Marine - Amazon Web Services

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Marine - Amazon Web Services
N ° 2 9 9 1 D U 2 8 AV R I L 2 0 1 2 • L E M A G A Z I N E D E L A M A R I N E N AT I O N A L E
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ESCALE À NANCY DU 12 AU 13 MAI
LA LORRAINE ACCUEILLE LA MARINE
Commando
de Penfentenyo
Raid sur Calvi
et Crovanie PAGE 20
Concours Lépine
PAM 2012
Rugby
Le filtre à
bassin à
l’honneur PAGE 25
Bien préparer son
déménagement
en métropole PAGE 27
Victoires
pour le
RCMN PAGE 31
LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE
ÉDITORIAL
SOMMAIRE
AZIMUT
4
ACTUALITÉ
6
Reconnaissance de la nation aux morts pour la France •
L’amiral Launay quitte la Marine • Les marines de l’océan
Indien au Cap • Fanal 12 : bilan des opérations • Les restaurants du SSV Toulon sous le signe du chocolat • Piraterie : un nouveau groupe de pirates neutralisé par
l’Aconit • Interception d’une cible supersonique au ras de
l’eau • Charles de Gaulle : entraînement conjoint entre le
GAé et l’armée de Terre • Sargento Aldea : expertise
française à bord • ACM à Obock pour la mission Jeanne
d’Arc 2012 • Le bout du tunnel grâce au BMPM
PASSION MARINE
PAGE 12
MARINS CONTINENTAUX
EN PASSANT PAR LA LORRAINE
AVEC MES BATEAUX…
VIE DES UNITÉS
20
Commando de Penfentenyo : raid commando sur Calvi
et Crovanie ! • Afghanistan : deux marins du ciel en
montagne • Pont azur sur l’Aquitaine • Le Jacques
Cartier en escale dans le dernier royaume polynésien
TÉMOIGNAGE DE MARIN
25
Le filtre à bassin au concours Lépine
CHRONIQUE DU PERSONNEL
26
CSFM : omniprésent, déterminant et actif pour faire
progresser la condition militaire en 2011 • Aide à la
mobilité : PAM 2012 − bien préparer son déménagement en métropole • Embarqués… pour mieux recruter ! • L’ANOCR manifeste sa solidarité • Signature
d’un partenariat entre la Marine et l’EDHEC
HISTOIRE
29
Le régiment blindé de fusiliers marins
INFO SPORT
30
Défi rames Bouvet Guyane : le sel de l’aventure • Le
RCMN défait la Royal Navy
ESPACE LOISIRS
32
Titanic : centenaire d’un naufrage
AGENDA
L
e premier numéro de Cols Bleus est daté du 23 février 1945. Dès sa
création, le magazine se donnait explicitement le double dessein de « fournir
aux marins une lecture choisie spécialement pour eux » et de « tenir le public
au courant de la vie de notre Marine nationale », en symbolisant ainsi l’étroite
union entre celle-ci et la nation. Cols Bleus a ensuite toujours su évoluer avec son
temps, tout en conservant le même objectif.
Dans les années 2000, le ministère de la Défense avait voulu envisager le
regroupement de toutes les publications de Défense sous forme de feuillets insérés au
sein de larevue Armées d’Aujourd’hui. Mais l’attachement des lecteurs, tout autant
que celui aux institutions, avait permis la préservation des différentes revues
spécifiques d’armées.
Après le passage en septembre 2010 à une régularité bimensuelle de Cols Bleus,
imposée aussi par des réductions de budget et d’effectifs, la pérennité du support
papier pourrait à nouveau être remise en cause au profit d’une version numérique.
Une étude interarmées en ce sens est actuellement en cours.
Cette fois encore, nous aurons à rappeler les spécificités de la Marine. En effet,
nombreux sont ceux, en particulier parmi les marins embarqués, qui ne disposent
pas d’un accès facile à Internet, rendant absolument nécessaire la conservation d’une
version papier, même si la complémentarité des supports d’information permettra de
nouvelles perspectives d’évolution et d’enrichissement multimédias.
Puisque les raisons qui motivent cette nouvelle remise en cause semblent être
essentiellement économiques, la réflexion nous incite à rechercher un modèle de
fonctionnement où les coûts de réalisation (fabrication et expédition) pourraient
être couverts par les recettes provenant de la vente au numéro, mais aussi des
abonnements et de la publicité. Cet objectif peut sembler ambitieux, mais il est sans
doute accessible, en proposant un contenu renouvelé de façon à toujours mieux
satisfaire les lecteurs, et bien sûr, à développer le réseau de distribution.
Il faudrait alors trouver une structure juridique adaptée, qui pourrait probablement
être un établissement public administratif déjà existant (structure administrative ayant
vocation à assurer une activité économique indépendante) et pouvant porter de
manière autonome cette activité d’édition.
Nous aurions aussi besoin du soutien et de la fidélité de nos lecteurs, en rappelant à
tous ceux qui nous sont proches, comme les futurs ou anciens marins, qu’il est facile
de s’abonner pour garder ce lien attrayant avec l’actualité de la Marine.
Heureux d’avoir ainsi pu travailler avec l’équipe de rédaction de Cols Bleus, en lien
avec nos interlocuteurs de l’agence
Idé Édition et de l’ECPAD, c’est avec
confiance que je transmets aujourd’hui
l’avenir de notre magazine à Philippe
Ébanga, qui me remplace comme
directeur de la publication.
Merci à tous de votre attentive et
exigeante fidélité.
Dominique de Lorgeril,
directeur de la publication.
33
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 3
0
A
33
zimut
5
31
285
30
0
SITUATION DES BÂTIMENTS
DÉPLOYÉS AU 18 AVRIL 2012
DÉPLOIEMENT ATLANTIQUE
270
-BPC Tonnerre/Opération Corymbe/
-Batral Dumont d’Urville/Surveillance maritime/
-FS Germinal/Surveillance maritime/
-BH Borda, BE Guépard, BE Églantine,
Patrouilleur Fulmar, BRS Altaïr
Saint-Pierre-et-Miquelon
DÉPLOIEMENT OCÉAN PACIFIQUE
-P400 La Glorieuse/Mission permanente de sécurité maritime/
-FS Vendémiaire/Déploiement en Asie/
-RR Révi
255
Saint-Barthélemy
Saint-Martin
Guadeloupe
Martinique
Clipperton
24
0
Guyane française
Polynésie française
5
22
0
21
4 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
0
exclusives françaises
195
Département, collectivité
ou territoire d’outre-mer
30
45
DÉPLOIEMENT MÉDITERRANÉE
60
-FLF Guépratte/Opération Active Endeavour/
-P 400 Capricorne/Surveillance des mines/
-BH La Pérouse/Déploiement hydrographique/
-FLF Courbet/Entraînement Raïs Amidou/
-FLF Lafayette, PE Adroit, PR Meuse, FASM Montcalm,
BBPD Achéron, Aviso CDT Bouan, Aviso EV Jacoubet,
BBPD Pluton
75
DÉPLOIEMENT OCÉAN INDIEN
90
-FAA Cassard/Opération Enduring Freedom/
-FLF Aconit/Opération Atalante/
-BPC Dixmude/Opération Atalante/
-FASM Georges Leygues/Opération Atalante/
-BCR Marne/Opération Atalante/
-FS Nivôse/Opération Atalante/
-BH Beautemps-Beaupré/Mission hydrographique/
-Batral La Grandière/Surveillance maritime/
-FS Floréal/Police des pêches/
105
12
0
Mayotte
Wallis-et-Futuna
La Réunion
Nouvelle-Calédonie
5
13
15
0
En mission permanente
Sous-marin lanceur d’engin (SNLE)
Atlantique II
Commandos
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 5
165
INFO
actus
RECONNAISSANCE DE LA NATION AUX MORTS POUR LA FRANCE
1 Vendredi 6 avril 2012, tous les fusiliers marins et les commandos
de la base de Lanester ont accueilli les familles de leurs six camarades
morts pour la France au cours des vingt dernières années. Les associations d’anciens comptaient de nombreux représentants. À cette
occasion, une stèle qui porte leurs noms a été dévoilée. Elle est plantée à côté de celles qui entretiennent la mémoire de ceux qui sont
tombés en Indochine et en Algérie. Elles entretiennent la reconnaissance de la Nation.
CAPITAINE DE CORVETTE JEAN-LOUP EYCHENNE
DISCOURS DU VICE-AMIRAL CHRISTOPHE PRAZUCK,
COMMANDANT LA FORCE MARITIME DES FUSILIERS
MARINS ET COMMANDOS, 6 AVRIL 2012.
Capitaines de corvette Jean-Loup Eychenne et Yvon Graff,
Maîtres principaux Loïc Le Page et Frédéric Paré,
Maîtres Jonathan Lefort et Benjamin Bourdet,
Mes chers camarades,
Au cours des vingt dernières années vous êtes morts au combat
en ex-Yougoslavie ou en Afghanistan.
Vous étiez les mieux entraînés, les plus endurants, les plus rusés, les plus habiles,
les plus enthousiastes, les meilleurs des camarades. C’est pour cela que vous
étiez commando marine.
Et c’est parce que vous étiez commando marine que la France vous a envoyé
défendre ses valeurs et ses intérêts dans la mission la plus difficile, celle où
l’ennemi a pris votre vie.
Capitaines de corvette Jean-Loup Eychenne et Yvon Graff,
Maîtres principaux Loïc Le Page et Frédéric Paré,
Maîtres Jonathan Lefort et Benjamin Bourdet,
Mes chers camarades,
Vous êtes tombés au champ d’honneur, c’est-à-dire que vous avez honoré votre
parole, votre engagement au service de votre pays quoi qu’il en coûte.
Ce sacrifice vous vaut la reconnaissance de la Nation. Elle vous a distingués
en vous désignant « morts pour la France ». La Nation assume ainsi totalement
le sens de votre sacrifice. Elle vous a décoré, elle vous a promu, elle vous a rendu
les honneurs, elle s’est souciée du devenir de vos proches ravagés par l’affliction.
Capitaines de corvette Jean-Loup Eychenne et Yvon Graff,
Maîtres principaux Loïc Le Page et Frédéric Paré,
Maîtres Jonathan Lefort et Benjamin Bourdet,
Mes chers camarades,
La reconnaissance de la Nation s’est exprimée solennellement lors de votre
disparition. Mais la nécessité de cette reconnaissance perdure et perdurera. C’est
la raison pour laquelle nous honorerons désormais vos noms sur cette stèle
dévoilée aujourd’hui.
Cette stèle témoigne, comme les autres stèles plantées sur cette base. Elle est un
relai. Le temps est venu pour que la reconnaissance de la Nation passe désormais
par l’âme de chacun des marins qui foulera cette esplanade et s’arrêtera devant
vos noms, aujourd’hui et demain.
Capitaines de corvette Jean-Loup Eychenne et Yvon Graff,
Maîtres principaux Loïc Le Page et Frédéric Paré,
Maîtres Jonathan Lefort et Benjamin Bourdet,
Mes chers camarades,
Nous savons vos noms,
Nous les honorerons
Et nous les conserverons,
Comme le souvenir de vos vertus.
6 ® COLS BLEUS ® N° 2991 ® 28 AVRIL 2012
Officier sous contrat en 1979, le capitaine de corvette
Jean-Loup Eychenne est certifié plongeur démineur,
fusilier marin de spécialité. Second de la compagnie
des fusiliers marins de Cherbourg en 1988, il est sur le
Clemenceau en 1991 lors de la guerre du Golfe.
Il décède le 7 janvier 1992 en Croatie, alors qu’il opère pour la mission
de contrôle de la Communauté européenne. Ce jour-là, l’hélicoptère
dans lequel il vole avec quatre observateurs militaires italiens est abattu.
CAPITAINE DE CORVETTE YVON GRAFF
Mousse en 1964, le capitaine de corvette Yvon Graff
devient fusilier marin, puis commando en 1969. Il sert
à Penfentenyo, à Jaubert, en état-major, au commandement de la compagnie des fusiliers marins de Cherbourg en 1994. Affecté à Belgrade comme adjoint au
chef des observateurs de la Communauté européenne, il y trouve la
mort le 19 novembre 1997.
MAÎTRE PRINCIPAL LOÏC LE PAGE
Maistrancier, le maître principal Loïc Le Page devient
fusilier marin puis commando en 1997. Il sert alors à Jaubert. Major de sa promotion du brevet supérieur en
2003, il devient chef de groupe à Trepel. Il tombe au
combat le 4 mars 2006 dans le Sud-Afghan.
MAÎTRE PRINCIPAL FRÉDÉRIC PARÉ
Maistrancier, le maître principal Frédéric Paré choisit la
spécialité d’infirmier. Il sert au bataillon des marinspompiers de Marseille, puis à la base des fusiliers marins
et des commandos en 2004. Lors de son deuxième séjour
afghan, le 25 août 2006, il perd la vie dans une embuscade alors qu’il se portait au secours de ses camarades blessés.
MAÎTRE JONATHAN LEFORT
Le maître Jonathan Lefort s’engage en 2000. Il sert au
groupement de fusiliers marins de Brest, puis au commando Jaubert à partir de 2002. Le 18 décembre 2010,
il est tué au combat en province de Kapisa lors de son troisième séjour afghan. Il opère alors au sein du groupe
spécialisé en contre-terrorisme et libération d’otage de Trépel.
MAÎTRE BENJAMIN BOURDET
Le maître Benjamin Bourdet s’engage en 2003. Il sert
au groupement de fusiliers marins de Brest, puis dans la
compagnie de l’île Longue. Commando en 2008, il est
affecté à Jaubert où il fait partie des premières EPE
déployées en océan Indien. Tireur de précision, il est tué
au combat le 14 juillet 2011 en province de Kapisa. ®
L’AMIRAL LAUNAY
QUITTE LA MARINE
1 Au cours d’une cérémonie militaire à l’École
navale, sous un soleil brestois radieux, l’amiral
Launay a quitté la Marine le 5 avril dernier, après,
comme il l’a lui-même résumé, « 37 ans de service,
dont 17 embarqués, 10 ans à Paris, 9 ans à l’étranger, dont 5 en Allemagne et… 18 déménagements ».
Cette « remarquable carrière » comme l’a rappelé
l’amiral Rogel, chef d’état-major de la Marine, a
connu trois dominantes : marin, diplomate et
haut responsable militaire.
Marin d’abord (et surtout) : après l’École navale
où il rentre en 1974, il choisit la spécialité de détecteur. Sa carrière l’amène à embarquer sur de nombreux bâtiments et il en commande trois : le dragueur côtier Pivoine, l’aviso Commandant
L’Herminier et la frégate Latouche-Tréville. Parmi
ses affectations à terre, il a aussi été gestionnaire du
personnel officier.
Diplomate ensuite : attaché naval à l’ambassade
de France à Bonn puis, devenu amiral, attaché de
défense à Londres. Il fut aussi sous-directeur
E N
L’IGA PINTARD EN VISITE
À TOULON
chargé des questions européennes auprès du
Secrétariat général pour la défense nationale.
Haut responsable militaire enfin : amiral commandant la zone maritime de l’océan Indien,
puis major général de la Marine et dernièrement, pendant plus de deux ans, inspecteur
général des armées-Marine.
Au moment de quitter le bord, devant ses pairs et
les plus hautes instances du ministère ainsi que de
nombreux marins, l’amiral a rappelé les principaux enseignements qu’il a retirés de ses multiples
expériences : la qualité de nos institutions dans les
moments intenses d’engagement des forces ; le trésor de la formation ; la compétence et la solidité
des équipages ; la complémentarité et la qualité des
armées et de la Gendarmerie ; la dynamique de la
passion et la force de l’émotion ; l’urgence du décloisonnement intellectuel pour comprendre les ressorts
du monde ; la nécessité d’une vision commune
franco-allemande ; la nécessité de la persévérance
et de l’endurance au quotidien comme la mer nous
l’enseigne ; la vertu de la fidélité aux valeurs et la
valeur de la fidélité ; la certitude que la mer est
l’avenir du monde. LES MARINES DE L’OCÉAN INDIEN AU CAP
1 Les membres de l’Indian Ocean Naval Symposium (IONS) ont tenu leur troisième rencontre en Afrique du Sud du 10 au 14 avril 2012.
Ce symposium a été lancé par la marine
indienne en 2008, et regroupe actuellement les
marines de 32 pays riverains de l’Océan Indien,
dont naturellement la France, très présente avec
les départements de La Réunion et de Mayotte
B R E F
ainsi que les îles Éparses et les terres australes et
antarctiques françaises.
