torino 2006 - Document sans nom

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torino 2006 - Document sans nom
TORINO 2006
Lorsque, dans le dernier tour de la finale du 1500 m du Championnat du monde 2003,
tout le Stade de France encourage les coureurs, un frisson envahit tout votre corps. Plus
question de nationalisme ou d’idéologie, l’effort des athlètes, quel que soit leur pays
d’origine, est salué par les dizaines de milliers de spectateurs. C’est à ce moment que l’idée a
germé : « Il faut faire vivre cette émotion à nos jeunes lycéens ». Après un coup d’œil rapide
sur le calendrier, les Jeux Olympiques de Turin apparaissent comme le rendez-vous idéal.
Assister à des épreuves sportives ne peut être une fin en soi. Le projet s’est donc articulé
autour de trois axes : - Les J.O. et leur environnement – Turin et son patrimoine – Le
développement économique des cités de montagne. L’ensemble des travaux réalisés devant
être acheminé aux lycéens restés à Bain de Bretagne par des envois quotidiens de fichiers
informatiques. Cette option permettant de rompre avec la traditionnelle exposition ou la soirée
vidéo proposée au retour. Une limite importante était alors mise en place : ce projet se
réalisera s’il est possible de ne demander que 250 € aux familles.
Septembre 2004, une fois le projet formalisé, le choix des collègues accompagnateurs
était assez clair. Madame Barbolini (professeur d’italien) serait la personne la plus apte aux
prises de contact avec les différents interlocuteurs italiens. Elle serait aussi un appui précieux
pour résoudre les éventuelles difficultés que nous pourrions rencontrer en Italie. Monsieur
Ouasti, quant à lui, par son œil critique envers les excès médiatiques du sport, par ses
connaissances dans les domaines culturels et économiques serait alors un apport indispensable
au trio d’encadrants.
L’équipe constituée a alors présenté le projet « Torino 2006 » au chef d’établissement. Si
l’accord de principe de ce dernier était accueilli avec satisfaction, il mettait chacun d’entre
nous en face de ses responsabilités. Allait-on pouvoir mettre en place cette machine ?
Pourrait-on réunir 25 élèves autour de ce projet ? Le budget, estimé initialement à 15000 €
n’était-il pas un écueil dangereux ?
Pour la constitution du groupe d’élèves, le choix de demander un travail préalable s’est avéré
une solution judicieuse mais aussi risquée. Judicieuse, elle l’était, car les élèves motivés ont
constitué ce dossier où la recherche d’information, l’anticipation et l’investissement personnel
étaient mis en avant. Risquée, elle l’était aussi, car un faible nombre d’élèves a répondu à
cette proposition.
Décembre 2004, le groupe n’était pas encore constitué qu’il fallait déjà retenir les places
pour les épreuves que nous souhaitions voir et trouver un hébergement pour notre groupe. La
prise de contact avec le distributeur officiel des billets en France nous faisait modifier nos
souhaits. Oubliés le curling et le hockey, les seules places disponibles pour notre groupe, à
prix abordables furent pour la descente luge hommes et le 15 km en ski nordique. Les
sollicitations régulières menées auprès de l’Auberge de Jeunesse de Turin pouvaient nous
laisser espérer une possibilité peu coûteuse d’hébergement. Cependant, il était « impossible de
réserver avant septembre 2005 ».
Avril 2005, la première opération visant à participer au financement fut mise en place. Il
s’agissait d’une tombola. Il était alors possible de voir la motivation réelle de chacun des
membres du groupe. Si une élève a réussi à vendre pour 180 € de tickets, il était à noter que
certains se contentaient de 20 ou 15 € seulement. Mais globalement, les ventes furent à la
hauteur de ce qui avait été envisagé.
