de nouvelles
menaces et pourquoi pas Cable ! Il
était aussi prévu que Colossus revienne
dans cette deuxième saison et qu’il ait
un rôle beaucoup plus important !
En bref, c’est une série de qualité au
potentiel encore inexploré qui a été
bien trop tôt annulée et cela est très
dommage.
En conclusion que dire à part que les
X-Men ne s’en tirent pas si mal sur le
petit écran ! Il est vrai que sur trois
séries animées, les trois ont été plus
ou moins réussies dans leur ensemble
! Il y a certes eu de mauvais épisodes
comme dans toutes séries mais le bilan
reste positif : la série des années 90
reste sans nul doute la meilleure série
X-Men jamais produit allant jusqu’à
faire rougir le DCAU et les séries de
Bruce Timm. X-Men Evolution a permis de redonner un coup de
jeune à cet univers et à le populariser auprès des plus jeunes
tout en sachant se démarquer de cet aspect enfantin à partir de
la deuxième saison pour capter un public plus large. La dernière
en date, Wolverine And The X-Men a permis de diffuser la série
à différentes classes d’âges et de renouer avec l’esprit des
années 90 !
Aujourd’hui, l’avenir de la franchise sur les écrans de télé
n’est pas mort puisque deux séries Japonaises sont prévues :
développées par les studios Madhouse (Deathhhhhh Notteeee
: ben quoi, je fais de la pub pour le site manga !), elles auront
ce côté «manga-isé» et l’on s’éloignera alors totalement de
l’animation américaine.
La première sera centré sur Wolverine et explora son voyage
au Japon et sûrement sa rencontre avec celle qui reste son plus
grand amour : la douce Mariko !
L’intrigue laisse rêveur n’est-ce pas ? ! Perso, je dirais même
qu’elle fait beaucoup penser à cette célèbre saga des comics
X-Men : «Days Of Future Past» : on y parle d’un future
apocalyptique quasiment identique et la trame de fond des
X-Men tentant d’empêcher cela est respecté.
Ainsi, cette intrigue nous permet d’explorer des histoires très
sombres et percutantes pour une série animée ! Le ton est bien
plus adulte que dans X-Men : Evolution et se rapproche ainsi
avec la série des années 90. Les histoires sont bien trouvées
même si elles restent classiques et ont le méritent de nous
offrir de l’action, de l’humour mais surtout des personnages
aux sentiments bien définies et aux origines et histoires plus
qu’intéressantes : ainsi, des épisodes s’intéresseront à Diablo,
Gambit, Cyclope mais aussi Wolverine ! On a un Wolverine très
présent dans la série (normal vu le titre) et à vrai dire, cela tend
un peu à m’énerver vu que j’en ai marre qu’on le voit partout…
Mais il faut reconnaître que son personnage est bien mis en
valeur : on le découvre en chef d’équipe qui doit donc gérer les
autres en plus de lui-même et on le voit moins sombre et plus
sociable (au contraire de Cyclope qui devient le bad guy depuis
la disparition de Jean : les rôles tendent à s’inverser et Cyclope
acquiert une dimension très intéressante et ce même si il est
mis de côté).
La seconde sera consacrée aux X-Men : aucune info sur le
scénario mais nous savons que l’équipe sera composée des
grandes figures emblématiques.
Deux projets donc ambitieux et qui soulèvent déjà les passions
: les designs de la série sur Wolverine sont très très spéciaux et
font peur tandis que pour celle sur X-Men, on espère retrouver
le génie créatif des précédentes séries !
Néanmoins, cela nous fait affirmer une chose : les X-Men ne
sont pas encore morts et continuent à vivre à l’écran et on leur
souhaite de connaître encore de longues aventures (et qu’elles
restent de qualités…).
51
OTHER COMICS : BUFFY, THE VAMPIRE SLAYER
Par Ashka
B
ienvenue pour dans ce Other Comics où je vais vous parler
de Buffy The Vampire Slayer Saison 8.
mieux.
LE BUFFYVERSE EN GÉNÉRAL
Buffy était à la base une série télévisée qui a connu sept saisons
de 1997 à 2004 sur les chaînes Américaines WB (devenue
depuis The CW) et UPN et qui
a été diffusée en France sur
M6 et connaît maintenant de
nombreuses rediffusions sur
W9 ou d’autres chaînes du
câble.
L’histoire se concentre sur
Buffy, jeune adolescente dont
le destin est changé lorsque
qu’elle apprend qu’elle est
destinée a être une tueuse de
vampire. Elle est aidée dans
cette quête par Giles Rupert
son observateur et ses amis
Xander (Alex en Français) et
Willow. Un pitch assez simpliste
mais drôlement efficace.
JOSS WHEDON UN GÉNIE CRÉATIF.
A
vant de plonger directement dans le sujet, faisons un détour
sur le Buffyverse en commençant par son créateur, Joss
Whedon. Son nom vous est sans doute familier car il a été
choisit comme réalisateur sur le film The Avengers qui sortira
La série à connu un succès
critique énorme, ce qui a mené ensuite à un spin-off sur le
personnage d’Angel qui a duré 5 saisons.
L’univers de Buffy a même faillit être adapté en dessin animé
en 2004, mais le projet a été jugé trop mature pour le public
ciblé par tous les networks laissant à l’abandon ce projet qui
paraissait pourtant intéressant et dont on peut voir quelques
minutes du pilote sur Internet (Un chapitre de la saison 8 de
Buffy nous montre d’ailleurs un aperçu de ce dessin animé).
en 2012.
BUFFY EN COMICS.
Joss Whedon a beaucoup travaillé pour la télévision car il a
notamment crée Buffy The Vampire Slayer, Angel, Firefly et
Dollhouse qui sont des séries qui ont vite réussi a obtenir un
statut culte auprès des fans du bonhomme.
A
ttaquons nous maintenant a la partie la plus intéressante, à
savoir la partie comics.
Le Buffyverse a connu beaucoup d’incarnations
en comics, la première étant pendant la diffusion
de la série, Dark Horse avait lancer une série de
comics qui a duré 64 chapitres et qui racontait
des histoires inédites qui se plaçaient entre
les saisons de la série. Ces comics sont édités
par Fusion Comics en France et regroupe pour
l’instant cinq tomes que vous pouvez trouver en
librairie.
Il a aussi créée une web série du nom de Dr.
Horrible’s Sing-Along Blog qui met en scène le très
talentueux Neil Patrick Harris. Je vous conseille
grandement de jeter un coup d’œil a cette web
série que vous pouvez trouver gratuitement sur
Youtube car elle vaut le coup !
Mais Whedon a aussi beaucoup travaillé en temps
que scénariste comics, avec un très grand run
pour Astonishing X-Men qui a été acclamé par les
critiques et le public, mais a aussi su prolonger
l’univers de ses séries a travers les comics avec des
comics Firefly, Angel, Buffy et très prochainement
Dollhouse.
Joss Whedon a aussi voulu aussi innover dans
son univers et a créé une mini-série du nom de
Fray, toujours éditée chez Dark Horse aux US et
chez Fusion Comics en France. Cette mini-série
de 8 chapitres nous amène dans le futur du
Buffyverse et nous raconte l’histoire de Melaka
Fray qui est devenue une tueuse de vampire et
qui cherche à comprendre ce que cela signifie
Joss Whedon a généralement le don pour
transformer tout ce qu’il toucher en or et c’est tant
52
dans un monde qui a énormément changé depuis l’époque de
Buffy. Ce personnage sera d’ailleurs réutilisé dans le troisième
arc de la saison 8 de Buffy.
et ce qui permet aussi d’aller plus
loin dans la création avec notamment
un voyage dans le futur ou encore
des ennemis comme les peluches
vampires qu’il aurait été difficile de
placer dans la série en elle-même.
Mais Dark Horse n’est pas le seul éditeur qui a publié du Buffy,
IDW en a aussi profité pour nous sortir des comics centrés sur
les personnages d’Angel (avec notamment une saison 6 suivant
la série télévisé) et récemment une sur Spike. Malheureusement
ces deux séries n’ont pour l’instant pas été éditées en France, à
part une mini série d’Angel, Angel: Sang et Tranchées que vous
pouvez retrouver chez Dante Prod.
BUFFY, THE
SAISON 8
VAMPIRE
Au niveau du scénario on retrouve
Whedon qui a écrit trois arcs sur
cette saison, Brian K. Vaughan, Drew
Goddard, Jane Espenson et Brad
Meltzer qui réussissent à nous fournir
des récits assez proches au niveau
qualité et du coup une saison très
réussie.
SLAYER
L
Au dessin, on peut retrouver Georges Jeanty sur tous les arcs
(sauf sur l’arc Time Of Your Life où l’on retrouve Karl Moline) qui
nous offre des dessins qui au début peuvent rebuter le lecteur,
mais on se rend compte très vite que celui-ci est parfait pour
illustrer les aventures de Buffy car on arrive à retrouver certains
détails dans ses dessins qui arrivent clairement à retranscrire
les mouvements des acteurs et certains gestes ou expressions
qui, du coup, seront très agréables pour les fans de la série.
a plus grosse partie reste quand même l’initiative de Whedon
de relancer Buffy The Vampire Slayer après avoir été déçu
par la fin de la saison 7 et donc de la série. C’est donc une
saison 8 en comics qui voit le jour, éditée par Dark Horse au US
et par Fusion Comics en France.
Cette saison 8 reprend donc plusieurs
mois après la fin de la série,
Sunnydale est détruite et Buffy décide
de disperser les milliers de tueuses
à travers le monde dans des camps
d’entraînement. Buffy et Xander
(Alex en Français) se retrouvent donc
dans un château en écosse avec 500
tueuses et Dawn qui est devenue
géante après avoir fricoter avec un
Mimir.
boulot dans cette saison.
Il aime aussi l’humour et c’est pour
ça que pour la variant cover du
chapitre de la révélation de l’identité
de Twilight, Jeanty avait dévoilé sur
le web une version modifiée de sa
cover montrant Obama en Twilight,
ce que beaucoup avait pris au sérieux
à l’époque.
On peut aussi retrouver Jo Chen qui
illustre les couvertures et son travail est
vraiment impressionnant, on retrouve
des covers vraiment détaillées, avec
de très belles couleurs et surtout un
dessin incroyable et je vous laisse
donc découvrir quelques-unes des
plus belles covers de cette saison sur la droite.
Depuis la destruction de Sunnydale,
l’armée américaine considère Buffy et
son groupe comme des terroristes et
veut mettre fin à leurs agissements,
pour cela ils font alliance avec des
anciens ennemis de Buffy ainsi que
le mystérieux Twilight (Crépuscule
en Français) qui semble déterminé à
exterminer toutes les tueuses. Entre
la menace que représente Twilight et
certaines tueuses qui décident de se
révolter, Buffy va avoir beaucoup de
ET L’AVENIR DE BUFFY?
L
a saison 8 s’est terminée en janvier
au USA et en juin en France,
mais ce n’est pas pour autant que
Buffy est terminé, Whedon prépare
actuellement la saison 9 de 25
chapitres qui démarrera en septembre.
Cette saison compte 40 chapitres divisés en 7 arcs importants,
chacun étant construit comme un épisode la série. On retrouve
tout ce qui a fait le succès de Buffy dans ces comics, avec un
traitement des personnages très développé, un humour toujours
aussi accrocheur (Whedon détourne d’ailleurs quelques fois les
codes du comics pour donner un petit trait d’humour au récit),
des références à gogo (avec Xander qui essaye de se faire
appeler Capitaine Fury par exemple ou encore avec Andrew,
le nerd le plus bavard qui ait jamais été crée) et surtout une
histoire de fond très travaillée et vraiment bien mené.