Après avoir exercé la présidence de ce symposium
de 2010 à 2012, la marine émirienne a passé le
témoin cette semaine à la marine de l’Afrique du
Sud, qui le conservera jusqu’en 2014.
Pour la France, l’amiral Benoît Chomel-de-Jarnieu,
inspecteur général des armées - Marine, représentait le chef d’état-major de la marine.
Quatre jours durant, les hauts responsables des marines ont exposé leurs préoccupations et leurs projets. La question de
la piraterie, qui sévit notamment dans le
golfe d’Aden et au large de la Somalie,
où elle perturbe le trafic maritime, a évidemment été au cœur des discussions.
Cette initiative regroupe des marines très
diverses, aux capacités et aux ambitions
très différentes, mais qui partagent toutes
la certitude d’une nécessaire coopération
et la volonté d’améliorer le dialogue
régional. L’IGA Pintard, directeur central du
Service de soutien de la flotte (SSF),
s’est rendu le 29 mars dernier sur la
base navale de Toulon. Il y a prononcé
une conférence sur le thème du MCO
naval et a rencontré les unités, à terre
et embarquées, qui y sont implantées.
L’IGA Pintard a présenté le bilan des
actions menées par le SSF en 2011,
les actions actuellement en cours pour
répondre aux objectifs d’amélioration du
MCO, ainsi que les perspectives pour
les années à venir. Le directeur du SSF
a insisté sur l’importance de l’anticipation
dans la préparation des arrêts
techniques, du contrôle au fil de l’eau des
prestations et du dialogue entre
les acteurs du MCO.
L'IGA PINTARD, DIRECTEUR
CENTRAL DU SSF ET LE VA JOLY,
CHEF D'ÉTAT-MAJOR D'ALFAN.
ADMISSION AU SERVICE
ACTIF DE L’ADROIT
Le patrouilleur d’expérimentation
l’Adroit a été admis au service actif
le 19 mars 2012.
Objet d’un partenariat avec la société
DCNS, le patrouilleur a été pris en
charge par la Marine nationale le
21 octobre 2011, pour une durée de
trois ans. Ce patrouilleur hauturier,
doté d’équipements innovants et armé
par un équipage réduit, participera aux
capacités d’intervention en haute mer
de la Marine.
Ce bâtiment a pour mission d’explorer
le spectre d’emploi d’un patrouilleur
moderne de la classe 1 500 tonnes et
de conduire des expérimentations de
nouveaux systèmes navals, tels que les
drones aériens à voilure tournante.
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 7
INFO
actus
FANAL 12
BILAN DES OPÉRATIONS
1 Fanal 12, période d’entraînement du groupe
aéronaval (GAN) qui s’est déroulée du 5 au 12 avril
en Méditerranée, vient de s’achever avec le retour
des frégates et du porte-avions Charles de Gaulle à
Toulon. Les dix-huit aéronefs du Groupe aérien
embarqué (GAé) – sept Super Étendard Modernisé,
neuf Rafale Marine et deux E-2C Hawkeye – ont
quant à eux repris la direction des bases aéronavales
de Landivisiau et de Lann-Bihoué.
À la barre du GAN pendant l’ensemble des manœuvres, le contre-amiral Philippe Coindreau et son
état-major ont conduit les activités des unités
déployées, en intégrant notamment les retours d’expérience d’Harmattan pour définir les objectifs d’entraînement. Le rythme de travail et l’intensité des
missions n’ont cessé de monter en puissance, jusqu’à
la phase tactique finale.
Fanal 12 s’est en effet conclu par une Composite
Air Operation (Comao), dispositif complet permettant de frapper en territoire « ennemi », pour
atteindre tous les objectifs inscrits au scénario.
Pendant environ trois heures, les marins de l’Air
se sont affrontés au-dessus d’une zone de combat
de 100 km2. Les Comao impliquent le maximum
d’aéronefs et combinent plusieurs types de missions aériennes : assaut mer ou contre terre,
patrouilles de combat et de reconnaissance, interdiction aérienne, appui rapproché… Garante de
la maîtrise de l’espace aérien, la frégate de défense
aérienne Chevalier Paul était chargée du contrôle
E N
B R E F
LA PFAF−SE, SUR LE TERRAIN
DES FOURNISSEURS LOCAUX
Le 12 avril 2012, une représentation
de la Plate-forme achat-finances sud-est
(PFAF-SE) a participé à la première
« agora du business » à Vitrolles. Cette
manifestation, à l’initiative de la chambre
de commerce des Bouches-du-Rhône,
entend rapprocher les PME et les grands
donneurs d’ordre publics et privés du
bassin local. Elle aura permis de
démystifier l’accès des entreprises aux
offres d’achat du ministère de la Défense
et au paiement par la carte achats.
Cette tribune a également offert une
occasion de découvrir, ou d’approfondir la
connaissance mutuelle entre fournisseurs
et acheteurs, et permis à la PFAF
d’élargir sa démarche de parangonnage
régional.
Les informations collectées permettront
à la PFAF-SE une meilleure préparation
de ses marchés, pour sa manœuvre de
performance économique des achats.
Les prochaines « agora » sont prévues
à Fos/Martigues, Aubagne, Toulon.
8 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
et du suivi des opérations. Les frégates anti-sousmarines Dupleix et Montcalm ont elles aussi pu
s’entraîner de façon réaliste et opérationnelle,
grâce à la présence d’un sous-marin d’attaque.
Au bilan, Fanal 12 a vu la réalisation de 222 sorties
opérationnelles des avions de chasse et de guet, dont
78 de nuit. Sorties qui ont notamment permis de
qualifier 16 nouveaux pilotes sur les 35 déployés.
Depuis le début de la période de mise en condition
opérationnelle du porte-avions, le 16 mars, c’est plus
de 740 appontages qui ont été réalisés, soit une
moyenne de 28,5 par jour d’activité aérienne. Les
frégates ont quant à elles réalisé des missions de
contrôle d’embargo, de protection anti-sous-marine
et de combat contre des unités de surface. Constante
de la plupart des théâtres d’opérations, la menace
asymétrique a également été simulée, grâce au
concours de la gendarmerie maritime. Aujourd’hui,
toutes les entités qui constituent le GAN ont retrouvé
leur pleine capacité opérationnelle, fortes des leçons
apprises et de la cohésion retrouvée. EV GLOCK
LES RESTAURANTS DU SSV TOULON
SOUS LE SIGNE DU CHOCOLAT
1 Les équipes des restaurants du Service soutien vie (SSV) de la base de défense de Toulon
étaient à pied d’œuvre en prévision des fêtes de
Pâques. Sous l’impulsion de deux cuisiniers passionnés par le chocolat, toute une équipe de l’un
des restaurants du SSV (Titan) s’est investie
pendant un mois pour réaliser des sujets en chocolat destinés à décorer les buffets de cinq restaurants de la portion centrale du SSV Toulon.
À l’instar des prestations à forte valeur ajoutée
plus courantes, tous les décors ont été réalisés à
partir de produits de base, non transformés au
préalable.
Au-delà du travail que cela représente, ce projet
demande beaucoup d’organisation et d’anticipation mais est également très fédérateur pour
cette équipe qui compte de nombreux passionnés, civils et militaires. Ces cuisiniers sont très
heureux de montrer à la clientèle ce
qu’ils sont capables de faire, bien audelà de la restauration classique de
collectivité.
Dans un contexte de rationalisation et
d’économie, les cuisiniers ont ainsi
transmis un savoir-faire à leurs pairs
dans le cadre de la formation continue,
et prouvé qu’en mettant du cœur à
l’ouvrage et qu’avec de la créativité, on
pouvait apporter une réelle valeur ajoutée à une prestation.
Ce projet relève de la prouesse technique
nécessitant patience et précision. PIRATERIE UN NOUVEAU GROUPE
DE PIRATES NEUTRALISÉ PAR L’ACONIT
1 Le 7 avril 2012, la frégate Aconit, engagée dans
l’opération européenne de lutte contre la piraterie
Atalante, a intercepté puis neutralisé un groupe de
pirates à près de 600 km au large de la Somalie.
Dans la matinée du 7 avril 2012, la frégate Aconit se
dirigeait vers le Nord de la Corne de l’Afrique pour
y rejoindre la frégate espagnole Infanta Elena, et
prendre en charge l’escorte d’un navire du Programme alimentaire mondial, une des missions
prioritaires de l’opération Atalante.
Tandis qu’à Djibouti, l’Espagne s’apprêtait à confier
le commandement de la force Atalante à la France,
l’Aconit a repéré une baleinière remorquant un skiff.
L’éloignement avec la côte, près de 600 km, et l’absence d’activité de pêche ont immédiatement éveillé
les soupçons des marins de l’Aconit. L’interception
a alors été rapidement ordonnée par le commandant.
Après la mise à l’eau de l’Etraco (embarcation rapide
semi-rigide), l’Aconit étant à proximité, il n’a fallu que
quelques minutes à l’équipe de visite pour intercepter la baleinière et ses huit occupants, ainsi que
le skiff remorqué. Du matériel lié à une activité de
piraterie a pu être retrouvé à bord (grappin, arme…)
bien qu’une bonne partie ait vraisemblablement
été jetée par dessus bord.
En liaison avec le commandant de la Task
Force 465, le contre-amiral Dupuis et son étatmajor à bord de la Marne, les pirates ont été transférés à bord de l’Aconit. La baleinière qui servait de
support logistique au groupe de pirates a été
détruite et le skiff embarqué à bord de la frégate.
Après une journée de transit pour se rapprocher
de la côte somalienne, le 8 avril en fin de matinée, les
huit pirates interceptés la veille ont été relâchés. La
frégate Aconit a une nouvelle fois permis de rendre
inopérant un groupe de pirates, qui a perdu sa capacité à attaquer les navires transitant dans l’océan
Indien.
La France commande l’opération Atalante depuis le
7 avril 2012. Elle participe à cette opération avec le
déploiement permanent d’une frégate et la participation ponctuelle d’un avion de patrouille maritime, Atlantique 2 (ATL2) et d’un E3F, basés à Djibouti. L’interception de pirates en mer représente une
des missions prioritaires d’Atalante, au même titre
que l’escorte de bâtiments du Programme alimentaire mondiale dans une zone couvrant le Sud de la
mer Rouge, le golfe d’Aden et une partie de l’océan
Indien. ®
INTERCEPTION D’UNE CIBLE SUPERSONIQUE
ÉVOLUANT AU RAS DE L’EAU
1 Le 4 avril 2012, la frégate de défense aérienne
Forbin a engagé une cible supersonique, simulant
un missile antinavire à très basse altitude, tirée
depuis le centre d’essais missiles de la Direction
générale de l’armement, basé sur l’île du Levant
(Var).
Le Forbin a intercepté la cible en vol avec son système Aster 30. Le Chevalier Paul a assuré le suivi
de la cible et des missiles tirés.
Cet essai constitue une première en Europe. Mené
TIR DU ASTER 30 DEPUIS LE FORBIN.
en collaboration avec la DGA, il conforte la capacité de la Marine à assurer la protection de forces
à la mer (groupe aéronaval ou groupe aéromobile)
face aux menaces de missiles antinavires les plus
contraignants. Au cours de cet essai, les deux frégates se sont préparées, puis ont mené à bien un
scénario opérationnel complexe, faisant face à
une menace supersonique en vol rasant au-dessus
de l’eau.
La zone de tir au large de l’île du Levant avait au
préalable fait l’objet d’un arrêté de la préfecture
maritime de la Méditerranée pour en interdire
l’accès.
Les frégates Forbin et Chevalier Paul, équipées du
système PAAMS, ont notamment été engagées au
cours du déploiement Agapanthe dans l’océan
Indien entre octobre 2010 et février 2011, puis
lors de l’opération Harmattan. Au large de la Libye,
elles ont assuré la protection des groupes navals
autour du porte-avions Charles de Gaulle puis des
BPC Tonnerre et Mistral, mené des opérations de
tir contre terre et assuré la coordination de l’activité aérienne aux profits de la coalition opérant au
large de la Libye, fonction dite « Red crown ». ®
E N
B R E F
UN TRICENTENAIRE
TOUJOURS EN VOGUE
Cette année, la mémoire du marquis
de Montcalm est célébrée à l’occasion
du tricentenaire de sa naissance. Les
villes de Nîmes et de Vestric-et-Candiac,
où le marquis a vécu, se sont mobilisées
pour organiser plusieurs manifestations.
La frégate Montcalm s’est naturellement
associée aux hommages rendus à
cet homme remarquable qui s’est illustré
au XVIIIe siècle durant la campagne
militaire au Québec.
Le courage exemplaire et la
détermination sans faille qui ont animé
ce marin, admiré de ses hommes et
respecté par ses ennemis, sont
aujourd’hui une source d’inspiration
inestimable pour l’équipage.
DANS LE GRAND BASSIN
Le championnat de France militaire
de natation rassemblait, les 4 et 5 avril
derniers à l’École navale, des sportifs
de haut niveau de la Défense.
À 100 jours des Jeux olympiques
de Londres, ce championnat a permis
à ces nageurs de faire une compétition
supplémentaire. Sans surprise,
le MDL Alain Bernard a remporté
le 100 m nage libre messieurs,
l’AGIV Hugues Dubosc le 100 m brasse,
le soldat Florent Manaudou le 50 m
papillon, le GAV Bertrand Ventury
le 400 m nage libre et le GAV Mélanie
Hénique, le 50 m papillon.
Après le championnat, Alain Bernard a
eu l’occasion de visiter le centre
d’entraînement à la survie et au sauvetage
de l’aéronautique navale (Cessan)
et d’assister à un passage à la « glote »
de personnel de l’aéronautique navale.
LE SLM À QUERQUEVILLE
En présence du contre-amiral Guillaume,
sous-chef « soutiens et finances » de
l’EMM, le service logistique de la Marine
(SLM) était sur le site l’École des
fourriers de Querqueville, les 3 et 4 avril
derniers. Ce déplacement a été
l’occasion de réfléchir à la façon de
mieux conduire les actions tout en se
préparant à affronter les nouveaux défis.
Le SLM marque ainsi son unité au
service de la Marine et du MCO naval.
COLS BLEUS ® N° 2991 ® 28 AVRIL 2012 ® 9
INFO
actus
E N
B R E F
BON ESPRIT SUR LE SPI !
Les passionnés de voile se sont
retrouvés à La Trinité-sur-Mer du 5 au
9 avril 2012, pour la 34e édition du Spi
Ouest-France. 448 bateaux,
3 000 marins, 12 nationalités et de
bonnes conditions météorologiques
étaient au rendez-vous ; la Marine
nationale également, avec une exposition
sur les forces et le cotre Mutin ouvert
au public. Après quatre jours de
régates, le prix du « Fair Play », remis
au nom du chef d’état-major de la
Marine, à été décerné au skipper Pierre
Bigot du J80 J’boulet. Bien que placé
dans les voiliers de tête, il a modifié sa
route pour porter assistance à un
concurrent venant de chavirer.
RETOUR A ROCHEFORT
CHARLES DE GAULLE ENTRAÎNEMENT CONJOINT
ENTRE LE GAÉ ET L’ARMÉE DE TERRE
1 Alors que le porte-avions Charles de Gaulle et
son groupe aérien étaient déployés pour un mois en
mer Méditerranée, une patrouille de Rafale Marine
a participé, le 28 mars dernier, à la préparation opérationnelle d’un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) appartenant au 16e bataillon de
chasseurs de Bitche (Moselle), prochainement
déployé en Afghanistan.
Au départ du porte-avions, les aéronefs sont intervenus sur le camp de Canjuers dans le cadre d’un
entraînement d’appui aérien rapproché. Lors de
ces scénarios inspirés des situations vécues en Afghanistan, les forces terrestres sont chargées de guider
les aéronefs sur les objectifs désignés. Les tirs sont
simulés mais les procédures d’appui feu sont les
mêmes et la mission se rapproche de la réalité du
théâtre afghan. Le Groupe aérien embarqué s’y était
engagé en novembre 2010 dans le cadre de l’opération Pamir.
L’entraînement à ce type d’opération est essentiel
puisqu’il nécessite à la fois un usage précis de la
puissance de feu, un délai de réaction rapide et une
bonne synchronisation avec les unités au sol en
terrain hostile. Il s’inscrit dans la volonté des armées
d’agir avec un haut niveau d’efficacité dans les opérations interarmées. SARGENTO ALDEA EXPERTISE FRANÇAISE À BORD
LA PROMOTION ENERA LORS DU COURS
« MAINTENANCE COMMANDES DE VOL » SUR
MIRAGE F1.