Septembre 2005, le groupe se retrouve constitué d’élèves de classes de premières et de
secondes. Trois filles doivent doubler leur première année de lycée. La surprise essentielle est
alors venue de l’Auberge de Jeunesse de Turin qui, après avoir mis en vente ses lits début
août, ne peut nous accueillir. Nous avons des places pour les épreuves mais pas pour notre
hébergement.
La course est alors lancée. Des demandes sont formulées auprès des différents organismes :
lycée climatique, Centre d’Oxygénation et Office de Tourisme de Briançon. Cette ville a pour
avantage de disposer de navettes gratuites qui nous permettront d’accéder aux sites de
compétitions. Hélas pour nous, le lycée étant fermé pendant les vacances scolaires et les tarifs
proposés par le Centre d’Oxygénation et l’Office de Tourisme étant beaucoup trop élevés
pour notre budget, nous n’avons toujours ni hébergement ni restauration. Le projet continuant
à avancer, la seconde opération « Vide Grenier » permet de récupérer quelques précieux
euros. Une fois de plus l’investissement des élèves est très inégal.
La demande d’actualisation des devis de transport confirme le choix fait initialement de
confier le déplacement aux Transports Le Pape du Pertre (à côté de Vitré).
Octobre 2005 a certainement été un tournant important dans le déroulement de ce projet.
Monsieur le Proviseur acceptant que des élèves de Terminales participent à ce projet,
permettait au groupe de trouver son effectif d’équilibre. La recherche d’un hébergement dans
la localité de Névache fut décidée suite à un entretien avec Monsieur Chesnais (Proviseur).
Nous y trouvons sans difficulté un chalet disposant des 26 couchages nécessaires. Ouf une
épine de moins. Le lycée de Briançon ne pouvant nous accueillir pour les repas, la cafétéria
Géant nous proposait alors des tarifs intéressants. Il faut maintenant se pencher sur la
troisième opération : le concert. La participation de tous les élèves de 1ère STinfo et STgest
avec leur professeur Jean Jacques Chauvel permettait d’impliquer un grand nombre d’élèves
dans cet événement.
C’est aussi en octobre que les contacts ont été pris et affinés avec les différents musées de
Turin, les Fédérations Sportives, le Comité National Olympique, les Mairies de Névache et de
Briançon.
Une réunion de présentation du projet aux parents d’élèves permettait de constituer de façon
officielle le groupe retenu.
Novembre 2005, et plus particulièrement le 12 novembre fut une date marquante. En
proposant à trois groupes de se produire sur scène, le lycée offrait la possibilité de passer une
excellente soirée musicale à moindre frais (entrée : 5 €). Le lycée Jean Brito était le point
commun des trois groupes présents. La Soupe au son composé d’élèves actuels ouvrait la
soirée. C’était la première scène de cette formation. Job Lak E-Barzh
composé
essentiellement d’anciens élèves, poursuivait sur des rythmes endiablés. Le troisième groupe,
Ko & Joséphine, permettait de découvrir les talents de chanteuse et parolière de Christelle Le
Carrer (emploi jeune au point info orientation). Grâce à la participation active des parents
d’élèves, de Monsieur Chesnais et des plusieurs collègues cette soirée fut une belle réussite.
Décembre 2005 et Janvier 2006 furent deux mois très courts mais très intenses en
rebondissements. Parmi ceux-ci, l’impossibilité d’entrer en contact direct avec des
responsables de la délégation française de ski nordique, la cessation de fonctionnement du
Fournisseur d’Accès Internet de la Communauté de Communes du Briançonnais 15 jours
avant notre départ, l’annonce tardive du rendez-vous avec la Premier Adjointe de la Mairie de
Briançon (le jour de notre départ). Il ne fallait rien oublier : documents administratifs,
contrats, tickets d’entrée, pharmacie, ordinateurs, appareils photos, petits déjeuners ….
