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SÉMINAIRE
CODIMAG/
ESKO
Dompter la multichromie
sur offset Aniflo
Le constructeur de presses français Codimag
et son partenaire Esko ont convié de nombreux
imprimeurs européens à l’occasion d’un
séminaire technique. Avec un but précis :
démontrer la fiabilité et l’intérêt de la multichromie sur une presse Aniflo.
Les essais d’impression en multichromie sur presse Codimag Aniflo.
La multichromie offre
à l’imprimeur
la possibilité
d’agrandir
son espace
colorimétrique
en fonction
des marchés
sur lesquels
il travaille.
Françoise
Coudert,
architecte
solutions chez
EskoArtwork
rès de 60 imprimeurs ont répondu
présent à l’invitation de Codimag
et Esko. Voilà sans doute la
preuve que la multichromie n’est
plus simplement un sujet de
curiosité. Le terme est d’ailleurs devenu
générique et s’applique largement, qu’il
s’agisse de travailler en cinq, six ou sept
couleurs et quels que soient le procédé
d’impression, les supports et types d’encre utilisés.
À l’occasion des trois journées organisées
chez Codimag à Bondoufle (91), en juin
dernier, plusieurs fichiers ont été imprimés sur une presse Aniflo Viva 340 pour
montrer les possibilités du logiciel Equinox d’Esko. Un fichier contenant 120
pantones a d’ailleurs été converti en qua-
P
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ÉTIQUETTES
drichromie puis en multichromie à partir
de cette solution dans le but de démontrer
son potentiel en matière de gestion des
teintes. Le fichier est présenté ce mois-ci
à Labelexpo Chicago.
Mais pourquoi passer à la multichromie ?
Qu’il s’agisse de l’emballage ou de l’étiquette, la multiplication des variantes
d’image et la difficulté à traiter certaines
teintes et dégradés (couleurs fraîches ou
saturées), obligent les imprimeurs à travailler sur un espace colorimétrique flexible. D’autant que les tirages sont plus
courts et qu’il faut tenir compte de la
pression des donneurs d’ordre sur les
coûts et délais. Sans oublier d’appréhender les variations de qualité des supports
papiers. La multichromie offre justement
la possibilité d’étendre le gamut et d’élargir le spectre des teintes disponibles pour
mieux répondre aux nouvelles demandes
des clients. Selon Françoise Coudert,
architecte solutions chez Esko, « ce système permet même d’agrandir l’espace
couleur en fonction des marchés clients ».
L’imprimeur pourra multiplier les nuances de verts et verts orangés pour le marché de l’étiquette viticole, ou avoir un
Françoise Coudert.
large choix de ces nuances bleutées, très
prisées des marques de lessives…
La multichromie,
selon Equinox
L’application développée par EskoArtwork, également compatible avec les
procédés hélio ou flexo, se base sur les
profils ICC et des algorithmes pour calculer les couleurs. C’est bien un procédé de
traitement digital. Equinox ajoute trois
couleurs secondaires, pouvant être, par
exemple, un vert, un orange 021 et un
bleu reflex ou un violet. À partir du mode
sept couleurs, six d’entre elles peuvent
être utilisées pour reproduire le maximum
de pantones et la septième pourra être
réservée aux ennoblissements, sachant
qu’on ne superpose jamais plus de quatre
encres.
Selon EskoArtwork, Equinox n’a pas
d’impacts significatifs sur les consomma-
LES ESSAIS EN MULTICHROMIE
Les essais consistaient à imprimer plusieurs fichiers dont une planche de 120 pantones, à
convertir en quadri et multichromie. Trois types de supports ont été testés : un papier couché
standard, un couché brillant et un support polymère.
La presse était équipée avec blanchets UV black Conti Air et le choix des encres s’est porté sur
les Toka serie 171, la plus répandue sur le marché du waterless. Au niveau pré-presse, ont été
choisies des plaques standard Toray TAC 30. La température a été calibrée sur 35°C sur tous
les anilox de manière à conserver une marge de réglage à la fois vers les degrés inférieurs
et supérieurs. Au final, le gamut comprenait 70 % des pantones avec un delta E de trois en
quadrichromie et jusqu’à 84 % en mode sept couleurs. À l’occasion de ce séminaire technique,
les imprimeurs ont pu se livrer à des comparaisons intéressantes entre presses offset Aniflo et
technologie numérique. La Viva 340 traite facilement les tirages courts tout en étant équipée de
11 modules en ligne, ce qui permet d’installer des configurations assez pointues avec plusieurs
groupes d’ennoblissement : gaufrage, pelliculage, dorure à chaud, vernis et même sérigraphie.
plus N°35 - SEPTEMBRE 2012
SÉMINAIRE
Quels retours
sur investissement ?
La présentation du système Equinox d’Esko.
bles. Les essais avec Codimag n’ont pas
révélé de surconsommation d’encres. En
revanche, la relative complexité du système impose de stabiliser la presse pour
s’assurer de la bonne répétabilité des
couleurs. En supprimant, par exemple,
les réglages qui n’apportent pas de gain
significatif alors qu’ils créent de l’instabilité. En négociant aussi, avec les clients
qui l’acceptent, des arbitrages sur les
teintes. On gagnera également en stabilité
en travaillant sur les gris, sur les températures, etc. Une fois la presse stabilisée,
les teintes, les recettes d’encre définies
pourront être aisément conservées en
mémoire, voire mieux, remontées dans
l’application ERP, de façon à optimiser
les fabrications suivantes.
Codimag et Esko ont réalisé les essais sur
une presse Viva 340 mm, machine récemment convertie à la technologie Aniflo
encre waterless. La presse n’impose pas
de temps de réglage importants (deux
minutes pour le changement d’un blanchet) et la fréquence de changement des
anilox est inférieure à ce qui se pratique
en flexo. Autre avantage, tous les groupes
sont servo-motorisés et indépendants. De
fait, lorsque le conducteur change une
plaque sur l’un d’eux, les autres restent
autonomes et en bonne position.
Bien qu’assez complexe à mettre en place,
car il faut gérer les corrections d’engraissement puis établir les différents profils,
la solution Equinox procure plusieurs
types de gains : une réduction des frais de
production, l’élimination des temps d’arrêt
machine et enfin la réduction des couleurs
de tons directs. La mise en œuvre de la
multichromie est aussi contraignante car
l’imprimeur doit parvenir à stabiliser la
presse en mobilisant les bonnes pratiques.
Mais au final, le gain obtenu est sans
appel. « Sur une presse Codimag Aniflo,
l’utilisation d’Equinox peut faire passer les
temps d’impression de 30 à 70 % du temps
machine total », estimait Françoise Coudert, lors de la conférence. Un résultat
appréciable quand on sait que les temps
machines se perdent le plus souvent en
calages et nettoyages.
Olivier KETELS
ÉTIQUETTES
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