rachid santaki - Le Grand Autunois Morvan
Transcription
rachid santaki - Le Grand Autunois Morvan
INTERVIEW RACHID SANTAKI ZICMU : Tu es né à Saint-Ouen et tes parents t’ont envoyé passer tes 5 premières années à Marrakech. Puis tu reviens à Saint-Ouen. Ton papa était manutentionnaire, ta maman caissière et l’école, c’était pas ton truc. Tu as même dit que tu étais un symbole de l’échec scolaire. Au jour d’aujoud’hui comme disent les pseudos intellos tu as écrit 7 romans. J’espère que tu es fier de toi ! RACHID : Quand j’ai commencé à sortir des livres, j’ai vu de nouvelles perspectives que l’école ne m’a jamais proposées. Le plus original : ce matin j’étais avec Bernard Pivot ! Parce que je fais régulièrement des dictées sur une radio. Je transmets aujourd’hui la langue française dans des quartiers et cela malgré ma fracture avec l’école, ça me fait kiffer. ZICMU : Ça veut dire que finalement, au moins dans ton cas, l’école n’est pas utile... RACHID : Si, l’école est très utile. Je me suis souvent posé la question sur l’utilité des profs, j’en ai rencontré beaucoup. Je peux te dire que ce sont des militants et que l’école est le dernier lien social pour certains. L’école, c’est le rôle de la république. Par contre ça n’est pas parce que tu as raté l’école que tu as raté ta vie. ZICMU : Ensuite, tu abandonnes ton fanzine et tu écris ton premier roman « La petite cité dans la prairie » où tu racontes ta vie, tes meufs, le hip-hop, tes séries télévisées préférées (Starski et Hutch, Goldorak, …). N’importe qui peut raconter sa vie... ZICMU : Justement, quand tu étais gamin te disaistu « rien à cirer de l’école, quand je serai grand je serai écrivain et je vais tous les niquer ! » RACHID : Exactement ! Au départ je ne voulais pas éditer ça mais un éditeur a tellement insisté que je l’ai fait. Ça m’a servi de premières approche pour développer mes romans suivants. A ce moment-là, je voulais devenir scénariste. Mais c’est vrai que tout le monde peut raconter sa vie, et ça ne fait pas de toi un écrivain. RACHID : Non, pas du tout. En fait, quand j’allais à l’école, j’avais peur de me faire savater par mon père si je redoublais ! ZICMU : Justement, ton papa était boxeur et t’a fait faire de la boxe thailandaise. Taper sur la tronche d’un autre boxeur, est-ce que ça évite de taper sur celle de la caïra ? RACHID : Non, pas du tout. La boxe est une très bonne école de la vie. Ça permet de prendre de l’assurance, comme avec le sport en général. La dureté de la boxe te prépare encore plus au monde extérieur. Sans ça, je n’aurais pas pu écrire des livres. ZICMU : En 2000 tu co-fondes avec DJ White-Lock et Stéphane Ackermann « Hip-hop FR ». Boxe et hip-hop, même combat ? RACHID : Oui, c’est ça. À cette époque j’étais encore éducateur sportif. Ce sont deux univers qui se retrouvent dans les quartiers populaires et qui ont des codes en commun. ZICMU : Donc, par la suite, tu as écrit des polars comme « Les anges s’habillent en caïra », « Flic ou caïra ». Ça se passe dans les cités et tu emploies un langage de banlieue. Est-ce réservé à une élite ? RACHID : Non, pas du tout. Mes romans sont issus de la culture hip-hop pour toucher un public jeune qui ne lit pas. Au départ effectivement je l’avais réservé à un public partiulier et à la fin ça a pris une belle dimension. Depuis plus d’un an, j’écris une série sur Canal +. Les romans policiers m’ont donc permis d’accéder à l’audiovisuel. ZICMU : Tes polars, c’est fiction ou réalité ? RACHID : C’est un mélange. Même si tu peux trouver ça prétentieux, je fais surtout comme Zola et Victor Hugo : du réalisme. C’est de la fiction très proche de la réalité. ZICMU : A quand le prix Goncourt ? ZICMU : En 2003 tu lances « 5 Styles », une revue gratuite sur le hip-hop. La télévision te propose d’être « modèle » de banlieue et tu refuses. C’est con, tu aurais pu être master-banlieue... RACHID : Bonne question, j’aimerais beaucoup. Ecrire me laisse énormément de liberté. Plus j’écris, plus je me rends compte que j’ai encore beaucoup à écrire, alors le Goncourt pourquoi pas ! RACHID : La vérité c’est que France 2 m’a proposé de faire un sujet sur les banlieuse pendant le journal de 20h. J’ai refusé, même s’ils ont insisté, uniquement parce que ça se passait pendant la période des émeutes de 2005 où deux gamins ont perdu la vie. Je leur ai dit que j’étais d’accord de faire ce sujet, mais après que ces tristes événements soient finis. Ils ne m’ont jamais recontacté. ZICMU : Fais-moi signe, je te ferais ta préface ! SARL Hydro-Land - Grow-Shop 11 route de Couches - 71670 Le Breuil Eclairage horticole, engrais organiques et minéraux, systèmes et espaces de culture, substrats, irrigation, ect... [email protected] tel : 03.85.56.08.69 contact : Facebook/Hydroland > Rachid Santaki dans le cadre du festival « Ça vient d’la rue » à l’Eduen (Autun) le dimanche 5 octobre