Du 19 au 30 mars 2012, les élèvesofficiers « énergie aéronautique » (Enera)
ont effectué un stage pratique à l’École de
formation des techniciens de maintenance
aéronautique. Depuis 2011, cette école
est située sur le site de l’École de
formation des sous-officiers de l’armée de
l’Air à Rochefort. Ces deux semaines de
stage parachèvent quatre mois de
formation théorique à l’École des officiers
de l’armée de l’Air de Salon-de-Provence.
Depuis 1999, aucune promotion d’Enera
n’était venue à Rochefort. Ce « retour aux
sources » a permis aux élèves-officiers
d’appréhender l’aspect technique de leur
futur métier au contact des instructeurs
des spécialités porteur, avionique et
armement. Ils apprécient ainsi davantage
ce que l’on attendra d’eux en tant que
cadres en unité.
10 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
1 Après la cession du TCD Foudre, devenu le
LSHD Sargento Aldea, l’Armada du Chili (Marine
chilienne) a sollicité la Marine nationale pour
embarquer une équipe de conseillers techniques
lors de son transit retour vers le Chili, du 26 janvier
au 10 mars 2012.
Ce détachement, composé de six marins ayant chacun une compétence particulière, était en mesure de
répondre à la majorité des interrogations. En matière
de formation, le bord a mis l’accent sur le rôle amphibie du bâtiment. L’équipe française a été sollicitée
pour élaborer les scenarios et contrôler les exercices
sécurité quotidiens. Elle a formé l’équipage sur le
radar V21 et le système d’aide à la navigation Senin,
L’EX-FOUDRE.
et traduit en espagnol différentes procédures. Au
niveau technique, les marins chiliens ont fait appel au
détachement français pour les aider à surmonter des
difficultés sur les moteurs tribord et babord. Des
questions sur le système Senin et la station inertielle
Minisin lui ont également été posées. Enfin, les Français ont assisté leurs homologues chiliens pour commander une hélice de chaland de transport de matériel afin de pallier une avarie à Port-au-Prince (Haïti).
La présence des conseillers techniques français à
bord du Sargento Aldea a été réellement appréciée par
les marins chiliens. Il s’agissait également, côté français, d’une première dans le cadre d’une cession d’un
bâtiment de la Marine à une marine étrangère. ACM À OBOCK POUR LA MISSION JEANNE D’ARC 2012
1 Le 31 mars 2012, le groupe Jeanne d’Arc a distribué du fret humanitaire au centre « Lire, écrire et
compter » tenu par les Sœurs de la Présentation à
Obock, à Djibouti.
Une délégation d’une trentaine de militaires des
équipages du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude et de la frégate antisous-marine (Fasm) Georges Leygues s’est rendue
par voie maritime jusqu’à Obock pour délivrer cinq
palettes de fret humanitaire essentiellement composé
de livres, de vêtements et de jouets, recueillis avant
le départ en mission par l’association Marine Partage (une association humanitaire fondée par plusieurs officiers-élèves de l’École navale).
L’engin de débarquement amphibie rapide (EDA-R)
du BPC, servant au débarquement de troupes, de
véhicules et de matériels, a été mis à disposition afin
de traverser la baie de Tadjoura. Après une heure et
demie de navigation, l’EDA-R a accosté au bout de
la jetée du village.
Chaleureusement accueillis par le préfet de la région
et le commandant de la base navale d’Obock, les
volontaires ont ensuite pu acheminer le fret jusqu’à
l’école des Sœurs de la Présentation, où, une fois
trié et rangé, il pourra participer au soutien scolaire
que les religieuses apportent aux enfants d’Obock.
Une soixantaine d’entre eux sont inscrits à ce programme scolaire gratuit.
En début d’après-midi, la délégation a repris la mer
sur l’EDA-R après une visite du village bien méritée
pour revenir sur le Dixmude et le Georges Leygues, et
continuer la mission de formation des officiersélèves de marine et rejoindre l’opération Atalante de
lutte contre la piraterie maritime à laquelle les bâtiments français de la mission Jeanne d’Arc apportent
leur soutien depuis la fin du mois de mars. E N
B R E F
PORTE-AVIONS CHARLES DE
GAULLE – TIR D’ASTER 15
Dans le cadre de la remontée en
puissance du groupe aéronaval, le porteavions Charles de Gaulle a effectué un
entraînement de tir de missile Aster 15
en Méditerranée le 29 mars 2012.
C’est le 8e tir de ce type depuis l’histoire
du porte-avions. Le dernier tir Aster 15
datait du 17 février 2010.
Ce tir avait pour but de vérifier l’état des
munitions de combat, le bon
fonctionnement du système d’armes
SAAM et l’entraînement à la mise en
œuvre des armes.
La cible a été engagée à plus d’une
dizaine de kilomètres du porte-avions, le
drone remorqueur de cible qui simulait
un avion du groupe aéronaval embarqué
en difficulté a été sauvé.
LE RETOUR DES INTÉGRÉS
LE BOUT DU TUNNEL GRÂCE AU BMPM
1 Le 3 avril 2012, à 23 h 14, la SNCF alerte le
bataillon de marins-pompiers (BMPM). À l’intérieur
du tunnel LGV (Marseille 16e) un TGV est en panne.
Bloqué 1,5 km après l’entrée du tunnel, le train partait en direction d’Aix-en-Provence avec à son bord
quelque 700 passagers. Le BMPM dépêche immédiatement ses moyens spécifiques d’intervention
en milieu ferroviaire, ainsi qu’un dispositif sanitaire
préventif avec à sa tête un directeur des secours
médicaux du SMUR du bataillon.
À 00 h 30, une vingtaine de membres du BMPM et
huit employés de la SNCF pénètrent dans le tunnel. Ils
atteignent le TGV et constatent que de nombreux
passagers sont descendus des rames. Les missions des
équipes sanitaires consistent alors, par mesures de
sécurité, à faire réintégrer les passagers dans les trains,
à procéder à un premier bilan sanitaire et à porter
assistance aux passagers. Aucune victime n’étant signalée, aucune prise en charge médicale n’est nécessaire.
À 2 h 15, un autre TGV rejoint le tunnel afin de
rapatrier l’ensemble des passagers vers la gare SaintCharles. Les marins-pompiers aident et soutiennent les passagers lors des opérations de transfert vers
le TGV de secours. À 4 h 10, le transbordement est
terminé. À 4 h 45, le train de rapatriement entre en
gare Saint-Charles où des agents SNCF et 25 marinspompiers les attendent. Aucun besoin sanitaire ne
se manifestant, le dispositif du BMPM est réduit à
deux véhicules de secours et d’assistance et un chef
de colonne. Ils ne quitteront les lieux qu’à la fin du
débarquement des passagers et une fois le départ
des trains de correspondance confirmé, à 5 h 40.
Au bilan, 21 engins du BMPM et 71 marins-pompiers ont été engagés dans cette intervention. Samedi 31 mars 2012, au centre
d’instruction naval de Brest, les étudiants
des classes préparatoires du Lycée naval
ont célébré le retour des intégrés dans
les grandes écoles militaires. Les
intégrés ont quitté le CIN il y a deux ans.
Aujourd’hui, ils sont aspirants au sein de
l’École navale, l’École de l’Air, l’École de
Saint-Cyr ou encore l’ENTSA Bretagne.
En deux ans, ils ont grandi, muri et
surtout se sont imprégnés des valeurs et
des mœurs de leurs armées respectives.
Cette cérémonie, comme l’a rappelé le
capitaine de vaisseau Nicolas Bezou,
commandant le CIN de Brest, tombe à
point nommé pour redynamiser les
étudiants, à un mois des concours aux
grandes écoles militaires. Ce fut l’occasion
pour les « anciens » de témoigner de leur
expérience et pour les étudiants de se
conforter dans leurs choix d’orientation.
Cet échange est enrichissant et important
dans la tradition de l’école, sorte de
passation de flambeau.
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 11
12 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
PASSION
Marine
MARINS CONTINENTAUX
EN PASSANT PAR LA LORRAINE,
AVEC MES BATEAUX…
out au long de l’année, la Marine nationale
est présente sur l’ensemble des côtes,
outre-mer et, bien sûr, à Brest, Toulon,
Cherbourg, Lorient ou Bayonne, ses ports
de métropole. Mais elle est aussi présente,
plus modestement, il est vrai, dans l’ensemble
de la France, y compris dans les régions considérées à juste titre comme terriennes.
Loin des côtes, on retrouve donc des marins,
et fiers de l’être. Ces « marins continentaux »,
parfois aussi appelés « isolés », sont affectés
dans différentes unités comme les services
de recrutement ou de reconversion, les
bureaux et centres du service national, les
T
bases de défense, et des unités d’autres
armées (détachements sur les bases
aériennes, service de la solde…). Partout où
ils travaillent, ils apportent à l’intérieur des
terres une brise marine originale.
Des opérations de relations publiques d’envergure permettent aussi à la Marine de partir à la rencontre des Français afin de leur
faire découvrir ses missions. Après avoir
posé leur sac à Cahors, en mai 2011, les
marins font escale à Nancy, au cœur de la
Lorraine, les 12 et 13 mai prochain.
Dans cette région éloignée de la mer, cet
événement sera aussi l’occasion de rappeler
et de faire découvrir aux Nancéiens le rôle
et l’action de la Marine nationale, de les transporter dans l’univers des bateaux gris, des
sous-marins et des aéronefs, de les faire
voyager à travers le monde et de participer
aux missions des équipages. Avec, en exclusivité, la présentation d’un tout nouvel espace
scénographique en forme de frégate.
Cols Bleus est donc passé par la Lorraine
pour aller à la rencontre des « marins continentaux », ces « cols bleus isolés » qui contribuent, tous les jours, au rayonnement de la
Marine, loin de la mer. DOSSIER RÉALISÉ PAR LV COLOMBAN ERRARD
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 13
PASSION
Marine
Les marins en Lorraine
NANCY ACCUEILLE LA MARINE
LA JEANNE D’ARC.
Monsieur le maire, la Marine nationale fait
escale à Nancy. Pouvez-vous nous expliquer
le lien entre la Marine et votre ville, une
association un peu particulière à première
vue pour une ville continentale ?
À l’image du centenaire à venir de la Grande
Guerre, au cours duquel nous commémorerons en 2014 la bataille de Nancy et du Grand
Couronné, la ville de Nancy a une longue histoire militaire, et reste très attachée à l’amitié tissée au fil des décennies avec l’armée
française, ainsi qu’à la qualité des relations
qu’elle entretient avec les autorités militaires,
les associations d’anciens combattants et
les sociétés patriotiques.
Pour la ville de Nancy et les Nancéiens, c’est
naturellement un véritable plaisir de recevoir la
Marine nationale. Cette démarche vers le grand
public a pour objectif de faire prendre
conscience à nos concitoyens que la Marine
nationale est au service de chacune et de chacun. En cela, elle s’inscrit pleinement dans la
volonté de notre ville de mieux faire comprendre les enjeux de l’organisation militaire, tant au
niveau local qu’au niveau international.
Cet accueil, les 12 et 13 mai prochain, sera
le symbole fort de notre amitié. Au travers de
cette approche, nous tenons à renouveler
l’attachement de la ville de Nancy et des Nancéiens à la Marine nationale.
Comment les Nancéiens vont-ils
accueillir la Marine ?
Près de 200 femmes et hommes vont participer à l’organisation de cette manifestation, dont 80 marins. C’est avec amitié et
reconnaissance que les Nancéiennes et les
Nancéiens vont les recevoir. J’éprouve une
grande fierté à rendre hommage de cette
façon à celles et ceux qui sont engagés pour
protéger les populations et garantir la paix
dans le monde. À Nancy, ce sera un
moment de bonheur partagé entre toutes
«
ANDRÉ ROSSINOT,
MAIRE DE NANCY.
Native de Domrémy, petit village
de 153 âmes, en Lorraine, Jeanne
d’Arc a donné son nom à plusieurs
bâtiments de la Marine. Le plus
célèbre d’entre eux est, bien évidemment, le porte-hélicoptères à
bord duquel ont été formés les
officiers de marine de 1964 à
2010. Ce patronyme glorieux
a cependant été conservé,
puisqu’il perdure sous le nom
de « mission Jeanne d’Arc », pour
désigner la campagne
d’application des officiers de
marine qui a lieu chaque année sur
un bâtiment différent
– cette année le BPC Dixmude
accompagné par la frégate George
Leygues.
La Marine profitera de son escale
en Lorraine pour offrir
à la mairie de Nancy – l’une des
villes marraines de la Jeanne – une
maquette de l’ancien navire.
les générations, grâce à l’après-midi réservé
aux scolaires et aux seniors sur le Village de
la Marine nationale. Les Nancéiens seront
également très touchés par la proximité
souhaitée par les marins, en particulier
grâce aux rencontres et animations proposées dans les quartiers et auprès des plus
fragiles d’entre nous.
Nancy est candidate pour être ville
marraine de la future frégate multimission
Lorraine. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Comme vous le savez, la ville de Nancy est
fière d’être déclarée « ville marraine d’honneur » par l’association des Villes marraines
des forces armées, en lien avec les militaires
concernés, après le parrainage du porte-hélicoptères Jeanne d’Arc, désormais désarmé.
Le parrainage de la future frégate Lorraine ne
sera prononcé que lors de l’admission au service actif du bâtiment, qui devrait intervenir en
2019. Nous préparons ici avec détermination
et enthousiasme le dépôt d’un dossier de
candidature pour obtenir ce parrainage.
C’est un geste fort qui confirme que l’histoire
entre la ville de Nancy et la Marine nationale
continue de s’écrire… Rendez-vous les 12 et
13 mai prochain à Nancy ! La ville de Nancy a une longue histoire
militaire, et reste très attachée à l’amitié tissée
au fil des décennies avec l’armée française.
M. ANDRÉ ROSSINOT, MAIRE DE NANCY
14 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
LA JEANNE CHEZ
SA MARRAINE
»
VUE D’ARTISTE
DE LA MAQUETTE.
Les marins en Lorraine
DEMANDEZ LE PROGRAMME !
Nouveau bâtiment pour la FAN
Même en consultant attentivement le fameux
Flottes de combat (une référence en la matière),
pas de trace de cet étonnant (et nouveau) bâtiment de la Marine nationale. Pour retrouver les
caractéristiques techniques de cette frégate « à
fond plat », c’est plutôt vers le service communication de la Marine qu’il faut se tourner.
En effet, ce service, ou plutôt sa cellule événementielle, vient d’acquérir un véritable
« espace scénographique » qui lui permet désormais d’expliquer au mieux les missions de
la Marine au public.
Exposé pour la première fois à Nancy, à l’occasion de l’escale de la Marine, le « navire » de
15 mètres sur 10 ouvrira ses portes au public
durant plusieurs jours. Par la suite, il sera
capable d’accueillir partout en France, même
à l’intérieur des terres, un public nombreux et
des marins prêts à témoigner de leur expérience embarquée. La partie extérieure présente, en particulier, un groupe aéronaval et
ses missions. Elle est pourvue également d’un
écran de projection orientable qui autorise la diffusion de supports vidéo ou multimédias. Prévu
pour une trentaine d’expositions par an, sur
une durée minimale de cinq ans, l’espace scénographique est parfaitement modulable, et
tout particulièrement la partie intérieure, conçue
pour accueillir différents panneaux d’information
et écrans plats. Les « coursives » du navire
peuvent donc être adaptées aux thématiques
abordées par l’exposition. L’ensemble est dans
des boîtes transportables par camion, et l’espace est électriquement indépendant.
Pour ceux qui ne pourront le découvrir à Nancy,
une visite virtuelle de cet exceptionnel outil de
représentation sera disponible sur le site Internet de la Marine, peu de temps après sa première présentation au public. Dossier complet sur l’escale de la Marine à
Nancy à retrouver sur www.lamarineenescale.fr
LA RÉGION EST, EN BREF
Le capitaine de frégate Paul-Henri Fouquet est commandant de la Marine à Strasbourg. Dans son secteur géographique, il assure le lien entre
la Marine nationale et les institutions civiles, ainsi qu’avec les autres armées. Parmi ses missions figure le rayonnement de la Marine, dans des
régions à forte tradition militaire, mais où elle est naturellement peu présente.
Pour le recrutement, la région Est couvre cinq secteurs : Besançon (ville française la plus éloignée de la mer) pour la Franche-Comté, Strasbourg
pour l’Alsace, Reims pour la Région Champagne-Ardenne et ceux de Nancy et Metz pour la Lorraine. À la tête de ces deux derniers secteurs, officie
le lieutenant de vaisseau Jean-Michel Latargez. Nancy compte également l’un des cinq centres interarmées d’évaluation en France, par lesquels
passent l’ensemble des jeunes que recrute la Marine.