Dark Horse ayant récupéré les droits
d’Angel, on aura le droit à une
nouvelle série dès août du nom de
Angel And Faith qui nous proposera
les aventures de ce duo de choc. Ces
deux séries seront connectées l’une a
l’autre et se croiseront apparemment
à plusieurs reprises.
Avec cette saison 8, les scénaristes peuvent se faire plaisir car
ils n’ont plus les restrictions dues au format télévisuel, ce qui
nous permet de revoir dans cette saison plusieurs personnages
de la série (je vais vous laisser le plaisir de découvrir lesquels)
L’avenir de Buffy s’annonce donc radieux et on espère que la
qualité restera au rendez-vous.
53
INTERVIEW : XAVIER LANCEL, RÉDACTEUR EN CHEF DE SCARCE
Par Fitzlionheart
X
avier Lancel, le rédacteur en chef de Scarce, le fanzine
français, nous a accordé une très belle interview.
Frédéric Blayo.
Il y avait déjà eu des tentatives, notamment avec Galador dont
faisait partie Yvan Marie.
Se sont ensuite rajoutés Dominique Poncelet et Laurent Seizelet.
Le premier numéro est sorti en 83. 44 pages en noir et blanc
entièrement tapées à la machine. 500 exemplaires ont été tirés
et distribués dans des librairies parisiennes, les seules à proposer de la VO à ce moment-là.
Les premiers numéros étaient très polémiques, voir agressifs.
C’était un ton vraiment fanzine mais cela s’est adouci ensuite,
notamment parce qu’on a noué des liens avec des artistes, ce
qui nous permettait de mieux les comprendre. Cela ne nous
empêche pas d’être toujours parfois critique dans nos interviews ou dans nos articles.
B
onjour
Xavier,
est-ce que
tu peux te
présenter et
également
expliquer
ton
parcours
ou
ton histoire
avec
les
comics ?
Bonjour, je
suis Xavier Lancel, 38
ans. Je travaille pour Scarce depuis 1999. D’abord en tant que
simple rédacteur puis comme président de l’association Saga
qui publie le magazine et enfin comme rédacteur en chef..
La magazine était trimestriel et est sorti jusqu’au numéro 7 où
des dissensions sont apparues entre les rédacteurs. Certains
voulaient que le magazine soit plus soigné, plus joli avec de la
couleur notamment quitte à ne plus paraitre régulièrement. Les
autres voulaient avant tout que le contenu soit bon et que le
magazine sorte tous les trois mois.
Finalement, la première solution s’est faite et le magazine est
sorti en couleurs avec un prix passant de 20 à 40 francs. Cette
transition étant trop brutale, les ventes ont été mauvaises et
en conséquence, personne n’a voulu travailler sur le prochain.
Après un an de hiatus, Jean-Paul Jennequin et Yvan Marie ont
quand même décidé de relancer la machine et le magazine est
ensuite paru tous les trois mois à partir de là et pendant 15 ans.
J’ai commencé les comics parce que mes frères lisaient Strange,
Nova et tous les autres magazines de cette époque. Ils en
avaient un coffre plein et j’ai du commencer vers mes 6 ans.
Alors qu’ils ont arrêté pendant leur adolescence, moi j’ai continué et cela jusqu’au début des années 90.
Là, j’ai arrêté pendant une petite dizaine d’année par manque
d’intérêt. En 93/94, j’ai découvert Scarce et je lisais la revue
régulièrement alors que je ne lisais plus de comics. Surtout
parce que je la trouvais intéressante.
Puis quand j’ai repris vers 1998, j’ai surtout fait de la VO et
petit à petit, je me suis dis : pourquoi je ne proposerais pas des
articles ?
J’ai envoyé par la poste deux articles sur lesquels j’avais passé
une centaine d’heures environ, enfin beau- coup trop de
temps et ils sont finalement passés et j’ai
continué comme ça pendant quelques temps.
Je faisais aussi de la traduction d’interviews
et je fournissais des illustrations en scannant les comics que j’avais (parce que ma
collection commençait à bien s’étoffer). Je
relisais également les articles et j’ai fini par
écrire des éditos, qui sont tous signés Jerry
Perry Junior. Et finalement, ça m’a amené à
reprendre le magazine quand il a traversé
une période difficile il y a quelques temps.
Les problèmes sont un peu revenus à partir de 2000 et jusqu’en
2007. Le rythme de parution s’est énormément réduit. Il y a
même eu un numéro par an à certains moments. Le 70 est sorti
un an après le 68 (il n’y a pas eu de 69 mais on y reviendra plus
tard) qui était aussi sorti presque un an après le 67.
Olivier Thierry, devenu rédacteur en chef au numéro 53, m’avait
proposé de devenir le président administratif, mais
ce n’était vraiment qu’un titre officiel. Quand
finalement, il s’est lancé dans Zoo, je lui ai dit
que j’étais motivé pour reprendre le magazine
et m’investir plus et j’ai donc récupéré le bébé.
Depuis, on est censé être trimestriel mais on
a un peu de mal à tenir la cadence mais on
tourne à peu près à trois numéros par an.
E
t comment ça se passe alors au niveau
de l’équipe actuellement. Vous êtes
combien ?
P
arlons-en justement du magazine
et de son histoire, difficile ou pas.
Comment a-t-il débuté ?
On a un coeur de rédacteurs qui écrit à chaque
numéro. Cela doit faire environ 10 personnes puis
les rédacteurs occasionnels font monter le chiffre
à une grosse vingtaine je pense.
Mais la situation est assez compliquée en ce moment parce que les «anciens» rédacteurs ne proposent plus d’articles d’eux-mêmes. Cela n’empêche pas certains de revenir comme Jean-Paul
Jennequin qui va écrire pour le prochain numéro alors que cela
Alors, tout a commencé en 1981.
Quelques fans de comics s’étaient réunis pour faire un dictionnaire des superhéros. Le projet a avorté mais lors d’un
pèlerinage comics à Londres, certains de
ses fans ont décidé de faire un fanzine consacré aux comics.
Ces trois personnes étaient Jean-Paul Jennequin, Yvan Marie et
54
En plus, quelques mois plus tard, j’ai appris que Terry Austin,
qu’on venait d’interviewer était aussi un grand fan de Colon
et qu’il avait des dizaines de planches de lui. Donc voilà, on a
récupéré le mail et le bouche à oreille l’a mis en confiance.
doit faire 15 ans qu’il n’a rien proposé. C’était quand même un
des fondateurs.
Donc on essai d’apporter du sang neuf pour re-dynamiser le
magazine.
V
ous communiquez par mail ou vous vous voyez lors
de réunions ?
Les interviews ensuite, je préfère les faire en vrai, en face à
face à des conventions ou des évènements spéciaux mais cela
se fait surtout par mails. Et chaque échange est différent selon
les artistes.
Personnellement, je commence par envoyer 2/3 questions sur
lesquelles je pense pouvoir enchaîner plus tard. Mike Carey
écrivait de longues réponses qui me permettaient d’enchaîner
naturellement, comme pour une conversation normale. Avec
Ernie colon, ça a été beaucoup plus lapidaire et sec. Il répondait parfois en une phrase et c’est arrivé qu’on ne s’échange
plus de mails pendant un mois et ensuite qu’on reprenne.
Au départ, la rédaction était à Paris. Sans internet, tout se faisait par courrier. Mais depuis que j’ai repris, on a des rédacteurs
partout en France même si j’habite personnellement à Lyon.
C
omment se passe la préparation d’un numéro ?
Cela dépend. Les rédacteurs peuvent choisir leurs propres
sujets plusieurs mois à l’avance. Une fois le sujet choisi, on
demande qui veut participer et en fonction des réponses, on
répartir le travail.
C’est donnant donnant pour les articles. Si un rédacteur propose un article, il s’engage aussi en retour à travailler sur des
séries qui ne le passionnent pas si jamais on a besoin d’aide.
V
ous avez une approche très spécialisée, voire professionnelle dans le choix des sujets et le traitement. C’est un choix délibéré ?
Oui, ça l’est. Surtout depuis que j’ai repris la revue. Avant,
on avait des sujets plus mainstreams mais j’ai remarqué que
mettre par exemple Batman en couverture n’influence en rien
sur le nombre de ventes. Partant de ce constat, autant prendre
des sujets inédits et peu communs pour ne pas faire pareil que
les sites d’informations qui en plus bénéficient de l’instantanéité. Ernie Colon n’a eu que deux interviews tout au long de
sa carrière et je défis quiconque de trouver une bibliographie
complète de son travail, même sur le net.
Je ne refuse pratiquement jamais d’articles. Sauf quand c’est un
sujet qu’on a déjà traité. Il y a tellement d’artistes et de séries
qui mériteraient
qu’on parle d’eux. Par exemple,
nous n’avons encore jamais
rien fait sur Steve Ditko, c’est
quand même un comble en 25
ans de publications. Mais on
essaye de mettre en lumière
des artistes dont on ne parle
plus beaucoup.
On prend des artistes qui justifient un achat de la part d’un
lectorat déjà érudit et qui veut en savoir plus. Mais cela ne veut
pas dire qu’on ne fait que dans l’ancien. Tim Fish dont on parle
dans le numéro qui sort est un artiste moderne.
Pour le dernier numéro d’ailleurs, je souhaitais faire
un sujet sur Ernie Colon
depuis que j’avais repris
Scarce. À 80 ans, il dessine toujours plus de 160
pages par an !
Peu de gens ont répondu
pour participer à l’écriture : j’ai donc rédigé
la grande partie des 40
pages du dossier. J’ai
acheté le plus de ses titres possible pour être capable de parler et échanger légitimement avec lui. On a donc le dossier et une interview exclusive uniquement sur Ernie Colon.
D
es grands noms de l’édition et du milieu du comics
ont participé ou participent encore au magazine :
Thierry Mornet, Jean-Marc Lainé, Jean-Paul Jennequin,
etc. Ça fait quoi d’être à la tête d’une institution comme
Scarce ?
Le reste des articles, c’est un fond qu’on met ou enlève selon
la place disponible. On a plusieurs rubriques dont «Point d’encrage» de Philippe Cordier, qui met en avant un encreur et son
travail. Au prochain numéro commencera aussi une rubrique
sur la bande dessinée anglo-saxonne.
C’est vrai que la plupart de nos rédacteurs ont maintenant des
postes dans l’édition voir même
dans l’édition de comics.
Scarce sert un peu de pied à
l’étrier pour se faire une place
dans ce microcosme. À force de
rencontrer les artistes, certains
se sont fait un nom comme
Thierry qui gère maintenant la
ligne comics «contrebande»
chez Delcourt. En plus, il
continue à écrire pour nous,
tout comme Jean-Marc et
beaucoup d’autres.
C
À
omment se passe la prise de contacts avec les artistes ? Et comment se font les interviews ?
combien
d’exemplaires se vend le
magazine est comment
est-il distribué ?
On passe par Facebook, ou le site personnel de l’artiste. C’est
le plus simple et le plus direct. Internet est un formidable outil
pour ça. Mais souvent, on saute de contact en contact.
