pourquoi les opioïdes sont-ils au cœur de l`actualité tous les jours?

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pourquoi les opioïdes sont-ils au cœur de l`actualité tous les jours?
Le
NOVEMBRE 2016
À
l’intérieur
POURQUOI LES OPIOÏDES SONT-ILS
AU CŒUR DE L’ACTUALITÉ TOUS LES JOURS?
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NOUVEAUTÉS...
La pilule contraceptive moins populaire
auprès des femmes
L’Association médicale canadienne publie
ses recommandations en prévision
d’un nouvel accord sur la santé
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PROGRAMME DES DONS COMMUNAUTAIRES :
Hope Place Centres — Smile, You’re In Recovery
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greenshield.ca
Pourquoi les opioïdes sont-ils au cœur de l’actualité tous les jours?
Voici ce que vous devez savoir...
Il est plus que temps de juguler l’épidémie de décès liés aux opioïdes au Canada1
Ottawa doit agir sans tarder pour régler la crise des opioïdes2
Les décès par surdose d’opioïdes continuent d’augmenter au Canada malgré le retrait d’OxyContin3
... Il semble que chaque jour les médias diffusent une nouvelle manchette sur la dépendance aux opioïdes. Dans un
contexte où l’oxycodone et le fentanyl soulevaient déjà bien des inquiétudes, le carfentanil, un puissant tranquillisant
pour animaux qui est mélangé à l’héroïne, est maintenant à l’origine d’une vague de décès par surdose aux États-Unis.
Le carfentanil circule également au Canada et vient aggraver ce que l’on appelle maintenant la « crise des opioïdes au
Canada ». Devriez-vous vous inquiéter pour les membres de votre régime (et leur famille)?
Une crise qui nous touche de près
L’abondante couverture médiatique dont fait l’objet le carfentanil, souvent associée à des reportages sur d’autres
opioïdes – comme les antidouleurs sur ordonnance, dont l’oxycodone et le fentanyl, et les drogues illicites, dont
l’héroïne –, donne à penser que l’abus d’opioïdes est un problème survenu du jour au lendemain au Canada. Or, si
l’utilisation de l’héroïne a été en déclin pendant des années au cours de la décennie 1990, cette drogue et les autres
opioïdes ont fait un retour en force au début des années 20004. La commercialisation d’OxyContin – nom de marque
d’un analgésique, l’oxycodone – n’a pas amélioré la situation : ce médicament est rapidement devenu l’un des plus
utilisés de façon abusive5.
Si aujourd’hui la crise des opioïdes nous touche de près, c’est parce qu’elle se propage partout au Canada, oui, mais
aussi à cause du profil des personnes qui prennent des opioïdes. Fini le bon vieux cliché du toxicomane. Aujourd’hui,
les personnes qui font un usage abusif des opioïdes proviennent de tous les horizons :
gg La mère ou le père de famille qui commence à prendre OxyContin pour soigner un mal de dos et qui développe
une dépendance;
gg Les ados qui volent des médicaments sur ordonnance dans l’armoire à pharmacie de leurs parents et qui partagent
les comprimés avec leurs amis (il y a maintenant un nom pour désigner ce phénomène : un party de Skittles);
gg Il y a même des athlètes qui prennent des opioïdes pour soulager leur douleur après une blessure sportive et qui
finissent par ne plus pouvoir s’en passer.
On reconnaît généralement que la consommation d’opioïdes illicites – comme l’héroïne – a toujours été problématique,
mais que bien souvent, les problèmes de dépendance que l’on observe aujourd’hui ont commencé par une ordonnance
d’opioïde pour soulager la douleur. Bien que les opioïdes soient toujours associés à un risque de dépendance, même
quand on les prend pour des raisons médicales, d’autres facteurs ont contribué à la croissance de leur utilisation
illicite de nos jours. Aujourd’hui, les personnes qui en sont dépendantes proviennent de tous les milieux, de toutes les
classes sociales et de toutes les catégories d’âge. Comme le dit une experte, « ces médicaments envahissent toutes les
populations, les milieux urbains comme les milieux ruraux, les jeunes comme les vieux, les riches comme les pauvres6 ».
Pour évaluer les risques auxquels sont exposés les membres de votre régime, il est utile de comprendre comment la
consommation d’opioïdes a dégénéré au Canada jusqu’à devenir une crise.
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Tout d’abord, une mise en contexte
OxyContin a été lancé aux États-Unis et au Canada en 19967.