N’étant pas les maîtres d’œuvre d’une grande partie du programme (navettes olympiques –
rendez-vous avec personnalités – connexion Internet - …), au moment de partir la question
était : tout allait-il bien se coordonner et s’enchaîner ? Éléments rassurants, l’équipe
d’accompagnateurs était soudée, calme et professionnelle, tout comme les deux chauffeurs qui
allaient nous conduire au cours de ce périple.
Vendredi 10 février 2006, après la journée de travail, tout le monde est présent à l’heure
du rendez-vous pour le départ. Si pour la grande majorité le voyage se passe de la meilleure
façon possible (2 fauteuils par personne), Magali et Maël sujets au mal des transports sont
régulièrement pris de nausées. Même la vue des montagnes au petit matin ne leur sera
d’aucun secours.
Samedi 11 février, c’est vers 11h00 que nous découvrons Névache et la Vallée de la
Clarée. Les bagages sont rapidement descendus, les chambres investies par leurs nouveaux
occupants et il faut déjà penser à redescendre vers Briançon pour prendre la navette qui nous
conduira à Cesana Pariol (descente luge). Le site nous apparaît désert. Le déficit de neige ne
fait que renforcer la sensation d’inachevé. Les consignes sécuritaires à l’entrée,
l’omniprésence des forces de l’ordre sèment le doute sur la « fête universelle ». Nous sommes
tous cependant impressionnés par les vitesses atteintes par les lugeurs qui passent à moins
d’un mètre de nous. Quand vers 18h00, Patrick Faure (entraîneur de l’équipe de France de
bob, luge et skeleton) et Bruno Thomas (ex pilote du bob français) viennent spécialement de
Sestriere à Cesana pour nous rencontrer, le premier entretien peut avoir lieu. Nos journalistes
ayant oublié le matériel dans le bus à Briançon, c’est avec les moyens du bord qu’ils assument
leur tâche. Nous profitons de ce moment pour rester un peu au chaud dans le « salon des
spectateurs » avant de devoir retourner du côté français pour le repas et une bonne nuit de
récupération. Il nous aura fallu attendre plus de quarante minutes par une température de
moins huit degrés avant de pouvoir monter dans la navette qui allait nous redescendre à
Briançon. Même les plus endurants commençaient à sentir le froid saisir les orteils et les
doigts. Tous avaient des calories à récupérer et le repas à la cafétéria venait à point. De retour
au chalet, il n’était pas nécessaire de réclamer le silence tant chacun se sentait fatigué de cette
longue journée.
Dimanche 12 février, après une nuit réparatrice, nous allons à la découverte de la petite
boulangerie de Névache. 15 minutes aller, 15 minutes retour dans un paysage de rêves, on ne
peut mieux commencer la journée. Le petit déjeuner est pris tranquillement par les élèves au
fur et à mesure de ce début de matinée. Il faut cependant retourner à Briançon pour aller
chercher les pique-niques du midi. Nous profitons de ce déplacement pour essayer d’avoir des
informations sur un éventuel internet café qui nous permettrait d’envoyer nos fichiers. Hélas,
c’est dimanche et tout est fermé. Les pique-niques, quant à eux sont prêts et nous attendent
dans leur sac à dos personnalisé. De retour au chalet, les groupes de travail se mettent à
l’ouvrage. Si tout va bien pour le journal et les photos, il n’en est pas de même pour la vidéo.
Il faut transférer les images prises avec l’appareil photo sur le caméscope puis sur
l’ordinateur et enfin faire le montage. Ces différentes opérations prendront 4 heures en tout.
Pendant ce temps, le reste du groupe part en ballade dans le village et la montagne
environnante. N’étant pas très aventureux (fatigués très vite), les élèves et leurs
accompagnateurs rentrent au chalet assez tôt dans l’après-midi. Les nouveaux groupes de
travail prennent la succession. Nous devons constater, hélas, que le transfert avec un des
caméscopes ne fonctionne pas correctement sur l’ordinateur portable. Il faut donc se décider à
garder ces images et les travailler uniquement de retour en Bretagne. Qu’importe, les pages
photos et le journal peuvent être confectionnés et demain, à Turin, nous devrions trouver tout
ce qu’il faut pour faire parvenir notre travail au lycée. Mais, vers 22h30, ALERTE
GENERALE !! Tout le monde sur le pont. La machine à laver de l’étage supérieur déborde.