Pour Colon, on a su que ça allait se faire quand Mauricet, qui
a dessiné la couverture du numéro #71, m’a dit qu’il avait travaillé avec lui par le passé et qu’il avait son mail personnel.
Au lancement, il était tiré
à 500 exemplaires. C’est
monté jusqu’à 1000 voir
1100 à la meilleure période. Quand
55
j’ai repris le magazine, on tournait vers les 900/950 mais cela
me semblait beaucoup donc on est descendu à 750. Mais les
finances étaient trop justes et depuis le numéro 73, on ne fait
pratiquement plus qu’à la vente, on évite de trop en imprimer. En
6 mois, le stock est épuisé
mais on peut en réimprimer
grâce au contrat avec notre
imprimeur. Et puis, ça créer
de la demande, c’est pas
plus mal.
On passait par un distributeur pour le vendre dans
les boutiques spécialisées
mais la marge (très raisonnable) qu’il prenait
dépassait la marge qui
nous permettait d’être
rentable donc on a
dû le distribuer nousmêmes. J’ai reconstruis
un réseau de revendeurs chez qui je mets
le magazine en dépotvente. C’est à dire que
j’envoie le magazine
et que je facture seulement ceux qui ont été vendus
quand le numéro d’après sort.
Q
Les deux tiers du magazine sont consacrés au dossier sur Ernie
Colon avec une rétrospective quasi-exhaustive de toute sa carrière.
Il a commencé en dessinant Casper et Richie Rich pendant 25
ans avant de passer chez Marvel et DC entre autres dans les
années 80. Il a beaucoup crée chez eux et a même développé
ses propres graphic novel, Médusa Chain et Ax en ayant carte
blanche, une rareté !
Pendant le crash du milieu dans les années 90, comme beaucoup de monde, il n’a plus été sollicité. Il a survécu avec des
petits projets à gauche à droite.
Puis tout est reparti dans les années 2000 avec l’adaptation en
comics du rapport sur les attaques du 11 Septembre. Le succès
s’est surtout ressenti dans le milieu journalistique plus que dans
celui du comics. Il s’est lancé ensuite dans des biographies à
caractère pédagogique, ce qui représente un peu une nouvelle
sorte de comics. Belin va sortir en France le volume consacré à
Anne Franck, qui ne se focalise pas uniquement sur le journal
mais aussi sur ce qui s’est passé avant et après son écriture.
Le deuxième sujet important est consacré à Tim Fish. C’est
un auteur que j’ai rencontré à Angoulême un peu par hasard.
Je tenais le stand de Scarce et j’ai vu un homme passer avec
sur son badge marqué Tim Fish. Je me suis dit: «mais je le
connais» et je lui ai sauté dessus alors qu’il était là en simple
visiteur.
Je lui ai proposé de venir à notre stand et de dessiner un peu
On doit être à une trentaine de points de vente maintenant et
on continue d’en rajouter à chaque numéro. En plus, ça permet
d’avoir une vraie relation avec les vendeurs et on a des retours
sur les numéros qui ont plu et ceux qui se sont bien vendus.
L
uel est le programme du magazine qui sort ces
jours-ci?
e magazine vit uniquement des ventes ?
Le magazine survit déjà difficilement. Et pourtant personne
n’est payé chez Scarce. Les rédacteurs font ça bénévolement,
sur leur propre temps libre. Même les artistes qui signent les
couvertures et qui sont parfois des gens reconnus font ça gracieusement.
On a quelques pages de pubs mais qui ne sont vraiment pas
chères et qui ne rapportent qu’une infime partie des recettes.
Donc oui, ce sont les ventes qui nous font vivre et permettent
de sortir le numéro suivant.
et finalement, vu qu’il était mal logé en dehors du centre-ville,
il a passé le reste du festival avec nous.
Depuis, chaque année, il revient à Angoulême et anime des
rencontres avec des auteurs de BDs à caractère LGBT (lesbien,
gay, bisexuel, transexuel).
En fait, à cause de la parution erratique du magazine au début
des années 2000, on a perdu le numéro de commission paritaire et l’aide du CNL. On a donc revu le format pour qu’il soit
moins cher à imprimer. On passe aussi à un magazine en dos
piqué avec le 77. En plus, on ne doit pas dépasser les 250
grammes car sinon on sortirait des envois économiques de la
Poste et on deviendrait perdant sur les frais de port
En fait, il fait des comics de romances gay à la sauce des années 50 mais avec un trait très cartoony. Il est très influencé
par les Archie Comics mais ses dessins se rapprochent de ceux
d’un Erik Larsen ou d’un Darwyn Cooke.
Donc pour le moment, on se débrouille et on se démène pour
récupérer ce numéro de commission et le reste pour être plus
tranquille à long terme.
E
Enfin voila, on a lié une vraie relation d’amitié et je trouvais
ses comics de qualité même avant de le rencontrer donc il était
temps de le mettre un peu en avant.
t vous mettez en place une communication vers les
lecteurs ?
Et bien sûr, en plus de cela, on a les rubriques habituelles et
un article sur Mister A et un autre sur Black Knight. Quand je
parlais du fond d’article, celui-là en fait partie. On devait le sortir il y a deux numéros mais on l’a repoussé plusieurs fois par
manque de place.
Non pas vraiment. On avait un courrier des lecteurs dans les
anciens numéros mais on l’a arrêté. On se concentre d’abord à
remettre le magazine à flots avant de pouvoir renouer des liens
avec les lecteurs.
56
C
ment de passer du 68 au 70 quand le moment
est arrivé. Et il a fait croire aux lecteurs qu’il était
bel et bien sorti. Dans le 70, une fausse couverture expliquait qu’on pouvait le commander, etc.
Le coup était bien monté donc.
Sauf que la parution était trop erratique et que
les lecteurs ont voulu se le procurer et n’ont
pas compris. En plus, ça a foutu un gros bordel
dans les abonnements donc l’effet a été un peu
raté.
Par contre, on a toujours en projet de faire ce
numéro spécial sexe. Il sortira en hors-série
totalement hors abonnement.
omment peut-on se procurer Scarce ?
Il y a plusieurs façons. D’abord en
boutique, si elles font partie du réseau partenaire.
Sinon en commandant directement à
l’association. Et c’est plus intéressant
de faire comme cela car en boutique,
cela vous coûtera 9€ tandis qu’en
commandant, ce sera 7,50€ frais de
ports compris.
En plus si vous vous abonnez, le prix
du magazine tombe à 6,75€.
Et on possède aussi un certains
nombres d’anciens numéros dans
notre stock.
Q
Scarce a aussi eu un petit frère au début
des années 90 : Mangazone. Comme son
nom l’indique, c’était un magazine dédié à la
bande dessinée asiatique car certains rédacteurs ont commencé à s’y intéresser. Mais cet
intérêt n’a pas vraiment duré et après une
petite dizaine de numéro ce fut fini.
uels vont être les sujets des
prochains numéros ?
Il faut savoir qu’on essaie de respecter un schéma dans les sujets abordés.
E
n
partant du principe que 4 numéros sortent par an. Un dossier
est consacré à un auteur spécifique (comme Ernie Colon pour
celui-ci). Un autre sur une ligne ou un label. Un troisième sur
une vieille série sortie en France mais dont la parution s’est
arrêtée. Pour le dernier, on se donne le choix d’un thème libre.
On a aussi tenté l’aventure de l’édition de BD
avec : «Le tour des Crocs», un album composé de récit courts
sur le théme des vampires. Ca n’a pas été un franc-succès mais
on était très content de mettre en avant certains dessinateurs
qui sont presque tous passés pro depuis.
E
Donc pour les prochains, on a en projet un dossier sur la légion
des super-héros. Un sur Superman, on a jamais fait un article
sur Superman depuis la naissance du magazine. Mais c’est tellement énorme que cela va s’étaler sans doute sur plusieurs
numéros.
On va aussi parler de Power Pack. Et côté auteur, on parlera de
Jerry Bingham qui a entre autre dessiné Son of the Demon où
Batman conçoit son enfant avec Talia. Il est récemment revenu
sur un récit dans un numéro de DC Retroactive.
Pour les éditeurs, on voulait parler de Crossgen depuis longtemps et le label est revenu d’actualité grâce à Marvel qui
l’a relancé donc on y va.
t comment s’annonce le futur de Scarce? Vous avez
d’autres projets?
Oui, on va sortir une version annuelle appelée SCARCE INTERVIEWS qui reprendra les entretiens faits avec les artistes en
anglais dans le texte. Le premier numéro sera présenté en
avant-première à la New-York Comic Con de 2012.
On complétera avec les rubriques comme point d’encrage et
aussi certaines bibliographies.
Nous allons aussi débuter une réédition des anciens volumes
remaquettés, réillustrés et updatés. On va faire le chronologiquement et par thème, le premier volume devrait donc reprendre un contenu sélectionné des Scarce 1 à 6.
I
l y a des petites histoires, ou des anecdotes
qui ont accompagnés la
vie du magazine ?
Enfin, une rubrique boutique dans scarce va ouvrir.
Elle permettra aux lecteurs d’acheter des comics autopubliés d’auteurs en relation avec le sommaire de nos
numéros. Avec, par exemple, Trust/Truth de Tim Fish.
S
Bien sur ! Le numéro 69 est la
meilleure.
Avant que je n’arrive dans le
magazine. Il y avait un projet pas très sérieux, lancé
d’abord comme une blague
dans le courrier des lecteurs
qui prévoyait de faire du numéro 69 un numéro spécial
centré sur la vie sexuelle des
super-héros. Mais Olivier
Thierry a décidé consciem-
carce #77 est disponible depuis quelques jours auprès
de l’Association SAGA (10 rue Bugeaud 69006 LYON)
et dans quelques jours dans les bonnes boutiques.
Merci à Xavier pour sa gentillesse et sa disponibilité. Si
les comics vous passionnent et si vous voulez creuser le
sujet et découvrir de nouvelles choses. Scarce est une
revue de passionnés pour des passionnés. N’hésitez pas
à vous le procurer.
Pour ceux qui feront le déplacement à Lille, Xavier sera
présent et de nombreux numéros seront disponibles à la
vente.
57
LA DERNIÈRE SÉANCE : LES TORTUES NINJAS
Par Velian
L
a dernière séance vous propose un film résumé et illustré
ainsi que les commentaires de l’équipe. Ce numéro présente
les Tortues Ninjas.
Une plaque d’égout se referme.
Dans les égouts, quatre tortues géantes rentrent satisfaites
d’avoir mis au tapis les malfrats. Seul l’un d’entre eux est déçu
d’avoir perdu son arme. Leonardo est le leader, le plus posé. Donatello est le plus malin, Michelangelo est le gamin du groupe,
Raphaël le plus coléreux.
De retour dans leur cachette, ils se présentent face à leur maître
: Splinter, un rat géant.
Raphaël avoue avoir perdu son saï ce qui le met en colère.
Splinter propose une séance de méditation, mais les tortues
sont de vrais ados et préfèrent danser, chanter et commander
des pizzas. Raphaël se déguise et s’en va au cinéma. En sortant
de sa séance, il arrête des voleurs de sac à main qui s’enfuit
dans le parc voisin. Les jeunes sont horrifiés par la créature
qu’ils viennent de voir. Mais surgit alors un homme portant un
masque de hockey qui les attaque à coups de crosses. Raphaël
s’interpose. Casey Jones décide de l’affronter. Raphaël perd
son chapeau mais n’impressionne pas Casey qui s’enfuit après
l’avoir mis au sol.