Il contient de l’oxycodone à libération prolongée, ce qui
peut se révéler efficace chez les patients qui ont besoin d’un
soulagement durable. Si la dépendance constitue un enjeu
important en ce qui concerne l’utilisation d’opioïdes pour traiter
la douleur non cancéreuse, une étude a révélé que les efforts
de marketing déployés par le fabricant d’OxyContin avaient
contribué à minimiser ce risque.
Les médecins ont commencé à prescrire OxyContin pour soulager
la douleur aiguë associée à diverses blessures et la douleur
postopératoire. Ils ont aussi commencé à le prescrire pour atténuer
la douleur chronique associée à des problèmes de santé comme
l’arthrite, les migraines et la névralgie (une douleur chronique qui
touche le nerf allant du visage au cerveau).
Lors de sa mise en marché, OxyContin a été présenté comme un
médicament ne causant pas de dépendance. Or, dans les faits,
OxyContin entraîne un état d’euphorie s’apparentant à celui de
l’héroïne et engendre une forte dépendance. Certains patients
ont donc développé une accoutumance au médicament, qui leur
avait été prescrit au départ pour soulager la douleur. Parallèlement,
OxyContin n’a pas tardé à être revendu dans la rue pour être
broyé, sniffé ou injecté par des utilisateurs à la recherche d’un effet
euphorisant. L’adultération d’OxyContin a pour effet d’annihiler la
libération prolongée du médicament : l’utilisateur obtient donc le
plein effet de l’oxycodone d’un seul coup.
En 2004, la controverse entourant OxyContin au Canada avait pris
des proportions considérables. Alors que le problème continuait à
prendre de l’ampleur, les médecins étaient de plus en plus soucieux
de valider la pertinence de prescrire des opioïdes à leurs patients.
Ils ont aussi commencé à s’inquiéter du fait que les prescriptions
d’OxyContin finissaient souvent dans la rue. Cette situation avait
deux conséquences apparemment contradictoires : d’un côté,
OxyContin était de plus en plus présent sur le marché noir et de plus
en plus utilisé de façon abusive; de l’autre, bon nombre de patients
n’obtenaient pas un soulagement satisfaisant de leur douleur, parce
que les médecins se montraient souvent réfractaires à leur prescrire
des opioïdes et que bon nombre de patients commençaient, par le
fait même, à craindre de prendre ces médicaments.
Parler des risques de dépendance de façon trompeuse s’est
révélé coûteux : le 10 mai 2007, le fabricant d’OxyContin et trois
dirigeants de l’entreprise « ont plaidé coupables à des accusations
criminelles de falsification de l’étiquetage d’OxyContin, selon
lesquelles le médicament serait moins toxicomanogène et moins
propice à l’abus et au détournement que d’autres opioïdes, et ont
été condamnés à payer une amende de 634 millions de dollars8 ».
Passons à l’action
Lignes directrices canadiennes
sur l’utilisation sécuritaire et
efficace des opioïdes pour la douleur
chronique non cancéreuse
En novembre 2007, des organismes de
réglementation canadiens dans le domaine
médical (c.-à-d. des ordres professionnels
de médecins et de chirurgiens) ont fondé
le National Opioid Use Guideline Group
en vue d’élaborer les Lignes directrices
canadiennes sur l’utilisation sécuritaire
et efficace des opioïdes pour la douleur
chronique non cancéreuse, publiées en 2010.
Ces lignes directrices, qui contiennent des
recommandations et des outils pour aider
les médecins à prescrire des opioïdes de
façon sécuritaire, permettent d’élucider
quatre questions cliniques : que dois-je faire
avant de rédiger une ordonnance d’opioïde?
Comment puis-je déterminer la posologie
des opioïdes? Que dois-je faire pour assurer
la sécurité des patients? Quand dois-je
cesser un traitement par un opioïde?
S’abstenir de faire du mal :
Répondre à la crise liée aux
médicaments d’ordonnance au Canada
Le gouvernement fédéral a créé en 2013
le Conseil consultatif national sur l’abus
de médicaments sur ordonnance, qui a
publié la stratégie intitulée S’abstenir de
faire du mal : Répondre à la crise liée aux
médicaments d’ordonnance au Canada.
Cette stratégie renferme une série de
recommandations axées sur la prévention,
l’éducation, le traitement, la surveillance
et le suivi ainsi que l’application de la loi.
Elle contient aussi des recommandations
qui transcendent l’ensemble de ces volets
et qui concernent les lois et règlements,
la recherche ainsi que l’évaluation et la
mesure du rendement.
