Rapport technique sur la réalisation des forages
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Rapport technique sur la réalisation des forages
REPUBLIQUE DU TCHAD UNITE – TRAVAIL - PROGRES PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE PRIMATURE MINISTERE DE L’AGRICULTURE SECRETARIAT D’ETAT SECRETARIAT GENERAL PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL DU KANEM (PRODER-K) VOLET AMENAGEMENT RURAL Rapport technique sur la réalisation des forages Juillet 09 Aménagiste Rural Introduction Le forage manuel est une technique artisanale pour capter l’eau de la nappe phréatique à une profondeur moyenne de 30 m en vue de son utilisation à de fins agricoles ou villageoises et pastorales. Cette technologie à moindre coût et d’une efficacité louable prend de l’ampleur ce dernier temps tant en milieu rural que urbain. Le Projet de Développement Rural du Kanem (PRODER-K) dans son objectif d’améliorer les systèmes d’irrigation pour favoriser l’augmentation de la production agricole dans les ouadis en vue d’assurer la sécurité alimentaire dans les ménages adopte cette technologie et en vulgarise dans sa zone d’intervention. Pour la viabilité de la technologie, le PRODER-K a formé et équipé des artisans foreurs locaux dans les différents pôles agro-pastoraux qui répondent valablement aux besoins des exploitants des ouadis. Ce rapport technique nous présentera la méthodologie de la mise en œuvre des forages, les différentes étapes de l’action, les moyens de réalisations et les résultats. I. METHODOLOGIE D’INTERVENTION Le PRODER-K adopte une approche participative dans la réalisation de ses objectifs. A cet effet, par l’entremise des animateurs de base et en collaboration avec les bénéficiaires, le projet identifie et choisit les artisans locaux dans les zones de fortes concentration des exploitants des ouadis en contre saison et donc l’accessibilité est facile et permanente. A cet effet, pour l’heure, 4 pôles sont choisis à savoir Mao, Chaddra, Nokou et Rigrig. Les artisans choisis sont formés et/ou recyclés dans la technologie de forages et puis équipés en matériel de travail adéquat. Ces artisans se sont organisés en groupement des artisans foreurs reconnu officiellement par les autorités administratives locales. Les différents groupements des artisans deviennent automatiquement des partenaires privilégiés du PRODER-K et des exploitants des ouadis mais aussi des autres organisations de développement. II. LA MISE ŒUVRE D’UN FORAGE a) Les différentes étapes de la mise en œuvre La mise en œuvre du forage suit les étapes suivantes : - l’identification et la préparation de la boue ; - l’implantation du forage ; - la pose du guide et du balancier ; - le fonçage par le système « slandger » ; - la mise en place des pvc de pression ; - le développement du forage ; - l’essai de pompage pour déterminer le débit d’exploitation. La durée de la mise en œuvre du forage est fonction de la structure de sol et du niveau de compétence des artisans. Sur un sol argileux, les artisans expérimentés peuvent construire deux forages de 18 m par jour. Par contre sur le calcaire avec plus de fissuration, la mise en œuvre devient un peu difficile et prend plus de temps. b) La perforation Juste à côté à quelques centimètres de l’avant trou du tubage, on fixe les montants à fourches sur lesquels on attache bien les balanciers et son axe de pivot avec des cordes solides (système de treuil). Un tube galva de 3 mètres assemblé à sa base au trépan (cône de 200 mm) est accroché à la tête du balancier et descendu dans le tube guide de façon qu’un homme puisse manœuvrer ou manipuler en frappant verticalement par battage grâce à ce système de treuil. Le forage est réalisé par percussion ou par fonçage avec lancement des jets d’eau ou de boue (soupape manuel). La première tige galva s’enfonce, on ajoute une deuxième puis une troisième. L’avancement est souvent de 2 à 3 mètres. Si le terrain est argileux et fluant, il y aura risque de coincement et l’avancement est réduit à 2 mètres. En ce moment, les artisans utilisent une boue légère pour juguler ce coincement. 2 La surface de la nappe se situe à une profondeur de 3 à 5 mètres sous le sol dans les alluvions sableuses. La hauteur mouillée est supérieure à 10 mètres. Ainsi, par ce système, on peut réaliser un forage de 12 à 18 m. Ce forage peut être exploité par motopompe de 3 à 5 ch avec un débit de 2 à 4 litres par seconde. Le forage, dans sa mise en œuvre par rapport au puits en tôle et en béton armé semble plus facile à réaliser dans un temps raccord, d’un débit plus important et d’une longue durée de vie. Pour inconvénient, il ne peut être pompé par la motopompe et / ou la pompe à pédale ou manuelle. Par contre le puits peut être pompé par les moyens d’exhaure traditionnels comme modernes. III. LES MOYENS DE REALISATIONS La réalisation d’un forage exige des moyens adéquats. Il s’agit de moyens humains, matériels et financiers. a) moyens humains La réalisation d’un forage exige une équipe d’au moins cinq artisans à savoir : - 2 boueurs : chargés de la préparation de la boue pour envoyer le trou de fonçage ; - 2 balanciers - 1 foreur b) Matériels Le dispositif matériel est simple, léger, rustique mais robuste et d’entretien limité. Ce matériel de forage est constitué des éléments suivants : - 36 mètres de tubes galva de 2", découpées en morceaux de 1 à 3 m dont les extrémités sont filetées, assemblables avec des manchons 3 trepans-cônes ou « clairons » de 90 mm, 140 mm et 200 mm 2 jeux de filières pour filetages 1 étau à pieds 2 clés 24 à griffes 1 balancier avec son axe de pivot 2 montants à fourches en bois 50 mètres de corde solide 1 mètre de tube guide casing (240 mm) 12 tubes PVC pleins de 3 mètres 3 tubes PVC crépines de 3 mètres 2 m3 de gravier filtrant (1-3 mm) 1 kg de graisse 3 boîtes de colle tube-Tangit 1 motopompe avec accessoires complets 2 pelles 2 pioches 1 bâche 1 brouette Des casques Des gants ; Des seaux de 10 à 15 litres 1 fût de 100 litres 3 portes scies à métaux plus des paquets de lames de scies Les moyens de transport des matériels et matériaux (ânes, chameaux, porte tout, charrette ou véhicules). c) moyens financiers 3 Les moyens financiers sont les coûts de réalisations. Ils varient selon le diamètre et la profondeur du forage. Au niveau du projet, le forage de diamètre 110 mm sur une profondeur de 18 m coûte environ 300 000 FCFA. IV. CONCLUSION Les forages réalisés sont caractérisés par : - profondeur : 18 m - crépine : 6 m - diamètre : 80 à 110 mm - débit maxi : 30 m³/h avec un rabattement variant entre 2 à 3 m selon la puissance de la nappe. En somme, le forage peut permettre de manière permanente d’irriguer au moins 1,5 ha. Sa durée de vie est au moins de 20 ans. 4