Raphaël retourne à la cachette où Splinter l’attend. Le vieux rat
prend le temps de lui parler pour calmer celui qu’il appelle son
fils. Il veut que la tortue apprenne à canaliser sa colère pour en
faire une force dans l’équipe.
Au domicile d’April, son patron Charles Pennington craint pour
la sécurité de son meilleur reporter. Charles a des ennuis avec
son fils Danny. Ce dernier vole l’argent du portefeuille d’April
discrètement...
April va interviewer Sterns, le chef de la police. Elle lui demande
si il conçoit un lien entre les voleurs et une organisation appelée
le clan des Foot. Un homme masqué, regardant la télévision,
demande à ce qu’on la fasse taire...
RESUME
U
n film de Steve Barron, réalisé en 1990, avec Josh Pais (VF :
Emmanuel Gomes Dekset et VQ : Bernard Fortin) : Raphael
; David Forman (VF : Emmanuel Jacomy et VQ : Gilbert Lachance) : Leonardo ; Michelan Sisti (VF : Jean-François Vlérick
et VQ : Sébastien Dhavernas) : Michelangelo ; Leif Tilden (VF
: Serge Faliu et VQ : Marc Labrèche) : Donatello ; Judith Hoag
(VF : Céline Monsarrat et VQ : Élise Bertrand) : April O’Neil ;
Elias Koteas (VF : Philippe Vincent et VQ : Pierre Auger) : Casey
Jones ; James Saito (VQ : Ronald France) : Oroku Saki/Shredder
Les tortues regardent également l’interview et reconnaissent
la femme qu’ils ont sauvé. Une nouvelle fois, Raphaël s’en
va.
Stern
convoque
April sans caméras. Une dispute
éclate. Elle est
persuadée qu’il
en sait plus qu’il
ne le dit sur le
clan des Foot.
Dans le métro,
des
hommes
masqués l’interpelle et lui transmette le message de leur
chef. Elle doit cesser ses investigations. April dégaine le saï
mais est vite mise au tapis. Raphaël, qui l’a suivi, surgit et se
débarrasse des « ninjas ». Il emmène April, inconsciente, au
repère. Pourtant, l’un d’entre eux parvient à le suivre...
(Considérant les tortues comme des garçons ado, je n’ai pas
accordé les adjectifs au féminin... )
New-York, de nos jours. Des vols étranges ont lieu depuis
quelques temps... Tous types d’objets sont volés, et l’on ne voit
jamais les criminels tellement les vols sont rapides. April O’Neil,
journaliste sur WTRL 3 rapportent les faits dans son journal
télévisé.
En quittant son travail, April est prise à partie par une bande
voleurs. Alors qu’ils vont la brutaliser, un saï détruit le lampadaire. Des bruits de lutte se font entendre dans le noir. La police
arrive quasi-immédiatement et alors que la lumière revient, les
brigands sont déjà attachés... April découvre le saï et l’emmène.
April se réveille entourée d’un rat et de quatre tortues géantes
et commence à paniquer. Splinter tente de la rassurer et lui
raconte leur histoire. Il était autrefois le rat de compagnie de
58
Hamato Yoshi, et a appris le ninjutsu en observant et mimant
son maître. Après s’être retrouvé dans les égouts, Splinter a
découvert les tortues pataugeant dans un liquide curieux. Petit
à petit, tous ont grandis en taille, force et intelligence.
Danny se rend auprès de Splinter. Tous deux commencent à
discuter et Splinter gagne la confiance du jeune.
April veut appeler Charles, mais Casey lui apprend qu’il a entendu un message disant qu’elle était virée. Le courant passe
difficilement entre les deux. Raphaël est toujours inconscient,
et Leo le veille sans relâche. Donatello travaille avec Casey et
repart le camion d’April.
Splinter les a élevé comme ses fils et leur a transmis son savoir.
Les tortues raccompagnent April qui les invite à partager une
pizza. Tous passent une excellente soirée, mais les garçons finissent par partir. De retour chez eux, ils découvrent la cachette
détruite et Splinter a disparu. Ils décident de retourner chez
April.
Raphaël se réveille enfin. Leo et lui se pardonnent respectivement leurs mots durs. Les quatre tortues reprennent l’entraînement mais la volonté n’est pas là. Sans leur maître, ils sont
perdus et craignent qu’il ne soit mort.
Shredder, malgré l’absence des tortues, est toujours tracassé.
Tatsu lui a dit des choses sur leur manière de se battre qui lui
rappellent des souvenirs.
Charles
arrive chez
April. Danny a été
a r r ê t é
et Stern
l’a
fait
libérer à
condition
qu’April soit
débarquée. Les tortues se cachent, pourtant Danny croit les apercevoir dans l’appartement. April refuse
de laisser tomber son enquête.
Sur le chemin du retour, Charles et son fils se disputent une
nouvelle fois. Danny finit par s’enfuir...
Dans de vieux entrepôts, des jeunes se sont regroupés et
jouent, fument.
Leo tente de méditer et parvient à entrer en contact avec Splinter. Il entraîne ses frères et tous parviennent à écouter leur
senseï. Ils retrouvent l’espoir et décident de rentrer affronter
les Foot pour libérer leur père.
De retour à New-York, ils découvrent Danny qui se cache dans
leur repère toujours en ruines. Casey refuse de dormir dans
les égouts et va dans le camion. April offre à Danny un de ses
dessins des tortues.
Pendant la nuit, le jeune garçon est perturbé par le discours de
Shredder et celui de Splinter. Il retourne au hangar pour voir le
rat. Casey le voit partir et décide de le suivre...
Splinter raconte à Danny son histoire. Il vivait autrefois au Japon
chez son maître Yoshi qui avait pour rival un homme nommé
Oroku Saki. Saki convoitait sa femme, Shin. Le couple a fui aux
USA. Mais Saki les retrouva et les assassina. Splinter tenta de
défendre son maître et défigura Saki qui lui trancha une oreille.
Il termine son histoire en disant que Saki a ensuite disparu mais
que Danny porte son symbole sur son bandana...
Dans un autre espace, d’autres jeunes s’entraînent. Ils sont
formés par Tatsu, l’homme de main de Shredder, le chef des
Foot. Une cérémonie a lieu où tous les jeunes se rendent. Un
jeune homme reçoit un masque et intègrent le clan. Shredder
harangue les jeunes et les incite à poursuivre vols et entraînement pour devenir des ninjas eux aussi. Il veut éliminer ses
nouveaux ennemis, les tortues. Danny est présent et se fait
connaître...
Casey s’infiltre dans l’entrepôt. Shredder trouve Danny et surtout son dessin. Il comprend que les tortues sont revenues en
ville. Shredder décide de les affronter lui-même, il demande à
Tatsu de tuer Splinter.
April répond à une interview et donne des informations sur le
clan des foot. Apparemment il s’agirait d’un groupe clandestin
ayant opéré au Japon quelques années plus tôt. Raphaël est
en colère, il veut aller chercher Splinter, mais Leo veut attendre
qu’April leur apporte des informations. Raphaël claque la porte
et va se défouler sur le toit. Au loin, Casey le remarque et le
reconnaît. Il aperçoit également des Foot qui s’approchent...
Les Foot débarquent chez les tortues mais l’équipe les attend
et se débarrasse de la première vague. La lutte s’engage. Les
quatre tortues, en harmonie, repoussent les agresseurs.
Casey retrouve Danny, ils décident de sauver le vieux rat. Mais
Tatsu arrive. Casey s’interpose et après avoir pris quelques
coups s’empare d’un club de golf et met son adversaire au
tapis. Les jeunes hésitent à intervenir, Casey leur fait la morale.
Ils évacuent Splinter et retournent à la planque.
Pendant que les autres regardent la télé, April rentre. Elle leur
propose de visiter la boutique d’antiquités qui se trouve au rezde-chaussée et qui appartenait à son père. Raphaël fait face
seul à ses assaillants sur le toit, mais il est vite débordé par le
nombre.
Les tortues ont toujours le dessus et
mettent les Foot en
fuite. Ils se retrouvent
sur le toit face à Shredder. Tous tentent leur
chance mais Shredder
a le dessus. Observant
la scène depuis la rue,
Splinter s’éclipse...
Les agresseurs le propulsent à travers le toit,
inconscient. Les autres prennent le relais, la
bagarre s’engage dans tout l’appartement.
Casey Jones fait son entrée et les aide à
s’échapper. L’immeuble finit en flammes et
tous s’enfuient vers l’ancienne maison de
campagne d’April.
Shredder, en rage, tente de faire parler Splinter qui reste muet. Il veut savoir comment
quatre tortues ont pu résister à ses troupes.
Casey voit des Foot
tenter de s’interposer.
59
homme transformé comme dans
l’anime).
A l’aide d’un camion poubelle, il détruit la rampe d’accès au toit. Le combat se poursuit, Shredder finit par leur
dire que Splinter est mort. Leo est mis
au sol et menacé par son arme. Alors
que Shredder va le tuer, Splinter fait
son entrée.
Venons-en au film maintenant.
Déjà, c’est un film que j’ai
découvert jeune et qui a bercé
mon enfance. C’est toujours
avec plaisir que je le regarde,
attendant chaque réplique culte,
et il y en a beaucoup. L’écriture
est excellente, on ne s’ennuie
jamais alternant entre séquences d’action, moments drôles et
encore d’autres très émouvants. L’explication ? Kevin Eastman
et Peter Laird ont participé à l’écriture (avec Bobby Herbeck
et Todd Langen). Ils ont su ré-exploiter les éléments de leurs
comics qui font de l’histoire des tortues un canevas riche et fort
en émotions diverses et ils l’ont adapté à un public plus familial
qui ne connaissaient leurs personnages que via l’anime.
Il sait que Shredder est Oroku Saki.
Saki se souvient du rat qui l’a dévisager. Shredder se jette sur lui, mais le
vieux senseï l’esquive et le propulse
dans le vide. Le maintenant en équilibre depuis le toit, Splinter
finit par le lâcher pour parer un dernier coup du chef des Foot
qui tombe dans la benne. Casey actionne le broyeur du camion.
La police arrive sur place, April retrouve son poste. Casey et elle
s’embrassent.
Avec cette base, Steve Barron avait tout pour faire un bon film.
Il se débrouille très bien d’ailleurs derrière la caméra. Le film
est sombre, les plans sur les tortues sont discrets au début pour
peu à peu les dévoiler. Mais le choix des angles, et surtout le
montage, servent la narration et permettent de rendre crédible
les personnages. Le point de vue change souvent, on voit le film
côté tortues, puis côté Casey. Ensuite, c’est April qui raconte
en voix-off l’histoire. On termine plutôt via le personnage de
Danny qui est perdu entre l’influence de Shredder et l’amitié
de Splinter. Tout ceci permet de creuser un peu plus les
personnages et de s’y identifier malgré le fait qu’on ait affaire à
des tortues géantes.
J’en viens naturellement aux effets spéciaux. Évidemment, ça a
vieillit et pourtant ça reste agréable à regarder, tout simplement
parce que c’est bien utilisé.
Les tortues sont des acteurs dans des costumes (créés par Jim
Henson, le chef artistique du Muppet Show, et le créateur du «
Jim Henson’s Creature Shop »). Selon les scènes, les masques
sont équipés de micro-moteurs qui permettent de mimer
un dialogue. Il y a donc une sacrée quantité de techniques
différentes. Les costumes devaient servir pour les scènes de
combat (et donc être souples),
Depuis le toit,
les tortues sont ravis. Splinter pousse son cri
de guerre que les jeunes reprennent ensemble : Cowabunga !