L’eau a recouvert le sol de la buanderie et s’écoule dans l’escalier. D’abord goutte à goutte
puis à flots ininterrompus elle recouvre maintenant une partie du palier inférieur. Tout est bon
pour contenir la « crue » : bassines, casseroles, baignoire bébé, serpillières, torchons, …
Après une bonne demi-heure d’efforts, il n’y a plus qu’à souhaiter que la construction en bois
de cette partie du chalet n’ait pas trop souffert de cette inondation.
Lundi 13 février, il faut partir tôt donc il ne faut pas traîner comme cela était possible
hier. La boulangerie nous accueille dès son ouverture (8h00) et le retour au chalet se fait avec
notre bus qui doit être stationné sur un parking près du centre du village. Après s’être assuré
que chacun avait bien sa carte d’identité, nous prenons la direction de Turin via la cafétéria
Géant pour les pique-niques. Nos deux chauffeurs (Denis et Bernard) nous conduisent
directement au parking que nous avions repéré sur le plan. Parking P5 : 1000 places - gratuit –
correspondances avec les lignes de bus pour aller au Centre-ville. Le parking est désert. Tout
au plus une dizaine de voitures occupe quelques places devant le stand « Accueil –
Renseignements » mis en place par les organisateurs. Bien que vide, nous ne pouvons
stationner notre bus sur ce parking. Après 15 minutes, une solution est proposée et nous
pourrons laisser notre véhicule dans une contre-allée en dehors du parking. Après avoir acheté
les tickets, gaillardement nous prenons la direction du centre. Les élèves, bien que timides au
départ, osent enfin questionner quelques passagers pour réaliser l’enquête sur la perception
des J.O.. Mélange de classicisme et d’outrance publicitaire, telle est la première impression
que peut donner Turin sous les Jeux. Les conditions d’accès au village des sponsors
confirment l’exigence sécuritaire que nous avons vécue la veille à Cesana. Nous déambulons
dans Turin, sous les arcades et découvrons des places superbes, une multitude de cafés et
chocolateries, mais aussi beaucoup de bouquinistes. La quête d’une connexion Internet se
poursuit. Après avoir visité plusieurs établissements, nous devons nous rendre à l’évidence
que nous ne pourrons toujours pas envoyer nos fichiers. Au cours de notre périple, la via Po
nous conduit tout droit au fleuve du même nom. Nous assistons à un coucher de soleil sur le
fleuve qui donne à Turin une couleur toscane. Après la présentation du «Parco del
Valentino », il nous faut prendre le chemin du retour. Il est certain que l’attente du bus « 5/ »
restera dans la mémoire de chacun. Pendant 45 minutes, nous avons attendu un hypothétique
bus qui ne circulait plus. Faisant confiance aux conducteurs des autres bus, aux voyageurs qui
prenaient les autres lignes, nous voyions les minutes s’écouler et l’heure du repas de plus en
plus tardive à Briançon. Ce n’est que vers 22h15 que, ce soir là, nous avons pu nous asseoir
devant notre repas du soir. Bien que la journée fût très longue, nous savions tous que le
lendemain, il fallait reprendre la même direction. Nous décidons, le soir même de changer
notre plan d’arrivée à Turin en prenant un parking près d’un arrêt de tramway (plus rapide et
plus régulier que le bus).
