Massacre du 28 septembre 2009: Le Colonel Chérif

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Massacre du 28 septembre 2009: Le Colonel Chérif
Massacre du 28 septembre 2009: Le Colonel Chérif Diaby inculpé
Écrit par Kaloum Presse
Vendredi, 21 Septembre 2012 17:03
Après le colonel Moussa Tiégboro Camara, c'est autour du colonel Abdoulaye Chérif Diaby,
ancien ministre de la Santé du capitaine Dadis d'être inculpé pour son rôle présumé dans le
massacre du 28 septembre 2009. De quoi donner satisfaction à la Fédération Internationale des
Droits de l'Homme.
"A la veille du troisième anniversaire du massacre du 28 septembre 2009, la FIDH et son
organisation membre en Guinée, l'OGDH, se félicitent de l'inculpation, le 13 septembre 2012,
du colonel Abdoulaye Cherif DIABY, ancien Ministre de la santé dans le gouvernement de
Moussa Dadis Camara, pour sa responsabilité présumée dans les événements du 28
septembre 2009 et des jours suivants.
Cette nouvelle inculpation est un nouveau signal important pour la lutte contre l'impunité en
Guinée, et à cette occasion, la FIDH et l'OGDH publient un rapport qui dresse un premier bilan
des différentes procédures judiciaires concernant les graves violations des droits de l'Homme
commises ces dernières années en Guinée.
La FIDH et l'OGDH appellent les autorités politiques et judiciaires à poursuivre et renforcer
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leurs efforts en faveur de la lutte contre l'impunité, condition essentielle de l'Etat de droit et de la
réconciliation nationale.
« L'inculpation d'Abdoulaye Cherif Diaby, qui avait été notamment mis en cause par l'ONU, est
une nouvelle tant attendue qu'encourageante » a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la
FIDH.
Le Colonel Abdoulaye Chérif Diaby, médecin militaire, a été inculpé le 13 septembre 2012,
dans le cadre de la procédure judiciaire sur le massacre du 28 septembre 2009 et les jours
suivants. Il aurait notamment facilité la prise de contrôle par les militaires des différents centres
de soin et en particulier de l'hôpital de Donka, à proximité du stade, où convergeaient la plupart
des blessés qui fuyaient les massacres. Il lui est reproché d'avoir délibérément entravé la prise
en charge médicale des blessés. Abdoulaye Cherif Diaby avait été mise en cause par la
commission d'enquête internationale des Nations unies comme étant l'une des personnes
impliquées dans les graves violations des droits de l'homme commises au stade le 28
septembre 2009 et les jours qui ont suivi.
Pour Thierno Maadjou SOW, président de l'OGDH : « Les faits qui sont imputés au Colonel
Diaby sont très graves, et il faut saluer cet acte de la justice guinéenne, qui semble décidée à
poursuivre cette enquête et à la mener à son terme. Il faut pouvoir établir les responsabilités et
rétablir les victimes dans leurs droits. »
Le 8 février 2010, le Procureur général de la Cour d'appel de Conakry avait saisi trois
magistrats d'une instruction visant « Aboubakar Diakité alias Toumba et tous autres » afin
d'établir les responsabilités individuelles dans les événements du 28 septembre 2009 au cours
desquels plus de 157 personnes ont été tuées, des dizaines de femmes ont été violées et ont
subi d'autres crimes sexuels, plus d'une centaine de personnes ont disparu et des centaines
d'autres ont été blessées et traumatisées. Dans cette procédure, la FIDH et l'OGDH, aux côtés
des associations de victimes, se sont constituées parties civiles et soutiennent les 250 victimes
qui ont été entendues à ce jour dans ce dossier, afin de contribuer à la lutte contre l'impunité
des auteurs des crimes les plus graves.
Pour Me Patrick Baudouin, responsable du Groupe d'action judiciaire (GAJ) et président
d'Honneur de la FIDH, « l'inculpation de Diaby constitue la seule avancée concrète dans la
procédure du 28 septembre depuis celle du Lieutenant Colonel Moussa Tiegboro CAMARA, le
1er février 20121.»
Lutte contre l'impunité : des avancées remarquées, des actes attendus
A l'occasion de ce nouveau développement que constitue l'inculpation de l'ex-ministre de la
Santé Abdoulaye Chérif Diaby dans l'instruction judiciaire de l'affaire du 28 septembre, la FIDH
et l'OGDH publient une note de situation qui dresse un premier bilan de la lutte contre l'impunité
en Guinée et des instructions judiciaires en cours sur les graves violations des droits de
l'Homme perpétrées ces dernières années.
« La justice guinéenne a accompli des avancées importantes, presque impensables il y a
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encore quelques années, mais le chemin est encore long pour clôturer ces instructions et tenir
des procès justes et équitables » a déclaré Me Patrick Baudouin, responsable du Groupe
d'action judiciaire (GAJ) et président d'Honneur de la FIDH. « Ces affaires judiciaires, par leur
force symbolique, constituent un test de la capacité et de la volonté de la Guinée de voir la
justice sanctionner les violations du passé » a-t-il ajouté.
Dans le cadre de cette lutte contre l'impunité des auteurs des crimes les plus graves, la FIDH et
l'OGDH ont, outre leur implication aux côtés des victimes de l'affaire du 28 septembre 2009,
engagé deux autres procédures judiciaires2 concernant la répression sanglante des
manifestations de janvier et février 2007 et des actes de tortures commis par les forces de
l'ordre en 2010, cas symptomatiques d'un héritage de violence politique.
Le rapport « Lutte contre l'impunité : des avancées remarquées, des actes attendus » pointe les
défis qu'il reste à relever dans ces procédures judiciaires et plus largement au sein de la justice
guinéenne pour mettre un terme à la culture d'impunité qui a toujours prévalu en Guinée et afin
de répondre aux droits des victimes à la vérité, à la justice et à réparation. Relever de tels défis
nécessite aussi une implication forte de l'ensemble des acteurs et des secteurs de la société,
que le processus de réconciliation nationale annoncé pourrait utilement garantir."
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