Au total, la Lorraine représente un bassin de 300 000 jeunes de 15 à 24 ans.
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 15
PASSION
Marine
Les marins en Lorraine
IMPORTATEURS D’EMBRUNS
En Lorraine, comme dans l’ensemble des Régions de France, les marins œuvrent au rayonnement de la Marine.
Interview du LV Jean-Michel Latargez, chef du service de recrutement de la Marine Est.
Pourquoi avez-vous choisi de travailler au service de recrutement de la Marine à Nancy ?
Je cherchais un poste où le rayonnement et le
sens du contact étaient au cœur du métier. Je
me suis donc naturellement orienté vers le service de recrutement de la Marine et les Cirfa.
Il s’agit d’un poste aux activités très variées, je
ne fais jamais deux jours de suite la même
chose ! J’étais par exemple, la semaine passée,
en conférence auprès des jeunes de l’antenne
rémoise de Sciences-Po.
Marin à Nancy, c’est un peu particulier, non ?
Le « marin isolé » est un marin qui se démarque
plus facilement. Le commandant du groupement de soutien de la base de défense, avec qui
je travaille souvent, me surnomme d’ailleurs
« l’amiral » (sourire fier et amusé) ! Notre singularité suscite l’intérêt, même si cela part
souvent d’une plaisanterie comme : « Vous naviguez où, sur la Meurthe ou la Moselle ? » Être
marin dans une ville continentale demande une
grande culture générale marine. On devient en
effet de facto le référent pour toutes les questions qui touchent à l’institution.
Quels types de candidats recevez-vous ?
Entre les dossiers ouverts et ceux qui aboutissent, il y a très peu d’attrition. Un Lorrain qui
se rend au service de recrutement de la Marine
est souvent déjà prêt. La plupart du temps,
il cherche l’aventure et veut vivre autrement.
Il sait qu’il va devoir quitter sa région d’origine,
et il a souvent des projets assez bien muris. En
règle générale, 50 % de nos candidats s’orientent vers un cursus d’officier marinier, l’autre
moitié vers les équipages. Les officiers, quant
à eux, s’orientent indépendamment vers l’École
navale, principalement grâce à Internet.
«
Le rayonnement
de la Marine fait partie
de notre quotidien.
Paroles de « marins continentaux »
« En tant que Mosellan,
j’aime ma région, mais aussi
le milieu maritime. C’est au
fil des rencontres, et en
particulier celles avec le Cirfa
de Metz, que l’idée de devenir
marin s’est imposée à moi.
Après différentes affectations,
à terre ou embarquées,
je suis aujourd’hui chef du
détachement Marine sur
la base aérienne 133 de
Nancy. »
MAÎTRE GEORGES MAMMOLITI,
CHEF DU DÉTACHEMENT
MARINE SUR LA BASE
AÉRIENNE 133 DE NANCY-OCHEY
16 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
»
Comment apporte-t-on les embruns à l’intérieur des terres ?
Pour toutes les conférences ou les interventions que j’organise au profit des jeunes, je fais
venir différents orateurs, marins d’active ou
de réserve. Entre les partenariats avec les
BTS, l’organisation de séjours à Toulon pour
les journalistes ou les professionnels, l’opération « Train pour l’emploi », les conseils de
classe des bac pro, la réactivation de la préparation militaire marine de Nancy, les relations avec l’académie de Nancy–Metz ou
l’École navale franco-allemande où nous
envoyons des élèves en formation…, l’activité
ne manque pas. L’actualité de la région est
aussi marquée par l’ouverture d’une classe de
bac pro Marine au lycée Jean-Prouvé, à
Nancy. Le rayonnement et la multiplication
des contacts font partie de notre quotidien.
La Marine fait escale à Nancy au mois de mai,
un bel événement en perspective…
L’escale de la Marine à Nancy est l’occasion
d’activer l’ensemble de notre réseau : collèges, lycées, fac, réservistes, associations
d’anciens marins… Au Cirfa, nous savons
que ce type d’opération générera une exposition médiatique intéressante, même si
l’objectif de cette opération de relations
publiques, en plus du recrutement, est aussi
de contribuer à faire connaître les missions
de la Marine. « Après avoir vécu de
nombreuses expériences opérationnelles, acquis des
compétences et fait bon
nombre d’escales autour du
monde, je reviens aujourd’hui
sur ma terre d’origine, où j’ai
ma famille et mes racines.
Fort de cette expérience, je
suis devenu conseiller en
recrutement au Cirfa de
Nancy, où mon rôle est
d’informer et de conseiller les
jeunes sur les perspectives
que peut apporter la Marine. »
MAÎTRE GRÉGORY LAMY,
CONSEILLER EN RECRUTEMENT
AU CIRFA DE NANCY
TÉMOIGNAGE D’UN MARIN AU LYCÉE FABERT DE METZ.
À Metz, un équipage motivé
Dans les locaux de la Marine à Metz, l’officier
marinier et les officiers mariniers supérieurs
conseillers en recrutement ont des profils
variés : un marin-pompier, un fusilier commando, un électronicien et un gérant de collectivité.
Tous ont déjà une belle expérience embarquée
derrière eux, une passion qu’ils sont fiers de
partager avec les jeunes qu’ils rencontrent.
« C’est sûr que notre uniforme fait réagir. En
Lorraine, les jeunes sont plus habitués aux uniformes de l’armée de Terre », commente le
premier maître Franc Delaunay, chef du Cirfa
Marine. « C’est aussi cette singularité qui constitue notre force. Nous suscitons les curiosités. »
Dans les bureaux de la caserne Ney, au 15 avenue Robert-Schumann, les permanents de la
Marine côtoient leurs homologues de l’armée
de l’Air et de l’armée de Terre. « Les jeunes ont
une bonne image des marins, mais ils ne
savent pas toujours ce que nous faisons au
quotidien, ni à quoi sert la Marine, précise le
premier maître Emmanuel Galland. C’est l’occasion pour nous d’échanger sur nos métiers
respectifs et sur nos expériences. »
Ici, on réfute catégoriquement le statut de
« marin isolé » : « Nous ne sommes pas isolés,
puisque nous sommes quatre, cinq avec la
secrétaire ! », répondent en chœur les recruteurs lorrains qui ne manquent pas d’humour.
Chacun d’entre eux a fait le choix de revenir
quelques années dans sa région d’origine, ou
celle de son épouse, pour promouvoir l’image
de la Marine loin de la mer.
Les jeunes Lorrains qui veulent intégrer la
Marine ont, en effet, souvent les yeux qui
brillent. « Bien sûr, le dépaysement est l’un des
atouts majeurs de notre argumentaire, avec
la diversité des emplois et des missions ! Beaucoup de jeunes s’intéressent aussi à la Marine
dans la perspective de voir du pays, souligne
le maître Alexandre Mazurczak. Mais il
faut aussi qu’ils prennent conscience de la
difficulté et des particularités du métier de
marin. »
« Toulonnais d’origine, je viens d’être affecté à Nancy. Bien que je n’aie aucune
attache particulière en Lorraine, je me suis adapté rapidement à cette ville où il fait
bon vivre. Depuis mon engagement, j’ai occupé divers postes, et suis actuellement
officier chargé des partenariats et des relations extérieures, où je coordonne les
actions de communication dans le cadre de la journée Défense et citoyenneté. »
« Être affectée à Nancy
peut paraître loin de la
mer, des marins et de
leurs préoccupations.
Dans mon métier, on
peut se projeter dans une
situation sans pour autant
l’avoir vécue. Cependant,
je ressens fortement le besoin de prendre part à des
stages embarqués, et j’apprends aussi beaucoup à partir
des échanges avec mes collègues qui connaissent mieux
la Marine dans la pratique. La Marine est une famille, et
on ressent cette cohésion, même à distance. Pour s’approprier ce monde particulier, il faut comprendre les
problématiques du marin en théorie, mais aussi les vivre.
C’est ce que je m’attache à faire du mieux possible. »
ENSEIGNE DE VAISSEAU 2E CLASSE BENJAMIN NÉGROTO,
ÉTABLISSEMENT DU SERVICE NATIONAL NORD-EST.
ASPIRANT SARAH DESIRÉ-SEYISSIAN,
PSYCHOLOGUE AU SERVICE LOCAL DE PSYCHOLOGIE
APPLIQUÉE À VANDOEUVRE-LÈS-NANCY.
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 17
PASSION
Marine
Portraits
CES LORRAINS QUI ONT CHOISI LA MARINE
LA FORMATION DES ASPIRANTS, INITIATION ET ESPRIT D’ÉQUIPAGE.
Comment avez-vous connu la Marine ?
LM : J’ai un père qui m’a fait découvrir très tôt
la mer, ce qui m’a beaucoup plu et attiré. Par
ailleurs, étant intéressé depuis le lycée par
une carrière militaire, j’ai décidé de m’inscrire au lycée naval, à Brest, en classes préparatoires. C’est le lycée naval qui m’a permis,
en me confrontant à la réalité de la Marine,
de confirmer mon choix de carrière.
PM : En classes préparatoires, le monde
militaire m’attirait, mais l’armée de Terre et
l’armée de l’Air avaient plutôt mes faveurs.
Dans un reportage à la télévision, un jeune
officier de marine présentait son parcours.
Il était passé par la même filière que moi en
classes préparatoires. C’est à ce momentlà que je me suis imaginé être à sa place,
et que je me suis intéressé à la Marine.
Ensuite, j’ai découvert l’institution en me
documentant et au travers de discussions
avec des marins.
«
Comment avez-vous attrapé le virus de la mer,
en dépit de l’éloignement géographique ?
LM : Mon cas est un peu spécifique, puisque
mon enfance a été rythmée par les déménagements entre la Lorraine et la Guadeloupe.
C’est bien entendu là-bas qu’il m’a été donné
de découvrir l’environnement marin dans toute
sa richesse. Mais, une fois revenu définitivement en Lorraine, j’ai maintenu des activités
comme la plongée et la voile, qui me ramenaient régulièrement au contact de la mer.
PM : La Marine me plaisait dès le départ.
J’ai surtout été séduit par l’esprit d’équipage
et les valeurs véhiculées. J’ai vraiment pris
goût à la mer en entrant à l’École navale, la
proximité géographique aidant.
Quel type de carrière envisagez-vous ?
LM : Je suis entré dans la Marine avant
tout pour être officier, mais j’aimerais me
spécialiser dans le pilotage d’aéronefs
»
Faire un métier qui me plaît, et servir la nation.
18 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
embarqués (que ce soit sur chasseur ou
hélicoptère). L’un des avantages de la
Marine est de proposer un grand nombre de
spécialités, de sorte que chacun puisse
trouver celle qui lui convient.
PM : Mon souhait est de devenir pilote d’hélicoptère. Pour la carrière, je ne me fixe pas
d’objectif précis. Quelle sera ma situation
dans dix ans, quelles seront mes envies ? Je
ne peux pas encore le savoir.
Un message pour les Lorrains ?
LM : Si j’avais un conseil à donner à d’autres
Lorrains, ce serait de ne pas se focaliser sur
la distance relative jusqu’à la mer : les marins
sont amenés à beaucoup voyager, et peu
importe que leur port d’attache soit sur la
côte ou dans le nord-est de la France, pourvu
que la passion soit là.
PM : La mer est un milieu exigeant et enrichissant. Servir en mer est à la fois un défi et
une fierté. (D’autres portraits de marins lorrains à retrouver sur le
site Internet www.lamarineenescale.fr)
Originaire de Metz, et fascinée depuis longtemps par la vie militaire, Sabrina Ouchache a
décidé de rejoindre l’école des Fourriers de
Querqueville, l’une des écoles de formation des
quartiers-maîtres et matelots de la Marine.
De sa terre natale, elle a hérité d’un caractère enthousiaste et convivial, deux valeurs
essentielles pour les marins. « Quelques mois
après l’obtention de mon bac, je n’avais qu’une
idée en tête : vivre le défi de la vie embarquée ! », témoigne la jeune Lorraine.
Sortie cinquième de son cours dans la spécialité bureautique, Sabrina s’est donné les
moyens d’atteindre son objectif. « Ce classement m’a permis de réaliser mon rêve », avouet-elle, satisfaite. Elle choisit comme première
affectation le bâtiment de projection et de
commandement Mistral. Aussitôt affectée, elle
navigue plus de cinq mois en océan Indien en
2011 pour la mission Jeanne d’Arc, une aventure unique ponctuée d’une douzaine d’escales.
Puis les missions s’enchaînent : « Au cours de
l’été 2011, j’ai eu la chance de participer à
l’opération Harmattan, au large de la Libye ! »,
s’enthousiasme le matelot Ouchache. Début
2012, on retrouve la jeune femme au large
des États-Unis dans le cadre des manœuvres
amphibies internationales Bold Alligator.
À bord, son énergie débordante séduit partout
où elle passe. « J’ai servi tour à tour au secrétariat de l’infirmerie, au sein de la brigade de
protection, comme coiffeuse ou comme brancardier. » Cette sportive dans l’âme ne s’ennuie jamais ! Elle partage d’ailleurs sa passion
pour la mer avec les autres Lorrains du bord,
dont la cordialité et la chaleur humaine ne
passent pas inaperçues. « Nous sommes tous
très attachés à notre région natale, où nous
venons régulièrement nous ressourcer »,
indique Sabrina.
Son prochain challenge ? Réussir son bre-
Bac + 3 en management et logistique en
poche, Sophie Rémy a la Marine chevillée au
corps.
Lorsqu’elle se rend au Centre d’information et
de recrutement des forces armées, à Nancy,
SOPHIE RÉMY EN ENTRETIEN AU CIRFA DE NANCY.
«
»
Vivre le défi de la vie embarquée.
vet d’aptitude technique (BAT) comme
marin-pompier afin de continuer à naviguer
«
de nombreuses années… (AVEC LA CONTRIBUTION DE L’ASP ÉTIENNE BAGGIO)
»
Avoir l’honneur de servir la nation.
la jeune étudiante est déjà sûre de sa voie.
« La Marine est un milieu qui m’a toujours attirée. Quand je me suis renseignée pour la première fois, on m’a conseillé de passer des
diplômes avant d’intégrer les rangs. C’est une
vraie vocation par rapport aux autres armées :
j’ai pu effectuer une visite du Charles de Gaulle
qui m’a confortée dans ma décision. »
Lorraine « pure souche », comme elle le souligne
volontiers, Sophie est allée au lycée à Tomblaine, puis validé un BTS au lycée Chopin pour
ensuite passer par l’université de Nancy 2.
« Pour moi, intégrer la Marine dans le
domaine des ressources humaines, c’est à
la fois faire un métier qui me plaît et avoir
l’honneur de servir la nation. C’est un dépaysement de partir en mission, même si la
mobilité n’est pas à prendre à la légère. »
Sophie Rémy est bien consciente de la spécificité du métier de marin, mais souhaite
par-dessus tout embarquer : « La Marine est
ancrée dans ma tête. J’ai rencontré des personnes qui aiment leur métier et qui m’ont
communiqué leur passion, et souligné les avantages de ce métier sans pour autant m’en
cacher les inconvénients. Cela m’a vraiment
confortée dans mon idée initiale. »
Selon sa propre expression, la récente campagne de recrutement a ravivé son envie,
même si la jeune étudiante a toujours pensé
rejoindre la Marine. « Pareil pour les documentaires que je vois régulièrement à la télévision. Ça fait vibrer ! », témoigne-t-elle, pleine
d’enthousiasme. COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 19
VIE DES
unités
Commando de Penfentenyo
RAID COMMANDO SUR CALVI ET CROVANIE !
Tous les deux ans, après la prise de fonction d’un nouveau commandant, chaque commando refait ses gammes, individuelles d’abord,
puis en équipe, en groupe et avec le commando au complet. Cette mise en condition opérationnelle (Meco) dure près de quatre mois. Elle
est organisée par le bureau Entraînement d’Alfusco et est sanctionnée par l’attribution de la qualification opérationnelle… ou pas.
1
1 Pour les marins du commando de Penfentenyo, le point d’orgue de la Meco, l’exercice de synthèse, se déroulait en mer au large de la Corse à
bord du Tonnerre et du Guépratte. Le thème en
était « littoral » : des groupes armés basés à terre
entretiennent l’insécurité au large des côtes de la
Corse. La mission du commando : ramener la paix
et la sérénité en neutralisant les perturbateurs avec
l’empreinte au sol la plus faible possible.