Le Mardi 14 février commence comme la journée précédente. Départ 9h15 – 9h30 du
chalet, réception des pique-niques à Briançon puis route vers Turin via Montgenèvre. Au
programme de la journée : la visite du Musée égyptien. Si l’arrivée au nouveau parking se fait
sans encombre, force est de constater qu’aucune place n’est réservée aux bus et que la limite
de gabarit (hauteur 2 m) nous interdit tout stationnement. Par téléphone Mme Barbolini reçoit
l’information salvatrice. Il faut stationner sur le boulevard aux endroits où le stationnement
est interdit aux voitures (!!). L’accès au centre se fait alors très rapidement pas le tramway.
Au musée, la visite, commentée en français, a permis à tous de se promener dans le temps et
de côtoyer les statues des pharaons et des divinités égyptiennes de l’antiquité. Une collection
magnifique, superbement présentée. Après avoir traversé les différentes salles du musée, un
peu de temps libre est accordé aux élèves pour qu’ils puissent continuer leurs enquêtes et
compléter leurs achats de souvenirs locaux. Ont-ils vu la stèle dédiée à F. Nietzsche au cours
de leurs différents passages Piazza Carlo Alberto ? Il est certain que le vrombissement des
hélicoptères de la police et le déploiement de toutes les forces de l’ordre n’auraient pas guéri
le philosophe de sa folie s’il avait dû vivre à Turin en février 2006. Tous les élèves sont
présents à l’heure du rendez-vous. Un dernier coup d’œil sur les illuminations de la Piazza
Repubblica et nous nous enfournons dans le tramway déjà bien rempli. En cours de chemin,
nous apprenons que ce tramway n’ira pas jusqu’à son terminus et que nous devrons descendre
4 stations avant l’arrêt prévu. Heureusement un bus arrive immédiatement et nous pouvons
ainsi rejoindre notre car pour un retour dans les temps à Briançon.
Le Mercredi 15 février est à la fois une journée de repos puisque nous restons à Névache
et Briançon et une journée de travail car nous sommes attendus par Mme Estachy Première
Adjointe au Maire de Briançon. Une connexion Internet est enfin trouvée dans un cybercafé
enfumé (!). L’ensemble des travaux des élèves peut être envoyé pendant que le groupe part à
la découverte (ascension) de la vieille ville. Au cours de cette rapide visite, les élèves ont pu
découvrir un grand nombre de cadrans solaires sur les façades des immeubles. Avec une
moyenne de 300 jours d’ensoleillement par an, on comprend mieux cette profusion. La
Direction des Affaires Scolaires de Briançon nous accueille en milieu d’après-midi dans ses
locaux. Mme Estachy, après avoir rapidement évoqué sa carrière professionnelle puis
politique, nous fait un panorama complet de la Ville de son économie. Les élèves, intéressés
par un discours clair et précis, posent de nombreuses questions auxquelles l’élue répond sans
détours. Après plus d’une heure trente d’entretien, un copieux goûter est offert aux élèves
bretons qui reviendront à Bain en possession du premier numéro de la plaquette de
présentation de la ville. La densité des thèmes abordés lors de cet après-midi conduit le
groupe vidéo à un travail de sélection des plus ardu une fois revenu au chalet. Pour la
première fois depuis notre arrivée, nous voyons la neige tomber. Ces chutes seront-elles
passagères ? Nous le saurons au réveil demain matin.
Jeudi 16 février : 20 centimètres de neige fraîche recouvrent le sol. La première
opération est donc de dégager l’accès au chalet pour éviter que les chaussures ne soient trop
chargées de neige par la suite. Que la montagne est belle ! Faut-il chaîner ou pas ? Telle est la
question que se posent maintenant nos deux chauffeurs. Les indications extérieures, les
renseignements pris conduisent à ne pas chaîner. Mais, c’est quasiment arrivé à Montgenèvre
que, dans un lacet, le car s’immobilise. On ne peut plus avancer. Il faut chaîner. Bernard et
Denis, en professionnels, n’hésitent pas une seconde. Malgré le froid et la neige qui continue
de tomber, en moins de 30 minutes, deux chaînes de 30 kilos sont mises en place. Nous
pourrons réaliser le programme prévu. Une fois revenu sur un revêtement plus adhérent, il
faut bien sûr déchaîner. Avec tous ces aléas, nous arrivons à Turin aux environ de 13h30.
