le syndrome de la fée clochette

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le syndrome de la fée clochette
LESYNDROMEDELAFÉECLOCHETTE
Charmeuses, volontaires, performantes, certaines femmes excellent dans
leur vie professionnelle, mais sont incapables d’avoir une vie affective
satisfaisante.
Parmilesaffectionsmodernesquiportentdejolisnoms,onadécouvertilyaquelquesannées
le complexe de Peter Pan, dont souffrent ces hommes qui refusent de grandir. Il faudra
désormais se méfier du syndrome de la fée Clochette. Un mal qui frappe des femmes
émancipées,hyperactives,sûresd’elles,quimènentparfaitementleurbarquedanslemondedu
travail,maiss’avèrentêtre,surleplanaffectif,toutbonnementincapablesd’aimerunhomme.
«J’envoistellementenconsultationquejemesuisditqu’ilyalàunfaitdesociété»,expliquela
psychothérapeute française Sylvie Tenenbaum. Les Clochettes qu’elle décrit dans son dernier
livre sont perfectionnistes et séductrices. Mais tiraillées entre le désir de trouver l’amour
fusionneletlapeurdeladépendance,ellesaccumulentleshommessansjamaislesgarder.Etsi
ellessevantentdeleurliberté,c’estsurtoutpournepasreconnaîtreleurimmensesolitude.
Unpersonnageambigu
La «déceptionnite» des femmes d’aujourd’hui face à l’amour a déjà été pointée du doigt par
Jean‐Claude Kaufmann, auteur du livre «La femme seule et le prince charmant». Pour le
sociologue français, beaucoup de célibataires souffrent de leur situation, notamment parce
qu’elles demeurent très attachées à l’idéal de l’âme sœur et vivent mal dans l’interminable
attente de cet homme «trop parfaitpour être jamais rencontré dans la société des vivants»,
explique‐t‐il.
Mais ces Cendrillons‐là ne sont pas des Clochettes, prévient Sylvie Tenenbaum, qui s’est
inspiréedel’héroïneducélèbrecontedeJamesBarriepoursoncôtésombre.Pourceuxquis’en
souviennent,lapetiteféeestcertesmignonne,maissurtoutambiguë:charmante,intelligente,
elleestaussijalouseetmanipulatrice,c’estd’ailleursellequidénoncePeterPanauCapitaine
Crochet.
Nicole Mehling – Personal Coach – 2013
«Le syndrome de la fée clochette »
LESYNDROMEDELAFÉECLOCHETTE
«ContrairementauxCendrillons,lesClochettesnefontrienpoursefaireaimer»,lâcheSylvie
Tenenbaum.Siellesexcellentdansl’artdecapterl’attention,c’estd’abordpoursatisfaireleur
ego, comme l’admet Maïa, 29 ans: «J’aimerais tellement arrêter de me mettre en avant,
d’écraserlesautres–leshommescommelesfemmes!».
PourSylvieTenenbaum,«cesontdesgrandesséductricesetdegrandesmanipulatrices».Tout
particulièrementdansleursrapportsausexeopposé.«Quandj’aipeurdedéplaire,jejoueàla
femme‐enfant,jesuissûrequeçaplaîtauxhommes!»,admetCatherine40ans.
Mais ce jeu de dupe, qui les rend souvent irrésistibles, les condamne aussi à vivre et revivre
l’échec sentimental. «Elles attendent des hommes qui les adulent, qu’ils soient à leurs pieds,
préciselapsychothérapeute.Maisenréalité,elleslesméprisent,lesconsidèrentcommefaibles,
lâches, égoïstes. Au moindre petit défaut, elles jettent leur compagnon». Et si elles
s’embarquentànouveaudansunehistoired’amour,c’esttoujoursdansl’espoird’êtreadulées.
Obsédéesparleparaître
Pour Sylvie Tenenbaum, le syndrome de la fée Clochette cacherait une forme d’immaturité
affective, héritée d’une enfance blessée par des défaillances parentales: une mère trop
possessive,égocentrique,dépressiveouunpèremisogyne,absent,voirepervers.Enquêtede
cetamourinconditionnelqu’elless’ontpasreçupetites,lesClochettestraînentungrosdoute
surleurproprevaleurqu’ellescompensentparunnarcissismeexacerbé.
Lesracinesdumalsontindividuelles,maisl’environnementsocialquivénèrelaperformanceet
l’apparencefabriqueaujourd’hui desféesClochettesàlachaîne.Dynamiques,brillantes,elles
vivent à un rythme d’enfer, font tourner leur atout charme à plein régime dans le but
inconscientdeseforgerunecarapacequilesdispensedepenseràleurmalêtre.
«Ellesportentunmasque,viventdanslareligionduparaître.Cesontd’ailleurslesmeilleures
clientesdescliniquesdechirurgieesthétique!»,préciseSylvieTenenbaum,quisentvenirles
critiques.«Onvasûrementmetraiterd’antiféministe,poursuit‐elle,maiscesfemmesnesont
pasféministes.Parleurcultedel’apparence,ellesseposentelles‐mêmesenfemmesobjets».
L’illusiondesféesClochettessebrised’ailleurslorsqueleurpouvoirdeséductions’étiole.«Si,
avantlaménopause,ellesn’ontpaseul’occasiondevoirunpsy,‘c’estladépressionnerveuse
assurée!» assène Sylvie Tenenbaum. Tout comme les Peter Pan qui, la cinquantaine venue,
réalisentqueleurrêved’enfanceperpétuelles’effondre.
GenevièveComby‐TribunedeGenève
Alire
Nicole Mehling – Personal Coach – 2013
deSylvieTenenbaum
«Le syndrome de la fée clochette »

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