COMMENTAIRE
C
’est toujours difficile de parler d’un film sans trop aborder le
support original. Le comic-book sera certainement traité un
de ces jours dans « Others Comics ». Je vais donc tâcher de me
focaliser sur le film. Et ce film est plutôt un bon film ! Mais il faut
tout de même faire un petit retour en arrière...
Les Tortues Ninja sont à l’origine une création de Kevin
Eastman et Peter Laird qui voulaient parodier des comics
comme notamment le Daredevil de Frank Miller (et si je me
souviens bien, c’est Daredevil qui jette les tortues aux égouts!).
Ils n’avaient prévu qu’un seul tome, tiré à 3000 exemplaires
mais le succès fut au rendez-vous et les aventures des ninjas
se sont poursuivies. Le comic est très violent, plein de sang, de
morts, d’injures... Et pourtant, il servit de base à la série animée
pour enfants qui a popularisé les Tortues Ninja, notamment en
France.
d’autres pour les
plans inserts (extrêmement détaillés et animés
par
un technicien) avec plusieurs masques selon que l’on doit
exprimer la joie, la haine et la tristesse. Pour Splinter, pas de
costume. Il s’agit d’un animatronique plutôt réaliste (façon de
parler, vu que c’est un rat géant ^^ - je parle évidemment des
mouvements). Encore une fois, la réalisation et le script y sont
pour beaucoup. C’est un personnage mystérieux, toujours dans
l’obscurité qui interagit avec les autres, jusqu’à sa scène finale
où il se révèle plus dynamique le temps d’un bref combat.
Ce film a surfé sur ce succès populaire, mais il a le mérite de
ne pas être une adaptation de l’anime mais bien un croisement
entre le comic sombre et violent et la version fun et familiale qui
passait à la télé. Exemple, on conserve les codes couleurs de la
série (alors qu’à l’origine tous les bandanas étaient rouges, en
revanche les tortues sont plutôt vulgaires – elles s’expriment
comme des ados, il y a beaucoup de put@%$ et de me#*§%),
ou bien encore les origines de Splinter (un rat mutant et non un
60
Les combats justement... Ils concernent plutôt les tortues
et Casey. La production a fait appel à des Hongkongais pour
régler les diverses scènes et ça se sent. Elles sont rapides et
efficaces, adaptées aux costumes. Le film date de 1990, et on
n’avait pas trop l’habitude de ce type de combat chorégraphié
contre des foules d’agresseurs où l’on arrive pourtant à voir
quelque chose. Même dans l’anime, les combats ne sont pas
aussi fluides (anecdotes : les équipes responsables de combat
seront remplacées dans les 2 suites, et là aussi ça se sent, mais
dans le mauvais sens...).
En conclusion sur ce film, c’est à voir et à revoir. C’est drôle,
entraînant, émouvant. Tout ce qu’il faut pour passer un super
moment !
LE SAVIEZ-VOUS ?
Côté casting, pas de tête d’affiche si ce n’est Elias Koteas
(excellent !) dans le rôle de Casey Jones. En revanche, il y
a quelques jeunes têtes dont je vais vous parler dans « Le
Saviez-vous ? ». Beaucoup de personnages ont été redoublés,
en premier lieu les tortues mais également Shredder et Tatsu.
En VO, on trouve notamment Corey Feldman (Mouth dans Les
Goonies) dans le rôle de Donatello. Ce qui m’amène à parler
de ce scandale qui subsite aujourd’hui. Il n’existe aucune copie
DVD avec la version audio VF d’origine (encore une histoire
de droits...). Vous aurez droit à la version québécoise qui est
juste horrible, et dont on a supprimé tous les mots vulgaires,
ce qui enlève énormément au caractère des tortues... Shredder
devient le Déchiqueteur et dirige le clan de la Savate... Vive la
VO ou (la bonne vieille VHS).
-
Jim Henson, le créateur des costumes est décédé pendant le
tournage. Son fils a terminé le film à sa place.
- Ce sont de vrais égouts que l’on voit dans le film (ils étaient
tout de même abandonnés).
April O’Neil (Avril en français), est accompagnée de deux collègues dans le film, nommés June (juin) et Jully (juillet).
Chaque acteur jouant une tortue a joué un rôle supplémentaire dans le film :
Michelangelo = livreur de pizza
Leonardo = un des jeunes délinquants
Donatello = le Foot qui gifle April dans la station de métro
Raphaël = le client dans le taxi, lorsque Raph poursuit Casey
Quand les tortues tombent sur le dos, on voit les carapaces
(en mousse) se plier.
Le clan des Foot vit sur Lairdman Island (contraction de Laird
et Eastman).
Parmi les jeunes délinquants, on trouve Sam Rockwell (Iron
Man 2) [le leader] et Skeet Ulrich (Scream / Jericho).
4 films sont sortis au cinéma
Un remake est prévu, produit par la société de Michael Bay
(mais le projet est en stand-by pour le moment).
-
Il existe une version longue, inédite en France, qui ajoute en
réalité une simple scène finale où April et Danny vont voir un
éditeur de comics pour présenter une histoire (dessinée par
April) sur les tortues. Mais l’homme leur répond que ça ne
fonctionnera jamais, pendant que les tortues regardent par la
fenêtre.
--
RÉPLIQUES CULTES
-
Le sage a dit : « Le pardon est divin, mais ne paie jamais
plein tarif pour une pizza en retard ».
On en est à quelle lettre ?
G!
On y va Gueule de bœuf ?
Je suis prêt Haleine de vache !
Pour finir, je vous
parlerai des suites une autre fois (le 4e – TMNT
– vaut le coup à mon avis). En revanche, je vous conseille
chaleureusement un autre film, inédit en France (et trouvable
uniquement en VO non sous-titrée) : TMNT - Turtles Forever. Il
s’agit d’un téléfilm d’animation tiré de la série de 2003. L’histoire
est très originale. Les tortues ninja de 2003 sont propulsées dans
un monde parallèle et rencontre leurs alter-egos de 1987 (ainsi
que les grands ennemis qui vont s’associer). Les deux équipes
finiront dans l’univers Prime (c’est à dire d’origine) où elles vont
rencontrer les tortues des comics (pour la 1ère fois en version
animée) qui sont bien plus violentes et plus matures. C’est un
film super original dont je vous parlerai prochainement...
-
Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Dark Vador ? Dopé à mort ?
Voyons, à quel moment exactement a t-on perdu le contrôle
des choses ?
Ben faudrait peut être que quelqu’un lui explique que c’est nous
les bons dans l’histoire !
-
61
Put@%*, c’que j’aime être une tortue !
COMICBACK STAGE : RICK REMENDER
Par Fitzlionheart
au scénario.
Il faudra plusieurs années pour le voir réapparaître sur plusieurs
projets chez plusieurs éditeurs et dans les milieux du jeu vidéo
et de la musique.
Rick Remender commence à se faire un nom chez Marvel grâce
à son run sur Punisher mais aussi au lancement de la série
Uncanny X-Force. Retour sur sa carrière.
LES DÉBUTS
En 2005, il occupe un poste à temps plein chez Electronic Arts
ou il scénarise le jeu Dead Space en collaboration avec Warren
Ellis.
En plus de cela, il collabore avec le label de punk rock Fat
Wreck Chords, qui a permis la première publication de Black
Heart Billy en 2000, pour illustrer plusieurs pochettes d’albums
pour NOFX, No Use For A Name et d’autres groupes du label.
On ne connaît pas vraiment
l’âge de Rick Remender mais
ce n’est pas un nouveau venu
dans le monde des comics.
Aujourd’hui il a la charge de
plusieurs séries en exclusivité
chez Marvel mais c’est chez
les éditeurs indépendants
qu’il a su montrer tout son
talent.
Sa bibliographie est trop
fournie pour que je vous
détaille toutes ses créations,
on ne parlera donc pas de
toute son oeuvre mais de
ses scénarios majeurs ou
importants qui font de lui un
auteur à part dans l’écurie Marvel.
Puis c’est la folie.
Entre 2005 et 2007, il est partout.
Chez Image, avec Doll and Creature; Sea of Red; Strange Girls;
Last Christmas et XXXZombies.
Chez IDW, ou il poursuit Black Heart Billy et sort Night Mary une
mini-série en cinq numéros.
Chez Dynamite ou il signe un one-shot avec le très bon
dessinateur français Paul Renaud sur Red Sonja.
Chez Mirage, sur les Tortues Ninja.
Mais surtout chez Dark Horse avec Fear Agent. Sa meilleure
création (selon moi en tout cas), qui sera la première de trois
séries indispensables.
LE
MEILLEUR:
DARK HORSE
Il approche pour la première fois l’univers du dessin grâce à
l’animation. À la fin des années 90, il participe à la production
de films comme Le Géant de Fer, Anastasia, ou encore Titan
A.E.
La première fois qu’il collabore
avec le cheval noir, c’est en 2005
comme dessinateur pour la mini-série adapté du film éponyme
avec Bruce Campbell: Man with
the Screaming Brain.
Mais son esprit créatif est limité dans ce travail et il décide avec
des amis de publier un comics au scénario sérieux et engagé:
Captain Dingleberry, l’histoire d’un super héros dont le pouvoir
est d’avoir un passage dimensionnel dans le c… euh postérieur
(pardon aux plus sensibles). Ce qui lui permet entre autres de
faire apparaître des petits colombins en costume pour l’aider…
un chef d’oeuvre donc.
La même année, il débute Fear
Agent comme scénariste avec
Tony Moore au dessin.
Il débute également la série Black
Heart Billy, avec Kieron Dwyer à
propos d’un punk combattant des
nazis qui tentent de transformer le
monde en zombie pour faire naître
le quatrième Reich.
Deuxième pitch de dingue
Remender y raconte les
aventures spatiales de Heath
Huston, un agent de la peur,
un peu alcoolique dont le boulot consiste à éradiquer
les menaces extra-terrestres dans l’univers.
C’est de la pure science-fiction old school. Heath va être entraîné
dans une intrigue temporelle très (mais alors très) compliquée.
Cet anti-héros va devoir sauver la terre et régler quelques
problèmes personnels au fil de l’aventure.
LE MILIEU
Puis c’est le trou noir, au niveau de
sa carrière artistique du moins. Il
restera actif dans les comics en
encrant les dessins de Dwyer sur
Avengers de 2001 à 2003 mais
il ne sortira rien de sa propre
création.
Il hésite encore quant à la voie à suivre, que ce
soit dans le comics ou non et même s’il ne préfère pas le dessin
Le dessin est parfaitement maîtrise et donne une atmosphère
kitch (assumée) à l’univers. Le but est de rendre hommage à la
SF avec des costumes de cosmonautes et des monstres tout en
écrivant un histoire moderne et dynamique.
Remender décrit Heath comme un mix entre Han Solo, pour
le côté héroïque et humoristique et le capitaine Kirk pour les
aventures spatiales Ubuesque et pseudo-romantique.
62
Le dernier numéro, le #35 est sorti le 2 Novembre outreatlantique.
L’éditeur
français Akiléos a eu la permission
d e
publier la fin de la série en avance
avec un sixième tome sorti le 3
novembre dernier.
Une nouvelle série Punisher démarre donc en Mars 2009 et
replace le héros dans la continuité de l’univers Marvel.