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Bon nombre de professionnels de la santé conviennent que la rédaction excessive, inappropriée et inutile
d’ordonnances d’OxyContin « découle d’information erronée sur l’innocuité et l’efficacité des opioïdes
chez les patients atteints de douleur chronique9 ».
En 2012, même si les États-Unis ont empêché la commercialisation de versions génériques d’OxyContin sur le
marché américain10 à l’expiration du brevet du produit original, Santé Canada a approuvé des versions génériques
du médicament sur le marché canadien11. En outre, quand le brevet d’OxyContin est arrivé à échéance, le fabricant
a remplacé le médicament par OxyNEO, une nouvelle préparation résistante à l’adultération dont Santé Canada
a autorisé la vente au Canada. En mettant OxyNEO sur le marché, le fabricant avait pour stratégie de réduire le
risque que le médicament, à l’instar d’OxyContin, soit utilisé à mauvais escient ou de façon abusive : les comprimés
d’OxyNEO sont en effet plus difficiles à casser, à broyer ou à mâcher. Mais OxyContin a été retiré du marché légal et le
problème de la consommation d’héroïne, qui était déjà alarmant, s’est aggravé : avec ce retrait, l’approvisionnement
s’est tari sur le marché noir et les toxicomanes se sont tournés vers d’autres opioïdes, comme l’héroïne. De façon
générale, bon nombre d’experts estiment que le fait qu’OxyContin soit utilisé à mauvais escient ou de façon abusive
est l’une des causes fondamentales de la consommation de drogues illicites aujourd’hui et a ouvert la voie à la
dépendance à d’autres opioïdes.
Le fentanyl à l’avant-scène
Le fentanyl, tout comme OxyContin, a été approuvé pour la prise en charge médicale de la douleur. Il se présente sous
forme de comprimés, de pastilles, de vaporisateurs pour la gorge et de timbres pour usage topique qui libèrent une
faible dose lentement, en deux ou trois jours. Le fentanyl est encore plus puissant qu’OxyContin; en fait, il peut être
de 50 à 80 fois plus puissant que la morphine12. Une dose de fentanyl de la taille d’un grain de sel peut engendrer un
état d’euphorie s’apparentant à celui provoqué par l’héroïne, et une dose de la taille de deux grains de sel est suffisante
pour tuer un adulte en santé13.
Sur le marché noir, le fentanyl est coupé avec du sucre à glacer, de la poudre pour bébés ou des antihistaminiques en
vente libre, ou encore mélangé à d’autres drogues comme l’héroïne, la cocaïne ou l’ecstasy. Parfois, les revendeurs le
font passer pour OxyContin. Certains utilisateurs retirent le gel des timbres de fentanyl, puis s’administrent la drogue
oralement ou en la fumant.
Quelle drogue et à quelle dose?
Comme le souligne un article, « bon nombre de consommateurs de drogues à usage récréatif, pensant acheter
des comprimés d’OxyContin ou d’autres drogues, se procurent en fait du fentanyl en ignorant les risques qu’ils
prennent. Cette année, en Colombie-Britannique, de l’héroïne rose contenant du fentanyl a causé 16 décès par
surdose confirmés. De nombreux utilisateurs croient qu’ils prennent du Percocet, de l’ecstasy ou de la cocaïne
sans connaître les risques auxquels ils s’exposent en ingérant une substance aussi puissante qui engendre une
accoutumance aussi forte14 ».
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Ce qui nous amène à aujourd’hui…
Le carfentanil vient aggraver la crise des opioïdes au Canada. Le carfentanil est un opioïde synthétique, tout comme
l’oxycodone, le fentanyl et l’héroïne, mais c’est avant tout un tranquillisant pour le bétail et les éléphants qui ne peut
être administré sans danger à l’humain. On considère que le carfentanil est environ 100 fois plus puissant que le fentanyl,
10 000 fois plus puissant que la morphine et 4 000 fois plus puissant que l’héroïne15.
Inutile de mentionner que le risque de surdose est très élevé. Les experts mettent d’ailleurs les consommateurs en garde :
inhaler une dose de carfentanil plus petite qu’un flocon de neige peut déclencher une surdose mortelle16. Les autorités
soupçonnent que le carfentanil circule au Canada depuis aussi longtemps que le fentanyl, mais ce n’est que récemment
qu’elles ont réussi à faire des saisies de cette drogue.
Les forces de l’ordre présument que le fentanyl et le carfentanil sont produits en série en Chine, où des vendeurs
dissimulent aisément les comprimés dans des boîtes contenant par exemple des bandelettes pour les tests d’urine
ou des vitamines génériques. En fait, il semble qu’il soit aussi simple d’acheter et de se faire livrer du fentanyl en ligne
que de se commander un livre.