Le commando de Penfentenyo reçoit l’ordre de rallier le Tonnerre et le Guépratte parTarpon (aérolargage en mer) : 7 tonnes de colis sont condition-
nées, les 60 commandos parés. Une météo « dynamique et peu coopérative » impose de revoir la
mise en place. Seule une dizaine de commandos
rejoint les bâtiments par les airs. Les autres empruntent la voie maritime (Futuras et CTM). C’est la
première d’une longue série utile de reconfigurations. Utile car la capacité du PC tactique du commando à planifier, adapter, ajuster, reprendre, annuler, replanifier fait partie de l’exercice. Faire, défaire,
refaire, c’est le b.a.ba du cousu main et des opérations spéciales.
Les voilà donc à bord du Tonnerre et du Guépratte
en pleine Rano(1) au large de la Corse. L’expérience
montre que les objectifs et les contraintes de la
Rano d’un bâtiment de la FAN se marient heureusement avec ceux d’un commando de la Force
des fusiliers marins et des commandos en Meco.
Travailler les fondamentaux du métier
2
20 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
Pour les commandos marine, il s’agit de travailler
les fondamentaux du métier : agir sur terre à partir
de la mer. Afin de déstabiliser le réseau des perturbateurs armés qui harcèlent le trafic maritime dans
LE COMMANDO
DE PENFENTENYO EN BREF
Créé en décembre 1947 et basé à Lorient
depuis 1969, le commando de Penfentenyo
se compose de plusieurs groupes d’actions
spéciales et groupes spécialisés dans l’appui/renseignement et la reconnaissance.
L’effectif total est de 90 personnes. Il a
participé à l’ensemble des opérations dans
lesquelles ont été engagés les commandos
marine, en Afrique, en ex-Yougoslavie et au
Proche et Moyen-Orient.
4
3
5
1 VUE D’UNE GRAPPE DE
COMMANDOS MARINE DEPUIS
LE « FUNNEL » DE L’HÉLICOPTÈRE.
2 DÉBUT DE MISSION DEPUIS
LE RADIER DU BPC.
3 EXTRACTION EN GRAPPE
AU-DESSUS DE LA BAIE DE CROVANIE.
4 MISE EN PLACE DEPUIS
UN POINT HAUT DE L’OBJECTIF.
5 EMBARQUEMENT À BORD
D’UN TRANSALL SUR L’AÉRODROME
DE CALVI.
6 CARACAL À LORIENT SUR L’ILÔT
SAINT-MICHEL LORS DE LA
PRÉPARATION DE L’EXERCICE.
6
la zone de l’exercice, les commandos enchaînent les
actions « coups de poing » en territoire hostile. En six
nuits consécutives ils neutralisent les infrastructures
et les moyens de détection maritime de l’ennemi,
l’amputent d’une voie stratégique d’approvisionnement, recherchent et détruisent ses plots logistiques
après s’être assuré de la neutralisation de la défense
anti-aérienne. In fine ils mettent hors de combat les
principaux chefs des groupes ennemis.
Après avoir neutralisés les SA7 et SA8(2) adverses, le
commando s’appuie sur les hélicoptères du
4e RHFS(3) (EC 725) pour coordonner ses actions à
terre, infiltrer ses équipes dans la profondeur et
évacuer ses blessés. Tout au long de l’exercice, les
commandos bénéficient aussi de l’appui aérien des
Mirage 2000 de la base d’Istres, guidés par les FAC
de « Penfen », quand les drones du commando
Kieffer moissonnent le renseignement.
L’action du commando le long des côtes resserre les
liens entre les groupes ennemis qui se déplacent
vers l’intérieur du pays pour échapper aux rudes
coups des marins français. Le commando reçoit
alors l’ordre de neutraliser leurs chefs. Le rensei-
BIO PENFENTENYO
Alain, Henri, Georges, Marie de Penfentenyo
de Kervereguen est né à Montpezat le
28 octobre 1921. Il fait ses études à Brest
et à Versailles, puis entre à l’École navale le
28 novembre 1939. Le 20 juin 1940, toute
sa promotion embarque sur le Richelieu qui
quitte Brest pour Dakar afin d’échapper aux
troupes allemandes qui envahissent la
France.
Après différents embarquements lors de la
Seconde Guerre mondiale, il rejoint à sa
demande les Forces maritimes d’ExtrêmeOrient en 1945. Il est affecté à la flottille
fluviale de la brigade marine d’ExtrêmeOrient le 3 janvier 1946. Le 12 février de la
même année, il est mortellement touché
lors d’une opération de nettoyage d’îlots de
résistance Viêt-Minh sur le fleuve Donaï.
Il rend son dernier soupir au cours de son
évacuation sur Saïgon.
gnement confirme la présence de deux cibles de
haute importance, sur deux bases placées aux deux
extrémités nord et sud du territoire ennemi. L’ensemble des groupes du commando est mis à terre
et s’infiltre jusqu’aux objectifs. La cellule de commandement du commando, déployée sur le terrain pour l’occasion, ordonne l’assaut simultané
des deux campements. L’attaque est fulgurante, les
cibles neutralisées, leurs troupes désorientées. Le
commando reflue, se réarticule sur l’aéroport de
Calvi tenu par le 2e REP et s’exfiltre grâce à un ATT
(avion de transport tactique) de l’escadron Poitou.
Mission accomplie. Au bilan !
Les capacités du bâtiment de projection et de commandement (BPC) ont permis d’accueillir simultanément la totalité du commando, de déployer la
flotte de douze Futuras utilisée pour les phases de
reconnaissance de plage ou d’infiltration maritime,
d’héberger en zone état-major le PC tactique du
commando et de mettre en œuvre les hélicoptères
dédiés aux forces spéciales.
La cinématique propre du Tonnerre, mais aussi les
conditions météorologiques ont imposé un dialogue
permanent entre le PC tactique et le commandement du BPC afin de coordonner la mise en œuvre
des vecteurs de mise en place des commandos (Futuras et hélicoptères). Le remarquable soutien logistique du BPC a facilité la régénération des commandos engagés chaque nuit et a permis une
conduite efficace des travaux de planification.
De son côté, le Guépratte a encore une fois démontré dans cet exercice la parfaite adéquation des frégates
La Fayette avec les missions des commandos marine.
Cet exercice a balayé une large partie du spectre
capacitaire d’un groupe de commandos marine agissant à partir de plates-formes maritimes majeures
dans un cadre interarmées.
Il ouvre également des pistes prometteuses pour de
futurs exercices entre la Force d’action navale et la Forfusco. La démonstration est faite de la compatibilité
entre les Rano de la FAN et des Meco de la Forfusco.
Elle permettra de reproduire et de tester une posture
opérationnelle puissante et adaptée aux menaces
d’aujourd’hui : celle d’un groupe de forces spéciales
interarmées embarquées sur un BPC. ASPIRANT FRANÇOIS L’AMIRAL,
COMMANDO DE PENFENTENYO
(1) Remise à niveau opérationnelle.
(2) Moyens de lutte anti-aérienne d’origine soviétique.
(3) Régiment d’hélicoptère des forces spéciales.
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 21
VIE DES
unités
Afghanistan
DEUX MARINS DU CIEL EN MONTAGNE
Ils sont deux marins intégrés au bataillon hélicoptères de la Task Force Lafayette positionné à Kaia (Kabul International Airport). Affectés
en métropole à l’escadron à vocation interarmées EH 01.067 Pyrénées de l’armée de l’Air de Cazaux, le lieutenant de vaisseau Z. et
le premier maître C. sont déployés pour trois mois en Afghanistan en soutien des troupes françaises participant à la force d’assistance
internationale en Afghanistan (ISAF).
1 Capitaine, c’est votre troisième séjour au sein
de ce bataillon interarmées. Expliquez-nous en
quoi consiste votre mission ?
Je suis le chef du détachement de l’escadron Pyrénées
au sein du bataillon qui est encadré par l’aviation
légère de l’armée de Terre (Alat). Ici, nous mettons en
œuvre un hélicoptère EC725 Caracal afin d’assurer le soutien des troupes au sol.
Le bataillon dispose de quatorze hélicoptères d’attaque (Tigre et Gazelle) et de manœuvre (Caracal
et Cougar) pour effectuer des missions d’évacuation médicale (Medevac/Casevac), de transports
tactiques, d’opérations héliportées, d’appui des
troupes au sol et de renseignement. Le rythme
des vols est soutenu, environ cinquante heures
par mois, et les vols éprouvants.
En quoi les vols sont-ils différents ici ?
D’abord, l’environnement est peu favorable aux
voilures tournantes. Kaboul est à 1 800 m d’altitude et la température avoisine les 40 °C en été. En
hiver, les températures descendent jusqu’à -15 °C
en vol.
En outre, la poussière est présente partout et gène
la visibilité lors des atterrissages au fond des vallées. De plus, les nuits sont extrêmement sombres et l’absence de sources lumineuses dans les
montagnes limite les performances de nos jumelles
à intensification de lumière.
Heureusement, le Caracal dispose d’un pilote automatique particulièrement performant qui nous permet de nous affranchir en partie de ces contraintes
environnementales.
Et la menace ?
Elle est présente partout et les tirs contre les hélicoptères nous obligent à voler très bas et le plus vite
possible. Il nous faut aussi supporter le poids du gilet
de combat (près de 30 kg) pendant le vol.
Chaque vol fait l’objet d’une préparation très minutieuse afin de parer à toutes éventualités, y compris
celle de devoir se retrouver au sol.
Nous sommes accompagnés d’hélicoptères d’attaque capables de riposter en cas de tir.
Un marin en montagne ce n’est pas
trop difficile ?
Il a fallu que je m’adapte et que j’apprenne de
nouvelles méthodes de travail. Ceci étant, mon
expérience acquise au sein de l’aéronavale sur
Super Frelon me sert beaucoup ici, notamment
lors des Medevac et lorsque les conditions météorologiques deviennent difficiles.
Et même si je préfère tout de même l’air iodé à la
poussière, c’est une mission vraiment passionnante
22 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
UN VILLAGE AFGHAN AU NORD DE KABOUL.
Intégré au sein du Bathelico, je suis l’interlocuteur privilégié du commandement pour toutes les questions d’ordre technique ou logistique concernant le
Caracal air.
CARACAL POSÉ SUR LA BASE DE SUROBI.
TIGRE AU POSTE EN RETOUR DE MISSION.
et unique, de pouvoir soutenir les troupes engagées
dans les combats au sol et de travailler en interarmées.
Premier maître, quel est votre rôle au sein de
ce détachement de l’armée de l’Air ?
Je suis le chef de piste du détachement EC725 Caracal de l’armée de l’Air. Ma fonction est comparable
à celle d’adjoint technique embarqué. J’encadre une
équipe de quatre techniciens afin d’assurer la mise
en œuvre et la disponibilité opérationnelle du
Caracal air.
Le travail d’un technicien en Afghanistan
est-il si différent du travail en mer ?
En mer, hormis sur le porte-avions, un détachement
hélicoptères est totalement autonome alors qu’ici
l’entretien de deuxième niveau et le soutien logistique
sont de la responsabilité de l’Alat. Cette sous-traitance demande d’adapter les procédures de travail air
et terre, chose aisée pour un marin !
Sur le plan technique, l’entretien d’un Caracal en
Afghanistan n’est pas si différent de celui d’un hélicoptère embarqué. Les règles aéronautiques sont les
mêmes et seules les conditions atmosphériques diffèrent. Kaia est situé à 1 800 m d’altitude et très loin
de toute étendue d’eau salée. La quasi absence de
corrosion est remplacée par un environnement particulièrement poussiéreux et une grande amplitude
thermique.
Que retiendrez-vous de ce premier déploiement
en Afghanistan ?
Cette expérience interarmées sur ce théâtre particulièrement difficile m’a permis de retrouver ici l’esprit d’équipage si naturel sur les bâtiments de la
Marine nationale.
L’expérience et les valeurs acquises tout au long de
mon parcours au sein de l’aéronavale m’ont permis
une intégration rapide au sein d’un dispositif très
différent en termes d’environnement de travail et de
situation géographique. PROPOS RECUEILLIS PAR
LA CELLULE DE COMMUNICATION À KABOUL
PONT AZUR SUR L’AQUITAINE
LE CAÏMAN MARINE (NH90) APPONTE SUR L’AQUITAINE.
Mardi 31 janvier, 10 h 34, au large
de l’île de Groix
« Commandant, vert appontage ? »
« Vert appontage. »
En passerelle, l’atmosphère est attentive. Le chef du
quart transmet l’ordre à la passerelle aviation.
L’Aquitaine poursuit sa route dans les eaux morbihannaises, sous un ciel grisâtre chahuté par les
vents, tandis qu’à l’arrière du bâtiment, l’officier
de quart aviation (OQA) collationne l’ordre et le
transmet au pilote du Lynx en approche.
L’hélicoptère a décollé de Lann-Bihoué à 10 h,
avec à son bord des pilotes d’essai du CEPA. La
mission des prochaines 36 heures : tester et qualifier la plate-forme hélicoptère de la frégate en
réalisant plusieurs séries d’appontages/décollages,
Touch n’ Go ou TAG dans le jargon aéronautique,
de jour, de nuit, avec ou sans jumelles de vision
nocturne, par vent fort, par vent faible et sous
tous les angles d’approche.
« Route Avia au 178 pour 12 nœuds, vent Avia à
midi pour 25 nœuds, Roulis 2°, Tangage nul, vert
appontage », crache la fréquence tour UHF. Le
pilote réceptionne les éléments de l’OQA et ajuste
sa course. Il vise une lointaine masse grise sur
l’océan vert-de-gris…
Un point sombre apparaît dans le ciel, se rapprochant à vive allure. Sur le pont d’envol, le chien
jaune s’affaire pour guider le pilote. Phase critique. En direct ou par écran vidéo, tout le personnel de quart a les yeux rivés sur la plate-forme
aviation. L’hélicoptère stabilise son vol quelques
mètres au-dessus du cercle d’appontage. Tout le
« LYNX POSÉ, HARPONNÉ. » PREMIER APPONTAGE RÉUSSI.
monde retient son souffle. L’aéronef de 4,8 tonnes
se pose en souplesse sur la plate-forme.
Au fil de la journée et de la soirée, les Touch n’ Go se
succèdent. Le commandant, le chef du quart, l’équipe
passerelle, le central opérations, l’officier de quart
aviation, le personnel aviation, l’équipe de quart
navire, militaires, industriels… tous veillent à la
bonne conduite des essais. Ils s’y préparent depuis
une semaine et chaque membre d’équipage a un
rôle essentiel dans la mise en œuvre de l’une des
multiples capacités de la frégate.
Vingt-quatre heures plus tard, le pont d’envol a
accueilli plus d’une cinquantaine de fois les roues
de l’hélicoptère d’expérimentation. Sur la fréquence, le pilote rend son verdict : « L’aérologie
est bonne. La plate-forme est tout à fait praticable et
fonctionnelle. Elle est même plutôt agréable ! »
5 mars, 8 h 30, Poste 2,
site industriel de DCNS Lorient
La frégate est à quai, au poste aviation. Tout le
personnel civil a quitté le bord. La zone est sécurisée. Le site de Lorient est prêt pour une grande
première : le tout premier appontage du Caïman
Marine (NH90) à bord d’une Fremm, au sein
même de l’enceinte industrielle.
L’hélicoptère apparaît. Il est scruté, photographié,
filmé depuis les deux rives du Scorff. Il reconnaît
la zone, puis se pose en douceur sur l’Aquitaine. Il
est 8 h 32. Les opérations de pré-Vamon (visite
de l’aptitude à la mise en œuvre et à la maintenance) peuvent débuter.
Les tests d’interface s’enchaînent : mise en place du
lot de maintenance, essais d’accorage, roulage à
la main, puis saisinage de l’hélicoptère dans le
hangar, vérification du débattement des apparaux
de levage, tests de compatibilité électrique…
Les quelques points à reprendre sont scrupuleusement notés, puis l’hélicoptère est repositionné
et harponné sur la grille de la plate-forme Avia,
paré à effectuer son premier décollage à la mer. La
frégate appareille et franchit les passes de la rade
de Lorient.
Les premiers vols peuvent débuter. Ils se déroulent
sur deux jours. Les observations réalisées avec le
Lynx sont confirmées : l’aérologie est excellente
et la plate-forme est parfaitement apte à la mise en
œuvre d’un hélicoptère de la classe des 11 tonnes.
Avec plus de six mois d’avance sur le planning
initial, les premiers liens sont établis. Ce succès
initie une coopération particulièrement prometteuse entre les deux plates-formes et leurs équipages.