Remender décide de centrer son run sur l’humanité de Frank
Castle. Il le fait rencontrer des nouveaux personnages et va plus
loin que la simple vengeance sur laquelle est basée la psyché
du personnage.
En 2008, deux nouvelles séries
sont publiées.
Mais après 11 numéros, il
décide de changer ce statuquo. Après Dark Reign,
Dark Wolverine (Daken) va
littéralement découper Castle
et abandonner ses bouts de
cadavre. Ces derniers seront
récupérés par Morbius qui
le ramènera à la vie sous la
forme de Frankencastle.
La première, The End League
raconte l’histoire d’une équipe
de super-héros dans un
monde ou une catastrophe
planétaire a donné à une
partie des habitants des
pouvoirs, qu’ils utilisent à
mauvais escient.
Le scénario apocalyptique
offre une vraie réflexion
sur le statut des superhéros et leur place dans
une société moderne.
Cet arc est très décrié par
les fans de la continuité
par son improbabilité
mais Remender assume
totalement
ce
choix
qu’il met en relation
avec l’humanité qu’il a
récemment donné au
personnage.
Cette
forme
ne
l’empêche
pas
de
poursuivre ses histoires et au bout du 21ème
numéro, Remender termine son histoire et laisse le personnage
de Frank Castle car Marvel a décidé de relancer ses big shots.
C’est Greg Rucka qui reprend la série en août 2011.
Tous les personnages sont des fusions ou des clins d’oeil à des
héros de Marvel ou DC comme Arachnakid, ou astonishman.
Trouver toutes les références ajoutent une profondeur
supplémentaire à la lecture déjà passionnantes des neuf
numéros que comptent la série.
C’est un peu ce qu’aurait du être l’univers Amalgam quand DC
et Marvel ont décidé de mixer leurs lignes. Remender l’a fait. En
mieux sur tous les points.
Le deuxième est Gigantic, une parodie de big brother ou notre
planète est le décor d’une émission de télé-réalité diffusée dans
tout l’univers.
Mais Marvel ne laisse pas son nouveau
protégé sans boulot.
En décembre 2010, il a débuté la nouvelle
série Uncanny X-Force avec l’excellent
Jerome Opeña.
Kane est un gladiateur dans une émission
télévisé. Il a été kidnappé enfant et
transformé en un robot géant afin de se
battre dans l’arène. Lorsqu’il apprend
que la terre est en fait contrôlée par les
médias extra-terrestres, il décide de revenir
sur sa planète pour la libérer.
L’équipe militaire secrète des x-mens est
confrontée à la réincarnation d’Apocalypse.
Ensuite, à partir du numéro #11. Le groupe
va voyager dans l’ère d’Apocalypse pour
une saga magistrale en marge de l’event
Fear Itself: The Dark Angel Saga. Cette
série est publiée actuellement par Panini
dans X-men Universe.
Là encore, Remender a quelque chose à
dire et utilise une histoires fantastique pour
le sublimer en seulement cinq numéros.
Ces trois titres sont disponibles chez nous
grâce à l’éditeur Akiléos. Je ne peux que
vous conseiller de vous les procurer, ça vaut
le coup.
En plus de cela, il écrit la nouvelle série
Venom (qui arrivera avec le nouveau
magazine Spider Man Universe en Mars
prochain) avec Tony Moore au dessin. Le
personnage est réinventé pour l’occasion:
un nouvel hôte fusionne avec le symbiote
et il est utilisé par le gouvernement pour
des missions spéciales.
LE PRÉSENT: MARVEL
En 2008, il assiste Matt Fraction au scénario
de la série The Punisher War Journal à partir
du numéro 19. Ses travaux impressionne
énormément la maison des idées qui lui
offrira les rênes d’un reboot des aventures
de Frank Castle en échange d’un contrat
d’exclusivité (il garde cependant le droit de
terminer ses autres séries en cours).
Les critiques sont mitigés sur la qualité de
ce titre (que je n’ai pas lu, donc je ne vais
pas vous donner mon avis). Remender
n’a pas choisi ce postulat de départ et on
peut comprendre qu’il soit freiné par les
63
Même dans des titres plus grand public, il intègre des créatures.
Par exemple, les cerveaux géants de [/i]Fear Agent[/i], ou
la référence aux Kaijus japonais (comme Godzilla) avec les
couvertures de Gigantic. Mais sa préférence va au mythe de
Frankestein comme on peut le voir avec la transformation du
Punisher en Frankencastle ou bien FrankenThor dans The End
League.
directions éditoriales de Marvel.
Dans de récentes interviews, il avoue avoir planifié un long run
et avoir de grands projets pour ce nouveau personnage qui va
intégré petit à petit l’univers Marvel entre autres grâce à des
rencontres avec des héros et vilains plus connus.
En tout cas ,il semble très excité par les possibilités qu’offrent
le caractère lunatique de Flash Thompson/Venom.
On a en plus appris qu’un mini évent verra une équipe formée
de Venom, Rulk, X-23 et Ghost Rider pendant 6 numéros. On
attend une histoire bien fun avec des personnages connus
pour leur finesse et leur délicatesse… Tony
Moore
sera toujours au dessin.
Le deuxième thème qu’il aborde souvent est la fin du monde. Non
pas qu’il espère mourir en décembre 2012 mais selon son propre
aveu, cela lui permet de développer des intrigues originales
et de provoquer des comportements inédits
chez des personnages souvent
stéréotypés dans les comics.
Voila pour ses travaux les plus récents à la
maison des idées. Cependant, son contrat
d’exclusivité permettait une exception, une
série qu’il a publié chez Radical Comics au
début 2010: The Last Days Of American
Crime.
Dans Strange Girl, Dieu a ramené
tous les croyants au ciel et Satan
a envahi la terre. Heath Houston
tente d’empêcher la destruction de
la terre dans Fear Agent. Le héros
Astonishman est responsable d’une
catastrophe planétaire au début de
The End League et Gigantic manque
de peu de détruire sa planète d’origine
en tentant de la sauver.
Cette série en trois numéros raconte le
dernier crime d’un groupe de criminels
avant que le gouvernement dématérialise
tout l’argent et rendre la monnaie
obsolète.
C’est magnifiquement dessiné par Greg
Tocchini, c’est sexy, c’est intelligent,
c’est sombre.
C’est la première fois que Remender
s’essaie au polar et il réussit avec brio.
Une adaptation cinématographique est
déjà prévue avec Sam Worthington
dans le rôle principal.
Je vous le conseille vraiment, en plus
c’est édité par Emmanuel Proust
en France dans des éditions très
soignées. Un coffret est d’ailleurs
prévu pour Noël.
Ce n’est pas forcément la destruction
qui l’intéresse dans ce thème mais
les réactions des personnages et le
message qu’il fait passer derrière
l’intrigue principale.
Il mêle parfaitement l’action et la
réflexion. La violence ou le gore sont
jouissifs et justifiés par des scripts
solides.
Enfin pour conclure, Rick Remender
est un scénariste fidèle. On sent qu’il
développe avec ses dessinateurs de vrais
amitiés qu’il cultive au fil des années.
Kieron Dwyer l’a mis en image sur Black Heart Billy; Sea of Red;
XXXombies.
Tony Moore est le dessinateur de Fear Agent et Venom. Il a
également participé au run sur le Punisher et XXXombies.
Eric N’Guyen a dessiné Strange Girl et Gigantic.
Quant à Jerome Opeña, il a oeuvre quelques sur Fear Agent
et Punisher avant de dessiné complètement son scénario de
Uncanny X-force.
LES THÈMES
Avec cette exhaustive bibliographie, on peut quand même
distinguer des récurrences dans les travaux de Remender.
D’abord, il aime les monstres et ensuite il aime décrire des
apocalypses.
Dans son adolescence, il a été très proche du milieu punk ce qui
l’a fortement influencé. L’univers graphique de ce milieu était
très tourné vers les monstres et les squelettes. L’artiste Robert
Williams était son modèle et une référence de cette scène.
Peu de scénaristes peuvent se vanter d’avoir autant écrit
d’oeuvres de qualité.
Bon c’est sur que si vous n’aimez pas les monstres, ç’est plus
compliqué. Je vous conseille néanmoins fortement ses travaux
chez Dark Horse, accessible à tous.
Au depart, Remender se destinait à une carrière de dessinateur.
Il a signé The Last Christmas, Man with the Screaming Brain,
et des pochettes d’albums pour le label punk Fat Wreck Chords
de son ami Fat Mike du groupe NOFX. Tous représentant des
monstres ou des zombies.
Rick Remender nous raconte ses histoires tranquillement, de
son côté. Ce n’est pas un architecte de Marvel, il reste très
indépendant des autres publications (preuve en est le passage
dans l’ère d’apocalypse dans Uncanny X-force).
Personnellement, je suis déçu de le savoir exclusif chez Marvel
mais j’espère un retour aux indé rapidement car c’est là que sa
créativité est au plus fort.
Ses premiers scénarios poursuivent dans cette voie. Le punk
fantastique Black Heart Billy affronte des zombies nazi. Sea of
Red met en scène des zombies pirate. L’héroïne de Strange
Girls se bat contre des démons de l’enfer. Et je ne vous parle
pas de XXXombies chez Image, tout est dans le titre.
64
LE TEST DU MOIS : GREEN LANTERN THE ANIMATED SERIE
Par Ashka
directement celui-ci avec sa bague de Green Lantern, c’est
donc assez étonnant pour un show qui s’adresse aux jeunes
qui ne connaissent pas forcément les bases du personnage.
Encore une fois, on a le droit à une scène d’action très courte
et on peut faire plusieurs constats sur celle-ci, graphiquement
même sur Terre les décors sont vraiment très vides et ne sont
pas vivants et on remarque quelques minutes plus tard que
c’est encore pire sur Oa. On remarque aussi très vite qu’Hal
Jordan a une carrure étrange (et on remarquera plus tard dans
l’épisode qu’il a une carrure à peine moindre à celle Kilowog ce
qui est plutôt spécial) et du coup pour les habitués des comics
ou même pour ceux qui ne connaissent le personnage que par
le film, seront très vite déstabilisé par ce design.
C
omme vous le savez sûrement tous, Warner Bros Animation
vient de lancer sa nouvelle série animée sur la chaîne
Cartoon Network US, Green Lantern: The Animated Series et
pour marquer le coup, le serie premiere de la série est un double
épisode d’une heure (qui en réalité ne compte qu’environ 40
minutes sans les publicités) que j’ai regardé et donc je vous
offre maintenant une petite critique pour vous présenter ce
premier épisode et pour vous donner une première idée de ce
que la série peut donner.
La série commence avec un très court générique sur fond de
musique épique, on espère que les prochains épisodes auront
un générique un peu plus complet avec une musique qui sera
un peu plus symbolique que celle-ci car pour l’instant on est
très loin d’une musique culte comme celle de Batman TAS ou
encore celle de Superman TAS.
L’épisode commence très rapidement avec une scène d’action
qui s’enchaîne en moins d’une minute, la première chose qu’on
peut remarquer c’est que l’animation est vraiment sympathique
et c’est plutôt dynamique, par contre au niveau design, le coté
CGI donne une impression vraiment étrange sur les personnes
et on sent clairement que c’est moins naturel que du dessin
Une fois sur Oa, on a le droit à quelques explications sur les
secteurs des Green Lanterns ainsi qu’à certaines bases sur les
anneaux, même si du coup on se demande très vite pourquoi
Hal ne les connaît pas étant déjà dans le Corps à ce moment-là.