Après avoir fait le trajet de la Chine aux États-Unis, ces médicaments illicites montent vers le nord, au Canada. Récemment,
plusieurs États ont déploré une vague de surdoses et de décès. En juin, un paquet d’un kilo de carfentanil en partance
pour Calgary a été saisi à Vancouver. Une telle quantité correspond à quelque 50 millions de doses mortelles17. Dans notre
pays, le trafic de stupéfiants se fait habituellement d’ouest en est; l’Alberta et le Manitoba ont également signalé des cas
de surdoses liées à la consommation de carfentanil. Un représentant canadien des forces de l’ordre résume la situation :
« Je ne peux pas donner de chiffres, mais je peux vous dire qu’au cours des dernières années, dans toutes les provinces,
on a observé une augmentation, une augmentation significative [du nombre de décès liés à cette drogue]18. »
La trifecta…
Mais pourquoi la consommation de fentanyl – et, en particulier, de carfentanil – a-t-elle dégénéré au point d’être qualifiée
d’épidémie d’abus d’opioïdes aux États-Unis et de crise de l’abus d’opioïdes au Canada? Selon les experts, ces opioïdes
sont particulièrement inquiétants parce qu’ils possèdent les trois caractéristiques suivantes :
gg Il est facile de les faire entrer sur le marché : faire des achats en ligne n’a rien de sorcier, pas plus que le fait de
dissimuler ces drogues pour qu’elles traversent allègrement les frontières. Certains vendeurs expédient le fentanyl
dans une enveloppe qui ressemble en tous points à une carte de souhaits;
gg Ils sont abordables : un demi-gramme de fentanyl – ce qui est plus que suffisant pour obtenir un puissant effet
d’euphorie – se vend environ 40 dollars canadiens19. En mélangeant du carfentanil et du fentanyl à de l’héroïne
et à d’autres drogues illicites, les trafiquants peuvent augmenter leurs marges de profit;
gg Ils sont très puissants : ces médicaments sont si puissants que les premiers intervenants d’urgence portent maintenant
des gants et un masque pour éviter d’en ingérer accidentellement ne serait-ce qu’une infime quantité.
Juguler la crise
De toute évidence, la crise des opioïdes est un enjeu complexe. Santé Canada a d’ailleurs récemment déclaré : « Il n’y a
aucune solution unique à ce problème dévastateur, mais l’union fait la force et nous collaborons avec nos partenaires20. »
Ce point de vue reflète celui exprimé précédemment par l’Association médicale canadienne : « En réalité, il n’y a
malheureusement aucun ordre de gouvernement, groupe de fournisseurs de services de santé ni secteur de notre société
qui peut régler à lui seul cette crise complexe21. » Heureusement, diverses parties prenantes adoptent des mesures concrètes.
Voici un aperçu des initiatives mises sur pied pour encadrer l’administration des médicaments sur ordonnance visés
par cette crise.
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gg Médecins : En 2015, l’Association médicale canadienne a publié un énoncé de politique intitulé Préjudices associés
aux opioïdes et à d’autres médicaments d’ordonnance psychotropes. Ce document énonce des recommandations
qu’il serait souhaitable de suivre pour élaborer une stratégie nationale intégrée contre les préjudices associés aux
psychotropes, qu’ils soient illégaux ou sur ordonnance. La politique recommande de favoriser l’établissement
optimal d’ordonnances par des conseils, de l’éducation et des moyens de soutien basés sur des éléments de
preuve comme l’orientation clinique, les outils d’aide à la décision clinique, les programmes d’éducation, les
conseils d’experts et les modèles de soins de soutien. Elle préconise également la réglementation des médecins
et l’élaboration d’un système national de contrôle et de surveillance en temps réel de l’abus des médicaments
sur ordonnance22.