En effet, l’Aquitaine accueillera dès le second
semestre 2012 cet hélicoptère de nouvelle génération, plus proche de l’aéronef de patrouille maritime que du traditionnel hélicoptère ASM. Servi
par un détachement aéronautique de quinze personnes comprenant deux équipages, équipé du
sonar actif Flash aux capacités de détection antisous-marine accrues, de la torpille MU-90 et de
liaisons de données performantes, le Caïman
Marine (NH90) conférera aux Fremm une allonge
et des capacités inédites à ce jour dans la Marine
nationale. EV WINDY MARTY
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 23
VIE DES
unités
LE JACQUES CARTIER EN ESCALE DANS LE DERNIER
ROYAUME POLYNÉSIEN
GILLES MONTAGNIER, AMBASSADEUR DE FRANCE AUX
TONGA, DÉCERNANT LA MÉDAILLE DE LA DÉFENSE
NATIONALE NIVEAU OR AU CV FONOKALAFI.
ENTRAÎNEMENT COMMUN AVEC LE PATROUILLEUR SAVÉA.
1 Trois ans après sa dernière visite au « Friendly
Kingdom », le Batral Jacques Cartier a appareillé
de son port-base de Nouméa pour une mission
de représentation au Royaume du Tonga du 7 au
22 mars 2012. L’occasion pour la France de réaffirmer à ce royaume du Pacifique son amitié et sa
volonté de continuer à développer la coopération
de défense avec ce pays. Quatre jours de transit
plus tard, le Jacques Cartier et son équipage commençaient leur mission sur place. Au programme,
six jours d’escale répartis dans les trois principaux
archipels que compte le royaume (Vava’u, Ha’apai
et Tonga’tapu). Bien qu’il s’agisse du onzième
déploiement du Batral aux Tonga, le bâtiment s’arrêtait pour la première fois dans les îles Ha’apai.
Cette mission a été l’occasion d’un exercice commun avec un patrouilleur de la Marine tongienne
venu accueillir le Batral lors de son arrivée à l’archipel de Vava’u, première étape de sa mission.
Lors de cet exercice, les bâtiments se sont entraînés
aux manœuvres d’approche pour ravitaillement à
la mer.
LORD FULIVAI,
GOUVERNEUR DES
ÎLES VAVA’U.
24 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
Les trois étapes successives ont permis à une partie de
l’état-major et à l’attaché de défense français pour le
Tonga (embarqué pour la mission) de rencontrer
aussi bien les autorités et principaux acteurs locaux des
différents archipels (gouverneurs, responsables humanitaires locaux…) que les autorités gouvernementales et militaires (secrétaire d’état aux Affaires Étrangères, chef d’état-major des armées tongiennes, et
Premier ministre.). Ces rencontres ont eu pour objectifs de mieux comprendre les besoins et les attentes des
populations locales et du gouvernement en matière
de défense et d’aide au développement, mais ont également permis d’évoquer les projets de coopération,
achevés ou en cours, entre les forces de défense tongiennes et les Forces armées de Nouvelle-Calédonie.
L’équipage a en outre été très sollicité à plusieurs
reprises pour organiser des visites du bord et permettre à la population de découvrir le bâtiment
et ses capacités.
La dernière escale dans la capitale tongienne,
Nuku’alofa, a été marquée par la venue de l’ambassadeur de France au Royaume de Tonga (mais
résidant à Fidji). Ce dernier a notamment remis,
lors d’une cérémonie organisée à bord, la médaille
de la défense nationale niveau or au capitaine de
vaisseau tongien Fonokalafi pour son implication
dans la coopération militaire entre la France et les
Tonga durant ces dernières années.
Cette visite du Batral a permis de réaffirmer les
liens d’amitié forts entre la France et ce royaume
polynésien. L’équipage du Jacques Cartier a ensuite
repris la mer en direction de Nouméa. Le transit
retour a cependant été assombri par la nouvelle
du décès de sa majesté le roi des Tonga Georges
Tupou V survenu à Hong Kong le jour même du
départ de l’archipel. L’équipage en apprendra la
nouvelle le lendemain matin. L’ÉQUIPAGE DU BATRAL JACQUES CARTIER
TÉMOIGNAGE
de marin
Innovation
LE FILTRE À BASSIN AU CONCOURS LÉPINE
1
1 Port de Cherbourg. Dans les bassins, le carénage des bâtiments génère un certain nombre de
rejets dans les « formes », espaces dédiés à la
maintenance des navires. Alors qu’il travaille au
Service de soutien de la flotte et que se multiplient les normes environnementales, le premier maître Sébastien Vrac, mécanicien de spécialité, a une idée. Pour éviter que les eaux
souillées soient rejetées à la mer, il réfléchit à la
mise en place à l’intérieur même des bassins,
d’un système de filtration des eaux polluées.
Principales victimes de cette opération « carénage propre » : les hydrocarbures ou les résidus
de grenaille, de sable et de peinture générés à
l’occasion du sablage des coques ou dans l’éventualité d’un incident dans l’usage des installations dédiées à cette activité particulière.
« Cela s’est passé un peu à la Mac Gyver. On a
fixé des tôles avec des collègues soudeurs, avant
de tester l’appareil en conditions réelles », témoigne
l’intéressé.
Le filtre pour bassin est né. Les premiers essais
étant concluants, le premier maître présente son
innovation à la Mission pour le développement
de l’innovation participative (MIP), qui assiste
à une démonstration dynamique. Séduite, la
mission lui propose de financer la réalisation
d’un modèle industriel par une entreprise locale.
Ainsi fut fait. Testé de nouveau grâce au Laboratoire de surveillance, d’analyse et d’expertise
de la Marine (Lasem), l’appareil montre encore
tout le bien fondé de sa conception.
Un principe simple
« Le principe est simple. Le filtre pour bassin permet une filtration gravitaire en ligne par écoulement de l’eau polluée au travers de comparti-
3
2
1 ET 2 UN DISPOSITIF
SIMPLE ET INGÉNIEUX
COMPOSÉ DE FILTRES SUCCESSIFS.
3 PM SÉBASTIEN VRAC.
ments successifs. Le premier compartiment permet la rétention des particules solides. Un couvercle bourré de paille est installé, puis les particules sont retenues grâce à l’action du couvercle la
comprimant. Le second compartiment est équipé
d’un couvercle maintenant sous l’eau un boudin
absorbant en polypropylène. Il retient les hydrocarbures. Un dernier compartiment assure la fil-
tration des particules plus fines par l’action de sable
calibré contenu dans un sac en toile de jute. »
La fabrication d’un appareil revient à un peu
plus de 3 000 euros, mais la cartouche qui
regroupe les trois compartiments coûte moins
de 20 euros. Ce dispositif simple et peu onéreux peut donc être adopté dans de nombreuses
installations. Le port militaire de Cherbourg
vient de le mettre en place, mais on peut imaginer que d’autres utilisateurs comme les
pêcheurs, les navires de commerce, les bateaux
de plaisance ou ceux du secteur fluvial suivent le
mouvement.
Aujourd’hui affecté sur le Saire, le PM Vrac suit
son innovation et poursuit son développement.
Le représentant de la MIP à Cherbourg, le
LV Loquen, lui a d’ailleurs conseillé de présenter son idée au concours Lépine à l’occasion de
la Foire de Paris, qui se tiendra Porte de Versailles du 27 avril au 8 mai. S’inscrivant dans la
grande lignée des inventions présentées depuis
1901, il présentera, parmi plus de 400 innovateurs, son invention au grand public et aux
acteurs du monde de la mer en particulier. «
C’est une grande satisfaction tant personnelle que
professionnelle d’avoir mené à bout ce projet. Si
c’était à refaire, je le referai sans doute. D’ailleurs,
j’ai d’autres idées en tête, toujours dans le domaine
de l’antipollution. » Une belle promesse pour les
concours Lépine à venir. En attendant, pourquoi pas, une récompense dès cette année ? LV COLOMBAN ERRARD
Pour plus de renseignements, site Intramar :
http://totem.dga.defense.gouv.fr/innovation/node/20019116
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 25
CHRONIQUE
dupersonnel
CSFM OMNIPRÉSENT, DÉTERMINANT ET ACTIF POUR
FAIRE PROGRESSER LA CONDITION MILITAIRE EN 2011
1 Le Conseil supérieur de la fonction militaire
(CSFM) a été consulté sur de nombreux sujets
de condition militaire en 2011. Il a été à l’origine
directe de certaines évolutions ou a été déterminant dans les résultats obtenus en soutenant ardemment les projets.
Au titre des grands enjeux de condition militaire, le CSFM a été un acteur important des
évolutions suivantes :
– l’extension du bénéfice des primes et indemnités aux militaires ayant conclu un pacte civil de
solidarité ;
– la transposition de la grille indiciaire de la
catégorie B de la fonction publique (Nouvel
espace statutaire) aux sous-officiers des armées
et de la gendarmerie nationale ;
– le bénéfice de la campagne double, dans les
conditions en vigueur, pour le théâtre afghan
et ce, depuis 2001.
D’autres sujets de condition militaire ont évolué
favorablement :
– l’ouverture du droit à la délégation de solde dès
le lendemain du décès d’un militaire en opération extérieure ;
– l’amélioration du montant de l’indemnité proportionnelle de reconversion ;
– l’allongement du délai de reconnaissance de
garnison qui passe à trois jours francs sur zone,
hors délais de trajet ;
PERMUTATIONS
GECOLL
QM1 BAT Gecoll (maître d’hôtel), affecté Brest
aviso Cdt Blaison (non féminisable), cherche
permutation Toulon embarqué principalement
ou terre. Étudie toutes propositions.
Contact au 06 45 96 23 41 (laisser message).
MORESTAU
Mot Restau, affecté Toulon embarqué, cherche
permutation région Bretagne, terre ou embarqué.
Contact au 07 70 57 20 88.
ANNONCES CLASSÉES
CONGRÈS DE L’AEMEF
L’Amicale des anciens élèves des écoles de
mécaniciens et énergie de la flotte tiendra son
congrès annuel du 4 au 7 octobre 2012 à
Colombiers (Hérault).
Le samedi 6 octobre, les congressistes sont
invités à participer à la cérémonie organisée
chaque année par la Fammac à Prémian (lieu-dit
« La Sicardière ») devant le monument érigé en
26 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
– la possibilité pour les militaires mutés à moins
de trois ans de leur limite d’âge de bénéficier de
la prise en compte de leur déménagement sur
leur lieu de repli ;
– le séjour gratuit dans les établissements de
l’Igesa pour le blessé et sa famille ou pour le
blessé accompagné de la personne de son choix
(pour les célibataires) ;
– le lancement du projet de réalisation d’un
monument pour le souvenir des militaires tués
en opérations.
En outre, la publication de la circulaire portant
charte de la concertation et sa large diffusion, ainsi
que la création de l’insigne de membre du CSFM
ont contribué à rénover la pratique de la concertation et à valoriser les membres du CSFM.
En ce début d’année 2012, la moitié des
membres du CSFM ont été renouvelés offrant
la possibilité à tout militaire de se porter can-
souvenir des victimes de l’accident d’avion du
25 novembre 1977 où les membres du Bagad
de Saint-Mandrier avaient trouvé la mort.
Pour tous renseignements : M. François
Lagneau - Saint Martial 34360 Saint-Jean-deMinervois, tél. : 04 67 38 05 14.
VOUS VOULEZ PASSER
UNE PETITE ANNONCE
DANS COLS BLEUS
N’HÉSITEZ PAS !
Tarifs des insertions :
Permutations (exclusivement réservé
aux marins en activité)
1 parution : 7,62 €
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Pour toute information ou demande
de parution vous pouvez contacter
le secrétariat de la rédaction
au 01 42 92 17 17 ou
[email protected]
didat à l’exercice d’un mandat.
L’ensemble des avancées en matière statutaire
et de condition militaire est consultable sur le site
intradef du CSFM : www.csfm.defense.gouv.fr. AMICALE DE LA POSTE AUX ARMÉES
L’Amicale de la Poste aux armées recherche ses
anciens. Si vous avez été (ou êtes) personnel
militaire de carrière (ou du contingent) – de la
Marine, armée de Terre ou armée de l’Air, de
La Poste, et que vous avez occupé des fonctions
en France ou à l’étranger (militaire pour emploi
ou en renfort, agent postal, vaguemestre,
agent de La Poste détaché à la Poste aux
armées/interarmées (agents détachés du PLM
au BCM « C »…) au sein d’un bureau postal militaire (BPM) ou interarmées (BPI), d’un bureau
postal naval ou du centre de tri de Paris, l’amicale
vous est ouverte et sera heureuse de vous
accueillir. Pour tout renseignement,
écrire à : Amicale de la Poste aux armées,
141 rue Lamartine 88650 ANOULD ou
envoyer un mail à : [email protected]
ÉDITIONS
Vous écrivez ? Les Éditions Elzévir publient de
nouveau auteurs.
Nous vous proposons une véritable liberté
éditoriale et le respect de la liberté des auteurs.
Pour vos envois de manuscrits : Les Éditions
Elzévir, 11 rue Martel (C/B) 75010 Paris
Contact au 01 40 20 09 10,
www.editions-elzevir.fr
Aide à la mobilité
PAM 2012 BIEN PRÉPARER SON DÉMÉNAGEMENT EN MÉTROPOLE
DÉMÉNAGEMENT
PAM 2012 : LOGEMENT
FAMILIAL ET HÉBERGEMENT
La réglementation relative au remboursement
des frais de déménagement des militaires en
métropole a évolué en 2007.
Cette nouvelle réglementation améliore les
droits à cubage des militaires en les fondant non
plus sur le grade mais sur l’ancienneté de service. Cette réforme prend également en
compte, dans les droits à cubage, les partenaires d’un Pacs (liés depuis au moins deux
ans) dans les mêmes conditions que les
conjoints mariés. En application de cette réglementation, les droits du militaire sont plafonnés.
Cela permet en particulier de vérifier ses droits
par rapport aux estimations faites à domicile
par les entreprises de déménagement.
À l’occasion du PAM 2012, des informations
pratiques sur le logement familial et l’hébergement ont été mises en ligne sur le Portail RH
(chemin d’accès depuis la page d’accueil Intramar : Fonction RH / Portail RH / Politique / Condition du personnel / Conditions de vie et de travail / Mobilité – Changement de résidence).
Le logement familial
Soyez acteur de votre déménagement !
Chaque déménagement étant différent, le ministère de la Défense a préféré laisser au militaire
le choix de son entreprise de déménagement
pour obtenir la prestation la mieux adaptée à sa
situation. L’objectif étant de faire jouer pleinement la concurrence entre les entreprises de
déménagement, une allocation d’accompagnement à la mobilité géographique (ACMOBGEO)
a été créée : si le coût du déménagement est
inférieur au plafond financier, 50 % de la différence entre le montant de la facture et le plafond financier est reversé au militaire.
Il est important d’établir un dossier préalable
auprès de son BARH d’appartenance. Le militaire doit toujours présenter au moins deux
devis d’entreprises concurrentes. L’administration retiendra le devis détaillé le moins cher.
Une avance de 90 % maximum peut être accordée dans les trois mois avant la date d’affectation dans le nouveau poste.
Informations pratiques
Retrouver le calcul des plafonds applicables à
votre déménagement, ainsi que des conseils pratiques sur le Portail RH dans la rubrique de
CPM/CVT (chemin d’accès depuis la page d’accueil
Intramar : Fonction RH / Portail RH / Politique /
Condition du personnel / Conditions de vie et de
travail / Mobilité – Changement de résidence).
CHANGEMENT DE RÉSIDENCE
Quoi de neuf en 2012 ?
Avant
Les militaires célibataires de plus de 15 ans de
service, ainsi que les militaires chargés de
familles, qui déménageaient pour installer leur
résidence principale en dehors du périmètre
prévu de leur nouvelle affectation pouvaient
être indemnisés à titre exceptionnel dans la
limite des droits ouverts sur la base du trajet
forfaitaire entre leur garnison de provenance (ou
la résidence de repli s’ils revenaient d’une affectation outre-mer) et leur nouvelle garnison d’affectation.
Après
Une nouvelle directive d’octobre 2011 élargit
désormais ce droit à tout le personnel célibataire sans condition d’ancienneté. Cette directive est consultable sur le Portail RH dans la
rubrique CPM (chemin d’accès depuis la page
d’accueil Intramar : Fonction RH / Portail RH /
Politique / Condition du personnel / Conditions
de vie et de travail / Mobilité – Changement
de résidence).