Encore une fois, le problème c’est que beaucoup trop de choses
semblent s’enchaîner trop vite et au final, on a trop peu de
temps pour pouvoir vraiment rentrer dans l’univers, on a très
vite l’impression d’être dans un épisode de milieu de saison et
non un épisode d’introduction et c’est bien dommage pour ceux
qui du coup ne sont pas familiers avec l’univers.
On arrive donc très vite à une scène de rescousse d’un Green
Lantern par Hal et Kilowog contre les deux Red Lanterns, la
scène d’action marche plutôt bien, l’animation rend le tout plutôt
sympathique à regarder mais là aussi trop peu d’introduction,
animé classique avec un côté beaucoup trop rectangulaire
et plastique en général qui peut perturber si on n’est pas
habitué au style. Dans cette scène d’intro, on nous introduit
deux Red Lanterns, le problème est qu’on ne retrouve pas les
Red Lanterns des comics et en plus ceux-ci semblent assez
intelligents contrairement à ceux du comics qui sont dirigés
par la Rage. Malgré tout, la scène d’intro bien que beaucoup
trop rapide est assez efficace et nous aide bien à rentrer dans
l’épisode.
Nous découvrons donc après la scène d’introduction d’Hal
Jordan, ici on ne découvrira pas les origines du recrutement
d’Hal Jordan dans le Green Lantern Corps car on découvre
65
on dirait presque que les deux camps n’ont aucune idée de
pourquoi ils se battent et le spectateur non plus et le combat
se terminera beaucoup trop facilement sans avoir de réponses
au final et pour finir la première partie de l’épisode sur un Hal
Jordan convaincu qu’il faut arrêter les Red Lanterns comme si
ceux-ci avaient un plan maléfique en cours, ce qui au final n’est
encore une fois semble totalement étrange pour l’univers. On
a donc le droit ensuite aux grands classiques, le combat contre
le grand vilain, un des méchants qui doute de son allégeance
à Atrocitus et enfin le Green Lantern qui sacrifie sa vie pour
sauver les autres. Encore une fois très peu de surprises à ce
niveau-là.
A
u final, ce pilote de Green Lantern reste assez divertissant
dans son ensemble si on aime les combats et les poursuites
spatiales, on a de bons doublages, une bonne animation, mais
ne semble pas du tout être un épisode d’introduction et oublie
de créer un univers et une histoire solide dès son premier
épisode et semble encore moins vouloir adopter l’ambiance
du matériel de base, on découvre avec grand regret qu’on ne
voit que quatre Green Lantern en 40 minutes d’épisodes et des
personnages comme Sinestro n’apparaissent même pas. Au
final, j’ai eu l’impression de voir un épisode de Star Wars : The
pas le cas.
Voilà avec tout ça, une partie de l’épisode est passé et pour
l’instant que peut-on en retenir? Les décors et le scénario sont
plutôt vide, l’animation et le doublage marchent plutôt bien,
aucune introduction pour les non connaisseurs qui du coup
seront très vite perdus même si ce n’est pas forcément très
compliqué pour autant. Bref, pour l’instant pas grand-chose de
très réjouissant, est-ce que la deuxième partie va rattraper ça?
Nous allons le découvrir tout de suite !
Clone War, sauf qu’a la place des personnages Star Wars, on
nous a mis vaguement quelque chose qui ressemble à0 Green
Lantern.
Bref, c’est une très grande déception que cet épisode qui au
final ne me fera pas revenir au prochain épisode et on est très
très loin des autres productions du DC Animated Universe. Si
vous ne connaissez pas trop l’univers et que vous voulez passer
40 minutes de fun, allez-y sans problème. Par contre, si vous
êtes fan de Green Lantern, passez votre chemin, vous serez
déçu.
Voilà, je donnerais donc une note de 12,5/20 à cet épisode qui
L
e deuxième épisode reprend donc avec Hal et Kilowog à la
recherche des Red Lanterns et on a le droit à une scène de
poursuite spatiale entre le vaisseau des Green Lanterns et ...
celui des Red Lanterns (sérieusement, les Red Lanterns ont
des vaisseaux?). La poursuite est sympathique mais encore une
fois, c’est beaucoup trop court. On découvre ensuite que les
Red Lanterns ont un vaisseau mère (woaw woaw attendez, on
est dans Green Lantern là ou Star Wars?!) et encore une fois un
choix de design assez douteux avec Atrocitus qui ne ressemble
en rien à celui des comics et on dirait une mauvaise copie de
Dark Maul chez Star Wars (non mais je vous le dis moi, les mecs
ils se sont vraiment crus dans une série Star Wars !).
m’aura grandement déçu, si vous voulez une série d’animation
DC qui est beaucoup plus en accord avec l’univers DC, je vous
conseille plutôt Young Justice que ce Green Lantern TAS.
On enchaîne ensuite une scène mélangeant émotions et
quelques moments amusants avec Hal et Kilowog avant que
ceux-ci soient rattrapés par les Red Lanterns d’une façon qui
66
CE QUI INFLUENCE NOS COMIC (-CON)
Par Scarecrow
S
uite à la petite intervention de deux jours d’MDCU au comiccon de Lille (on commence à le savoir ^^), l’équipe a décidé
de marquer l’événement en mettant en avant les conventions
durant ce mois de novembre. Et, bien évidemment, il en va de
même pour les rubriques qui, pour la plupart, peuvent s’adapter à ces magnifiques événements. C’est le cas de « Ce qui
influence nos comics » qui change de chemise pour l’occasion
afin de vous présenter son quatrième numéro HS porté cette
fois sur les conventions. Ainsi, suite à mon expérience (très
légère cela dit, je l’avoue, seules deux conventions de vues et
donc quatre jours au total), je vais mettre en avant tout ce qui
pourrait influencer nos conventions. En espérant que ceux qui
n’y ont jamais participé trouveront mon petit taff intéressant et
que ceux qui y ont déjà participé, verront un peu plus « l’envers
du décor ».
français que nos amis présents de l’autre côté de la planète,
les japonais (et les asiatiques de manière générale, on pense
notamment aux BD coréennes).
AH OUAIS, C’EST COOL… ET ÇA
SERT À QUOI SINON ?
Les organisateurs de ses conventions (tite pensée pour Arnaud), restent très dévoués et attachés au monde des comics.
Cette rencontre a deux buts principaux finalement. Rassembler
les fans de comics d’une même région mais aussi ramener les
petits curieux qui se baladent dans le coin et donc, initier de
nouvelles personnes aux comics. En fait, tous les visiteurs y
sont gagnants. Pour les fans de comics, c’est le moment de rencontrer leurs idoles, d’avoir dessins et autographes, de se tenir
à jour sur les nouveautés voir de glaner par ci par là de petites
exclusivités mais aussi, passer un bon moment aux côtés de
plusieurs centaines de personnes qui pour la plupart partagent
cette même passion (pour les plus geeks d’entre nous, c’est
aussi l’occasion de voir 3-4 fois par an cette magnifique boule
de feu haut en couleur qui se balade dans
notre ciel de temps en temps).
UH ? UNE CONVENTION ? WTF !!!
IL EST OÙ BATMAN ?
P
our ceux qui se sont lancés dans les comics il y a peu ou
ceux qui ne se limitent qu’aux comics
et à MDCU et ignorent ce qu’est un comiccon, on va faire une petite définition rapide. Un comic-con (ou convention sur les
Pour les visiteurs lambda, c’est d’une part
comics) est une sorte de méga rencontre
l’occasion d’élargir sa culture générale
effectuée par les villes de différents pays
puisque, quoi qu’on en dise, les comics et
les BD en générales sont là depuis suffiafin de mettre en avant les comics. Il y
a des invités, plus ou moins importants,
samment longtemps pour faire parti à part
des boutiques qui bradent leurs stocks,
entière de notre culture. D’autre part, c’est
bien évidemment l’occasion, pourquoi pas,
des déclarations sur ce qui arrive à grand
pas dans le monde des comics et, bien
de se mettre aux comics. Tout le monde le
sûr, quelques fois, des sites internet qui
sait, le magnifique univers des BD amériviennent présenter leurs taffs.
caines est, notamment chez Marvel et DC,
très, très, très […], très complexe. On ne
Aux Etats-Unis, il y a toujours beaucoup
d’engouement pour ses rencontres entre
peut pas y entrer comme ça pour le fun et
fans. Le plus souvent, les conventions
lire deux-trois histoires avant de se barrer.
américaines en profitent d’ailleurs pour
Non, c’est plus profond que ça et, heureudéborder des comics et mettent en avant
sement pour certains, malheureusement
d’autres éléments qui sont tout aussi
pour d’autres, lire des comics, c’est accepter
appréciés par les lecteurs de comics. On
un univers très différent du nôtre et compeut ainsi voir qu’il y a souvent des acprendre et accepter les différentes règles
teurs de séries TV d’invités, des présenqui y règnent. Ainsi, les conventions sont
Convention
ou
le
lieu
où
débarquent
nos
tations de jeux vidéos fraichement sortis
également l’occasion de se dire « oh et puis
personnages préférés
ou à venir,…
merde, on s’en fout de WoW, je me jette à
En France, les conventions sont encore
l’eau, je vais enfin m’y mettre sérieusement,
plutôt timides même si on ne peut nier
vive les comics ! » puisque s’il y a bien un
(pour notre plus grand plaisir) que ses rencontres improvisés
endroit sur Terre où des professionnels en masse peuvent vous
ne cessent de prendre de l’ampleur. Néanmoins, il reste très
conseiller sur vos lectures, c’est bien lors de ses réunions.
important de noter que ses conventions ne restent que très
Enfin, les conventions sont également LE moyen (avec un imrarement spécifiques aux comics ceci s’expliquant par la giganmense « LE ») de venir voir les personnes « derrière » les
tesque importance que possède le manga en France mais aussi
comics et qu’on ne peut pas voir directement d’habitude. Par
les BD plus de chez nous, je parle bien sûr de la BD Franexemple, venir voir les auteurs pour leur dire : « je vous aime
co-Belge. Ainsi, même si encore une fois le phénomène prend
! C’est grâce à vous que j’ai une vie (ou plus de vie, faut voir…)
de l’ampleur, de nos jours, il semble bien fragile face à une
! » ou des fois, à l’inverse, de dire : « Putain !!! Mais pourquoi
Japan-expo. Mais ne vous en faites pas, avec la stabilisation
t’as fais ça avec Gambit bordel mais t’as craqué !!! Imbécile
des ventes de manga voir leur baisse, il y a fort à parier que les
!!! Je veux pu te voir sur une seule série X-Men !! Dégage, va
américains prendront bientôt plus de place sur notre territoire
foutre ta merde chez DC comics !! » (Note : cette phrase a été
67
jets, de dire à l’unisson avec vous que la série Catwoman est
mauvaise et que GL domine DC comics.
Il y a également fréquemment des panels d’organiser afin de
débattre sur différents points, de répondre aux questions bref,
afin d’expliquer leurs choix passés et à venir.