À l’échelle régionale, les secteurs les plus gravement touchés par la crise des opioïdes poursuivent la mise en
place d’une série de mesures. Par exemple, en ce qui a trait à la prescription de ces médicaments, le College of
Physicians and Surgeons of British Columbia a publié un nouvel ensemble de normes professionnelles et de lignes
directrices dont la mise en application est obligatoire. Celles-ci s’intitulent Safe Prescribing of Drugs with Potential
for Misuse/Diversion (prescrire en toute sécurité des médicaments susceptibles d’être utilisés à mauvais escient ou
détournés). Cette initiative devrait contribuer à atténuer les problèmes causés par la prescription d’opioïdes, parce
qu’elle ne laisse aucun pouvoir discrétionnaire aux médecins : les lignes directrices énoncent clairement ce que les
cliniciens doivent faire et ne doivent pas faire, et ceux-ci ont l’obligation juridique de les suivre23.
gg Gouvernement fédéral : Au printemps, la ministre fédérale de la Santé a expliqué qu’elle avait demandé à
Santé Canada de se pencher sur la mise à jour des Lignes directrices canadiennes sur l’utilisation sécuritaire et efficace
des opioïdes pour la douleur chronique non cancéreuse, qui n’ont pas été actualisées depuis 201024. De plus, cet
été, Santé Canada a annoncé la publication du Plan d’action pour lutter contre le mauvais usage des opioïdes. Cette
initiative a pour but de 1) mieux informer les Canadiens sur les risques liés aux opioïdes; 2) soutenir l’amélioration des
pratiques d’ordonnance; 3) réduire la facilité d’accès aux opioïdes inutiles; 4) soutenir l’amélioration des traitements
proposés aux patients; et 5) améliorer l’ensemble des données probantes25.
gg Aux États-Unis : Le document CDC Guideline for Prescribing Opioids for Chronic Pain (lignes directrices des CDC sur
la prescription d’opioïdes pour soulager la douleur chronique), récemment publié par les Centers for Disease Control
and Prevention des États-Unis, porte sur les sujets suivants : 1) savoir quand entreprendre ou poursuivre un traitement
par un opioïde pour soulager la douleur chronique dans un contexte autre que le traitement actif du cancer, les
soins palliatifs ou les soins de fin de vie; 2) la sélection des opioïdes, la posologie à administrer, la durée et l’arrêt
du traitement ainsi que le suivi des patients; et 3) l’évaluation des risques et la prise en charge des préjudices liés à
l’utilisation d’opioïdes26.
gg Régimes privés de remboursement des médicaments : Depuis maintenant plusieurs années, GSC applique
une Politique relative aux analgésiques narcotiques. Lorsque les demandes de règlement pour des analgésiques
narcotiques approchent un certain seuil dans le dossier d’un membre du régime, un pharmacien de GSC demande
au médecin prescripteur de lui fournir des renseignements détaillés : pourquoi la prise en charge de la douleur estelle nécessaire chez le patient, quelles autres options ont été mises à l’essai et quelles stratégies ont été appliquées
parallèlement, par exemple.
On vous tient au courant
Même si les opioïdes comme le fentanyl – et, depuis peu, le carfentanil – font l’actualité tous les jours, les médias
rapportent qu’ironiquement, de nombreux Canadiens sont très peu sensibilisés à ces médicaments et à leurs effets
potentiellement dangereux. Il est important d’être au fait du problème – et des nombreux enjeux complexes qui s’y
rattachent –, mais aussi de se tenir au courant de l’évolution de la situation. Dès que nous en saurons davantage, vous
serez les premiers à qui nous en parlerons.
suite...
6
Sources :
« ’Long past time’ to act on Canada’s deadly opioid epidemic ‘This is the greatest drug safety crisis in Canadian history and it is worsening’ », CBC
News, Hakique Virani, Rosalind Davis, David Juurlink, le 20 octobre 2016. Consulté en octobre 2016 : http://www.cbc.ca/news/canada/edmonton/
long-past-time-to-act-on-canada-s-deadly-opioid-epidemic-1.3812594
1, 9
« Ottawa must act quickly on opioid crisis », The Star, Tara Gomes, le 6 septembre 2016. Consulté en octobre 2016 : https://www.thestar.com/opinion/
commentary/2016/09/06/ottawa-must-act-quickly-on-opioid-crisis.html
2, 6
« Opioid overdose deaths continue to rise in Canada despite removal of OxyContin », CityNews, Faiza Amin, le 7 mars 2016, City News. Consulté
en octobre 2016 : http://www.citynews.ca/2016/03/07/opioid-overdose-deaths-continue-to-rise-in-canada-despite-removal-of-oxycontin/
3
The controversy surrounding OxyContin abuse: issues and solutions, United States National Library of Medicines, National Institutes of Health, Sujata
S Jayawant, Rajesh Balkrishnan, juin 2005. Consulté en octobre 2016 : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1661612/
4, 5
The promotion and marketing of OxyContin: Commercial triumph, public health tragedy, United States National Library of Medicines, National
Institutes of Health, Art Van Zee, février 2009. Consulté en octobre 2016 : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2622774/
7, 8
« Federal government reversing its decision to allow generic OxyContin as addictions surge », National Post, John Ivison, le 14 mai 2015. Consulté
en octobre 2016 : http://news.nationalpost.com/news/canada/federal-government-reversing-its-decision-to-allow-generic-oxycontin-as-addictions-surge
10, 11
What is fentanyl? National Institute of Drug Abuse, juin 2016. Consulté en octobre 2016 : https://www.drugabuse.gov/publications/drugfacts/fentanyl. Révisé
en juin 2016. « Strongest painkillers are also most addictive », ABC News, Dean Schabner, le 10 mai 2005. Consulté en octobre 2016 : http://abcnews.go.com/
Health/PainManagement/story?id=711680&page=1.
