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LHC20027.QXD 12/04/02 10:01 Page 1 Sait-on toujours ce que l’on dit ? Introduction 1. Oui, on sait toujours ce que l’on dit A. Toute parole est l’expression d’une pensée, car le langage est signe de la pensée On sait toujours ce que l’on dit, car dire c’est simplement exprimer oralement une pensée, c’est-à-dire une production de sens consciente : le choix des mots et des intonations est libre. B. La prise de parole est un acte Parler relève d’une intention consciente et volontaire, qui suppose donc une réflexion. Exemple : demander pardon, promettre. 2. Non, on ne sait pas toujours ce que l’on dit A. La parole ne témoigne que d’une représentation de la réalité, et peut donc être illusoire Nous pouvons croire que nous disons la vérité alors même que notre connaissance est erronée, partielle. De plus, on peut involontairement se méprendre sur le sens d’un mot ou d’une expression : notre maîtrise du vocabulaire est incomplète. B. Certaines paroles ne sont pas le fruit d’une intention consciente Sous l’emprise de l’émotion, nous pouvons commettre un lapsus, parole involontaire qui nous semble absurde voire contraire à notre intention. Ce type de parole témoigne de l’inconscient d’une part de notre psychisme caché à notre conscience, qui nous empêche de savoir ce que nous disons. C. L’effet produit par nos paroles ne peut être prévu de manière certaine Nous ne pouvons connaître autrui au point d’anticiper sa réaction à nos paroles. LHC20027.QXD 12/04/02 10:01 Page 2 3. Comme tout savoir, le savoir de ce que l’on dit présuppose le langage A. Si nous choisissons nos mots, nous ne sommes pas pour autant maîtres du langage Nous pouvons choisir d’employer tels ou tels mots, syntaxe, niveau de langue…, mais il reste que nous ne créons pas la langue. Elle est un héritage qui nous est enseigné. B. Le savoir ou la pensée conscients ne sont pas transcendants à la langue Nos pensées ne se constituent en un savoir conscient que grâce aux mots. Nous savons ce que nous disons car le savoir de ce que l’on dit implique déjà une forme de parole silencieuse ; avant d’être exprimée oralement, la pensée est déjà un « dialogue de l’âme avec elle-même » (Platon). Conclusion ■ Ouvertures LECTURES – Descartes, Lettre au marquis de Newcastle. – Freud, Introduction à la psychanalyse, Payot.