Enfin, suivant les conventions et le degré de folie des organisateurs, on peut trouver également différents événements :
concours de cosplay, concours de dessins, du karaoké,…
traduite d’un anglais approximatif et prononcée avec un accent
des plus douteux). Mais aussi les éditeurs et notamment Panini
pour leur dire : « Good job ! You did it !! Continuez comme ça
les gars ! » ou à l’inverse : « euh, j’ai pas très bien suivi l’intérêt de vos dernières décisions, vous pouvez m’éclairer vite fait
? » puisque, bien évidemment, les conventions permettent de
répondre à cette fabuleuse question trottant dans tous les cerveaux un tant soit peu utilisés et qui tient en un seul et unique
mot magique : « POURQUOIIIIIIIIIIII ?????? ».
ET CA MARCHE TON TRUC ?
ET IL Y A QUOI DANS TA SUPER
CONVENTION LÀ ?
«
L
L
Mon truc » (bien que cela ne soit pas le mien) marche bien
mais surtout, de mieux en mieux. Les fans sont de plus en
plus nombreux à faire le déplacement mais à côté de ça, il y
a bien évidemment le revers de la médaille. On ne peut pas
nier qu’il existe des points négatifs. Les conventions, c’est aussi
des heures de patience dans les files d’attente pour rentrer
dans l’enceinte mais également pour voir vos idoles une fois
à l’intérieur. C’est aussi délicat au niveau des différents choix
proposés par les organisateurs. En fait, afin que tout le monde
y trouve son compte, les organisateurs ont mis en place différents moyens de participer au comic-con. On peut y aller un
jour, deux jour mais aussi en avance, sans avance, avec dessins des auteurs sans dessins, bref, tout le monde y trouve son
compte mais du coup, c’est assez difficile à gérer et à bien savoir qui veut quoi, qui fait quoi. De même, étant donné que les
conventions restent des événements et ne sont pas à cadence
régulières (une fois par an dans telle ou telle ville en général),
ben le plus souvent, c’est bien galère pour se garer notamment.
’autre problème majeur étant encore la méconnaissance du
monde des comics. Ces conventions n’intéressent pas tout
le monde du coup, apparemment c’est pas toujours facile pour
les organisateurs de faire ce qu’ils veulent. Des fois la mairie
n’est pas forcément satisfaite de la tournure des événements
ou du nombre de visiteurs de l’année passée et donc donnent
les mêmes conditions de travail que cette même année alors
que des fois, la convention mériterait d’avoir un espace bien
plus grand. C’est dommage lorsque l’on sait oh combien les
organisateurs se défoncent pour que tout soit niquel.
es organisateurs s’efforcent de jouer sur plusieurs tableaux
afin de ramener le plus de monde possible. Il y a des invités,
le plus souvent des scénaristes et des dessinateurs (voir des
acteurs) et, le moins que l’on puisse dire, c’est que sans nous
ramener systématiquement un petit vieux au grand sourire et
lunette et qui, par exemple, aurait créé les trois-quarts des héros Marvel, les organisateurs nous ramènent tout de même du
beau monde avec Don Rosa par exemple (le dernier plus grand
artiste en date invité). C’est donc l’occasion, après une longue
queue le plus souvent et quelques euros en moins, de partager
un petit moment avec ses idoles, d’avoir un dessin, une signature, de poser des questions voir d’avoir une photo.
On peut y voir quelques fois également des représentants des
éditeurs français (voir les éditeurs eux-mêmes). On peut noter
par exemple que Panini sera de la fête à Angoulême. De même,
Urban Comics est venu nous faire un petit coucou discret le
premier jour de la convention de Lille.
Toujours dans l’optique d’appâter petits et grands, geeks et
moins geeks, il y a des consoles de jeux mises à dispositions
où les incontournables jeux de combats s’enchaînent. A noter
aussi quelques fois que des joueurs de cartes Magic viennent se
perdre sur les tables adjacentes (nannnnnnnn, j’étais pas parmi
eux je vous dis !!!).
Bien sûr, les comics-con c’est aussi des boutiques, des boutiques et des boutiques. Anciens comics, comics récents, Vo, VF,
occasions, neufs, goodies et tout le tralala en pagaille partout
et tout le temps. Besoin de faire le plein pour l’année niveau
lecture ? Join us !
Aussi, différents sites internet viennent squatter les lieux. Gros
sites ou petits sites, avec ou sans stands, ces passionnés seront
fiers et ravis de vous expliquer leurs différents travaux et pro-
ET DANS TOUT ÇA, C’EST QUOI
FINALEMENT LA PLUS GRANDE
INFLUENCE DES CONVENTIONS ?
B
en en fin de compte, c’est nous, les visiteurs ! De ce que
j’ai pu ressentir, les organisateurs des conventions font la
promo, les campagnes de pub, invitent les artistes, font toutes
les démarches dans un seul et unique but bien précis : nous
voir affluer en masse ! Comme souvent lors des événements,
c’est le nombre de participants qui en fait son importance !
Après, je pense qu’avoir dans sa ville un grand nombre de visiteurs (et les moyens qui vont avec bien sûr), c’est s’assurer
d’avoir un gros comic-con chez soi. C’est le cas également pour
les conventions un peu plus modestes qui, des fois, pour avoir
rassemblé beaucoup de monde, se voit confier un plus gros
espace pour l’année suivante par exemple. Et lorsque l’on sait
que certains traversent la moitié de la France pour rejoindre ces
magnifiques réunions, on se dit qu’il est parfois dommage de
les manquer alors que c’est la porte à côté...
68
PANINI RÉPOND À VOS QUESTIONS
C
omme chaque mois, les lecteurs de MDCU ont pu poser
C
leurs questions à Panini. Voici les réponses que l’éditeur
nous a apporté.
P
omptez-vous utiliser le même procédé de réimpression des volumes épuisés dans les collections
Best Of Marvel et Marvel Deluxe, avec les collections
ourquoi relancer de nouvelles collections plutôt que
Marvel Select et Marvel Gold,
de réimprimer les existantes sous la même forme ?
les collections 100% Marvel
Quand on est collectionneur, même si le contenu est
pour
et Marvel Monster?
identique, on aime bien compléter les séries qu’on a
entamée de manière uniforme. Et prévoyez-vous de ré-
Aujourd’hui nous n’allons pas
soudre le souci d’irrégularité des parutions?
dans ce sens, nous nous attachons à rendre les titres les
Nous sommes tout à fait conscients qu’un nouveau format peut
plus demandés à nouveau
engendrer une certaine frustration chez nos fidèles collection-
disponibles. Pour les titres
neurs mais pas de langue de bois : toutes les maisons d’édition
plus anciens en revanche,
sont soumises à une contrainte de rentabilité, et malheureu-
la collection Select pourrait
sement, certains titres n’ont pas un niveau de vente suffisant
tout à fait servir à cela. Par
par rapport au tirage minimum de réimpression exigé. Nous
exemple deux à trois 100%
avons imaginé Marvel Select et Marvel Gold afin de rendre dis-
édités dans un ouvrage Marvel Select.
ponibles des titres qui
ne permettent pas la réimpression dans le format d’origine.
A
vez-vous l’intention de publier Angel & Faith?
De plus, nous avons aussi souhaité permettre au plus grand
nombre de s’offrir des sagas
La réponse est oui ! Mais il faudra être un peu patients pour
qui nous paraissent indispen-
savoir quand…
sables à tout fan de comics.
D
ans
l’univers
D
Ulti-
es séries comme Mighty Avengers et Hulk sontelles prévues en Deluxe?
mate, va-t-on avoir
droit en format Deluxe à
Pour l’instant elles ne sont pas prévues en 2012, mais rien n’est
Fantastic Four et les sé-
impossible dans un avenir plus lointain, voire fin 2012 si des
ries plus courtes comme
albums viennent s’ajouter au planning.
Origins, Human, Team
L
Up, Iron Man, Powers, Adventure, Daredevil et Elektra,
Vision, X4, Wolverine vs Hulk, etc?
e run de Ghost Rider entamé en 100% verra-t-il sa
conclusion publiée d’ici l’arrivée de la nouvelle série
Ghost Rider dans le magazine Marvel Knight? Si oui,
sous quel format (monster, omnibus, 100%) ?
Rien de tout ça n’est prévu, désolé.
69
tance puisqu’il permet de publier six épisodes, ce qui se faisait
La réponse est encore une
avant dans un 144 pages. La nouvelle revue MARVEL KNIGHTS,
fois
par exemple, fera 128 pages.
non.
Nous
sommes
navrés de ne pas être plus
positifs sur les réponses de
ce mois-ci.
E
D
es rééditions de sagas telles que «Le Complexe
du Messie», «Decimation», «Nation X» ou encore
«Utopia» (mais surtout la première car les magazines
n avril, PANINI Al-
sont
maintenant
lemagne a sorti le
vables)
introu-
sont-elles
envi-
premier volume du co-
sageable sous un format
mics FARSCAPE, en no-
Deluxe ?
vembre le volume 2 sort.
Pensez-vous qu’une sortie en France soit
Nous avons évoqué en interne
possible ? Surtout que la série est arrivée à terme ce
l’idée de publier la trilogie «du
mois-ci avec «Farscape Comics (Issue 24)».
Messie» en albums DELUXE,
mais
Farscape n’est pas au planning de Panini France actuellement
L
d’autres
projets
ont
pris l’avantage pour l’instant.
Fin 2012, début 2013, peut-
e nombre de pages des séries aux États-Unis ayant
évolué à la baisse, le nombre de pages des maga-
zines va-t-il changer ou y aura-t-il plus de numéros US
publiés dans un magazine (mensuel)?
être... mais rien n’est officiel.
V
oilà pour les réponses.
Nous apprenons diverses informations :
- Pas de nouveaux venus dans les Deluxe Ultimates.
C’est une question très intéressante. La grande majorité des
- La collection Marvel Select pourrait servir à regrouper 3
séries est en effet passée de 22 à 20 pages par numéro. Pour
100% Marvel.
l’instant, nous gardons les paginations habituelles, pour deux
- Angel et Faith sera publié.
raisons. D’abord parce que nous voulons attendre de voir si
- La trilogie du Messie est en suspend pour une édition
ce changement va s’inscrire dans la durée, ensuite, parce que
Deluxe.
nous sommes toujours en pleine Opération Flash-Forward.
Mine de rien, ce petit gain de pages disponibles va nous per-
100% ne verra pas le jour en France.
mettre d’être très à l’aise en cas d’épisodes «extra-sized», et
- Farscape n’est pas prévu pour l’instant en France.
pour les mois «normaux» de publier un peu plus d’épisodes
- La pagination des mensuels ne changera avec le pas-
chaque mois. Nous ferons au mieux, mais il y aura sans doute
sage de 22 à 20 pages des issues VO. Les magazines de 128
quelques épisodes coupés en deux (nous savons que certains
pages par contre permettront de gagner un épisode.
sont allergiques, mais c’est mieux que 16 pages de pub dans
un 96 pages, non ?). A terme, il est envisageable de modifier
prévues pour l’instant au format Deluxe.
la pagination de nos mensuels, on y réfléchit mais ce n’est pas
prévu dans l’immédiat. En revanche, le format 128 pages, pour
les bimestriels et autres, va prendre de plus en plus d’impor-
- La fin de la précédente série Ghost Rider, éditée en
- Les séries Hulk et Mighty Avengers ne sont pas non plus
O
n se retrouve dans un mois pour les questions que vous
avez posées en novembre.
70
CALENDRIER DU MOIS DE DÉCEMBRE
:
re
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7 dé
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Captain America en DVD
21 d
(VO)
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(VO)
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#511 nvincible
Iron
M
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Man Amazing
#676
Spid
er-
P.S. : Joyeux Noël à tous !
71

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