12
« A killer high, How Canada got addicted to fentanyl », The Globe and Mail, Amber Nracken, août 2016. Consulté en octobre 2016 :
http://www.theglobeandmail.com/news/investigations/a-killer-high-how-canada-got-addicted-tofentanyl/article29570025/
13
« Fentanyl: Revolutionizing Canada’s illicit market for drugs », The Argus, éditorial, le 27 septembre 2016. Consulté en octobre 2016 :
http://theargus.ca/news/2016/fentanyl/
14, 19
« What is carfentanil? Deadly street drug is causing mass overdoses in the US », Global News, Carmen Chai, le 14 septembre 2016. Consulté
en octobre 2016 : http://globalnews.ca/news/2939935/what-is-carfentanil-deadly-street-drug-is-causing-mass-overdoses-in-the-us/
15
« Drug linked to Ohio overdoses can kill in doses smaller than a snowflake », The New York Times, Jack Healy, le 5 septembre 2016. Consulté
en octobre 2016 : http://www.nytimes.com/2016/09/06/us/ohio-cincinnati-overdoses-carfentanil-heroin.html?_r=0
16
« Deadly opioid carfentanil bound for Calgary seized in Vancouver, Enough of the drug seized to produce 50M fatal doses », Dave Dormer, CBC News,
le 9 août 2016. Consulté en octobre 2016 : http://www.cbc.ca/news/canada/calgary/carfentanil-seized-border-vancouver-calgary-1.3714070
17
« Police intercept deadly opioid carfentanil: ‘50M doses could’ve hit our streets’ », Global News, Erika Tucker, le 10 août 2016. Consulté
en octobre 2016 : http://globalnews.ca/news/2873243/rcmp-say-theyve-seized-unique-substance-more-lethal-than-fentanyl/
18
20
Déclaration de la ministre de la Santé sur la crise relative aux opioïdes, gouvernement du Canada, le 27 juillet 2016. Consulté en octobre 2016 :
http://news.gc.ca/web/article-fr.do?nid=1105179&tp=980
L’AMC s’attaque « de front » à la crise de l’accoutumance aux opioïdes, Association médicale canadienne. Consulté en octobre 2016 : https://www.cma.ca/
fr/pages/gc-2015-cma-confronts-opioid-addiction-crisis.aspx
21
Préjudices associés aux opioïdes et à d’autres médicaments d’ordonnance psychotropes, Association médicale canadienne, 2015. Consulté en octobre 2016 :
http://policybase.cma.ca/dbtw-wpd/Policypdf/PD15-06f.pdf
22
Safe Prescribing of Drugs with Potential for Misuse/Diversion, Association médicale canadienne, le 1er juin 2016 (révisé le 5 août 2016). Consulté
en octobre 2016 : https://www.cpsbc.ca/files/pdf/PSG-Safe-Prescribing.pdf
23
« Health Canada to explore national plan to deal with opioid abuse », The Globe and Mail, Karen Howlett Grant Robertson, le 18 avril 2016. Consulté
en octobre 2016 : http://www.theglobeandmail.com/news/national/health-canada-to-explore-national-plan-to-deal-with-opioid-abuse/article29672196/
24
Mesures de Santé Canada pour lutter contre le mauvais usage des opioïdes, Santé Canada, le 7 juillet 2016. Consulté en octobre 2016 :
http://canadiensensante.gc.ca/healthy-living-vie-saine/substance-abuse-toxicomanie/misuse-plan-abus-index-fra.php
25
CDC Guideline for Prescribing Opioids for Chronic Pain, Centers for Disease Control and Prevention, le 18 mars 2016. Consulté en octobre 2016 :
http://www.cdc.gov/drugoverdose/prescribing/guideline.html
26
7
NOUVEAUTÉS
LA PILULE CONTRACEPTIVE MOINS POPULAIRE AUPRÈS DES FEMMES
Les contraceptifs oraux sont la méthode de planification des naissances la plus populaire auprès des femmes, puisque les
trois quarts environ des Nord-américaines les utilisent à un moment ou à un autre de leur vie. Au cours des cinq dernières
années, cependant, le nombre d’ordonnances de contraceptifs oraux au Canada n’a cessé de diminuer. En 2015, les
pharmacies canadiennes ont en effet exécuté 1,17 million d’ordonnances de moins qu’en 2011.