Les droits en volume
En m3
15 ans
d’ancienneté et plus
Groupe I
Moins de 15 ans
d’ancienneté
Groupe II
Militaire Époux (se) ou conjoint pacsé(1) Autre membre de la famille(2)
25
20
5
20
15
5
(1) Conjoint ou partenaire d’un Pacs de plus de deux ans
(2) Enfant à charge fiscalement, parents s’ils vivent avec le militaire et sous réserve qu’ils ne soient pas assujettis à l’impôt sur le revenu.
Le bureau logement (BL) de votre base de défense
de destination est votre point d’entrée. Vous trouverez leurs coordonnées sur le site Intramar CPM.
Quelques rappels :
L’attribution d’un logement familial est une aide et
non un droit.
En métropole, le personnel suivant est éligible à l’attribution d’un logement familial :
– les militaires du rang et les officiers mariniers
en position d’activité ou de non activité pour raison
de congé de longue maladie ou pour congé de
longue durée pour maladie, et qui sont dans l’une
des situations suivantes :
• mariés,
• pacsés depuis plus de deux ans,
• ayant la garde alternée ou un droit de visite
pour des enfants en âge d’éducation,
• ayant au moins une personne à charge,
• célibataires de plus de 15 ans de service(1) ;
– le personnel officier en position d’activité, de non
activité pour raison de congé de longue maladie
ou pour congé de longue durée pour maladie ;
– le personnel civil en position d’activité, de
mise à disposition ou de détachement en fonction au ministère de la Défense ;
– à titre exceptionnel, et si les ressources en
logements le permettent, le personnel militaire
en situation de célibat géographique ou en situation de concubinage peut déposer un dossier de
demande de logement.
L’hébergement
L’hébergement concerne tous les marins non éligibles au logement familial. À noter que les
quartiers-maîtres et matelots, les volontaires
des armées (y compris officiers) sont ayant
droits ce qui signifie qu’ils sont obligatoirement
logés par l’administration.
Les bureaux hébergement des bases de
défense sont les points d’entrée uniques pour
obtenir une place en hébergement. Les coordonnées de ces bureaux sont consultables sur
le Portail RH, rubrique CPM. (1) Les bureaux logement de Brest, Lorient et Cherbourg acceptent les candidatures des sous-officiers et militaires du rang non chargés de famille ou de
moins de 15 ans de services.
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 27
CHRONIQUE
dupersonnel
EMBARQUÉS… POUR MIEUX RECRUTER !
1 Acteurs réguliers des campagnes de recrutement du SCA, le commissaire capitaine Olivier
Espel (chef SAF du GSBdD de Pau) et le commissaire capitaine Jonathan Bourlet (chef division finances-achats de la Base aérienne 128)
ont eu l’occasion de découvrir la Marine en opérations à bord la frégate anti-sous-marine Dupleix
lors de l’exercice Tamouré.
Avaries diverses, exercices d’évacuations médicales, alertes nocturnes, promiscuité, appontages d’hélicoptères et mer force 5 bien réels :
rien n’a été épargné aux deux commissaires,
heureusement endurcis par l’expérience opérationnelle acquise dans leurs armées respectives, qui ont découvert avec enthousiasme
les vicissitudes de la vie embarquée.
Cet embarquement devait permettre aux deux
commissaires de mieux cerner les spécificités
du métier de commissaire embarqué au
contact du commissaire de 2e classe Philippe
Dubreuil pour renseigner efficacement les étudiants intéressés par les recrutements proposés par le service du commissariat des
armées. Ils espèrent à leur tour pouvoir faire
découvrir leur armée à leurs camarades par-
ticipant à la campagne d’information pour le
recrutement des futurs commissaires.
Prochainement, d’autres commissaires embarqueront pour vivre une expérience similaire
sur des bâtiments de la Marine nationale. L’ANOCR MANIFESTE SA SOLIDARITÉ
1 Le président de l’Association nationale des
officiers de carrière en retraite (ANOCR), le
vice-amiral (2S) Michel Olhagaray, et la Marine
nationale représentée par le vice-amiral d’escadre Olivier Lajous, sous-chef d’état-major
ressources humaines, ont signé le 20 mars
dernier à l’état-major de la Marine une convention visant à permettre à l’ANOCR de contribuer à l’amélioration du suivi et de l’accompagnement ponctuel ou dans la durée, des marins
blessés de tout grade et de leurs familles.
En effet, cette association, forte de son imposant maillage géographique au travers de ses
55 groupements répartis sur l’ensemble du
territoire national, se propose de prendre
contact, sur demande préalable de la Cellule
d’aide aux blessés et d’assistance aux familles
de la Marine (Cabam) ou du bureau Condition
du personnel de la Marine, avec les blessés et
malades de la Marine résidant dans des
régions dont l’éloignement d’un grand port de
guerre ou de stationnement de leur formation
d’appartenance rend la visite problématique.
Ainsi les bénévoles de cette association, qui
compte plus de 10 000 adhérents appartenant
aux trois armées, à la gendarmerie et aux différents services du ministère de la Défense,
réaffirment à travers la signature de cette
convention, leur volonté de manifester leur solidarité à l’égard de ceux que des « fortunes de
mer » auront contraints, pour une période
courte on l’espère, de mettre temporairement
le sac à terre. SIGNATURE D’UN PARTENARIAT ENTRE LA MARINE ET L’EDHEC
1 M. Olivier Oger, directeur général du
groupe EDHEC, et le VAE Olivier Lajous, directeur du personnel militaire de la Marine, ont
28 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
officialisé par la signature conjointe d’une
convention le partenariat développé entre la
Marine et la célèbre école de commerce
lilloise, dont l’envergure internationale
ne cesse de s’accroître avec l’ouverture de campus à
Nice, Londres, Singapour et plus
récemment Paris.
C’est précisément
dans ses locaux
flambants neufs du
quartier de l’Opéra
que l’EDHEC accueillera désormais
chaque année un
stagiaire officier de
marine dans son
executive MBA, l’Advanced Management Programme (AMP). Après ceux admis à HEC et
au Paris Executive Campus, cela porte à cinq
le nombre d’officiers supérieurs qui suivent
actuellement en temps partagé ces formations de haut niveau, où ils acquièrent des
compétences techniques de gestion précieuses pour certains domaines d’emploi et
confrontent leurs expériences avec celles des
autres participants issus du monde de l’entreprise.
En retour, la vingtaine de stagiaires de l’AMP
et leur encadrement seront accueillis, dans le
cadre de leur formation, à bord du BPC effectuant la mission Jeanne d’Arc d’école d’application des officiers de la Marine, pour un séminaire sur le thème du management sous
tension. Le prochain embarquement aura
lieu sur le BPC Dixmude, entre La Réunion et
Le Cap, du 7 au 16 mai 2012. Histoire
Le régiment blindé de
fusiliers marins
Le 27 mars dernier l’amiral Rogel, chef d’état-major de la Marine, présidait la cérémonie de remise
de drapeau du régiment blindé de fusiliers marins au commandement de la Marine à Paris. L’occasion
de revenir sur l’histoire de ce régiment de marins dont l’existence fut aussi brève que glorieuse.
.
CHAR PLACE DE L’ÉTOILE
Le RBFM est créé en septembre 1943 par la
volonté de la Marine de mettre sur pied un
régiment de chasseurs de chars destiné au corps
expéditionnaire qui débarquera en France. À
partir de personnels issus du bataillon de
Bizerte et d’éléments de provenances diverses,
l’effectif initial du régiment atteint alors
500 hommes. Une fois complété en personnel, il est rassemblé à la fin du mois de septembre à Casablanca au Maroc où il commence
son instruction et son entraînement. En avril
1944, le régiment est affecté à la 2e division
blindée et part pour l’Angleterre parfaire sa
formation avec le reste de la division.
La libération de Paris et la
campagne de France
La 2e DB débarque en France le 2 août 1944,
puis gagne le Sud-Ouest du Mans. Les escadrons du régiment remportent au cours du
mois d’août leurs premières victoires sur les
troupes allemandes.
Le 23 août, relevée par des troupes anglaises, la
division se regroupe et fonce vers Paris qu’elle
atteint dès le 25. Le régiment entre dans Paris
et l’un de ses chars est le premier à atteindre la
place de l’Étoile. Ses escadrons engagés au
Luxembourg, à la porte Saint-Denis, sur les
Champs Élysées, à la Concorde et aux Tuileries
se couvrent de gloire dans la libération de la
capitale. Ces journées seront immortalisées
quelques vingt ans plus tard dans le célèbre
film de René Clément : Paris brûle-t-il ?. Les
jours suivants se passent au nettoyage de la
banlieue Nord et Nord-Est. Puis, le 30 août, le
PHILIPPE DE GAULLE.
régiment se regroupe à nouveau dans Paris.
En septembre, la 2e DB poursuit son avance vers
l’Est malgré une puissante contre-attaque des
chars allemands au cours de laquelle le 4e escadron
du RBFM, engagé près de Dompaire, détruit en
deux jours plus de 13 chars ennemis. Le char
Siroco gagne sa 9e victoire à cette occasion.
Arrivé devant Baccarat, le régiment se reconstitue jusqu’au 30 octobre. Les mois suivants
voient la division participer à la dure campagne des Vosges, puis après la prise de Colmar,
à celle d’Alsace avant d’être mis au repos et
cantonné dans la région de Sarrebourg, puis
de Châteauroux.
Entre le 30 mars et le 10 avril, il fait mouvement
pour venir occuper des cantonnements dans la
région de Saintes et Saint-Jean-d’Angély en
prévision de sa participation à la réduction des
poches de Royan et de La Rochelle.
L’Allemagne
À partir du 25 avril, le régiment est acheminé
vers l’Allemagne. Le 2 mai, il est à Augsbourg
et le 2e escadron participe les 4 et 5 mai à la
capture de l’un des symboles du régime nazi :
Berchtesgaden. Il reste cantonné en Allemagne
jusqu’au 23 mai, puis rentre à Paris où il arrive
le 30 mai.
L’Indochine et la dissolution
Le bilan des six mois d’opérations en Europe est
élogieux. Le RBFM a été très souvent engagé
lors des missions les plus difficiles qui visaient
à enfoncer le front ennemi.
JEAN GABIN DEVANT SON
CHAR.
Le palmarès officiel est de 68 chars, 82 canons,
27 véhicules blindés pour 10 tanks destroyers
et 65 hommes perdus. Le régiment est titulaire
de deux citations à l’ordre de l’Armée et d’une
autre pour l’un des escadrons.
La guerre est terminée en Europe, mais elle
continue dans le Pacifique et en Asie. Le général Leclerc est nommé au commandement d’un
corps expéditionnaire français en ExtrêmeOrient qui est destiné à délivrer l’Indochine
de l’occupation japonaise. Le RBFM, « parce
que c’est le meilleur », selon le général Leclerc est
intégré au corps expéditionnaire.
Mais la capitulation du Japon le 15 août 1945
modifie la donne, le régiment part en ExtrêmeOrient comme unité d’infanterie avec un effectif d’environ 800 hommes. Dès son arrivée en
Indochine, le régiment opère par escadron et se
distingue dans les opérations en Cochinchine
face aux rebelles nationalistes. Puis, il reçoit
des petits engins de débarquement et devient
régiment amphibie d’assaut.
Le 6 mars 1946, le débarquement au Tonkin
marque le début de l’ouverture des hostilités
avec le Viet Minh. En mars-avril 1947, le régiment est regroupé au Cap Saint-Jacques et
après une prise d’armes d’adieu embarque
pour la France. Il arrivera à Toulon le 16 mai et
sa dissolution intervient le 20 mai 1947.
Le 7 juillet 1947, le régiment est cité à l’ordre de
l’Armée de mer et son drapeau reçoit la Croix
de Guerre TOE avec palme. Aujourd’hui, ce
drapeau est confié à la garde du commandant
de la Marine à Paris. CF (R) JEAN-FRANÇOIS CARET
EV1 THIERRY MAGUET
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 29
INFO
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actus
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sport
Défi rames Bouvet Guyane
LE SEL DE L’AVENTURE
4 800 kilomètres sans escale ni assistance, à la seule force des bras, pour traverser l’océan Atlantique en 41 jours, tel est le défi accompli
le 9 mars dernier par Christophe Dupuy, devenu le premier officier de marine (d’active) à réussir pareil exploit. Récit a posteriori d’un
embarquement forcément pas comme les autres…
1 Christophe, vous voilà désormais devenu le
premier officier de marine en activité à réussir la
traversée de l’Atlantique à la rame, que vous inspire ce titre ?
Une certaine fierté. Je suis surtout fier de pouvoir
me dire complètement et véritablement « marin ».
Au terme de ma carrière, je pense avoir acquis mon
titre complet d’officier de marine. En aucun cas, je ne
minimise mes « anciens » (Ndlr : Jean-François Tardiveau et Bertrand de Gaullier des Bordes De Gauliers, concurrents respectivement des éditions 2006
et 2009), mais je suis le premier officier d’active à y
parvenir. Ce titre est d’autant plus fort pour moi que
ce sont eux qui m’ont inspiré.
Racontez-nous cette course à la rame ? Quels en
ont été les temps forts ou les moments de doute ?
Cette traversée de l’Atlantique à la rame, je l’ai préparée pendant un an. Je l’ai abordée comme une mission:
je l’ai déclinée en phases et séquences, comme on prépare une opération au sein des forces spéciales. Les
temps forts sont incontestablement le départ et l’arrivée. Le départ, car on part un peu vers l’inconnu.
L’arrivée, car c’est la fin et lorsque je suis tombé dans
les bras de Bruno (Ndlr : ancien officier marinier commando en charge du technique) sans qui cette aventure
n’aurait pas été possible ! Quant aux instants de doute,
j’en ai eu au moment du coup de vent au sud des îles
du Cap Vert. Je n’ai pas pu ramer pendant 36 heures.
Je me suis dit que si cela devait durer, tout allait vite
devenir compliqué. J’apprenais en plus que les autres
se retournaient les uns après les autres. On prend alors
vraiment conscience que l’on est tout petit face à la mer.
En quoi avoir été un commando et nageur de
combat vous a-t-il servi ou desservi pendant
cette aventure ?
Dans la préparation, la réalisation, l’exécution, je n’ai
30 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
la concentration s’est mise en place, il n’y avait plus
d’états d’âme. La solitude ne m’a pas pesé et le danger était appréhendé, donc pris en compte. Je ne me
suis jamais laissé déborder.
rien laissé au hasard. Je n’ai rien changé à ce que
j’avais prévu. Ce que j’ai un peu occulté, c’est peutêtre le côté contemplatif. Mais rassurez-vous, je garde
en tête des images intenses et extraordinaires.
Quels enseignements de la course tirez-vous ?
Primo : la rigueur dans la préparation et dans l’exécution paye. Secundo : j’ai eu raison d’écouter mes
anciens, et notamment mon premier commandant
sur le bâtiment de soutien logistique (BSL) La Rance,
le CF Patrice Descottes. C’est lui qui m’a tout appris
du sens marin que j’ai utilisé pendant cette traversée.
Tertio : que tout seul, on ne fait rien ! J’étais seul sur
l’eau, mais mon équipe était là : Bruno Le Tyrant
pour la technique, Stéphane Barbet, mon routeur, et
Mathieu Coulanges, mon médecin.
Concernant la solitude et le danger, comment les
appréhende-t-on ?
J’ai eu peur – comme lorsqu’on part au combat ou
en mission – la veille et le jour du départ. Mais dès que
je me suis retrouvé seul, la mécanique de la mission,
Quel avenir s’écrit désormais pour vous ?
C’est assez simple : au 1er août prochain, je suis rayé
des cadres d’active. Mon nouveau challenge consiste
donc à préparer ma reconversion. J’ai quelques pistes
pour l’instant…
À tous les marins lecteurs, quel slogan
prodigueriez-vous après 41 jours de solitude
sur les océans?
On fait un métier formidable ! Il faut savourer chaque
moment. S’investir à fond dans ce que l’on fait. Grâce
aux affectations, aux missions successives, on a une
chance énorme de faire des rencontres humaines
fortes.
L’aventure c’est quoi selon vous ?
La vie ! Il faut toujours avoir des projets et leur réalisation rend heureux…
PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE DUGAST
EN SAVOIR PLUS
LE SITE DE LA COURSE RAME BOUVET GUYANE :
WWW.RAMESGUYANE.COM
LE SITE DE CHRISTOPHE DUPUY, LE MARIN & RAMEUR :
WWW.CHRISTOPHE-DUPUY.COM
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sport
LE RCMN DÉFAIT LA ROYAL NAVY
Sous le soleil toulonnais et un mistral persistant, les deux équipes du Rugby club de la Marine nationale ont battu leurs homologues
britanniques ce 11 avril. Les filles ont d’abord surclassé leurs adversaires 60 à 5 au stade Jauréguiberry, puis les garçons ont remporté leur
match 24 à 3 dans un stade Mayol survolté.
