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Ndola, 14 février 2012. Premier voyage hors de Lusaka. Le voyage de 321 km s’annonce un peu long mais, heureusement, la route est bonne. Je suis en compagnie de mon confrère Suisse alémanique, Karl Kälin. Nous allons en direction de Ndola situé à la frontière de la République Démocratique du Congo au cœur de la région des mines de cuivre. Fondé en 1904 par John Chiripula Stephenson, soit six mois seulement après le passage du fameux David Livingstone, Ndola a toujours été une importante ville reliée par un chemin de fer à la capitale Lusaka, cela dès 1907. La ville administrative de Ndola a longtemps été plus importante que Lusaka avec son aéroport international. Son déclin a débuté dans les années soixante-dix avec la chute des prix du cuivre. Il semble qu’un regain d’activités économiques se pointe à l’horizon avec la construction d’un second viaduc pétrolier en direction de la Tanzanie et d’une autre raffinerie de pétrole bientôt mise en chantier par des investissements privés. Les Missionnaires d’Afrique sont présents à Ndola depuis 1932. Servant essentiellement comme lieu de ravitaillement, la procure de Ndola a joué un rôle indispensable pour les diocèses du nord de la Zambie qui se trouvaient littéralement coupés du reste du pays par la distance et un système routier quasi inexistant. L’amélioration de ce système routier permet aujourd’hui un réel développement de cette région de la Zambie. Les hangars de la procure de Ndola sont maintenant vides. Quatre confrères assurent tout de même une présence qui permettra d’ici quelques années une revitalisation des lieux à l’exemple de la ville. Le travail missionnaire, surtout dans un pays de plus en plus urbanisé, se réalise maintenant dans les quartiers de villes. Je repense à mon expérience de brousse au Congo, autrefois le Zaïre, où j’ai vécu de si belles années au cœur d’une population dispersée sur de vastes étendues. Le Malawi avait quelque chose de cela, sauf la distance à parcourir. Mon arrivée à Lusaka me transporte dorénavant à une autre échelle de relation humaine qui ressemble étrangement à toutes les villes du monde. Je ressens une forme de nostalgie à l’idée de m’être éloigné de cet aspect poétique de la vie missionnaire vécue à l’autre bout du monde. L’internet me rapproche, ainsi en est-il de la Zambie, du reste de la planète et m’éloigne en même temps de la réalité encore bien vivante de la brousse africaine. Les communications, à l’image des routes bitumées de la Zambie, transforment rapidement les rapports humains. Les téléphones portables se propagent dans tous les coins du pays. Cela permet au petit fermier de vendre les produits de sa récolte avec la garantie d’un service bancaire relié à son cellulaire. Les idées se propagent, pour le meilleur ou pour le pire. Chose certaine, l’Afrique est de plus en plus partenaire du mouvement planétaire. Ndola n’en est-il pas un exemple? Maison de la procure de Ndola embellie de fleurs.