Les raisons de cette tendance sont mal connues. Il se pourrait que les femmes se tournent vers d’autres formes de
contraception, comme des méthodes sans œstrogène et non hormonales ou encore vers les dispositifs intra-utérins et
les applications de suivi de la fécondité. De plus, bien que l’innocuité de la pilule contraceptive n’ait fait qu’augmenter
depuis son lancement en 1960, les spécialistes estiment que beaucoup d’inquiétudes demeurent, alimentées peut-être
par des sites Web aux titres à sensation présentant des récits anecdotiques. Certaines utilisatrices se plaignent aussi
de troubles de l’humeur, qu’elles associent à la pilule contraceptive.
L’accent que met de plus en plus la société sur la santé naturelle pourrait également contribuer à cette baisse, plusieurs femmes
déclarant ne pas être à l’aise à l’idée d’avoir des hormones synthétiques dans leur corps. Au Canada, le nombre d’ordonnances pour
des pilules contraceptives sans œstrogène a augmenté de 11 % entre 2011 et 2015. De plus, durant la même période, le nombre
d’ordonnances pour une injection administrée quatre fois par année et contenant seulement de la progestine a plus que doublé.
Pour plus de renseignements, veuillez consulter https://www.thestar.com/life/health_wellness/2016/10/10/over-the-pill.html.
L’ASSOCIATION MÉDICALE CANADIENNE PUBLIE SES RECOMMANDATIONS
EN PRÉVISION D’UN NOUVEL ACCORD SUR LA SANTÉ
L’Association médicale canadienne (AMC) est satisfaite de voir le gouvernement fédéral négocier un nouvel accord sur
la santé, un accord juridique entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux sur le financement de la santé.
L’accord sur la santé permet aux gouvernements provinciaux et territoriaux d’établir des orientations communes pour notre
système national de santé et de définir des objectifs ainsi que des stratégies pour les programmes de santé qu’ils financent.
Pour répondre efficacement aux besoins chroniques et complexes de la population croissante et vieillissante du Canada et mettre
en œuvre ce qu’elle considère comme une vision moderne des soins de santé, l’AMC formule, en prévision du nouvel accord, les
recommandations suivantes dans son rapport intitulé Améliorer la santé de l’ensemble des Canadiens : une vision pour l’avenir :
gg L’instauration d’un paiement supplémentaire ciblé du Transfert canadien en matière de santé pour les provinces
et les territoires comptant une plus grande proportion d’aînés;
gg La couverture des médicaments d’ordonnance très coûteux afin que la maladie n’entraîne pas pour les Canadiens
des difficultés financières indues;
gg Un soutien financier accru aux aidants familiaux, sous forme de crédits d’impôt remboursables;
gg Une stratégie nationale pour les soins palliatifs et les soins de fin de vie;
gg Un plan coordonné de soins à domicile permettant aux aînés en bonne santé de continuer à vivre chez eux tout
en recevant l’appui dont ils ont besoin;
gg Des investissements clés dans les infrastructures afin d’améliorer les soins de longue durée et d’en offrir davantage.
Le dernier accord sur la santé, conclu en 2004 pour une période de dix ans, a pris fin en 2014, et depuis, un régime de
financement fédéral est en place. Idéalement, la signature d’un nouvel accord en 2017 permettrait aux gouvernements de
mieux répondre aux besoins de santé des Canadiens tout en faisant meilleur usage des ressources et en demeurant viable.
Pour plus de renseignements, veuillez consulter le site de l’AMC à http://www.exigeonsunplan.ca/l_amc_d_voile_son_
programme_en_pr_vision_du_nouvel_accord_sur_la_sant.
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PROGRAMME DES DONS COMMUNAUTAIRES
VOICI COMMENT NOUS CONTRIBUONS À L’INTÉRÊT COMMUN...