Nous prenons alors la direction du Centre pour une visite du Club France. Situé dans le
magnifique Palazzo Barolo, le Club France est le lieu où se retrouvent les invités des
Fédérations et du Comité National Olympique. Accueilli par Renaud Leplat (Responsable de
la communication au CNOSF), le groupe, après un nouveau passage devant la sécurité, entre
dans les salons du palais. En quelques secondes, une partie du petit monde médiatico-sportif
est devant eux. Alain Calma, Gwendal Pezzerat, Philippe Candeloro et Nelson Montfort sont
avec eux et non plus de l’autre côté de l’écran. Après quelques échanges et signatures
d’autographes, nous sommes conduits dans les superbes caves du palais transformées pour
l’occasion en bar. Des jus de fruits et des sodas sont à notre disposition. Avec l’affiche
officielle de la campagne du CNOSF, le groupe quitte alors le Club France pour prendre la
direction de la Mole Antonelliana. Monument emblématique de Turin, la Mole Antonelliana
abrite le Musée du cinéma. La somme d’informations disponibles dans ce musée est
phénoménale. Hélas, l’heure tardive d’accès (entrée 17h00) nous conduit à devoir écourter
notre visite du Temple. Occupant toute la partie centrale du dôme, cette salle monumentale est
subdivisée en une multitudes de chapelles proposant des reconstitutions de décors de films.
Un escalier en colimaçon conduit à plusieurs dizaines de mètres de hauteur en compagnie
d’illustres scènes du cinéma. Une demie journée semble être le temps nécessaire pour une
visite complète de ce musée tant il est documenté. Le retour au chalet via la cafétéria se fait
sous les chutes persistantes de neige. Il ne faut pas se coucher tard car demain, il ne faut pas
manquer la navette directe pour Pragelato Plan (ski de fond).
Vendredi 17 février. Si le réveil se fait dans les temps, le départ, une fois de plus, se fera
avec 15 – 20 minutes de retard. Les chutes de neige rendent les routes glissantes malgré les
passages fréquents des chasses-neige. En arrivant à Briançon, nous croisons la navette que
nous devions prendre. Le plan B mis en place par les organisateurs prévoit une navette pour
Cesana avec correspondance pour Pragelato. Hélas, cette navette ne partira que dans 30
minutes. Qu’importe, nous n’avons pas le choix. La correspondance à Cesana n’est pas trop
longue et nous espérons encore voir une bonne partie de la course. C’était sans compter sur le
flou de l’organisation qui, malgré nos remarques, nous contraint de descendre à Pragelato et
non pas Pragelato Plan. Nous voici donc à 1 km du site devant à nouveau passer les portiques
de détection de métaux. Si la météo du moment (neige et vent de face) avait quelque chose de
dépaysant et pourquoi pas d’agréable, il était regrettable de ne pouvoir assister qu’à la fin
d’une course rythmée et dynamique. Ce contre temps ne sera pas sans conséquences sur le
travail du groupe vidéo et sur le journal. La leçon sera-t-elle retenue ? On ne peut que
l’espérer. Le vent continue de souffler et tout le groupe est présent au point de rassemblement
à l’heure prévue. Une navette directe pour Briançon est prête à partir. Il faut la prendre pour
éviter une attente nocturne comme le premier soir à Cesana. Le programme de la fin de
journée sera simple. Les groupes chargés des reportages terminent leur travail, pendant que
les autres élèves rangent, nettoient, lavent et préparent le départ de samedi matin. Et oui, c’est
déjà fini. Il faut penser à refaire les valises. Une fois les chambres rangées et nettoyées
certains partent faire une dernière descente en luge. Une nouvelle incompréhension sur les
horaires (19h15 pour 18h45) nous conduit à quitter le chalet avec un quart d’heure de retard.