1 Le 11 avril 2012 restera une date importante
pour tous les marins amateurs de rugby. Tous les
ingrédients d’une grande journée étaient réunis, à
commencer par le public. Au moins 10 000 spectateurs sont venus au stade Mayol pour le match des
garçons. Les filles n’étaient pas en reste avec une tribune du stade Jauréguiberry bien trop petite pour
contenir leurs supporteurs.
« Cette victoire est, de très loin, la plus belle de
toutes », commente le commissaire général Soulé,
secrétaire général du RCMN, à propos du match de
l’équipe masculine dont la préparation, émaillée par
l’indisponibilité des joueurs, a pourtant été difficile.
Les marins français ont sans doute été inspirés par
Jonny Wilkinson, venu donner le coup d’envoi de la
seconde période après Fabien Cibray qui avait ouvert
la rencontre. Les 24 points tricolores ont été marqués au pied par le matelot Romain Lombard, associé au matelot Thomas Sylvestre pour former une
charnière ravageuse face à la puissance britannique.
Si, dans ce match tendu et engagé, toutes les tentatives
pour marquer un essai ont échoué, la réussite n’a
jamais fui le buteur de la Marine nationale alors que
son adversaire n’a inscrit ses premiers et seuls points
qu’un peu avant l’heure de jeu. Les joueurs de la
Royal Navy n’ont jamais baissé les bras, mais étaient
déjà menés de 15 points lorsqu’ils ont marqué à leur
tour. La prestation des « Bleus », ainsi rebaptisés par
le public, s’est terminée par une belle Marseillaise
lancée depuis les tribunes.
Le succès du groupe féminin était plus attendu. Mais
Éric Georges, entraîneur du RCMN-F, savoure tout
de même : « C’est une grande satisfaction pour cette
équipe avec pas mal d’absentes, explique-t-il. Les
remplaçantes ont su élever leur niveau de jeu. Mais
c’est aussi la victoire de tout un groupe, avec celles qui
sont à la mer ou blessées. Merci à toutes. »
À l’impressionnant gabarit des joueuses adverses,
les Françaises ont opposé un jeu vif et inventif, s’appuyant sur l’expérience de leurs internationales et
de toutes celles évoluant au plus haut niveau national. En tout, le RCMN féminin a inscrit dix essais, par
le second maître Carole Guibert, les matelots Caroline Ladagnous et Oriane Estériola, ainsi que la
buteuse Evangéline Lagueyrie, élue meilleure joueuse
par le staff adverse, qui a transformé cinq réalisations malgré un mistral omniprésent.
Comme pour les garçons, le rythme du match
n’a pas faibli, illustrant parfaitement la combativité que partagent marins et rugbymen/women.
Les efforts constants des Britanniques ont été
récompensés par un essai en fin de match, réduisant le score final à 60 à 5.
Les trophées « Babcock » pour les garçons et « Entente
cordiale » pour les filles resteront donc en France
pour un an. La Royal Navy aura à cœur de les faire
siens en 2013, à domicile, au Royaume-Uni. LES GARÇONS
1 – MOT Tony GASKIN 2 – QM Yulen GALLEGO 3 – MOT Florian LAPEYRADE 4 – MOT Gérald LE STRAT 5 – QM Aymeric PORTALIER 6 – MOT William WAVRIN 7 – MT Samuel SOMNICA (capitaine)
8 – SM Christophe DAUNAY 9 – MOT Thomas SYLVESTRE 10 – MOT Romain LOMBARD 11 – SM Fabrice VALETTE 12 – MOT Vincent RATTEZ 13 – MOT Guillaume CAZANAVE 14 – MOT Ludovic ACEDO 15 – SM Sébastien BENASSIS 16 – MOT Didier BELLANDO 17 – QM Gauthier BENEZECH 18 – MOT Cédric MARTINEZ 19 – MOT Luca JULIEN 20 – MOT Manuel BIDARD 21 – MOT Christopher SAUTON 22 – SM Vincent BLATCHE
LES FILLES
1 – EV1 Clémence RAPHAT 2 – QM Amandine BADOL 3 – MOT Laetitia HENAULT 4 – QM Nadia CLETO LOPES 5 – IETA Katy MIKOLAJCZYK (capitaine) 6 – SM Eva DOURTHE 7 – AA Maëlle DAURIAC 8 – MOT Amandine VAUPRE 9 – MOT Jody ROMERO 10 – MOT Evangéline LAGUEYRIE
11 – Sophie MOUTON
12 – ASP Pauline DUPRESSOIR 13 – MOT Caroline LADAGNOUS 14 – SM Caroline GUIBERT 15 – MOT Oriane ESTERIOLA 16 – IETA Audrey BACONNAIS 17 – SM Aude RIBEAUCOURT 18 – SM Céline RENOULT 19 – QM Linda KACEM 20 – QM Triskèle BONNEVAL 21 – MT Sonia MARTHOURET 22 – SM Christine HOFMAN
Spare : MOT Jade LOUVET
MARIE-DIANE GROUCHKA
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 31
ESPACE
loisirs
TITANIC
CENTENAIRE D’UN NAUFRAGE
1 En mer, l’accident, même s’il est très improbable
n’est jamais impossible. C’est sans doute par excès
d’assurance que cette évidence de la mer avait été
oubliée sur le Titanic. Le navire de tous les records, par
sa taille et son opulence, était réputé insubmersible.
Pourtant, dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, en
moins de trois heures, il coulait par le fond, conduisant 1 490 personnes à la mort. Les canots de sauvetage étaient en nombre notoirement insuffisant…
puisque le navire ne pouvait couler.
La plus grande tragédie maritime des temps modernes
a eu lieu il y a exactement cent ans. Tragédie humaine
d’abord par le nombre des victimes, l’héroïsme des
uns, la veulerie des autres. Deux heures entre la ren-
TITANIC 1909-1912,
LES SECRETS DE
LA CONSTRUCTION
DU TITAN DES MERS,
PAR DAVID F.
HUTCHINGS ET
RICHARD
DE KERBRECH,
ÉDITIONS ETAÏ, 2012,
160 PAGES.
contre de l’iceberg, l’incrédulité des premiers moments
et la cohue pour échapper au monstre touché à mort.
Tragédie industrielle et technique aussi, puisque ce
fleuron, fierté de l’industrie navale britannique, s’avéra
bien fragile.
Depuis un siècle on ne cesse d’analyser la tragédie, le
comportement du commandant, de l’équipage, de
l’orchestre, des passagers au moment du drame, mais
aussi les raisons techniques du naufrage, la solidité de
la coque, la qualité des rivets…
Le centenaire est l’occasion de revenir sur cet événement entré dans l’histoire. Plusieurs livres et DVD
reviennent sur le bateau lui-même et sur la funeste nuit
du naufrage.
Pour les passionnés de techniques navales, Titanic
1909-1912, les secrets de la construction du titan des
mers fera découvrir les secrets de la construction de
ce navire d’exception. Les auteurs décrivent la conception, puis la construction à travers de très nombreux
détails techniques et de photographies du chantier.
Dans un style très différent, Titanic, l’histoire, le mystère et la tragédie retrace au jour le jour la traversée
depuis Cherbourg, la vie à bord pour les passagers des
trois classes, l’équipage, la passerelle et bien sûr le
déroulement minute par minute du naufrage, depuis
« We have struck iceberg, sinking fast,
come to our assistance. » (14 avril 1912, 23 h 45)
32 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012
TITANIC, L’HISTOIRE, LE MYSTÈRE, LA TRAGÉDIE,
PAR CORRADO FERRULI ET PATRICK MAHÉ,
ÉDITIONS DU CHÊNE, 2012, 310 PAGES.
l’accident jusqu’au sauvetage des rescapés par un
autre bateau le lendemain. Les nombreux portraits de
passagers donnent une dimension humaine à la tragédie, la séparation des familles, les enfants perdus, et
les objets remontés récemment à la surface.
Deux DVD spéciaux sont aussi édités pour ce centième anniversaire et abordent Les Derniers mystères
du Titanic. Des images fabuleuses de l’épave qui repose
par 4 000 mètres de fond, et à travers ces images, l’autopsie du désastre, puis une enquête très bien documentée sur les causes de la tragédie. Plus de cinq
heures d’images et d’enquête passionnantes. DVD : LES DERNIERS
MYSTÈRES DU TITANIC,
ÉDITION SPÉCIALE
DU CENTENAIRE
(4 FILMS : LES DERNIERS
MYSTÈRES DU TITANIC
(1H36), L’AUTOPSIE D’UN
DÉSASTRE (1H33),
LES DÉBUTS DE L’ENQUÊTE
(52’) ET DES RÉPONSES
VENUES DES
PROFONDEURS (1H44),
ÉDITION DISCOVERY
CHANNEL.
INFO
agenda
pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer
dans cette rubrique. [email protected]
DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez
Du 11 avril au 4 mai, Émirats Arabes Unis
Exercice de coopération interarmées Gulf 2012
(participation de la frégate Cassard).
12 et 13 avril, Toulon
Tournée des ports DPMM.
17 avril, Brest, CIN
Conférence de M. Pascal Le Roy, directeur de
DCNS Lorient : « La construction des bâtiments
de guerre aujourd’hui ».
19 avril, Ouistreham
Conférence IFM-CMF : « Les Français et la mer ».
Du 23 au 27 avril, Monaco
Conférence hydrographique internationale.
27 avril
Prise de commandement de l’Adroit.
Du 9 au 12 mai, La Rochelle/Rochefort
Colloque IRSEM-Université de
La Rochelle : « La piraterie au fil de l’Histoire :
un défi pour l’État ».
Du 11 au 13 mai, Paris, Invalides
Tournois de boccia (pétanque adaptée) au profit des
pensionnaires des Invalides et sensibilisation aux
activités handisports.
12 mai, Brest
Présentation aux drapeaux de l’École
de maistrance.
12 mai, Toulouse
Airexpo (présence d’un Caïman Marine NH90).
12 et 13 mai
Fête du nautisme (journée nationale).
29 mai
Journée internationale des Casques bleus.
Du 17 au 20 mai
Grand prix de
l’École navale.
31 mai, Brest, CIN
Conférence de Jean-Christophe Victor : « Géopolitique du Moyen-Orient et du golfe Arabique ».
19 mai, Lanvéoc
Journée de la presqu’île
et portes ouvertes
à l’École navale.
31 mai et 1er juin, Le Havre
Rencontres Seagital 2.0 « Les technologies
numériques au service des activités maritimes et
fluviales ».
Du 31 mai au 5 juin, Saint-Nazaire
Record SNSM. Participation du voilier
Atout Chance et d’élèves de l’École des mousses.
24 mai, Brest, CIN
47e session du Conseil de la fonction militaire
de la Marine (CFMM).
24 mai, Paris, École militaire
Remise du prix Armées jeunesse.
1er juin, Paris, École militaire
Colloque CESM-ACORAM-CMF sur
la piraterie maritime.
2 et 3 juin, Mont de Marsan (Landes)
Meeting de l’air sur la base aérienne 118
(participation d’un Rafale Marine)
Du 1er au 4 juin, Sables-d’Olonne
Cérémonie du centenaire de la naissance
de Clément Dubernet avec la présence du
dundee Mutin.
Du 4 au 6 juin, Hyères
4e trophée des îles d’Or.
24 mai, Lauzette
4e cross interarmées FranceSud.
12 et 13 mai
La Marine en escale
à Nancy.
Du 4 au 8 juin, Lanvéoc, École navale
Semaine de l’international
(25 délégations d’écoles navales étrangères).
26 et 27 mai, Ferté-Alais (Essonne)
Manifestation « Le temps des
hélices ».
5 et 6 juin, Lanvéoc, École navale
Colloque d’histoire navale : « Progrès techniques
et stratégies navales ».
26 mai, Perpignan
Rallye aérien « rêve de gosse »
pour
des enfants handicapés.
7 juin, Brest, CIN
Colloque Mer : « Le développement pluridisciplinaire de la culture maritime dans l’enseignement
en Bretagne ».
27 et 28 mai, Honfleur
151e anniversaire de la fête des
marins.
Du 7 au 9 juin, Dunkerque
Festival mondial du film de mer
« Les écrans de la mer ».
28 mai, Villeneuve (Lot)
Meeting aérien (présence d’un CAP10).
Du 8 au 10 juin
Journées de la mer.
COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012 33
COLS BLEUS N°2991 28 AVRIL 2012
CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS
COUVERTURE
LV (R) CHRISTIAN ERRARD
ACTUALITÉS
PAGE 6 : MN PAGE 7 : DÉPART AMIRAL LAUNAY: CHRISTIAN-GEORGES QUILLIVIC/MN ;
LES MARINES DE L’OCÉAN INDIEN : MN ; SSF : MN ; L’ADROIT : PAUL-DAVID COTTAIS/MN
PAGE 8 : FANAL : JOHANN GUIAVARCH/MN ; SOUS LE SIGNE DU CHOCOLAT : EMMANUELLE MOCQUILLON/MN PAGE 9 : PIRATERIE : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ET DES
ANCIENS COMBATTANTS ; INTERCEPTION : DGA ; NATATION : CÉLINE POINOT/MN
PAGE 10 : CHARLES DE GAULLE: JOHANN GUIAVARCH/MN ; SARGENTO ALDEA :
GEORGES REIG/MN ; SPI OUEST-FRANCE : MN ; RETOUR À ROCHEFORT: MN
PAGE 11 : ACM À OBOCK : SIMON GHESQUIERE/MN ; BMPM : THIBAUT CLAISSE/BMPM/
MN ; TIR D’ASTER 15 : MN ; LE RETOUR DES INTÉGRÉS : ASP. DELPHINE BACHELARD/MN
PASSION MARINE
PAGES 12-13 : LV (R) : CHRISTIAN ERRARD PAGE 14 : MN : MAIRIE DE NANCY
PAGE 15 : SERGE MILLOT/MN ; NOLWENN DUPERRAY/MN ; CAP IMAGES
PAGES 16 – 17 : BA 133 : LV COLOMBAN ERRARD/MN ; BSN NANCY ; MN
PAGES 18 – 19 : CYRIL DAVESNE/MN ; MN ; LV COLOMBAN ERRARD/MN
VIE DES UNITÉS
PAGES 20 – 21 : RICHARD SÉBASTIEN PENFENTENYO/MN ; LUC CHRISTOPHE GUILLERM
PAGE 22 : EMA/MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS PAGE 23 :
M. (PRÉNOM POUR UNIFIER ?) PRIGENT/MN ; MN PAGE 24 : MN ; SERGE MILLOT/MN
TÉMOIGNAGE
PAGE 25 : SÉBASTIEN VRAC/MN
CHRONIQUE DU PERSONNEL
PAGES 26-27 : MN PAGE 28 : EMBARQUÉS… : MN ; SIGNATURE DE L’ANOCR ET DE
L’EDHEC : PHILIPPE BELINGUIER/MN
HISTOIRE
PAGE 29 : MUSÉE DE TRADITION DE L’ÉCOLE DES FUSILIERS MARINS
SPORT
PAGE 30 : DR ; SERGE MILLOT/MN PAGE 31 : SÉBASTIEN LAFARGUE/ECPAD
ESPACE LOISIRS :
PAGE 32 : ÉDITIONS ÉTAÏ ; ÉDITIONS DU CHÊNE ; ÉDITION DISCOVERY CHANNEL
AGENDA
PAGE 33 : NOLWENN DUPERRAY/MN ; MN ; PHILIPE PRUDENT/MN
bimensuel DE LA MARINE NATIONALE
RÉDACTION : 2, rue Royale – 75008 Paris Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01 E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine Directeur
de la rédaction : CF Jérôme Baroë Rédactrice en chef adjointe : LV Céline Horlaville Secrétaire : Mot Phaëdra-Noor Messoussa Rédacteurs et journalistes : Stéphane Dugast ; LV Colomban Errard ;
Asp. Margot Perrier Collaborateurs : EV (R) Pamela de Montleau ; Asp (R) Antoine de Surirey ; EV (R) Anne-Sophie Faubert ; LV (R) Anet Sauty de Chalon Infographie : Serge Millot Directeur de la publication : Capitaine de vaisseau Dominique de Lorgeril, directeur de la communication de la Marine Abonnements : 01 49 60 52 44 Publicité, petites annonces :
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Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011 ISBN : 00 10 18 34 Dépôt légal : à parution 34 COLS BLEUS N° 2991 28 AVRIL 2012

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