Tracer la voie pour un avenir plus prometteur
Voici comment les organismes que nous finançons changent le cours des choses
Les programmes de soins de santé et de services sociaux – notamment les soins dentaires, soins de la vue, médicaments
d’ordonnance, services de gestion de la maladie et services de soutien en santé mentale – peuvent être des catalyseurs
du changement. C’est pourquoi le Programme des dons communautaires de GSC s’attache à aider les organismes et
initiatives qui fournissent des services aux personnes sous-assurées ou non assurées. Tous les organismes financés ont
une composante « intervenant pivot » – ce qui signifie un changement positif en dirigeant les personnes vulnérables vers
des services supplémentaires susceptibles d’améliorer leur situation.
Récipiendaires de subventions du Programme des dons communautaires en action
Hope Place Centres – Smile, You’re In Recovery
Les Hope Place Centres viennent en aide aux personnes qui vivent avec les nombreux problèmes qu’entraîne une dépendance
à l’alcool ou aux drogues et leur donnent espoir en l’avenir. Grâce à deux centres de traitement en résidence, un pour
les femmes et un pour les hommes, ainsi qu’à un centre de traitement communautaire, les clients aux prises avec une
dépendance bénéficient de traitements contre la dépendance adaptés à leur sexe ainsi que d’une gamme de services liés à la
désintoxication, tous fournis en collaboration avec des partenaires de la collectivité. Ces services permettent aux clients de faire
des choix responsables et éclairés et de trouver une nouvelle façon de vivre sans dépendance.
Un sourire aussi radieux que leur avenir sur la voie du rétablissement
Une grande partie des clients qui reçoivent l’aide des Hope Place Centres ont tout perdu à cause de leur dépendance, ont vécu
des traumatismes et sont démolis mentalement. Une part importante du processus de guérison consiste donc à se sentir bien,
à bien voir et à avoir l’air bien, et c’est la philosophie qui oriente le programme Smile, You’re In Recovery : même si le chemin vers
la désintoxication est long et parsemé d’embûches, certaines choses peuvent rendre le parcours moins difficile. Pouvoir s’occuper
de son état de santé en obtenant les médicaments d’ordonnance appropriés, voir clairement en obtenant des lunettes ou des
lentilles cornéennes et reconquérir d’importants aspects de sa vie avec un large sourire rendu possible grâce à l’obtention de
soins dentaires appropriés sont tous des éléments qui peuvent avoir un effet concret sur le processus de rétablissement.
Le programme Smiles collabore avec des praticiens qui offrent des services à tarif réduit, ou sans frais, pour que les
clients obtiennent des médicaments d’ordonnance, des lunettes ou des lentilles cornéennes et des soins dentaires de
restauration qu’ils n’auraient pas les moyens d’obtenir autrement. La plupart des clients du programme vivent dans la
pauvreté, étant des travailleurs à faible revenu, des bénéficiaires de l’aide sociale ou des personnes sans aucune source
de revenus. Le programme vise d’abord et avant tout les jeunes de 18 à 24 ans ainsi que les femmes, en particulier celles
qui sont enceintes ou mères d’enfants de moins de six ans.
Faciliter la voie vers le rétablissement
Le financement offert par GSC permet de faire en sorte qu’un plus grand nombre de clients qui décident de reprendre leur vie
en main peuvent participer au programme Smile. Un travailleur de soutien aux pairs aide à déterminer les clients prioritaires et,
pour ceux dont l’inscription est approuvée, prend les rendez-vous et assure un suivi en commandant les articles prescrits. Cette
année, l’objectif du programme est de donner à 300 clients la chance de voir dans le miroir un avenir plus prometteur et,
en abandonnant leur dépendance, de retrouver le sourire. Pour en savoir plus, veuillez consulter www.hopeplacecentres.org.
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CHEZ VOUS ET AILLEURS ...
Un événement à ne pas manquer
2016 Mental Health Summit Vancouver – Le 13 décembre 2016
Hôtel Fairmont, Vancouver
http://www.benefitscanada.com/conferences/mental-health-summit-vancouver
Le responsable de l’innovation en gestion de la santé de GSC, Peter Gove, y parlera de « La médicalisation du mal-être ».
Malade
Malade
Malade
GAGNANT DU TIRAGE D’UN FITBIT
Toutes nos félicitations à K. SHARMA, Burlington (Ontario), gagnant de notre tirage
mensuel d’un Fitbit. Dans le cadre de ce concours, le nom d’un membre sera tiré au sort parmi
les membres du régime qui se sont inscrits aux Services en ligne des membres du régime.
greenshield.ca
London1.800.265.4429
Vancouver1.800.665.1494
Toronto1.800.268.6613
Windsor1.800.265.5615
Calgary1.888.962.8533
Montréal1.855.789.9214
Service à la clientèle
1.888.711.1119
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