La leçon n’est pas retenue. Un dernier repas à la cafétéria, même s’il avait un goût de routine,
avait une légère saveur de nostalgie. Dans quelques heures nous allions prendre la direction
du retour. Cette expérience sera finie pour sa partie principale. La neige qui continue de
tomber nous offre un superbe spectacle. Demain, debout de bonne heure, au regard des
conditions météo, en accord avec Bernard et Denis, nous choisissons de partir à 9h00. Le
gérant du chalet, informé de cet horaire est d’accord pour que la remise des clés se fasse au
plus tard à 9h00.
Samedi matin, il neige toujours. Doit-on passer par le Lautaret ou par le tunnel du
Fréjus ? Cette question se pose dès le réveil. Faut-il prendre la route nationale, plus courte,
gratuite mais plus risquée avec la neige, ou bien prendre la direction de l’Italie et emprunter
l’autoroute et le tunnel (12 km) payants ? Une décision est déjà prise par les deux chauffeurs :
les chaînes seront mises sur les roues du car pendant que les élèves descendent leurs bagages
et remplissent les soutes. A 9 heures tout le groupe est prêt. La leçon de la veille serait-elle
retenue ? Hélas, nous attendons le gérant du chalet. Par téléphone, il nous conseille de laisser
les clés à l’intérieur et nous libère de toute attente supplémentaire. La descente vers Briançon
se fait à 30 Km/h avec les chaînes. « Attention, il faut passer par Les Alberts !! » Tous les
automobilistes que nous croisons nous le redisent. Un camion s’étant renversé sur la chaussée,
la route directe vers Briançon est coupée. Une fois les pique-niques chargés, nous prenons la
direction de Montgenèvre et donc du tunnel. Les indications des chauffeurs des cars venant
d’Italie laissent à penser que les chaînes ne sont pas nécessaires. Bernard et Denis préfèrent
les laisser et ne les enlever qu’une fois arrivés à Cesana. La bonne idée qu’ils ont eue là !
Pendant notre ascension, les conditions se sont sérieusement dégradées et sans les
équipements spéciaux la montée serait devenue impossible. Nous passons une dernière fois à
Clavière (frontière France Italie) dans une véritable tempête de neige. Surprenant, la flamme
olympique brûle toujours malgré les intempéries. Comme prévu, les chaînes sont enlevées à
Cesana, et maintenant le car peut rouler sans entraves. C’est certain, sans oser le dire,
beaucoup d’entre-nous ont pensé aux victimes du tunnel du Mont Blanc lorsque notre car a
entamé la traversée des Alpes par le Fréjus. Vitesse limitée, distances de sécurité respectées,
signalisation adaptée et efficace, tout est fait pour que nous nous sentions en parfaite sécurité.
Cette traversée en est presque belle par les successions de reflets des feux des véhicules et des
éclairages multicolores du tunnel. De l’autre côté, en France, un spectacle magnifique s’offre
à nous. Nous quittons la nuit du tunnel pour arriver dans un univers où tout est blanc. Les
arbres chargés de neiges et de givres se détachent merveilleusement du bitume grisâtre et des
panneaux indicateurs. Mais, petit à petit, la neige fait place à la bruine et le blanc se
transforme en gris brun. Les encombrements routiers changent de sens et nous nous
retrouvons dans le flot des Parisiens rentrant à la capitale. Il faut avertir les parents de notre
retard. Il ne nous sera pas possible d’être à 23h00 à Bain de Bretagne comme prévu
initialement. Notre arrivée sera plus proche de 2h00 du matin. Une fois passé le bouchon de
Beaune, la route se passe sans encombre et les conducteurs se relaient au volant du car. C’est
vers une heure trente que nous arrivons sur le parking du lycée. Tous les parents sont présents
et le retour vers le domicile personnel de chacun se fait sous une petite pluie bien bretonne.

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